INTRODUCTION GENERALE
1. PRESENTATION DU SUJET
D'aucuns affirment que la mobilité des personnes et des
biens est le moteur de tout développement économique d'une
nation. De là, nous pouvons facilement nous représenter
l'importance que revêt le secteur de transport dans notre pays.
Notons pour la petite histoire qu'à la veille de
l'indépendance, certaines circonstances ont amenée l'Etat
à en être le principal sinon le seul acteur. Cependant, à
la suite de l'éveil des initiatives privées, de l'expansions
considérable et rapide de la demande des services de transport au fils
des années, auxquels s'ajoute la léthargie que connaît
depuis un certain temps, l'offre publique desdits services, l'Etat s'est vu
contraint de tolérer celle des offreurs privés proposant, pour la
plupart, individuellement les leur.
C'est assurément pour cette raison que l'on compte, de
nos jours, un nombre largement élevé d'opérateurs dans
divers réseaux de ce secteur précisément dans ceux
aérien, fluvial et routier. Pourtant certains d'entre eux semblent
être négligés bien qu'ayant la capacité de
générer des recettes pour le trésor public.
Paradoxalement, les autorités congolaises se plaignent à la vue
des recettes qu'elles réalisent par rapport aux dépenses
auxquelles elles doivent faire face.
« Il faut donner à l'Etat les
moyens ! » voilà le slogan qui justifie, au moins en
partie, les mesures entreprises dans le sens de réduire cet
écart, mesures qui à notre sens, finiront par alourdir la charge
de certains opérateurs honorant déjà
régulièrement et ponctuellement leurs redevances. En revanche, on
peut étudier la faisabilité du recouvrement des impôts dont
l'Etat ne se réclame pas et qui, pensons-nous, combleraient mieux le
déficit que ces recettes supplémentaires obtenues par
manipulation des impôts et taxes en vigueurs.
Pour ne considérer que le cas des particuliers -
offreurs des services de transport qui, entre autre, constituent la substance
de notre expérience, nous réalisons vite qu'ils ne sont pas
reconnus par l'Etat comme des entreprises d'une quelconque taille, moins encore
comme des redevables dans la juste mesure.
Il importe dès lors de savoir si ceux-ci ont le droit
de vendre leurs services sans se soucier de leurs obligations vis-à-vis
de la société, ou de nous mettre tout de suite à
l'esprit, l'idée que les causes inscrivant ce fait en marge du
« formel » n'est imputable qu'au laxisme observé
dans la règlementation de ladite offre.
Et alors, devrions-nous admettre, au regard des
considérations dans lesquelles l'impôt s'inscrit, que le manque de
culture fiscale dont font preuve les citoyens congolais en
général et lesdits offreurs en particulier est un facteur
dépendant de la latitude du fisc face à ces derniers. Ce qui,
même en faisant la part belle des choses, n'en cause pas moins un
important manque à gagner. Mais de quel ordre ?
On peut déjà se rendre compte de la pertinence
d'une règlementation cohérente de l'offre privée des
services de transport. Encore faudra-t-il dépasser ce stade pour
chercher à mettre fin à l'hémorragie financière
qu'occasionnent ces agents.
2. ETAT DE LA QUESTION
Actuellement en république Démocratique du Congo
et un peu partout dans le tiers monde, le transport en commun est pour
l'essentiel, assuré par des particuliers isolés. Et le fait que
cette activité s'inscrit dans l'informel n'est plus à
démontrer : il a déjà fait l'objet de plusieurs
études dont nous vous serons obligés de consulter les ouvrages
pour plus de détails.
MWANZA WA MWANZA dans sa thèse de doctorat sur
« Le transport urbain à Kinshasa1(*) » par exemple ou ROLAND LOMME & THEIRRY
avec « La régulation des transports informels à
l'épreuve de la guerre des taxis collectifs en Afrique du sud2(*) », ont eu à
approcher la question. Le premier, en tant que géographe, met l'accent
sur l'aménagement du réseau routier et l'urbanisation. Les
seconds voient en la guerre des taxis une forme d'autorégulation.
Nous ne pouvons donc avoir la prétention aussi moindre
soit-elle d'être les premiers ni les derniers à entreprendre une
réflexion dans ce sens. Ainsi, en partant de l'idée insinuer
par RACLIFFE B. disant que « chaque chercheur prend pour point de
départ les travaux de ses prédécesseurs, découvre
des problèmes qu'il croit significatif et par l'observation et le
raisonnement, s'efforce d'apporter sa contribution à un corpus
théorique3(*) », nous nous sommes trouvé dans
l'obligation de consulter les ouvrages ci-précédemment
cités et tant d'autres dont nous taisons les détails, traitant du
sujet, pour relever les différents aspects abordés afin de
ressortir notre spécificité et espérer apporter une
réponse plausible à un problème qui se pose à
tous.
3. PROBLEMATIQUE
Dans l'acception selon laquelle la problématique est
une formulation d'un problème précis susceptible d'une
investigation scientifique, nous avouerons que la préoccupation majeure
qui carbure à notre investigation reste de ressortir l'incidence
prévisionnelle que peut avoir une imposition des particuliers - offreurs
des services de transport.
Ainsi dans le souci de bien orienter notre étude, et en
fonction de nos moyens, de notre objet et de notre perspective, nous nous
sommes posé les questions ci-contre :
§ Les particuliers - transporteurs sont-ils ou
peuvent-ils être reconnus comme étant ou ayant des entreprises qui
doivent à l'Etat ? Le sont-ils dans la juste mesure ?
§ Quel degré d'organisation doivent-ils atteindre
pour l'être ?
§ A quel régime fiscal peuvent-ils être
soumis ? Quelles seraient leurs matières et leurs bases
imposables ?
§ De quel ordre estimerions-nous l'amélioration
des recettes du trésor public ?
4. HYPOTHESE
Partant de la définition de RONGERE P. selon laquelle
« l'hypothèse est une proposition de réponse aux
questions que l'on se pose à propos de l'objet de la recherche,
formulée en des termes tel que l'observation et l'analyse puissent en
fournir une réponse4(*) », il devient évident que tout
résultat scientifique découle logiquement d'une recherche
occasionnée par une problématique.
En ce qui concerne notre approche, nous retiendrons en guise
de proposition de réponse à cette dernière
l'hypothèse de base suivante :
§ Les particuliers - offreurs des services de transport
ont ou sont des entreprises que l'on pourrait classer dans différentes
catégories des petites et moyennes entreprises. Et peuvent, de ce fait
être soumis à une imposition correspondant à la
catégorie dans laquelle ils se rangeraient ;
§ Leur imposition aura un impact très positif et
appréhendable sur la situation des recettes fiscales. Quitte à
l'Etat d'organiser, de réguler et de formaliser les activités de
ce secteur.
5. CHOIX ET OBJET DE L'ETUDE
La question de savoir « comment donner à
l'Etat les moyens qu'il lui faut » devrait contraindre les
intellectuels et cadres congolais, et à plus forte raison nous
étudiant en sciences économiques et de gestion, à une
réflexion constante relative à une quête des voies et
moyens susceptibles de résoudre l'énigme.
Ainsi, en choisissant ce sujet, nous escomptons montrer aux
yeux de tous que notre pays, la République Démocratique du
Congo, a un grand intérêt à rectifier ses
considérations vis-à-vis des offreurs privés des services
de transport singulièrement les particuliers - transporteurs. Car, elles
lui occasionnent d'énormes manques à gagner : des sommes
capables de réduire les insuffisances en termes de
réalisations.
Comme nous l'avons insinué dans les lignes
précédentes, notre travail se veut être un catalogue
abrégé des moyens d'améliorer la situation des recettes
des régies financières du trésor public
particulièrement celle du fisc, et donc l'organisation de ce secteur de
transport. Cependant, nous ne prétendons en aucune façon
établir un guide définitif mais plutôt suggérer une
piste de solution parmi tant d'autres, à même d'apporter un
changement positif.
6. METHODES ET TECHNIQUES D'APPROCHE
A. METHODES D'APPROCHE
Etant donné que la méthode « est
une démarche intellectuelle visant d'un côté à
établir rigoureusement un objet de science (réalité
sociale étudiée en fonction d'un objectif
déterminé) et de l'autre, à mener le raisonnement portant
sur cet objet de la manière la plus rigoureuse
possible »5(*), son choix s'avère important pour des besoins
certes d'investigation, mais aussi de l'analyse, de la démonstration et
de la vérification des vérités recherchées. Ce
choix dépend de la nature voir de l'ampleur de l'expérience sous
observation.
Ainsi, outre les méthodes de base en sciences
économiques (méthodes inductive et déductive), le
caractère de notre travail nous impose de procéder par les
méthodes suivantes :
1. Méthode historique6(*)
Cette une méthode qui fait recours aux
évènements passés, elle nous permettra de
considérer l'évolution de la question dans le temps et dans
l'espace afin de percevoir les changements quantitatif et qualitatif.
2. Méthode comparative7(*)
La méthode comparative nous concèdera de
confronter nos résultats avec ceux trouvés par d'autres
chercheurs pour ainsi apprécier la vérité à sa
juste valeur.
3. Méthode descriptive8(*)
Cette méthode consiste à décrire le
phénomène étudié dans son ensemble et dans ces
aspects particuliers. Elle nous sera d'une utilité estimée dans
le recoupement entre les particuliers - transporteurs et les petites et
moyennes entreprises.
4. Méthode explicative9(*)
La méthode explicative vise à établir des
liens entre les faits et à en spécifier la nature. Elle nous
permettra d'établir la raison pour laquelle les particuliers -
transporteurs devraient être imposés et aussi d'établir le
lien entre cette imposition et les implications escomptées.
B. TECHNIQUES D'APPROCHE
Si la méthode est une conception intellectuelle qui
coordonne un ensemble d'opérations en générale, la
technique est quant à elle un ensemble d'outils mis à la
disposition du chercheur pour collecter les informations, chiffrées ou
non, utiles et relatives à son travail. Pour notre part, nous avons fait
recourt aux techniques ci-après :
1. Techniques d'observation
indirecte10(*)
Ces techniques nous ont permis d'appréhender la
question en passant par la lecture des ouvrages et documents produits par
d'autres chercheurs.
2. Techniques d'observation directe11(*)
Elles sont des techniques consistant à mettre en
présence par une série des procédés un chercheur et
un ou plusieurs enquêté(s), le premier voulant obtenir du second
des informations sur des sujets précis.
Elles nous ont permis d'être en contact, en
communication avec les institutions chargées de l'administration du
transport, de la perception des impôts et les particuliers -
transporteurs eux-mêmes.
7. DELIMITATION DU SUJET
Notre propos se rapporte à une analyse de l'incidence
prévisionnelle d'une imposition des particuliers - offreurs des services
de transport particulièrement sur les recettes fiscales.
Certes, cette question pourrait être abordée dans
une perspective beaucoup plus large prenant en compte tous les particuliers -
transporteurs, toutes les offres des services de transport (transport des
personnes et des biens), toutes les implications tant sociales
qu'économiques et cela au niveau de la nation toute entière.
Mais, pour des raisons d'ordre pratique, il nous est paru avantageux et
même raisonnable de circonscrire notre champ à quelques cas
concrets : ceux des transports [des personnes] urbain à Lubumbashi
et interurbain entre les villes de Lubumbashi et de Likasi.
Temporellement, nous approcherons la question sur une
période d'un an soit l'année 2010. Période que nous avons
jugé suffisant pour tirer les conclusions conséquentes sur
l'expérience sous étude.
8. STRUCTURE DU TRAVAIL
Il nous est impératif, pour simplifier notre analyse,
de subdiviser ce présent travail en trois chapitres en plus de
l'introduction et la conclusion générale.
§ Le chapitre premier traite de la sémantique des
concepts de base et de quelques théories relatives à ces
concepts ;
§ Dans le second chapitre nous nous contenterons du
recoupement entre particuliers - transporteurs et petites et moyennes
entreprises ;
§ Le dernier chapitre s'efforcera de cerner, de
façon prévisionnelle, les implications de cette imposition.
Ainsi les prémices étant posées, il ne
nous reste plus qu'à voir comment mettre une dose de réalisme
dans la démarche.
CHAP I : CONSIDERATIONS GENERALES
Ce chapitre a été inséré dans ce
travail dans le souci de nous mettre, nous et nos lecteurs, sur une même
longueur d'ondes afin de leurs (nos lecteurs) faciliter la compréhension
des concepts de base et l'appréhension de notre approche.
Ainsi, nous répartirons ce chapitre en deux sections
ci-après :
Section 1 : APPROCHE SEMANTIQUE
Cette section est intégralement consacrée
à une analyse sémantique des termes phares, c'est-à-dire,
à une étude relative au sens ou à la signification de ces
termes dans un contexte qui est le nôtre.
Nous nous contenterons de la sémantique des termes
suivants :
v Transporteur -- particulier -
transporteur
Un transporteur est, dans le langage commun, toute personne,
morale ou physique exerçant pour activité principale, le
transport des personnes et/ou des biens par quelque moyen adapté.
Cependant, dans le cadre de cette étude, l'on a
considéré comme transporteur, « toute entreprise
utilisant des moyens de transport adaptés au transport des personnes
dans les milieux urbain et interurbain, et accessible à toute personne
qui se soumet aux conditions générales de transport en commun et
qui s'acquitte de son droit de passage ou a droit à des passages
gratuits12(*) ».
De ce qui précède, nous déduirons qu'un
particulier - transporteur devient toute personne (physique ou morale) qui
offre individuellement ses services de transport.
A Lubumbashi, on distingue d'une part, les transporteurs
conventionnels qui sont des sociétés de transport collectif
formel circulant selon un horaire fixe indépendamment du nombre
d'arrêts. Et d'autre part, les entreprises de transport de gestion
essentiellement privée et qualifiée d'informel ou de non
conventionnel correspondant à des réponses spontanées
à la demande desdits services.
v Service -- service de transport :
On entend par « service »
« une activité qui présente une valeur
économique sans correspondre à la production d'un bien
matériel 13(*) ».
Cependant, dans le cadre précis de notre travail, ce
terme désigne ce que l'on fait pour quelqu'un contre
rémunération. Et alors, un service de transport devient
l'activité ou le fait de transporter des personnes et/ou des biens
moyennant rémunération.
v Entreprise :
Le terme « entreprise » a une
diversité de considérations à laquelle correspond une
diversité de définitions. Mais pour faciliter la
compréhension à nos lecteurs nous retiendrons que l'entreprise
est une organisation de production de biens et/ou de services à
caractère commercial.
v Fisc :
Ce terme désigne «l'ensemble des
administrations qui s'occupent des impôts c'est-à-dire celles
chargées de calculer et de percevoir les impôts14(*) ». Néanmoins,
il est synonyme de celui d'administration fiscale.
v Imposition :
Retenons dorénavant que
« l'impôt » désigne « le
prélèvement obligatoire et sans contrepartie directe que l'Etat
opère sur les ressources des particuliers afin de subvenir aux charges
publiques15(*) ». C'est dont une contribution
exigée des citoyens en vue de couvrir les charges des pouvoirs publics
et est conçu dans le cadre d'une politique économique et sociale
déterminée.
L'imposition signifiera alors le fait de prélever
l'impôt.
v Impact -- impact
prévisionnel :
Dans ce travail, nous entendons par
« impact », « les conséquences ou
effets d'une décision sur une activité économique, sur les
agents et sur les structures économiques16(*) ».
Et par « prévision »
« l'opinion formée par le raisonnement sur les choses
futures ou encore une détermination chiffrée ou non d'un
phénomène, d'une grandeur ou d'un ensemble de grandeurs relatif
à une période future17(*) ».
L'on conviendra donc, à la vue de ces
définitions, que l'expression «impact
prévisionnel » se voudra tout simplement comme une
prévision des conséquences que pourrait avoir une action ou une
décision.
Section 2 : APPROCHE THEORIQUE
Après avoir élucidé, dans la
première section la terminologie de base à laquelle nous avons
recouru dans la formulation et l'approche du présent travail, nous
allons nous pencher, dans cette deuxième section, sur des
considérations beaucoup plus larges que la simple approche
sémantique.
Elle tâchera de nous apporter une explication relative
à l'essence, à l'évolution et aux principes
généraux que nous désignons par « approche
théorique ».
On verra donc, dans celle-ci, quelques considérations
sur l'impôt et les transporteurs individuels.
A. L'IMPOT
1. Historique
Comme la monnaie, l'histoire de l'impôt est en parfaite
corrélation avec celle de l'Etat. L'on remarquera en effet que le
prélèvement obligatoire des ressources dans les
sociétés est lié à l'apparition au sein de
celles-ci d'une autorité dont le pouvoir de domination a
été pendant des siècles de nature militaire18(*).
C'est donc la fonction militaire qui entrainera la mise en
place progressive de l'impôt bien que celui-ci soit apparu depuis
l'antiquité où l'on se rappellera à titre illustratif le
tribut correspondant à une sorte d'indemnisation de guerre.
Il servira au financement de la guerre des croisées et
celle de cent ans entre la France et l'Angleterre. Ensuite on procèdera
en France à l'instauration d'une fiscalité permanente.
En République Démocratique du Congo et en
Afrique en générale, les impôts perçus de
manière permanente remontent à la période coloniale. Mais
avant l'arrivée du colonisateur, il existait et il existe encore dans
les sociétés traditionnelles un prélèvement
forcé ponctuel généralement en nature et aussi en
numéraires depuis l'introduction de la monnaie dans ces
sociétés.
2. Conception de l'impôt19(*)
a. Conception classique
Depuis le 18ème siècle jusqu'avant la
première guerre mondiale, les financiers classiques considéraient
l'Etat comme un « Etat gendarme » pour qui, les
finances publiques ne devraient servir qu'à la couverture des
dépenses de fonctionnement des services de l'Etat et des infrastructures
économiques.
De ce fait, son budget devrait être d'un faible volume,
non interventionniste et non productif. Et les ressources nécessaires ne
devraient provenir que de l'impôt devant lequel ils préconisaient
déjà le principe d'égalité de tous les citoyens.
Bref, l'impôt selon la conception classique,
était perçu pour couvrir les dépenses de fonctionnement
des services de l'Etat et de l'infrastructure économique. Et il devrait
constituer l'unique ressource de l'Etat.
b. Conception moderne
Après la première et surtout la seconde guerre
mondiale, les Etats des nations Européennes étaient amenés
à intervenir dans la vie économique et sociale à la vue de
l'incapacité de l'initiative privée à résoudre les
problèmes de la reconstruction de leurs pays détruits par la
guerre, les problèmes de la pénurie et du chômage
consécutif à la grande crise de 192920(*).
Ainsi, on passera donc de « l'Etat
gendarme » à « l'Etat providence » comme
de l'époque des financiers classiques à celle des financiers
modernes pour qui l'impôt n'est plus considéré uniquement
comme source principale de recettes de l'Etat mais aussi comme une arme
permettant à celui-ci de réguler la vie économique et de
redistribuer des revenus entre les citoyens. Ce qui souligne les 3 fonctions de
l'impôt, en l'occurrence :
1° La fonction financière
De ce point de vue, on reconnait à l'impôt sa
fonction principale d'être la source de financement du trésor
public. En effet, la raison qui a milité à l'établissement
de l'impôt est de fournir à l'Etat les ressources
financières nécessaires à la couverture de ses
dépenses.
2° La fonction économique
Comme déjà expliqué dans la conception
des financiers modernes, l'impôt est un instrument ou mieux une arme
permettant à l'Etat la régulation de l'économie nationale.
Autant est-il vrai que par l'impôt l'Etat peut attirer et orienter les
investissements vers les secteurs de l'économie jugés
prioritaires pour le développement, et décourager d'autres pour
protéger ses intérêts socio-économiques.
3° La fonction sociale
L'impôt est aussi un moyen de redistribution de revenus
et des richesses c'est-à-dire qu'il permet de prendre aux riches au
profit des catégories les plus démunies, à travers une
gamme d'activités sociales telles que l'octroi des bourses
d'étude dans l'enseignement, les subventions à la
sécurité et l'assistance sociale, la construction des
écoles et hôpitaux,...etc.
L'on conviendra alors que c'est avec l'extension des fonctions
de l'Etat en matière économique et sociale qu'est née la
nécessité d'accroître le volume des finances publiques en
recourant à l'emprunt et par création (au début du
20ème siècle) des nouveaux types d'impôts notamment
l'impôt général sur le revenu crée en France en
1914, les impôts cédulaires créés dans ce même
pays en 1917, l'impôt sur le chiffre d'affaire créé en
1920, la taxe unique à la production laquelle se substituera à
l'impôt sur le chiffre d'affaire en 1939, et la taxe sur la valeur
ajoutée qui remplacera en 1954 la taxe à la production.
Et aussi la nécessité d'une mobilisation
efficace de l'impôt qui engendra un droit spécifique,
« le droit fiscal », dont la source essentielle est la
législation fiscale. Entendons par législation fiscale,
l'ensemble des textes législatifs contenant les règles ou les
dispositions fiscales régissant la mobilisation des recettes publiques
par l'impôt dans un pays. Tous ces textes sont réunis dans deux
documents officiels à savoir le code général des
impôts et la législation douanière21(*).
En RDC par exemple, le ministère des finances, soucieux
de la maximisation des recettes fiscales nécessaires au financement du
premier plan de développement élaboré en 1997 (plan
triennal minimum), a mis sur pied le système de contrat programme qui
définit pour chaque service générateur des recettes les
objectifs chiffrés mensuels et annuels à atteindre.
Cependant, hormis les quelques mois où les taux
d'exécution des recettes prévues étaient supérieurs
à 100, d'une manière générale les
réalisations sont inférieures aux prévisions pour les
raisons suivantes :
· La crise économique que traverse le pays ne
permet pas aux entreprises de réaliser des chiffres d'affaires et des
bénéfices important d'une part, à cause de l'accroissement
des charges d'exploitations dû à la hausse des prix des biens et
des services locaux et importés, et à l'insuffisance et
l'impaiement des salaires qui entrainent la stagnation et la diminution des
consommation d'autre part ;
· La fraude fiscale que l'Etat ne peut pas
combattre ;
· Les objectifs trop ambitieux fixés sans tenir
compte des difficultés dans lesquelles se trouvent la population et les
entreprises du fait de la crise économique.
3. Caractéristique et qualité d'une
bonne imposition22(*)
a. Caractéristiques
Un bon impôt doit réunir quelques
caractéristiques telles qu'être une prestation pécuniaire
et sans contrepartie visible, être obligatoire dans ce sens que
l'impôt, comme le terme l'indique, est établi par voie
d'autorité, unilatéralement, sans collaboration ni entente entre
l'administration fiscale et le contribuable, et être destiné
à couvrir les dépenses publiques pour ainsi constituer un
élément important du budget de l'Etat.
b. Qualités
Comme toute chose, l'impôt est apprécié
à la vue de ses qualités. Et en parlant de qualités, on
retiendra qu'un bon impôt doit :
· Consolider le fonctionnement normal des
activités économiques et non les perturber ;
· Donner un bon rendement en apportant à l'Etat
suffisamment des ressources ;
· Etre modéré pour ne pas soumettre les
contribuables sous une trop forte pression fiscale qui encouragerait la fraude
fiscale et qui pourrait inciter les individus à oeuvrer dans
l'économie informelle.
· Etre équitable. En effet, la justice et
l'équité de l'impôt résident dans le
caractère d'être proportionnel à l'importance de la
matière imposable de chaque contribuable c'est-à-dire que
l'impôt doit tenir compte des capacités contributives de chaque
contribuable.
4. Distinction des impôts23(*)
L'impôt peut se distinguer de plusieurs manières
parmi lesquelles nous retiendrons les suivantes :
a. Le critère
administratif
Selon ce critère l'impôt est distingué par
rapport à la manière dont il peut atteindre les biens, les
revenus et les consommations des personnes physique et morale.
On a selon ce critère :
1° L'impôt direct ou impôt sur la fortune
qui frappe les biens et les revenus des individus.
2° L'impôt indirect ou impôt sur la fortune
qui frappe la dépense de consommation des individus.
b. Le critère de l'autorité
bénéficiaire
D'après ce critère l'impôt est
classé suivant les autorités qui en bénéficient.
C'est ainsi que l'on distingue :
1° Les impôts nationaux qui
bénéficient à l'Etat (gouvernement centrale) et
interviennent dans l'élaboration du budget, tel l'impôt sur le
bénéfice.
2° Les impôts locaux qui reviennent aux
entités administratives décentralisées tels l'impôt
sur le véhicule, la taxe spéciale de circulation routière,
...etc.
c. Le critère de la nature de la base
imposable24(*)
Nous distinguons selon ce classement :
1° Les impôts réels qui frappent les
revenus et les biens du contribuable sans tenir compte de la situation
personnelle de celle-ci. Ils ne considèrent que le fait
générateur c'est-à-dire l'acte posé plaçant
l'auteur - contribuable - dans le champ de l'exigibilité de
l'impôt. Par exemple lors qu'on importe une voiture on paie le droit de
douane, qui qu'on soit.
2° Les impôts personnels qui frappent les revenus
et les biens en tenant comptent de la situation du contribuable. Outre les
charges familiales de celui-ci, on peut citer par exemple l'impôt sur le
revenu locatif (IRL).
d. Le critère de mode
d'établissement25(*)
On a selon ce critère :
1° L'impôt de quotité dans lequel seul le
taux est fixé et celui-ci connait une évolution proportionnelle
à la matière imposable.
2° L'impôt de répartition où seul le
rendement total est fixé à l'avance et est ensuite reparti entre
les différentes entités contribuables tel les contrat-programmes.
Cela nous présente les avantages suivants :
· Le rendement total est certain puisque connu
d'avance ;
· Il limite les risques de fraudes ;
· Il garantit contre l'augmentation de l'impôt.
Cependant cet impôt présente deux
inconvénients majeurs à savoir :
· La possibilité de commettre des erreurs dans
l'estimation du rendement et dans la répartition de celui-ci entre les
différentes entités contribuables ;
· L'exclusion de toute plus-value par l'Etat.
Il est alors évident qu'un tel système ne peut
être appliqué efficacement que dans un pays jouissant d'une forte
stabilité économique garantissant la constance des rendements
fiscaux.
e. Le critère de la nature de la mesure de
la base imposable26(*)
Suivant la nature de la mesure de la base imposable, nous
comptons les deux types d'impôts ci-après :
1° L'impôt ad valorem qui est un impôt
prélevé sur la valeur d'un bien ou sur un revenu suivant un
pourcentage fixé, tel l'impôt de quotité.
2° L'impôt spécifique assis sur le volume,
le poids, la quantité, la surface ou le rang de la matière
imposable. Son inconvénient est qu'il ne tient pas compte de la valeur
de la matière imposable.
f. Le critère du taux
d'imposition
En nous référent aux taux d'imposition nous
retiendrons :
1° Les impôts proportionnels variant avec le
revenu imposable. Ils sont obtenus par application d'un taux constant à
la matière imposable et présentent l'avantage de s'adapter
à celle-ci
2° L'impôt progressif obtenu par application d'un
taux progressif autrement dit d'un taux composé de plusieurs
pourcentages gradués applicables à des tranches des revenus
croissants.
On en distingue deux à savoir :
· L'impôt progressif global calculé sur les
revenus globaux situés dans les différentes tranches de revenus
du taux progressif tel le barème d'imposition pour les
salaires :
· L'impôt progressif par tranche obtenu par
sommation des impôts partiels calculés sur un revenu imposable qui
est décomposé en plusieurs tranches croissantes et auxquelles on
applique les pourcentages d'imposition de plus en plus élevés du
taux progressif par tranche.
Ce taux est basé sur la logique selon laquelle
l'utilité d'un revenu diminue avec l'accroissement du revenu. Ainsi, le
législateur fiscal considère que les tranches inférieures
d'un revenu étant vitales doivent être faiblement imposées
voir exonérées. Alors que celles supérieures doivent
être fortement imposées.
L'impôt progressif apparaît de cette façon
plus juste car il tient compte de la situation personnelle de chaque
contribuable. En revanche, ce taux progressif nécessité
d'être révisé pour intégrer la
dépréciation. Aussi son application n'est pas aisée parce
qu'il comporte de nombreux calculs, si l'on ne dispose pas d'un tableau dans
lequel l'impôt sur les différent tranches de revenus du taux
progressif est déjà calculé.
5. Evaluation de la matière
imposable27(*)
Définit comme l'élément économique
sur lequel l'impôt est assis, la matière imposable ou assiette de
l'impôt, nécessite d'être évalué avant d'y
appliquer le taux d'imposition fixé. Cela est possible par les
méthodes d'évaluation automatique et directe.
a. L'évaluation
automatique
L'évaluation automatique consiste à
déterminer la valeur de la matière imposable en se
référant à un signe extérieur de richesse, à
un élément ou une valeur connu(e) et bien
déterminé(e).
Elle comprend à son tour deux sous méthodes,
notamment :
1° La méthode indiciaire
Retenons que dans cette méthode, la valeur de la
matière imposable est déterminée sur base d'un signe
extérieur de richesse tel que le nombre de parcelles et d'immeubles, des
véhicules, ...etc.
Elle est facile d'application, comporte moins de fraude et
permet l'imposition d'un bon nombre d'hommes d'affaires congolais qui ne
tiennent pas des documents comptables et qui ne souscrivent pas leurs
déclarations fiscales : Voilà qui explique
l'inquiétude de monsieur BUABUA qui estime que cette méthode
devrait mériter l'attention des responsables de la fiscalités au
lieu d'accorder la préférence à la méthode de
déclaration ne permettant même pas d'atteindre toutes les
personnes susceptibles d'être imposées.
Cependant, l'inconvénient majeur de cette
méthode est qu'elle repose sur une présomption et peut de ce fait
induire en erreur les agents de l'administration fiscale d'autant plus qu'il
peut ne pas exister un lien entre un signe extérieur et le
contribuable.
2° La méthode du forfait
Cette méthode consiste à déterminé
la matière imposable ou les charges déductibles de manière
forfaitaire, lorsqu'une évaluation exacte apparaît comme
pratiquement difficile ou trop compliqué28(*).
Elle est, pour l'essentiel, utilisée dans le cas
où il est difficile de pratiquer l'évaluation directe et consiste
à se baser, dans certains impôts, sur un élément
connu ayant un rapport direct avec la matière imposable.
Notons que dans le code des impôts de la
république démocratique du Congo, la méthode forfaitaire
est utilisée pour la détermination des impôts
suivants :
· Les impôts fonciers dans le calcul desquels on se
réfère au rang de la localité où est situé
le terrain ou l'immeuble concerné ;
· L'impôt sur le véhicule ;
· L'impôt des professions libérales
où on se fie par exemple au nombre des consultations ou des malades pour
imposer un cabinet médical ou au nombre des dossiers défendus par
un avocat pour imposer ce dernier ;
· L'impôt des activités des
commerçants individuels ;
· L'impôt des activités agricoles pour
lesquelles on peut se référer à la superficie
cultivée ;
· Les activités des commerçants individuels
de la 2ème et 3ème catégorie. Toutefois, il s'agit ici de
forfait conventionnel. Car, les taux d'imposition sont fixés par le
ministère des finances après des négociations avec les
comités professionnels de ces activités.
b. L'évaluation directe ou
réelle
L'évaluation réelle est basée sur la
valeur exacte de la matière imposable. Dans ce système, la
matière imposable est soit évaluée par l'administration
elle-même, soit déclarée par le contribuable
lui-même.
Deux méthodes s'en suivent à savoir :
1. L'évaluation administrative29(*)
Cette méthode d'évaluation est une
procédure exceptionnelle à laquelle le fisc recourt pour
évaluer les bénéfices des professions libérales ou
dans le cas d'absence de déclaration ou de dépôt d'une
déclaration erronée :
1èr cas : Evaluation des bénéfices
des professions non commerciale ou libérale
Elle se fait sur base de certains éléments
fournis par le contribuable tels que le nombre de dossiers traités par
un avocat, le montant des achats d'un artisan,...etc. A ce titre
l'évaluation administrative se rapproche du forfait, mais s'en
différencie par le fait que les éléments fournis par le
contribuable constituent une base solide qui permet au fisc d'évaluer
avec plus ou moins d'exactitude.
Cependant, au lieu de chercher à établir la
différence entre ces deux méthodes d'évaluation, on ferait
mieux de les considérer comme complémentaires parce qu'elles
peuvent s'utiliser en synergie.
2ème cas : La taxation d'office
Cette méthode est utilisée par le fisc en cas
d'absence de déclaration, de dépôt d'une déclaration
erronée, et de refus de répondre à une demande de
supplément d'information. Bref, lorsqu'on est en présence d'un
contribuable de mauvaise foi.
Dans ce cas le fisc procèdera à
l'évaluation de la base imposition à partir de tous les moyens
que la loi met à sa disposition tel que les informations recueillies
auprès d'une banque sur les opérations bancaires du contribuable
ou sur les états financiers déposés chez elle pour les
comparer à ceux déposés auprès du fisc.
2. La déclaration30(*)
Elle est un acte par lequel le contribuable fait
connaître à l'administration fiscale, l'existence de la
matière imposable, son montant et éventuellement tous les
éléments nécessaires au calcul de l'impôt (situation
familiale, charges déductibles fiscalement, ...etc.). Elle repose sur
l'idée que seul le contribuable connaît mieux son patrimoine ou
ses revenus. Il ne reste plus qu'à miser sur sa bonne foi.
Néanmoins, l'Etat donne au fisc des larges pouvoirs de contrôle,
outre la possibilité que certains impôts, tel que IPR (impôt
professionnel sur le revenu), peuvent être déclarés par une
tierce personne en rapport avec le contribuable et prend souvent la forme de
retenue à la source.
Il est à noter que la déclaration constitue dans
tous les pays en général et en République
Démocratique du Congo en particulier le centre du système fiscal
et concerne tous les impôts. Elle doit être souscrite même si
le contribuable estime qu'il a subi une perte ou n'a pas réalisé
de revenus, et dans le cas de décès, elle sera souscrite par les
héritiers ou par le mandataire.
Toutefois certaines personnes physiques ou morales
résidant en RDC sont dispensées de souscrire personnellement une
déclaration. Il s'agit de :
· Associations religieuses, scientifiques, culturelles et
philanthropique ;
· Salarié, pensionné, administrateurs,
gérants, commissaires aux comptes, liquidateurs ;
· Diplomates et agents diplomatiques, consuls et agents
consulaires ;
· L'Etat, provinces et toutes les entités
administratives décentralisées ;
· Offices et d'autres établissements publics de
droit congolais n'ayant d'autres occupations que celles provenant des
subventions budgétaires telles que les universités.
6. La liquidation de l'impôt31(*)
La liquidation est une phase technique qui consiste à
définir le fait générateur, voir si celui-ci s'est
réalisé, définir les modalités de taxation,
calculer le montant exacte de l'impôt, et à payer en tenant
compte, bien entendu, des avantages fiscaux dont bénéficie le
contribuable (abattement, réduction ou diminution) lesquels avantages
sont accordés dans le cadre du code des impôts ou des
investissements.
Entendons par « fait
générateur » l'acte qui, par sa simple
réalisation, donne naissance à la dette fiscale et place alors
l'auteur dans le champ d'application de la loi fiscale. Cependant, avant de
déterminer le montant de cette dette fiscale, les fiscs voient d'abord
de quel impôt il s'agit de calculer (impôt de répartition ou
de quotité). Ensuite selon la nature de la matière imposable, ils
appliquent le taux fixé qui peut être constant, progressif global,
progressif par tranche ou spécifique.
7. Le recouvrement32(*)
Comme la liquidation, le recouvrement est aussi une phase
technique qui consiste à percevoir l'impôt, c'est-à-dire,
à l'encaisser pour le compte du trésor public.
Il existe plusieurs modes de recouvrement entre
autre :
a. Le paiement au comptant
Ce mode est surtout utilisé dans le cas des
impôts tels les droits de douane qui doivent être payés
dès qu'une marchandise passe par la frontière.
b. Les retenues à la
source
Ce système de recouvrement concerne les revenus
salariaux, locatifs et des valeurs mobilières.
En effet, le code des impôts autorise le
débiteurs de ce revenus de payer au bureau du receveur des impôts
dans, les 10 jours qui suivent le mois au cours duquel les revenus ont
été payés ou tout simplement mis à la disposition
de leurs bénéficiaires.
c. Le système des acomptes
prévisionnels33(*)
Ce mode de recouvrement compte pour les revenus professionnels
des entreprises commerciales pour lesquelles le fisc n'attend pas la fin de
l'exercice comptable pour procéder au recouvrement.
En effet, en vertu de l'article 122 du code des impôts,
l'impôt sur le bénéfice doit être versé par
trois acomptes provisionnels déductibles au montant mis à charge
du contribuable pour cet exercice. Ces acomptes sont de 40%, 40% et 20% des
impôts enrôlés pour l'exercice fiscale
précédent, payés respectivement le 1er
septembre de l'année au cours de laquelle les revenus sont
réalisés, le 2ème acompte avant le
1er décembre de la même année et le
3ème avant le 1er avril de chaque
année.
Aujourd'hui, en vue de lutter contre la fraude et de maximiser
les recettes fiscales, le système des acomptes provisionnels est
appuyé de celui de précompte Bic qui consiste à
prélever 2% sur le chiffre d'affaire des opérations
traitées, ces prélèvements étant imputés sur
les acomptes provisionnels.
d. Le recouvrement par voie de
rôle34(*)
Ce système concerne les impôts directs. Le
contrôleur des impôts dresse chaque année une liste de tous
les contribuables appelée rôle, en indiquant en face de chaque
nom, la nature de la contribution, le montant mis à sa charge, ces
retenus à la source ou les acomptes versés, le montant qui reste
à payer et le délai de paiement. Celle-ci signée par le
directeur des impôts est rendu exécutoire et est remise au
percepteur pour recouvrement.
Le percepteur envoi un extrait appelé
« avertissement extrait de rôle (mais avec la reforme on parle
plutôt d'avis de mise à recouvrement, AMR en sigle)»
à chaque contribuable. Cependant cet avertissement ne comprend que les
éléments qui concernent le contribuable récepteur de
ceci.
8. La taxe et l'impôt35(*)
Remarquons que dans son usage courant le terme
« taxe » revêt trois sens différents :
v Premièrement, il est synonyme d'impôt purement
et simplement. C'est le cas de la plupart d'impôt sur la dépense
en Europe (taxe sur la valeur ajoutée, taxe à la production, taxe
sur les produits des exploitations forestières,...)
v Elle désigne aussi le prix acquitté par un
usager d'un service public. Il s'agit ici de la taxe administrative (taxe
postale d'affranchissement et le droit d'inscription payé par les
élèves et les étudiants,...etc.)
v Le troisième sens est beaucoup plus récent.
Ici la taxe correspond à la notion de parafiscalité. Et par
parafiscalité nous entendons les prélèvements
opérés sur les usagers par certains organismes publics,
semi-publics, économiques ou sociaux en vue d'assurer leur financement
autonome. C'est le cas de cotisation versée à l'INSS et à
l'INPP, de la taxe de promotion industrielle, de la taxe de roulage,...
Ainsi pour lever toute équivoque, on parlera des taxes
parafiscales et des taxes administratives. Certes, les
prélèvements parafiscaux semblent, en apparence, analogue aux
taxes administratives dont ils présentent les deux caractères
essentiels suivants :
· Les redevances sont perçues au profit d'un
service particulier ;
· Les redevances sont versées par les usagers en
échange des avantages qu'ils retirent du service (il y a donc
contrepartie).
Mais la différence fondamentale tient à la
nature des services publics au profit desquels ces taxes sont perçues.
En effet, les taxes administratives sont des rémunérations
versées à des services publics administratifs. Alors que les
taxes parafiscales sont perçues au profit des organismes privés
ou publics mais non des services administratifs proprement dit.
a. La taxe administrative et
l'impôt
Cette taxe se distingue de l'impôt à deux points
de vue :
1° Contrairement à l'impôt cette taxe
comporte une contrepartie
Notons que l'on rencontre des impôts comportant une
contrepartie c'est le cas de droit d'enregistrement d'un immeuble qu'on a
acheté. Cette contrepartie est alors l'enregistrement qui a une valeur
juridique. Cependant, ce droit constitue un impôt et non une taxe parce
que la contrepartie n'est pas en rapport avec le prix payé qui du reste
est trop important, ce qui n'est pas le cas des taxes.
2° La taxe revêt un caractère volontaire
c'est-à-dire que l'on paie la taxe seulement lorsqu'on recourt à
un service public. Toutefois certaines taxes peuvent être obligatoire,
telle la taxe pour évacuation des ordures ménagères que
tous les citoyens sont obligés de payer pour assurer le fonctionnement
du service de la voirie. Les taxes de cette nature doivent, comme
l'impôt, être votées par le parlement et donc
établies par une loi.
b. La taxe parafiscale et
l'impôt
La parafiscalité se rapproche beaucoup de l'impôt
par les deux traits suivants :
1° Les redevances parafiscales ont un caractère
obligatoire comme l'impôt, dans ce sens l'usager n'est pas libre. En
effet tout travailleur est assujetti à la sécurité
sociale, tout opérateur économique doit payer la taxe de
promotion industrielle sur les marchandises importées ou
exportées.
2° Il n'y a pas de proportionnalité entre la
redevance payée et la contrepartie obtenue. Evidemment les avantages
sociaux ne sont pas donnés en fonction des cotisations qu'on a
payées mais du besoin qu'on a.
Cependant, on distingue les formes ci-après des taxes
parafiscales :
1° Les taxes parafiscales proprement dites ou au sens
strict telle la taxe de promotion industrielle, la taxe de roulage,...etc.
2° Les cotisations sociales à l'INSS et
à l'INPP les allocations familiales,...etc.
B. LES PARTICULIERS - TRANSPORTEURS
1. Genèse
Les particuliers-transporteurs ont surgi dans la
complète illégalité dès les années 1950,
lorsque les premiers propriétaires des véhicules personnels du
Congo ont entrepris d'exploiter la carence des transports collectifs formels ou
leur boycott provoqué par les augmentations tarifaires.
Aussi, la crise économique et institutionnelle que
traversait le pays après les années 60, s'est manifestée
dans le domaine de transport par l'effondrement de l'offre formelle et la
dégradation de la qualité du service rendu. Parallèlement,
on assistera à une prolifération des services de ramassage comme
réponse à l'insuffisance de l'offre sans en donner une
véritable alternative. Ce qui contribuera à l'émergence
d'un grand nombre des petits exploitants36(*).
Toutefois, pour autant que l'on admettra que ceux-ci se sont
installés à la faveur de la défaillance du transport
public formel, il faudra de même admettre qu'ils n'existent pas
uniquement par défaut c'est -à-dire par faute d'un service de
transport public formel adéquat. Mais aussi parce qu'ils disposent des
qualités opérationnelles qui les distinguent des autres
opérateurs telles la souplesse et la polyvalence d'emploi, la
réactivité et l'adaptation à l'évolution d'un
marché encore instable.
Leur activité est restée embryonnaire
jusqu'à la commercialisation, à la fin des années 1970 des
premiers minibus, avec 8 à 15 places assises, aménagés
pour transporter des passagers successivement en 1977 et 1985. De nos jours,
ces « petits exploitants » se sont multipliés au
point de la saturation du marché37(*) : ils assureraient aujourd'hui environ les deux
tiers des déplacements de la population en transport en commun, et ont
pratiquement le monopole des transports urbains38(*). Autrement dit, ils se sont rendus utiles au pays et
assurent un service important pour les déplacements quotidien de la
population. Ainsi, ils ont pratiquement donné naissance à une
nouvelle génération de service et sont, par conséquent,
perçu comme des archétypes de l'entrepreneur congolais.
S'il ne faut s'en tenir qu'aux propos du ministre Sud-Africain
des transports JEFF RADEBE disant je cite « les
succès de l'industrie des taxis collectif confirment que les acteurs qui
sont impliqués dans ce secteur d'activité savent saisir les
opportunités d'affaires. Ils sont des vrais entrepreneurs capable
d'opérer face à une concurrence
équitable », on peut déjà se faire une
idée de la configuration actuelle de ces dits « petits
exploitants39(*) ».
2. La problématique transport -
particuliers-offreurs des services de transport à Lubumbashi
Construite vers les années 1906 - 1910 sur 35
km2 et équipée pour 6 000 habitants, la ville de
Lubumbashi avec ses 169 km2 de couverture, est appelée
à répondre aujourd'hui à une demande croissante de biens
et services de la part de plus de 1 500 000 habitants disposant d'un
taux de croissance moyen de 4,1% (taux largement au-dessus de la normale qui
serait de 2,5%) et d'environ 9 km de distance moyenne de parcourt40(*).
Ceci souligne un problème d'accessibilité aux
emplois et services dans une ville caractérisée par une
mobilité sociale accélérée qui procède
à la fois de la libéralisation économique, de la position
géographique et du statut de la ville. Ce problème se traduit
dans le secteur de transport par une insatisfaction chronique de la demande.
En effet, le rythme soutenu de croissance de ladite demande
contraste avec la modicité des moyens disponibles pour la simple raison
que depuis l'adoption de la politique d'ajustement structurelle et la fin de
l'Etat providence, on en vient à privilégier des actions moins
couteuses, L'essentiel étant désormais d'assurer un service
minimum. D'où, la nécessité des transporteurs
privés.
Il est dès lors clair que ceux-ci sont devenus des
principaux opérateurs de la vile : ils sont quasiment les seuls qui
soient en mesure d'offrir un service de transport qui ne soit pas excessivement
onéreux : la majorité d'entre eux dispose des
véhicules de seconde main acquis à vil prix.
Aussi, eux et les chauffeurs agissent comme des acteurs
autonomes. Les chauffeurs décident presque à la minute
près comment ils vont opérer avec toutes les stratégies
qui s'en suivent comme le « demi-terrain »,... pour assurer
la rentabilité financière. En outre, il faudra admettre que leurs
services sont relativement bon marché et servent par conséquent
une clientèle captive surtout que cette dernière n'a pas
accès à une autre offre de service de transport aussi peu
couteuse.
voilà qui nous amène à dire avec ROLAND
LOMME qu'ils ont été capable de répondre mieux qu'aucune
catégorie d'opérateurs à la demande de ces services, et
ont su profiter des carences du systèmes des transports public formel
pour se positionner comme mode préféré des usagers. Ce qui
souligne leurs atouts opérationnels, leurs flexibilités et leurs
capacités d'adaptation. Ils sont donc les opérateurs de la
situation parce que susceptible d'apporter une qualité de service
différenciée dont l'accès ne soit pas trop
éloigné du domicile de leurs usagers. Et sont les seuls qui
soient à même d'assurer les dessertes de porte à porte ou
encore un service à la demande.
Ce sont d'ailleurs ces qualités opérationnelles
indéniables du service assuré par ceux-ci qui expliquent
l'ambivalence des pouvoirs publics à leur égard : ils
assurent un service irremplaçable dans l'état actuel des
transports publics. Et ils constituent un secteur particulièrement
facile d'accès aux moins nantis et aux moins qualifiés qui du
reste représenteraient plus de 60% de la population active.
3. Cadre règlementaire
On parle beaucoup du problème de transport mais on y
consacre peu de réflexion. Pourtant il justifie un effort d'analyse
d'autant plus que l'incapacité de l'Etat à faire face à
cette situation est telle qu'elle parait délibérée :
au mieux, celui-ci pèche par négligence au pire, il abuse de son
autorité pour contrarier toute possibilité de réforme ou
de régulation.
Notons, pour notre gouverne, que les
particuliers-transporteurs bénéficient d'une certaine
légitimité historique qui fait défaut aux administrations,
et leur vaut des sympathies dans les politiques et dans la population.
Voilà qui justifie l'usurpation progressive du pouvoir de contrôle
du transport en commun par des voies informelles et à des fins
privées, et l'abdication par L'Etat de son rôle de maintien de
l'ordre et de pourvoyeur, avant de devenir un mode de résistance aux
mesures régulatrices des pouvoirs publics41(*).
Certes, la ville de Lubumbashi s'efforce par le truchement de
la direction urbaine de transport (DUT), de l'hôtel de ville, et du
ministère provincial de transport, d'approuver et de fixer le prix, de
percevoir des redevances à l'exploitation d'un service d'autobus ne
dépassant pas les limites de la ville et d'assurer le contrôle
technique42(*). Remarquons
cependant qu'il n'existe aucune politique cohérente d'organisation
générale de la desserte.
En effet, l'entretien qu'on a eu avec les services de PSCR
(police de circulation routière) sur le transport collectif nous a
montré les limites des interventions des administrations : moins de
50% des transporteurs sont en règle vis-à-vis des services
publics tels que la DUT et que moins de 10% desservent les lignes dans
lesquelles ils étaient affectés. Aussi, faudra-t-il relever les
problèmes consécutifs au recensement et à la tenue des
statistiques récentes43(*).
Cette perte de contrôle administratif conduit à
des pratiques d'exploitation du réseau axées avant tout sur la
rentabilité financière s'il ne faut prendre en compte le
défaut que font les infrastructures.
Par ailleurs, la réalité que brandit le
quotidien contraste avec les textes légaux et réglementaires en
matière de transport. D'aucuns douteraient de leur existence s'ils
n'admettent que toutes ces mesures institutionnelles ont été,
pour la plupart, mises en place pour masquer le disfonctionnement d'un Etat de
plus en plus factice : à mesure que le contrôle sur
l'économie et la société congolaises s'affaiblissent
à la faveur de l'économie informel, ces opérateurs se
transforment en agent informel de régulation de leurs propres
activités. Ainsi, ils peuvent étendre leur entreprise en
échappant au contrôle des administrations.
Toutefois ces offreurs constituent une
génération d'opérateur qui devrait faire l'objet de
régulation et d'intégration intermodale : il s'agit de
concilier deux objectifs distincts entre notamment l'accès au
marché de ces transporteurs et l'accès aux services de la
population.
CHAP II : LES PARTICULIERS - TRANSPORTEURS ET LES
PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES
Le législateur congolais, dans le souci de mettre de
l'ordre dans le système fiscal, a jugé utile de regrouper toutes
les dispositions règlementaires relatives à l'imposition
intérieure dans un document connu sous le nom du «Code des
impôts ». Celui-ci reprend toutes les redevances dont un
contribuable, personne physique ou morale, est sensé payer, leurs
matières et bases imposables, les méthodes d'évaluations,
les taux applicables, les délais et mode de paiement, ainsi que les
modes de recours, les sanctions et pénalités en cas des
contentieux44(*).
Aussi, en vertu du principe de proportionnalité de
l'impôt, le législateur a pris le soin de classer les
organisations en grandes, moyennes et petites entreprises en fonction du nombre
d'employés, du chiffre d'affaire annuel et du capital investi.
Cependant, il admet en marge que ces critères de classification sont
très relatifs et même discutables au point qu'ils peuvent
être revus par le ministre en charge des finances.
Ainsi donc, notre propos se ralliera en tout aux petites et
moyennes entreprises que nous désignerons dans la suite de ce travail
par « PME ».
Retenons en définitif que dans les limites de livraison
de cette partie, nous nous contenterons du recoupement entre les PME et les
transporteurs individuels. Toutefois, avant d'entrer dans le vif du sujet,
voyons ce que sont les PME au regard de la législation congolaise et ce
qu'est le degré d'organisation de ces transporteurs.
1. LES PME ET LEURS REGIMES FISCAUX
Une petite et moyenne entreprise est, dans la
législation congolaise, toute entreprise, quelle que soit sa forme
juridique, qui emploie un personnel de moins de 200 personnes et dont la valeur
du bilan ne dépasse pas 448 000 000 francs congolais.
Et quant à la détermination de leur
régime d'imposition, celles-ci sont reparties en quatre
catégories auxquelles correspond un régime approprié. Nous
avons donc :
v La première
catégorie45(*)
Cette première catégorie comprend toutes les
entreprises ayant un chiffre d'affaire annuel excédent
12 000 000 francs congolais.
Les PME de ce rang sont soumise au régime d'imposition
de droit commun prévu par les ordonnances-lois n°69/009 du 10
Février 1969 et celle N° 69/058 du 5 décembre de la
même année telles que modifiés et complétés
à ce jour, relative aux impôts cédulaires sur les revenus
et sur le chiffre d'affaire.
v La deuxième
catégorie46(*)
Toutes les PME dont le chiffre d'affaire annuel est compris
entre 12.000.000 et 6.000.000 de Francs congolais sont regroupées dans
cette deuxième catégorie.
Elles sont imposées suivant des bases réelles
annuelles de revenues et du chiffre d'affaire qu'elles réalisent en se
référant au barème d'imposition à taux progressif
des personnes physiques prévu par l'article 84 de l'ordonnance loi
no 69/009 ci -précédemment cité.
De ce fait, elles doivent souscrire et déposer avant le
premier mars de chaque années, une déclaration conforme au
modèle défini par l'administration fiscale faisant état
des éléments caractéristiques d'exploitation de
l'année précédente et appuyé par les tableaux de
synthèses modèle simplifié tels que prévu par le
plan comptable congolais. Et tenir une comptabilité prévue par
les dispositions visant les agents économiques de troisième
catégorie dudit plan comptable, pour être ainsi en mesure de
présenter à toute requête des agents des impôts, les
livres comptables retraçant le détails par ordre chronologique de
toutes leurs recettes et de toutes leurs dépenses, les pièces
justificatives y afférentes ainsi que les inventaires annuels et le
détail de immobilisations.
Aussi, faudra-t-il retenir que toutes les dispositions du
droit commun notamment celles relatives au rappel, au contrôle, à
la réclamation, aux recours, au droit de rappel, au recouvrement, aux
garantie des trésors et aux pénalités fiscales leurs sont
applicables.
v La troisième
catégorie47(*)
Dans la troisième catégorie nous trouverons les
entreprises dont le chiffre d'affaire est compris entre 6 000 000 et
3 000 000 de Francs congolais.
Ces PME relèvent du régime d'imposition
forfaitaire en matière d'impôt cédulaire sur le revenu
professionnel et d'impôt sur le chiffre d'affaire à
l'intérieur. Cependant elles sont censées souscrire et
déposer avant le 1er février de chaque année, une
déclaration fiscale conforme au modèle défini par
l'administration et appuyé par les tableaux de synthèse
modèle réduit tels que prévu par le plan comptable
congolais.
Comme celles de la deuxième catégorie, elles
doivent être en mesure de présenter à toute requête
des agents des impôts des livres comptables tenus conformément aux
dispositions légales. Et comme elles, toutes les dispositions de droit
commun leurs sont applicables.
L'impôt forfaitaire est établi en se
référant au tarif fixé par le ministre ayant les finances
dans ses attributions et est payé par voie de rôle. Aussi, en
matière de contrôle, l'administration fiscale se limitera, sauf en
cas de manoeuvre frauduleuse de la part du contribuable, à suivre par
période de trois ans l'évolution du chiffre d'affaire en vue
d'apprécier si la PME peut ou non demeurer dans le régime
d'imposition forfaitaire.
v La quatrième
catégorie48(*)
Cette dernière catégorie renferme les PME pour
lesquelles le chiffre d'affaire annuel est de moins de 3 000 000
Francs congolais.
Les entreprises de cette catégorie (pour la plupart
individuel) relèvent de la patente et acquittent un impôt
forfaitaire à l'intérieur, à l'exception de celles
exemptées de la patente qui ne sont tenu de s'acquitter que de
l'impôt personnel minimum.
Le tarif d'imposition est fixé par le ministre ayant
les finances dans ses attributions et en fonction de la classification qu'il en
fait. Le paiement est effectué par quotité trimestrielle chaque
fois avant le dernier jour du trimestre considéré. Ce paiement
doit être constaté par un timbre fiscal apposé et
oblitéré sur la patente délivrée par une
autorité locale conformément au modèle
déterminé par ledit ministre.
Le contribuable est tenu de les présenter à
toute réquisition d'un agent dûment mandaté par les
autorités compétentes.
Nous nous conviendrons, à la lumière de ce qui
vient d'être dit que :
L'impôt professionnel doit atteindre les revenus
provenant des toutes les activités professionnelles exercées sur
le territoire entre autre les bénéfices de toute entreprise
industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou immobilière y compris
les libéralités et avantages quelconques accordés aux
associés non actif dans les sociétés autre que par
action.
Le taux est fixé selon l'article 083 du code des
impôts uniformément à 40% sur les bénéfices
des sociétés tant étrangères que de droit national,
ainsi que les PME de la première catégorie.
Pour les rémunérations des personnes autres que
celles visées au paragraphe trois dudit article, les
bénéfices et profit des PME de la deuxième
catégorie tels que prévus par le décret-loi n° 086 du
10 juillet 1998, l'impôt est fixé à :
Tableau 1 : Barème d'imposition à taux
progressif
3%
|
Pour la tranche de revenu de
|
0
|
à
|
72 000
|
5%
|
Pour la tranche de revenu de
|
72 001
|
à
|
126 000
|
10%
|
Pour la tranche de revenu de
|
126 001
|
à
|
208 800
|
15%
|
Pour la tranche de revenu de
|
208 801
|
à
|
330 000
|
20%
|
Pour la tranche de revenu de
|
330 001
|
à
|
498 000
|
25%
|
Pour la tranche de revenu de
|
498 001
|
à
|
788 400
|
30%
|
Pour la tranche de revenu de
|
788 401
|
à
|
1 200 000
|
35%
|
Pour la tranche de revenu de
|
1 200 001
|
à
|
1 686 000
|
40%
|
Pour la tranche de revenu de
|
1 686 001
|
à
|
2 091 600
|
45%
|
Pour la tranche de revenu de
|
2 091 601
|
à
|
2 331 600
|
50%
|
Pour la tranche de revenu de
|
2 331 601
|
à
|
-
|
Source : code des impôts congolais
Notons cependant qu'en aucun cas, l'impôt total ne peut
excéder 30% du revenu imposable.
Les PME de la troisième catégorie sont quant
à elles soumises au régime forfaitaire d'imposition sur les
revenus professionnels fixée par l'arrêté
ministériel n° 021 du 8 octobre 1997. Ainsi, en matière
d'impôt sur les revenus des transporteurs relevant de ces
catégories, l'administration fiscale détermine de manière
ci-après les bases forfaitaires minima avec possibilité de
redressement à la suite d'une vérification :
a. Transport rémunérés des
personnes
Voitures
|
Equivalant en francs congolais de
|
300$
|
Minibus
|
Equivalant en francs congolais de
|
400$
|
Bus
|
Equivalant en francs congolais de
|
500$
|
Baleinière et assimilés
|
Equivalant en francs congolais de
|
1 000$
|
Source : code des impôts congolais
b. Transport rémunérés des
marchandises
Camionnette
|
Equivalant en francs congolais de
|
250$
|
Camion
|
Equivalant en francs congolais de
|
500$
|
Baleinière et assimilés
|
Equivalant en francs congolais de
|
1 000$
|
Source : code des impôts Congolais
c. Transport rémunérés des
personnes et des marchandises49(*)
Lorsqu'un véhicule sert à la fois au transport
des personnes et des marchandises, la base minimum prévue pour le
transport est majoré de 10%.
L'impôt sur le chiffre d'affaire doit atteindre entre
autre les prestations de services de toute espèce rendues ou
utilisées en RDC lorsqu'ils revêtent le caractère d'une
activité commerciale, industrielle ou libérale.
Il est assis sur le montant brut des factures ou sur tout
autre somme, quelle que soit leur dénomination, afférente
à la rétribution des services.
Pour ce qui concerne le transport, le taux est fixé
à 6% pour l'intérieur du pays et 15% pour l'extérieur,
taxable lors de l'émission des titres de transport aérien,
maritime, fluvial, lacustre, ferroviaire ou routier (interurbain).
2. DEGRE D'ORGANISATION D'UN particulier - TRANSPORTEUR
Qu'il nous soit permis de nous reprendre sur le fait qu'il
n'existe pas encore une sociologie clairement définie dans le secteur de
transport en commun (du moins pour le réseau routier) ou moins encore
une stipulation quelconque expresse ou tacite que les
particuliers-transporteurs doivent observer avant d'entreprendre leurs
activités.
La plupart d'entre eux se contentent d'un minimum
d'organisation nécessaire au démarrage : acquisition d'un
véhicule et document y afférent. Mais surtout d'un minimum leur
permettant d'être « invulnérable » pour les
régies financières notamment le fisc et pour les services
administratifs.
A ce titre, nous ne pouvons-nous empêcher d'avouer
combien il a été dur d'avoir des statistiques officielles tant
soit peu crédibles et plus ou moins récentes de ce dit secteur.
De ce fait, nous avons beaucoup plus, privilégié les propos
recueillis auprès des opérateurs qui achètent à
l'extérieur [et revendent au pays] des véhicules, puis
auprès de ceux qui font déjà office de transporteur. Et
nous en avons fait notre base de données qui du reste est exacte ou plus
proche de la réalité sinon tout simplement vérifiable.
Ainsi, d'après ces sources et à la suite d'une
longue période d'observation, il nous a semblé évident que
lesdits transporteurs usent généralement de trois types de
véhicules adaptés au transport des personnes à
savoir :
§ Les bus aménagés pour une capacité
variant entre 30 et 60 personnes mais leur capacité de remplissage peut
aller au-delà ;
§ Les minibus transportant entre 15 et 18 personnes de
fois 20 ;
§ Et les voitures (taxis) qui ne transportent pas plus de
5 personnes.
Dès lors, l'évaluation du montant
déboursé pour l'acquisition de ces matériels, pour la mise
au point de l'entreprise, mais aussi l'évaluation du chiffre d'affaire
journalier, hebdomadaire, mensuel et annuel deviennent envisageables.
A. ESSAI D'EVALUATION DU CAPITAL INVESTI
La plupart des véhicules affectés au transport
en commun sont de fabrication Japonaise achetés soit à Dubaï
dans ce cas ces véhicules transitent par la Tanzanie (Zanzibar) puis par
la Zambie, soit à Durban (Afrique du sud) alors ils transitent par le
Zimbabwe et la Zambie, soit encore au pays auprès des revendeurs.
Dans les deux premiers cas, l'importateur est tenu de
supporter des frais que faute de moyens nous ne saurons malheureusement pas
saisir dans leur globalité. Voilà qui nous amène à
considérer uniquement le cas d'achat au pays.
Aussi, il faudra remarquer que la majorité des
véhicules affectés au transport sont de secondes mains (usagers)
et souvent racheté à des vil prix. Toutefois, ces prix sont
fonction de la qualité, de l'état, du kilométrage et de
l'année de fabrication du véhicule. Ce qui le rend si
aléatoire que les acheteurs évoquent le facteur
« chance ».
Ainsi ci-après, nous présentons les marques et
les fabricants des véhicules affectés au transport ainsi que les
prix des ceux qui sont plus ou moins en état sur le marché
local :
Tableau 4 : Marques, fabricants et prix des
véhicules affectés au transport sur le marché local
Désignations
|
Marques
|
Fabrications
|
Prix
|
En USD
|
En CDF
|
Taxis
|
Corolla, Corona, Mark II, Chaser, Cresta, Sprinter, ...
|
Japonaise
|
4 000
|
3 520 000
|
Minibus
|
RegiusACE, HIACE
|
Japonaise
|
12 000
|
10 560 000
|
Bus
|
Rosa, Coaster, Nissa, Fuso, Isuzu,...
|
Japonaise
|
26 000
|
22 880 000
|
TATA,...
|
Japonaise
|
35 000
|
30 800 000
|
Source : Nous même sur base des enquêtes
auprès des maisons de vente et des particuliers vendeurs
Une fois le matériel roulant acquis, le
propriétaire devra le rendre opérationnel en se procurant des
documents et/pièces obligatoires nécessaire à l'admission
en circulation dudit matériel et des préalables à
l'exploitation. Ce qui peut se résumer dans le tableau
ci-après :
Tableau 5
Désignations
|
Valeurs
|
En USD
|
En CDF
|
Plaque d'immatriculation et carte rose
|
120
|
105 600
|
Carburants
(1 340 FC/Litre)
|
Voitures
|
40 litres
|
-
|
53 600
|
Minibus
|
80 litres
|
-
|
107 200
|
Bus
|
120 litres
|
-
|
160 800
|
400 litres
|
-
|
536 000
|
Source : nous même sur base des enquêtes
Tous ces frais ainsi déboursés constituent ce
que nous désignons, à tort ou à raison, par
« capital investi » par le transporteur, et
représentent à nos yeux son bilan en amont que nous nous
efforçons de présenter comme ci -dessous :
Tableau 6 : Bilan d'un particulier-transporteur (en
CDF)
Actifs
|
Libellés
|
taxis
|
Minibus
|
Bus
|
Matériels roulants
Plaque et carte rose
Carburants
|
3 520 000
105 600
53 600
|
10 560 000
105 600
107 200
|
22 880 000
105 600
160 800
|
30 800 000
105 600
536 000
|
Total actif
|
3 679 200
|
10 772 800
|
23 146 400
|
31 441 600
|
Source : Nous même sur base des tableaux 4 et 5
Passifs
|
Libellés
|
taxis
|
Minibus
|
Bus
|
Capital individuel
|
3 679 200
|
10 772 800
|
23 146 400
|
31 441 600
|
Total passifs
|
3 679 200
|
10 772 800
|
23 146 400
|
31 441 600
|
Source : Nous même sur base des tableaux 4 et 5
B. ESSAI D'EVALUATION DU CHIFFRE D'AFFAIRE
La détermination du chiffre d'affaire, au sens
économique du terme, n'est pas aussi facile particulièrement en
transport urbain dans ce sens qu'il demande, le prix étant une
donnée, de maitriser le nombre exacte des passagers transportés
et le nombre précis des courses d'abord par jour avant de voir plus
loin.
Cependant pour contourner cette difficulté et pour des
raisons de réalisme, nous prendrons pour chiffre d'affaire journalier
« le versement » c'est-à-dire le quota que le
chauffeur est tenu de remettre journellement au transporteur (boss). Ces
versements restent la seule grandeur susceptible de servir de base au calcul du
chiffre d'affaire vu le mode opératoire de ceci, bien qu'ils ne
reflètent pas toute la réalité (le plafond des
recettes brutes journalières dépasse toujours le montant du
versement, de fois il va au-delà du double à en croire les propos
des conducteurs). Ce qui nous conduit à considérer seulement le
seuil maximal desdits versements.
Ainsi nous avons :
Tableau 8 : Versements en transport urbain (en CDF)
Désignations
|
Taxis
|
Minibus
|
Bus
|
Versements journaliers
|
18 000
|
45 000
|
70 000
|
Source : Nous même sur base des enquêtes
Tableau 9 : versements en transport interurbain (en
CDF)
Désignations
|
Minibus
|
Bus
|
Versements journaliers
|
50 000
|
120 000
|
180 000
|
Source : Nous même sur base des enquêtes
En se référant aux tableaux 8 et 9 ci-haut, nous
voyons tout de suite combien il devient aisé d'étaler ces
données sur une semaine (7 jours), un mois, une année
(année commerciale) ou plus encore. Chose qui peut se présenter
dans les tableaux ci-dessous :
Tableau 10 : Chiffres d'affaires en transport urbain (en
CDF)
Désignations
|
Chiffres d'affaires
|
Journaliers
|
Hebdomadaires
|
Mensuels
|
Annuels
|
Taxis
|
18 000
|
126 000
|
504 000
|
6 048 000
|
Minibus
|
45 000
|
315 000
|
1 260 000
|
15 120 000
|
Bus
|
70 000
|
490 000
|
1 960 000
|
23 520 000
|
Source : Nous même sur base du tableau 8
Tableau 11 : Chiffres d'affaires en transport interurbain
(en CDF)
Désignations
|
Chiffres d'affaires
|
Journaliers
|
Hebdomadaires
|
Mensuels
|
Annuels
|
Minibus
|
50 000
|
350 000
|
1 400 000
|
16 800 000
|
Bus
|
120 000
|
840 000
|
3 360 000
|
40 320 000
|
180 000
|
1 260 000
|
5 040 000
|
60 480 000
|
Source : Nous même sur base du tableau 9
3. Recoupement entre PME et particulier - transporteur
L'analyse faite ci-précédemment nous a permis de
déterminer le capital investi par chaque catégorie de
particulier-offreur des services de transport, ainsi que leur chiffre d'affaire
annuel ne serait-ce que de façon approximatif.
Les grandeurs ainsi obtenues seront approchées à
celles utilisées dans la catégorisation de PME afin
d'apprécier celles dans lesquelles ces transporteurs peuvent s'affilier
et corrélativement leurs régimes d'imposition plausibles.
Ainsi, toute chose restant égale par ailleurs, les
tableaux suivants essayeront de résumer la situation de la
manière que voici :
Tableau 12 : Recoupement entre PME et
particulier-transporteur en transport urbain (en CDF)
Désignations
|
Totaux bilans
|
Nombres d'employés
|
C.A. annuels
|
Catégories PME
|
Régimes fiscaux
|
Taxis
|
3 679 200
|
1
|
6 048 000
|
deuxième
|
Suivant les bases réelles des revenus
|
Minibus
|
10 772 800
|
1
|
15 120 000
|
Première
|
Droit commun
|
Bus
|
23 146 400
|
1
|
23 520 000
|
première
|
Droit commun
|
Source : Nous même sur base des tableaux 6 et 10
Tableau 13 : Recoupement entre PME et
particulier-transporteur en transport interurbain (en CDF)
Désignations
|
Totaux bilans
|
Nombres employés
|
C.A. annuels
|
Catégories PME
|
Régimes fiscaux
|
Minibus
|
10 772 800
|
1
|
16 800 000
|
Première
|
Droit commun
|
Bus
|
23 146 400
|
1
|
40 320 000
|
Première
|
Droit commun
|
31 441 600
|
1
|
60 480 000
|
Première
|
Droit commun
|
Source : Nous même sur base des tableaux 6 et 11
On s'aperçoit, à la lecture des tableaux 12 et
13 ci-haut que les particuliers-offreurs des services de transport urbain tout
comme interurbain sont des vrais redevables vis-à-vis de
l'administration fiscale.
En effet, tout particulier-transporteur disposant d'un taxi
est une PME de la deuxième catégorie et tout celui qui dispose
d'un minibus ou d'un bus est une PME de la première catégorie.
De ce fait, ils doivent tous se soumettre aux exigences des catégories
respectives et s'acquitter notamment des impôts cédulaires sur le
revenu et sur le chiffre d'affaire.
Par ailleurs, avec les reformes entreprises pour les provinces
en ce qui concerne la direction générale des impôts, il est
prévu d'instaurer un interlocuteur fiscal unique pour chaque
contribuable. Ainsi :
ü Les contribuables dont le chiffre d'affaire annuelle
dépasse le seuil de 400 000$ relèvent de la direction de
grande entreprise ;
ü Ceux dont le chiffre d'affaire annuel est situé
entre 50 000 et 400 000$, relèvent des centres des
impôts ;
ü Et ceux dont le chiffre d'affaire annuel et compris
entre 10 000 et 50 000$ relèvent des centres des impôts
synthétiques ;
ü Tandis que les contribuables dont le chiffre d'affaire
annuel n'atteignent pas 10 000$, la direction générale des
impôts s'en dessaisit au profit des entités administratives
décentralisées pour être soumis à la patente.
Cela étant, les particuliers-transporteurs disposant
d'un taxi, avec 6 048 000 francs congolais soit 6 872$,
relèvent de la patente ; ce qui les exclut de la perspective de
notre approche. Ceux disposant d'un minibus ou d'un bus dont la capacité
de remplissage est de 30 personnes, relèvent des centres des
impôts synthétiques. Alors que les offreurs disposant d'un bus
d'une capacité d'au moins 40 personnes entrent dans les attributions des
centres des impôts.
CHAP III : IMPACT PREVISIONNEL D'UNE IMPOSITION DES
PARTICULIERS -TRANSPORTEURS
Certains n'admettent pas, avec autant de conviction, que le
transport collectif routier urbain tout comme interurbain soit sous le
contrôle de l'administration publique. Mais, que cette dernière
perçoit les redevances à l'exploitation des opérateurs
oeuvrant dans le secteur.
Sur ce point, allusion est faite aux taxes (taxes de
stationnement et de circulation routière, vignette) auxquelles on peut
joindre l'assurance,...etc. or, celles-ci sont dues par tout détenteur
d'un véhicule, transporteur ou non. Et même si propre à
ceux-ci, elles sont perçues en contrepartie des services dont ils
bénéficient de la part des entités administratives
décentralisées.
La question demeure de savoir ce que l'Etat perçoit sur
l'activité effective de ces agents, en l'occurrence la vente des
services de transport. Si la réponse est évidente aux yeux de
tous, les raisons elles n'en restent pas moins mystérieuses.
Aussi, est-il vrai que cette activité, née de la
défaillance du système de transport formel, est aussi vieille que
l'indépendance. Mais tolérer tout ce temps parce que peu
significatif par rapport à l'ensemble des activités du secteur.
Par contre, actuellement, elle est devenue si flagrante qu'elle a tout
bonnement remplacé l'offre formelle, causant par la même occasion
une importante hémorragie financière.
Voilà qui a constitué le mouvant de notre
démarche, et nous amène à retenir avant tout notre
attention sur la pertinence d'imposer les particuliers-transporteurs et sur la
mesure des implications que peuvent entrainer cette imposition. Lesquelles
implications nous ouvrent un horizon aussi large que l'histoire des religions,
cependant nous nous contenterons de celles afférentes aux
réalisations des régies financières
particulièrement à celles du fisc.
1. DE L'IMPOSITION DES PARTICULIERS - TRANSPORTEURS
L'instinct d'un bon fisc est celui qui lui permet de
déterminer suivant les types d'activités les impôts dus,
avant de voir comment imposer et à quel taux.
Ainsi, pour ce qui concerne notre approche, nous serons
unanimes sur le fait que les particuliers-transporteurs en leur qualité
de prestataire des services, doivent à l'administration fiscale, les
impôts ci-après :
§ L'impôt sur le revenu professionnel de leurs
chauffeurs ;
§ L'impôt sur le chiffre d'affaire (versement)
§ L'impôt sur le bénéfice
A. IMPOT SUR LE CHIFFRE D'AFFAIRE (ICA)
Dans leurs qualités de vendeurs des services, les
particuliers-offreurs des services de transport doivent déclarer et
s'acquitter de l'impôt sur le chiffre d'affaire à
l'intérieur, soit 6% du montant brut des versements pris ici au titre de
chiffre d'affaire parce qu'afférent à la rétribution des
services de transport qu'ils offrent. Ce qui peut se présenter comme
ci-après :
Tableau 27 : Impôt sur le chiffre d'affaire en
transport urbain (en CDF)
Désignations
|
Bases imposables
|
Taux (en %)
|
ICA
|
Minibus
|
15 120 000
|
6
|
907 200
|
Bus
|
23 520 000
|
6
|
1 411 200
|
Total
|
38 640 000
|
-
|
2 318 400
|
Source : Nous même sur base du tableau 10
Tableau 28 : Impôt sur le chiffre d'affaire en
transport interurbains (en CDF)
Désignations
|
Bases imposables
|
Taux (en %)
|
ICA
|
Minibus
|
16 800 000
|
6
|
1 008 000
|
Bus
|
40 320 000
|
6
|
2 419 200
|
60 480 000
|
6
|
3 628 800
|
Total
|
117 600 000
|
-
|
7 056 000
|
Source : Nous même
sur base du tableau 11
B. IMPOT SUR LE BENEFICE (IB)
Il a été souligné au point trois de la
deuxième rubrique du chapitre deux que :
Ø Bien que classés dans la deuxième
catégorie des PME, les particuliers-offreurs des services de transport
disposant d'un taxi relevaient des attributions des entités
administratives décentralisées et non du fisc. Cependant ceux-ci
relèveront des attributions de l'administration fiscale dès lors
qu'ils remplissent les conditions.
Ø Les particuliers-transporteurs disposant d'un minibus
et/ou d'un bus relevaient de la première catégorie des PME, et
doivent du fait, 40% de leur bénéfice à l'administration
fiscale.
Cela dit, il nous faudra établir les bases sur
lesquelles cet impôt devra reposer. Arithmétiquement, le
bénéfice imposable peut s'obtenir par différence entre les
produits non déductibles et les charges fiscalement
déductibles.
La définition desdites charges est aussi complexe que
celle des chiffres d'affaires vue la complexité de leur mode
opératoire. Elles ne comprennent que :
ü Les salaires
ü Les frais d'entretien et réparation
ü L'assurance
ü Le contrôle technique
ü Les amortissements
ü Les taxes (taxe sur véhicule et taxe
spéciale de circulation routière)
1. Le contrôle technique
Le contrôle technique est un document
délivré à tout détenteur d'un véhicule aussi
bien à usage personnel qu'affecté au transport, par le
ministère de transport ou la direction urbaine de transport après
contrôle dans un des garages agrées par ceux-ci à
défaut de leurs propres garages50(*). Il revient à 17 600 francs congolais.
Cependant la réalité au quotidien est
qu'actuellement, avec le phénomène « faux
papiers », ce document peut s'obtenir par des voies plus ou moins
compromettantes et à vil prix si le propriétaire de
véhicule ne veut, tout bonnement pas s'en passer.
2. Les frais d'entretien et
réparation
Les frais d'entretien et réparation constituent la
charge la plus courante. En effet, les particuliers-transporteurs doivent faire
l'entretien de leur véhicule chaque fois après :
§ 2 500 à 3 500 km pour les taxis
§ 3 500 km pour les minibus
§ 5 000 km pour les bus
Toutefois la plupart d'entre eux le font tous les 10 jours ou
une fois par semaine. Les frais sont fonction des garagistes
(mécaniciens), sinon ils sont généralement de :
Tableau 14 : frais d'entretiens (en USD)
Désignations
|
Frais d'entretiens
|
Hebdomadaires
|
Mensuels
|
Annuels
|
Minibus
|
30
|
120
|
1 440
|
Bus
|
40
|
160
|
1 920
|
50
|
200
|
2 400
|
Source : nous même sur base des enquêtes
Les frais de réparation sont quant à eux
imprévisibles : on ne peut prédire avec autant de certitude
le type de panne qui surviendra, moins encore, le moment de sa survenance.
Par ailleurs, remarquons que ces charges sont proportionnelles
à l'état du matériel, plus il est usagé plus les
frais de réparation deviennent importants. Alors, face à une
telle situation, nous avons retenu une somme estimée à 60% des
frais annuels d'entretiens soient respectivement 864$, 1 152$ et
1 440$ de forfait pour réparation.
Ainsi, le tableau ci-dessous reprendra l'ensemble des
dépenses annuelles relatives aux entretiens et
réparations :
Tableau 15 : Frais annuels d'entretiens et
réparations
Désignations
|
Minibus
|
Bus
|
Entretiens (en USD)
|
1 440
|
1 920
|
2 400
|
Réparations (en USD)
|
864
|
1 152
|
1 440
|
Total annuel
|
En USD
|
2 304
|
3 072
|
3 840
|
En CDF
|
2 027 520
|
2 703 360
|
3 379 200
|
Source : Nous même sur base du tableau 15 et des
forfaits pour réparation
3. Les salaires
Le particulier-offreur des services de transport, s'il n'est
pas son propre chauffeur, n'a besoin que d'un conducteur (le nombre
d'employé est, nous l'avons dit, unitaire ou autant il a des
véhicules autant il aura d'employés).
Certes, ce dernier travaille toujours avec un
« receveur » qui l'aide dans diverses tâches.
Cependant, celui-ci n'est pas à charge du transporteur qui par moment ne
connait même pas la personne qui fait le receveur pour son chauffeur
vis-à-vis de qui elle est dépendante.
Il devient clair que le particulier-transporteur ne supporte
que la rémunération du conducteur, laquelle est fixée par
arrangement entre les deux parties : généralement 10%
calculés sur les versements soient hebdomadaires, soient de tous les 10
ou 15 jours, soient encore mensuels. Pratiquement le transporteur accorde
à son chauffeur, suivant les conventions, une journée où
toutes les recettes vont à son profit et font office de salaire.
Voici ci-dessous, présenter le tableau reprenant les
charges salariales pour chaque catégorie de transporteur :
Tableau 16 : Charges salariales annuelles en transport
urbain (en CDF)
Désignations
|
Salaires
|
Après 10 jours
|
Mensuels
|
Annuels
|
Minibus
|
45 000
|
135 000
|
1 620 000
|
Bus
|
70 000
|
210 000
|
2 520 000
|
Source : nous même sur base du tableau 10
Tableau 17 : charges salariales en transport interurbain
(en CDF)
Désignations
|
Salaires
|
Après 10 jours
|
Mensuels
|
Annuels
|
Minibus
|
50 000
|
150 000
|
1 800 000
|
Bus
|
120 000
|
360 000
|
4 320 000
|
180 000
|
540 000
|
6 480 000
|
Source : Nous même sur base du tableau 11
4. L'assurance51(*)
Consacré dans le code civil (loi 013 du 05 janvier
1973) par les articles allant de 258 à 262 relatifs à la
responsabilité civile, l'assurance automobile est obligatoire pour tout
détenteur d'un véhicule encore plus pour les transporteurs.
Le calcul de cette assurance prend en compte divers facteurs
tels la puissance fiscale, le taux d'usure du véhicule, le nombre de
personnes à transporter,... que nous ne saurons pas appréhender
dans leur détail surtout s'il nous faut considérer
individuellement les agents transporteurs. Néanmoins, nous retiendrons
qu'elle est, d'une manière générale, définie comme
suite :
Responsabilité civile (1)
+ Tiers transportés (2)
Prime commerciale (3) = (1) + (2)
+ Chargement commerciale [ (3) X 0,5151 ]
Prime commerciale (4)
+ Chargement fiscale [ (4) X 0,18 ]
Prime total
Tableau 18 : Assurances automobiles
Désignations
|
Puissances fiscales
|
Responsabilité civile (en USD)
|
Tiers transportés (en USD)
|
Prime pure
(en USD)
|
Chargement commercial
(en USD)
|
Primes commerciale
(en USD)
|
Chargements fiscales
(en USD)
|
Primes totales
|
En USD
|
En CDF
|
Minibus
|
10 - 13 CV
|
496
|
100
|
596
|
307
|
903
|
163
|
1 066
|
938 080
|
Bus
|
14 - 17 CV
|
678
|
150
|
828
|
427
|
1 255
|
226
|
1 481
|
1 303 280
|
678
|
300
|
978
|
504
|
1 482
|
267
|
1749
|
1 539 120
|
18 CV et plus
|
739
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Source : société nationale
d'assurance
Remarquons qu'il a été inséré une
colonne « Tiers transportés » pour respecter le
principe qui veut que l'on ajoute à la prime 5$ par personne pour les
véhicules ayant plus de 4 personnes à transporter.
Sinon dans notre cas, nous avons considéré la
capacité de remplissage maximale ; aussi les chiffres compris dans
le tableau ci-dessus sont arrondis par excès pour les parties
décimales supérieures ou égales à 5 et par
défaut pour ceux inférieures à 5.
5. Les amortissements
Il importe pour le particulier-transporteur de constituer des
réserves (épargnes) jusqu'à ce que leur somme rembourse
l'intégralité des dépenses afférentes à
l'investissement et cela sur une période relativement courte (au plus
une année pour être précis), ce qui reflète un
amortissement grossièrement accéléré.
Du moins, dans le cadre de ce travail, nous étalerons
l'amortissement du matériel sur 4 ans et cela à un taux
dégressif tel que recommander pour les matériels roulants, mais
pour ne pas trop s'écarter de la réalité, nous amortirons
la dépense d'investissement plutôt que le matériel
roulant.
Nous présentons la situation comme
ci-dessous :
Tableau 19 : Amortissement de la dépense
d'investissement (en CDF)
Désignations
|
Valeurs
|
1ère années
|
2ème années
|
3ème années
|
4ème années
|
Minibus
|
10 772 800
|
4 309 120
|
3 231 840
|
2 154 560
|
1 077 280
|
Bus
|
23 146 400
|
9 258 560
|
6 943 920
|
4 629 280
|
2 314 640
|
31 441 600
|
12 576 640
|
9 432 480
|
6 288 320
|
3 144 160
|
Source : Nous même sur base du tableau 6
6. Les taxes
La taxe sur le véhicule et la taxe spéciale de
circulation routière sont, sauf exonération dues annuellement par
tout détenteur d'un véhicule. Elles sont fonction de la puissance
du moteur et du poids de ce dernier.
Ainsi, nous avons ci-dessous, suivant le tarif du
ministère des finances de la province du Katanga, les impôts
cumulés :
Tableau 20 : Impôts cumulés
Désignations
|
Minibus
|
Bus
|
Vignettes (en Franc fiscal)
|
26
|
32
|
32
|
TSCR (en franc fiscal)
|
17
|
18
|
18
|
Impôts cumulés
|
En Franc fiscal
|
43
|
50
|
50
|
En CDF
|
37 846
|
44 000
|
44 000
|
Source : direction provinciale des
impôts/Katanga
L'analyse détaillé des charges ainsi faite
auxquelles nous pouvons joindre une somme forfaitaire estimée à
5 000 USD équivalant en francs congolais de 4 400 000,
pour les soins de santé et autres, nous permettent d'avoir une
idée précise des coûts annuels supportés par un
offreur individuel des services de transport, soit un total de :
Tableau 21 : charges déductibles en transport
urbain (en CDF)
Désignations
|
Minibus
|
Bus
|
Salaires
|
1 620 000
|
2 520 000
|
Amortissements
|
4 309 120
|
9 258 560
|
Contrôle technique
|
17 600
|
17 600
|
Entretien et réparation
|
2 027 520
|
2 703 360
|
Assurances
|
938 080
|
1 303 280
|
Taxes
|
37 840
|
44 000
|
Autres charges
|
4 400 000
|
4 400 000
|
Charges totales
|
13 350 160
|
20 246 800
|
Source : nous même sur base des tableaux 15, 16,
18, 19 et 20
Tableau 22 : Charges déductibles en transport
interurbain (en CDF)
Désignations
|
Minibus
|
Bus
|
Salaires
|
1 800 000
|
4 320 000
|
6 480 000
|
Amortissements
|
4 309 120
|
9 258 560
|
12 576 640
|
Contrôle technique
|
17 600
|
17 600
|
17 600
|
Entretien et réparation
|
2 027 520
|
2 703 360
|
3 379 200
|
Assurances
|
938 080
|
1 303 280
|
1 539 120
|
Taxes
|
37 840
|
44 000
|
44 000
|
Autres charges
|
4 400 000
|
4 400 000
|
4 400 000
|
Charges totales
|
13 530 160
|
22 007 200
|
28 396 960
|
Source : Nous même sur base des tableaux 15, 17,
18, 19 et 20
Les charges annuelles totales déductibles ainsi
déterminées concernent uniquement l'année sous
étude. Pour les autres années il suffira de considérer les
montants correspondant des amortissements. De cette façon, connaissant
les produits d'exploitations et les totaux des charges, nous définiront
aisément le bénéfice imposable de la manière que
voici :
Tableau 23 : détermination du
bénéfice imposable en transport urbain (en CDF)
Désignations
|
produits
|
charges
|
Bénéfices imposables
|
Minibus
|
15 120 000
|
13 350 160
|
1 769 840
|
Bus
|
23 520 000
|
20 246 800
|
3 273 200
|
Source : Nous même sur base des tableaux 10 et
21
Tableau 24 : Détermination du
bénéfice imposable en transport interurbain (en CDF)
Désignations
|
Produits
|
Charges
|
Bénéfices imposables
|
Minibus
|
16 800 000
|
13 530 160
|
3 269 840
|
Bus
|
40 320 000
|
22 007 200
|
18 312 800
|
60 480 000
|
28 396 960
|
32 083 040
|
Source : Nous même sur base des tableaux 20 et
21
Etant connu que les particuliers-transporteurs disposant d'un
minibus ou d'un bus sont soumis au régime d'imposition de droit commun
c'est-à-dire qu'ils doivent 40% de leurs bénéfices au
fisc, nous pouvons appliquer ce taux aux bénéfices imposables
déterminés ci-haut, histoire d'avoir leurs redevances,
soit :
Tableau 29 : Impôt sur le bénéfice en
transport urbain (en CDF)
Désignations
|
Bases imposables
|
Taux (en %)
|
IB
|
Minibus
|
1 769 840
|
40
|
707 936
|
Bus
|
3 273 200
|
40
|
1 309 280
|
Total
|
5 043 040
|
-
|
2 017 216
|
Source : Nous même sur base du tableau 23
Tableau 30 : Impôt sur le bénéfice en
transport interurbain (en CDF)
Désignations
|
Bases imposables
|
Taux (en %)
|
IB
|
Minibus
|
3 269 840
|
40
|
1 307 936
|
Bus
|
18 312 800
|
40
|
7 325 120
|
32 083 040
|
40
|
12 833 216
|
Total
|
53 665 680
|
-
|
21 466 272
|
Source : nous même sur base du tableau 24
C. IMPOT PROFESSIONNEL SUR LE REVENU (IPR)
Les particuliers-transporteurs étant redevables
légaux vis-à-vis du fisc, doivent déclarer, retenir
à la source et payer mensuellement (dans les 10 jours qui suivent le
paiement de la rémunération), un impôt calculé sur
les rémunérations qu'ils accordent à leurs chauffeurs en
se référant au barème d'imposition à taux
progressif tel que prévu dans le code des impôts. Ainsi, nous
aurons :
Tableau 25 : Impôt sur le revenu professionnel en
transport urbain (en CDF)
Désignations
|
Bases imposables
|
Taux (en %)
|
IPR
|
Mensuels
|
Annuels
|
Minibus
|
135 000
|
Progressif
|
5 760
|
69 120
|
Bus
|
210 000
|
Progressif
|
13 320
|
159 840
|
Total
|
345 000
|
-
|
19 080
|
228 960
|
Source : Nous même sur base du tableau 16
Tableau 25 : Impôt sur le revenu professionnel en
transport interurbain (en CDF)
Désignations
|
Bases imposables
|
Taux (en %)
|
IPR
|
Mensuels
|
Annuels
|
Minibus
|
150 000
|
Progressif
|
7 260
|
87 120
|
Bus
|
360 000
|
Progressif
|
37 320
|
447 840
|
540 000
|
Progressif
|
75 420
|
905 040
|
Total
|
1 050 000
|
-
|
120 000
|
1 440 000
|
Source : Nous même sur base du tableau 17
Remarquons à présent que chaque particulier -
transporteur selon qu'il preste en transport urbain ou interurbain et disposant
d'un seul véhicule devra s'acquitter d'un impôt total annuel
équivalant à :
Tableau 31 : Impôts annuels totaux en transport
urbains (en CDF)
Désignations
|
Minibus
|
Bus
|
Total/ types d'impôts
|
IPR
|
69 120
|
159 840
|
228 960
|
ICA
|
873 376
|
1 539 136
|
2 412 512
|
IB
|
707 936
|
1 309 280
|
2 017 216
|
Total/transporteur
|
1 650 432
|
3 008 256
|
4 658 688
|
Source : nous même sur base des tableaux 24, 27 et
29
Tableau 32 : Impôts annuels totaux en transport
interurbain (en CDF)
Désignations
|
Minibus
|
Bus
|
Total/ types d'impôts
|
IPR
|
87 120
|
447 840
|
905 040
|
1 440 000
|
ICA
|
1 473 376
|
7 539 136
|
35 316 704
|
44 329 216
|
IB
|
1 307 936
|
7 325 120
|
12 833 216
|
21 466 272
|
Total/transporteur
|
2 868 432
|
15 312 096
|
49 054 960
|
67 235 488
|
Source : Nous même sur base des tableaux 26, 28 et
30
2. IMPACT PREVISIONNEL DE CETTE IMPOSITION
Rappelons pour commencer que notre approche portant sur
l'impact prévisionnel d'une imposition des particuliers-transporteurs et
ayant pour champ d'étude les réseaux routiers urbain de
Lubumbashi et interurbain entre les villes de Lubumbashi et de Likasi n'a,
jusqu'à présent, tenu compte que d'un opérateur par
catégorie d'offreur (taxis, minibus et bus) et en présomption que
ceux-ci ne disposent que d'un seul véhicule chacun.
Ainsi, en nous référant à cette situation
nous avons pu retracer leurs investissements, leurs chiffres d'affaires et
charges annuels, leurs bénéfices d'exploitation et leurs totaux
annuels d'impôts dus. D'abord pour chaque type de transporteurs et en
suite par rapport à l'ensemble, après avoir déterminer les
catégories de PME auxquelles elles appartiennent.
Toutefois, pour évaluer l'incidence de cette imposition
sur les réalisations de l'administration fiscale [ou des autres
régies par extension], il nous faudra l'extrapoler sur l'effectif total
des particuliers - transporteurs des réseaux concernés. Or, tel
que nous l'avons dit plus loin, il se pose un problème au niveau du
recensement et de la tenue des statistiques relatives à ce secteur
d'activité.
Cependant, tout en reconnaissant les limites de ses actions,
la DUT enregistrait à la date de 18 Août de cette même
année 2 679 véhicules (Minibus et bus), soient 2 567
véhicules en transport urbain et 112 véhicules dans la ligne
Lubumbashi-Likasi. Ces chiffres sont repartis comme ci-après :
Tableau 33 : Composition des particuliers-transporteur
Désignations
|
Minibus
|
Bus
|
Transport urbain
|
2 029
|
538
|
Transport interurbain
|
61
|
34
|
17
|
Source : direction urbaine de transport
Nous pouvons désormais prévoir, dans sa
globalité, l'impact de cette imposition sur les réalisations du
fisc. Soit le tableau suivant :
Tableau 34 : Impact prévisionnel de cette
imposition
Désignations
|
Effectifs
|
Impôts par offreur (en CDF)
|
Impôt global (en CDF)
|
Transport urbain
|
Minibus
|
2 029
|
1 650 432
|
3 348 726 528
|
Bus
|
538
|
3 008 256
|
1 618 441 728
|
Transport interurbain
|
Minibus
|
61
|
2 868 432
|
174 974 352
|
Bus
|
34
|
15 312 096
|
520 611 264
|
17
|
49 054 960
|
833 934 320
|
Total
|
En CDF
|
6 496 688 192
|
En USD
|
7 382 600, 22
|
Source : Nous même sur base des tableaux 31, 32 et
33
Nous pouvons, à l'aide du graphique suivant, ressortir
la part de cette imposition dans les assignations pour prévisions des
recettes annuelles exercice 2010 de la direction provinciale des
impôts/Katanga. Lesquelles assignations sont reprises dans le tableau
ci-dessous :
Tableau n°35 : Assignations pour prévision de
recettes annuelles exercices 2010
Désignations
|
Assignations
|
En CDF
|
En USD
|
DPI/Katanga
|
100 000 000 000
|
113 636 363, 6
|
Source : direction provinciale des
impôts/Katanga
Graphique 1 :
De ce qui précède nous déduisons que ces
prévisions, aussi hasardeuses soient elles montrent qu'à elle
seule l'imposition des particuliers-transporteurs de la ville de Lubumbashi
prestant en urbain et en interurbain (Lubumbashi-Likasi) peut apporter une
nette amélioration estimée à 7 382 600, 22 USD,
ce qui représentent facilement 6,5% de prévisions pour recettes
annuelles assignées à la province du Katanga pour l'exercice
2010.
Ce chiffre, bien que faible en apparence, représente
des milliers des dollars que l'administration fiscale ne sait pas recouvrir,
d'autant plus qu'il peut croitre dans des proportions inimaginables s'il faut
intégrer tous les offreurs individuels des services de transport de la
ville. Et que dire de ceux de toute la république démocratique du
Congo.
Par ailleurs, sans pour autant être prétentieux,
nous pouvions élargir nos perspectives en projetant la croissance de
l'effectif des transporteurs et par ricochet celle des réalisations, sur
plusieurs années futures. Mais malheureusement nous n'avons eu qu'un
accès trop restreint aux documents de la DUT. Aussi et surtout parce que
la difficulté est liée au manque des statistiques permettant
d'avoir à l'oeil l'évolution des activités et des
opérateurs du secteur.
OBSTACLES ET DIFFICULTES RENCONTRES
Les tentatives d'approche sur un secteur tel que celui de
transport, offre beaucoup des pistes d'analyses surtout si l'on dispose d'une
vision globale des activités, voire de l'organisation du secteur en
question. Or, pour notre cas, nous n'avons pas eu la chance de tomber sur une
documentation relative au transport collectif dans le réseau routier (ne
serait-ce que pour la raison de leur inexistence) si ce ne sont la liste des
particuliers-transporteurs ayant achetés les autocollants et les carnets
des taxes de stationnement réglées.
En effet, les particuliers-offreurs des services de transport
opèrent dans un contexte socio-économique dont les services
administratifs notamment le fisc, le ministère de transport et la DUT
sont loin d'avoir la maîtrise. L'incapacité d'avoir à
l'oeil les activités du secteur et de suivre leur évolution est
la conséquence de difficultés d'ordre général.
Cependant, nous nous sommes trouvés dans
l'impératif de nous adapter à cette situation dont la cause
première ne nous est pas imputable, même si ses enjeux peuvent
remettre en question la crédibilité et les conditions de
rédaction de ce présent travail. Nonobstant ces
difficultés, nous avons rédigé notre travail dans les
limites raisonnables et acceptables.
Ainsi, Les données contenues dans ce présent
travail ont été, pour la plupart, recueillies lors de nos
enquêtes auprès des acteurs oeuvrant dans le secteur
principalement les chauffeurs, les transporteurs, les revendeurs des
véhicules, et des services de l'Etat entre autre la PSCR, la DPI,
la DUT, le Ministère de Transport, la SONAS,...etc.
SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
Nous avons, tout au long de notre parcours, passé au
peigne fin l'activité des particuliers-transporteurs et avons
souligné combien l'utilité de leurs prestations embarrassait les
pouvoirs publics.
Reconnaissons en effet que la mobilité des personnes et
des biens a toujours été considérée par le
Gouvernement Congolais comme un domaine social sensible. Mais son
incapacité à y faire face est telle que les autorités font
recours à la solution la plus facile qui s'impose quitte à se
poser des questions sur ses enjeux et son efficacité.
Du moins une chose est certaine : il devient pratiquement
inconcevable de croire en des probables investissements formels dans ce
secteur, aussi longtemps que l'Etat ne saura réguler et formaliser les
activités de celui-ci pour la simple raison que ceux-ci ne feront pas
bon ménage.
Par ailleurs, d'aucuns diront que l'heure est à la
libéralisation. Mais si l'intégration capitaliste, la
formalisation et la modernisation s'imposent comme la réponse aux
défit de la situation, elles doivent être conçues comme des
interventions techniques et régulatrices des pouvoirs publics qui
génèrent un marché et intègrent les particuliers -
transporteurs dans le processus de réforme.
A ce titre nous proposerons à l'Etat, surtout en ce qui
concerne le recensement de ces transporteurs, de travailler en étroite
collaboration avec les associations des chauffeurs de sorte qu'un
véhicule enregistré auprès d'une association le soit
d'office auprès des administrations publiques intéressées.
Toutefois ce recensement devra chercher à retracer la relation entre le
véhicule et le propriétaire-transporteur-plutôt que celle
avec le conducteur.
Aussi, vu que ces associations jouent et peuvent jouer un
rôle déterminant dans l'organisation et l'ajustement de l'offre
des services de transport, elles devraient pouvoir servir de marionnette. Mais,
avant de soumettre lesdits particuliers-transporteurs aux différentes
contraintes régulatrices telles l'enregistrement au registre de commerce
et auprès du fisc, l'obtention de la licence d'exploitation des
transports publics,... l'Etat devra d'abord penser à la
possibilité de créer des compagnies d'autobus en associant ces
acteurs individuels tout en se fixant pour règle d'or « le
respect de leur mode opératoire » parce que leurs atouts
opérationnels constituent leur avantage comparatif. Ce qui aurait des
implications économiques et sociales tangibles entre autre le respect du
droit de travail et de la législation sociale, la
traçabilité des responsabilités en cas de
contentieux,...etc.
Cependant, il faut signaler que ce travail ne pourra
s'accomplir en un clin d'oeil et dans la loi du moindre effort. La prudence et
la retenue dans la démarche sont donc conseillées : si
l'objet est clair, les modalités de réalisation sont complexes
et parfois difficile à mettre en oeuvre. En plus, il faut du temps pour
que les acteurs se rendent à la raison et comprennent le
bien-fondé d'une réforme. D'où le changement ne peut
être que progressif et moins rapide que ce qu'on peut escompter.
« Il ne s'agit pas d'arracher des racines mais d'habituer
doucement une plante à pousser dans une direction
différente », disait Keynes.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de notre approche très osée et
complexe, par conséquent ouverte à toute critique, nous ne
saurons dire avec autant de certitude que préconiser une solution
essentiellement technique et organisationnelle de l'offre privé des
services de transport routier constitue la panacée.
Certes, dans l'immédiat, il convient de promouvoir la
formule des transporteurs privés la plus adaptée au contexte de
la crise socio-économique et au niveau technologique, en les inscrivant
dans un schème global de desserte. Mais dans l'état actuel des
choses, que ce soit du point de vue de la lutte contre le sous-
développement, lutte dans laquelle le pays s'est engagé depuis un
certain temps, ou de la globalisation qui exige de tout voir en perspective
internationale, la République Démocratique du Congo a besoin de
toutes ses ressources et de tout son potentiel pour éradiquer ses
maux.
C'est dans cette optique que l'imposition des
particuliers-offreurs des services de transport inscrit son utilité.
Elle est susceptible d'imprimer au secteur des attributs qu'on attend de
lui : voilà qui confirmerait nos postulats. Cependant la question
est de savoir si tous ceux-ci sont envisageables pour un domaine en proie dans
l'informel.
Alors, DE MAXIMY aurait-il tort de faire remarquer que
« les congolais ont hérité d'un pays qui s'est
construit sans eux. Il ne dispose donc d'aucune technique administrative, seule
les techniques mercantilistes sont biens apprises puisqu'elles rejoignent les
faits culturels. C'est pourquoi seuls les rôles de marché, de
petit commerçant et de petits métiers témoignent d'un
dynamisme ? »
En somme, retenons que ces offreurs, créateurs d'une
nouvelle génération des services de transport, constituent une
configuration d'opérateurs qui devra, tôt ou tard, faire l'objet
de régulation et d' ingurgitation intermodale : Comme tout
opérateur privé, ces transporteurs simplifient à outrance
la complexité et la dynamique du contexte politique, économique
et social : Ils traduisent l'inertie de la situation économique et
sociale et sont en même temps symptomatiques des changements sociaux et
des objectifs économiques de la ville et de la nation toute
entière.
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
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Kinshasa : noeud gordien, éd. Harmattan, rue de l'école
polytechnique 75005, paris 1997
· RACLIFFE B., Structure et fonction dans la
société primitive, éd. De minuit, paris 1987
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transports informels à l'épreuve de la guerre des taxis
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· P. RONGER, sociologie du mariage interethnique en
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anthropologie, UNILU 1989-1990
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éd. WANG NGOM, Kinshasa 2001, p5
DICTIONNAIRES
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Pierre-de-Coubertin, 75013 paris.
· Lexique d'économie, 6ème
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· Robert Gros, Finances publiques, éd. Cujas,
Paris 194, P 79
REVUES ET ARTICLES
· Code des impôts congolais
· Bureau prodev, Atelier de restitution, des
recommandations et orientations, Hôtel de ville-15 décembre
2009
SITES INTERNET
· Www.jobcongo.com
AUTRES
v Cours :
· MBONKO LULA, Syllabus de législation
financière et pratique fiscale, année académique
1998-1999, P.6
· Prof CHEY MUKANDU, Cours de fiscalité et de
gestion de l'entreprise, UNILU, 2009-2010, inédit, p.19
· Prof. IPANGA TSHIBWILA, Cours d'initiation à
la recherche scientifique, G2 sciences, 3ème éd., UNILU,
2007
· Prof. KABENGUELE DIBWE, Cours de méthode de
recherche en sciences économiques, UNILU 1991-1992, p52
* 1 _ MWANZA WA MWANZA, le
transport urbain à Kinshasa : noeud gordien, éd.
Harmattan, rue de l'école polytechnique 75005, paris 1997
* 2 _ ROLAND L. & THEIRRY,
La régulation des transports informels à l'épreuve de
la guerre des taxis collectifs en Afrique du Sud, éd. Dalloz, paris
1987
* 3 _ RACLIFFE B., Structure
et fonction dans la société primitive, éd. De minuit,
paris 1987
* 4 _ P. RONGER, sociologie du mariage
interethnique en milieu urbain de Lubumbashi en mémoire en sociologie et
anthropologie, UNILU 1989-1990, p52
* 5 _ Claude JAVEAU,
Cité par KABENGELE DIBWE, dans le Syllabus des méthodes de
recherche en sciences économiques, G1 Economie, UNILU, 1994-1995
* 6 _ Prof. KABENGUELE DIBWE,
Cours de méthode de recherche en sciences économiques,
UNILU 1991-1992, p52
* 7 _ Prof. IPANGA TSHIBWILA,
Cours d'initiation à la recherche scientifique, G2 sciences,
3ème éd., UNILU, 2007-2008, p76
* 8 _ Idem, p 75
* 9 _ Ibidem, p. 74
* 10 _ Prof. IPANGA TSHIBWILA,
op.cit., p.57
* 11 _ Idem, p .59
* 12 _ MWANZA WA MWANZA,
op.cit.
* 13 _ Le Robert Micro,
Dictionnaire d'apprentissage de la langue française,
2ème éd. 2006, 25 Pierre-de-Coubertin, 75013 paris.
* 14 _ Idem
* 15 _ Le Robert Micro,
Dictionnaire d'apprentissage de la langue française,
2ème éd. 2006, 25 Pierre-de-Coubertin, 75013 paris.
* 16 _ Lexique
d'économie, 6ème éd. Dalloz
* 17 _ Le Robert Micro, op
cit.
* 18 _ Robert Gros, Finances
publiques, éd. Cujas, Paris 194, P 79
* 19 _ Ministère de
l'économie, des finances et de budget, précis de fiscalité
1990, Livre8, p.15, livre III p.9
* 20 _ Ministère de
l'économie, des finances et de budget, précis de fiscalité
1990, Livre8, p.15, livre III
* 21 _ Prof CHEY MUKANDU,
Cours de fiscalité et de gestion de l'entreprise, UNILU,
2009-2010, inédit, p.19
* 22 _ MBONKO LULA, Syllabus de
législation financière et pratique fiscale, année
académique 1998-1999, P.6
* 23 _ Prof. CHEY MUKANDU, Op
cit, p.24
* 24 _ Idem, p.25
* 25 _ Prof. CHEY MUKANDU, op
cit, p30
* 26 _ Idem, p27
* 27 _ In code des impôts
Congolais
* 28 _ Prof. CHEY MUKANDU, op
cit, P36
* 29 _ Prof CHEY MUKANDU, op
cit, p39
* 30 _ In code des impôts
congolais
* 31 _ Prof CHEY MUKANDU, op
cit, p49
* 32 _ Idem., p50
* 33 _ Prof CHEY MUKANDU, op
cit. p51
* 34 _ Idem, p52
* 35 _ Ibidem
* 36 _ MWANZA WA MWANZA, op
cit
* 37 _ ROLAND L. & THEIRRY,
op cit
* 38 _ Direction urbaine de
transport/Katanga (Lubumbashi)
* 39 _ ROLAND L. & THEIRRY,
op cit
* 40 _ Bureau prodev, Atelier
de restitution, des recommandations et orientations, Hôtel de ville-15
décembre 2009
* 41 _ ROLAND L. & THEIRRY,
Op cit
* 42 _ Direction urbaine de
transport
* 43 _ Police de circulation
routière, Interview
* 44 _ Prof. CHEY MUKANDU, op
cit
* 45 _ In code des impôts
congolais
* 46 _ Idem
* 47 _ In code des impôts
congolais
* 48 _ In code des impôts
Congolais
* 49 _ In code des impôts
congolais
* 50 _ Ministère de
transport, direction provinciale du Katanga
* 51 _ Société
nationale s'assurance
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