1.1.1.3. Définition de l'inflation
Plusieurs définitions ont été
proposées sur l'inflation. Elle est définie tantôt par ses
causes, tantôt par ses manifestations ou encore par ses
conséquences.
Selon Y. BERNARD et al., (1976, p.255), l'inflation
est un phénomène général d'ajustement, par voie
monétaire, des tensions s'exerçant dans un ensemble socio -
économique et caractérisé par la hausse du niveau
général des prix et la dépréciation de la
monnaie.
C'est dans le même sens que le professeur M. MABI,
(2005, p.129) dit que l'inflation est un ensemble de
déséquilibres entre l'offre et la demande des secteurs de
production et groupement de consommateurs, prenant leur origine aussi bien dans
les ruptures d'équilibres qui accompagnent les fluctuations de la
conjoncture intérieure et extérieure, que dans une modification
de caractéristiques structurelles de l'économie. Ces
déséquilibres se propagent, s'amplifient ou se résorbent,
selon un processus cumulatif ; en raison d'une perversion des
mécanismes économiques.
Cette définition met en exergue les
éléments suivants :
- L'inflation résulte d'un ensemble de
déséquilibres sectoriels et non d'un déséquilibre
entre quantités globales. Ce phénomène se localise
à l'échelle des firmes et des secteurs, des particuliers et des
classes sociales ;
- L'inflation est de nature structurelle et les facteurs
conjoncturels ne sont que des causes immédiates d'un
déséquilibre, dont l'origine profonde provient de mauvaises
structures économiques.
M. FRIEDMAN (1976, p.117), montre que « l'inflation
est une hausse des prix régulière et soutenue ». Ce
phénomène de la hausse de prix qui, en tant que tel,
définit l'inflation. Mais, il faut apporter tout de suite la
précision que toute hausse de prix n'est pas inflationniste. On
définit l'inflation par une hausse des prix mais on ne renverse pas la
proposition en disant que toute hausse de prix est inflationniste. Quand dira -
t - on qu'elle ne l'est pas ?
D'abord, il faut évidemment prendre en
considération la généralité des prix. Il peut y
avoir des prix en hausse, des prix en baisse, des prix stationnaires ;
nous supposons que la fusion de tous ces mouvements engendre un niveau
général des prix en hausse, mais s'il y a hausse de prix de
certains éléments de l'ensemble sans qu'il y ait une hausse
générale des prix, alors il n'y a pas inflation.
Selon A. SAENS (1987, p. 167), l'inflation est
communément définie comme une érosion du pouvoir d'achat
de l'unité monétaire, de sa valeur en terme de biens et services.
Dévaluation ou dépréciation désignent un
phénomène distinct : la baisse de la valeur d'une
unité monétaire en termes d'autres, dites devise,
l'érosion du pouvoir d'achat en termes de biens et services
étrangers payables en devises.
Cette érosion se manifeste notamment par la hausse du
niveau général des prix, mais pas nécessairement, les
mécanismes de l'économie (production, revenu, prix). En ce sens,
le processus inflationniste est fondé sur des mécanismes
macroéconomiques.
Dans toutes ses définitions, nous pouvons souligner les
caractéristiques essentielles de l'inflation, notamment « la
manifestation d'un déséquilibre économique » qui
peut être durable et caractérisé par une hausse
générale des prix ; « le mécanisme
monétaire » qui doit tenir compte, à un moment
donné, de l'évolution du pouvoir d'achat de la monnaie, enfin,
« le processus économique » avec l'ensemble de
concepts qui s'y réfère et dont le comportement n'est pas
stable.
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