Anale de optimalité e la zne mnétai UEMOA dns un
contete d'tégraon
REPUBLIQUE DU BENIN
***************
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE
LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE DE PARAKOU
**************
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
Analyse de l'optimalité de la
zone monétaire UEMOA dans
un contexte d'intégration
Mémoire présenté et soutenu en vue
de l'obtention de la Maîtrise en
Sciences Economiques Option : Economie et Finance
Internationales
Par : HOUNGBEDJI Sèwanoudé
Honoré
Sous la direction du : Avec la collaboration de :
Professeur Barthélémy BIAO Gildéric
Ephiphane ADJOVI
Agrégé des Sciences Economiques
Ingénieur statisticien Economiste
Enseignant associé à la FASEG/U
P
Septembre 2007
Mémire de maitrse réaisé et outenu par
HOUNGBEDJI Swanodé Hnoré i
La Faculté n'entend donner aucune approbation ni
improbation aux opinions émises dans les
mémoires. Celles-ci doivent être
considérées comme propres à leurs auteurs.
DEDICACE
Je dédie cette oeuvre à toi HOUNGBEDJI M.
Elvira ma soeur, que ceci soit une référence à
imiter et à dépasser.
Ce mémoire n'aurait pas vu le jour sans le soutien et
le concours de plusieurs personnes dont les efforts ne sauraient estimés
à leur juste valeur. Il nous tient à coeur de leur exprimer ici
notre profonde gratitude et de leur adresser nos sincères remerciements.
Nous nommons particulièrement le Professeur BIAO
Barthélémy et Monsieur ADJOVI G.
Epiphane qui en acceptant de diriger ce mémoire, ont
marqué de leurs emprunte ce travail. Ils ne nous ont
ménagé aucun effort pour faire de ce mémoire un travail
scientifique.
Nos remerciements s'adressent aussi aux membres du
jury de soutenance pour l'honneur qu'ils nous font d'être les
examinateurs du présent mémoire. Leurs critiques, commentaires et
questions me permettront d'améliorer ce mémoire.
Nous sommes redevables aux autorités décanales
en l'occurrence Madame le Doyen AMOUSSA Rafiatou et tous
les enseignants ; sans eux, il n'y aurait eu de formation et
encore moins ce mémoire. Du fond de mon coeur, accepter chers Messieurs
et Dames nos profondes gratitudes.
Nous remercions très sincèrement Monsieur
DADE Augustin pour ses remarques pertinentes et ses conseils
constructifs durant toute la phase de rédaction de ce mémoire.
Nous remercions du fond de notre coeur Monsieur
GUEDEGBE Ghislain qui a suivi l'ensemble de ce
mémoire.
Nous remercions Monsieur BIAOU Marcellin pour
sa bienveillance à notre égard.
La joie au coeur, je remercie mes amis, tous
ceux qui de près ou de loin ont contribué à la
réalisation de ce mémoire.
Enfin, mais pas les moindres je voudrais remercier mes
parents .Trouvez à travers ce mémoire, le fruit de vos
louables efforts.
ABREVIATIONS ET SIGLES
ALENA : Accord du
Libre Echange Nord
Américain
ANC : Afflux Net de
Capitaux
ASEAN : Association des Nations
de l'Asie du Sud Est
BCEAO : Banque Centrale des
Etats de l'Afrique de
l'Ouest
BRVM : Bourse Régionale
des Valeurs Mobilières
CNUCED : Conférence des
Nations Unies sur le
Commerce et le
Développement.
CREPMF : Conseil
Régional de L'Epargne Publique et du
Marché Financier
DC/BR : Dépositaire
Central/ Banque
Règlement
FMI : Fonds Monétaire
International
IDE : Investissement Direct Etranger
IP : Investissement de
Portefeuille
M : Importation
MEG : Modèle d'Equilibre
Général
MFR : Marché
Financier Régional
OMC : Organisation Mondiale du
Commerce
PER : Programme Economique Régional.
PIB : Produit Intérieur
Brut
RDM : Reste du
Monde
TC : Taux de Change
TCN : Taux de Change
Nominal
TEC : Tarif Extérieur
Commun
TOFE : Tableau des
Opérations Financières de
l'Etat
UE : Union Européenne
UEM : Union Economique et
Monétaire
UEMOA : Union Economique et
Monétaire Ouest
Africaine
WDI :World
Development Investment
X : Exportation
ZM : Zone
Monétaire
ZMO : Zone Monétaire
Optimale
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
Tableaux
Tableau 1 Taux de croissance des X et M intra
UEMOA 22
Tableau 2 : taux de couverture du Commerce intra
UEMOA 23
Tableau 3 : Balance commerciale intra UEMOA
...24
Tableau 4 : Balance commerciale par pays 25
Tableau 5: Coefficient d'intégration dans
l'UEMOA 25
Tableau 6 : Propensions bilatérales et
Régionale à importer 27
Tableau 7 : Structure par produit des échanges
intra UEMOA 28
Tableau 8 : Taux d'ouverture des économies de
l'UEMOA 39
Tableau 9 : Afflux nets de capitaux dans l'UEMOA
32
Tableau 10 : Les ANC par pays : ANNEXE
Tableau 11 : Financement bancaire et boursier au sein de
l'UEMOA 34
Tableau 12 : La capitalisation boursière dans
l'UEMOA 35
Tableau 13 : Les indices BVRM10 et BVRM composites du MFR
..35
Tableau 14 : Ecarts-types des indicateurs de convergence
39
Graphiques
Graphique 1 : Evolution des X et M intra UEMOA 23
Graphique 2 : Evolution du taux de couverture 24
Graphique 3 : Evolution des coefficients
d'intégration 26
Graphique4 : Evolution du taux d'ouverture des
économies par pays 30
Graphique 5 : Evolution du taux de croissance des afflux
nets des capitaux 33
Graphique 6 : Evolution simultanée des indices
boursiers 36
Graphique 7 : Evolution de R1 et R2 41
Graphique 8 : Evolution de R3 et R4 41
Graphique 9 : Evolution de R5, R6, R7, R8, 42
Graphique10 : Evolution des Yit 43
SOMMAIRE
Introduction Générale 1
Chapitre I : Cadre théorique et méthodologique de
l'étude 4
Section 1 : Contexte, problématique et revue de
littérature 5
Section 2 : Objectifs, hypothèses et
méthodologie 14
Chapitre II : Approche de l'optimalité de la zone UEMOA
à travers les échanges intra- UEMOA 21
Section 1 : Analyse des échanges commerciaux intra
UEMOA 22
Section 2 : Analyse de l'intégration financière
dans l'UEMOA .30
Chapitre III : Approche de l'optimalité de la zone UEMOA
à travers la convergence des économies de l'UEMOA 37
Section 1 : La convergence des indicateurs
macroéconomiques . 38
Section 2 : Suggestions de politique économique .
45
Conclusion générale 49
INTRODUCTION
GENERALE
L'euphorie inhérente à l'intégration
économique a suscité l'émergence des pôles
économiques à travers le monde. Avec l'extension de
l'économie du marché et les négociations commerciales qui
s'opèrent par le biais de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC),
l'intégration économique devient un impératif aux nations.
Les vertus tant prônées d'une telle intégration, semblent
plus que jamais évidentes : allocation optimale des ressources,
accroissement des investissements, de l'épargne intérieure et une
intermédiation financière qui renforcent l'accroissement des
échanges internationaux. Ces vertus sont censées permettre aux
économies de l'espace, de tirer profit des opportunités offertes
par la nouvelle donne de l'économie internationale qu'est la
mondialisation. Elle se justifie par le fait que la coordination des politiques
économiques à l'échelle sous-régionale pallierait
la vulnérabilité extérieure dont sont victimes ces
économies, stimulerait les possibilités de croissance interne,
agrandirait leur poids dans les négociations internationales et
conduirait à une extension des marchés nationaux via
l'économie d'échelle.
Bien que convaincu du créneau porteur qu'est
l'intégration, ces blocs économiques ont cependant connu des
situations mitigées dans leur marche vers une Union Economique et
Monétaire (UEM) viabilisée.
L'UEMOA, à l'instar des autres ensembles
régionaux, a du mal à faire de l'intégration
économique, un instrument utile pour faire face aux enjeux et
défis de la mondialisation afin d'asseoir les bases d'une croissance
économique durable aux pays membres.
Les réformes ainsi engagées par cet espace
à travers l'adoption d'une politique commerciale commune et la
création de son Marché Financier Régional (MFR) devraient
accroître les échanges en son sein. De même, la gestion des
politiques économiques qui s'opère par l'instauration du respect
des critères de convergence, gage d'une bonne gestion des finances
publiques, devrait permettre de diminuer au maximum les différences
entre certaines variables macroéconomiques. Elle renforcerait les
performances économiques en termes de croissance et de surcroît,
accélérerait l'intégration économique de cette
zone.
Eu égard à ces facteurs (accroissement des
échanges intra et coordination des politiques économiques), leur
effectivité en termes de réalisation d'objectif devrait permettre
de voir en l'UEMOA, une zone monétaire optimale (ZMO).
L'étude des préoccupations relatives à la
convergence des économies et de l'intensification des échanges au
sein d'une UEM donnée, permet d'introduire dans l'analyse, la
théorie des zones monétaires optimales. C'est dans cette logique
que nous décidé de porter notre réflexion sur le
thème « Analyse de l'optimalité de
la
zone monétaire UEMOA dans un contexte
d'intégration ». En d'autres termes, l'UEMOA
est-elle une ZMO ? C'est à ce niveau que réside la
problématique de cette recherche.
A la lumière de la revue de littérature en la
matière, pour y parvenir nous avons calculé et analysé
dans un premier temps les indicateurs des échanges commerciaux intra
UEMOA, dans un second temps ceux liés aux échanges financiers via
l'intégration financière. Enfin, nous avons utilisé le
test de la a convergence et le modèle de
ß-convergence d'inspiration néoclassique qui se
complètent.
En effet le test statistique de a-
convergence vise à mesurer le degré de rapprochement
dans le temps entre plusieurs économies au regard d'un ou plusieurs
indicateurs macroéconomiques. Une tendance à la diminution de
l'écart type de ces indicateurs indiquerait la présomption de la
présence d'un mécanisme de convergence au sein des
économies. Tandisque le modèle de ß-convergence vise d'une
part à indiquer la nature de convergence dont il est question et
d'autres part permet de calculer le taux de convergence des économies
vers l'état d'équilibre. Ces analyses vont permettre de juger de
l'optimalité de l'aire monétaire UEMOA.
De ce fait, un plan tripartite structuré en des
chapitres composés chacun de sections est adopté. Il s'agit
d'aborder dans un premier chapitre le cadre théorique et
méthodologique ; ensuite le second chapitre portera sur l'approche de
l'optimalité de la zone UEMOA à travers les échanges intra
UEMOA et enfin le dernier chapitre étudiera l'approche de
l'optimalité de la zone UEMOA à travers la convergence des
économies de l'UEMOA.
CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
DE L'ETUDE
PREMIER CHAPITRE
Ce chapitre vise à présenter le cadre
théorique et méthodologique auquel s'identifie la question de
recherche. Il a pour préoccupation majeure de nous
présenté d'une part le contexte, la problématique et la
revue de littérature (section 1) et d'autre part les objectifs, les
hypothèses et la méthodologie de recherche (section2).
Section 1 : Contexte, problématique et revue
de littérature. Paragraphe1 : Contexte et
problématique
A) Contexte et justification
Le bouleversement économique actuel engendré
dans le monde par la globalisation financière, marginalise les pays en
développement en l'occurrence les pays d'Afrique subsaharienne dans les
relations économiques internationales. Dès lors, la formation des
pôles économiques dans le monde à travers
l'intégration économique complète, a fait nourrir aux pays
africains et en particulier aux pays de l'Afrique occidentale unis par une
histoire commune (colonisation), l'envie de se mettre en coopération.
De ce fait, ayant hérité d'une union
monétaire (UMOA est créée en 1962) au lendemain des
indépendances, certains pays tels que : le Bénin, le Burkina
Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal, le
Togo, décidèrent le 10 janvier 1994 de l'unification de leurs
économies (UEMOA).Par la suite la Guinée Bissau adhère
à cette union le 02 mai 1997.
L'objectif assigné à cet espace économique
ainsi créée est de favoriser la croissance économique et
le développement à travers les axes cibles suivants :
· le renforcement de la compétitivité
économique dans le cadre d'un marché ouvert et communautaire ;
· la convergence des politiques et des indicateurs de
politiques macroéconomiques ;
· la création d'un marché commun ;
· la coordination des politiques sectorielles ;
· l'harmonisation des politiques
budgétaires1 .
L'intégration des économies de ces huit pays
disposant d'une population estimée à 82 millions d'habitants
s'avère indispensable. La réalisation de cet objectif passe par
l'usage d'une monnaie unique et une unification complète de leurs
1 Voir traité de l'UEMOA, article 4
économies. Cet objectif ne peut être atteint si
l'UEMOA en son sein ne constitue pas une ZMO. C'est pour répondre
à cette préoccupation que nous nous proposons de
réfléchir sur le thème : «
Analyse de l'optimalité de la zone monétaire UEMOA dans un
contexte d'intégration ».
B) Problématique
Sous l'effet des impératifs qu'exigent la
mondialisation, et ses retombées néfastes sur « les petites
nations », les pays de la zone UEMOA se sont engagés sur la voie de
la création d'un espace économique viable où tous les pays
membres amorceront les bases d'un sentier de croissance économique
durable et soutenable. Le socle de la réalisation de cet objectif qu'est
le développement équitable et durable des pays membres passe par
l'émergence d'un certain nombre de conditions. Il s'agit de l'existence
des critères propres et propices à une ZMO, afin que l'UEMOA soit
un véritable moteur d'intégration et de développement
durable ; avec pour valeur essentielle l'efficience axée sur la
rigidité d'un taux de change (TC) commun.
L'absence de ces critères fera biaiser l'atteinte de
l'objectif d'un développement endogène dans l'ère de la
globalisation des économies. De même les structures
économiques et financières hétérogènes
souvent à l'origine des rigidités dans la conduite du processus
d'intégration, pourraient créer des différences non
désirées sur les économies des pays membres.
Face à la situation mitigée de l'UEMOA dans sa
marche vers une intégration économique, il urge d'élucider
cette préoccupation à savoir : l'UEMOA est- elle une ZMO ?
C'est à ce niveau que réside la problématique de cette
recherche. A la lumière des soubassements théoriques et des
travaux empiriques cette question de l'étude sera
appréhendée à travers les questions spécifiques que
voici :
· Quel est le niveau des échanges intra UEMOA ?
· Quel est l'état de convergence des
économies de l'UEMOA ?
Le cadre théorique nous permettant d'appréhender
cette question de recherche est la théorie des Zones Monétaires
Optimales.
Paragraphe 2 : Revue Critique de la
littérature
L'architecture de l'économie mondiale contemporaine,
notamment avec l'éclosion des regroupements régionaux, a fait
renaître le débat sur les ZMO. Cette
théorie des ZMO, s'inscrit dans le cadre de la
macroéconomie keynésienne des années 1960. Elle est
née du débat en cours sur les avantages et coûts
liés à un régime de change (change fixe et flexible).
En effet, à la suite d'une relative stabilité
du Système Monétaire International, le débat sur la
supériorité d'un régime de change s'instaure. Selon les
tenants du change flottant, si les prix et salaires sont flexibles, une
variation du taux de change est peu coûteuse pour corriger les
déséquilibres extérieurs et permettre une
flexibilité de la politique économique pour tous les pays.
C'est dans ce contexte que le Professeur R. MUNDELL (1961)
expose la théorie sur les conditions d'optimalité d'une zone
monétaire (ZM).
A) Le coeur de la théorie
La problématique était de savoir, à
partir de quel moment deux pays, ont intérêt à se lier
entre eux par un système de change fixe.
Sous les hypothèses de flexibilité des prix et
salaires, une mobilité de travail entre pays et une immobilité
des capitaux, ces facteurs rendent moins nécessaires les modifications
du taux de change pour restaurer la compétitivité internationale
et l'équilibre extérieur. Ainsi donc, le passage des travailleurs
d'une région A à chômage élevé vers une
région B à faible chômage tend à uniformiser les
salaires et les coûts.
Le Professeur R. MUNDELL définit donc une ZMO comme
étant un espace monétaire à l'intérieur duquel, les
régions qui le composent n'ont pas besoin du taux de change (TC) commun,
comme instrument d'ajustement pouvant être utilisé pour les
résorptions des déséquilibres consécutifs à
des chocs asymétriques internes et externes qui frapperont les Etats
membres de la zone. L'adoption d'un taux de change fixe de façon
irréversible et d'une monnaie unique entre les pays est la condition
sine qua non d'appartenance à une union monétaire (UM). Lorsque
les pays d'une UM renoncent à utiliser le TC comme instrument de
politique économique, d'autres critères permettent de juger de
l'optimalité d'une ZM. Ces derniers découlent des
mécanismes d'ajustement susceptibles de surplanter le TC. Au nombre de
ces critères on a :
? Le degré de mobilité du
travail
Proposé par R. MUNDELL (1961), la mobilité du
facteur travail, pourrait se substituer à la flexibilité du taux
de change nominal (TCN).
En effet, l'ajustement des déséquilibres se
réalise par un transfert de ressources humaines d'une région
A en récession vers une région
B en expansion. Ce qui permet, dans un système
de change fixe, la résorption du chômage et le déficit
commercial en A. Par contre, il est observé
une hausse des salaires dans la région B sans faire
recours à l'usage du TC.
? Degré d'ouverture
En complétant cette analyse de MUNDELL, McKINNON
(1963) ajoute que c'est le degré d'ouverture de l'économie,
mesuré par le rapport des biens échangeables et les biens non
échangeables qui doit motiver l'appartenance d'une économie
à une UM.
En effet, plus l'économie est ouverte, plus les prix
nationaux sont soumis aux effets de variation du TC. Ces effets peuvent
provoquer des modifications des coûts notamment celui de la main
d'oeuvre. Une parité fixe est donc préférable pour les
économies ouvertes du fait que les variations du TCN auraient sans doute
des effets sensibles sur leur compétitivité réelle. Par
conséquent, les économies ouvertes ont intérêt
à constituer une ZM afin d'éliminer les risques de changes qui
sont sources de fortes instabilités financières et
économiques.
? Degré de diversification des productions
KENEN (1969) montre que la mobilité du travail n'est
pas un critère satisfaisant de la ZMO car elle est rarement parfaite.
Mais si la structure de production est diversifiée, un choc
négatif sur la demande d'un type de bien ou d'un secteur
d'activité, aura un effet moindre. Ceci résulte d'une faible
fraction d'emploi détenue par chaque type de bien ou de secteur dans
l'économie.
De même, les chocs ne peuvent atteindre
simultanément tous les secteurs de l'économie. Si le TC est
utilisé comme instrument de stabilisation, les variations seraient plus
importantes dans une économie non diversifiée. Dans une
économie diversifiée les chocs extérieurs se compensent
plus facilement et l'instrument du TC sera moins utilisé. On dit que ces
économies sont mieux armées que les autres pour
participer à une UM. Ces trois critères
d'optimalité d'une ZM, constituent la phase pionnière de la
théorie traditionnelle des ZMO [MONGELLI ,2002].
Néanmoins, d'autres critères tels que :
l'intégration financière et la similarité des taux
d'inflation viendront renforcer cette théorie traditionnelle des ZMO.
En effet, pour INGRAM et JOHNSON (1969), l'intégration
financière rend moins nécessaire les modifications des
coûts relatifs entre pays via l'ajustement du TC. La
libéralisation financière permet de corriger les
déséquilibres de la balance de paiement sans pression sur le TC
et les taux d'intérêt. Cette approche se fonde sur le fait que les
capitaux sont plus mobiles que la main d'oeuvre pour financer les
déséquilibres intra régions. Ainsi, si la fluidité
des capitaux entre pays excédentaires et les pays déficitaires
est assurée dans le même espace, cette ZM est optimale. Ici
l'optimalité d'une UM est appréciée lorsqu'elle est
totalement intégrée du point de vue financier.
GIOVANNI et MAGNIFICO (1973) soutiennent la similarité
dans les taux d'inflation entre les pays comme une condition
d'optimalité d'une ZMO.
En effet, cette similarité rend moins
nécessaires les modifications des TC (réévaluation ou
dévaluation) vis-à-vis des autres monnaies pour restaurer la
compétitivité internationale.
Il ressort de ces analyses que ces critères ont pour
avantage l'élimination du risque de change et pour inconvénient
la perte de la souveraineté monétaire. Cette théorie
traditionnelle des ZMO surestime le rôle du TC dans l'ajustement des
chocs. Ces auteurs de la phase pionnière ont posé la question de
l'arbitrage entre le TC fixe et flexible pour un espace économique. Ils
concluent qu'une UM ne serait concevable de manière optimale que pour
les régions affectées par des chocs symétriques et qui
disposent face à des chocs asymétriques, des mécanismes
d'ajustement automatique.
Force est de constater que cette théorie traditionnelle
des ZMO, n'offre pas un cadre global pour juger de l'ensemble des coûts
et bénéfices de l'UM. Elle se concentre sur les coûts
macroéconomiques qu'engendre l'abandon de l'instrument du TC. De
même, elle ne permet pas de déterminer un seuil à partir
duquel l'UM est bénéfique pour un pays. Ces
éléments d'insuffisance sont à l'origine du prolongement
empirique de cette théorie des ZMO.
B) Prolongement empirique
Ce prolongement empirique repositionne la
problématique autour des enjeux de l'UEM.
Dans cette nouvelle approche, il ne s'agit plus de déterminer
les critères d'optimalité d'une ZMO, mais d'identifier les
coûts et bénéfices liés à l'UEM.
L'enjeu d'une UM s'analyse autour de deux aspects :
· une UM est - elle optimale ?
· un pays a-t-il ou non intérêt à
intégrer une ZM existante ?
Ces enjeux posent le problème de la stabilité
(interne et externe) des structures. Plusieurs courants d'idées aussi
complémentaires vont enrichir la littérature économique en
la matière.
'7 P.KRUGMAN, et M. OBSTFELD (2000)
Pour ces auteurs, l'analyse coût -
bénéfice pour un pays de rejoindre une ZM à TC fixe
dépend de la mesure dans laquelle son économie est bien
intégrée à celle de ses partenaires potentiels. Il en
résulte que le seuil critique d'intégration d'un pays est en
corrélation négative avec la perte de stabilité
économique résultant d'une perturbation sur le marché des
prix. De même, ce degré d'intégration est en
corrélation positive avec le gain d'efficience monétaire. De ce
fait, un pays intégrera une ZM lorsque son gain d'efficience est
supérieur à sa perte de stabilité économique.
L'adhésion n'est avantageuse qu'au-delà d'un seuil critique
d'intégration. Ils définissent enfin une ZMO comme un groupe de
régions dont les économies sont étroitement liées
par les échanges de biens et pour la mobilité des facteurs de
production.
'7 BAYOUMI (1994)
Il propose l'analyse de la ZMO dans un Modèle d'Equilibre
Général (MEG) dans lequel les prix et les salaires sont
rigides.
En effet, dans son modèle à plusieurs
régions il aboutit aux résultats suivants : d'une part l'UM
accroît le bien-être intérieur de la zone tandis qu'elle le
réduit à l'extérieur et d'autre part l'adhésion
accroît les bénéfices des adhérents
précédents. De même, le gain net de l'UM
dépend de plusieurs facteurs tels que : la taille économique de
l'espace, la corrélation des chocs, la mobilité du travail, le
niveau des coûts de transaction et des relations entre les niveaux de
demande des biens dans les différentes régions.
'7 RICCI (1997)
Présenté sous le MEG avec les mêmes
hypothèses que BAYOUMI, ce modèle vise à déterminer
si l'Union Européenne est une ZMO. Pour ce faire, il s'intéresse
à mesurer le degré du commerce intra Union Européenne,
l'asymétrie des chocs et étudie les facteurs d'ajustement pouvant
remplacer l'instrument du TC.
La résolution de son modèle nous renseigne que
lorsqu'il y a une croissance des économies, en accroissant l'ampleur des
chocs réels, ceci réduit le bien être net de l'UM.
Malgré la pertinence de ses conclusions, son modèle n'a pas pu
lever l'équivoque.
~ HELPMAN (1982)
Le MEG, avec marché financier imparfait qu'il a
développé montre qu'il est difficile de s'assurer contre les
chocs affectant le revenu du travail. Dans ce contexte, les fluctuations
monétaires résultant des chocs réels, engendrent des
variations du TC. Ces variations ne sont bénéfiques que si elles
créent des opportunités d'assurance dans les échanges
d'actifs nominaux.
~ NEUMEVER (1998)
Dans la même vision que HELPMAN, il étend
l'analyse aux chocs politiques. Il montre que les chocs politiques
(décisions politiques) diminuent l'efficacité des marchés
financiers. Il conclut que l'adhésion à une ZM améliore le
bien-être si les gains issus de l'élimination du risque de change
excèdent le coût des divers instruments financiers dans
l'économie.
~ EICHENGREEN (1997)
Il détermine un indice de l'optimalité d'une
ZM. Cet indice est la pondération des indicateurs suivants :
asymétrie des chocs, importance du commerce bilatéral, taille
économique des pays. Il aboutit à un résultat selon lequel
le coût de l'UM est faible si le degré de symétrie des
chocs est grand. Cette approche est fondée sur le fait que les
mouvements de production reflètent à la fois l'influence des
chocs et les réponses de politique économique. Par la
méthode «auto regressive vector» et la
procédure de décomposition appliquées à cet effet,
il est permis d'identifier les chocs d'offre, de demande et de les
différencier des réponses aux chocs.
Néanmoins, cette méthode est remise en cause
car elle ne permet pas d'identifier l'origine des chocs. De même le
problème posé par l'abandon de l'instrument du TC ne tient pas
seulement à l'asymétrie des chocs mais aux réactions des
économies face à un choc commun.
L'analyse des théories de la ZMO issue des
prolongements empiriques nous laisse à notre soif. Ces approches ne sont
pas réellement novatrices puisque les arguments mis en avant sont
très similaires. La détermination des coûts et
bénéfices liés à l'UM est difficilement
quantifiable pour juger de l'optimalité d'une ZM. Cette situation
amène à un réexamen de la théorie.
C) Réexamen de la
théorie
Les critiques sur les hypothèses et conclusions ont
engendré une reformulation de la théorie des ZMO. Le cadre
théorique est remis en cause en raison de son manque d'unification et de
son caractère restrictif.
En effet, la littérature économique
révèle que cette théorie (Théorie traditionnelle et
les prolongements empiriques) est régie dans :
~ un cadre non unifié.
On y détecte une contradiction interne. A titre
illustratif, une petite économie ouverte se doit d'adopter un change
fixe (selon le critère d'ouverture de KENEN, 1969).
Cependant, une petite économie a toutes les chances d'être peu
diversifiée et devrait opter pour un change flottant (KENEN, 2003b).
Ceci révèle un manque de cohérence dans le cadre
analytique. Cette contradiction dans les conclusions est due aux
différences dans les hypothèses et sur la source des
déséquilibres (TAVLAS ,1994).
De même, si la mobilité du travail peut
favoriser la concentration de la production, ce critère de
mobilité du travail peut donc s'opposer aux critères de
diversification des structures productives (GROS, 2003).
~ un cadre restrictif
La théorie traditionnelle des ZMO se concentre sur
deux pays et omet les chocs extérieurs (variation du TC). Il est
probable que, la politique monétaire menée par les principaux
pays partenaires non membres influence le bien-être de la ZM. Les
études empiriques ont montré que l'instrument du TC comme
mécanisme d'ajustement est moins efficace. Il permet un ajustement face
aux chocs sous certaines conditions. En effet, une variation du TCN ne permet
l'ajustement que si dans le premier pays, le même niveau de
dépréciation est requis vis-à-vis du RDM. Dans le second
pays, aucune modification du TCR n'est viable (Mélitz,
1995).
~ l'endogénéité des
critères
L'analyse des critères de la ZMO est basée sur
des hypothèses statiques. Les critères peuvent évoluer
dans le temps et sont affectés par le processus même
d'intégration économique. L'intensité du commerce et le
niveau de corrélation des cycles entre pays constituent deux
critères des ZMO. La formation de l'UEM pourrait influencer le niveau de
ces deux critères à l'intérieur d'une ZM. Les
études empiriques sur l'Union Européenne révèlent
que l'intégration économique et monétaire a pour effets de
renforcer les échanges et rend les chocs plus
symétriques2.
Cette réalité amène les
économistes notamment P.KRUGMAN à parler
d'endogénéité des critères d'une ZMO. Il en
découle que, même si un ensemble de pays ne remplit pas les
critères d'une ZMO ex ante, il est possible qu'il les remplisse ex
post.
~ alternative de l'UEM
Le TC est un instrument efficace de stabilisation en raison
de l'hypothèse keynésienne qui régit la théorie des
ZMO. Lorsque ces hypothèses ne sont plus vérifiées le TC
:
o n'est plus toujours efficace. Il est efficace lorsque la
variation du
TCN se répercute sur la compétitivité et
n'est pas compensé par les variations du prix ;
o peut générer des chocs sur le marché des
titres, compte tenu des
anticipations des agents économiques. Ces
anticipations se font de façon mimétique et créent des
bulles spéculatives, sources des crashs boursiers (BUITTER,
2000) ;
o peut être un instrument dangereux de crise.
En effet, dans la théorie traditionnelle des ZMO, il y
a absence de mobilité des capitaux. Or dans un contexte d'extrême
mobilité des capitaux, un pays ne peut donc pas avoir à la fois
un TC stable et une politique monétaire indépendante. [Triangle
d'impossibilité de MUNDELL]. Cette contrainte pèse sur les
économies et se traduit par les crises de change [crise du
Système Monétaire Européenne, Mexicaine, Asiatique]. Ainsi
donc, l'adoption d'un change flottant constitue la nouvelle alternative.
2 Rapport du commission Européenne 1990
Il ressort de l'analyse de ces insuffisances que la
théorie traditionnelle des ZMO focalise son attention sur les
coûts et donne peu de chance aux bénéfices découlant
d'une UEM. De ce fait, elle ne peut être considérée comme
un cadre complet d'analyse d'une UEM. On y décèle la non
référence aux relations entre pays membres et les tiers
(RICCI, 1997). La prise en compte des interdépendances
entre les pays membres conduit à l'analyse de la stabilité de
l'UM par une coordination internationale des politiques économiques.
Cette coordination prend en compte les problèmes d'externalités
(en les internalisant). Elle aboutit en général à un
bien-être supérieur pour l'ensemble des pays. Cette nouvelle donne
paraît aux yeux des économistes l'outil d'analyse de
l'optimalité d'une ZM.
BOURGUINAT et KINDLEBERGER (1999) ; s'inscrivant dans cette
logique montrent que les pays qui ont des relations commerciales intenses et
qui acceptent un même compromis en matière de politique
économique; remplissent les conditions d'optimalité d'une ZM. En
d'autre terme, l'intensification des échanges au sein d'une UEM
donnée est une condition nécessaire mais non encore suffisante
pour la formation d'une ZMO. A l'épreuve des faits et en s'inspirant de
l'expérience de l'UE la plus plausible, la convergence des
économies parait ainsi une condition suffisante afin de rendre optimum
un espace économique et monétaire. Sur ce, ce paradigme pourrait
être un outil d'analyse de l'optimalité d'une ZM dans un contexte
d'intégration. Ainsi donc, l'analyse de l'optimalité de la zone
monétaire l'UEMOA se fera sous deux approches :
> l'approche d'échange intra zone ;
> l'approche convergence des économies.
Section 2 : Objectifs, hypothèses et
méthodologie Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses
A) Objectifs de la recherche
L'objectif principal de la présente étude est
d'analyser à la lumière de la
théorie de la ZMO si l'UEMOA en est une. Il s'agira plus
spécifiquement :
· d'évaluer les échanges au sein de
l'UEMOA .Ceci à travers les aspects relatifs :
*à l'évaluation et à l'analyse du commerce
intra UEMOA ;
* à l'évaluation et à l'analyse de
l'intégration financière ;
· d'analyser la convergence des économies au sein
de l'UEMOA.
B) Hypothèses de recherche
Pour atteindre les objectifs, nous émettons un certain
nombre d'hypothèses à savoir :
H1 : les échanges intra UEMOA sont
très faibles ;
H2 : les économies au sein de l'UEMOA ne
convergent pas.
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