1.11. HISTORIQUE D'ANSE ROUGE
13 Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique est
une institution spécialisée, chargée de produire des
informations chiffrées, fiables et opportunes portant sur tous les
aspects des phénomènes économiques, sociaux,
démographiques, etc.. et de les mettre à la disposition des
instances gouvernementales, des organismes nationaux, internationaux et des
utilisateurs de tous ordres
L'IHSI14 relate qu'Anse Rouge fût crée
comme un quartier le 3 août 1889 par décret du gouvernement
provisoire du Nord présidé par le Général
Hyppolite. A cette époque, elle n'était qu'un petit village de
pêcheur au bord de la mer. Plus loin, la loi du 19 avril 1976 l'a
élevée au rang de commune faisant partie de l'arrondissement des
Gonaïves et depuis le 19 septembre 1982, elle fait partie de
l'arrondissement de GrosMorne. Elle comprend deux sections communales:
Première l'Arbre et 2ème Source Chaude. Elle est
traversée par trois rivières et compte un étang. Son
relief est dominé du côté Est par le Morne et
côté Ouest par la commune et la Plaine.
Cependant, les anciens de la zone ont témoigné
qu'autrefois Première l'Arbre était recouvert d'arbres c'est ce
qui lui a valu ce nom.
Vue côtière de la zone de Première
l'Arbre Localité Anse-Rouge
A INSERER LES TROIS CARTES DE PDF DANS CET ENDROIT
1.12 LES COURANTS DE PENSÉE PORTANT SUR LE
SYSTÈME DE GESTION DU MICROCRÉDIT
Les auteurs qui se sont intéressés à la
gestion du microcrédit dans les pays en voie de développement
notamment (Hulme et Mosley 1996, Jean-Claude POINTILLEUX, 1999 Michel
Lelart15 2000) en viennent à la conclusion que les
microcrédits ont pour but principal de servir les pauvres, en apportant
principalement les ressources financières à ceux qui en ont le
plus besoin. Ainsi, les bailleurs de fonds concentrent leurs efforts sur les
individus travaillant pour leur propre compte qui ont besoin de crédit
pour faire fructifier leurs activités économiques. A cet effet,
Kristine De Boodt et Lisette Camberge16 soutiennent que le
microcrédit est un instrument à travers lequel les femmes peuvent
s'auto promouvoir, avoir une vision d'elles-mêmes, de leur environnement,
échanger entre elles, partager leur préoccupation, discuter leur
vie de tous les jours bref prendre la parole au sein de la
société tout en réalisant une certaine rentabilité.
Une étude d'impact du microcrédit menée par les Etudiants
de l'Université Moulay au Maroc17 démontre qu'une
bonne gestion du microcrédit donne une plus grande diversification des
activités dans la zone, une augmentation des revenus, un changement dans
la vie sociale, économique et même éducative des
bénéficiaires et aide au développement du pays en
question.
Des auteurs ont démontré que les femmes
considèrent le microcrédit comme une activité pouvant les
aider à sortir de la pauvreté et ceci avec un montant minimum
(Wagué Hawa Cissé 18) et Muhamad Yunus19.
Ils ont même établi la différence
entre les marchands du Sud et ceux du Nord, qui accordaient de petits
crédits à ceux qui n'avaient pas d'argent pour répondre au
besoin de leur famille. Malgré les taux d'intérêts
très élevés, souvent camouflés en remboursements en
nature au moment de
15 Michel Lelart, De la finance informelle à la
microfinance, Ed. Archives contemporaines, AUF, 2005, p. 49
16 Bood De Kristien et Comberge Lisette: Femmes pionnières
de Guinée, dix ans d'appui au groupement d'auto promotion de Bangouya,
Paris, PUF, 1970.
17 Rapport d'Etude d'Impact du micro crédit dans les pays
en voies de développement, 2002
18 octobre 2001, "Microfinance et lutte contre la
pauvreté"
19 19 Muhammad Yunus (né le 28 juin 1940
à Chittagong) est un économiste et entrepreneur
bangladais connu pour avoir fondé la première institution
de microcrédit, la Grameen Bank; ce qui lui valu le
Prix Nobel de la paix en 2006. Il est surnommé le
«banquier des pauvres»
la récolte, les usuriers avaient du succès et se
sont enrichis car ils étaient au courant des besoins des populations
où ils vivaient. Cette proximité et intégration du
prêteur dans le milieu culturel des emprunteurs est important car cette
connaissance réciproque était le moyen de la couverture du
risque.
Les premières caisses Raiffeisen en Allemagne,
Desjardins au Canada, et FECECIM20 au Maroc reposent sur les
mêmes principes de microcrédit que les prêts et
épargnes par petits groupes de personnes, surtout des femmes, qui se
connaissent, se rencontrent régulièrement et qui acceptent de
jouer le jeu de la caution mutuelle pour couvrir le risque éventuel.
Du point de vue empirique, des résultats de recherches
européennes confirment les principes du développement
élaborés par Schulze (1850) et Friedrich (1864) cité par
(Djoum 1999) et ont prouvé que la priorité pour ses pauvres
était de disposer de petits financements pour leurs activités
socio-économiques. Ils ont démontré qu'en fournissant des
services financiers aux pauvres exclus du système bancaire traditionnel,
on augmente leur niveau de vie, on améliore leur accès à
l'éducation, à la santé etc.
Il faut, toutefois, mentionner qu'aucune étude
empirique n'a été menée auprès des femmes
commerçantes non membres de l'Asfakop qui vivent à
Première l'Arbre. Mais selon des sources anonymes savaient prêter
également à ces femmes et ceci sans aucune condition avec des
montants exorbitants.
De plus, il faut admettre que les femmes qui vivent surtout
dans les milieux ruraux sont très intéressées au
microcrédit, puisque ce dernier opère des changements
réels dans leur vie et dans la société. Jusqu'à
cette date, seules des études théoriques ont fait des suggestions
sur le développement des pays pauvres à travers le
microcrédit.
20 Fédération des Caisses d'Epargne et
de Crédit Agricole Mutuel
Aussi cette recherche propose t-elle de répondre
à la question de savoir quel système de microcrédit serait
mieux adapté à la réalité de la zone de
Première l'Arbre? Elle a pour objectif global de proposer une structure
de microcrédit adéquate à la réalité de
l'Asfakop dans cette zone.
Pour atteindre cet objectif, la recherche s'inspire du
modèle proposé par Kim Wilson (1995) Elisabeth Hollman (1987) et
autres, car cette étude fait une analyse sur le microcrédit dans
les pays en voie de développement principalement Première
l'Arbre. Ainsi, les éléments importants qui sont
étudiés sont les cinq principes reconnus par Wilson, Hollman et
autres. Ces principes sont l'objet de plusieurs enquêtes menées
dans plusieurs pays pauvres comme le Bengladesh, Le Maroc etc.
L'approche théorique retenue élabore les
principes de Kim Wilson qui sont les suivants:
· Assurer des services à la population
pauvre. Selon l'auteur, la création des institutions de
microcrédit a pour but essentiel de servir les pauvres, en apportant des
ressources financières à ceux qui en ont le plus besoin. Ainsi,
les bénéficiaires conjuguent leurs efforts sur les individus
travaillant pour leur propre compte et qui ont besoin de crédit pour
faire fructifier leurs activités économiques.
· Lier les prêts à
l'épargne. Toute personne épargne pour plusieurs raisons,
soit en prévision de situations urgentes à résoudre aux
foyers tel que: achat de médicaments, paiements des frais scolaire,
faire des investissements saisonniers pour améliorer son affaire etc.
soit pour assurer de quoi à manger entre la période de
récolte et la saison de culture. En d'autres termes, l'épargne
est fait pour la sécurité, la spéculation et la
prévoyance. Quant aux prêts, ils facilitent les individus à
compléter leurs économies. Cependant, ils sont mieux
utilisés lorsqu'ils sont destinés uniquement à des
objectifs productifs.
· Utiliser la garantie solidaire. Elle est
entendue comme le moyen de faire opérer une sélection des
emprunteurs, ce qui réduit les coûts d'intermédiation et
diminue la charge de travail de l'agent qui aurait bien du mal à
opérer par lui-même cette sélection.
La garantie est efficace lorsque de petits incidents de
parcours se produisent, problèmes de paiement de l'intérêt,
difficultés au moment de l'échéance, à la condition
que les montants en jeu restent modestes, ce qui est souvent le cas quand il
s'agit de crédit rural solidaire.
· Assurer la viabilité financière des
opérations. accroître l'envergure et l'impact des
opérations de manière à porter leur volume à un
niveau supérieur à ce que peuvent offrir les bailleurs de
fonds.
· Mise en place d'institutions financières
locales permanentes. Ces institutions doivent pouvoir réinjecter
l'épargne intérieure dans l'économie, accorder des
crédits et fournir toute une gamme de services dans la mesure où
elles dépendent des financements des bailleurs de fonds et des pouvoirs
publics.
|