Sigles et abréviation
ABN : Autorité du bassin du Niger
CIDES : Centre d'information et de documentation
économique et sociale DNM : Direction nationale de la
météorologie
DRE : Direction des ressources en eau
IRD : Institut de recherche pour le
développement
ME/F : Ministère de l'économie et de
finance
PAC : programme d'action communautaire
RGP/H : Recensement général de la
population et de l'habitat
ROSELT : Réseau d'observatoires pour la
surveillance écologique à long terme. SIG : Système
d'information géographique
SGBD : Système de gestion de base de
données
USLE : Universal Soil Loss Equation (équation
universelle de perte en terre)
Table de matières
LISTE DE TABLES 4
AVANT PROPOS 6
RESUME 7
INTRODUCTION 8
CHAPITRE I : LE CADRE DE TRAVAIL 10
1.1. CADRE THEORIQUE 10
1.1.1. Problématique 10
1.1.1.1 Contexte et justification de l'étude 10
1.1.1.2. Présentation du problème 10
1.1.1.3 Revue de la littérature 13
1.1.1.4 Pertinence de l'étude 23
1.1. 2 Objectifs 24
1.1. 3 Hypothèses de travail 25
1.1. 4. Méthodologie 25
1.1.4. 1. Phase de la recherche bibliographique 25
1.1. 4. 2 La phase de terrain 25
1. 1. 4. 3 La conception de la structure de la base de
données 26
1.1. 5 Difficultés rencontrées 28
1.2. LE CONTEXTE GENERAL 28
1.2.1. Le contexte géographique 28
1.2.1.1. Le cadre physique 29
1.2.1.1.1. La géologie 29
1.2.1.1.2. L'hydrologie 30
1.2.1.1.3. L'hydrogéologie 31
1.2.1.1.4. La géomorphologie 31
1.2.1.1.5. Le cimat 31
1.2.1.1.6. Les sols 33
1.2.1.1.7. La végétation 34
1.2.2. Le contexte humain 34
CHAPITRE II : RESULTATS 38
2.1. CARACTERISATION DES UNITES GEOMORPHOLOGIQUES
38
2.1.1. Le sommet du plateau 38
2.1. 2 Les talus 40
2.1.3. Les glacis 41
2.1.4 Le Goroubi et ses affluents 41
2.1. 4.1 Le Goroubi 41
2.1. 4.2 Les affluents 44
2.1.4.2.1 Le kori de Tyala 45
2.1.4. 2.2 Le kori de Sibii Goungou 46
2. 2 ETAT DES LIEUX ET ANALYSE DES DONNEES EXISTANTES
49
2.3 PROPOSITION DE LA STRUCTURE DE LA BASE DE DONNEES :
THEMES, ENTITES ET LEURS ATTRIBUTS 50
2.3.1 Identification des différents thèmes
connexes à l'hydrogéomorphologie et leurs entités
51
2.3.2 Identification des différentes entités et
leurs attributs 52
2.3.3 Proposition des différentes tables 56
2. 4. PERSPECTIVES : ACQUISITION ET TRAITEMENT DES
DONNEES 58
2.4.1. L'acquisition des données 58
2.4.1.1. L'information cartographique 58
2.4.1.2. Les informations descriptives 61
2.4.2. Activité de suivi durant le doctorat 62
2.4.2.1 Le suivi du réseau hydrographique 62
2.4.2.2. Les mesures sur les pertes en terre 63
2.4.2.3. Le suivi de l'ensablement du fleuve Niger 64
2.4.2.4 Le suivi des précipitations 65
CONCLUSION 66
BIBLIOGRAPHIE 67
Liste de tables
Table de carte et figures
Carte de localisation de la commune rurale de Tamou 29
Figure 1 : Variation de la pluviométrie à Tamou de
1981 à 2006 32
Figure 2: Variation de la pluviométrie à Say de
1965 à 2006 33
Figure 3 : Evolution de la population de la commune rurale de
Tamou de 1988 à 2001. 35
Figure 4 : Evolution de la population de quelques villages dans
la zone de Tamou 36
Figure 5 : Schéma simplifié du processus de
dégradation 37
Table de photos
Photos 3 et 4 : Affleurement de cuirasse en dalle sur le plateau
(premier faciès) sous l'action du ruissellement et de la
déflation éolienne 39
Photo 5 : Surface de déflation éolienne et par
endroit formation de nebkas liés à l'obstacle
(végétation) sur le faciès sableux du plateau. 39
Photo 6 : Plage encroûtée et début du
ravinement sur le faciès sableux du sommet du plateau 40
Photo 7 : Affleurement des altérites du versant
dépourvu du manteau gravillonnaire issu du démantèlement
de la cuirasse ferrugineuse 40
Photo 8 : Aspect ondulé du glacis au second plan et
bordure du plateau couverte de la cuirasse ferrugineuse 41
Photo 9 et 10 : Culture de décrue le long du Goroubi
(poivron, piment, maïs, tomate, et Moringa). Cependant ces cultures sont
menacées de disparition par une dynamique érosive qui fait
reculer les berges du Goroubi. 42
Photo 11 : Recul des berges du Goroubi et déchaussement et
destruction des arbres sur les berges 43
Photos 12 et 13 : Puisards dans le fond du Goroubi : ce stock
d'eau lié à l'importance des dépôts alluviaux permet
aux maraîchers d'arroser leurs cultures pendant un bon moment
après l'assèchement du Goroubi 43
Photos 14 et 15: Affleurement du socle cristallin sous forme
de dalles non altérées sur le lit du Goroubi (a) mare de Garba
Gounton ensablée, et en (b) dalles et création de retenue d'eau
ensablée mare de Batancon. 44
Photo 16: Berge droite du kori de Tyala taillée dans le
matériaux sableux d'origine éolienne (épaisseur environ 3
m) elle présente de fente retrait. 45
Photo 17 : Puisard mis enclos par un maraîcher dans le
lit du kori de Tyala ; cette photo montre une fois de plus le rôle des
alluvions dans le stockage d'eau dans les lits des kori 46
Photo 18 : Berge droite du kori de Sibili Goungou : elle est
taillée dans des matériaux sableux épaisseur environ 3 m.
47
Photo 19 : Source liée aux caractéristiques des
formations superficielles : celles-ci soutiennent l'écoulement dans le
kori de Sibili Goungou. 47
Photo 20 : Sources liées à la nouvelle dynamique
de l'occupation du sol et jetant dans le kori de Sibili Goungou, celle qui est
à gauche sur la photo (1) a 3 ans et, celle qui se trouve à
droite sur la photo (2) a 2 ans. 48
Photo 21 : Niveau où l'écoulement des
résurgences a atteint à la date du 31/03/2007 juste à la
latitude du village de Ouro Djoga 48
Table de tableaux
Tableau 1 : Affluents de la rive droite du fleuve Niger dans la
commune rurale de Tamou.
30
Tableau 2 : Présentation des entités et leurs
attributs par dossier 52
Avant propos
Ce travail est le fruit d'une collaboration entre
l'université de Niamey en particulier le Département de
Géographie et le Réseau National d'Observatoires de Surveillance
Ecologique à Long Terme (ROSELT) qui l'a financé. Ce
réseau a pour objectif de collecter et exploiter les données du
terrain et de la télédétection en matière
d'environnement et de gestion des ressources renouvelables en vue de :
la surveillance de l'évolution à long terme des
écosystèmes ;
la compréhension du fonctionnement interactif entre les
populations et leur environnement au niveau local, notamment pour la
détermination de la part respective des causes climatiques et
anthropiques de la dégradation des terres et de leur synergie
éventuelle.
Au terme de ce travail, nous tenons à exprimer notre
profonde gratitude à :
M. BOUZOU MOUSSA Ibrahim pour l'encadrement de ce travail
malgré ses multiples occupations, et ses judicieux conseils et ses
pertinentes remarques.
M. WAZIRI MATO Maman pour son soutien en toutes circonstances et
qui a accepté de juger de travail.
Pr. Hervé GUMUCHIAN qui a accepté de
présider le jury.
Au Réseau National d'Observatoires de Surveillance
Ecologique à Long Terme (ROSELT) qui nous a offert l'opportunité
de mener ce travail qu'il trouve ici notre profonde gratitude. M. SALISSOU
Ibrahim qui a fait la mise en forme du document final.
Nous adressons nos remerciements à Mr. FARAN MAÏGA
Oumarou avec qui nous avons fait le terrain. A LE BRETON Eric pour avoir
corrigé le premier document, ALI Magagi, ABBA Halilou, MALAM ABDOU
Moussa, MAMAN Isoufou, MANI ABDOU Amadou, au Coordonnateur du programme PAC de
Say, MOUMOUNI Souley qui nous a guidé sur le terrain. Enfin, nous
remercions tous ceux qui de près ou de loin ont contribué pour le
bon déroulement de ce travail.
RésuméLe but de ce travail est
de mettre en évidence l'impact du changement d'usage des sols sur le
comportement hydrodynamique des systèmes hydrogéomorphologiques
de l'aire pionnière «Ayi noma», et de proposer une
méthodologie pour la constitution d'une base de données pour la
surveillance de ces systèmes. En dressant un état de lieux sur
les connaissances actuelles sur la zone, il a été possible de se
rendre compte qu'il n'y avait eu des travaux préliminaires pouvant
conduire à la constitution d'une base de données.
Après une caractérisation des unités
géomorphologiques, seront décrits les différents processus
suivis pour la constitution d'une base de données ou les
différentes étapes de la conception. Enfin en guise de
perspectives, nous avons décrit les processus d'acquisition des
données et proposé une série d'activités pour un
travail ultérieur.
Introduction
Le Niger est un pays sahélien dont sa position en
latitude fait de lui un pays aux 2/3 désertiques. Cette situation a
entraîné une inégale répartition de la population
qui se calque sur la répartition des ressources naturelles.
L'évolution récente des conditions pluviométriques s'est
traduite par des importantes mutations environnementales. Cela a
engendré un mouvement de la population des zones sinistrées vers
le sud du pays où les conditions sont jusque-là favorables.
Ainsi, la zone périphérique du parc national du W qui a connu
pendant longtemps une faible densité d'occupation humaine (4
habitants/km2 jusqu'en 1975 (AMADOU, 1995), devient un pôle
d'attraction des populations venues du nord de la région de
Tillabéri. Face à cette situation, et à l'issue de
l'éradication des maladies endémiques (l'onchocerchose, la
cécité etc), le Gouvernement a déclassé une partie
de la réserve totale de faune de Tamou (70 000 ha) en vue d'y
transférer des populations sans terres du Département de
Tillabéri (Ouallam et Filingué) dans les années 1980. Cet
espace appelé zone « Ayi noma1 ». La zone se situe
sur le plateau sableux de Dyabou comprise entre 2°15' et 2°25' de
longitude Est, et 12°45' et 12°55' de latitude Nord. Ce projet de
transfert fut intervenu en 1976 par le décret n°76/141/PLMS/MDR du
22 Août 1976 pour permettre le retour à la terre dans l'objectif
d'atteindre l'autosuffisance alimentaire.
Cependant, même si par ailleurs la zone est
considérée comme moins dégradée comparativement au
reste du pays, la mise en culture a entraîné un
déséquilibre en moins d'une génération. En effet,
la zone présente aujourd'hui des signes révélateurs du
phénomène de dégradation des terres, notamment la baisse
de la productivité des sols, l'apparition des traces d'érosion ou
encore des surfaces de déflation éolienne. Dans un tel contexte,
il importe alors d'envisager une étude en vue de mettre en
évidence les conséquences hydrogéomorphologiques et les
changements d'usage des sols, ce qui permettra de mieux comprendre le
comportement hydrodynamique et la susceptibilité de la zone à
l'érosion et surtout de mettre la relation Homme/Milieu. La
présente étude se propose de donner un cadre
méthodologique en vue de constitue une base de données pour
1 Terme haoussa qui veut dire `'travailler la terre»
un suivi à long terme des systèmes
hydrogéomorphologiques de l'aire pionnière «Ayi
noma».
La base de données est définie un ensemble de
données reliées et gérées par un système de
gestion de base des données (SOURIS, 1986). Dans ce travail, nous avons
décrit le processus pouvant aboutir à la constitution d'une base
de données c'est-à-dire les différentes étapes de
sa conception.
Ce travail se résume en deux chapitres :
- Le premier concerne le cadre de travail dans lequel nous
avons fait une présentation du problème, un état d'art sur
les connaissances actuelles dans la zone et un troisième
présentant les aspects méthodologiques.
- Le second chapitre fait état des résultats
obtenus. Il s'agit d'une caractérisation des unités
géomorphologiques pour mieux comprendre la dynamique, un état de
lieu sur les données existantes, la description des étapes pour
la conception de la base de données et le dernier point concerne les
perspectives en vue d'un travail futur.
Chapitre I : Le cadre de travail
1.1. Cadre théorique
1.1.1. Problématique
1.1.1.1 Contexte et justification de l'étude
Nombreuses études réalisées dans la zone
et ailleurs ont montré une dégradation continue de ressources
naturelles. L'état actuel de l'environnement et des ressources
s'explique par plusieurs facteurs :
- une baisse des pluies depuis 20 ans. (L'Hôte et
Mahé, 1996) ont montré un déplacement des isohyètes
vers le sud à partir de 1970. Les précipitations diminuent avec
un minimum dans les années 80. Durant la décennie 90 les totaux
annuels remontent, mais restent inférieurs à ceux des
années 50 et 60.
- aux effets du climat il faut ajouter les changements dans
l'usage des ressources naturelles. En effet avec l'évolution galopante
de la population, les écosystèmes subissent des modifications
profondes et quelques fois irréversibles.
Les conséquences qui en résultent de cette
nouvelle dynamique sont entre autres, l'augmentation du ruissellement sur le
versant, en effet, avec la diminution du couvert végétal les sols
moins protégés sont encroûtés, l'infiltration est
réduite ; l'apparition des formes d'érosion par ravinement ou
dépôt...
La zone de Tamou, de part sa situation géographique a
fait l'objet de diverses sollicitations pour i) l'agriculture et
l'élevage ; ii) les ressources forestières et piscicoles.
Dès lors, on observe après le projet de transfert des
populations, le déclassement de 70 000 ha des réserves totales de
Tamou et l'éradication de l'onchocercose une dégradation des
terres mises en valeur. Dans ce contexte, l'étude que nous voulons mener
vise à comprendre le processus et doit déboucher sur la mise en
place d'un SIG et la modélisation du fonctionnement des systèmes
hydromorphologiques, spécifiquement de l'aire pionnière
Ayinoma.
1.1.1.2. Présentation du problème
Le Sahel, comme la plupart des milieux arides et semi-arides
est manifestement un
domaine géographique où la question de la
dégradation des ressources naturelles est
préoccupante. Préoccupante, d'autant plus que ce
milieu subit les effets multiples des conditions climatiques et des
activités humaines qui se caractérisent par des modifications
dans l'usage des ressources.
La diminution des pluies a entraîné depuis 30 ans
une modification de la répartition de la végétation,
accélérée par la pression anthropique sur l'environnement
: coupes pour le bois de chauffe, défrichements des nouvelles terres
cultivables, et dégradation croissante de terres cultivées ou
surpâturées (MAHE, 2002).
La relation étroite entre les conditions climatiques et
les activités anthropiques a eu pour conséquence la
dégradation de l'environnement. Or celle-ci diminue la
possibilité de production des écosystèmes et pousse
à une surexploitation des ressources naturelles fragilisant encore
davantage le milieu. Ainsi on constate :
Une emprise croissante des zones cultivées et des sols
nus au détriment des formations végétales naturelles
(AMADOU, 1995 ; KANZIEMO, 1999) ;
Une baisse des écoulements de surface des
rivières dans la majeure partie de l'Afrique de l'Ouest même dans
les zones où l'on constate une augmentation des zones cultivées
(MAHE, 2002 ; ABDOURHAMANE, 1995 ; ANONYME, 2000) ;
Une intense érosion provoquant l'approfondissement des
lits des cours d'eau dans certains secteurs et leur élargissement ainsi
que l'ensablement dans d'autres.
Dans ce contexte, la dégradation de l'environnement
s'accélère, réduit la production des
écosystèmes et provoque une exploitation extensive des
différentes ressources naturelles. Situé dans le Sud-Ouest du
Niger, le département de Say dispose des potentialités naturelles
importantes et constitue depuis la fin des années 1960, un pôle
d'attraction avec notamment les sécheresses successives qui ont durement
frappées les pays sahéliens. Il apparaît alors comme une
zone refuge, et particulièrement la commune rurale de Tamou qui
recèle jusque-là d'importantes ressources forestières et
des « terres vierges », ainsi que l'un des plus denses réseaux
hydrographiques du pays. Ce réseau offre une potentialité
hydrique certaine et ses apports sont estimés à 2.5 milliards de
m3 sur lesquels il faut ajouter les apports directs de la
pluviométrie stockés dans les multiples mares et
dépressions. Ces apports sont estimés à 24.5 millions
m3 pour le seul bassin du Goroubi (ANONYME, 2000). Il faut aussi
noter que ces cours d'eau affluents du fleuve Niger
constituent l'essentiel du potentiel hydrique mobilisable et
jouent un rôle important pour l'activité pastorale et pour
l'économie de la région en général (SAÏDOU,
2006). Ils permettent aux populations surtout Haoussa de pratiquer la
pêche, (notamment sur le Goroubi, le Diamangou, et la Tapoa). Ainsi, le
long du Goroubi la population pratique le maraîchage. Ces cours affluents
du fleuve Niger jouent donc un rôle important dans la recherche de la
sécurité alimentaire.
Or, la problématique actuelle dans cette zone se
caractérise par la dégradation de l'environnement physique sous
l'effet de conditions météorologiques rigoureuses et surtout du
changement d'usage des sols liés à une pression
démographique croissante et accélérée depuis le
début des années 1970. En effet, à l'issue de
l'éradication de certaines maladies endémiques (onchocercose,
trypanosomiase), le Gouvernement du Niger a déclassé 70.000 ha
des réserves totales de faune de Tamou en vue d'y transférer des
populations sans terre du département de Tillabéri (Ouallam et
Filingué).
La combinaison entre les facteurs climatiques et les
activités anthropiques a donné lieu à des formes de
dégradation allant de la disparition des formations
végétales à l'apparition des sols nus avec formation de
croûte de battance. On a alors assisté peu à peu à
la destruction de l'équilibre traditionnel entre la capacité de
production et le besoin ; d'où :
- Dégradation de la végétation,
encroûtement et accroissement de la capacité destructive de la
pluie sur des sols défrichés et soumis à l'érosion
;
- Erosion et stérilisation des sols mis en valeur ou
non et apparition sur le glacis de nouvelles ravines dont les têtes
reculent vers le rebord du plateau;
- Modification du fonctionnement hydrogéomorphologique
dont le creusement et l'élargissement du lit du Goroubi qui ne
permettent plus l'inondation du lit majeur ;
- Elargissement des koris affluents et ensablement de leurs fonds
par apports latéraux ;
- Apparition des sources suite à un ravinement
important du fait de la dégradation des sols et de sa faible couverture
végétale.
Ainsi, malgré ce niveau de dégradation, la zone
présente encore un intérêt socioéconomique certain.
En effet, elle continue à accueillir un flux important de population, et
constitue l'une des zones les plus peuplées avec une forte
activité agropastorale.
Comment peut-on agir pour renverser cette tendance ? Pour
répondre à cette question, il faut nécessairement
caractériser les impacts de la variabilité climatique et des
changements d'usage des sols sur l'évolution du cycle hydrologique.
1.1.1.3 Revue de la littérature
L'état des connaissances que nous proposons ici
concerne seulement un certain nombre d'écrits relatifs à la
dégradation des terres sur la zone et ailleurs. Ces travaux même
s'ils n'ont pas une problématique similaire à la nôtre, ils
ont touché certains aspects que nous voulons mettre en évidence
afin de mieux fixer le cadre de notre projet.
La zone d'étude a fait l'objet de nombreux travaux qui
ont eu trait à l'environnement, au foncier, aux migrations et à
leurs conséquences spatiales et à la gestion des ressources
naturelles. Ces recherches, bien qu'elles ne s'intéressent pas
directement à la dégradation des terres ont souligné que
la zone est entrain de subir les conséquences de l'afflux des
immigrés qui ont conservé leurs pratiques culturales. Ces
études ont mis en évidence la dynamique de changements d'usage
des sols en relation avec l'évolution démographique dans cette
zone depuis le début du projet de transfert des populations en 1976.
D'autres études traitent de l'effet de l'agressivité climatique
suite à la dénudation des sols par le défrichement. Les
conclusions tirées dans ces études sont d'autant
intéressantes que la prise en compte pour l'analyse des causes de la
dégradation des terres s'avère plus que nécessaire. La
croissance démographique et l'évolution des superficies
cultivées sont deux paramètres ayant fait l'objet de nombreuses
études.
(AMADOU, 1991 in RESADEP 1993) a mis en évidence,
à partir des enquêtes, des relevés de terrain et de
l'interprétation des photographies aériennes de 1956 et 1975, une
énorme déforestation consécutive à une
artificialisation très poussée. Il a montré une
désorganisation des structures agraires (diminution ou
élimination du temps de jachère, absence de fumure dans la
majorité de champs cultivés...), suite à une demande de
plus en plus accrue des terres de culture, ainsi que l'agrandissement rapide de
l'effectif de la famille et ses conséquences sur l'équilibre du
milieu. Il ajoute à partir des données recueillies sur le terrain
que les milieux de glacis et les abords immédiats des cours d'eau sont
fragiles notamment en ce qui concerne leur susceptibilité à
l'érosion hydrique et
éolienne. Ces milieux présentent des signes de
dégradation et souvent une lenteur dans la
régénération des espèces
végétales.
Selon le même auteur en 1995, le défrichement des
terres et la pression démographique ont eu des effets néfastes
sur les ressources naturelles. Il souligne que l'on observe une érosion
en nappe, sur les plateaux sableux, décapante favorisée par le
déboisement et la pression continue des cultures, et également
une érosion importante (hydrique et éolienne) sur les milieux de
plaines. Le degré de dégradation observé sur le glacis
laisse penser que si des mesures de protection ne sont pas prises, on atteindra
le seuil d'irréversibilité. En effet, les zones de cultures sur
le plateau de Dyabou ont connu une progression de 60 % entre 1956 et 1988 avec
notamment l'installation de nombreux migrants.
L'installation des populations migrantes dans cette zone
(l'arrondissement de Say et de Kollo) s'est accompagnée de
défrichements anarchiques (ATTARI, 1997). Cette nouvelle dynamique a
entraîné une diminution du temps de jachère. Dans le canton
de Tamou la jachère qui durait 3 à 10 ans a presque disparu.
Traitant du phénomène migratoire en 1999,
MOUNKAILA souligne que l'ampleur de la migration dans le département de
Say a créé des nouvelles dynamiques dans les relations
Homme-Milieu. Ces relations s'expriment surtout en terme de péjoration
des milieux. C'est ainsi qu'il distingue deux types de migrations ; d'une part
les mouvements de colonisation qui sont cités comme causes majeures de
dégradation de l'environnement et d'autre part certains paysans
spécialisés dans l'approvisionnement de la ville de Niamey en
bois et d'autres ressources végétales.
Selon lui, l'ampleur des migrations a entraîné
une transformation des milieux qui s'est manifestée par une extension
des superficies cultivées et la surexploitation des ressources
ligneuses. En effet, les superficies cultivées ont plus que
doublé en 20 ans, passant de 71060 ha en 1975 à 166868 ha en
1999, ce qui a abouti à une saturation de l'espace et une pression de
plus en plus forte sur les terres de culture.
(BOUBACAR, 2004), étudiant les impacts du PGRN sur le
plateau de Dyabou, a dressé un tableau des contraintes et
potentialités. Il souligne une dégradation du potentiel
agro-sylvopastoral sur ce plateau sous l'effet des facteurs climatiques et
anthropiques, de dégradation des sols (ces sols sont lessivés,
peu productifs, fragiles et très sensibles à l'érosion
hydrique
et éolienne) et de leur abandon. Il insiste sur le fort
taux démographique lié à un important flux migratoire et
ajoute que cette dégradation est liée à une occupation
anarchique et incontrôlée du fait de la présence des
acteurs à intérêts multiples.
(« Démocratie 2000 », 2004) insiste sur les
effets de la mise en culture qui ont eu des effets sur des
éléments biophysiques (végétation, sol, faune) :
les sols se sont dégradés (lessivés et
encroûtés en certains endroits et en d'autres ravinés) ; ce
qui entraîne la baisse régulière des niveaux de production.
Ainsi à partir de 1984, les fonctionnaires de Niamey ayant
utilisé des gros moyens (des bulduzers) ont entraîné la
destruction de la structure des sols, leur dégradation, ce qui a
provoqué leur abandon.
(ACHARD, 1997) étudiant l'impact du pâturage sur
la forêt montre que certaines espèces ligneuses offrant une bonne
qualité fourragère souffrent d'un émondage et risquent de
disparaître. Il ajoute qu'avec l'augmentation de la densité de
populations humaines et animales concomitante à la diminution de
l'espace pastoral, on a atteint la limite de l'équilibre
agro-écologique, d'où la nécessité de mettre en
place une politique d'aménagement.
(SOULEY, 2004) souligne qu'avec la croissance
démographique dans les zones périphériques du parc du W,
on assiste à une diminution des aires de pâturage et à une
pression agricole qui se traduisent par l'augmentation de l'érosion
hydrique qui emporte les couches superficielles déjà
préparées par l'effet du piétinement des animaux. Il
ajoute qu'il existe une corrélation entre le taux de croissance
démographique et celui du défrichement et de la
déforestation ; ce qui s'est traduit par la fermeture graduelle ou
complète des couloirs de pâturage.
Sur tout un autre plan, (BENOIT, 1998) a procédé
par une cartographie de l'expansion de l'espace cultivé depuis 1956,
dans une série de publications consacrée au parc national du W du
Niger et sa périphérie afin d'inventorier l'espace naturel. Il
semblerait plus facile de procéder de la sorte du fait du fort taux
d'anthropisation dans le canton de Tamou en rapport notamment avec l'importance
de l'immigration (en sus de l'accroissement naturel de la population locale) et
souligne que désormais la dynamique des paysages dans le canton de Tamou
est influencée par l'effet d'une exploitation minière.
De part l'analyse de toutes ces études
réalisées dans le Sud-Ouest du Niger on se rend compte qu'il y a
une corrélation entre la dynamique de dégradation de
l'environnement dans le canton de Tamou et l'évolution de la population.
A ce propos, (PLANCHON et VALENTIN, 1999) ont mis en évidence la
corrélation entre la dégradation et l'évolution en
croisant des cartes de densité de population et de dégradation
des sols en Afrique de l'Ouest. Une forte relation entre la dégradation
et la population est ainsi mise en évidence, particulièrement
dans le cas de l'érosion hydrique. Sur la base de cette relation, ils
ont proposé un modèle d'évolution appliqué à
une projection de 30 ans. Ils estiment suivant ce modèle une progression
de la superficie des terres dégradées en Afrique de l'Ouest
à 13 %, soit une superficie égale à celle du
Sénégal. Parmi ces terres dégradées, les
superficies cultivables gravement dégradées progresseraient de 16
% soit une superficie égale à celle du Togo.
Ces études montrent que cette zone se retrouve
dénudée et exposée à l'agressivité
climatique notamment la pluie qui entraîne le « tassement » du
sol. Ce tassement diminue l'infiltration et augmente le ruissellement. Ce
phénomène d'encroûtement des sols a été
largement étudié en 1989 par VALENTIN et CASENAVE et en 1994 par
AMBOUTA qui a mis en corrélation plusieurs facteurs, aussi bien internes
qu'externes aux sols, sous pluies naturelles et simulées afin de
comprendre les mécanismes généraux de la formation des
croûtes sur les sols sableux fins du Sahel. Les paramètres
internes sont d'ordre granulométrique, chimique, et
minéralogique. Il a souligné que la teneur en argile serait le
facteur intrinsèque le plus déterminant de la
susceptibilité à l'encroûtement des horizons de surface des
sols sableux. Pour les facteurs externes liés au climat et aux
caractéristiques du bassin (intensité des pluies,
géomorphologie, gradient de pente, et mode d'exploitation et la
pédologie), l'intensité et donc l'énergie cinétique
de la pluie semblent être les facteurs qui influencent le
déclenchement des ruissellements et de l'encroûtement. (PEUGEOT,
1995) ayant étudié le ruissellement à l'échelle de
la parcelle a mis en évidence les facteurs producteurs de ruissellement
mais aussi le rôle de l'encroûtement dans la genèse du
ruissellement. En fonction des états de surface, il démontre
l'influence des croûtes sur le fonctionnement hydrologique d'un bassin
versant sahélien. C'est ainsi qu'il a défini trois grands types
d'états de surface sur lesquels il a calculé le coefficient de
ruissellement. Il
conclut que le degré de l'encroûtement et la
pluviométrie sont les deux variables explicatives du ruissellement. Il
estime respectivement à 50 et 25 % le taux de ruissellement sur les
croûtes et les jachères. Après avoir
caractérisé la structure et le fonctionnement de la brousse
tigrée, (AMBOUTA, 1997) montre qu'en dehors de l'influence du climat,
notamment les sécheresses, l'homme à travers la coupe rase
favorise la dégradation de la structure des sols et par là
l'encroûtement, puis l'accélération du ruissellement et
l'érosion.
En ce qui concerne les interactions ressources-usages, on se
réfère aux travaux de (LOIREAU et D'HERBES, 1997) ; (LOIREAU,
1998) ; (LOIREAU, D'HERBES, DELABRE, 2000). Dans ces travaux, le paysage a
été divisé en deux plans d'informations spatiales
distincts pour connaître la part respective de deux séries de
facteurs (sociaux et biophysiques). Dans leur démarche, ces auteurs
mettent en relation les interactions entre les systèmes biophysiques et
les systèmes socio-économiques afin de comprendre et spatialiser
la structure et le comportement dynamique d'un paysage en interaction avec une
société donnée et donner les moyens de suivre son
évolution. Les analyses ont porté sur deux types d'informations
spatiales. La première rendant compte du fonctionnement des
systèmes sociaux à travers la spatialisation des pratiques
appliquées par les hommes pour l'exploitation des ressources
(détermination d'Unités des Pratiques Homogènes : UPH). La
deuxième informe sur le fonctionnement des systèmes
écologiques à travers la spatialisation des différents
facteurs biophysiques déterminant un niveau de production des ressources
qu'on qualifie d'Unités paysagères (UP). En croisant ces deux
types d'informations spatiales (UPH et UP), on peut déterminer des
nouvelles unités spatiales, dites de référence (UPR)
à travers lesquelles il est possible d'interpréter la part des
facteurs socio-économiques ou biophysiques et d'établir des
bilans spatialisés entre ressources et usages dont elles font l'objet
pour chaque usage identifié. Elle souligne l'importance de mise en
culture de nouvelles parcelles, de la diminution des temps de jachères
et de l'augmentation de la charge pastorale.
(LOIREAU, 2000) insiste sur le rôle d'un système
d'information sur l'environnement (SIE-
Roselt) comme un outil d'analyse des
causes multiples de la désertification sur le long
terme pouvant
répondre aux différentes missions de tous les observatoires du
réseau
ROSELT. Ce système dont le but est d'étudier et
interpréter les interactions entre les forces directrices
écologiques et socio-économiques doit tenir compte à la
fois de la diversité des situations ; et de la complexité des
interactions ces forces à l'origine de la dégradation. Dans une
étude entreprise pour comprendre le rôle des processus
éoliens dans la dégradation des champs, (BOUZOU MOUSSA, 2000) a
montré que la cause de la formation de surfaces nues est d'abord la
nature des sols sablo-limoneuse mais aussi l'induration et
l'encroûtement. Ces sols subissent un ensemble de pratiques agricoles
inadaptées, notamment le défrichement progressif des champs et
les labours superficiels qui facilitent le transport de matériel par
l'eau de ruissellement et le vent. La méthodologie utilisée
consistait à décrire les formes d'érosion dans l'ensemble
du terroir afin de comprendre la dynamique et le processus de formation des
loupes d'érosion.
Selon (MAMADOU, 2006), l'évolution hydrodynamique
actuelle est la résultante directe des actions essentiellement
anthropiques ayant abouti à une augmentation des ruissellements et des
écoulements annuels et ceci malgré la baisse
générale de la pluviométrie. La démarche a
consisté à comprendre l'objet dans ses deux aspects (structurel
et fonctionnel). Ainsi, l'accent a été mis sur le comportement
hydro-érosif et sédimentaire des unités
géomorphologiques des bassins versants étudiés à
travers une cartographie pour suivre l'évolution des ravines et des
réseaux de ravines ; suivi de l'évolution régressive des
têtes des ravines et un sondage à la tarière pour
quantifier les dépôts des alluvions récents. Pour
étudier la morphodynamique actuelle dans la région de Po-Tiebele
au Burkina Faso, (MIETTON, 1980) a mis l'accent sur le ruissellement et
l'érosion à l'échelle de la parcelle. Partant de ses
observations et des analyses, il caractérise le climat et
présente une typologie de pluies du ruissellement et de l'érosion
et des ravines. Il a en effet, distingué pour les ravines trois types en
fonction de leur largeur et de leur profondeur. Les rigoles, les ravineaux et
les ravines.
(DEVINEAU et al., 2005) montrent que la dynamique actuelle des
milieux riverains de Mouhoun dans le Boromo est gouvernée
essentiellement par des processus érosifs liés au type
d'occupation des sols ainsi qu'à la nature de l'utilisation de sols.
Cette étude est réalisée à partir de l'analyse des
données géologiques et géomorphologiques et de
l'occupation des sols fondée sur
l'interprétation des images Landsat ETM qu'ils ont
complétées par des observations à partir de transects
réalisés sur le terrain.
(CHEBANI et al., 1999) se proposent d'analyser les
phénomènes d'érosion et de ruissellement à
différentes échelles spatiales en reliant les données
expérimentales aux caractéristiques hydromorphologiques des sols
et particulièrement de leur état de surface. Ces analyses ont
été faites suivant quatre échelles. Les échelles et
les méthodes utilisées sont précisées comme suit
:
A l'échelle du bassin versant, les auteurs ont mis en
avant la distribution spatiale des unités pédologiques ; à
l'échelle de la parcelle de 100 m2 (type WISCHMEIER), la
méthode a consisté à quantifier le ruissellement en nappe
et en rigole et étudier le rôle des facteurs (pluie, nature du
sol, la pente et les pratiques culturales). La troisième échelle
est celle de la ravine et la démarche a consisté à
enfoncer verticalement des piquets dans les têtes, les flancs et le fond
des ravines de façon à mesurer des sections transversales. Ce
dispositif permet de repérer les variations verticales du niveau du sol.
Enfin à l'échelle stationnelle ils ont procédé
à l'inventaire des différentes croûtes de surfaces par la
description morphologique et micro morphologique des croûtes.
A la lumière de la littérature existante sur la
zone «Ayi noma», on se rend compte que la dégradation de
terres n'a pas fait l'objet d'une étude proprement dite.
Les constats qui se dégagent sont : la
dégradation des terres liées à une occupation anarchique
des terres à la suite du projet de transfert des populations, la baisse
de productivité de terres et l'abandon des grands domaines suite
à l'apparition des surfaces encroûtées et des signes
d'érosion linéaire, l'augmentation du ruissellement sur les
versants et l'évolution de la densité de drainage. Tous ces
problèmes ont entraîné l'ensablement et
l'élargissement de lits des cours d'eau (Goroubi, Tyala gorou et le kori
de Sibili goungou). En outre, le degré de dégradation croit avec
la croissance démographique. Vu l'importance des acteurs qui la
convoitent, et l'ampleur de la dégradation dans cette aire, il est
pertinent de mener une investigation afin de mettre en place un moyen pour une
gestion durable.
D'autres études ont montré l'intérêt
du SIG dans l'aménagement comme un moyen pour le suivie la gestion
durable des ressources naturelles.
(NONGUIERMA, 1996) souligne que pour mettre en place un
système d'information géographique appliqué à
l'hydrologie notamment pour l'évaluation des volumes d'eau
ruisselés, deux types de données sont indispensables les
données climatiques et les facteurs physiographiques qui comprennent
toutes les caractéristiques dépendantes du bassin versant et qui
sont en interaction complexe (le sol, la végétation, l'occupation
du sol...). Pour calculer les valeurs de CN (paramètre du
ruissellement), il faut tenir compte de trois facteurs notamment l'occupation
du sol qui définit à un moment donné les attributs
biophysiques de la surface terrestre. Le sol en tenant compte de la
capacité d'infiltration et de la composition texturale dominante et
enfin les pentes qui sont déterminées en deux phases
subséquentes par la création d'un modèle numérique
de terrain puis la pente comme rapport de la différence d'altitude entre
un point et son voisin le plus bas. Tous ces éléments constituent
des couches d'information dont la superposition permet de faire des analyses
croisées de l'information à l'aide d'un système
d'information géographique.
(BONN, 1998) souligne que le système d'information
géographique avec l'aide de la télédétection permet
de spatialiser des modèles de pertes de sol et obtenir des
résultats spectaculaires, souvent exprimés sous forme de cartes
de pertes de sol annuelles sur des grandes étendues. La
régionalisation nécessite l'identification d'un plus nombre
d'indicateurs possibles géomorphologiques, pédologiques
archéologiques ou historiques de la dégradation des sols afin
d'évaluer qualitativement les marges d'erreurs et éviter la
généralisation abusive des modèles ponctuels.
(TALBI et al., 2002) mettent en évidence
l'intérêt du SIG en tant qu'outil informatisé pour la
gestion de l'information géographique dans le suivi et la quantification
de l'érosion hydrique. La méthodologie adoptée a
consisté à intégrer dans le SIG l'équation
universelle de pertes en terre (USLE) et le coefficient de
transportabilité des sédiments. Ces auteurs sont parvenus
à réaliser quelques croisements afin de caractériser le
risque réel auquel est exposé le sol dans le bassin de l'Isser et
ainsi quantifier les sédiments délivrés aux cours d'eau.
Ils montrent comment un SIG permet à un utilisateur potentiel d'obtenir
et de cartographier l'information relative à la sensibilité au
sol des phénomènes érosifs.
Pour ce qui est de la conception d'une base de données,
nous pouvons citer (SOURIS, 1986) qui a défini la base des
données comme un ensemble de données reliées et
gérées par
un système de gestion de base des données
(SGBD). Il a succinctement fait un historique sur la saisie, et la gestion de
la base de données et pose un certain nombre de questionnements. Ces
questionnements portent sur la manière de saisir, le stockage, la
gestion... Par la suite, il a distingué l'information localisée
selon deux ensembles : l'information graphique et l'information descriptive.
Ces informations se décrivent par des entités (ou champs) et
leurs attributs. Ainsi, la description d'une entité va être en
partie déterminée par les méthodes de
représentation utilisées. A ce propos, (SOURIS, 1986) fait
intervenir la notion d'échelle qui est fonction des objectifs
fixés. En ce sens, une même entité peut donner lieu
à plusieurs descriptions ; une ville peut être
représentée par un point à une certaine échelle et
par une aire à une autre échelle. Ce qui donne alors deux
entités distinctes en fonction de l'échelle de description.
La base de données est définie comme un ensemble
de données structurées et stockées, bien organisé
en vue de son utilisation sur un support informatique. Quant à la
donnée, c'est toute information enregistrée sur un support et/ou
soumise à une manipulation informatique. Selon (AFNOR-ISO, 1989) une
base de données est une structure des données permettant de
recevoir, de stocker, et de fournir à la demande des données
à des multiples utilisateurs indépendants.
(GRUAU, 2006) s'est basé sur la méthodologie
Merise pour une modélisation conceptuelle de système
d'information. Celle-ci permet de concevoir un système d'une
façon standardisée et méthodique. Il identifie dans sa
démarche quatre points pour la conception d'une base de données.
Le premier point introduit le schéma entités-associations qui est
un schéma précisant les entités et leurs relations : la
construction d'un tel schéma se fait en étudiant les
dépendances fonctionnelles et en tenant compte d'un certain nombre
d'extensions conceptuelles. Il s'agit là d'identifier toutes les
entités possibles chacune avec ses attributs et identifiants qui la
distinguent des autres. Le second point rendant compte du schéma
relationnel qui consiste à organiser les données en une table
dans laquelle les colonnes décrivent des champs en commun et les lignes
contiennent les valeurs de ces champs pour chaque enregistrement. Le
troisième point tente d'expliquer la traduction entre les deux
schémas. La traduction du schéma conceptuel
entités-associations en un schéma relationnel conduit à un
modèle physique de données qui précise le stockage de
chaque donnée à travers son type et sa taille.
Enfin, le dernier point concerne la méthodologie de base.
Pour GRANGE (2006), construire une base des données
c'est regrouper les données en paquets « homogènes »,
les entités, les tables. Chaque entité est définie par un
nombre fini de données élémentaires qui constituent ses
attributs ou les renseignements sur celle-ci. Selon lui, la construction ou
l'élaboration d'une base des données passe d'abord par sa
conception. Il a proposé de ce fait trois étapes fondamentales
pour l'élaboration de la base de données : la première
étape est celle de l'analyse de documents qui consiste à
réunir tous les documents (papiers, magnétiques ou autre support
d'information) représentatifs de données que l'on veut
modéliser. La seconde étape ou structuration des données
met les informations en « paquets » homogènes dans lesquels on
minimise au maximum la répétition d'information. Et enfin, la
construction du schéma des données mettant en relation les
entités et associations pour construire la structure
générale des données.
En 1997, JOLY a mis en place une base de données de
termes et concepts employés en cartographie géomorphologique.
Celle-ci rappelle les principaux objectifs analytiques et systémiques de
la géomorphologie. Pour ce faire, il subdivise en chapitres et sous
chapitres qui définissent autant des champs d'investigation qui peuvent
eux même être subdivisés en paragraphes et unités
cartographiques ou taxons. Les données dans la base sont codées
et classées selon un ordre thématique par un sigle de trois
lettres suivi d'un numéro pour les sous-chapitres. Les objets sont
repartis en trois types d'implantation. Et chaque objet est décrit par
un enregistrement.
S'agissant de la base de données, l'on peut retenir que
sa constitution doit passer par sa conception (GRANGE, 2006 ; GRUAU, 2006).
L'étape de la conception consiste à identifier tous les documents
ou éléments nécessaires et représentatifs de la
thématique à modéliser. Les informations à
intégrer dans la base sont de deux natures : les informations graphiques
informant sur la situation géographique et la forme des spatiaux et les
informations descriptives (qualitatives et quantitatives) qui se
réfèrent à la sémantique. Et enfin toutes ces
données ne constituent une base de données que si elles sont
reliées entre elles par un système relationnel de gestion de base
de données (GRANGE, 2006 ; GRUAU, 2006).
Le présent travail doit déboucher à la
mise en place d'un SIG pour la surveillance des systèmes
hydrogéomorphologiques de l'aire «Ayi noma». Le SIG est
défini comme un système informatisé comprenant plusieurs
bases de données géographiques et un logiciel de gestion et
d'accès aux informations dont le but est de centraliser, d'organiser, de
gérer et d'analyser les données et leur mise à jour
(encyclopédie encarta 2004). Le SIG est un ensemble des moyens
permettant d'acquérir, de traiter, d'analyser, de représenter et
de gérer des informations dans un contexte spatial, et il permet de
comparer des entités différentes sur la base de leurs
caractéristiques spatiales communes.
1.1.1.4 Pertinence de l'étude
Au Niger depuis une trentaine d'années, la
dégradation des ressources naturelles (eaux, terres,
végétation) met en péril l'économie des
sociétés rurales en particulier et du pays en
général. Cela menace l'équilibre entre les systèmes
biophysiques et les systèmes sociaux. La zone de Tamou, qui du fait de
la présence des maladies endémiques, d'animaux sauvages et de son
enclavement, a connu pendant longtemps une faible densité d'occupation
humaine, 4 habitants/km2 jusqu'en 1975 (AMADOU, 1996). L'occupation
des terres dans l'aire «Ayi noma» a commencé dans les
années 1980 et aujourd'hui la zone est surexploitée avec une
densité d'environ 19 habitants/ km2 (ME/F, 2006). Il devient
alors utile dans un tel contexte d'envisager une étude en vue de mettre
en relation les conséquences hydromorphologiques (notamment la
dégradation des terres) et les changements d'usage des sols. Cette
étude permettra de mieux comprendre le comportement hydrodynamique et la
susceptibilité de la zone à l'érosion et surtout de mettre
en avant le déséquilibre dans la relation Homme/Milieu.
Même si cette région est communément
considérée comme la moins dégradée comparativement
aux autres régions du Niger, elle présente aujourd'hui des signes
révélateurs de dégradation (la baisse de la
productivité des sols). Il importe donc de déterminer les
processus géomorphologiques actifs. Cette zone a fait l'objet de
nombreuses études, mais nulle part n'a été fait cas de la
question de dégradation des terres et particulièrement de
l'érosion. C'est pourquoi il est essentiel de s'intéresser
à la problématique de la dégradation des ressources
naturelles en rapport avec les changements d'usage des sols et de ses
conséquences sur les systèmes
hydromorphologiques dans cette zone où la pression sur
les ressources naturelles est importante avec l'afflux de populations
allogènes. Nonobstant toutes les études existantes dans cette
zone, il n'y a pas eu des études spécifiques pouvant conduire
à la constitution d'une base de données pour la surveillance des
systèmes hydrogéomorphologiques. C'est pourquoi nous pensons que
cette base de données serait un outil déterminant pour
l'aménagement et la gestion durable de cet espace. En effet, cette
région constitue une zone agropastorale par excellence. En plus, elle
dispose d'un important capital en ressources en eaux composé du fleuve
Niger et de cinq de ses affluents de rive droite. La prise en compte de cette
question permettra de diminuer le nombre des conflits d'usage entre les
pasteurs et les agriculteurs. Ainsi la prévention de ces conflits
permettra de mieux gérer le seul patrimoine transfrontalier du W qui
joue un rôle capital dans l'économie de la commune rurale de Tamou
en particulier et du Niger en général. En outre, cette
étude nous permettra d'éprouver un cadre méthodologique
pour le suivi des systèmes morphopédologiques de l'aire
pionnière «Ayi noma». Nous pensons que cette base de
données constituerait une assistance technique non négligeable
pour tous les acteurs (aménageurs, techniciens, ...) soucieux d'un
développement local durable.
1.1. 2 Objectifs
Dans un contexte de changement d'usage des sols, la
dégradation de conditions de milieu s'accélère,
réduit la production des écosystèmes et provoque une
surexploitation des ressources. Face à tous ces problèmes,
l'objectif principal de cette étude est de mieux comprendre l'impact du
changement d'usage des sols sur les processus de dégradation dans l'aire
«Ayi noma» bassin versant du Goroubi. En effet, la combinaison entre
les facteurs climatiques et les activités anthropiques donne lieu
à des formes de dégradation allant de la disparition de la
végétation à l'apparition de plages de sols nus avec
formation de croûtes de battance, zones de déflation et
ravinement. Les moyens pour parvenir à cet objectif résident dans
un état des lieux des connaissances actuelles relatives à la
dégradation des terres en général et spécifiquement
à l'érosion, dans la caractérisation des sites retenus
pour le suivi à long terme.
Et enfin, faire une proposition des activités pour la
constitution et l'alimentation de la base de données en vue de la
préparation d'une thèse sur le fonctionnement
hydrogéomorphologique de l'aire «Ayi noma».
1.1. 3 Hypothèses de travail
Nous avons émis deux hypothèses afin de mieux
orienter notre réflexion la première est relative à la
dynamique d'occupation du sol selon laquelle le changement intervenus dans ce
secteur est une conséquence directe du changement d'usage des sols.
La deuxième hypothèse quant à elle fait
cas de la mise en place du système de gestion, vu les multiples
bouleversements, la mise en place d'un système de surveillance
permettrait de mieux résoudre les problèmes actuels et aider dans
la prise de décision.
1.1. 4. Méthodologie
La démarche adoptée dans le cadre de ce travail est
constituée de trois phases que nous décrivons ci-dessous.
1.1.4. 1. Phase de la recherche bibliographique
La phase de la recherche documentaire a consisté
à une esquisse de la littérature existante sur la zone en rapport
avec la dégradation des terres d'une manière
générale et en particulier relatif à l'érosion
hydrique. Cela nous a permis à faire un état des lieux sur les
connaissances sur la dégradation des terres. Elle est essentiellement
menée à Niamey dans différentes bibliothèques dont
celle de l'IRD, de la faculté des lettres et sciences humaines, de la
faculté d'agronomie, le centre de documentation de CIDES, de l'AGHRYMET,
de l'ABN, et la bibliothèque du Département de géographie,
et enfin sur l'internet.
L'analyse de la littérature existante nous a permis de
faire le point sur la question de la dégradation des terres ainsi que
sur la constitution de la base de données.
1.1. 4. 2 La phase de terrain
Cette phase s'est déroulée dans la
dernière décade du mois de mars 2007. Pendant
cette
période, nous avons effectué une mission de
reconnaissance pour un suivi des
systèmes
hydrogéomorphologiques de l'aire «Ayi
noma». L'objectif fixé à travers cette visite sur le
terrain était de caractériser la zone en
choisissant des transects de parcours, et par là identifier le site pour
un suivi à long terme. La démarche adoptée se compose de
deux étapes, entretien avec les techniciens de terrain les responsables
du Programme d'Action Communautaire (PAC) intervenant dans la région
à Say et à Dyabou avec le président de la
grappe2. La seconde étape a consisté à
parcourir des transects sur le terrain.
L'entretien avec les cadres des services techniques nous a
permis de cerner qu'il n'y avait pas eu de demande de la population en
matière de lutte contre l'érosion. La plupart des demandes
concernent l'insécurité alimentaire, ainsi que le problème
d'eau. En revanche, le coordinateur du PAC souligne que le secteur de Dyabou
semble le plus touché par le problème de dégradation de
terres et l'érosion.
L'entretien avec le responsable de la grappe de Dyabou
confirme les avis du Coordonnateur du PAC. En effet, il montre que ce secteur
est le plus dégradé du fait qu'il constitue le point de
départ de l'opération «Ayi noma». C'est pourquoi nous
avons limité nos investigations à «Ayi noma» bassin
versant du Goroubi qui nous paraît représentatif de l'ensemble de
cette aire pionnière.
Nos observations ont porté sur trois transects, le
premier a concerné le Goroubi à partir d'un point X de
coordonnées (X= 418969 et Y= 1428727) en amont du nouveau pont sur la
route Say-Tamou. Les deux autres transects ont concerné les koris
affluents (le kori de Tyala et le kori de Sibili goungou). Nos observations ont
essentiellement porté sur la dynamique érosive,
caractérisation des états de surface des différentes
unités géodynamiques. Il faut noter que les informations
recueillies à travers l'entretien et le parcours des transects sont
complétées par d'autres informations déjà acquises
lors de notre sortie sur le terrain en guise de complément des cours
théoriques dans le cadre de notre formation de DEA.
1. 1. 4. 3 La conception de la structure de la base de
données
Quelle méthodologie pour la constitution d'une base de
données en hydrologie ? Avant de
réfléchir à un
schéma relationnel d'une application, il est bon de modéliser
la
problématique à traiter d'un point de vue conceptuel et
indépendamment du logiciel à
2 Ensemble des villages organisés en une
communauté
utiliser. Cette phase de conception permet d'identifier tous
les éléments concernés, les structurer les mettre en
relation fonctionnelle (GRUAU, 2006). Elle est une étape essentielle
pour constitution d'une base de données. Ainsi, en se basant sur la
méthodologie adoptée par JOLY en 1997 pour la constitution d'une
base de données sémiologique pour la cartographie
géomorphologique, nous avons identifié tous les thèmes qui
ont une influence sur le système hydromorphologique. Ainsi, huit
thèmes ont été identifiés et chacun en forme un
dossier. Il s'agit de l'hydrologie, de la géomorphologie, du climat, de
la pédologie, de la géologie, de l'hydrogéologie, de
l'occupation et l'utilisation du sol. Ainsi, chaque dossier ou thème
contient un ensemble d'entités (éléments ou objets pour
lesquels on souhaite conserver des informations) spécifiques qui
constituent les informations de bases. Ce sont par exemple : la topographie,
les précipitations, l'évaporation, l'infiltration...
Ces entités sont définies par des données
élémentaires qui constituent leurs attributs (des renseignements
sur celles-ci) qui les distinguent des autres.
En guise d'exemple, nous proposons les dossiers suivants pour la
géomorphologie, le climat, l'hydrogéologie et la
géologie.
Dossier 1: Géomorphologie
1. Etat de surface
2. Topographie
3. Erosion éolienne
4. Erosion hydrique
Dossier 3 : Géologie
1. Formations superficielles
2. Lithologie
3. Structure
|
Dossier 2: Climat
1. Précipitations
2. Températures
3. Humidité relative
4. Vent
5. Evaporation
Dossier 4 : Hydrogéologie
1. Piézométrie
2. Recharge
|
Quelles données peut-on intégrer dans la base ?
Pour répondre à cette question, l'on
se réfère
à la méthodologie développée par SOURIS en 1986.
Selon lui il faut
distinguer l'information localisée selon deux ensembles
: l'information graphique et l'information descriptive. Par exemple pour la
géomorphologie, la topographie, érosion sont des informations
graphiques l'état de surface est descriptive. Ces informations se
décrivent par des entités (ou champs) et leurs attributs.
1.1. 5 Difficultés rencontrées
Les difficultés auxquelles nous avons fait face lors de
ce travail sont de plusieurs ordres. S'agissant de la thématique le
manque de certaines données a constitué une entrave majeure. En
effet, la zone a été peu ou pas investie en matière
d'étude sur la dégradation de ressources naturelles en
particulier l'érosion.
La seconde contrainte est d'ordre technique car nous sommes en
ne maîtrisant pas certains logiciels indispensables pour la mise en place
d'une base des données ou même du SIG tels Erdas imagine, Arc
View, Arc GIS. En effet, le ROSELT a renoncé à notre recyclage en
SIG et télédétection c'est pourquoi nous n'avons pas pu
réaliser les cartes prévues dans le terme de
référence initial.
Et enfin, le temps et les moyens matériels que nous
disposons ne nous permettaient d'atteindre les objectifs fixés. C'est
pourquoi ce travail s'est limité à une approche
méthodologique pour la constitution d'une base des données.
1.2. Le contexte général
Il s'agit pour nous de placer la zone de l'étude dans
son contexte régional. Pour ce faire, nous dressons un rapide
état des lieux sur les aspects physiques (géomorphologie,
géologie, climat, hydrologie...) et un bref aperçu des
caractéristiques socio-économiques de la zone.
1.2.1. Le contexte géographique
La commune rurale de Tamou est située dans la partie
sud-ouest du Niger à une centaine de km environ au sud de Niamey. Elle
est limitée au Nord par la commune urbaine de Say, au Sud par le Burkina
Faso et le Bénin, à l'Ouest par la commune rurale de
Guéladio, et à l'Est par la commune rurale de Kirtachi
(département de
Kollo) (cf. carte 1). Avec une superficie de 2832 km2,
la commune rurale de Tamou occupe 25 % de la superficie totale du
département de Say.
Carte de localisation de la commune rurale de Tamou
Source : Département de Géographie
1.2.1.1. Le cadre physique
1.2.1.1.1. La géologie
Sur le plan géologique, la commune rurale de Tamou se
trouve sur le socle du Liptako Gourma et est constituée par les
formations éruptives du précambrien. On distingue trois types de
formations géologiques :
- les formations récentes (alluvions) dans les
vallées et les dépressions ;
- les formations du continental terminal (CT3)
supposées d'âge pliocène qui recouvrent les faciès
marins. Ce sont de grès fins à grossiers, argileux et de niveau
oolithique ferrugineux intensifié (OUSMANE, 1980 cité par SAIDOU,
2006), elles forment les lambeaux de plateaux sur la rive droite du fleuve
Niger et reposent sur le socle cristallin ;
- les formations du socle précambrien du Liptako
Gourma. Elles forment des terrains volcano-sédimentaires
métamorphisés à pendages généralement
verticaux et appartiennent au Birrimien avec des enclaves de migmatites
pré-birrimien recoupées par des granites syn et post-tectonique.
Les roches les plus répandues sont les schistes argileux, le grès
rouge.
1.2.1.1.2. L'hydrologie
La commune rurale de Tamou est drainée par le fleuve
Niger et quatre de ses affluents de rive droite (le Goroubi, le Diamangou, la
Tapoa et la Mékrou). Ces derniers, avec une durée moyenne
d'écoulement de 5 à 7 mois, sont de cours d'eau saisonniers
importants pour les activités économiques (pêche,
arboriculture, cultures de décrue).
Affluents
|
Superficie du BV en km2
|
Longueur du
tronçon au Niger en km
|
Débit saisonnier
moyen (m3/s)
|
Durée de
l'écoulement (mois)
|
Diamangou
|
4400
|
45
|
3.9
|
4-6
|
Goroubi
|
15500
|
160
|
9.4
|
5-7
|
Tapoa
|
5500
|
65
|
10.20
|
5-7
|
Mékrou
|
24570
|
85
|
12.3
|
6-8
|
Tableau 1 : Affluents de la rive droite du fleuve Niger
dans la commune rurale de Tamou.
(Source : DRE)
En dehors des cours d'eau saisonniers, on observe la
présence de mares permanentes et semi-permanentes réparties dans
la région.
1.2.1.1.3. L'hydrogéologie
La zone de Tamou tout comme l'ensemble du département
de Say est une zone défavorisée en ressources en eau souterraine.
Elle appartient en effet à la formation du socle cristallin du Liptako
Gourma qui ne contient des couches aquifères que dans ces parties
altérées. Les nappes superficielles que constituent les
dépôts alluviaux des marigots et des mares formant les ressources
accessibles.
1.2.1.1.4. La géomorphologie
Le relief très peu contrasté est constitué
de trois unités géomorphologiques :
- la vallée du fleuve Niger relativement encaissée
au sud dont la largeur varie entre 200 et 500 m. L'altitude la plus basse est
de 170 m ;
- le plateau formé par la bordure du Continental
Terminal (argile gréseuse festonnée avec de nombreuses buttes
témoins vers le sud-ouest). Il forme un ensemble des reliques de bancs
gréseux qui reposent sur le socle Précambrien ou Birrimien. Leur
surface tabulaire recoupe les derniers dépôts argileux
supérieurs du CT qui correspondent aux grès argileux du moyen
Niger. Leur surface cuirassée et plane témoigne d'un
aplanissement daté de Pliocène.
- la pénéplaine formée par le socle et
plus précisément une série métamorphique de roches
vertes intrusives à la limite est du bouclier Mossi. Elle forme un
ensemble érodé plat ou les seuls « hauts » reliefs sont
constitués par des buttes témoins du CT. L'altitude moyenne est
de l'ordre de 200 m.
L'aspect du paysage résulte des effets d'aplanissement
généralisé et d'un cuirassement de la surface
supérieure. Ces surfaces sont découpées au cours de
périodes pluviales et arides (ensablement, dunes ...) déterminant
la mise en place de différents niveaux ; le paysage est faiblement
incliné du nord vers le sud, et l'altitude varie entre 300 et 200 m.
1.2.1.1.5. Le cimat
Selon (AMBOUTA, 2002), la zone de Tamou appartient au domaine
climatique tropical fortement soumis à des influences sahéliennes
avec une instabilité climatique récurrente. Le climat est ainsi
de type sahélo-soudanien dans lequel on distingue :
- une longue saison sèche de 7 mois et une saison
pluvieuse courte de 3 à 5 mois ;
- des températures élevées avec un
régime composé de deux maxima supérieur à 40°
C situé entre avril et mai et deux minima de l'ordre de 20°C en
décembre et janvier ;
- l'ETP est estimée à 2250 mm selon le service de
l'agriculture de Say.
- une humidité atmosphérique faible pendant la plus
grande partie de l'année ; - une insolation de l'ordre de 3000 h/an
(GAVAUD, 1977) ;
- les précipitations augmentent du nord vers le sud pour
atteindre jusqu'à 800 mm.
Variation de la pluvimétrie à Tamou de 1981
à 2006
Années
|
900 800 700 600 500 400 300 200 100
0
|
|
|
|
Precipitation
|
|
Total Moyenne
Moy. mobile sur 5 pér. (Total)
|
|
|
|
1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001
2003
Figure 1 : Variation de la pluviométrie à
Tamou de 1981 à 2006 (Source : DNM)
Variation de la pluv iom étrie a Say de 1. 96 5 a 2006
recipitation
Total
Moy enne
Moy . mobile sur 5 é &T l'
Années
1 000
900
800
7 00
600
5 00
400
3 00
200
1 00
0
Figure 2: Variation de la pluviométrie à
Say de 1965 à 2006 (Source : DNM)
L'analyse des courbes de variation de la pluviométrie
à Say et Tamou (figures 1 et 2) montre des fluctuations inter-annuelles
des totaux annuels. Cependant, on note une amélioration des
précipitations respectivement à partir de 1986 et 1998 pour Say
et Tamou.
1.2.1.1.6. Les sols
Dans la partie nord de la commune, on trouve des sols-reliques
plus évolués du fait de l'abondance des pluies qui favorisent une
individualisation des oxydes de fer et une décomposition de la
matière organique. Ce sont des sols à texture sableuse et
horizons supérieurs faiblement humifères très
colorés et à horizons de profondeur fortement colorés par
le fer. Ces sols sont fragiles et leur horizon supérieur est parfois
érodé par le ruissellement ou le vent.
Au niveau de la vallée du fleuve et le long de ses
affluents se situent des sols
hydromorphes. Ces terrains se
caractérisent par des engorgements temporaires de
surfaces
liés soit à la saturation des sols (seuil d'imbibition), soit
à la remontée du toit
de la nappe phréatique. Ils se caractérisent par
un engorgement temporaire de surface ou lié à la remontée
de la nappe phréatique. Dans le parc, on trouve des sols lithiques
formés au moins d'un horizon.
1.2.1.1.7. La végétation
L'aspect de la végétation traduit
fidèlement l'influence des facteurs édaphiques (profondeur,
perméabilité, richesse en base) et la variation de la
pluviométrie. Au nord de l'isohyète 600 mm, on rencontre la
savane arborée à combretacée sur les sols ferrugineux de
couverture sableuse ancienne. On note dans ce domaine la dominance des arbustes
tels Guiera senegalensis, Combretum micrantum, Combretum glutinosum
etc.
La strate herbacée discontinue est dominée par
les légumineuses telle Zornia glochidiata. Plus au sud c'est le
domaine de la savane boisée entre 600 et 800 mm, elle se
caractérise par diverses espèces dont Bombax costatum,
Baswellia delzilli.... On y trouve aussi les graminées vivaces
notamment les Andropogonées qui apparaissent au sud de
l'isohyète 650 mm. La forêt claire apparaît à plus de
800 mm de pluies sur les sols ferrugineux (GAVAUD, 1977) notamment dans les
réserves naturelles ou artificielles. Les ligneux sont
caractérisés par un grand nombre de combretacées et
également par la présence d'espèces utiles à
l'homme comme Bytyrospermum parkia (karité), Parkia
biglobisa (néré) (SAÏDOU, 2006).
1.2.2. Le contexte humain
La zone de Tamou est composée par une mosaïque
d'ethnies. Ainsi elle compte 77 villages peuplés de Peuls, de
Gourmantchés, des Foulmanganis (métissage entre les Peuls et les
Gourmantchés), de Haoussa, de Zarma... C'est une zone d'immigration dont
l'occupation est relativement récente. En effet, jusqu'au début
du 20éme siècle, les aires de peuplement de la
région ne sont que des îlots localisés avec une
densité faible soit 5 à 6 fois inférieure à celle
d'aujourd'hui (BENOIT, 1999). Cela s'explique par l'existence des maladies
endémiques (l'onchocercose, la trypanosomiase, la cécité),
et la présence d'animaux sauvages (AMADOU, 1995 ; BOUBACAR, 2004). Au
tour des années 1970, des vastes campagnes de lutte contre
ces maladies ont permis d'assainir la région favorisant
ainsi l'installation des populations venues d'horizons divers et surtout avec
l'opération «Ayi noma» (produisons) dans les années
1980. Selon les statistiques du RGP/H 1988 (MINISTERE DE L'ECONOMIE et DES
FINANCES, 1992) la population du canton était de 36679 habitants en 1988
soit une densité de 12.95 habitants/km2. Elle atteint 52917
habitants en 2001 soit une densité de 18.68 habitants/km2
(MINISTEE DE L'ECONOMIE et DES FINANCES, 2006). L'évolution
démographique dans cette zone peut être illustrée par les
figures ci-dessous. Celles-ci montrent l'importance de l'immigration dans les
années de grandes sécheresses (1972, 1973, 1982, 1984.
|
70000 60000 50000 40000
|
|
|
|
|
|
Tamou
|
30000 20000 10000 0
|
|
|
1988 1998 2001
Annes
Figure 3 : Evolution de la population de la commune
rurale de Tamou de 1988 à 2001.
1500
1968 1969 1982 1986 2001
1300
1100
300
100
-100
900
700
500
Tamou Dyabou Baoullédjé Tyala
Année
Figure 4 : Evolution de la population de quelques
villages dans la zone de Tamou (Source : AMADOU 1995 complété
par les données RGP/ H 2001.)
La principale conséquence de cette évolution de
la population est l'augmentation des superficies cultivées qui sont
passées de 71060 ha en 1975 à 166868 ha en 1999 pour l'ensemble
du département de Say (monographie sous régionale de Say). Pour
Tamou, elles sont passées de 4070 ha en 1955 à 12590 ha en 1996.
Mais la superficie cultivée par personne est passée de 2.85 ha
à 2.3 ha (AMBOUTA, 2002). Cela est la conséquence de la baisse
des rendements liée à l'état de la pauvreté des
sols, à la péjoration climatique, et à la pression
démographique entraînant la réduction du temps de
jachère. La réponse aux besoins croissants en
céréales consécutifs à la forte croissance
démographique s'est faite par l'extension des superficies plutôt
que par une intensification de la culture (SAIDOU, 2006). Suite à cette
dynamique de mise en culture, on assiste à une dégradation de
l'environnement physique. Les pratiques culturales mécanisées
utilisant des tracteurs, des engins de terrassement, ont mis à nu les
sols induisant une dégradation rapide des surfaces cultivées par
les processus d'érosion hydrique et éolienne. La figure 5 nous un
schéma simplifié du processus de dégradation. Avec les
sécheresses des années 1970, les immigrations, on assiste
à une rupture de l'équilibre relatif du milieu et la population
autochtone.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1976 : déc lassement d'une partie d e la réserve d
e Tamou
|
Séche resse (1972 -1974)
|
|
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|
|
|
Immigration d es popul ation s de Oua llam et Filingu é
Immigration et afflux de fonc tionna ires (militaires)
|
Milieu en Equ ilibre relatif avec l a population auto
chtone
|
|
Explo itation minière
|
|
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Dég radation et ab andon de ter res
|
|
|
|
Rupture de l'équilibre
|
|
|
Figure 5 : Schéma simplifié du processus de
dégradation
Chapitre II : Résultats
2.1. Caractérisation des unités
géomorphologiques
Cinq unités géomorphologiques constituent le
paysage. Du sommet à la base, on distingue le plateau, les talus, les
glacis et les vallées.
2.1.1. Le sommet du plateau
C'est un vaste plateau cuirassé, témoin d'une
vieille surface d'aplanissement datée du Pliocène. Ce vaste
ensemble monotone s'incline très doucement vers la vallée du
fleuve Niger, passant de 250 m à l'Ouest à 220 m à l'Est.
Le plateau est partiellement recouvert d'un manteau sableux à relief
mollement ondulé et qui masque la topographie initiale. Les pentes sont
en moyenne de l'ordre de 1 à 3 % et atteignent exceptionnellement 6
à 8 %. La plus grande épaisseur connue du voile sableux est de 6
m au-dessus de la cuirasse grâce à un puits creusé au sud
de Dyabou. (PIAS, 1978). La dynamique actuelle sur ce niveau se
caractérise par une intense érosion tant hydrique
qu'éolienne. On y distingue deux faciès : un faciès
cuirassé et un faciès sableux portant l'essentiel des
cultures.
Sur le premier faciès, l'évolution morphologique
actuelle se caractérise par l'action des processus physico-chimiques qui
démantèlent la cuirasse laissant sur place un pavage
gravillonnaire. Les photos 3 et 4 montrent l'affleurement de la cuirasse qui se
présente sous forme de dalles sous l'effet du ruissellement en nappe et
de la déflation éolienne.
Sur le faciès sableux, la dynamique érosive se
caractérise par les processus de déflation éolienne et le
ruissellement diffus s'estompe dans des dépressions. En bordure du
plateau où la végétation est moins dense, la
déflation éolienne engendre de vastes surfaces de
déflation (photo 5). Ces surfaces ont à un moment
été mises en culture et sont aujourd'hui abandonnées suite
à la destruction de la structure des sols et à leur
encroûtement (photo 6).
Photos 3 et 4 : Affleurement de cuirasse en dalle sur le
plateau (premier faciès) sous l'action du ruissellement et de la
déflation éolienne
Photo 5 : Surface de déflation éolienne et
par endroit formation de nebkas liés à l'obstacle
(végétation) sur le faciès sableux du plateau.
On observe souvent sur ce faciès un début de
ravinement (photo 6) lié à la nouvelle relation d'exploitation ou
de gestion de ressources naturelles. En outre il existe une multitude de
dépressions qui dans certains cas peuvent être le point de
départ du ravinement du fait de parcours des animaux qui viennent s'y
abreuver. Dans ces dépressions apparaissent parfois des sources qui
alimentent le kori de Sibili Goungou.
Photo 6 : Plage encroûtée et début du
ravinement sur le faciès sableux du sommet du plateau
2.1. 2 Les talus
Les talus ont 30 à 40 m de commandement. Les bordures
du plateau sont marquées par un abrupt cuirassé (1à 2 m)
qui se prolonge par un talus raide (45 à 50 %) (PIAS; 1978). Ils ont en
général un profil convexo-concave. Leur évolution est
tributaire de la cuirasse sommitale. En effet, ils sont recouverts d'un
épais manteau d'éboulis (issus du démantèlement de
la cuirasse) décapé par endroits ce qui explique l'affleurement
des altérites issues de la désagrégation du socle. Ils
sont aussi marqués par un ravinement intense festonnant la corniche.
Cependant par endroit les altérites apparaissent privés de leur
couverture gravillonnaire (photo 7).
Photo 7 : Affleurement des altérites du versant
dépourvu du manteau gravillonnaire issu du démantèlement
de la cuirasse ferrugineuse
2.1.3. Les glacis
Ce sont des glacis dunaires généralement courts.
Leur extension, de part et d'autre du Goroubi, est déterminée par
la configuration de son lit mineur. Il constitue une surface
intermédiaire entre le talus et le Goroubi qui s'est
développée dans des matériaux sableux
rubéfiés. Ce glacis disparaît de part et d'autre du Goroubi
auquel cas ce cours d'eau est directement adossé au cône
d'éboulis. Le glacis est fortement disséqué du fait d'un
important ravinement issu du plateau. En effet, les eaux se concentrent dans
les talwegs à la faveur de la pente et ravinent. Ces ravinements
très intenses donnent un aspect ondulé aux glacis (photo 8).
Photo 8 : Aspect ondulé du glacis au second plan
et bordure du plateau couverte de la cuirasse ferrugineuse
2.1.4 Le Goroubi et ses affluents
2.1. 4.1 Le Goroubi
Il entaille profondément le plateau cuirassé
auquel il se raccorde. La hauteur des berges peut atteindre 1 m en aval
à la confluence avec le fleuve Niger et environ 2 à 3m ben amont.
Le Goroubi présente une morphologie de méandre induise par les
faibles pentes. Son lit mineur est encaissé au point où il n'y a
pas de plaine alluviale. Dans l'ensemble, le lit du Goroubi est large et
sableux, mais y affleure sporadiquement le socle cristallin sous forme de
dalles non altérées. Sur le plan érosif, la dynamique du
Goroubi se caractérise par l'élargissement et l'approfondissement
du lit. Ainsi, se développe et s'élargit la berge concave
tandis
que s'allonge par alluvionnement la berge convexe. A la sortie
de la boucle, le courant est dévié par la courbure et creuse un
nouveau méandre inverse au premier. Cette dynamique entraîne des
dégâts énormes tel que le déchaussement des arbres
situés sur les berges et par là un élargissement du lit
mineur par recul de berges (photo 11) provoquant ainsi la destruction des
terrasses du lit majeur qui portent les champs de sorgho et les jardins de
cultures maraîchères (photos 9 et 10). C'est d'ailleurs le
processus érosif qui menace la pratique du maraîchage le long de
cette rivière.
Photo 9 et 10 : Culture de décrue le long du
Goroubi (poivron, piment, maïs, tomate, et Moringa). Cependant ces
cultures sont menacées de disparition par une dynamique érosive
qui fait reculer les berges du Goroubi.
Ainsi, des arbres aux racines dénudées,
attestent d'une érosion intense et récente. Ces arbres qui
constituent des témoins naturels, situés sur les berges et
même dans le lit, témoignent de cette dynamique. Selon le
Président de la grappe (groupement du PAC) de Dyabou, cette dynamique
remonte aux années exceptionnelles et notamment à la
réalisation du pont-barrage sur le lit du Goroubi (1994 et 2003).
Photo 11 : Recul des berges du Goroubi et
déchaussement et destruction des arbres sur les berges
La sédimentation latérale est
caractérisée par d'importants apports d'alluvions issues de
ravines latérales et de deux grands koris affluents (kori de Tyala et
celui de Sibili Goungou) qui arrivant dans le lit du Goroubi perdent de leur
force et alluvionnent en formant des cônes d'épandage. Ces
cônes sont par la suite remaniés par le courant qui se
déplace sur leur surface bombée. Notons que l'alluvionnement
représente aussi un l'intérêt dans le stockage de l'eau
dans les alluvions, ce qui permet aux maraîchers de creuser des puisards
(photo 12 et 13) pour arroser leurs cultures.
Photos 12 et 13 : Puisards dans le fond du Goroubi : ce
stock d'eau lié à l'importance des dépôts alluviaux
permet aux maraîchers d'arroser leurs cultures pendant un bon moment
après l'assèchement du Goroubi
Comme souligné plus haut, le fond du Goroubi est sableux,
mais y affleure sporadiquement le socle cristallin sous forme de dalles non
altérées (photos 14 et 15).
Photos 14 et 15: Affleurement du socle cristallin sous
forme de dalles non altérées sur le lit du Goroubi (a) mare de
Garba Gounton ensablée, et en (b) dalles et création de retenue
d'eau ensablée mare de Batancon.
D'un point de vue géomorphologique, ces blocs exercent
une pression au flux d'eau entraînant ainsi des mouvements
tourbillonnaires d'où la formation de dépressions dans lesquelles
stagne l'eau. C'est l'exemple des mares de « Maliko », Salanbaley
fay, Garba Gounton, et Batancon » le long du tronçon que nous avons
parcouru (selon les avis de Moumouni Président de la grappe de Dyabou).
Cependant ces mares d'obstacle n'existent que de nom car elles sont
comblées de sable.
Le contact avec le fleuve Niger se matérialise par deux
cônes coalescents formés par le Goroubi et son affluent.
L'épaisseur du dépôt est d'environ 1,5 m, la longueur et la
largeur de ce cône correspondent respectivement de 220 m et 130 m.
En plus du cône, ce contact est marqué par un
recul de la plaine inondable du Fleuve Niger qu'entaille le Goroubi sur sa rive
gauche et pareillement pour le kori de Sibili Goungou.
2.1. 4.2 Les affluents
Dans le bassin du Goroubi (aire «Ayi noma»), nous
avons identifié deux koris affluents sur la rive droite. D'amont en
aval, on a respectivement le kori deTyala et celui de Sibili Goungou. Ces deux
koris peu encaissés entaillent le plateau de Dyabou dans sa partie
centrale qui correspond au second faciès essentiellement couvert d'un
voile éolien.
2.1.4.2.1 Le kori de Tyala
C'est une large vallée fossilisée par du sable
éolien, et à morphologie très peu sinueuse et à
pente longitudinale forte. Le lit de ce kori est sableux et large, 200 m par
endroits. La hauteur des berges varie fortement, de moins de 1 m à plus
de 4 m selon les endroits. Un élargissement est observé sur la
berge en rive droite constituée pour l'essentiel des formations
sableuses d'origine éolienne. Cette berge est sableuse, ravinée
et abrupte (Photo 16). Pour la rive gauche, on n'a pas observé un
élargissement car elle est marquée par un talus constitué
des matériaux rocheux.
On y observe de nombreux cônes d'épandage
formés par des ravines latérales qui se jettent dans ce kori
apportant ainsi d'importantes quantités de sable, d'où l'aspect
sableux du fond de kori de Tyala. L'élargissement se fait au
détriment des champs de cultures pluviales et de quelques jardins.
Là aussi, tout comme sur le Goroubi on trouve des puisards pour les
cultures comme illustre la photo 17.
Photo 16: Berge droite du kori de Tyala taillée
dans le matériaux sableux d'origine éolienne (épaisseur
environ 3 m) elle présente de fente retrait.
Photo 17 : Puisard mis enclos par un maraîcher dans
le lit du kori de Tyala ; cette photo montre une fois de plus le rôle des
alluvions dans le stockage d'eau dans les lits des kori
Le kori de Tyala se jette dans le Goroubi en formant un large
cône d'où un important ensablement observé à ce
niveau. La dynamique érosive se caractérise essentiellement par
l'élargissement du lit, l'ensablement du kori lié aux apports des
ravines latérales formant des cônes d'épandage.
2.1.4. 2.2 Le kori de Sibili Goungou
C'est un kori qui emprunte une dépression inter-dunaire
ensablée de plateau depuis le sud de Dyabou jusqu'à la confluence
avec le Goroubi et le fleuve Niger. Sur l'ensemble du linéaire du kori
de Tyala, le lit a un cours sinueux. Tout le long de son cours, on observe la
présence de sable blanc témoignant de l'existence d'une
vallée fossile. La pente est très faible, et le kori est
très peu encaissé en amont. La pente augmente relativement vers
l'aval ; les berges atteignent 1 à 3 m de hauteur (photo 18).
Photo 18 : Berge droite du kori de Sibili Goungou : elle
est taillée dans des matériaux sableux épaisseur environ 3
m.
La particularité de ce kori est liée à
l'existence de résurgences liées à l'infiltration dans le
faciès sableux du plateau. En effet, nous avons observé lors de
notre visite sur le terrain des ravines qui se jettent dans ce kori et dont
l'écoulement est lié aux apports de ces résurgences photo
19.
Photo 19 : Source liée aux caractéristiques
des formations superficielles : cellesci soutiennent l'écoulement dans
le kori de Sibili Goungou.
Celles-ci sont dues à la perméabilité des
formations superficielles (caractéristiques granulométriques
sableuses reposant sur la cuirasse). Ces formations (dépôt
éolien et cuirasse) sont favorables à l'infiltration des eaux de
pluies, si bien que les traces d'érosion linéaire n'existaient
pas avant. En fait, l'écoulement a toujours existé en direction
du fleuve sous forme d'écoulement souterrain, et aujourd'hui sous
l'effet
des changements d'usage des sols, il apparaît à
ciel ouvert. Ces résurgences se jettent dans le kori de Sibili Goungou.
Certaines ravines donnent un bon exemple de ces deux ravines (photos 20) ;
celle qui est à droite a 3 ans et, celle qui se trouve à gauche a
2 ans.
Photo 20 : Sources liées à la nouvelle
dynamique de l'occupation du sol et jetant dans le kori de Sibili Goungou,
celle qui est à gauche sur la photo (1) a 3 ans et, celle qui se trouve
à droite sur la photo (2) a 2 ans.
A la date du 31 mars 2007, l'écoulement a atteint la
latitude du village de Ouro Djoga X= 430717 et Y= 1425523 (photo 21).
Photo 21 : Niveau où l'écoulement des
résurgences a atteint à la date du 31/03/2007 juste à la
latitude du village de Ouro Djoga
Cependant, il faut noter que l'érosion latérale
se matérialise par un élargissement du lit de ce kori et par
conséquent une perte en terre importante et un risque de destruction de
tous les arbres se trouvant à côté de ses berges et des
champs de cultures pluviales. Cette situation est illustrée par les
images ci-dessous.
Le kori de Sibilli Goungou se jette dans le Goroubi avec
lequel il forme un large cône coalescent au contact du fleuve Niger (les
caractéristiques du cône ont été
énumérées précédemment).
De par cette caractérisation, on observe de vastes
surfaces de déflation sur la bordure du plateau. Le ruissellement en
nappe y exerce ses effets et s'organise avec la pente vers l'aval pour se
concentrer en formant des ravines qui attaquent le rebord des plateaux en
reculant leurs têtes. Ces ravines collectent et drainent les eaux et les
acheminent dans les koris. Les écoulements parfois à
caractère torrentiel, sapent les berges qui s'élargissent par
effondrement au détriment des champs, des sites maraîchers ou des
maraîchers le long de ces koris.
Les conséquences sont parfois désastreuses
lorsque l'homme modifie la morphologie du chenal d'écoulement en
réalisant des ouvrages. Le meilleur exemple est celui du pont-barrage
réalisé sur le Goroubi qui a perturbé sa dynamique
géomorphologique entraînant ainsi la destruction des cultures de
manguiers par inondation, mais également l'élargissement du lit
du Goroubi par sapement des berges.
2. 2 Etat des lieux et analyse des données
existantes
· Les données cartographiques
Elles concernent une carte d'occupation de sol, des cartes
topographiques, une carte géologique, et une carte pédologique.
Cependant, toutes ces données ne sont pas à la même
échelle ce qui du coup pose un problème de choix. A quelle
échelle doit-on représenter ces données ? Comme l'a dit
SOURIS en 1986, l'échelle doit être définie en fonction des
objectifs fixés.
· Les données statistiques quant à elles
concernent :
- les données pluviométriques des stations de Say
et Tamou. Notons que ces données
présentent quelques anomalies
liées notamment à des irrégularités dans
l'observation.
Ces données seront traitées et
complétées en calculant la moyenne pour chaque série de
trente ans.
- les données sur la population de la commune rurale de
Tamou issues à travers les différents recensements
généraux de la population et de l'habitat de 1977, 1988 et 2001.
Les données de 2001 concernent l'effectif de la population par village
de l'ensemble de cette commune ainsi que le nombre de ménages.
- les données sur le volume d'eau écoulé
par le Goroubi depuis 1961 à la station de Giongoré. Cependant
ces données présentent des irrégularités. Ces
irrégularités peuvent entraver toute analyse.
2.3 Proposition de la structure de la base de
données : thèmes, entités et leurs attributs
Compte tenu du temps qui nous est imparti, nous nous limitons
à la description des processus qui seront suivis pour la constitution de
la base de données même si nous savons d'ores et
déjà que les données ne constituent réellement une
base de données que quand elles sont gérées par un
système de gestion de données relationnel. C'est pourquoi, le
présent travail se limite à une proposition de structure de la
base de données. Dans notre démarche, nous avons distingué
tous les thèmes qui ont directement ou indirectement une influence sur
l'hydrogéomorphologie. Cette phase de conception est une étape
essentielle pour la constitution d'une base de données. A ce propos,
GRUAU en 2006 pense qu'avant de réfléchir à un
schéma relationnel d'une application, il est bon de modéliser la
problématique à traiter d'un point de vue conceptuel et
indépendamment du logiciel à utiliser. La phase de la conception
permet en effet d'identifier tous les éléments concernés,
les structurer et les mettre en relation fonctionnelle. C'est ainsi que nous
avons identifié tous les thèmes qui influencent les
systèmes hydrogéomorphologiques. Ce pendant, nous tenons à
préciser que pour la structure que nous donnons ici n'est qu'une
proposition, et elle sera éprouvée par la réalité
du terrain.
2.3.1 Identification des différents thèmes
connexes à l'hydrogéomorphologie et leurs entités
Lorsqu'on conçoit une base de données, on
prévoit les éléments qui doivent y figurer et les
informations à indiquer pour chaque élément. Ces
éléments ou objets pour lesquels on souhaite conserver des
informations sont appelés des entités. Celles-ci sont semblables
à un sujet dans le langage de description de base de données. Ce
qui nous amène à dire que pour constituer toute base de
données, la première étape consiste à collecter
plusieurs séries d'informations.
Identification des différents thèmes ou dossiers et
leurs éléments
Dans un souci de bien structurer notre travail, et en se
basant sur la méthodologie adoptée par JOLY en 1997 pour la
constitution d'une base de données sémiologique pour la
cartographie géomorphologique, sept thèmes influençant
l'hydrogéomorphologie ont été identifiés, et chacun
forme un « dossier ». Il s'agit de l'hydrologie, de la
géomorphologie, du climat, de la pédologie, de la
géologie, de l'hydrogéologie, et de l'occupation et utilisation
du sol. Ces dossiers ou thèmes contiennent un ensemble d'entités
(éléments ou objets pour lesquels on souhaite conserver des
informations) spécifiques qui constituent les informations de base. Ce
sont par exemple : la topographie, les précipitations,
l'évaporation, l'infiltration...
Dossiers
|
Entités
|
Dossier 1 : Géomorphologie
|
1. Etat de surface
2. Topographie
3. Erosion éolienne
4. Erosion hydrique
|
|
Dossier 2 : Climat
|
1. Précipitations
2. Températures
3. Humidité relative
4. Vent
5. Evaporation
|
|
Dossier 3 : Géologie
|
1. Formations superficielles
2. Lithologie
3. Structure
|
|
Dossier 4 : Hydrogéologie
|
1. Piézométrie
2. Recharge
|
|
Dossier 5 : Pédologie
|
1. Sols
2. Infiltration
3. Humidité du sol
|
|
Dossier 6 : Hydrologie
|
1. Hydrométrie
2. Morphométrie
3. Hydrographie
|
Dossier 7 : occupation et utilisation du sol
|
1. Etablissements humains
2. Végétation
3. Réseau routier
4. Cultures
5. Espace nu
6. Agriculture
7. Elevage
|
|
Tableau 2 : Présentation des entités et
leurs attributs par dossier
2.3.2 Identification des différentes entités
et leurs attributs
Après l'identification des différents dossiers,
nous avons identifié tous les éléments qui doivent y
figurer. Ces éléments sont regroupés en ensembles
homogènes : les entités. Les entités ainsi obtenues sont
définies par des données élémentaires qui
constituent leurs attributs (des renseignements sur celles-ci) qui les
distinguent les unes des autres. Comme nous l'avons déjà dit
précédemment, la construction ou l'élaboration d'une base
de données doit passer d'abord par sa conception, le modèle
conceptuel de données de notre base de données se structure comme
suit :
Dossier 1 : Géomorphologie
Entités
|
Attributs
|
Entités
|
Attributs
|
Erosion éolienne
|
Facteurs
|
Topographie
|
Unités topographique
|
|
Vitesse du vent
|
|
Surface des unités
|
|
Fréquence du vent
|
|
Altitude
|
|
Rugosité du terrain
|
|
Pente
|
|
Processus
|
|
Dénivellation
|
|
Déflation
|
|
Longueur de la pente
|
|
Corrasion
|
|
Courbes de niveau
|
|
Forme
|
|
|
|
Pavage éolien
|
|
|
|
Piésage diffus
|
|
|
|
Couverture en nappe
|
|
|
|
Flèchette
|
|
|
|
Nebkas
|
|
|
|
Dune
|
|
|
Erosion hydrique
|
Facteurs
|
Etats de
|
Surfaces encroûtées
|
|
Hauteur de pluie
|
surface
|
Surface cuirassée
|
|
Intensité de la pluie
|
|
Pavages résiduels
|
|
Humidité du sol
|
|
Plage de dénudation
|
|
Techniques culturales Processus
|
|
Organisation pelliculaire de surface
|
|
Accumulation
|
|
|
|
Formes
|
|
|
|
Linéaire
|
|
|
|
Aréolaire
|
|
|
Dossier 2 : Climat
Entités
|
Attributs
|
Entités
|
Attributs
|
Précipitations
|
Numéro du pluviomètre Coordonnées
Quantité
Intensité de la pluie
|
Vents
|
Coordonnées Vitesse
Fréquence
Direction
Saison
|
Températures
|
Numéro du thermomètre Coordonnées
du thermomètre
Valeur
|
Evaporation
|
Numéro évaporomètre Coordonnées
Valeur relevée
|
Humidités relatives
|
Coordonnées Valeur
|
|
|
Dossier 3 : Géologie
Entités
|
Attributs
|
Entités
|
Attributs
|
Formations
|
a. Formations apparentées
|
Lithologie
|
Roche plutonique
|
superficielles
|
Clastiques
|
|
Roche intrusive
|
|
Altérites
|
|
Roche granitique
|
|
Formations du versant
b. Formations Sans parentées
|
|
Roche métamorphique
|
|
|
Fluviatiles
|
|
|
|
Eoliennes
|
|
|
|
Profondeur de formations
superficielles
|
|
|
|
Texture (granulométrie)
formations superficielles
|
|
|
Dossier 4 : Hydrogéologie
Entités
|
Attributs
|
Piézométrie
|
Nom de puits
Village associé
Coordonnées
Profondeur du puits Profondeur de la nappe Fluctuation du
niveau
|
Recharge
|
Zone de recharge Recharge annuelle Epaisseur des alluvions
Temps de mesure
|
Dossier 5 : Pédologie
Entités
|
Attributs
|
Sols
|
Texture
Stucture
Profondeur Sol régique Sol ferrugineux
Sol agilo-limoneux
|
Infiltration
|
Coordonnées Valeur
|
Hmudité du sol
|
Coordonnées Valeur
|
Dossier 6 : Hydrologie
Entités
|
|
Attributs
|
Entités
|
|
Attributs
|
Hydrographie
|
|
a. Les cours d'eau Kori
Ravin
Ravine
Ravineau
Rigole
Griffe
b. Mares
Nom de mares
Type de mare
Village associé Usages dominants Type
d'aménagement
|
Hydrométrie
|
|
Station de Jaugeage Echelle limnimétrique Temps
Débit liquide surface de mare
Débit spécifique
Charge solide Granulométrie des alluvions
Côte
|
Morphométrie
|
|
limite du Bassin
versant
Largeur de cours
d'eau
forme du bassin
versant
Profondeur de cours d'eau
profondeur de mare nombre de cours d'eau
long. totale de cours d'eau
Densité de drainage
|
Ruissellement écoulement
|
/
|
En nappe Laminaire Diffus
Concentré Turbulent Intermittent Pérenne
|
|
Type de
d'écoulement
|
réseau
|
Exoréique Endoréique Dendritique
Centripète Centrifuge Parallèle
|
|
|
|
|
Dossier 7 : Occupation et utilisation des sols
Entités
|
Attributs
|
|
Entités
|
Attributs
|
|
Etablissements humains
|
Nom
Coordonnées
Type (village, hameau
campement)
Population (masculine
féminine)
Nombre ménage Circonscription d'attache Densité de
la circonscription
|
ou et
|
Agriculture
|
Production Mil Production Sorgho Production nièbé
Production arachide Production riz Production légumes fruits
|
et
|
Voie de
communication
|
Piste rurale
Route non revêtue Route revêtue
Longueur
|
|
Elevage
|
Bovins Ovins
Caprins
|
|
Végétation
|
Broussaille
Savane Steppe Cordon ripicole
|
|
Culture
|
Pluviale
Irriguée
Maraîchère Jachère
|
|
Espace nu
|
Terrain rocheux Terrain rocheux Vaste surface
dénudé
|
|
|
|
|
2.3.3 Proposition des différentes tables
Table 1 : Géomorphologie
Unité topographique
|
Pente
|
Extension
|
Processus d'érosion
dominant
|
Etat de surface
|
Forme dominante
|
Plateau
|
|
|
|
|
|
Talus
|
|
|
|
|
|
Glacis
|
|
|
|
|
|
Bas-fond
|
|
|
|
|
|
Table 2 : Climat
Elément
|
Station
|
Valeur moyenne
|
Coordonnées de la station
|
Précipitations
|
|
|
|
Températures
|
|
|
|
Evaporation
|
|
|
|
Humidités relatives
|
|
|
|
Table 3 : Voie de communication
Type
Nombre
Longueur
Route non revêtue
Piste rurale
Table 4 : Etablissements humains
Type
|
Nombre par type
|
Nombre de ménage par type
|
Circonscription d'attache
|
Village
|
|
|
|
Hameau
|
|
|
|
Campement
|
|
|
|
Table 5: Végétation
Type
|
Extension
|
Espèce dominantes
|
Recouvrement moyen
|
Densité
|
Broussai lle
|
|
|
|
|
Savane
|
|
|
|
|
Cordon ripicole
|
|
|
|
|
Table 6 : Culture
Type
|
Extension
|
Cultures dominantes
|
Recouvrement moyen
|
Densité
|
pluvial
|
|
|
|
|
irrigué
|
|
|
|
|
maraîchage
|
|
|
|
|
jachère
|
|
|
|
|
Hydrologie
Table 6 : Réseau hydrographique
Cours d'eau
|
Superficie (km2)
|
du
|
BV
|
Longueur du CE
|
Type de réseau
|
Goroubi
|
|
|
|
|
|
Tyala
|
|
|
|
|
|
Sibili Goungou
|
|
|
|
|
|
Table 7: Hydrométrie
Station de
jaugeage
|
Cote
|
Débit liquide
|
Débit solide
|
Débit spécifique
|
Charge solide
|
Granulométrie des alluvions
|
Djongoré
|
|
|
|
|
|
|
Tamou
|
|
|
|
|
|
|
2. 4. Perspectives : acquisition et traitement des
données
2.4.1. L'acquisition des données
(NONGUIERMA, 1996) souligne que pour mettre en place un
système d'information géographique appliqué à
l'hydrologie notamment pour l'évaluation des volumes d'eau
ruisselés, deux types de données sont indispensables les
données climatiques et les facteurs physiographiques qui comprennent
toutes les caractéristiques dépendantes du bassin versant et qui
sont en interaction complexe (le sol, la végétation, l'occupation
du sol...). En 1986, SOURIS distingue dans la constitution d'une base de
données l'information graphique et l'information descriptive. Selon que
les données soient descriptives ou cartographiques, le processus
d'acquisition et de collecte varie.
2.4.1.1. L'information cartographique
L'information cartographique informe sur la situation
géographique et la forme des
objets spatiaux (leur emplacement et
leur géométrie). Cette information est obtenue à
l'aide
des supports cartographiques (carte topographique, carte géologique et
carte
pédologique) et/ou des images (photographies
aériennes et images satellitales). Elle décrit la localisation et
la forme des objets géographiques.
L'acquisition des données cartographiques est donc un
travail de cartographie qui consistera à faire une comparaison entre
différentes situations du paysage et de suivre son évolution
à une échelle tant spatiale que temporelle : analyse
diachronique. L'accent sera mis dans cette partie sur un certain nombre de
thèmes tels que, la mise en culture, la végétation,
l'évolution du réseau hydrographique, etc. Cette méthode
appelée aussi méthode indirecte se fera à partir des
photographies disponibles notamment celles de 1975, de 1996 et des images
satellitales. En effet, ces dernières permettent de voir les changements
intervenus dans le paysage. Le témoignage des habitants permettra de
mettre en évidence la dynamique du paysage
accélérée par une pression anthropique croissante et de
compléter les données cartographiques.
La reconstitution constitue donc un travail multidisciplinaire
comprenant de la photointerprétation, de la
télédétection, et de la cartographie assistée par
ordinateur permettant de suivre l'évolution de la dynamique tant
à l'échelle spatiale que temporelle de l'aire «Ayi
noma». De plus, elle permet de mieux réfléchir sur les types
d'intervention pour venir en aide à une population rurale durement
touchée par la pauvreté et les aléas climatiques notamment
les sécheresses successives depuis une trentaine d'années dont
les effets sont encore d'actualité.
L'acquisition de l'information cartographique est
composée de plusieurs étapes : en effet, (TSAYEM, 1999), montre
comment à partir des photographies aériennes on peut analyser
à l'aide d'un système d'information géographique la
distribution spatiale de différents types d'occupation du sol. La
méthodologie utilisée dans son travail a consisté à
numériser, géoréférencer puis mosaïquer les
images à l'aide d'un référentiel de projection
géométrique UTM.
· La numérisation ou la
digitalisation
La numérisation ou la digitalisation est une
opération qui consiste en une traduction des informations
géographiques du format analogique de la zone cible en format digital
à l'aide d'un scanner et des logiciels appropriés (Arc View, Arc
info, Map info...). Les données dont nous disposons à ce niveau
concernent la pédologie (carte pédologique de reconnaissance du
plateau de Dyabou au 1/50.000), la topographie
(carte topographique de Kirtachi 3d au 1/50.000 et la feuille
de Kirtachi au 1/200.000), et l'occupation du sol (carte d'occupation du sol de
Tamou au 1/50.000) et géologique (carte géologique de la zone au
1/100.000). D'autres sont à acquérir : il s'agit des images
satellitales disponibles dans les différentes institutions de recherche
comme l'AGRHYMET.
· Le mosaiquage des fichiers
Le mosaiquage est une opération qui consiste à
assembler automatiquement les fichiers images numériques ou des
photographies scannées adjacentes avec superposition des zones de
coïncidence et en fonction de leur position géographique. La
mosaïque ainsi obtenue sert de support pour l'établissement des
cartes d'occupation du sol, du réseau routier etc...
· Le
géoréférencement
Une image ou une photographie scannée n'est peut
être une information exploitable que si elle est
référencée dans un système géographique bien
structuré. Le géoréférencement consiste à
appliquer à un objet une référence spatiale. Il s'agit
donc de le situer dans un système de coordonnées (X,Y
correspondant à la latitude et la longitude) en le calant par rapport
à un géoïde le plus approprié (le moins
déformant) à notre secteur d'étude. Il peut s'agir d'un
référentiel régional plus précis par exemple un WGS
84.
· L'extraction de l'information
L'image ainsi numérisée et
géoréférencée sert de support pour l'extirpation
des couches d'information. Ces informations seront complétées et
corrigées par des échantillonnages sur le terrain.
Les informations ainsi collectées sur les
différents objets et caractéristiques géométriques
forment la base de données cartographique qui donne toutes les
informations nécessaires sur la géométrie des objets
spatiaux notamment leur emprise, leur évolution, leur position ...
La méthode d'étude du paysage basée sur
la cartographie, la télédétection et la
photointerprétation est appelée méthode du dessus n'offre
qu'une seule vision du paysage (ROUGERIE, 1985) cité par MERCIER en
2004. Ainsi, quand on sait que le paysage possède plusieurs dimensions,
il convient de les explorer pour mieux comprendre sa complexité et mieux
appréhender ses différentes facettes (MERCIER en 2004). C'est
pourquoi, outre la reconstitution du paysage, nous devrions aussi faire une
analyse du dedans. En effet, le paysage est si riche et si complexe que son
étude exige une appréhension à la fois du dessus et du
dedans (ROUGERIE, 1985) cité par MERCIER en 2004. C'est pourquoi, les
données cartographiques devront être complétées par
les informations descriptives.
2.4.1.2. Les informations descriptives
Tandis que les données cartographiques informent sur
la géométrie des objets spatiaux, c'est-à-dire des
informations relatives à la mesure de distance, de la surface, de la
forme des objets, les données descriptives se réfèrent
à la sémantique c'est-àdire aux renseignements relatifs au
critère descriptif des objets indépendamment de leur localisation
(la nature et les caractéristiques des objets spatiaux). On distingue
deux ensembles de données dans l'information descriptive : les
données quantitatives et les données qualitatives.
· Les données quantitatives
Ce sont des données essentiellement numériques
obtenues à l'aide de relevés ou mesures expérimentales.
Elles concernent la pluviométrie, la température, les
débits liquides, les pertes en terres sur parcelles d'érosion,
les mesures sur la vitesse du ravinement par les mesures de recul de tête
de ravines ... Les données que nous disposons sont les données
pluviométriques et/ou sur les débits de stations de Say et Tamou,
les données sur la population RGP 1977 (MINISTERE DU PLAN, 1985), 1988
(MINISTERE DE L' ECONOMIE ET DE FINANCE, 1992), et 2001 (MINISTERE DE L'
ECONOMIE ET DES FINANCES, 2006).
· Les données qualitatives
Ce sont des données textuelles qui servent de base de
description des objets. Ces données donnent des informations
qualitatives complémentaires sur les objets et sont acquises par
appréciation sur le terrain. Dans le cadre d'une base de données,
on peut coder ces données textuelles afin de les rendre plus facilement
gérables au sein du logiciel utilisé.
Cependant, toutes ces données ne constituent
réellement une base de données que si elles sont
gérées par un système de gestion de base de
données. C'est pourquoi nous avons limité notre base à une
simple proposition d'architecture. Néanmoins pour la constitution et
l'alimentation de la base de données, nous nous inscrivons dans une
perspective d'un travail de doctorat et ainsi de plusieurs années de
suivi. En effet, de par notre analyse, les données dont nous disposons
actuellement ne peuvent en aucun cas nous permettre de constituer une base de
données relativement exhaustive.
2.4.2. Activité de suivi durant le doctorat
L'objectif prioritaire assigné aux activités de
suivi est d'améliorer la connaissance des processus mis en jeu,
notamment en termes de dynamique spatio-temporelle et de mener une
réflexion sur les méthodes de caractérisation des
manifestations et des facteurs contrôlant l'érosion ainsi que des
méthodes de quantification des pertes en terres. Notre réflexion
est axée sur le suivi de l'évolution du réseau
hydrographique, les mesures de l'érosion, le suivi de l'ensablement du
fleuve Niger, et enfin le suivi des précipitations.
2.4.2.1 Le suivi du réseau hydrographique
Le suivi de l'évolution du réseau hydrographique
intègre le suivi du recul des têtes de ravines et de
l'approfondissement de leur lit. Il s'agit pour ce cas de choisir des ravines
pour lesquelles nous allons suivre le recul des têtes à l'aide de
piquets repères afin d'estimer la vitesse du ravinement. Ainsi pour
chaque ravine, le piquet repère sera placé en amont de la
tête et à une distance connue et précise. Ce suivi se fera
après chaque événement pluvieux et consistera à
mesurer la distance qui sépare la tête de la ravine et le piquet.
Pour ce type de suivi, BENDER et OUSSEINI (2000) ont souligné que
l'érosion linéaire par recul de tête de griffe
d'érosion est la forme la plus
dévastatrice et qu'elle est en général
irréversible à moyen terme sans intervention extérieure.
(DUBATH et BENDER, 1989) cités par BENDER et OUSSEINI en 2000 ont
mesuré l'avancement de l'érosion en ravin de moins d'un km
à Etaghas entre 1945 et 1970. Ainsi, à partir de 1980 la vitesse
de recul est de quelques centaines de m par an. En outre le suivi peut
être fait à l'aide d'un GPS en relevant les coordonnées de
la tête de la ravine après chaque pluie. Cependant, (RUTISHAUSSER
et BENDER, 1995) rapportés par BENDER et OUSSEINI en 2000 ont
mesuré un avancement de tête de ravines d'environ 30 m /an dans
une zone dégradée à Tamazalak et soulignent à
travers cette étude l'importance en précision de l'utilisation
des piquets repères par rapport au suivi à l'aide d'un GPS. Ici
il faut que le GPS ait une précision horizontale de 4 à 5 m.
(notons que la marge de 4 à 5 est une erreur trop importante pour suivre
une ravine).
Le suivi de tête de ravine peut encore être fait
par une analyse diachronique qui met en évidence l'évolution de
la densité du drainage. Cette dernière étant défini
pour un bassin versant donné de superficie A comme le rapport de
longueur totale de cours d'eau de tout ordre à la surface drainée
car elle joue une torrentialité et par voie de conséquence les
risques d'érosion linéaire (BOUCHETATA A. et BOUCHETATA T.,
2006)
(CHEBANI et al., 1999) ont proposé un suivi de
l'évolution des ravines par piquetage des fonds des têtes et des
berges de ravine. Ils montrent ainsi une alternance de séquences
d'ablation, de comblement et de stabilité.
2.4.2.2. Les mesures sur les pertes en terre
Les données sur le ruissellement et les pertes en terre
s'obtiennent à travers les mesures sur des parcelles
expérimentales. Ces mesures seront effectuées sur des parcelles
expérimentales de type Wischmeier pour l'érosion en nappe. Les
parcelles seront placées sur des pentes homogènes et en fonction
des différents états de surfaces. Ces mesures permettront de
mieux cerner les rôles des différents facteurs explicatifs du
ruissellement et de l'érosion. Et par la suite ces résultats
seront comparés avec les résultats d'autres parcelles pour une
pluie donnée, ou même avec des résultats de la même
parcelle à différentes pluies.
Toutes ces parcelles doivent comporter un système de
collecte des eaux ruisselées constitué d'un canal
récepteur et des cuves de stockage (tonneaux et cuves
métalliques)
Le protocole expérimental de mesure que nous allons
utiliser est celui de l'IRD (exORSTOM) (NOUVELOT, 1993) :
Ces mesures se feront à l'échelle de l'averse,
pour calculer la quantité précipitée dans la parcelle, on
multiplie la quantité précipitée et enregistrée
dans le pluviomètre le plus proche (en mm ou m) de la parcelle par la
superficie en m2 Qpmm = P*S
Le volume d'eau ruisselé correspond à la hauteur
d'eau dans la cuve (h) qui multiplie sa superficie (S) : Vr = S*h, tandis que
pour les tonneaux la surface S correspond à ð.r (ð = 3.14 et r
le rayon du tonneau).
La lame d'eau ruisselée dans la parcelle Lr (mm) est
égale : Vr/S (Vr est le volume ruisselé en m3 et S la
surface de la parcelle en m2);
Et enfin pour le taux de ruissellement : Kr (%) = Lr/Pmm *100
(avec Lr la lame ruisselée et P mm la hauteur
précipitée).
Les résultats obtenus ainsi que l'utilisation des
images satellitales nous permettront d'établir une carte
d'érosion de ce bassin versant sur la base du modèle de perte en
terre de Wischmeier :
E = R*K*LS*C*P
E est la perte de sol annuelle, R l'érosivité
des pluies, K l'érodabilité du sol, LS un facteur topographique
intégrant la pente et la longueur de pente, C un facteur de protection
du sol par la couverture végétale et P un facteur exprimant la
protection du sol par les pratiques agricoles.
2.4.2.3. Le suivi de l'ensablement du fleuve Niger
L'objectif que nous fixons pour le suivi de l'ensablement du
fleuve Niger est de suivre l'évolution du cône coalescent que
forme le Goroubi et son affluent aval (à l'échelle de l'aire
Ainoma) ou le kori de Sibili Goungou avec le fleuve. L'activité de suivi
se fera par une analyse diachronique puisque pour une aussi large surface,
seules les photos ou les images satellitales permettront de
mieux appréhender l'évolution. Cette analyse se fera sur la base
de la distance entre le cône et l'île située en aval.
2.4.2.4 Le suivi des précipitations
Le suivi des précipitations concerne les stations les
plus proches du bassin (stations de Say et de Tamou) et un réseau de
pluviomètres que nous installerons sur le bassin. Cela permettra de
contourner la difficulté de trouver un moyen d'observation en
adéquation avec la dynamique spatio-temporelle des précipitations
et de mieux les caractériser. Pour se faire, un réseau de
pluviomètres à lecture directe sera disposé sur le bassin
(à Dyabou, à la confluence du Goroubi et fleuve Niger
(Baoulegué Ouro Gindjé)). L'objectif ici est de suivre
l'évolution des précipitations afin d'avoir une série
complète et à plus grande échelle. Il est aussi important
de suivre la pluviométrie afin de mettre en évidence le
rôle hydro-érosif des pluies exceptionnelles et la dynamique
actuelle de paysage car on a coutume de dire que les années
exceptionnelles sont celles dont les impacts sont perceptibles dans le paysage.
Il s'agit de voir quels sont les impacts des pluies exceptionnelles car ils
sont visibles et se sont notamment illustrés dans le passé par
l'effondrement du pont barrage sur le Goroubi par exemple. Ces années
à événements exceptionnels entraînent des
dégâts engendrant l'élargissement des chenaux
d'écoulement, une augmentation de la perte en terre et la destruction
des cultures (maraîchères et fruitières). Cela explique la
destruction des manguiers le long du Goroubi sur sa rive droite aux
coordonnées X= 425249 et Y= 1426719 (coordonnées UTM-WGS 84) avec
un élargissement du lit du Goroubi d'environ 8.6 m. En 2005, on peut
noter la destruction du pont barrage en aval. Sur deux saisons pluvieuses (2005
et 2006), l'élargissement est estimé à 39.8 m puis le lit
est large de 63.5 m alors que l'ancien lit a une largeur de 23.7 m entre les
deux bornes du pont.
Conclusion
Pays sahélien, le Niger est un pays où les
problèmes économiques et écologiques sont imbriqués
et se résument par un certains nombre de constats : une baisse de la
pluviométrie depuis trente ans, une croissance rapide de sa population
baisse de la productivité des sols... Depuis le début des
années 1980 on a assisté à une série de
sécheresses qui ont modifiées l'équilibre de nos
écosystèmes. Ainsi, en 1976 le Gouvernement a
décidé de déclasser 70. 000 ha de la réserve totale
de faune de Tamou en vue de sa mise en valeur par les populations
immigrées venues de la région de Tillabéri. Quelques
après ce projet de transfert, et du fait de la nouvelle dynamique
d'occupation du sol, on assiste à l'apparition des signes de
dégradation notamment la baisse de la productivité des sols
entraînant ainsi d'une part l'abandon des grands domaines et d'autres
part l'apparition des sources liées aux caractéristiques des
formations superficielles suite au ravinement.
Nonobstant tous ces problèmes, il est important de
mettre en évidence les changements intervenus à fin de mettre en
place un système pour une gestion durable de cette zone tant
convoitée par divers acteurs. C'est pourquoi ce travail a
consisté en une caractérisation des unités
géomorphologiques et une proposition d'une méthodologie pour la
constitution d'une base des données qui déboucherait sur la mise
en place d'un SIG.
Mais compte tenu des données existantes disponibles et
le temps qui nous est imparti, notre travail se limite à une proposition
d'architecture de la base de données. Il s'agissait de la description
des différents dossiers ou thèmes avec chacun les entités
qui le composent. Les entités ainsi déterminées sont
décrites par leurs attributs. Enfin, en terme de perspective ont
été identifiés les points sur lesquels nous souhaitons
mener des investigations et la manière pour acquérir les
données.
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