Rien de grand n'a jamais pu etre realise sans
enthousiasme. Ralph Emerson
Je dédie ce mémoire à : Dieu, le
tout puissant sans quoi rien n'est possible, Mon fils, Kenan qui me donne la
joie de vivre, Mes parents, M. et Mme Fonou, pour leur aide morale et
financière, Ma soeur clémentine pour la mise en page et sa
chasse aux répétitions de mots, Mes soeurs Charlotte et
Adeline pour leurs encouragements sans faille, Anne Hendrix pour ses
corrections de fautes d'orthographes, Robert. T pour son aide et
amitié, Au corps enseignant de la Haute École ICHEC pour
m'avoir donné un savoir que je n'aurai eu auprès de personne
d'autre, Tous les membres de ma famille qui m'ont aidé pendant mon
cursus scolaire,
|
Annee academique 2009 - 2010
|
tTUDIANT : KAMMOE FULBE RT DESIRE P ROMOTRICE : MATHILDE FOX
Annie d'etudes (cochez la case correspondante) :
TITRE : La gestion du risque Su4et : La mise
en place au sein de l'entreprise d'une activite de management des risques
financiers lies a l'ouverture internationale : Cas de la societe I RCEB
N.V Export Dendermonde.
SciCom Jour
SciCom HD
GesEnt Jour
HD IngeCo
Ge
t
PRESENTATION SYNTHETIQUE DU MEMOIRE
Chaque jour, les entreprises belges reçoivent des
paiements provenant de leurs ventes dans des pays étrangers, paiements
qu'ils souhaitent convertir en euros. Parallèlement, les entreprises
belges ont besoin de devises étrangères pour payer leurs
fournisseurs étrangers. Les investisseurs étrangers qui
souhaitent acheter des actifs des sociétés belges ont besoin
d'acquérir des euros. En sens inverse, certains d'entre eux veulent
vendre des actifs belges, afin de récupérer leurs fonds et
investir dans un autre pays.
Une entreprise multinationale étrangère
qui développe ses activités en Belgique doit acheter des euros
pour réaliser ses plans d'investissements. De même, les
entreprises belges accordent des crédits à leurs clients
étrangers et financent une partie de leurs activités par des
emprunts. Toutes ces transactions impliquent de recourir à une ou
plusieurs devises. Elles donnent lieu chaque jour à un volume
considérable portant sur des monnaies
étrangères.
Le système financier international s'est
développé pour faciliter de tels échanges. Il permet
à des belges d'investir dans les actions américaines ou
brésiliennes, à Ford d'acheter Volvo, à des
investisseurs japonais d'acheter des bons du trésor belge ou à
Toyota de construire des
usines d'assemblage dans la région wallonne. Ce
système crée des liens entre les différents acteurs de
l'économie mondiale.
Ainsi, une entreprise nationale qui souhaiterait
acheter ses matières premières ou vendre une partie de sa
production à l'étranger doit faire attention. Car cela ne pourra
pas se faire sans une quelconque prise de risque.
Ce travail analyse le comportement de quelques
entreprises belges d'exportations de friperie (vêtements et chaussures
usagés de seconde main) par rapport aux divers risques financiers
qu'elles subissent dans leurs activités internationales.
La première partie présente le
diagnostic des capacités internationales de l'entreprise; il s'agit de
montrer pour une entreprise donnée, ses premières
démarches à faire pour se lancer à l'export, puis cette
partie renseigne sur comment choisir ses marchés
d'exportations.
Dans la deuxième partie, il est surtout
question de définir et d'énumérer les différents
risques financiers liés à l'ouverture internationale de
l'entreprise. C'est ici que nous montrons à quels types de risques une
entreprise s'expose en fonction du choix de son pays d'exportation
L'idée force de la troisième partie est,
d'analyser les résultats de l'enquête que nous avons
réalisée sur un échantillon d'entreprise d'exportation de
friperie en Belgique. Puis il sera question, à partir des
résultats de cette enquête, de montrer comment la
société IRCEB N.V Export pourra gérer ses risques
financiers de manière la plus efficace possible.
Le but des techniques et les méthodes de
gestion que nous conseillerons sera de réduire les conséquences
liées aux risques financiers subis par la société IRCEB
N.V afin d'améliorer son résultat.
TABLE DES MATIERES
PRESENTATION SYNTHETIQUE DU MEMOIRE 2
INTRODUCTION GENERALE 6
PARTIE 1 : L'ETUDE DU POTENTIEL D'EXPORTATION DE
L'ENTREPRISE 9
CHAPITRE 1 : LE DIAGNOSTIC EXPORT 10
Section1 : L'utilite du diagnostic 10
Section 2 : Les indicateurs du diagnostic
11
2.1 L'outil de production 13
2.2 Les finances 14
2.3 Les produits 15
2.4 Le degré de préparation à
l'export 16
2.5 Les compétences techniques en matière
d'exportation. 16
Section 3 : La realisation du diagnostic 1
7
3.1 Les outils 17
3.2 La responsabilité du diagnostic
18
3.3 Les résultats du diagnostic 18
CHAPITRE 2 : LE CHOIX DES MARCHES CIBLES 20
Section 1 : Les options strategiques de selection des
marches cibles 20
1.1. Les méthodes de sélection
21
1.1.1 L'approche par macrosegmentation 21
1.1.2 Le classement multicritère des
marchés cibles 22
1.1.3 L'approche par l'analyse de la demande
d'importation 22
1.1.4 La validation du choix des marchés cibles
23
Section 2 : Le plan d'affaires internationales.
24
2.1 Définition et utilité du plan
d'affaires internationales 24
2.2 Les éléments du plan d'affaires
internationales 25
PARTIE 2 : LA DETERMINATION DES RISQUES LIES AUX
ACTIVITES D'EXPORTATIONS DE L'ENTREPRISES 27
CHAPITRE 1 : L'ORIGINE DES RISQUES FINANCIERS A L'EXPORT
28
1.1 Diagnostic du risque financier 28
1.2 L'origine commerciale 30
1.3 L'origine politique 32
1.4 L'origine économique et/ou bancaire
34
CHAPITRE 2 : L'EVALUATION DES RISQUES FINANCIERS
39
Section 1: L'evaluation du risque de change
39
1.1 Le choix de la devise de facturation 39
1.2 Le choix du cours de conversion 41
1.3 L'exposition au risque de change 41
1.4 La position de change 42
1.5 Le marché des changes (Foreign Exchange ou
FOREX) 43
1.5.1 Le marché au comptant (ou le marché
spot) 44
1.5.2 Le marché à terme 45
1.5.3 Les déterminants du taux de change
45
SECTION 2 : LE RISQUE DE TAUX
D'INTERET......................................................................
47
2.1 Typologie des risques de taux d'intérêt
48
2.3 L'illustration du risque de taux obligataire.
49
Section 3 : Les autres risques financiers
50
3.1 Le risque de crédit : 50
3.2 Le risque de fluctuation des prix de matières
premières 50
PARTIE 3 : LA GESTION DES RISQUES FINANCIERS LIES A
L'OUVERTURE INTERNATIONALE DE L'ENTREPRISE : APPLICATION A LA SOCIETE IRCEB N.
V. EXPORT. 51
CHAPITRE 1 : SITUATION GENERALE DU SECTEUR D'EXPORTA-TION
DE FRIPERIE EN BELGIQUE 52
Section 1 : Situation generale du marche de la friperie
en Belgique 52
Section 2 : presentation de la societe IRCEB N.V
54
2.1 Les différentes destinations des exportations
de IRCEB N.V 55
Section 3 La realisation d'une enquete aupres des
entreprises de friperie dans le but de detecter leur
exposition aux risques financiers 5 7
3.1 Préparation de l'enquête 57
3.2 La conception du questionnaire 58
3.3 Analyse et conclusion sur les résultats de
l'enquête 59
CHAPITRE 2 : LES STRATEGIES DE GESTION DES RISQUES
FINANCIERS CHEZ IRCEB N.V DENDERMONDE 63
SECTI0N 1 : La creation d'un département de
gestion des risques 64
Section 2 : Les techniques de gestion des risques
financiers che2 IRCEB N.V 66
2.1 La gestion des risques de crédit par le DRM
66
2.1.1 La prévention du risque de crédit
66
2.1.2 La couverture du risque de crédit par
l'assurance crédit 67
2.1.3 Le transfert du risque de crédit
68
2.1.4 L'autocouverture 69
2.1.5 Les méthodes internes à l'entreprise
70
2.2 La gestion du risque de change et des taux
d'intérêts 72
2.2.1 La gestion du risque de change chez IRCEB N.V
72
2.2.2 L'importance de la couverture contre le risque de
change : 72
La facturation en Euro 72
2..2.3 le choix des meilleures techniques de couverture
74
2.2.2 La gestion du risque des taux
d'intérêt 79
CONCLUSIONGENERALE : 83
BIBLIOGRAPHIE 86
INTRODUCTION GENERALE
(( L'entreprise internationalisée doit savoir
manier les outils financiers et les outils de gestion des risques pour
survivre et croitre malgré les nombreuses embilches qui l'attendent dans
la réalisation de ses activités...elle maximise ses
probabilités de succés lorsqu'elle s'internationalise pour de
bonnes raisons et qu'elle travaille avec des ressources
qualifiées.h (Limoge. I et Ben Hassine. L,
2009)1
La suppression des frontières à la libre
concurrence, l'étroitesse des marchés locaux et la
mobilité des personnes, des moyens et des capitaux, ont emmené
les entreprises à se lancer à l'export. L'exportation est
l'activité qui permet aux entreprises de vendre les marchandises sur les
marchés étrangers. Le marketing de l'exportation consiste
à prolonger à l'étranger, une politique fructueuse sur le
marché local. Grâce à l'exportation, l'entreprise peut
multiplier ses chances de succès en allant à la conquête
des clients situés en dehors du territoire national. L'importance des
flux d'échanges entre les entreprises exportatrices et leurs clients
étrangers va donc accroître le volume des capitaux
échangés ainsi que la naissance d'un marché de change
(FOREX). Quant au marché des taux d'intérêt, il
résultera de la nécessité pour les entreprises et les
États de rembourser leurs crédits ou de payer leurs dettes
contractées soit à taux fixes soit à taux
variables.
Le phénomène de la mondialisation,
encouragé par des échanges de l'Ouest à l'Est, et du Nord
au Sud, permet de comprendre l'importance du commerce international comme
vecteur du développement. Il génère d'extraordinaires
occasions aux entreprises d'accroître leurs chiffres d'affaires et leurs
bénéfices.
Cependant, le risque est inhérent à
toute activité commerciale. L'internationalisation des activités
des entreprises et le développement des places financières
internationales causé par le passage d'un système de change fixe
vers un système de change flottant (mars 1973) est à l'origine de
l'avènement des nouveaux types de risques différents des risques
classiques. Ce sont des risques financiers. Ils proviennent des crédits
que les entreprises accordent à leurs clients internationaux et surtout
des variations imprévisibles des taux de change, des taux
d'intérêt et des cours des
matières premières. Quand ces risques ne sont pas
maîtrisés, ils peuvent être à l'origine de plusieurs
faillites d'entreprise2. Aucune entreprise, grande ou petite ne peut
être à l'abri des fluctuations des taux de change et des taux
d'intérêt. La pensée dominante dans le domaine de la
finance internationale, du marketing et de la communication fait aujourd'hui de
la gestion du risque le capital premier des entreprises. La gestion du risque
est devenue le centre de toutes les préoccupations des responsables
financiers qui lui ont donné des pouvoirs presque occultes capables de
résoudre tous les problèmes de croissance. Il est donc important
pour les entreprises de prendre en considération l'existence des risques
financiers et de trouver les techniques pour les gérer au
mieux.
C'est dans ce contexte fluctuant où les
entreprises sont préoccupées par les conséquences
négatives de leurs expositions aux risques financiers qu'il m'est apparu
opportun de baser mon mémoire sur la gestion des dits risques. La
problématique de la gestion des risques financiers est au coeur des
préoccupations des entreprises, elle est au coeur de notre étude.
Les statistiques de faillites d'entreprises enregistrées en Belgique
pendant les trois premiers mois de l'année 2010 montrent une
augmentation de 20,6% par rapport à la même période de
l'année précédente. Le secteur du commerce a connu une
hausse de 4%3. L'ampleur de ces pertes
d'entreprises, le chômage qu'elle engendre et les déficits des
États ne peuvent qu'interroger nos consciences. Quelles sont les
principales causes de faillite d'entreprises de ces dernières
années? Les réponses se trouvent sans doute dans la crise
financière actuelle qui secoue le monde, et c'est là que se
trouve l'intérêt de notre sujet de mémoire.
À partir d'une analyse sur les conditions
à remplir pour vendre à l'international, et d'une description des
différents risques inhérents à cette activité,
l'objectif de ce memoire est de montrer comment mettre au sein d'une
entreprise, une activite de gestion des risques financiers lies a son ouverture
internationale.
Cette étude consacre sa première partie
au diagnostic des capacités internationales de l'entreprise. Le but
visé est d'expliquer les pré-requis de l'activité de la
vente internationale. La deuxième partie étudie la manière
dont se manifeste les risques financiers inhérents aux activités
d'exportations de l'entreprise : leurs origines, leurs identifications, leurs
évaluations et leurs conséquences.
2 La crise financière
de 2008 est à l'origine de nombreuses faillites d'entreprises au
monde.
3
Http://statbel.fgov.be/fr/binaries/bri_fr_tcm326O77255.pdf,
Page consultée le 07/05/10.
L'idée force de la troisième partie est
double; dans le chapitre 1, nous étudierons le marché de la
friperie en Belgique en général avec ses acteurs en
présence. Puis une enquête réalisée auprès de
ces acteurs nous aidera à mesurer leur degré d'exposition aux
risques financiers. Enfin, le chapitre 2 est consacré à la
gestion de ces risques au sein d'une entreprise cible à l'aide des
techniques appropriées: il s'agit de la société IRCEB N.V
Export Dendermonde.
PARTIE 1 : L'ETUDE DU POTENTIEL D'EXPORTATION DE
L'ENTREPRISE
L'étude du potentiel d'exportation de
l'entreprise est une activité du commerce internationale. Il serait
aberrant d'avancer dans la première partie de ce travail sans toutefois
répondre à la question suivante: Qu'est-ce que le commerce
international?
« Il s'agit pour une entreprise de l'ensemble de
ses activités commerciales requises pour produire, expédier et/ou
vendre des biens et des services sur la scene internationale. Le terme inclut
le commerce, l'importation et l'exportation de biens et de services, la
concession de licences dans d'autres pays, et les investissements
étrangers. Le commerce international permet a un pays, de consommer plus
qu'il ne produit, notamment par ses ressources propres, ou d'élargir ses
débouchés afin d'écouler sa production
»4.
Avant de se développer sur les marchés
extérieurs, l'entreprise doit vérifier qu'elle dispose des
capacités nécessaires ou qu'elle peut les acquérir : tel
est le but du diagnostic des capacités internationales de l'entreprise
(objet du chapitre 1).
Ensuite, il faudra qu'elle repère les
marchés cibles, c'est-à-dire ceux sur lesquels vont se diriger en
priorité ses efforts (objet du chapitre 2).
Afin d'évaluer ses chances de réussite sur
ces marchés cibles, et de minimiser les risques encourus, l'entreprise
doit avoir une vision éclairée et un plan d'attaque
solide.
Cette première partie consiste à montrer
les formalités à respecter par les entreprises avant de se lancer
à l'export. Tout ceci sera détaillé dans l'optique de
poser les bases de la problématique de notre travail.
Problématique qui montrera que le commerce international est par nature
risqué. Nous tenterons de répondre dans les lignes qui suivent
à la question de la mise en place au sein de l'entreprise IRCEB N.V.
d'une activité de gestion des risques financiers liés à
son ouverture internationale.
4 Isabelle Limoge, Karl
Miville-de Chêne, ob cit , page 6
CHAPITRE 1 : LE DIAGNOSTIC EXPORT
SECTION1 : L'UTILITE DU DIAGNOSTIC
La seule volonté d'exporter ne suffit pas et ne
peut pas garantir les chances de succès pour une entreprise. Le
diagnostic des capacités internationales permet à l'entreprise
d'évaluer ses capacités à réussir des
activités de commerce international et d'établir les
priorités avant d'entreprendre de telles activités. Il jette sur
l'entreprise un regard critique et établit un « état des
lieux ». Comme un médecin examine un patient afin de prescrire des
actions préventives ou un traitement, le diagnostic permet aux chefs
d'entreprises d'évaluer la pertinence des pistes à suivre pour
améliorer les performances internationales.
Le diagnostic peut être fait avant même
que l'entreprise ne réalise sa première activité
structurée. Par activité structurée, nous faisons
référence à une démarche réfléchie et
non pas à des occasions non sollicitées (telle une vente faite
après qu'un acheteur inconnu ait repéré l'entreprise sur
Internet). Dans pareil cas, le plan ne fera pas référence
à un marché donné.
Le plus souvent, le diagnostic sera fait alors que
l'entreprise a déjà réalisé des actions
structurées sur un ou des marchés donnés. Dans ce cas, le
diagnostic pourra prendre en considération les marchés
visés ou cibler un marché précis.
Le diagnostic permettra à l'exportateur de
faire l'inventaire de l'expérience de l'entrepreneur. Il s'agit de
répondre aux questions telles que : suis-je entrepreneur? Si oui, de
quel type de projet? De quelle taille d'entreprise? Suis-je capable de
créer et de gérer? Mieux vaut ne pas exporter que de le faire
pour perdre lamentablement. Puis, grâce à L'analyse
SWOT5, le diagnostic export vise à élucider les forces
et les faiblesses de l'entreprise relativement au commerce international. IL
examine de façon systématique et objective la structure interne
de l'organisation ainsi que les forces et les faiblesses de ses produits ou
services dans une perspective d'internationalisation. Ensuite, c'est
grâce au diagnostic export qu'on évalue la valeur de l'entreprise
en matière de ressources, de compétitivité, et ses
attentes par rapport au
5 L'analyse SWOT consiste
à déterminer si la combinaison des variables internes et externes
à l'entreprise lui permet de tirer au mieux profit de ses ressources
distinctives allouées sur ce marché et de sa capacité
stratégique actuelle. Les points forts et faibles sont les
caractéristiques internes de l'organisation exprimées en termes
de coûts, organisation, ressources humaines et technologies
déterminant ses capacités stratégiques concurrentielles ,
tandis que les menaces et opportunités sont les facteurs externes
pouvant entraîner l'atteinte , ou non, des objectifs.
commerce international. Enfin, la détermination
des priorités sur lesquels devrait se pencher l'entreprise avant
d'aborder un marché étranger ou de s'y approvisionner lui permet
de relever le défi concurrentiel6, d'évaluer ses
capacités financières, d'évaluer l'ensemble des risques
liés au commerce international afin de mieux les
gérer.
Certains exportateurs croient qu'un diagnostic
constitue un exercice complexe et exigeant. Il n'en est rien; il doit
être vu comme un outil simple permettant aux chefs d'entreprises de
décider. C'est donc plus un outil d'aide à la
décision.
Le diagnostic des capacités internationales de
l'entreprise est basé sur un ensemble de questions parfois disponibles
sur Internet, aux services du Ministère de Développement
Économique ou dans les Chambres de Commerce. Le diagnostic doit faire
l'objet de débat entre les personnalités clés de
l'entreprise. Ce qui importe quand on fait un diagnostic, c'est d'utiliser tant
les questions que les réponses comme prétexte à la
réflexion et à la discussion entre les chefs d'entreprises.
Ceux-ci clarifient ainsi leur vision et leurs projets, et pourront
également convertir en une véritable démarche
internationale des réponses occasionnelles à des demandes
occasionnelles.
Le diagnostic peut être réalisé en
interne, en collaboration avec un spécialiste extérieur, en
utilisant les sources Internet disponibles en ligne7.
En effet, le diagnostic est un outil d'analyse
critique; l'entreprise pourra y déterminer ses lacunes et prendre les
mesures pour y remédier. Si les lacunes sont trop importantes,
l'entreprise pourrait aller jusqu'à retarder ou même
délaisser son projet car il est souhaitable et moins coûteux de ne
pas réaliser un projet international si l'on n'est pas
prêt.
Pour mieux réaliser le diagnostic export, il est
nécessaire d'utiliser des indicateurs pertinents et une
méthodologie efficace.
SECTION 2 : LES INDICATEURS DU DIAGNOSTIC
Pour cette section, nous nous sommes basés sur
l'ouvrage de J. Paveau et de F. Duphil sur la pratique du commerce
international (18e Édition de Exporter page
31-39).
6 GARY HAMET et C.K
PRAHALAD, La conquête du futur : Construire l'avenir de son
entreprise plutôt que le subir, édition Dunot, Paris, 1999,
p33/325
7 Adresse URL :
http://www.exportup.com/diagnostic.html,
Page consultée le 23/02/10,
Il s'agit essentiellement des éléments qui
permettent de mesurer la capacité de l'entreprise à vendre ses
produits ou services à l'étranger. Ces éléments
concernent les domaines tels que :
La capacitd et l'adaptabilitd de l'appareil productif
: pour se lancer à l'export, l'entreprise doit augmenter et adapter sa
production par rapport à la demande excédentaire qui s'offre
à elle; étant donné que l'exportation est parfois
encouragée par la nécessité d'écouler les produits
que l'entreprise ne parvient plus à vendre dans le marché
domestique. Aussi, il est important pour la firme qui s'internationalise
d'augmenter sa trésorerie pour encourager le développement
d'investissements nouveaux. L'investissement (ouverture de nouvelles usines,
création de filiales à l'étranger, achat de nouvelles
machines, formation du personnel, etc.) constitue l'un des paramètres
clés de la stratégie d'exportation. Il permet de conquérir
les marchés extérieurs et d'augmenter la production. À ce
stade, l'entreprise ne doit pas proposer n'importe quel produit ou service
à ses clients. Elle doit opter pour des produits compétitifs de
bonnes qualités et adaptés au marché
visé.
Le degrd de competence technique et specifique
en matière de gestion des projets d'exportations est un
élément aussi primordial que l'entreprise ne doit pas
négliger.
La qualitd du management : les entreprises qui
souhaitent réussir à l'export doivent disposer d'un management
rigoureux, performant, ouvert et basé sur le respect scrupuleux des
principes modernes du management international.
Par ailleurs, le diagnostic peut se faire selon
plusieurs volets et chaque volet en fonction de l'organigramme de l'entreprise
(Isabelle. L, 2009). Comme l'illustre la Figure 1, la direction et la
structure8 constituent le premier volet du diagnostic des
capacités internationales de l'entreprise. On y établit la
vision, soit l'engagement réel de la direction générale
pour les activités, soit l'ensemble des ressources nécessaires
pour le projet. On cherche ainsi à savoir si les ressources sont
suffisantes pour soutenir l'activité internationale. On y traite, dans
l'ordre, les thèmes suivants : la direction générale, les
objectifs, l'appui aux activités internationales, les ressources
humaines dédiées aux activités internationales, les
qualités de la feuille de route, les engagements à long terme et
la maîtrise des processus internationaux
FIG 1 : Les trois volets du diagnostic export
3 - Le savoir et le savoir faire
2 - Le produit ou service 1 - La direction et la
structure
L'entreprise
Source : Le commerce international, Isabelle. L et
Karl. M de Chêne p37
Le deuxième volet du diagnostic se rapporte au
produit ou au service de l'entreprisse. Le but est de savoir si ce produit ou
ce service est structuré, adaptable et recevable sur les marchés
internationaux. On y aborde les points suivants : la production, le niveau
d'expertise, la stratégie de prix, le mode de distribution, la
stratégie d'approvisionnement, le système de contrôle de
qualité, l'innovation, la technologie, et la capacité
d'adaptation.
Enfin, le troisième volet du diagnostic
concerne le savoir et le savoir-faire9. On y traite les
thèmes tels que la connaissance du marché étranger, la
maîtrise du processus d'approvisionnement, les avantages concurrentiels
et le positionnement, la stratégie marketing, le soutien de partenariat
extérieur et l'expérience pertinente sur le marché
ciblé.
2.1 L'outil de production
Il est en effet inutile de se lancer à l'export
si l'entreprise n'est pas capable de fournir la demande additionnelle qui
résultera de la prospection des marchés étrangers. Il est
question ici du renouvellement des appareils de production et de
l'agrandissement des usines. L'espace ainsi créé permettra une
bonne souplesse dans le travail et augmentera la productivité marginale
de la firme. Cette production doit aussi être de bonne qualité. La
qualité est un facteur d'attraction et permet à la firme d'avoir
les atouts contre la bataille concurrentielle.
Si le diagnostic concerne par exemple une entreprise
de friperie, un accent particulier sera mis sur la façon de trier et de
classer les vêtements destinés à l'exportation. Les
articles les plus propres pourront être rassemblés dans le premier
choix, les moins propres dans le
9Cet indicateur sera
développé dans le diagnostic lorsque l'entreprise aura
prédéterminé son marché de vente.
deuxième et le reste pourra être
détruit pour en faire des chiffons. L'existence du troisième
choix contribuera à dénigrer la qualité de la production.
Il serait préferable d'éviter le troisième choix si
l'entreprise veut « séduire » ses clients par la clarté
de sa friperie.
2.2 Les finances
Le diagnostic export porte avant tout sur les moyens
dont dispose l'entreprise pour investir. Il est en effet illusoire d'envisager
d'arriver un instant à un résultat durable sans effort financier.
C'est pourquoi, faute de moyens financiers, il ne sert à rien de perdre
du temps dans des études exploratoires ou des prospections
téléphoniques, même si elles sont peu
coûteuses.
Toutefois, même si les indicateurs sont
satisfaisants, il reste à vérifier que les dirigeants sont
prêts à investir.
Il ne suffit pas en effet d'avoir les moyens d'allouer
des ressources à l'export, encore faut-il en avoir la volonté. Il
est donc nécessaire d'ajouter à ces informations quantitatives
des indicateurs qualitatifs portant sur la position des dirigeants, eu
égard aux investissements exigés par l'exportation.
Il convient donc d'évaluer l'attitude plus ou
moins volontaire des dirigeants à l'égard de l'augmentation
éventuelle de l'endettement de l'entreprise. Il existe des entreprises
disposant de moyens importants, mais dont la frilosité des dirigeants
limite le développement. Aussi, il faut s'assurer que les dirigeants
sont disposés à considérer l'exportation comme un enjeu
stratégique, et à lui affecter durablement les ressources
financières nécessaires.
Ci-dessous, nous allons limiter notre étude
à trois indicateurs financiers du diagnostic financier :
- Le chiffre d'affaires (CA): C'est le montant des
ventes réalisées pendant l'année par l'entreprise. La
stagnation de cet indicateur sera le signe d'un probable dysfonctionnement
(produits non compétitifs, immobilisme commercial, surproduction, etc.),
excepté dans le cas (assez rare pour une entreprise qui débute
à l'export) de saturation du marché domestique.
- La valeur ajoutée (VA) : C'est la
différence entre la valeur de vente des biens et services produits
(production) et la valeur des biens et services consommés dans le
processus de production (la consommation intermédiaire). Les produits
à forte valeur ajoutée supportent plus facilement les coûts
logistiques liés à l'exportation. Il est souhaitable pour une
entreprise qui débute à l'export d'opter pour les produits qui
supportent très peu de consommations intermédiaires. Cela
permettra l'écoulement rapide de leur production car ils produiront et
vendront à moindre coût et auront plus de clients.
- Le Fonds de roulement/besoin en fonds de roulement :
d'après l'édition en ligne N° 122 du Magasine « chef
d'entreprise », le besoin en fonds de roulement (le BFR) est la clé
d'une gestion saine. Il s'agit, en fait, de la somme de liquidités
nécessaires pour faire tourner votre entreprise, c'est-à-dire
pour acheter vos stocks et matières premières, faire fonctionner
vos machines, rémunérer vos salariés, en attendant
d'être payé par vos clients.
L'exportation va induire des besoins en fond de
roulement : cet indicateur (dont la signification est à relativiser en
fonction du secteur d'activité) permet de savoir si l'entreprise a
suffisamment de quoi financer ses projets. Si l'entreprise dépense plus
qu'elle ne perçoit de recettes, elle sera en déficit.
Elle pourra dès lors s'endetter pour payer ses
salaires et ses factures. Cependant un endettement trop important limite les
possibilités d'emprunt et les possibilités
d'investissement.
2.3 Les pro duits
Il s'agit d'évaluer l'aptitude des produits
d'exportations, et à priori de leur compétitivité
grâce à trois types de critères: le critère
physique, commercial et réglementaire (cette évaluation n'est pas
toujours facile, mais peut être faite de façon approximative). Les
éléments d'appréciations physiques des produits sont par
exemple:
- Le rapport poids/valeur, volume/valeur : Cet
indicateur permettra d'évaluer si l'incidence logistique n'est pas
rédhibitoire : un produit pondéreux ou volumineux de faible
valeur unitaire est difficile à exporter à des prix
compétitifs.
- La fragilité : Les produits fragiles exigent un
emballage coûteux, susceptible de grever le coût de revient
export.
- La durée de vie : C'est la
longévité « physique » du produit acheté (par
exemple, les produits frais ont une durée de vie très courte, ce
qui induit les coûts logistiques très
élevés).
- La marge unitaire : Elle doit être confortable :
en effet si la marge unitaire est déjà faible sur le
marché domestique, il sera difficile d'amortir les frais induits par
l'exportation.
- La marque : Si l'on veut la conserver, cela impose une
protection internationale et un mode de commercialisation laissant à
l'entreprise la maîtrise de sa marque.
- Le lieu de fabrication : La « made in »
peut remplacer la marque dans certain cas (par exemple, le « made in
France » est synonyme de luxe, d'élitisme, etc.,). Dans d'autres
cas, il peut permettre de réaliser des économies sur les droits
de douane. Il existe également les éléments
d'appréciation réglementaire tels que la conformité aux
normes internationales. L'entreprise qui a construit dès le
départ son produit dans une optique internationale dispose
évidemment d'un atout important : l'adaptation ne
sera peut-être pas nécessaire ou exigera un minimum
d'intervention.
2.4 Le degre de preparation a l'export
Le but est d'évaluer les aptitudes du personnel
à faire face aux exigences de l'exportation, au travers de son
expérience (dans l'entreprise, ou dans des postes antérieurs), de
ses connaissances, et de ses qualités humaines. Le diagnostic portera
d'une part sur la connaissance des formalités et aides à
l'exportation. On vérifiera si le personnel à conscience que
l'exportation induit des formalités administratives spécifiques,
et s'il est capable de les prendre en charge. Ce dernier aura des obligations
déclaratives export à faire. Il précisera les intervenants
et leurs rôles respectifs (transitaires, assureurs, douane, etc.). Les
éléments d'appréciation de l'expérience export
seront :
- Le ratio CA export/ CA Belgique : C'est l'indicateur
systémique de l'expérience à l'export. Il ne concerne que
les entreprises qui exportent déjà. Au plus ce ratio sera grand,
l'entreprise aura une propension à exporter plus à
l'étranger.
- Le nombre de visites a l'étranger par an : Ce
critère permet de donner des indications sur l'ouverture vers
l'étranger (même s`il s'agit de rechercher seulement des
fournisseurs).
- La politique de collecte des informations sur les
marches strangers : Cet indicateur permet de vérifier que l'entreprise
s'est déjà penchée sur le problème de
l'exportation, qu'elle a peut-être déjà des pistes de
prospection et enfin qu'elle emploie une méthode rationnelle de collecte
des informations sur les marchés étrangers.
2.5 Les competences techniques en matiere
d'exportation.
Il convient d'évaluer ou de vérifier le
niveau de connaissance des responsables et du personnel en ce qui concerne les
techniques spécifiques du commerce international. Cette
évaluation mettra à jour les acquis et les besoins de formation.
Les compétences techniques à évaluer porteront notamment
sur les domaines tels que : les incoterms, les modes de règlement
spécifiques au commerce international, le financement, le risque de
change, et enfin sur la gestion du risque de crédit et de taux
d'intérêts. Le potentiel humain dont l'entreprise dispose fait
aussi partie de ses compétences. Cet indicateur peut être
apprécié à partir des aptitudes telles que le niveau
linguistique (au moins en anglais, langue véhiculaire du commerce
international) et l'ouverture aux cultures (facteurs de succès
très important sur les marchés qui sont culturellement
très éloignés du marché domestique), la motivation,
la disponibilité, la volonté d'expansion, la rigueur
(nécessaire dans toutes les entreprises, ces
qualités sont, à l'exportation,
indispensables à la réussite). Puis la qualité de gestion
appliquée par les dirigeants permettra d'une part l'orientation et le
contrôle de qualité de l'ensemble des activités de la firme
par rapport à sa structure. D'autre part, la qualité du
management intègre les activités d'assurance, de maîtrise,
d'amélioration et de planification de la qualité. Pour
gérer la qualité, les managers doivent tenir compte des
étapes nécessaires pour réaliser des améliorations
mises en conformité par rapport aux standards du marché, comme
par exemple le certificat du management environnemental (CMI).
Les indicateurs du diagnostic de la qualité du
management sont par exemple, le dynamisme commercial, la capacité de
prévision, la capacité d'adaptation et de contrôle et la
maîtrise du métier et le savoir faire. Ces outils peuvent avoir
plus ou moins d'importance selon la taille et le secteur d'activité de
l'entreprise.
SECTION 3 : LA REALISATION DU DIAGNOSTIC
3.1 Les outils
Comme nous venons de voir ci-dessus, l'analyse se sert
de plusieurs types d'indicateurs pour se faire une idée sur les
capacités de l'entreprise à exporter. Certains de ces indicateurs
sont purement quantitatifs et plus ou moins facile à obtenir : par
exemple, la disposition des documents comptables et des connaissances en
gestion permettront, sans trop de difficulté, dévaluer la
situation de l'entreprise sur le plan financier.
En revanche, l'évaluation de la motivation, de
la disponibilité, de la volonté d'expansion, de la rigueur du
personnel relève d'appréciations qualitatives, beaucoup moins
facile à évaluer. C'est la raison pour laquelle nous ferons
l'analyse à laide de trois types d'outils résumés dans le
diagramme suivant :
Les outils du diagnostic
Documents internes
Questionnaire
Entretiens Semi-directifs
Il fournissent des informations (mais pas
uniquement)
quantitatives telles que : chiffre d'affaire,
effectifs, bénéfice net, plan marketing,
etc.
|
Il permet de collecter et de traiter l'information
pouvant faire l'objet d'un traitement quantitatif auprès du personnel de
l'entreprise
Ils sont utilisés auprès du management pour
évaluer les critères d'ordre
essentiellement qualitatifs.
|
3.2 La responsabilite du diagnostic
Le diagnostic exige des connaissances
spécifiques : Il est assez rare d'en disposer en interne, même si
l'entreprise a déjà une culture export et emploie les
collaborateurs formés au commerce international; il n'est pas
évident que ces derniers disposent des compétences pour mener
à bien ce type d'étude. Il n'est en plus pas souhaitable qu'elle
leur soit confiée. Un tel travail réclame en effet doigté
et savoir-faire : Le diagnostic export est susceptible de mettre à jour
des carences organisationnelles, des lacunes en termes de compétence,
voire des tensions internes.
C'est la raison pour laquelle, en pratique, il est
conseillé de faire appel à des ressources externes : la collecte
et le traitement des informations seront plus faciles et objectifs.
3.3 Les resultats du diagnostic
Ils sont fournis sous forme de rapport d'étude. Ce
document comporte deux types d'informations :
v Des informations descriptives qui constituent un
constat, un état de la situation actuelle, faisant ressortir les
points forts et les points faibles, les zones d'ombres à
éclairer, etc.
v Un contenu prescriptif, d'écrivant les moyens
d'améliorations possibles (investissements, formations,
évaluations et prévention des risques, etc.) et les pistes de
développement
international possibles (par exemple, mode de prospection
et type de distribution à privilégier, compte tenu des moyens
disponibles).
Les informations descriptives peuvent être
synthétisées dans une ou plusieurs grilles d'analyse.
L'actualité internationale reste dominée ces dernières
années par un débat houleux sur la mondialisation des
économies et ses conséquences sur la croissance des États,
des entreprises, ainsi que de l'amélioration du niveau de vie des
consommateurs. De part et d'autre dans le monde, les consommateurs ont encore
des attentes spécifiques et veulent recevoir les produits et des
services adaptés à leurs besoins propres.
C'est pourquoi, même si le discours
stratégique doit être transnational, il n'est pas possible
d'ignorer la réalité des marchés-pays. Celle-ci s'impose
pour des raisons logistiques, administratives et commerciales. Même si
les attentes des marchés peuvent parfois être très proches,
la langue diffère, les consommateurs n'ont pas accès au
même circuit de distributions, des obstacles administratifs existent
(douanes et normes notamment).
Malgré ce contexte de mondialisation relative, le
problème de la sélection des marchés-pays se pose à
l'entreprise désireuse de se développer à
l'export
Stratégie de segmentation
transnationale :
- entreprise à forte spécialisation avec
un marché potentiel national insuffisant (même en lui ajoutant
quelques pays);
- préparation des ventes cumulées plus
important et coûts plus bas.
Stratégie de double concentration des entreprises
qui démarrent à l'export :
- limitation des investissements;
- prises de positions fortes sur des créneaux
où l'entreprise détient un avantage concurrentiel;
- préparation des investissements
futurs.
Stratégie de double dissémination
réservée aux grands groupe :
- cherchant à prendre rapidement position au
niveau mondial, sur tous les segments de marchés compatibles avec le
métier de l'entreprise;
- disposant d'une capacité d'investissement
élevée.
Stratégie géocentrée :
- entreprise très peu internationalisée
avec un seul pays (le marché intérieur) ou quelques pays
(marché intérieur + marché de
proximité);
- suppose que l'entreprise dispose d'une gamme
étendue de produits, susceptible de toucher plusieurs
segments.
CHAPITRE 2 : LE CHOIX DES MARCHES CIBLES
Si les grandes entreprises, à cause de leurs
moyens nécessaires peuvent conduire directement une étude de
marché sur chaque pays, afin de choisir celui sur lequel leurs efforts
de prospection seront prioritairement dirigés, les PME, quant à
elles, procèdent habituellement en deux étapes : une
première étude détermine le ou les marchés les plus
intéressants, à partir d'informations synthétiques et
facilement accessibles et une seconde étudiera de façon
approfondie les marchés retenus, afin de valider les choix
effectués et de définir un projet de plan marketing. Dans la
première section de ce chapitre, nous étudierons les
stratégies de sélection des marchés et dans la section
deux, notre réflexion sera axée sur la réalisation du plan
d'affaire international.
SECTION 1 : LES OPTIONS STRATEGIQUES DE SELECTION DES
MARCHES CIBLES
L'entreprise qui se développe à l'export
doit faire des choix en terme de pays cibles. Elle peut concentrer ses efforts
sur un seul pays ou, à l'inverse, opter pour un développement
rapide sur plusieurs pays en même temps. Elle peut aussi rechercher de
nouveaux marchés dans les pays où elle est déjà
présente ou, à l'inverse, rechercher de nouveaux pays, avec des
segments de marchés similaires. Les choix stratégiques entre
concentration et dissémination aboutissent à quatre cas de figure
regroupé dans le tableau ci-dessous :
SEGMENTS DE MARCHES Concentration
Dissemination
La stratégie adoptée résulte en
pratique à la fois des choix élaborés par les dirigeants
et des évolutions constatée sur le ou les marchés sur
lesquels, l'entreprise est déjà présente.
1.1. Les methodes de selection
Pour déterminer, parmi les différents pays
possibles, quels sont ceux qui semblent les plus intéressants pour le
développement à l'export, il est possible d'utiliser trois
méthodes :
· L'approche par macrosegmentation;
· Le classement des marchés
porteurs;
· L'approche par l'analyse de la demande
d'importation.
1.1.1 L'approche par macrosegmentation
Il s'agit de regrouper les marchés aux
caractéristiques homogènes, suivant une méthodologie issue
des techniques utilisées pour segmenter un marché
pays.
L'analyse s'appuie sur quelques facteurs à
partir desquels on construit des groupes homogènes de pays. Les
techniques d'analyse des données employées (techniques d'analyses
par grappe) visent à constituer des groupes de pays tels qu'il y ait le
maximum de similitudes à l'intérieur d'un groupe, et le maximum
de différence entre les groupes.
Ce type d'approche est particulièrement
adapté aux entreprises de service (hôtellerie, location de
véhicule, etc.), pour lesquelles la clientèle a des comportements
similaire; la localisation géographique des marchés n'ayant pas
beaucoup d'incidence logistique.
La méthode peut se développer en quatre
phases :
o Détermination d'une zone de prospection (sur la
base de critères logistiques, socioculturels et économiques,
etc.);
o Présélection d'un groupe de pays par
élimination des pays ayant des obstacles insupportables (risque
politique, risque financier majeur etc.);
o Recueil des données considérées
comme pertinentes pour l'analyse;
o Analyse des données et détermination de
groupe aux caractéristiques homogènes.
o Compte tenu de sa technicité, cette approche
est réservée aux entreprises disposant des moyens
nécessaires pour la mettre en oeuvre10.
1.1.2 Le classement multicritere des marches cibles
Cette méthode consiste à réunir
sous la forme de tableaux facilement exploitables, les informations
essentielles relatives au potentiel et à l'accessibilité des
marchés. Le but est d'évaluer chaque critère, afin
d'aboutir à un classement hiérarchisé des
différents marchés faisant ressortir les plus
intéressants. Après avoir déterminé la zone et
éliminé les marchés ayant des obstacles
rédhibitoires, l'approche se fait en quatre étapes :
· Définition des critères pertinents,
pour lesquels l'information est facile à obtenir;
· Élaboration d'une échelle de
notation et pondération des critères retenus
précédemment;
· Recherche, pour chaque pays étudié,
des informations nécessaires;
· Établissement du tableau de
sélection et détermination des marchés cibles.
· Dans ces tableaux, on place verticalement les
pays étudiés et horizontalement les critères de
comparaison retenus. Chaque critère fait l'objet d'une notation à
trois ou cinq valeurs allant de la plus défavorable à la
situation la plus favorable. Des pondérations peuvent être
introduites pour tenir compte de l'importance de chaque
critère.
Le tableau de rannexe A rappelle les critères les
plus courants.
La fiabilité du choix dépend de la
pertinence des critères retenus et de la qualité des informations
collectées. Le tableau de sélection, sous son apparence
simplicité, pose de nombreux problèmes de
méthodologie.
En premier lieu, la transformation de données
essentiellement qualitatives (facteurs socioculturels, par exemple) en une note
permettant les comparaisons est une opération
délicate.
En second lieu, selon les pays, les données
quantitatives recueillies n'ont pas la même
signification11.
1.1.3 L'approche par l'analyse de la deman de
d'importation
L'adoption par un nombre croissant de pays d'une
nomenclature douanière compatible avec la nomenclature
CTCI/ONU12 permet de réaliser des études par produit
au plan mondial.
11 Une entreprise dont la
clientèle est constituée d'hôpitaux ou de cliniques
s'intéressera à leur nombre dans chaque pays étudié
: or, d'un pays à l'autre, la notion statistique d'hôpital
recouvre des réalités très différentes, du
dispensaire de dix places ou centre hospitalier de mille lits.
L'étude ALIX développée par le
CFCE (Centre français du commerce extérieur) est un très
bon exemple de l'exploitation de cette ressource statistique. Son
élaboration s'effectue à partir de la banque de donnée
Comtrade (Compressed Data Base System) qui stocke les donnés
d'importation, d'exportation et de réexportation de 200 pays dans le
monde à partir des informations fournies par les offices douaniers de la
plupart des pays membres de l'ONU.
Cette étude reconstitue ainsi le commerce
mondial d'un produit sur les cinq dernières années en
nomenclature CTCI révision 3 (4200 produits) ou en système
Harmonisé (environ 6000 produits). Les valeurs sont exprimées en
dollar américain (USD) car c'est dans cette monnaie que les pays membres
de l'ONU déclarent obligatoirement leurs statistiques de commerce
extérieur13. Peu coûteux et pouvant faire l'objet
d'extension (ajout de pays, études statistiques exprimées en
quantités physiques etc.), Alix est un instrument qui souffre
néanmoins de certaines limitations :
ü En terme de finesse d'analyse : la
classification CTCI révision 3 ou le système harmonisé
comporte trop peu de rubriques pour répertorier tous les produits
vendus, ce qui, pour certains d'entre eux, est insuffisant pour peu qu'on
souhaite avoir des données significatives;
ü Au niveau de l'évaluation du
marché, dans la mesure où Alix ne fournit aucune information sur
la production nationale;
ü Au niveau de la concurrence : les informations
fournies par Alix ne concernent que la concurrence internationale
présente dans le pays étudié, et ne fournissent aucune
indication sur la concurrence locale14.
1.1.4 La validation du choix des marches cibles
Les méthodes d'identification de marchés
cibles présentent certaines limites qui tiennent à leur
caractère le plus souvent global, à leur insuffisante prise en
compte des contraintes d'accessibilité et à la non
intégration d'un horizon temporel.
12 C'est en 1950 que
l'organisation des Nations Unies (ONU) avait publié la première
version de la classification CTCI/SITC (Classification type pour le commerce
international ou Standard international trade classification). Celle-ci avait
été créée afin de permettre une comparaison
à l'échelle mondiale des flux de marchandises. La structure de la
CTCI a toujours différé du tarif douanier (Nomenclature
douanière de Bruxelles et SH-Système Harmonisé), la CTCI
à connu quatre révision jusqu'à aujourd'hui : 1961, 1975,
1988 et 2007.
13Conçu comme un
véritable outil d'aide à la décision marketing, une
étude Alix fournit de nombreuses informations résumées
dans le tableau de Pannexe B.
14 Il est important de
croiser les informations statistiques chaque fois que c'est possible, en
utilisant les sources disponibles (organisation publiques, syndicats
professionnels, filiales ou maison-mère, etc.)
La décision de prospecter ces marchés ne
peut donc se réaliser sur la seule base des approches exposées
ci-dessus. Des études approfondies s'avèrent nécessaires
afin de connaître les facteurs clés de succès sur chacun
des pays retenus.
Parallèlement, l'entreprise doit
procéder à des investigations internes afin d'apprécier sa
capacité à maîtriser les facteurs clés de
succès mis en évidence. Le travail d'analyse mené dans le
cadre du diagnostic de la capacité d'exportation contribue à la
connaissance de ses atouts sur les marchés visés. Sur cette base,
il est alors possible d'identifier les pays qui sont les plus attractifs pour
elle. Une telle approche, si elle optimise les chances de succès
à l'exportation, exige néanmoins du temps et beaucoup de rigueur.
Sa mise en oeuvre présente donc des difficultés qu'il ne faut pas
sous-estimer.
SECTION 2 : LE PLAN D'AFFAIRES INTERNATIONALES.
2.1 Definition et utilite du plan d'affaires
internationales
15Le plan d'affaires
internationales ou en anglais International Business Plan est un document qui
détermine les buts visés par l'entreprise sur un marché
cible. Il permet de bien clarifier la mission de l'entreprise, ses objectifs
spécifiques, les moyens nécessaires pour les réaliser, les
ressources de l'entreprise qui seront utilisées et celles qui devront
être créées pour atteindre les fins visées. Le plan
d'affaires internationales permet en outre de structurer la stratégie
internationale de l'entreprise nécessaire pour monter un bon dossier de
demande de financement auprès des banques. Sa finalité est
d'augmenter la rentabilité de la firme par la réduction de ses
coûts d'exportations.
Dans toute grande aventure, nombreux sont les chemins
possibles pour atteindre la destination (encore faut-il savoir quelle
destination nous attire!). Sur un plan personnel, par exemple, le simple fait
de planifier des vacances pour deux ou trois personnes peut exiger des
recherches et des discussions infinies. L'entente parfaite sans discussion
n'existe pas.
Transposée dans le domaine des affaires
internationales, cette analogie fait ressortir l'importance des discussions
entre les membres d'une entreprise, et la complexité inhérente au
fait de déterminer la voie à suivre et de mettre le projet en
oeuvre.
Dans le cadre qui pourrait si facilement devenir
chaotique, le plan d'affaires internationales (PAI) s'avère un outil
essentiel au succès international. Il sert de guide à
l'entreprise et à ceux
15 Isabelle Limoges, Karl
Miville-de Chêne, ob cit, p38
qui l'appuient (banques, investisseurs institutionnels et
autres partenaires). Il doit être mis à jour tous les trois
ans.
Toutefois, l'ensemble des actions et des moyens
nécessaires au projet d'internationalisation ne pourront pas être
détaillés dans le PAI; des précisions additionnelles
devront être fournies dans les documents complémentaires. Dans le
cas du marketing, nous suggérons la préparation d'un plan de
marketing international annuel couvrant en détail les aspects du
marketing mix par produit ou service, et territoire ciblé.
Comme pour le diagnostic, le PAI se base sur un
questionnaire disponible sur Internet16 ou sur support
papier.
Un plan solide mérite qu'on y consacre des
analyses, des discussions et du temps. Sa rédaction constitue une
occasion privilégiée pour clarifier la vision des dirigeants;
dans le cas d'un nouvel exportateur ou importateur, il permettra de dessiner
une véritable démarche internationale; dans le cas d'un
exportateur ou importateur actif, il permettra d'ajuster le tir.
2.2 Les elements du plan d'affaires internationales
Le PAI comporte trois volets essentiels. Le premier
volet concerne la direction et la description générale de
l'entreprise. On y établit la vision, l'engagement réel de la
direction générale pour les activités internationales,
ainsi que l'ensemble des ressources nécessaire pour le projet. On
cherche ainsi à savoir si les ressources sont suffisantes pour soutenir
l'activité internationale. Les intentions de l'entreprise sur les
marchés internationaux constituent l'objet du deuxième volet.
Quant au troisième volet, il passe en revue les moyens et les ressources
que l'entreprise alloue à ses activités internationales ou
qu'elle requiert pour mener ses activités.
Une fois que le plan d'affaires internationales est
rédigé, il faut le suivre par exemple en faisant part à
son personnel et à ses partenaires clés, de manière
à obtenir leur adhésion et leur soutien. Puis, il faut poursuivre
la recherche de certaines données, par exemple au moyen d'une
étude de marché. Ensuite, il faut suivre la planification
détaillée de la mise en oeuvre, au moyen d'un plan de marketing
international ou d'un plan de financement. Il faut en outre s'y
16 Adresse URL :
http://www.mdeie.gouv.qc.ca/index.php?id=2816,
Page consultée le 23/03/10,
référer régulièrement pour
vérifier les écarts et décider des ajustements à y
apporter au besoin et enfin, il faut continuer la veille
informationnelle.
Au terme d'analyse de cette partie, force est de
reconnaître que la démarche internationale d'une entreprise
dépend de son niveau de planification. Une entreprise qui prend la peine
de se préparer saura évaluer les demandes qui lui seront faites
et saura comment agir en cas d'imprévus. En revanche, une entreprise mal
préparée fera face à de nombreuses difficultés et
pourra même anticiper sa faillite. La cause de cette faillite pourra bien
être la mauvaise évaluation de son exposition aux risques
financiers. C'est dans cette optique que nous consacrerons la partie suivante
de notre travail à l'analyse des risques non financiers et financiers
liés aux activités internationales des entreprises.
PARTIE 2 : LA DETERMINATION DES RISQUES LIES AUX ACTIVITES
D'EXPORTATIONS DE L'ENTREPRISES
Nous avons vu dans la première partie que les
firmes qui désirent vendre ou acheter les produits ou services sur le
marché international doivent d'abord s'interroger sur leurs
capacités à mener à bien une telle activité. Elles
doivent réaliser le diagnostic de leurs capacités internationales
ainsi qu'un plan d'affaires internationales, qui précisera les
principaux marchés à privilégier pour commercialiser un
produit ou un service. Elles doivent sélectionner leurs marchés
et les connaître avant de lancer leurs projets.
Cependant, « le commerce international est par
nature risqué17». L'exportateur doit investir beaucoup
d'effort pour mener à terme une transaction commerciale et pour soutenir
un développement d'affaire à long terme. Pour ce faire il peut
recourir à plusieurs outils financiers18 afin d'atteindre les
buts visés. L'utilisation de ces outils n'est pas neutre. Bien au
contraire, elle est soumise à divers risques qu'il convient
d'identifier, de mesurer et de gérer.
Toutes les entreprises exportatrices et importatrices,
quelles que soit leur taille, leur degré d'expérience, leurs
marchés, leurs produits ou services, ou leur volume de transactions,
doivent connaître les outils financiers, les moyens d'identification des
risques et les outils de gestion des risques afin d'en tirer pleinement profit
et de négocier convenablement sur la scène
internationale.
Les outils financiers tels que les moyens de paiements
internationaux seront examinés dans la troisième et
dernière partie de ce mémoire. Le chapitre 1 de cette
deuxième partie va s'étendre sur l'origine des risques financiers
à l'export. Dans le chapitre 2, notre réflexion sera plutôt
centrée sur leurs identifications. Les risques seront
étudiés du point de vue de l'exportateur et notre étude ne
concernera que les risques liés à la vente internationale des
marchandises.
17 Isabelle Limoges et Karl
Miville-de Chêne ob cit, P220
18 Ces différents
outils financiers à utiliser selon les buts visés peuvent
être par exemple : les moyens de paiement (paiement à l'avance,
crédit documentaire, encaissement documentaire à vue ou à
terme, compte ouvert). Si le but recherché est par exemple la gestion de
la relation entre l'exportateur et l'importateur, les outils financiers seront
: les incoterms, les contrats et les assurances. Etc.
CHAPITRE 1 : L'ORIGINE DES RISQUES FINANCIERS A
L'EXPORT
Sur la scène internationale, le risque est
amplifié par la distance qui sépare les partenaires commerciaux
et par leurs différences culturelles. Une transaction de commerce
international est susceptible d'avoir de nombreuses situations comportant des
risques de pertes financières. La liste des risques potentiels peut
être longue. Aussi, l'exportateur doit bien les repérer lorsqu'il
veut traiter à l'étranger.
Pour éviter les risques financiers et obtenir
le paiement d'un client lointain, l'exportateur doit faire montre d'un talent
acquis par l'expérience sur le terrain et peut s'appuyer sur certaines
techniques. Il doit donc déterminer l'origine les risques auxquels il
est susceptible de faire face :
· En révisant les techniques de base du
processus d'exportation ou d'importation;
· En recueillant le maximum d'information sur son
client;
· En connaissant ses partenaires
commerciaux;
· En considérant la distance qui le
sépare de l'acheteur ou du consommateur final;
· En se renseignant de la situation politique,
socio-économique et financière de son pays
d'exportation.
Les difficultés rencontrées par
l'exportateur peuvent avoir une origine commerciale, politique,
économique ou bancaire.
1.1 Diagnostic du risque financier
La société IRCEB N.V Export veut
financer son ouverture internationale. Elle détient dans son
portefeuille les obligations de l'Etat du Cameroun qu'elle avait souscrit deux
années plus tôt. L'intérêt de ces obligations est en
faveur de ses actionnaires. Plutôt que de ce financer par ses fonds
propres, cette dernière préfère le faire par des fonds
prêtés (emprunter à la banque à un taux
préférentiel et de mettre ses obligations internationales en
garantie).
Le risque financier proviendra de l'utilisation de
cet endettement. Il est inhérent à la structure de la firme et
augmente avec la dette. En effet, pour comprendre le risque financier, nous
allons étudier l'incidence de l'effet de levier financier sur le
financement de l'entreprise par emprunt. Puis nous analyserons la
solvabilité de l'entreprise.
L'effet de levier financier mesure l'incidence de
l'endettement et en particulier de son coût sur la rentabilité
financière de l'entreprise. C'est autrement dit un arbitrage entre le
coût de la dette externe et celui des capitaux propres.
Il illustre par exemple comment le financement de
l'ouverture internationale d'IRCEB N.V peut être amélioré
par l'introduction d'un endettement qui augmentera la rentabilité de ses
capitaux propres. Cela signifie que, au plus l'effet de levier augmente, au
plus la rentabilité des capitaux propres suivra. De même, au plus
l'effet de levier augmentera, au plus l'effet de levier de l'endettement sera
aussi important ; de telle sorte que la limite de l'effet de levier financier
soit fixée par le taux d'endettement limite que le banquier n'acceptera
pas de dépasser.
Pour illustrer le levier financier, nous partons du
principe suivant :
La rentabilité financière de l'entreprise
= rentabilité économique + effet de levier
L'effet de levier = produit du différentiel des
taux d'intérêt multiplié par le rapport (dette
financière) / (capitaux propres).
D'où la formule ROE (rentabilité
financière) = (1-t) [1' + (1'4) EICP[19.
Dans cette formule, Le rapport E/CP est un indicateur
de risque financier. Au plus il augmente, au plus l'effet de levier sera
important à condition que la rentabilité économique
d'IRCEB N.V soit supérieure au coût de sa dette contractée
ou on aura plutôt un effet de masure.
L'entreprise doit veiller que le coût de sa
dette augmente avec sa rentabilité car le risque de faillite augmente
également ainsi que le coût d'agence provenant du conflit entre
actionnaire et créanciers. Donc, le recours massif à la dette
pour se lancer à l'export ne sera pas sans risque pour les actionnaires
d'IRCEB N.V.
Par ailleurs, si r>i, il y a effet de levier, et
le risque que court IRCEB N.V est de ne pas pouvoir faire face à ses
engagements envers ses fournisseurs, l'administration et ses
employés.
La solvabilité est définie comme
l'aptitude de l'entreprise à pouvoir payer ses dettes à
long terme. Elle est étroitement lié au coût de la dette
à long et moyen terme. Le taux d'endettement à long terme se
mesure par le rapport (Dette à long terme)/(Capitaux
propres).
19 Dans cette formule, [r +
(r-i) E/CP]= effet de levier, E/CP = Levier financier, r = Rentabilité
Économique, (r-i)=Différentiel de taux, E=Emprunt, CP=Capitaux
propres, t=Taux d'emprunt
Ce ratio démontre le degré de
dépendance de la firme vis-à-vis de ses créanciers : C'est
donc un autre indicateur de risque financier.
Plus ce ratio est grand, plus important sera la
variabilité des profits de l'entreprise et ensuite, le risque sera de
plus en plus important.
1.2 L'origine commerciale
Certains indicateurs permettent d'évaluer le
risque lié au client. En voici quelques uns, relatifs au secteur
d'activité, au profil et à l'organisation de
l'entreprise.
Critires relatifs au secteur
d'activité
Stabilité : Le secteur est stable si l'offre
est structurée; il est instable si la fréquence des nouveaux
entrants et des sortants est élevée. L'instabilité d'un
secteur accroît le risque commercial.
Évolution concurrentielle : La pression
concurrentielle diminue les marges et augmente la fragilité des petites
entreprises.
Évolution technologique : En présence
de ruptures technologiques, des ressources importantes devront être
investies sans certitude quant à la rentabilité de ces
investissements. C'est un facteur aggravant le risque.
Dynamique du marché : L'acheteur étranger
préserve difficilement son équilibre financier s'il opère
sur des marchés saturés ou en déclin.
Critires relatifs au profil de l'entreprise
Ancienneté et taille : L'ancienneté et
l'importance des effectifs et du chiffre d'affaire sont
généralement considérées comme des facteurs
réducteurs du risque
Forme juridique : Selon sa forme juridique, l'entreprise
cliente aura plus ou moins facilement accès à des sources de
financement.
Nombre de clients : La répartition du chiffre
d'affaire sur un nombre élevé de clients est un facteur de
sécurité.
Critires relatifs a l'organisation et au
management
Stabilité de l'organisation et
l'ancienneté des dirigeants : De très fréquents
changements dans l'organisation et/ou dans l'équipe dirigeante sont
souvent le signe d'un risque commercial élevé.
Certification et agrément : La reconnaissance
d'une compétence dans le cas de la certification, le transfert d'une
fonction de représentation et de vente dans celui de l'agrément
montrent que le professionnalisme de l'acheteur est reconnu.
Critires relatifs aux relations commerciales
Retard de règlement et nombre de litiges :
Mesurés en nombre cumulé de jours, les retards de
règlement constituent un signal de risque. Il en va de même pour
la fréquence des litiges, évaluée en, pourcentage du
nombre total des opérations réalisées avec le
client.
Ancienneté de la relation : Elle témoigne
de la solidité de la relation commerciale et constitue un facteur de
sécurité.
Critires relatifs aux informations
financières
Transparence et notation : La publication
régulière des documents financiers et des démarches
actives pour se faire évaluer par les agences spécialisées
sont des indicateurs généralement favorables.
Indicateurs financiers : S'ils peuvent être
calculés, les ratios d'analyse financière seront utilisé
(ratio d'endettement, d'équilibre de financement...).
En effet, le risque commercial (ou risque de
défaut, ou risque de crédit) provient de l'insolvabilité
ou le comportement du client expliqué par le non paiement ou le retard.
Plus précisément il s'agit des situations où les clients
n'arrivent pas à payer leurs crédits. Le non respect des clauses
du contrat, l'insolvabilité de l'acheteur ou le fait de traiter avec un
transporteur irresponsable sont autant d'exemples de situation de risque
commercial.
La distance qui sépare l'exportateur de son
client peut être plus ou moins grande à l'export. Cela est un
facteur de risque commercial très important. Aussi, il y a les firmes
qui traitent pendant plusieurs années avec des clients lointains sans
jamais essayer de faire leurs connaissances20, ou de voyager vers
ceux-ci pour mesurer la taille de leurs activités. Tout se passe par les
appels téléphoniques et les envois de fax.
La non défaillance du client à toujours
honorer ses engagements fait naître au fil du temps une relation de
confiance entre son fournisseur et lui-même. Il arrive donc un bon jour
où le
20 IRCEB N.V exporte la
friperie en conteneur au Cameroun depuis 5 ans. Il n'a jamais été
dans ce pays. Il reçoit ses paiements par les transferts internationaux
et informe le transporteur par téléphone pour qu'il libère
le conteneur à son client
fournisseur envoie des conteneurs de
marchandises21 et que l'acheteur ne procède à aucun
paiement (ou paiera sans respecter les échéances de sa dette).
C'est ainsi que le fournisseur perdra énormément d'argent et fera
faillite. Il y a de cela quelques années où plusieurs entreprises
belges d'exportations de friperie avaient fait faillite de cette façon.
La plupart de leurs clients se trouvaient en Afrique et en Asie.
Les pertes que subissent les exportateurs belges sont
fréquemment attribuables à un risque commercial mal
évalué. Lorsque le vendeur connaît son client, cela
réduit une part du risque commercial. En obtenant de l'information sur
la solvabilité de l'acheteur, le vendeur est en mesure de limiter les
risques de pertes. Il peut arriver qu'un client solvable au départ ait
des difficultés financières par la suite pour de multiples
raisons, et qu'il tarde à rembourser son fournisseur de
marchandise.
Et pourtant, pour se prémunir contre un client
potentiellement insolvable, un exportateur vendeur peut entreprendre l'une des
actions suivantes :
· Négocier des termes de paiements
avantageux avec le client : exemple, le paiement à l'avance;
· Faire assurer sa créance dès le
départ par certains organismes comme la société belge
d'assurance-crédit (ou d'autres sociétés
d'assurances).
· Vendre sa créance à une
société d'affacturage, pour encaisser les fonds tout de suite
(moyennant une commission);
· refuser d'effectuer la transaction et trouver un
autre acheteur solvable.
Les risques commerciaux spécifiquement assurables
en Belgique peuvent être :
ü L'insolvabilité de l'acheteur
étranger (par exemple un danger de faillite);
ü Le défaut de paiement, si l'acheteur
étranger ne respecte pas ses obligations contractuelle alors que
l'exportateur a respecté les siennes;
ü Le refus de l'acheteur d'accepter les
marchandises ou d'en prendre livraison;
ü La résiliation du contrat
unilatéral (de la part del'acheteur).
1.3 L'origine politique
Une instabilité politique et sociale
intérieure, des tensions internationales, un conflit
armé bloquent ou perturbent les opérations logistiques,
douanières et financières. Les autorités
21 Parfois deux ou trois pour
des raisons comme la surproduction, l'étroitesse de la zone de
production etc.
locales ou étrangères imposent un blocus
économique pour les marchandises et interdisent les transferts de
devises vers l'étranger. Les acteurs publics, acheteurs et
autorités administratives, ne prennent plus de décision. Souvent,
le risque politique affecte l'ensemble des opérations
réalisées avec le pays22. Ces risques ont plusieurs
origines; ils sont influencés par toutes les actions qu'entreprennent
les gouvernements et sont conditionnés par la situation
économique, politique et sociale du pays client, sur laquelle
l'exportateur n'a aucune influence.
Le risque politique (risque pays) résulte aussi
des problèmes économique, politique ou juridique propre aux pays
étrangers ciblés par l'exportateur. Ces problèmes internes
ont un impact direct sur le commerce extérieur. Le boycottage, les
sanctions économiques, les embargos, les guerres civiles, les conflits
ouvriers, l'annulation des permis d'importation, la pénurie de devises
convertibles et la corruption de l'appareil gouvernemental ne sont que quelques
exemples de risques politiques.
Certaines situations touchent à la
sécurité des approvisionnements en marchandise et même,
parfois, à la sécurité du personnel en place. Par exemple,
il se peut qu'une révolution ou un renversement du pouvoir soit
éminent23; ou encore qu'il existe des risque de conflit
armé dans le pays en question et que la situation soit
explosive24. Dans de tels cas, l'exportateur devrait écarter
la possibilité de faire les affaires dans ce pays, car le risque relatif
à la sécurité est trop grand.
Il existe aussi certains risques rattachés
à la géographie et au climat du pays cible, tel que la
fréquence des catastrophes naturelles (par exemple, les tornades au
États Unis ou les ouragans en Jamaïque, le tremblement de terre en
Haïti et au chili) ou les risques d'épidémie, comme les cas
de «grippe A » constatée en Europe. L'exportateur doit
évaluer le risque pays en se documentant sur la situation interne du
pays cible. Les documents essentiels dans la recherche d'informations sur le
risque pays sont disponibles sur le site Internet des ambassades de
22Nous citons comme
exemple les conséquences de la guerre civile en Côte d'Ivoire
(septembre 2002 à 2007) : 4200 expatriés européens
étaient revenus dans leur pays respectif. Les opérations
d'évacuations se chiffraient à peu près au alentour de 5
millions d'euros. Les entreprises étrangères avaient
été terriblement touchées et l'impact fût important
sur l'économie et le chômage en Côte d'Ivoire. Le
départ de plusieurs milliers d'étrangers et la fermeture de leurs
entreprises devaient faire chuter les recettes fiscales, la baisse du
bénéfice et du chiffre d'affaire des maisons mères. Les
troubles empêchaient les exportations des denrées
périssables ou les renchérissaient. Toute la logistique
était perturbée du sud au nord.
23 Coup d'Etat au Niger du 18
février 2010, coup d'Etat en Guinée-Conakry en décembre
2008, pour ne citer que ceux là.
24 Conflit
israélo-palestinien, guerre civile en Côte d'Ivoire (2002 à
2007), guerre civile au Darfour etc.
Belgique situés dans divers pays au
monde25. La maîtrise des risques consistera à
reconnaître suffisamment tôt les indices démontrant une
situation dangereuse pour l'environnement commercial26.
1.4 L'origine economique et/ou bancaire
La situation économique interne menacée
par la présence d'une crise financière qui augmente les
déficits publics peuvent limiter les moyens des entreprises à
payer leurs fournisseurs (crise grecque). Il y'a aussi les situations
d'hyperinflations qui prévaut en temps de crise.
L'analyse suivante de Trémeau Bernard du jeudi 27
Août 2007 sur le thème : l'inflation à causé la
crise immobilière est plus que claire27.
« En 2002, les mesures prises par la Banque
centrale américaine (la FED) pour lutter contre l'inflation avaient
dangereusement ralenti l'activité économique du pays. La FED
décida alors d'abaisser ses taux courts qui resterent pendant un an, de
juin 2003 e t juin 2004, a 1 %, rendant ainsi le crédit tres peu
couteux. De nombreux Américains déciderent alors d'emprunter de
l'argent pour acheter leur maison. La demande de maison augmenta fortement,
alors que l'offre ne pouvait pas progresser aussi rapidement...
Les banques preterent alors massivement de l'argent,
d'autant plus facilement du fait de l'augmentation du prix des maisons. La
valeur de la garantie hypothécaire du pret augmentait...Une forte
augmentation du prix des logements a été la conséquence
normale et prévisible de ce désordre monétaire
créé de toutes pieces par les taux courts de 1 % choisis par la
FED. Un tel taux ne peut qu'etre inflationniste. Pour lutter contre
l'inflation, la FED a donc commencé a augmenter progressivement ses taux
courts a partir de juin 2004. La menace inflationniste étant toujours
let, ils ont atteint 5,25 % en juin 2006 et depuis ils sont stabilisés a
ce haut niveau. 0r chaque fois qu'aux USA les taux se situent au-dessus de 4,5
%, le cheimage devient la conséquence normale de la politique
monétaire de la FED. Tant que les taux américains se situeront a
5,25 % le cheimage ne pourra que progresser aux USA (et en Belgique 6 mois plus
tard).
25 Pour le Cameroun :
http://www.diplomatie.be/yaoundefr/,
page consulté le 23/04/10.
26 Les agences de notation
telles que STANDARD & POORS et MOODY'S, grâce à des analyses
approfondies sur la situation politique, financière et sociale des pays,
publient chaque année leur RATING afin que toutes personnes
désirant faire des affaires avec ces pays soient informées des
risques encourus.
27 Cette analyse est issue de
l'édition en ligne de l'hebdomadaire les « 4 VÉRITÉS
HEBDO ».
Le crédit devenant trop couteux, les
Américains ont cessé de vouloir acheter des maisons a
crédit. Le prix des maisons a commencé a baisser : la (( bulle
immobiliere » a commencé a se dégonfler. Mais les banques
privées qui avaient emprunté a la FED a un taux de 1 % et avaient
prêté a un taux de 3, voire même 2 % en 2003, se retrouvent
aujourd'hui dans une situation dramatique : elles perdent tout simplement de
l'argent et déposent leur bilan 28».
Il y a aussi une origine causée par l'absence
de réserve de devise entraînée par les retards de paiement
vers l'étranger. La mise en place de mesure de contrôle des
mouvements financiers affecte les relations commerciales. Les écarts
défavorables de certains facteurs économiques doivent être
considérés dans un pays, notamment :
v La croissance du taux d'inflation et du taux de
chômage;
v La performance du gouvernement quant au respect de ses
budgets et la génération de déficits récurrents
(année après année);
v L'importance des réserves de
devises;
v Le revenu par personne;
v La stabilité de la monnaie du pays relativement
aux monnaies fortes comme l'Euro, la Livre Sterling ou le Dollar
américain.
Le recours au contrôle des changes est
très courant dans les pays ayant une économie centralisée
et dans les pays relativement pauvre. On veut ainsi éviter une fuite de
devise vers l'étranger, ce qui placerait le pays dans
l'incapacité de faire face à ses obligations internationales. Le
gouvernement peut aussi règlementer les importations et n'autoriser que
celles qu'il estime conformes à son programme.
Il est en général assez facile d'acheter
dans ces pays car l'État y est très heureux de saisir la moindre
occasion d'acquérir des devises. Y exporter est toute autre affaire. Si
la balance des paiements à une période donnée est
négative, il peut être difficile pour l'exportateur de se faire
payer et il est donc très risqué pour lui d'y expédier sa
marchandise.
Un exportateur peut ainsi, à un moment
donné, se retrouver dans la situation où le pays importateur
bien que faisant preuve de la meilleure volonté pour acquérir sa
dette, est dans l'impossibilité de l'honorer pour la simple et bonne
raison qu'il ne possède plus de devises
étrangères. Les délais de paiement
peuvent alors être importants, quand ils ne mènent pas
carrément à un défaut de paiement.
Il est généralement recommandé
d'éviter de traiter avec les pays dont l'économie est
fragile29. S'il envisage quand même d'y faire affaire,
l'exportateur belge devrait communiquer avec sa banque belge qui possède
normalement un réseau de renseignement sur place, ou encore avec le
ministère du commerce et les sociétés d'assurances, et
prendre connaissance de la situation de paiement dans le pays cibles ainsi que
du niveau de contrôle des changes exercé par le gouvernement en
place.
D'autres aspects économiques d'ordre
plutôt qualitatif doivent également être examinés: La
diversité de l'activité économique du pays; ainsi, une
économie qui ne repose que sur une matière première pour
générer des devises est dépendante de l'activité
économique des autres pays acheteurs, ce qui la rend
fragile;
v' La demande globale du pays en ce qui concerne les
produits importés et le degré de persistence de cette demande
malgré des conditions économiques entraînant des
restrictions30;
v' La capacité d'emprunt du pays étranger
sur les marchés monétaires internationaux par rapport à
l'importance de sa dette extérieur.
Les conditions économiques locales et des
comportements compromettent l'exécution de toutes les opérations
envisagées dans le pays.
La défaillance ou la négligence de la
banque de l'acheteur retarde31 ou empêche l'exécution
de l'ordre de paiement donné par l'acheteur étranger. Elle
compromet les garanties et engagements de la banque : C'est le risque
bancaire.
Les faits générateurs des incidents de
paiements peuvent avoir une origine commerciale (elle concerne un client et
l'encours avec ce client), politique et économique (elle
concerne
29 C'est-à-dire
dominée par l'insécurité à cause par exemple d'une
guerre civile, étant donné que l'investissement a horreur de
l'instabilité ; économie des pays pauvres et très
endettés, économie corrompue avec un pouvoir d'achat très
faible, un revenu par habitant inférieur à un dollar;
etc.
30 La croissance fulgurante
des téléphones portables au Cameroun malgré un revenu par
personne relativement bas
31 Le 13 septembre 2007,
la Northern Rock avait sollicité l'aide de la banque d'Angleterre pour
être sauvé. La banque avait les difficultés de lever les
fonds sur le marché à cause de la crise des subprimes, elle avait
des problèmes de liquidité, cependant, d'après un article
de la BBC News datant du 16 septembre 2007 «Rush of Northern Rock
continues », une grande partie de ses fonds étaient investies dans
les crédits hypothécaires risqués, non disponible
rapidement. Ceci ne pouvait que retarder ou empêcher ses engagements
vis-à-vis de ces clients.
l'ensemble des opérations avec le pays
donné), et bancaire (elle concerne l'ensemble des opérations
transitant par la banque).
Le système monétaire international
étant fondé sur les changes flottants32, les cours des
monnaies varient en permanence sur les marchés des devises, ce qui
génère un risque de change. L'exportateur le subit dans la contre
valeur de ses ventes et achats en devise, ce qui peut affecter sa marge. Mais
ces fluctuations de cours modifient aussi le positionnement prix de l'offre de
l'entreprise par rapport à ses concurrents étrangers sur les
marchés étrangers comme sur le marché domestique. Le
marché de change33 permet de mieux comprendre le risque de
change. Le taux de change est le taux auquel une monnaie peut être
échangée contre une autre. Si le taux de change entre l'Euro et
le FCFA34 est de 655, cela signifie qu'un euro s'échangera
contre 655 FCFA.
Si les exportateurs sont tous les jours confrontés
à gérer le risque de change, ils doivent en même temps se
protéger du risque de taux d'intérêt.
L'exportateur sera donc exposé au risque de taux
d'intérêt dès lors que le taux sur un emprunt
ultérieur est susceptible de subir des
fluctuations35.
La hausse des taux courts36 peut provenir
par exemple d'un resserrement de la politique monétaire. Elle peut aussi
être due à la hausse des taux longs37 liés
à l'importance des flux d'émissions et à des craintes
inflationnistes etc.
Du point de vue du marché financier, le risque
de taux d'intérêt est lié aux mouvements de taux qui
exposent l'exportateur qui détient les valeurs mobilières au
risque de perte en capital. Ceci se traduira chez l'exportateur par un manque
à gagner.
En résumé, c'est le risque des
prêts et emprunts entre l'exportateur et sa banque, l'exportateur et un
partenaire commercial etc. De même, le risque de taux est lié au
fait que le taux de crédit peut progresser en défaveur de
l'exportateur.
32 Les systèmes
où les taux de change sont déterminés par la loi de
l'offre et de la demande, sans intervention de l'Etat, sont appelés
systèmes de change flexibles ou flottants.
33 C'est le marché
où les monnaies des différents pays sont achetées ou
vendues.
34 Franc de la
Communauté Financière d'Afrique.
35 Les fluctuations pourront
être à la hausse comme à la baisse.
36 Le TMM (taux moyen du
marché monétaire) et les taux Euribor (Euro Interbank Offered
Rate) sont les taux court. Ils varient de un jour à 2 ans.
37 Ce sont les TME (taux
moyen des emprunts d'Etats) et les TMO (taux du marché obligataire). Ce
sont des taux supérieurs ou égaux à 2 ans.
En effet, si IRCEB N.V est emprunteuse à taux
variables, elle sera en risque de taux lorsque les taux augmenteront car sa
dette lui coûtera plus chère. À l'inverse, si elle est
prêteuse, elle sera exposée au risque de taux lorsque les taux
baisseront car elle perdra de l'argent.
Quelques situations traduisant l'origine des risques de
taux d'intérêts :
1' Nous sommes le 07 avril 2010, et le
trésorier de la société IRCEB N.V Export prévoit
d'emprunter un montant de 5000 euros à 6 mois pour payer les
arriérés de salaires des ouvriers de la
production.
il connaît le taux à 6 mois qui
prévaut aujourd'hui (le taux spot): Quel sera le comportement de ce taux
dans 1 mois? Va-t-il croître ou décroître? Et comment ce
trésorier se protégera t-il d'un accroissement entre aujourd'hui
et le jour prévu de son emprunt?
1' La société IRCEB N.V présente
au passif de son bilan des crédits fournisseurs, des dettes à
court et à long terme à des conditions particulières :
comment peut-elle maximiser cette situation?
1' Pour financer son ouverture internationale, la
société IRCEB N.V avait emprunté il y a 2 ans une somme de
10 000 euros à 5 ans et à taux renouvelable tous les trimestres.
Sauf que depuis un bon moment, les taux, y compris les charges
d'intérêt ne cessent de monter. Comment fera t-elle pour se
protéger contre cette hausse de taux?
1' Le patron de la société IRCEB N.V a
besoin d'un financement pour aménager ses bureaux et payer le retard de
ses dettes fiscales. Sa société présente un très
bon bilan. Il va voir son banquier pour lui emprunter 1000 000 d'euros à
5 ans. Ce dernier refuse de lui prêter à 5 ans, mais lui propose
un crédit «Roll-Over38» 3 mois renouvelable. Le
patron accepte, et s'expose au risque que les taux à 3 mois pourraient
croître.
38 Le concept de «
crédit Roll-Over» n'est autre que l'application d'un taux
flottant.
CHAPITRE 2 : L'EVALUATION DES RISQUES FINANCIERS
L'évaluation des risques va permettre à
IRCEB N.V de prendre connaissance des différents risques financiers
liés à ses activités internationales.
En effet, les risques financiers sont rattachés
aux investissements financiers (achats et/ou ventes de devises, investissements
dans les actions, les obligations, les dérivés les hedge funds
etc.). Les risques financiers que nous allons étudier sont : le risque
de change, le risque de taux d'intérêt, le risque de crédit
et le risque de fluctuation des prix de matières.
Le risque de change sera considéré comme
étant le risque financier le plus important de l'exportateur (objet de
la section 1). Puis, la section 2 portera sur les risques de taux
d'intérêt, et enfin, les autres risques financiers seront
examinés dans la section 3; il s'agit tour à tour du risque de
crédit et du risque de fluctuation des prix de matières
premières.
SECTION 1: L'EVALUATION DU RISQUE DE CHANGE
Pour évaluer le risque de change, l'exportateur
doit tenir compte de trois formes d'expositions à ce risque (J. Paveau
2003): La forme économique, commerciale et patrimoniale. La forme
économique traduit les variations de cours modifiant la
compétitivité de l'offre de l'entreprise. Quant à la forme
commerciale, elle résulte de la modification de la contre valeur des
engagements de l'entreprise (offre et commande) et des créances de
dettes libellé en devise. Enfin, la forme patrimoniale concerne la
modification de la contre valeur des immobilisations (actif du bilan) et des
ressources à long terme (passif du bilan) libellé en
devises.
Le choix de la devise de paiement est un critère
important pour mesurer son exposition au risque de change.
1.1 Le choix de la devise de facturation
La devise de paiement détermine en partie
l'intensité du risque. Le choix du cours de conversion,
nécessaire pour passer du prix en monnaie nationale au prix
exprimé en devise est un élément primordial pour la
compétitivité de l'offre de l'exportateur et la gestion du
risque. En théorie, Le vendeur peut présenter son offre de prix
de trois manières : en Euro, dans la devise de l'acheteur, ou dans une
devise tierce.
En facturant en euro, le vendeur transfert le risque
de change et la charge de sa gestion sur son client étranger. Mais
l'acheteur qui reçoit une offre en euro choisi un cours de conversion
pour passer dans sa monnaie nationale, et le vendeur n'a aucune maîtrise
de ce cours. S'il est favorable, l'offre converti dans la devise de l'acheteur
semblera peu compétitive par rapport aux offres formulées
directement dans cette devise; elle risque donc d'être
écartée. De même, si l'acheteur refuse d'assumer le risque
de change et sa gestion, l'offre sera rejetée. La facturation en euro
est donc un handicap au plan commercial. D'ailleurs la plupart d'acheteurs ne
maîtrisent pas les techniques de conversion entre leur monnaie nationale
et l'euro. En outre, ils ont des difficultés à mieux choisir les
cours de conversion.
Sur le plan commercial, présenter son offre
dans la devise de l'acheteur constitue un signe de proximité
généralement apprécié. Du point de vue du prix,
l'entreprise agit comme ses concurrents locaux. Le client évalue
directement, sans avoir à faire de conversion, la
compétitivité de l'offre. C'est l'exportateur qui choisit le
cours de conversion. S'il opte pour un cours très favorable au client,
le prix sera compétitif et l'offre aura de forte chance d'être
retenue. Mais la marge ne sera maintenue que s'il est possible de changer,
à l'échéance, les devises à un taux égal ou
proche de ce cours de conversion...
Le calcul des prix en devise et la gestion du risque
de change sont des compétences spécifiques que l'exportateur
occasionnel, le nouvel exportateur ou la très petite entreprise ne
maîtrisent pas nécessairement. La répartition du risque de
change se résumera ainsi:
Prix d'offre dans la devise du vendeur
Prix d'offre dans la devise de l'acheteur
Cours de conversion fixée par
l'acheteur
Cours de conversion fixée par le
vendeur
Risque supporté et gérer
par l'acheteur
Risque supporté et gérer par
le vendeur
L'exportateur peut aussi facturer dans une monnaie
neutre (par exemple le franc Suisse). Ce principe fait peser le risque de
change et sa gestion sur les deux partenaires d'affaires. Il semble à
priori moins pertinente que l'une des solutions précédentes.
Pourtant, il peut arriver que ni la devise de l'acheteur, ni celle du vendeur
ne soit retenues39.
39 Razel est une
société française de géni civil, filiale du groupe
FAYAT, elle vend ses services dans les travaux de constructions des ponts et
des routes. Elle est très implantée en Afrique où elle
réalise près de 29% de son chiffre d'affaire. Dans le cadre de
contrats financés par la banque internationale pour la reconstruction et
le
1.2 Le choix du cours de conversion
Les opérateurs doivent choisir un cours de
change pour passer de leur monnaie à la devise du partenaire. Le
marché des changes leur sert de référence pour cette prise
de décision. Le marché de change n'existe physiquement nulle
part, la plupart des échanges sont fortement concentrés dans
trois principaux centres (Londres, New York et Tokyo). Londres est le plus
grand marché des trois : il représente plus de 30% des
échanges mondiaux en devises étrangères. Le volume
quotidien des échanges est supérieur à plus de 600
milliards de dollars40.
Choisir un cours n'est pas évaluer ou
gérer le risque. L'entreprise qui choisit avec beaucoup d'attention un
cours de conversion se donne les moyens de formuler une offre en devise aussi
compétitive que possible au regard de l'état du marché
monétaire international; mais pour protéger ce cours, elle doit
ensuite mettre en oeuvre la gestion de son risque de change.
Pour cela, et pour chaque devise, il est
nécessaire de connaître :
· Le montant de l'exposition;
· La date d'entrée en risque;
· La date de la sortie du risque de
change.
1.3 L'exposition au risque de change
Pour évaluer et gérer le risque de change,
l'exportateur doit avoir une vision claire de son exposition et de sa
durée d'exposition.
L'entreprise est concernée par les fluctuations
de changes dès l'étude de marché. Les variations de cours
entre les moments de l'étude qui fonde la décision et la
prospection du marché étranger modifie sa position
concurrentielle. C'est toute fois une « expression » du risque
difficile à gérer. Un risque apparaît clairement en
revanche à la rédaction de l'offre commerciale. Tant que
l'acheteur étranger n'a pas passé commande, le risque de change
est un risque potentiel. L'entreprise est engagée par son offre mais, en
l'absence de contrat, il n y a pas de devise attendue, donc pas de
problème d'écart de cours. La commande marque l'entrée en
risque certain. L'exportateur tiendra compte du risque de change le plus en
amont
développement (groupe Banque Mondiale) au Cameroun
par exemple, l'USD, devise tierce pour l'acheteur et le vendeur s'impose pour
les opérations.
40 Joseph E. Stiglitz, Carl
E. Walsh, Principes d'économie moderne 2è édition,
de boeck Université, Bruxelles, 2004 p804.
possible pendant la période de risque potentiel et
devra choisir le moment à partir duquel il gère ce
risque.
La facturation de l'exportateur marque le passage du
risque économique au risque comptable. Tant que l'exportateur n'a pas
exécuté tous ses engagements contractuels, il s'expose à
un risque de variation de ses coûts en devises. La facturation marque la
naissance de la créance et l'exécution par l'exportateur de ses
obligations. L'exposition au risque de change est parfaitement
spécifiée. La mise à disposition des fonds au compte
bancaire de l'exportateur dans sa banque et sa monnaie, marque de façon
précise la fin de l'exposition au risque de change.
1.4 La position de change.
Le titulaire de recette en devise
étrangère (par exemple le vendeur basé en euro de produit
libellé en dollar ou l'investisseur recevant des dividendes ou
intérêts en dollar) a une position longue sur le dollar.
Inversement, le débiteur qui acquitte les intérêts ou
effectue des remboursements ou encore l'acheteur qui doit payer ses
fournisseurs en dollar a une position courte en dollar.
En réalité, de nombreux agents
économiques sont à la fois créancier et débiteur en
devise étrangère, leur position nette en devise pourra selon le
cas être courte ou longue. (Par exemple, un exportateur de produit
électroniques qui achète des composants eux aussi libellés
en dollar).
Un agent économique en position longue est
favorisé par une appréciation de la devise
étrangère dans la mesure où la contre-valeur en monnaie
domestique de ses recettes nettes ou de ses avoirs nets augmente avec
l'appréciation de la devise étrangère. Inversement,
l'agent économique en position courte sera pénalisé par
cette appréciation, la contre-valeur de ses règlements en monnaie
locale est alourdie, sa dette est accrue41.
De telles évolutions ne sont pas neutres en
matière de compétitivité; les exportateurs nationaux,
par exemple seront avantagés par l'appréciation des devises
étrangères. Celle-ci accroît les prix des produits
concurrents en monnaie local et augmente la contre-valeur des
41 Philippe d'Arvisenet,
Finance internationale, 2e édition, Dunod, paris, 2008,
p35.
recettes tirées des ventes à
l'étranger, soit du fait des gains accrues réalisés
lorsque les prix en devise restent inchangés, soit encore des gains de
compétitivité lié à une politique de prix plus
agressive (ils pourront générer le même flux des recettes
avec les prix plus bas en monnaie étrangère du fait même du
mouvement de change).
À l'inverse, les exportateurs étrangers
sont pénalisés par l'appréciation de leur monnaie. La
contre-valeur de leurs ventes à volume et à prix inchangés
diminue, la compétitivité prix est érodée par
l'enchérissement de leur produit sauf à imaginer une politique de
défense des parts de marché qui suppose un sacrifice de leurs
marges.
En résumé, on appelle position de change
(PCH) d'une devise, à une date donnée, le risque de change auquel
un agent ou une entreprise est exposé à un moment donné.
Elle se mesure par la somme algébrique ci-dessous :
Devises possedees + Devises a recevoir -- Devises a
livrer = PCH sur la devise consideree42.
La position de change mesure l'exposition
instantanée de l'entreprise sur la devise considérée. On
distingue trois types de position de change :
- PCH = 0 position de change fermé; l'entreprise
n'est pas en risque de change
- PCH > 0 position de change longue; l'entreprise est
en risque de change. Elle conserve des devises parce qu'elle anticipe une
hausse;
- PCH < 0 position de change courte; l'entreprise est
en risque de change. Elle anticipe une baisse.
Qu'elle soit positive ou négative, du moment
qu'elle n'est pas nulle, on dit que la PCH est ouverte.
1.5 Le marche des changes (Foreign Exchange ou FOREX)
C'est le marché sur lequel les devises peuvent
être échangées les unes contre les autres. Il existe
deux marchées sur lesquels s'échange les devises : le
marché au comptant et le marché
42 Si l'entreprise IRCEB
N.V possède 300 000 € de trésorerie, reçoit 200 000
€ et a des dettes de 400 000 €. Elle a une créance nette en
Euro de +100 000. IRCEB N.V est ouverte à la spéculation et
espère tirer un profit par rapport à la hausse. Si par contre
IRCEB N.V possède 300 000 €, et reçoit 50 000 € et a
les devises à livrer de 300 000 €, il y a spéculation
à la baisse ; sa PCH = 300000+200000O400000= - 50 000. Enfin si IRCEB
N.V possède 400 000 €, et reçoit 100 000 € et a les
devises à livrer de 300 000 €, il n'y a pas de risque de change.
D'où PCH=0.
à terme. Il est caractérisé par les
paramètres affectant l'économie et donc le change hausse/baisse
des taux d'intérêts, les achats/ventes de devises (volume des
flux).
Nous allons limiter notre étude au
marché des changes au comptant et à termes. Les
intermédiaires, banquiers et agents de change, qui réalisent les
opérations sur ce marché se rémunèrent par un
écart entre le cours d'achat et le cours de vente de chaque devise. Les
termes « achats » et « ventes » se réfèrent
en général à l'intermédiaire. Ainsi, l'exportateur
qui reçoit les devises de son client les cède au marché au
cours achat. Pour distinguer les deux points de vue, on parle parfois de cours
export et cours import. Le graphique ci-dessous présente la structure du
marché des changes43 :
Change à terme
|
|
Comptant
|
|
|
Change
|
|
|
Futures Options
|
|
|
|
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|
|
|
Taux
|
|
Swaps
|
Les devises sont désignées dans le
marché des changes, par un code de trois lettres établi par L'ISO
(International Standard Organisation). En principe, les deux premières
désignent le pays et la dernière l'unité monétaire.
Par exemple USD (pour le dollar américain), JPY (le yen japonais), CHF
(franc suisse), CAD (dollar canadien), etc.
1.5.1 Le marche au comptant (ou le marche spot)
C'est le marché où les livraisons et les
règlements des devises sont directs. Autrement dit si un importateur
désire acheter une devise le 28 juin et souhaite être livré
le jour même et au prix du jour, il l'achètera sur le
marché spot. Ce marché fonctionne dans toutes les grandes places
boursières et financières. Au plan mondial, avec le jeu des
décalages horaires, il est couvert, sauf les jours fériés
24h/24 grâce aux technologies de la communication et aux agences
d'informations spécialisées (Reuters, Agence France presse,
l'Echo, etc.). Il bénéfice d'une grande transparence en
matière d'information. Toute modification sur une place
financière est immédiatement perçue sur toutes les autres.
Tout changement de la conjoncture économique affecte le taux de change
au comptant. Une transaction au comptant peut se réaliser en quelques
secondes rendant ainsi très sensible le taux de change au comptant. Un
marché au comptant sera important aux yeux des investisseurs s'il est
toujours liquide et ses
cours pouvant varier des milliers de fois par jour en
fonction des passations de nouveau ordres d'achat ou de vente.
Dans ce marché, le cours de change est
fixé à la date de l'opération et l'échange se
faisant immédiatement. Le délai fixé est de deux jours
après la conclusion de l'opération : c'est la date de valeur au
comptant (cette date de valeur est de T+1 entre le dollar canadien et
américain; c'est la seule exception). Ceci présente l'avantage de
réduire les risques de paiement et laisse le temps de confirmation des
détails des transactions. Par exemple, une vente au comptant faite le 26
septembre est pour le 29 septembre; à moins que l'une des places
financière soit en congé le 27 ou le 29 septembre. Si tel est le
cas, la date de valeur sera le 30 septembre. Aussi, les week-ends modifient la
date de valeur au comptant. Si lune des parties ne règle pas ses
obligations, les intérêts vont commencer à s'accumuler
à sa charge.
1.5.2 Le marché a terme
Les devises échangées sur ce
marché fond l'objet d'un prix convenu à la date du jour de la
vente ou de l'achat (comme sur le marché spot) mais elles ne sont
livrées par le vendeur qu'au jour du terme fixé lors de l'achat
ou de la vente44.
Ce marché est un marché
Spéculatif. Il permet aux investisseurs de négocier les contrats
avant la date d'expiration. Dans le marché à terme, un
exportateur peut anticiper une baisse de l'euro. Il peut vendre par exemple
à six mois, 10 000 € et à l'échéance, il
pourra acheter sur le marché au comptant les devises qu'il s'est
engagé à livrer à son client. S'il a fait une bonne
anticipation, il réalisera un gain de change. Il fera une perte de
change dans le cas contraire si l'euro monte. Son besoin de financement est
limité aux quelques heures qui s'écoulent entre le moment de
l'achat et celui de la livraison des devises. Un exemple assez
démonstratif sur la vente à terme peut être consulté
au chapitre 2 de la troisième partie du mémoire.
1.5.3 Les determinants du taux de change
Dans les marchés concurrentiels, les prix sont
déterminés par la loi de l'offre et de la demande. Si nous
supposons un monde où il y'en a que deux pays, les États-Unis et
l'Europe (limitée au pays membres de l'Union monétaire
européenne), on pourra dire que le taux de change sera
déterminé soit par les perspectives concernant la demande et
l'offre de dollars,
44IRCEB N.V détient
une créance de 5000 roubles à son client russe, elle
décide de vendre ces devises à terme. Le cours de change est
fixé le jour de la vente à terme et IRCEB N.V livre à
l'échéance, 6 mois plus tard, les roubles reçus de son
client.
soit par celles concernant la demande et l'offre de
l'euro. Dans cet exemple à deux pays, l'offre européenne d'euro
sur le marché de change est le reflet exact de la demande
européenne de dollar sur le même marché. De même,
l'offre américaine de dollar est le reflet de la demande
américaine de l'euro. Les trois raisons pour lesquelles les
européens cherchent à obtenir les dollars et les
américains les euros correspondent aux trois principaux facteurs qui
déterminent le taux de change. Le premier de ces facteurs est la demande
et l'offre d'exportation et d'importation; le deuxième c'est la
spéculation et le troisième les régimes de
change.
1.5.3.1 La deman de et l'offre d'exportation et
d'importation
Pour déterminer le taux de change, nous pouvons
examiner les exportations et les importations en absence d'emprunts. La valeur
des exportations doit être égale à celle des importations.
Il est possible d'après notre exemple à deux pays, que les
américains désirent importer plus de l'Europe que les
européens n'y importent. Cependant, ils ne pourront obtenir des euros
pour acheter les biens européens qu'en vendant les biens en Europe. Si
la valeur du dollar est élevée, les exportations
américaines seront faibles. Les européens devront utiliser une
grande partie de leur liquidité pour acheter les biens
américains. Cette demande d'importation des européens a pour
contrepartie une offre de dollar. Dire que le dollar a une valeur
élevée reviendra à dire que la devise
étrangère (ici l'euro) a une valeur faible. Du point de vue des
américains, les biens étrangers sont bon marchés et ils
souhaitent donc les acquérir. Leur demande de biens importés est
forte. Pour acheter ces biens, ils doivent effectuer les paiements en euros.
Pour les importateurs américains, cela signifie qu'ils doivent offrir
des dollars en échange d'euros sur le marché des changes. Et le
taux de change sera le prix qui permettra cet échange.
1.5.3.2 La speculation
La spéculation est un facteur important dans la
détermination du taux de change. La demande pour tout actif
dépend des anticipations quant aux prix auquel cet actif pourra
être vendu dans le futur. Ici le taux de change se détermine par
les anticipations des exportateurs par rapport à la hausse ou à
la baisse d'une devise donnée afin de tirer des gains. Demander une
monnaie parce qu'on espère en tirer profit du fait de son
appréciation s'appelle de la spéculation de change.
1.5.3.3 Les regimes de taux de change
Les autorités peuvent, dans une certaine mesure,
décider du mode de détermination du taux de change, autrement dit
du régime de taux de change.
On distingue essentiellement deux régimes de taux
de change : le régime de taux de change fixe et le régime de taux
de change flottant.
En régime de taux de change fixe, les
autorités garantissent la valeur de leur monnaie par rapport à
une ou plusieurs devises étrangères. La banque centrale vendra ou
rachètera la devise étrangère au taux fixé, en
fonction des quantités offertes et demandées.
Si le taux de change fixé est égal ou
proche du taux de change d'équilibre, cela ne posera pas de
problème. Par contre si le taux de change fixé s'écarte du
taux de change d'équilibre, l'engagement en question peut conduire
à une hémorragie de réserve de change ou, inversement,
à une accumulation de réserves de change (ou d'autres moyens de
paiements internationaux).
À terme, une hémorragie des
réserves conduira à un endettement extérieur,
nécessaire pour reconstituer les réserves de changes, et/ou
à une dévaluation. La dévaluation peut ramener le taux de
change manifestement surévalué à une valeur
d'équilibre. Systématiquement, la réévaluation
permet de rééquilibrer un taux de change manifestement
sous-évalué et produisant une accumulation de réserves de
change.
Bien entendu, une hémorragie ou une
accumulation de devises entraîne respectivement une contraction ou une
expansion de la masse monétaire, avec des conséquences sur les
taux d'intérêt et, partant, sur le revenu national. Des politiques
adaptées d'open market peuvent, dans une certaine mesure, contrecarrer
ces effets.
En régime de taux de change flottant, la banque
centrale n'intervient en principe pas sur le marché des changes, Le taux
de change varie au jour le jour en fonction de l'offre et la demande, et
correspond au taux de change d'équilibre.
SECTION 2 : LE RISQUE DE TAUX D'INTERET
Le risque de taux est lié à l'incertitude
de l'évolution des taux. Supposons qu'IRCEB N.V souhaite emprunter
auprès d'une banque pour financer l'ouverture d'une nouvelle filiale
en Europe de l'Est ; elle risquera une perte de compétitivité
en faisant un mauvais choix : si elle
emprunte à long terme et à taux fixe,
elle ne pourra bénéficier d'une éventuelle baisse. Par
contre si elle emprunte à taux flottant, elle subira les effets de la
hausse des taux. Le raisonnement contraire est valable si IRCEB dispose d'une
trésorerie abondante.
2.1 Typologie des risques de taux d'interet
Pour financer certains de ses projets45,
l'exportateur a besoin d'emprunter auprès des banques et certains
organismes spécialisés. Il peut aussi souscrire à des
émissions obligataires des pays émergents46 afin de
percevoir des rendements susceptibles d'accroître sa trésorerie.
Or, l'investissement dans le marché obligataire contient des risques que
l'exportateur doit identifier et gérer47. Ces
différents risques sont :
v le risque de marché : il résulte de
la liaison inverse cours/rendement. Son ampleur dépend des
caractéristiques du titre. (coupon, échéance) et
éventuellement des priorités optionnelles qu'il incorpore
(exemple : obligation convertible).
v Le risque de réinvestissement de coupon : il
est lié à l'évolution des taux à
l'échéance du détachement du coupon. Il est d'autant plus
fort que la maturité est élevée. Le risque de
réinvestissement de coupon et le risque de marché se compensent.
Il dépend aussi, par ailleurs, de l'éventuelle possibilité
offerte à l'émetteur d'échanger le titre initial contre un
titre assorti d'un coupon plus bas. La taille du coupon est alors
elle-même incertaine (en général, cela doit être
rémunéré par un coupon initial plus
élevé).
v Le risque de défaut (ou de crédit) :
Il se traduit par l'incorporation dans le coupon d'une prime de risque qui
s'ajoute au taux de rendement sans risque. En cas de dégradation de
crédit, l'élargissement de la prime se traduit par une baisse
relative du rendement des titres existants et donc par une baisse de leurs
cours.
v Le risque d'inflation : Il se traduit par
l'érosion du pouvoir d'achat des flux distribués, les obligations
à taux variables permettant de se prémunir contre les variations
de taux généralement liées aux mouvements inflationnistes,
les obligations indexées sur un indice de prix permettant de limiter
l'érosion de valeur réelle du principal.
45 Réalisation du
diagnostic export, établissement du plan d'affaire international,
l'ouverture internationale, l'étude de marché, déficit de
trésorerie etc.
46 Ces obligations offrent
de bons rendements mais peuvent être très
risquées.
47 La gestion du risque de
taux sera examinée dans le chapitre 2 de la troisième partie de
ce mémoire.
v Les titres libellés en monnaies
étrangères produisent des flux exposés au risque de change
(P. d'Arvisenet 2008).
v Le risque de liquidite : Ce risque renvoie à
d'éventuelle difficulté à vendre des titres à des
conditions normales. Il se manifeste par un grand écart entre le prix de
vente et le prix d'achat, le risque étant croissant avec cet
écart.
v Le risque de volatilite : Il affecte
également le prix. Il se manifeste lorsque le titre incorpore des
caractéristiques optionnelles (titres échangeables auprès
de l'émetteur à une date donnée par exemple).
2.3 L'illustration du risque de taux obligataire.
La société IRCEB N.V prévoit de
souscrire à une obligation émise avec les caractéristiques
suivantes :
Prime d'émission à 101,5% (au dessus du
pair)
Un taux nominal de 5,13% Une durée de 6
ans
Un remboursement au pair.
Calculons le YTM (yield to maturity) ou le rendement a
l'echeance de cette obligation :
YTM (1) = List (- 101,5 - 5,13 - 5,13 - 5,13 - 5,13 -
5,13 - 105,13) = IRR48 = 4,8%
Supposons que la meme obligation ait ete emise a 79,5%(
en dessous du pair).
YTM (2) = List (- 79, 5 - 5,13 - 5,13 - 5,13 - 5,13 -
5,13 - 105,13) = IRR = 9,8%
Quel sera le prix de cette obligation en supposant une
hausse de 10% du taux actuariel?
4,8 + 10% x (4,8) = 5,28 %
PRIX (1) = List (0 - 5,13 - 5,13 - 5,13 - 5,13 - 5,13 -
105,13) = NPV = 99,2 %
Une baisse de 10%, donc 4,8 - 10% x (4,8) =
4,32%
PRIX (2) = List (0 - 5,13 - 5,13 - 5,13 - 5,13 - 5,13 -
105,13) = NPV = 104,2 %
Conclusion : Ce qui ressort de l'exemple ci-dessus est
que l'exportateur qui souscrit à une obligation doit s'attendre aux
divers risques de taux liés à la conjoncture. Une baisse de la
valeur d'émissions sous certaines conditions peut entraîner un
quasi doublement du rendement attendu par l'exportateur (confère YTM
(2)).
Par ailleurs une hausse du rendement entraîne une
baisse de la valeur de l'obligation et inversement. Aussi un mouvement du
coupon agit directement sur la sensibilité de
l'obligation. La situation où l'exportateur ne
sera pas en situation de risque est de garder son obligation jusqu'à son
échéance (ou sa duration49); ou d'investir dans les
obligations à taux fixes. Les stratégies de gestion des risques
obligataires seront étudiées dans la dernière
partie.
SECTION 3 : LES AUTRES RISQUES FINANCIERS
3.1 Le risque de credit :
Comme nous l'avons déjà expliqué au
chapitre 1 de cette partie, nous parlerons ici plutôt d'un nouvel concept
de risque entre l'exportateur et son banquier : Le crédit
export.
« Le crédit export h ou crédit
acheteur, est destiné a financer un contrat d'exportation de biens
d'équipement et/ou services signé entre un exportateur et un
acheteur, lui-meme importateur de biens et/ ou services. Les banques s'engagent
a mettre a la disposition de l'emprunteur les fonds nécessaires pour
régler le fournisseur et l'emprunteur donne un mandat irrévocable
aux banques de verser les fonds au fournisseur et a lui seul. Le
crédit export présente de nombreux avantages pour le
fournisseur (sécurité de paiement, aucune charge
financiere,...)50».
La vente à crédit est une politique
commerciale indispensable aux économies modernes. Accorder le
crédit à l'export permet à l'exportateur d'attirer un
nombre potentiel de clients qui ne sont pas toujours prêts à payer
au comptant. L'inconvénient de cette politique commerciale est le risque
de non paiement de la facture ou le risque de crédit.
3.2 Le risque de fluctuation des prix de matieres
premieres
Ce sont des risques liés au fait que les prix
des différentes matières premières (pétrole, or,
café, vins, etc.) peuvent subir beaucoup de fluctuations en fonction de
la loi de l'offre et de la demande. Les risques de matières
premières concernent aussi les risques liés aux options sur les
matières premières. Plus une matière première sera
demandée, plus son prix va monter et inversement. Le risque
matière première concerne aussi bien le risque de change, le
risque taux d'intérêt, le risque de liquidité
etc.
49 La Duration mesure le
temps qui doit s'écouler pour que l'influence d'un changement dans les
taux sur le réinvestissement des cash flows compense l'effet de ce
changement sur le cours des cash flows restants (M. Fox ICHEC 2008, cours de
gestion de portefeuille). Plus la Duration est élevée, plus le
risque est grand pour l'investisseur).
50 P. Vernimmen, P. Quiry, Y.
Le Fur, Finance d'entreprise 2010, 6è édition, Dalloz,
paris, 2005, p534, page consultée le 12/03/10, adresse URL:
http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:ToE_ronpmQkJ:www.vernimmen.net
PARTIE 3 : LA GESTION DES RISQUES FINANCIERS LIES A
L'OUVERTURE INTERNATIONALE DE L'ENTREPRISE : APPLICATION A LA SOCIETE
IRCEB N.V. EXPORT
Après le diagnostic de la capacité
internationale de l'entreprise et l'évaluation éventuelle des
risques financiers à l'export, il est maintenant opportun de
prêter notre attention sur la problématique centrale de notre
mémoire.
Le but visé par cette troisième partie est
de trouver, dans la mesure du possible, les solutions les mieux
appropriées à cette problématique.
En effet, ce qu'on nous demande ici, c`est d'aider une
entreprise spécialisée dans la commercialisation internationale
de friperie51 à se protéger des conséquences
négatives de son exposition52 aux risques financiers. Il
s'agit en l'occurrence de la Société IRCEB N.V.
Cependant, notre contribution a la résolution
de ce problime sera beaucoup limitée si elle ne concerne que le simple
cas d'IRCEB N. V. C'est la raison pour laquelle, nous allons aborder le sujet
en profondeur; c'est-i-dire aller du général au
particulier.
Le premier chapitre consacre sa première
section à la présentation de la situation générale
du commerce de friperie en Belgique : l'historique de la filière, les
acteurs en présence, l'organisation et la taille du marché. La
deuxième section présente la société IRCEB N.V,
puis, étudie la manière dont les fripiers appréhendent les
risques financiers ainsi que le degré de leur exposition à ces
risques. Ceci sera possible grâce à une enquête par
questionnaire que nous avons réalisée auprès
d'eux.
Très logiquement, le deuxième chapitre
est consacré aux techniques de couvertures contre les risques financiers
avec une revue des instruments bancaires et des produits d'assurances. C'est
ici qu'il est conseillé à IRCEB de créer un
département de Risk Management (DRM), dirigé par un cadre
professionnel chargé de la gestion de ses risques financiers par sa
maîtrise des techniques appropriées et à moindres
coûts.
51La friperie est avant
tout un commerce de vêtements usagés, d'articles d'occasions, et
de fins se séries des grands magasins (jouets, meubles, ustensiles de
cuisines, appareils électroménagers, appareils électriques
et électroniques, toutes sortes de brocantes ...). Mais dans le cadre de
notre mémoire, nous entendons par friperie, l'activité qui
consiste à la récupération, au recyclage et au tri des
vêtements et chaussures usagés, de chiffons industriels et de leur
vente (dans les sacs attachés, en ballots pressés et
chargés dans les conteneurs de 20 et 40 pieds) aux grossistes et
importateurs des quatre coins du monde.
52 Cette exposition lui fait
perdre de l'argent et peut à la longue anticiper sa
faillite.
CHAPITRE 1 : SITUATION GENERALE DU SECTEUR D'EXPORTATION DE
FRIPERIE EN BELGIQUE
Vêtements et chaussures usagés,
matériel informatique, électroménager, jouets, livre
meuble etc. : La friperie connaît actuellement le vent en poupe. La
raison est certainement le succès des sites de revente en lignes
à l'instar d'Ebay, la Redoute, 2ememain
etc. et aussi et
surtout l'ampleur des achats qu'effectuent les consommateurs directement dans
les magasins des organisations associatives ou privées oeuvrant dans le
secteur. La crise financière a aussi poussé les ménages
vers la friperie du fait de la baisse de leur pouvoir d'achat. La protection de
l'environnement contre le réchauffement climatique est aussi la raison
qui emmène les uns et les autres à vouloir donner une
deuxième vie à leurs vêtements
SECTION 1 : SITUATION GENERALE DU MARCHE DE LA FRIPERIE
EN BELGIQUE
En Belgique, l'activité de
récupération, du tri et du recyclage de friperie remonte à
plusieurs années. Elle est surtout assurée par les acteurs de
l'économie sociales (Les Petits Riens, Terre Asbl, salvatoriaanse), puis
par les organisations non gouvernementales (les Magasins du Monde Oxfam,
Oxfam-Solidarité), puis, par certaines petites associations bien
localisées telles que le Troc International, de Bouche à Oreille,
la Poudrière, mais aussi par les petites friperies tenues par des
indépendants et enfin par des véritables entreprises53
bien spécialisées ayant parfois la taille des multinationales et
exportant les 80% voir même les 100% de leurs productions.
Ces dernières catégories d'acteurs
développent parfois des activités fictives à
caractères humanitaires afin de masquer leur core business en
évitant ainsi de payer l'impôt lié à leurs
activités réelles.
Les chiffres suivant nous donnent une idée globale
de l'aperçu du marché de friperie en Belgique.
ü Les Belges achètent en moyenne 13 kg de
vêtements neufs par an54 ;
ü Environ un achat sur deux se réalise en
général dans les grandes surfaces ;
ü Environ 11 à 12 kg de textiles sont
jetés tous les jours dans la région wallonne sous forme de
textiles non triés55 ;
53 Ce sont des entreprises
localisées en grande partie en Flandre, puis à Bruxelles et en
minorité en Wallonie ayant des chiffres d'affaires variant de 450 000
à 10 millions d'euros ». Leur but est de faire le profit comme
toute entreprise privée.
54 BOBSON. F, « une
seconde vie pour les vêtements usagés ? » D'après les
analyses de l'ACRF (Action Chrétienne, Rurale des femmes) août
2008, page consultée le 12/03/10, adresse URL:
http://www.acrf.be/publications/analyses/acrfana_2007_08_vetements_usages.pdf?
Toujours dans la même région, 14.000
tonnes de déchets ont été jetées en 2007 par les
ménages dans les poubelles non-triées sous formes de textiles,
pneus usagés et autres56.
Le commerce de friperie emploie bien des personnes et
contribue à la réduction du chômage en temps de crise. Le
graphique ci-dessus est une répartition de 164 entreprises57
de friperie en fonction de leurs effectifs d'employés en
Belgique.
Répartition des entreprises en fonction de l'effectif
employé
0 - 5 5 - 10 10 à 30 30 - 50 50 - 100
3
8 5%
66
40%
29 18%
43
26%
18 11%
Il ressort de ce graphique que 40% des 164 entreprises
emploient environ 66 salariés tandis que 5% en emploient 8. De
même 55% des entreprises emploient en moyenne 30 salariés. Cette
répartition permet de distinguer les acteurs entre eux. Les
organisations associatives emploient moins de personnes (8 entreprises), les
entreprises de friperie un peu plus (30 entreprises en moyenne) et enfin les
multinationales ont un effectif allant de 50 à 100 employés (66
entreprises de l'échantillon).
La plupart de sociétés de friperie
exportent l'excédent de leurs productions vers l'Europe de l'Est,
l'Afrique et l'Asie. Cette information sera certainement confirmée par
les réponses de certains acteurs à nos questionnaires
d'enquêtes.
55 Cellule État de
l'environnement wallon 2005, tableau de bord de l'environnement wallon, Namur :
MRWDGRNE, P74, PAGE consultée le 18/03/10, adresse URL:
http://www.omdm.be/vetementsOdeOsecondeOmain/laO
filiere-des-vetements-de-seconde-main.html
56 La collecte des
déchets en Wallonie : Evolution des quantités par type de
déchets p166, page consultée le 18/03/10, adresse URL:
http://statistiques.wallonie.be/dyn/14/fichiers/chicle10.pdf
57 Ces 164 entreprises
constitueront l'échantillon de notre enquête.
On compte aujourd'hui environ 509 sociétés
de friperie en Belgique dont 242 en Flandre, 191 en Wallonie et 76 à
Bruxelles58.
Le textile figure en tête des articles
d'occasions les plus vendus en Belgique. Malgré la crise
financière, il est fort probable que ce secteur se porte plutôt
bien. Il suffit de faire un tour chez certains acteurs tels que : troc
international, Oxfam, les Petits Riens, etc. pour se rendre compte de cette
réalité. « Il y a toujours une affluence dans nos magasins
et les achats sont tous les jours en hausse », souligne Jean Pierre Simon,
un employé que nous avons interrogé chez « les Petits Riens
» à Bruxelles.
SECTION 2 : PRESENTATION DE LA SOCIETE IRCEB N.V
Créée en 1952 par Monsieur August
Heyvaert, IRCEB N.V Export Dendermonde est une entreprise familiale. Elle est
spécialisée dans la production et l'exploitation des
vêtements et chaussures usagés et de fin de
série59 des magasins bien connus (City2, Wangler, Media
Markt, Foot Locker, etc.). Sa production de friperie est presque
entièrement destinée à l'exportation.
Son activité est organisée autour de trois
branches complémentaires :
· La vente d'originale (friperie brute
c'est-à-dire non triée) ;
· Le tri, la Récupération et le
recyclage des vêtements et chaussures usagés ;
· La transformation et la coupe des vêtements
plus usés en chiffons d'essuyage pour les sociétés
industrielles.
La structure hidrarchique de cette entreprise
familiale est très simplifide et re'partie autour de trois principaux
postes: Une direction géndrale, un comptable et un responsable atelier.
Cette entreprise flamande est surtout réputée par l'excellence de
ses relations commerciales; facilitée par l'usage courant par ses
dirigeants et employés d'au moins sept langues : l'allemand, le chinois,
l'anglais, le français, l'espagnol, le néerlandais et le
polonais.
IRCEB N.V présente par ailleurs l'avantage
d'être située dans une zone industrielle au coeur de la Belgique,
facilement accessible par l'axe autoroutier Gand-Bruxelles.
Sa proximité avec le grand port d'Anvers est un
atout majeur pour le transport par voie maritime de ses marchandises vers
diverses destinations au monde.
58
http://pagesdor.truvo.be/search/seconde_main-2.html,
page consultée le 20/03/10.
59 Il s'agit des
vêtements et chaussures neufs dont les magasins classiques n'ont pas pu
vendre après les périodes de solde et qui ne doivent plus faire
partie de leur stock.
En ce qui concernant la méthode de travail, les
vêtements usagés sont classés en trois catégories :
premier choix, deuxième choix et troisième choix. Ces
différents choix sont ensuite repartis en près de 300 natures en
fonction du type de vêtements et de leur clarté. Selon les
préférences des clients et de leur connaissance du marché,
l'atelier d'IRCEB N.V propose différents types
d'emballages60.
Les vêtements sont donc pliés par les
spécialistes, pressés à la machine, puis emballés
suivant les recommandations des clients ; soit en ballots de 55, de 45 ou de 75
à 90 kg.
Afin d'écouler rapidement sa production, IRCEB
vend sa friperie à plusieurs clients situés un peu partout au
monde. Le paragraphe ci-dessous sera consacré aux marchés cibles
d'IRCEB.
2.1 Les differentes destinations des exportations de IRCEB
N.V
Les principaux pays d'exportation des produits de
IRCEB N.V se trouvent en Europe de l'Est (Russie, Roumanie, Bulgarie), en
Afrique (Cameroun, Congo, Égypte, Kenya), en Asie (Pakistan, Jordanie,
Syrie, Arabie Saoudite etc.) et en Amérique du sud (Argentine jusqu'en
2006). IRCEB N.V est une véritable entreprise d'exportation; elle
exporte près de 85% de sa production. Cela représente à
peu près les 75% de son chiffre d'affaires (CA).
La remarque que l'on peut faire est que ces pays ne font
pas partie de l'UE (Union Europdenne), et donc non pas l'Euro comme monnaie
nationale.
L'annexe D61 affiche l'historique des taux
de change entre l'euro et les devises des pays d'exportation d'IRCEB (le Dinar
Jordanien (JOD), la Rouble russe (RUB), le franc CFA BEAC (XAF), la livre
libanaise (LBP) et la livre syrienne (SYP)).
L'observation des courbes nous montre qu'au cours des
cinq derniers mois62, on a enregistré une baisse de l'euro
par rapport aux devises de ces six pays. Cela se traduit par la tendance
décroissante des courbes. Par exemple, si le 8 décembre 2009,
1'euro valait jusqu'à 45,0305 RUB, le 14 mai il ne fallait plus que
37,5268 RUB pour avoir un euro (soit une baisse de 16,66%). Le même
constat peut être fait entre l'euro et les cinq autres devises (la
livre
60 L'annexe C est un
« Parking List » (offre de prix) de friperie d'IRCEB. Le code des
articles est en allemand avec une traduction en anglais. Il est composé
par un seul choix de vêtement appelé « friperie
intermédiaire», puis les chaussures du premier et du
deuxième choix.
61 Les graphiques sont issus
du site
ExchangeOrates.org
: taux de change des devises internationales et historiques des taux de change,
page consulté le 24/03/10, Adresse URL :
http://fr.exchangeOrates.org/history/USD/EUR/G
62 Du 16 novembre au 15 mai
2010.
libanaise a enregistré dans la même
période une baisse de 18,31%)63. La raison de cette baisse de
la monnaie européenne est certainement la crise grecque qui a
bouleversé les prévisions dans les places financières
mondiales.
Outre la tendance décroissante, on observe
qu'il fallait de plus en plus de ces différentes devises entre novembre
2009 et janvier 2010 pour avoir un euro. Le pic du 04 décembre 2009
entre l'EUR et la RUB est une illustration de cette observation.
Ces variations des devises tantôt à la
baisse et tantôt à la hausse en fonction de la conjoncture
économique occasionnent soit des gains de change, soit des pertes de
changes qu'il convient à IRCEB de mesurer et de gérer.
D'où la pertinence de la problématique de gestion des risques
financiers liés à ses transactions. L'exemple ci-après est
une situation d'exportation donnant lieu à une perte de
change.
Nous sommes le 27 janvier 2010, la
société IRCEB N.V avait vendu pour 32.500 € un conteneur de
friperie à son client pakistanais. L'euro valait 117,33 PKR le jour de
la facturation. Soit donc 32.500 € x 117,33 = 3.813.225 PKR.
Quelques mois plus tard, nous sommes au moment du
règlement, l'euro baisse et 1€ = 106,51 roupies pakistanaise. Le
montant reçu sera bien 32.500 € qui converti en roupies
représentera 32.500 x 106,51 = 3.355.065 PKR. ; Soit une perte de change
egale a : 3.813.225 -- 3.355.065 = 458.000 PKR.
L'évolution des taux d'intérêts
ces dernières années n'est pas moins préoccupante pour
l'exportateur averti. Pour reprendre les termes de l'analyste Alexandre
Bourgeois de la banque Natixis, « les taux d'intérêts
européens ont connu depuis un an une évolution
particuliérement heurtée. Dans un contexte de forte
volatilité, les principaux taux (a court ou long terme) ont suivi une
tendance fortement a la baisse. D'un niveau de 4, 70 % a la fin de
l'été 2008, les taux 10 ans allemands sont ainsi passés a
moins de 3 % en fin d'année derniére, avant de se stabiliser
autour de 3,50 % depuis plusieurs mois. Les taux interbancaires a 3 mois ont,
de leur coté, enregistré une baisse quasi-ininterrompue,
aprés les points hauts d'octobre dernier (5,39 %, un record). Ils
s'affichent désormais aux environs de
63 Nous calculons les taux
de croissances avec la valeur minimale et maximale de la devise
considérée, étant donné que les deux valeurs sont
observées soit en décembre (l'Euro était en hausse) soit
en mai (l'Euro était en baisse).
0,80 %, un plancher historique. Les perspectives pour
2010 apparaissent toutefois beaucoup plus calmes tant pour les taux courts que
pour les taux longs64 ».
Tous ces mouvements de taux (taux de change, taux
d'intérêt...) démontrent à bien des égards
l'importance de l'étude sur la gestion des risques financiers chez
IRCEB. Car cette dernière a des emprunts en devises et vend ses
marchandises vers les zones où l'évolution des taux ne peut que
la préoccuper.
SECTION 3 LA REALISATION D'UNE ENQUETE AUPRES DES ENTREPRISES DE
FRIPERIE DANS LE BUT DE DETECTER LEUR EXPOSITION AUX RISQUES FINANCIERS
Pour mesurer l'exposition des entreprises de friperies
en Belgique aux différents risques financiers, nous allons
réaliser une enquête par questionnement. Cette enquête nous
permettra de savoir le comportement de ces entreprises quant aux informations
qu'elles ont des risques financiers, leur degré d'exposition et leurs
intérêts par rapport à la gestion de ces risques. Quatre
étapes seront nécessaires pour la construction du
questionnaire.
3.1 Preparation de l'enquete
L'objectif de cette enquête comme nous l'avons
souligné plus haut est de mesurer le degré d'exposition des
entreprises de friperies en Belgique aux risques financiers et
l'intérêt qu'elles ont sur la nécessité de se
protéger contre ces risques. Même si nous savons
déjà que toute activité d'exportation a des risques, les
connaissances que nous avons du degré d'exposition des
sociétés de friperie en Belgique à ces risques restent
limitées. Toutefois nous sommes renseignés qu'en Belgique, il y a
plusieurs sociétés de friperies répertoriées dans
les trois régions du pays. La démarche méthodique à
ce stade de l'enquête consiste à passer d'une formulation
générale des hypothèses à une formulation
opérationnelle qui nous permettra de répondre à la
problématique de notre mémoire.
Le début de cette enquête est basé
sur la collecte de données sur les entreprises cibles. Cette collecte de
données sera importante pour la définition de notre population de
référence. Ainsi, Les informations obtenues dans les «pages
d'or» et la base de données «Trends Top65» sur
une liste de 504 entreprises de friperie dont 237 en Flandre, 192 en Wallonie
et 75 à Bruxelles-Capitale, nous ont permis de constituer notre
échantillon.
64
http://www.entreprises.banquepopulaire.fr/entfr/p838_FR.htm,
Page consultée le 25/03/10
65 C'est le répertoire
économique et financier des entreprises le plus consulté en
Belgique, page consultée le 06/04/10, adresse URL :
http://trendstop.rnews.be/fr/home.aspx
Afin de multiplier nos chances pour obtenir plus de
réponses, d'obtenir une population de référence assez
représentative et facilement exploitable, la taille de
l'échantillon aléatoire sera réduite à 164
entreprises66. Ces entreprises sont ensuite encodées dans
Excel avec leurs Noms, adresses, numéros de téléphone,
adresse mail du responsable, etc.
3.2 La conception du questionnaire
Les objectifs du questionnaire sont les mêmes
que ceux de l'enquête. La structure des questions repose sur les
informations concernant la situation nette de l'entreprise et l'importance de
ses activités d'exportations : Le premier groupe concerne les
informations sur les états financiers de l'entreprise (bilan, chiffre
d'affaires, compte de résultat). Puis, le deuxième groupe se
préoccupe de la capacité d'exportation de l'entreprise, le
pourcentage du chiffre d'affaires alloué à l'exportation, les
destinations d'exportation, les devises de paiement, les possibilités
d'existence de filiales à l'étranger, ainsi que les
possibilités d'endettement de l'entreprise. Le comportement de
l'entreprise face aux risques financiers concerne les questions du groupe trois
et enfin le dernier groupe de question est relatif aux moyens de protection des
entreprises contre les risques financiers.
Cette hiérarchisation du questionnaire nous
permet ensuite de planifier les moyens de leur exploitation. Étant
donné qu'il s'agit d'une enquête par présentation
écrite. Pour ne pas surprendre la population de référence,
nous leur avons dans un premier temps envoyé une lettre de demande
d'enquête67. L'idée maîtresse de cette lettre est
surtout de préciser aux entreprises le caractère strictement
confidentiel de notre recherche et que les informations que nous attendons
d'elles ne seront exploitées que dans un cadre académique. Dans
un deuxième temps, les questions sont choisies de façon simple
pour faciliter les réponses et avec une préférence pour
des questions fermées, ou des questions QCM avec plusieurs
possibilités de réponses. Ces questions sont ensuite
testées auprès de quelques personnes avant leur rédaction.
Cette étape nous permet de nous assurer qu'elles sont biens
formulées et que toutes les questions indispensables sont bien
posées.
66
Il s'agit uniquement des entreprises qui exportent une
partie de leur CA.
67 L'annexe E est la lettre
de demande d'enquête que nous avons envoyée aux 164 entreprises de
l'échantillon constitué.
La troisième phase est la rédaction
finale du questionnaire68 qui sera envoyé aux entreprises
encodées. L'envoi du questionnaire final est fait par voie postale et
par voie électronique. Cet envoi est parfois
précédé par des appels téléphoniques dans le
but de nous rassurer de la fiabilité des adresses postales et
électroniques des entreprises.
3.3 Analyse et conclusion sur les resultats de
l'enquete
Vingt trois entreprises ont répondu à
notre enquête, soit un taux de réponse de 14,02 %. Ce qui n'est
pas négligeable car nous nous attendions à moins de
réponse par rapport à ce type d'enquête. 50% de ces
entreprises ont un CA compris entre 1 millions et 5 millions d'euros. 3 d'entre
elles ont un CA de près de 30 millions d'euros; il s'agit de trois des
66 multinationales employant au moins 50 salariés. En outre, 63% de ces
entreprises ont un CA de moins d'un million d'euros; cette dernière
catégorie est constituée par les petites sociétés
de friperies ainsi que les organisations associatives du secteur.
Le fait le plus significatif est que, 50% des
réponses obtenues proviennent des entreprises ayant au moins 30
salariés et réalisant 95% de leur CA à l'international. 6
entreprises parmi les 23 réponses ont soit des alliances, soit des
partenaires à l'étranger (26% des sondées). 2 entreprises
parmi les 6 ont des bureaux et des magasins à l'étranger (33%) et
une seule possède un compte bancaire à l'étranger
(16%)69. C'est un pourcentage assez bas car 99% courent un risque de
manque à gagner dû au délai de transfert d'argent par leurs
clients70 et aussi ne peuvent bénéficier d'importantes
rémunérations d'intérêts des banques dans les pays
d'importation. La plupart des 23 entreprises précisent dans leur
réponse qu'elles ont des emprunts en devises (60% des sondées).
Un autre fait marquant est qu'aucune des 23 entreprises ayant répondu
à l'enquête n'ait un service de trésorerie
international.
De même, l'observation des statistiques de
l'export montre une tendance générale entre les entreprises ayant
un CA au dessus de 20 millions d'euros. Ces dernières exportent
également 95% de leurs activités et réalisent les 85% de
leur CA à l'international. Cela montre que le choix de notre
échantillon est assez précis car il est concerné à
100% par les entreprises totalement exportatrices.
68 L'annexe F
représente notre questionnaire final d'enquête
69 Il ne s'agit par de IRCEB
N.V
70
Délai parfois long; surtout entre l'Afrique et
l'Europe, ou entre l'Asie et L'Europe, vu que les banques des clients doivent
passer par des banques intermédiaires pour que les exportateurs
reçoivent leurs paiements.
Par ailleurs, parmi les entreprises de petites tailles
(CA inférieur ou égal à 1 million d'euros),
l'enquête nous informe que, la plupart ont eu recours ces
dernières années au financement par les emprunts bancaires. Elles
ont aussi des dettes71 en devises envers leurs fournisseurs. Ceci
montre la nécessité pour ces dernières de se couvrir
contre les fluctuations des taux d'intérêt. De même, 65% des
entreprises sondées ont octroyé des crédits à leurs
clients ou ont conclu des contrats de « paiement
différé 72» avec ces derniers.
Étant donné que 50% des entreprises
ayant répondu au questionnaire sont de petite taille73, Il
est important d'attirer leur attention sur la nécessité de se
protéger des pertes causées par leur exposition aux risques
financiers surtout pendant les périodes actuelles de fortes baisses de
l'euro. Car il leur faudra de moins en moins de leurs monnaies pour avoir un
Euro et les gains de change qui résulteront accroîtront leurs
trésoreries.
Concernant le pourcentage du CA consacré
à l'exportation, nous constatons une similitude dans les 23
réponses. La plupart exporte presque toutes leurs productions. Le
pourcentage du CA réalisé à l'export varie de 60% à
95%. Aucune de ces entreprises n'exporte dans un pays ayant l'Euro comme
monnaie. Le graphique ci-dessous traduit la répartition des exportations
des entreprises sondées dans les pays hors euro :
40
20
60
50
30
10
0
21
5
12
56
32
13
5
13
7
REPARTITION DES EXPORTATIONS DANS LA ZONE HORS EURO
71 Les défauts de
paiement de leur dettes rendent l'exportateur peu crédible et elles
pourront se voir limiter les livraisons d'original (friperie brut ou
matière première comme certain appellent). Les
conséquences peuvent être graves au point d'anticiper la faillite
de la firme. Car les clients retireront leurs acomptes et se tourneront vers
les firmes concurrentes.
Les pays de destinations des marchandises sont presque
tous les mêmes : Pakistan, Russie, Cameroun, Égypte, Jordanie,
Syrie, etc.
La première destination des exportations est le
Cameroun (56 entreprises sondées réalisent 34% de leur CA). Puis
vient le Pakistan et la Jordanie (20% et 13% respectivement du CA des
entreprises y sont réalisés).
Le faible taux du franc CFA74 par rapport
à l'euro et surtout la parité fixe entre les deux monnaies va
sans doute obliger les exportateurs à facturer en euro vers le Cameroun.
La suite de l'analyse nous le confirmera. Les exportations vers les autres pays
ci-dessus retiennent également notre attention, du fait des fluctuations
parfois inattendues de leurs monnaies par rapport à l'euro tel que le
montre les graphiques de l'annexe D.
Les 23 réponses nous ont enfin permis d'avoir
une idée globale sur la perception des risques financiers par les
entreprises de textile en Belgique. Les statistiques recueillies sont
résumées dans le tableau ci-dessous :
Perception des risques financiers par les entreprises de
friperie en Belgique
Est-il nécessaire de se
Importance des risques financiers protéger Impact
sur les profits
Moins important
|
plus
Important
important
|
Non Oui Faible Moyen Fort
|
50,5% 38,6% 10,9% 41,7% 58,3% 73,6% 18,3%
8,1%
Il ressort de ce tableau que 50% des entreprises
perçoivent les risques financiers comme moins importants contre 39% qui
pensent le contraire. Elles sont d'autre part 58% à juger qu'il est
nécessaire de se couvrir contre ces risques et 41% qu'il ne l'est
pas75 vu que ces risques n'ont qu'un faible impact sur leur
profit.
72 C'est un système
par lequel, un client étranger et régulier chez un même
exportateur paye ses conteneurs selon la méthode DCPP (Dernière
Commande, Premier Paiement) de façon à toujours laisser un
acompte pour la prochaine commande :
73 IRCEB fait partie de ces
entreprises de petites tailles
74 Communauté
Financière Africaine
75 41% des entreprises qui
sont contre les mesures de protection contre les risques financiers trouvent
que les coûts des techniques de couverture sont chers pour
elles.
Les réponses que certaines entreprises ont
données à nos questionnaires sont parfois étonnantes.
Certaines entre elles employant près de 20 salariés et ayant un
CA de moins d'un million d'euros trouvent très peu important les risques
financiers et l'impact que ces risques ont sur leur profit. De même, une
autre catégorie d'entreprise (parmi les 3 entreprises atteignant les 100
salariés) qui exportent à 95% vers les zones hors euro est
sensible aux risques financiers mais trouvent non nécessaires les
techniques de couverture. Et pourtant, dans la logique, si une entreprise
exporte en dehors de la zone euro, elle doit forcement être sensible aux
risques financiers et donc vouloir se couvrir. Nous verrons plus loin que la
raison est que ces entreprises facturent en euro.
Si l'on prend en compte les entreprises ayant des
partenaires et des bureaux à l'étranger76, et qui ont
dès lors une activité internationale importante, la tendance pour
ces dernières est que les risques financiers sont importants et qu'il
est nécessaire de se couvrir pour l'optimisation de la
rentabilité de leurs firmes.
Parmi ces entreprises, l'une retient
particulièrement notre attention. Elle sera dès lors la cible de
notre préoccupation dans le chapitre 2 de cette partie. Il s'agit bien
de la Société IRCEB N.V Export Dendermonde. Nous allons nous
appesantir dans le chapitre suivant à montrer comment mettre au sein de
cette dernière, une activité de gestion des risques financiers
liée à ses activités internationales. Trouver les
solutions à cette préoccupation, c'est répondre à
la problématique qui gouverne notre mémoire.
76 Ce sont les 70% des
entreprises ayant un CA de prés de 30 Million d'Euro.
CHAPITRE 2 : LES STRATEGIES DE GESTION DES RISQUES FINANCIERS
CHEZ IRCEB N.V DENDERMONDE
Nous allons dans ce dernier chapitre répondre
formellement à la problématique de ce travail de recherche. Parmi
les 23 réponses obtenues de l'enquête que nous avons
réalisée sur un échantillon de 164 entreprises, IRCEB N.V
est l'une des firmes dont les réponses ont été les plus
pratiques. Il ressort d'une part de l'analyse des résultats que cette
entreprise de 30 salariés avait terminé l'année 2008 avec
un CA estimé à 3 549 611 millions d'euros. Au cours de la
même année, elle avait dégagé un profit brut de 48
761 € pour une valeur ajoutée de 35
930€77.
D'autre part, il apparaît clairement dans ses
réponses qu'elle a des dettes en devises et exporte ses produits dans
les pays hors Euro. Certains clients d'IRCEB payent leurs factures par le
système de paiement différé et garde toujours une dette
substantielle envers elle.
On est par ailleurs étonné de constater
que cette entreprise fait partie des 50,5% de celles qui trouvent peu
importante la nécessité de se couvrir contre les risques
financiers. Son comptable justifie cela par le fait qu'IRCEB N.V a toujours eu
le choix de la monnaie de facturation avec ses clients78. De
même, elle ne possède pas de compte bancaire à
l'étranger, pas de service de gestion de trésorerie interne et
internationale, toutes ses activités sont gérées par le
comptable.
Malgré la ferme connaissance que cette
entreprise a sur quelques techniques de gestion des risques financiers, elle
demeure caractérisée par une organisation hiérarchique
autocentrée79, très peu structurée. Elle
à donc chaque année un important manque à gagner dû
aux coûts élevés des risques financiers qu'elle supporte.
C'est la raison pour laquelle notre objectif est de répondre à la
question du comment mettre au sein de cette dernière, des
stratégies fiables de gestion des risques financiers. Le but
étant l'amélioration de sa rentabilité pour la
réduction de son risque de dépôts du bilan.
77 Si le CA d'IRCEB
provient des résultats de l'enquête, le profit brut et la valeur
ajoutée viennent de Trends Top à l'adresse URL :
http://trendstop.rnews.be/fr/detail/893312986/ircebOdendermonde.aspx,
page consultée le 06/04/10. Trends top est une base de données de
toutes les informations économiques et financières sur les plus
grandes entreprises de Belgique.
78 C'est-à-dire qu'il
facture en euros et n'est donc pas soumis au risque de change.
79 Malgré l'assistance
de son fils Guy Heyvaert dont l'entreprise sera transmise d'ici quelques
années, tout demeure encore concentré sur Monsieur Jos Heyvaert,
le père.
SECTION 1 : LA CREATION D'UN DEPARTEMENT DE GESTION DES
RISQUES
La mise en place au sein d'IRCEB N.V d'une
activité de management des risques financiers nécessite une
démarche méthodique. De nos jours, la gestion du risque fait
partie intégrante des fonctions prioritaires de la direction
générale. Mais, cette tâche n'est pas respectée dans
la structure d'IRCEB expliquée à la section 2 du chapitre 1 de
cette troisième partie. Il revient donc à cette instance
supérieure de prendre ses responsabilités et d'inclure dans son
organigramme un département chargé du processus global de gestion
des risques ou Enterprise Risk Management (ERM).
L'organigramme complet, le mieux adapté qui tient
compte de ce département de Risk Management que nous lui proposons est
le suivant:
Direction générale
|
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Enterprise Risk Management
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Bureau d'étude et de vente export
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Service Comptable et financier
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Services Administratifs
Commerciale
Production
Ateliers
L'intégration de ce département sera pour
IRCEB N.V la condition sine qua non pour la mise en place des meilleures
stratégies de management afin de permettre à la
firme:
- De réduire les conséquences
négatives causées par la non maîtrise des risques
financiers;
- De réduire les coûts de financement
internationaux pour augmenter la trésorerie;
- D'accroître sa compétitivité et son
avantage concurrentiel à l'échelle internationale;
- De réduire ses coûts d'impositions,
- De donner une certaine assurance aux
créanciers;
- D'augmenter son bénéfice
annuel;
- De réduire les risques de faillite;
etc.
La direction générale sera
chargée de conduire la politique générale d'IRCEB. Elle
définit avec le département de Risk Management (DRM) une ligne
directive en matière de gestion des risques financiers. Le DRM
gèrera ces risques grâce à deux stratégies
complémentaires : La premiere est la gestion opérationnelle des
risques financiers; l'objectif visé est le choix et l'ajustement des
stratégies et des politiques de IRCEB de manière à faire
baisser son exposition, la deuxième quant à elle visera à
l'utilisation des instruments financiers spécifiques.
La gestion opérationnelle consistera à
identifier, à évaluer et à suivre les risques financiers
pour les maîtriser et les atténuer80. Le bureau des
études sera chargé de leur identification. Pour cela, il fera une
description détaillée du processus des activités
internationales de l'entreprise. Puis il évaluera les
évènements porteurs de risque en tenant compte de l'impact
éventuel des conséquences et de la probabilité
d'occurrence de ces risques financiers. Les données statistiques
viendront par exemple du service de la comptabilité et de la finance ou
d'une base de données externe à l'entreprise.
En absence de données statistiques fiables, le
bureau des études pourra établir un catalogue des
événements de risque. Dans ce catalogue, les risques financiers
seront côtés en respectant un intervalle de temps donné et
seront enfin hiérarchisés du plus forts au plus faibles. Les
résultats des travaux des bureaux des études et les
données statistiques en provenance du service comptable et financier
seront transmis au DRM afin de lui permettre d'appliquer les techniques de
gestion en fonction du type de risque financier. Le processus de gestion des
risques financiers par le DRM sera conforme à la démarche du
graphique ci-dessous :
4-Controle et pilotage de la gestion par
le DRM
1-Identification
3-Maitrise
RISQUES
2-Evaluation
Après cette étape, le DRM, grâce
à son catalogue de risque va appliquer les techniques les plus
appropriées à la gestion des risques financiers chez IRCEB
N.V.
80 L'identification et
l'évaluation des risques financiers concernent la partie 2 du
présent mémoire.
SECTION 2 : LES TECHNIQUES DE GESTION DES RISQUES
FINANCIERS CHEZ IRCEB N.V
2.1 La gestion des risques de credit par le DRM
La première technique de gestion du risque
consiste à éclairer par l'information, la prise de risque
potentiel que représente la proposition commerciale, c'est la prevention
du risque. La seconde garantit à l'exportateur la
récupération d'une partie de sa créance sous la forme
d'une indemnité versée par une assurance crédit, c'est la
couverture du risque. De temps à autre, IRCEB pourra externaliser tout
ou une partie du risque sur un prestataire, un banquier ou une
société d'affacturage, c'est le transfert du risque. Enfin, elle
peut choisir d'assumer le risque ou y être contraint, c'est
l'autocouverture du risque.
Prévention, couverture, transfert et
autocouverture sont des techniques qui ne s'opposent pas, mais qui sont au
contraire généralement associées dans la gestion du risque
de crédit.
2.1.1 La prevention du risque de credit
La prévention peut se faire d'une part
grâce à l'information obtenue des agences de notation81
sur la classification d'un pays. Les techniques de notation permettent de
contourner la difficulté d'appréciation; chaque pays est
noté, ce qui fournit un classement dans une liste qui va du moins
risqué au plus risqué. La notation pays est un
élément de la transparence des marchés. Les investisseurs
et les exportateurs en ont besoin pour éclairer leur prise de
décision. Elle est indispensable aux assureurs, aux banquiers et aux
sociétés d'affacturage pour "tarifer" les garanties
octroyées.
Les données et les traitements utilisés
pour arriver à la note unique diffèrent selon les organismes et
l'objectif de la notation. La note peut être globale, elle évalue
le risque pays, ou s'appliquer à une composante particulière du
risque.
Exemple : La COFACE82 dans le cadre de
l'assurance crédit propose une évaluation globale du risque pays
alors que Moody's ou Standard & Poor's proposent pour leur part une
évaluation de la capacité de remboursement des Etats.
81 D'après
l'encyclopédie Wikipédia, une agence de notation est une
entreprise ou une institution chargée de la notation des
collectivités (États...) ou les entreprises selon certains
critères définis par une réglementation ou par les acteurs
de marché. Exemple : Moody's et Standard & Poor's, cette
définition se trouve sur la page :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Agence_de_notation,
page consultée le 04/05/10.
82Compagnie française
d'assurance pour le commerce extérieur
Par ailleurs, l'accord dit « ensemble Knaepen
» (signé le 1er Avril 1999) harmonise les classements
des pays dans le cadre de L'OCDE83. Le texte propose une
classification des pays à risque. L'objectif est d'arriver à une
cohérence globale qui limite les dispositions dans l'appui aux
entreprises réalisé dans le cadre de couverture du risque
politique par les compagnies d'assurance agissant pour le compte des
États. Ces principes communs n'empêchent pas les assurances de
conserver leur propre classification des pays.
La classification OCDE retient six niveaux de risque
(de très bon risque à risque très élevé).
Celle de la Coface repose sur une lettre allant de A (situation politique et
économique stable) à D (environnement politique et
économique présentant un risque élevé) la note pays
A est pondérée par un indicateur du comportement
général de paiement. Le chiffre 1 traduit par exemple un
comportement généralement bon, 4 un comportement
médiocre84.
D'autre part, la prévention peut se faire par
l'information sur le risque commercial grâce aux professionnels du
renseignement commercial. Ces sociétés s'organisent en
réseau d'autant plus efficaces qu'elles mutualisent de volumineuses
bases de données mises à jour en temps réel. Elles offrent
ainsi des services qui vont au-delà de l'information de
solvabilité sur un client donné.
Par exemple, le réseau mondial Altares-D&B
met à la disposition de ses clients une base de données mondiale
de plus de 63 millions d'entreprises et propose deux familles de produits. La
première, D&B info-risk, est centrée sur la gestion des
risques; la seconde, D&B Marketing Services Stratégiques, sur
l'analyse des marchés et le développement de solutions
informatiques pour la relation client (CRM, Customer Relationship
Management)85.
2.1.2 La couverture du risque de credit par ('assurance
credit
La couverture du risque de crédit sera
assurée ici par la souscription d'une assurance crédit par IRCEB.
Avant d'accepter d'assurer ses créances, les assureurs évalueront
ses risques et s'informeront sur la solvabilité de ses débiteurs
étrangers : directement associé au risque, l'assureur est
intéressé par une évaluation fiable du risque par le DRM.
L'assurance crédit
83 Organisation de
coopération et de Développement Economiques.
84 Pour plus de
renseignement, consulter par exemple les sites de la Coface et de Ducroire aux
liens :
www.cofacerating.fr;
www.ducroire.be,
page consultée le 05/05/10.
85 Les informations
complémentaires peuvent être consultées sur leur site :
www.inforisk.fr.,
page consultée le
apportera donc à l'entreprise une solution de
transfert du risque et un dispositif d'information sur ses clients. Lorsque le
DRM souscrit une police d'assurance, il gère le risque et il ne le
transfère à l'assureur qu'en situation d'incident de paiement. En
contrepartie du paiement d'une prime d'assurance, la compagnie d'assurance
s'engage à verser une indemnité en cas d'impayé à
l'échéance.
Le fonctionnement de l'assurance crédit
diffère selon qu'il s'agit de couvrir le risque dans le cadre de flux
commerciaux courants ou dans le cadre de contrats importants de vente
d'équipements ou de services spécifiquement destinés au
client.
2.1.3 Le transfert du risque de credit
Le risque est transféré vers un
prestataire extérieur à la relation commerciale. L'affacturage
constitue une forme d'externalisation vers la société
d'affacturage en charge de la gestion des comptes clients, alors que le
crédit documentaire ou la lettre de crédit stand-by
sécurise le paiement grâce à l'intervention d'un ou
plusieurs banquiers.
2.1.3.1 Les credits documentaires et les garanties
bancaires
C'est l'acheteur donneur d'ordre qui met en place la
garantie du paiement de la créance. La banque émettrice du
crédit documentaire ou de la lettre de crédit stand by assume le
risque commercial en cas de carence de l'acheteur étranger.
En présence d'un risque pays
avéré, IRCEB cherchera la confirmation d'une banque belge ou
française (banque intermédiaire). Ce deuxième engagement
bancaire couvre le risque politique et bancaire étranger.
Le crédit documentaire peut être mis en
place de deux façons:
ü Par l'acheteur, si la confirmation est
demandée par la banque émettrice au moment de la notification du
crédit documentaire;
ü Par l'exportateur parfois, qui s'adresse à
sa banque et demande une confirmation dite "confirmation
silencieuse".
La sécurisation par l'utilisation de telles
techniques de paiement diminue l'attractivité de l'offre. La
possibilité commerciale de leur mise en place dépend du contexte
de la transaction d'un point de vue économique (la situation du pays) et
commercial (la relation avec le client). D'un point de vue commercial, il est
rarement envisageable de demander à un acheteur de la
zone OCDE l'ouverture d'un crédit documentaire. En
revanche, c'est une technique très utile dans les zones hors euro
où se trouvent la plupart des clients de IRCEB.
2.1.3.2 L'affacturage
L'affacturage transfère les créances de
l'exportateur à un organisme financier spécialisé: la
société d'affacturage communément dénommée
"factor". L'exportateur vend ses créances au factor. Celui-ci
opère le recouvrement et garantit le paiement à
l'échéance même en cas de défaillance
momentanée ou permanente de l'acheteur. Pour limiter son risque et
éviter que l'exportateur ne lui cède que les créances sur
ses mauvais clients, la société d'affacturage lui demande le
transfert de l'ensemble de ses créances. Il s'agit alors d'une
externalisation complète de la gestion du poste client. Le factor impose
à l'exportateur une procédure d'agrément des acheteurs
étrangers tout à fait comparable à celle de l'assurance
crédit. À la demande de l'exportateur il règle par
anticipation le tout ou une partie des créances
transférées. L'affacturage est donc à la fois une
technique de gestion du risque de crédit et une technique de
financement
2.1.4 L'autocouverture
Trois situations conduisent l'exportateur à
assumer directement le risque de crédit, l'urgence, la couverture de la
quotité non garantie et le choix pour des raisons
financières.
La situation de l'acheteur ou de son pays, la
nécessité de conclure rapidement une affaire empêche
occasionnellement la mise en place d'une solution de transfert du risque. Pour
saisir une opportunité, conquérir un nouveau client,
l'exportateur décide d'assumer directement ce risque.
Pour associer l'exportateur à son risque,
l'assureur crédit ne couvre jamais la totalité de la
créance. La quotité non garantie est généralement
gérée en autocouverture.
La gestion de la situation d'urgence concerne aussi le
choix de l'autocouverture pour des raisons financières. L'observation
statistique de la fréquence et de l'ampleur des sinistres comme celle du
coût du transfert de risque peut conduire l'exportateur à mettre
en place une politique systématique d'autocouverture. L'exportateur peu
exposé au risque de crédit peut envisager cette technique de
gestion. Elle impose une surveillance systématique des comptes clients
et la constitution de provisions en cas de menace.
Les exportateurs très exposés au risque
voient les assureurs et les « factors » augmenter les taux de
prime et diminuer l'étendue de la couverture. La constitution de
réserves pour une
auto-assurance est le premier stade de cette technique,
le second est la création d'un comité financier en charge de la
couverture des risques.
2.1.5 Les methodes internes a l'entreprise
Dans le cas ou IRCEB sera exposé à un
risque de crédit généralement plus élevé et
plus complexe à évaluer en raison de la composante
géopolitique. L'activité de management des risques requiert une
attention particulière et une grande rigueur.
2.1.5.1 La gestion du risque et la relation client
Cette réflexion a pour objectif de permettre,
au meilleur coût, une évaluation continue du risque. Elle comporte
deux aspects: l'identification et le choix des sources d'information externes
et internes pertinentes; la mise en place d'outils
d'évaluations.
Les informations internes, issues de la relation
commerciale, et externes obtenues auprès des professionnels du
renseignement commercial ou des autres partenaires, sont
synthétisées dans des indicateurs de risque. A l'international,
deux indicateurs synthétisent l'évaluation du risque de
crédit et mesurent l'un, le risque lié à la localisation:
le risque pays; l'autre, le risque commercial lié au client
étranger.
La méthode des points de risque ou scoring
calcule un indicateur à partir de la moyenne pondérée d'un
ensemble de critères. La réflexion méthodologique permet
de les identifier. Il est ensuite nécessaire d'établir un
système de cotation pour chaque élément retenu. Le
système doit être testé sur un historique de relations
clients. On adaptera l'outil en modifiant les règles de cotation, en
jouant sur la pondération, en introduisant ou en retirant des
critères. Le calcul doit être réactualisé au minimum
une fois par an.
Puis il faut mettre en place le dossier client. Le
dossier client constitue un élément clé de la gestion de
la relation client. Il s'appuie sur l'ensemble des informations de la base de
données de l'entreprise. Chaque intervenant dans le processus de
traitement des commandes participe à sa mise à jour de la
relation commerciale: avis financiers, contestations, litiges, retards de
paiement, demandes de reports d'échéances.
informations et les outils d'évaluation du
risque client export est l'un des critères du choix des progiciels de
gestion de la relation client (CRM: Customer Relationship Management).
L'analyse globale du portefeuille client apporte une information sur
l'exposition globale de l'entreprise. Un chiffre d'affaire réparti sur
un grand nombre de pays atténue les conséquences d'une
détérioration de la situation dans une zone
donnée.
2.1.6 L'optimisation de la gestion du risque de credit
LA réduction du risque commerciale chez IRCEB
N.V nécessite en outre une sensibilisation de toute l'entreprise vers
une optimisation de la gestion du risque. Le management du risque de
crédit se rattache au DRM ; mais une gestion efficace du risque
dépend de la maîtrise de l'ensemble du processus commercial.
À un niveau international, il faut rechercher une plus grande synergie
entre les fonctions financières et commerciales dans la gestion du
risque de crédit. Le tableau de l'annexe F nous aide à comprendre
que le risque de crédit concerne toute l'entreprise.
L'amélioration de la gestion du risque de
crédit passe par le choix, selon le contexte, de la meilleure technique
de gestion possible tel qu'il apparaît dans le tableau ci-après
:
LE CHOIX DES TECHNIQUES DE GESTION DU RISQUE DE
CREDIT
|
Crédit documentaire
|
|
|
TECHNIQUES
|
Lettre de crédit stand-by
|
Assurance crédit
|
Affacturage
|
PRESTATAIRES
|
BANQUES
|
ASSUREUR
|
SOCIETE D'AFFACTURAGE
|
NATURE DE
|
Engagement bancaire
|
Paiement d'une
|
de Paiement
|
L'ENGAGEMENT
|
de payer
|
indemnité limité à la quotité
garantie
|
l'intégralité de la
créance
|
|
Obtenir de l'acheteur l'ouverture du
crédit
|
|
|
documentaire ou la Obtenir l'agrément de
l'acheteur lettre de crédit stand-
EXIGENCE POUR by
L'EXPORTATEUR Présenter les
documents
conformes aux exigences du crédit
documentaire
Source : exporter 18e édition page
379
|
Gestion interne du risque de crédit, l'assureur
n'est solliciter qu'en cas de défaut non paiement
|
Pas de gestion du risque de crédit, la
créance est transférée dès sa
naissance.
|
En fin, nous conseillerons à IRCEB le mode de
paiement le plus sûr qui lui permettra d'obtenir son paiement avant
d'envoyer la marchandise à son acheteur: c'est sans contredit le
paiement à l'avance ; le risque de crédit est alors quasi
inexistant.
2.2 La gestion du risque de change et des taux d'interets
2.2.1 La gestion du risque de change chez IRCEB N.V
D'après nos précédentes analyses,
IRCEB N.V est bien concernée par la problématique de gestion des
risques financiers. Cette dernière a des dettes contractées en
devises. Elle court le risque de voir les cours des taux
d'intérêts fluctuer d'un jour à l'autre. De même le
risque de change est omniprésent dans ses transactions avec ses
partenaires situés en dehors de la zone euro.
D'après les résultats de l'enquête
que nous avons réalisée, IRCEB N.V fait partie des 50,5% des
entreprises qui trouvent important les risques financiers dans leurs
activités internationales et des 58,3% qui estiment qu'il est
nécessaire de se protéger. Si IRCEB a quelquefois eu recours
à quelques techniques de gestion de ces risques, la question que l'on se
pose est celle de savoir si elle a souvent opté pour les techniques les
mieux adaptées à ses activités.
2.2.2 L'importance de la couverture contre le risque de change
:
La facturation en Euro
L'élément qui ressort également
de notre enquête est que 100% des entreprises sondées ont toujours
eu le choix de la devise de facturation dans leurs contrats d'exportations.
L'euro est leur monnaie de facturation privilégiée. Cela
était une bonne stratégie tant que les cours de l'euro restaient
en hausse par rapport aux cours des différentes monnaies de leurs
partenaires commerciaux, et que le risque de change était ainsi
transféré à l'acheteur.
La facturation en Euro est parfois un handicap au plan
commercial comme il est expliqué au chapitre 2 de la deuxième
partie. Certains importateurs trouvent souvent des conséquences quant
à la puissance de l'euro par rapport à leurs monnaies
domestiques. Ces clients ne souhaitent pas que leurs contrats d'achats
internationaux soient facturés en Euro. Ils refusent même parfois
d'assumer le risque de change et sa gestion et l'offre de l'exportateur est
ainsi quelquefois rejetée. Ainsi, pour traiter avec ces derniers, IRCEB
doit parfois facturer dans une autre monnaie et se couvrir contre le risque de
fluctuations de cette monnaie. Par ailleurs, l'acheteur qui acceptera une
facturation en Euro négociera généralement à la
baisse le prix de
vente pour la compensation des frais qu'il
réservera à la gestion du risque de change encouru. Ce manque
à gagner que supporte l'exportateur pourra être
évité en choisissant une monnaie tierce de facturation et en se
couvrant contre un risque de change éventuel. Dans une relation
d'affaire, l'important n'est pas toujours de défendre à tout prix
ses intérêts personnels, il faut parfois trouver les ententes qui
pourront faire bénéficier l'entreprise à long
terme.
Si depuis quelques années la facturation en
euro a été une solution salutaire pour les exportateurs
européens, surtout à cause de la forte montée de
l'euro86, il n'en demeure pas moins vrai qu'aujourd'hui, et en
pleine crise grecque, un grand doute plane sur l'avenir de la monnaie
européenne qui ne cesse d'enregistrer des baisses depuis la fin de
novembre 2009 (le 26 novembre 2009, 1EUR= 1,5144 USD. Le 6 mai 2010,
1EUR=1,2625USD ; soit une baisse de 16,63% en six mois).
D'après le Financial Time, d'aussi grandes
positions sur la baisse de l'euro n'ont été prise. Les traders et
les dirigeants des hedge-funds (fonds spéculatifs) à l'instar du
milliardaire américain George Soro ont parié en février
2010 près de six milliards d'euros sur la baisse de l'euro87
via les contrats d'options. Ces derniers ont enclenché quelque 40 000
contrats contre l'euro88 en prenant des positions courtes. C'est la
première fois qu'une telle somme est engagée pour parier sur la
baisse de la monnaie européenne, précise le site Internet du
Times.
La perte de confiance dans l'euro explique ce
changement de stratégie. L'euro ne parvient plus à
résister à la dette publique grecque qui ne cesse de contaminer
les autres pays de l'Union Européenne, notamment l'Espagne et le
Portugal, provoquant ainsi l'instabilité des marchés financiers
aussi bien en zone euro que sur les autres grandes places financières du
monde.
Il est donc conseillé à IRCEB d'opter
pour La facturation dans une autre devise en ce temps de crise de l'euro. Toute
facturation en euro ne pourra être envisageable que dans la mesure de la
mise en application des techniques de couvertures contre les risques de change
qui en découlera.
86 Le 15/07/2008, l'euro
passe la bar de 1 EUR = 1,6038 USD (le plus haut cours depuis
1999).
87 Selon le Wall Street
journal du 19 février 2010
88 Selon l'édition en
ligne du Financial Times du lundi soir 8 février 2010.
2..2.3 le choix des meilleures techniques de couverture
IRCEB pourra gérer ses risques de change
grâce aux techniques internes de gestion, des produits proposés
par les banques et les assurances. Celle-ci étant une entreprise
d'exportation de taille moyenne, même avec la mise en place du DRM, les
techniques de couverture basées sur les compensations des flux telles
que le netting et le termaillage sont coûteuses, et donc ne lui seront
pas nécessaires89. De même, l'affacturage ne semble pas
aussi adapté puisque l'entreprise réalise la grande partie de son
CA en Afrique subsaharienne (56% au Cameroun) où le taux de change est
fixe et donc ne l'expose pas au risque de change.
Pour recourir au Swap de devise, l'entreprise doit
avoir la taille d'une multinationale avec les filiales à
l'étranger. Elle doit pouvoir réaliser les emprunts ou placements
à moyen et long terme en devises. À partir de l'enquête,
IRCEB n'a pas la taille d'une multinationale et ne réalise pas de
très grands emprunts ou des placements internationaux, le Swap de devise
n'est pas adaptée dans son cas. Il en est de même des options de
devises ; techniques coûteuses à mettre sur pied (un montant
minimum est exigé, le paiement d'une prime). Aussi, les options de
devises ne constituent pas une solution de financement et exige beaucoup de
temps et d'expérience. En effet, il est important de toujours comparer
le risque qu'on veut couvrir au coût de la technique de couverture
à adopter. IRCEB n'a que de petit montant à couvrir, donc elle
doit éviter les techniques coûteuses.
2.2.3.1 Les techniques internes de couverture contre le
risque de change.
Ces techniques viseront avant tout à
réduire son exposition au risque de change. Elles doivent être
adoptées de concert avec l'importateur. Les plus importantes sont : le
choix de la devise de facturation, le paiement au comptant et l'ouverture d'un
compte en devises.
Le choix de la devise de paiement lui permettre de
facturer dans la devise où le cours est moins exposé au risque de
change. Par exemple, elle pourra facturer en euro pendant les périodes
de hausse de l'euro et dans une autre monnaie (celle de son client, le franc
suisse du fait de sa neutralité ou de toute devise tierce) quand la
monnaie européenne sera en baisse. Cette stratégie évitera
tout risque de change mais présente l'inconvénient de «
saper » les relations commerciales avec un client important du fait que
c'est ce dernier qui subira chaque fois le risque de change.
89 Les définitions du
netting et du termaillage se trouvent à Pannexe E du
mémoire.
Le paiement au comptant trouve son avantage dans le
fait que l'importateur viendra chaque fois (2 fois par trimestre) lors de ses
voyages d'affaire en Belgique payer ses factures en espèce. Il pourra
aussi les faire payer par un représentant ; par exemple un proche de sa
famille se trouvant dans le pays de l'exportateur ou dans un autre pays proche
afin qu'il rembourse la contre valeur dans leur devise locale sans aucun frais
et sans risque90. 70% de propriétaires d'entreprises de
friperie appartenant aux étrangers (syriens, marocains, jordaniens etc.)
en Belgique privilégient ce mode de règlement avec leur client.
La raison est que non seulement cela ne leur expose pas au risque de change
mais aussi, leur évite de payer les impôts sur ces sommes qu'ils
encaissent et envoient in extremis vers leurs différents pays au grand
dam du fisc belge91. Cette méthode présente le risque
que l'importateur peut se faire voler. Pour l'exportateur, les délais de
paiement au comptant sont longs et pourront l'exposer aux difficultés de
trésorerie.
L'ouverture d'un compte en devise garantira à
IRCEB la gestion de ses opérations en devises (chèque en devises,
travellers chèques, ou tout autre moyen de paiement libellé en
devises) en éliminant le risque de change. IRCEB ne pourra tirer profit
de ce procédé que si elle importe des produits ou des
matières premières dans le pays de son partenaire commercial.
Ainsi, les devises qu'elle recevra de ses exportations ne seront plus
échangées en monnaie nationale pour courir le risque de change,
mais seront directement payées dans son compte en devises, et serviront
à régler sa dette d'importation. Ni l'acheteur, ni IRCEB n'aura
de protection à prendre car aucune des parties n'auront à
échanger ses créances ou ses dettes en une autre
devise.
2.2.3.2 Les autres techniques de couverture a privilegier
par IRCEB
Le recours à l'assurance DUCROIRE (D/COVER), la
formule avantageuse pour les PME présente l'avantage d'une acceptation
simplifiée des risques, une prime réduite à payer, peu de
suivi administratif et pas de souci lors du recouvrement. Mais elle ne couvre
que les 27 pays de l'Union Européenne, plus la Norvège et la
Suisse. En revanche IRCEB peut avoir recours à l'assurance COFACE (CIME)
et à l'assurance change. Ces deux produits de la
90 Le document de Pannexe H
est une preuve de paiement en cash d'un importateur camerounais (Ets K.H)
à un exportateur basé en Hollande.
91 Il n'est pas rare que ces
hommes d'affaires traversent la douane de l'aéroport de Zaventem avec
des sommes allant parfois de 10 000 à 70 000 € tout en
déclarant juste parfois les 5%.
COFACE sont faciles à comprendre. CIME (change
Export/Import) couvre l'entreprise contre le risque de change lors des
transactions régulières d'importations et d'exportations. En
souscrivant à cette police d'assurance, IRCEB bénéficiera
d'un intérêt en cas de la baisse de l'euro et n'aura aucun
problème causé par la fluctuation des cours des cinq devises de
facturation imposées par la COFACE (CAD, USD, JPY, DBP,
CHF)92 . IRCEB sera à cet effet garantie de la
stabilité de ses revenus. Le principe est tel que si l'entreprise subit
une perte de change, la COFACE l'indemnisera et en cas d'un gain, ce sera
à IRCEB de reverser à la COFACE tout ou une partie de ce gain si
elle a souscrit une police avec intéressement et qui prévoit
qu'une partie du gain lui revienne.
En ce qui concerne l'assurance change, l'entreprise
fait des offres en devises à ces clients étrangers et souhaite se
couvrir contre les fluctuations de change. La COFACE, pour un projet
donné, libèrera l'entreprise du risque de change en figeant le
cours de la devise. Elle couvrira ensuite toute la durée de vie de
l'opération commerciale. La prime est fonction de la durée de
validité de la garantie et du choix de l'intéressement. La perte
de change est indemnisée à 100%. Le principe est presque le
même que pour l'assurance CIME93.
LE CONTRAT A TERME est sans doute une technique
importante à conseiller chez IRCEB N.V Il a une facilité
d'application car l'intermédiation est assurée par une
banque.
Le change à terme est un contrat
d'échange de devises à une échéance donnée,
le terme entre le banquier et son client. L'importateur effectue un achat
à terme pour s'assurer de la disponibilité des devises
nécessaires au règlement de son fournisseur. Par souci de
clarté, nous adoptons le point de vue de l'exportateur.
Cette technique peut être illustrée par
l'exemple suivant :
IRCEB N.V a facturé un montant de 28 000
PKR94 payable dans 3 mois. Cela génère une position de
change longue sur le Roupie. Le trésorier de IRCEB N.V ne souhaite pas
prendre de risque de change et veux refermer cette position. Il décide
de vendre à terme à 3 mois les 28 000 PKR.
92 Respectivement le dollar
canadien, le dollar américain, Le yen, la livre sterling et le franc
suisse.)
93 Les informations sur la
présentation des produits d'assurance CIME et L'ASSURANCE CHANGE
proviennent du site web de la Coface à l'adresse URL :
http://www.coface.fr/CofacePortal/FR_fr_FR/pages/home/pp/assurchange/interet,
page consultée le 10/05/10.
94 C'est le code
international de la Roupie (monnaie) pakistanaise.
Il téléphone à son banquier et
obtient le cours de change pour cette opération : 1 EUR=1,08482
PKR.
IL s'engage à livrer à son banquier les 28
000 PKR dans 3 mois. Il a modifié sa position de change et la met
à jour.
POSITION DE CHANGE APRES LA VENTE À
TERME
Position initiale Devise à recevoir du client 28
000 PKR PCH > 0
risque a la baisse du PKR
Vente à terme
Devise à verser au 28 000 PKR PCH <
0
banquier Risque à la hausse du PKR
Position de change après la vente à terme 0
PKR PCH=O
Pas de risque de change
IRCEB N.V a ainsi couvert son risque de change et
connaît dès maintenant la contre-valeur des devises à
l'échéance : 28000/1,08582 = 25 810,73EUR
- La fixation du cours a terme par le banquier
:
Avec cette opération, le banquier de l'exemple
ci-dessus s'est engagé à recevoir 28000 PKR dans 3 mois. Cette
position de change longue crée un risque de change sur la PKR, or le
banquier n'a pas vocation à prendre un risque spéculatif. Il
décide donc de changer immédiatement les 28000 PKR... mais il ne
les a pas ! Les trois opérations réalisées dans l'ordre
par le banquier sont les suivantes :
· Il emprunte les roupies. Taux d'emprunt des PKR
à 3 mois =1.305% l'an.
· Puis, il les change sur le marché au
comptant. Cours comptant : 1 EUR = x PKR.
· Ensuite, il place pendant 3 mois les euros
reçus. Taux de placement des EUR à 3 mois = 4,515%
l'an.
À l'échéance, le banquier peut
payer les PKR livrés par IRCEB avec les EUR
récupérés et rembourser ses emprunts avec ces PKR. Le
différentiel de taux d'intérêt génère un
écart; ici l'emprunt des PKR coûte moins que ne rapportent les
placements des EUR. Le banquier répercute cet écart sur IRCEB en
l'incorporant dans le cours à terme. On a ainsi dans ce model
:
Cours a terme = cours comptant + I- incidence du
différentiel de taux d'intérêt.
Cette incidence est appelé
«déport» si elle est négative (le cours à terme
est alors inférieur au cours comptant et report si elle est positive (le
cours à terme est supérieur au cours comptant) dans notre
exemple, l'EUR est en déport contre PKR (la PKR est en report contre
l'EUR).
Le Change à terme est simple à utiliser
(il suffit de téléphoner à son banquier) et bien
adapté à la gestion opérationnelle. Il ne nécessite
pas un montant minimum et l'exportateur a la possibilité de
bénéficier d'un différentiel de taux favorable. Comme
inconvénient, il faut connaître l'échéance avec
certitude, c'est une technique non adaptée en période de risque
de change potentiel. En dépit de ces inconvénients, la vente
à terme demeure la technique de base de toute gestion du risque de
change.
L'EMPRUNT ET L'AVANCE EN DEVISES : En utilisant ces
stratégies, IRCEB garantit ses besoins de financement grâce
à l'accompagnement du banquier.
On parle d'avance de devise export lorsque le
banquier prête à l'exportateur un montant équivalent
à la créance détenue sur un acheteur étranger.
Cette technique apporte une couverture du risque de change et un financement
à l'entreprise. Un exemple nous permettra de comprendre le
fonctionnement de ce système.
IRCEB N.V Export détient une créance de
15 500 SAR (Riyal saoudien) sur un client saoudien à
échéance 31/10/2010. Cette créance génère
une position longue sur le SAR. La société a un besoin de
trésorerie immédiate. Elle demande à sa banque une avance
en SAR à la même échéance et pour un montant
équivalent à sa créance. L'avance en devise ferme la
position de change sur les créances et dettes en Riyal et ouvre une
position de change sur la trésorerie (les Riyal empruntés). En
empruntant à sa banque en SAR un montant équivalent pour la
même échéance, IRCEB N.V a remboursé les SAR, ce qui
constitue une position courte et compense la position initiale. IRCEB N.V
change immédiatement les SAR empruntés contre les euros. Avec
cette opération, elle fait face à ses besoins de financement et
évite d'exposer une trésorerie en SAR au risque de
change.
Le principe de fonctionnement de l'emprunt en devises
est strictement le même que celui de l'avance en devises mais il n'est
pas attaché à une opération d'exportation. L'entreprise
convertit immédiatement les devises empruntées et rembourse la
banque avec le produit de ses exportations. Le coût de l'avance et de
l'emprunt en devises est celui des taux d'emprunt de la devise
considérée.
L'avantage de ces deux techniques est qu'elles sont
relativement simples à utiliser. Elles apportent de façon
simultanée une solution de trésorerie et une solution de
financement, ne nécessite pas de montant minimum, permet de couvrir une
position de change. L'inconvénient est que le cours est fixe et
l'exportateur ne peut bénéficier de son évolution. Il y a
aussi une
limitation possible si la situation de l'entreprise
n'est pas bonne. Le banquier pouvant refuser d'accorder l'avance en
devises.
2.2.2 La gestion du risque des taux d'interet
En finance internationale, l'exportateur a le choix
de plusieurs instruments de couverture contre les risques de taux
d'intérêt: Le taux à terme (FRA), les futures sur taux, les
options sur taux et les Swaps sur taux. Dans la pratique, la plupart de ces
techniques ne sont pas faciles à utiliser. Il convient donc pour chaque
entreprise, en fonction du volume de ses activités de placements et
d'emprunts d'opter pour la technique qui lui convient le mieux.
En ce qui concerne IRCEB N.V. nous lui conseillons le
FRA (Future Rate Agreement) et l'IRS (Interest Rate SWAP). Comme le change
à terme, le FRA et l'IRS sont des techniques qui correspondent assez
bien à la taille de ses activités. En effet, qu'est-ce que le FRA
? Et en quoi consiste l'IRS?
Le FRA (Future Rate Agreement) ou garantie de taux
permet de fixer à l'avance un taux d'intérêt pour un
montant95 pour une période précise se situant dans le
futur.
Un FRA96 garantit seulement le taux de
l'emprunt ou du placement. Il ne constitue pas une obligation d'emprunt ou de
placement.
La particularité de cet instrument est qu'il
n'engendre pas de mouvement de fonds entre les contreparties ! Seul un
différentiel d'intérêt sera versé. En effet, le
contrat comporte les éléments suivants:
· Une première période courant
jusqu'au début de la période pour laquelle le taux est
fixé : C'est la période d'attente ;
· La période garantie par le taux
fixé au moment de la conclusion de l'opération: Cette
période suit donc directement la période d'attente ;
· Un montant sur lequel porte cette
garantie;
· La devise sur laquelle l'opération
porte;
· Un taux de référence dans cette
devise tel que le EURIBOR "Euro Interbank Offered Rate" pour la période
garantie.
Au terme de la période d'attente (donc avant la
période de garantie), la différence entre le taux garanti et
le taux de référence tel que le marché l'établit
à ce moment précis est calculée. Ce
95 Ce montant peut être
un emprunt ou un placement
96 L'explication du FRA
provient du cours de marché et risque financier dispensé à
l'Ichec en 2009 par M, P. De Posson.
différentiel de taux est appliqué sur le
montant garanti. Les contreparties s'engagent à verser la
différence obtenue au départ de la période garantie donc
en l'escomptant au taux de référence sur la période
garantie. Ce paiement conduit à compenser entre les parties exactement
la différence entre le taux du marché et le taux fixé au
départ, de sorte que la combinaison d'un placement au taux du
marché et de ce paiement conduit à un placement au taux garanti
initialement.
Ce mécanisme permet de garantir un taux
d'intérêt, tout en évitant une évolution
défavorable de ces taux dans le futur et en évitant au maximum
les mouvements de fonds et leur cortège de risques. Un exemple nous
permettra de mieux comprendre de quoi il s'agit
concrètement.
Exemple: Une banque garantit un taux de placement de 4
mois dans 8 mois.
Supposons que IRCEB N.V va avoir une trésorerie
excédentaire de 20 000 euros dans 4 mois et qu'elle en aura besoin pour
ses transactions qu'après 12 mois. Elle va vers sa banque pour lui
demander de lui garantir un taux de placement dans 4 mois afin qu'elle puisse
placer son excédent de trésorerie pour s'assurer de combien elle
touchera concrètement à l'échéance sans se
préoccuper d'une éventuelle baisse du taux de placement dans 4
mois.
Notre but ici est de montrer comment le banquier
fixera un taux garanti à une date dans le futur. Evidemment elle ne
pourra pas du coup connaître ce taux futur car il dépend de la loi
de l'offre et de la demande qui sont des paramètres externes à la
banque.
4 mois
Échéance 12 mois
Aujourd'hui 0
L'emprunt et le placement se font au taux actuel du
marché
Le taux du placement est inconnu ici
Emprunt 50 000 €
IRCEB veut placer 50 000 € pour une durée
de 8 mois
(Placer 50 000€ - les intérêts de
l'emprunt)
En effet, pour trouver le taux de placement dans 4
mois pour une durée de 8 mois (en fonction de la
demande de IRCEB N.V), la banque va se servir du taux d'intérêt
d'aujourd'hui pour une période de 12 mois.
Au terme des 12 mois, la banque connaîtra avec
certitude, le montant d'intérêt que cette
opération lui rapportera et compte tenu de cela, il pourra
déterminer un taux d'intérêt à terme
(dans 4 mois) de sorte à ce qu'il rapporte la même somme
d'intérêt.
ü La banque emprunte 50 000 € aujourd'hui
pour une durée de quatre mois au taux de 3% par
exemple. Les taux étant annuel dans les marché financier, il
faudra déterminer le taux mensuel proportionnel
correspondant à 4 mois : 0,03 x 4/12 = 0,01 donc 1%.
ü Le banquier va actualiser les 50 000 € pour
connaître sa vraie valeur d'aujourd'hui ; autrement
dit, il va déduire les intérêts d'emprunt : 50 000 /
(1+0,01) = 49 504,95 €.
ü La banque placera donc ce montant aujourd'hui
pour 12 mois par exemple à un taux de
1,6%97. Il est important de savoir que le taux du placement est
différent de celui de l'emprunt. Ainsi, à
l'échéance, la banque encaissera 49 504, 95 (1+1,6%) = 50
297,03 €, ce qui rapporte 50 296,03 - 50 000 =297,03
€ d'intérêt.
ü La banque cherchera des lors le taux
correspondant à ce montant d'intérêt en
plaçant 50 000 € pour 8 mois : 50 000 i = 297,03 ?
i = (297,03/50 000) x 100 = 0,6% (ce taux correspond à
8 mois).
ü Enfin de compte, la banque cherchera le taux
annuel correspondant en faisant l'opération 0,6 x 12/8
= 0,9 %.
La banque va donc proposer à IRCEBN.V un
contrat de FRA4/8 (FRA commençant dans 4
mois pour une durée de 8 mois), un taux de 0,9%. Ce taux ne
reflète pas le vrai taux du placement dans quatre mois
qui pourrait être plus bas ou plus haut à 0,9%.
Cependant, quelque soit le taux de placement dans trois mois
qui pourrait être inférieur ou supérieur à
0,9%, le contrat du FRA garantit à IRCEB N.V un taux de 0.9% qui
est déterminé, sur base des taux actuel du
marché.
Tout cela pourra être calculé à
partir d'une formule comme ci-dessous :
[(50 000 / (1+3% x 4/12) x (1+1,6%) -- 50 000) /50 000] x
12/8 = 0.9 %
97 Les taux sont
aléatoires dans notre exemple. Dans le cas pratique, les taux seront les
taux Euribor (EUR4M).
L'IRS (ou SWAP d'intérêts) est un contrat
d'échange entre deux exportateurs portant sur les flux
d'intérêts fixes ou variable et vice versa. Les deux parties
conviennent de payer les flux d'intérêt régulier (tous les
3, 6, 12 mois), pendant une période précise sur un capital
notionnel prédéterminé de telle sorte que ce capital ne
sera jamais échangé.
Lorsque tous les éléments sont
fixés, aux échéances du taux fixe, le "payeur" de taux
fixe verse le montant correspondant aux intérêts fixes à
l'autre contrepartie et ce durant la période entre les dates initiale et
finale. À l'inverse, le "receveur" de taux fixe est le "payeur" du taux
variable et versera donc les montants d'intérêts correspondants
suivant l'échéancier du taux variable.
Ce système permet à l'exportateur de se
couvrir contre les mouvements de taux d'une dette ou d'un placement en
transformant son risque de taux fixe long terme en un risque de taux variable
court terme et inversement.
Exemple : La société IRCEB N.V a un
crédit de 50 000 € payable dans 6 ans au taux variable (EUR4M +
0,50 %). Pour se protéger d'une fausse des taux, elle réalise
chez BNP Paribas Fortis un IRS et paye à la banque un taux fixe de 7%.
BNP Paribas Fortis lui versera en contrepartie des intérêts
variable au taux du marché à 4 mois (EUR3M).
v SITUATION AVANT L'IRS : IRCEB EUR4M + 0,5% ; (Son
emprunt aupres de BNP Paribas Fortis).
v SITUATION APRÈS L'IRS : IRCEB EUR4M + 0,50%
(suite a son emprunt).
Taux fixe 7%
IRCEB N.V
|
|
BNP Paribas Fortis
|
|
EUR4M
v EN FIN DE COMPTE : Pour la société IRCEB
N.V, la résultante sera :
Euribor + 0,50% + 7% - Euribor,
Soit 7% + 0,50%,
Soit taux fixe + 0,50%.
IRCEB N.V, grâce à cet IRS est couverte
à 7,50% quelque soit l'évolution future de l'EUR4M.
CONCLUSION GENERALE :
Au bout du compte, il était question pour nous
tout au long de ce mémoire de montrer d'une part comment mettre au sein
de l'entreprise belge de friperie IRCEB N.V Export une activité de
management des risques financiers liés à son ouverture
internationale. D'autre par de trouver les meilleures stratégies de
couverture contre les risques financiers les mieux adaptées à ses
activités internationales.
Pour y parvenir, il était opportun de rappeler
les conditions à remplir pour une entreprise qui se lance à
l'export. En effet, une entreprise qui veut vendre ses marchandises à
l'étranger quelles qu'en soient les raisons doit avant tout, faire le
plus sereinement possible une analyse globale de son environnement interne et
externe. Cela lui permet de détecter ses forces et ses faiblesses afin
de savoir si elle dispose des compétences et des ressources
nécessaires pour l'exportation. De même, pour vendre ses produits,
il est nécessaire pour toute entreprise d'aller à la rencontre
des clients potentiels et bien ciblés. Pour progresser avec une
idée, il est utile de s'allier à des partenaires de choix. Pour
affermir son positionnement, il faut connaître ses concurrents et les
différentes tendances du marché. Car, il serait trompeur de
penser que rester sans bouger trouvera toutes les réponses aux besoins
de l'entreprise. Seul un contact direct avec les clients et des partenaires
suivi d'une bonne politique de gestion des risques pourra le
permettre.
Par ailleurs, pour gagner en efficacité, une
entreprise liée aux affaires internationales doit répondre aux
besoins de ses marchés cibles, appuyer sa structure existante servant le
marché domestique et obtenir un meilleur coût global que si elle
déléguait certaines activités à une
société sous-traitante. Avoir une rentabilité à
l'export peut demander beaucoup plus de temps parce que l'exportation induit
plusieurs risques de natures différentes. Cependant, ce sont les risques
financiers (risques de crédit, risques de change, risques de variation
des taux d'intérêt, risques de variation des prix de
matières) qui nous concernaient dans notre analyse. Ces risques doivent
être identifiés, mesurés, puis gérés afin de
permettre à IRCEB N.V d'aspirer au profit. Il ne faut pas oublier par
exemple qu'une saine gestion des risques de change permet de
générer les gains de change qui viennent augmenter le
bénéfice des entreprises. Tant que les devises existent, elles
vont toujours fluctuer à la hausse comme à la baisse, et
créant ainsi les grandes opportunités de gain dans le
marché du FOREX. Une entreprise qui place une partie de son capital dans
le marché des changes pourra assurer son avenir financier avec
la
baisse de l'Euro qui a franchi le seuil de 1,22 dollar
le mardi 18/05/2010. « Le F0REX est le plus grand marché de la
planéte : 3 100 milliards de dollars de transactions par jour, soit une
fois et demi le PIB de la France et 30 fois plus que TOUT le marché
boursier américain 98».
Le FOREX n'est pas uniquement réservé
à des institutionnelles, les entreprises peuvent aussi y investir, les
risques y sont réduit, c'est un marché très lucratif et
complètement décorrélé des marchés
actions.
Les techniques de couverture contre les risques
financiers évoluent chaque année. Cependant quelques unes
demeurent très efficaces. Les instruments proposés par les
banques sont de plus en plus variés et personnalisés. Toute
entreprise peut donc trouver les techniques les mieux adaptées à
ses activités en fonction de ses moyens financiers..
D'après les réponses de nos
questionnaires, nous pouvons déduire que la gestion des risques
financiers dans les entreprises de friperie sondées n'obéit pas
à une logique claire. On est en face d'un groupe d'entreprises vraiment
hétéroclites où chacun réagit un peu à sa
manière par rapport aux risques.
On est d'ailleurs surpris de constater que certaines
entreprises ne soient même pas du tout informées de l'existence de
toutes ces possibilités de couverture contre les risques financiers. Il
est donc hasardeux de croire que ces entreprises parviennent par exemple
à se couvrir de façon efficace contre les risques de change juste
parce qu'elles ont le choix de la devise de facturation avec leurs clients. Car
cette unique solution est à juste titre très limitée.
Aurait-il fallu intégrer dans l'enquête plus de questions de
détails sur les exportations? Par exemple les questions sur la
fréquence des exportations, le nombre de client et leur importance, le
nombre de commande mensuelle ou trimestrielle, le volume de la production afin
de mieux choisir les techniques indispensables à la
couverture.
Par ailleurs, l'émergence de la profession du
risk manager répond aux soucis sans cesse croissants des entreprises,
grandes ou petites concernant la gestion des risques financiers afin de
renforcer leurs compétitivités et d'éviter leurs
faillites. C'est fort de ce constat qu'il nous ait parvenu l'idée selon
la quelle, La stratégie de gestion des risques financiers au sein
de
IRCEB N.V passe par la création d'un
département de gestion de ces risques. Et que ce département,
dirigé par un professionnel doit choisir les techniques les plus fiables
pour aider IRCEB à éliminer les conséquences
causées par son exposition aux risques financiers.
Le risk management devrait être le centre de
gravité des chercheurs en entreprises pendant ces temps de crise
financière. Ces derniers pourront inventer les produits plus
sécurisés à mettre au profit des entreprises. En outre,
ils pourront mobiliser tous les dirigeants d'entreprises par l'instauration
d'une culture d'entreprise basée sur la gestion optimale des risques
financiers et la création d'un réseau informationnel
connecté à des systèmes de veille stratégique et
d'intelligence économique plus crédibles.
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