1.1.1.5. Selon les modalités
a. L'inflation par la demande
On parle de l'inflation par la demande, lorsqu'il y a
déséquilibre entre l'offre des produits disponibles et les
revenus distribués. Autrement dit, l'inflation par la demande des
consommateurs.
Ceci peut être représenté graphiquement de
la manière suivante :
Graphique 1 : Inflation par la demande
Prix D D*
O
Hausse de prix P'
P Augmentation de la demande
Q Q' Quantités
Source :
http//:www.Wikipédia ``notions d'inflation'
accès le 6 février 2008
L'inflation par la demande explique la hausse de prix par un
déséquilibre entre l'offre qui est insuffisante à la
demande des consommateurs et P. BEZBAKH (2006, p. 36), montre que l'inflation
par la demande peut avoir lieu suite aux raisons suivantes :
- L'anticipation des nouvelles hausses de prix peut conduire
les chefs d'entreprises à stocker une partie des produits en attendant
qu'elles se produisent, ce qui raréfie l'offre immédiatement
disponible ;
- Les anticipations inflationnistes poussent également
les consommateurs à intensifier leur demande pour éviter de
supporter les hausses de prix à venir ; cela peut même
s'effectuer par l'intermédiaire d'une désépargne, surtout
si leurs dépôts sont mal protégés de l'inflation.
- La demande de crédit émanant des consommateurs
comme des entrepreneurs cherchant à emprunter pour accroître leur
capacité productive tendra à faire augmenter les taux
d'intérêt, surtout si l'épargne se contracte ;
- Des dépenses d'équipements nouveaux, qui
accroîtront l'offre ultérieurement, ne se traduisent
immédiatement que par un accroissement des revenus distribués, et
par la prise en compte dans les prix du coût généralement
plus élevé au capital de remplacement.
b. L'inflation par les coûts
Selon P. BEZBAKH et al., (2006, p. 36), montrent que
l'idée directrice de l'explication de l'inflation par les coûts de
production est que celle-ci provient d'une croissance de la
rémunération des facteurs de production supérieure
à celle de leur productivité. Cette hausse incite les chefs
d'entreprises à relever les prix de leurs produits (biens et services)
offerts aux entreprises ou aux ménages qui tendront à nouveau
à élever leurs prix ou revendiquer des nouvelles hausses de
rémunération.
c. L'inflation par la monnaie
Pour P. BEZBAKH et al. (2006, p. 26), l'inflation par
la monnaie part de la théorie quantitative de la monnaie. La formulation
la plus courante de cette théorie est à porter au crédit
de l'économiste et mathématicien américain Irving Fisher,
qui l'a formalisée sous la forme d'une équivalence MV =
PT ; dans laquelle M représente la masse monétaire en
circulation, V = vitesse de circulation de la monnaie ou nombre de fois
où une unité monétaire qui permet de régler les
transactions, P = le niveau général des prix et T = le volume de
production.
Une définition plus large de la masse monétaire
déboucha sur l'expression MV + M'V' = PT, qui distingue les
espèces en circulation M des dépôts M', chaque composante
de la masse monétaire globale ayant une vitesse de circulation propre
(respectivement V et V'). Ce qui signifie que, tout accroissement
monétaire supérieur à celui de la production réelle
se traduira par un ajustement à la hausse de l'ensemble des
échanges soit égale à celle de la nouvelle quantité
de monnaie en circulation.
Ainsi, de proche en proche et période en
période, se crée et s'entretient le processus inflationniste,
permis par l'accroissement de la demande, engendré par celui de revenu
et facilité par la création de monnaie et de crédit.
d. L'inflation importée
Un autre grand circuit inflationniste est celui des
échanges extérieurs. Il peut se mettre en oeuvre selon deux
processus distincts. Selon P. BEZBAKH et al., (2006, p. 45), si des
hausses de prix importantes surviennent dans un pays donné (ou si elles
sont nettement plus fortes que dans le reste du monde), et si la demande
étrangère est élastique par rapport à ces prix, il
se produit un déficit de la balance commerciale, puisque les
exportations diminuent alors que les produits étrangers deviennent plus
compétitifs sur le marché intérieur. La dégradation
de la situation financière de ce pays, qui ne manquera pas de se
produire, entraînera une dépréciation de la monnaie
nationale (sauf si elle sert de monnaie de réserve internationale, comme
dans le cas du dollar américain), cela aura pour effet d'enrichir le
coût des importations et d'entretenir l'inflation intérieure. En
théorie, on peut certes espérer que la dépréciation
monétaire relance les exportations, ce qui fait de la dévaluation
volontaire une arme de politique économique.
|