TABLE DES MATIERES
DEDICACE
II
REMERCIEMENTS
II
RESUME
II
SIGLES ET ABREVIATIONS
II
LISTE DES TABLEAUX
II
LISTE DES GRAPHIQUES
II
LISTE DES CARTES
II
LISTE DES PHOTOGRAPHIES
II
INTRODUCTION GENERALE
2
1. Problématique
2
2. Objectifs 5
3. Hypothèses
2
4. Approche méthodologique
2
4.1. La recherche documentaire
2
4.2. La Revue de la littérature
2
4.3. Echantillonnage
2
4.3.1. Le cadre spatial
2
4.3.2 L'échantillonnage
démographique
2
4.4. La collecte des données
2
4.5. Traitement et analyse des données
2
5. Les difficultés rencontrées
2
PREMIERE PARTIE : CONTEXTE
URBAIN ET SYSTEME DE TRANSPORT DE BOBO-DIOULASSO
2
CHAPITRE 1 : LE CONTEXTE URBAIN DE
BOBO-DIOULASSO
2
1.1. L'évolution démographique de
Bobo-Dioulasso
2
1.2. La croissance spatiale de Bobo-Dioulasso
2
1.3. L'organisation de l'espace bobolais
2
CHAPITRE 2 : OFFRE DE TRANSPORT ET
EQUIPEMENT DES MENAGES
2
2.1. Le réseau de voirie
2
2.1.1 Le réseau primaire
2
2.1.2 Le réseau secondaire
2
2.1.3 Le réseau tertiaire
2
2.2 Les transports individuels de
Bobo-Dioulasso
2
2.2.2. Les deux roues
2
2.2.3. La voiture particulière
2
2.3. Les transports collectifs
2
2 .3.1. Les expériences passées
en matière de transport en commun
2
2.3.2. Les taxis
2
2.3.3. Le transport des étudiants
2
2.4. Equipement des ménages et
répartition modale
2
2.4.1 Le niveau d'équipement des
ménages
2
2.4.2. Le type d'équipement
2
2.4.3. Le niveau d'équipement selon le
secteur d'habitation
2
2.4.4. Le niveau d'équipement selon la
catégorie socio-professionnelle
2
2.4.5. La disposition individuelle en moyens de
transport
2
2.4.6. La répartition modale
2
Conclusion partielle
2
DEUXIEME PARTIE : LA MOBILITE DES
BOBOLAIS ET LA PERCEPTION DES MODES DE TRANSPORT PAR LES INDIVIDUS
2
CHAPITRE 3 : LA MOBILITE DES BOBOLAIS
ET LES DEPENSES EN TRANSPORT
2
3.1. Les conditions de déplacement
2
3.1.1. Les motifs de déplacement
2
3.1.2. La durée des déplacements
2
3.2.1. Les caractéristiques
socio-demographiques et le niveau de mobilité
2
3.2.1.1-Le niveau de mobilité selon le sexe
de l'individu
2
3.2.1.2. Le niveau moyen de mobilité selon
la position dans le ménage
2
3.2.1.3. La mobilité moyenne selon
l'âge
2
3.2.2. Les caractéristiques
socio-économiques et niveau de mobilité
2
3.2.2.1. La mobilité moyenne selon le niveau
d'instruction
2
3.2.2.2. La mobilité moyenne selon la
catégorie socio- professionnelle
2
3.2.2.3. La mobilité moyenne selon le revenu
mensuel
2
3.2. Les dépenses des bobolais pour le
transport
2
3.2.1. Les dépenses pour l'acquisition des
moyens de transport individuel
2
3.2.1.1. Les dépenses pour l'acquisition des
deux roues
2
3.2.1.2. Les dépenses pour l'acquisition de
la voiture particulière
2
3.2.2. Les dépenses pour l'usage des modes
de transport
2
3.2.2.1. Les dépenses pour l'usage des modes
de transport individuel
2
3.2.2.2- Les dépenses pour le transport en
commun
2
CHAPITRE 4 : LES ATTITUDES DES
BOBOLAIS VIS-A-VIS DES MODES DE TRANSPORT
2
4.1. Les attentes vis-à-vis des conditions
de transport
2
4.2. Les opinions sur les différents modes
de transport
2
4.2.1. Les opinions sur la bicyclette
2
4.2.2. Les opinions sur les deux roues à
moteur
2
4.2.3- Les opinions sur la voiture
particulière
2
4.3- Les perspectives du secteur des transports
urbains
2
Conclusion partielle
2
CONCLUSION GENERALE
2
BIBLIOGRAPHIE
2
ANNEXES
2
DEDICACE
A feue ma grand-mère qui m'a toujours
accompagnée ;
A mon père ;
A ma mère ;
A tous mes oncles et tantes ;
A tous mes frères et soeurs ;
A mon époux et à mon fils ;
Je dédie ce mémoire.
REMERCIEMENTS
J'exprime mes sincères remerciements à
tout le corps professoral du département de géographie de
l'Université de Ouagadougou pour la qualité des connaissances
qu'il m'a inculquées durant mon cursus universitaire.
Mes remerciements vont de tout coeur à monsieur BAMAS
Stanislas, mon directeur de mémoire, pour sa constante
disponibilité et ce, malgré ses nombreuses occupations.
Grâce à ses conseils et ses encouragements, et surtout à
son encadrement de proximité, mon projet a pu être une
réalité. Je vous remercie pour la confiance que vous avez
placée en moi en acceptant d'assurer mon encadrement. Acceptez monsieur,
l'expression de mes sincères remerciements.
Mes remerciements vont également à monsieur
SANOU Patrice, directeur général du Centre SIGET-A (Ouagadougou)
pour son soutien financier et logistique. Mes remerciements s'adressent aussi
au personnel du Centre pour son soutien et ses encouragements combien
inestimable.
J'exprime également ma reconnaissance :
A monsieur YAMEOGO Evariste en service à la mairie de
Bobo-Dioulasso section DSTM;
A monsieur SAVADOGO Léon en service à la
Direction Régionale de l'Urbanisme et des Travaux Fonciers des
Hauts-Bassins.
A tous ceux qui ont bien voulu se prêter à nos
questions et entretiens;
A tous mes ami(e) s.
RESUME
Le système de transport urbain de Bobo-Dioulasso est
dominé par les engins à deux roues motorisés et non
motorisés. Egalement la marche à pied occupe une place non
négligeable dans le déplacement des bobolais. En revanche,
l'usage de la voiture particulière est encore faible.
A Bobo-Dioulasso, le transport collectif est assuré
par les taxis. Dans une ville où le transport urbain est dominé
par les deux roues, les taxis ont du mal à s'imposer comme moyen de
transport. Outre ce moyen de transport, il existe un service de transport
collectif uniquement réservé aux étudiants.
Le niveau de mobilité très élevé
est imputable à l'importance des deux roues dans l'équipement des
ménages. En effet, cette mobilité dépend aussi bien des
caractéristiques socio-démographiques (sexe, situation
matrimoniale, âge, position dans le ménage) que des
caractéristiques socio-économiques (niveau d'instruction,
profession, revenu etc.).
Les déplacements effectués sont
généralement de courte durée et ont pour motifs visites,
travail ou achats etc.
Ces déplacements engendrent des dépenses qui se
résument aux dépenses pour l'acquisition des véhicules
individuels (bicyclettes, deux roues à moteur et voitures
particulières) et aux dépenses pour l'usage de ces
véhicules de transport (entretien/réparation, carburant,
stationnement, etc.).
Mots clés : Bobo-Dioulasso
- Système de transport- Transport urbain - Mobilité
SIGLES ET
ABREVIATIONS
BUC : Bibliothèque Universitaire
Centrale
CCVA : Centre de contrôle de
Véhicules Automobiles
CEP : Certificat d'Etude
Primaire
CHRUSS : Centre Hospitalier
Régional Universitaire Sanou Souro
CNSS : Caisse Nationale de
Sécurité Sociale
CROUB : Centre Régional
des OEuvres Universitaires de Bobo-Dioulasso
DEA : Diplôme
d'Etudes Approfondies
DESS : Diplôme d'Etudes
Supérieures Spécialisées
DSTM : Direction des Services
Techniques et Municipaux
ENAM : Ecole Nationale d'Administration et de
Magistrature
EPIC : Etablissement Public
de l'Etat à Caractère Industriel et Commercial
ERA : Environnement Route
Aménagement
INRETS : Institut National de Recherche
sur les Transports et leur Sécurité
INSD : Institut National de
la Statistique et de la Démographie
IRD : Institut de
Recherche pour le Développement
LET : Laboratoire d'Economie des
Transports
ONATEL : Office National des
Télécommunications
ONEA : Office National de l'Eau
et de l'Assainissement
ONTB : Office National du
Tourisme Burkinabé
PPD : Programme Populaire
de Développement
RN1 : Route Nationale
n°1
RNTC X9 : Régie Nationale de
Transport en Commun
SIFA :
Société Industrielle du Faso
SIGET-A :
Système d'Information Géographique et
Télédétection Adjaratou
SITARAIL : Société
Internationale de Transport Africain par Rail
SITRASS : Solidarité
Internationale sur les Transports et la Recherche en Afrique Sub-
Saharienne
SOBCA :
Société Burkinabé de Crédit Automobile
SOBUTRANS : Société
Burkinabé de Transport
SOFITEX :
Société Burkinabé des Fibres et Textiles
SOGEBAF : Société
Générale Bamogo et Frères
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n°1 : Répartition des
véhicules selon le type
2
Tableau n°2 : Répartition des
ménages selon le niveau d'équipement
2
Tableau n°3 : Répartition des
deux roues à moteur selon la cylindrée
2
Tableau n°4 : Type de ménages
selon l'équipement en véhicule
2
Tableau n°5 : Répartition des
véhicules selon les secteurs d'habitation
2
Tableau n°6 : Répartition des
zones d'habitation selon le nombre de véhicules
2
Tableau n°7 : Niveau
d'équipement selon la catégorie socio-professionnelle
2
Tableau n°8 : Répartition des
individus selon le type de disponibilité en véhicules.
2
Tableau n°9 : Répartition des
individus selon les modes de transport utilisés
2
Tableau n°10 : Les motifs de
déplacements
2
Tableau n°11: La durée des
déplacements
2
Tableau n°12 : La mobilité selon
le sexe
2
Tableau n°13 : Niveau de
mobilité selon la position dans le ménage
2
Tableau n°14 : Niveau moyen de
mobilité selon l'âge
2
Tableau n°15 : Niveau moyen de
Mobilité selon la situation matrimoniale
2
Tableau n°16 : Niveau de
mobilité selon le niveau d'instruction
2
Tableau n°17 : La mobilité selon
la catégorie socio professionnelle
2
Tableau n°18 : La mobilité
moyenne selon le revenu mensuel
2
Tableau n°19 : Répartition des
deux roues selon l'état à l'achat
2
Tableau n°20 : Répartition des
véhicules deux roues selon la période d'achat
2
Tableau n°21 : Prix moyen des
véhicules selon la période d'achat (en FCFA)
2
Tableau n°22 : Prix moyen des deux
roues à moteur selon la cylindrée et la période
d'achat
2
Tableau n°23 : Dépenses moyennes
mensuelles pour l'usage des modes individuels de transport
2
Tableau n°24 : Répartition des
individus selon les opportunités citées
2
Tableau n° 25 : Les opinions sur la
bicyclette
2
Tableau n° 26: Les opinions sur les deux
roues à moteur
2
Tableau n° 27 : Les opinions sur la
voiture particulière
2
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique n°01 : Evolution de la
population urbaine de Bobo-Dioulasso et
de Ouagadougou de 1960 à 2006
...............................................................18
Graphique 02 : Evolution spatiale de
Bobo-Dioulasso de 1965 à 2006
2
LISTE DES CARTES
Carte n°01: Localisation de la zone
d'étude : Ville de Bobo-Dioulasso
2
Carte n°02 : Localisation des secteurs
d'enquête
2
Carte n°03 : Découpage
administratif de la commune urbaine de Bobo-Dioulasso
2
Carte n°04: équipements urbains de
Bobo-Dioulasso
2
LISTE DES PHOTOGRAPHIES
Photograhie n°01 : Les
différents moyens de transport individuel
2
Photographie n°02 : Encombrement de la
circulation sur une voie à double sens
2
Photographie n°03 : Des taxis à la
recherche de la clientèle
2
Photographie n°04 : Cohabitation
difficile entre différents moyens de transport
2
INTRODUCTION
GENERALE
1. Problématique
Au Burkina-Faso, l'urbanisation s'est traduite ces
dernières années par une croissance relativement rapide. Cette
urbanisation se caractérise par un accroissement non seulement en taille
mais aussi en nombre des villes.
Si dans la plupart des villes d'Afrique au sud du Sahara les
transports en commun et la marche à pied constituent les principaux
modes de déplacement, à Bobo-Dioulasso, ce sont les deux roues
à moteur et non motorisés qui composent l'essentiel du
système de transport de personnes. La prédominance des deux-roues
dans la ville de Bobo-Dioulasso s'explique en partie par l'absence pendant
longtemps d'un transport collectif organisé. Ce n'est qu'en 1984 que la
première entreprise d'autobus a été créée
à Bobo-Dioulasso. Il s'agit de la Régie Nationale de Transport en
Commun dénommée « X9 ». Cette régie de
transport, suite à des problèmes, a fermé ses portes en
19911(*). Et depuis lors,
les taxis sont seuls à assurer le transport en commun dans la ville.
Aussi, la ville de Bobo-Dioulasso se caractérise par
une croissance rapide de sa population. Cette croissance est en partie due au
taux de croissance relativement élevé et au
phénomène migratoire. De part sa position de carrefour et son
rôle de capitale économique du pays, la ville de Bobo-Dioulasso a
toujours été un lieu d'attraction des migrants. En effet, au
recensement de 1975, la population urbaine de Bobo-Dioulasso était
estimée à 115 063 habitants. En 1985, on comptait
228 668 habitants. Cette population est passée de 309 771
habitants en 1996 à 489 967 habitants en 20062(*).
Cette croissance de la population se traduit sur le plan des
transports urbains de personnes, par un accroissement des besoins de
déplacement et une amélioration en quantité et en
qualité des infrastructures et équipements de transport. En
effet, la disposition dans la ville des emplois, des commerces, des
équipements, des résidences ou plus généralement la
disposition spatiale des différentes fonctions urbaines
(résidentielle, politico-administrative, commerciale et culturelle) les
unes par rapport aux autres, induit les déplacements urbains3(*).
Malgré l'existence de diverses modes de transport
(marche à pied, bicyclette, deux roues à moteur, voiture
particulière et transport collectifs) et l'importance des
équipements des ménages en véhicules de transport
individuel, la question des transports urbains de personnes demeure une
préoccupation majeure pour une majeur partie de la population ainsi que
pour les pouvoirs publics. Cela est imputable à l'organisation spatiale
de la ville de Bobo-Dioulasso qui s'organise en deux sous ensembles : un
centre ville relativement bien équipement, disposant des infrastructures
de base, des réseaux (voiries, eau, électricité, etc.),
des équipements administratifs ; et une périphérie
dont les citadins s'éloignent des équipements et services
urbains, cela au fur et à mesure que la ville s'étend. Quels
problèmes pose l'extension de la ville aux transports urbains de
personnes dans les ménages ?
De ce constat, nous dégageons des interrogations d'une
grande importance pour notre recherche :
· Dans quelles conditions s'effectue le transport urbain
de personnes à Bobo-Dioulasso?
· Quelles sont les infrastructures de transport de
Bobo-Dioulasso ?
· Quel est le niveau de mobilité des habitants de
Bobo-Dioulasso ?
Carte n°01: Localisation de la zone
d'étude : Ville de Bobo-Dioulasso
2. Objectifs
L'objectif principal de notre étude est d'analyser le
système de transport urbain de personnes de Bobo-Dioulasso à
travers l'offre et la demande de transport. De cet objectif principal,
découlent les objectifs spécifiques suivants :
- analyser le rôle actuel des différents modes de
transport de personnes en présence ;
- appréhender l'offre et la demande de transport de
personnes de Bobo-Dioulasso ;
- analyser la contribution des différents modes de
transport de personnes au développement urbain.
3. Hypothèses
L'hypothèse principale de cette étude est la
suivante : les transports individuels assurent l'essentiel des
déplacements dans l'espace urbain de Bobo-Dioulasso. Il en
découle les hypothèses spécifiques suivantes :
- le transport sur deux roues est le mode de transport dominant
à Bobo-Dioulasso ;
- la mobilité des bobolais engendre des
dépenses (dépenses pour l'acquisition et l'usage des moyens de
transport individuel) ;
- les différents modes de transport participent au
fonctionnement de la ville de Bobo-Dioulasso.
4. Approche méthodologique
4.1. La recherche documentaire
Les documents relatifs à notre thème ont
été consultés dans les différents centres de
documentation de la ville de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Il s'agit
notamment de la Bibliothèque Universitaire Centrale (BUC), de la salle
de documentation de l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature
(ENAM) ,le centre de documentation de l'Institut National de la Statistique et
de la Démographie (INSD), le centre de documentation du Ministère
des Transports, du Ministère de l'Urbanisme et de l'Habitat ,la
Direction Régionale de l'Urbanisme et des Travaux Fonciers des
Hauts-Bassins à Bobo-Dioulasso, le centre de documentation de la mairie
de Bobo-Dioulasso et de l'Institut de Recherche pour le Développement
(IRD). Cette recherche documentaire nous a amenée à exploiter des
travaux universitaires (mémoire de maîtrise, DEA, DESS, master,
thèses de doctorat.
4.2. La Revue de la littérature
A travers la lecture de ces différents documents nous
nous sommes rendu compte que plusieurs auteurs ont mené des
études sur les transports urbains au Burkina-Faso. Tous s'accordent sur
le fait que les transports urbains sont déterminants dans la vie
socio-économique des citadins.
ZONGO K. (1987) dans son étude sur
« l'influence des Bus X9 sur le réseau des taxis dans la ville
de Ouagadougou » fait ressortir les causes de la mise en place du
système de transport par taxi dans la ville de Ouagadougou. Il explique
que l'extension spatiale et le développement économique de la
ville ont contribué à la création des taxis. L'auteur
énumère également la manière dont les taxis
étaient exploités. Il souligne enfin que la mauvaise gestion, la
hausse du prix du carburant, l'explosion des deux roues et la création
de la RNTC X9 sont à l'origine du déclin des taxis dans la ville
de Ouagadougou.
L'étude de BRAHIM R. (1988) montre que
la croissance urbaine a un impact considérable sur le système des
transports. Dans son rapport, l'auteur explique que l'extension de la ville de
Casablanca au Maroc a modifié considérablement son
système de transport. Il souligne également que l'insuffisance
des moyens de transport collectif a contribué au développement
des transports individuels notamment la voiture particulière.
Dans son étude sur les transports collectifs dans la
ville de Ouagadougou, TAPSOBA-KABRE C. (1989) identifie et
analyse les difficultés de mise en place et de maintien des transports
collectifs dans le système de transport de Ouagadougou. Elle propose la
volonté politique comme stratégie de développement et de
pérennisation des transports collectifs.
GUIEBO M T. (1992), identifie les composantes
du transport urbain à savoir, le réseau routier, la demande et
l'offre de transport de cette ville. Elle identifie et analyse les causes de
la prépondérance des deux-roues dans la ville de Ouagadougou.
L'auteur souligne également les problèmes de circulation qui se
posent quant à l'utilisation des modes de transport individuel.
L'étude réalisée par
CEDRES-INRETS-LET (1993) analyse le système de
transport urbain dans la ville de Ouagadougou. Elle révèle le
niveau d'équipement des ménages en moyen de transport et
apprécie les retombées socio-économiques du système
de transport. Les auteurs de cet ouvrage étudient l'évolution
des différents moyens de transport et identifient les avantages et les
inconvénients de chaque moyen de déplacement.
BAMAS S. et GUEYE B. (1993) font une analyse
comparative du système de transport de deux villes moyennes d'Afrique
sub-saharienne : Bouaké en Côte d'Ivoire et Bobo-Dioulasso au
Burkina-Faso. Les auteurs font ressortir dans cette analyse, les similitudes et
les différences. Ils conclurent que ces systèmes de transport
s'adaptent à leurs environnements respectifs.
BAMAS S. (1995) identifie et analyse les
différents modes de transport urbain à Ouagadougou. Il
évoque particulièrement le cas des deux-roues et des transports
collectifs. L'auteur explique le lien qui existe entre mode de transport et
forme d'urbanisation. Il explique les caractéristiques de la
mobilité et donne une appréciation des retombées
socio-économiques du système de transport.
L'étude réalisée par le BERTS.
(1997) sur « Circulation et stationnement au centre ville
de Bobo-Dioulasso » fait une typologie des modes de transport
existant dans la ville de Bobo-Dioulasso. Il souligne l'encombrement du
centre-ville par les gares routières de voyageurs. L'auteur propose un
plan d'action en matière de circulation et de stationnement dans la
ville de Bobo-Dioulasso.
BAMAS S. (2002) dans son étude sur
« l'implication des collectivités locales dans la gestion des
transports urbains en Afrique de l'ouest et du centre : le cas de
Bobo-Dioulasso» analyse le système de transport urbain à
Bobo-Dioulasso. Il identifie les différents intervenants dans le secteur
des transports urbains dans la ville. L'auteur souligne l'implication de la
municipalité dans la gestion des transports urbains.
TRAORE P I. (2005) dans son étude
explique les conséquences de la croissance démographique sur le
secteur des transports urbains. L'auteur souligne également que le bas
niveau d'équipement en infrastructures et services urbains des quartiers
périphériques oblige la population à se déplacer
sur de longues distances pour accéder au centre ville. Il explique
enfin que le nombre élevé des modes de transport individuel
influence la mobilité urbaine.
KAFANDO Y (2005) identifie et analyse les
problèmes engendrés par les transports urbains. Il souligne
l'impact du transport urbain sur la santé de la population. L'auteur met
l'accent sur les accidents de la circulation et explique que l'encombrement de
la voirie urbaine et les accidents de la circulation sont les
conséquences directes des problèmes de transport dans la ville de
Ouagadougou. Il conclue que les accidents de la circulation constituent un
problème majeur de santé publique.
SAVADOGO L. (2005) fait une analyse des
difficultés des transports collectifs dans la ville de Ouagadougou et
propose la volonté politique comme stratégie de
développement et de pérennisation de ce type de transport.
OUEDRAOGO O. (2006) évoque la
problématique des gares routières à Bobo-Dioulasso et
explique que la forte demande en transport a favorisé l'implantation
anarchique des gares routières au centre-ville. Il souligne que cette
implantation anarchique est à l'origine de l'encombrement du
centre-ville et propose alors la construction de gares routières de
voyageurs dans la zone périphérique en vue de permettre une
amélioration du rayonnement de l'activité de transport. L'auteur
explique enfin que seule la volonté politique pourra empêcher la
création de gares routières privées.
SAGNON F. (2008) dans son étude sur
les transports urbains à Banfora identifie le rôle des
différents modes de transport et analyse le système de transport
urbain dans la ville de Banfora. Elle souligne que le transport urbain de
Banfora est caractérisé par la prédominance des deux
roues. L'auteur évoque également que le nombre
élevé de deux roues dans l'équipement des ménages
explique le niveau moyen de mobilité assez élevé des
habitants de la ville de Banfora. Elle mentionne les dépenses auxquelles
les usagers doivent faire face.
La recherche documentaire nous a permis non seulement d'avoir des
connaissances sur les transports de façon générale mais
aussi d`acquérir des notions dans le domaine des transports urbains.
Cependant, très peu d'études ont été
réalisées sur la ville de Bobo-Dioulasso et toutes celles qui ont
été réalisées ne concernent pas la mobilité
urbaine. Notre mémoire consiste donc à analyser en profondeur la
mobilité urbaine à Bobo-Dioulasso
4.3.
Echantillonnage
4.3.1. Le cadre spatial
Notre zone d'étude est la ville de
Bobo-Dioulasso, deuxième ville du Burkina-Faso après Ouagadougou
la capitale. Cette ville se compose de vingt-cinq (25) secteurs répartis
entre trois (03) arrondissements qui sont : l'arrondissement de
Dafra l'arrondissement de Dô et l'arrondissement de Konsa.
Compte tenu de la taille relativement importante de
la ville, nous avons délimité notre zone d'étude en
choisissant huit secteurs que nous jugeons représentatifs des secteurs
que compte Bobo-Dioulasso. Il s'agit des secteurs centraux (1, 8, 9, 10) et
des secteurs périphériques (5, 20, 24,25). Le choix de ces
secteurs s'explique par :
- leur facile accessibilité,
c'est-à-dire qu'ils sont desservis par un réseau de voirie
praticable ;
- la présence d'équipements et services
urbains pouvant engendrer des déplacements de populations ;
- le besoin de comparer les secteurs centraux et
les secteurs périphériques, afin comprendre les problèmes
de transports urbains rencontrés par les populations et leur besoins de
déplacements.
Carte n°02 :
Localisation des secteurs d'enquête
4.3.2
L'échantillonnage démographique
Les habitants âgés de 14 ans et plus des
huit secteurs sus-cités constituent la population cible de notre
étude. On a choisi d'interroger seulement les individus de 14 ans et
plus car l'âge officiel pour aller dans le secondaire est fixé
à 14 ans, et que cet âge nous a semblé raisonnable pour la
collecte de réponses significatives. En effet, notre enquête a
porté sur un échantillon de 100 ménages correspondant
à 300 individus et visant à apprécier et analyser les
comportements de mobilité et d'usage des modes de transport urbain. Nous avons approché en moyenne 12
ménages par secteur d'habitation, cela en fonction du nombre total de
ménage que compte chaque secteur.
4.4. La collecte des
données
Les données ont été collectées
auprès de chaque ménage à l'aide d'un questionnaire
à travers lequel nous avons essayé de recueillir le maximum
d'informations utiles pour notre recherche.
Le questionnaire d'enquête est constitué d'une
fiche ménage remplie auprès du chef de ménage et de fiche
individu destinée aux membres du ménage âgés de 14
ans et plus. La fiche ménage aborde les questions telles que les
caractéristiques de l'habitat, l'itinéraire spatial du chef de
ménage, le niveau d'équipement de la maison, la composition du
ménage et l'équipement du ménage en véhicules. La
fiche individu se compose des caractéristiques socio-
démographiques et socio- économiques, des dépenses
d'acquisition et d'usage des modes de transport individuel, des dépenses
pour l'usage des modes de transport en commun, des attitudes vis-à-vis
des modes de transport et des habitudes de mobilité. Cette fiche
comporte une liste qui récapitule les déplacements de la veille
avec le lieu de départ, la destination, l'heure de départ,
l'heure d'arrivée, le motif du déplacement, la durée des
déplacements, et les modes utilisés.
Une autre fiche adressée aux conducteurs de taxis
nous a permis de connaître également leurs caractéristiques
socio-démographiques et socio-économiques.
Outre ces enquêtes, nous avons eu des entretiens avec
des responsables de la commune de Bobo-Dioulasso et du syndicat des conducteurs
de taxis. Ces entretiens ont été effectués à l'aide
des guides d'entretien que nous avons élaboré.
4.5. Traitement et analyse
des données
Après la phase des enquêtes et entretiens, nous
avons procédé au traitement des données collectées.
Nous avons fait d'abord un dépouillement manuel qui nous a permis de
procéder au regroupement des données, aux calculs des
pourcentages et à la mise en évidence de certaines tendances.
Ensuite un traitement à l'ordinateur à travers
les logiciels Excel et Word a permis de saisir et d'élaborer des
graphiques et des tableaux statistiques. Ces tableaux et graphiques nous ont
permis d'analyser et d'interpréter les différents
phénomènes.
Pour la réalisation des différentes cartes, nous
avons utilisé le logiciel de cartographie Arcview 3.2 X.
5. Les difficultés
rencontrées
D'une manière générale, l'étude
s'est bien déroulée. Cependant nous avons été
confrontés à certaines difficultés au cours de
l'enquête. Certains enquêtés étaient
réticents quant à la déclaration du revenu mensuel. Nous
avons également constaté que les ménages n'avaient pas une
comptabilité bien précise des dépenses pour leur
déplacement. Cela a rendu difficile l'estimation mensuelle des
dépenses. La lassitude de certaines personnes d'être
interpellé à plusieurs reprises. De même au niveau des
conducteurs de taxi, l'ignorance et l'analphabétisme qui règnent
dans le milieu n'ont pas facilité notre travail. La plupart d'entre eux
ont cru qu'il s'agissait d'une enquête organisée par la commune
pour leur faire payer des taxes.
Par ailleurs, la saison pluvieuse a perturbé nos
sorties puisque l'enquête s'est déroulée entre les mois de
Juillet et Août. Nous avons également été
confrontés au problème de disponibilité de certains
enquêtés. Dans certains cas nous avons été
obligés de repasser pour des compléments d'informations.
Néanmoins, nous avons pu mener à terme cette
étude qui comprend deux parties. La première partie traite du
contexte urbain et de l'offre de transport urbain de Bobo-Dioulasso. La seconde
analyse la mobilité des bobolais et la perception des modes
de transport par les individus
PREMIERE PARTIE :
CONTEXTE URBAIN ET SYSTEME DE TRANSPORT
DE BOBO-DIOULASSO
CHAPITRE 1 : LE
CONTEXTE URBAIN DE BOBO-DIOULASSO
« Il est largement admis de nos jours, que l'espace
n'intervient pas seulement comme un simple support, calculé en terme de
distances à parcourir, mais aussi comme un élément actif
qui entretient des rapports interdépendants avec les diverses
composantes du système de transport. Par ses qualités formelles
(localisation, étendu, forme), par la présence de ses fonctions
plus ou moins nombreuses et variées, et les réseaux sociaux qui y
sont liés, la ville détermine un cadre qui conditionne tant
l'offre que la demande de transport par un jeu complexe d'opportunités
et de contraintes ».4(*)
En effet, l'urbanisation galopante d'une ville entraîne
un besoin important d'un système de transport adéquat. Ainsi, une
analyse sur la question des transports urbains qui exclut volontairement ou non
le contexte de la ville aura un contenu plus ou moins incomplet.
Dans ce chapitre, notre analyse porte sur l'évolution
de la population de Bobo-Dioulasso, l'évolution de l'espace urbain ainsi
que l'organisation de cet espace.
La commune de Bobo-Dioulasso qui couvre une superficie de 160
000 ha est située à l'Ouest du Burkina Faso sur l'axe
Ouagadougou-Abidjan. Chef-lieu de la province du Houet et capitale
économique du pays, Bobo-Dioulasso est la seconde ville du Burkina Faso
et est située entre 4°18' de longitude Ouest et 11° de
latitude Nord. La ville se trouve à environ 365 kilomètres de
Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.
Le relief de la ville de Bobo-Dioulasso est peu
accidenté et se caractérise par une chaîne rocheuse
(falaise de Banfora) au sud, des bas fonds et des plaines aménageables.
En effet, la commune de Bobo-Dioulasso repose dans sa quasi-totalité sur
un plateau gréseux. La présence des plateaux et plaines
constituent des obstacles à l'extension de la ville et surtout à
l'aménagement de la voirie. La ville de Bobo-Dioulasso se
caractérise par un ensemble de dépression qui se succède
avec des altitudes allant de 300 mètres à 500 mètres au
dessus du niveau de la mer. L'altitude moyenne étant de 430
mètres. Cette topographie à l'image de celle de la région
lui confère l'appellation de "Hauts Bassins".
Ces caractéristiques ont pour conséquence un
écoulement torrentiel des eaux de pluies produisant une importante
action érosive du sol notamment du réseau de voirie
déjà en mauvais état.
Le réseau hydrographique est constitué de
quatre (04) cours d'eaux. Ce sont : le Houet, le Kou, le Niane et la
Comoé. La Guinguette située à quelques kilomètres
de la ville de Bobo-Dioulasso est un plan d'eau non tarissable. Elle constitue
un site touristique qui accueille de nombreux touristes nationaux et
internationaux.
La ville de Bobo-Dioulasso est située dans la zone du
climat sud soudanien caractérisée par des précipitations
annuelles moyennes comprises entre 900 et 1 200 mm. Cette zone est soumise
à l'influence de deux saisons qui sont :
- une saison sèche allant du mois d'octobre à
mai ;
- une saison pluvieuse allant du mois de juin à septembre.
L'observation des moyennes des précipitations et des jours
de pluie sur les dernières années et leur analyse indique au fil
des ans une évolution en dents de scie avec une tendance à la
régression.
Le climat de la ville est ensoleillé avec des
températures moyennes annuelles variant entre 15°C (minimum
moyenne) de décembre à janvier ; et 40°C (maximum
moyenne) de mars à mai.
Ces éléments physiques de l'espace urbain de
Bobo-Dioulasso présentent des obstacles au développement des
transports urbains. En effet,
l'hétérogénéité du terrain
caractérisé par des dépressions et des pentes assez
élevées par endroit, rend difficile les déplacements
à pied mais aussi sur deux roues non motorisés (bicyclettes). En
saison pluvieuse, la voirie est fortement dégradée notamment dans
les secteurs périphériques où la totalité du
réseau de voirie est en terre. Ainsi, la boue qui succède aux
pluies sur les voies non bitumées crée des conditions de
circulation inconfortables. De plus, les pneumatiques des véhicules
résistent moins pendant la période de chaleur. Cela occasionne
chez les propriétaires de véhicules, des dépenses
supplémentaires en pneus de rechanges.
1.1. L'évolution
démographique de Bobo-Dioulasso
La ville de Bobo-Dioulasso a connu une croissance
démographique remarquable. En effet, sa population n'a cessé
d'augmenter depuis la période coloniale jusqu'à nos jours.
Les grands travaux de construction des voies de circulation
entrepris depuis la période coloniale et l'installation de services
territoriaux ont drainé un nombre important de population vers
Bobo-Dioulasso car à l'époque coloniale la ville était un
important centre administratif.
En 1960, la population urbaine de Bobo-Dioulasso était
estimée à 50 000 habitants. Celle de la ville de Ouagadougou
était de 60 000 habitants.
La croissance démographique de la ville de
Bobo-Dioulasso s'est surtout intensifiée entre 1975 et 1985 en passant
de 115 063 habitants en 1975 à 228 668 habitants en 1985. Soit un taux
d'accroissement annuel de 7,2%. A la même période, Ouagadougou est
passée de 172 661 habitants en 1975 à 441 514
habitants en 19855(*).
Ainsi la ville de Ouagadougou comptait 1,5 fois plus d'habitants que
Bobo-Dioulasso en 1975 et presque deux fois plus d'habitants en 1985.
Selon le recensement général de la population
effectué par l'Institut National de la Statistique et de la
Démographie (INSD) en 1996, la population de la ville de Bobo-Dioulasso
était estimée à 309 771 habitants soit 19,3% de la
population urbaine du Burkina-Faso. Celle de Ouagadougou était de
709 736 habitants avec un taux de 44,3%.
Au regard de ces données, on constate que la
croissance urbaine de Ouagadougou est beaucoup plus rapide que celle de
Bobo-Dioulasso. Cette évolution se renforce avec un écart de plus
en plus grandissant entre les deux villes. On assiste alors à une
urbanisation macrocéphalique aux tendances très
marquées.
La ville de Bobo-Dioulasso a pendant longtemps
été un pôle d'attraction de toute la partie ouest du pays.
En effet, la ville a accueilli des mouvements des populations rurales et de
certains centres urbains en quête d'une activité
rémunératrice et de conditions de vie meilleures.
Ces flux migratoires ont connu un ralentissement dans les
années 1980. Ce ralentissement s'explique en partie par la
délocalisation de certaines industries vers la capitale Ouagadougou. La
ville perd ainsi sa fonction de capitale économique.
Malgré cette baisse relative de la croissance
démographique, la ville de Bobo-Dioulasso comptait 489 967 habitants en
2006 avec un taux de croissance estimé à 2,8%. Et Ouagadougou
comptait 1 475 839 habitants en 2006.Le graphique suivant montre
l'évolution de la population de la ville de Bobo-Dioulasso et celle de
Ouagadougou de 1960 à 2006.
Graphique n°01 :
Evolution de la population urbaine de BOBO-DIOULASSO et
de OUAGADOUGOU de 1960 à 2006
Source : INSD, résultats du
recensement général de la population et de l'habitat de 2006
La courbe ci-dessus laisse apparaître que
l'évolution de la population de Bobo-Dioulasso s'est faite en trois
étapes. En effet,
-De 1960 à 1985 nous assistons à une croissance
assez rapide de la population. Cette croissance rapide durant ces deux
décennies est due à l'effet conjugué du croît
naturel et du phénomène migratoire. En effet, les grandes
sécheresses qu'a connues le nord du pays ont contraint de nombreuses
populations rurales à migrer vers les centres urbains dont
Bobo-Dioulasso. Entre 1985 et 1991, sur un total de 38 588 migrants à
destination de la province du Houet, la ville de Bobo-Dioulasso en a accueillis
14 548, soit 38%6(*). Ces
mouvements migratoires résultent à la fois d'une répulsion
de la campagne et d'une attraction de la ville.
-De 1985 à 1996 le rythme de croissance de la
population urbaine de Bobo-Dioulasso a connu un ralentissement. Cela peut
s'expliquer par le fait que le gain migratoire est passé de 36,5% en
1975 à 33% en 1985 pour remonter à 34% en 19917(*). Ce ralentissement est
également dû à la perte de prestige de « ville
économique » au profit de Ouagadougou.
-De 1996 à 2006, on assiste à la relance
modérée de la croissance démographique dans la ville de
Bobo-Dioulasso qui peut s'explique par le retour de certains migrants avec la
crise ivoirienne déclenchée en 2002. En partie, cela a
contribué L'évolution démographique s'est
accompagnée d'une extension spatiale de la ville. Cette extension pose
des problèmes de gestion urbaine dans une ville où la
réalisation des infrastructures urbaines n'a pas suivi la croissance
démographique.
1.2. La croissance
spatiale de Bobo-Dioulasso
La croissance démographique de Bobo-Dioulasso s'est
traduite par une forte consommation d'espace qui a pris des proportions
inquiétantes ces dernières années. Entre 1897 et 1925,
l'espace urbain est passé de 84 ha à 400 ha. En 1955 on
évaluait la superficie de Bobo-Dioulasso à 1 170 ha8(*). Cette extension spatiale est
essentiellement due à la construction d'habitat horizontal, consommateur
d'espace et à la spéculation foncière qui se
caractérise par de nombreuses parcelles non mises en valeur ou
inhabitées. La croissance spatiale de Bobo-Dioulasso est
accentuée par le développement anarchique de l'habitat
spontané.
A partir de 1960, de vastes zones ont été
loties. C'est ainsi qu'en 1963 le quartier Ouezzin-ville est loti. Les zones
résidentielles A et B ont été respectivement loties en
1965 et 1967. Ces zones résidentielles abritent une petite bourgeoisie
de fonctionnaires et de commerçants. En 1967, le nord du quartier
Kounima est loti et le reste du quartier Bindougousso fut loti en 1970. Le
quartier Colma qui a été pendant longtemps une zone où
l'habitat spontané avait pris de l'ampleur fut loti à son tour en
1976.
La période des années 1970 est
caractérisée par le développement rapide des quartiers
spontanés. L'extension incontrôlée de l'espace urbain de
Bobo-Dioulasso s'explique d'une part par l'absence d'une véritable
politique de l'habitat et, d'autre part, par l'insuffisance des ressources
financières de la municipalité pour restructurer les quartiers
spontanés. Ces quartiers sont le plus souvent occupés par les
jeunes ruraux migrants travaillant généralement dans le secteur
informel. Dans ces quartiers, les infrastructures urbaines sont en nombre
insuffisantes ou sont presque inexistantes.
L'intervention de la Banque Mondiale et du Programme Populaire
de Développement (PPD) en 1988 à travers des projets de
lotissement a permis de freiner momentanément le processus de
création d'habitats spontanés.
Les lotissements effectués n'arrivaient toujours pas
à répondre aux besoins des populations. C'est ainsi que de
nouveaux lotissements ont concerné le sud du quartier Kounima et la
deuxième partie de Sonsoribougou. En 1986, les quartiers Lafiabougou,
Bindougousso et la partie Est de Ouezzin-ville ont été
lotis9(*). Le graphique 2
donne un aperçu de cette évolution.
Graphique
02 : Evolution spatiale de Bobo-Dioulasso de 1965 à
2006
Source: SDAU/Bobo
Entre 1996 et 2003, on assiste à une production de
1 600 ha pour résorber le phénomène d'habitats
spontanés dont la superficie était estimée à 900
ha10(*). En 1999, on
comptait 44 169 parcelles dans la ville de Bobo-Dioulasso.
Selon les estimations, la superficie de l'agglomération
de Bobo-Dioulasso devrait atteindre 10 000 ha en 2010.
La conséquence de cette croissance spatiale est
l'éloignement continu des distances, donc un accroissement des besoins
en transport de la population. Cela favorise l'utilisation massive des
transports individuels sur deux roues par les populations pour leurs
différents déplacements.
Toutes ces données chiffrées permettent de
comprendre l'évolution spatiale de la ville de Bobo-Dioulasso de la
période coloniale à nos jours. La carte suivante, illustre le
découpage administratif de la ville en ses différents
arrondissements.
Carte n°03 : Découpage administratif
de la commune urbaine de Bobo-Dioulasso
1.3. L'organisation de
l'espace bobolais
La croissance spatiale de la ville de Bobo-Dioulasso s'est
accompagnée d'une spécialisation des quartiers. Ainsi certains se
caractérisent essentiellement par leur fonction de résidence et
d'autres, généralement situés au centre-ville, ont une
fonction administrative et commerciale.
En tenant compte de la présence des infrastructures
socio urbaines de base et des infrastructures routières, la ville de
Bobo-Dioulasso peut être subdivisée en deux grandes
parties :
- le centre-ville constitué des anciens secteurs et
représentant le noyau administratif et commercial de la ville. Ce sont
les secteurs 1, 2, 8, et 9. Ces secteurs concentrent en effet plus de la
moitié des services administratifs. C'est la zone où se trouve la
plus grande partie des directions régionales des ministères, la
mairie centrale, le Centre Hospitalier Régionale Universitaire Sanou
Souro (CHRUSS), le Centre Muraz, les Pharmacies, le Palais de justice, le
Trésor public, l'Office National de l'Eau et de l'Assainissement (ONEA),
l'Office National des Télécommunications (ONATEL), la
Société Nationale Burkinabé d'Electricité
(SONABEL), l'Office National du Tourisme Burkinabé (ONTB), les banques,
la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), la
Cathédrale, le stade Wobi, le ciné Sagnon, les principaux
hôtels et le marché central.
- la zone péricentrale correspond à la couronne
adjacente du centre. Elle est constituée des secteurs 3, 4, 5, 6, 7, 10,
12,16. Du fait de sa proximité du centre ville, la zone
péricentrale bénéficie d'un niveau d'équipement
acceptable. On y trouve la maternité Guimbi Ouattara, le ciné
Guimbi, la pharmacie myougou, la Direction Régionale des Transports, le
centre Raoul Follereau, le Théâtre de l'amitié le grand
établissement scolaire secondaire public de la ville (Lycée
Ouézzin Coulibaly), le Médiateur du Faso
-la zone périphérique constituée des
secteurs 11 ,13 ,14 ,15 ,17 ,18 ,19 ,20 ,21 ,22 ,23 ,24 ,25. C'est une zone
à vocation d'habitation même si on y rencontre quelques services
administratifs tels que : le stade Omnisport, l'Aéroport et la zone
industrielle.
L'extension de la zone périphérie résulte
principalement de la spéculation foncière et de la forte pression
démographique consécutive à l'arrivée massive des
migrants et du désir ardent pour chacun de s'approprier un habitat
individuel.
Ainsi, on constate une dépendance des secteurs
périphériques par rapport au centre ville, ceci malgré la
présence de quelques équipements socio-collectifs. La plupart des
équipements étant situés dans les secteurs centraux, les
habitants des secteurs périphériques sont obligés de se
déplacer quotidiennement pour des raisons de travail, d'école ou
de marchés etc. Cela pose des problèmes de déplacements
aux populations qui doivent effectuer de longues distances pour accéder
aux différents lieux d'activité.
Carte
n°04: équipements urbains de Bobo-Dioulasso
CHAPITRE 2 : OFFRE DE TRANSPORT ET EQUIPEMENT DES
MENAGES
Les modes de transport de personnes dans la ville de
Bobo-Dioulasso se résument essentiellement aux transports individuels et
collectifs. Le transport individuel comprend la marche à pied, les
deux-roues motorisés et non motorisés et la voiture
particulière. Les transports collectifs étant assurés par
les taxis qui constituent le seul moyen de transport en commun dans la ville.
Soulignons ici le transport en commun des étudiants de la ville de
Bobo-Dioulasso à l'Université Polytechnique de Bobo (UPB)
située à plus d'une quinzaine qui de kilomètres de la
ville de Bobo-Dioulasso.
Ce chapitre traitera essentiellement des questions
liées à la voirie, aux transports individuels et aux transports
collectifs.
2.1. Le réseau de
voirie
Le réseau de voirie de la ville de Bobo-Dioulasso est
constitué dans son ensemble de rues bitumées, de rues en terre et
en bon état et des rues en terre dégradées. D'une
manière générale, la voirie urbaine de Bobo-Dioulasso
s'organise en trois grandes catégories. Ce sont : la voirie
primaire ou principale, la voirie secondaire et la voirie tertiaire.
2.1.1 Le réseau
primaire
Le réseau primaire de la ville de Bobo-Dioulasso
regroupe l'ensemble des prolongements des routes nationales, régionales
et internationales à l'intérieur de la ville. Il s'agit des
routes par lesquelles on pénètre dans la ville. Ce réseau
repose sur six axes de pénétration provenant d'Orodara, de
Dinderesso de Dédougou de la Côte d'Ivoire, Mali et de
Ouagadougou. Les voies les plus importantes de ce réseau sont : le
Boulevard de la révolution, le Boulevard de chalons en champagne et
l'Avenue de l'Indépendance qui sont orientées d'Ouest en Est.
Celles orientées du Nord au Sud sont constituées de l'Avenue du
gouverneur Binger, de la route du Mali et de l'Avenue de l'Unité. En
plus de ces voies qui constituent l'essentiel des voies bitumées de la
ville de Bobo-Dioulasso, il faut ajouter les voies bitumées du centre
ville.
2.1.2 Le réseau
secondaire
Le réseau secondaire se compose des voies dont les
emprises sont comprises entre 20 et 25 mètres. Ces voies assurent la
liaison centre-ville et périphérie et les connections entre les
différents secteurs et quartiers de la ville. La quasi-totalité
de ce réseau est constituée de voies en terre, constamment
dégradée par les eaux de ruissellement.
2.1.3 Le réseau
tertiaire
Ce réseau assure la desserte à
l'intérieur des secteurs auquel il faut adjoindre l'ensemble des rues
sinueuses et très étroites des quartiers
périphériques. Ces rues se caractérisent par leur
étroitesse et leur mauvais état.
La ville de Bobo-Dioulasso avait en 2004, un réseau
estimé à environ 1 000 kilomètres de voirie dont 137
kilomètres de voies bitumées. En dehors des principales voies, le
reste du réseau de voirie de la ville de Bobo-Dioulasso est en mauvais
état et de ce fait assure difficilement la desserte entre les
différents quartiers. Pendant la saison pluvieuse, les eaux de
ruissellement entrainent des ravinements en bordure de chaussée et des
arrachements de bitume en rive. Dans la ville de Bobo-Dioulasso les eaux de
pluies sont drainées que par quelques caniveaux en bordure de
chaussée ou par des fossés plus éloignés. La DSTM
à travers le service voirie de la mairie oeuvre à l'entretien de
quelques voies et caniveaux.
Par ailleurs, des feux tricolores et des panneaux de
signalisation indispensables à la réglementation de la
circulation existent dans la ville. Ce dispositif, jadis placé sous la
tutelle de la SONABEL qui assurait la gestion de l'éclairage public et
des feux de signalisation est désormais sous la responsabilité de
la municipalité de Bobo-Dioulasso.
2.2 Les transports
individuels de Bobo-Dioulasso
Il s'agit de la marche à pied, des deux roues
motorisés et non motorisés (bicyclettes) et de la voiture
particulière.
Photographie
n°01 : Les différents moyens de transport
individuel
Source : Prise de vue
réalisée par KABORE Aminata en novembre 2010
2.2.1 La marche à pied
Longtemps utilisée par les êtres humains, la
marche à pied constitue le moyen de transport le plus courant. C'est un
moyen de transport naturel qui ne nécessite aucun financement. La
marche à pied est le mode de déplacement utilisé par les
couches sociales qui n'ont pas accès à d'autres formes de
transport du fait de l'insuffisance de leurs ressources financières.
La marche à pied se caractérise des autres modes
de transports par sa faible vitesse, variable selon les individus. De
même effectuée sur de longues distances, la marche à pied
s'avère pénible et inconfortable, surtout en période de
chaleur ou de pluie.
Toutefois, la marche à pied demeure le mode de
déplacement par excellence des petits commerçants et vendeurs
ambulants qui sillonnent les différentes artères de la ville.
L'une des difficultés de la marche à pied réside dans
l'insuffisance de trottoirs pour piétons dans la ville de
Bobo-Dioulasso. Ainsi, les piétons empruntent les mêmes voies de
circulation que les autres modes de transports, ce qui les expose aux accidents
de la circulation.
2.2.2. Les deux roues
La distinction doit être faite entre deux roues
motorisés (cyclomoteurs et motocyclettes) et deux roues non
motorisés (bicyclettes). Les deux roues motorisés se distinguent
des bicyclettes par le fait que les premiers sont munis d'un moteur, tandis que
les secondes sont non motorisées. Cette différence entre ces
deux modes de transport réside également au niveau du coût
d'acquisition, du coût d'usage, des performances (vitesse) et
également de la pollution émise (CO2).
La bicyclette est un mode de déplacement peu
coûteux par rapport à la motocyclette. C'est un moyen de
déplacement propre car étant non polluant.
Par contre l'acquisition d'un deux roues à moteur
demande plus de dépenses. A cela il convient d'ajouter les
dépenses pour le carburant et entretien/réparation.
Toutefois, les deux roues se caractérisent par leur
souplesse, car permettant le porte à porte et par leur rapidité
relative.
Les deux roues, surtout motorisés constituent le mode
de transport de la population appartenant à la classe moyenne.
Depuis l'introduction au Burkina Faso de la bicyclette en 1908
et de la motocyclette en 1912, leur nombre ne fait que croître11(*). En effet, la
prépondérance des deux roues dans le système de transport
à Bobo-Dioulasso est liée en partie à la mise en place
tardive d'un système de transport en commun. Le nombre
élevé de deux roues dans le système de déplacement
s'explique également par le fait qu'il existait depuis 1963 une
industrie de montage de deux roues dans la ville de Bobo-Dioulasso.
La création d'un établissement financier de
crédit deux roues (SOBCA) permettant aux populations d'acquérir
un deux roues à crédit a aussi contribué à leur
développement dans la ville de Bobo-Dioulasso.
Dans cette ville comme partout ailleurs au Burkina Faso,
posséder un deux roues, surtout motorisé a longtemps
été signe d'une certaine réussite sociale. De nos jours
cette valorisation sociale se développe autour de la voiture
particulière.
2.2.3. La voiture particulière
La voiture particulière est le mode de transport
utilisé par une minorité de personnes, car étant
considéré comme un bien de luxe. Ce mode de transport est
l'apanage des individus aisés car exigeant beaucoup de dépenses
(dépenses pour l'acquisition et pour l'usage). Seules les personnes
disposant d'un certain revenu (cadres supérieurs, professions
libérales, opérateurs économiques...) peuvent
accéder à ce luxe.
Cependant le nombre de voiture particulière va
croissant ces dernières années. Cela est dû à
l'arrivée massive des véhicules d'occasion consécutive au
renouvellement du parc automobile en Europe. Cette évolution peut
également s'expliquer par la valorisation sociale qui s'est fortement
développée autour de la voiture particulière. Son usage
dans la ville de Bobo-Dioulasso demeure toutefois l'affaire d'une
minorité de personnes.
2.3. Les transports
collectifs
Dans le passé, la ville de Bobo-Dioulasso a
bénéficié des services de la Régie Nationale de
Transport en Commun X9. Cette régie assurait le transport en commun dans
la ville.
De nos jours ,en dehors du service des transports des
étudiants à l'Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso
(UPB) située à une quinzaine de kilomètres de la ville, le
transport collectif est assuré par les taxis.
2 .3.1. Les expériences passées en
matière de transport en commun
Société dotée de la responsabilité
morale et de l'autonomie financière, la Régie Nationale de
Transports en Commun (RNTC X9) était un établissement public de
l'Etat à caractère industriel et commercial (EPIC). Cette
régie avait pour objet l'exploitation d'un transport en commun urbain
dans les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso.
L'introduction des transports en commun en 1984 à
travers la RNTC X9 dans la ville de Bobo-Dioulasso n'a pas véritablement
transformé le système de transport qui était
déjà dominé par les deux roues.
L'agence de Bobo-Dioulasso exploitait trois lignes d'une
longueur de 33 kilomètres avec 9 autobus de 50 places chacun. Ainsi le
tarif passager simple était fixé à 75 FCFA et la course
avec relais était de 100 FCFA. En 1987, ces différents tarifs ont
subi une hausse. C'est Ainsi que la course simple est passée à
100 FCFA tandis que celle avec relais coûtait 150 FCFA.
La couverture spatiale par ces autobus était
inégale avec des temps d'attente trop longs. De ce fait, la RNTC X9 ne
présentait aucun attrait pour la population. C'est ainsi que le nombre
de passagers hors abonnement qui était de 900 000 en 1985 a chuté
à 400 000 en 1988, soit une baisse de 55% en trois ans. L'agence de
Bobo-Dioulasso entrait ainsi dans le cercle vicieux bien connu où
l'insuffisance de trésorerie retarde le bon entretien des
véhicules avec pour conséquence une diminution de la
disponibilité du parc, une baisse de recettes donc, la crise de
l'entreprise12(*).
La concurrence très forte des taxis qui appliquaient
pratiquement les mêmes tarifs et la clientèle majoritairement
constituée d'élèves (payant le demi-tarif) ont
contribué à la cessation des activités de la régie
de transport en commun à Bobo-Dioulasso en Août 1991.
Ainsi, pour pallier au manque de transport collectif dans la
ville, en octobre 1991 la Société Burkinabé de Transport
(SOBUTRANS) est créée. Elle avait pour mission de desservir la
ville en reprenant l'ancien réseau de la RNTC X9. La SOBUTRANS avait
à son actif une douzaine de véhicules militaires importés
d'Europe. Contrairement à la régie X9, la SOBUTRANS exploitait
cinq lignes13(*).
Malgré ces efforts, la SOBUTRANS fut confrontée
également à la concurrence des taxis. Le paiement du tarif
réduit par la majorité de la clientèle (les
élèves) constituait un véritable problème de
trésorerie pour la société.
La dégradation de la qualité du service qui
s'explique par la faiblesse du parc, l'irrégularité des
fréquences avec des temps d'attente trop longs conduit la SOBUTRANS
à arrêter ses activités dans la ville de Bobo-Dioulasso en
décembre 1992. Depuis cette date, les transports collectifs dans la
ville de Bobo-Dioulasso sont essentiellement assurés par les taxis
privés.
2.3.2. Les taxis
A ce jour, ils assurent à eux seuls le transport en
commun dans la ville de Bobo-Dioulasso.
Ces taxis sont exploités de manière artisanale
par des particuliers. Selon les résultats de notre enquête
réalisée entre juillet-août 2007, sur 100 conducteurs de
taxis dans la ville de Bobo-Dioulasso, 42% déclarent être
propriétaires de leurs véhicules. Cependant sur les 58% qui sont
des chauffeurs locataires, 16% déclarent que le propriétaire du
taxi exerce dans le secteur public. 12% attestent que le propriétaire du
véhicule travaille dans le secteur privé et 30% affirment que le
propriétaire de leur véhicule est dans le secteur informel.
Les résultats de notre enquête
réalisée de juillet à août 2007, montrent que la
majorité des conducteurs de taxis dans la ville de Bobo-Dioulasso sont
des jeunes dont l'âge est compris entre 30 et 44 ans. 81% des conducteurs
sont mariés, 17% célibataires et 2% divorcés. On remarque
également que plus de la moitié des chauffeurs de taxis
enquêtés (55%) ont au moins trois personnes à leur charge.
Concernant le niveau d'instruction de ces conducteurs, 31% ont un niveau
d'instruction primaire. Ceux qui ont fréquenté le secondaire
représentent 22%. Parmi ceux qui ont le niveau primaire, certains
déclarent avoir obtenu le Certificat d'Etude Primaire (CEP) avant
d'arrêter les études par faute de moyens financiers. Ils sont donc
obligés d'exercer cette activité avant de trouver un meilleur
emploi. Les conducteurs qui ont suivi de la formation coranique et en langue
nationale représentent respectivement 19% et 2%. Cependant, 26% des
enquêtés déclarent n'avoir reçu aucune instruction.
Aucun conducteur de taxis n'a fait d'études supérieures.
Le faible niveau d'instruction de la majorité des
conducteurs de taxis peut expliquer le caractère artisanal et non
structuré de leur activité.
Les chauffeurs de taxis qui sont pour la plupart des
conducteurs salariés doivent quotidiennement apporter aux
propriétaires une somme généralement fixée de
commun accord par le conducteur et le propriétaire du véhicule.
Selon l'état du véhicule, cette somme varie entre 3 000 et 8
000FCFA et le surplus de la recette revient au chauffeur. D'une manière
générale, le salaire mensuel de ces conducteurs est fixé
à 20 000 FCFA.
Pour la recherche de la clientèle, certains chauffeurs
choisissent de stationner en des points stratégiques. C'est ainsi qu'on
les retrouve devant la gare ferroviaire, les gares routières de
voyageurs, l'Hôpital Sanou Souro et aux alentours du marché
central. D'autres conducteurs par contre, adoptent le système de la
maraude consistant à circuler dans les artères à la
recherche de la clientèle.
Le prix de la course dans la ville de Bobo-Dioulasso varie
généralement selon les quartiers. Ainsi le syndicat des
conducteurs de la ville nous a fait savoir que les différents tarifs
étaient fixés par arrêté municipal n°D/DS/SP du
17avril 1979. De nos jours, ces tarifs connaissent une nouvelle augmentation
que les taximen expliquent par la hausse continue du prix des hydrocarbures
durant ces dernières années. Cependant, la période des
fêtes et la saison sèche constituent les périodes propices
à l'activité.
Dans l'optique de mener leur activité dans des
conditions acceptables, les conducteurs de taxis ont crée, il y a plus
de 40 ans, un syndicat autonome dans la ville de Bobo-Dioulasso. Le
siège ce syndicat se situe à la gare SITARAIL et
présidé par un professionnel du secteur des taxis.
Une autre représentation de ce syndicat se situe au
centre-ville du côté Est du marché central.
Parallèlement, un autre syndicat des conducteurs de taxis existe au
secteur 10 de la ville.
Dans le souci d'identifier le parc de taxis qui circulent
dans la ville de Bobo-Dioulasso, la commune a mis en place une opération
d'identification à travers l'utilisation d'autocollants sur la
portière des taxis.
C'est par délibération
n°97-000016/MATS/PHUE/CB du 21 août 1997, que le conseil municipal a
institué que tout taxi en circulation soit muni d'autocollants assortis
de numéros aux portières14(*). Ainsi, le dernier numéro attribué au
mois d'avril 2002 portait le nombre de taxis à 1 443 dans la ville. Ce
chiffre ne représente cependant pas le nombre exact de taxis en
circulation dans la ville. Car certains ne sont plus en service, tandis que
d'autres nouvellement entrés en circulation ne sont pas encore
identifiés par la commune.
Toujours dans le dessein d'avoir une idée sur le nombre
de taxis qui circulent dans la ville de Bobo-Dioulasso, les données
collectées auprès du Centre de Contrôle des
Véhicules Automobiles (CCVA/section Bobo-Dioulasso) montrent qu'en 2006
le nombre de taxis qui était soumis au contrôle du Centre se
chiffrait à 445. Ce nombre était de 525 en 2005. Cependant, selon
le président du syndicat des conducteurs de taxis, le nombre de
conducteurs de taxis adhérant à leur structure avoisinait 200
conducteurs à la date de notre enquête en juillet 2007.
Le secteur des taxis constitue une source de recettes pour
l'Etat et la municipalité. En effet, l'autorisation de mise en
circulation d'un taxi est soumise à certaine conditionnalité.
Parmi celle-ci, on peut citer :
· la taxe de stationnement qui était fixée
à 20 000 FCFA au courant de l'année 2007 ;
· l'autocollant qui coûte 10 000 FCFA ;
· la contribution du secteur informel fixée
à 20 000 FCFA l'année ;
· la visite technique renouvelée tous les trois
mois et l'assurance.
Photographie
n°02 : Encombrement de la circulation sur une voie à double
sens au marché de légume de Bobo-Dioulasso.
Source : Prise de vue
réalisée par KABORE Aminata en novembre 2010
Photographie
n°03 : Des taxis stationnés à la recherche de la
clientèle
Source : Prise de vue
réalisée par KABORE Aminata en novembre 2010
2.3.3. Le transport des étudiants
Il s'agit d'une autre forme de transport en commun qui s'est
développée dans la ville avec la création de
l'Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso (UPB) en 1995. Le service
de transport des étudiants a été mis en place dans le but
de faciliter le transport de ceux-ci entre la ville de Bobo-Dioulasso et le
site de Nasso situé à une quinzaine de kilomètres.
Le parc automobile compte douze (12) autobus de 70 places
chacun dont six (06) appartiennent à la Société
Générale Bamogo et Frères (SOGEBAF). Le coût
journalier de location de ces autobus privés s'élevait à
100 000 FCFA chacun. Les six (06) autres véhicules sont la
propriété du Centre Régional des OEuvres Universitaires de
Bobo-Dioulasso (CROUB).
Les étudiants bénéficient de deux convois
chaque matin. Le premier démarre à 6h et le second à 7h.
Dans l'après midi les autobus ramènent les étudiants dans
la ville de Bobo-Dioulasso. Exceptionnellement, le jeudi et le vendredi, les
retours sont fixés respectivement à 14h et 15h. Le service de
transport des étudiants est assuré moyennant la somme de 1000
FCFA par mois et par étudiant.
La mise en circulation d'un véhicule
nécessite qu'on paie des taxes à la commune. Ainsi les
propriétaires de taxis paient des taxes de stationnement et des
patentes. Les usagers des véhicules individuels (voitures
particulières et deux roues à moteur grosses cylindrées)
doivent payer des frais d'immatriculation. Les activités connexes telles
que les parkings, les stations de ventes de carburant, les vendeurs de
pièces détachées, les garagistes et autres
réparateurs des deux roues, offrent à la population un certain
nombre d'emploi.
2.4. Equipement des ménages et
répartition modale
2.4.1 Le niveau d'équipement des
ménages
Les résultats de notre enquête montrent que sur
les 100 ménages enquêtés, 93 ménages
possèdent 264 véhicules individuels dont :
- 152 deux roues à moteur représentant 57,58%
du parc ;
- 88 deux roues non motorisés, soit 33,33% du total
des véhicules et
- 24 voitures particulières correspondant à
9,09% du total du parc.
Tableau n°1 : Répartition des véhicules
selon le type
Type de véhicule
|
Effectifs
|
% Echantillon
|
Bicyclettes
|
88
|
33,33
|
Deux roues à moteur
|
152
|
57,58
|
Voitures particulières
|
24
|
9,09
|
Total
|
264
|
100
|
Source : Kabore A, enquêtes
de terrain (juillet-août 2007)
Ainsi les taux d'équipement par ménage selon le
type de véhicules sont de :
1,52 pour les deux roues à moteur ; 0,88 pour les
bicyclettes et 0,24 pour les voitures particulières.
Sur les 100 ménages enquêtés, seulement 7%
ne possèdent aucun véhicule, 16% possèdent un
véhicule, 31% ont deux véhicules, 19% ont trois
véhicules, 18% possèdent quatre véhicules et 9% ont cinq
véhicules et plus.
Tableau n°2 : Répartition des ménages
selon le niveau d'équipement
Nombre de véhicules
|
0
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5 et +
|
Total
|
Nombre de ménages
|
7
|
16
|
31
|
19
|
18
|
9
|
100
|
% échantillon
|
7
|
16
|
31
|
19
|
18
|
9
|
100
|
Source : Kabore A, enquêtes de
terrain (juillet-août 2007)
Par ailleurs, il est important de noter que dans une certaine
mesure, la taille du parc de véhicules varie selon le nombre de
personnes dans le ménage. Selon les résultats des enquêtes
que nous avons réalisées, 66,66% des ménages de trois
personnes possèdent un véhicule. Cependant aucun ménage de
trois personnes ne possèdent quatre véhicules ou plus. Par contre
aucun des ménages composés de neuf personnes
enquêtés ne possède un véhicule. Les ménages
composés de neuf (09) personnes possédant deux véhicules
représentent 42,85% et ceux possédant quatre véhicules
représentent 57,15%. Au delà de neuf (9) personnes dans le
ménage, la taille du parc ne varie plus selon la taille du
ménage.
2.4.2. Le type
d'équipement
Les deux roues motorisés, compte tenu de leur
diversité, peuvent être répartis selon la cylindrée.
Ainsi on distingue les deux roues motorisés de petite cylindrée
et les deux roues motorisés de grosse cylindrée.
Les deux roues motorisés de petite cylindrée
regroupent les cyclomoteurs dont la cylindrée est inférieure
à 50 cm3. On peut reconnaître ces cyclomoteurs à leur
marque. Ainsi, nous avons les P50 (Simple, Junior, Ninja, Fox), les MBK, les
CT, etc.
Les deux roues motorisés de grosse cylindrée
sont des cyclomoteurs dont le volume de la cylindrée est compris entre
50 cm3 et 100 cm3. On peut citer la Yamaha Dame V80, la Yamaha Homme 100, les
JC, etc.
Les 152 deux roues motorisés recensés lors de
notre enquête se répartissent selon la cylindrée comme
suit :
Tableau n°3 : Répartition des deux roues
à moteur selon la cylindrée
Type de cylindrée
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Grosse cylindrée (50 à 100cm3)
|
94
|
61,85
|
Petite cylindrée (inférieur à 50cm3)
|
58
|
38,15
|
Total
|
152
|
100
|
Source : Kabore A, enquêtes de
terrain (juillet-août 2007)
Le taux d'équipement des ménages en deux roues
motorisés est plus élevé que les autres modes de
transport. Sur les 100 ménages enquêtés, 80%
possèdent au moins un deux roues à moteur.
Signalons que les bicyclettes occupent une place
considérable dans l'équipement des ménages. En effet 55%
des enquêtés possèdent au moins une bicyclette. Ces
bicyclettes sont de diverses marques. Ainsi nous retrouvons des vélos
dame et homme de marque Peugeot de la maison SIFA, les VTT (Vélo Tout
Terrain) et «les vélo à panier». Seulement 20% des
enquêtés disposent d'une voiture particulière. Ces
véhicules à quatre roues sont pour la plupart de marque 504
Peugeot, 305 Peugeot, 205 Peugeot, Mercedes, RAV4, etc.
Par ailleurs, les résultats de nos enquêtes
montrent que certains ménages sont équipés de plusieurs
véhicules individuels à la fois.
Tableau n°4 : Type de ménages selon
l'équipement en véhicule
Type de ménages
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Ménages captifs (sans véhicules)
|
07
|
07
|
Ménages possédant une bicyclette
|
11
|
11
|
Ménages possédant un deux roues à moteur
sans voitures
|
29
|
29
|
Ménages possédant seulement une voiture
particulière
|
1
|
1
|
Ménages possédant un deux roues à moteur
et une voiture particulière
|
8
|
8
|
Ménages possédant une bicyclette, un deux roues
à moteur et une voiture particulière
|
10
|
10
|
Ménages possédant une bicyclette et un deux roue
à moteur
|
33
|
33
|
Ménages possédant une bicyclette et une VP
|
1
|
1
|
TOTAL
|
100
|
100
|
Source : Kabore A, enquêtes de
terrain (juillet-août 2007)
Le tableau n°4 montre
que 33% des ménages possèdent à la fois des bicyclettes et
des cyclomoteurs, 8% ont des deux roues à moteur et des voitures
particulières, 10% possèdent des cyclomoteurs, des bicyclettes et
des voitures particulières, enfin seulement 1% ménage
possède des voitures particulières et bicyclettes.
2.4.3. Le niveau
d'équipement selon le secteur d'habitation
Les disparités dans le niveau d'équipement des
ménages s'observent également au niveau des secteurs
d'habitation. Ainsi, le tableau n°5 permet de constater le niveau
d'équipement des différents secteurs où on a
effectué notre enquête.
Tableau n°5 : Répartition des véhicules
selon les secteurs d'habitation
Secteur d'habitation
Type de véhicule
|
n°1
|
n°5
|
n°8
|
n°9
|
n°10
|
n°20
|
n°24
|
n°25
|
Bicyclettes
|
3
|
10
|
10
|
10
|
12
|
13
|
13
|
17
|
Deux roues motorisés
|
15
|
23
|
14
|
23
|
19
|
20
|
21
|
17
|
Voitures particulières
|
4
|
8
|
1
|
1
|
2
|
2
|
2
|
4
|
Total
|
22
|
41
|
25
|
34
|
33
|
35
|
36
|
38
|
Source : Kabore A, enquêtes de
terrain (juillet-août 2007)
L'analyse de ce tableau montre que certains secteurs sont plus
équipés en véhicules individuels par rapport à
d'autres. En effet les habitants des secteurs n°5, n°20, n°24,
n°25 possèdent plus de véhicules individuels que les
habitants des secteurs n°1, n°8, n°9, n°10. Cependant,
l'analyse sera plus intéressante si l'on regroupe les différents
secteurs d'habitation en secteurs centraux et périphériques afin
de faire la comparaison selon le niveau d'équipement.
Tableau n°6 : Répartition des zones
d'habitation selon le nombre de véhicules
Zones ou secteurs d'habitation
|
Nombre de véhicule
|
Echantillon (%)
|
Secteurs centraux (n°01 n°08 n°09 n°10)
|
114
|
56,82
|
Secteurs périphériques (n°05 n°20
n°24 n°25)
|
150
|
43,18
|
Total
|
264
|
100
|
Source : Kabore A, enquêtes de
terrain (juillet-août 2007)
On observe que les ménages qui habitent les secteurs
périphériques sont plus équipés en véhicules
individuels que ceux habitant les secteurs centraux. En effet, plus de la
moitié des véhicules soit 56,82%, ont été
recensés dans les secteurs périphériques (n°5,
n°20, n°24 et n°25). La zone périphérique
enregistre 150 véhicules individuels dont 53 bicyclettes, 81 deux roues
à moteur et 16 voitures particulières. La zone centrale
composée des secteurs n°1, n°8, n°9 et n°10 totalise
seulement 114 véhicules individuels toute catégorie confondue
soit un taux de 43,18%.
Le faible niveau d'équipement en véhicules des
ménages des secteurs centraux par rapport à ceux des secteurs
périphériques peut s'expliquer par le fait que la plupart des
équipements et services administratifs sont situés dans la zone
centrale.
En effet, la présence de ces équipements et
services administratifs dans les secteurs centraux rend les déplacements
moins longs et moins fatiguant pour les populations qui y vivent. Dans ces
conditions, ils peuvent même se déplacer à pied pour se
rendre dans ces services.
Contrairement aux habitants des quartiers centraux, ceux de la
zone périphérique doivent faire de longues distances afin
d'accéder aux services et équipements urbains. Cela explique le
fort taux des véhicules à deux roues dans les ménages de
la zone périphérique. En effet, 60,22% des bicyclettes et 53,28%
des deux roues motorisés ont été recensés dans
cette zone.
On remarque que la majorité des bicyclettes se trouve
dans les secteurs périphériques. Cela s'explique par le fait que
la zone périphérique est généralement
habitée par des couches de population à faibles revenus
exerçant dans le secteur informel tels que la mécanique, la
maçonnerie, petits commerces etc.).
Soulignons le cas particulier du secteur n°5 dans la
zone périphérique où on a enregistré plus de
véhicules. Cela s'explique par le fait que ce secteur d'habitation
abrite une petite bourgeoisie de fonctionnaires et de commerçants.
2.4.4. Le niveau
d'équipement selon la catégorie socio-professionnelle
Les résultats obtenus lors de nos enquêtes
montrent que le niveau d'équipement des ménages en
véhicules dépend également de leur catégorie
socio-professionnelle.
Tableau n°7 : Niveau d'équipement selon la
catégorie socio-professionnelle
Catégorie socio-professionnelle
|
Bicyclettes
|
Deux roues à moteur
|
Voitures Particulières
|
Total
|
Actifs salariés
|
7
|
64
|
11
|
82
|
Actifs non salariés
|
16
|
43
|
8
|
67
|
Etudiants
|
5
|
8
|
1
|
14
|
Scolaires
|
52
|
16
|
0
|
68
|
Retraités
|
0
|
6
|
3
|
9
|
Sans activités
|
8
|
15
|
1
|
24
|
Total
|
88
|
152
|
24
|
264
|
Source : Kabore A, enquêtes de
terrain (juillet-août 2007)
On constate que les actifs salariés composés de
cadres supérieurs, de cadres moyens et les employés du secteur
industriel sont plus équipés en véhicules individuels,
généralement, en deux roues motorisés et en voitures
particulières. Ils possèdent 82 véhicules dont :
- 64 deux roues à moteur représentant 42,10%
du total des deux roues à moteur et
- 11 voitures particulières représentant 45,83%
du total des voitures particulières.
Les actifs non salariés composés des
indépendants exerçant dans le domaine du commerce, de l'artisanat
et de services viennent ensuite avec au total 43 deux roues à moteur
soit 28,28% du parc total des deux roues à moteur et 8 voitures
particulières soit 33,33%.
Par contre les étudiants et scolaires, les
retraités et les sans activité sont les moins
équipés en deux roues à moteur et en voitures
particulières. Cependant, les étudiants et scolaires sont plus
équipés en deux roues non motorisés. Sur 88 bicyclettes
recensées pendant l'enquête, 57 bicyclettes appartiennent aux
étudiants et scolaires soit 64,77% du total des bicyclettes.
Selon les résultats de l'enquête toujours, aucun
retraité n'a déclaré avoir une bicyclette comme moyen de
déplacement. Ils possèdent 4% des deux roues motorisés et
13% des voitures particulières.Les sans activité possèdent
9% des bicyclettes et 10% des deux roues à moteurs.
Les disparités d'équipement selon la
catégorie socio-professionnelle peuvent s'expliquer par le fait que les
actifs de façon générale ont des revenus réguliers
leur permettant de s'acheter plus facilement un véhicule individuel.
Avec un total de 264 véhicules individuels dont 88
bicyclettes, 152 deux roues à moteur et 24 voitures particulières
enregistrés dans 100 ménages à Bobo-Dioulasso, on peut
dire que le niveau d'équipement de la ville est assez
élevé.
Cependant, l'équipement en véhicule pourrait
s'accroitre dans les années à venir, surtout l'équipement
en deux roues motorisés. Cela non seulement à cause de la
valorisation sociale qu'ils confèrent à l'individu mais aussi et
surtout aux facteurs de facilitation de la mobilité, notamment la
rapidité et le porte à porte que les deux à moteur offre.
2.4.5. La disposition
individuelle en moyens de transport
Avoir plusieurs véhicules dans un ménage ne
signifie pas automatiquement que chaque individu de ce ménage dispose de
façon permanente et autonome d'un véhicule. En effet,
posséder un véhicule dépend d'un certain nombre de
facteurs tels que la place de l'individu dans le ménage et le nombre de
personnes qui en ont besoin.
Pour cela nous avons réparti les individus en fonction
du type de véhicules qu'ils ont à leur disposition et le
caractère permanent ou occasionnel de cette disponibilité. Le
tableau n°8 permet de l'appréhender.
Tableau n°8 : Répartition des individus selon
le type de disponibilité en
véhicules.
Type de disponibilité
|
Hommes et Femmes
|
Echantillon (%)
|
Hommes
|
Femmes
|
Sans véhicule
|
55
|
18,3
|
21
|
38,2
|
34
|
61,8
|
Bicyclette (occasionnelle)
|
10
|
3,3
|
10
|
100
|
0
|
0
|
Bicyclette (permanente)
|
57
|
19
|
40
|
70,1
|
17
|
29,9
|
2RM (occasionnelle)
|
37
|
12,3
|
8
|
21,7
|
29
|
78,3
|
2RM (permanente)
|
112
|
37,4
|
67
|
60
|
45
|
40
|
VP (occasionnelle)
|
3
|
1
|
2
|
66,6
|
1
|
33,4
|
VP (permanente)
|
26
|
8,7
|
22
|
84,7
|
4
|
15,3
|
Source : Kabore A, enquêtes de
terrain (juillet-août 2007)
Près de 60% des enquêtés déclarent
disposer de façon permanente d'un véhicule individuel. 37,4% des
enquêtés disposent de façon permanente d'un deux roues
à moteur, 19% d'un deux roues non motorisé et 8,7% d'une voiture
particulière. L'analyse de ce tableau montre également que 18,3%
sont sans véhicules. Parmi les sans véhicules, les femmes
occupent une place non négligeable, puisqu'elles représentent
près de 61,8%. La majorité de ceux qui disposent d'un deux roues
à moteur de façon occasionnelle (78,3%) sont des femmes pendant
que 60% de ceux qui disposent de façon permanente d'un deux roues
à moteur sont des hommes.
On constate que dans les ménages, les hommes disposent
de façon permanente des véhicules, alors que les femmes n'en
disposent qu'occasionnellement.
Le fait que la plupart des femmes bobolaises ont un niveau
d'équipement moins élevé peut s'expliquer par leur
catégorie socio professionnelle. En effet ces femmes ne disposent pas de
revenus permanents qui peuvent leur permettre de s'acheter un véhicule,
car la plupart d'entre elles n'exercent aucune activité ou exercent dans
le secteur informel.
Les disparités rencontrées dans la
disponibilité de véhicule peuvent également s'expliquer
par la position de l'individu dans le ménage. En effet dans les
sociétés africaines, l'homme effectue plus de déplacements
que la femme, généralement confinée aux tâches
ménagères. La femme non salariée ne sort que de
façon occasionnelle. Ce qui explique que dans les ménages
où il y'a un seul véhicule, les captifs sont
généralement les épouses et les enfants15(*).
A Bobo-Dioulasso, il est souvent possible de demander un
véhicule en dehors du ménage avec un ami ou un voisin. En effet
34% des enquêtés déclarent emprunter le plus souvent un
véhicule individuel. Cet emprunt de véhicule intervient lorsque
le leur est en panne ou lorsque la famille n'en dispose pas. Les deux roues
à moteur sont les véhicules les plus empruntés (20% des
emprunts). Ceux qui empruntent la bicyclette représentent 11%. Seulement
2% ont déclaré pouvoir emprunter une voiture
particulière.
2.4.6. La
répartition modale
Dans la répartition des individus en fonction des modes
de transport utilisés, les deux roues apparaissent comme étant
les plus utilisées.
Tableau n°9 : Répartition des individus selon
les modes de transport utilisés
Mode de déplacement
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Marche à pied
|
71
|
23,66%
|
Bicyclette
|
51
|
17%
|
Deux roues motorisés
|
129
|
43%
|
Voiture particulière
|
25
|
8,34%
|
Taxi
|
24
|
8%
|
Total
|
300
|
100%
|
Source : Kabore A, enquêtes de
terrain (juillet-août 2007)
L'analyse de ce tableau montre que la marche à pied
occupe une part non négligeable dans les déplacements des
bobolais. En effet 23,66% des déplacements sont effectués
à pied. La marche à pied est le mode de déplacement le
plus utilisé par les femmes.
Les déplacements effectués en deux roues
représentent 60% dont 43% en deux roues à moteur et 17% à
bicyclettes. Quant à la voiture particulière elle assure
seulement 8,34% des déplacements. Cela s'explique par le faible niveau
d'équipement des ménages en voitures particulières.
Le transport en commun assuré par les taxis occupe 8%
des déplacements. Les clients permanents des taxis sont les femmes et
les personnes âgées.
Conclusion partielle
L'explosion démographique dans la ville de
Bobo-Dioulasso a eu pour conséquence l'extension rapide de l'espace
urbain. Cette extension a favorisé une organisation de la ville en
centre-ville et périphérie. Ainsi, la ville présente un
centre-ville abritant la majorité des infrastructures et
équipements administratifs et une périphérie qui
s'éloigne de plus en plus du centre-ville. C'est dans le centre-ville
qu'on retrouve les meilleurs réseaux de voirie de la ville. Par contre
la périphérie se caractérise par une quasi inexistence
d'équipements sociaux de base. Cela oblige les populations de la
périphérie à parcourir de longues distances pour pouvoir
accéder à ces équipements.
Comme partout au Burkina-Faso, à Bobo-Dioulasso, le
système de transport urbain se caractérise par la
prédominance des deux roues dans l'équipement des ménages.
60% des déplacements étant assurés par les deux roues dont
43% en deux roues motorisés et 17% à bicyclettes. Le transport
collectif en taxis n'arrive pas à s'imposer face au transport
individuel.
On note également une faible utilisation de la voiture
particulière qui pourrait connaître une hausse dans les
années à venir.
Selon la catégorie socio-professionnelle, les actifs
salariés et les actifs non salariés sont plus
équipés en véhicules individuels que les retraités
et les étudiants/scolaires.
L'importance des véhicules individuels dans
l'équipement des ménages nous amène non seulement à
nous pencher sur les questions relatives au nombre de déplacement qu'un
individu peut effectuer par jour mais aux dépenses que ces
déplacements peuvent engendrer.
DEUXIEME
PARTIE :
LA MOBILITE DES BOBOLAIS ET LA PERCEPTION DES MODES
DE TRANSPORT PAR LES INDIVIDUS
CHAPITRE 3 : LA MOBILITE DES BOBOLAIS ET LES
DEPENSES EN
TRANSPORT
Ce chapitre traite des conditions de mobilité (motifs
et durées de déplacements), de l'influence des
caractéristiques socio-démographiques et socio-économiques
sur le niveau de mobilité, et enfin des dépenses pour le
transport.
L'analyse de ces éléments nous paraît
importante en ce sens que c'est par les conditions et le coût de la
mobilité, que les populations peuvent évaluer les
problèmes de transport dans leur vie quotidienne.
Ainsi, selon les distances à parcourir et au regard de
leurs caractéristiques socio-économiques, les populations auront
des attitudes différentes face aux différents moyens de
transport.
L'étude de la mobilité contribue à
apprécier la demande en transport, tout comme l'analyse des motifs des
déplacements. Les déplacements les plus contraints quant à
leur objet, le sont aussi le plus souvent quant à leur destination. Ce
sont eux qui posent les redoutables problèmes de transport aux usagers
et aux pouvoirs publics16(*).
3.1. Les conditions de déplacement
S'il est nécessaire de quantifier la demande de
déplacement, il parait tout aussi fondamental de savoir pourquoi les
bobolais se déplacent et combien de temps durent ces
déplacements. Ainsi nous évoquerons dans ce point les motifs et
les durées des déplacements effectués par les
enquêtés.
3.1.1. Les motifs de
déplacement
L'enquête ménage que nous avons
réalisée montre que les bobolais se déplacent pour
plusieurs motifs. Ainsi ces motifs se répartissent comme suit.
Tableau n°10 : Les motifs de déplacements
Motifs des déplacements
|
Effectifs
|
Taux (%)
|
Visites
|
258
|
25,6
|
Travail
|
224
|
22,3
|
Aller au marché
|
221
|
22
|
Sport et Loisirs
|
28
|
2,8
|
Démarches
|
38
|
3,7
|
Se déplacer dans le cadre du travail
|
27
|
2,6
|
Accompagner quelqu'un
|
14
|
1,4
|
Raisons de santé
|
24
|
2,4
|
Religion
|
18
|
1,7
|
Aller à l'école
|
3
|
0,3
|
Retour domicile
|
153
|
15,2
|
Total
|
1008
|
100
|
Source : Kabore A, enquêtes de
terrain (juillet-août 2007)
Les déplacements pour les visites occupent la
première place avec 25,6% des déplacements effectués. Cela
montre l'importance des relations sociales qui existent encore à
Bobo-Dioulasso. Les motifs pour travail et pour achat s'équivalent
presque avec respectivement 22,3% et 22%. Par contre les motifs pour loisirs,
religion et santé sont moins importants. Seulement 2,8% des
déplacements ont pour motif les loisirs, 2,4% pour santé et 1,7%
pour religion. Les motifs démarches représentent 3,7% des
déplacements. Par ailleurs les déplacements qui s'effectuent dans
le cadre du travail représentent 2,6%. Les déplacements pour
démarches et les déplacements qui s'effectuent dans le cadre du
travail peuvent être qualifié de déplacements secondaires
puisque ces déplacements n'ont le domicile ni comme origine ni comme
destination. Notons que les déplacements qui ont pour motif retour
domicile représentent 15,2%.
Les déplacements qui ont pour motif étude sont
presque inexistants soit 0,3% des déplacements. Cela s'explique par le
fait que notre enquête s'est déroulée pendant la
période des vacances scolaires.
3.1.2. La durée des
déplacements
La durée d'un déplacement est le temps mis pour
effectuer ce déplacement quelque soit le mode de transport
utilisé. Ainsi selon les résultats de nos enquêtes, le
temps moyen pour les déplacements à Bobo-Dioulasso est de 15
minutes. Le tableau suivant montre les différents déplacements en
fonction de la durée.
Tableau n°11 : La durée des
déplacements
Durée ou temps mis (en minutes)
|
Effectifs
|
Taux (%)
|
5
|
163
|
16,18
|
10
|
219
|
21,72
|
15
|
233
|
23,12
|
20
|
141
|
13,98
|
25
|
26
|
2,57
|
30
|
171
|
16,96
|
45
|
37
|
3,68
|
Plus de 45
|
18
|
1,79
|
Total
|
1008
|
100
|
Source : Kabore A, enquêtes de
terrain (juillet-août 2007)
A l'analyse de ce tableau, il apparaît que les
déplacements sont en général de courte durée. Plus
de la moitié des déplacements (61%) ont une durée ne
dépassant pas 15 minutes. 23,11% des déplacements durent 15
minutes, 21,72% durent 10 minutes et 16,17% durent 5 minutes. En revanche,
seulement 16,96% des déplacements durent une demi-heure. Les
déplacements de plus de 30 minutes représentent 5,45% du total
des déplacements.
Les déplacements qui durent une trentaine de minute
voire plus sont généralement des déplacements à
pied ou à bicyclette s'effectuant d'un quartier
périphérique à un quartier du centre ville et vice
versa.
3.2. La mobilité quotidienne
Statistiquement la mobilité quotidienne est le nombre
moyen de déplacements qu'effectuent des individus d'une population
donnée par jour. Elle est mesurée sur la base des
déplacements de la veille, car pour des raisons pratiques, les
déplacements au jour de l'enquête ne peuvent être
enregistrés de manière satisfaisante17(*).
Ainsi pour connaître le niveau de mobilité des
habitants de la ville de Bobo-Dioulasso, nous avons interrogé lors de
nos enquêtes des individus en âge de conduire. Ce sont des
individus ayant quatorze (14) ans et plus.
Les 300 individus de 14 ans et plus enquêtés ont
réalisé 1008 déplacements dans la ville de Bobo-Dioulasso.
Ainsi le taux moyen de mobilité qui est le rapport entre le nombre de
déplacement et la population les ayant effectués est de 3,4
déplacements par personne et par jour à Bobo-Dioulasso.
Lorsque l'on compare ce taux avec celui de certaines villes
burkinabé et africaines, on se rend compte qu'il est
élevé. Le niveau moyen de mobilité était de 3,08
déplacements par personne et par jour à Koudougou en 2006,
à Banfora il était de 3,2 déplacements par personne et par
jour en 2007. Le niveau moyen de mobilité était de 3,7 à
Ouagadougou en 1992 et de 2,9 déplacements par personne et par jour en
décembre 1993 à Bamako ; à Niamey, un niveau de
mobilité de 1,7 déplacement par personne et par jour
était enregistré en 198518(*).
Par ailleurs, la mobilité peut dépendre des
caractéristiques socio-démographiques et
socio-économiques.
3.2.1. Les
caractéristiques socio-demographiques et le niveau de
mobilité
Le nombre de déplacement qu'effectue un individu d'une
population donnée varie en fonction d'un certain nombre de
paramètres. En effet, le sexe de l'individu, sa position dans le
ménage, son âge et sa situation matrimoniale peuvent influer sur
son niveau de mobilité.
3.2.1.1-Le niveau de
mobilité selon le sexe de l'individu
La lecture du tableau suivant permet de constater le niveau de
mobilité selon le sexe.
Tableau n°12 : La mobilité selon le sexe
Sexe
|
Effectifs
|
% Echantillon
|
Niveau moyen de mobilité
|
Hommes
|
153
|
51
|
3,86
|
Femmes
|
147
|
49
|
2,76
|
Source : Kabore A, enquêtes de
terrain (juillet-août 2007)
L'analyse du tableau n°12 montre également qu'au
niveau de la mobilité, les hommes dominent les femmes. Les
résultats obtenus montrent que les hommes sont plus mobiles que les
femmes. En effet, le niveau moyen de mobilité est de 3,8
déplacements par personne et par jour pour les hommes contre 2,7
déplacements par personne et par jour pour les femmes. Cette faible
mobilité des femmes par rapport aux hommes s'explique par le fait que
les hommes sont plus libres dans leurs déplacements que les femmes dans
les sociétés africaines. Généralement, la femme se
déplace de façon occasionnelle lorsqu'elle est
ménagère.
3.2.1.2. Le niveau moyen
de mobilité selon la position dans le ménage
Le niveau de mobilité varie selon que l'on soit
chef de ménage, épouse, enfant ou autre parent dans le
ménage.
Tableau n°13 : Niveau de mobilité selon la
position dans le ménage
Position dans le ménage
|
Effectifs
|
% Echantillon
|
Niveau de mobilité
|
Chef de ménage
|
100
|
33,3
|
3,92
|
Epouse
|
92
|
30,7
|
2,74
|
Enfants
|
63
|
21
|
2,98
|
Autre parent
|
33
|
11
|
3,03
|
Autre
|
12
|
4
|
2,07
|
Source : Kabore A, enquêtes de
terrain (juillet-août 2007)
Les chefs de ménage, constitués en
majorité d'hommes, ont un niveau de mobilité plus
élevé que les autres. Ici aussi les hommes se déplacent
plus que les femmes puisque le niveau moyen de déplacement pour les
chefs de ménage est de 3,9 déplacements par personne et par jour
contre 2,7 déplacements par personne et par jour pour les
épouses. Notons que les femmes chefs de ménage sont
généralement des veuves, des divorcées ou des
célibataires. Elles ont un niveau de mobilité plus
élevé que celui des femmes mariées. Cela est dû au
fait qu'elles sont plus libres et autonomes. Le niveau de mobilité des
enfants est de 2,94 déplacements par personne et par jour. Dans le
ménage, les individus ayant comme position Autre parent et Autres y sont
généralement pour raisons d'étude ou pour chercher du
travail. Leur niveau de mobilité est respectivement de 3,03 et 2,07
déplacements par personne et par jour.
3.2.1.3. La
mobilité moyenne selon l'âge
Tout comme le sexe, le niveau de mobilité varie
également en fonction de l'âge. Ainsi, le niveau de
mobilité d'un adolescent est différent de celui d'un adulte ou
d'une personne âgée. Selon l'âge, les individus ont des
niveaux de mobilité différents.
Tableau n°14 : Niveau moyen de mobilité selon
l'âge
Age
|
Effectifs
|
% Echantillon
|
Niveau moyen de mobilité
|
Moins de 20
|
52
|
17,4
|
2,68
|
20 - 24
|
30
|
10
|
2,78
|
25 - 29
|
31
|
10,3
|
3,13
|
30 - 34
|
40
|
13,4
|
2,86
|
35 - 39
|
37
|
12,3
|
3,74
|
40 - 44
|
32
|
10,7
|
3,6
|
45 - 49
|
22
|
7,3
|
2,23
|
50 - 54
|
20
|
6,7
|
2,93
|
55 - 59
|
13
|
4,3
|
2,5
|
60 et plus
|
23
|
7,6
|
1,78
|
Source : Kabore A, enquêtes de
terrain (juillet-août 2007)
L'analyse de ce tableau montre que les individus de moins de
25 ans ont un niveau de mobilité de 2,7 déplacements par personne
et par jour. Ce taux paraît faible et cela peut s'expliquer par deux
raisons. La première est que les individus ayant moins de 25 ans sont
généralement sous tutelle parentale. De ce fait, ils ne sont pas
totalement libres d'aller et de venir n'importe quand. La seconde raison est
due au fait que l'enquête s'est réalisée pendant les
vacances donc les déplacements pour études sont exclus. Cela
diminue le nombre de déplacement qu'ils effectuent par jour.
Contrairement aux jeunes de moins de 25 ans, les personnes
ayant un âge compris entre 25 et 44 ans ont le niveau de mobilité
le plus élevé ; en effet leur niveau moyen de
mobilité est de 3,67 déplacements par personne et par jour.
Cette mobilité élevée peut s'expliquer
par le fait que les individus appartenant à cette tranche d'âge
sont des personnes qui mènent une activité et donc, elles se
déplacent plus. Dans la majorité des cas, ils possèdent un
moyen de transport de façon permanente.
Les personnes âgées de 45 ans et plus ont un
niveau de mobilité moins élevé. Leur niveau moyen de
mobilité est de 2,3 déplacements par personne et par jour. La
majorité des individus appartenant à cette tranche d'âge
n'exerce aucune activité occasionnant des déplacements
permanents. Ceci explique leur niveau de mobilité moins
élevé par rapport aux autres tranches d'âge.
3.2.1.4. La mobilité moyenne selon la situation
matrimoniale
Par ailleurs, selon la situation matrimoniale, les individus
présentent différents niveaux de mobilité comme l'indique
le tableau n° 15.
Tableau n°15 : Niveau moyen de Mobilité
selon la situation matrimoniale
Situation matrimoniale
|
Effectifs
|
Echantillon (%)
|
Niveau moyen de mobilité
|
Marié(e)
|
184
|
61,30
|
3,5
|
Célibataire
|
108
|
36
|
3,4
|
Divorcé(e)
|
2
|
0,7
|
2,66
|
Veuf (ve)
|
6
|
2
|
2
|
Source : Kabore A, enquêtes de
terrain (juillet-août 2007)
A Bobo-Dioulasso, les mariés se
déplacent plus que les célibataires, les divorcés et les
veufs. En effet, le niveau moyen de mobilité des mariés est de
3,5 déplacements par personne et par jour. Ce niveau de mobilité
élevé par rapport aux autres, notamment à celui des
célibataires, s'explique par le fait que plus de la moitié des
mariés (92%) ont un âge compris entre 25 et 44 ans. Alors que
c'est à cet âge que l'on est plus en activité donc se
déplace plus. En revanche la majorité des célibataires
soit 76,23% sont des adolescents ayant moins de 25 ans. A cet âge, les
jeunes ne sont pas autonomes et leurs comportement et déplacements sont
surveillés par les parents. Leurs déplacements s'en trouvent
limités.
Les divorcés et les veufs se déplacent peu.
Leurs niveaux de mobilité sont respectivement de 2,66 et 2
déplacements par personne et par jour.
L'enquête ménage réalisé en
2007 dans la ville de Banfora sur les transports urbains par SAGNON Fatoumata
nous permet de constater que le niveau de mobilité selon la situation
matrimoniale à Banfora diffère de celui de Bobo-Dioulasso.
Pendant que les mariés se déplacent le plus
fréquemment dans la ville de Bobo-Dioulasso, à Banfora, ce sont
les célibataires qui ont le niveau de mobilité le plus
élevé. Le niveau de mobilité moyen pour les
célibataires est de 3,9 déplacements par personne et par jour
à Banfora contre un niveau de mobilité de 3,4 déplacements
par personne et par jour à Bobo-Dioulasso. Celui des mariés est
de 3,5 déplacements par personne et par jour à Banfora et de 3,4
déplacements par personne et par jour à Bobo-Dioulasso.
Comme nous l'avons souligné
précédemment, à Bobo-Dioulasso les mariés sont
constitués de jeunes gens dont l'âge est compris entre 25 et 44
ans. A Banfora les célibataires sont également des jeunes dont
l'âge est compris entre 20 et 35 ans. Ce sont des individus qui sont
libres de se déplacer où et quand ils veulent lorsqu'ils
possèdent un véhicule de transport. A cet âge le niveau de
mobilité est élevé.
A Bobo-Dioulasso, le niveau moyen de
mobilité des célibataires est inférieur à celui des
mariés ce qui n'est pas le cas à Banfora. Cela s'explique par le
fait que dans la ville de Bobo-Dioulasso, la majorité des
célibataires ont moins de 25 ans. À cet âge les adolescents
toujours sous l'autorité des parents ne sont pas libres d'aller
où et quand ils veulent. Aussi, la plupart de ces célibataires
sont sans emploi donc sans revenu et dans la plupart des cas, ils ne
possèdent pas de moyen de déplacement individuel. Cela
réduit leur niveau de mobilité.
Il faut dire que le niveau moyen de
mobilité de chacune de ces villes (Bobo-Dioulasso et Banfora) est propre
au contexte dans lequel elles se trouvent. Banfora étant une ville
industrielle et Bobo-Dioulasso, ancienne capitale économique du pays.
3.2.2. Les caractéristiques
socio-économiques et niveau de mobilité
Le nombre de déplacement effectué par
jour par individu dépend de son niveau d'instruction, de sa profession,
de son niveau de vie (revenu), en somme des caractéristiques
socio-économiques.
3.2.2.1. La
mobilité moyenne selon le niveau d'instruction
Le niveau moyen de mobilité d'un individu varie
selon le niveau d'instruction de celui-ci. Ainsi ce niveau de mobilité
est différent selon que l'individu a un niveau d'instruction primaire ou
qu'il a fréquenté jusqu'au supérieur. Le tableau suivant
permet d'appréhender cela.
Tableau n°16 : Niveau de mobilité selon le
niveau d'instruction
Niveau d'instruction
|
Effectifs
|
Echantillon (%)
|
Niveau moyen de mobilité
|
Sans instruction
|
46
|
15,33
|
2,45
|
Langues nationales
|
4
|
1,34
|
2,82
|
Coranique/ Medersa
|
46
|
15,32
|
2,94
|
Primaire
|
58
|
19,32
|
3,04
|
Secondaire
|
119
|
39,69
|
3,20
|
Supérieur
|
27
|
9
|
3,82
|
Source : Kabore A, enquêtes de
terrain (juillet-août 2007)
Le constat est que les individus qui ont le niveau
supérieur se déplacent plus que les autres. Leur niveau de
mobilité est de 3,82 déplacements par personne et par jour. Les
individus ayant un niveau d'instruction secondaire suivent avec un niveau moyen
de mobilité 3,2 déplacements par personne et par jour. Ceux ayant
le niveau d'instruction primaire ont pour niveau de mobilité 3,04
déplacements par personne et par jour. Le niveau de mobilité des
personnes qui ont suivi des études coraniques est de 2,94
déplacements par personne et par jour. Ceux qui ont suivi des formations
en langues nationales ont 2,84 déplacements par personne et par jour
comme niveau de mobilité.
En effet, parmi les quatre individus qui ont suivi des
instructions en langues nationales, trois sont des femmes, ce qui explique le
faible niveau de mobilité. Enfin pour les individus n'ayant aucun niveau
d'étude, on a enregistré 2,45 déplacements par personne et
par jour.
Donc, plus le niveau d'instruction est
élevé et plus le niveau moyen de mobilité est
élevé. Les personnes qui ont un bon niveau d'instruction sont
généralement celles qui occupent les hautes fonctions et se sont
eux qui ont un revenu élevé. Ainsi les individus qui ont fait des
études supérieures sont généralement des cadres
supérieurs exerçant dans la fonction publique ou privée et
ont un revenu mensuel élevé. Ce qui leur permet non seulement de
s'acheter un deux roue motorisé ou une voiture particulière, mais
également d'assurer les coûts d'usage de ces véhicules sans
grandes difficultés. La disposition permanente de véhicules
individuels accroît ainsi leur niveau de mobilité par rapport aux
autres.
3.2.2.2. La
mobilité moyenne selon la catégorie socio-
professionnelle
La catégorie socio-professionnelle constitue un
élément déterminant du nombre de déplacement qu'un
individu peut effectuer par jour.
Tableau n°17 : La mobilité selon la
catégorie socio professionnelle
Catégorie
socio-professionnelle
|
Effectifs
|
Echantillon (%)
|
Niveau moyen de mobilité
|
Actifs salariés
|
72
|
24
|
4,44
|
Actif non salariés
|
71
|
23,6
|
3,47
|
Etudiants et scolaires
|
61
|
20,4
|
3,06
|
Retraités
|
13
|
4,3
|
2,76
|
Sans activité
|
83
|
27,7
|
2,69
|
Source : Kabore A, enquêtes de
terrain (juillet-août 2007)
Les actifs salariés sont ceux qui se
déplacent le plus. Leur niveau moyen de mobilité est de 4,44
déplacements par personne et par jour. Ce taux parait très
élevé par rapport à ceux des actifs non salariés,
des étudiants et scolaires, des retraités et des sans emploi.
Cela s'explique par le fait que les actifs salariés ont un revenu
régulier leur permettant de s'acheter un véhicule individuel, ce
qui conditionne une mobilité élevée.
Par ailleurs, les niveaux moyens de mobilité
pour les actifs non salariés et les étudiants et scolaires sont
modérés. Ils sont de 3,47 déplacements par personne et par
jour pour les actifs non salariés, et de 3,06 déplacements par
personne et par jour pour les étudiants et scolaires. Les personnes
à faible niveau de mobilité sont les retraités et les sans
activité. Leurs niveaux de mobilité sont respectivement de 2,76
déplacements par personne et par jour et 2,69 déplacements par
personne et par jour.
Les retraités compte tenu de leur âge se
déplacent peu. Aussi à la retraite, les revenus diminuent. Cela
abaisse le nombre de déplacements que ces individus peuvent effectuer
par jour, donc diminue leur niveau moyen de mobilité.
3.2.2.3. La
mobilité moyenne selon le revenu mensuel
Le niveau de mobilité d'un individu
dépend de son revenu mensuel. Ainsi le tableau n°18 permet de
constater cela.
Tableau n°18 : La mobilité moyenne selon le
revenu mensuel
Revenu mensuel (en FCFA)
|
Effectifs
|
Echantillon (%)
|
Niveau moyen de mobilité
|
Sans revenu
|
145
|
48,32
|
2,39
|
Moins de 25 000
|
28
|
9,35
|
2,83
|
25 000-50 000
|
31
|
10,32
|
2,9
|
50 000-75 000
|
30
|
10
|
3,22
|
75 000-100 000
|
19
|
6,33
|
3,47
|
100 000-150 000
|
22
|
7,33
|
3,68
|
150 000-200 000
|
14
|
4,7
|
4,14
|
200 000-250 000
|
6
|
2
|
3,66
|
250 000-300 000
|
3
|
1
|
3,33
|
300 000 et plus
|
2
|
0,65
|
4,77
|
Source : Kabore A, enquêtes
de terrain (juillet-août 2007)
L'analyse de ce tableau montre que plus le revenu mensuel est
élevé, plus le niveau de mobilité est élevé,
car l'acquisition des modes de transport individuel dépend du revenu.
Les individus qui n'ont pas de revenu et ceux ayant un revenu compris entre
25 000 et 50 000 FCFA ont la mobilité moins
élevée avec 2,7 déplacements par personne et par jour. Les
personnes qui ont un revenu compris entre 75 000 et 200 000 FCFA ont
une mobilité moyenne de 3,9 déplacements par personne et par
jour. Le niveau de mobilité est de 4,1 déplacements par jour et
par personne lorsque le revenu mensuel est compris entre 150 000 FCFA et
200 000 FCFA. Ce niveau moyen de mobilité paraît
élevé. Les individus qui ont un revenu mensuel compris entre
200 000 et 250 000 FCFA et ceux dont le revenu est compris entre
250 000 et 300 000 FCFA, ont respectivement un niveau de
mobilité de 3,6 et 3,3 déplacements par jour et par personne.
On se rend compte que les individus qui ont un revenu compris
entre 100 000 FCFA et 200 000 FCFA ont un niveau de mobilité
plus élevé que ceux qui ont un revenu mensuel compris entre
200 000 FCFA et 300 000 FCFA. Cela peut s'expliquer par le fait que
la majorité des individus qui ont un revenu compris entre 200 000
FCFA et 250 000 FCFA et ceux qui ont un revenu compris entre 250 000 FCFA et
300 000 FCFA est constituée de commerçants et
d'enseignants. D'une part les commerçants expliquent qu'avec la saison
pluvieuse (mois de juillet), ils se déplacent très peu car plus
de la moitié de leur clientèle est composée d'agriculteurs
et d'autres part les enseignants étant en vacances n'effectuent pas les
déplacements pour travail.
Les relations entre les caractéristiques
socio-démographiques et socio-économiques et le niveau de
mobilité nous ont permis de savoir que parmi les individus
enquêtés, certains se déplacent plus que d'autres.
Lorsque l'on prend comme niveau de mobilité de
référence 3,4 déplacements par personne et par jour, on se
rend compte qu'il y a des individus à mobilité
élevée, c'est-à-dire ceux qui ont leur niveau moyen de
mobilité supérieur à 3,4 déplacements par personne
et par jour , des individus à mobilité moyenne, avec un
niveau de mobilité presque égale à 3,4 déplacements
par jour et par personne et enfin, des personnes à mobilité
réduite, celles qui ont un niveau de mobilité inférieur
à 3,4 déplacements par personne et par jour.
Ainsi dans la ville de Bobo-Dioulasso, les hommes, les
mariés, les cadres, les individus ayant un niveau d'étude
supérieur, et un revenu mensuel supérieur à 100 000
FCFA et ceux disposant de façon permanente d'un deux roues à
moteur et de voiture particulière constituent les personnes ayant un
niveau de mobilité élevé.
Les individus à mobilité moyenne de 3,4
déplacements par jour sont les actifs non salariés et ceux qui
ont une disponibilité occasionnelle d'un deux roues à moteur et
une disponibilité permanente de la bicyclette.
Il y'a enfin des personnes à faible mobilité.
Ce sont les épouses, les retraités et les captifs,
c'est-à-dire ceux qui ne possèdent pas de véhicule.
Mentionnons que la disposition en véhicule (permanente
ou occasionnelle) à un impact non négligeable sur le niveau de
mobilité d'un individu. Les personnes possédant un ou des
véhicules individuels de manière permanente se déplacent
plus que celles qui en disposent de façon occasionnelle. Les sans
véhicules sont ceux qui se déplacent moins.
Le niveau moyen de mobilité dans la ville de
Bobo-Dioulasso pourrait être plus élevé si toutefois
l'enquête s'effectuait en saison non pluvieuse, puisque pendant notre
enquête, certains enquêtés ont déclaré ne pas
effectuer de déplacements à cause de la pluie. C'est surtout les
propriétaires des deux roues et les piétons, qui ne sont pas
à l'abri de la pluie.
3.2. Les dépenses
des bobolais pour le transport
Les dépenses liées à la mobilité
se résument essentiellement aux dépenses pour l'acquisition des
moyens de transports individuels et aux dépenses d'usage de ces moyens
de transport. Ainsi il serait intéressant de connaître combien les
individus dépensent pour se déplacer dans la ville de Bobo
Dioulasso.
3.2.1. Les dépenses
pour l'acquisition des moyens de transport individuel
3.2.1.1. Les
dépenses pour l'acquisition des deux roues
L'achat d'un moyen de transport individuel peut se faire au
comptant ou sous forme de crédit. Les résultats de nos
enquêtes montrent que la plupart des individus enquêtés
déclarent avoir acheté leurs véhicules au comptant. Ainsi
89% des deux roues à moteur et 96% des bicyclettes ont
été achetés au comptant.
Seulement 4% des deux roues motorisés ont
été achetés à crédit. Cependant aucune
bicyclette n'a été achetée à crédit. On peut
donc dire que dans la ville de Bobo-Dioulasso, la population fait rarement
recours au crédit pour l'achat de véhicule individuel.
Par ailleurs, en tenant compte de l'état des
véhicules individuels à l'achat, plus de 95% des bicyclettes et
86% des deux roues motorisés ont été achetés
à l'état neuf.
Tableau n°19 : Répartition des deux roues
selon l'état à l'achat
|
Deux roues à moteur
|
Bicyclettes
|
Etat à l'achat
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
neuf
|
130
|
85,51 %
|
84
|
95,46 %
|
occasion
|
22
|
14,49 %
|
04
|
4,54 %
|
Total
|
152
|
100 %
|
88
|
100 %
|
Source : Kabore A, enquêtes de
terrain (juillet-août 2007)
On pourrait ainsi dire que l'achat de deux roues à
moteur et de bicyclettes d'occasion est moins fréquent à
Bobo-Dioulasso, les populations préfèrent payer leurs
véhicules deux roues à l'état neuf.
Pour mieux comprendre l'évolution du nombre de deux
roues dans le temps, nous avons jugé plus intéressant de les
regrouper par tranche d'âge selon la période d'achat. Pour cela,
on a fait un regroupement par tranche de sept ans en commençant par la
période d'avant 1994 ensuite de 1994 à 2000 et enfin de 2001
à 2007.
Tableau n°20 : Répartition des
véhicules deux roues selon la période d'achat
|
Deux roues à moteur
|
Bicyclettes
|
Période
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Avant 1994
|
21
|
13,82
|
05
|
5,68
|
1994-2000
|
11
|
7,23
|
04
|
4,56
|
2001-2007
|
120
|
78,95
|
79
|
89,76
|
Total
|
152
|
100
|
88
|
100
|
Source : Kabore A, enquêtes de
terrain (juillet-août 2007)
Le tableau ci-dessus montre que la majorité des
véhicules ont été achetés entre 2001 et 2007. En
effet, 78,95% des deux roues à moteur et près de 90% des
bicyclettes ont été achetées pendant cette période.
Cela montre que le parc de deux roues n'est pas vétuste à
Bobo-Dioulasso.
Le prix d'achat des véhicules individuels a connu
également des variations selon les périodes d'achat. Ainsi, le
tableau suivant montre l'évolution du prix moyen de ces véhicules
pendant les périodes d'avant 1994 ensuite de 1994 à 2000 et enfin
de 2001 à 2007.
Tableau n°21 : Prix moyen des véhicules
selon la période d'achat (en FCFA)
Type
Période
|
Deux roues à moteur
|
Bicyclettes
|
Avant 1994
|
432 500
|
25 000
|
1994-2000
|
783 200
|
47 000
|
2001-2007
|
666 700
|
44 000
|
Source : Kabore A,
enquêtes de terrain (juillet-août 2007)
Les deux roues ont coûté plus chers pendant la
période 1994-2000 par rapport à la période d'avant 1994.
En effet, l'évolution du prix d'achat des deux roues entre 1994 et 2000
est en partie liée à la dévaluation du franc CFA survenue
en 1994. Ainsi le prix d'achat des deux roues a plus que doublé de la
période d'avant 1994 à la période 1994-2000. Par contre,
la période 2001-2007 correspond à la période pendant
laquelle le prix des deux roues a connu une baisse. Cette baisse du prix
d'achat des deux roues pourrait s'expliquer par l'arrivée massive des
deux roues à moteur d'origine chinoise dénommée JC sur le
marché bobolais.
Afin d'avoir une idée plus claire sur le prix moyen des
deux roues à moteur nous avons jugé plus intéressant
d'analyser le prix moyen des deux roues à moteur selon la
cylindrée toujours en fonction de la période d'achat.
Tableau n°22 : Prix moyen des deux
roues à moteur selon la cylindrée et la période
d'achat.
Type
Période
|
2 roues à moteur
(petite cylindrée)
|
2 roues à moteur
(grosse cylindrée)
|
Avant 1994
|
217 000
|
493 300
|
1994-2000
|
513 900
|
1 390 800
|
2001-2007
|
474 400
|
741 800
|
Source : Kabore A,
enquêtes de terrain (juillet-août 2007)
Comme nous l'avons dit précédemment, de la
période d'avant 1994 à celle de 1994-2000, le prix d'un deux
roues grosse cylindrée coûtait deux fois plus cher que le prix
d'un deux roues petite cylindrée. Mais au cours de la période
2001-2007 le prix des deux roues grosses cylindrées a beaucoup plus
baissé.
3.2.1.2. Les
dépenses pour l'acquisition de la voiture
particulière
Selon les résultats de l'enquête ménage
que nous avons réalisé, la majorité des voitures
particulières a été achetée au cours de la
période 2001-2007 soit près de 71%. Parmi les voitures
particulières, seulement deux (02) ont été achetées
à l'état neuf dont l'une avant 1994 précisément en
1980 et a coûté 900 000 FCFA. Cette voiture est de marque
Peugeot 504. Par contre l'autre voiture a été achetée
pendant la période 2001-2007 dont le prix est plus d'une dizaine de
million de FCFA. Le prix moyen des voitures particulières
achetées à l'état d'occasion pendant la période
d'avant 1994 est de 1 125 000 FCFA. Celles qui ont été
achetées pendant la période 1994-2000 ont un prix moyen de
2 525 000 FCFA. Enfin, le prix moyen des voitures achetées
entre 2001-2007 est de 2 690 000 FCFA. Cependant, aucun
propriétaire de voiture n'a déclaré acheter son
véhicule à crédit.
Très vétustes pour la plupart, ces
véhicules automobiles sont de seconde main et proviennent des pays
d'Europe (France, Allemagne etc.).
Outre ces dépenses pour l'acquisition de la voiture
particulière, il faut ajouter les frais pour l'obtention du permis de
conduire les frais pour l'immatriculation et les frais pour l'assurance.
3.2.2. Les
dépenses pour l'usage des modes de transport
3.2.2.1. Les
dépenses pour l'usage des modes de transport individuel
Il est important de signaler que lors de l'enquête, la
majorité des enquêtés n'avait pas une comptabilité
bien précise des dépenses pour l'usage des différents
moyens de transport. Néanmoins, certains enquêtés ont pu
donner des estimations.
Aussi, compte tenu du fait que certains individus n'utilisent
pas de façon quotidienne les véhicules, il leur a
été difficile d'évaluer les dépenses pour
l'utilisation du véhicule. Ainsi nous nous sommes
intéressés aux personnes du ménage qui utilisent de
façon permanente un ou plusieurs véhicules individuels du
ménage afin qu'elles nous donnent les dépenses pour l'usage de
ces véhicules individuels. En effet, 146 individus ont
déclaré utiliser de façon permanente 156 véhicules
dont 16 bicyclettes ,119 deux roues à moteur et 21 voitures
particulières.
Tableau n°23 : Dépenses moyennes mensuelles
pour l'usage des modes individuels de transport
Type de véhicule
|
Bicyclettes
|
Deux roues à moteur
|
Voiture Particulière
|
Dépenses pour le carburant
|
_
|
9 360
|
27 895
|
Dépenses pour l'entretien
|
836
|
2 425
|
7 400
|
Dépenses pour le stationnement
|
560
|
1 047
|
2 166
|
Dépenses total
|
1 396
|
12 832
|
37 461
|
Source : Kabore A, enquêtes de
terrain (juillet-août 2007)
On peut dire que les dépenses pour l'entretien des
modes de transport individuel varient d'un moyen de transport à l'autre.
L'usage de la voiture particulière parait ici la plus chère que
celle des autres moyens de transports individuels. En effet, la consommation en
carburant pour une voiture coûte en moyenne 27 895 FCFA par mois, soit
75% du total des dépenses pour la voiture.
Les coûts moyens mensuels pour l'entretien et le
stationnement de la voiture particulière sont respectivement de 7 400
FCFA et 2 166 FCFA.
Les dépenses mensuelles pour l'usage des deux roues
à moteur s'élèvent en moyenne à 12 832 FCFA dont 9
360 FCFA pour le carburant. Pour l'entretien des deux roues à moteur,
les enquêtés déclarent qu'ils dépensent en moyenne 2
425 FCFA par mois et les dépenses pour le stationnement du
véhicule s'élèvent à 1 047 FCFA le mois.
Notons que les dépenses moyennes mensuelles pour les
deux roues à moteur peuvent augmenter avec les frais de vidange
lorsqu'il s'agit d'un deux roues à moteur grosse cylindrée. Ces
frais de vidange s'élèvent en moyenne à 2 500 FCFA le
mois. Cependant les dépenses moyennes mensuelles pour l'entretien de la
bicyclette sont moins coûteuses. L'essentiel des dépenses pour la
bicyclette se résument aux dépenses d'entretien et de
stationnement. Ces dépenses sont de 836 FCFA pour l'entretien et 560
FCFA pour le stationnement.
3.2.2.2- Les
dépenses pour le transport en commun
A Bobo-Dioulasso, les seuls moyens de transport en commun
sont les taxis. Les résultats de nos enquêtes montrent que
seulement 8% des enquêtés ont affirmé utiliser le taxi mais
de façon occasionnelle. Cependant, les individus utilisant ce moyen de
transport estiment dépenser en moyenne 2 000 FCFA le mois. A cela il
convient ajouter le service de transport des étudiants à Nasso
dont les frais pour l'abonnement s'élèvent à 1000 FCFA par
étudiant et par mois.
D'une manière générale on peut dire que
les dépenses des bobolais pour l'entretien des moyens de transport
sont assez élevées. En effet, le propriétaire d'une
voiture particulière dépense environ 40 000 FCFA le mois. Celui
qui utilise quotidiennement un deux roues à moteur dépense
mensuellement 15 000 FCFA par mois s'il s'agit d'une petite cylindrée et
17 500 FCFA pour un deux roues à moteur grosse cylindrée.
L'usage de la bicyclette et du taxi s'avère moins
coûteux puisque le coût mensuel pour l'entretien de la bicyclette
est d'environ 1 500 FCFA et celui du taxi est de
2 000 FCFA.
CHAPITRE 4 : LES
ATTITUDES DES BOBOLAIS VIS-A-VIS DES MODES DE TRANSPORT
Dans ce chapitre nous analyserons les attentes des
bobolais par rapport aux moyens de transport existants. Pour cela, il nous
semble utile de raisonner sur le choix du moyen de déplacement par les
bobolais et de dégager des perspectives pour le développement du
secteur des transports urbains à Bobo-Dioulasso.
4.1. Les attentes vis-à-vis des conditions de
transport
Pour mieux comprendre les conditions dans lesquelles
les bobolais veulent se déplacer, nous avons demandé aux
personnes enquêtées de sélectionner parmi les huit
opportunités qu'on est en droit d'attendre d'une offre de transport, les
trois qui leur paraissent les plus importantes pour eux mêmes. Les
résultats d'enquête se présentent comme suit :
Tableau n°24 : Répartition des individus
selon les opportunités citées
N°
|
Opportunités
|
Effectifs
|
Note moyenne
|
1
|
Pouvoir aller et venir n'importe quand
|
70
|
23,34
|
2
|
Dépenser peu d'argent
|
40
|
13,34
|
3
|
Etre à l'abri du vent et de la poussière
|
18
|
6
|
4
|
Pouvoir aller n'importe où
|
83
|
27,67
|
5
|
Se faire voir par les autres
|
20
|
6,66
|
6
|
Se sentir à l'abri des accidents où des vols
|
20
|
6,66
|
7
|
Gagner le maximum de temps
|
38
|
12,67
|
8
|
Pouvoir se déplacer à plusieurs en même
temps
|
11
|
3,66
|
9
|
Total
|
300
|
100
|
Source : Kabore A, enquêtes de
terrain (juillet-août 2007)
Les résultats de nos enquêtes montrent
que parmi ces huit opportunités, viennent en première position
les trois opportunités suivantes :
- pouvoir aller n'importe où (27,67%),
- pouvoir aller et venir n'importe quand (23,34%),
-dépenser peu d'argent (13,34%).
Ainsi, les opportunités de « pouvoir aller
n'importe où et pouvoir aller et venir n'importe quand »
recouvrent le désir de la population d'atteindre n'importe quel point de
la ville, donc le désir d'être totalement libre dans leur
déplacement.
L'opportunité de « dépenser peu d'argent
» exprime le désir de payer le moins possible.
L'opportunité « se sentir à l'abri des
accidents ou des vols » fait référence aux risques
d'agression et d'accident.
L'opportunité « gagner le maximum de
temps» fait allusion aux ralentissements imposés par l'état
plus ou moins défectueux de plusieurs voies dans la ville de
Bobo-Dioulasso.
Les opportunités « être à l'abri du
vent et de la poussière, pouvoir se déplacer à plusieurs
en même temps et se faire voir par les autres » constituent des
critères relatifs à des aspects de confort et d'image sociale.
Ensuite, nous avons interrogé les enquêtés
si chacun des moyens de transport présents, satisfaisait à
chacune des huit opportunités proposées.
4.2. Les opinions sur les
différents modes de transport
4.2.1. Les opinions sur la
bicyclette
La bicyclette est
globalement peu appréciée des citadins. Les opinions sur la
bicyclette dans l'ensemble sont négatives.
Tableau n° 25 :
les opinions sur la bicyclette
N°
|
Opportunités
|
Note moyenne
|
1
|
Pouvoir aller et venir n'importe quand
|
58
|
2
|
Dépenser peu d'argent
|
96
|
3
|
Etre à l'abri du vent et de la poussière
|
00
|
4
|
Pouvoir aller n'importe où
|
20
|
5
|
Se faire voir par les autres
|
23
|
6
|
Se sentir à l'abri des accidents ou des vols
|
5
|
7
|
Gagner le maximum de temps
|
26
|
8
|
Pouvoir se déplacer à plusieurs en même
temps
|
68
|
9
|
Moyenne des réponses affirmatives
|
37
|
Source : Kabore A, enquêtes de
terrain (juillet-août 2007)
En terme d'efficacité, la bicyclette est loin
d'être appréciée par une forte majorité des
enquêtés : ni performant au niveau de la rapidité, ni
performant au niveau du confort. Seulement 5% des enquêtés lui
accordent l'avantage de se sentir à l'abri des accidents ou des vols.
23% déclarent que la bicyclette présente une valorisation
sociale pour son usager. Compte tenu de ses faibles performances de vitesse qui
la pénalisent sur de longues distances, la bicyclette est moins
appréciée à Bobo-Dioulasso ; seulement 26% des
enquêtés pensent que la bicyclette permet de gagner le maximum de
temps. Mais aucun enquêté n'a déclaré être
à l'abri du vent et de la poussière soit 0%.
La majorité des personnes enquêtées soit
96% sont unanimes sur ses faibles coûts d'acquisition et d'usage. La
bicyclette constitue le moyen de transport abordable pour la majorité
des bobolais. 68% déclarent que la bicyclette permet de se
déplacer à plusieurs en même temps. 58% des
enquêtés pensent qu'avec la bicyclette on est libre d'aller et de
venir n'importe quand. Ceux qui lui accordent cet avantage font allusion
à sa souplesse.
Toutefois, la bicyclette parait comme le moyen de transport le
plus utilisé par les jeunes scolaires dont l'âge est compris entre
15 et 20 ans. Elle apparaît comme un mode de transition chez les jeunes
ou chez les personnes aux faibles revenus.
4.2.2. Les opinions sur les deux roues à
moteur
L'accord se fait massivement sur la souplesse et
l'efficacité des deux roues à moteur, car ils permettent
d'atteindre n'importe quel point de la ville. Cela traduit la liberté et
la rapidité que ce moyen de transport offre à son usager.
Cependant les deux roues à moteur présentent des
désavantages que sont le manque de sécurité et
l'exposition aux intempéries. Le tableau qui suit permet
d'appréhender les opinions exprimées sur les deux roues à
moteur.
Tableau n° 26 : les opinions sur les deux roues
à moteur
N°
|
Opportunités
|
Taux des réponses
|
1
|
Pouvoir aller et venir n'importe quand
|
94
|
2
|
Dépenser peu d'argent
|
30
|
3
|
Etre à l'abri du vent et de la poussière
|
6
|
4
|
Pouvoir aller n'importe où
|
91
|
5
|
Se faire voir par les autres
|
55
|
6
|
Se sentir à l'abri des accidents ou des vols
|
3
|
7
|
Gagner le maximum de temps
|
70
|
8
|
Pouvoir se déplacer à plusieurs en même
temps
|
88
|
9
|
Moyenne des réponses affirmatives
|
54,62
|
Source : Kabore A, enquêtes de
terrain (juillet-août 2007)
L'analyse de ce tableau montre que deux roues à
moteur constituent les moyens de transport les plus appréciés par
les bobolais par rapport à la bicyclette. Cependant, 94% des
enquêtés reconnaissent que les deux roues à moteur
permettent d'aller et de venir n'importe quand et 91% pensent que ce moyen de
transport individuel permet de pouvoir aller n'importe où. Seulement 30%
disent qu'avec les engins à deux roues motorisés, ils
dépensent peu d'argent. 70% des enquêtés apprécient
les deux roues à moteur quant à leur rapidité et 55%
disent que les engins à deux roues motorisés présentent
une valorisation sociale pour son usager
Les seuls désavantages des deux roues à
moteur son le coût d'usage, la non protection face aux intempéries
et le fait qu'avec ce moyen de transport on est exposé aux accidents et
aux vols. Seulement 6 % des enquêtés déclarent être
à l'abri du vent et de la poussière, 3% disent qu'avec les deux
roues à moteur, ils se sentent à l'abri des accidents ou des vols
et 30% affirment qu'ils dépensent peu d'argent pour les deux roues
à moteur. Enfin 88% des enquêtés pensent que les deux roues
à moteur sont des moyens de transport qui permettent de se
déplacer à plusieurs en même temps.
4.2.3- Les opinions sur la
voiture particulière
Presque tous les jugements se font en faveur de la
voiture particulière. Elle constitue un moyen de transport efficace et
rapide. L'utilisation de la voiture particulière protège l'usager
des risques d'accident ou de vols et des intempéries. Son seul
désavantage est qu'elle coûte très chère, donc
inabordable pour la grande majorité des bobolais.
Tableau n° 27 : les opinions sur la voiture
particulière
N°
|
Opportunités
|
Taux des réponses
|
1
|
Pouvoir aller et venir n'importe quand
|
93
|
2
|
Dépenser peu d'argent
|
03
|
3
|
Etre à l'abri du vent et de la poussière
|
100
|
4
|
Pouvoir aller n'importe où
|
88
|
5
|
Se faire voir par les autres
|
100
|
6
|
Se sentir à l'abri des accidents ou des vols
|
98
|
7
|
Gagner le maximum de temps
|
94
|
8
|
Pouvoir se déplacer à plusieurs en même
temps
|
90
|
9
|
Moyenne des réponses affirmatives
|
83,25
|
Source : Kabore A, enquêtes de
terrain (juillet-août 2007)
L'analyse de ce tableau montre que 93% des
enquêtés affirment que la voiture particulière permet
d'aller et de venir n'importe quand. 88% disent qu'avec ce moyen de transport
on peut aller n'importe où. Ceux qui lui accordent cet avantage font
allusion à son confort et à sa rapidité. Cependant, 98%
des personnes enquêtées pensent qu'avec la voiture
particulière on se sent à l'abri des accidents ou des vols et
94 % disent que le déplacement en
voiture particulière permet de gagner le maximum de temps. 90% affirment
qu'on peut se déplacer à plusieurs en même temps avec la
voiture particulière.
Tous les enquêtés ont
témoignés de la valorisation sociale qui se développe
autour de la voiture particulière (« se faire voir par les
autres ») soit 100% des enquêtés. Aussi 100% des
personnes enquêtées s'accordent sur le fait que le
déplacement en voiture particulière protège contre les
intempéries (pluie et poussière). Cependant, les seuls
désavantages de la voiture particulière résident au niveau
des coûts d'acquisition et d'usage. Seulement 3% disent
« dépenser peu d'argent » avec la voiture
particulière.
Par ailleurs, les opinions des bobolais sur le
transport en commun sont diverses. Mais d'une manière
générale, les taxis sont moins appréciés par la
population dans la ville de Bobo-Dioulasso. Parmi les enquêtés qui
utilisent souvent le taxi comme moyen de transport, la majorité
évoque l'état vétuste des véhicules. Ils affirment
n'utiliser le taxi que lorsqu'ils ne disposent pas d'autres moyens de
transport.
Parmi les moyens de transport individuel qui existent
à Bobo-Dioulasso, les deux roues à moteur et la voiture
particulière sont les plus appréciés. Presque 84% des
réponses affirmatives se font en faveur de la voiture
particulière, 55% des réponses affirmatives aux deux roues
à moteur et seulement 37% des réponses affirmatives sont en
faveur de la bicyclette.
Toutefois, il faut reconnaître que même si
la voiture particulière et les deux roues à moteur
présentent de nombreux avantages, la bicyclette demeure un moyen de
transport propre non polluant et permet de se déplacer à moindre
coût.
4.3- Les perspectives du
secteur des transports urbains
A Bobo-Dioulasso, l'utilisation des véhicules
individuels notamment les deux roues et voitures particulières
connaîtront une progression rapidement dans les années à
venir. Ces moyens de transport individuel présentent des avantages et
donnent à leurs usagers une plus grande autonomie. Ainsi, les moyens
individuels, particulièrement les deux roues à moteur resteront
les moyens de transport les plus dominants. Mais l'extension rapide de l'espace
bobolais suivi de l'éloignement continu des distances entre les lieux de
résidence et les lieux de travail ainsi que le renchérissement du
prix des hydrocarbures constitueront à long terme des limites pour
l'usage des moyens de transport motorisés.
Aussi, l'utilisation de la bicyclette pourrait
également connaître une hausse. Par contre, ce moyen sera plus
utilisé par les scolaires (c'est-à-dire les enfants). En effet,
les obstacles socio-culturels persisteront encore quant à l'usage de la
bicyclette. Même si la bicyclette présente de réels
avantages (non coûteuse et non polluante), il importe de signaler que son
utilisation présente encore une image dévalorisante pour
certaines personnes adultes. Le déplacement par bicyclette
s'avère très pénible pour elles, surtout sur de longues
distances.
L'utilisation de la voiture particulière pourra
connaître une progression. Mais compte tenu des difficultés
économiques auxquelles font face les individus dans un contexte de crise
économique, certains propriétaires de voiture particulière
utilisent de façon occasionnelle des deux roues à moteur pour
certains de leurs déplacements. Cela pour minimiser les dépenses
du ménage en transport.
Dans un contexte de croissance urbaine, les taxis pourraient
également jouer un rôle de plus en plus important lié
à la demande naturellement croissante. En effet, de plus en plus, la
population fait appel aux taxis pour les déplacements à des fins
sociaux (mariages, baptêmes, etc.). Le taxi restera le moyen de
déplacement des captifs constitués principalement de femmes et
des étrangers qui ne savent pas conduire sur deux roues.
Enfin, la part de la marche à pied dans les
déplacements pourraient s'accroître mais en se limitant aux
déplacements de proximité. Sur de longues distances, les
individus pourraient utiliser plusieurs modes de transport pour effectuer un
seul déplacement. Par exemple, un individu qui quitte son domicile
à pied ou à vélo pourrait emprunter dans son parcours un
taxi au centre ville pour aller à destination, si celui-ci se sent
fatigué en cours de chemin.
La cohabitation de ces différents modes de transport
sur des voies généralement étroites, posera de
sérieux problèmes sur le plan de la sécurité
routière.
Photographie n°04 :
perturbation de la circulation à l'entrée de la gare
routière STAF
Source : Prise de vue réalisée par
KABORE Aminata en novembre 2010
De manière générale, le niveau
d'équipement des bobolais en véhicules individuels
déjà relativement important va s'accroître, surtout
l'équipement en deux roues à moteur qui va s'étendre
progressivement aux ménages non encore équipés.
Certes, la croissance du nombre de véhicules
individuels dans la ville peut renflouer les caisses de la commune,
créer des emplois et assurer une grande mobilité aux citadins
bobolais. Mais au regard de l'insécurité grandissante, les
pouvoirs publics de Bobo-Dioulasso devront mettre en place un transport en
commun par autobus. Cela facilitera un temps soi peu les déplacements
urbains et permettra à cette ville de jouer pleinement sa fonction de
deuxième grande ville du pays.
Aussi, si rien n'est fait en matière
d'aménagement du réseau de la voirie, la croissance du nombre de
véhicules va contribuer à l'augmentation de
l'insécurité routière. En effet, l'étroitesse des
voies urbaines, l'absence de pistes cyclables et l'insuffisance
d'éclairages publics, ne facilitent pas la circulation à
Bobo-Dioulasso. Par ailleurs la méconnaissance et/ou le non respect de
la réglementation en matière de circulation par les usagers
eux-mêmes n'est pas à négliger.
Conclusion
partielle
Le niveau de mobilité élevé des bobolais
qui est de 3,4 déplacements par personne et par jour peut s'expliquer
par l'utilisation massive des véhicules individuels.
Les principaux motifs de déplacement sont les visites, le
travail et les achats. Les déplacements sont à 95% des
déplacements de proximité dont la durée est comprise
entre 5 et 30 minutes.
Toutefois, cette mobilité est dépendante des
caractéristiques socio-démographiques telles que le sexe,
l'âge, la situation matrimoniale et des caractéristiques
socio-économiques comme la catégorie socio-professionnelle, le
revenu et le niveau d'étude de l'individu.
L'utilisation de ces moyens de transport engendre
nécessairement d'énormes dépenses. Ce sont entre autres
les dépenses pour l'acquisition et celles liées à l'usage
du véhicule. Les dépenses pour l'usage des véhicules
individuels à moteur (deux roues à moteur et voitures
particulières) se résument aux dépenses pour le carburant,
les coûts d'entretien de réparation et stationnement.
Les dépenses pour l'usage de la bicyclette et du taxi
sont faibles. En moyenne mille cinq cent francs (1500 F CFA) par mois pour la
première et deux mille francs (2000 F CFA) pour le second.
Il faut également noter que l'opinion des bobolais, qui
se fait en faveur des transports individuels sur deux roues à moteur
et la voiture particulière entraînera une augmentation rapide du
niveau d'équipement en véhicules individuels dans la ville.
CONCLUSION
GENERALE
La croissance démographique de la ville de
Bobo-Dioulasso s'est accompagnée d'une croissance spatiale rapide de
l'espace avec une faible densité d'occupation de l'espace urbain.
A Bobo-Dioulasso, on distingue une ville ancienne et une ville
récente. La ville ancienne correspondant au centre-ville se distingue de
la ville récente ou la périphérie par l'importance de ses
équipements et infrastructures ainsi que le bon état de son
réseau routier.
Nos recherches sur le système de transport de
Bobo-Dioulasso montrent que le transport sur deux roues est dominant dans la
ville. En effet, 60% des déplacements sont effectués en deux
roues dont 43% en deux roues à moteur et 17% à bicyclette.
A Bobo-Dioulasso, le transport en commun est assuré par
les taxis dont l'exploitation demeure artisanale. Il faut noter que ces taxis
ont du mal à s'imposer à cause de l'importance des deux roues
dans le trafic. Le service de transport des étudiants constitue
également un moyen de transport collectif qui a vu le jour suite
à la création de l'université de Nasso, située
à une quinzaine de kilomètre de la ville de Bobo-Dioulasso.
La voiture particulière est utilisée par une
minorité de personne (8% des déplacements), car l'usage de ce
moyen de transport exige d'énormes dépenses.
Pour ce qui est des motifs de déplacement, les bobolais
se déplacent généralement pour des raisons de visites, de
travail ou d'achats. Ces déplacements sont en majorité de courte
durée.
Le niveau de mobilité élevé par personne
et par jour s'explique par le nombre important de véhicules individuels
dans l'équipement des ménages.
Cependant, cette mobilité est fonction des
caractéristiques socio-démographiques (sexe, âge...) et
socio-économiques (niveau d'étude, revenu...).
En ce qui concerne le coût des déplacements, les
dépenses pour l'acquisition et l'usage des véhicules individuels
sont élevées. Les frais pour l'usage de la bicyclette sont en
moyenne de 1500 FCFA le mois, les dépenses pour les deux roues à
moteur s'élèvent en moyenne à 17 500FCFA le mois et
l'usage de la voiture coûte en moyenne de 40 000FCFA par mois.
Les opinions des bobolais sont favorables aux moyens de
transports individuels, surtout les deux roues à moteur et la voiture
particulière.
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ANNEXES
* 1 TAROUX, J P, 1989.
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* 2 INSD : Recensement
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* 3 BAMAS, S, 1995. Deux roues
et transports collectifs à Ouagadougou : à la recherche
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* 4 CEDRES, INRETS,
LET(1993) : Analyse du système de déplacement à
Ouagadougou I-3
* 5 INSD, 1996, Recensement
Générale de la Population et de l'Habitat.
* 6OUEDRAOGO, M, 2001.
Migration et emploi : le cas du secteur informel à Bobo-Dioulasso,
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* 7 OUEDRAOGO, O, 2006. Les
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* 8 BONKOUNGOU, M, 1990.
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* 9 OUEDRAOGO, O ,2006. Les
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* 10 ERA ,2004.Eude
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* 11 BAMAS, S, 1995. Deux roues
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* 14 BAMAS, S, 2002.
L'implication des collectivités locales dans la gestion des transports
urbains en Afrique de l'ouest et du centre : le cas de Bobo-Dioulasso,
sitrass rapport final, p 24.
* 15 SAGNON, F, 2008. Les
transports urbains à Banfora : Problèmes et Perspectives,
mémoire de maîtrise département de géographie
Université de Ouagadougou, p 47.
* 16 SAGNON, F, 2008. Les
transports urbains à Banfora : Problèmes et Perspectives,
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* 17 BAMAS, S, 1995. Deux roues
et transports collectifs à Ouagadougou : à la recherche
d'une articulation, Thèse de doctorat (nouveau régime),
Université de Bordeaux III, 269p.
* 18 Idem
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