Je dédie cette
oeuvre:
? A mon Père ZONGO W. Allassane ;
? A ma Mère SONKONDILA Rasmata ;
? A ma tante ZONGO Adjarata ;
? A tous les autres membres de ma famille ;
? A la famille NIKIEMA ;
? A toutes les autres personnes qui ont cru en moi et m'ont
soutenu.
Au cours des deux années de labeur jalonnées de
tant de péripéties, nous avons découvert que l'univers du
travail met le caractère à rude épreuve avec son
cortège de défis et de contraintes. Ensemble nous nous sommes
battus, et nous avons davantage appris que la vie est un
combat.
J'ai appris à leur contact, et je dédie
ce mémoire à leur générosité.
? Monsieur Séraphin Wilfried KIENTEGA,
mon directeur de mémoire, directeur du Fonds d'Appui à la
Promotion de l'Emploi(FAPE), pour sa patience et pour l'intérêt
qu'il a manifesté pour ce travail ;
? Monsieur Keivin H. OUEDRAOGO,
Administrateur Civil à la DGCOOP, Président de
l'ONG-D/APS, pour son soutien total à tous les niveaux,
pour l'aide multiforme dont nous avons fait l'objet ;
? Monsieur Mamadou LAMIZANA, au
Ministère de la Jeunesse et de l'Emploi (MJE), pour ses
précieuses remarques, toutes nos reconnaissances ;
? Madame Maria SIMPORE pour le soutien
inconditionné ;
? Monsieur le Directeur Général de
l'ENAM et tous les professeurs pour le sérieux et la
qualité de la formation dispensée ;
? L'équipe de l'ONG-D/APS, simplement
et très fortement merci ;
? L'équipe de CEC/APS, pour le soutien
logistique et multiforme ;
? Aux Amis qui m'ont soutenu et
encouragé ;
? Mes frères et soeurs pour leur amour
et leurs soutiens ;
? Nombreuses autres personnes qui ne peuvent
être toutes citées individuellement, et qui ont contribué
à la réalisation de ce mémoire.
Les opinions émises dans le présent
mémoire sont propres à son auteur et ne sauraient en aucune
manière engager la responsabilité de l'Ecole Nationale
d'Administration et de Magistrature (ENAM).
.
ANPE : Agence Nationale pour l'Emploi
BEP : Brevet d'Etudes Professionnelles
BIT : Bureau International du Travail
BTS : Brevet de Technicien
Supérieur
CAP : Certificat d'Aptitude
Professionnelle
CAPES : Centre d'Analyse des Politiques
Economiques et Sociales
CINU : Centre d'Information des Nations
Unies
CIJEF : Centre d'Information des Jeunes sur
l'Emploi et la Formation
CONAPO : Conseil National de la Population
CSLP : Cadre Stratégique de Lutte
Contre la Pauvreté
DUT : Diplôme Universitaire de
Technologie
FAIJ : Fonds d'Appui aux Initiatives des
Jeunes
FAPE : Fonds d'Appui à la Promotion
de l'Emploi
FASI : Fonds d'Appui au Secteur Informel
FONAPE : Fonds National pour la Promotion de
l'Emploi
INSD : Institut National de la Statistique
et de la Démographie
IUTS : Impôt Unique sur les
Traitements et Salaires
MAHRH : Ministère de l'Agriculture, de
l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques
MEBA : Ministère de l'Enseignement de
Base et de l'Alphabétisation
MEDEV : Ministère de l'Economie et du
Développement
MEF : Ministère de l'Economie et des
Finances
MESSRS : Ministère des Enseignements
Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique
METSS : Ministère de l'Emploi, du
Travail et de la Sécurité Sociale
MFB : Ministère des Finances et du
Budget
MFPRE : Ministère de la Fonction
Publique et de la Réforme de l'Etat
MPE : Micro et Petites Entreprises
MJE : Ministère de la Jeunesse et de
l'Emploi
MTEJ : Ministère du Travail, de
l'Emploi et de la Jeunesse
MTSS : Ministère du Travail et de la
Sécurité Sociale
OCDE : Organisation de Coopération et
de Développement Economique
OIT : Organisation Internationale du
Travail
ONEF : Observatoire National de l'Emploi et
de la Formation Professionnelle
PAS : Programme d'Ajustement Structurel
PME/PMI : Petites et Moyennes Entreprises /
Petites et Moyennes Industrie
PNE : Politique Nationale de l'Emploi
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
QUIBB : Questionnaire Unique sur les
Indicateurs de Base du Bien-être
RGPH : Recensement Générale de
la Population et de l'Habitat
SNMF : Stratégie Nationale de
Microfinance
Graphique 1 : Tendance du
chômage des diplômés de 2000 à 2008
13
Graphique 2 : Tendance des
proportions des diplômés sans emploi
13
Tableau .1 : Evolution
de la population active burkinabè de 1985 à 2006
7
Tableau .2 : Evolution
de la population instruite de 2002 à 2007
8
Tableau 3: Evolution de
l'offre globale de travail des diplômés au Burkina Faso de 2000
à 2008.
9
Tableau 4: Evolution de la
demande de travail des diplômés au Burkina Faso de 2000 à
2008.
10
Tableau 5: Evolution du
taux d'absorption (TA) et des Proportions des Diplômés Sans Emploi
(PDSE) de 2000 à 2008
12
Tableau 6: Taux
d'absorption du marché du travail (%) selon le diplôme des
jeunes
16
Tableau 7: le montant des
projets financés par les fonds spécialisés de promotion de
l'emploi du MJE de 2000 à 2007
41
Tableau 8 : Nombre
d'emplois créés et consolidés par les fonds
42
SOMMAIRE
SOMMAIRE
1
INTRODUCTION GENERALE
2
PREMIERE PARTIE :
6
LA SITUATION DU CHOMAGE DES JEUNES DIPLOMES
6
Chapitre 1 :
L'état des lieux du chômage des diplômés
7
Section 1 : La
dynamique de la population Burkinabè
7
Section 2: Le marché
du travail des diplômés
9
Chapitre 2 : Les
facteurs déterminants du chômage des diplômés
15
Section 1 : La
faiblesse du capital humain des diplômés
15
Section 2 : Les
difficultés d'accès des diplômés aux fonds nationaux
de promotion de l'emploi
21
DEUXIEME PARTIE :
27
PERSPECTIVES DES FONDS NATIONAUX DE PROMOTION DE
L'EMPLOI
27
Chapitre 1: Les Fonds
nationaux de promotion de l'emploi
28
Section 1 : Les
stratégies de la Politique Nationale de l'Emploi (PNE)
28
Section 2 : les fonds
spécialisés de financement de l'emploi
33
Chapitre 2 : L'impact
des fonds spécialisés de promotion de l'emploi dans la
réduction du chômage et de la pauvreté des jeunes
40
Section 1 : La
contribution des fonds spécialisés dans la réduction du
chômage et de la pauvreté
40
Section 2 : Les
recommandations
43
CONCLUSION GENERALE
51
BIBLIOGRAPHIE
53
TABLE DES MATIERES
56
INTRODUCTION GENERALE
Le Burkina Faso est un pays enclavé de l'Afrique
occidentale. Il a engagé des réformes économiques qui ont
permis de poser les bases d'une croissance rapide de l'ordre de 6% en moyenne
par an de 2001 à 20081(*). Cependant, les performances enregistrées ne
sont pas suffisantes pour améliorer significativement le bien-être
de la population, car en 2008, 44,8% de la population vivait en dessous du
seuil de pauvreté2(*).
La recherche de solutions à cette situation est devenue
une préoccupation nationale. C'est ainsi qu'à l'occasion de la
relecture du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté
(CSLP), les questions d'emplois, notamment
« l'élargissement des opportunités
d'emplois et d'activités génératrices de revenus pour les
pauvres »,3(*) ont été priorisées.
En effet, la création d'emplois décents
permettra aux jeunes d'avoir des revenus et de se hisser au dessus du seuil de
la pauvreté. Pour ces derniers, c'est surtout le chômage qui est
à l'origine de leur pauvreté. Cela rejoint une des convictions du
Bureau International du Travail (BIT) qui affirme que :
« réaliser l'objectif du travail décent
pour les jeunes est un élément crucial de l'élimination de
la pauvreté et du développement durable. C'est un défi
pour le monde entier...»4(*).
Le chômage au Burkina Faso touche fortement la frange
jeune de 15 à 35 ans dont 33,33% des 15 à 24 ans et 16,5% des 25
à 35 ans sont sans emploi. Selon l'Institut National de la Statistique
et de la Démographie (INSD), « une autre
caractéristique forte du chômage est l'accroissement de celui-ci
en fonction du niveau d'instruction »5(*).
En réalité, la hausse des effectifs et les
politiques d'ajustement structurel ont entraîné la suppression de
l'embauche automatique de l'Etat, et par conséquent, le blocage du
recrutement des jeunes diplômés. Ainsi, la garantie d'un emploi
n'existe plus et des milliers de diplômés sont au
chômage.
L'espoir d'une insertion socioprofessionnelle des sortants du
système éducatif se fonderait sur le secteur privé. Mais
dans son état encore embryonnaire, il ne peut absorber qu'un faible
effectif. Dans ce secteur, ce n'est pas seulement le niveau des connaissances
qui est en jeu, la vie professionnelle est de plus en plus placée sous
le signe de l'expérience professionnelle.
En outre, la problématique de l'emploi sur le
marché du travail se pose avec plus d'acuité au fil des
années chez les diplômés. La création d'emplois est
très faible et moins proportionnelle à l'offre de travail des
diplômés. La crise de l'emploi s'intensifie, ce qui présage
une situation moins reluisante pour les jeunes diplômés.
Etant dans l'impossibilité de se faire employer, la
chance pour eux de s'insérer dans la vie active reste les initiatives
d'auto emplois, pourtant considérées par la majorité
d'entre eux comme la solution du désespoir, quand on sait qu'ils ne
pensent à entreprendre que lorsqu'ils n'ont rien trouvé sur le
marché du travail; souvent après plusieurs années de
chômage. Le manque de culture entrepreunariale, d'expérience dans
les activités d'auto emplois, la faiblesse du financement, les
conditions d'accès au crédit, le manque de services non
financiers, etc, sont autant d'éléments qui concourent aux
échecs des projets financés par les fonds nationaux qui, ayant
des contraintes de résultats, se méfient des financements
risqués à l'égard des diplômés.
Dans la vision de répondre aux défis globaux de
l'emploi, une politique nationale de l'emploi a été
adoptée par décret N°2008-271/PRES/PM/MJE le 15 Mai 2008
dont l'objectif principal est « d'accroître les
opportunités d'emplois décents afin de contribuer à la
lutte contre la pauvreté au Burkina Faso »6(*). La promotion des
activités génératrices de revenus et d'emplois, les
actions ciblées de microfinancement en faveur des jeunes sont des
stratégies de cette politique. Les fonds nationaux de promotion de
l'emploi ont été créés dans ce but, et sont
destinés à promouvoir les activités
génératrices de revenus et d'emplois des couches sociales exclues
des financements classiques.
L'une des difficultés majeures rencontrée par
les fonds est surtout l'insuffisance des ressources de financement. Cette
situation va les contraindre à faire des choix sur la base de la
garantie qui exclue les pauvres dont les diplômés sans emploi. En
effet, les difficultés des jeunes diplômés de
s'insérer dans la vie active par l'emploi indépendant ou
salarié et à accéder au microfinancement ont
inspiré notre étude portant sur «les fonds
nationaux de promotion de l'emploi et les jeunes diplômés:
défis et perspectives».
L'objet de notre étude, c'est de contribuer à la
réflexion sur la problématique de l'emploi et de l'accès
au crédit par des propositions de solutions susceptibles d'absorber les
flux des diplômés. Principalement, à travers la promotion
de l'emploi indépendant, en facilitant l'accès de ces jeunes
promoteurs à un large éventail de services financiers et non
financiers.
La question de l'emploi des jeunes diplômés, au
regard des statistiques actuelles, s'intensifie au fil des années
malgré les efforts fournis par les pouvoirs publics.
Cette situation nous amène à nous poser un
certain nombre de questions.
Qu'est ce qui peut expliquer le chômage des
jeunes diplômés? Les fonds nationaux de financement permettent-ils
de résoudre la problématique du chômage et la
pauvreté des jeunes? En quoi ces fonds de promotion de l'emploi
peuvent-ils répondre efficacement aux défis de l'emploi des
diplômés?
Les réponses à ces interrogations constitueront
l'ossature de notre étude qui pourrait être d'emblée
placée sous l'angle des concepts de la pauvreté et du
chômage, mais cela n'est pas l'objet principal de notre réflexion.
L'analyse se veut donc d'exposer l'ampleur des difficultés des
diplômés à trouver des emplois, d'analyser les causes
principales et de proposer des stratégies susceptibles
d'améliorer leur employabilité et leur accès aux fonds
nationaux de promotion de l'emploi pour dynamiser l'activité
économique et créer des emplois.
Notre analyse se fonde sur une série
d'hypothèses que la confrontation avec les données statistiques
aura à vérifier.
H1 : L'inadaptation de la formation à
l'auto emploi, l'inexpérience professionnelle et
l'inaccessibilité au financement expliquent le chômage des
diplômés.
H2: Les fonds nationaux de promotion de l'emploi par
l'offre de crédit et des services non financiers aux
diplômés stimulent la création des emplois aux fins de
réduire le chômage et la pauvreté.
Plusieurs fonds nationaux interviennent dans le
microfinancement de l'économie et partant à la création
d'emplois, on dénombre parmi eux le Fonds d'Appui aux Activités
Rémunératrices des Femmes (FAARF), le Fonds National d'Appui aux
travailleurs Déflatés et Retraités (FONA-DR), etc.
Cependant, notre analyse se focalisera sur les fonds nationaux de promotion de
l'emploi du Ministère de la Jeunesse et de l'Emploi (MJE) notamment le
Fonds d'Appui à la Promotion de l'Emploi (FAPE), le Fonds d'Appui au
Secteur Informel (FASI) et le Fonds d'Appui aux Initiatives des Jeunes
(FAIJ).
Nos données statistiques sont recueillies auprès
de l'Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD), de
l'Observatoire National de l'Emploi et de la Formation Professionnelle (ONEF),
de l'Agence Nationale Pour l'Emploi (ANPE), des ministères (MFPRE, MJE,
etc)7(*) et du Centre
d'Information des Nations Unies (CINU). En outre, nous avons exploité
d'autres documents et publications.
Dans la démarche, nous avons été
confrontés à des difficultés d'informations statistiques
sur les taux de chômage des diplômés. Cette situation nous a
amené à utiliser, pour nos analyses, les proportions des
diplômés sans emploi par rapport à l'ensemble des
demandeurs d'emplois au cours des différentes années.
Notre étude se scinde en deux parties de deux chapitres
chacune.
La première partie traite de la situation du
chômage des jeunes diplômés à travers l'analyse de
l'état des lieux des diplômés sur le marché du
travail (chapitre1) et les déterminants de leur chômage (chapitre
2).
La seconde partie traite des perspectives des fonds nationaux
de financement de l'emploi entrant dans le cadre de la politique de promotion
de l'emploi (chapitre 1) et de l'apport de ces fonds en matière de
création d'emplois (chapitre 2).
PREMIERE PARTIE :
LA SITUATION DU CHOMAGE DES JEUNES DIPLOMES
Il importe pour nous, avant tout propos, de définir le
concept du chômage. En effet, au sens du Lexique sur
l'emploi du Ministère de la Jeunesse et de l'Emploi (MJE), il
est un déséquilibre macroéconomique
caractérisé par une supériorité de l'offre de
travail par rapport à la demande8(*). C'est la situation d'une personne, selon ce
même lexique, active dépourvue d'emploi ou en arrêt
involontaire et prolongé de travail, mais qui est effectivement à
la recherche d'un emploi et en mesure de travailler.
Le chômage, selon le BIT, se définit
statistiquement comme la situation d'une personne sans travail
rémunéré, disponible pour occuper un emploi et effectuant
une démarche de recherche d'emploi. Sont donc considérés
comme chômeurs, ceux qui sont dépourvus d'emploi mais en
recherchent activement.
Pour l'INSD, un chômeur c'est celui qui est sans emploi
et qui en occupera s'il en trouvait. Cette définition de l'INSD prend en
compte les chômeurs découragés. Nous adopterons une
définition plus souple qui permet de capter les chômeurs
découragés. Il s'agit, dans notre étude, de l'ensemble des
diplômés sans emploi et qui sont disponibles à en occuper
s'ils en trouvaient.
Pour ce qui concerne le cas spécifique des
diplômés sans emploi et pour les besoins de notre analyse, les
chômeurs constituent la différence théorique entre les
demandes et les offres de travail recensées au cours des
différentes années par l'Agence Nationale pour l'Emploi (ANPE) et
par la direction du recrutement du ministère de la fonction publique et
de la réforme de l'Etat (MFPRE).
Pour mieux appréhender l'ampleur du
phénomène du chômage des diplômés, il sied
d'évoquer d'abord l'état de la situation des
diplômés sur le marché du travail (chapitre 1) et
d'analyser par la suite les déterminants de leur chômage (chapitre
2).
Chapitre 1 : L'état des lieux du chômage des
diplômés
La situation des diplômés sur le marché du
travail peut s'analyser à travers la dynamique de la population (section
1) et le marché du travail des jeunes diplômés (section
2).
Section
1 : La dynamique de la population burkinabè
La population a triplé entre 1960 et 2006, en passant
de 4 432 600 à 14 017 262 habitants. Entre 1996 et 2006, la population
du pays a connu un accroissement annuel moyen de 3,1%9(*).
Cette forte croissance de la population au cours de la
dernière décennie a eu un impact significatif sur la population
active totale (paragraphe1) et surtout la hausse de la population instruite
(paragraphe 2).
Paragraphe 1 :
L'évolution de la population active
Le tableau suivant montre l'évolution de la population
active du Burkina Faso10(*).
Tableau .1 :
Evolution de la population active burkinabè de 1985 à
2006
Années
|
1985
|
1996
|
2006
|
Population totale
|
7 964 705
|
10 312 609
|
14 017 262
|
Population active (PA)
|
3 407 799
|
4 266 227
|
5 412 102
|
Sources : CONAPO et INSD (RGP
1985, RGPH 1996, RGPH 2006)
Au regard des chiffres, la population active a crû de
25,19% entre 1985 et 1996 et de 26,85% de 1996 à 2006. Avec cette
tendance démographique, la question de l'emploi demeure plus que jamais
un défi majeur pour le pays. En effet, la population burkinabè
est très jeune. Les jeunes de 15 à 29 ans représentent
environ le quart (24,7%) de la population burkinabè. L'âge moyen
et l'âge médian au Burkina Faso sont respectivement de 21,8 ans et
de 15,5 ans11(*). Ce qui
est révélateur de la forte jeunesse de la population, avec comme
défis majeurs la formation et la création d'opportunités
d'emplois décents en faveur de celle-ci. L'évolution de la
population est accompagnée, comme le montre le paragraphe suivant, d'une
évolution de la population instruite.
Paragraphe 2: L'évolution de
la population instruite
La population burkinabè a un niveau d'instruction
faible, plus de 70% de la population n'a aucun niveau d'instruction12(*). Par ailleurs, tous les
enfants en âge d'aller à l'école n'y accèdent pas.
Au niveau du primaire, le taux brut de scolarisation était de 52,7% en
2006, avec de fortes disparités selon le milieu et le sexe. Au
secondaire, le taux brut s'est situé à 21,8% pour la
rentrée 2006. S'agissant de l'enseignement supérieur, en
dépit des progrès très significatifs
réalisés au cours de la période 1991-2005, le taux de
scolarisation au supérieur demeure très faible, en 2006 il
était de 2,6%13(*).
Tableau .2 :
Evolution de la population instruite de 2002 à 2007
Années
|
Niveau primaire
|
Secondaire
|
Supérieure
|
2002
|
938238
|
212572
|
15676
|
2003
|
1012150
|
237893
|
18200
|
2005
|
1270837
|
295412
|
27062
|
2006
|
1390571
|
319749
|
29497
|
2007
|
1561258
|
352376
|
32412
|
Source : l'INSD, Annuaire
statistique, 2007
Entre 2002 et 2007, le nombre d'élèves au niveau
du primaire est passé de 938 238 à 1 561 258, soit un
taux d'accroissement de 66,4%. Sur cette même période, la
population du secondaire est passée de 212 572 à
352 376 et celle de l'enseignement supérieur a doublé en
passant de 15 676 à 32 412, soit un taux d'accroissement de 106,76%
durant la même période. Cette situation sur l'évolution de
la population diplômée laisse entrevoir un défi pour
l'emploi, lorsqu'on sait qu'en 2007, l'INSD estimait à 20 00014(*) en moyenne le nombre d'emplois
créés.
Section
2: Le marché du travail des diplômés
Le marché du travail est un lieu fictif ou physique
où se rencontrent offreurs et demandeurs de travail15(*). Le déséquilibre
sur ce marché constitue le chômage.
Le chômage des jeunes diplômés peut
s'analyser à partir de l'offre et de la demande du marché du
travail des diplômés (paragraphe 1) et à travers les
proportions des demandeurs insatisfaits (paragraphe 2).
Paragraphe 1 : L'offre et la
demande de travail des diplômés
Le marché du travail des diplômés est
constitué de l'ensemble des offres et des demandes de travail de ces
derniers.
A) L'offre de travail16(*) des diplômés
L'offre de travail constitue l'ensemble des personnes qui
désirent travailler et qui vendent leur force de travail. Elle est un
élément essentiel pour appréhender le fonctionnement du
marché du travail. Pour les diplômés, elle
représente la quantité de travail que ces derniers sont
prêts à fournir en échange d'une
rémunération.
Le tableau suivant donne des informations sur
l'offre de travail des diplômés au Burkina approximée par
les candidatures aux concours directs de la fonction publique (CDFP) et aux
annonces concernant les diplômés publiés par l'ANPE.
Tableau 3: Evolution de
l'offre globale de travail des diplômés au Burkina Faso de 2000
à 2008.
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
CDFP
|
150144
|
197243
|
215015
|
220575
|
220311
|
256578
|
297109
|
313694
|
339463
|
ANPE
|
4747
|
4739
|
3208
|
4451
|
6982
|
6822
|
6526
|
6315
|
11883
|
Total
|
154891
|
201982
|
218223
|
225026
|
227293
|
263400
|
303635
|
320009
|
351346
|
Sources : MFRPE (2000 à
2008) et ANPE (2000 à 2008)
Au regard du tableau, de 2000 à 2008, l'offre de
travail des diplômés aux concours de la fonction publique augmente
de 29 914 candidats supplémentaires en moyenne chaque année. Le
nombre de candidatures des diplômés a doublé passant de 150
144 à 339 463. Pendant cette même période l'offre de
travail dans le secteur privé a évolué en dents de scie.
En effet, au cours des périodes 2000 - 2002 et 2004 - 2007, la demande
d'emploi du privé a subi une baisse. De 2003 à 2004, il y a eu
une tendance à la hausse du nombre de demandeurs d'emploi.
L'évolution de l'offre de travail constatée est surtout
expliquée par les exigences de ce secteur en matière
d'expérience professionnelle, alors que la majorité des
diplômés sont sans expérience. Cet état des faits
décourage les postulants et ceux-ci se concentrent uniquement aux
concours directs de la fonction publique.
B) La demande de travail17(*) des diplômés
La demande de travail constitue l'ensemble des personnes qui
désirent utiliser leur force de travail. Elle comprend l'ensemble des
besoins en ressources humaines exprimés par l'administration publique et
parapublique, le privé et le secteur informel, etc.
La demande de travail des diplômés au Burkina est
mesurée par les offres d'emploi de la fonction publique et ceux du
privé publiées par l'ANPE. Le tableau suivant montre
l'évolution de cette demande de 2000 à 2008.
Tableau 4: Evolution de la
demande de travail des diplômés au Burkina Faso de 2000 à
2008.
Demande de travail
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
CDFP
|
3123
|
3432
|
4424
|
6173
|
6950
|
8413
|
4958
|
8720
|
8847
|
ANPE
|
351
|
470
|
328
|
397
|
741
|
417
|
624
|
669
|
783
|
Total
|
3474
|
3902
|
4752
|
6570
|
7691
|
8830
|
5582
|
9389
|
9630
|
Sources: MFPRE (2000 à 2008)
et ANPE (2000 à 2008)
L'offre d'emploi public a crû en moyenne de 716 par an
entre 2000 à 2008.
La demande de travail privé a évolué en
dents de scie au cours de cette même période. En moyenne, il y a
une légère hausse pendant cette période, mais
insignifiante par rapport à celle de l'offre de travail.
Paragraphe 2: Les proportions des
diplômés sans emploi
Le taux d'absorption est le rapport entre la demande et
l'offre de travail. La proportion des diplômés sans emploi par
contre est la proportion des demandeurs inemployés parmi l'ensemble des
demandeurs de l'année. Elle représente le rapport entre le nombre
de chômeurs (différence théorique entre l'offre et la
demande de travail approximée par les concours de la fonction publique
et les annonces publiées par l'ANPE) à la demande globale des
diplômés au cours de l'année (total des demandeurs
d'emplois recensés).
Ces deux indicateurs pertinents permettent d'apprécier
l'ampleur des difficultés d'insertion des diplômés et
à la fois la capacité d'absorption de ces derniers par le
marché du travail.
La formule utilisée est :
En confrontant l'offre et la demande de travail, on peut
mesurer l'ampleur du phénomène. Le tableau 5 fournit les
éléments de cette comparaison.
Tableau 5: Evolution du
taux d'absorption (TA) et des Proportions des Diplômés Sans Emploi
(PDSE) de 2000 à 2008
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Demande
|
3922
|
4200
|
4904
|
6570
|
7691
|
8830
|
5582
|
9389
|
9630
|
Offre
|
154891
|
201982
|
218223
|
225026
|
227293
|
263400
|
303635
|
320009
|
351346
|
Chômeurs
|
152839
|
199343
|
214313
|
219014
|
220711
|
256287
|
298053
|
310620
|
341716
|
TA (%)
|
1,33
|
1,31
|
1,80
|
2,67
|
2,90
|
2,70
|
1,84
|
2,93
|
2,74
|
PDSE (%)
|
98,67
|
98,69
|
98,20
|
97,33
|
97,10
|
97,30
|
98,16
|
97,07
|
97,26
|
Sources : ANPE (2000 à
2008) et MFPRE (2000 à 2008)
Les postes à pourvoir chaque année au niveau
national sont largement en dessous du nombre d'offreur de travail. La PDSE
ainsi calculée est très élevée, au moins 97% des
diplômés inscrits à l'ANPE et au recrutement de la fonction
publique en moyenne n'ont pas eu d'emploi au cours des huit dernières
années. Les différentes PDSE successives obtenues pour la
période de 2000 à 2008 sont illustratives. Le nombre de
diplômés chômeurs croît au fil des ans.
Le taux d'absorption est très faible. En moyenne et par
an, 2,53% des diplômés demandeurs d'emplois recensés par
l'ANPE et la direction générale du recrutement, sont
arrivés à s'intégrer sur le marché entre 2000 et
2008. Cela montre l'incapacité du marché à accueillir les
flux croissants des diplômés qui sortent chaque année des
écoles, instituts et universités. Les effectifs s'accroissent
alors que les emplois se raréfient, les défis de l'emploi et de
la réduction du chômage deviennent de plus en plus très
compliqués pour les diplômés, les gouvernants, la
société et les parents d'élèves.
Les défis de l'emploi apparaissent clairement avec
l'allure des graphiques 1 et 2 ci-après. En effet, le graphique 1
confirme la tendance du chômage des diplômés au cours des
huit dernières années. Cette forte tendance continuera si des
actions concrètes et volontaristes en faveur de la promotion de l'emploi
des diplômés ne sont pas prises. Le graphique 2 montre aussi
qu'une forte proportion des diplômés demandeurs d'emploi inscrits
à l'ANPE et aux concours de la fonction publique est restée sans
emploi au cours des différentes années.
Graphique 1 :
Tendance du chômage des diplômés de 2000 à
2008
Graphique 2 :
Tendance des proportions des diplômés sans emploi
Entre 2000 et 2008, les effectifs des chômeurs croissent
sans cesse (cf.graphique 1) et cela aggrave la précarité de ces
jeunes, la pauvreté, la délinquance, la prostitution, etc. La
Proportion des Diplômés Sans Emploi (PDSE) (cf.graphique 2)
fluctue entre 97,07% et 98,69% qui représentent respectivement le
minimum et le maximum des demandeurs d'emplois insatisfaits.
La proportion des diplômés demandeurs
insatisfaits a évolué en dents de scie à un niveau
très élevé entre 97,07% et 98,69% au cours des huit
dernières années. Cette tendance s'aggravera parce que les taux
d'absorption de l'Etat baissent et ceux du privé sont encore très
faibles pour absorber les effectifs cumulés des chômeurs. Plus de
97,07% des diplômés demandeurs n'ont pas eu d'emploi. Cette
situation est très préoccupante et mérite toute
l'attention pour permettre aux sortants de l'école de se faire employer
ou à défaut de s'installer à leur propre compte.
De ce qui précède, la situation globale des
diplômés sur le marché est précaire. Qu'est ce qui
pourrait donc expliquer cet état des faits ?
Chapitre 2 : Les facteurs déterminants du
chômage des diplômés
La littérature sur le chômage au Burkina Faso
détermine plusieurs facteurs de la faible employabilité des
diplômés parmi lesquels :
ü la faible croissance économique;
ü la politique fiscale jugée non incitative par
les investisseurs ;
ü la faiblesse de l'offre d'emplois dans le privé
et le public, etc.
L'employabilité des jeunes diplômés comme
l'indique la Politique Nationale de l'Emploi revêt plusieurs facteurs
incluant la possibilité de se faire employer ou la possibilité de
s'auto employer grâce au capital humain accumulé. Cependant, la
faiblesse du capital humain des jeunes diplômés (section 1) et les
difficultés d'accès de ces derniers aux fonds de financement
(section 2) freinent la création d'emplois et partant, la lutte contre
la pauvreté.
Section 1 : La faiblesse du capital humain des
diplômés
Le capital humain est défini par
Bernard Gazier «comme l'ensemble des
capacités productives d'un individu (ou d'un groupe), incluant ses
aptitudes opératoires au sens le plus large : connaissances
générales ou spécifiques, savoir-faire,
expérience... »18(*). Le capital humain ainsi défini
recouvre l'ensemble des compétences (formation, expérience
professionnelle,etc) qui concourent à améliorer
l'employabilité des diplômés. Toutefois, un capital humain
qui ne répond pas aux besoins exprimés par le marché offre
peu de perspectives d'emplois.
Paragraphe 1 :
L'inadéquation entre la formation et le marché du travail
Le niveau de la formation, sa qualité et son contenu en
adéquation avec le marché de l'emploi déterminent
l'employabilité des diplômés. En effet, en s'inscrivant
à l'école, le futur diplômé et ses parents
espèrent un emploi et un revenu futur. Ainsi, BECKER (G.
S.), dans Human Capital, soutient
qu'« Investir en éducation et en formation
équivaut à investir en équipement dans le domaine des
affaires»19(*). Dans ce cas de figure, les formations
suivies doivent être de qualité et en adéquation avec le
marché du travail. Une formation qui répond à la demande
des employeurs offre plus de chance sur le marché, par contre une,
même de niveau élevé, dans un marché saturé
n'en trouvera pas preneur.
La formation est un bien qui est en soi recherché par
le marché du travail mais qui n'a pas forcement un impact si elle ne
répond pas à un besoin exprimé dans le temps et dans
l'espace. Les besoins du marché évoluent très rapidement
avec l'environnement économique et technologique, alors que les
systèmes de formation au Burkina Faso évoluent dans des
proportions moins rapides. Ce décalage contribue à
accroître le chômage des diplômés.
L'analyse du tableau 6 confirme l'inadaptation de certaines
formations aux besoins du marché.
Tableau 6: Taux
d'absorption du marché du travail (%) selon le diplôme des
jeunes
Année
|
CEPE
|
CAP
|
BEPC
|
BEP
|
BAC
|
BTS/DUT
|
DEUG
|
LICENCE et plus
|
2000
|
7,98
|
13,02
|
3,84
|
6,68
|
5,17
|
26,80
|
16,12
|
13,93
|
2001
|
0, O8
|
26,26
|
3,4
|
7,50
|
10,28
|
32,62
|
2,86
|
17,75
|
2002
|
7,03
|
16,43
|
3,9
|
4,18
|
11,62
|
23,48
|
3,68
|
32,60
|
Source: Service Statistique de
l'ANPE
Au Burkina Faso entre 2000 et 2002 les diplômés
des enseignements techniques et professionnels sont proportionnellement plus
demandés par le marché que les produits de l'enseignement
général. A niveau de formation égal le CAP est plus
demandé que le BEPC, il en est de même pour le BTS/DUT et le
DEUG
En effet, l'inadaptation et l'insuffisance des
curricula20(*) expliquent
le chômage des diplômés. Au Burkina Faso, les curricula des
enseignements et formations privilégient la
généralité à la spécialisation. Les
spécialités existantes sont saturées et à dominante
commerciale (finance, compatibilité, banque, etc,) tandis que les
filières agricoles (l'agriculture est le fondement de l'économie)
et industrielles (génie civil, agro-pastoral) sont très peu
développées.
Par ailleurs, l'inadaptation de l'enseignement au monde du
travail est due à la faible implication du milieu professionnel dans
l'élaboration des curricula. Il n'existe pas non plus de cadre formel et
permanent de concertation entre les acteurs de la formation et les employeurs
afin de débattre des questions d'adéquation de la formation et de
l'emploi disponible et futur. Ce qui fait que les formations offertes par le
système éducatif et de formation ne sont pas toujours celles
voulues par les entreprises.
Aussi, le chômage des diplômés pourrait-il
trouver son explication dans le fait que ceux qui ont parcouru de longues et
coûteuses études, ne soient pas prêts à accepter un
emploi ne correspondant pas à leur niveau de formation et de la
rémunération souhaitée. Ces derniers
préfèrent prendre du temps dans la recherche d'un emploi qui
reflèterait leurs aptitudes et connaissances acquises au cours de leur
cursus.
La rémunération proposée par les
employeurs eu égard au niveau d'étude des demandeurs d'emploi
pourrait quelque part expliquer le faible niveau d'employabilité de ces
derniers. Cette situation pourrait également trouver réponse dans
le fort taux des diplômés.
En raison de tout ce qui précède, la situation
présente et future des diplômés sur le marché du
travail est précaire et peu reluisante.
Nous avons constaté certes une inadaptation de la
formation aux opportunités réelles du marché du travail,
mais cela ne saurait nullement mettre en cause le fait que l'éducation
et la formation sont plus que nécessaires. Surtout dans un monde
où le marché du travail est gagné par une concurrence
farouche des entreprises dans le recrutement d'un personnel qualifié. La
formation est un indicateur pertinent de choix sur le marché, mais
à compétence égale l'employeur préfère celui
qui a le plus d'expérience professionnelle.
Paragraphe 2 : Le manque
d'expérience professionnelle des diplômés
Les offreurs d'emploi, outre les caractéristiques
intrinsèques et acquis des demandeurs d'emploi, utilisent des
critères de recrutement qui amènent à sélectionner
les travailleurs. En raison de l'évolution rapide et de la
flexibilité du marché du travail, les offreurs d'emploi
discriminent et sont de plus en plus enclin à choisir un travailleur
qualifié, flexible et jouissant d'une expérience professionnelle
allant de un (1) à cinq (5) ans, voire plus ; atout qui manque
crucialement à la population des jeunes diplômés, puisque
la majorité est primo demandeur.
L'une des raisons du choix des expérimentés
professionnels résiderait dans le coût de formation. En effet,
après l'embauche d'un nouvel entrant, l'entreprise se doit d'amener
celui-ci à la maîtrise du poste qu'elle a à pourvoir. De ce
fait, selon toute logique, il apparaîtra que l'entreprise aura plus
à investir dans l'individu n'ayant aucune expérience
professionnelle comparativement à celui qui en a une; d'où son
intérêt pour ce dernier.
Cela ne va pas sans nuire à la jeunesse
diplômée majoritairement demandeur d'un premier emploi et n'ayant
bénéficié d'aucune expérience professionnelle
(même pas de stage) au cours de leur scolarité, puisque le
système de formation n'en prévoit pas. Cette situation
témoigne de la non concordance entre système de production des
employés (système éducatif et de formation) et
système de production des emplois (entreprises).
Selon une enquête menée par le Centre
d'Information pour les Jeunes sur l'Emploi et la Formation (CIJEF), il ressort
que l'expérience professionnelle est le premier critère qui
accompagne le diplôme sur le marché du travail21(*). Une expérience
professionnelle exigée surtout par le privé et que la
majorité des diplômés n'en a pas. Ainsi, ces derniers se
rabattent au niveau des concours de la fonction publique. Leur faible
employabilité serait donc liée au manque d'expérience
à l'emploi.
L'expérience professionnelle est un signal fort pour
les employeurs et offre plus de chance à l'obtention d'un emploi et
donne aussi les aptitudes nécessaires à l'emploi
indépendant.
Avec le manque de lien
qu'il y a entre le système de formation et le marché du travail,
tout porte à croire aujourd'hui que l'école ne garantit pas un
emploi ; puisque l'on peut être diplômé, mais en manque
d'expérience, on se heurte à des barrières à
l'entrée des entreprises ; la situation aurait été
plus aisée si l'école créait des canaux de recommandations
auprès des entreprises. Force est de constater que les jeunes,
après leur scolarité restent seuls dans la recherche d'emploi.
Des conséquences immédiates de cet état
semblent être la culture de l'insuccès, la démotivation des
parents à inscrire leurs enfants à l'école, le
chômage chronique, la délinquance, la drogue, la prostitution, les
maladies, la pauvreté, etc.
A côté de l'inadéquation entre le
système de formation et le marché du travail, inadéquation
qui amoindrit la chance des jeunes à trouver un emploi, on note la
faiblesse des initiatives d'emplois indépendants.
Paragraphe 3: La faiblesse de la
culture de l'auto emploi
La capacité des diplômés à prendre
des initiatives autonomes est un déterminant de leur capital humain
entrepreneurial. La culture de l'auto emploi est un facteur indispensable dans
la lutte contre le chômage. Malheureusement, elle n'est pas très
développée chez les diplômés alors que dans un
contexte où le marché ne crée plus d'emplois, seules les
initiatives indépendantes peuvent relever les défis de
l'emploi.
La mentalité fonctionnariale, selon Justin
KOUTABA22(*),
héritée du système éducatif colonial et selon
laquelle « sans la fonction publique on ne peut pas avoir
du travail »23(*) freine les ardeurs et les initiatives
entrepreunariales des jeunes. Pour combler ce déficit du système
éducatif plusieurs programmes ont été initiés en
faveur des diplômés notamment le fonds national pour la promotion
de l'emploi (FONAPE). Mais le programme pilote d'installation des jeunes
diplômés sans emploi, lancé par le chef de l'Etat le 27
janvier 1993, a mis à nu, dans son séminaire bilan tenu les 30 et
31 Mai 1995, la faiblesse de la culture d'entreprise des jeunes
diplômés24(*). Cet état de fait a amené le MJE
à investir depuis sa création en 2006 sur le volet entreprenariat
dans les programmes d'insertion des jeunes. Ainsi, le programme d'insertion
socioprofessionnelle de l'ANPE et le programme de formation de 5000 jeunes en
entreprenariat piloté par le Fonds d'Appui aux Initiatives des Jeunes
(FAIJ) sont des initiatives qui donneront aux diplômés le
«goût« des initiatives que l'école n'a pas
donné.
Les objectifs des écoles et universités de
l'heure se limitent le plus souvent à l'efficacité interne
c'est-à-dire aux taux de succès et l'obtention des
diplômes. L'insertion de leurs produits est moins
considérée, ce qui fait qu'on constate un déphasage entre
la formation et les opportunités qu'offrent les emplois. Pendant que les
opportunités d'emplois se trouvent dans les secteurs agricoles et
pastoraux, les offres de formation se focalisent dans les secteurs commerciaux
de plus en plus saturés sur le marché du travail.
En dépit de la forte évolution
enregistrée dans le domaine de la formation technique et professionnelle
entre 1997 et 2005, ainsi que la volonté affichée par les
différents acteurs de pallier à l'insuffisance du système
éducatif hérité de la colonisation, l'offre de formation
reste caractérisée par des insuffisances majeures25(*) suivantes :
v la concentration de l'offre de formation dans des
filières des services (56,5%) et de l'industrie (15,6%) ; le
secteur agricole compte à peine 6% des filières offertes;
v l'inefficacité des programmes de formation qui ne
correspondent pas aux compétences demandées par le secteur
privé en liaison avec la faible capacité pédagogique et
technique des établissements;
En effet, un tel déséquilibre entre la formation
et les opportunités de l'économie induit une faible
productivité du travail et freine l'innovation et l'investissement dans
le secteur privé.
Malgré les efforts fournis par l'ANPE, l'attrait aux
initiatives des diplômés demeure très faible.
En 2007, hormis le programme d'insertion socioprofessionnelle
des diplômés du supérieur en fin de cycle26(*), l'ANPE n'a pu former que 51
personnes dont 41 de niveau CEPE, 5 de BEPC et 5 du BAC27(*). Cela confirme le manque
d'esprit entrepreneurial dans la population des diplômés, surtout
celle du supérieur.
L'adaptation de la formation aux opportunités du
marché du travail et à l'auto emploi et l'expérience
professionnelle sont des atouts indispensables à l'amélioration
de l'employabilité des jeunes diplômés. Le
développement de l'auto emploi, outre la compétence et son
opportunité aux besoins de l'économie, nécessite un appui
financier et un accompagnement, des soutiens que la majorité des
diplômés ne peuvent accéder facilement.
Section 2 : Les difficultés d'accès des
diplômés aux fonds nationaux de promotion de l'emploi
Outre les contraintes financières (paragraphe 1), les
fonds nationaux présentent des insuffisances (paragraphe 2) qui, si
elles sont levées, pourraient répondre aux attentes des
diplômés.
Paragraphe 1: Les contraintes et les difficultés
financières des fonds nationaux de financement
Les difficultés d'accès des jeunes
diplômés au financement des activités bloquent leurs
initiatives d'entreprise. Quelles que soient la volonté, la
compétence et l'expérience dans une activité, le capital
financier est indispensable pour l'acquisition des investissements. Capital que
la majorité des diplômés pauvres et issus de familles
pauvres ne peuvent avoir. Ils sont donc dans l'obligation de recourir aux fonds
nationaux de financement de l'emploi, aux autres institutions de financement
privées (les banques, la microfinance, etc.).
De même que les institutions bancaires, les institutions
de microfinance composées majoritairement d'institutions
d'épargne et de crédit ne sont pas adaptées à la
situation des diplômés à cause de l'épargne
préalable à l'octroi du crédit. Elles excluent
l'accès des diplômés au crédit à travers les
conditions difficiles comme les garanties matérielles et les faibles
montants des projets jugés très petits et non rentables pour une
intervention. Ces institutions ne financent pas non plus des projets de
démarrage, cas spécifique de la majorité des
diplômés sans activité.
Toutes ces exclusions liées au montant du projet, au
manque de garanties et à l'ancienneté du promoteur dans
l'activité du projet excluent les diplômés qui montent pour
la plupart de petits projets et sans garantie.
Les fonds nationaux de financement de l'emploi
perçoivent, avant tout, le crédit comme un moyen pour intensifier
les activités génératrices de revenus et
d'emplois28(*), lutter
contre l'extrême pauvreté des couches sociales vulnérables
exclues des banques classiques et des institutions de microfinance, cas par
exemple des diplômés. Les fonds nationaux de promotion de l'emploi
devraient donc contribuer à éliminer les problèmes
d'exclusions. Malheureusement, leurs ressources sont très faibles par
rapport au grand nombre de promoteurs. Cette situation combinée aux
contraintes de gestion (rentabilité et minimisation des coûts)
obligent ces institutions à choisir leurs partenaires, toute chose qui
les amène à exclure les plus pauvres notamment ceux qui n'ont pas
de garanties, sans expérience, et jugés plus risqués.
Les diplômés sans emploi sont surtout les
victimes dans les opérations de choix car ne présentant aucune
garantie autre que le niveau du diplôme.
Outre, la contrainte financière, plusieurs autres
raisons expliquent le rationnement du crédit des fonds nationaux
vis-à-vis des diplômés :
v le mythe de la non rentabilité des pauvres persiste
et les diplômés en sont victimes;
v l'information imparfaite sur la motivation et
l'honnêteté réelle des diplômés et de leurs
projets ;
v les difficultés des fonds à vérifier
la véracité des informations contenues dans les dossiers du
projet;
v les échecs des programmes de financement
précédents, notamment du FONAPE, laissent une mauvaise image sur
les diplômés;
v les charges de services non financiers sont très
élevées ;
v la faiblesse des recettes par rapport aux charges
d'exploitation;
v la faiblesse des subventions de l'Etat par rapport aux
attentes ;
v les difficultés des fonds à trouver des
financements extérieurs et des partenaires techniques et
financiers ;
v la dispersion des promoteurs rend coûteuse les
interventions et les suivis.
Toutes ces difficultés ne sont pas favorables à
l'octroi du crédit.
En plus de ces problèmes, les fonds nationaux
présentent des faiblesses et des insuffisances qui limitent leur
efficacité.
Paragraphe 2 : Les faiblesses et les limites des fonds
nationaux de financement de l'emploi
Les fonds nationaux rencontrent des insuffisances dans l'offre
du microcrédit et des services non financiers de nature à
compromettre l'efficacité économique et sociale, leur raison
d'être.
A) La
faiblesse des montants octroyés
L'une des difficultés majeures rencontrée par
les promoteurs vis-à-vis des fonds nationaux est la forte
réduction des montants demandés à défaut de non
financement. Cette situation n'est pas sans difficulté dans la mise en
oeuvre des activités, voire la faisabilité du projet, surtout
pour les projets de démarrage où la viabilité peut
être mise en cause. En effet, seul le promoteur est à même
de maîtriser le projet et ses contours, donc réduire les montants
des financements peut mettre en péril les projets et mettre en cause la
responsabilité des fonds en cas d'échec.
En outre les promoteurs rencontrent d'autres
difficultés telles que:
v le problème de la garantie de la totalité des
fonds;
v les difficultés pour trouver un mentor ou un
parrain;
v les problèmes de gestion et de
comptabilité ;
v les problèmes d'écoulement et de
commercialisation des produits ;
v l'insuffisance dans la mobilisation des ressources et de
recherche de partenariat;
v l'insuffisance dans la maîtrise et l'utilisation des
technologies de l'information et de la communication, etc.
Toutes ces difficultés rencontrées par les
promoteurs sont en partie imputable aux fonds qui offrent moins de services non
financiers indispensables.
B) La
faiblesse de l'offre des services non financiers
Les services non financiers sont indispensables à la
réussite des projets des jeunes diplômés, surtout au regard
de leur faible capacité managériale. Mais la modicité des
financements octroyés et la dispersion des promoteurs rendent
très coûteux les suivis. Cet état de fait et le manque de
ressources amènent les fonds à réduire les offres de
formation, d'appui et d'accompagnement aux bénéficiaires du
crédit, toute chose qui entrave la bonne gouvernance des
activités des micro et petites entreprises.
Les fonds pour la plupart, à cause de la faiblesse du
budget et des contraintes de viabilité, optent pour une approche
minimaliste et se concentrent plus sur l'offre de crédit avec un suivi
minimal qui se préoccupe plus du remboursement que de l'accompagnement
technique. C'est une réalité qui n'est pas de la
responsabilité des fonds, mais de la faiblesse des ressources
allouées pour la couverture des coûts de suivis.
Pour les Micro et petites entreprises (MPE), les services
financiers et non financiers sont tous deux importants ; si le financement
permet de stabiliser les revenus de l'entreprise, les services non financiers
par contre peuvent l'aider à croître. Le lien entre les deux types
de services permet aux entrepreneurs d'accéder à des services
qu'ils n'ont pas utilisés précédemment et de croître
en termes de productivité, de revenus et de création
d'emplois.
En outre, les services non financiers permettent de suivre
l'exécution du projet, de savoir si le crédit a été
bien utilisé conformément aux attentes. S'il n'y a pas de suivis
le promoteur peut détourner le crédit à d'autres fins et
sans créer d'emploi. L'importance des services non financiers est
indéniable à la viabilité des projets. Et de ce fait, le
manque d'accompagnement du crédit peut entraîner la faillite des
activités, le non remboursement et créer l'effet contraire des
objectifs visés notamment le surendettement et la pire forme de
chômage (chômeur pauvre et endetté).
C) La
garantie
La problématique de la garantie a beaucoup
été débattue et continue de l'être. En plus des
autres formes de garanties matérielles et financières
acceptées par les fonds nationaux, une autre innovation est introduite
avec le Fonds d'Appui aux Initiatives des Jeunes (FAIJ): le mentoring et le
parrainage.
En effet, un mentor est une personne, homme ou femme, digne de
confiance et un accompagnateur ayant une expérience riche et
variée en tant qu'entrepreneur de très haut niveau. Il guide,
aide et motive le mentoré en lui transmettant de façon
proactive29(*) son
expérience entrepreneuriale et son savoir-être de dirigeant. Il
oriente la stratégie et participe à son
implémentation30(*).
Contrairement à ce que l'on croit, la difficulté
demeure : comment et où trouver un mentor ou un parrain digne de
confiance? S'il est plus facile de connaître un entrepreneur qui a
réussi dans les affaires, il est en revanche très difficile de
connaître sa moralité et ses intentions par rapport à son
engagement. En plus, N'est-il pas plus facile pour un promoteur d'avoir une
carte grise d'une voiture ou d'une moto ou l'aval d'un parent ou d'un ami que
de trouver un chef coutumier ou une haute personnalité publique ou un
expert de bonne moralité qui accepte gratuitement de parrainer sans
contrepartie ?
Toutes ces interrogations, ne mettent pas en cause les
bienfaits du mentoring et du parrainage, encore moins la bonne moralité
de ces gens de bonne volonté qui ont permis aux jeunes d'avoir des
financements. Elles s'inscrivent plutôt dans le souci de la transparence
des critères de choix des parrains ou des mentors, leur motivation
réelle et de la difficulté réelle d'en trouver un.
Bien vrai que, le mentoring et le parrainage participent
à améliorer l'accès au financement des jeunes, mais ils
demeurent tout de même discriminatoires pour ceux qui ne peuvent pas en
trouver, surtout la majorité des diplômés. Même si
l'offre de crédit est liée à des critères
objectifs, le choix de parrainer un jeune diplômé par contre est
subjectif au mentor et est généralement lié à la
relation que le mentoré entretient avec le mentor. Ces relations peuvent
aller de la relation familiale à la simple connaissance en passant par
des relations économiques et politiques. De ce fait, celui qui n'a pas
de relation ne pourra jamais espérer au crédit.
Hormis le FAIJ, le FAPE et le FASI utilisent des garanties
matérielles ou financières qui sont inaccessibles aux
diplômés. L'avènement du mentoring et du parrainnage du
FAIJ sont une aubaine pour une partie des diplômés, et contribuera
énormément à la réduction du chômage et de la
pauvreté.
Les difficultés et les contraintes financières
rencontrées par les fonds nationaux, la faiblesse de l'offre des
services non financiers et les conditions d'accès au crédit, au
regard des analyses faites, contribuent à rendre le crédit moins
accessible aux diplômés.
A l'analyse de cette première partie, il ressort que,
depuis les années 2000 à nos jours, les produits de
l'école connaissent des difficultés d'insertion dans la vie
active. Leur manque d'expérience professionnelle aux activités
d'emplois et d'auto emplois, les difficultés d'accès aux
structures de financement des initiatives d'emplois participent à
l'aggravation du chômage et de la pauvreté. Leur
vulnérabilité est très prononcée, surtout dans un
contexte où le marché n'arrive plus à absorber les flux
croissants et où les difficultés pour avoir un financement
persistent. Les structures de financement et d'appui à la
création d'emplois ont une capacité limitée au regard des
besoins de financement exprimés par les promoteurs de projets. Par
ailleurs, il convient de relever que les conditions d'octroi de crédits
imposent des exigences notamment en matière de garanties
matérielles ou morales dont ne disposent pas la majorité des
jeunes.
DEUXIEME PARTIE :
PERSPECTIVES DES FONDS NATIONAUX DE PROMOTION DE L'EMPLOI
Aux termes de la loi
N°004-2005/AN portant définition et réglementation des fonds
nationaux de financement du 24 mars 2005, sont des fonds nationaux de
financement, les établissements publics bénéficiant de la
personnalité morale et des prérogatives de droit public,
dotés d'un patrimoine et de moyens de gestion propres et ayant pour
objet principal de faire du crédit pour le financement des
activités de développement à la base relevant de leur
domaine d'intervention.
Le décret
N°2006-040/PRES/PM/MFB/MEDEV/MAHRH/MCPE/MATD portant adoption de la
Stratégie Nationale de la Microfinance du Burkina Faso (SNMF/BF),
spécifie que les fonds nationaux sont des structures
créées par l'Etat dans le cadre de sa politique de promotion de
l'emploi pour encourager le développement des activités
génératrices de revenus à travers le financement des
PME/PMI.
En outre, la Politique Nationale de l'Emploi (PNE) dont l'un
des objectifs est de renforcer la création d'emplois s'inscrit dans ce
cadre et considère les fonds spécialisés comme des leviers
d'actions pour la réduction du chômage et de la
pauvreté.
A la suite, nous analyserons les
fonds nationaux de promotion de l'emploi (chapitre1) et leurs apports dans la
réduction du chômage et de la pauvreté (chapitre 2).
Chapitre 1: Les Fonds nationaux de promotion de l'emploi
Afin d'inscrire notre réflexion dans le cadre global de
la promotion de l'emploi, nous allons d'abord présenter les
stratégies de la politique nationale de l'emploi (section 1) avant
d'analyser des fonds spécialisés de financement de l'emploi
(section 2).
Section 1 : Les
stratégies de la Politique Nationale de l'Emploi (PNE)
« L'impératif catégorique
auquel doivent répondre les économies développées
ou en développement est indubitablement celui de relever le défi
de créer des emplois décents et durables pour le grand nombre de
jeunes femmes et jeunes hommes qui arrivent sur le marché du
travail »31(*).
C'est dans cette vision que s'inscrit la Politique Nationale
de l'Emploi dont l'objectif de développement est d'accroître les
opportunités d'emplois décents afin de contribuer à la
lutte contre la pauvreté au Burkina Faso.
Paragraphe 1 : Les objectifs
stratégiques de la PNE
La Politique Nationale de l'Emploi (PNE) est le cadre
macroéconomique de toutes les interventions nationales dans le domaine
de l'emploi. Elle répond au besoin d'améliorer la qualité
des emplois sans oublier l'important défi de créer des emplois
pour absorber les stocks et les flux futurs des demandeurs d'emploi sur le
marché.
Elle se fixe quatre objectifs stratégiques que sont:
renforcer le lien entre elle et les autres politiques nationales, renforcer la
création d'emplois, améliorer l'employabilité et le
fonctionnement du marché du travail.
A) Créer un lien entre les
autres politiques de développement et celle de l'emploi
Les questions de l'emploi sont beaucoup influencées par
les autres politiques macroéconomiques (politique budgétaire,
politique fiscale, etc). Il est donc indispensable d'établir des liens
entre ces politiques et celle de l'emploi, afin de créer une synergie
d'action dans la vision globale de la lutte contre la pauvreté.
Les politiques transversales, dans la mesure où elles
sont favorables à la croissance économique, favorisent
l'élargissement des activités génératrices
d'emplois et de revenus. Elles obéissent certes à des objectifs
qui leur sont propres, mais elles doivent prendre en considération la
nature des effets qu'elles créent sur l'emploi pour une cohérence
des actions de politiques publiques. L'interdépendance entre les
politiques budgétaires, fiscales, commerciales, etc, et celle de
l'emploi nécessite une coordination des activités.
La finalité recherchée dans cette approche,
c'est surtout d'éviter les externalités négatives des
autres politiques sur la création d'emplois.
B) Créer des emplois
La création d'emplois est l'une des raisons principales
d'être de la PNE. Pour atteindre cet objectif, elle vise la promotion des
activités privées génératrices d'emplois et les
actions ciblées de promotion de l'emploi.
En effet, l'intensification des initiatives d'emplois
indépendants constitue une source de création d'emplois. Parmi
les leviers d'action en faveur de l'emploi, le développement des
activités privées, des PME/PMI est plus que nécessaire
dans la réduction du chômage et de la pauvreté.
Malheureusement, l'inaccessibilité au financement de ces micro et
petites entreprises (MPE) bloque le développement de leurs affaires et
la création d'emplois.
Outre la facilitation de la création d'entreprises, les
actions ciblées envers les groupes sociaux défavorisés
sont prévues dans le cadre de cette politique. En effet, les actions
ciblées regroupent les interventions de l'Etat en faveur d'un groupe
spécifique dont le but est exclusivement d'agir sur la création
d'emplois. Les fonds nationaux de promotion de l'emploi s'inscrivent dans cette
optique et accordent des taux préférentiels aux groupes
vulnérables, et cela se fait généralement dans des
secteurs porteurs préalablement déterminés. Le Fonds
d'Appui au Secteur Informel (FASI) et le Fonds d'Appui aux Initiatives des
Jeunes (FAIJ) sont respectivement des actions ciblées pour accompagner
les opérateurs du secteur informel et les activités d'auto
emplois des jeunes.
C) Améliorer
l'employabilité
Tous les acteurs de l'éducation et des formations sont
unanimes qu'il ne suffit pas seulement de former en grande quantité des
personnes, mais aussi en grande qualité. La qualité des
formations dispensées est une caractéristique indispensable pour
leur efficacité et efficience dans la vie professionnelle. Les
formations offertes devront être en adéquation avec les
réalités économiques et la situation de l'emploi.
L'amélioration de l'employabilité vise à
accroître et à améliorer l'offre de formation en
quantité et en qualité en vue de répondre à la
demande du marché de l'emploi et aux opportunités de
l'économie.
Dans cette perspective la PNE est soutenue par la Politique
Nationale d'Enseignement et de Formation Techniques et Professionnels (PNEFTP)
qui entend atteindre cet objectif par la promotion de la création des
établissements privés et publics de formation, et en faisant
évoluer la formation d'une vision d'offre à une logique
basée sur la demande.
D) Améliorer le
fonctionnement du marché du travail
Le fonctionnement harmonieux et efficace du marché du
travail apporte une contribution essentielle à l'amélioration de
la situation de l'emploi.
Les politiques du marché du travail visent à
rapprocher l'offre et
la demande d'emploi par l'intermédiation mais aussi à
créer un cadre réglementaire propice à la
sécurité du travail et à améliorer la
visibilité du marché du travail.
L'amélioration du marché visé par la PNE
se veut être dans le cadre du travail décent. En effet, le travail
décent fait référence à un emploi productif
librement choisi, respectant les droits fondamentaux au travail, procurant un
revenu adéquat et assurant la sécurité inhérente
à la protection sociale32(*). En ce sens, il est considéré à
la fois comme un instrument de développement, un moyen
d'épanouissement de l'individu au travail et un facteur de
réduction de la pauvreté. La promotion du travail décent
est plus que nécessaire dans le contexte actuel du Burkina où le
travail paye mal et où les 44,8% de la population vivent en dessous du
seuil de la pauvreté alors que le taux de chômage global n'est que
de 3,3%33(*). La
majorité des travailleurs vit donc dans des conditions
indécentes.
Tous ces objectifs stratégiques de la PNE ont pour
souci d'intensifier la création d'emplois en intégrant les
préoccupations majeures concernant les groupes les plus exposés
à la pauvreté. Ainsi, les actions proposées pour les
jeunes, pour les femmes, pour les personnes handicapées et plus
généralement pour l'auto emploi, sont une illustration forte de
l'engagement en faveur des plus vulnérables.
Malgré la pertinence des idées émises par
la PNE, force est de constater que la mise en oeuvre tarde par rapport aux
prévisions. En effet, l'institution de pilotage et de concertation de la
Politique Nationale de l'Emploi (PNE) et du Plan d'Action Opérationnel
(PAO) notamment le Conseil National de l'Emploi et de la Formation
Professionnelle (CNEFP)34(*) prévu par la PNE n'est pas encore
créé. Ce conseil est pourtant un maillon essentiel surtout dans
la négociation et la coordination des activités pour l'atteinte
des objectifs stratégiques, spécifiquement le premier des
objectifs. Cet état de fait pourrait biaiser les nobles résultats
attendus et compromettre l'espoir des jeunes diplômés.
Paragraphe 2: Le but des fonds de financement de l'emploi
Les Fonds de promotion de l'emploi sont des fonds nationaux de
financement créés par l'Etat dans « le
cadre de sa politique de promotion de l'emploi pour encourager le
développement des activités génératrices de revenus
à travers le financement des projets et des
PME/PMI »35(*). Ces fonds sont
destinés prioritairement aux groupes sociaux vulnérables exclus
du financement classique et porteurs de projets générateurs de
revenus et d'emplois. Ils s'inscrivent dans les objectifs stratégiques
de la PNE à travers le deuxième objectif qui concerne directement
la promotion des activités privées créatrices d'emplois et
les actions ciblées envers les personnes défavorisées.
En effet, la promotion des activités
génératrices de revenus et d'emplois passe dans une grande mesure
pour les diplômés par l'accessibilité aux fonds
d'investissement initial. C'est dans cette optique que la Politique Nationale
de l'Emploi utilise les fonds spécialisés comme un tremplin dans
la promotion de l'auto emploi, alternative au salariat.
L'une des équations fondamentales à
résoudre pour ces fonds est la conciliation de l'efficacité
économique à l'efficacité sociale. L'optimisation de cette
équation constitue la raison d'être des fonds nationaux de
financement de l'emploi.
En fait, Il s'agit pour eux, d'intensifier les
activités d'auto emplois envers les personnes exclues des banques sans
compromettre leur viabilité (couvrir les charges d'intervention et
améliorer la rentabilité des entreprises) et partant
réduire le chômage et la pauvreté de ces exclues d'autant
plus que la grande majorité de ces personnes n'ont jamais eu
accès à un financement.
Il est donc opportun dans un tel cas de figure d'accompagner
le crédit par une gamme de services non financiers d'appui pour
atteindre le but visé de la réduction du chômage et de la
pauvreté. A ce niveau, les fonds spécialisés rencontrent
d'énormes difficultés liées à la dispersion des
demandeurs d'appui, à l'insuffisance des moyens humains et financiers
qui entravent l'intervention efficace. D'où la nécessité
de renforcer l'efficacité opérationnelle des fonds
spécialisés de promotion de l'emploi pour l'atteinte des
objectifs économiques et sociaux.
Section 2 : les fonds
spécialisés de financement de l'emploi
Chaque fonds doit contribuer à l'atteinte de l'objectif
global de la PNE par la réalisation de ses propres objectifs.
Paragraphe 1 : Les objectifs
spécifiques des fonds de promotion de l'emploi
A) Le Fonds d'Appui à la
Promotion de l'Emploi (FAPE)
Le FAPE est une structure publique, dotée d'une
personnalité juridique et de l'autonomie de gestion,
créée, à la suite de la dissolution du Fonds National pour
la Promotion de l'Emploi (FONAPE), par décret N°98 - 533/ PRES/
PM/METSS du 31 décembre 1998.
Il se justifie par la volonté des autorités
d'agir positivement dans un domaine très sensible tel que celui de
l'emploi, de la lutte contre le chômage et la pauvreté.
Le FAPE à pour attributions principales :
v l'octroi de concours nécessaire à la mise en
oeuvre de projets sélectionnés ;
v le suivi et l'encadrement des promoteurs ayant
bénéficié d'un financement FAPE ;
v la recherche et la gestion des financements.
Il se charge ainsi d'appuyer la création d'emplois, la
promotion ou la consolidation des emplois existants à travers le
financement de projets, d'assurer le suivi et l'encadrement des promoteurs
ayant bénéficié de son concours et de rechercher les
financements.
Le fonds est administré par trois organes qui sont:
v le conseil de gestion : il a un
pouvoir de décision sur l'administration du Fonds. Il est
obligatoirement saisi de toutes les questions d'importance pouvant influencer
la marche générale du Fonds ;
v le comité de crédit
: il est chargé de l'examen et de l'approbation des dossiers de
crédit soumis au financement du Fonds ;
v la direction du Fonds : elle est
l'organe d'exécution du Fonds et le représente dans les actes de
la vie civile.
Comme modes d'interventions, le FAPE octroie des prêts
directs, pré-finance des marchés, cofinance des projets et
octroie des garanties dans les secteurs de la production agricole, de la
transformation, du commerce, du bâtiment et des travaux publics (BTP), de
l'artisanat et des services.
B) Le Fonds d'Appui au Secteur
Informel (FASI)
Le FASI est un fonds d'aide à l'emploi,
créé par décret N°98 - 053/PRES/METSS du 24
février 1998, pour financer des projets artisanaux par des prêts
d'un faible montant. Il vise à promouvoir l'accès des
opérateurs de l'économie informelle36(*) au crédit en offrant
des prêts directs, des garanties, ainsi qu'un accompagnement pour une
meilleure gestion des crédits octroyés.
Le FASI à pour principal mission, la promotion des
activités du Secteur Informel au crédit en leur:
v accordant des prêts directs remboursables ;
v offrant sa garantie ;
v développant toutes les mesures d'accompagnement
susceptibles de participer à une meilleure gestion des crédits
reçus.
Comme le FAPE, le FASI est administré par trois organes
de gestion : le conseil de gestion, le comité du crédit et
la direction du fonds.
C) Le Fonds d'Appui aux
Initiatives des Jeunes (FAIJ)
Créé en 2007 par décret
N°2007-342/PRES/PM/MFB/MJE du 25 mai 2007, le fonds d'Appui aux
Initiatives des Jeunes est une innovation du Gouvernement visant à
améliorer l'accès des jeunes en général et
singulièrement les jeunes formés en entreprenariat au financement
des microprojets. Il a pour objectif l'insertion socio-professionnelle des
jeunes par la création des opportunités d'emplois.
Le Fonds a donc pour activité principale, le
financement des microprojets des jeunes.
A ce titre, il est principalement chargé de :
v accorder sur ses fonds propres des concours
nécessaires à la mise en oeuvre des projets et d'actions
individuelles ou collectives de formation professionnelle rapide à
finalité d'emploi ;
v suivre, encadrer les promoteurs et assurer le recouvrement
des fonds alloués;
v rechercher les financements et d'en assurer la gestion.
Pour accompagner le FAIJ, l'Etat a mis en place un programme
de formation de 5.000 jeunes à l'entrepreunariat, exécuté
par le ministère chargé de l'emploi avec l'appui de cabinets
privés de formation. Les jeunes formés dans ce cadre
présentent des projets dont les meilleurs sont soumis au financement du
FAIJ. L'innovation majeure du FAIJ est l'absence de la garantie
matérielle donc favorable à la situation des
diplômés sans emploi.
Paragraphe 2: les conditions
d'accès aux financements des fonds.
Pour avoir accès aux fonds de financement, les
promoteurs doivent remplir certaines conditions. Comme les attributions, les
conditions d'offre du crédit diffèrent d'un fonds à
l'autre. En effet, pour prétendre au financement d'un fonds, il faut
être dans ses limites et domaines d'interventions, présenter un
projet rentable et avoir une garantie à la demande de ce dernier.
A) les conditions d'accès au crédit du
FAPE
v Domaines d'interventions du FAPE
Le FAPE intervient prioritairement dans les secteurs de la
production agro-sylvo-pastorale, du commerce, des bâtiments et travaux
publics, des prestations de services, de l'artisanat, etc.
v Conditions d'octroi du crédit au
FAPE
Les financements du FAPE sont accessibles aux conditions
suivantes:
ü déposer un projet de création ou
d'extension d'entreprise, élaboré conformément au canevas
du FAPE et relevant de ses secteurs d'activités ;
ü être en mesure d'apporter une garantie physique
ou financière (Caution solidaire, hypothèque, nantissement
assurance-vie, etc.) avant la mise en place du financement sollicité
;
ü accepter que le Fonds assure un suivi de
l'activité de l'entreprise (investissements réalisés,
comptabilité), et cela jusqu'au remboursement intégral du
prêt ;
ü participer aux actions de formation et d'encadrement
proposées par le Fonds;
ü le recours au Fonds de garantie du FAPE ne couvre que
50% du montant du prêt sollicité pour les dossiers
préalablement acceptés par une autre institution de financement
;
ü le taux d'intérêt qui est fonction des
secteurs, est de l'ordre de 8% pour la production agro-sylvo-pastorale, de 10%
pour la transformation artisanale, 12% pour le commerce et travaux publics et
enfin 4% pour les activités rentables des personnes
handicapées.
v Limites d'interventions
Les montants de ses interventions sont compris entre un
minimum de 1.500.000 FCFA et un maximum de 10.000.000 FCFA, sur une
durée maximale de 5 ans et à des taux d'intérêt
variant entre 4% et 12%. En outre, un différé de 1 à 6
mois peut être accordé. Ce dernier est négociable et varie
avec le secteur d'activité. Il est d'un mois pour le commerce et au plus
6 mois pour l'agriculture et l'élevage. Les échéances sont
mensuelles, trimestrielles ou semestrielles.
Dans la logique des fonds de financement du MJE, le FAPE
constitue un fonds intermédiaire de financement qui vient en appui
à une catégorie de clientèle moins pauvres, ayant un
besoin de financement compris dans ses limites d'interventions. Au-delà
de cette fourchette, les clients sont accompagnés vers les banques qui
ont une possibilité de financement plus élevée et
deçà ils sont dirigés vers le FASI qui finance les faibles
montants à hauteur d'un million cinq cent mille (1 500 000).
Les conditions d'accès au crédit du fonds ne
sont pas avantageuses à la situation des diplômés,
principalement la garantie matérielle ou financière
demandée. Toute chose qui n'est pas favorable à la promotion de
l'emploi de ces derniers. Les autorités doivent revoir cette situation
pour leur faciliter l'accessibilité au fonds, dont la vocation
première est la promotion de l'emploi.
B) Les conditions d'octroi du financement du
FASI
v Domaines d'interventions
Peuvent avoir accès au concours du FASI, les personnes
physiques ou morales de nationalité burkinabé exerçant ou
désirant exercer dans les domaines d'intervention du FASI. Les domaines
d'intervention du FASI concernent essentiellement les sous-secteurs
agro-pastoral, artisanat de production et celui du commerce et des prestations
de services.
v Condition d'octroi du crédit du
FASI
Les principales conditions pour l'accès à
l'appui du FASI sont :
ü accepter le nantissement du matériel, des
équipements et du Fonds de commerce;
ü accepter de souscrire à une assurance
décès ;
ü avoir une structure financière
équilibrée ou tout au moins redressable ;
ü pour le cas des groupes de personnes (associations,
coopératives, groupements, etc.), accepter de se soumettre au principe
de la caution solidaire entre membres ;
ü en outre le FASI pourra en fonction de la nature des
risques liés à l'activité, exiger du client au moins un
aval sûr et/ou un apport personnel minimum de 10% du montant
sollicité.
Les frais de suivi des dossiers sont fixés à 20%
du montant sollicité et sont à la charge de l'emprunteur.
v Limites d'interventions du fonds
Les montants de l'intervention du FASI ne peuvent
excéder 1 500 000 FCFA et cela sur une durée maximale
de 5 ans. Les taux d'intérêt varient entre 4% à 13% selon
la nature de l'activité. En outre un différé de 6 mois
peut être accordé.
Comme le FAPE, les conditions d'accès au financement du
FASI ne sont pas favorables au développement des initiatives des jeunes
diplômés. Ce fonds, contrairement au FAPE, s'intéresse
à une clientèle pauvre et constitue la structure de financement
de base du MJE. Les clients du FASI qui ont un besoin de financement qui
excèdent les limites du fonds sont dirigés vers le FAPE ou
d'autres structures à capacité de financement plus
élevée.
C) Les conditions d'offre du crédit du
FAIJ
Le FAIJ apporte son concours financier prioritairement aux
activités destinées à l'insertion socioprofessionnelle des
jeunes formés à l'entreprenariat. A ce titre, le Fonds finance
seul ou en partage des coûts avec un co-financeur des projets de jeunes.
Il appuie donc toute activité des jeunes à finalité
d'emploi ou de consolidation d'emploi.
Le Fonds d'Appui aux Initiatives des Jeunes se distingue des
autres fonds existant par son groupe cible, ses domaines d'interventions et ses
conditions
v les domaines d'interventions
Le Fonds couvre tous les secteurs de la vie
socioprofessionnelle intéressant les jeunes. En particulier il
privilégie les projets qui entrent dans la valorisation des
potentialités économiques principalement dans les secteurs
porteurs de l'agriculture, de l'élevage, du commerce et des prestations
de services, de la construction immobilière, du transport et de
l'artisanat.
v Groupe cible
Le Fonds est destiné à soutenir les promoteurs
jeunes. Dans cette optique, il privilégie les promoteurs jeunes issus
des (5 000) jeunes formés en entreprenariat et désirant s'auto
employer. Le projet soumis au financement du Fonds doit être en rapport
avec les données économiques de la région où il
sera mis en oeuvre.
En particulier pour les filles, le Fonds est attentif à
leur besoin de financement notamment dans le secteur du commerce et de la
transformation des produits en leur proposant des services adaptés
à leurs besoins.
v Conditions d'interventions du fonds
La garantie morale est la principale condition d'accès
au crédit du FAIJ: le mentoring et le parrainage sont les garanties
utilisées.
Le montant des financements octroyés varie de deux cent
mille (200 000) FCFA à deux million de FCFA au taux
d'intérêt de 2% à 4% selon les secteurs d'activité
et le genre du bénéficiaire. En effet, le taux est 2% pour les
personnes handicapées, de 3,5% pour les filles et 4% pour les
garçons. La durée maximale du crédit est de 36 mois avec
une possibilité d'un différé allant jusqu'à 6
mois.
Les financements du Fonds sont destinés à
l'achat d'équipements ou d'outils de travail nécessaires à
la bonne marche de l'activité pour laquelle le crédit a
été sollicité.
Contrairement aux deux autres fonds ci-dessus où la
garantie matérielle ou financière est exigée, le FAIJ ne
conditionne pas systématiquement son financement à une
sûreté réelle. Les conditions du FAIJ semblent être
un peu favorable à la situation des diplômés, mais la
difficulté pour trouver un parrain ou mentor demeure une
réalité pour la majorité.
Les objectifs de la PNE, à la mesure des défis,
nécessitent une synergie d'actions concrètes pour la
réduction du chômage et de la pauvreté.
Les fonds spécialisés de promotion de l'emploi
contribuent à l'atteinte des objectifs globaux par la création et
la consolidation des emplois. Leur apport dans la réduction du
chômage et de la pauvreté nécessite une analyse plus
fine.
Chapitre 2 : L'impact des fonds spécialisés
de promotion de l'emploi dans la réduction du chômage et de la
pauvreté des jeunes
Les fonds spécialisés ont participé
énormément à la lutte contre le chômage et la
pauvreté à travers les emplois créés et
consolidés (section 1). Toutefois, au regard des difficultés des
diplômés à accéder à ces fonds, des
recommandations (section 2) ont été suggérées en ce
sens pour améliorer l'efficacité des fonds dans le financement
des jeunes diplômés.
Section 1 : La contribution des fonds
spécialisés dans la réduction du chômage et de la
pauvreté
La contribution des fonds à la politique de lutte
contre le chômage et la pauvreté est considérable et
énorme. Ce qui fait dire qu'en voulant estimer les effets positifs des
fonds sur le bien-être des populations, le risque de les sous-estimer est
grand. Néanmoins, nous tenterons d'analyser la quantité de
monnaie injectée dans l'économie par les financements des
microprojets (paragraphe 1) et les emplois directs créés ou
consolidés par ces fonds (paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Le financement
des microprojets
Les fonds nationaux de promotion de l'emploi, dans la vision
de la réduction du chômage et de la pauvreté à moyen
ou long terme, ont financé des projets et injecté des milliards
de FCFA dans l'économie. L'offre de crédit de ces fonds a permis
de financer les activités de l'économie nationale dans tous les
secteurs d'interventions.
Les financements des microprojets ont permis:
v l'amélioration des revenus des promoteurs et leur
famille ;
v à l'Etat d'engranger des recettes ;
v à des enfants de s'inscrire à l'école
grâce à l'amélioration des revenus des parents et des
recettes de l'Etat ;
v la réduction du chômage et de la
pauvreté par la création d'emplois directs et indirects ;
v le développement d'autres activités par
l'effet multiplicateur des financements dans l'économie, etc.
En outre, l'impact des financements sur le bien-être
économique et social est énorme et difficilement quantifiable.
Cependant entre 2000 à 2007, le FAPE et le FASI ont
financé 9 984 microprojets pour un montant global de 7 830 460 656
FCFA.
Le tableau suivant donne en détail les projets et les
montants octroyés au cours des sept années d'activités des
fonds.
Tableau 7: le montant des
projets financés par les fonds spécialisés de promotion de
l'emploi du MJE de 2000 à 2007
Années
|
FAPE
|
FASI
|
Projets financés
|
Montant
|
Projets financés
|
Montant
|
2000
|
45
|
233 846 505
|
700
|
302 393 332
|
2001
|
76
|
430 527 494
|
868
|
355 475 430
|
2002
|
134
|
519 113 329
|
1 100
|
500 449 000
|
2003
|
132
|
649 953 883
|
912
|
452 885 000
|
2004
|
70
|
451 500 000
|
1 095
|
504 545 000
|
2005
|
158
|
580 909 683
|
1 202
|
577 983 000
|
2006
|
119
|
478 000 000
|
1 623
|
755 670 000
|
2007
|
105
|
224 775 000
|
1 645
|
812 434 000
|
Total
|
839
|
3 568 625 894
|
9 145
|
4 261 834 762
|
Sources : ONEF:
Rapport sur l'emploi en 2006, Annuaire statistique sur l'emploi de 2007, FAPE
et FASI
Entre 2000 et 2007, le FASI a injecté dans
l'économie du Burkina un montant total de 4 261 834 762
FCFA pour financer 9 145 microprojets.
Le FAPE au cours de cette même période a
financé 839 projets pour un montant de 3 568 625 894 FCFA. Ces montants
ont permis à des milliers d'artisans du secteur informel, du secteur
agro-sylvo-pastoral de transformer leurs microactivités d'auto emplois
en de véritables entreprises qui emploient de nos jours des milliers de
travailleurs.
Paragraphe 2 : Les emplois
créés ou consolidés par les fonds
Les Fonds à travers le financement des microprojets ont
permis de créer et de sauver des emplois. Ces emplois ont permis
à beaucoup de bénéficiaires de vivre dans des conditions
décentes, surtout au Burkina Faso quand on sait que les revenus du
travailleur sont partagés entre la famille. Un chômeur qui gagne
un emploi décent, c'est plusieurs personnes qui quittent la
pauvreté. De ce fait, il est impérieux pour lutter contre la
pauvreté de créer des emplois décents c'est-à-dire
des emplois rémunérateurs qui permettront de vivre au dessus de 2
Dollar US (soit environs 1000 FCFA) par jour, en particulier «des
emplois qui pourront créer des emplois'' comme l'entrepreunariat ou
l'auto emploi. Le tableau suivant donne une estimation du nombre d'emplois
créés par le FASI et le FAPE.
Tableau 8 : Nombre
d'emplois créés et consolidés par les fonds
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Total emploi
|
FAPE
|
227
|
402
|
698
|
780
|
500
|
875
|
670
|
497
|
4 649
|
FASI
|
848
|
963
|
912
|
1000
|
1093
|
1065
|
1391
|
4241
|
11 513
|
Total emploi
|
1075
|
1365
|
1610
|
1780
|
1593
|
1940
|
2061
|
4738
|
16 162
|
Sources: ONEF: Rapport
sur l'emploi en 2006, Annuaire statistique sur l'emploi 2007, FAPE et FASI
Entre 2000 et 2007, le FAPE, à travers le financement
de 839 projets (cf.Tableau 9), a permis de créer 4 649 emplois. Les
emplois créés et consolidés par le fonds ont permis
à des milliers de chômeurs de trouver des emplois et à des
milliers d'autres de conserver leurs emplois. Les conditions de vie des
promoteurs et celles de leur famille se sont nettement
améliorées.
Le FASI a créé et consolidé 11 513
emplois au cours de cette même période. Le travail de ces
personnes profite à l'Etat à travers les IUTS, les impôts
payés par les entreprises, et partant à toute la
communauté.
Le Fonds d'Appui aux Initiatives des Jeunes (FAIJ),
étant dans sa première année d'opérationnalisation,
a financé 614 microprojets pour un montant global de 600 millions de
FCFA37(*). Outre les
emplois directs qui seront créés, ce fonds permettra à de
milliers de jeunes d'améliorer leurs conditions de vie et de
créer des richesses pour l'Etat.
Au total les fonds ont injecté plus de sept milliards
dans l'économie pour financer environs dix mille projets et
créés plus de seize mille emplois directs. Ces fonds sont des
instruments efficaces de lutte contre le chômage et la pauvreté.
Les Fonds spécialisés de promotion de l'emploi sont plus que
nécessaires pour promouvoir l'emploi indépendant dans un monde
où le salariat se raréfie. Malgré les milliers d'emplois
créés et les milliards injectés, ces fonds restent
inefficaces à la situation des jeunes diplômés. Les
conditions d'accès de ces fonds excluent ces jeunes qui ne peuvent pas y
avoir accès.
Section 2 : Les recommandations
La stimulation de l'esprit des initiatives des
diplômés, l'accessibilité de ces derniers aux fonds
nationaux de financement en particulier et aux banques en
générale, l'amélioration de l'efficacité
d'intervention des fonds nationaux, dans le sens de l'amélioration de
l'emploi, nous amène, dans notre analyse à faire des
recommandations. Ces suggestions seront à même d'améliorer
la situation globale de l'emploi dans notre pays, afin de réduire le
chômage, et partant la pauvreté qui en résulte.
Nous retenons ainsi les principales propositions suivantes: le
développement de l'employabilité des jeunes diplômés
(paragraphe 1), l'amélioration de l'efficacité
opérationnelle des fonds spécialisés (paragraphe 2) et
l'accompagnement des diplômés vers les banques (paragraphe 3).
Paragraphe 1 : Le
développement de l'employabilité des jeunes
diplômés.
Le capital humain est au coeur du développement global
de toutes les sociétés, de surcroît un capital qui
répond aux attentes des économies modernes. Il est donc
impérieux pour réduire le chômage et la pauvreté des
jeunes diplômés, fer de lance de l'économie, d'investir
dans leur employabilité.
Pour renforcer la compétence de ces jeunes, plusieurs
leviers peuvent être actionnés.
A) La Création d'un cadre
institutionnel permanent pour résoudre les questions d'adéquation
formation et emploi
Même si toutes les formations n'ont
pas pour vocation l'emploi, il n'en demeure pas moins que la majorité
des formés en cherche. Développer l'employabilité des
jeunes est un élément clé pour assurer aux jeunes un
passage réussi au marché du travail. Les jeunes doivent pouvoir
acquérir des compétences, des connaissances et des aptitudes qui
leur permettent de trouver un emploi et de se préparer aux
imprévisibles fluctuations du marché auxquelles ils auront
à faire face tout au long de leur vie professionnelle.
Les politiques devraient se préoccuper de plus en plus
de la façon dont les formations initiales s'adaptent aux normes du
marché du travail dans un environnement d'innovation technologique
rapide, de restructuration économique et de concurrence
exacerbée. A cet égard, la mise en place d'un cadre
institutionnel permanent permettant de résoudre les questions
d'adéquation formation - emploi est nécessaire. Le cadre serait
une passerelle entre l'enseignement et l'emploi.
C'est une institution intermédiaire entre les
employeurs, les formateurs et les employés pour les éventuels
compétences dont ils auront besoin.
B)
L'accompagnement des jeunes diplômés dans la recherche
d'emploi.
Très souvent, les diplômés manquent
d'informations et de conseils pour mieux s'orienter sur le marché du
travail et surmonter les difficultés liées aux manques
d'expériences et de relations. Pour permettre aux jeunes de disposer des
moyens adaptés à la recherche d'emploi et de s'inscrire dans une
démarche constructive d'insertion professionnelle, il apparaît
indispensable de mettre en place un système d'accompagnement (formation
en techniques de recherche d'emploi, mise en position de stage, etc).
Par ailleurs, la préparation et la facilitation
à l'insertion professionnelle des diplômés doivent
être enseignées dans les écoles à travers des cours
en méthodes et techniques de recherche d'emploi.
Face à un marché du travail de plus en plus
complexe, la recherche d'emploi ne s'improvise plus et s'organise selon des
modalités et des techniques précises auxquelles les jeunes se
doivent d'être préparés et formés. Or, les cursus de
formation et les diplômes obtenus ne répondent pas, en
l'état actuel des enseignements dispensés, à cette
exigence.
Le programme d'insertion socioprofessionnelle des
diplômés du supérieur en fin de cycle organisé par
l'ANPE doit être élargi aux autres diplômés en fin de
cycle du secondaire pour leur donner aussi une chance à l'emploi, en
outre le programme doit encourager les entreprises privées et publiques
à prendre des stagiaires en vue de l'acquisition de compétences
professionnelles.
C) L'encouragement des
études cumulées d'expérience professionnelle par la
pratique des stages.
S'il
est vrai que la question de l'emploi est du ressort des gouvernements, il n'en
demeure pas moins que les plus concernés sont les jeunes eux-mêmes
et les entreprises.
Comme nous avons pu le constater dans la
première partie de notre travail, l'une des raisons du chômage des
diplômés serait le fait de leur manque d'expérience
professionnelle. Pour réduire considérablement le niveau de
chômage des jeunes, la mise en place d'une stratégie incitant des
études cumulées d'expériences professionnelles est
impérieuse. D'ailleurs, une des méthodes pour relever le niveau
d'étude des jeunes serait d'assurer des stages en permanence pour ceux
qui auront à poursuivre les études. L'Etat en collaboration avec
les entreprises pourraient mettre en place des mesures fiscales incitatives
pour encourager les entreprises privées à s'investir dans
l'accueil des jeunes diplômés en situation de recherche
d'emploi.
Le programme d'insertion socioprofessionnelle constitue une
réponse au problème d'expérience professionnelle, encore
faudrait-il que ce programme touche tous les diplômés du
supérieur et ceux du secondaire ?
D)
L'amélioration de l'entrepreunariat des jeunes diplômés
La relance du secteur productif ainsi que le
rétablissement des grands équilibres macroéconomiques
constituent pour le Burkina Faso des objectifs prioritaires, en vue de
l'accroissement de l'emploi et de la diminution de la pauvreté.
Les actions à mener doivent avoir pour objectif de
développer l'esprit d'entreprise chez les jeunes diplômés.
De ce fait, l'instauration de cours d'initiation à l'entreprenariat est
nécessaire tout au long de la formation des cycles court ou long, dans
tous les ordres d'enseignement et de formation du primaire jusqu'au
supérieur. Cela aura pour effet dès le bas âge où
l'élève intériorise facilement les valeurs, de se
familiariser à la culture des initiatives.
Ainsi, bien que l'esprit d'initiative ne soit pas la solution
«magique« contre le chômage, il peut contribuer à
améliorer l'employabilité des jeunes.
Paragraphe 2:
L'amélioration de l'efficacité opérationnelle des fonds
spécialisés.
L'efficacité est traitée ici, principalement
sous l'angle de l'atteinte des objectifs économiques et sociaux des
fonds spécialisés ; Cela ne saurait se réaliser
efficacement que par l'offre des services non financiers pour accompagner et
compléter le crédit.
A) L'offre de services non
financiers
Au regard des difficultés rencontrées par les
jeunes diplômés dans la fructification du crédit que nous
avions vu dans la première partie de l'étude, il est
indispensable d'accompagner le crédit par des services non financiers.
Les services non financiers sont des services offerts en dehors de
l'activité principale du crédit mais qui sont essentiels pour les
clients et pour le développement de l'entreprise
bénéficiaire et de l'institution qui offre le crédit. Ces
services concernent pour l'essentiel : la formation, l'accompagnement et
l'appui conseil.
Ils sont indispensables pour améliorer la
productivité et l'efficacité du financement des jeunes issus de
l'école sans expérience professionnelle dans les activités
privées pour la plupart. De ce fait, un accompagnement méthodique
des diplômés est nécessaire.
L'auto emploi des diplômés ne saurait être
réellement effectif sans un appui technique suivi en amont et en aval du
financement
Au vu de la situation des diplômés sur le
marché du travail et de l'impossibilité du marché du
travail quelles que soient les volontés politiques mises en place
d'absorber les flux croissants des diplômés, nous souhaitons une
assistance technique périodique renforcée des
diplômés dans les activités. L'objectif n'est pas de faire
de l'assistanat, mais de leur inculquer une culture de base des affaires, cela
nécessite une mobilisation énorme de ressources qui manquent
crucialement au fonds spécialisés de promotion de l'emploi.
B) Le renforcement des
capacités financières des fonds
Le renforcement des capacités financières des
fonds spécialisés répond à l'objectif de concilier
l'efficacité économique à l'efficacité sociale pour
atteindre les objectifs de la réduction du chômage et de la
pauvreté. C'est en cela que le renforcement des capacités
financières est nécessaire pour supporter les coûts
supplémentaires engendrés par les services non financiers. Si
cela n'est pas fait, les fonds interviendront difficilement sur le terrain.
Toute chose qui n'est pas sans conséquences sur la viabilité des
entreprises et des fonds. Ils excluront de ce fait les plus vulnérables
et recentreront le crédit sur les riches. Cet état des faits
n'aura aucune incidence sur la pauvreté. La nécessité
d'accompagner les fonds pour une intervention efficace est indéniable
pour l'atteinte des objectifs, même si elle est coûteuse, il faut
rechercher les moyens si l'on veut atteindre la cible et les objectifs
définis.
En mettant l'accent sur les services non financiers notamment
la formation initiale en entreprenariat, les suivis, les appuis-conseils et les
formations continues en gestion d'entreprises, avant et après l'offre de
crédit, les diplômés pourront créer de grandes
entreprises pourvoyeuses d'emplois et de revenus pour la jeunesse, la
communauté et pour l'Etat.
Paragraphe 3 : L'extension de l'accès des jeunes
diplômés au financement bancaire
A) Le
financement bancaire des jeunes diplômés
Au regard des capacités financières faibles des
fonds nationaux par rapport à la forte demande de financement, des
mesures incitatives doivent être faites par l'Etat pour faciliter
l'accès au financement des banques d'un certain nombre de
diplômés par an. En contrepartie, ces banques auront leurs efforts
compensés par des mesures fiscales. Cela aura l'avantage de multiplier
les sources de financement des diplômés, de dynamiser
l'activité économique et créer des emplois. Pour atteindre
cet objectif vis-à-vis des banques, il est indispensable à l'Etat
de mettre en place des services non financiers et aussi de garantir ces
financements.
B) Un
fonds de garantie des prêts octroyés par les banques
Le problème principal rencontré par les banques
envers les diplômés et vice versa, c'est la garantie du
crédit. Si l'Etat met en place un fonds de garantie, cela pourrait
favoriser l'accès des diplômés aux banques.
Par ailleurs, il convient de relever que les conditions
d'octroi de crédits imposent des exigences, notamment, en matière
de garantie que ne disposent pas la majorité des jeunes
diplômés. Face à ces difficultés liées au
financement des projets de création d'entreprises, il s'avère
nécessaire de mettre en place des outils de garantie qui permettent de
rapprocher les créateurs d'entreprises concernés du milieu
bancaire. La garantie accordée permettra au banquier de minimiser les
risques encourus à l'égard des diplômés et donc de
s'engager plus facilement.
La nécessité d'accompagner ce prêt par des
services non financiers s'avère indispensable pour créer des
emplois et des richesses, et de lutter contre la pauvreté.
C) Une institution non
financière de services non financiers d'appui et d'accompagnement des
diplômés
Au regard des difficultés rencontrées par les
diplômés dans la gestion des activités, au regard des
difficultés des fonds nationaux dans les services non financiers et,
aussi dans l'objectif de permettre aux diplômés d'accéder
plus facilement au crédit des banques, une institution d'appui et
d'accompagnement est indispensable pour accompagner la jeunesse
diplômée à la maîtrise des rouages et des contours
des affaires.
En effet, la mise en place d'une institution non
financière d'appui et d'accompagnement des diplômés est
nécessaire pour accompagner les institutions de financement et
travailler en parfaite intelligence avec celles-ci pour fructifier les
crédits octroyés, créer des richesses, des emplois,
réduire à moyen terme le chômage et la pauvreté.
Cette institution aura spécifiquement pour
mission :
v d'apporter un appui technique pour le montage de
projets ;
v d'assurer le suivi de la mise en oeuvre et l'assistance
conseil des activités jusqu'à épuisement du
crédit ;
v de développer des actions nécessaires à
l'accompagnement des bénéficiaires ;
v d'aider les promoteurs techniquement et de garantir la
réussite économique de leurs projets, etc.
Les fonds nationaux, par l'offre de services financiers suivis
des services non financiers d'appui et d'accompagnement, créeront des
emplois pour réduire le chômage.
De l'analyse de cette seconde partie, il ressort que les fonds
nationaux ont été créés en vue de l'accroissement
des activités génératrices de revenus et d'emplois. Le
FAPE, le FASI et le FAIJ ont permis de créer des milliers d'emplois, de
réduire la misère de milliers de familles, etc. Malgré ces
différentes volontés politiques, force est de constater que le
chômage continue de croître à telle enseigne que les efforts
fournis par ces fonds sont minimisés. Toutes actions susceptibles
d'améliorer la création d'emplois, la réduction du
chômage et de la pauvreté sont à encourager pour le
bien-être des diplômés et de la population. C'est pour cette
raison que nous souhaitons l'exploitation de toutes les possibilités
existantes pour permettre aux jeunes d'avoir accès au financement et de
créer des emplois, ils sont responsables et capables de créer des
entreprises ; il suffit de leur faire confiance et leur donner la
chance.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de cette étude, nous n'avons pas la
prétention d'avoir épuisé les débats sur les
défis et les perspectives des fonds nationaux de financement de l'emploi
dans la réduction du chômage et de la pauvreté des jeunes
diplômés.
Toutefois, l'étude du thème montre que le
Burkina Faso, à l'instar des autres pays connaît de multiples
problèmes socio-économiques liés au déficit de
l'offre d'emploi. Ce déficit relève de la conjugaison de
plusieurs facteurs dont certains sont liés au capital humain et
financier.
Au cours de ces dernières années, les jeunes, le
principal atout, l'avenir du Burkina Faso, sont les plus touchés par le
chômage. Les difficultés d'insertion des jeunes sur le
marché du travail ont des conséquences néfastes sur le
développement de notre pays. En effet, la vulnérabilité
des jeunes sur le marché du travail peut les pousser à la perte
de l'estime et à l'exclusion de soi, à l'appauvrissement,
à l'oisiveté, à l'attirance pour les activités
illicites, et enfin à des sentiments de frustration par rapport à
leur situation et au rejet de cette frustration sur la société
qui l'a créée. Leur bien-être requiert l'obtention d'un
emploi de qualité.
La recherche d'un travail décent et productif marque
généralement le passage de l'enfance à l'âge adulte.
Pour les jeunes, obtenir un emploi est synonyme d'indépendance et leur
offre la liberté de mener leur vie comme ils l'entendent.
Malheureusement, comme les débouchés sont insuffisants, des
milliers de jeunes diplômés sont obligés de rester plus
longtemps au chômage. Sans travail et sans revenu, ils sont
exposés à la pauvreté et aux conséquences qui en
découlent.
De plus, l'analyse du thème a permis également
d'avoir un aperçu sur les perspectives globales en matière
d'emplois au Burkina Faso. En effet, la Politique Nationale de l'Emploi est la
traduction concrète de la volonté du Gouvernement de promouvoir
le bien-être social et économique des populations en
général et des groupes vulnérables en particulier, en leur
permettant d'accéder à des emplois productifs et
rémunérés à travers les fonds nationaux de
promotion de l'emploi. La PNE se veut être un guide pour toutes les
actions visant la promotion de l'emploi dans notre pays. Mais son application
en vue de la création d'emplois en quantité et en qualité
nécessite une synergie d'actions entre tous les acteurs nationaux et
internationaux.
Outre la politique nationale de l'emploi, l'analyse des fonds
spécialisés de promotion de l'emploi a permis de constater les
apports considérables de ces fonds au développement du pays. En
effet, les fonds spécialisés, de part les emplois
créés et consolidés, sont des instruments efficaces de
politiques économiques et sociales de lutte contre le chômage et
la pauvreté au profit de la jeunesse diplômante. Cette jeunesse,
suivie en amont et en aval du crédit, par des services d'encadrement,
d'éducation, de formation et de sensibilisation est à même
de créer des emplois pour elle-même et pour la communauté
toute entière.
Enfin, d'autres pistes de réflexions sur les fonds
nationaux de financement pourraient être envisagées. En effet, si
les parents d'élèves anticipent la création d'un fonds de
suivis au profit de leurs progénitures après les études,
toutes choses égales par ailleurs, cela pourrait avoir des effets
positifs sur la scolarisation et partant l'atteinte de l'objectif global de
«l'éducation pour tous en 2015«, puisque les jeunes
diplômés auront au moins la possibilité de prétendre
à un auto emploi à défaut d'un emploi salarié.
BIBLIOGRAPHIE
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Ouagadougou, 2003, 90 pages.
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s'affranchir ensemble de la pauvreté par le travail,
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4- SIDWAYA n°6239 du 18
Août 2008.
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opérationnel pour la mise en oeuvre de la politique nationale de
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9- BF, INSD, Recensement
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10- BF, INSD, Annuaire statistique
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11- BF, INSD, Analyse des résultats
de l'enquête annuelle sur les conditions de vie des ménages et du
suivi de la pauvreté en 2005, (EA/QUIBB), INSD, 2005, P. 211
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12- BF, METSS, séminaire bilan du
programme pilote d'installation des jeunes diplômés sans
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13- OIT, Le Syndrome du diplôme et
le chômage des jeunes diplômés : le cas du Burkina
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compétences techniques pour l'Afrique (PECTA), ADDIS ABEBAS, 1985, 50
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14- OUEDRAOGO (L.), ZERBO (A.), le
Fonctionnement et politique du marché du travail au Burkina Faso,
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15- Dr SOMDA (P.), cours d'économie
des ressources humaines, UFR/SEG, Université de Ouagadougou, 2006,
79 pages.
E) Brochures d'informations
1- Département d'information
des Nations unies, Microfinancement et microcredit : comment
100 dollars peuvent-ils transformer l'économie ?
2- FAIJ, FAPE et FASI,
Brochures d'informations
3- ONEF, guide de
D'emploi pour les jeunes
F- Textes juridiques
1- LOI N° 004-2005/AN portant
définition et réglementation des fonds nationaux de
financement
2- LOI N°028-2008/AN du 13 mai 2008
portant Code du Travail du Burkina Faso
3- DECRET N° 2004 - 489/PRES/PM/MEDEV/MFB
portant adoption de Cadre Stratégique de Lutte contre la
Pauvreté (CSLP).
4- DECRET N° 2008 - 271/PRES/PM/MJE
portant adoption du document intitulé «Politique
Nationale de l'Emploi» (PNE).
5- DECRET N°2005-557/PRES/PM/MFB du 27
octobre 2005 portant statut général des fonds nationaux de
financement
6- DECRET N°2008--240/PRES/PM/MJE/MEF du
08 mai 2008 portant adoption des statuts particuliers du Fonds d'appui au
secteur informel (FASI),
7- DECRET N°2008-238/PRES/PM/MJE/MEF du
06 mai 2008 portant adoption des statuts particuliers du Fonds d'appui
FAPE)
8- DECRET N°2007-342/PRES/PM/MFB/MJE du
25 mai 2007 portant création du Fonds d'Appui aux Initiatives
des Jeunes
9- DECRET N°2008-584 portant adoption de
la Politique nationale d'enseignement et de formation techniques et
professionnels.
10- DECRET
N°2006-040/PRES/PM/MFB/MEDEV/MAHRH/MCPE/MATD
portant adoption de la Stratégie Nationale de
la Microfinance du Burkina Faso (SNMF/BF)
G) Les sites internet
www.oecd.org, Site visité le
15 Avril 2009
www.ilo.org, Site visité le 05
Mai 2009
www.onef.gov.bf, Site
visité le 20 Mai 2009
www.insd.bf, Site visité le 27
Avril 2009
www.legiburkina.bf
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE
1
INTRODUCTION GENERALE
2
PREMIERE PARTIE :
6
LA SITUATION DU CHOMAGE DES JEUNES DIPLOMES
6
Chapitre 1 : L'état des lieux du
chômage des diplômés
7
Section 1 : La dynamique de la population
Burkinabè
7
Paragraphe 1 : L'évolution de la
population active
7
Paragraphe 2: L'évolution de la population
instruite
8
Section 2: Le marché du travail des
diplômés
9
Paragraphe 1 : L'offre et la demande de
travail des diplômés
9
A) L'offre de travail des diplômés
9
B) La demande de travail des
diplômés
10
Paragraphe 2: Les proportions des
diplômés sans emploi
11
Chapitre 2 : Les facteurs déterminants
du chômage des diplômés
15
Section 1 : La faiblesse du capital humain des
diplômés
15
Paragraphe 1 : L'inadéquation entre la
formation et le marché du travail
15
Paragraphe 2 : Le manque d'expérience
professionnelle des diplômés
18
Paragraphe 3: La faiblesse de la culture de l'auto
emploi
19
Section 2 : Les difficultés
d'accès des diplômés aux fonds nationaux de promotion de
l'emploi
21
Paragraphe 1: Les contraintes et les
difficultés financières des fonds nationaux de financement
21
Paragraphe 2 : Les faiblesses et les limites
des fonds nationaux de financement de l'emploi
23
A) La faiblesse des montants octroyés
23
B) La faiblesse de l'offre des services non
financiers
24
C) La garantie
25
DEUXIEME PARTIE :
27
PERSPECTIVES DES FONDS NATIONAUX DE PROMOTION DE
L'EMPLOI
27
Chapitre 1: Les Fonds nationaux de promotion de
l'emploi
28
Section 1 : Les stratégies de la
politique nationale de l'emploi (PNE)
28
Paragraphe 1 : Les objectifs
stratégiques de la PNE
28
A) Créer un lien entre les autres politiques
de développement et celle de l'emploi
29
B) Créer des emplois
29
C) Améliorer l'employabilité
30
D) Améliorer le fonctionnement du
marché du travail
30
Paragraphe 2: Le but des fonds dans le financement
de l'emploi
31
Section 2 : les fonds
spécialisés de financement de l'emploi
33
Paragraphe 1 : Les objectifs
spécifiques des fonds de promotion de l'emploi
33
A) Le Fonds d'Appui à la Promotion de
l'Emploi (FAPE)
33
B) Le Fonds d'Appui au Secteur Informel (FASI)
34
C) Le Fonds d'Appui aux Initiatives des Jeunes
(FAIJ)
34
Paragraphe 2: les conditions d'accès aux
financements des fonds.
35
Chapitre 2 : L'impact des fonds
spécialisés de promotion de l'emploi dans la réduction du
chômage et de la pauvreté des jeunes
40
Section 1 : La contribution des fonds
spécialisés dans la réduction du chômage et de la
pauvreté
40
Paragraphe 1 : Le financement des
microprojets
40
Paragraphe 2 : Les emplois crées ou
consolidés par les fonds
42
Section 2 : Les recommandations
43
Paragraphe 1 : Le développement de
l'employabilité des jeunes diplômés.
43
A) La Création d'un cadre institutionnel
permanent pour résoudre les questions d'adéquation formation et
emploi
44
B) L'accompagnement des jeunes
diplômés dans la recherche d'emploi.
44
C) L'encouragement des études
cumulées d'expérience professionnelle par la pratique des
stages.
45
D) L'amélioration de l'entrepreneuriat des
jeunes diplômés
46
Paragraphe 2: L'amélioration de
l'efficacité opérationnelle des fonds
spécialisés.
46
A) L'offre de services non financiers
46
B) Le renforcement des capacités
financières des fonds
47
Paragraphe 3 : L'extension de l'accès
des jeunes diplômés au financement bancaire
48
A) Le financement bancaire des jeunes
diplômés
48
B) Un fonds de garantie des prêts
octroyés par les banques
48
C) Une institution non financière de
services non financiers d'appui et d'accompagnement des
diplômés
49
CONCLUSION GENERALE
51
BIBLIOGRAPHIE
53
TABLE DES MATIERES
56
ANNEXE 1 : Taux de
chômage en 2005 selon le sexe, la classe d'âge et le niveau
d'instruction
ANNEXE 2:
Tableau de classification des critères les plus demandés
par les employeurs (Tableau TA2),
Tableau de formation
en entrepreunariat selon le niveau et le diplôme en 2007 (Tableau
TA3),
Tableau d'impact du
programme d'insertion socioprofessionnelle des diplômés en fin
de cycle de l'ANPE (Tableau TA4).
ANNEXE 3: La charte des MENTOR/PARRAIN du Fonds
d'Appui aux Initiatives des Jeunes (FAIJ)
ANNEXE 4: Le Cadre logique de la politique
nationale de l'emploi
ANNEXE 5: Les Brochures du FAPE, du FASI et du
FAIJ
ANNEXE 1 :
Tableau TA1 : Taux de chômage en 2005
selon le sexe, la classe d'âge et le niveau d'instruction
|
Milieu urbain
|
Milieu rural
|
Ensemble
|
National
|
18,3
|
1,1
|
4,0
|
Sexe
|
|
|
|
Hommes
|
12,3
|
0,3
|
2,7
|
Femmes
|
26,3
|
1,8
|
5,3
|
Classe d'âge
|
|
|
|
15 - 24
|
32,9
|
1,7
|
6,4
|
25 - 34
|
16,4
|
1,2
|
4,4
|
35 - 44
|
7,7
|
0,6
|
1,9
|
45 et +
|
6,8
|
0,4
|
1,3
|
Instruction
|
|
|
|
Aucun niveau
|
13,2
|
1,1
|
2,1
|
Niveau primaire
|
19,3
|
1,5
|
7,6
|
1er Cycle secondaire
|
27,5
|
1,7
|
16,8
|
2nd Cycle secondaire
|
21,2
|
2,9
|
16,5
|
Formation professionnelle.
|
15,9
|
1,8
|
11,6
|
Niveau supérieur
|
17,9
|
0
|
16,6
|
Source : INSD (EA-QUIBB -2005).
Ce tableau montre que le taux de chômage est très
élevé dans la population instruite.
ANNEXE 2:
Tableau TA2 :
Classification des critères les plus demandés dans les offres
d'emplois.
Critères des offres d'emplois
|
Ordre
|
L'expérience professionnelle
|
1er
|
La maîtrise de l'outil informatique
|
2e
|
La connaissance de l'anglais
|
3e
|
La connaissance de l'environnement des
projets
|
4e
|
Source: ONEF, Annuaire statistique de l'emploi 2006,
Enquête CIJEF.
Ce tableau donne une confirmation de l'importance de
l'expérience professionnelle dans les critères de choix de
l'employeur.
Tableau TA3: La
formation en entrepreunariat selon le niveau et le diplôme en 2007 de
L'ANPE
Année
|
CEPE
|
CAP
|
BEPC
|
BEP
|
BAC
|
BTS/DUT
|
DEUG
|
LICENCE et plus
|
2007
|
41
|
0
|
5
|
0
|
5
|
0
|
0
|
0
|
Source : ONEF, Annuaire statistique 2007
Ce tableau montre la faiblesse de l'entreprenariat au Burkina
Faso.
Tableau TA4: Impact du programme d'insertion
socioprofessionnelle de l'ANPE
Situation des Bénéficiaires
|
2006
|
2007
|
En quête d'emploi
|
113
|
37%
|
148
|
31%
|
En position de stage
|
78
|
26%
|
172
|
37%
|
Emploi salarié
|
66
|
22%
|
90
|
20%
|
Emploi indépendant
|
6
|
2,5%
|
6
|
1%
|
Continue les études
|
37
|
12,5%
|
51
|
11%
|
Bénéficiaires du programme
|
300
|
100%
|
467
|
100%
|
Source : Service statistique de l'ANPE
Ce tableau concerne les bénéficiaires d'une
expérience professionnelle (stages) du Programme d'insertion
socioprofessionnelle des diplômés en fin de cycle piloté
par l'ANPE. Il donne les résultats d'impact et montre combien
l'acquisition de l'expérience professionnelle est un chemin de plus en
plus indispensable dans la «voie« de l'insertion des
diplômés.
ANNEXE 3:
La charte des MENTOR/PARRAIN du Fonds d'Appui aux
Initiatives des Jeunes (FAIJ)
ANNEXE 4:
La Matrice des objectifs de la politique nationale de
l'emploi
ANNEXE 5 :
Brochures d'information des fonds (FAIJ, FASI,
FAPE)
* 1 MESSRS, Politique
Nationale d'Enseignement et de Formation Techniques et professionnels,
2008, P 1
* 2
http://www.oecd.org/
* 3 MEF, Cadre
Stratégique de lutte contre la pauvreté, 2004, P. 12
* 4 OIT, Conclusion de la
Réunion tripartite sur l'emploi des jeunes : mesures à
prendre, Genève, 13-15 Octobre 2004, P.1
* 5 INSD, EA-QUIBB 2005,
P. 141
* 6 MJE, Politique Nationale
de l'Emploi, 2008, P. 22
* 7 Ministère de la
Fonction Publique et de la Reforme de l'Etat (MFPRE),
Ministère de la Jeunesse et de l'Emploi (MJE).
* 8 MJE, Lexique sur
l'emploi, 2008, P.4
* 9 INSD, RGPH, 2006, P.
17
* 10 Calculé à
partir des données de la population active du tableau: ()
* 11 INSD, RGPH, op. cit
, P. 19
* 12 INSD, idem, P. 22
* 13 INSD, ibidem, P. 22
* 14 Exposé du
Burkina à la commission de l'emploi et de la politique sociale du
BIT, in
www.ilo.org
* 15 MJE, Lexique sur
l'emploi, 2008, P. 12
* 16 Il s'agit de la demande
d'emploi
* 17 Il s'agit de l'offre
d'emploi
* 18 Bernard Gazier,
Economie du travail et de l'emploi, Paris, Dalloz 1992, P. 193
* 19 Cité par Dr SOMDA
(P.), cours d'économie des ressources humaines, UFR/SEG,
Université de Ouagadougou, 2006, P. 6
* 20 Les curricula
déterminent la pertinence (l'utilité) et l'efficacité de
tout système d'enseignement et de formation par rapport à
l'évolution et aux besoins du marché du travail, de
l'économie, de la société.
* 21 ONEF, Annuaire
statistique de l'emploi, 2006. Voir Annexe 2 : Tableau TA2
* 22 Ministre de la Jeunesse et
de l'Emploi, 2008
* 23 SIDWAYA n°6239
du lundi 18 Août 2008, P. 27
* 24 Séminaire bilan
du programme pilote d'installation des jeunes diplômés
sans-emploi, METSS, PP.38, 53 et 57
* 25 MJE/BIT, fonctionnement
et politique du marché du travail au Burkina Faso, P. 59
* 26 L'impact du programme est
en annexe : Annexe 2 (Tableau TA4)
* 27 ONEF, Annuaire
statistique, 2007. Voir Annexe 2: Tableau TA3
* 28 MEF, Stratégie
nationale de Microfinance, 2006
* 29 Il s'agit pour le mentor
d'ouvrir des portes, activer son réseau, et faciliter l'atteinte des
objectifs
* 30 MJE-FAIJ, Charte du
Mentor/Parrain, 2009, P. 2. Voir Annexe 3.
* 31 Justin
KOUTABA, PNE, P. 7
* 32 MJE, Lexique de
l'Emploi, 2008, P. 19
* 33 INSD, EA-QUIBB,
2007
* 34 MTSS, Article 7 du Code du
Travail, 2008
* 35 MEF, SNMF/BF, P
10
* 36 Il s'agit des artisans du
secteur informel
* 37 Information donnée
par les responsables du fonds le 30/04/2009
|