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Quelle stratégie numérique pour les éditeurs de livres ?

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par Patricia Gendrey
Institut Léonard de Vinci - MBA marketing et commerce sur internet 2011
  

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Sous-paragraphe 2 : Du parchemin au papier

Une vaste production de manuscrits se développe en France, en Germanie et en Angleterre. Celle-ci dépasse le cadre des monastères et des abbayes ; le livre n'étant plus uniquement un objet de vénération religieuse, mais aussi vecteur d'érudition et d'affirmation du statut social. La création des premières universités suscite une demande importante de la part des étudiants et, par conséquent, de la société civile. Dans les ateliers, les copistes travaillent alors à la chaîne dans les librairies. Le premier mouvement de démocratisation du livre s'affirmera dès le XVe siècle.

Très vite donc, la nécessité se fait jour de trouver un support moins coûteux et moins long à fabriquer que le parchemin ; c'est ainsi que le papier, inventé en Chine, s'introduit en Europe, mais son usage ne se généralisera qu'à compter de l'invention de l'imprimerie.

Paragraphe 2. La seconde révolution du livre Sous-paragraphe 1 : L'impression

Jusqu'à la moitié du XVe siècle, des scribes, essentiellement des moines, recopient les textes pour en faire des livres. Outre les copistes, d'autres métiers gravitent pour enrichir ce support : les miniaturistes, les enlumineurs et les calligraphes.

À la fin du moyen âge, le public de plus en plus avide de connaissances accroît la demande de livres. Les libraires des Pays-Bas et d'Allemagne sont amenés à mettre au point un procédé d'impression tabellaire : le texte est sculpté de manière inversée dans une plaque de bois. Une fois encré, il est transféré sur une feuille de papier ou de parchemin. Pratiquée en

6 Etymologiquement, parchemin signifie peau de Pergame.

7 L'indexation ne se développera qu'au XIIe siècle.

Asie depuis plusieurs siècles, cette technique xylographique8 est par la suite supplantée par l'impression typographique9 à caractères mobiles fondus dans le plomb. Cette invention permettra la diffusion de la pensée en reproduisant les livres en nombre. Le premier livre imprimé en typographie par Gutenberg est une bible latine, la célèbre bible à 42 lignes10.

À compter de 1450 donc, date de l'invention de l'imprimerie par Gutenberg, le livre passe du manuscrit à l'imprimé. Plusieurs facteurs favoriseront l'expansion de cette technique :

Il s'agit d'abord de l'époque des découvertes, et par conséquent des voyages, qui vont favoriser la commercialisation des livres et l'extension de l'imprimerie.

L'apport massif d'or et d'argent ensuite, en provenance d'Amérique, permettra l'essor du commerce et l'émergence d'une nouvelle classe sociale, celle des bourgeois. Cette dernière, fortunée et avide de reconnaissance, satisfera son appétit de connaissance par la lecture.

Enfin, l'apparition au XVIe siècle du protestantisme, et l'opposition de Luther et Calvin au catholicisme en s'appuyant sur les textes sacrés, sont des courants qui stimuleront les besoins en matière de livres. Ainsi, le pamphlet de Luther intitulé <<A la noblesse de la nation allemande>>, publié en 1520, sera vendu à 4000 exemplaires en quelques jours. Certains historiens ont écrit que <<la Réforme fut la fille de l'imprimerie>>, cette invention permit quoiqu'il en soit la diffusion rapide des idées de Luther et des réformateurs.

Sous-paragraphe 2 : La démocratisation du livre

L'imprimerie a été une invention remarquable qui a permis de diminuer les coûts de fabrication, et par conséquent de permettre à un plus grand nombre de lecteurs potentiels d'acheter des livres. Cette révolution a été l'instrument d'une évolution importante. Ainsi, l'imprimeur-éditeur Alde Manuce11, qui publiera dans son imprimerie de Venise 150 ouvrages entre 1494 et 1515, invente le livre à petit format (in-octavo)12 et à grand tirage de 1000 à 1500 exemplaires.

Au XVIIIe siècle, la littérature populaire apparaît et avec elle, la collection bleue. Ces livres de petits formats étaient faciles à lire et accessibles à des personnes de peu d'instruction (livres pratiques, romans, contes...). Toutefois, les ouvrages restant chers, des lieux de lecture collective apparurent alors : les cabinets de lecture. Ces endroits, ouverts par les libraires euxmêmes, constituaient des bibliothèques privées au sein desquelles les livres étaient achetés en commun.

8 Du grec Xylo : bois

9 Du grec Typo : empreinte

10 Ce livre est appelé la B42, car il se divisait en deux colonnes de 42 lignes chacune.

11 Alde Manuce est aussi le concepteur de la lettre italique.

12 In-folio : feuille pliée une fois (4 pages); in-quarto : feuille pliée deux fois (8 pages); in-octavo : feuille pliée trois fois (16 pages).

Avec le XIXe siècle, le livre se démocratisera réellement grâce à la production industrielle et à l'alphabétisation. Deux textes auront un impact important : la loi Guizot d'abord, parue en 1833, qui impose aux villages de plus de 500 habitants d'avoir une école et la loi Jules Ferry ensuite, publiée en 1882, qui prône l'école laïque et obligatoire. Si en 1832, près de 50 % des hommes savent lire, ce chiffre passera à 96 % en 1914.

En outre, grâce au mode de production, les prix chutent et les tirages augmentent.

Cette démocratisation s'accélèrera en 1838 quand, en riposte à la concurrence des éditeurs belges, Gervais Charpentier confiera à un imprimeur le soin de créer un nouveau format permettant de contenir plusieurs volumes en un seul afin de diminuer le prix du livre. Avec le format in-18 (18,3 x 11,5 cm), l'ancêtre du livre de poche était né et avec lui l'emblématique collection qui prendra le nom de <<Bibliothèque Chapelier>. Sur la base d'un volume in-octavo, le prix passa de 7 francs à 3,50 francs. D'autres éditeurs se positionnèrent également sur ce marché : en 1846 Michel Lévy et sa <<Bibliothèque contemporaine>, puis Louis Hachette en 1853 et sa <<Bibliothèque des chemins de fer>. En 1855, les livres de la <<Collection Michel Lévy> seront tous vendus à 1 franc.

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