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Les facteurs d'inégalités dans la distribution de l'emploi au Sénégal : analyse statistique a partir des données de l'ESAM2

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par Moussa TALL
Université Cheikh Anta DIOP - Maitrise 2004
  

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Introduction

De nombreux pays en développement comme le Sénégal ont un marché du travail très complexe qui est le lieu de rencontre entre l'offre de l'emploi et la demande de l'emploi. Très sensible. Cette sensibilité est due à une répartition inégale de l'emploi au sein de sa population. Cette répartition inégale peut être expliquée par des facteurs tels que le chômage, l'emploi et la population active. Le chômage semble un peu élevé aux yeux de la population mais tel n'est le cas avec un taux de chômage de 5,63% (source : DPS, 2004, du rapport de synthèse de l'Enquête Sénégalaise Auprès des Ménages réalise en 2001-2002 (ESAM 2)). Si on regarde bien, on dira le contraire mais parce que cette partie de la population qui réclame d'être chômeur fait parti de la population inactive. Le taux de chômage a relativement diminué entre 1994/1994 et 2001/2002 en passant de 7,53 à 5,63% mais l'inverse se produit dans la capitale avec une augmentation d'un point (16,38% à 17,11%). Cette diminution est due au politique d'emploi menée par l'Etat du Sénégal.

L'objectif de ce travail est d'étudier les inégalités sur la répartition du travail que présente le marché sénégalais. Cette marche présente plusieurs secteurs d'activité et chaque secteur d'activité peut être décomposé en plusieurs branches. Sur ce marché, on assiste à une montée fulgurante des femmes avec un taux d'activité de 46,3%. Mais aussi, le secteur informel occupe une place importante dans le marché du travail avec personnel important due à la une non qualification des composantes.

L'évolution des notions de formation, de travail et d'activité productive agit sur la répartition de la vie active entre les différents âges que sont celui de la formation initiale, de la vie active ou professionnelle, puis la retraite. L'étude du marché Sénégalaise du travail se fait par une analyse théorique et une analyse statistique. L'analyse théorique nous permet de définir des concepts et terminologies tels que le chômage, l'emploi et la population active et ces concepts seront mesurés à l'aide des taux. L'analyse statistique s'appuie sur les données de l'ESAM2 réalisé en 2001/2002.

L'étude de ce thème se fait en 3 sections : d'abord, la première section définit les concepts et terminologies qui sont la population active, le chômage, l'emploi, ensuite dans la deuxième section, une étude la distribution de l'emploi et le chômage sera faite et enfin, la section3 étudie les politiques de l'emploi menées par l'Etat du Sénégal et ses perspectives.

Section1 : Définition des concepts et terminologies

La population active, l'emploi et le chômage constituent l'étude de cette section.

1. La population active

Au moment de l'ESAM 2, la population totale du Sénégal est de 8 millions d'habitants. Cette population totale est composée de la population active et de la population inactive. On utilise la population active pour évaluer un des facteurs de production qui est le travail. Cependant, pour cela, il vaut mieux utiliser uniquement la population active occupée même si le nombre de chômeurs donne un indicateur intéressant sur les ressources potentielles totales du facteur travail. La mesure de la population active pose des problèmes statistique car la délimitation entre avoir un emploi et ne pas avoir est beaucoup moins claire qu'on pour le penser, par exemple : doit-on prendre compter les étudiants qui font un stage pour améliorer leur employabilité. On constate qu'on plus de femmes que d'hommes. Dans le rapport de l'ESAM 2, la population potentiellement active est de 64,2% de la population totale. La population active correspond les personnes qui déclarent exercer ou chercher à exercer un travail professionnel; il s'agit généralement d'une activité rémunérée, c'est-à-dire d'une activité professionnelle qui concourt directement ou indirectement à la production de biens et de services marchandes ou non marchandes.

On le peut définir autrement selon le Bureau International du Travail (BIT) comme étant le regroupement de la population occupée et les chômeurs. Cette définition a été adoptée en 1982 par la résolution du BIT. La population active peut être mesurée le taux d'activité comme étant le rapport de la population active sur la population totale en milieu de l'année multiplié par 100. A coté de la population active, on a la population inactive qui est composé des enfants, les personnes au foyer, les élèves et étudiants (même si certains étudiants travaillent bien plus de 15h par semaine), les handicapés, les rentiers, les retraités et toutes personnes qui se trouvent dans une situation d'inactivité similaire, qui n'ont pas de travail et n'ont pas cherché de travail dans une période bien donnée. Dans cette population active, on peut parler de population en âge de travailler. Cette catégorie varie selon la définition de scolarité obligatoire (pour le BIT, l'âge minimum au travail est de 15 ans le contexte juridique ou socio-économique se diffère, on choisit 10 ans comme l'âge de référence dans la mesure où peu d'enfants travaillent avant cet âge. Cela est schématisé comme suit :

Cette population potentiellement active est de 55,3% de la population totale dont 65,4% d'hommes et 46,5% de femmes (tableau n° 1.1). On constate qu'il y a plus d'hommes occupés que femmes selon le milieu de résidence. Par exemple, en milieu rural, parmi les 64,7%, 72,9% sont des hommes et 57,5% sont des femmes. On constate une opposition dans la population potentiellement inactive (37,2%), 46,8% sont des femmes contre 26,3% des hommes.

Tableau n°1.: La répartition de la population potentiellement active

selon le statut de l'emploi

statut

Sénégal

Homme

Femme

Total

Actifs

65,4

46,3

55,3

Inactifs

26,3

46,8

37,2

ND

8,3

6,9

7,5

Total

100,0

100,0

100,0

Effectif

3 136 857

3 557 403

6 694 260

Source : DPS/2004, ESAM2

L'analyse du tableau n° 1.2 et le graphe n°1, montre que la participation à l'activité économique est plus intense entre 20 et 59 ans. En effet, les taux d'activité sont largement au dessus des 50% à cet intervalle. Mais le taux le plus est observation dans les intervalles 10-14 ans révolus et plus de 70 ans révolus et plus. Le premier intervalle est l'âge d'apprentissage alors le dernier est l'âge de la retraite.

Tableau n°1.: Répartition de la population habituellement active selon

l'âge et le taux d'activité

Groupe

Sénégal

D'âges

Occupé

Chômeur

PAT

TA

10-14ans

432565

24825

1247663

36,7

15-19ans

492343

44133

1020719

52,6

20-24ans

461832

45303

806216

62,9

25-29ans

380832

33743

590998

70,2

30-34ans

358326

22907

513914

74,2

35-39ans

296900

11147

397973

77,4

40-44ans

291422

9862

372713

80,8

45-49ans

238221

5169

297050

81,9

50-54ans

186434

4628

246558

77,5

55-59ans

123583

2750

180761

69,9

60-64ans

101748

1453

174993

59,0

65-69 ans

60 606

392

118 779

51,3

70-74 ans

40 815

1040

112 680

37,1

75 ans et +

26 076

787

107 642

25,0

Total

3 491 692

208 139

6 188 659

59,8

Source : DPS/2004, ESAM2

Graphique : taux d'activité par âge au Sénégal

Source : DPS/2004, EASM2

2. L'emploi

La notion de l'emploi peut être définie comme l'activité occupée par une personne qui concourt pour le développement d'un pays. L'emploi est caractérisé par le marché du travail qui est définie comme la rencontre entre l'offre de travail et la demande de travail. Le premier émane des employés alors le dernier émane des entreprises. Le taux d'emploi reflète la capacité d'une économie à utiliser ses ressources en main-d'oeuvre. Il est défini comme étant le rapport entre la population en âge de travailler et la population disposant un emploi rapporté en pourcentage.

Il y a plusieurs formes d'activités qualifiées professionnelles. Une activité est dit professionnelle si elle participe à la création de richesse. Malgré, la diversité des formes d'activités professionnelles, l'emploi constitue une notion abstraite. En passant le revue de l'évolution de la notion de l'emploi telle qu'elle est constituée à travers de l'évolution des courants économiques a savoir les classiques, les néoclassiques avec l'installation du chômage durable qui ont à la mise en place de palliatifs et à des formes juridiques de reconnaissances de l'utilité sociale du travail non salarié , la crise sociale, et la conjoncture juridique qui ont engendré une dégradation des statuts comparative à la stabilité du contrat à durée indéterminée à plein temps qui demeure la référence du droit du travail. en concluant sur le dépassement du contrat de travail qui pourrait prendre la forme d'<<un contrat d'activité>> qui agrège l'emploi permanant à temps plein ,l'emploi permanant à temps partiel, le journalier/occasionnel voir même d'autre forme d'emploi.

On décompose l'emploi en plusieurs parties à savoir l'emploi permanant à temps plein qui qualifie un employé travaillant plus de 48h par semaine à une durée indéterminé occupe 37,5% de la population, alors qu'un emploi est dit emploi permanant à temps partiel si l'employé travaille plus de 48h par semaine avec une durée déterminée, constitue 12,5% .on parle de journalier/occasionnel si l'employé travaille le jour ou occasionnellement avec un taux de 4,8% et d'autre temporaire a un taux de 1,5% selon le tableau n° 1.3 . On ne peut pas parler d'emploi et faire une abstraction à des notions comme le sous-emploi et le plein emploi.

Tableau n°1.: Répartition en pourcentage des personnes occupées

selon la nature de l'emploi

nature de l'emploi

Sénégal

homme

Femme

total

%

%

%

permanant à plein temps

43,2

30,6

37,5

permanant à temps partiel

10,6

14,9

12,5

Saisonnier

40,0

48,0

43,6

Journalier

4,5

5,1

4,8

autre temporaire

1,7

1,4

1,5

ND

0,0

0,1

0,0

Total

100,0

100,0

100,0

Effectif

1 295 197

1 166 113

2 461 310

Source : DPS/2004, ESAM2

Le sous-emploi correspond la situation du marché du travail dans laquelle les demandes d'emploi (ou offre de travail de la part de la population active) sont supérieurs aux offres d'emploi (ou demande de travail de la part des entrepreneurs) c'est-à-dire la main d'oeuvre est excédentaire par rapport aux besoins donc il ya du chômage. Pour Keynes, un sous-emploi durable est possible si la production résultante de la demande effective (ou anticipée) des entrepreneurs est toujours faible, donc il en résultera un chômage involontaire. Au niveau national, dans la population actuellement occupée, le sous-emploi concerne 21,8% (tableau n° 1.4).

L'analyse du graphique 6 permet de constater que le taux de sous-emploi est plus élevé chez les hommes que chez les femmes : respectivement, il est 23,1% et 19,8%. Le commerce ; l'agriculture, l'élevage et la forêt ; les autres services marchands sont les principaux travaux des sous-employés avec des taux respectives de 30,7% ; 21,4% et 11,0%, soit 63,1% de l'ensemble.

Tableau n°1.: Répartition des taux de sous-emploi selon la branche

d'activité

branche d'activité

Sénégal

%

TSE

Agriculture, Elevage et forêt

21,4

18,8

Pêche

3,5

25,1

Extraction

1,1

26,0

Fabriques de produits alimentaires, boissons et tabac

3,8

26,9

branches manufacturières

5,4

23,1

Eau, Electricité et gaz

0,9

24,1

Bâtiments et Travaux Publics

8,8

29,6

Commerce

30,7

24,5

Restaurants et hôtels

0,9

23,7

Transports et communications

3,7

15,9

banques, Assurances et autres Etablissements financiers

0,1

6,0

Services domestiques

4,1

26,3

Autres services marchands

11,0

14,6

Administrations publics

2,1

10,8

administrations privées

2,4

22,0

organismes internationaux, Ambassades et consulats

0,1

8,4

Total

100,0

21,8

Effectif des sous-employés

422 771

Source : DPS/2004, ESAM2

3. Le chômage

C'est le fait ne pas avoir d'emploi, d'en rechercher un et être disponible pour travailler. Le terme peut désigner aussi l'ensemble des chômeurs. Le chômage est un problème récurrent de déséquilibre entre la demande et l'offre d'emploi. Le phénomène s'est accru après la crise des années 70 dans les pays développés. Le chômage peut être définir selon le BIT comme étant sans emploi, disponible pour travailler et à la recherche effective d'un emploi, sans avoir travaillé (même une heure) dans la semaine précédant l'enquête. Hormis, la norme officielle de la définition, on constate en effet une diversité des situations possibles face à l'emploi.la science économique distingue plusieurs de chômages selon leur cause actuelle :

- Le chômage de mobilité, ou chômage frictionnel : les travailleurs employés

sont en permanente mobilité. A tout moment, des individus quittent leur emploi pour changer d'entreprise, de région de salaire, de poste ou de condition de travail. A la mobilité entre les différents emplois s'ajoutent les périodes de mobilité entre activité et inactivité.

- Le chômage conjoncturel est lié à l'évolution négative de l'économie, au

ralentissement de l'activité sur la courte ou moyenne période. Le produit intérieur brut détermine le nombre d'emplois. Ce type de chômage disparait quand l'activité se redresse.

- Le chômage structurel découle de l'inadéquation qualitative entre l'offre

et la demande de travail.la consommation et la production entrainent inévitablement des entrées au chômage, les entreprises réduisent sensiblement leur volume de production. Il peut être aussi du aux caractéristiques fondamentales du marché du travail (mode de détermination des salaires, types de relations sociales ...) ou plus généralement aux caractéristiques globales de l'ensemble de l'économie (nature des équipements, niveau de formation ...). Or, les secteurs sinistrés pour résister aux secteurs en expansion substituent du travail au capital, ce qui peut aussi constituer une cause de chômage structurel.

- Le chômage saisonnier lié aux variations d'activité au cours de l'année dans

certains secteurs économiques (le tourisme) et le chômage technique, subit par des travailleurs dont les moyens de productions sont inutilisables, sont à classer secondaires du chômage.ces types de chômages se qualifient de chômage répétitif car l'actif se situe dans une situation dans laquelle il alterne les périodes d'activités et de chômage.

A coté de ces chômages, il existe d'autres tels le chômage classique qui correspond à une situation de chômage où les entreprises produisent des quantités inférieures à la demande parce la rentabilité d'une production plus importante est jugée trop faible ; le chômage keynésien désigne une situation où les entreprises renoncent à produire faute de débouchés : c'est un chômage lié à l'insuffisance de la demande ; le chômage naturel qui est une notion néoclassique désigne un niveau de chômage en dessus duquel on ne peut pas descendre sans provoquer une hausse du taux de l'inflation et le chômage volontaire qui est la résultante, soit du refus des travailleurs d'accepter le niveau de salaire existant, soit de l'intervention des syndicalistes ou de l'Etat qui impose aux entreprises des niveaux de couts salariaux supérieurs au niveau de salaire qui permettrait le plein emploi.

Le chômage est mesuré par le taux de chômage qui est le rapport du nombre de chômeur sur la population en âge de travailler. Le chômage est un fléau qui touche tous les pays du monde en particulier ceux qui sont qualifié de en développement, certains sont plus touchés que les autres. C'est le cas du Sénégal, dont en regardant bien le tableau n° 1.5, son taux de chômage est de 5,6% mais ce qui est un peu paradoxale car en analyse la population par structure, la partie inactive est importante et elle représente les jeunes qui sont à la maison à boire du thé par exemple. Entre 1994-1995 et 2001-2002, le taux de chômage a sensiblement diminué au niveau national en passant de 7,53 à 5,63. Elle varie aussi selon l'âge. Les groupes d'âges 15-19 ans, 20-24 ans et 25-29 ans révolus sont beaucoup plus concernés par le chômage que les autres groupes. Le taux le bas est observé au niveau du groupe d'âge 65-69 ans révolus

Tableau n°1.6: Répartition des chômeurs dans la population active selon

l'âge

Groupe d'âge

Chômeur

Total actif

TC

10-14 ans

24 825

457 390

5

15-19 ans

44 133

536 476

8,2

20-24ans

45 303

507 135

8,9

25-29 ans

33 743

414 575

8,1

30-34 ans

22 907

381 222

6

35-39 ans

11 147

308 047

3,6

40-44 ans

9 862

301 284

3,3

45-49 ans

5 169

243 390

2,1

50-54 ans

4 628

191 062

2,4

55-59 ans

2 750

126 333

2,2

60-64 ans

1 453

103 201

1,4

65-69 ans

392

60 998

0,6

70-74 ans

1 040

41 855

2,5

75 ans et +

787

26 863

2,9

Total

208 139

3 699 831

5,6

Source : DPS/2004, ESAM2

Section2 : la distribution de l'emploi et le chômage

L'emploi et le chômage sont facteurs qui préoccupent les autorités administratives. Pour prendre des mesures, les autorités doivent étudier la distribution de ces facteurs selon le sexe, l'âge, le milieu de vie, la branche d'activité ...

1. La distribution de l'emploi

L'emploi est l'activité d'une personne qui concourt à la création de richesse. Malgré tout, il y a toujours des irrégularités. Ces irrégularités peuvent être expliquées par la répartition de la population active selon le secteur d'activité, la situation de l'employé, l'occupation de l'emploi, le genre et la branche d'activité.

1.1. Selon le secteur d'activité

Au Sénégal, le secteur institutionnel prédominant est le ménage ou l'individuel aux un taux d'occupation de 88,4% talonné de loin les secteurs d'activités tes que le secteur privé ou les autres secteurs. La proportion des femmes (92,3%) est plus importante que celle des hommes (85,4%). Selon le milieu résidence, les ménages arrivent en tête mais cette proportion est plus importante en milieu rural qu'en milieu urbain (95,1% contre 79,8% pour les autres villes et 65,2% pour Dakar) et il est suivi des autres secteurs en milieu rural (2,1%), des secteurs publics dans les autres villes (6,9%) et du secteur privé à Dakar (20,0%). En analysant le tableau n° 2.1, la répartition sexuelle est hétérogène. Dans les secteurs comme le privé ou le gouvernement, la dominance des hommes est très nette avec des taux de 9,3% contre 5,5% chez les femmes à Dakar (8,0% contre 4,5% dans les autres villes et 3,2% contre 2,6% en milieu rural). Dans tous les secteurs institutionnels, c'est Dakar qui arrive presqu'en tête. Et ceci est du à une forte concentration des activités dans la capitale.

Tableau n°2.1: Répartition en% des personnes occupées selon le secteur

d'activité

Source : DPS/2004, ESAM2

1.2. Selon la situation des professions occupées

Le tableau n° 2.2 donne la répartition de l'emploi selon la situation des professions occupées. Vue ces résultats, l'économie Sénégalaise est dominée par le secteur informel. Sur le plan national, au moins huit personnes sur dix travaillent indépendamment ou comme aide familial et sont constituées en majorités de femmes (48,8% comme indépendant et 37,6% comme aide familial). Selon le milieu de résidence, il est préférable de travailler comme salarié ou indépendant surtout en milieu urbain alors en milieu rural vue la rareté des investissements, la situation dominante est aide familial.

Tableau n°2.2: Répartition en % des personnes occupés selon la situation

professionnelle

Source : DSP/2004, ESAM2

1.3. Selon la nature de l'emploi

La plupart de la population occupée a un emploi permanant à temps plein (37, 5%) ou emploi saisonnier (43,6%). Selon les résultats du tableau n° 2.3, l'emploi permanant à temps plein est le fait des hommes (43,2% d'entre eux contre 30,6% des femmes). Les tendances se diversifient selon le milieu de résidence. Il est préférable de travailler permanant à temps plein ou à temps partiel alors qu'en milieu rural, il y a une dominance des saisonniers (59,1%) et 20,8% des actifs occupent un travail permanant à temps plein. Au Sénégal, comme en milieu rural, le travail saisonnier est le fait surtout des femmes (48,0% contre 40,% chez les hommes sur les 59,1% de la population active et 62,0% contre 56,4% chez les femmes sur la population activement rurale). En milieu urbain, les hommes comme les femmes ont une préférence de travailler entre permanant à temps plein ou à temps partiel que de travailler comme saisonnier ou journalier mais en faite le travail permanant à temps partiel est surtout le fait des hommes (43,2% contre 30,0% des femmes) alors que les femmes travaillent permanant à temps partiel ( 14,0 contre 10,6% des hommes).

Tableau n°2.3: Répartition en % des personnes occupées selon la nature de

l'emploi

Source : DPS/2004, ESAM2

2. La distribution du chômage

Le chômage est un facteur qui préoccupe les autorités. On étudie comment le chômage est réparti selon le genre, l'âge, le milieu de résidence, l'expérience des chômeurs et selon la durée.

2.1. La répartition du chômage au Sénégal selon l'âge

Avec une population constituée en majorité de jeune âgé de 15 à 30 ans, c'est à ce niveau que les taux de chômage sont plus élevés. Selon le tableau8, le groupe d'âge 20-24 ans révolus arrivent en tête avec un taux de 8,9% suivi de très prés les groupes d'âges 15-19 ans révolus et 25-29ans révolus. Le taux de chômage est relativement faible si l'âge s'éloigne. Par exemple, pour le groupe d'âge 65-69 ans révolus sur les 60998 actifs, seulement 392 sont au chômage soit 0,6%.

Tableau n°2.4: La répartition du chômage au Sénégal selon l'âge

Source : DPS/2004, ESAM2

2.2. La répartition du chômage selon le milieu résidence et l'âge

Les résultats du tableau n°2.5 montrent que le taux de chômage, quelque soit l'âge, est plus important en milieu urbain qu'en milieu rural. Mais le taux de chômage est plus élevé dans la capital (17,1% contre 8,5% pour les autres villes). En analysant le taux de chômage de la capitale, les proportions des groupes d'âges (10-14 ans, 15-19 ans, 20-24 ans et 25-29 ans révolus) sont très forts avec des taux respectifs de 34,4%, 27,9%, 26,5% et 22,2%. Cette tendance est presque groupes d'âges (3,1% pour les 10-14 ans, 3,8% pour les 15-19 ans, 2,4% pour les 20-24 ans et 1,8% pour les 25-29 ans révolus). A Dakar, le taux de chômage est milieu rural la nullité du taux de chômage affecte le groupe d'âge 65-69 ans révolus.

Tableau n°2.5: La répartition des chômeurs selon la résidence et l'âge

Source : DPS/2004, ESAM2

2.3. La répartition du chômage selon l'expérience professionnelle

Selon les résultats du tableau n°2.6, un peu plus de six demandeurs actuels d'emploi sur dix (61,1%) ont déjà travaillé soit 130986 des chômeurs actuels. En milieu rural, la portion des chômeurs ayant déjà travaillé est de 85,2% (soit 85294 chômeurs contres 40,2% dans les autres villes (soit 15738 chômeurs) et 39,8% à Dakar (soit 29954) a fortement influencé la tendance ainsi observé au niveau national.

Dans le cas des chômeurs n'ayant jamais travaillé (38,6%), plus de la moitié vivent en zone urbaine (59,8% dans les autres villes et 59,6% à Dakar) contre 14,6% en milieu rural. En outre, les analyses montrent que la majorité des chômeurs ayant au moins une expérience professionnelle résident en milieu rural: 65,1% contre 29,9% à Dakar et 12,0% dans les autres villes. L'effet de genre est au profit des hommes selon le milieu de résidence avec des proportions de 76,7% dans les autres villes, 68,9% des ruraux et 65,5% à Dakar.

Ainsi, plus la moitié (53,7%) des chômeurs ayant déjà travaillé sont des <<agriculteurs ou ouvriers de l'agriculture et de la pêche>> sur le plan national et il est suivi des <<ouvriers et employés non qualifiés>> avec un taux de 23,9%. Ces résultats révèlent également que les zones urbaines sont caractérisées par la prédominance des chômeurs actuels expérimentés ayant comme profession <<ouvriers et employés non qualifiés>> : 48,2% à Dakar et 41,3% dans les autres villes mais en milieu rural 77,3% de ces chômeurs expérimentés sont des <<agriculteurs ou ouvriers de l'agriculture et de la pêche>>.

Au niveau national, l'analyse selon le genre montre que les hommes prédominent quelque soit la profession. Cependant, l'observation montre que l'écart entre le sexe est réduit chez les <<ouvriers et employés non qualifiés>> : 55,3% sont des hommes contre 44,8% de femmes. Selon le milieu de résidence, ces résultats mettent en évidence que les chômeuses expérimentées prédominent seulement au niveau des <<professions intermédiaires>> et des << ouvriers et employés non qualifiés>> à Dakar, ainsi qu'au niveau des <<employés de types administratifs>> et du << personnel des services et vendeurs>> dans les autres villes.

Tableau n°2.6: La répartition du chômage selon l'expérience

professionnelle

Source : DPS/2004, ESAM2

2.4. Répartition du chômage selon la durée de chômage, le sexe et le milieu de résidence

Le tableau n°2.7 montre que plus la moitié des demandeurs d'emploi ayant entrepris des démarches (56,1%) ont chômé moins d'un an. En outre, 24,0% de cette population chômeurs ont chômés plus de 8 ans. Quelque soit le durée du chômage, les hommes semblent être plus exposés au chômage. La tendance générale ainsi observée se dégage selon le milieu de résidence avec des variantes. En effet, plus de deux tiers des demandeurs d'emploi (67,7%) qui ont chômés moins d'un habitent en milieu rural contre 48,8% dans les autres villes et moins de la moitié à Dakar (47,2%). Les personnes ayant chômés plus de 8 ans sont plus nombreux en milieu urbain (26,9% à Dakar et 24,3% pour les autres villes) qu'en zone rurale (21,7%).

En milieu rural comme en zone urbaine la durée du chômage touche plus les hommes que les femmes quelque soit la durée, à Dakar où la durée de chômage entre 6 et 8 ans affecte plus les femmes que les hommes. La durée moyenne nationale du chômage est de 3,5 ans alors qu'elle est relativement faible pour les hommes et les femmes (3,1 ans contre 3 ans). La situation est la même pour les hommes et les femmes avec des durées moyennes respectives de 2,7 ans et 3,5 ans en milieu rural et à Dakar. La situation est tout à fait le contraire dans les autres villes où passent en moyenne moins de temps dans le chômage : 2,9 ans contre 3,5 ans chez les hommes.

Tableau n°2.7: La répartition du chômage selon la durée, le sexe et le milieu de résidence

Source : DPS/2004, ESA

Section 3 : les politiques de l'emploi et les perspectives

Pour lutter contre le chômage et créer des emplois, l'Etat du Sénégal a mené de nombreuses politiques de création de l'emploi. Mais avant l'avènement de l'alternance 2000, l'outil clé pour la création de l'emploi est la Délégation à l'Insertion, à la réinsertion et à l'emploi. Avec le DIRE, nombreuses organisations pour la création de l'emploi ont créées notamment le FSE puis réhabilitées par les nouvelles autorités gouvernementales au lendemain de l'alternance politique de mars 2000. D'autres ont été mises en place par ces nouvelles autorités telles que le FNAE, ANEJ, FNPJ, l'OFJBAN etc.

Dans un premier temps, les divers organisations seront développées à tour de rôle en s'appuyant sur leurs missions confiées, ensuite de voir les réalisations qui en découlent et d'étudier les limites de ces politiques et les perspectives des politiques d'emploi.

1. Les différentes organisations de financement pour la création de l'emploi

Ces principales organisations de financement pour la création de l'emploi sont le FSE, le FNAE, le FNE, le FNPJ, l'ANEJ, l'OFEJBAN, et tant d'autres.

1.1. Le Fonds National pour l'Emploi, FNE

Il constituait l'un des instruments phares du DIRE. Son but était de gérer les allocations financières reçues de l'Etat et destiner à financer des projets soumis par des personnes physiques ou morales que sont:

- les licenciés du secteur privé ou parapublic pour des raisons économiques.

- Les agents de l'Etat, fonctionnaires ou non cessant volontairement leurs

fonctions.

- Les émigrés de retour au Sénégal.

- Les diplômés de l'enseignement supérieur.

1.2. Le Fonds Spécial de l'emploi, FSE

Depuis sa création, il constituait le second moyen d'intervention de la DIRE. IL était destiné à assurer le financement total ou partiel des projets en moindre envergure et s'orientant vers l'auto emploi avec quelques opportunités de création d'emploi occasionnels (2 à 2,5 par cas). Egalement sont concernés les petits projets destinés à favoriser la création d'entreprises de production individuelle et/ou communautaire (groupement de production féminine, groupement d'intérêt économique etc.).

1.3. Le Fonds National d'action pour l'emploi, FNAE

IL a été créé en décembre 1998, puis réhabilité par les nouveaux pouvoirs publics le fonds est l'instrument central d'une nouvelle politique de l'emploi fondée à la fois sur le concept de la formation et de l'apprentissage et sur un partenariat tripartite entre l'Etat, le secteur privé et les collectivités locales. Le FNAE a pour objectif principal d'appuyer la réalisation des orientations et des stratégies définies par le gouvernement à travers la Politique Nationale de l'Emploi et le Plan d'Action pour l'Emploi. Ces interventions les plus importantes sont les suivantes:

- le financement des projets et des programmes de générations de

générations d'emplois issus des collectivités locales, des associations des jeunes ou d'autres catégories de personnes touchées par le chômage ou le sous emploi.

- L'aide au développement de l'auto emploi par la promotion de micro activités

industrielles ou collectives génératrices de revenues.

- l'apport d'un soutien à la croissance et au développement d'entreprises

existantes et notamment les micro-entreprises, les PME-PMI à forte potentialité d'emploi.

- la facilité de la concentration et à la réalisation sur les politiques

macro-économiques et sectorielles dans leurs relations avec l'emploi.

IL convient de noter que le FNAE a deux composantes qui sont la convention nationale Etat-Employeurs pour la l'emploi des jeunes et l'appui à l'entrepreneuriat et le financement de microprojets. Par ailleurs, le Fonds cible particulièrement les jeunes demandeurs d'emploi identifiés lors des Recensement Générale des Demandeurs d'Emploi (RGDE). Enfin, le fonds travaille en collaboration avec le secteur privé, les collectivités locales et la société civile mais aussi avec d'autres organismes de financement comme le Fonds de Solidarité Emploi Retraité des travailleurs du Sénégal (FSER) et le Fonds de Promotion Economique (FPE).

1.4. Agence Nationale pour l'Emploi des Jeunes, ANEJ et le Fonds Nationale pour la Promotion des Jeunes, FNPJ

L'ANEJ a été créé 2001 par le décret n°109-2001 du 07 février 2001 et le FNPJ a été mis en place par le décret n°284-2001 du 13 Avril 2001 et est placé sous la tutelle du ministère de la jeunesse, et a pour objectif de pallier les difficultés rencontrés par les jeunes demandeurs d'emploi ou création d'emploi du fait de la faiblesse ou de l'inaccessibilité des stratégies d'accompagnement, d'information, d'encadrement et de conseil. Elle a pour mission:

- d'assister les jeunes à la recherche d'un emploi, d'une formation ou d'un

conseil professionnel.

- d'accueillir les jeunes demandeurs d'emploi et les informer de leurs droits et obligations.

- Créer une banque de données recensant des idées de créations d'emploi et

d'entreprises.

- d'assister les jeunes pour la création d'activités productives génératrices

de revenus.

- Intervenir par tous les moyens sur le marché du travail en vue de favoriser

l'emploi des jeunes.

Avec une Telle mission, l'agence occupe une position stratégique dans le secteur de la formation de la lutte contre le chômage, le sous emploi et la pauvreté.

Quant au Fonds National de Promotion de la Jeunesse, FNPJ, elle est aussi placé sous la tutelle du ministère de la jeunesse et s'inscrit dans la même démarche que l'ANEJ mais va plus loin. En effet, grâce à son concours financier, il permet de concrétiser les projets des personnes physiques en particuliers ceux des jeunes.

1.5. Les autres structures d'accompagnement pour la création

de l'emploi

Les autorités étatiques ont pu s'appuyer sur d'autres structures d'accompagnement pour la création de l'emploi:

- L'Agence Nationale chargée de la Promotion de l'Investissement et des

Grands Travaux (APIX) est une structure autonome dont la création remonte à juillet 2000. Son objectif principal est d'assister dans la conception et la mise en oeuvre de la politique définie par l'Etat dans les domaines de la promotion de l'investissement et des grands travaux.

- L'Agence de Développement et d'Encadrement des Petites et Moyennes

Entreprises (ADEPME) est une structure dont la mission est d'appuyer les micros, petites et moyennes entreprises en allant de la formation en gestion à la facilitation de l'accès aux services de conseils et au financement.

- L'Agence d'Exécution des Travaux d'Intérêt Public (AGETIP) vise à

améliorer les capacités de gestion technique et financière des entreprise/maître d'oeuvre en recourant à la formation et à l'embauche de main d'oeuvre qualifiée grâce à des chantiers -école.

- L'Agence Nationale du plan de Retour vers l'Agriculture (ANREVA) a mis

en place des pôles d'émergence intégrées qui sont de véritables niches d'emplois pour les jeunes agriculteurs à travers du programme GOANA (Grande Offensive de l'Agriculture pour la Nourriture et de l'Abondance).

En somme, l'ensemble de ces stratégies notamment les actions contre le sous emploi et le chômage, la création d'organisations financières témoignent de la volonté des pouvoirs publics à résoudre les problèmes de l'emploi dont souffre le Sénégal. Ces différentes stratégies retenues dans le but d'atteindre les objectifs de la politique de l'emploi ont concouru à un certain nombre de réalisations.

2. Les Résultats des différents politiques d'emploi

Toujours à travers de se politiques de prises en charge des difficultés d'emplois, des résultats ont été obtenus grâce aux structures pour assurer la promotion de l'emploi et de l'insertion professionnelle tout en assurant leur développement l'ANEJ, l'APIX etc.

2.1. Les résultats obtenus par l'ANEJ

Au cours de l'année 2008, l'ANEJ a mobilisé 9238 jeunes dans le cadre de ses missions à travers les différents services qu'elle offre, à savoir l'animation économique (5809 jeunes), l'élaboration des projets (824 jeunes), le placement (2291) et la formation (314 jeunes).

Tableau n°3.1: Activité de missions

Activités

Effectifs de jeunes

Pourcentage %

Animation économique

5809

62,88

Elaboration de projet

824

8,92

Formation

314

3,40

Placement

2291

24,80

Total

9238

100

Source : ANEJ, rapport d'activités

Dans sa mission d'assister les jeunes à la recherche d'emploi, l'ANEJ a organisé des activités d'animation économique essentiellement constituées d'information, d'orientation, d'appui-conseil et de suivi afin de leur permettre de se ressourcer et d'avoir un regain d'espoir. Il s'agit d'informer le jeune sur les opportunités de formation et d'insertion. En effet, 5809 jeunes ont pu bénéficier d'assistance de ce type à travers tout le Sénégal c'est-à-dire du service information, orientation, appui-conseil et suivi.

Dans d'appui à l'élaboration des plans d'affaires, l'ANEJ a pu accompagner plusieurs jeunes à identifier un créneau porteur en termes d'activités rentables et des sources de financement disponibles. Ainsi au cours de l'année 2008, 824 plans d'affaires ont élaborés, avec une capacité de création de 4513 emplois directs pour un cout global de 11 270 344 926 FCFA. Le grand nombre de projets montés provient de la région de Dakar et concerne près de 3/4 des investissements financiers de l'ensemble des projets pour un montant de 8 368 840 523 FCFA, soit 74,3% du cout global et le potentiel d'emplois à créer est de 2667. Ainsi, Dakar bénéficie de plus de la moitié des projets montés (69,3%).

Tableau n°3.2: La répartition des projets par région

Région

Projets montés

Coûts des projets

Nombre d'emploi à créer

Nombre

%

Montant

%

nombre

%

Dakar

571

69,3

8 368 840 523

74,3

2667

59,1

Kaolack

30

3,6

118 064 767

1,0

165

3,7

Tambacounda

6

0,7

41 957 925

0,4

37

0,8

Kédougou

1

0,1

10 000 000

0,1

15

0,3

Kaffrine

6

0,7

25 909 785

0,2

18

0,4

Thiès

64

7,8

1 398 977 380

12,4

642

14,2

Ziguinchor

38

4,6

363 075 802

3,2

168

3,7

Kolda

8

1,0

30 870 900

0,3

44

1,0

Saint louis

38

4,6

397 413 850

3,5

288

6,4

Louga

7

0,8

30 138 040

0,3

46

1,0

Matam

2

0,2

21 737 550

0,2

18

0,4

Sédhiou

11

1,3

118 940 593

1,1

92

2,0

Fatick

11

1,3

60 438 067

0,5

81

1,8

Diourbel

31

3,8

283 979 744

2,5

232

5,1

Total

824

100,0

11 270 344 926

100,0

4513

100,0

Source : ANEJ, Rapport d'activités, 2008

En vue de renforcer les capacités managériales du jeune demandeur d'emploi afin de lui faciliter son insertion dans le milieu professionnel, la mission de formation reste un volet très important dans le dispositif de l'ANEJ. Ainsi, au cours de l'année 2008, 314 jeunes ont été formés en entreprenariat pour mieux développer leur esprit d'entreprise et susciter des vocations d'entrepreneur. Elle confère aux jeunes des compétences techniques et managériales leur permettant de prendre des initiatives économiques et de porter leur projet à termes, avec plus de chance de succès.

Le placement d'un jeune demandeur d'emploi dans le professionnel fait la partie intégrante des missions de l'ANEJ. Pour ce concerne les demandeurs d'emploi, près de 2007 candidats ont été reçus au cours de l'année 2008. Cependant, seuls 874 d'ente eux ont été intégrés dans la basse de données de l'ANEJ. Pour le placement en entreprise proprement dit, 31 jeunes ont pu trouver un emploi ou stage par le biais de l'ANEJ, soit seulement moins de 4% des inscrits.

Toutefois sur l'international, dans le cadre du programme d'émigration avec l'Espagne, 759 jeunes filles et garçons pu décrocher un emploi en début d'année.

2.2. Les résultats de l'APIX

Pour assurer pleinement ses missions, l'APIX agrée les investissements selon le Code de l'Investissement (CI) et le statut d'Entreprise Franche d'Exploitation (EFE). Ainsi, tout en appuyant les entreprises) investir, l'APIX tient compte du nombre d'emplois prévus quel que soit le régime d'agrément accordé à l'entreprise.

- Investissements agréés

En 2008, sur les 341 projets agréés par l'APIX d'un montant totale d'investissement de 643 043984 550 FCFA, sous le régime <<Code d'Investissement>>, 7069 emplois étaient prévus. Par contre, seuls 22 projets sous le <<Entreprise Franche d'Exploitation ont été agréés avec 945 emplois prévus pour un montant d'investissement de 22 736 555 227 FCFA. Pour l'ensemble des projets agréés par l'APIX, le volume d'emplois potentiels prévus s'élève à 8014.

Tableau n°3.3: Investissements agrées

2008

Régime

Nombre de projet agrées

Investissement agréés

Emplois prévus

CI

341

643 043 984 550

7069

EFE

22

22 736 555 227

945

Total

363

665 780 539 777

8014

Source : base de données APIX, 2008

- Investissement des Sénégalais de l'extérieur

L'APIX assiste également les Sénégalais vivant à l'extérieur ayant des projets d'investissement. Avec un montant total d'investissement de 11 919 324 449 FCFA, 36 projets au régime du <<Code d'Investissement>> ont été agréés en 2008 pour un volume d'emploi prévu de 497 postes. Cependant, un seul projet a été agréé au profit des Sénégalais de l'extérieur sous le régime <<Enterprise Franche d'Exploitation>> pour un montant de 107 200 000 FCFA avec une création prévisionnelle de 16 postes d'emplois.

Tableau n°3.4: Investissement agrées

2008

Régime

Nombre de projet agrées

Investissement agréés

Emplois prévus

CI

36

11 919 324 449

497

EFE

1

107 200 000

16

Total

37

12 026 524 449

513

Sources: base de données APIX, 2008

3. Les limites et les perspectives de la politique de l'emploi

Il est évident qu'une politique nationale à fortiori est une politique de l'emploi qui veut être efficiente doit identifier les obstacles qui se dressent devant elle et tenter de les surmonter. Ces les limites seront exposées dans un premier temps et dans un second les perspectives de la politique de l'emploi au Sénégal.

3.1. Les limites de la politique de l'emploi

L'expérience, en matière de politique d'emploi, a montré des résultats mitigés et son évolution a connu des perturbations liées à un certain nombre de facteurs. En effet, depuis plus d'une décennie, on ne constate que la persistance de la crise économique et ses conséquences à tous les niveaux. Cette situation aggravée par la stagnation, voir même la régression du secteur moderne. Parallèlement, on constate à une croissance prodigieuse de la demande d'emploi doublée par un manque de coordination et de cohérence en matière d'emploi. Il faut également souligner une insuffisance des ressources financières consacrées à la promotion de l'emploi à laquelle s'ajoutent les contraintes liées à leur allocation (mécanismes de financement, apports, garanties, taux d'intérêt). Toutefois, certaines limites sont d'ordre sectoriel c'est-à-dire spécifique aux différents secteurs moderne, rural et informel

a. Les limites dans le secteur moderne

Les limites de la politique de l'emploi dans le secteur moderne sont fortement liées aux difficultés que connait ce secteur. Il est clair que celles-ci entravent toutes les tentatives de promotion de l'emploi dans ce secteur. Ces difficultés sont liées à divers éléments:

- Le coût des facteurs reste élevé: le prix de l'énergie (eau, électricité, le fuel) représente 20% des coûts d'exploitation des entreprises. Ces coûts sont plus élevés parmi les pays du tiers monde. IL faut ajouter aussi les coûts de fret et des transports maritimes.

-La régression de l'investissement: le vieillissement du matériel d'exploitation de l'industrie sénégalaise et le déficit de modernisation technologique sont fortement dénoncés par les observateurs comme inefficace. La régression des investissements due à la rareté des ressources financières ou de leur d'accessibilité est aggravée par l'obsolescence de l'outil de production.

-La forte pression fiscale: instabilité et aggravation de la pression fiscale est due en raison de la multiplication des nouveaux textes.

-Des capacités entreprenariat sont souvent mal orientées sur le plan national, insuffisamment identifiées et mal exploitées par le système économique.

-Un niveau et une structure de qualifications professionnelles actuelles sont et/ou déséquilibrées par rapport aux nouvelles exigences de la compétition économique.

b. Les limites dans le secteur informel

Les facteurs qui empêchent l'amélioration des performances du secteur en matière de création d'emplois productifs durables et rémunérateurs sont les suivants:

- la précarité des emplois et de revenus tirés du travail informel.

- La relative instabilité géographique des activités économiques des opérations.

- Le niveau d'analphabétisme très élevé des acteurs économiques

- La vétuste et l'insuffisance des équipements et matériels d'exploitation des unités de production.

- L'absence d'un système d'information fiable en matière de gestion financière (malgré les efforts du SIME), commerciale et technique.

-L'absence d'une définition juridique claire du concept du secteur informel de la part des autorités publiques de la tutelle.

- Les difficultés insurmontables pour accéder au crédit (banques, sociétés d'investissement) et du marché.

c. Les limites dans le secteur rural

Les principales limites rencontrées par la politique de l'emploi dans le secteur rural sont les suivantes:

-Une maîtrise insuffisante de l'eau (conditions climatiques aléatoires) qui fait de l'agriculture une activité de haut risque.

-Un système d'exploitation de type familial créant un faible d'esprit d'entrepreneur.

- Une faible capacité d'organisation et de gestion de la part des producteurs.

-Un régime foncier très peu incitant pour l'investissent privé (loi sur le domaine national).

-Un système de financement bancaire peu adapté au développement des entreprises locales (accès difficiles au crédit d'exploitation et de commercialisation des produits agricoles).

-Un accès insuffisant au marché des biens et services.

-Un faible niveau des relations agriculture-industrie.

En fin de compte ces différentes limites sectorielles relèvent les difficultés contre le sous-emploi et le chômage que dans la politique de l'emploi proprement définie. A cet acte, il faut ajouter certains facteurs que l'Etat n'a pratiquement aucune prise. Ces facteurs s'expriment en termes d'une avancée de la technologie, d'une forte pression syndicale, d'une rareté des capitaux (servant à financer les politiques) du à l'augmentation des taux d'intérêts internationaux, des aléas climatiques etc. C'est pour cette raison que les perspectives ont été retenues afin de palier à ces divers obstacles.

3.2. Les perspectives de la politique de l'emploi

Les perspectives n'ont pas été dégagées dans le seul souci de lever les obstacles qui se dressent devant la promotion de l'emploi au Sénégal, mais également de fournir de nouvelles orientations et stratégies en vue d'atteindre à terme le plein d'emploi soutenu par une croissance durable. Par conséquent, nous présenterons successivement les perspectives qui se dessinent à l'horizon temporel.

3.2.1. Les perspectives à court terme

Ces perspectives mettent l'accent sur certains éléments qui sont les suivants:

a) Mise en place d'un dispositif incitative et stimulant de la création de l'emploi:

A cet effet, les orientations et stratégies de la nouvelle politique de l'emploi doivent tendre vers une rationalisation et une modernisation des politiques d'emploi. Cela appelle une politique de proximité avec les offreurs d'emploi, les entreprises en particulier les PME-PMI. Ce dispositif devra également d'établir un service de promotion de ressources humaines en remplacement du service de la main d'oeuvre d'où la redynamisation du service public de l'emploi.

b) Développement du Système d'Information sur le Marché de l'Emploi (SIME) :

IL passe par la mise en place de l'observatoire nationale des métiers et qualifications, l'élaboration durant les deux années à venir un répertoire national de l'emploi des métiers et des qualifications professionnelles. Egalement, le SIME devra permettre la réalisation d'une enquête sur l'emploi et le chômage.

Cette restructuration devra aboutir à mettre sur pied un dispositif institutionnel renforcé et participatif. En effet, le renforcement des structures publiques chargées de l'emploi passe par une direction de l'emploi forte des services publics de l'emploi autonome de bureaux régionaux de l'empois souples. De plus, appuyé sur le plan institutionnel, toutes les parties intervenant dans la mise en oeuvre de la politique de l'emploi qui contribueront au renforcement des cadres de coopérations et des structures de partenariat. Enfin, il faudra formuler et mettre en oeuvre un programme d'amélioration des capacités humaines de différentes structures.

3.2.2. Les perspectives au moyen et long terme

Les perspectives au moyen et long termes sont principalement les suivants :

a) La création de micro-entreprises

Dans cette optique, il s'agira :

- De renforcer les capacités d'intervention des organismes de financement

en incitant les bailleurs de fonds à contribuer davantage aux ressources financières.

- De créer des fonds de garantie pour faciliter le financement de micro

projet.

- Réduire les obstacles rencontrés par les demandeurs d'emploi à l'accès au

Financement du FNAE et autres lignes.

b) Redynamisation du secteur agricole

A ce niveau, il s'agira impérativement de relancer la production agricole et briser la monoculture arachidière au profit des cultures vivrières et des cultures hautement compétitives sur le marché international de ce fait, il faut agir sur un certain nombre de facteurs qui permettront l'amélioration et l'accroissement de l'emploi en milieu d'une part et d'autre part la réduction de l'exode rural vers la capitale. Ces facteurs sont :

- L'augmentation des revenus des paysans

- Réorganisation judicieuse des campagnes agricoles au profit des paysans.

- Le renforcement de la complémentarité entre le secteur agricole et les

différents sous secteurs.

- Le rééquilibrage entre les cultures de rentes et les cultures vivrières.

- Définir et mettre sur pied un système financier adapté et d'accès facile au monde rural.

- Promouvoir l'agriculture extra-hivernage par une grande maîtrise de l'eau.

c) Modernisation du secteur informel

Les initiatives en termes d'organisation juridique prises par le gouvernement témoignent d'une situation de l'emploi d'autant plus préoccupant dans ce secteur. En effet, depuis septembre 95, le plan d'action pour le secteur informel considérait que les activités de ce secteur sont parfaitement licites et devraient pas être marginalisées par le seul fait qu'elles sont exercées dans les conditions qui ne respectent pas entièrement le formalisme légal en vigueur. Sous cet angle, il faudra entamer certaines réformes en tenant en compte des réalités du secteur. Ces réformes sont traduites par les principaux éléments suivants :

- Une réglementation juridique du secteur informel.

- Attraction du surplus du secteur informel et son réinvestissement dans

d'autres secteurs porteurs de croissance et à haute intensité de main d'oeuvre par la mise en place d'un système `'parapublic'' financier adéquat.

- Une fiscalité proportionnelle à la rentabilité des différentes activités.

- Une formation et une information qui profiteront à un très grand nombre

d'intervenants du secteur.

- La prise en compte du secteur dans les mesures de politiques économiques.

Toutes ces éléments devraient permettre de lutter contre la précarité des emplois, favoriser aussi le développement de l'auto-emploi et la création d'emplois salariés dans les PME et micro-entreprises. En outre, ils doivent faciliter l'insertion des demandeurs d'emplois dans le marché du travail et par conséquent, engendrer les résultats escomptés de la politique de l'emploi au Sénégal.

Conclusion

Les problèmes de chômage et de sous-emploi aggravés par la complexité du marché du travail, ont amené à adopter en 1998 une politique nationale de l'emploi pour la résolution de ceux-ci. C'est ainsi qu'il a fixé des objectifs globaux sectoriels puis déployé des moyens considérables pour leurs réalisations. Or cette politique rencontra certains limites d'où l'élaboration de certains perspectives. Il ressort de cela l'importance que le gouvernement sénégalais a accordée à l'emploi.

Même si beaucoup d'efforts ont été faits dans le domaine de l'emploi, notamment dans l'encadrement des jeunes, les résultats mitigés reposent sur toute la problématique de la prise en charge des difficultés liées au chômage au Sénégal. La mise en place de l'offre des jeunes demandeurs d'emploi de la banlieue et le projet de leur recensement marquent une fois de plus l'engagement des autorités. Toutefois, le contexte particulier de 2008 marqué par des tensions budgétaires, l'accentuation de la dette intérieure, la fin de certains travaux n'a pas été favorable à la création de l'emploi.

Cependant, quelle que soit l'importance de cette politique de l'emploi, elle est appelée impérativement à une gestion rigoureuse, efficiente et doit être suivi de façon quasi-permanente. De même, il doit non seulement contribuer à l'amélioration des conditions de vie des couches les plus vulnérables de la société mais encore viser les secteurs porteurs de croissance économique durable. Ceci devra contrecarrer un autre phénomène social : la pauvreté, qui frappe une proportion considérable de la population sénégalaise.

Bibliographie

BREMOND Janine et GELEDAN Alain, Dictionnaire des Sciences Economiques et Sociales, éd. Belin, 2002, 576 pages

FRAGNIERE Jean-Pierre, Comment Réussir un Mémoire, éd. DUNOD, 1996, 2e éd

MAZEROLLE Fabrice, Démographie économique, éd. Vuibert, Sept 2005, 284 pages

Ndiaye Moustapha, La politique de l'emploi au Sénégal, mémoire de maitrise, Faseg, 2002

DPS, Enquête Sénégalaise Auprès des Ménages, rapport de synthèse, ANSD, Octobre 1997

DPS, Enquête Sénégalaise Auprès des Ménages 2, rapport de synthèse, ANSD, Juillet 2004

DPS, Situation Economique et Social du Sénégal, ANSD, Novembre 2009






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