Paragraphe 2 : Mesures destinées à
accélérer le processus de
convergence des économies
Grand maillon de la coordination des politiques
économiques dans une UEM, cet aspect mérite une attention
particulière.
En effet, outre les mesures répréhensibles visant
à assainir les finances publiques, il urge à ce que l'on :
+ renforce la cohérence des politiques
économiques.
Cohérence des politiques économiques entre elles
et cohérence entre les politiques nationales et régionales. Pour
cette fin, il serait opportun d'apporter des assistances techniques et
l'expertise nécessaire au CNPE (Comité National de Politique
Economique) ;
+ asseoir des mécanismes appropriés pour que les
taux de
croissance réels des pays de l'UEMOA ne divergent pas
de façon importante et durable. Le cas échéant, une
croissance plus forte que la moyenne se traduirait par un
déséquilibre des échanges qui à son tour
engendrerait soit :
un relâchement de la croissance qui est
préjudiciable à la zone ;
un changement de parité (dévaluation) avec les
limites, incertitudes et effets
pervers. L'adoption d'une politique démographique et
d'innovation aux progrès techniques communs au sein de l'UEMOA serait
l'une des mécanismes à promouvoir pour cette fin.
La prise en compte de toutes ces propositions de politique
économique pourrait inhiber les contraintes structurelles et
extérieures pesantes sur ces économies, et fera émerger
ces pays de l'UEMOA lorsque la paix et la stabilité politique seraient
une réalité au sein de l'espace. De même l'application de
toutes ces mesures contribuera à, rendre effective l'existence de la 9
ème économie au sein de l'UEMOA.
CONCLUSION
GENERALE
Cette étude avait pour objectif d'analyser
l'optimalité de la zone monétaire l'UEMOA dans un contexte
d'intégration. S'appuyant sur la littérature théorique et
empirique des ZMO, nous retenons que l'UEMOA n'est pas encore une ZMO par
excellence.
En effet, outre la faiblesse du niveau du commerce intra
observé (en moyenne 11.75%), la propension régionale à
importer révèle que sur 100 unités monétaires (UM)
dépensées par l'UEMOA, seul 1,5 UM vont accroître le
pouvoir d`achat de cette zone. De même, sur le plan des échanges
financiers ; il est constaté une faible culture boursière au sein
de cette ZM. Elle se justifie par le fait que 28% du financement des
économies de l'UEMOA se fait par la finance directe toute chose
égale par ailleurs.
Ces résultats portent à croire que, outre la
crédibilité qu'accorde cette UEM aux économies, elle ne
permet pas de générer et de stimuler les couloirs
d'échanges en son sein. Ce qui est la résultante de trois
facteurs notamment : la non compétitivité des produits, la non
spécialisation sous régionale et la faible culture
boursière au sein de la zone. Ce constat atteste l'idée selon
laquelle l'UEMOA n'est pas horizontalement intégrée avec ses pays
membres mais plutôt verticalement à plus de 85% au reste du
monde.
En revanche l'analyse de la convergence des économies
indique des résultats mitigés. S'il est vrai qu'un effort est
consenti par l'UEMOA vers un rapprochement des économies, il est non
fondé sur des réformes structurelles. Ce qui n'écarte pas
un éventuel risque d'essoufflement. Des différentes estimations,
nous retenons que seul l'indicateur R3 (encours de la dette/PIB) sur 9
indicateurs a entamé un processus de convergence et la vitesse de
convergence des économies vers l'état stationnaire est de 2.4%.
Ce fait s'illustre par l'impact différencié soumis aux
économies face aux chocs asymétriques. Cette situation est
contraire aux principes d'optimalité d'une ZM.
Au regard des résultats de cette étude, les
suggestions de politique économique vont dans le sens :
+ d'une levée des contraintes qui entravent le dynamisme
et la
compétitivité du secteur privé ;
+ d'un renforcement de la spécialisation des structures
par produit
afin d'assurer une stabilité interne à cette UEM
;
+ d'une promotion de la culture boursière au sein de la
zone ;
+ d'une gestion cohérente et durable des politiques
économiques
afin d'assoir les bases d'une convergence des
économies.
Néanmoins, s'il est vrai que ces modèles de
convergence nous ont permis de se rendre contre de l'état de convergence
des économies de l'uemoa ; ils ne permettent pas de mettre en
évidence les pays qui accélèrent ou qui retardent le
processus de convergence. Ce qui prévisage une limite dans la
portée de ces indicateurs à apprécier le caractère
optimal ou non de l'UEMOA.
En revanche à cette heure des grandes mutations,
où les UEM se soucient des outils optimum pour se prémunir contre
les crises de change, le caractère optimal d'une ZM pourrait être
appréhendé essentiellement par sa finalité ; de
manière à apprécier sa capacité à soutenir
le taux de change actuel du franc CFA sur une longue période (ONDO OSSA,
2000). De ce fait, la problématique d'optimalité d'un espace
économique et monétaire peut se scruter à travers d'une
part, la solidarité qui s'y règne et d'autre part, l'instauration
des indicateurs d'alerte de vulnérabilité pouvant
déclencher les attaques spéculatives sur le marché des
changes.
En outre la situation géographique de l'UEMOA par
rapport aux autres pays de la CEDEAO ne stimule pas le processus
d'intégration de façon harmonieuse. De ce fait, l'UEMOA pourrait
accélérer ce processus d'intégration, lorsqu'elle serait
sûrement capable de s'intégrer pleinement avec les autres pays de
la CEDEAO à travers une politique prospective.
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