3.1. Les limites de la politique de l'emploi
L'expérience, en matière de politique
d'emploi, a montré des résultats mitigés et son
évolution a connu des perturbations liées à un certain
nombre de facteurs. En effet, depuis plus d'une décennie, on ne constate
que la persistance de la crise économique et ses conséquences
à tous les niveaux. Cette situation aggravée par la stagnation,
voir même la régression du secteur moderne. Parallèlement,
on constate à une croissance prodigieuse de la demande d'emploi
doublée par un manque de coordination et de cohérence en
matière d'emploi. Il faut également souligner une insuffisance
des ressources financières consacrées à la promotion de
l'emploi à laquelle s'ajoutent les contraintes liées à
leur allocation (mécanismes de financement, apports, garanties, taux
d'intérêt). Toutefois, certaines limites sont d'ordre sectoriel
c'est-à-dire spécifique aux différents secteurs moderne,
rural et informel
a. Les limites dans le secteur
moderne
Les limites de la politique de l'emploi dans le secteur
moderne sont fortement liées aux difficultés que connait ce
secteur. Il est clair que celles-ci entravent toutes les tentatives de
promotion de l'emploi dans ce secteur. Ces difficultés sont liées
à divers éléments:
- Le coût des facteurs reste élevé:
le prix de l'énergie (eau, électricité, le fuel)
représente 20% des coûts d'exploitation des entreprises. Ces
coûts sont plus élevés parmi les pays du tiers monde. IL
faut ajouter aussi les coûts de fret et des transports maritimes.
-La régression de l'investissement: le
vieillissement du matériel d'exploitation de l'industrie
sénégalaise et le déficit de modernisation technologique
sont fortement dénoncés par les observateurs comme inefficace. La
régression des investissements due à la rareté des
ressources financières ou de leur d'accessibilité est
aggravée par l'obsolescence de l'outil de production.
-La forte pression fiscale: instabilité et
aggravation de la pression fiscale est due en raison de la multiplication des
nouveaux textes.
-Des capacités entreprenariat sont souvent mal
orientées sur le plan national, insuffisamment identifiées et mal
exploitées par le système économique.
-Un niveau et une structure de qualifications
professionnelles actuelles sont et/ou déséquilibrées par
rapport aux nouvelles exigences de la compétition économique.
b. Les limites dans le secteur
informel
Les facteurs qui empêchent l'amélioration
des performances du secteur en matière de création d'emplois
productifs durables et rémunérateurs sont les suivants:
- la précarité des emplois et de revenus
tirés du travail informel.
- La relative instabilité géographique des
activités économiques des opérations.
- Le niveau d'analphabétisme très
élevé des acteurs économiques
- La vétuste et l'insuffisance des
équipements et matériels d'exploitation des unités de
production.
- L'absence d'un système d'information fiable en
matière de gestion financière (malgré les efforts du
SIME), commerciale et technique.
-L'absence d'une définition juridique claire du
concept du secteur informel de la part des autorités publiques de la
tutelle.
- Les difficultés insurmontables pour
accéder au crédit (banques, sociétés
d'investissement) et du marché.
c. Les limites dans le secteur rural
Les principales limites rencontrées par la
politique de l'emploi dans le secteur rural sont les suivantes:
-Une maîtrise insuffisante de l'eau (conditions
climatiques aléatoires) qui fait de l'agriculture une activité de
haut risque.
-Un système d'exploitation de type familial
créant un faible d'esprit d'entrepreneur.
- Une faible capacité d'organisation et de gestion
de la part des producteurs.
-Un régime foncier très peu incitant pour
l'investissent privé (loi sur le domaine national).
-Un système de financement bancaire peu
adapté au développement des entreprises locales (accès
difficiles au crédit d'exploitation et de commercialisation des produits
agricoles).
-Un accès insuffisant au marché des biens
et services.
-Un faible niveau des relations agriculture-industrie.
En fin de compte ces différentes limites
sectorielles relèvent les difficultés contre le sous-emploi et le
chômage que dans la politique de l'emploi proprement définie. A
cet acte, il faut ajouter certains facteurs que l'Etat n'a pratiquement aucune
prise. Ces facteurs s'expriment en termes d'une avancée de la
technologie, d'une forte pression syndicale, d'une rareté des capitaux
(servant à financer les politiques) du à l'augmentation des taux
d'intérêts internationaux, des aléas climatiques etc. C'est
pour cette raison que les perspectives ont été retenues afin de
palier à ces divers obstacles.
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