1
Mémoire de Sortie
L'IMPACT DE L'INTERMEDIATION FINANCIERE DANS LE
SYSTEME DE GESTION DU MICROCREDIT A ANSE ROUGE (2004 a 2008)
Présenté par Marie Elcy Florestal
pour L'obtention du grade de Licence en Gestion des Affaires Sous la
Direction du Professeur Maxime H. Nixon
Novembre 2010
I
REMERCIEMENTS
Avant tout je veux remercier Dieu pour
l'opportunité, la force, le courage et l'intelligence qu'il m'a
donnés et pour le Docteur Jacques JOVIN qui m'a encouragé et
poussé à faire cette étude et finaliser ce
mémoire.
J'aimerais aussi remercier le staff de Plaine de l'Arbre,
principalement la collaboration sans pareil des enquêtés de
l'ASFAKOP. Cependant, je dois souligner que le tremblement de terre du 12
janvier 2010 a mis sous les décombres certains documents originaux qui
pouvaient mieux argumenter ce mémoire.
Toute ma gratitude envers M. Nixon Maxime mon Directeur de
Mémoire, à M. Pierre André Guillaume Mon Doyen, Me Cadet
Vogly mon professeur d'orientation et de motivation à mes anciens
collaborateurs (Monglise, Weler, Tony et Jackson).
Je suis enfin très reconnaissante envers ma famille
qui m'a compris et supporté au cours de cette étude et envers
tous ceux et celles qui ont bien voulu relire patiemment l'ensemble des
chapitres de ce mémoire et me faire des suggestions.
Marie Elcy Florestal
II
TABLE DES MATIERES
Remerciements I
Table des Matières II
INTRODUCTION 5
PREMIERE PARTIE
CHAPITRE I.- CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
1.1 Problématique 10
1.2 Objectifs 12
1.2.1 Objectif Général 12
1.2.2 Objectifs spécifiques 12
1.3 Justification du sujet 13
1.4 L'hypothèse de travail 14
1.5 Variables 14
1.6 Définition des concepts 14
1.7 Période de l'étude 15
1.8 Limite du travail 15
1.9 Situation Géographique 15
1.10 Zone de l'étude 16
1.11 Historique d'Anse Rouge 17
1.12 Les courants de pensée portant
sur
le système de gestion du microcrédit
21
1.13 Méthode d'Echantillonnage 24
CHAPITRE II - LE CADRE CONCEPTUEL
2.1 Présentation et historique de l'Asfakop 28
2.1.1 Objectif global 28
2.1.2 Objectif spécifique 29
2.1.3 Structure organisationnelle de l'Asfakop 29
2.1.4 Reconnaissance légale de l'Asfakop 31
2.1.5 Statuts de l'Asfakop 31
2.1.6 Prêt octroyé aux membres de l'Asfakop
32
2.1.7 Structure organisationnelle de Planet 36
2.1.8 Présentation du Bilan et de l'Etat des
Résultats de Planet 36
2.2 Définition du microcrédit et de quelques
concepts voisins 39
2.1.1 Définition du microcrédit 39
2.2.2 Définition des concepts voisins du
microcrédit 40
2.3 Origine et évolution du microcrédit dans le
monde et en Haiti 41
2.4 Caractéristiques du microcrédit 42
2.5 Les différents types d'organisations qui gèrent
le microcrédit 43
2.5.1 Les fondations et ONG gestionnaires de
microcrédits 43
2.2.2 Les Banques de Microcrédit 43
2.5.3 Les systèmes nationaux et internationaux
d'épargne et de crédit 43
2.5.4 Les caisses locales d'épargne et de
crédit et les tontines 44
2.6 Commentaires et analyses critiques des réflexions des
auteurs 44
CHAPITRE III - LE CADRE METHODOLOGIQUE
3.1 Enquête sur le fonctionnement du système
de microcrédit de l'Asfakop 47
3.1.1 Groupe cible 47
3.1.2 Description de l'échantillon 47
3.2 Matériel utilisé 49
3.3 Répartition des bénéficiaires
52
3.4 Analyse comparative entre les résultats de
l'enquête menée à Première
l'Arbre et les principes de Kim 57
3.5 Analyse comparative entre les résultats de
l'enquête de terrain et les hypothèses
60
CHAPITRE IV
5
|
RECOMMANDATIONS
|
63
|
6
|
CONCLUSION
|
67
|
7
|
BIBLIOGRAPHIE
|
68
|
8
|
ANNEXES
|
71
|
INTRODUCTION
Haïti, considérée comme le pays le plus
pauvre de la Caraïbe confronte beaucoup de difficultés
économiques, sociales etc... Ceci a encouragé la FAO1
(Food and Agriculture Organization of the United Nations) à
publier en 1988, un article dans lequel elle mentionne que les quartiers
haïtiens qui vivent dans la pauvreté absolue représentaient
80% de la population totale du pays et 95% de la population rurale n'ont pas
accès au service bancaire classique. Par ailleurs, elle a
révélé que l'indice de production agricole haïtienne
est passé de 104.4% en 1988 à 90.5% en 1997. En ce qui concerne
la production intérieure brute per capita l'activité est
passée de 108.6% en 1988 à 80.4% en 1997; ces indicateurs
montrent que l'activité principale du pays suit une tendance à la
baisse.
Par ailleurs, à 46% d'analphabète selon le
dernier recensement général 2 , la population haïtienne
oeuvre d'une part dans le secteur formel où les moyens matériels
sont désuets; et d'autre part dans le secteur informel où les
moyens financiers sont insuffisants et même quasi inexistants. Tous ces
faits relatent les nombreuses difficultés que confronte cette population
telles: la pauvreté, l'émigration, l'insécurité
alimentaire, les épidémies etc.
Conscients de ces problèmes, l'Etat et plusieurs
institutions financières mènent des luttes stratégiques
contre ces signes tangibles de la pauvreté. C'est, en partie, ce qui est
à l'origine de la création des institutions de microcrédit
à travers le monde, notamment dans les pays en voie de
développement afin de répondre aux besoins financiers des
populations défavorisées en matières de prêt,
d'épargne, d'assurance et de transfert de fonds. C'est sur cette
même lancée qu'en Haïti dans les années 80 que sont
apparues les premières institutions de microcrédit, tels que:
BNDAI, FINCA et plus tard dans les années 70 on avait SOGESOL,
Microcrédit National, FONKOZE etc...
1 Fonds des Nations Unies pour l'Agriculture et
l'Alimentation décrit dans le Nouvelliste no. 35475, 35476 et 35477
2 -Recensement General de la Population et de l'Habitat / RGPH
2003
On ne saurait aborder ce thème sans parler de la
Grameen Bank du Bangladesh, qui remonte à 1976, et à son
fondateur le professeur Muhamad Yunus qui a fait apparaître et diffuser
le microcrédit de par le monde par ses expériences.
Le microcrédit offre des petites sommes qui permettent,
entre autres, de créer ou de développer des petites
activités génératrices de revenu, et d'accéder
à des besoins de base comme le paiement scolaire des enfants, la
nourriture, la santé etc... Ce secteur en Haïti n'a
débuté qu'en 1984 avec la Banque Nationale de
Développement Agricole et Industriel (BNDAI) et durant cette même
période a pris naissance la "Foundation for International Community
Assistance" (FINCA)3.
Toutefois, selon une étude faite en 1990 sur le
microcrédit par l'Etat Haïtien4, la situation
socio-économique des gens les plus défavorisées de ces
zones n'ont pas été améliorées et il n'y a eu aucun
développement physique (aucune infrastructure), malgré
les diverses ressources allouées à son fonctionnement. Ce
même problème est confronté à Première
l'Arbre, une commune du Département de l'Artibonite dont le projet;
l"Assosyasyon Fanm Ki Nan Komès Plèn de Lab" (ASFAKOP) a vu le
jour en 2004. Ce projet de crédit a pour but d'améliorer la
situation socio-économique des femmes de cette zone en leur octroyant
des prêts pour subvenir à leurs besoins et ceux de leurs familles
tel que formulé dans le rapport de gestion de l'ASFAKOP. Le
microcrédit a fonctionné pendant deux ans au cours desquels les
bénéficiaires ont intensifié leurs activités et
générer des revenus supplémentaires. Après cette
période, les transactions de prêts ont cessé même
après remboursement. Quel système de microcrédit serait
mieux adapté à la réalité de cette
zone?
Ce mémoire de sortie qui a pour thème "
Microcrédit et Développement en milieu rural" fera une analyse
sur les principaux courants de pensée traitant du microcrédit
et présentera les éléments qui ont rapport aux
problèmes de non renouvellement des prêts
3Fondation pour l'Assistance Communautaire
Internationale est une association de microcrédit, à but
non-lucratif, fondée par John Hatch en 1984. Parfois
désignée comme la "Banque mondiale des pauvres"et un "vaccin de
la pauvreté pour la planète".
4Bernadin et Hilaire (1993 et 1995)
aux membres de l'Asfakop. Cette étude s'échelonne
sur une période allant de 2004 à 2008.
L'objet de cette étude est de proposer une structure
financière adéquate permettant aux femmes commerçantes et
membres de l'Asfakop de reprendre leurs activités de crédit
à Première l'Arbre.
Plus spécifiquement ce travail vise à trouver et
analyser les raisons de la cessation des prêts et trouver une structure
de microcrédit adaptée à ces réalités
socio-économiques". Pour cela, on donnera, d'une part, une description
détaillée sur le fonctionnement de l'Association nommée
"ASFAKOP" et de son intermédiaire financier "PLANET" et on analysera son
impact sur la région. D'autre part, on fera des recommandations pouvant
déboucher sur une nouvelle structure de gestion administrative et
financière.
Nos hypothèses sont les suivantes: 1) la
Présence d'une structure appropriée est déterminante dans
le système de gestion du microcrédit de l'Asfakop; 2) une gestion
adéquate qui permettra la viabilité de ce système à
Première l'Arbre.
Notre travail comporte quatre chapitres, le premier chapitre
est réservé au cadre théorique dans lequel nous allons
énoncer notre problématique, faire ressortir les objectifs, les
variables, les hypothèses etc. Nous avons donné une orientation
scientifique à notre travail, dans un cadre théorique en faisant
une analyse sur les principaux courants de pensée traitant le
microcrédit. Nous avons également indiqué la
méthode utilisée pour la planification des activités de
collecte des données.
Dans le deuxième chapitre, nous avons
présenté de façon générale la question de
microcrédit en tenant compte des divers points sur le plan national et
international.
nous a permis de vérifier nos hypothèses tout en
identifiant les éléments de solution liés au
problème tel que nous l'avons posé dans cette étude.
Enfin au dernier chapitre, nous avons analysé la
situation générale du microcrédit à Première
l'Arbre et avons fait quelques recommandations sur le système de gestion
du microcrédit de l'ASFAKOP et sur une gestion adéquate
permettant la viabilité du système.
CHAPITRE I: CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
Chaque étape de développement de
l'économie d'un pays est réalisée par des Institutions et
des mécanismes mettant en oeuvre des techniques financières de
plus en plus élaborées comme le financement de la production, le
gage de création de richesses et d'emplois, la décentralisation
etc. La plupart de ces Institutions qui constituent la base des investissements
ont pour rôle principal l'intermédiation financière. Ainsi,
le passage de l'économie de subsistance à l'économie de
marché des capitaux a été concrétisé dans la
plupart des pays industrialisés par le développement et le
perfectionnement du système de financement de l'économie qui
n'est pas sans risque, en témoigne la crise financière qui secoue
depuis 2008 le monde entier et qui est devenue pour toutes les grandes
puissances mondiales et même pour les pays en voie de
développement un sujet majeur de préoccupations.
Les crises économiques, le poids de l'endettement et
les problèmes de gouvernance ont rendu très précaires les
conditions de vie de la majeure partie des populations des pays en voie de
développement. Dans ces pays où cohabitent les secteurs
d'activité formel et informel, les microcrédits n'ont pas
toujours accès au financement bancaire classique pour suppléer
à l'Etat dans la création de la richesse et d'emplois. Or, la
création et la mise en oeuvre de projets susceptibles d'induire la
création de richesse et d'emplois sont l'émanation du secteur
privé, l'Etat créant le cadre et l'environnement adéquats
à travers la mise en oeuvre de ses fonctions.
Un système financier adéquat s'avère donc
impérieux pour la relance des activités de toute la nation. C'est
dans ces conditions qu'est né au début des années 80 le
concept de microcrédit au Bengladesh et en Asie5 . Ce
système avait pour objectif d'offrir aux personnes ne pouvant pas
accéder au crédit bancaire (faute de garanties nécessaires
ou parfois à cause de leur idéologie culturelle et sociologique,
de l'éloignement, de l'analphabétisme et d'autres
barrières) aux services d'épargne et de crédit, la
possibilité de le faire et ceci aidait à combattre, à
l'époque, la crise financière.
En Haïti, le dynamisme du secteur de microcrédit
s'explique par le souci de permettre aux plus défavorisés
d'avoir accès au système de crédit et améliorer la
situation
5 The poor always pay back, the Graamen II Story,
November 2006, Asif Dowla, and Dipal Barua
socio-économique de leurs vies. C'est en 1984 que la
"Foundation for International Community Assistance" (FINCA)6 , a vu
le jour. Elle est la première Institution de microcrédit en
Haïti. Ensuite, viennent d'autres microcrédits évoluant dans
les milieux ruraux tels que: Fonkoze qui a commencé ses activités
en 1994 et "l'Association des Femmes Commerçantes à
Première l'Arbre" (ASFAKOP) qui a commencé en 2004.
Le Microcrédit considéré
généralement comme un instrument de développement s'est
révélé très efficace au service des populations
exclues des systèmes classiques de financement, faute de pouvoir remplir
les conditions exigées par ces derniers. Il offre ainsi de très
petits crédits à des individus pauvres en les aidant à
mener des activités génératrices de revenus et en leur
permettant de développer leur micro entreprise. Il participe pour
beaucoup dans la lutte contre la pauvreté et en constitue, de plus en
plus, un des outils privilégiés.
Cependant, une étude réalisée par l'Etat
Haïtien7 sur le mirocrédit en 2006, démontre
qu'il n'y a pas eu de très grande amélioration dans les
conditions de vie des gens vivant dans les zones où interviennent les
microcrédits par exemple: FINCA8 qui se trouve à
Aquin, Petite Goâve, Ounaminthe et Chardonnière; Parole &
Action9 qui est à Saint-Marc, Gros-Morne, Première
l'Arbre et Cul-de-Sac etc. De plus, les systèmes de microfinance qui
existent dans le milieu urbain se trouvent dans les banques comme par exemple,
Sogesol pour Sogebank, Microcrédit National pour Unibank etc. En outre,
ces programmes n'ont pas une perspective globale destinée à
résoudre la situation économique d'une population pauvre mais
leurs crédits sont surtout destinés à ceux et celles qui
peuvent les leur rembourser.
Parallèlement, Première l'Arbre une commune du
Département de l'Artibonite située à quelques
kilomètres des Gonaïves a bénéficié d'un
système de microcrédit à travers une Association
dénommée: "Association des Femmes Commerçantes de Plaine
de
6 idem page 6.
7 Bernadin et Hilaire (2005 et 2006)
8
www.villagebanking.org
9
www.paroleetaction.org
l'Arbre". (ASFAKOP). Autrefois, ce système fonctionnait
normalement, les femmes remboursaient leurs prêts à temps et
pouvaient répondre à leurs besoins et ceux de leurs familles.
Après deux ans de fonctionnement, l'unique intermédiaire
financier de la zone PLANET ne pouvait plus satisfaire les autres membres en
attente et les bailleurs de fonds constatant cela ne financent plus cette zone
jusqu'à restitution des fonds.
Notre étude a pour but de proposer une structure de
microcrédit adéquate à la réalité de
l'Asfakop à Première l'Arbre en se basant sur les facteurs qui
contribuent au succès d'un programme de microcrédit: l'engagement
de l'organisation, la conception du produit et l'identification de la
clientèle10.
Une zone comme Première l'Arbre qui offre beaucoup de
possibilité dans l'agriculture ne pourrait-elle pas avoir un
système de microcrédit adapté à ses
réalités socio-économiques?
1.2 OBJECTIFS
1.2.1 Objectif Général
Trouver et analyser les raisons de la cessation des prêts
et trouver une structure de microcrédit adaptée à la
réalité socio-économique de Première l'Arbre.
1.2.2 Objectifs spécifiques
Cette recherche vise à:
· diagnostiquer le système de fonctionnement du
microcrédit dans la zone de Première l'Arbre.
· analyser les forces et les faiblesses du
microcrédit dans la zone.
· proposer une structure de microcrédit
adéquate à la réalité de Première
l'Arbre.
10 Kim Wilson, les Pratiques de microfinance
basées sur des principes, page 37 (année 1995).
1.3 JUSTIFICATION DU SUJET
· Le choix de notre sujet se justifie au niveau
individuel par notre constatation de voir combien les femmes jouent un
rôle de premier plan dans la communauté d'anse-Rouge; au niveau
scientifique par la volonté de connaître la raison qui fait que
malgré les efforts des femmes pour garder le microcrédit celui-ci
a été suspendu. Et au niveau social par l'impact positif qu'une
réelle amélioration de la situation socio-économique des
femmes défavorisées d'Anse Rouge à travers l'Asfakop
pourrait avoir sur les familles.
· De plus, nous aimerions inscrire davantage la question
relative au microcrédit dans la préoccupation des responsables de
ce pays compte tenu du rôle important qu'il peut jouer dans les objectifs
du millénaire pour le développement. En effet, le monde s'est
assigné pour objectif de réduire la pauvreté de
moitié d'ici 2015 conformément aux engagements de
Copenhague11.
· Nous espérons enfin, par ce travail, apporter
notre contribution dans l'élargissement du champ de la connaissance en
abordant une question aussi préoccupante qu'est le microcrédit
dans une zone comme Anse Rouge qui a besoin d'une prise en charge
réelle, ce qui pourrait même aboutir au développement de
cette commune.
1.4 HYPOTHESES DE TRAVAIL
11 Conférence de Copenhague - décembre
2009 /
www.diplomatie.gouv.fr
· la présence d'une structure appropriée
est déterminante dans le système de gestion du microcrédit
de l'Asfakop.
· La proposition d'une gestion adéquate permettra
la viabilité de ce système.
1.5 VARIABLES
Outre les variables classiques telles que: âge, sexe,
statut etc. nous avons considéré pour les besoins de
l'étude, les concepts suivants:
a) Variable indépendante le concept "présence
d'une structure".
b) Variable dépendante "gestion du
microcrédit".
c) Variable indépendante le concept "gestion
adéquate".
d) Variable dépendante "viabilité du
système".
1.6 DEFINITION DES CONCEPTS
Présence d'une Structure
C'est le fait de se trouver sur place de manière à
bien organiser les choses pour
former un ensemble. (Dictionnaire de gestion, Elie Cohen, Sept.
2001)
Gestion du microcrédit
C'est le fait d'accorder aux personnes n'ayant pas
accès aux prêts classiques la possibilité de gérer,
d'organiser et de diriger leurs propres entreprises en leur octroyant des
crédits de faible montant.
Gestion adéquate
C'est le fait de surveiller, de contrôler un processus pour
s'assurer que tout se déroule tel que prévu et qu'on atteint les
objectifs.
Viabilité du système
C'est le fait de s'assurer que le système est durable et
permettra d'atteindre les objectifs fixés.
1.7 PERIODE DE L'ETUDE
Notre étude s'étend sur une période de
quatre (4) ans soit 2004 à 2008. Les deux premières années
sont consacrées à l'analyse de la situation de l'Asfakop en tant
qu'organisation bénéficiaire et les deux autres années
à déterminer l'impact de Planet sur la zone.
1.8 LIMITE DU TRAVAIL
Dans ce travail nous nous sommes limités à faire
une étude générale sur le microcrédit et son impact
dans la zone de Première l'Arbre. Nous n'avons pas tenu compte des
autres possibilités pouvant aider la zone à se développer.
Nous aimerions souligner également qu'au cours de notre parcours, on n'a
pas eu l'opportunité de rencontrer les responsables de Planet. A date,
le nom de "Planet, S.A." à Première l'Arbre n'est qu'un souvenir,
qu'une vieille histoire, même la maison est rénovée voire
l'enseigne.
1.9 SITUATION GEOGRAPHIQUE
Première l'Arbre est l'une des deux sections communales
d'Anse-Rouge; les AnseRougeois ou Anse-Rougiens connaissent cette ville sous le
nom de "Plaine de l'Arbre" qui se trouve dans le Département de
l'Artibonite dont le Chef lieu est Gonaïves. Première L'Arbre a une
superficie de 277.65Km212 et une population de 22.539 habitants
environ répartie en 11.709 femmes soit (52%) et 10.830 hommes (48%) et
une densité de 79 habitants par Km2 dont 8564 sont des jeunes
âgés de moins de 15 ans. Plusieurs quartiers composent
Première l'Arbre: Magasin, Cabane Boeuf, Morne Blanc, Ti Carrenage,
Parc-Melon, Petite Saline Parousaille Gros Trou, Magonmier, Platon Grigri,
Marianne etc.
Première l'Arbre reconnue sous le nom (d'Anse-Rouge par
l'Etat Haïtien) est bornée au Nord, par les communes de
Jean-Rabel, de Port-de-Paix et de Bassin Bleu; au Sud,
12 Institut Haïtien de Statistique et
d'Informatique /IHSI, projection 2005
par le Golfe de la Gonâve et la commune de Baie-de-Henne;
à l'est par les communes de Terre-Neuve et des Gonaïves et à
l'Ouest par la commune de Jean-Rabel.
Si l'on s'oriente à partir de la ville des
Gonaïves pour se rendre à Première l'Arbre, il faudrait
passer par la Saline où la route en terre battue qui ne
bénéficie d'entretiens superficiels qu'occasionnellement.
Anse-Rouge est traversée par plusieurs rivières dont les trois
principaux sont: la Rivière d'Anse-Rouge, la Rivière Colombier et
la Rivière Bras droit. A noter que toutes ces rivières se
dirigent vers Gonaïves.
Plaine de l'Arbre n'a ni d'eau potable ni
d'électricité mais à Anse-Rouge, considérée
comme la capitale de Première l'Arbre, il y a une
génératrice installée par l'Etat qui alimente seulement
cette petite région. De plus, toutes les routes sont en terre battue. Le
taux de migration pour les jeunes de cette commune dont la classe d'âge
varie entre 17 à 25 ans est élevé soit 80 pour 100.
Certaines localités d'Anse Rouge présentent
quelques intérêts quant aux possibilités qu'ils offrent
dans le cadre du développement par exemple la Saliculture est l'une des
principales activités économiques auxquelles s'adonnent les
résidents de cette commune. Toutefois, un bon encadrement
économique de cette zone pourrait contribuer au développement de
cette commune.
1.10. ZONE DE L'ETUDE
L`étude a été réalisée
à Première l'Arbre13, une commune du
département de l'Artibonite dont le chef lieu est Gonaïves.
1.11. HISTORIQUE D'ANSE ROUGE
13 Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique est
une institution spécialisée, chargée de produire des
informations chiffrées, fiables et opportunes portant sur tous les
aspects des phénomènes économiques, sociaux,
démographiques, etc.. et de les mettre à la disposition des
instances gouvernementales, des organismes nationaux, internationaux et des
utilisateurs de tous ordres
L'IHSI14 relate qu'Anse Rouge fût crée
comme un quartier le 3 août 1889 par décret du gouvernement
provisoire du Nord présidé par le Général
Hyppolite. A cette époque, elle n'était qu'un petit village de
pêcheur au bord de la mer. Plus loin, la loi du 19 avril 1976 l'a
élevée au rang de commune faisant partie de l'arrondissement des
Gonaïves et depuis le 19 septembre 1982, elle fait partie de
l'arrondissement de GrosMorne. Elle comprend deux sections communales:
Première l'Arbre et 2ème Source Chaude. Elle est
traversée par trois rivières et compte un étang. Son
relief est dominé du côté Est par le Morne et
côté Ouest par la commune et la Plaine.
Cependant, les anciens de la zone ont témoigné
qu'autrefois Première l'Arbre était recouvert d'arbres c'est ce
qui lui a valu ce nom.
Vue côtière de la zone de Première
l'Arbre Localité Anse-Rouge
A INSERER LES TROIS CARTES DE PDF DANS CET ENDROIT
1.12 LES COURANTS DE PENSÉE PORTANT SUR LE
SYSTÈME DE GESTION DU MICROCRÉDIT
Les auteurs qui se sont intéressés à la
gestion du microcrédit dans les pays en voie de développement
notamment (Hulme et Mosley 1996, Jean-Claude POINTILLEUX, 1999 Michel
Lelart15 2000) en viennent à la conclusion que les
microcrédits ont pour but principal de servir les pauvres, en apportant
principalement les ressources financières à ceux qui en ont le
plus besoin. Ainsi, les bailleurs de fonds concentrent leurs efforts sur les
individus travaillant pour leur propre compte qui ont besoin de crédit
pour faire fructifier leurs activités économiques. A cet effet,
Kristine De Boodt et Lisette Camberge16 soutiennent que le
microcrédit est un instrument à travers lequel les femmes peuvent
s'auto promouvoir, avoir une vision d'elles-mêmes, de leur environnement,
échanger entre elles, partager leur préoccupation, discuter leur
vie de tous les jours bref prendre la parole au sein de la
société tout en réalisant une certaine rentabilité.
Une étude d'impact du microcrédit menée par les Etudiants
de l'Université Moulay au Maroc17 démontre qu'une
bonne gestion du microcrédit donne une plus grande diversification des
activités dans la zone, une augmentation des revenus, un changement dans
la vie sociale, économique et même éducative des
bénéficiaires et aide au développement du pays en
question.
Des auteurs ont démontré que les femmes
considèrent le microcrédit comme une activité pouvant les
aider à sortir de la pauvreté et ceci avec un montant minimum
(Wagué Hawa Cissé 18) et Muhamad Yunus19.
Ils ont même établi la différence
entre les marchands du Sud et ceux du Nord, qui accordaient de petits
crédits à ceux qui n'avaient pas d'argent pour répondre au
besoin de leur famille. Malgré les taux d'intérêts
très élevés, souvent camouflés en remboursements en
nature au moment de
15 Michel Lelart, De la finance informelle à la
microfinance, Ed. Archives contemporaines, AUF, 2005, p. 49
16 Bood De Kristien et Comberge Lisette: Femmes pionnières
de Guinée, dix ans d'appui au groupement d'auto promotion de Bangouya,
Paris, PUF, 1970.
17 Rapport d'Etude d'Impact du micro crédit dans les pays
en voies de développement, 2002
18 octobre 2001, "Microfinance et lutte contre la
pauvreté"
19 19 Muhammad Yunus (né le 28 juin 1940
à Chittagong) est un économiste et entrepreneur
bangladais connu pour avoir fondé la première institution
de microcrédit, la Grameen Bank; ce qui lui valu le
Prix Nobel de la paix en 2006. Il est surnommé le
«banquier des pauvres»
la récolte, les usuriers avaient du succès et se
sont enrichis car ils étaient au courant des besoins des populations
où ils vivaient. Cette proximité et intégration du
prêteur dans le milieu culturel des emprunteurs est important car cette
connaissance réciproque était le moyen de la couverture du
risque.
Les premières caisses Raiffeisen en Allemagne,
Desjardins au Canada, et FECECIM20 au Maroc reposent sur les
mêmes principes de microcrédit que les prêts et
épargnes par petits groupes de personnes, surtout des femmes, qui se
connaissent, se rencontrent régulièrement et qui acceptent de
jouer le jeu de la caution mutuelle pour couvrir le risque éventuel.
Du point de vue empirique, des résultats de recherches
européennes confirment les principes du développement
élaborés par Schulze (1850) et Friedrich (1864) cité par
(Djoum 1999) et ont prouvé que la priorité pour ses pauvres
était de disposer de petits financements pour leurs activités
socio-économiques. Ils ont démontré qu'en fournissant des
services financiers aux pauvres exclus du système bancaire traditionnel,
on augmente leur niveau de vie, on améliore leur accès à
l'éducation, à la santé etc.
Il faut, toutefois, mentionner qu'aucune étude
empirique n'a été menée auprès des femmes
commerçantes non membres de l'Asfakop qui vivent à
Première l'Arbre. Mais selon des sources anonymes savaient prêter
également à ces femmes et ceci sans aucune condition avec des
montants exorbitants.
De plus, il faut admettre que les femmes qui vivent surtout
dans les milieux ruraux sont très intéressées au
microcrédit, puisque ce dernier opère des changements
réels dans leur vie et dans la société. Jusqu'à
cette date, seules des études théoriques ont fait des suggestions
sur le développement des pays pauvres à travers le
microcrédit.
20 Fédération des Caisses d'Epargne et
de Crédit Agricole Mutuel
Aussi cette recherche propose t-elle de répondre
à la question de savoir quel système de microcrédit serait
mieux adapté à la réalité de la zone de
Première l'Arbre? Elle a pour objectif global de proposer une structure
de microcrédit adéquate à la réalité de
l'Asfakop dans cette zone.
Pour atteindre cet objectif, la recherche s'inspire du
modèle proposé par Kim Wilson (1995) Elisabeth Hollman (1987) et
autres, car cette étude fait une analyse sur le microcrédit dans
les pays en voie de développement principalement Première
l'Arbre. Ainsi, les éléments importants qui sont
étudiés sont les cinq principes reconnus par Wilson, Hollman et
autres. Ces principes sont l'objet de plusieurs enquêtes menées
dans plusieurs pays pauvres comme le Bengladesh, Le Maroc etc.
L'approche théorique retenue élabore les
principes de Kim Wilson qui sont les suivants:
· Assurer des services à la population
pauvre. Selon l'auteur, la création des institutions de
microcrédit a pour but essentiel de servir les pauvres, en apportant des
ressources financières à ceux qui en ont le plus besoin. Ainsi,
les bénéficiaires conjuguent leurs efforts sur les individus
travaillant pour leur propre compte et qui ont besoin de crédit pour
faire fructifier leurs activités économiques.
· Lier les prêts à
l'épargne. Toute personne épargne pour plusieurs raisons,
soit en prévision de situations urgentes à résoudre aux
foyers tel que: achat de médicaments, paiements des frais scolaire,
faire des investissements saisonniers pour améliorer son affaire etc.
soit pour assurer de quoi à manger entre la période de
récolte et la saison de culture. En d'autres termes, l'épargne
est fait pour la sécurité, la spéculation et la
prévoyance. Quant aux prêts, ils facilitent les individus à
compléter leurs économies. Cependant, ils sont mieux
utilisés lorsqu'ils sont destinés uniquement à des
objectifs productifs.
· Utiliser la garantie solidaire. Elle est
entendue comme le moyen de faire opérer une sélection des
emprunteurs, ce qui réduit les coûts d'intermédiation et
diminue la charge de travail de l'agent qui aurait bien du mal à
opérer par lui-même cette sélection.
La garantie est efficace lorsque de petits incidents de
parcours se produisent, problèmes de paiement de l'intérêt,
difficultés au moment de l'échéance, à la condition
que les montants en jeu restent modestes, ce qui est souvent le cas quand il
s'agit de crédit rural solidaire.
· Assurer la viabilité financière des
opérations. accroître l'envergure et l'impact des
opérations de manière à porter leur volume à un
niveau supérieur à ce que peuvent offrir les bailleurs de
fonds.
· Mise en place d'institutions financières
locales permanentes. Ces institutions doivent pouvoir réinjecter
l'épargne intérieure dans l'économie, accorder des
crédits et fournir toute une gamme de services dans la mesure où
elles dépendent des financements des bailleurs de fonds et des pouvoirs
publics.
1.13 METHODE D'ECHANTILLONNAGE
Vu que l'étude concerne une population
spécifique dans un système spécifique qui est le
microcrédit, nous nous proposons d'utiliser la méthode des quotas
qui consiste à reproduire un échantillon formant une maquette
d'enquêtés en supposant que cet échantillon possède
la même répartition statistique de certains critères tels:
âge, car ce facteur est d'une grande importance pour ce
genre de responsabilité; niveau d'étude, car ce
facteur est susceptible d'influer sur le genre d'activité que
l'intéressée peut entreprendre avec l'argent; section
communale, ce facteur influe sur les priorités des versements
en ce qui a trait à la localité.
Les femmes membres de l'ASFAKOP ont été
interrogées dans leur zone grâce à une convocation
spéciale faite par chaque président de ces localités (voir
tableau cidessous). Les enquêtées n'ont pas été
réticentes aux questions posées et sont reçues l'une
après l'autre afin d'éviter toute discrimination surtout pour les
analphabètes (51%). La collecte des données est faite au cours du
mois de juin 2008 et a duré un mois soit une semaine par zone. La
localité de Marianne a été renvoyée pour le mois de
mai de cette même année puisqu'il pleuvinait beaucoup donc les
routes étaient inaccessibles. Le formulaire soumis est reproduit
à l'Annexe A.
Tableau I Répartition des présidents
selon leurs localités
Noms des localités
|
Nom des Présidents
|
Effectif
des enquêtés
|
Période de la collecte
des données
|
Anse-Rouge
|
Mme. E. Zéphyr
|
18
|
31 mars au 05 avril 2008
|
Marianne
|
Mme. E. Salomon
|
29
|
07 avril au 12 avril 2008
|
Parc-Melon
|
Mme. C. Joseph
|
27
|
14 avril au 19 avril 2008
|
Magasin les Rois
|
Mme. L. Eugène
|
23
|
21 avril au 26 avril 2008
|
Cabane Boeuf
|
Mme. M. Jean
|
20
|
09 juin au 14 juin 2008
|
Total
|
117
|
|
|
Tableau II
PLAN D'ECHANTILLONNAGE
ANALPHABÈTES PRIMAIRES SECONDAIRES
SOUS-TOTAL
LOCALITE
|
Moins de 36 ans
|
36 à 54 ans
|
54 ans et plus
|
Moins de 36 ans
|
36 à 54 ans
|
54 ans et plus
|
Moins de 36 ans
|
36 à 54 ans
|
54 ans et plus
|
Moins de 36 ans
|
36 à 54 ans
|
54 ans et plus
|
GRAND TOTAL
|
Marianne
|
8
|
3
|
2
|
5
|
2
|
3
|
2
|
2
|
2
|
15
|
7
|
7
|
29
|
Mag. Les Rois
|
5
|
4
|
3
|
2
|
1
|
1
|
2
|
1
|
4
|
9
|
6
|
8
|
23
|
Anse-Rouge
|
1
|
1
|
4
|
1
|
2
|
2
|
1
|
2
|
4
|
3
|
5
|
10
|
18
|
Cabane Boeuf
|
4
|
3
|
1
|
2
|
-
|
3
|
2
|
2
|
3
|
8
|
5
|
7
|
20
|
Parc-Melon
|
1
|
5
|
6
|
2
|
-
|
1
|
2
|
4
|
6
|
5
|
9
|
13
|
27
|
Sous total
|
19
|
16
|
16
|
12
|
5
|
10
|
9
|
11
|
19
|
40
|
32
|
45
|
117
|
Grand-Total
|
51
|
27
|
39
|
117
|
|
|
Source: enquête menée auprès des femmes
à Anse Rouge
CHAPITRE II: CADRE CONCEPTUEL
CHAPITRE II
LE CADRE CONCEPTUEL
2.1 PRESENTATION ET HISTORIQUE DE L'ASFAKOP
L'ASFAKOP (Assosyasyon Fanm ki nan komès
Plèn de Lab) en créole mais qui se traduit par Association
des Femmes Commerçantes de Plaine de l'Arbre a pris naissance en janvier
2004 en Première l'Arbre, mais en raison des troubles sociopolitiques a
débuté plutôt en mars 2004. Son siège social se
trouve à Anse-Rouge sur la route nationale menant à Port de
Paix.
L'idée de ce projet est venue des ateliers de
réflexions organisées avec les Femmesmères
commerçantes de cette zone; il est à noter que c'est la seule
association qui existe dans cette zone. Leur devise est: "Tèt ansam,
ASFAKOP ap kwape lamizè".
L'Asfakop compte un effectif de 315 membres lesquels
appartiennent aux cinq regroupements régionaux ayant chacun leur propre
structure de gestion composée de neuf responsables: une
présidente, une vice-présidente, une trésorière,
une trésorière adjointe, une secrétaire, une
secrétaire adjointe et trois conseillères. Le comité
central de gestion de l'Association est formé de sept membres issus des
cinq regroupements régionaux, Parc-Melon, Anse-Rouge, Marianne, Cabane
Boeuf, Magasin les Rois, représente la Direction de l'Association.
La structure organisationnelle de l'ASFAKOP
présentée plus bas peut aider à mieux comprendre.
2.1.1 Objectif Global
Son objectif est d'augmenter la capacité
économique des femmes-mères commerçantes de
Première L'Arbre en les supportant financièrement.
ComitéAnse-Rouge
Membres Anse-Rouge
ComitéParc-Melon
Membres Parc-Melon
2.1.2 Objectifs spécifiques
· Réunir en groupe de solidarité de 50
femmes-commerçantes mères de chaque zone.
· Augmenter l'éventail des produits destinés
à la vente en ajoutant un surplus de montant sur le capital
d'investissement de chaque requérant.
· Transférer 50 pour cent du montant d'appui
à de nouvelles femmes commerçantes.
2.1.3 Structure Organisationnelle de l'ASFAKOP
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
COMITE CENTRAL
ComitéCabane
Boeuf
Membres Cabane Boeuf
ComitéMarianne
Membres Marianne
ComitéMagasin les
Rois
Membres Magasin les Rois
Le Comité Central est, composé de 7 membres,
formé à partir des personnes de chaque localité. La
Présidente est d'Anse-Rouge, la Vice-Présidente de Marianne, la
Trésorière de Parc-Melon, la Trésorière Adjointe de
Magasin, la Secrétaire de Cabane Boeuf, la Secrétaire Adjointe de
Magasin et la Conseillère de Marianne. Ce Comité se réunit
une fois par mois dans le Siège Social à Anse-Rouge pour partager
les informations, discuter et / ou prendre des décisions. Ce
comité est coiffé par l'Assemblée
Générale, celle-ci est l'autorité souveraine de
l'ASFAKOP.
Il faut également souligner que ce comité
représente l'ASFAKOP dans les réunions externes surtout avec
l'intermédiaire financier.
Le comité régional est composé de 9
membres: dont une Présidente, une Viceprésidente, une
Trésorière, une Trésorière-adjointe, une
Secrétaire, une Secrétaireadjointe, une Première
Conseillère, une Deuxième Conseillère et une
Troisième Conseillère. Le rôle de ce Comité est de
s'assurer que le montant prêté par les membres est investit, les
intérêts payés et les bénéfices
épargnés. En définitive, ce comité a un rôle
de contrôle.
Organigramme du Comité
Régional
Trésorière
Comité Central
Secrétaire
Présidente
Vice Présidente
Trésorière Adjointe
|
|
|
|
Secrétaire Adjointe
|
|
|
|
Les membres de l'Asfakop sont ceux qui remplissent les
conditions énumérées dans le statut et qui sont
acceptées par le comité régional. Ils doivent aussi faire
preuve de dynamisme c'est-à-dire montrer qu'ils ont la capacité
de gérer la somme prêtée et d'en faire profit. L'Asfakop
compte au total 315 membres soit:
Tableau III Répartition des membres selon
leurs localités
Localité
|
Nombre de Membres
|
Pourcentage
|
Marianne
|
80
|
25
|
Magasin les Rois
|
79
|
25
|
Anse-Rouge
|
56
|
16
|
Cabane Boeuf
|
45
|
14
|
Parc-Melon
|
64
|
20
|
Total
|
315
|
100
|
|
2.1.4 Reconnaissance Légale D'Asfakop
La Reconnaissance légale d'Asfakop a été
délivrée par le Ministère des Affaires Sociales et du
Travail en février 200521.
2.1.5 Statuts de L'Asfakop
Article 1.- Il a été
crée une Association dénommée l'Association des Femmes
Commerçantes Première l'Arbre Association ayant pour sigle:
ASFAKOP.
Article 2.- L'Association a son siège
social à Première l'Arbre. Elle est apolitique et est
dérivée de la personnalité juridique, réglée
par son Acte Constitutif, ses présents statuts et les dispositions de
loi sur la matière.
Article 3.- L'Asfakop a pour objectif de
travailler au développement communautaire de promouvoir
l'éducation non formelle, d'intégrer et
21 Source:évaluation mi-parcours, microcrédit des
femmes-mères d'Anse Rouge
de faire participer ses femmes membres à la vie
économique de Première l'Arbre.
Article 4.- La durée de l'Asfakop est
illimitée. Cependant, le mandat des différentes structures
administratives est fixé par la loi interne.
Article 5.- L'Association des Femmes
Commerçantes de Première l'Arbre compte un effectif de 315
membres.
Article 6.- L'Association comprend:
· L'Assemblée Générale,
· Le comité central de neuf membres issu des cinq
comités locaux,
· Les cinq comités de Gestion composés de
sept membres disponibles dans chaque localité.
2.1.6 Prêt octroyé aux membres de
l'ASFAKOP
En général, ce prêt n'a pas un montant
fixe, il est donné à partir d'une étude faite après
avoir rempli le formulaire de demande de prêt. Dans cette étude on
considère le niveau d'étude de la personne, la zone,
l'activité déjà entreprise ou à entreprendre. En
général, le taux d'intérêt est compris entre 1
à 3% du montant donné et tient compte également des
critères pré-cités. Par exemple dans le tableau
d'activités réalisées entre juillet 2005 et juin
200622 , on a constaté que Planet avait prêté au
Groupe I d'Anse-Rouge 60,000 gourdes pour 33 personnes; ce groupe a
épargné 6,000 gourdes et a versé 1,098 gourdes
d'intérêt avec un taux d'intérêt compris entre 2.5
à 3%. Tandis que pour cette même période, elle a
prêté au Groupe IV de Marianne 24,000 gourdes pour 14 personnes;
ce groupe a épargné 1,200 gourdes et a versé 420 gourdes
d'intérêt avec un taux compris entre 1.5% à 2%.
22 Source: évaluation annuelle,
décembre 2006, annexe
Tableau IV Présentation du taux
d'intérêt des membres par zone
Localité
|
Nombre d'emprunteurs
|
% d'emprunteurs
|
Taux d'intérêt
en pourcentage
|
Montant reçu par zone
|
Intérêts versés
par zone
|
Marianne
|
80
|
27%
|
1.5% à 2%
|
100,000
|
1,750
|
Magasin les Rois
|
70
|
24%
|
1.5% à 2%
|
118,000
|
2,065
|
Anse-Rouge
|
56
|
19%
|
2.5% à 3%
|
100,000
|
1,830
|
Cabane Boeuf
|
23
|
9%
|
2.5% à 3%
|
10,000
|
183
|
Parc-Melon
|
64
|
21%
|
1.5% à 2%
|
124,000
|
2,170
|
Total
|
293
|
100%
|
|
452,000
|
7,998
|
|
Toutefois, dans ce même tableau nous remarquons que le
délai des versements est respecté soit 6 versements à
raison d'un versement par mois, il n'y a pas un montant fixe à verser
par mois, l'essentiel c'est de verser le tout dans le délai imparti. De
plus, chaque Groupe a pu faire un bénéfice et l'épargner,
le montant est compris entre 1,200.00 et 6,000.00 gourdes et le pourcentage
d'emprunteurs est compris entre 9% à 27% dépendamment de la
localité. Plus le nombre d'emprunteurs est élevé plus le
pourcentage est élevé, c'est ce qui explique un faible taux pour
Cabane Boeuf.
Nous aimerions souligner que nous avons beaucoup
essayé de rencontrer les Responsables de Planet pour obtenir certaines
clarifications ou explications sur leur mode de fonctionnement mais ceci n'a
pas été possible. Les membres de l'Asfakop nous ont
confirmé qu'ils sont à l'extérieur du pays. Nous avons
également essayé de contacter les représentants des
bailleurs, ce qui nous a permis de présenter dans les pages suivantes,
le bilan et l'Etat des trop-perçus de Planet.
Après remboursement de ces montants, Planet S.A.,
l'Intermédiaire financier devrait prêter aux autres membres en
attente afin de continuer le travail. Un dicton haïtien dit ceci
"se grès kochon, ki kwit kochon / le cochon est là ! l'a-t-on
palpé pour voir s'il est
gras ? ", tel n'a pas été le cas. Les
autres requérants n'ont rien reçu jusqu'à date. Pourquoi
ce non respect du contrat? Cette insatisfaction de Planet.
Nous les avons interviewés à ce sujet, leurs
déclarations laissent comprendre que tout fonctionne tel que
stipulé dans le contrat. Cependant, les membres ne sont pas satisfaits.
Cette façon de tout camoufler et de ne rien dévoiler fait partie
des moeurs haïtiennes. La vraie raison c'est que les fonds recueillis par
Planet ont été investis dans d'autres choses que de les
prêter à nouveau aux membres de l'Asfakop en attente. Selon une
source anonyme, leurs nouveaux investissements ont fait faillite et même
le capital investi (Manman lajan) n'est pas épargné.
Serait-il possible de suggérer à l'Asfakop de changer
d'intermédiaire financier?
Tableau V
TABLEAU RESUMANT LES ACTIVITES DE CREDIT DE
L'ASFAKOP
Pour la période allant de juillet 2005 à
juin 2006
LOCALITE
|
GROUPE
|
CREDIT
|
EPARGNE
|
REMBOURSEMENT
|
INTERETS*
|
|
Responsable
|
Nombre de membres
|
Montant reçu en Gourdes
|
Date du prêt
|
En Gourdes
|
Date
|
Versements
|
Balance
|
En Gourdes
|
Anse-Rouge
|
E. Zephir
|
56
|
100,000
|
|
9,850
|
|
|
|
1,830
|
Groupe I
|
|
33
|
60,000
|
05/07/05
|
6,000
|
5/01/06
|
6
|
0
|
|
Groupe II
|
|
23
|
40,000
|
05/07/05
|
3,850
|
5/01/06
|
6
|
0
|
|
|
Marianne
|
E. Salomon
|
80
|
100,000
|
|
8,050
|
|
|
|
1,750
|
Groupe I
|
|
20
|
22,000
|
14/07/05
|
2,250
|
14/01/06
|
6
|
0
|
|
Groupe II
|
|
22
|
34,000
|
14/07/05
|
2,200
|
14/01/06
|
6
|
0
|
|
Groupe III
|
|
24
|
20,000
|
14/07/05
|
2,400
|
14/01/06
|
6
|
0
|
|
Groupe IV
|
|
14
|
24,000
|
09/10/05
|
1,200
|
09/04/06
|
3
|
0
|
|
|
Magasin
|
L. Eugène
|
70
|
118,000
|
|
6,825
|
|
|
|
2,065
|
Groupe I
|
|
14
|
26,000
|
18/11/05
|
1,200
|
18/05/06
|
2
|
0
|
|
Groupe II
|
|
23
|
45,000
|
18/11/05
|
2,400
|
18/05/06
|
2
|
0
|
|
Groupe III
|
|
19
|
25,000
|
18/11/05
|
1,850
|
18/05/06
|
2
|
0
|
|
Groupe IV
|
|
14
|
22,000
|
18/11/05
|
1,375
|
18/05/06
|
2
|
0
|
|
|
Parc Melon
|
C. Joseph
|
64
|
124,000
|
|
7,100
|
|
|
|
2,170
|
Groupe I
|
|
18
|
30,000
|
20/12/05
|
1,800
|
20/06/06
|
1
|
|
|
Groupe II
|
|
18
|
24,000
|
20/12/05
|
1,000
|
20/06/06
|
1
|
|
|
Groupe III
|
|
18
|
35,000
|
20/12/05
|
1,800
|
20/06/06
|
1
|
|
|
Groupe IV
|
|
10
|
35,000
|
20/12/05
|
2,500
|
20/06/06
|
1
|
|
|
|
Cabane Boeuf
|
M. Jean
|
45
|
10,000
|
|
1,200
|
|
|
|
183
|
Groupe I
|
|
23
|
10,000
|
18/12/05
|
1,200
|
18/06/06
|
2
|
0
|
|
Groupe II
|
|
22
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
|
Total
|
|
452,000
|
|
33,025
|
|
|
|
7,998
|
|
* L'intérêt varie avec le niveau d'étude
de la personne ce qui influe le plus souvent sur la gestion de
l'activité qu'elle entreprend.
2.1.7 Structure Organisationnelle de PLANET
Président
Directeur Général
Directeur Exécutif
Secrétaire Exécutif
Directeur Administratif
Directeur Fin/ recouvrement
Comptable
Réceptionniste
Le Bureau Central de Planet est composé de 7 membres:
le Président Directeur Général, le Directeur
Exécutif, le Directeur Administratif, le Directeur Financier, un
Secrétaire Exécutif, un comptable et une Réceptionniste.
Ce bureau se trouve à Port-au-Prince. Planet a quatre succursales: une
à Plaine de l'Arbre, une à Saint-Marc, une à Gros-Morne et
une à Ganthier. Selon les membres, les succursales sont composées
d'une Secrétaire, d'un comptable et d'un officier de recouvrement.
2.1.8 Présentation du Bilan et de l'Etat des
Résultats et des Trop-perçus de Planet
Nous avons présenté dans les pages suivantes le
bilan et l'état des résultats et des trop-perçus de
Planet. Cependant, nous remarquons déjà que les états
financiers de l'année 2007 avaient un solde déficitaire.
PLANET S.A. BILAN 31 DÉCEMBRE 2006 et
2007
|
2007
|
2006
|
Actif
|
|
|
Liquidités et Placements
|
200,000.00
|
150,000.00
|
Prêts aux particuliers
|
288,369.00
|
678,680.00
|
Autres éléments d'Actif
|
|
|
Immobilisation
|
300,000.00
|
250,000.00
|
Intérêts courus et autres
|
26,930.00
|
25,000.00
|
Impôts futurs
|
-
|
-
|
|
326,930.00
|
275,000.00
|
Total de l'actif
|
815,299.00
|
1,103,680.00
|
PASSIF
|
|
|
Depots
|
|
|
Epargne à terme
|
350,000.00
|
759,000.00
|
Autres
|
36,025.00
|
58,402.00
|
|
386,025.00
|
817,402.00
|
Autres elements de passif
|
|
|
Intérêts courus et autres
|
3,000.00
|
17,000.00
|
Part des membres
|
5,780.00
|
3,202.00
|
Total
|
8,780.00
|
20,202.00
|
AVOIR
|
|
|
Parts de surplus speciales
|
454,000.00
|
278,000.00
|
Deficit
|
(33,506.00)
|
(11,924.00)
|
|
420,494.00
|
266,076.00
|
Total du passif et de l'avoir
|
815,299.00
|
1,103,680.00
|
|
PLANET S.A. Etat des Résultats et des
Trop-perçus Pour la période terminée le 31
décembre 2007
RESULTATS
|
2007
|
2006
|
Revenus d'intérêts
|
70,000
|
120,000
|
Frais d'intérêts
|
25,020
|
36,050
|
Revenus nets d'intérêts
|
44,980
|
83,950
|
Provisions et pertes sur prêts
|
(26,292)
|
(17,841)
|
Revenus d'intérêts après provision et
pertes sur prêts
|
18,688
|
66,109
|
Autres Revenus
|
654,602
|
995,980
|
Autres frais:
|
|
|
Personnel
|
430,000
|
990,564
|
Local
|
50,000
|
50,000
|
Cotisations territoriales
|
36,000
|
62,354
|
Frais généraux
|
288,165
|
339,065
|
|
804,165
|
1,441,983
|
Trop-perçus de l'exercice avant autres
éléments
|
(954,768)
|
(1,511,913)
|
Autres éléments perçus
|
732,856
|
995,728
|
Affectation au déficit
|
(1,687,624)
|
(2,507,641)
|
|
2.2 DEFINITION DU MICROCREDIT ET DE QUELQUES CONCEPTS
VOISINS
2.2.1 Définition du microcrédit
Plusieurs auteurs ont opiné sur le microcrédit, sa
gestion surtout dans les pays en voie de développement,
énumérons quelques-uns:
M. Lellart23 définit le
microcrédit comme un petit crédit, d'un montant peu
élevé, sensiblement inférieur au crédit qu'une
entreprise ou un ménage peut solliciter d'une banque. Ce crédit
est demandé par des personnes qui disposent d'un revenu relativement
bas.
La BAD24 définit le microcrédit comme
"l'octroi de petits prêts aux opérateurs qui sont trop pauvres
pour obtenir des prêts auprès des banques classiques"
M. Detilleux25 définit le
microcrédit comme le crédit qui permet à des personnes
porteuses de projets de bénéficier de prêts d'un montant
très modeste, souvent renforcer non par des garanties mais par
des cercles de solidarité.
L'auteur Kim Wilson26 relate que le
microcrédit a pour objectif de servir les pauvres, en apportant
principalement des ressources financières à ceux qui en ont le
plus besoin. Aussi, les bailleurs de fonds doivent concentrer leurs efforts sur
les
23.
24 Banque Africaine de Développement, Annexe 12, juillet
2000
25 Jean-Claude Detilleux, Microcrédit et banque
solidaire, in Exclusion et liens financiers/Rapport du Centre Walras 1999-2000,
éd. Economica, 1999, p. 161-162.
26 Idem, page 22
individus travaillant pour leur propre compte qui ont besoin de
crédit pour faire fructifier leurs activités
économiques.
2.2.2 Définition des concepts voisins du
microcrédit
· La microfinance
La microfinance peut se définir comme étant la
mise en pratique de services financiers ou non financiers27, tels
que l'épargne, le crédit et autres services financiers de base,
à petite échelle, destinés aux petits travailleurs
indépendants ou organisés en groupements et aux plus pauvres. A
noter que la microfinance est plus vaste que le microcrédit.
· La Tontine
BOUMAN28 définit la Tontine comme une
association regroupant des membres d'un clan, d'une famille, des voisins ou des
particuliers, qui décident de mettre en commun des biens ou des services
au bénéfice de tout un chacun, et cela a tour de rôle.
· La Micro et Petite
Entreprise
La micro et petite entreprise englobent un large
éventail d'entreprises appartenant aux secteurs de l'industrie, des
transports, du commerce, des services, de l'agriculture, etc., de taille
variable, ayant des activités à temps
27 cf. B. Venet, 1994
28 GASSE-HELLIO M. M., 1999 : Le système des tontines
en Afrique.
partiel et saisonnières d'une seule personne aux
petites entreprises formelles dont plusieurs employés sont
recrutés à l'extérieur de la famille. Les
micro-entrepreneurs peuvent être des individus ou des groupes d'individus
opérant en milieu rural ou urbain. Le manque d'accès au
financement institutionnel affaiblit nécessairement
· Microbanque
Ce sont des banques locales qui ont des formes juridiques
très différentes selon leur pays d'implantation :
coopératives, ONG, sociétés à vocation lucrative ou
pas. On compte désormais quelque 20 millions d'emprunteurs et entre 30
et 40 millions d'épargnants. Elles se fondent sur un principe de
solidarité : le groupe se prête caution pour l'emprunteur. Tout
est établi sur le lien social, la réputation dans le quartier, la
vie communautaire.
Le microcrédit est maintenant bien connu, et même
si chaque auteur est tenté de la définir à sa
façon, on peut admettre un certain nombre de caractéristiques,
dont la première est une question de taille, comme le nom luimême
l'indique.
2.3 ORIGINE ET EVOLUTION DU MICROCREDIT DANS LE MONDE ET EN
HAITI
Le microcrédit est né sous sa forme moderne dans
les années 1970 simultanément en Asie, en Afrique et en
Amérique latine. Cependant, selon des recherches effectuées par
un mouvement solidaire, le microcrédit existait déjà en
Europe et surtout à la fin du XIXe siècle, il a prouvé son
utilité à travers le monde. Selon des chiffres admis par la
Banque mondiale, il aurait permis de sortir 60 millions d'individus dans la
misère ou de l'exclusion, mouvement remanié par
le professeur d'économie Muhammad Yunus29 au cours des
30 dernières années. Depuis 1999 , la méthodologie
de crédit adoptée par les institutions de micro-finance prend de
manière croissante la forme d'un produit individuel flexible,
ressemblant plus aux produits bancaires classiques. La forme choisie à
l'origine était basée sur la méthodologie de crédit
collectif, utilisant les mécanismes d'épargne locale et de
caution solidaire et la supervision des pairs pour couvrir le risque de
crédit. Se sont rapidement ajoutés des financements
extérieurs reposant sur un système de
titrisation30 des portefeuilles de crédit.
Le crédit formel existe en Haïti depuis 1951, le
Gouvernement Haïtien a implanté plusieurs organismes de
crédit tels que: IHCAI en 1951, BCRS en 1956, BCA en 1959 IDAI 1961 et
BNDAI en 1984. Ces Institutions avaient pour but d'améliorer la
situation de vie des plus pauvres et de renforcer la production agricole.
Cependant, l'offre des services financiers en milieu rural qui a toujours
été l'oeuvre du secteur informel est assez récente. Ces
services ont été créés officiellement pour
desservir les gens les plus défavorisés, ce qui devrait renforcer
la production agricole. L'objectif n'a pas été atteint puisque
les résultats n'ont été que des défaites pour le
secteur concerné puisqu'aujourd'hui ces institutions n'existent plus.
2.4 CARACTERISTIQUES DU MICROCREDIT
Il existe deux modèles de microcrédit: l'un pour
les pays industrialisés et est centré sur la création
d'entreprise, avec des prêts individuels à taux
d'intérêt bas; l'autre est en vigueur surtout dans les pays du
Sud, mettant en place des crédits de moindre montant, plus courts et
plus chers, souvent collectifs et servant la plupart du temps à financer
des activités existantes. Même si les méthodes doivent
être adaptées chaque fois au contexte local, les principes restent
toujours les mêmes. Les caractéristiques
principales du microcrédit sont donc communes. Monsieur
Jean-Michel Servet31 a retenu trois critères: Le
microcrédit est caractérisé aussi bien par une relation de
proximité, sa population cible que par le montant du crédit.
L'Emprunteur est souvent: pauvre, principalement des femmes, peu instruit,
géographiquement isolé, possède peu d'actifs et fait des
activités liées à l'agriculture. L'Organisme prêteur
donne de faible montant, sans caution ou avec une caution modique, offre des
services autre que le crédit, avec remboursement régulier et
responsabilité collective et est financé par des donateurs.
2.5 LES DIFFERENTS TYPES D'ORGANISATIONS QUI GERENT LE
MICROCREDIT
2.5.1 Les Fondations et ONG, gestionnaires de
microcrédits
Depuis une vingtaine d'années, de très
nombreuses fondations ou ONG se sont créées pour distribuer et
gérer le microcrédit en Amérique Latine, en Afrique et en
Asie. Ces organisations agissent comme des intermédiaires entre les
"financeurs" (agences de coopérations, ONG du Nord, banques, etc.) et
les demandeurs de crédit, isolés ou organisés en petits
groupes professionnels.
2.5.2 Les Banques de Microcrédit
Depuis quelques années, entraînées par
l'expérience de la Grameen Bank du Bangladesh, les grandes Fondations et
ONG du microcrédit de plusieurs pays du Sud ont leur propre banque.
Limitées dans leur financement et souvent par les règles
administratives nationales, ces organisations, face à la demande
considérable de crédit émanant des petits producteurs et
commerçants du milieu informel, mais aussi des petites et moyennes
entreprises naissantes ou en développement, ont promu des instruments
financiers qui ont évolué, avec l'accord des états et la
reconnaissance des Banques Centrales, vers la création
d'institutions financières formelles et de banques,
spécialisées dans le financement du microcrédit.
2.5.3 Les systèmes nationaux et internationaux
d'épargne et de crédit
De nombreuses caisses locales d'épargne et de
crédit se sont organisées pour obtenir davantage de crédit
que les possibilités créées par leur épargne et
répondre ainsi à la demande locale ou pour placer
l'épargne non prêtée. Elles ont constitué des unions
et fédérations, quelquefois puissantes à l'exemple de
l'APRACA (Association de crédit agricole d'Asie et du
Pacifique), l'AFRACA (Association Africaine de crédit
agricole) etc...
2.5.4 Les caisses locales d'épargne et de
crédit et les tontines
Tout comme les caisses locales et mutuelles, elles ne sont pas
reliées à de grandes organisations, ni aux banques. Elles
agissent de façon autonome pour un groupe de villages ou un quartier
urbain. Elles reçoivent l'épargne de leurs membres, fixent
elles-mêmes les taux d'intérêt sans tenir compte des lois et
du marché financier. Elles sont informelles. Les membres se
prêtent entre eux l'argent épargné dans le même
environnement. Elles font rarement appel au marché financier et ne
reçoivent pas d'aide extérieure. Leur rôle et leur fonction
sont essentiels. Elles répondent parfaitement aux besoins locaux et les
remboursements sont excellents car tout le monde se connaît et il
n'existe que peu de risque, car il y a auto contrôle.
34 Mondes en Développement, 2007, de Boeck
Université
35 Voir annexe II
Le microcrédit est considéré comme une
partie de la microfinance, qui peut concerner l'épargne, les transferts
financiers pour migrants, la microassurance, etc. Il ne remplace en rien les
infrastructures, les besoins en santé, en éducation et en eau. Si
c'est parfois un filet de sécurité pour les moins pauvres d'entre
les pauvres, ce n'est pas un levier fort pour le développement. Il ne
représente d'ailleurs qu'entre 1 à 2 % de l'aide au
développement. Cependant, c'est un outil qu'on pourrait utiliser dans
les sociétés post-crises, en Haiti par exemple ou post-conflits
comme en Bosnie32 A-t-il quand même un impact réel ?
Cela reste à voir.
Prenons le Bangladesh, le pays de Mohammad Yunus, Prix Nobel
de la paix 2006, avec sa Grameen Bank. C'est le marché au monde le plus
saturé de petits prêts. A lui seul, les vingts plus grandes
institutions de microcrédits touchent 21 millions de familles, soit 105
millions d'habitants, sur un total de 147 millions. Comment expliquer que 36%
de la population vivait, en 2004, encore sous le seuil d'extrême
pauvreté, avec moins de deux dollars par jour, comme en 1990 33
où la totalité des microcrédits au Bangladesh constituait
0.6% du total des crédits dans ce pays? Ce qui n'est pas une
transformation de taille En Inde, justement selon des études faites par
l'Institut Français de Pondichéry34 , le
microcrédit ne change rien, dans 70% des cas, 15% tire des profits, 15%
est surendetté et a même entraîné des vagues de
suicides chez les paysans. Comment faire pour aider 80% des gens exclus du
système bancaire dans les pays les plus démunis?
On n'ignore pas qu'en Haiti qu'il a eu beaucoup d'institutions
de microcrédit 35 qui ont fait carrière dans ce pays. Bon nombre
d'entre elles existent jusqu'à présent; cependant, toutes les
études faites démontrent que les changements n'ont pas d'effet
direct sur le pays en général. Certains changements ont
été remarqué par l'amélioration de la situation
économique des membres adhérés à ces institutions
mais ces changements n'affectent pas la communauté jusqu'à
développer la localité voire la zone. De plus, Ces changements
ont été remarqués chez les gens qui avaient
déjà une activité au ralentit ce qui laisse
comprendre que les vrais pauvres se trouvent toujours au bas de
l'échelle.
En Afrique par exemple, 50 pays sur 5436
connaissent une situation de surliquidité bancaire, d'après une
étude faite par Fonds Monétaire International/FMI. Il manque
simplement de fonds de garanties pour inciter les banques à prêter
de l'argent. L'aide publique au développement pourrait jouer ce
rôle-là, mais elle ne le fait pratiquement pas, car ce genre
d'appui n'est pas comptabilisé dans l'aide. Les banques traditionnelles
surfent aussi sur le microcrédit? "L'éthique", la
"responsabilité sociale" ou le "développement durable" sont des
concepts clés au moment où les banques dégagent des
bénéfices. Il ne faut ni diaboliser le microcrédit ni
fantasmer sur les potentialités de cet instrument financier."
36
www.liberation.fr/actualité/economie/242308.FR.ph
CHAPITRE III: CADRE METHODOLOGIQUE
CHAPITRE III
3.1 ENQUETE SUR LE FONCTIONNEMENT DU SYSTEME DE MICROCREDIT
DE L'ASFAKOP
3.1.1 Groupe Cible
L'enquête est menée sur les femmes membres de
l'Asfakop dont leur tranche d'âge varie entre 34 et 56 ans. Elles sont en
majorité des femmes actives qui vivent dans la zone depuis leur enfance.
Ainsi, de ces membres un échantillon représentatif, de chaque
zone, réparti de manière proportionnelle est tiré. Il faut
également signaler qu'il n'y a pas de jeunes femmes de moins de 30 ans
dans ces groupes, la plus jeune est âgée de 34 ans et ces groupes
possèdent au minimum 10 personnes.
L'effectif de ces membres est de 315, elles vivent toutes dans
la zone de Première l'Arbre. Ainsi, nous avons choisi un
échantillon de cent dix-sept (117) femmes ce qui se traduit par un taux
de sondage de 0.37% pour mener notre enquête, tel que nous l'avons
décrit au chapitre I, la zone de Première l'Arbre est
subdivisée en cinq localités: Anse-Rouge, l'endroit
considéré comme la capitale de Première l'Arbre, Magasin
Les Rois, Cabane Boeuf, ParcMelon et Marianne.
3.1.2 Description de l'Echantillon
Un total de cent dix-sept femmes a été
interrogé, leur âge moyen est de 42 ans. La plus âgée
a 56 ans et la plus jeune 34 ans.
Le tableau suivant contient la répartition des femmes
selon la zone d'activité:
Zone d'activité
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Marianne
|
29
|
25
|
Magasin les Rois
|
23
|
20
|
Anse-Rouge
|
18
|
15
|
Cabane Boeuf
|
20
|
17
|
Parc-Melon
|
27
|
23
|
Total
|
117
|
100%
|
La répartition des femmes selon le niveau d'étude
est la suivante:
Niveau d'étude
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Secondaire
|
39
|
33
|
Primaire
|
27
|
23
|
Analphabète
|
51
|
44
|
Total
|
117
|
100
|
Enfin, la répartition des femmes selon l'âge est la
suivante:
Age
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
moins de 36 ans
|
40
|
34
|
36 à 54 ans
|
32
|
27
|
54 ans et plus
|
45
|
39
|
Total
|
117
|
100%
|
3.2 MATERIEL UTILISE
Le matériel est composé d'un formulaire
informatisé qui contient 17 questions fermées. Son contenu a
été élaboré par la synthèse de
l'étude menée par Kim Wilson (1995). Ensuite des discussions
entreprises avec les membres des Comités ont permis de mieux cerner la
question du microcrédit dans cette section communale.
Le questionnaire présente les cinq principes du
microcrédit développés par Kim. Pour chaque
enquêtée, diverses questions sont posées dont: une sur
l'obligation familiale, où le répondant a le choix entre, (A)
elle-même, (B) son mari, (C) autres. Deux sur la gestion du prêt
dont une sur le nombre de prêts reçus où le
répondant a le choix entre (A) un, (B) deux, (C) plus que deux; une
autre question sur les activités entreprises avec le prêt
où le répondant a le choix entre (A) Commerce, (B) Agriculture et
(C) Autres. D'autres questions posées ont rapport à
l'épargne faite par
ces femmes; pour répondre il faut cocher entre (A) oui ou
(B) non; si oui il faut écrire le montant épargné.
Les résultats obtenus aux 17 questions sont
présentés au tableau VI selon les cinq principes
étudiés. Ce tableau laisse voir que la somme des données
est de 1.987; en effet, sur les 2,074 réponses possibles, 87 ne sont pas
retenues, car elles appartiennent à la catégorie oui ou non qui
sont des variables de contrôle. La figure 1 présentée dans
le tableau VI fait ressortir que la catégorie A est le mode pour chacun
des principes, et pour l'ensemble des données; le rapport de variation
pour l'ensemble est de 0,537.
On a constaté que dans la figure I, 717 données
prouvent que 65% des femmes s'engagent à maintenir une obligation
familiale en s'organisant; 17% des femmes s'engagent à bien gérer
leurs prêts en s'organisant et 18% s'engagent à entreprendre des
activités avec le prêt en s'associant. Dans la figure V, 271
données prouvent que 53% des femmes s'engagent à maintenir une
obligation familiale en s'organisant; 25% des femmes s'engagent à bien
gérer leurs prêts en s'organisant et 22% s'engagent à
entreprendre des activités avec le prêt en s'associant; elles
partagent également l'idée d'avoir des Institutions
financières locales et viables.
On peut en déduire que les réponses obtenues
sont en majorité dans la catégorie A et elles nous prouvent que
les femmes sont totalement en mesure de s'organiser; Elles sont
également prêtes à recevoir un système de
microcrédit ayant une gestion financière viable qui leur
permettra d'avoir un épargne raisonnable.
Tableau VI
FREQUENCE ET POURCENTAGE DES REPONSES A CHACUNE DES CINQ
PRINCIPES ETUDIES
Questions
|
|
1
|
|
|
2
|
|
|
3
|
|
|
4
|
|
|
5
|
|
|
Total
|
|
|
A
|
B
|
C
|
A
|
B
|
C
|
A
|
B
|
C
|
A
|
B
|
C
|
A
|
B
|
C
|
A
|
B
|
C
|
|
250
|
68
|
82
|
88
|
59
|
65
|
60
|
24
|
20
|
63
|
37
|
52
|
90
|
25
|
30
|
551
|
231
|
249
|
Impaires
|
63%
|
17%
|
21%
|
42%
|
28%
|
31%
|
57.7%
|
23.1%
|
19.2%
|
41.4%
|
24.3%
|
34.2%
|
62.1%
|
17.2%
|
20.7%
|
53.4%
|
22.4%
|
24.2%
|
|
|
400
|
|
|
212
|
|
|
104
|
|
|
152
|
|
|
145
|
|
|
1031
|
|
|
209
|
56
|
52
|
78
|
54
|
36
|
78
|
67
|
46
|
78
|
32
|
27
|
54
|
42
|
30
|
514
|
251
|
191
|
Paires
|
65.9%
|
18%
|
16.4%
|
46.4%
|
32%
|
21.4%
|
40.8%
|
35.1%
|
24.1%
|
56.9%
|
23.4%
|
19.7%
|
42.9%
|
33.3%
|
23.8%
|
56.3%
|
26%
|
20%
|
|
|
317
|
|
|
168
|
|
|
191
|
|
|
137
|
|
|
126
|
|
|
956
|
|
|
459
|
124
|
134
|
166
|
113
|
101
|
138
|
91
|
66
|
141
|
69
|
79
|
144
|
67
|
60
|
1065
|
482
|
440
|
Total
|
128%
|
35%
|
37%
|
87.9%
|
60%
|
52.1%
|
98.5%
|
58.2%
|
43.3%
|
98.4%
|
47.7%
|
53.9%
|
105%
|
50.6%
|
44.5%
|
53.6%
|
24.3%
|
22.1%
|
|
|
717
|
|
|
380
|
|
|
330
|
|
|
289
|
|
|
271
|
|
|
1987
|
|
1 = Engagement à s'organiser 2= Epargner
3= Garantie Solidaire
4= Viabilité financière
5= Placer des Institutions locales
3.3 Répartition des Bénéficiaires
Les tableaux présentés ci-dessous
décrivent le nombre de membres, le montant du crédit reçu,
le montant épargné, les versements, le taux de remboursement, le
ratio épargné sur crédit et le nombre de crédit
reçu par membre. Cette description est faite pour toute la
période de l'étude sauf pour l'année 2008 puisque Planet
n'existait plus donc il n'y a pas eu de crédit et d'épargne.
Tableau VII Répartition des membres de
l'Asfakop du montant de leurs crédits selon la
localité Année 2004
Localité
|
Nombre de membre
|
Montant du Crédit en
Gourdes
|
Montant Epargné en
Gdes
|
Intérêts
|
Versements
|
Taux de Remboursement
|
Ratio epargné sur
credit
|
Montant versé
par membre Exprimé en
Gourdes
|
A.Rouge
|
56
|
100,000
|
9,850
|
1,830
|
12
|
100%
|
9.85 %
|
1,786
|
Marianne
|
80
|
100,000
|
8,050
|
1,750
|
21
|
100%
|
8.05%
|
1,250
|
M.Les Rois
|
70
|
118,000
|
6,825
|
2,065
|
8
|
100%
|
5.78 %
|
1,686
|
P.Melon
|
64
|
124,000
|
7,100
|
2,170
|
4
|
100%
|
5.73 %
|
1,937
|
C. Boeuf
|
45*
|
10,000
|
1,200
|
183
|
2
|
100%
|
12.00%
|
435
|
Total
|
315
|
452,000
|
33,025
|
7,998
|
|
* Pour cabane Boeuf le crédit est octroyé
seulement au membre du Groupe I qui sont de 23.
Graphe I Evolution du crédit suivant les
montants de crédit et d'épargne Année
2004
140,000
120,000
100,000
80,000
60,000
40,000
20,000
0
Le taux d'intérêt mensuel varie entre 1.5%
à 3% en tenant compte de la localité et il est fait obligation
à chaque membre d'épargner un montant minimum de 125 gourdes par
mois toujours à Planet.
Dans ce tableau nous avons constaté que les membres de
la localité de Parc-Melon ont reçu plus de crédit soit
124,000 gourdes pour ces 64 membres qu'ils ont remboursé
intégralement en quatre versements avec un ratio épargné
sur crédit de 5.73 pour cent. Tandis que la zone de Cabane Boeuf qui a
le moins de membres soit 45 n'a reçu que 10,000 gourdes de
crédit, a également versé l'intégralité de
son prêt en deux versements avec un bénéfice de 1,200
gourdes soit 12% de ratio épargné sur crédit. A noter que
pour Cabane Boeuf le prêt n'a été versé qu'au Groupe
I qui représente 51% des membres de cette localité; la
responsable a expliqué que le prêt reçu qui est de 10,000
gourdes n'était pas suffisant pour satisfaire tous ses membres, elle a
du faire une sélection. Selon un sondage par les responsables de
l'Asfakop, que le montant global d'un crédit soit élevé ou
faible, les membres ne respectent pas vraiment les modalités de
versements ce sont leurs motivations qui déterminent à quel
rythme que le montant sera remboursé.
Le tableau démontre que chaque localité à
leur rythme de versements et un montant fixe de crédit reçu par
membre.
Tableau VIII Répartition des membres de
l'Asfakop du montant de leurs crédits selon la
localité Année 2005
Localité
|
Nombre de membres
|
Montant du Crédit
en Gourdes
|
Montant Epargné en
Gdes
|
Intérêts
|
Versements
|
Taux de Remboursement
|
Ratio epargné sur credit
|
Montant versé par
membre Exprimé en
Gourdes
|
A.Rouge
|
50
|
89,286
|
8,795
|
8,795
|
10
|
100%
|
9.85 %
|
1,786
|
Marianne
|
63
|
78,750
|
7,875
|
7,875
|
15
|
100%
|
10%
|
1,250
|
M.Les Rois
|
58
|
97,788
|
9,412
|
9,412
|
6
|
100%
|
9.63 %
|
1,686
|
P.Melon
|
64
|
123,968
|
9,979
|
9,979
|
3
|
100%
|
8.05 %
|
1,937
|
C.Boeuf
|
42
|
9,324
|
954
|
954
|
1
|
100%
|
10.23%
|
222
|
Total
|
277
|
399,116
|
37,015
|
37,015
|
|
Graphe II
Evolution du crédit suivant les montants de
crédit et d'épargne Année 2005
140,000
120,000
100,000
80,000
60,000
40,000
20,000
0
L'année 2005 montre que la quantité de membres
pour chaque zone a diminué de 10% environ sauf Cabane Boeuf, trois de
ses membres n'ont pas reçu de prêt tandis que Parc-Melon tous ses
membres ont reçu les leurs et les ont versé en trois versements
au lieu de quatre. Selon la Présidente du Comité de Parc-Melon,
les membres de cette localité étaient plus que motivés,
c'est-à-dire qu'elles versaient leurs prêts et épargnaient
avant l'échéance. Ce qui résulte des promesses faites par
Planet à savoir plus on versait à l'heure plus on aurait
l'opportunité d'obtenir un nouveau prêt.
Tableau IX Répartition des membres de
l'Asfakop du montant de leurs crédits selon la
localité Année 2006
Localité
|
Nombre de membre
|
Montant du Crédit
en Gourdes
|
Montant Epargne en Gdes
|
Intérêts versés
|
Versements
|
Taux de Remboursement
|
Ratio epargné sur credit
|
Montant versé par
membre Exprimé en Gdes
|
A. Rouge
|
15
|
26,786
|
2,638
|
1,634
|
10
|
100%
|
9.85 %
|
1,786
|
Marianne
|
23
|
28,750
|
2,875
|
1,378
|
15
|
100%
|
10%
|
1,250
|
M.Les Rois
|
26
|
43,836
|
4,219
|
1,711
|
6
|
100%
|
9.63 %
|
1,686
|
P. Melon
|
34
|
65,858
|
5,302
|
2,619
|
3
|
100%
|
8.05 %
|
1,937
|
C.Boeuf
|
20
|
4,440
|
454
|
171
|
1
|
100%
|
10.23%
|
222
|
Total
|
118
|
169,670
|
15,488
|
7,513
|
|
Graphe 3 Evolution du crédit suivant les
montants de crédit et d'épargne Année
2006
70,000
60,000
50,000
40,000
30,000
20,000
10,000
0
Credit Epargne
Tableau X Répartition des membres de
l'Asfakop du montant de leurs crédits selon la
localité Année 2007
Localité
|
Nombre de membre
|
Montant du Crédit
en Gourdes
|
Montant Epargne en Gdes
|
Intérêts Moyens Versés
|
Taux de Remboursement
|
Ratio epargné sur credit
|
Montant versé par
membre Exprimé en Gdes
|
A.Rouge
|
10
|
17,857
|
1,759
|
327
|
100%
|
9.85 %
|
1,786
|
Marianne
|
7
|
8,750
|
875
|
153
|
100%
|
10%
|
1,250
|
M.Les Rois
|
13
|
21,918
|
2,110
|
371
|
100%
|
9.63 %
|
1,686
|
P.Melon
|
24
|
46,488
|
3,742
|
814
|
100%
|
8.05 %
|
1,937
|
C.Boeuf
|
5
|
1,110
|
114
|
20
|
100%
|
10.23%
|
222
|
Total
|
59
|
96,123
|
8,600
|
1,685
|
|
Graphe 4 Evolution du crédit suivant les
montants de crédit et d'épargne Année
2007
50,000
45,000
40,000
35,000
30,000
25,000
20,000
15,000
10,000
5,000
0
Credit Epargne
Les tableaux III et IV présentent les mêmes faits
que le tableau II, il y a une baisse au niveau des membres du crédit et
du montant épargné pour chaque localité. Cependant, nous
avons constaté qu'il n'y a eu aucune réduction sur le montant du
crédit à verser à un membre.
Tableau XI Répartition des membres de
l'Asfakop du montant de leurs crédits pour Anse-Rouge Année
2004-2007
Année
|
Nombre de membres
|
Montant du Crédit
en Gourdes
|
Montant Epargne en Gdes
|
Intérêts Moyens En Gdes
|
2004
|
315
|
452,000
|
33,025
|
7,998
|
2005
|
277
|
399,116
|
37,015
|
37,015
|
2006
|
118
|
169,670
|
15,488
|
7,513
|
2007
|
59
|
96,123
|
8,600
|
1,685
|
Total
|
|
1,116,909
|
94,128
|
54,211
|
Graphe 5 Evolution du crédit suivant les
montants de crédit et d'épargne Année
2004-2007
500,000 450,000 400,000 350,000 300,000 250,000 200,000 150,000 100,000 50,000 0
|
|
|
2004 2005 2006 2007
|
Ce graphe présente une baisse considérable du
crédit donné aux membres de l'Asfakop pour la période
allant de 2004 à 2008. Néanmoins, il n'y a que la première
année période durant laquelle Planet a pu desservir tous les
membres des différentes localités d'Anse-Rouge. Tandis que selon
les informations recueillies et présentées dans les
différents tableaux décrits ci-dessus, les membres étaient
toujours disposés et disponibles à recevoir le montant en versant
leur intérêt et le montant du prêt à la date limite,
certaines fois même avant. De plus, la réduction de leur
épargne est causée par la réduction de leur crédit
plus on leur prêtait plus ils épargnaient. Cependant, il y a lieu
de signaler qu'aucun procédé de calcul n'a été
révélé. Toutefois, on a compris que le microcrédit
joue un rôle considérable dans la vie économique des
habitants de cette commune.
D'une manière générale tout projet a un
cycle de vie mais l'Asfakop n'a pas eu le temps de franchir toutes les
étapes; puisqu'au stade de lancement elle s'est retrouvée au
déclin. On a également remarqué un bon départ qui
n'a pas duré à cause de cette réaction inattendue de
Planet vis-à-vis des membres de l'Asfakop. Selon les données
recueillies, l'épargne ne pouvait augmenter puisqu'il dépendait
totalement du crédit. L'autre possibilité qu'avaient les membres,
c'était d'épargner leurs propres fonds ce qui n'existe presque
pas pour ces personnes qui n'ont aucune source de revenus. Ainsi selon ces
femmes, le mieux serait d'avoir d'autres institutions financières qui
leur serviraient d'intermédiaire ce qui motiverait Planet
d'améliorer ses services auprès de ses clients.
3.3 ANALYSE COMPARATIVE ENTRE LES RESULTATS DE L'ENQUETE
MENEE A PREMIÈRE L'ARBRE ET LES PRINCIPES DE KIM
Nous avons donné plusieurs opinions d'auteurs dans
notre revue de littérature et ils ont démontré
l'importance du microcrédit dans les pays en voie de
développement et ceci surtout pour les femmes. Selon ces auteurs le
microcrédit a pour objectif premier d'améliorer la situation de
vie socio-économique des gens les plus défavorisés en
ayant
un bon système de gestion financière. Ces gens,
étant dans l'impossibilité de fréquenter les banques qui
offrent des services appropriés, s'il en existe dans leurs zones, vivent
dans l'insatisfaction et la frustration. Donc, ils considèrent
l'implantation d'un bon système de crédit pour les plus
démunis dans une zone reculée comme une bonne aubaine. Schulze et
Friedrich37 ont même démontré qu'une bonne
gestion du microcrédit peut augmenter le niveau de vie d'une
population.
Cependant dans notre analyse comparative nous allons
considérer des principes de Kim Wilson38 ,. Cet auteur abonde
dans le même sens que les autres mais il met l'accent sur certains
principes comme:
Principe 1: Assurer des services à la population
pauvre
L'enquête menée à Première l'Arbre
nous a révélé que presque tous les habitants de cette
commune vivent dans des situations très précaires; ils n'ont pas
accès à l'électricité, à l'eau ni à
la nourriture; c'est-à-dire, ils ne possèdent que très peu
de ressources. En outre, ils ont besoin des prêts pour faire fructifier
leurs petites activités économiques, transférer le revenu
supplémentaire au bénéfice de leurs familles, comme le
paiement de frais de scolarité, l'amélioration de l'alimentation
du foyer et la constitution d'une épargne pour parer aux
imprévus.
Ce principe met l'accent sur trois facteurs qui contribuent au
programme de microcrédit au service des pauvres: l'identification de la
clientèle qui n'est autre que les femmes membres de l'Asfakop;
l'engagement de l'Organisation: elles ont formé un comité dans
chaque localité avec les membres de l'Asfakop; la conception d'un
produit (elles planifiaient d'investir dans une pommade locale ce qui n'a pas
eu le temps d'être fait).
Pour le premier principe on peut dire que les membres de
l'Asfakop remplissaient toutes les conditions pour réussir son
microcrédit. Tel que relaté dans le tableau VI, 65% des membres
démontrent une volonté à s'organiser.
37 The moneylender's dilemma, Hermann Schultze-Delitzsch and
Friedrich Raffeisen
38 Friedrich Raiffeisen, le pionnier du
microcrédit. Article publié le 27 avril 2010
Principe 2: Lier les prêts à
l'épargne
L'épargne et le crédit sont les deux faces d'une
même pièce d'argent. Le crédit est utilisé pour
faire les investissements d'aujourd'hui qui seront remboursés demain.
L'épargne, constitue l'accumulation de bien aujourd'hui pour
être investie demain. Nous respectons
à la réciprocité entre l'épargne et
le crédit et nous travaillons à les lier ensemble là
oücela est possible.
Dans le graphe V, l'on peut constater que les membres de
l'Asfakop ont également épargné car selon eux: le
crédit lié à l'épargne les aident à
s'améliorer au fur et à mesure qu'ils empruntent. Par ailleurs,
selon les données collectées dans le cadre du deuxième
principe 43% des membres sont prêts à épargner.
Principe 1II: Utiliser les garanties solidaires
Ce principe fait allusion à l'accord financier entre
pairs dans lequel des groupements d'individus avalisent les prêts de
leurs camarades membres en promettant de rembourser les prêts en retard.
De cette façon, les individus les plus pauvres peuvent emprunter sans
donner de garantie.
L'une des choses les plus importantes pour cette association
c'est d'être membre et toute la collaboration possible accompagne cette
décision. Ainsi, les membres s'entraident pour réussir, certaines
fois ils remboursent leurs prêts avant la date limite puisqu'ils
prêtent en groupe. Une chose très positive c'est qu'aucun retard
sur remboursement n'est enregistré. Ainsi, tel que l'on peut le
constater au tableau VI, 49% des membres sont prêts à se porter
garant pour un autre ce qui pourrait augmenter la quantité si le
processus était respecté.
Principe 1V: Assurer la viabilité financière
des opérations
en soi. C'est la seule façon d'accroître
l'envergure et l'impact des opérations de manière à
porter leur volume à un niveau supérieur à ce que peuvent
offrir les bailleurs de fonds.
L'Asfakop a comme intermédiaire financier Planet;
cependant il n'offre pas de bon service puisqu'à date personne n'a
accès au prêt. De plus, à en croire les responsables de
Planet ont investi les fonds reçus pour les membres de l'Asfakop dans
d'autres activités qui ont fait faillite. En témoigne la
proportion de 27% des membres qui pensent qu'avec une bonne restructuration
Planet serait viable. Cependant 73% des membres pensent qu'il faudrait changer
d'institution financière.
Principe V: Mise en place d'institutions financières
locales permanentes
Ce dernier principe à rapport au troisième
principe, c'est-à-dire la mise en place d'intermédiaires
financiers intérieurs solides en mesure de fournir en permanence des
services financiers à ceux-ci. Ces institutions doivent pouvoir
réinjecter l'épargne intérieure dans l'économie,
accorder des crédits et fournir toute une gamme de services, dans la
mesure où elles dépendent des financements des bailleurs de fonds
et des pouvoirs publics11(*).
Notre enquête révèle que les membres
manifestent le désir d'obtenir de telles opportunités mais en
réalité c'est cette problématique qui les a conduits vers
la faillite. En effet, le tableau VI démontre que 22% des membres ont
confiance dans une institution financière fiable; tel n'a pas
été le cas pour Planet.
3.4 ANALYSE COMPARATIVE ENTRE LES RESULTATS DE L'ENQUETE DE
TERRAIN ET LES HYPOTHESES
Première hypothèse: la Présence d'une
structure appropriée est déterminante dans le système de
gestion du microcrédit de l'Asfakop. On a comme variable
indépendante pour cette hypothèse "présence d'une
structure" et comme variable dépendante "gestion du
microcrédit'.
Deuxième hypothèse: Proposer une gestion
adéquate qui permettrait la viabilité de ce système
à Première l'Arbre, on a comme variable indépendante
"gestion adéquate" et comme variable dépendante "viabilité
du système".
Les résultats de l'enquête menée à
Première l'Arbre sur l'Asfakop ont révélé au
tableau VI que les principaux problèmes confrontés par ce
microcrédit découlent de l'absence d'une structure
financière appropriée. Toutefois, il convient de signaler qu'au
début de ces activités, Planet avait respecté le contrat,
ce qui avait motivé les membres à épargner. Cependant,
étant la seule institution financière présente dans la
zone, la réduction du prêt d'année en année ne les
démotivait pas. Cette situation a aboutit à la cessation de
toutes transactions en 2008. Ainsi, les membres ont compris que le financement
de leur microcrédit était risqué et pensaient
déjà à de nouvelles stratégies
d'intermédiation.
En analysant le tableau XI, nous avons observé un taux
de croissance négatif au niveau du crédit distribué aux
membres de l'Asfakop. En effet, l'organigramme de Planet démontre qu'il
y a eu un problème de gestion au niveau du service de recouvrement
puisque certains individus non membres de l'Asfakop n'ont pas honoré
leurs prêts à temps. De plus, pour une petite institution non
seulement il y avait trop d'employés mais leurs salaires étaient
trop élevés.
CHAPITRE IV: RECOMMANDATIONS
CONCLUSIONS BIIBLIOGRAPHIE ANNEXES
4.1 RECOMMANDATIONS
Nous recommandons à l'Asfakop de:
1) Changer d'intermédiaire financier même
lorsque nous n'ignorons pas le monopole de Planet à Première
l'Arbre. Dans ce cas, nous leur proposons d'utiliser l'intermédiaire
financier de l'une des communes avoisinantes soient: Gonaïves ou
Gros-Morne.
2) Recruter ou nominer un auditeur interne qui aura pour
tâches d' (e):
· S'assurer que le système de microcrédit n'a
pas d'irrégularités
· avoir pour tous les membres actifs ou inactifs un dossier
à jour.
· effectuer au moins une visite par semaine au bureau
d'intermédiation choisi.
3) Etablir et Maintenir une bonne relation avec les
responsables étatiques, ce qui facilitera le développement du
microcrédit et contribuera à l'amélioration de la
situation socioéconomique de la population de cette commune.
4) D'intégrer dans leur commission le notable de la
zone, l'Etat, les donateurs, les ONGs, les universitaires et le secteur
privé. La Commission fera des recommandations initiales et ensuite,
deviendra un organisme de réglementation lui-même qui mettrait en
oeuvre ses recommandations ou donner ce pouvoir à une autre institution
appropriée.
5) D'enregistrer l'Association au bureau de l'Etat
concerné, s'il y en a, ce qui faciliterait toutes poursuites
légales et judiciaires.
6) D'organiser des séminaires pour montrer aux membres
le fonctionnement du microcrédit en général. Ceci leur
permettra de restructurer leur système et corriger les erreurs.
7) Proposer à l'intermédiaire financier d'adopter
un taux d'intérêt fixe pour toutes les localités.
8) D'encourager les membres à investir davantage dans la
saliculture39, un point de développement fort dans cette
commune.
9) Créer des partenariats avec les associations
avoisinantes.
10) D'encourager les membres analphabètes à
s'alphabétiser, ceci permettrait à l'Association d'être
plus rentable.
11) D'épargner dans un système bancaire autre que
leur intermédiaire financier et/ou d'avoir plusieurs comptes.
Nous recommandons aux autorités publiques :
1) Etablir un organisme indépendant du gouvernement qui
gère le microcrédit, afin de créer un environnement
favorable à celui-ci dans les milieux ruraux.
2) Permettre aux donateurs de mener des "opérations
bancaires " c'est-à-dire des activités qui comprennent l'octroi
de prêts et la collecte de l'épargne des clients etc.
3) D'introduire une législation spécifique au
microcrédit car généralement les lois existantes, la
réglementation bancaire, et d'autres règlements financiers ne
sont ni applicables ni assez souples pour les microcrédits.
Des efforts devraient être faits pour veiller à ce
que cette loi soit adoptée avec le soutien de tous les
concernés.
39 Voir les photos y annexées
4) Fournir les incitations pour que les banques nationales
collaborent avec les microcrédits, ce qui faciliterait le
développement de la commune / du pays.
5) Créer et maintenir un climat qui permet au
microcrédit de prospérer.
6) Respectez les principes généraux suivants en ce
qui a trait à la création d'un cadre
réglementaire40 , c'est-à-dire:
- Tenir les emprunteurs et le public en général
informés de ce dont ils sont en charge, tels: les rapports annuels, taux
de pourcentage d'intérêt etc.
- Les exigences de capital doivent être réalistes
et ne devraient contenir aucune exigence de prêts à garantir.
Elles ne doivent pas dépasser un certain montant.
- Consulter les acteurs clés y compris les
représentants du gouvernement, les ONG, les donateurs et le secteur
bancaire afin de recueillir la pleine participation et accroître la
compréhension du système de crédit.
- Identifier les succès de microcrédits
existants tout en tenant compte des besoins particuliers des institutions de
microfinance qui servent les populations les plus pauvres comme une
priorité.
- Adopter une approche commerciale à la résolution
des problèmes sociaux. Par ailleurs voici les stratégies à
éviter dans l'élaboration d'un cadre réglementaire:
- Eviter de bureaucratiser le système.
- Ne pas forcer les microcrédits à
s'intégrer dans le système financier formel.
- Ne pas forcer les institutions de microcrédits
à devenir des banques ou des institutions financières rurales,
car elles ne peuvent pas satisfaire aux exigences réglementaires, y
compris liquidités et capitaux.
40 Ce cadre réglementaire est définit entre autre
par le contrat signé avec l'intermédiaire financier, le
règlement intérieur de l'ASFAKOP et toutes autres
règlements qui permettront à l'ASFAKOP de bien fonctionner.
Aucune recommandation n'a été faite à
Planet, puisqu'elle n'existe plus. Cependant, nous aimerions suggérer
aux membres de l'Asfakop d'exiger de l'intermédiaire financier :
- Un rapport mensuel des prêts octroyés et la date
exacte du dernier remboursement avec la
liste des autres membres en attente.
- Tous les membres doivent savoir quand est ce qu'ils seront en
mesure d'obtenir leurs prêts. - Le prêt de l'Asfakop ne doit pas
être investi dans d'autres choses n'ayant aucun rapport avec
l'Asfakop.
- La soumission annuelle de leurs états financiers avec
toutes les recommandations.
CONCLUSION
Depuis le Sommet de Washington, le microcrédit est
devenu un outil de l'aide internationale. Certains voient en lui la solution
aux échecs répétés de la coopération entre
le Nord et le Sud. Comme l'a bien décrit M. MOTCHANE dans le
Numéro spécial du Monde Diplomatique sur le
microcrédit(7), le secteur privé, après l'ONU, est en
train de récupérer le microcrédit pour en faire un nouvel
outil qui devrait prouver leur intérêt à "éradiquer
la pauvreté".
Il est temps de dire clairement les choses. Le
microcrédit existe depuis longtemps, et on n'a pas attendu le
21ème siècle pour l'inventer. Beaucoup d'échecs
et de réussites jalonnent le chemin des projets financés par le
microcrédit. Regardons le passé afin d'en tirer les leçons
pour l'avenir. Le crédit est une des techniques de financement du
développement. Il peut "tuer" l'initiative, comme on l'a dit
précédemment s'il est accordé sans examiner soigneusement
si le bénéficiaire peut rembourser ou si on l'entraîne dans
le cercle vicieux de l'endettement ou de la faillite. De plus, il faut aussi
poser la question de l'impact global de tous les efforts actuels face aux
besoins.
Nous croyons que le crédit, s'il est bien
utilisé, est un outil efficace de développement à
condition d'étudier avec soin les groupes cibles que l'on veut aider. La
zone de Première l'Arbre promet beaucoup s'il y a une bonne gestion du
microcrédit.
Professionnalisme, connaissance du milieu, adaptation des
moyens aux conditions locales, institution de bon intermédiaire
financier pour répondre aux vrais besoins, ce sont là les
exigences de la réussite du microcrédit dans cette zone.
Le microcrédit est une arme contre la pauvreté,
mais il est coûteux et doit être subventionné c'est pour
cela qu'on ne saurait éliminer la présence d'intermédiaire
financier. Les petits et moyens crédits doivent être
développés davantage encore, car c'est eux seulement qui
s'attaquent aux causes de la pauvreté en créant des emplois et en
facilitant la croissance.
Toutefois, si l'Etat Haïtien pourrait aussi s'arranger
pour financer même en petite quantité cette initiative cela
apporterait beaucoup d'apport au développement du pays,
particulièrement dans les milieux urbains.
Bibliographie
· BASTIEN Rémy, le Paysan
Haïtien et sa famille, Kathala, 1985
· BONNET Nicole, "En Amérique
Latine, les banques des pauvres montrent leurs limites" in Journal Le Monde du
mardi 16 novembre 1999, p.6
· CHRISTEN Robert PECK-, C/GAP "Les
chemins et les défis de la croissance pour les institutions de la
microfinance en Amérique Latine",Banque Mondiale, Washington, 1999
· DELAVALLEE Eric, MORIN Pierre Le Manager
Idéal N'existe pas,. Editions d'Organisation.
· DELMOND Marie Helene, GAUTIER
Yves Petit Jean Michel, Management des Systèmes d'Information;
Editions Dunod,
· DESAMOURS Abnel, l'impact du
déficit budgétaire sur l'économie haïtienne,
Mémoire de licence, Université d'État d'Haïti,
Faculté de droit et des sciences économiques, Port-au-Prince,
septembre 1998
· FERNANDO Sunimal, the People's Rural
Development Association (PRDA) of Sri Lanka, Etude Bangladesh, FIDA Rome,
1997.
· GIRARD Laurent, Le Financement de la
Micro et petite Entreprise, Analyse des démarches et mesures d'impact,
(1997)
· GUENEAU Marie Christine "Les petits
projets de développement", , Pari, Harmattan, 1985
· GUERIN Isabelle, Document de
Stratégie Nationale pour la Croissance et la Réduction de la
Pauvreté DSNCRP (2008-2010)
· IHSI, Enquête sur les conditions
de vie en Haïti (ECVH), Port-au-Prince, vol II, 2001, 408p.
· JAIN P.S. managing credit for the rural
poor: lessons from the Grameen Bank, World Development, vol.24, no.3, pp.79,89,
(1996)
· JUMELLE Yves, Clément,
Identification de mesures et mécanismes à privilégier pour
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· KOTLER Philip & DUBOIS Bernard,
Marketing management, 7e Edition, Nouveaux Horizons
· MAYOUKOU Célestin, la
Micro-Finance en Afrique Centrale: Etat des lieux et perspectives de
développement, Techniques Financières et Développement,
no. 59-60, pp.26-33
· MOTCHANE Jean Loup,"Le regard
intéressé de Wall Street", dans Le Monde diplomatique, Paris,
avril 1999. p.20-21
· PAUL H. Hersey, Management of
Organizational Behavior, Seventh Edition, 1996
· PNUD, Politique Macroéconomique
et Pauvreté en Haïti (1981-2003), Port-au-Prince, 2006, 151p.
· RAFAD Fondation "Le risque dans
l'attribution de garanties bancaires aux organisations de développement
du secteur informel du Tiers-Monde", RAFAD, Cahier No 2, Genève, mai
1995
· SACHS, Jeffrey D, Investir dans le
développement, plan pratique pour réaliser les objectifs du
millénaire pour le développement, New York, millenium Project,
2005, 99p.
· SAM, Daley-Harrs, Etat de la campagne du
sommet du microcrédit, Rapport 2006, 165p.
· VINCENT Fernand, RAFAD "Impact et
durabilité des garanties bancaires", Genève, 1998
· WORLDBANK, Finance for all? Policies and
Pitfalls in expending Access, Washington DC, a World Bank policy research
report, Nov. 2007, 246p.
Sites consultés
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http://www.lenouvelliste.com
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http://www.lamicrofinace.org
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http://www.microfinancegateway.com
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http://www.microfinance.lu
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http://www.reseau.impact.org
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http://www.uncdf.org
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http://www.oikocredit.org
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http://www.animhaiti.org
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http://www.haiti.info.com
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http://fr.allafrica.com
13- http:///
www.gret.org
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http://europa.eu
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http://www.web.wordbank.org
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http://www.insee.fr
17-
http://www.pme.gouv.fr
18-
http://www.mpce.gouv.ht
19-
http://www.pme.service.public.fr
20-
http://www.knfp.org
Annexe I
QUESTION RELATIF A L'ENQUETE SUR LE MICROCREDIT A
PLAINE DE L'ARBRE
1-Ou se Klian ASFAKOP depi ki lè?
6 mwa 1 ane plis que yon ane
2-Sex :
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Gason
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Fanm
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Laj ou
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3-Stati:
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Marye (e)
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Vèf (ve)
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Divòse (e)
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4-Nivo klas:
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Pa kon li ak ekri Segondè Primè
5-Kantite moun ou gen sou responsabilite'w:
Ti moun pa ou Lòt moun
6-Ki lès ki mèt kay la : Ou mem
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Mouche'w Yon lòt moun
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Ou gen limye Wi Non
Ou gen dlo bò lakay ou Wi Non 7-Ki sa ou te kon
fè avan ou te jwen prè sa a:
Anyin Agrikilti Lòt bagay
8-Ki jan kay ou a fèt: An pay
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An tòl
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An beton
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9-Kombyen kòb yo prete'w: goud
10-Sa ou fè ak kòb la lè ou pran
li:
Komès agrikilti Lòt bagay
- Si ou di lòt bagay, ki sa tankou peye lekòl ti
moun yo:
Wi Non
- -Peye lopital :
Wi Non
11-Ki jan ou van : Kay an kay
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Nan mache
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La kay ou
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12-Ki jan ou achte : Lè ou fin
van
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chak semin
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chak 15 jou
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13-Eske gin difikilte pou peye prè a?
Wi Non
14-Eske ou fè benefis?
Wi Non
Si wi konbyen li ye konsa
15-Eske ou santi ke kòb sa a fè yon bagay
pou kay la ?
Wi Non 16-Eske benefis kòb sa a
pèmèt ke ou ede tèt ou pou kont ou ?
Wi Non
17-Eske kounye a ou mim tou ou kapab prete yon lòt
moun kob ?
Wi Non
Annexe II
LISTE DES INSTITUTIONS DE MICROCREDIT
1. Action Contre La Misère (ACLAM) - World Concern
Haiti
2. Association pour la Coopération avec la Micro
Entreprise (ACME)
3. Banque Populaire Haïtienne (BPH)
4. Banque de l'Union Haïtienne (BUH) - Kredi
popilè
5. Coordination des Organismes de Développement de
l'Eglise Méthodiste d'Haïti (CODEMH)
6. Catholic Relief Services (CRS)
7. Foundation for International Community Assistance (FINCA)
8. Fonds Haïtien d'Aide à la Femme (FHAF)
9. FONDESPOIR
10. Groupe d'Appui pour l'Intégration de la Femme du
Secteur Informel (GRAIFSI)
11. Groupe Technologie Intermédiaire d'Haïti
(GTIH)
12. Initiative Développement (ID)
13. Micro Crédit Capital (MCC)
14. Micro Crédit National (MCN)
15. Sèvis Finansye Fonkoze (SFF)
16. Société Générale
Haïtienne de Solidarité (SOGESOL)
17. World Relief - Finansman pou Ede Moun Avanse (WR- FEMA)
18. Kolektif Finansman Popilè / KOFIP
19. Federation des Organisations du Bas Nord-Ouest / FOBNO
Annexe III
LISTE DES TALBEAUX
Tableau I Répartition des présidents selon leurs
localités
Tableau II Plan d'échantillonnage
Tableau III Répartition des membres selon leurs
localités
Tableau IV Présentation du taux d'intérêt des
membres par zone
Tableau V Tableau résumant les activités de
crédit de l'Asfakop
Tableau VI Fréquence et pourcentage des réponses
à chacune des cinq principes étudiés Tableau VII
Répartition des membres de l'Asfakop du montant de leurs crédits
selon la localité (année 2004)
Tableau VIII Répartition des membres de l'Asfakop du
montant de leurs crédits selon la localité (année 2005)
Tableau IX Répartition des membres de l'Asfakop du montant
de leurs crédits selon la localité (année 2006)
Tableau X Répartition des membres de l'Asfakop du montant
de leurs crédits selon la
localité (année 2007)
Tableau XI Répartition des membres de l'Asfakop du montant
de leurs crédits selon la localité (année 2004-2007)
Mohamad Yunus, Fondateur de la Grameen Bank
Un membre de l'Asfakop faisant de la saliculture
Le mari d'un autre membre de l'Asfakop travaillant aussi dans la
Saliculture
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