Conclusion générale
Au terme de notre mémoire, il sied de rappeler qu'il a
porté sur les préliminaires d'une logique cognitiviste. Il a
été question pour nous de repenser la notion de système
formel et d'envisager la possibilité de faire de la logique
autrement.
Nous sommes parti de deux constats. Premièrement
à la suite de René Descartes, nous avons remarqué que la
logique formelle, depuis la syllogistique traditionnelle jusqu'aux
développements les plus récents de cette sciences, est
essentiellement démonstrative. Tel a été l'objet du
premier chapitre du présent travail.
Deuxièmement, avec Julia Kristeva, Jean
Ladrière et Léo Apostel, nous avons constaté qu'au sein
même des systèmes formels il existe des limitations aussi bien
d'ordre syllogistique, syntaxique, sémantique ainsi que d'ordre
non-classique. Ce dernier résulte de ce que les logiciens ont eu
tendance à compartimenter les différentes disciplines formelles
qui, à nos yeux, constituent la logique (il s'git de la syntaxe, de la
sémantique, de la pragmatique et d'une théorie
générale de l'action).
Toutefois, nous avons proposé des dépassements
aussi bien classiques que non-classiques de ces limites. Tel a
été l'objet du deuxième chapitre.
Aussi, notre entreprise s'est voulue conséquente. La
logique cognitiviste, telle que nous l'avons présentée, compte
deux dimensions.
La première, comme toute logique formelle, est
démonstrative. Même dans ce cas, nous avons voulu qu'elle soit
plus riche que les autres logiques. C'est pour cette raison et en accord avec
le principe d'interprétation radicale de Donald Davidson que nous avons
fait de la sincérité et de la performativité deux
modalités à coté des modalités traditionnelles.
Ainsi, sur base de l'héritage de la philosophie analytique, nous avons
défini leurs conditions de succès.
La deuxième dimension est bâtie sur la
théorie de l'action de Donald Davidson. Et, pour définir les
propriétés de chaque élément du schéma
général et logique du processus de nos actions intentionnelles,
nous avons emprunté une notion aux domaines des intelligences
artificielles, la notion de frame. Nous avons ensuite appliqué une
combinatoire à la manière de Raymond Lulle pour mieux saisir la
corrélation qu'il y a dans l'ajustement des contenus propositionnels aux
événements physiques. Tel a été l'objet du
troisième chapitre.
Cependant, en dépit de nos efforts les plus
sincères, fort nous était de constater que notre logique
souffre d'une insuffisance, celle relative à son caractère
internaliste. Il lui faut donc une troisième dimension, la dimension
interagentive qui aurait pour tâche, d'une part, de dégager la
structure logique des dialogues intelligents possibles et d'autre part, de
présenter le schéma logique du processus des actions
intentionnelles concertées entre agents.
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