Anale de optimalité e la zne mnétai UEMOA dns un
contete d'tégraon
REPUBLIQUE DU BENIN
***************
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE
LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE DE PARAKOU
**************
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
Analyse de l'optimalité de la
zone monétaire UEMOA dans
un contexte d'intégration
Mémoire présenté et soutenu en vue
de l'obtention de la Maîtrise en
Sciences Economiques Option : Economie et Finance
Internationales
Par : HOUNGBEDJI Sèwanoudé
Honoré
Sous la direction du : Avec la collaboration de :
Professeur Barthélémy BIAO Gildéric
Ephiphane ADJOVI
Agrégé des Sciences Economiques
Ingénieur statisticien Economiste
Enseignant associé à la FASEG/U
P
Septembre 2007
Mémire de maitrse réaisé et outenu par
HOUNGBEDJI Swanodé Hnoré i
La Faculté n'entend donner aucune approbation ni
improbation aux opinions émises dans les
mémoires. Celles-ci doivent être
considérées comme propres à leurs auteurs.
DEDICACE
Je dédie cette oeuvre à toi HOUNGBEDJI M.
Elvira ma soeur, que ceci soit une référence à
imiter et à dépasser.
Ce mémoire n'aurait pas vu le jour sans le soutien et
le concours de plusieurs personnes dont les efforts ne sauraient estimés
à leur juste valeur. Il nous tient à coeur de leur exprimer ici
notre profonde gratitude et de leur adresser nos sincères remerciements.
Nous nommons particulièrement le Professeur BIAO
Barthélémy et Monsieur ADJOVI G.
Epiphane qui en acceptant de diriger ce mémoire, ont
marqué de leurs emprunte ce travail. Ils ne nous ont
ménagé aucun effort pour faire de ce mémoire un travail
scientifique.
Nos remerciements s'adressent aussi aux membres du
jury de soutenance pour l'honneur qu'ils nous font d'être les
examinateurs du présent mémoire. Leurs critiques, commentaires et
questions me permettront d'améliorer ce mémoire.
Nous sommes redevables aux autorités décanales
en l'occurrence Madame le Doyen AMOUSSA Rafiatou et tous
les enseignants ; sans eux, il n'y aurait eu de formation et
encore moins ce mémoire. Du fond de mon coeur, accepter chers Messieurs
et Dames nos profondes gratitudes.
Nous remercions très sincèrement Monsieur
DADE Augustin pour ses remarques pertinentes et ses conseils
constructifs durant toute la phase de rédaction de ce mémoire.
Nous remercions du fond de notre coeur Monsieur
GUEDEGBE Ghislain qui a suivi l'ensemble de ce
mémoire.
Nous remercions Monsieur BIAOU Marcellin pour
sa bienveillance à notre égard.
La joie au coeur, je remercie mes amis, tous
ceux qui de près ou de loin ont contribué à la
réalisation de ce mémoire.
Enfin, mais pas les moindres je voudrais remercier mes
parents .Trouvez à travers ce mémoire, le fruit de vos
louables efforts.
ABREVIATIONS ET SIGLES
ALENA : Accord du
Libre Echange Nord
Américain
ANC : Afflux Net de
Capitaux
ASEAN : Association des Nations
de l'Asie du Sud Est
BCEAO : Banque Centrale des
Etats de l'Afrique de
l'Ouest
BRVM : Bourse Régionale
des Valeurs Mobilières
CNUCED : Conférence des
Nations Unies sur le
Commerce et le
Développement.
CREPMF : Conseil
Régional de L'Epargne Publique et du
Marché Financier
DC/BR : Dépositaire
Central/ Banque
Règlement
FMI : Fonds Monétaire
International
IDE : Investissement Direct Etranger
IP : Investissement de
Portefeuille
M : Importation
MEG : Modèle d'Equilibre
Général
MFR : Marché
Financier Régional
OMC : Organisation Mondiale du
Commerce
PER : Programme Economique Régional.
PIB : Produit Intérieur
Brut
RDM : Reste du
Monde
TC : Taux de Change
TCN : Taux de Change
Nominal
TEC : Tarif Extérieur
Commun
TOFE : Tableau des
Opérations Financières de
l'Etat
UE : Union Européenne
UEM : Union Economique et
Monétaire
UEMOA : Union Economique et
Monétaire Ouest
Africaine
WDI :World
Development Investment
X : Exportation
ZM : Zone
Monétaire
ZMO : Zone Monétaire
Optimale
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
Tableaux
Tableau 1 Taux de croissance des X et M intra
UEMOA 22
Tableau 2 : taux de couverture du Commerce intra
UEMOA 23
Tableau 3 : Balance commerciale intra UEMOA
...24
Tableau 4 : Balance commerciale par pays 25
Tableau 5: Coefficient d'intégration dans
l'UEMOA 25
Tableau 6 : Propensions bilatérales et
Régionale à importer 27
Tableau 7 : Structure par produit des échanges
intra UEMOA 28
Tableau 8 : Taux d'ouverture des économies de
l'UEMOA 39
Tableau 9 : Afflux nets de capitaux dans l'UEMOA
32
Tableau 10 : Les ANC par pays : ANNEXE
Tableau 11 : Financement bancaire et boursier au sein de
l'UEMOA 34
Tableau 12 : La capitalisation boursière dans
l'UEMOA 35
Tableau 13 : Les indices BVRM10 et BVRM composites du MFR
..35
Tableau 14 : Ecarts-types des indicateurs de convergence
39
Graphiques
Graphique 1 : Evolution des X et M intra UEMOA 23
Graphique 2 : Evolution du taux de couverture 24
Graphique 3 : Evolution des coefficients
d'intégration 26
Graphique4 : Evolution du taux d'ouverture des
économies par pays 30
Graphique 5 : Evolution du taux de croissance des afflux
nets des capitaux 33
Graphique 6 : Evolution simultanée des indices
boursiers 36
Graphique 7 : Evolution de R1 et R2 41
Graphique 8 : Evolution de R3 et R4 41
Graphique 9 : Evolution de R5, R6, R7, R8, 42
Graphique10 : Evolution des Yit 43
SOMMAIRE
Introduction Générale 1
Chapitre I : Cadre théorique et méthodologique de
l'étude 4
Section 1 : Contexte, problématique et revue de
littérature 5
Section 2 : Objectifs, hypothèses et
méthodologie 14
Chapitre II : Approche de l'optimalité de la zone UEMOA
à travers les échanges intra- UEMOA 21
Section 1 : Analyse des échanges commerciaux intra
UEMOA 22
Section 2 : Analyse de l'intégration financière
dans l'UEMOA .30
Chapitre III : Approche de l'optimalité de la zone UEMOA
à travers la convergence des économies de l'UEMOA 37
Section 1 : La convergence des indicateurs
macroéconomiques . 38
Section 2 : Suggestions de politique économique .
45
Conclusion générale 49
INTRODUCTION
GENERALE
L'euphorie inhérente à l'intégration
économique a suscité l'émergence des pôles
économiques à travers le monde. Avec l'extension de
l'économie du marché et les négociations commerciales qui
s'opèrent par le biais de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC),
l'intégration économique devient un impératif aux nations.
Les vertus tant prônées d'une telle intégration, semblent
plus que jamais évidentes : allocation optimale des ressources,
accroissement des investissements, de l'épargne intérieure et une
intermédiation financière qui renforcent l'accroissement des
échanges internationaux. Ces vertus sont censées permettre aux
économies de l'espace, de tirer profit des opportunités offertes
par la nouvelle donne de l'économie internationale qu'est la
mondialisation. Elle se justifie par le fait que la coordination des politiques
économiques à l'échelle sous-régionale pallierait
la vulnérabilité extérieure dont sont victimes ces
économies, stimulerait les possibilités de croissance interne,
agrandirait leur poids dans les négociations internationales et
conduirait à une extension des marchés nationaux via
l'économie d'échelle.
Bien que convaincu du créneau porteur qu'est
l'intégration, ces blocs économiques ont cependant connu des
situations mitigées dans leur marche vers une Union Economique et
Monétaire (UEM) viabilisée.
L'UEMOA, à l'instar des autres ensembles
régionaux, a du mal à faire de l'intégration
économique, un instrument utile pour faire face aux enjeux et
défis de la mondialisation afin d'asseoir les bases d'une croissance
économique durable aux pays membres.
Les réformes ainsi engagées par cet espace
à travers l'adoption d'une politique commerciale commune et la
création de son Marché Financier Régional (MFR) devraient
accroître les échanges en son sein. De même, la gestion des
politiques économiques qui s'opère par l'instauration du respect
des critères de convergence, gage d'une bonne gestion des finances
publiques, devrait permettre de diminuer au maximum les différences
entre certaines variables macroéconomiques. Elle renforcerait les
performances économiques en termes de croissance et de surcroît,
accélérerait l'intégration économique de cette
zone.
Eu égard à ces facteurs (accroissement des
échanges intra et coordination des politiques économiques), leur
effectivité en termes de réalisation d'objectif devrait permettre
de voir en l'UEMOA, une zone monétaire optimale (ZMO).
L'étude des préoccupations relatives à la
convergence des économies et de l'intensification des échanges au
sein d'une UEM donnée, permet d'introduire dans l'analyse, la
théorie des zones monétaires optimales. C'est dans cette logique
que nous décidé de porter notre réflexion sur le
thème « Analyse de l'optimalité de
la
zone monétaire UEMOA dans un contexte
d'intégration ». En d'autres termes, l'UEMOA
est-elle une ZMO ? C'est à ce niveau que réside la
problématique de cette recherche.
A la lumière de la revue de littérature en la
matière, pour y parvenir nous avons calculé et analysé
dans un premier temps les indicateurs des échanges commerciaux intra
UEMOA, dans un second temps ceux liés aux échanges financiers via
l'intégration financière. Enfin, nous avons utilisé le
test de la a convergence et le modèle de
ß-convergence d'inspiration néoclassique qui se
complètent.
En effet le test statistique de a-
convergence vise à mesurer le degré de rapprochement
dans le temps entre plusieurs économies au regard d'un ou plusieurs
indicateurs macroéconomiques. Une tendance à la diminution de
l'écart type de ces indicateurs indiquerait la présomption de la
présence d'un mécanisme de convergence au sein des
économies. Tandisque le modèle de ß-convergence vise d'une
part à indiquer la nature de convergence dont il est question et
d'autres part permet de calculer le taux de convergence des économies
vers l'état d'équilibre. Ces analyses vont permettre de juger de
l'optimalité de l'aire monétaire UEMOA.
De ce fait, un plan tripartite structuré en des
chapitres composés chacun de sections est adopté. Il s'agit
d'aborder dans un premier chapitre le cadre théorique et
méthodologique ; ensuite le second chapitre portera sur l'approche de
l'optimalité de la zone UEMOA à travers les échanges intra
UEMOA et enfin le dernier chapitre étudiera l'approche de
l'optimalité de la zone UEMOA à travers la convergence des
économies de l'UEMOA.
CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
DE L'ETUDE
PREMIER CHAPITRE
Ce chapitre vise à présenter le cadre
théorique et méthodologique auquel s'identifie la question de
recherche. Il a pour préoccupation majeure de nous
présenté d'une part le contexte, la problématique et la
revue de littérature (section 1) et d'autre part les objectifs, les
hypothèses et la méthodologie de recherche (section2).
Section 1 : Contexte, problématique et revue
de littérature. Paragraphe1 : Contexte et
problématique
A) Contexte et justification
Le bouleversement économique actuel engendré
dans le monde par la globalisation financière, marginalise les pays en
développement en l'occurrence les pays d'Afrique subsaharienne dans les
relations économiques internationales. Dès lors, la formation des
pôles économiques dans le monde à travers
l'intégration économique complète, a fait nourrir aux pays
africains et en particulier aux pays de l'Afrique occidentale unis par une
histoire commune (colonisation), l'envie de se mettre en coopération.
De ce fait, ayant hérité d'une union
monétaire (UMOA est créée en 1962) au lendemain des
indépendances, certains pays tels que : le Bénin, le Burkina
Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal, le
Togo, décidèrent le 10 janvier 1994 de l'unification de leurs
économies (UEMOA).Par la suite la Guinée Bissau adhère
à cette union le 02 mai 1997.
L'objectif assigné à cet espace économique
ainsi créée est de favoriser la croissance économique et
le développement à travers les axes cibles suivants :
· le renforcement de la compétitivité
économique dans le cadre d'un marché ouvert et communautaire ;
· la convergence des politiques et des indicateurs de
politiques macroéconomiques ;
· la création d'un marché commun ;
· la coordination des politiques sectorielles ;
· l'harmonisation des politiques
budgétaires1 .
L'intégration des économies de ces huit pays
disposant d'une population estimée à 82 millions d'habitants
s'avère indispensable. La réalisation de cet objectif passe par
l'usage d'une monnaie unique et une unification complète de leurs
1 Voir traité de l'UEMOA, article 4
économies. Cet objectif ne peut être atteint si
l'UEMOA en son sein ne constitue pas une ZMO. C'est pour répondre
à cette préoccupation que nous nous proposons de
réfléchir sur le thème : «
Analyse de l'optimalité de la zone monétaire UEMOA dans un
contexte d'intégration ».
B) Problématique
Sous l'effet des impératifs qu'exigent la
mondialisation, et ses retombées néfastes sur « les petites
nations », les pays de la zone UEMOA se sont engagés sur la voie de
la création d'un espace économique viable où tous les pays
membres amorceront les bases d'un sentier de croissance économique
durable et soutenable. Le socle de la réalisation de cet objectif qu'est
le développement équitable et durable des pays membres passe par
l'émergence d'un certain nombre de conditions. Il s'agit de l'existence
des critères propres et propices à une ZMO, afin que l'UEMOA soit
un véritable moteur d'intégration et de développement
durable ; avec pour valeur essentielle l'efficience axée sur la
rigidité d'un taux de change (TC) commun.
L'absence de ces critères fera biaiser l'atteinte de
l'objectif d'un développement endogène dans l'ère de la
globalisation des économies. De même les structures
économiques et financières hétérogènes
souvent à l'origine des rigidités dans la conduite du processus
d'intégration, pourraient créer des différences non
désirées sur les économies des pays membres.
Face à la situation mitigée de l'UEMOA dans sa
marche vers une intégration économique, il urge d'élucider
cette préoccupation à savoir : l'UEMOA est- elle une ZMO ?
C'est à ce niveau que réside la problématique de cette
recherche. A la lumière des soubassements théoriques et des
travaux empiriques cette question de l'étude sera
appréhendée à travers les questions spécifiques que
voici :
· Quel est le niveau des échanges intra UEMOA ?
· Quel est l'état de convergence des
économies de l'UEMOA ?
Le cadre théorique nous permettant d'appréhender
cette question de recherche est la théorie des Zones Monétaires
Optimales.
Paragraphe 2 : Revue Critique de la
littérature
L'architecture de l'économie mondiale contemporaine,
notamment avec l'éclosion des regroupements régionaux, a fait
renaître le débat sur les ZMO. Cette
théorie des ZMO, s'inscrit dans le cadre de la
macroéconomie keynésienne des années 1960. Elle est
née du débat en cours sur les avantages et coûts
liés à un régime de change (change fixe et flexible).
En effet, à la suite d'une relative stabilité
du Système Monétaire International, le débat sur la
supériorité d'un régime de change s'instaure. Selon les
tenants du change flottant, si les prix et salaires sont flexibles, une
variation du taux de change est peu coûteuse pour corriger les
déséquilibres extérieurs et permettre une
flexibilité de la politique économique pour tous les pays.
C'est dans ce contexte que le Professeur R. MUNDELL (1961)
expose la théorie sur les conditions d'optimalité d'une zone
monétaire (ZM).
A) Le coeur de la théorie
La problématique était de savoir, à
partir de quel moment deux pays, ont intérêt à se lier
entre eux par un système de change fixe.
Sous les hypothèses de flexibilité des prix et
salaires, une mobilité de travail entre pays et une immobilité
des capitaux, ces facteurs rendent moins nécessaires les modifications
du taux de change pour restaurer la compétitivité internationale
et l'équilibre extérieur. Ainsi donc, le passage des travailleurs
d'une région A à chômage élevé vers une
région B à faible chômage tend à uniformiser les
salaires et les coûts.
Le Professeur R. MUNDELL définit donc une ZMO comme
étant un espace monétaire à l'intérieur duquel, les
régions qui le composent n'ont pas besoin du taux de change (TC) commun,
comme instrument d'ajustement pouvant être utilisé pour les
résorptions des déséquilibres consécutifs à
des chocs asymétriques internes et externes qui frapperont les Etats
membres de la zone. L'adoption d'un taux de change fixe de façon
irréversible et d'une monnaie unique entre les pays est la condition
sine qua non d'appartenance à une union monétaire (UM). Lorsque
les pays d'une UM renoncent à utiliser le TC comme instrument de
politique économique, d'autres critères permettent de juger de
l'optimalité d'une ZM. Ces derniers découlent des
mécanismes d'ajustement susceptibles de surplanter le TC. Au nombre de
ces critères on a :
? Le degré de mobilité du
travail
Proposé par R. MUNDELL (1961), la mobilité du
facteur travail, pourrait se substituer à la flexibilité du taux
de change nominal (TCN).
En effet, l'ajustement des déséquilibres se
réalise par un transfert de ressources humaines d'une région
A en récession vers une région
B en expansion. Ce qui permet, dans un système
de change fixe, la résorption du chômage et le déficit
commercial en A. Par contre, il est observé
une hausse des salaires dans la région B sans faire
recours à l'usage du TC.
? Degré d'ouverture
En complétant cette analyse de MUNDELL, McKINNON
(1963) ajoute que c'est le degré d'ouverture de l'économie,
mesuré par le rapport des biens échangeables et les biens non
échangeables qui doit motiver l'appartenance d'une économie
à une UM.
En effet, plus l'économie est ouverte, plus les prix
nationaux sont soumis aux effets de variation du TC. Ces effets peuvent
provoquer des modifications des coûts notamment celui de la main
d'oeuvre. Une parité fixe est donc préférable pour les
économies ouvertes du fait que les variations du TCN auraient sans doute
des effets sensibles sur leur compétitivité réelle. Par
conséquent, les économies ouvertes ont intérêt
à constituer une ZM afin d'éliminer les risques de changes qui
sont sources de fortes instabilités financières et
économiques.
? Degré de diversification des productions
KENEN (1969) montre que la mobilité du travail n'est
pas un critère satisfaisant de la ZMO car elle est rarement parfaite.
Mais si la structure de production est diversifiée, un choc
négatif sur la demande d'un type de bien ou d'un secteur
d'activité, aura un effet moindre. Ceci résulte d'une faible
fraction d'emploi détenue par chaque type de bien ou de secteur dans
l'économie.
De même, les chocs ne peuvent atteindre
simultanément tous les secteurs de l'économie. Si le TC est
utilisé comme instrument de stabilisation, les variations seraient plus
importantes dans une économie non diversifiée. Dans une
économie diversifiée les chocs extérieurs se compensent
plus facilement et l'instrument du TC sera moins utilisé. On dit que ces
économies sont mieux armées que les autres pour
participer à une UM. Ces trois critères
d'optimalité d'une ZM, constituent la phase pionnière de la
théorie traditionnelle des ZMO [MONGELLI ,2002].
Néanmoins, d'autres critères tels que :
l'intégration financière et la similarité des taux
d'inflation viendront renforcer cette théorie traditionnelle des ZMO.
En effet, pour INGRAM et JOHNSON (1969), l'intégration
financière rend moins nécessaire les modifications des
coûts relatifs entre pays via l'ajustement du TC. La
libéralisation financière permet de corriger les
déséquilibres de la balance de paiement sans pression sur le TC
et les taux d'intérêt. Cette approche se fonde sur le fait que les
capitaux sont plus mobiles que la main d'oeuvre pour financer les
déséquilibres intra régions. Ainsi, si la fluidité
des capitaux entre pays excédentaires et les pays déficitaires
est assurée dans le même espace, cette ZM est optimale. Ici
l'optimalité d'une UM est appréciée lorsqu'elle est
totalement intégrée du point de vue financier.
GIOVANNI et MAGNIFICO (1973) soutiennent la similarité
dans les taux d'inflation entre les pays comme une condition
d'optimalité d'une ZMO.
En effet, cette similarité rend moins
nécessaires les modifications des TC (réévaluation ou
dévaluation) vis-à-vis des autres monnaies pour restaurer la
compétitivité internationale.
Il ressort de ces analyses que ces critères ont pour
avantage l'élimination du risque de change et pour inconvénient
la perte de la souveraineté monétaire. Cette théorie
traditionnelle des ZMO surestime le rôle du TC dans l'ajustement des
chocs. Ces auteurs de la phase pionnière ont posé la question de
l'arbitrage entre le TC fixe et flexible pour un espace économique. Ils
concluent qu'une UM ne serait concevable de manière optimale que pour
les régions affectées par des chocs symétriques et qui
disposent face à des chocs asymétriques, des mécanismes
d'ajustement automatique.
Force est de constater que cette théorie traditionnelle
des ZMO, n'offre pas un cadre global pour juger de l'ensemble des coûts
et bénéfices de l'UM. Elle se concentre sur les coûts
macroéconomiques qu'engendre l'abandon de l'instrument du TC. De
même, elle ne permet pas de déterminer un seuil à partir
duquel l'UM est bénéfique pour un pays. Ces
éléments d'insuffisance sont à l'origine du prolongement
empirique de cette théorie des ZMO.
B) Prolongement empirique
Ce prolongement empirique repositionne la
problématique autour des enjeux de l'UEM.
Dans cette nouvelle approche, il ne s'agit plus de déterminer
les critères d'optimalité d'une ZMO, mais d'identifier les
coûts et bénéfices liés à l'UEM.
L'enjeu d'une UM s'analyse autour de deux aspects :
· une UM est - elle optimale ?
· un pays a-t-il ou non intérêt à
intégrer une ZM existante ?
Ces enjeux posent le problème de la stabilité
(interne et externe) des structures. Plusieurs courants d'idées aussi
complémentaires vont enrichir la littérature économique en
la matière.
'7 P.KRUGMAN, et M. OBSTFELD (2000)
Pour ces auteurs, l'analyse coût -
bénéfice pour un pays de rejoindre une ZM à TC fixe
dépend de la mesure dans laquelle son économie est bien
intégrée à celle de ses partenaires potentiels. Il en
résulte que le seuil critique d'intégration d'un pays est en
corrélation négative avec la perte de stabilité
économique résultant d'une perturbation sur le marché des
prix. De même, ce degré d'intégration est en
corrélation positive avec le gain d'efficience monétaire. De ce
fait, un pays intégrera une ZM lorsque son gain d'efficience est
supérieur à sa perte de stabilité économique.
L'adhésion n'est avantageuse qu'au-delà d'un seuil critique
d'intégration. Ils définissent enfin une ZMO comme un groupe de
régions dont les économies sont étroitement liées
par les échanges de biens et pour la mobilité des facteurs de
production.
'7 BAYOUMI (1994)
Il propose l'analyse de la ZMO dans un Modèle d'Equilibre
Général (MEG) dans lequel les prix et les salaires sont
rigides.
En effet, dans son modèle à plusieurs
régions il aboutit aux résultats suivants : d'une part l'UM
accroît le bien-être intérieur de la zone tandis qu'elle le
réduit à l'extérieur et d'autre part l'adhésion
accroît les bénéfices des adhérents
précédents. De même, le gain net de l'UM
dépend de plusieurs facteurs tels que : la taille économique de
l'espace, la corrélation des chocs, la mobilité du travail, le
niveau des coûts de transaction et des relations entre les niveaux de
demande des biens dans les différentes régions.
'7 RICCI (1997)
Présenté sous le MEG avec les mêmes
hypothèses que BAYOUMI, ce modèle vise à déterminer
si l'Union Européenne est une ZMO. Pour ce faire, il s'intéresse
à mesurer le degré du commerce intra Union Européenne,
l'asymétrie des chocs et étudie les facteurs d'ajustement pouvant
remplacer l'instrument du TC.
La résolution de son modèle nous renseigne que
lorsqu'il y a une croissance des économies, en accroissant l'ampleur des
chocs réels, ceci réduit le bien être net de l'UM.
Malgré la pertinence de ses conclusions, son modèle n'a pas pu
lever l'équivoque.
~ HELPMAN (1982)
Le MEG, avec marché financier imparfait qu'il a
développé montre qu'il est difficile de s'assurer contre les
chocs affectant le revenu du travail. Dans ce contexte, les fluctuations
monétaires résultant des chocs réels, engendrent des
variations du TC. Ces variations ne sont bénéfiques que si elles
créent des opportunités d'assurance dans les échanges
d'actifs nominaux.
~ NEUMEVER (1998)
Dans la même vision que HELPMAN, il étend
l'analyse aux chocs politiques. Il montre que les chocs politiques
(décisions politiques) diminuent l'efficacité des marchés
financiers. Il conclut que l'adhésion à une ZM améliore le
bien-être si les gains issus de l'élimination du risque de change
excèdent le coût des divers instruments financiers dans
l'économie.
~ EICHENGREEN (1997)
Il détermine un indice de l'optimalité d'une
ZM. Cet indice est la pondération des indicateurs suivants :
asymétrie des chocs, importance du commerce bilatéral, taille
économique des pays. Il aboutit à un résultat selon lequel
le coût de l'UM est faible si le degré de symétrie des
chocs est grand. Cette approche est fondée sur le fait que les
mouvements de production reflètent à la fois l'influence des
chocs et les réponses de politique économique. Par la
méthode «auto regressive vector» et la
procédure de décomposition appliquées à cet effet,
il est permis d'identifier les chocs d'offre, de demande et de les
différencier des réponses aux chocs.
Néanmoins, cette méthode est remise en cause
car elle ne permet pas d'identifier l'origine des chocs. De même le
problème posé par l'abandon de l'instrument du TC ne tient pas
seulement à l'asymétrie des chocs mais aux réactions des
économies face à un choc commun.
L'analyse des théories de la ZMO issue des
prolongements empiriques nous laisse à notre soif. Ces approches ne sont
pas réellement novatrices puisque les arguments mis en avant sont
très similaires. La détermination des coûts et
bénéfices liés à l'UM est difficilement
quantifiable pour juger de l'optimalité d'une ZM. Cette situation
amène à un réexamen de la théorie.
C) Réexamen de la
théorie
Les critiques sur les hypothèses et conclusions ont
engendré une reformulation de la théorie des ZMO. Le cadre
théorique est remis en cause en raison de son manque d'unification et de
son caractère restrictif.
En effet, la littérature économique
révèle que cette théorie (Théorie traditionnelle et
les prolongements empiriques) est régie dans :
~ un cadre non unifié.
On y détecte une contradiction interne. A titre
illustratif, une petite économie ouverte se doit d'adopter un change
fixe (selon le critère d'ouverture de KENEN, 1969).
Cependant, une petite économie a toutes les chances d'être peu
diversifiée et devrait opter pour un change flottant (KENEN, 2003b).
Ceci révèle un manque de cohérence dans le cadre
analytique. Cette contradiction dans les conclusions est due aux
différences dans les hypothèses et sur la source des
déséquilibres (TAVLAS ,1994).
De même, si la mobilité du travail peut
favoriser la concentration de la production, ce critère de
mobilité du travail peut donc s'opposer aux critères de
diversification des structures productives (GROS, 2003).
~ un cadre restrictif
La théorie traditionnelle des ZMO se concentre sur
deux pays et omet les chocs extérieurs (variation du TC). Il est
probable que, la politique monétaire menée par les principaux
pays partenaires non membres influence le bien-être de la ZM. Les
études empiriques ont montré que l'instrument du TC comme
mécanisme d'ajustement est moins efficace. Il permet un ajustement face
aux chocs sous certaines conditions. En effet, une variation du TCN ne permet
l'ajustement que si dans le premier pays, le même niveau de
dépréciation est requis vis-à-vis du RDM. Dans le second
pays, aucune modification du TCR n'est viable (Mélitz,
1995).
~ l'endogénéité des
critères
L'analyse des critères de la ZMO est basée sur
des hypothèses statiques. Les critères peuvent évoluer
dans le temps et sont affectés par le processus même
d'intégration économique. L'intensité du commerce et le
niveau de corrélation des cycles entre pays constituent deux
critères des ZMO. La formation de l'UEM pourrait influencer le niveau de
ces deux critères à l'intérieur d'une ZM. Les
études empiriques sur l'Union Européenne révèlent
que l'intégration économique et monétaire a pour effets de
renforcer les échanges et rend les chocs plus
symétriques2.
Cette réalité amène les
économistes notamment P.KRUGMAN à parler
d'endogénéité des critères d'une ZMO. Il en
découle que, même si un ensemble de pays ne remplit pas les
critères d'une ZMO ex ante, il est possible qu'il les remplisse ex
post.
~ alternative de l'UEM
Le TC est un instrument efficace de stabilisation en raison
de l'hypothèse keynésienne qui régit la théorie des
ZMO. Lorsque ces hypothèses ne sont plus vérifiées le TC
:
o n'est plus toujours efficace. Il est efficace lorsque la
variation du
TCN se répercute sur la compétitivité et
n'est pas compensé par les variations du prix ;
o peut générer des chocs sur le marché des
titres, compte tenu des
anticipations des agents économiques. Ces
anticipations se font de façon mimétique et créent des
bulles spéculatives, sources des crashs boursiers (BUITTER,
2000) ;
o peut être un instrument dangereux de crise.
En effet, dans la théorie traditionnelle des ZMO, il y
a absence de mobilité des capitaux. Or dans un contexte d'extrême
mobilité des capitaux, un pays ne peut donc pas avoir à la fois
un TC stable et une politique monétaire indépendante. [Triangle
d'impossibilité de MUNDELL]. Cette contrainte pèse sur les
économies et se traduit par les crises de change [crise du
Système Monétaire Européenne, Mexicaine, Asiatique]. Ainsi
donc, l'adoption d'un change flottant constitue la nouvelle alternative.
2 Rapport du commission Européenne 1990
Il ressort de l'analyse de ces insuffisances que la
théorie traditionnelle des ZMO focalise son attention sur les
coûts et donne peu de chance aux bénéfices découlant
d'une UEM. De ce fait, elle ne peut être considérée comme
un cadre complet d'analyse d'une UEM. On y décèle la non
référence aux relations entre pays membres et les tiers
(RICCI, 1997). La prise en compte des interdépendances
entre les pays membres conduit à l'analyse de la stabilité de
l'UM par une coordination internationale des politiques économiques.
Cette coordination prend en compte les problèmes d'externalités
(en les internalisant). Elle aboutit en général à un
bien-être supérieur pour l'ensemble des pays. Cette nouvelle donne
paraît aux yeux des économistes l'outil d'analyse de
l'optimalité d'une ZM.
BOURGUINAT et KINDLEBERGER (1999) ; s'inscrivant dans cette
logique montrent que les pays qui ont des relations commerciales intenses et
qui acceptent un même compromis en matière de politique
économique; remplissent les conditions d'optimalité d'une ZM. En
d'autre terme, l'intensification des échanges au sein d'une UEM
donnée est une condition nécessaire mais non encore suffisante
pour la formation d'une ZMO. A l'épreuve des faits et en s'inspirant de
l'expérience de l'UE la plus plausible, la convergence des
économies parait ainsi une condition suffisante afin de rendre optimum
un espace économique et monétaire. Sur ce, ce paradigme pourrait
être un outil d'analyse de l'optimalité d'une ZM dans un contexte
d'intégration. Ainsi donc, l'analyse de l'optimalité de la zone
monétaire l'UEMOA se fera sous deux approches :
> l'approche d'échange intra zone ;
> l'approche convergence des économies.
Section 2 : Objectifs, hypothèses et
méthodologie Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses
A) Objectifs de la recherche
L'objectif principal de la présente étude est
d'analyser à la lumière de la
théorie de la ZMO si l'UEMOA en est une. Il s'agira plus
spécifiquement :
· d'évaluer les échanges au sein de
l'UEMOA .Ceci à travers les aspects relatifs :
*à l'évaluation et à l'analyse du commerce
intra UEMOA ;
* à l'évaluation et à l'analyse de
l'intégration financière ;
· d'analyser la convergence des économies au sein
de l'UEMOA.
B) Hypothèses de recherche
Pour atteindre les objectifs, nous émettons un certain
nombre d'hypothèses à savoir :
H1 : les échanges intra UEMOA sont
très faibles ;
H2 : les économies au sein de l'UEMOA ne
convergent pas.
Paragraphe 2 : Méthodologie
A) Données et sources
La recherche documentaire a permis de recueillir les
données secondaires sur :
· les échanges commerciaux intra - UEMOA ; d'une
part et ses échanges avec le reste du monde ;
· l'intégration financière dans l'UEMOA
(mouvements transfrontaliers des capitaux) ;
· les séries chronologiques des agrégats
macroéconomiques notamment les critères de convergence, le taux
de croissance réel du PIB par tête et le taux d'épargne des
pays de l'espace UEMOA.
Ces données proviennent des publications de Note
d'Information Statistique de la BCEAO, du TOFE et des rapports semestriels
d'exécution de la surveillance multilatérale (commission de
l'UEMOA).
Il est très vraisemblable que ces statistiques sous
évaluent la taille des échanges internes car beaucoup de
transactions transfrontalières ne sont pas enregistrées par les
services officiels spécialisés. En revanche, ces données
peuvent être utilisées comme base pour l'évaluation des
échanges intra-zone et aussi celle de la mesure de la convergence des
économies. De même, cette analyse ne couvre pas la
Guinée-Bissau à cause de la non disponibilité des
données continues sur la période d'étude retenue.
B) Indicateurs de mesures des échanges
intra UEMOA
Pour atteindre le premier objectif de cette recherche, il est
procédé à l'analyse des indicateurs liés aux
échanges intra - UEMOA. Ces indicateurs concernent les
échanges commerciaux et l'intégration
financière. Ils sont de la période allant de 1996 à
2005.
1- Mesures des échanges commerciaux
intra UEMOA
Il s'agit de calculer et d'analyser pour l'UEMOA et par
année les éléments suivants :
taux de croissance des importations et exportations intra - UEMOA
; balance commerciale intra - zone ;
taux de couverture du commerce intra UEMOA ;
propension régionale à importer ;
le commerce intra UEMOA ou coefficient d'intégration ;
degré d'ouverture des économies par pays dans le
commerce intrazone ;
propensions bilatérales à importer par pays.
Le taux de croissance des exportations (ou importations) est
le pourcentage de la différence des exportations (ou importations) de
l'année en cours et de l'année précédente sur les
exportations (ou importations) de l'année précédente.
La balance commerciale est déterminée par la
différence entre les exportations et les importations intra UEMOA.
Le taux de couverture est le rapport en pourcentage des valeurs
réelles des exportations par les valeurs réelles des
importations.
Le degré d'ouverture des économies est
estimé par le pourcentage de la somme des exportations et des
importations intra zone sur le PIB.
Le degré du commerce intra UEMOA ou coefficient
d'intégration est le rapport de la somme des exportations et
d'importations régionales sur la somme des exportations et
d'importations mondiales de l'UEMOA.
La propension bilatérale à importer pour un pays
est le rapport des importations des autres Etats membres (en provenance du pays
considéré) à leur PIB.
La propension régionale à importer est une moyenne
de ces huit propensions bilatérales à importer
pondérées par les PIB des partenaires.
2- Mesures des échanges financiers :
intégration financière
En ce qui concerne l'analyse de l'intégration
financière, l'on se penchera sur le marché financier de l'UEMOA.
Pour ce faire, il est question de mesurer le degré de
l'intégration financière à travers deux aspects :
+ la portée géographique : il s'agit de calculer
d'une part, l'évolution
des Afflux Nets de Capitaux (ANC) dans l'UEMOA et d'autre part
, le ratio IDE vers UEMOA/IDE mondial, afin d'appréhender l'importance
des liens régionaux ( UEMOA) par rapport aux liens mondiaux.
Nous attendons par ANC, la différence de la somme des
IDE (investissement direct étranger) et les investissements de
portefeuille (IP) entrant et des IDE et IP sortant au sein de cet espace.
+ les catégories d'actifs : les liens transfrontaliers
entre les
systèmes bancaires, les marchés d'action et
d'obligation. Ceci nous permettra de mettre en évidence le type de
financement propre aux économies de l'UEMOA (bancaire et boursier). De
même dans le but de saisir le dynamisme du processus d'intégration
financière, il sera question d'apprécier l'évolution de la
capitalisation boursière du marché financier (BRVM) et les
indices BRVM 10 et composite (qui mesurent la santé financière de
la bourse) instrument d'intégration financière. Ces aspects
élucideront le rythme d'intégration financière dans
l'UEMOA.
L'analyse de tous ces aspects ainsi décrits, permettra
de vérifier la première hypothèse. Cette première
hypothèse serait validée dès lors que les indicateurs
liés aux échanges intra UEMOA seront inférieurs à
50%.
C) Test économétrique de
convergence
1 - Discussion sur le choix de l'instrument de mesure de
la
convergence des économies
L'analyse des hypothèses fondant l'optimalité
d'une ZM selon MUDELL paraît incompatible à ceux des nouvelles
théories de croissance en qui se mire le test statistique de la
a-convergence et le modèle de la
ß-convergence.
En effet l'approche mundellienne d'une ZMO repose sur la
mobilité des facteurs de production notamment la main d'oeuvre et une
flexibilité des prix et salaires.
Par contre selon la vulgate de SLOW, le progrès
technique est fixe et exogène dans la formation du PIB au sein d'une
économie. A la lumière de l'expérience de l'UE, ce
modèle a été remis en cause du fait de son
caractère statique et de l'exogenieté du progrès
technique. La relecture des sources de croissance a révélé
une endogeneité du progrès technique3. Cette critique
portée à ce paradigme a donné naissance à la
nouvelle théorie de croissance. De celle-ci s'inspirent le test de la
a-convergence et le modèle de
ß-convergence. S'il est vrai qu'il existe une
controverse dans la portée du test de la a-convergence
et le modèle de ß-convergence afin de juger de la
convergence ou non des économies du fait des conditions
préalables d'une convergence réussie (caractéristique
structurelle identique quoi que évidemment est quasi impossible), on
note en eux un effort de formulation du concept de convergence via les outils
économétriques. Toutefois reconnaissant que cette formulation du
test de la a-convergence et le modèle de la
ß-convergence constitue une théorie parcellaire, elle
pourrait néanmoins permettre d'appréhender l'état de
convergence des économies. Ainsi donc, au lieu de considérer ces
deux approches4 comme étant deux théories
incompatibles de part les hypothèses qui les y régissent, l'on
pourrait valablement les appréhender en terme de
complémentarité dans une dynamique d'explication des nouveaux
faits économiques contemporains ; qui est la problématique de
l'optimalité des espaces économiques et monétaires.
Ceci étant, pour atteindre le second objectif de cette
recherche, l'approche de la convergence des économies recommandé
par Barro et Sala i-Martin (1990) serait
utilisé à cette fin. Il s'agit de :
~ la a-convergence ;
~ la ß-convergence.
2- La ó-convergence
Ce concept permet de mesurer le degré de rapprochement
dans le temps entre plusieurs économies au regard d'un ou plusieurs
indicateurs (critères de convergence ou le revenu réel pat
tête). Son analyse repose sur l'étude de
3 La nouvelle théorie de croissance
d'inspiration néoclassique
4 Approche mundellienne d'une ZMO et l'approche des
NTC en qui se mire la â et la ó-convergence
Analyse de l'optimalité de la zone monétaire UEMOA
dans un contexte d'intégration l'évolution de la dispersion des
séries considérées. Il y aura présomption de la
présence d'un mécanisme de convergence dès lors qu'on
observe une tendance à la
diminution de la dispersion des valeurs prises par les
variables au sein du groupe de pays sur la période
considérée. L'indicateur de dispersion peut être la
variance ou l'écart type des séries.
Soit Xit la valeur de la variable X pour le pays i
à la date t ; (avec i=1 N et
t=1 p) ici X représente les critères de convergence
(R1 R8)
1 n 1 n
Var Xit = ?( Xit - u)2
avec u = ? Xit
n i =1 n i =1
Avec ó = vVar Xit
L'analyse graphique (écart type,) sur la
période, permet d'apprécier le processus de convergence de
l'économie par rapport à la variable X. Une tendance à la
diminution de l'indicateur de l'écart type indiquerait la
présence d'un "bon" processus de convergence. Dans le cas contraire, les
indicateurs divergent.
3- La ß-convergence
L'idée sous-jacente de ce concept s'inspire de la
vulgate des théories de la croissance néoclassique selon laquelle
les pays pauvres rattraperont les nations opulentes s'ils réalisent un
taux de croissance supérieur. En d'autres termes, dans ce modèle
; le processus de convergence est enclenché lorsqu'un pays pauvre croit
plus vite qu'un pays riche et tend à rejoindre à long terme le
niveau de revenu par tête du pays riche (effet rattrapage).
En effet, on fait la régression du taux de croissance
annuel du PIB par tête du pays i (TCit) sur le niveau initial de ce PIB
en valeur (yio) tout en contrôlant les différences en
termes d'état stationnaire ; c'est à dire les différences
dans les technologies, les taux d'épargne, les taux de croissance de la
population, les dépenses publiques sur PIB, la coordination des
politiques économiques à l'échelle régionale.
Toutes ces variables structurelles explicatives sont contenues dans le vecteur
Zit.
En d'autres termes, Zit est un vecteur de variables
explicatives de nature économique ou non permettant de contrôler
les états permanents des économies.
Compte tenu de la difficulté de quantifier les variables
structurelles, le taux d'épargne serait la seule variable explicative
prise par Zit.
L'équation ci-après peut-être estimée
en utilisant les données de panel (pour les pays de l'UEMOA de 1991
à 2005).
TCit = a - ßlog (Yio) +ãZit +
åit (1)
Après l'estimation de l'équation (1), il est
possible de calculer la vitesse de convergence conformément au
modèle de convergence néoclassique.
Le coefficient ß s'écrit : ß = -[1- expo (-
ë x n)] / n (2)
ß mesure le degré de convergence, de divergence
ou de permanence des écarts des économies par rapport à
leur état stationnaire ; avec ë = vitesse de
convergence vers l'état l'équilibre ou taux de convergence. La
transformation de (2) donne :
ë = -[Log (1+ ßn)] /n ; avec n =
période séparant l'année initiale (t - n) de
l'année finale t
De même, ce coefficient ß permet de mesurer la
durée (d) nécessaire pour que l'économie comble la
moitié de cet écart (sa demi-vie).
d = (Log 2) / ë
L'équation 1 conduira à une
ß-convergence si le coefficient ß est
négatif et statistiquement différent de zéro. Cette
ß convergence est dite conditionnelle si le paramètre
ã est différent de zéro
(c'est-à-dire, les Zit sont différentes d'un pays
à l'autre). Il y a convergence conditionnelle lorsque le revenu par
tête des pays dont les caractéristiques structurelles sont
identiques, convergent vers un niveau identique à long terme
(état stationnaire) indépendant de leur niveau initiale.
Parcontre, la ß-convergence est dite absolue lorsque
ã = 0 (les Zit sont identiques). On parle de la
convergence absolue lorsque le revenu réel par tête converge vers
un niveau identique à long terme quelles soient les conditions
initiales.
Les études empiriques ont montré que les
disparités dans les structures économiques sont très
déterminantes dans l'évolution des économies et du
processus de convergence à long terme. De même l'équilibre
économique de long terme est fonction des caractéristiques
structurelles des pays (niveau de technologie, croissance
démographique...). La convergence absolue requiert au préalable
la convergence des caractéristiques structurelles. A la lumière
de ces facteurs, la
convergence conditionnelle est acceptée par l'UEMOA et
résiste au test de régression économétrique par
rapport à la convergence absolue.
Le logiciel d'économétrie Eviews 4.1 est
utilisé pour l'obtention de l'estimation de ce modèle. Ces deux
outils de la mesure de la convergence des économies
(ó et ß convergence) permettront de
vérifier la seconde hypothèse. En effet hypothèse 2 est
validée lorsque, d'une part l'ensemble des indicateurs
macroéconomique ne converge pas (pour le cas de la
ó-convergence) et d'autre part lorsque l'estimation
économétrique révèlera la faiblesse du taux de
convergence des économies de l'UEMOA via un coefficient un ß
négatif.
En somme, ce chapitre a retracé le cadre
théorique et méthodologique suivant lequel le travail d'analyse
sera effectué. Il est nécessaire d'apprécier
l'optimalité de la zone UEMOA à travers les échanges intra
UEMOA.
APPROCHE DE L'OPTIMALITE DE LA ZONE UEMOA A TRAVERS LES
ECHANGES INTRA UEMOA UEMOA
DEUXIEME CHAPITRE
Ce présent chapitre vise à apprécier le
degré des échanges intra UEMOA à travers deux aspects. La
première section s'occupe d'analyser les échanges commerciaux
tandis que les échanges financiers (intégration
financière) sont analysés dans la seconde section.
Section 1: Analyse des échanges commerciaux intra
UEMOA
Cette analyse s'est faite d'une part, par rapport à
l'évolution des indicateurs qui sont associés aux échanges
intra UEMOA et d'autre part par rapport à la structure de ce
commerce.
Paragraphe 1 : Evolution des indicateurs
L'intensité des échanges de biens et services
est un indicateur approprié de la complémentarité entre
les pays d'un même espace économique. Les indicateurs qui
reflètent l'évolution du commerce intra zone sont :
le taux de croissance des exportations et importations intra zone
;
~ le taux de couverture du commerce intra zone ;
~ la balance commerciale intra zone ;
~ le coefficient d'intégration (approche commerciale) ;
~ les propensions bilatérales et régionales
à importer.
A) Taux de croissance des exportations et
importations intra UEMOA Le tableau 1 ci- après porte sur
les exportations et importations intra UEMOA.
Tableau N°1 : Taux de croissance des X et M
intra UEMOA
Années
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Eléments
|
96
|
97
|
98
|
99
|
00
|
01
|
02
|
03
|
04
|
05
|
X
|
387
|
457
|
516
|
572
|
594
|
575
|
539
|
521
|
727
|
1065
|
M
|
241
|
287
|
351
|
358
|
414
|
475
|
470
|
466
|
478
|
913
|
TC/X (%)
|
-
|
18
|
13
|
11
|
4
|
-3
|
-6
|
-3
|
40
|
46
|
TC/M%
|
-
|
19
|
22
|
2
|
16
|
15
|
-1
|
-1
|
-3
|
91
|
Source : BCEAO (NIS) et calculs de l'auteur
L'analyse graphique indique que :
~ Le taux de croissance des exportations intra zone a
chuté au début des
années 1997 jusqu'en 2003 ;
~ de même, il a repris une trajectoire ascendante de 2003
à nos jours ;
~ ce taux a connu son pic en 2005 avec 46% de taux de croissance
;
> le taux de croissance des importations évolue en
dents de scie de 1997 à
2001 ;
> de 2001 à 2004, ce taux a connu un trend baissier
persistant ;
> son pic est atteint en 2005 avec un taux de croissance 91
%.
Globalement, ces taux de croissance sont très volatiles et
sensibles aux chocs.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6 97
|
98
|
99
|
00
|
01
|
02
|
03
|
04
|
05
|
100 80 60 40 20 0 -20
Graphique N°1 : Evolution des X et M intra
UEMOA
B) Taux de couverture
L'impact du commerce intra UEMOA sur la
production, la consommation et le bien être est tributaire des rapports
de prix internationaux qui s'établissent. D'où la
nécessité de faire recours aux termes de l'échange
(rapports des prix à l'exportation d'un pays aux prix de ses
importations). Lorsque ce rapport est supérieur à 100%, la
situation est considérée comme favorable et défavorable
dans le cas contraire.
Tableau N°2 : Taux de couverture du
commerce intra - UEMOA
Année
|
96
|
97
|
98
|
99
|
00
|
01
|
02
|
03
|
04
|
05
|
T.couv
|
160
|
159
|
147
|
160
|
143
|
121
|
115
|
118
|
152
|
117
|
Source : BCEAO (NIS) et calculs de l'auteur
En effet, l'analyse du tableau 2 indique que tout au long de
la période, ce taux est supérieur à 100%. Ceci
révèle que la situation est favorable dans l'optique du commerce
intra UEMOA. Ce qui n'est pas le cas pour le commerce extra UEMOA.
Néanmoins, il est à noter que cette croissance au lieu
d'être ascendante, est assortie d'une évolution contrastée.
La représentation graphique (graphique 2) de ce même ratio
révèle que :
+ de 1996 à 1999, l'on observe une tendance en forte
instabilité ;
+ vers fin 1999, il est constaté un trend baissier qui
s'empire
jusqu'en 2003 ;
Cette chute de performance serait due à la crise
ivoirienne qui est un maillon très important de l'espace. Heureusement,
la situation se stabilise et l'on retrouve une hausse de cet indicateur en 2004
;
+ en 2005 par contre, il est observé une contre
performance.
Tc
96 97 98 99 00 01 02 03 04 05
Graphique N°2: Evolution du taux de
couverture
C) Balance commerciale intra UEMOA
Le tableau 3 présente le solde de la balance commerciale
intra UEMOA sur la période d'étude.
Tableau N°3 : Balance commerciale intra -
UEMOA (en milliard de Fcfa)
Années
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Eléments
|
96
|
97
|
98
|
99
|
00
|
01
|
02
|
03
|
04
|
05
|
BC
|
146
|
170
|
165
|
214
|
180
|
100
|
69
|
55
|
249
|
152
|
T.C
|
-
|
16
|
-3
|
30
|
-16
|
-44
|
-31
|
-20
|
353
|
-39
|
Source : BCEAO (NIS) et calculs de l'auteur
Il ressort de ce tableau que le solde de la balance
commerciale tout au long de la période d'étude est
excédentaire. Son évolution en terme de croissance est
instable.
Le taux de croissance de la balance commerciale évolue
en dent de scie. Il est intercalé d'une croissance à taux positif
et négatif tout au long de la période. Le pic de ce solde est
atteint en termes de croissance en 2004 (353%). Cependant
Analyse de l'optimalité de la zone monétaire UEMOA
dans un contexte d'intégration l'analyse de cette balance commerciale
par pays cache d'importantes disparités. Le tableau ci-après en
fait l'état.
Tableau N°4 : Balance commerciale intra
UEMOA par pays (en milliards) (Moyenne de la période d'étude)
Eléments
|
Pays Bénin
|
Burkina Faso
|
Côte d'Ivoire
|
Mali
|
Niger
|
Sénégal
|
Togo
|
X
|
10
|
28
|
372
|
51
|
18
|
97
|
45
|
M
|
49
|
96
|
19
|
189
|
47
|
43
|
27
|
PIB
|
1748
|
2394
|
7674
|
2049
|
1268
|
3244
|
964
|
X+M
|
59
|
124
|
391
|
240
|
6
|
140
|
72
|
BC
|
-39
|
-68
|
353
|
-138
|
-29
|
54
|
18
|
Source : BCEAO (NIS) et calculs de l'auteur
En effet, seuls la Côte d'Ivoire, le
Sénégal et le Togo réalisent une balance commerciale intra
zone excédentaire. Les autres pays par contre s'en sortent avec une
balance déficitaire. Ce déficit connu par ces pays pourrait
s'expliquer d'une part par les habitudes de consommation des agents
économiques influencées par une préférence aux
produits hors UEMOA et d'autre part, à la prolifération des
maisons import- export dans ces pays qui en fait ne font que de l'importation.
Cette situation ainsi décrite porte préjudice à
l'optimalité de cette zone monétaire car, comme le soulignait si
bien MAGNIFICO, reprenant un avertissement de G.
MYRDEL à propos
de l'Europe « l'intégration ne pourrait
pas réussir si elle promettait de rendre les régions fortes plus
fortes et les régions faibles encore plus faibles
».
D) Le coefficient
d'intégration
Encore appelé degré du commerce intra zone, cet
indicateur vise à mesurer l'effort d'intégration qui
s'opère au sein des pays de l'UEMOA en matière des
échanges commerciaux en son sein et par rapport au reste du monde. Le
tableau 5 et le graphique 4 nous permettent d'apprécier cet effort.
Tableau N°5 : Coefficient
d'intégration de l'UEMOA (en milliard de Fcfa)
Année
Eléments
|
96
|
97
|
98
|
99
|
00
|
01
|
02
|
03
|
04
|
05
|
X+M Intra
|
627
|
744
|
867
|
930
|
1008
|
1050
|
1009
|
987
|
1205
|
1978
|
X+M Mondiales
|
6221
|
6921
|
7862
|
7878
|
7516
|
8274
|
8541
|
7734
|
11369
|
13300
|
Coefficient d'intégration
|
10
|
11
|
11
|
12
|
13
|
13
|
12
|
13
|
11
|
15
|
Source : NIS/BCEAO ; TOFE des Etats/ et calculs
de l'auteur.
Il ressort de l'analyse de ce tableau que malgré
l'appartenance à une union monétaire dotée d'un accord de
préférence douanier à travers le tarif extérieur
commun et d'un taux de change commun, la grande partie du commerce
qu'effectuent ces pays est tournée vers le reste du monde. Ce taux de
change et cet accord de préférence douanier au lieu d'être
un vecteur stimulateur du commerce intra zone ne joue qu'un rôle passif
au service des pays industrialisés. Plus de deux tiers des
échanges commerciaux effectués par ces pays s'opèrent avec
l'EUROPE5.De même, tout au long de la période, ce
coefficient d'intégration oscille entre 10 et 15%. Ce qui est
très faible par rapport à l'objectif escompté et au
coefficient d'intégration des autres zones monétaires. A titre
illustratif, le coefficient d'intégration de l'UE est estimé
à 73,8 % ; 56 % pour la ALENA , 50,3 %, pour L'ASEAN6.
96 97 98 99 00 01 02 03 04 05
CI
20
15
10
5
0
Graphique N°3 : Evolution des CI
|
L'analyse indique que :
de 1996 à 2000, ce coefficient d'intégration
évolue à un rythme satisfaisant ; de 2000 à 2004, il est
observé une baisse de cet indicateur ; on est passé de 13% en
2000 à 11% en 2004 ;
en 2005 ce ratio a repris un trend haussier (15% de
croissance).
|
E) Propensions bilatérales et régionales à
importer
Ces concepts permettent de saisir le processus d'intensification
des échanges intra zone. La propension bilatérale à
importer mesure le taux de pénétration des
5 Source : rapport du commissariat
général du plan 2000
6 Source : OMC/Statistique du Commerce International
2005...
Analyse de l'optimalité de la zone monétaire UEMOA
dans un contexte d'intégration produits d'un pays dans les
marchés de ses partenaires alors que la propension UEMOA à
importer nous permet de l'apprécier à l'échelle sous
régionale.
Le tableau 6 présente le résultat de ces
propensions par pays
Tableau N°6 : Propensions
bilatérales et régionales à importer (moyenne de 1996
à 2005)
Pays Bénin B.Faso C.d'Ivoire Mali Niger Senegal
Togo PRI
% 0,05 0,15 3,28 0,26 0,1 0,6 0,24 1,5
PBI
Source : NIS/BCEAO ; TOFE des Etats/ et calculs
de l'auteur (Cf. Annexe 2)
Il ressort que le taux de pénétration des
produits de chaque pays dans le marché de ses partenaires est
très faible voire insignifiant. Tous les pays à l'exception de la
Côte d'Ivoire ont un taux de pénétration inférieur
à 1%. La Côte d'Ivoire qui est le levier de cet espace s'en sort
avec un taux de 3,28%.
Cette situation pose la question de la
compétitivité des produits UEMOA sur leur propre
marché.
Ces taux nous révèlent que le pouvoir d'achat de
l'UEMOA est orienté à plus de 97% à l'emploi des produits
hors zone UEMOA. Cet état, ne stimule pas le processus
d'intégration économique en construction.
La croissance est l'objectif ultime que tout pays se fixe en
décidant de s'unir à d'autres pays. Ainsi lorsque l'on
considère le niveau des échanges intra zone, l'évolution
de la valeur de ces exportations vers le reste de la région n'est pas
satisfaisante pour apprécier la mesure dans laquelle l'économie
de ce pays bénéficie de l'existence d'un espace
intégré.
De manière globale, la propension régionale
à importer qui est de 1,5% indique que sur 100 unités
monétaires dépensées, seule 1,5 unité
monétaire est destinée aux pays de l'espace UEMOA. Les 98,5
unités monétaires vont accroître le pouvoir d'achat des
pays du reste du monde.
Paragraphe 2 : La structure du commerce intra zone
Elle est élaborée par produit (les principaux
produits) et par pays (le poids de chaque pays dans le commerce).
A- La structure par produit
Le commerce intra UEMOA, concerne pour la plupart les produits
directement consommables. Le tableau ci-après illustre la structure de
ce commerce en 2005. TABLEAU N°7 : Structure par produit
des échanges intra -UEMOA
Part en % des
Produits
échanges Exportateurs Importateurs
Pétrole 24,5 Côte d'Ivoire Burkina Faso,
Togo, Bénin
Engrais 18 Sénégal, Côte
d'Ivoire
|
Burkina Faso, Bénin, Côte d'Ivoire
|
Ciment et Sel 8,2 Côte d'Ivoire,
Sénégal, Togo
|
Burkina Faso, Côte d'Ivoire Mali
|
Produits alimentaires
|
5,5 Côte d'Ivoire,
Sénégal
|
Sénégal, Burkina Faso, Bénin
|
Matières plastiques 4,8 Côte d'Ivoire (96,6)
et Sénégal
|
Burkina Faso, Bénin
|
Huile de palme 4,6 Côte d'Ivoire,
Togo, Bénin
|
Niger, Burkina Faso, Bénin
|
Produits
divers (insecticides, désinfectant...)
|
3.6 Côte d'Ivoire Burkina Faso,
Bénin, Mali
|
Animaux vivants 3 Burkina Faso,
Niger, Mali Côte d'Ivoire
Parfumerie 2,7 Côte d'Ivoire (99,2)
et Sénégal
|
Sénégal, Bénin, Togo
|
Coton et produits à
base de coton 2,7 Mali, Côte d'Ivoire, Côte
d'Ivoire,
Burkina Faso Bénin
Autres 22,4
Source : Commission de l'UEMOA (Rapport
2005)
Il ressort de ce tableau que les cinq premiers produits objets
de ce commerce sont : le pétrole - l'engrais - le ciment - les produits
alimentaires et les matières plastiques. De même, ces cinq
premiers produits ont pour exportateurs la Côte d'Ivoire et le
Sénégal. Les autres pays en sont les importateurs. En outre, il
est constaté qu'un certain nombre de produits font l'objet d'un commerce
intra branche. Il s'agit des produits tels que : l'engrais, le ciment, les
produits alimentaires, l'huile de palme, la parfumerie, le coton. Le commerce
intra branche est un échange croisé des produits non
homogènes issus d'une même branche et pouvant porter
indifféremment sur les biens finals ou sur des biens
intermédiaires. Ce qui bien évidemment est contraire à la
théorie traditionnelle du commerce international.
La littérature économique nous renseigne que ce
commerce intra branche est dû aux facteurs d'offre, de demande, et aussi
à la hiérarchie des avantages comparatifs (Muchielli et
Lassudrie, 2001).
Par contre le commerce intra branche ainsi observé chez
certains pays de l'UEMOA pourrait s'expliquer par une faible capacité de
ces économies à satisfaire la demande ou l'offre locale.
B) La structure par pays
Elle est estimée ici par le taux d'ouverture moyen de
chaque pays vers l'UEMOA. Ce taux mesure pour une économie la
contribution de son commerce extérieur (vers l'UEMOA) au PIB. L'analyse
du tableau 8 et du graphique 5 permet d'apprécier son
évolution.
Tableau N°8 : Taux d'ouverture des
économies (dans le commerce intra -
UEMOA)
Pays
|
Bénin
|
B.Faso
|
C.d'Ivoire
|
Mali
|
Niger
|
Sénégal
|
Togo
|
TO %
|
3,38
|
5,18
|
5,09
|
11,7
|
5,13
|
4,32
|
7,47
|
Rang
|
7
|
3
|
5
|
1
|
4
|
6
|
2
|
Source : NIS/BCEAO ; TOFE des Etats/ et calculs
de l'auteur
L'analyse de ce tableau révèle que : seuls le
Mali et le Togo sont les pays dont le commerce extérieur contribue plus
à la formation du PIB à hauteur respective du 11,7% et 7,5%.Ceci
montre que ces pays sont plus ouverts vers leurs partenaires de l'espace UEMOA.
Contrairement à la Côte d'Ivoire et au Sénégal qui
sont moins ouverts vers l'UEMOA que vers le RDM ; leur taux d'ouverture
étant respectivement 5,1% et 4,3%.
En outre, le graphique 5 conduit à souligner quelques
faits :
~ si l'on procède à une analyse en valeur absolue
du commerce intra zone, l'on
note que les pays tels que : le Bénin, le Togo, le
Niger sont très peu associés aux échanges communautaires ;
ceci s'explique par leur vocation de commercer avec le Nigeria (l'effet
frontière).
~ les plus grands co-échangistes au sein de la zone sont
la Côte d'Ivoire, le
Mali, le Sénégal, et le Burkina-Faso.
Graphique 5: Taux d'ouverture par
Pays
Taux d'ouverture
3, 38
5, 18
5, 09
11, 7
Pays
5, 13
4, 32
7, 47
Ben
BF
CI
Mali
Nig
Seg
Tog
15
10
5
0
T %
T %
Graphique N°4 : Taux d'ouverture par
pays
En somme, malgré l'adoption d'une politique commerciale
commune, cette section révèle une faiblesse des échanges
commerciaux intra zone. Cette faiblesse est la résultante de plusieurs
facteurs à savoir :
> l'inexistence de débouchés des cultures de
rente au sein de la zone ;
> la similitude des dotations factorielles de certains pays
qui restreint la diversité
et la complémentarité des productions et rend
inopérante la spécialisation sous régionale ;
> l'inégalité d'application du Tarif
Extérieur Commun par les pays. Il est observé
de l'existence d'importantes barrières non tarifaires
(normes nationales, restriction quantitative sur certaines importations,
discrimination de traitement des produits nationaux et régionaux).
La littérature économique sur l'interconnexion
des marchés fait ressortir une forte corrélation entre le
marché des biens services et le marché financier. Ceci parait
à priori vrai du fait que le commerce intra zone facilite
l'intégration financière et sera stimulé par elle.
Section 2: Analyse de l'intégration
financière dans l'uemoa
Cette section vise à analyser d'une part le mouvement des
capitaux qui est censé accompagner les transactions commerciales et
d'autre part les rapports
financiers de la zone avec le RDM. Une telle analyse serait
faite par la mesure du degré de l'intégration financière
de la zone. Dans cet espace, la BRVM et le Dépositaire Central/ Banque
de règlement (DC/BR) sont chargés de gérer ce
Marché Financier Régional (MFR). Après une brève
présentation du MFR, il serait question d'analyser le dynamisme du
processus d'intégration financière.
Paragraphe 1 : Le Marché Financier
Régional de l'UEMOA : Instrument d'intégration
financière.
Le MFR de l'UEMOA a deux pôles :
+ le pôle public sous le contrôle du CREPMF qui est
l'organe de
tutelle et garant de l'intérêt public ;
+ le pôle privé qui regroupe les structures
centrales du marché
(BRVM et le DC/BR) et les intervenants commerciaux (SGI) qui sont
chargés d'animer ce marché.
Le DC/BR est l'organe chargé de la compensation des
opérations de titres et d'espèces sur le MFR tandis que la BRVM a
en charge l'organisation du marché boursier et la diffusion des
informations de la côte. C'est ce dernier qui fait l'objet de cette
étude.
En effet, cette Bourse comprend deux compartiments :
> le marché primaire : on y effectue les
opérations d'appel public à l'épargne par
émission de titres nouveaux ;
> le marché secondaire : on y négocie et on y
échange les valeurs mobilières
déjà émises et souscrites sur le
marché primaire.
A) Missions
Le marché financier est un marché où l'on
mobilise les capitaux de long terme pour le financement de l'économie.
Son dynamisme est apprécié par l'intégration
financière qui est un processus graduel par lequel les flux
transfrontaliers de capitaux augmentent, les mouvements des marchés
financiers se synchronisent, les prix des produits et les infrastructures des
marchés convergent vers l'adoption d'une norme commune. Dans le but de
rendre homogènes les organes concourant à accélérer
le processus d'intégration, ce marché s'est vu assigner les
objectifs qui sont :
augmenter le taux d'épargne et l'offre de capitaux
à long terme ;
diversifier les moyens de financement des entreprises et modifier
la structure financière en vue d'un renforcement des fonds propres ;
diminuer les coûts d'intermédiation
financière par la promotion de la finance directe7.
L'objectif final attendu est, d'une part de renforcer la
capacité de ces économies à mobiliser de manière
efficiente les fonds endogènes pour l'économie, et d'autre part
de palier aux difficultés inhérentes au système financier
existant, jadis inadéquat au système financement des
économies modernes.
B) Mesure de l'intégration
financière.
La mesure de l'intégration est faite suivant deux
approches : ? Mesure par sa portée
géographique.
? Mesure en fonction des catégories
d'actif
1- Mesure par la portée
géographique
L'objectif visé est d'apprécier l'aptitude de
cette zone monétaire, et d'attirer vers elle, un maximum d'Afflux Nets
de Capitaux (ANC) par rapport au RDM. Il serait question d'apprécier
l'évolution des ANC vers le MFR.
En effet, l'UEM aurait pour effet l'augmentation des ANC. Ceci
est dû à l'effet de complémentarité qui crée
des flux de commerce. La littérature économique touchant l'effet
d'une union monétaire sur les ANC révèle l'existence de
deux effets influents le comportement des investissements. Il s'agit de la
diminution du coût de transaction et des ces coûts d'implantation
des firmes multinationales (Blomstrom et KOKKO ,1997).
Tableau N°9: Evolution des ANC dans
l'UEMOA
|
Années
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Eléments
|
|
97
|
98
|
99
|
00
|
01
|
02
|
03
|
04
|
05
|
ANC
|
|
798
|
623
|
721
|
668
|
7538
|
438
|
321
|
322
|
353
|
TC/%
|
|
-
|
-28
|
16
|
7,4
|
13
|
-11
|
-27
|
0,3
|
9,6
|
Source : CNUCED (2002) et calcul de l'auteur (en
million d'Euro) ; de 1997 à 2001. Source : TOFE et
calcul de l'auteur (en milliard de francs CFA) ; de 2002 à 2005.
7 Statut de la BRVM
8 Après conversion par le taux de change (1 EURO = 655
FCFA)
En effet, si l'on observe l'évolution des ANC, il est
nettement positif sur la période d'étude.
-10
-20
-30
-40
20
10
0
97 98 99 00 01 02 03 04 05
TC
TC
Graphique N°5 : Evolution des ANC
Néanmoins, la représentation graphique
mérite quelque observation :
> de 1997 à 2001 l'évolution des ANC est soumise
à une forte instabilité en
terme de croissance;
> de 2001 à 2003, les ANC ont connu une chute
vertigineuse ;
Cette situation serait due d'une part au risque politique qui
plane sur la Côte d'Ivoire et le TOGO et d'autre part à
l'inexistence d'un code d'investissement crédible par les pays de la
zone. La résultante de ces facteurs a pour corollaire un
désinvestissement des partenaires au développement dans
l'UEMOA.
> de 2003 à 2005, les ANC ont repris avec un trend
ascendant en terme de
croissance.
Globalement, cette courbe permet d'appréhender qu'il y
a une forte instabilité des ANC. L'annexe 1 présente
l'évolution des ANC par pays. On y note une forte disparité dans
l'attraction des ANC vers chaque pays de l'UEMOA. De même, quant au
volume des IDE que l'UEMOA reçoit par rapport à celui du RDM, ce
ratio est très faible. En moyenne de 1998 à 2003, la part de
l'UEMOA dans l'IDE mondial est estimée à 0,06%9.
9 Rapport de W D I 2005
Analyse de l'optimalité de la zone monétaire UEMOA
dans un contexte d'intégration 2- Mesure en fonction des actifs
financiers
Elle est cernée par les liens transfrontaliers en
matière financière, entre le système bancaire
(crédit à l'économie) et les marchés des valeurs
mobilières (Action et obligation). L'objectif visé par la
conception d'un tableau comparatif est de savoir si les économies de
l'UEMOA sont tributaires ou non des financements bancaires. Ce tableau
révèle que tout au long de la période, le financement
bancaire reste prépondérant et ne cesse de s'accroître par
rapport aux fonds mobilisés sur le marché boursier. La part du
marché boursier dans le financement de l'économie de l' UEMOA est
estimée en moyenne à 28% contre 72% pour le financement bancaire.
Ce constat fait, et toute chose étant égale par ailleurs,
révèle que l'économie de la zone, malgré la
présence de son MFR est toujours tributaire du financement bancaire.
Nonobstant cet état de chose l'effort qu'entreprend la BRVM pour
remédier à cette situation est apprécié par
l'évolution des indices boursiers.
Tableau N°11: Evolution financement
bancaire et du financement boursier (en milliard de francs CFA).
Années
Eléments
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Total
|
Financement bancaire
|
2243,6
|
2417
|
2452,4
|
2696,5
|
3044,9
|
3247,8
|
3518,1
|
3941,5
|
23561,8
(72%)
|
Marchéd'action
(1)
|
1018,9
|
990,1
|
828,1
|
857,9
|
952,4
|
858,1
|
1005
|
1297,1
|
|
Marchéd'obligation
(2)
|
0
|
83,2
|
120,2
|
118,1
|
158,1
|
250,2
|
278,5
|
326,28
|
|
Financement boursier
(1+2)
|
1018,9
|
1073,3
|
948,3
|
976
|
1010,5
|
1108,3
|
1283,5
|
1623,38
|
9042,13
(28%)
|
Total
|
|
|
|
|
|
|
|
|
32603,9
|
Source : CREPMF/MFR et calculs de l'auteur
Paragraphe 2 : Le dynamisme du processus
d'intégration financière
Dans un élan d'intégration financière
entrepris par l'UEMOA, ce dynamisme est apprécié par le trend de
trois indicateurs qui sont : l'indice de la capitalisation boursière,
l'indice BRVM10 et la BRVM composite.
A) L'indice de la capitalisation
boursière
La capitalisation boursière est la surface
financière déployée par l'ensemble des entreprises
cotées en bourse. Elle permet d'apprécier leurs poids dans
l'économie. Pour l'UEMOA, la capitalisation boursière
représente 4,5% de son PIB10. Ce qui apparemment est faible.
Le tableau ci-après présente l'évolution de cet indice sur
le marché secondaire par titre.
De l'analyse de ce tableau, il ressort que 85% de la
capitalisation boursière est due aux actions tandis que seulement 15%
représentent celle des obligations. Ceci démontre que les agents
économiques de l'UEMOA sont plus attirés vers les actions. Ce
constat s'explique par la flexibilité qu'offre l'action par rapport
à l'obligation pour les opérateurs économiques qui s'y
interviennent. De même, il est à noter une chute de performance en
2000. Elle semble s'expliquer par la situation socio -politique
défavorable observée dans certains pays du fait d'un
désintérêt des dirigeants des entreprises cotées
vis-à-vis de l'évolution de leur titre.
Tableau N°12 : Evolution de la
capitalisation boursière (en milliards de FCFA)
Années
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
98
|
99
|
00
|
01
|
02
|
03
|
04
|
05
|
Total
|
Eléments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
CB/action
|
1018,9
|
990,1
|
828,1
|
857,9
|
952,4
|
858,1
|
1005
|
1297,1
|
7707
|
CB/obligaton
|
0
|
83,2
|
120,2
|
118,1
|
158,1
|
250,2
|
278,5
|
326,28
|
1334
|
Total
|
1018,9
|
1073,3
|
948,3
|
976
|
1010,5
|
1108,3
|
1283,5
|
1623,38
|
9042,13
|
TC (%)
|
-
|
5
|
-12
|
3
|
4
|
10
|
16
|
27
|
-
|
Source : CREPMF/BOC et calculs de l'auteur
Après cette phase de récession boursière
en 2000, la capitalisation boursière ne cesse d'accroître à
un rythme soutenu jusqu'à nos jours. A titre illustrative, en terme de
croissance il est passé de -12% en 2000 à 27% en 2005. Cette
croissance soutenue résulterait des reformes économiques et
institutionnelles entreprises par l'UEMOA afin de sécuriser les valeurs
mobilières dans ce MFR.
B) Les indices BRVM10 et BRVM
composite
L'indice BRVM10 représente la performance
économique des dix premières grandes firmes à la
côte. Tandis que l'indice BRVM composite, reflète le poids
financier de toutes les valeurs admises à la BRVM. Par
conséquent, c'est un bon
10 Commission de l'UEMOA ; PER
indicateur qui reflète l'évolution réelle du
MFR. Ces indices sont évalués sur le marché des actions.
Le tableau ci-dessous indique l'évolution de ces indices.
Tableau N°13: Evolution des indices BRVM10
et BRVM composite
Années
Eléments
|
98
|
99
|
00
|
01
|
02
|
03
|
04
|
05
|
BRVM10
|
95
|
97
|
77
|
84
|
82
|
88
|
103
|
150
|
BRVM composite
|
98
|
91
|
75
|
78
|
74
|
77
|
88
|
113
|
Source : CREPMF/BOC
|
|
|
|
|
|
|
|
|
De ce tableau, il ressort que ces indices évoluent
très faiblement. L'année 2005 a été celle ayant
connue un fort niveau d'activité boursière. Ceci est
témoigné par leur indice respectif de 150% et 113%.
200
150
100
50
0
98 99 00 01 02 03 04 05
BRVM 10
BRVM Composite
Graphique N°6 : Evolution simultanée
des indices boursiers
La représentation simultanée de ces indices
révèle qu'ils ont globalement un trend similaire. Ce trend
indique que la performance financière de la bourse s'est nettement
améliorée en 2005.
La présente section a relevé que malgré
une culture boursière très faible, l'évolution des indices
boursiers porte une vision optimiste à l'intégration
financière de la zone UEMOA. En somme, ce chapitre vient d'analyser
l'optimalité de la zone uemoa sous l'aspect commercial et financier
intra UEMOA. Outre la faiblesse des échanges intra UEMOA
observée, il est également noté une grande
disparité (sur le plan commercial et financier) entre les pays. Cette
disparité est sensible à l'optimalité d'une zone
monétaire. Avant d'en venir à une telle conclusion, voyons ce que
l'approche liée à la convergence des économies de la zone
révèle.
APPROCHE DE L'OPTIMALITE DE LA ZONE UEMOA A TRAVERS
LA CONVERGENCE DES ECONOMIES DE L'UEMOA
CHAPITRE TROISIEME
L'objectif de ce chapitre est d'analyser la convergence des
économies de l'UEMOA à partir de deux concepts : la
ó- convergence et la ß- convergence. Ces concepts
permettent de mesurer la convergence nominale des variables
macroéconomiques (section 1). Par ailleurs, ce chapitre s'efforcera
également d'indiquer les mesures idoines à prendre au plan
national et à l'échelle sous-régionale afin de stimuler et
d'accélérer le processus de convergence, les échanges
intra zone et, partant, jeté les jalons d'une UEM optimale (section
2).
Section 1:La convergence des indicateurs
économiques
La convergence des économies s'appréhende
à travers l'analyse des indicateurs macroéconomiques clefs. Il
s'agira dans la présente section d'exposer les indicateurs de
convergence (paragraphe 1) et dans un second paragraphe les résultats de
l'estimation statistique (ó- convergence) et
économétrique (ß- convergence).
Paragraphe 1 : Les indicateurs de convergence et leurs
objectifs
La convergence des économies au sein de l'espace UEMOA
repose d'une part sur huit critères qui ont des objectifs bien
définis en fonction de leur nature ; et d'autre part sur le taux de
croissance réel par tête du PIB des pays.
A) Critère de convergence
1- Critère de premier rang
R1 : Solde budgétaire de base/PIB (%) =
0 ; R2 : taux d'inflation annuel moyen = 3% ; R3 : Encours de
la dette/PIB = 70% ; R4 : Arriérés de paiements
= 0
2- Critère de second rang
R5; Masse salariale/recette fiscale = 35% ;
R6 : Investissements sur ressource internes/recettes fiscales
=20% ; R7 : Solde intérieur courant hors transferts
officiels/PIB = 5% ; R8 : Taux de pression fiscale
=17%.
B) Objectifs
L'objectif visé dépend de la nature des indicateurs
de convergence.
En effet, R1 et R3 ont l'avantage de révéler les
efforts d'ajustement nécessaire pour assurer la viabilité des
finances publiques qui à son tour permettra d'établir les
conditions d'un endettement soutenable (éviter l'effet BOULE de
NEIGE).
Le ratio R2 vise d'une part à corriger le
mésalignement du taux de change réel et d'autre part
réaliser un différentiel d'inflation favorable à l'UEMOA
par rapport à la zone Euro en raison de l'arrimage du franc CFA à
l'Euro. Le ratio R4 ; vise une élimination des arriérés de
paiement. Ce qui accorde une crédibilité à la politique
monétaire et de surcroît, le déficit budgétaire ne
sera plus financé par la création monétaire. Les
critères du second rang par contre, représentent un gage de la
réalisation des équilibres internes et externes des
économies. Ces critères viennent appuyer l'effort d'ajustement
budgétaire. Ceci permet de redonner un souffle au secteur privé
dans un environnement macroéconomique assaini.
En somme, le respect des critères de convergence est
censé asseoir les bases de la convergence des économies. Ces
mesures d'assainissement du cadre macroéconomie des pays assureront
à moyen et long terme une croissance économique durable
harmonieuse et sans "cavalier solitaire" des pays membres.
Paragraphe 2 : Résultats de l'estimation et
interprétation
A) Présentation des résultats de
l'estimation 1 - La ~ - convergence
L'écart type est l'indicateur de dispersion retenu pour
estimer le processus de convergence des économies de l'UEMOA. Le tableau
ci-après révèle les résultats du calcul par type
d'indicateur tout au long de la période.
Tableau N°14 : Evolution des écarts
types des indicateurs de convergence.
Années Eléments
|
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Normes
|
R1
|
2,1
|
7,3
|
5
|
7,5
|
6,3
|
4,1
|
5
|
6,4
|
3,8
|
= 0
|
R2
|
15
|
2
|
1,7
|
2,8
|
0,7
|
0,8
|
5,4
|
1,3
|
1,9
|
= 3
|
R3
|
162
|
246
|
115
|
202
|
116
|
104
|
107
|
85
|
85
|
= 70
|
R4
|
14,4
|
12
|
115
|
155
|
51,7
|
47,6
|
202
|
167
|
108,7
|
= 0
|
R5
|
129,5
|
29,8
|
9,2
|
10,2
|
13,3
|
17,7
|
25,5
|
39,8
|
24,5
|
= 35
|
R6
|
6,5
|
21,7
|
16,7
|
6,3
|
7,3
|
10,6
|
9,43
|
10,4
|
14,6
|
= 20
|
R7
|
22
|
20,9
|
17
|
14,5
|
17,3
|
15
|
17
|
17
|
19,7
|
= 5
|
R8
|
2,9
|
3,7
|
3,3
|
2,5
|
2,5
|
2,9
|
2,8
|
2,9
|
2,5
|
= 17
|
Yit
|
1,3
|
11,2
|
2,6
|
4,4
|
4
|
4,2
|
3,3
|
1,1
|
2,6
|
|
Source : Calculs de l'auteur à partir des
données de la commission de l'UEMOA sur les critères de
convergence.
Analyse de l'optimalité de la zone monétaire UEMOA
dans un contexte d'intégration 2 - La ß -
convergence
L'estimation a été faite à partir des
données de panel constituées par les données des pays de
l'UEMOA sur une base chronologique de 15 années (1991 à 2005). La
méthode utilisée pour cette estimation est la « Pooled Least
Squares ». Cette estimation a généré pour ce panel
105 observations (Cf. Annexe 4).
Le modèle estimé est :
TCit = 17.42 -2.89 log (Yio) + 0.13 Zit
(3.08) (-3.01) (2.22)
n =105 ; (.) t de student R2 =0.09
De ce modèle estimé, il ressort que toutes les
variables explicatives sont significatives au seuil de 5 %.
En effet, les t de student des paramètres des variables
PIB réel initial par tête, les taux d'épargne et la
constante sont tous supérieurs à 1.96. Ceci révèle
que ces variables contribuent effectivement à l'explication du
modèle. Ainsi donc, le taux de croissance réel par tête
(TCit) des pays de l'UEMOA repose bien entendu sur le niveau antérieur
de son PIB et aussi sur des paramètres structurels comme le taux
d'épargne. Cette estimation indique que ces déterminants (Yio,
Zit) expliquent à 9% le niveau du taux de croissance réel par
tête de cet espace économique et monétaire. Le pouvoir
explicatif de ces variables exogènes parait faible au regard du niveau
de son R2. Ceci indique que d'autres paramètres pourraient
mieux expliquer le TCit.
L'objectif poursuivi par l'usage de ce modèle
n'était pas d'identifier les déterminants du taux de croissance
réel par tête ; mais par la valeur du coefficient
ß, nous puissions mettre en évidence :
- la vitesse de convergence vers l'état d'équilibre
;
- de mesurer la durée (d) nécessaire pour que
l'économie comble la moitié de l'écart (écart des
économies par rapport à leur état stationnaire) à
travers le coefficient ß.
Ainsi donc, cet outil constitue un point de départ
essentiel pour toute interprétation économique du
modèle.
B) Interprétation
1- La ó - convergence
L'observation graphique de l'allure des courbes est la
méthode utilisée pour apprécier le processus de
convergence des économies de l'UEMOA.
20
15
10
5
0
97 98 99 00 01 02 03 04 05
R1
R2
Graphique N°7 : Evolution des courbes R1 et
R2
Ce graphique montre que ces deux courbes ne sont pas convergentes
car l'évolution de leur dispersion est contrastée.
En effet, le trend de R2 (taux d'inflation)
révèle que ces pays s'efforcent à faire converger leur
taux d'inflation en vue de rendre plus compétitive leur économie
via le taux de change réel. Par contre, le graphique 8 ci-dessous
révèle quelques remarques.
30
25
20
15
10
5
0
97 98 99 00 01 02 03 04 05
R R
Graphique N°8 : Evolution R3 et R4
En effet, l'évolution de la dispersion de R4
(Arriérés de paiements) révèle les
difficultés rencontrées par les pays de l'UEMOA à
éponger les arriérés de paiement. Son trend est instable
et donc cet indicateur ne converge pas.
La tendance observée pour R3 (en cours de la dette /
PIB) laisse à voir qu'il y a une évolution de la diminution de
cet indicateur. De ce fait, ce ratio R3 a entamé un processus de
convergence au sein de la zone. De manière globale, seul R3 est
l'indicateur de convergence du premier rang qui est resté convergent
tout au long de la période d'étude (1 indicateur sur 4
converge).
Cependant le graphique 9 ci-dessous nous présente des
résultats non satisfaisants.
140
120
100
40
60
20
80
0
97 98 99 00 01 02 03 04 05
R5
R6
R7
R8
Graphique N°9 : Evolution des courbes R5,
R6, R7, R8
En effet, l'allure des courbes liées aux
critères de convergence du second rang est instable. Les courbes R5 ; R6
; R7 ont un trend haussier de 2000 à 2005. Ceci fait soupçonner
la présence d'un mécanisme de divergence de ces indicateurs. S'il
est vrai que l'évolution de la dispersion de R8 qui est contrasté
(taux de pression fiscale) atténue l'ampleur de la situation (non
convergence), elle n'est pas trop significative pour apprécier l'effort
généré par l'UEMOA afin de dégager des recettes
fiscales supplémentaires pour le financement de son économie.
Grosso modo, tous les indicateurs de convergence du second
rang ne sont pas convergents sur la période d'étude. Ce constat
révèle l'existence d'une contrainte structurelle pesante sur les
économies qui les empêchent de réaliser les
équilibres internes et externes. De même la courbe 10 indiquant le
trend du PIB réel par tête révèle qu'il y a une
présomption de la présence d'un mécanisme de divergence de
cette variable.
En effet, suite à une contre performance
observée en 1998, depuis 2000 ces pays ont entamé un processus de
convergence de leur revenu réel par tête. Néanmoins en
2005, cette tendance est renversée et il est observé une
trajectoire ascendante de cette courbe. Ce constat serait apparemment dû
d'une part, à
l'amélioration des performances économiques de
l'UEMOA en 2005 et d'autre part, au non maîtrise de sa
démographie.
15
10
5
0
97 98 99 00 01 02 03 04 05
Yit
Yit
GRAPHIQUE N°10 : Evolution de la dispersion
des yit (taux de croissance des PIB réels par tête).
En synthétisant l'analyse graphique, sur les neuf courbes,
seul R3
a entamé un processus de convergence au cours de la
période d'étude. Ce constat sur l'état des convergences de
ces indicateurs ressort la question de la crédibilité et de
l'effectivité de l'organe chargé de surveiller la convergence des
économies de l'UEMOA (Mécanisme de la Surveillance
Multilatérale).
De tout ce qui précède il est observé que
cet indicateur de mesure (la óconvergence) donne un
aperçu global de l'évolution de l'écart type des variables
sans pour autant s'interroger sur les déterminants du processus et son
rythme de convergence. L'indicateur ß - convergence tout en
complétant l'analyse de la convergence des économies vient
pallier les insuffisances notées à son encontre.
2- La ß - convergence
Il s'agit ici d'interpréter les paramètres
économétriques du modèle estimé. Ainsi donc :
+ ß = -2.89 ; la négativité
de cette valeur est conforme aux
propriétés de la ß - convergence.
En effet, ce coefficient fournit le degré de
convergence vers l'état stationnaire. Si ß = -2.89 avec n =105 et
A = -[Log (1+ ßn)] n ; on a A =
0.024
A extrait de ß montre que la vitesse de
convergence des économies est de 2.4%. Cette vitesse parait faible au
regard des défis auxquels cet espace est appelé à faire
face dans l'ère de la mondialisation des économies qui
s'opère par le biais de l'intégration sous régionale.
De même, le coefficient d = 13 [d = (log 2) /
A] ; indique que l'UEMOA comblera la moitié de cet
écart (convergence vers l'état stationnaire) d'ici 13
années toute chose égale par ailleurs. Pour cette fin, un effort
soutenu doit être mis en oeuvre par les responsables de politique
économique afin de minimiser cette durée.
+ y = 0.13; ce coefficient est différent
de 0. Cet indicateur montre
que la convergence des économies de l'UEMOA est
conditionnelle. Les variables structurelles sont différentes d'un pays
à un autre. Autrement dit, cet coefficient révèle que le
revenu réel par tête de ces pays convergera vers un niveau
identique à long terme, indépendamment de leur situation initiale
si elles sont dotées des caractéristiques structurelles (Zit)
identiques. D'où le PIB réel par tête des pays de l'UEMOA
n'est pas convergent. Ces résultats issus de la ß-convergence
viennent confirmer ceux de la a - convergence.
3-Validation des hypothèses
~ Vérification de l'hypothèse 1
La première hypothèse suppose que les
échanges intra UEMOA sont faibles. A la lumière de nos analyses
l'on note que :
- les échanges commerciaux intra UEMOA varient entre 10 et
15% sur toute la période d'étude ;
- les échanges financiers appréhendés par la
culture boursière au sein de l'UEMOA sont de 28%.
Ces indicateurs sont tous inférieurs à 50%. Ceci
étant, l'hypothèse 1 est vérifiée. ~
Vérification de l'hypothèse 2
La seconde hypothèse suppose que les économies de
l'UEMOA ne convergent pas. Les résultats auxquels les analyses ont
abouti, montrent que sur 8 à
9 indicateurs de convergence, seul un ratio (encours de la
dette/PIB) a entamé un processus de convergence au sein de la zone. Ce
qui se justifie par le niveau du taux de convergence (2,4%)
révélé par la ß - convergence au sein de l'UEMOA.
Etant donné que l'ensemble des indicateurs macroéconomiques n'est
pas convergent, il est évident que ces économies ne le sont pas
non plus. L'hypothèse 2 est donc vérifiée.
Les résultats issus de cette analyse empêchent de
voir en l'UEMOA, une ZMO pour deux raisons :
-la faiblesse des échanges intra (car les indicateurs des
échanges intra uemoa sont tous inférieur à 50%) ;
- la non convergence des économies qui trouve sa
justification dans le fait que l'ensemble des indicateurs ne converge pas et
par ricochet le faible niveau du taux de convergence des économies ainsi
observé.
Ces facteurs sur cités sont soumis à une forte
disparité au sein des économies de cette zone. Ce qui a pour
corollaire, la non symétrie des chocs au sein des économies.
Eu égard à tout ce qui précède, il
apparaît donc nécessaire de prendre des mesures de politique
économique pour lever les goulots d'étranglement afin
d'améliorer les performances en la matière.
Section 2 : Suggestions de politique
économique.
Ces mesures, aussi bien destinées aux autorités
nationales que sous régionales, visent à recenser un ensemble de
propositions dont la finalité est d'asseoir les bases d'une
intégration économique réussie.
Paragraphe1 : Mesure visant à
accroître les échanges intra UEMOA A) Mesure de
stimulation au commerce intra zone.
Les écueils majeurs entravant le commerce au de l'uemoa
résulteraient de :
~ la non compétitivité des produits de la zone ;
~ l'offre par les pays, des biens similaires, ce qui pose le
problème de la
spécialisation en leur sein ;
> d'une faible diversification de la production, ayant pour
corollaire une
dépendance vis-à-vis d'un nombre limité des
produits exportables.
Pour ceci, il apparaît nécessaire de :
> lever les contraintes qui entravent le dynamisme et la
compétitivité du secteur
privé ; en adoptant les politiques axées sur :
la diminution des coûts des facteurs de production
le soutien à l'exportation à travers l'assistance
aux entreprises, en termes de contrôle de la qualité et des
normes.
> renforcer la spécialisation des structures par
produit afin d'assurer une
stabilité interne à travers :
une bonne adaptation de l'appareil productif à la
demande (internationale et nationale). Ceci concourira à stimuler
l'élasticité revenue du commerce extérieur ;
une forte spécialisation des produits en
général et en particulier pour celle à faible concurrence
par les prix (recherche de nouveaux créneaux porteurs). Ce qui
renforcera l'élasticité prix du commerce extérieur ;
promouvoir la recherche de débouchés des
produits de rente au sein de la zone. Ces produits de rente pourraient
être transformés en produits semi-finis dans l'espace avant leur
éventuelle réexportation hors UEMOA.
L'application de ces mesures vont rendre compétitives
les firmes locales, accroisseraient les échanges intra zones et
permettraient à ces pays de bénéficier des initiatives
prises par certains pays développés (notamment la loi AGOA :
African Growth Opportunity Act).
B) Mesures visant à promouvoir
l'intégration financière
Au service de l'intégration économique, le MFR
de l'UEMOA doit être soutenu. Ceci par un renforcement de la culture
boursière dans le but de promouvoir la finance directe ; d'assurer une
fluidité des capitaux à travers l'espace et y attirer les IDE.
De façon pratique, il s'agira de :
~ rendre plus souples les conditions d'accès à la
BVRM, ceci permet aux
unités économiques potentielles d'y trouver une
source de
financement efficiente, gage d'une croissance économique
;
~ réduire certaines taxes sur activités
financières afférentes aux transactions
de fonds au sein de la zone ;
~ harmoniser et assainir les codes d'investissement dans les pays
de
l'UEMOA. Ce qui permettra d'attirer les IDE intra et extra ;
et de surcroît fera émerger les firmes multinationales à
l'échelle sous-régionale vecteur de la consolidation de
l'intégration.
Paragraphe 2 : Mesures destinées à
accélérer le processus de
convergence des économies
Grand maillon de la coordination des politiques
économiques dans une UEM, cet aspect mérite une attention
particulière.
En effet, outre les mesures répréhensibles visant
à assainir les finances publiques, il urge à ce que l'on :
+ renforce la cohérence des politiques
économiques.
Cohérence des politiques économiques entre elles
et cohérence entre les politiques nationales et régionales. Pour
cette fin, il serait opportun d'apporter des assistances techniques et
l'expertise nécessaire au CNPE (Comité National de Politique
Economique) ;
+ asseoir des mécanismes appropriés pour que les
taux de
croissance réels des pays de l'UEMOA ne divergent pas
de façon importante et durable. Le cas échéant, une
croissance plus forte que la moyenne se traduirait par un
déséquilibre des échanges qui à son tour
engendrerait soit :
un relâchement de la croissance qui est
préjudiciable à la zone ;
un changement de parité (dévaluation) avec les
limites, incertitudes et effets
pervers. L'adoption d'une politique démographique et
d'innovation aux progrès techniques communs au sein de l'UEMOA serait
l'une des mécanismes à promouvoir pour cette fin.
La prise en compte de toutes ces propositions de politique
économique pourrait inhiber les contraintes structurelles et
extérieures pesantes sur ces économies, et fera émerger
ces pays de l'UEMOA lorsque la paix et la stabilité politique seraient
une réalité au sein de l'espace. De même l'application de
toutes ces mesures contribuera à, rendre effective l'existence de la 9
ème économie au sein de l'UEMOA.
CONCLUSION
GENERALE
Cette étude avait pour objectif d'analyser
l'optimalité de la zone monétaire l'UEMOA dans un contexte
d'intégration. S'appuyant sur la littérature théorique et
empirique des ZMO, nous retenons que l'UEMOA n'est pas encore une ZMO par
excellence.
En effet, outre la faiblesse du niveau du commerce intra
observé (en moyenne 11.75%), la propension régionale à
importer révèle que sur 100 unités monétaires (UM)
dépensées par l'UEMOA, seul 1,5 UM vont accroître le
pouvoir d`achat de cette zone. De même, sur le plan des échanges
financiers ; il est constaté une faible culture boursière au sein
de cette ZM. Elle se justifie par le fait que 28% du financement des
économies de l'UEMOA se fait par la finance directe toute chose
égale par ailleurs.
Ces résultats portent à croire que, outre la
crédibilité qu'accorde cette UEM aux économies, elle ne
permet pas de générer et de stimuler les couloirs
d'échanges en son sein. Ce qui est la résultante de trois
facteurs notamment : la non compétitivité des produits, la non
spécialisation sous régionale et la faible culture
boursière au sein de la zone. Ce constat atteste l'idée selon
laquelle l'UEMOA n'est pas horizontalement intégrée avec ses pays
membres mais plutôt verticalement à plus de 85% au reste du
monde.
En revanche l'analyse de la convergence des économies
indique des résultats mitigés. S'il est vrai qu'un effort est
consenti par l'UEMOA vers un rapprochement des économies, il est non
fondé sur des réformes structurelles. Ce qui n'écarte pas
un éventuel risque d'essoufflement. Des différentes estimations,
nous retenons que seul l'indicateur R3 (encours de la dette/PIB) sur 9
indicateurs a entamé un processus de convergence et la vitesse de
convergence des économies vers l'état stationnaire est de 2.4%.
Ce fait s'illustre par l'impact différencié soumis aux
économies face aux chocs asymétriques. Cette situation est
contraire aux principes d'optimalité d'une ZM.
Au regard des résultats de cette étude, les
suggestions de politique économique vont dans le sens :
+ d'une levée des contraintes qui entravent le dynamisme
et la
compétitivité du secteur privé ;
+ d'un renforcement de la spécialisation des structures
par produit
afin d'assurer une stabilité interne à cette UEM
;
+ d'une promotion de la culture boursière au sein de la
zone ;
+ d'une gestion cohérente et durable des politiques
économiques
afin d'assoir les bases d'une convergence des
économies.
Néanmoins, s'il est vrai que ces modèles de
convergence nous ont permis de se rendre contre de l'état de convergence
des économies de l'uemoa ; ils ne permettent pas de mettre en
évidence les pays qui accélèrent ou qui retardent le
processus de convergence. Ce qui prévisage une limite dans la
portée de ces indicateurs à apprécier le caractère
optimal ou non de l'UEMOA.
En revanche à cette heure des grandes mutations,
où les UEM se soucient des outils optimum pour se prémunir contre
les crises de change, le caractère optimal d'une ZM pourrait être
appréhendé essentiellement par sa finalité ; de
manière à apprécier sa capacité à soutenir
le taux de change actuel du franc CFA sur une longue période (ONDO OSSA,
2000). De ce fait, la problématique d'optimalité d'un espace
économique et monétaire peut se scruter à travers d'une
part, la solidarité qui s'y règne et d'autre part, l'instauration
des indicateurs d'alerte de vulnérabilité pouvant
déclencher les attaques spéculatives sur le marché des
changes.
En outre la situation géographique de l'UEMOA par
rapport aux autres pays de la CEDEAO ne stimule pas le processus
d'intégration de façon harmonieuse. De ce fait, l'UEMOA pourrait
accélérer ce processus d'intégration, lorsqu'elle serait
sûrement capable de s'intégrer pleinement avec les autres pays de
la CEDEAO à travers une politique prospective.
BIBLIOGRAPHIE
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11°) GREGORY N. Mankiw, (2001). «Macroéconomie".
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12°) GROS, (2003). "An application of the optimum C urrency
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19°) LOCHARD. Julie, (2005). "Union Monétaire et le
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22°) MUCCHIELLI. Z. L., (2001). "Relation Economiqu e
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23°) MUNDELL. R., (1961). "Theory of optimum currency
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24°) OSSA Ondo Albert (2000) " Zone monétaire et
cr ise de change: le cas de la zone francs africaine" Publication, Laboratoire
d'Economie Appliquée ; Libreville-Gabon ;
25°) OUEDRAOGO. Ousmane, (1999). "Contribution à
l' évaluation des progrès de l'intégration des pays de
l'UEMOA: une approche par les échanges commerciaux ". Publication
Bceao;
26°) RICCI, (1997). "A Model of an Optimum Currency Area"
IMF Working Paper;
27°) TAVLAS. G., (1994). "Theory of monetary integration".
European Economics Review 5.
TABLE DES MATIERES
Pages
AVERTISSEMENT i
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS iv
LISTE DES GRAPHIQUES ET TABLEAUX . v
SOMMAIRE vi
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE PREMIER : Cadre théorique et 4
Méthodologique de l'étude
Section1 : Contexte, problématique et revue de
littérature 5
Paragraphe1 : Contexte et problématique 5
A- Contexte et justification 5
B- Problématique .. 6
Paragraphe2 : Revue de littérature 7
A- Le coeur de la théorie 7
B- Le prolongement empirique 10
C-Le réexamen de la théorie 12
Section 2 : Objectifs hypothèses et méthodologie
14
Paragraphe 1 : Objectifs et hypothèses 14
A- Objectifs 14
B- Hypothèses 15
Paragraphe 2 : Méthodologie 15
A- Données et sources 15
B- Indicateurs de mesures des échanges intra zone 15
1-Mesures des échanges commerciaux intra uemoa 16
2-Mesures des échanges financiers : intégration
financière... 16
C- Test économétrique de convergence 17
1-Discusion sur le choix de l'instrument de mesure 17
2- La ó- convergence 18
3-La â -convergence 19
Analyse de l'optimalité de la zone monétaire UEMOA
dans un contexte d'intégration Chapitre 2 : Approche de
l'optimalité de la zone uemoa 21
A travers les échanges intra uemoa
Section 1 : Analyse des échanges commerciaux intra uemoa
22
Paragraphe 1 : Evolution des indicateurs 22
A- Taux de croissance des exportations et importations intra
uemoa... 22
B- Taux de couverture 23
C- Balance commerciale intra uemoa 24
D- Le coefficient d'intégration 25
E- Propensions bilatérales et régionales à
importer 26
Paragraphe 2 : La structure du commerce intra zone uemoa 27
A- La structure par produit 27
B- La structure par pays 29
Section 2 : Analyse de l'intégration financière
dans l'uemoa 30
Paragraphe 1 : Le marché financier régional de
l'uemoa 31
A- Missions 31
B- Mesure de l'intégration financière 32
1- Mesure par sa portée géographique 32
2-Mesure en fonction des actifs financiers 33
Paragraphe 2 : Le dynamisme du processus d'intégration
financière 34
A- L'indice de la capitalisation boursière . 34
B- Les indices BRVM10 et BRVM composite 35
Chapitre 3 : Approche de l'optimalité de la zone uemoa
37
A travers la convergence des économies de l'uemoa
Section 1 : La convergence des indicateurs économiques
38
Paragraphe 1 : Les indicateurs de convergence et leurs objectifs
38
A- Les critères de convergence 38
1-Les critères de premier rang 38
2-Les critères de second rang 38
B- Objectifs .. 38
Paragraphe 2 : Résultats de l'estimation et
interprétation 39
A- Présentation des résultats de l'estimation
. 39
1-La ó-convergence 39
2-La â-convergence 40
B- Interprétations 40
1- La ó-convergence 41
2-La â-convergence 43
3-Validation des hypothèses d'étude 44
Section 2 : Suggestions de politique économique 45
Paragraphe1 : Mesures visant à accroître les
échanges intra uemoa 45
A- Mesures de stimulation du commerce intra uemoa 45
B- Mesures de promotion de l'intégration
financière 46
Paragraphe 2 : Mesures destinées à
accélérer le processus 47
de convergence des économies
CONCLUSION GENERALE 49
BIBLIOGRAPHIE 52
TABLE DES MATIERES vii
Analyse de l'optimalité de la zone monétaire UEMOA
dans un contexte d'intégration
Mémoire de maitrise réalisé et soutenu par :
HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré 10
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