CHAPITRE 1 : GENERALITES
Toutes les généralités sur la zone de
Port-Bouët sont répertoriées dans ce chapitre, ainsi que
quelques notions de télédétection et système
d'information géographique.
1.1 PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
1.1.1. Situation géographique
Le secteur d'étude est une petite partie du littoral de
la Côte d'Ivoire. Il s'agit du littoral de la ville d'Abidjan,
situé entre 3°55' à 4°05' de longitude ouest d'une part
et 5°13' à 5°17' de latitude nord d'autre part, dans la vaste
courbe largement ouverte sur l'océan atlantique sud (figure 1).
Figure 1: Localisation de la zone
d'étude
1.1.2. Composantes
physiques de la zone d'étude
Cette zone fait partie de l'étroit bassin
sédimentaire côtier de la Côte d'Ivoire recouvrant 2,5 % de
la superficie du territoire ivoirien et est située dans le Sud, sur la
côte atlantique au. Le littoral abidjanais est d'âge
Crétacé-Quaternaire avec une histoire assez simple. Le bassin a
connu trois phases de transgression allant du Crétacé au
Quaternaire : Aptien-Albien (étage supérieur du
Crétacé inférieur), Maastrichtien-Eocène
inférieur et Miocène inférieur On note également
une lacune de sédimentation qui est celle de la fin du
Précambrien-Crétacé.
Cette côte basse est faite d'importants cordons sableux
dont la hauteur ne dépasse pas 4m. Dans le même temps, elle perd
des masses considérables de sable quaternaire qui résultent
surtout d'une érosion côtière.
1.1.3. Climat sur la côte d'Abidjan
Dans cette zone, le climat est régit par les
déplacements en latitude de la zone de convergence intertropicale. C'est
la limite entre deux masses d'air, dont les variations périodiques
règlent l'alternance de saisons sèches et pluvieuses. Cette zone
soumise à un climat connu sous le nom de régime
équatorial de transition (Eldin, 1971) qui se caractérise par
deux saisons de pluies et deux saisons sèches. Les précipitations
sont supérieures à 2000 mm de pluie par an. Les
températures ne varient presque pas, en général autour de
23°C avec l'hygrométrie toujours supérieure à 80%.
Les alizés soufflent le plus souvent du sud-ouest et sud. L'harmattan
n'atteint que le bord de mer quelques jours par an.
1.1.4. Cours d'eau et lagunes
Dans cette zone littorale, des cours d'eau et lagunes
débouchent dans l'océan. Il s'agit de petits fleuves que sont la
Comoé, la Mé, l'Agnéby. La lagune Ebrié fait partie
de ce réseau hydrographique.
La période de basses eaux s'étend de
décembre à avril avec étiage en février- mars. En
général, les régimes de ces cours d'eau sont
calqués sur celui des précipitations.
1.1.5. Sols et végétation
Le littoral abidjanais est formé sur des sables marins
récents ou actuels ne couvrant que quelques centaines de mètres
de large. Ces sols sont peu évolués en surface avec un
léger enrichissement en matière organique, ils sont très
pauvres en sels minéraux et la nappe phréatique y est profonde.
Entre la lagune et la mer, il existe des pseudopodzols de nappe, milieux
très perméables, sur les sables grossiers du cordon littoral avec
présence permanente d'une nappe phréatique à faible
profondeur.
Tout le secteur littoral est très habité, de ce
fait, les formations végétales primitives notamment la
forêt ont laissé place à des cultures et ne couvrent qu'une
faible surface. On y trouve des groupements herbacés littoraux qui
s'observent sur les sables du bord de mer. Ils sont soumis à une
insolation sévère. Il existe aussi des savanes littorales
établies sur les pseudopodzols à horizon humique pratiquement
inexistant et la nappe phréatique remonte jusqu'en surface, une partie
de l'année.
1.1.6. Activités humaines
Le littoral étant le lieu par excellence, le site
d'échange avec l'extérieur, de nombreuses infrastructures
économiques de toute première importance (le port, la raffinerie
de pétrole, l'aéroport, etc.) y ont étés
construites sur le littoral entraînant dans le même temps une
ruée de population sur la côte. Certains de ces ouvrages sont
situés à moins de 500 m de la ligne de rivage et sont par
conséquent, menacés par l'érosion côtière.
Des activités telles que la pêche et le tourisme,
l'exploitation de sable de mer pour la construction ont joué un
rôle important dans la déstabilisation du trait de côte et
continuent de maintenir cette pression sur la côte à Abidjan. Ces
diverses activités jouent un rôle essentiel dans la
dégradation et l'érosion du littoral.
1.2. QUELQUES NOTIONS DE
TÉLÉDÉTECTION ET SIG
1.2.1. La
télédétection
C'est l'ensemble des connaissances et techniques
utilisées pour déterminer les caractères physiques et
biologiques d'objets par des mesures effectuées à distance, sans
contact matériel avec eux. Elle intervient dans de nombreux domaines
tels que la géologie, l'hydrologie, la géographie,
l'aménagement du territoire ; et est un instrument scientifique
utilisé pour la cartographie, la gestion de l'environnement, le suivi de
phénomènes humains et naturels (KANGA, 2005-2006).
1.2.2. Le Système d'Information
Géographique (SIG)
Un SIG est un système de collecte, de gestion, de
conception, de modélisation et de représentation des
données, afin de servir de support à la décision pour un
développement efficient (PAEGELOU, 2004). Il s'agit donc ici
d'élaborer un système qui associe des informations multi- sources
pour créer de nouveaux rapports afin d'évaluer l'incidence de la
cinématique du trait de côte sur les infrastructures en
particulier le bâti.
L'une des conditions de l'utilisation d'un Système
d'Informations Géographiques dans une étude est la mise en place
d'une base de données. Cette phase préparatoire consiste à
recueillir et à traiter l'ensemble des données
géoréférencées pouvant aider à
déterminer les zones côtières touchées par cette
évolution du trait de côte, par conséquent connaître
les zones à risque. L'ensemble des données environnementales
disponibles sera transformé en une information numérique
très manipulable.
Conclusion partielle
De part sa configuration faite d'importants cordons sableux la
baie de Port-Bouët est représentative de l'étroit bassin
sédimentaire côtier Est de la Côte d'Ivoire. Elle est
régie par un climat équatorial de transition avec des
alizés soufflant du Sud-ouest et Sud. Ces sols peu évolués
sont constitués de sable marin. Cette zone est dépourvue en
grande partie de végétation.
L'intérêt de ce choix comme zone d'étude
réside dans le fait que de par sa particularité physique, cette
zone subit une pression anthropique importante due à diverses
activités. En plus les prévisions climatiques mondiales annoncent
d'importants changements qui auront d'énormes répercussions sur
les zones côtières.
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