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La coopération commerciale entre la Chine populaire et le Tchad: enjeux et perspective

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par Deli Laika Kalcheckbe Innocent
Université Yaoundé II SOA - DESS en Politique et Négociations commerciales, multilaterales 2008
  

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Conclusion de la deuxième partie

En définitif, cette deuxième partie a permis de mettre en évidence les impacts et les perspectives de la coopération Sino-tchadienne. Pour y parvenir, nous avons exposé dans un premier temps les opportunités qu'offrent la coopération chinoise. Cela nous a conduit à identifier les gains potentiels de la coopération Chinoise et les exemples de coopération chinoise avec les autres pays africains.

Dans un second temps, il a fallu d'abord procéder à la description de la structure du commerce Sino-tchadien, de l'échantillon de quelques années qui nous permis de calculer la part de la Chine dans le commerce Tchadien. Le résultat nous a montré que les flux commerciaux se passent dans un sens unique (le Tchad importe les produits chinois, mais n'exporte pas vers la Chine). Mais les perspectives de leur coopération sont prometteuses dont l'hypothèse (H2) est vérifiée avec la montée des différents investissements chinois au Tchad.

CONCLUSION GENERALE

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Au terme de cette étude qui a pour thématique « coopération commerciale entre la RPC et le Tchad : enjeux et perspectives » il serait judicieux de faire le bilan et des propositions à l'endroit de l'Etat tchadien. Rappelons que dans cette étude. Nous avons voulu analyser : « l'impact de la coopération renouvelle entre la Chine et le Tchad sur le développement économique ». De cette problématique, découle la question principale de recherche : la coopération commerciale entre la Chine et le Tchad peut-elle changer le mode d'insertion de ce dernier dans le commerce international ?

Pour répondre à cette question nous nous somme fixés un certain nombre d'objectifs :

- Analyser les enjeux et les perspectives de la coopération commerciale Sinotchadienne ;

- Présenter le mode d'insertion traditionnel du Tchad dans le commerce international ;

- Evaluer l'impact de la coopération renouvelée avec la Chine sur le développement économique du Tchad.

Ces objectifs ont servi de guide dans la revue de la littérature. Ainsi, l'analyse a été construite autour des différentes théories commerciales. Cette revue de la littérature nous a permis d'aboutir aux hypothèses suivantes :

H-1 Le mode d'insertion traditionnel du Tchad dans le commerce international ne favorise pas l'économie tchadienne.

H-2 La nouvelle coopération Sino-tchadienne exerce un impact positif sur le commerce international du Tchad.

Afin de bien mener cette étude, le choix d'une démarche hypothético-déductive était nécessaire. Pour ce faire, nous avons collecté des informations auprès des institutions spécialisées nous permettant d'atteindre nos objectifs. Ces données recueillies ont été traité à l'aide de l'outil statistique pour calculer les moyennes et les pourcentages.

En effet, le Tchad étant l'un des pays les plus pauvres au monde, avec une économie basé exclusivement sur les produits primaires. Depuis l'indépendance, il est un pays essentiellement importateur car ses besoins alimentaires et énergétiques, et certains de ses produits manufacturés proviennent de l'extérieur. Son commerce extérieur dépend du secteur primaire (agriculture et élevage) qui constituait une part importante du Produit Intérieur Brut (PIB) puisqu'il occupait environ 80% de la population totale. Déjà en 1983, ce secteur représentait 43% du PIB. Malgré le recul observé dans l'économie, il demeure encore important avec 38% du PIB jusqu'en 1998. Avec l'avènement de l'exploitation du pétrole, la structure commerciale du Tchad a changé : le pétrole est aujourd'hui le secteur clé de son

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économie (85,7% exportations nationales) en suite vient le bétail (7,4 % des exportations), le coton fibre (2%) et dans une moindre mesure la gomme arabique. Ses principaux partenaires commerciaux sont le Cameroun, le Nigeria, la France et les Etats-Unis...

En effet, après la collecte des statistiques, nous avons eu la validité de la première hypothèse. Ce qui signifie que le mode d'insertion traditionnel du Tchad dans le commerce international ne favorise pas le développement économique. Pour mieux asseoir son économie dans le commerce international, le Tchad doit diversifier son économie et diminuer sa dépendance aux exportations en développant ses propres industries manufacturières.

Ainsi, la reprise de sa coopération avec la Chine a été jugée importante par le gouvernement, surtout avec le lancement de la politique Sino-africaine en 2006. L'intervention de la Chine au Tchad peut être un atout pour la population tchadienne si l'on se fie à cette politique qui est diversifiée, allant de la politique à l'économie en passant par la sécurité et le développement des ressources humaines, tout en cherchant à assurer une coopération pour un bénéfice mutuel entre la Chine et ses partenaires africains. Cette étude, en se basant sur une vue des relations commerciales avec la Chine à partir du Tchad tour à tour exploré l'investissement, les flux commerciaux et l'aide.

L'investissement chinois a été bien accueilli par les autorités tchadiennes surtout qu'il est orienté vers certains secteurs que les partenaires traditionnelles n'ont pas eu à investir par le passé, notamment la construction d'une cimenterie et la raffinerie. Cependant, il faudrait tenir garde de la menace que cet investissement porte pour les travailleurs tchadiens car la négligence de certaines conditions de sécurité engendre de grands risques pour eux. Il faudrait alors que les autorités tchadiennes s'assurent que la réglementation du travail en vigueur au Tchad soit respectée par les entrepreneurs chinois.

Selon les sources statistiques officielles, les relations commerciales entre les deux pays ne se faisaient que dans un seul sens, le Tchad n'exportant pas vers la Chine. Les importations des produits d'origine chinoise, malgré qu'elles ne représentent 1% en 2004, est passée à environ 2% en 2005, en 2006 les importations étaient de 15 958 millions de FCFA soit 3%. Selon les sources nationales et le rapport "The Central Intelligence Agency (CIA)" la Chine occupe la troisième place dans les importations du Tchad avec 9,8% en 2008. Ces importations concernaient principalement les huiles et graisses animales ou végétales (36%)

et les engrais (21%). Bien que favorable aux consommateurs, un démantèlement total et brutal des frontières douanières peut être une menace pour certaines entreprises locales.

L'aide chinoise au Tchad est importante surtout par rapport à ses objectifs et son taux d'intérêt qui défie toute concurrence, courant l'assistance technique médicale et agricole, l'éducation et la formation et l'octroi de prêts préférentiels (plus de 150 millions de dollars déclarés) pour des investissements et des dons pour la construction d'infrastructure. Seulement, le problème crucial est la menace qui pèse sur les travailleurs tchadiens dans l'exécution des différents projets de développement financés par la Chine, en terme de perte d'emploi et de conditions de travail.

La deuxième hypothèse selon laquelle la nouvelle coopération Sino-tchadienne exerce un impact positif sur le commerce international du Tchad a également été confirmée. Nous précisons ici le cas de la raffinerie et la cimenterie et les autres projets dans les domaines d'agriculture et de la communication servent des exemples.

L'exemple chinois rappelle simplement, à un moment où l'espoir tend de plus en plus à devenir une denrée rare sur le continent, que le développement est une affaire de volonté qui se fait d'abord à domicile. Comme le note froidement Lu Guozen, Directeur Afrique au Ministère Chinois des Affaires Etrangères, « le développement de l'Afrique ne pourra être que le fait des efforts des Africains eux-mêmes »29

Par delà les grands défis que le Tchad se doit de relever au plan interne, il lui faut faire face aux confrontations des grandes puissances jalouses des performances de l'Empire du Milieu. D'un point de vue purement politique, l'avenir de la relation sino-tchadienne dépend en partie de la façon dont le Tchad va gérer ses affrontements des grandes puissances. Sera-til à même de relever ce double défi de mutation interne et d'adaptation à la nouvelle donne internationale ? L'avenir nous édifiera sans doute sur ce point.

29 Lu Guozen, cité par Adama Gaye, Chine-Afrique : le dragon et l'autruche, Op. cit, p. 277.

Recommandation :

A l'issu de ces travaux, une recommandation serait de prendre des mesures par rapport aux conditions d'investissements et de réalisations des grands travaux exécutés par la Chine en termes d'utilisation de la main d'oeuvre qualifiée locale et l'instauration de normes minimales de traçabilité quant à l'accès des produits chinois aux marchés des pays en développement. En terme de compétitivité, il reste que nos économies doivent réviser la nature des produits exportés afin d'équilibrer la balance commerciale. Cela n'est possible que si des efforts et des stratégies de diversification des produits exportés sont mis en place.

Les gouvernements du Tchad et de la Chine sont conjointement appelés à rendre plus transparents les contrats, les conventions et les accords qui les lient. Cela éviterait des interprétations et spéculations, parfois outrancières de corruption et de détournement des autres acteurs non impliqués. Des aspects qualitatifs, sociaux et environnementaux sont à intégrer dans ces différents accords en vue de protéger les populations les plus vulnérables. Dans les différents contrats, des points sur l'utilisation de la main d'oeuvre locale doivent aussi être inscrits pour répondre à la demande sociale, notamment des personnes au chômage dont le nombre va croissant.

Au niveau du commerce extérieur, le vent de la libéralisation qui souffle, a pour effet positif direct sur le pouvoir d'achat des ménages et l'annulation ou la baisse des droits et taxes d'importation est fortement encouragé, sauf pour certains produits qui pourraient menacer la survie de certaines sociétés nationales à forte main d'oeuvre locale.

Les opérateurs privés locaux doivent réviser leurs stratégies de marketing en vue d'être à la hauteur de l'assaut chinois. La protection venant des autorités publiques est une solution conjoncturelle et la solution durable passe par la refonte totale du système d'organisation, de production et de commercialisation en vue de rendre les entreprises plus productives et plus concurrentielles.

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ANNEXES

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