DEDICACE
A mes frères et soeurs, dont le soutien permanent me
donne la force d'avancer
A mes parents pour m'avoir appris assez
tôt que la vie est un éternel combat
A mes collègues et à mes amis,
dont la seule pensée me donne envie de sourire
Avant Propos
Les presses privées à 90% ont à la
tête des gens de la classe moyenne, qui ont d'ailleurs pour
eux-mêmes, un réel problème de survie quotidienne
(l'assurance des lendemains certains n'est pas garantie, beaucoup sont des
aventuriers à la recherche de stabilité). Or il n'y a aucune
structure financière ni étatique encore moins privée qui
les soutiennent. L'Etat camerounais n'a jamais compris que ces journaux sont et
demeurent des outils puissants de développement économique et
sociaux ; une route ouverte pour la croissance tant recherchée, et
un ferment de premier ordre pour la révolution culturelle. D'autant plus
que ces journaux rendent aussi un service public. A contrario, il s'est
érigé en ennemi juré à la seule cause des
nuisances que les entreprises de presses privées lui apportent dans ses
«hasardeuses» visions politiques et leur critique de la mal
gouvernance. Des plaies cancéreuses des hauts placés, qui chaque
jour davantage se noient corps et âmes dans des égoïsmes qui
n'ont ni queue ni tête.
Alors faudrait-il que tout créateur de journal
privé ou ceux qui y excellent depuis longtemps sachent et se
ménagent en conséquence. Etant entendu qu'ils sont
détenteurs d'un pouvoir très puissant dont l'homme d'en face est
conscient et ne cessent de s'en méfier. A ce titre chacun doit se battre
pour vivre afin de garder sa place sous le soleil.
INTRODUCTION
Les journalistes se considèrent dans le monde comme les
détenteurs du « quatrième pouvoir » ;
raison pour laquelle ses pratiquants s'arrogent parfois le droit de hisser un
tel sur un piédestal ou de clouer un tel autre au pilori. Au Cameroun
nous avons une réelle difficulté à discourir sur le
journalisme. Malgré cela, nous ne pouvons ignorer la situation
délicate dans laquelle ce dernier se trouve au fil des années. La
libéralisation des médias en 1990 a permis une
prolifération des organes écrits. Une expansion à saluer
haut la main, certes, mais l'échiquier médiatique est encore
secoué par une condition socioprofessionnelle des journalistes
camerounais fragilisée.
On observe que les journalistes de la presse écrite
privée sont mal rémunérés. Et malgré leur
dévotion à effectuer leur travail, ils font face à des
arriérés de salaire récurrents et à des salles
de rédactions mal équipées. De plus, la non observance de
la convention collective signée en 2008 par certains Directeurs de
publications, n'a jusqu'alors pas été ratifiée par l'Etat
et autres Instruments juridiques.
En effet, les journalistes du Cameroun réclament une
rémunération qui équivaut non seulement à leur
diplôme mais aussi à leur ancienneté dans le métier.
L'émargement des Patrons de presses, a été vu comme une
promesse de changement. Mais elle ne sera jamais tenue. Un état qui
aurait pourtant servit de socle de régulation du travail et du salaire
du journaliste.
Parfois pour améliorer leurs conditions de vie,
certains journalistes de la presse privée se font arnaqueurs. De ce
triste constat, il découle une réalité relevée par
l'Union des Journalistes du Cameroun (UJC). Les informations ne sont pas
rendues dans leur justesse ou alors sont quasiment erronées, voire
même inventées. A titre d'illustrations : Le 28
février 2009, la déclaration de l'Union des Journalistes du
Cameroun a dénoncé quelques délits de presse: Le
journal Aurore Plus glissa dans ses colonnes une fausse
information relative à la faillite de la Commercial Bank of Cameroon
(CBC). Dans le quotidien Le Devoir on annonçait que le
Ministre chargé des assemblées Grégoire Owona avait perdu
la mémoire lors d'une cérémonie sur le Rocher de Vimli
près de Mbalmayo. Le quotidien Le Jour quant à lui,
s'est empressé d'annoncer le décès de la première
dame gabonaise Judith Mbongo alors qu'elle était encore en vie.
Les conditions professionnelles des journalistes de la presse
écrite privée laissent poindre un manque de sérieux qui
porte gravement atteinte à la crédibilité de la presse
écrite camerounaise. Puisque de façon apparente il vacille dans
de constantes irrégularités. La communication étant un
secteur extrêmement croissant, il nous a semblé judicieux de nous
pencher sur ces conditions de travail qui nuiraient à la santé de
la presse écrite privée.
Problématique :
Nous voulons donc comprendre pourquoi les patrons de
presse payent mal leurs journalistes et Comment le journaliste peut il
être efficace alors que ses conditions de travail sont dérisoires?
Hypothèses :
- En conséquence nous posons ces
hypothèses :
- L'employeur est lui-même la cause de cette mauvaise
rémunération.
- Les conditions économiques depuis la
dévaluation du FCFA ne favorisent pas l'épanouissement de la
presse écrite privée au Cameroun.
- La subvention de l'Etat à la presse est quasi
inexistante et le peu qu'elle reçoit après moult prouesses ne
saurait lui permettre de fonctionner pleinement et équitablement.
- les conditions de travail du journaliste de la presse
écrite sont précaires. On observe que l'absence de
matériels conduit le journaliste à fournir des efforts
à la limite de l'humain qui à la longue le rend moins performant.
Intérêt du thème:
Ce travail est adressé aux futurs journalistes que nous
sommes. Afin qu'ils s'enquièrent de toutes les difficultés
liées à la profession avant d'embrasser le métier. Pour ce
faire, il va falloir cerner les avantages et les inconvénients du
milieu, assimiler les embuches qui les guettent, être informés
des difficultés de leur future profession.
Pour les journalistes en fonction, ils doivent
développer une prise de conscience, se syndiquer et défendre leur
intérêt, se former et améliorer leur rendement.
Les Directeurs de publications quant à eux ne doivent
plus se comporter en homme d'affaires véreux, comportement qui
détruit l'image de la presse camerounaise.
Méthodes et techniques de
recherches :
Pour réaliser notre étude, nous avons
opté pour la méthode dite « quête
systématique ». Cette dernière repose sur une recherche
conduite de manière intelligente et organisée à partir des
bibliographies existantes et des répertoires accessibles. Mais
également à partir des fichiers et tous outils de recherches
documentaires y compris les outils informatiques.1(*) Nous avons également opté pour la
méthode descriptive, en tant qu'elle est l'une des procédures
logique et historique à suivre dans un travail de recherche2(*). Nous avons utilisé
à l'enquête selon Philippe Gaillard :
«L'enquête a pour but l'étude approfondie d'un
problème et plus souvent économique, politique, social ou
culturel.»3(*)
Délimitation du sujet:
Notre enquête s'adresse aux journalistes professionnels
définit comme ceux qui ont pour occupation principale,
régulière et rétribuée l'exercice de sa fonction
dans une ou plusieurs publications périodiques, ou dans une ou plusieurs
agences de presse et qui en tire l'essentiel de ses revenus. L'espace choisit
est la ville de Yaoundé au Cameroun particulièrement dans le
secteur du journalisme de la presse privée de 1990 à nos
jours
La revue de la littérature :
- Françoise Ijoues, La Pratique du journalisme au
Cameroun entre 1990 et 1994 : les difficultés des journalistes de
la Presse Ecrite.
Dans ce mémoire soutenue en 1996, Françoise
Ijoues, a présenté les conditions socioprofessionnelles
médiocres du journaliste de la presse écrite au Cameroun. Mais
elle ne s'est pas accentuée ave exactitude sur ce qui est à
l'origine de cette situation. Ne présentant qu'un tableau
péjoratif des employeurs. Oubliant de ce fait que la loi et la
dévaluation du FCFA en 1994 peuvent également être à
l'origine du mauvais sort des journalistes camerounais.
Corpus :
Notre champ d'enquête s'est étendue sur trois
grands groupes de presse écrite notamment le quotidien La Nouvelle
Expression, l'hebdomadaire Diapason, et le mensuel ICI Les
Gens du Cameroun.
Division du travail :
Notre travail comprend deux grandes parties subdivisées
en deux chapitres chacun.
La première partie met l'accent sur les conditions
générales du travailleur au Cameroun. Son chapitre premier est
axé autour des conditions réelles du travailleur au Cameroun.
Deux sections délimitent ce chapitre. En première, nous avons les
conditions prévues par le code du travail et en deuxième nous
avons les conditions particulières prévues par les conventions
collectives.
La deuxième partie se penche sur les difficultés
d'application du cadre organisationnel. Le chapitre un est consacré
à l'étude des difficultés d'ordre financière. Et
son chapitre deux nous amène dans les coulisses de notre enquête
effectuée sur le terrain. C'est elle qui va déterminer l'impact
des conditions professionnelles sur la qualité du travail du journaliste
de la presse privée.
Définition des termes
Selon le dictionnaire encyclopédique Hachette
- Une condition : peut être
définie comme un ensemble d'éléments, de circonstances qui
déterminent une situation.
- Professionnelle: qui a rapport à une
profession notamment un corps constitué par tous ceux qui pratiquent le
même métier.
- Les conditions professionnelles :
désignent alors un ensemble d'éléments ou de circonstances
qui déterminent une situation dans une profession. D'une manière
générale, elles déterminent l'environnement dans lequel
les employés vivent sur leur lieu de
travail.
Elles comprennent la pénibilité et les risques du travail
effectué ainsi que l'environnement de travail (bruit, chaleur,
exposition à des substances toxiques, les délais de production ou
de ventes d'un produit, etc.).
- Le journaliste : est défini
selon le dictionnaire Hachette comme celui qui informe sur l'actualité.
Ce dernier collecte, traite et diffuse l'information au grand public.
- la presse : selon Hachette c'est
l'ensemble des journaux.
- La presse écrite : selon le
dictionnaire en ligne Wikipédia vient du latin pressus,
pressé, comprimé, serré, enfoncé. Plus
généralement, elle englobe tous les moyens de diffusion de
l'information écrite : quotidiens, hebdomadaires et autres publications
périodiques, ainsi que les organismes professionnels contribuant
à la diffusion de l'information écrite. Tirant son origine de
l'usage d'une
presse
d'imprimerie, l'expression "presse écrite" est un pléonasme. Elle
sert cependant à distinguer la presse par rapport aux autres
médias
: radio, télévision, internet. Malgré l'invention de
l'imprimerie et la Révolution française, il faut attendre la fin
du XIXe siècle et le début du XXe siècle pour assister au
développement réel de la presse écrite qui atteint son
âge d'or avant l'émergence de la radio puis de la
télévision et plus récemment d'Internet. Les publications
de la presse écrite peuvent être classées selon le rythme
de parution : quotidien, hebdomadaire, mensuel, bimestriel... Le contenu
peut être généraliste ou spécialisé. Quant
à la nature : information, divertissement, publications
scientifiques... sa zone de diffusion, peut être nationale,
régionale ou locale, son modèle économique :
payant ou gratuit. On distingue aussi la presse quotidienne et hebdomadaire de
la presse magazine qui est plus luxueuse et en général plus
ciblée.
- Privé: selon l'encyclopédie
Hachette, le mot privé fait état de ce qui est intime, d'un
domaine dans lequel n'intervient pas.
- La presse écrite
privée : est donc définie comme tous moyens de
diffusions de l'information écrite dans lequel l'Etat n'intervient
pas.
Première partie :
Les conditions générales du travailleur au
Cameroun
Au Cameroun, la Loi n°92-007 du 14 août 1992
établie les modalités pour l'accomplissement personnel et
professionnel du travailleur.
Chapitre I : les conditions des travailleurs au
Cameroun
Les travailleurs sont protégés par le code du
travail qui oriente, le type de contrat, détermine leur salaire et les
conditions de travail auquel ils doivent avoir droit. Sans oublier le droit
à la sécurité sociale, afin d'acquérir de ces
derniers un bon rendu
Section I : Les conditions prévues par le code
du travail
Le code de travail camerounais recommande des dispositions
d'ensemble. Dans le cadre de ce travail nous nous appesantirons sur le contrat
de travail à titre individuel.
Concernant le contrat de travail4(*) : c'est une convention par laquelle un
travailleur s'engage à mettre son activité professionnelle sous
l'autorité et la direction d'un employeur, en contrepartie d'une
rémunération.
Il est généralement passé librement et
son existence est constatée dans les formes qu'il convient aux parties
d'adopter. Nous distinguons deux types de contrats :
· Le contrat à durée
déterminée. Ce dernier ne peut être conclu pour une
durée supérieure à deux ans et peut être
renouvelée pour la même durée, dans le cadre de ce contrat
la précision est de mise et les termes sont fixés à
l'avance par les deux parties. Le contrat à durée
déterminée des travailleurs de nationalité camerounaise ne
peut être renouvelé plus d'une fois avec la même entreprise.
Passée la durée, si les relations de travail se poursuivent, le
contrat se transforme en contrat à durée
indéterminée.
· Le contrat à durée
indéterminée, ses termes ne sont pas fixés au
préalable. Il peut cesser à tout instant par la volonté de
l'une ou de l'autre partie, sous réserve du préavis prévu
à l'article 34 « Le contrat de travail à
durée indéterminée peut toujours être
résilié par la volonté de l'une des parties. Cette
résiliation est subordonnée à un préavis
donné par la partie qui prend l'initiative de la rupture et doit
être notifiée par écrit à l'autre partie avec
indication du motif de la rupture ».
Toute personne dotée d'un contrat de travail a droit
à une rémunération encore appelé salaire5(*). Il est défini
comme suit : « La rémunération ou les gains
susceptibles d'être évalués en espèces et
fixés, soit par accord, soit par des dispositions réglementaires
ou conventionnelles, qui sont dus en vertu d'un contrat de travail par un
employeur à un travailleur, soit pour le travail effectué ou
devant être effectué, soit pour les services rendus ou devant
être rendus ». Aussi, un individu quel que soit son sexe,
son origine, son âge, son statut, ou sa confession religieuse a droit
à ses honoraires ainsi que prévu par la loi.
Au-delà de tout, certaines exigences dans son lieu de
travail doivent également être réunies. Le code du
travail met l'accent sur la durée du travail et dispose en son article
80 que dans tous les établissements privés non agricoles, la
durée de travail ne peut durer excéder quarante heures par
semaines. Des décrets, pris après avis de la Commission nationale
consultative du travail, déterminent les circonstances et les limites
dans lesquelles des exceptions à la durée du travail sont
autorisées ainsi que les modalités d'exécution et de
rémunération des heures supplémentaires donnant lieu
à majoration. On peut également citer les congés6(*), car l'employé selon le
contrat de travail déterminé avec son employé à
droit au congé payé à raison d'un jour et demi ouvrable
par mois de service effectif, à la charge de son employeur. Aussi tout
travailleur doit jouir de son droit au congé après un an de
service. Pour certains les frais de transports de l'employé, ainsi que
de sa famille sont également pris en charge.
Pour ce qui est de la sécurité et de la
santé au travail, l'article 98 alinéa 1 du code du travail
ordonne que : « Toute entreprise ou tout
établissement de quelque nature que ce soit, public ou privé,
laïc ou religieux, civil ou militaire, y compris ceux rattachés
à l'exercice de professions libérales et ceux dépendant
d'associations ou de syndicats professionnels, doit organiser un service
médical et sanitaire au profit de ses travailleurs ».
Pour cela l'employeur doit prendre des mesures, afin de surveiller les
conditions d'hygiène du travail et tout risque de contamination, en
même temps ce dernier doit assurer les frais médicaux
nécessaires.
Le code du travail précise encore en son article 101
qu'en cas de maladie du travailleur, de son ou ses conjoints, ou de ses enfants
, l'employeur est tenu de leur fournir les soins selon la limite des moyens
définis par arrêté du ministre du travail et de la
Commission national de la santé et de sécurité au travail.
Par ailleurs, le dirigeant est tenu d'assurer l'alimentation de tout
salarié malade et hospitalisé dans l'infirmerie de l'entreprise.
Ainsi se présentent les avantages auxquels ont droit
les travailleurs camerounais selon la législation, arrêtée
dans le code du travail camerounais. En même temps certains compromis
sont parfois effectués afin de faciliter la tâche entre employeurs
et employés.
Section II : conditions particulières
prévues par les conventions collectives
Les conventions collectives sont définies dans le code
du travail comme tout accord permettant de régler les relations entre
les employeurs et les travailleurs soit d'une entreprise ou d'un groupe
d'entreprises, soit d'une ou plusieurs branches d'activités7(*). De part leur définition,
elles ne définissent pas de conditions à proprement dites mais
suggèrent des améliorations dans le cadre du travail. Aussi,
sont-elles souvent conclues entre les représentants d'un ou de plusieurs
syndicats, ou d'une union de syndicats de travailleurs.
La convention peut également venir d'une ou plusieurs
organisations syndicales d'employeurs ou de tout autre groupement d'employeurs
ou un ou plusieurs employeurs pris individuellement. Elles mentionnent des
améliorations oubliées par la loi, en, déterminant leur
champ d'application. Elles ne peuvent être publiées si elles vont
en entière contradiction avec la loi, de ce fait le ministre en charge
du travail peut arrêter la publication faite en général
dans le journal officiel du Cameroun. Selon l'article 57 alinéa 2 du
code du travail « Les accords d'établissement ont pour
objet d'adapter aux conditions particulières de l'établissement
ou des établissements considérés les dispositions des
conventions collectives et, notamment, les conditions d'attribution et le mode
de calcul de la rémunération au rendement, des primes à la
production individuelle et collective et des primes à la
productivité »8(*). Ces derniers peuvent prévoir des
dispositions plus nouvelles voire plus favorables aux travailleurs.
Chapitre II : La situation particulière des
journalistes au
Cameroun
Au Cameroun le journaliste est soumis à des conditions
particulières, selon la réglementation en vigueur au Cameroun, un
code de déontologie mais aussi selon l'éthique fixée par
les syndicats.
Section I : les conditions prévues par la
réglementation, le code de déontologie et les syndicats
La réglementation camerounaise, reconnait plus de
devoirs aux journalistes que de droits. Cet aspect de la chose exclu le
journaliste du cadre du travailleur commun qui a pourtant des droits et des
devoirs.
1. Selon les obligations en vigueur
Selon la réglementation, ces obligations vont du
général, jusqu'aux dispositions finales en passant par des
devoirs de confraternité et du journaliste en matière de
communication sociale. Il est précisé que le journaliste est tenu
au respect de la communauté nationale et de ses institutions9(*), ce dernier ne doit en aucun cas
exercer sa profession dans des conditions qui puissent compromettre son
honneur, sa probité intellectuelle et son impartialité. Il ne
doit en aucun cas aliéner son indépendance professionnelle sous
quelques formes que ce soit. Selon la loi, il est également interdit au
journaliste de publier des informations douteuses, de déformer la
vérité des faits ou d'attribuer à quiconque des paroles ou
actes sans avoir vérifié son information10(*).
De plus les hommes de médias doivent entretenir des
relations de confraternité. Le code de déontologie de
l'Administration conclu son propos en précisant que toute violation
à ces dispositions sera sanctionnée comme telle. Pourtant, la
charte de Munich (Allemagne) signée le 24 et le 25 novembre 1971,
reconnaît les également les devoirs des journalistes. Elle cite
entre autre la recherche, la rédaction et le commentaire des
événements en précisant que ceci doit respecter la
vérité, qu'elles qu'en puissent être les
conséquences pour le journaliste. La même charte spécifie
également que les journalistes ont des droits qui doivent leur
être attribués notamment celui à l'accès aux
sources d'information.
2. Selon le code de déontologie de l'Union des
Journalistes du Cameroun
Il faut rappeler que quand on parle de code de
déontologie, on parle quelque soit le pays, d'un texte qui n'a pas force
de loi. Il s'agit d'un ensemble de dispositions morales que
généralement les médias/les journalistes se
définissent et déclarent s'y référer pour
définir leurs pratiques, les réguler et, au besoin, les
défendre contre quiconque auraient l'intention d'attaquer l'expression
auquel médias et journalistes tiennent si fort comme exercice libre et
protégé11(*)
.Le code de l'Union des journalistes du Cameroun (UJC) qui a relevé les
manquements de l'administration, va certes reconnaître les devoirs des
journalistes en se basant sur la charte de Munich (voir en annexe page 53) et
celle de l'Union des Journalistes de Afrique de l'Ouest (UJAO)
qui déclare que : « le journaliste à
le devoir de refuser de prêter son concours à la promotion des
intérêts contraires au bien être
général », va également lui
reconnaître des droit. Dans ce code, Les journalistes peuvent revendiquer
le libre accès à toutes les sources d'information et ont le droit
d'enquêter librement sur tous les faits qui conditionnent la vie
publique. Le secret des affaires publiques ou privées ne peut en aucun
cas être opposé au journaliste que par exception et en vertu de
motifs clairement exprimés.
Mais aussi, Le journaliste a le droit de refuser toute
subordination qui serait contraire à la ligne générale de
son entreprise, telle qu'elle est déterminée par écrit
dans son contrat d'engagement, de même que toute subordination qui ne
serait pas clairement impliquée par cette ligne
générale.
Toujours basé sur la charte de Munich, et surtout en
vue de garantir l'indépendance économique, sa
sécurité matérielle et morale, le journaliste a droit
comme tout travailleur à un contrat de travail, au
bénéfice des avantages de toutes natures contenues dans les
conventions collectives, et à une rémunération suffisante.
A l'UJC de conclure dans son article 15 : « Toute
violation des dispositions du présent code est considérée
comme un manquement aux obligations de la profession et sanctionnée
comme tel, conformément aux dispositions prévues par le statut de
l'Union des Journalistes du Cameroun ».
Toutefois, une lecture comparée des deux codes
déontologiques camerounais permet de relever des divergences mais
également des convergences. Ces similitudes s'appliquent sur le droit
à l'information, et le droit à la libre expression. Elles
concernent aussi le travail du journaliste notamment : résister aux
pressions de quelques pouvoirs que ce soit. En matière de
confraternité, il y a également intersection car l'article 10 du
code étatique prévoit que les journalistes doivent entretenir des
rapports de confraternité et ne doivent pas se calomnier ou alors
médire de leurs confrères.
Quant aux divergences, le code de l'Etat ne reconnaît
aux journalistes qu'un seul droit celui : «De refuser
d'accomplir un acte professionnel ou d'exprimer une opinion contraire à
sa conviction ou de sa conscience ». Pourtant le code l'UJC
influencé par la charte de Munich en prévoit 07 (droits).
On a dans le code de l'administration une kyrielle de devoirs
allant des devoirs généraux, à ceux de la
confraternité, jusqu'à la communication sociale12(*). L''UJC sur 15 articles en
consacre 08 aux devoirs du journaliste13(*). L'autre divergence est basée sur
l'accès aux sources d'information. Selon le code de l'UJC, le
journaliste doit avoir libre accès à toutes les sources
d'information et doit avoir le droit d'enquêter librement sur les faits
de la vie publique. Par contre le code de l'Etat rétorque que la
recherche ou l'obtention des informations doit se faire de manière
légale14(*).
Voici, entre autres, quelques convergences et divergences qui
apparaissent dans les deux codes de déontologie des journalistes.
3. selon les syndicats
Puisque la loi reconnaît aux travailleurs et aux
employeurs le droit de créer des syndicats professionnels ayant pour
objet l'étude, la défense, le développement et la
protection des intérêts de ses membres ou adhérents, on
constate l'existence au Cameroun de quelques syndicats des journalistes dont
les plus connus sont : le SNJC (Syndicat National des Journalistes du
Cameroun) et le SJEC (Syndicat des Journalistes Employés du Cameroun).
Ces derniers ont pour unique objet l'amélioration des
conditions de vie des journalistes. Notamment l'application des salaires
adoptés dans la Convention collective du 12 novembre 2008. Ils doivent
veiller au payement régulier desdits salaires et l'accord des
possibilités de formation, de perfectionnement et des recyclages des
journalistes autodidactes (formés généralement sur le
tas).
Même si leurs actions sont modestes en raison de
l'absence d'un cadre juridique et de moyens financiers susceptibles de leur
donner la possibilité d'agir en temps réel, Ils sont à
l'origine, grâce à des actions conjuguées, de la
création de la Convention Collective, qui définit de
manière actuelle les salaires auxquels les journalistes au Cameroun
doivent avoir droit selon leur catégorie professionnelle.
Quoique selon Léger NTIGA Rédacteur en chef
adjoint au Quotidien Mutations : « Globalement, au
Cameroun la culture syndicale, la culture de revendication est
érodée. Ailleurs il y en a plusieurs et ils défendent les
mêmes causes. Ici on a parfois un problème de leadership, et des
querelles malheureuses » se référant ainsi
aux incompatibilités d'humeur entre Jean Marc SOBOTH (1er
secrétaire du SNJC) et Norbas TCHANA NGANTE (Président du SJEC).
Tous deux anciens collègues à La Nouvelle Expression
auraient transporté leurs bagarres de positionnement en entreprise dans
le champ social et syndical. Il conclut : «On vit le
produit de l'encadrement politisé ». Un de ses
confrères qui préfère garder l'anonymat ajoute :
« Les gens ont peur de militer. Le syndicaliste, même en
entreprise, est perçu comme un potentiel fossoyeur de l'ordre
établi. Il est en bref regardé comme un potentiel opposant au
pouvoir de Yaoundé. C'est pour cela que beaucoup se comportent en
victimes résignées. Ils ne croient pas en la lutte. C'est comme
si le culte de la négation de soi était devenue pour eux un modus
vivendi credo (mode de vie) ». Au Cameroun, les journalistes
développent très peu cet esprit de corps, cette cohésion
qui drainerait vers une similitude d'intérêts.
Par contre des pays tels que le Sénégal,
l'Egypte et l'Afrique du Sud bénéficient d'une culture syndicale
de plus de 50 ans sans interruption, et leur Convention Collective date de 1968
adoptée et ratifiée.
Toutefois, des dispositions de la présente Convention
Collective des journalistes adoptée le 17 octobre 2008 au Cameroun,
définissent le « travailleur », comme étant
celui qui a pour occupation principale et rétribuée, l'exercice
de sa profession dans une agence d'Information, un service de presse publique
ou une entreprise publique, privée écrite, parlée ou
filmée, quotidien ou périodique, ou tout autre
établissement consommant les services des professionnels de
l'information et de la communication sociale
Section II : Les conditions économiques et
matérielles
1- Les conditions économiques
Devant le parlement américain, le président
américain Thomas Jefferson prononça une phrase qui a
amplifié son prestige: `'Puisque l'information du peuple constitue
le fondement de notre démocratie, et que notre mission est de bien
l'informer, s'il fallait choisir entre un gouvernement sans journaux et des
journaux sans gouvernement, je prendrais sans hésiter la seconde
hypothèse''. L'information peut alors modifier la vision que nous
avons de notre environnement, du monde qui nous entoure et la façon dont
nous organisons notre vie. Elle peut transformer radicalement nos perspectives
politiques, sociales et économiques. Un peuple bien informé est
celui qui prend de bonnes décisions. Laisser mourir sa presse, c'est
faire le choix de l'opacité, et de la pensée unique.
Au Cameroun, la presse écrite privée connait un
revirement de son sort, elle qui fut au cours des années 1990
intouchable, est en baisse de forme. Il y a une dizaine d'années, elle
arrivait à captiver l'attention du public en étant des plus
critiques vis à vis du pouvoir. Les «grands» journaux
pouvaient tirer à 80 000 exemplaires. Challenge hebdo tirait
par exemple à 60 00015(*). Être patron de presse était alors une
véritable entreprise lucrative, d'autant plus que malgré ces
fortes ventes, les journalistes restaient très peu
rémunérés.
Aujourd'hui, les tirages varient entre 2000 à 8000
exemplaires. Par exemple, Le Messager tire à 6000 au lieu de
50.000 comme en 1992, le Popoli à a peine700016(*)
En janvier 1994, la dévaluation du FCFA et la crise
économique ont beaucoup réduit le pouvoir d'achat, alors que dans
le même temps les journaux ont été obligés de
relever leur prix de vente pour faire face à la croissance du coût
des intrants. En moyenne, le prix de vente des journaux est ainsi passé
de 200 à 300 FCFA au début des années 2000 et aujourd'hui
il coûte 400 FCFA.
La réduction du franc CFA, implique une baisse de sa
valeur. Le taux de sa parité fixe qui était de 50f.cfa pour 1
Franc français, est passé du simple au double, à
savoir : 100f.cfa pour 1 Franc français (1 FF = 50 FCFA, depuis
lors, 1 FF = 100 FCFA). Et comme pour le Cameroun particulièrement, cet
acte de l'Etat n'était escorté d'aucun effet d'accompagnement
économique et social, ce fut l'effondrement total et
généralisé des fondamentaux de notre arsenal
juridico-financier17(*).
Et comme tous les autres secteurs d'activité la galaxie
médiatique camerounaise commence alors à décliner. Car
même si la presse écrite au démarrage connait des handicaps
structurels, les faits sociaux économiques ont enfoncé le clou.
Ils ont perturbé un équilibre déjà précaire
par les effets catastrophiques de la fameuse doctrine de l'ajustement
structurel dont les objectifs visaient le redressement des économies,
des états en voie de développement par la réduction du
train de vie de l'Etat. Mais hélas les coûts du papier, encre,
film on doublé.18(*) A cela s'ajoute l'entrée en vigueur depuis
1999 de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée). Les entreprises de presse
doivent théoriquement reverser au Trésor public 18,7% de leurs
recettes publicitaires.
Les ménages également ont subi cette forte
influence de la dévaluation du franc CFA. Le pouvoir d'achat chute du
fait de la baisse excessive des salaires « Un enseignant de
lycée à l'époque qui touchait 250.000FCFA se retrouve avec
100.000FCFA » soutient Benjamin NYOUM enseignant
d'université19(*)
il continue : «Comment peut-il s'organiser pour se loger, manger,
se soigner, son épouse et ses enfants avec s'il en a ?».
Influence : baisse drastique des ventes de journaux, et chutes
vertigineuses des recettes.
Mais le coup de massue viendra aussi de la désillusion
du public face aux médias indépendants. Beaucoup n'ont pas pu
s'adapter aux besoins quotidiens des citoyens La principale évolution
des lignes éditoriales a été une place croissante
donnée aux faits divers et au sport (football) censés plaire aux
lecteurs20(*).
Tous les secteurs de la vie économique ont subi les
affres de la dévaluation, et la presse avec. En 1990, 80 à 90% de
ceux qui écrivent dans les journaux sont des aventuriers qui acceptent
n'importe quel salaire pour survivre. Le public se fait alors méfiant
à cause du manque de fiabilité des informations. Ces derniers
développent la corruption dans les médias. On parlera de ce
phénomène qu'est le terme gombo (nom d'une légumineuse
gluante, mangée en sauce au Cameroun, et qui renvoie,
métaphoriquement, dans le jargon de la scène médiatique,
à une variété de pratiques de corruption des hommes de
médias par tous ceux qui en obtiennent en retour, toute la
bienveillance)
On constate que le secteur du journalisme a ainsi subi les
angoisses d'une économie dévaluée, facteur
déterminant. Elle a pour ainsi dire et à fortiori brisé
l'élan exponentiel de son épanouissement tout autant
matériel, financier, moral que psychique. Des valeurs qui se
synthétisent de l'appropriation par l'ensemble de l'unité de
production qu'est l'entreprise de presse au plan matériel.
Pourtant, les journalistes enquêtés dans la
presse écrite privée déclarent sans hésitation que
le manque de conditions matérielles influences négativement sur
le rendu de leur travail. C'est d'ailleurs pourquoi, dans le souci de remonter
une pente toujours aussi glissante, il faudrait que des conditions soient
réunies.
2- conditions matérielles
Beaucoup entendrons par conditions matérielles des
journalistes celles d'ordre :
· Rédactionnel, qui consistent à
posséder
- Des locaux avec salle de rédaction
- Des Desktops ou des Laptops avec connexion Internet
«Si on en possède pas ou pas assez, cela peut avoir une
certaine influence notoirement bénéfique sur le deadline, mais
ça peut aussi avoir une influence sur la production. Parfois les
journalistes n'exprime pas entièrement leur potentiel dans les salles de
rédaction»21(*)
- Des appareils photos qui se font rares dans les
rédactions de certains quotidiens bien connus tels que : le
quotidien Mutations et La Nouvelle Expression :
« Il n'en reste plus qu'un seul du fait d'un certain nombre de
malentendus imputables à la négligence des
rédacteurs »22(*) chez les mutants : « Chacun
s'équipe personnellement et place parfois ces équipements
à la disposition de la rédaction »23(*)
- Des voitures de service qui serviraient aux
déplacements permanents des reporters. Pour le rédacteur en chef
du Quotidien Mutations Xavier Messe « Ce n'est pas un luxe de nos
jours que de mettre à la disposition d'un journaliste un véhicule
de service »24(*).
En raison de l'insuffisance de moyens techniques et
financiers, les entreprises de média sont de plus en plus
dépendantes des nouvelles obtenues dans Internet et par les agences
internationales. Depuis peu, ces entreprises utilisent d'autres tabloïds
ou des radios comme principales sources d'informations pour leurs nouvelles. Au
Cameroun, les agences de presse ne font pas partie du paysage
médiatique. Même l'agence gouvernementale CAMNEWS parait
anachronique dans son fonctionnement.
Mais l'homme des médias dans l'exercice de sa
profession a besoin d'un autre type d'épanouissement matérielle
tel que prévu par les dispositions encore récentes de la
convention collective de 2008, dont la source émane du droit du travail.
Des conditions qui ont pour ambition d'assainir l'environnement actuel du
travail (actuel) des journalistes.
Les exigences matérielles25(*) dont doit
bénéficier le « travailleur de presse»,
c'est d'abord et avant tout :
· Son contrat de travail pleinement
élaboré dans le fond et la forme et conformément aux
dispositions énoncées dans le code du travail en vigueur au
Cameroun. Mais dans le cas spécifique du journaliste, on ne parlera pas
de contrat à durée déterminée ou
indéterminée. on définira plutôt le journaliste
professionnel en tant que celui qui fait de l'exercice de sa profession son
occupation régulière, dont il tire le principal de ses sources.
Mais aussi le pigiste définit comme celui qui n'est soumis qu'à
un contrat d'ouvrage et n'est soumis à aucun état de soumission
à l'entreprise dans laquelle il travaille, il est maître de son
temps et de son travail.
· Quant à la durée de travail, elle doit
respecter celle précisée par le code du travail qui est de 40
heures par semaine. Mais même si la durée légale du travail
doit autant s'appliquer aux autres salariés qu'aux journalistes,
certaines nécessités propres à la profession ne permettent
pas de déterminer la répartition des heures de travail, certains
horaire de travail peuvent être aménagés dans la mesure
où il peut exister des dérogations exceptionnels amenant l'homme
des médias à travailler de jour, comme de nuit voire le dimanche
ou pendant les jours fériés. L'on doit donc faire preuve d'une
certaine flexibilité. Cela va sans dire qu'une majoration ainsi que
prévu par le code du travail*et la convention collective*doit être
appliquée. L'augmentation intervient entre 10 heures du soir et 6
heures, ce qui n'est actuellement pas le cas aujourd'hui. A La Nouvelle
Expression le journaliste Lindovi NDJIO déclare : «On
peut vous donner des frais de déplacement lorsque c'est un travail de
nuit mais je n'ai jamais eu de majoration particulière». Cette
règle s'applique également à trois de ses collègues
présents, qui hoche du bonnet lorsque la question leur est
posée.
La convention collective camerounaise a malgré tout
limité le taux des heures supplémentaires à 20% sur la
base d'un SMIG de 28 320 FCFA. Un taux que certains pourraient qualifier
d'excessif alors qu'en France ce dernier s'élève à 15% sur
un SMIG de 650.000 F.CFA selon la convention collective nationale de travail
des journalistes du 1er novembre 1976, relevé le 27 octobre
1987, repris en parti par la convention collective des journalistes
camerounais.
Tableau de la majoration des heures
supplémentaires fixé par la convention collective des
journalistes
Heures supplémentaires
|
Taux
|
Pour les 8 premières heures
|
20% du salaire horaire
|
Pour les 8 heures suivantes
|
30% du salaire horaire
|
Pour la 3ème tranche (jusqu'à 20
heures par semaines)
|
40% du salaire horaire
|
Pour les heures supplémentaires accomplies le
dimanche
|
40% du salaire horaire
|
Pour les heures supplémentaires prestées de
nuit
|
50% du salaire horaire
|
(Source : la Convention Collective des Journalistes)
A noter toutefois que la mise en oeuvre de cette disposition
se fait dans le cadre des aménagements internes des horaires de travail
dans l'entreprise.
· Les congés sont une autre condition
matérielle importante. Précisé dans l'article 60 de la
convention collective qui confirme que les dispositions du code du travail
relatives au « chapitre 5 : congés et
transport » sont applicables aux
journalistes : « Les congés sont répartis
sur toute l'année. Les dates en sont fixées par l'employeur en
tenant compte des nécessités de service d'une part et des
désirs des travailleurs, d'autre part » (cf.
annexes). Au Cameroun la durée de congé est de un (01) mois
minimum. Ces derniers qui se sont inspirés de la convention collective
française n'ont pas intégré le principe de la semaine de
cinq jours avec deux jours de repos hebdomadaire ainsi que contenu dans ladite
convention. Cette convention légitime le fait qu'un journaliste doit au
moins avoir un jour de repos par semaine et d'un congé annuel
payé, ceci depuis 1935. De plus, ils sont les premiers à
bénéficier de cinq semaines de congés. Pour le cas du
Cameroun, la convention collective, mentionne certains privilèges dont
devraient jouir les journalistes après une durée bien
déterminée ainsi qu'énoncé dans l'article
63 intitulé de la majoration des congés :
Tableaux de la majoration des congés du
journaliste au Cameroun selon la convention collective
1. Pour le Travailleur âgé de plus de dix huit
(18) ans ayant droit au congé dans les conditions définies
ci-dessus, ce congé est augmenté de :
1 jour après 3 ans de présence dans
l'entreprise
|
2 jours après 5 ans de présence dans
l'entreprise
|
3 jours après 7 ans de présence dans
l'entreprise
|
4 jours après 9 ans de présence dans
l'entreprise
|
5 jours après 12 ans de présence dans
l'entreprise
|
6 jours après 15 ans de présence dans
l'entreprise
|
7 jours après 18 ans de présence dans
l'entreprise
|
8 jours après 22 ans de présence dans
l'entreprise
|
9 jours après 26 ans de présence dans
l'entreprise
|
10 jours après 30 ans de présence dans
l'entreprise
|
(Source : Convention Collective des journalistes)
2. La mère de famille bénéficie de deux
(2) jours supplémentaires de congé par an pour chacun de ses
enfants à charge, enregistré à l'état civil, vivant
au foyer et âgé de moins de six (6) ans. Ce congé est d'un
(1) jour seulement si le congé principal n'excède pas six (6)
jours.
3. Le Travailleur titulaire de distinctions honorifiques
nationales bénéficie d'un (1) jour supplémentaire par an,
et ceci dès notification de l'attribution quelle que soit la
distinction.
Il peut également y avoir des congés
de circonstances :
Mariage du Travailleur :
|
3 jours
|
Naissance d'un enfant
|
3 jours
|
Décès du conjoint ou d'un descendant direct du
Travailleur
|
3 jours
|
Décès d'un ascendant en ligne directe d'un
collatéral privilégié ou ordinaire
|
2 jours
|
Décès du beau-père, de la
belle-mère du Travailleur
|
1 jour
|
Distinctions honorifiques
|
1 jour
(lendemain du jour de la remise)
|
(Source Convention Collective des journalistes)
Selon, les journalistes signataires de la convention
collective ces congés devraient également être
payés
La rémunération du journaliste comprend le
salaire ou autres différentes primes. Les salaires sont fixés en
fonction de l'emploi occupé par le travailleur, conformément
à la classification professionnelle et à la grille des salaires
de la présente convention. Une rémunération qui se doit
d'être mensuelle.
CLASSIFICATION PROFESSIONNELLE DES JOURNALISTES ET DES
PROFESSIONNELS DES METIERS CONNEXES DU CAMEROUN
(Source : Convention Collective des journalistes)
Cat.
|
Ech.
|
Anc.
|
Définition
|
Emplois
|
Qualification
|
I
|
A à F
|
|
Catégorie I
|
Travailleurs exécutant des tâches
élémentaires n'exigeant
ni connaissance professionnelle
ni adaptation
|
Manoeuvre
|
|
II
|
A à F
|
|
Catégorie II
|
Travailleurs auxquels sont confiés des travaux
simples
|
Manoeuvre spécialisé
|
|
III
|
A à F
|
|
Catégorie III
|
Travailleurs exécutant des tâches simples et
partielles avec un minimum d'instruction ou de compétence acquise par la
pratique
|
Technicien des surfaces, coursier, vigile
|
C.E.P.E, titre équivalent
|
IV
|
A à F
|
|
Catégorie IV
|
Travailleurs exécutant des tâches précises
exigeant une formation professionnelle de base ou une compétence
pratique de même niveau
|
Chauffeur, magasinier, agent de bureau chargé du
classement, opérateur de saisie, tireur de plans, préparateur
labo, standardiste...
|
CEPE, titre équivalent, ancienneté de 03 ans
minimum
|
V
|
A à F
|
|
Catégorie V
|
Travailleurs exécutant des tâches nécessitant
une connaissance complète du métier ainsi qu'une formation
théorique et pratique approfondie, sanctionnée par un
diplôme ou par une expérience professionnelle
|
Assistant (décorateur, caricaturiste dessinateur)
machiniste, éclairagiste, laborantin-photo-film, photographe de plateau
ou presse
|
CAP, BT, BP, BEPC, ou diplômes équivalents
|
VI
|
A à F
|
|
Catégorie VI
|
Travailleurs exécutant des tâches difficiles de son
métier exigeant une habileté consommée et une formation
théorique et pratique très approfondie
|
Secrétaire, employé de bureau, comptable,
caricaturiste-dessinateur, opérateur informatique confirmé,
archiviste, attaché de rédaction
|
CAP, BT, BP, BEPC ou diplômes équivalents +
expérience professionnelle
|
VII
|
A
|
2
|
Catégorie VII
|
Agent capable de seconder le responsable d'une tâche
technique ou de rédaction sans être soumis aux mêmes
contraintes que ce dernier
|
Journaliste débutant, assistant monteur
télévision, assistant monteur, assistant cameraman 1,
opérateur de prise de son, agent technique
radio-télé-vidéo, maquettiste, projectionniste,
vérificateur technique, documentaliste, infographe
|
Probatoire ou expérience prof. 5 ans min. BT,BP complet,
BEP
|
B
|
4
|
C
|
6
|
D
|
8
|
E
|
10
|
F
|
12
|
VIII
|
Catégorie VIII
|
A
|
2
|
Agent responsable d'une tâche précise dans la
quête, l'analyse, le traitement de l'information, la rédaction des
articles, l'animation et la conception des équipements de production et
de diffusion ainsi que de la réalisation et de la continuité de
la production
|
Journaliste-reporter, reporter cameraman, reporter photographe,
secrétaire adjoint de rédaction, script, chargé de
production, contrôleur technique, régisseur général,
monteur, caméraman, preneur de son niveau 2, agent technique niveau 2,
adjoint chef desk
|
BAC
|
B
|
4
|
C
|
6
|
D
|
8
|
E
|
10
|
F
|
12
|
IX
|
|
A
|
2
|
Cadre moyen coordonnant le travail de 3 à 5 de ses
collègues de la catégorie précédente et
placé sous la responsabilité directe d'un cadre de la
catégorie 10
|
Journaliste confirmé, Secrétaire de
rédaction, Chef desk, Chef de rubrique ou de section, photographe
principal, réalisateur, Technicien d'encadre moyen, de prise de son ou
de contrôle des équipements de production, Grand reporter et chef
d'enquête
|
BAC + 2, BTS, IUT, Ingénieur de maintenance
débutant, Licence de technologie + 2 ans d'expérience
|
B
|
4
|
c
|
6
|
D
|
8
|
E
|
10
|
F
|
12
|
X
|
Catégorie X
|
A
|
2
|
Cadre ayant sous sa responsabilité 5 à 10
collaborateurs de la catégorie IX avec pour mission de coordonner,
d'animer et de dynamiser différents services de la rédaction.
Cadre de production des services techniques chargé des études, de
la supervision de tâches importantes et complexes
|
Journaliste cadre confirmé, correspondant permanent de
presse à l'étranger, rédacteur en chef, Chargé
d'études, de recherche ou de programmes, ingénieur, Conseiller de
presse, Secrétaire général de rédaction
|
BAC + 3, BAC + Maîtrise (bonification d'échelon),
DSJ + 5 ans d'expérience, BAC + 3,
|
B
|
4
|
C
|
6
|
D
|
8
|
E
|
10
|
F
|
12
|
XI
|
Catégorie XI
|
A
|
2
|
Cadre supérieur chargé de superviser et de
contrôler les secrétaires de rédaction et les
rédacteurs en chef, Cadre de production expérimenté,
Chargé de la supervision et du contrôle des programmes,
Ingénieur conseil supervisant tous les équipements techniques et
conseillant la direction
|
Directeur de la rédaction, Directeur des programmes,
Ingénieur-conseil, Inspecteur technique
|
BAC + 5 + expérience prof. 10 ans min. Doctorat +
bonification d'échelon
|
B
|
4
|
C
|
6
|
D
|
8
|
E
|
10
|
F
|
12
|
XII
|
Catégorie XII
|
A à F
|
|
Cadre supérieur expérimenté faisant preuve
de capacité de meneur d'hommes et jouissant des dispositions
particulières aux relations publiques
|
Directeur général d'organe de communication ou
toute autre direction interne, Ingénieur général
|
Doctorat en communication + 15 ans d'expérience minimum
|
GRILLE DES SALAIRES (source Convention
Collective des journalistes)
ECH
CAT
|
A
|
B
|
C
|
D
|
E
|
F
|
I
|
32865
|
34085
|
35305
|
36530
|
37755
|
38975
|
II
|
38975
|
41945
|
44020
|
46540
|
49065
|
51585
|
III
|
50680
|
55110
|
59540
|
63970
|
68400
|
72830
|
IV
|
69110
|
74175
|
79235
|
84300
|
89860
|
94420
|
V
|
89495
|
94690
|
99885
|
105085
|
110275
|
115475
|
VI
|
111480
|
117215
|
122955
|
128690
|
134480
|
140165
|
VII
|
115840
|
125005
|
134160
|
143325
|
152480
|
161645
|
VIII
|
161645
|
172420
|
183195
|
193970
|
204745
|
215515
|
IX
|
204145
|
222005
|
239870
|
257730
|
275595
|
293460
|
X
|
241145
|
254035
|
266625
|
279225
|
291820
|
304420
|
XI
|
304420
|
317020
|
329615
|
342210
|
354805
|
367405
|
XII
|
367405
|
380000
|
392605
|
405200
|
417795
|
430395
|
· Pour les primes, le travailleur ayant effectué
deux (02) ans dans la même Entreprise bénéficie à la
fin de la deuxième (2e) année d'une prime
d'ancienneté de 4% et de 2% par année supplémentaire sans
plafonnement suivant la réglementation en vigueur dans l'article 79 de
la convention collective.
Des efforts sont encore à faire, surtout quand on sait
qu'en France un journaliste professionnel débutant touche en moyenne
entre 1700 € (relativement 1.105.000Cfa) et 2 300€
(1.495.000cfa). Les salaires sont très souvent fixés en fonction
du coût de la vie en occident. Lorsque nous rentrons dans notre contexte
camerounais le journaliste devrait également être assez bien
rémunéré ou toute fois en fonction du coût de la vie
et surtout de manière régulière. Le tableau ci-dessous
montre ce que devrait être la rémunération de base d'un
journaliste au Cameroun.
La convention collective des journalistes met également
propose des formations internes pour les travailleurs. Selon la dite
convention, les formations que l'employeur accorde aux employés sont en
partie à la charge de l'état et les coûts sont
défalqués sur les charges salariales de l'entreprise. Ces cours
et ces programmes de perfectionnement ont pour but d'améliorer la vie et
la qualification professionnelles, mais assurent la promotion à des
emplois supérieurs du personnel en place. À noter tout de
même que pendant la durée d'une telle formation, le travailleur
est maintenu à sa catégorie d'emploi, sans perte de
rémunération26(*).
En contrepartie le travailleur se doit d'être à
l'entière disponibilité de son employeur. La norme voudrait
également que le journaliste ait un avancement tous les deux (2) ans
par décision de l'employeur. Cependant, après quatre (4)
années d'ancienneté dans un même échelon, le passage
à l'échelon supérieur est de droit pour le travailleur.
Le titre 6 du chapitre deux du code du travail sur la
Santé, suivi de l'article 39 de la convention collective
intitulée : de la prise en charge des accidents du travail et
maladies professionnelles, précise que le travailleur
perçoit une indemnité complémentaire, calculée de
manière à lui maintenir son salaire. A l'exclusion des heures
supplémentaires, de l'indemnité de transport, des primes de quart
et de toute autre indemnité liée aux conditions de travail.
L'employeur prend toutes mesures en son pouvoir pour éviter une
interruption dans le versement de l'indemnité journalière.
Mais si l'accident de travail ou la maladie professionnelle
entraîne une incapacité permanente totale de la part du
travailleur, il est recommandé à l'employeur de prendre des
mesures nécessaires pour faciliter l'installation de la victime dans son
lieu de résidence. Et si le contrat doit être
résilié, l'indemnisation du travailleur est assurée en
fonction de l'ancienneté du travailleur dans l'entreprise au moment de
la suspension du contrat conformément au tableau ci-dessous :
Moins d'un an
|
De 1 à moins de 5 ans
|
De 5 à moins de 10 ans
|
De 10 à 20 ans
|
Plus de 20 ans
|
1 mois
|
3 mois
|
5 mois
|
7 mois
|
9 mois
|
(Source : Convention Collective des
journalistes)
Le journaliste entrant dans une entreprise à le devoir
de se mettre à l'entière disposition de son employé sauf
cas constaté de maladie attesté en plus par un certificat
établi par un médecin.
Lorsque le travailleur est muté il a droit au
« logement ou l'indemnité de logement, dans les conditions
prévues par la législation et la réglementation en
vigueur. Le transport pour lui-même, sa famille et ses bagages de
manière à couvrir les frais réels du déplacement.
Le maintien du salaire en l'état ou sa révision à la
hausse selon la pratique en vigueur dans l'établissement de mutation.
Une prime unique et forfaitaire dite prime de changement de résidence
égale à : Célibataire : ½ mois de salaire
catégoriel échelonné. Marié sans enfant : 1 mois de
salaire catégoriel échelonné. Marié avec enfants :
1 ½ mois de salaire catégoriel
échelonné ».27(*)Hormis quelques adaptations, liées à la
nature de la profession, le droit et engagements des journalistes ne
diffèrent plus entièrement du droit des médias.
Deuxième partie : Les Difficultés
d'application du cadre organisationnel
Le journaliste Jean Vincent TCHIENEHOM dans une interview
accordée au journal en ligne le journal du Cameroun.com
déclare: « Je doute que cette convention soit
appliquée avant longtemps! Les entreprises de presse, quand elles
existent sont incapables d'en appliquer les clauses, car elles ne font pas
assez de recettes. La chose à faire consiste à voir comment
rendre viable la situation économique et financière de ces
entreprises. C'est possible, encore faut-il que le gouvernement fasse preuve
d'initiative ».
Il apparait clairement que le journalisme au Cameroun
évolue dans un cadre différent de celui voulu par la convention
collective des journalistes, de ses syndicats notamment Les Syndicats National
des Journalistes du Cameroun (SNJC) et Syndicat des Journalistes
Employés du Cameroun (SJEC), mais aussi par le code du travail. Les
entreprises de presse font face aux rigueurs de la conjoncture, et aux
contradictions du tissu économique ainsi que du système
politique.
De plus, plusieurs entreprises de presse sont loin
d'être organisées comme telle, car depuis les années 1990
la presse écrite n'a besoin que d'une simple déclaration pour
naître. On remarque d'ailleurs que de 1990 à 2000 on comptabilise
1300 à existence légale28(*) et le malheur pour leurs reporters c'est qu'
« au Cameroun lorsqu'on est chef, on confond la caisse avec sa
poche » dénonce le journaliste EYOUM'A NTOH29(*).
Chapitre I : Les difficultés d'ordre
financière
Du 16 au 19 novembre 2010, l'hôtel Hilton accueillait en
son sein un forum qui avait pour thème central Le financement des
médias. Reporters et directeurs de publication africains s'y sont
retrouvés massivement afin de débattre sur les obstacles
financiers qui empêchent aux entreprises de presse d'atteindre leur
apogée. Au cours de ce forum, les panélistes n'ont pas
manqué de remarqué que la presse indépendante est dans un
état de régression. La presse camerounaise
particulièrement est entrée dans une phase de blocage et les
bailleurs de fonds n'interviennent pas en faveur des médias.
Les actions engagées par les différentes
coopérations sont plutôt ponctuelles et aucune n'a encore mis en
place un programme structurant d'appui aux médias. Les principales
coopérations qui interviennent en appui aux médias sont les
suivantes : sur le plan bilatéral, la coopération
française, allemande (fondation Friedrich Ebert) et suisse. Sur le plan
multilatéral, l'Agence de la Francophonie, l'UNESCO, la Banque Mondiale.
On peut également souligner le soutien des Organisations Non
Gouvernementales (ONG) catholiques aux médias d'obédience
catholique ainsi que les interventions très actives de Reporters sans
Frontières pour défendre les journalistes
emprisonnés.30(*)
La presse écrite est sujette à une
véritable limite. Valentin Siméon ZINGA : «En 1994,
l'hebdomadaire DIKALO paraissant depuis 1991 déclarait qu'il
s'arrête pour mieux se relancer. Le journal avait effectivement repris
quelques semaines plus tard avec à sa tête un homme d'affaires
prospère». Ce récit est significatif des
difficultés de la presse très affectée en 1994 car cette
année, marque celle de toutes les crises économiques de la
société camerounaise et par ricochet de l'environnement
médiatique.
Pourtant, selon l'Organisation des Nations Unies pour
l'Education, la Science et la Culture et (UNESCO), toutes les entreprises de
presse compte tenu de leur spécificité et de leur rôle de
service public et de regard social, doivent être aidées dans le
monde.
Section I : Les obstacles relevant des
employeurs
" La convention collective est une très bonne
chose. J'ai signée. En tant que patron de presse, je veux bien
l'appliquer. Mais, pour l'instant, je n'en ai pas les moyens ". Ainsi
s'exprimait le feu directeur général du Free media group,
éditeur du quotidien Le Messager Pius NJAWE Invité
vendredi 22 mai 2009 au séminaire organisé par le Syndicat des
journalistes employés du Cameroun (SJEC), il faisait une communication
sur les difficultés d'application de la convention collective nationale
des journalistes et des professionnels des métiers connexes de la
communication sociale au Cameroun.
Comme M. NJAWE, les employeurs des entreprises de presse
écrite privée camerounaises avancent de nombreuses raisons qui
les empêchent d'améliorer ou alors de respecter le contenu de la
convention collective. On peut lire dans les colonnes du site
Camerpress.be, l'ancien reporter du même quotidien Roland
Tsapi déclare: «Les médias camerounais doivent
d'abord exister sur le plan économique. Ce qui est loin d'être
évident dans le contexte actuel. Il fait par ailleurs remarquer que
la presse écrite est durement frappée par la baisse drastique des
ventes de journaux et des recettes publicitaires sans compter que
« les annonceurs ne paient que quand ils le veulent
bien ». Les médias manquent de ce fait d'arguments
nécessaires pour appliquer une telle convention collective.
Xavier Messe du quotidien Mutations apporte une forme de
réponse sur les raisons de la signature de plusieurs directeurs de
publication : « Il est important de créer un cadre
social dans lequel s'installerait les entreprises de presse ».
Pius NJAWE avait dit à ce propos: «J'ai émis des
réserves car il ne faut pas mettre la charrue avant les
boeufs ». Les patrons des organes ou des groupes de presse
expliquent que l'univers médiatique est frappé par une crise
globale. A les en croire, même les grands groupes de presse basée
en Occident sont en proie à des difficultés d'ordre
économique. Et comme témoin, l'on affiche les grèves
récurrentes du personnel de Radio France International (RFI). Le
prestigieux journal français quotidien Le Monde a connu des
difficultés financières et a été mis en vente cette
année. N'eut-été son rachat par le trio Mathieu PIGASSE,
Xavier NIEL et Pierre BERGE, il aurait été mis en
faillite31(*).
Pourtant, dans la plupart des cas, notamment dans le secteur
privé de la presse écrite, « des patrons se
comportent comme des capitalistes qui prolétarisent les employés.
Les budgets de fonctionnement sont ridicules au point que les frais de
reportage font parfois défaut dans certaines
rédactions ».32(*) Force est de constater qu'il y a au Cameroun, des
employeurs qui peuvent passer deux ou trois mois sans payer les journalistes,
c'est le cas de ceux du quotidien Mutations qui depuis fin 2006 vivent
des fins de mois difficiles : «En 2007, la situation s'aggrave,
la crise éclate. 2008 on essaye d'apporter des modifications, et
pourtant en 2009 tout s'aggrave. Nous avons passé quatre mois
d'arriérés de salaire» avoue Léger Ntiga
NTIGA rédacteur en chef adjoint au cours de notre entretien. Il se
targue tout de même de ce que leurs journalistes sont à un salaire
minimum de 144.900 FCFA et que ces derniers sont tous recrutés avec un
diplôme de journalistes.
Ce qui n'est pas tout à fait exact, car au cours de
notre enquête, deux journalistes sur les dix interrogés ont
été formé sur le tas mais ont des diplômes
supérieurs ou égal à un Bac+2. Nous faisons une analyse
simple: les gages appliqués sont encore loin des attentes de la
convention collective qui demande qu'un journaliste de cette catégorie
ait un salaire de base de 204. 145 FCFA. Pour la
rémunération, le rédacteur en chef adjoint se
défend: «Il est vrai que nos prix sont loin des standards,
mais ce n'est pas ce qui avait été arrêté par le
patronat et le personnel. La fourchette était comprise entre 200.000
FCFA et 250.000 FCFA. Mais l'entreprise s'est
enlisée ».
Dans certaines rédactions, on en trouve qui touchent
moins de 100 000 FCFA tel que constaté au siège de Yaoundé
du quotidien La Nouvelle Expression et de l'hebdomadaire
économique Diapason. Lindovi NDJIO reporter à la
Nouvelle Expression et titulaire d'un BTS en journalisme,
nous avouera que son salaire n'atteint pas 100.000 FCFA depuis près
trois ans d'exercice. Il déclare n'avoir jamais été en
possession d'un contrat de travail : «Nous sommes assez nombreux
dans cette situation » continue-t-il. Ici, cinq journalistes
sur la dizaine y travaillant sont titulaires d'un diplôme de journaliste.
Le patron de la rédaction de Yaoundé Valentin Siméon ZINGA
explique « Il y a une espèce de réalisme à
la Nouvelle Expression qui fait peut-être qu'on échappe à
de longs mois sans salaire. Ce réalisme même si je me questionne
parfois, repose sur un postulat qui s'assure que : ce que je dois vous
payer je vous le paye, sans vous donner l'impression que je peux vous payer
plus et ne pas l'assumer à un moment donné ». De
plus l'affiliation à la sécurité sociale n'est pas
garantie.
Le journal Diapason par le biais de son
secrétaire général Antony Daka nous parlera d'une
fourchette comprise entre 70.000 FCFA et 150.000. Il divulgue également
que pour le cas des pigistes parfois ils ne sont pas payés, mais ne
s'appesantit pas sur les montants des piges «Ca dépend
vraiment du travail effectué» avance t-il d'un ton sans appel.
Sauf pour les journalistes du quotidien Mutations. Sur les
dix journalistes rencontrés dans la rédaction des mutants, tous
affirment avoir une couverture sociale.
Au vue d'une condition apparemment précaire des
journalistes, On pourrait presque parler ici d'une traite des travailleurs des
médias et ce dans un pays considéré comme un Etat de
droit. Surtout quand on sait que les demandeurs d'emplois se font très
nombreux au fil des ans. Ceux qui travaillent dans les journaux qui voient le
jour ont pour objectifs de gérer le chômage dans lequel ils
étaient installés, parfois depuis de longues années en
attendant de trouver meilleur filon33(*). D'où la fuite de certains journaliste vers le
fonctionnariat à la recherche d'un matricule, précieux
sésame vers un salaire pas forcément meilleur mais plus
régulier.
La gestion de la grande majorité des médias
« laisse vraiment à désirer », sauf
pour certains qui se comptent sur les doigts de la main. Christophe BOBIOKONO
secrétaire général de l'UJC « Beaucoup de
gens considèrent que le fait de déclarer un titre c'est avoir une
entreprise de presse, ils ne prennent aucune protection. Sur celles qui
existent, il y en a très peu qui ont une organisation qui tient compte
de la spécificité des médias notamment la
rédaction, service commerciale, les activités financières.
Les activités éditoriales doivent être
séparées des activités commerciales » Il
prendra à exemple le journal Mutations qui a toujours eu le souci de
fonctionner comme une véritable entreprise: «Elle a sa charte
éditoriale, elle sépare le commerciale de l'éditorial, il
y a une grille des salaires, il y a un plan de carrière mais qui n'est
pas respectée à la lettre » dit le journaliste.
Au Cameroun, même si des efforts sont effectués
par certaines entreprises, il existe toujours ce phénomène du
« oui ...mais ». Nous pouvons presque en
déduire que la situation qui prévaut actuellement est due au fait
que la rentabilité est la seule préoccupation de nombreux patrons
en leur qualité d'hommes d'affaires. Beaucoup d'entreprises de presse
qui ont prospéré dans les années 90 sont avant tout
unipersonnelles, l'initiative est un bien
« originel » selon Valentin Siméon ZINGA
qui explique qu'à la nouvelle expression personne n'a une part de
capitale aussi elle est gérée avec ses injustices et ses
incompréhensions. Comme le disait le secrétaire national
des Syndicat des journalistes du Cameroun (SJEC) Jean Marc SOBOTH: «La
gestion actuelle des médias n'est pas très différente de
celle d'une épicerie » encore que même celle-ci a
besoin d'une comptabilité fiable pour assurer sa
pérennité. De cette citation, il ressort que la
comptabilité des entreprises de presse écrite est entre les mains
de profanes et les dirigeants des entreprises utilisent les fonds comme bon
leur semble sans se soucier du lendemain. «A un moment donné on
doit tirer les bonnes leçons de gestion, le chef d'entreprise ne peut
tout materner. Ce que Mutations génère comme recettes permet
qu'il n'y ait pas de problèmes. Mais si elle doit aussi recouvrer ses
recettes 60 jours après c'est difficile. De même, les banques ne
nous accorde pas de facilités »34(*).
Par conséquent, les employés connaissent de
nombreux mois d'arriérés de salaires et les licenciements sont
très fréquents. De tels facteurs entravent l'indépendance
des journalistes, puisque pour joindre les deux bouts ils sont obligés
de recourir à des manoeuvres douteuses comme le
« gombo » (du nom de cette légumineuse gluante
mangée en sauce au Cameroun, qui renvoie métaphoriquement dans le
jargon de la scène médiatique, à une variété
de pratiques de corruption des hommes des médias par tout ceux qui en
obtiennent en retour toute la bienveillance) où des nouvelles sont
achetées et vendues, et à d'autres formes de chantage.
La distribution des journaux au Cameroun est mal
assurée : «Les infrastructures ne permettent pas une bonne
diffusion de la presse écrite, les routes sont mauvaises, les avions il
y en a pas beaucoup. Internet connait des problèmes de réseaux
surtout dans les zones rurales. N'est-ce pas des freins à
l'émancipation ?. Si la presse écrite n'est pas suffisamment
diffusée, elle ne peut être connue. Ajoutez à cela que les
Camerounais ne lisent pas beaucoup».35(*)
La pauvreté ambiante est un obstacle important. Les
gens luttent plus pour leur survie que pour acheter un journal dont le
coût équivaut à deux baguettes de pain et plus,
c'est-à-dire 400 FCFA. Malgré les dispositions prises par les
éditeurs de la presse privée pour mettre en avant les journaux
dans les kiosques avant leur mise en circulation,
« certains vendeurs à la criée
préfèrent les louer à 50 ou 100 FCFA pour une heure
maximum. Il y en a qui n'hésitent pas photocopier les pages qui
les intéressent » confesse Norbert OUENDJI36(*). Au début de
l'année 2006, il s'est même développé une industrie
de vente de journaux photocopiés, version piratée de journaux
classiques qui proposaient aux Camerounais des titres sensationnels sur des
sujets comme l'homosexualité ou les pilleurs de la République.
Section II : les insuffisances liées au cadre
socio économique
1. L'aide de l'Etat à la presse
La chute des ventes des quotidiens depuis les années
1990 n'a fait qu'empirer les choses. « Des journaux de
pointe sont passés d'un tirage de 120 000 exemplaires par édition
à 4000 exemplaires, bien que devenus
quotidiens »37(*) Comme on l'a dit dans la section
précédente, la dévaluation du franc CFA, la chute du
pouvoir d'achat... a embrigadé le journalisme dans un marasme
économique. La presse est abandonnée par un Etat qui prend
plaisir à la déstabiliser : « La fragilisation
voulue des médias procèdent de cette stratégie, d'autant
plus que la presse privée est perçue comme un outil au service de
l'opposition au régime. Le combat de la presse pour revendiquer des
espaces de liberté et bâtir une puissance autonome risque
d'être très long. Encore faut-il qu'il s'engage
résolument »38(*)Assisterait-on à un combat
publique-privée ? Jean-Marc SOBOTH du Syndicat National
des Journalistes du Cameroun, (SNJC) dans ses nombreuses interventions de
décrier les faveurs qui étaient prioritairement attribuées
aux médias publics par le gouvernement.
En décembre 2009, le ministre de la communication Issa
TCHIROMA BAKARY annonçait que l'aide publique à la presse au
Cameroun passait de 150 millions à 250 millions. Il a tout de même
tenu à préciser que cette aide n'inclut pas les impôts et
autres taxes à prélever, ce qui pourraient réduire cette
aide de quelques dizaines de millions de FCFA. Le gouvernement présente
encore aujourd'hui ce geste comme un acte de
« magnanimité » et de
« générosité » du chef de
l'Etat Paul Biya.
Pourtant, depuis son instauration il y a 9 ans,
l'« aide publique à la presse privée » est
boudée par plusieurs médias de premier rang, qui la
considèrent comme « misérable »,
« mal orientée » et « contre
productive ».
L'UJC était au premier rang des protestataires. Depuis
de longues années cette association a tant bien que mal fait des
propositions concrètes aux autorités. Ces dernières sont
restées lettres mortes jusqu'à nos jours39(*). L'organisation corporatiste
considère cet appui financier comme insignifiant. De plus on y retrouve
également les cabinets conseils et autres imprimeries qui ne concourent
guère aux missions de service public. La politique d'attribution de
cette aide, selon l'Union, est loin de favoriser l'émergence d'une
véritable entreprise de presse : la manipulation des
espèces, les critères flous de son attribution, la complaisance
de la commission chargée d'étudier les dossiers et le
caractère cupide de cette commission, font que cette opération
est finalement dévoyée et souvent utilisée à
mauvais escient.
Par contre, l'UJC suggère l'institution d'une politique
de soutien à la presse en tant qu'entité autonome, et souhaite
que son budget, encore « ridicule, comparé à ce qui
est fait dans des pays au niveau comparable avec le Cameroun »,
soit revu à la hausse et porté au moins à 2 milliards
FCFA40(*). De plus, au
Cameroun, depuis l'entrée en vigueur depuis 1999 de la TVA (taxe sur la
valeur ajoutée), les entreprises de presse doivent théoriquement
reverser au Trésor public 18,7% de leurs recettes publicitaires.
À quoi il faut ajouter que les annonceurs, pendant toute la
décennie 1990, ne se bousculaient pas spécialement au niveau des
services commerciaux des entreprises de presse41(*) : « l'aide à la presse
devrait s'étendre d'une manière généralisée
notamment les taxes sur l'encre, le papier, les films ce qui devrait
réduire le coût du journal. L'Etat ne veut pas que ça
coûte moins cher. Il peut amener les opérateurs de
téléphonies mobiles à revoir les prix à la baisse
pour la presse, comme c'est le cas au Libéria et au Mali qui sont entre
20% et 40% de réduction »42(*). En 2001, le journal Mutations qui
est encore un trihebdomadaire présente l'Etat de ses dépenses
pour le mois de mars :
- Tirage hebdomadaire moyen de 7000 exemplaires à
raison de 300 FCFA la pièce, pour un taux de vente autour de 44%
|
- Des dépenses évaluées à
14 648 000 FCFA dont 90 000 FCFA d'impôts et autres
taxes
|
- 4 000 000 FCFA pour l'achat du papier
|
- 700 000 FCFA pour les frais de
téléphone
|
Autant de dépenses effectuées en 2001, alors que
le journal était encore un hebdomadaire et qu'on le connait aujourd'hui
comme quotidien. A noter aussi que depuis quelques années le prix du
papier à augmenter en 2010 entraînant comme on l'a dit dans les
chapitres précédents une augmentation.
Aujourd'hui nous avons essayé de faire une
évaluation des coûts de production d'un Tabloïd de 12
pages.
· 3 cahiers (4 pages x 3 forme = 12), papier
satiné 60-80G à raison de 20 à 27 FCFA l'unité en
fonction du fournisseur et les coûts de transports (fret maritime
indexé sur les fluctuations des cours du pétrole)
· Quantité minimale produite 3000 exemplaires
· Flashage + infographie 100. 000FCFA
· Journal deux couleurs : magenta (rouge) et noir
(R&N)
· 120 à 150 FCFA en moyenne par unité, tout
dépendra du contrat si l'imprimeur veut bien faire une réduction
(toujours sur une base de 3000 exemplaires)
Si nous prenons une base de 20 FCFA le papier par unité
nous aurons :
· 20x 3000 exemplaires= 60000 FCFA
· Flashage (sortie typons) = 100.000 CFCA
· Impression sur la base de 120FCFA
120x3000= 360.000 FCFA
Total : 520.000 FCFA pour 3000 unités
Le pris unitaire à la sortie usine est de 173,33 FCFA
et le prix de vente est de 400 FCFA. Seulement il est à noter que
MESSAPRESSE du groupe Lagardère qui est le distributeur agrée
retient 40% sur chaque unité de journaux vendu. Pourtant les journaux
français vendus au Cameroun ne paye pas 8% pour être
distribué en Afrique. Ce qui veut dire que la maison MESSAPRESSE retient
160FCFA sur le prix de vente d'un journal qui est 400FCFA ; Si l'on
retient donc 160FCFA des 400FCFA, il nous reste 240 FCFA. Mais pour avoir le
bénéfice des entreprises de presse privée nous ferons.
240-173, 33= 66, 67 FCFA à noter que sur les 240
FCFA nous n'avons pas retiré la part de l'éditeur qui d'habitude
prend 40FCFA par unité. Auquel cas, il reste 26, 67 FCFA comme
bénéfice pour l'entreprise de presse.
Les directeurs de presse pourront donc dire qu'il est
difficile d'en vivre au quotidien. « Et quand on sait que l'aide
de l'Etat ne relève pas du million » exprime
dépité le secrétaire général du journal le
Diapason Antony DAKA. Encore que, même pour l'obtenir parfois c'est un
casse tête chinois. « Ils avancent parfois des
prétextes qui ne tiennent pas la route, dossier incomplets,
localisation... Pourtant, pour y avoir déjà eu droit, ça
prouve nous avons des dossiers complets. Mais on réalise qu'il existe
des magouille» confesse monsieur DAKA. Pour palier cette situation,
l'hebdomadaire à postuler une aide en 2010 auprès de la
francophonie ; Cette dernière lui a accordé un montant de
23.776 euros soit 15.454.400 FCFA lors de sa 22ème session
tenue les 20 et 21 octobre à Chisinau en Moldavie.
En 2001, au Cameroun, le service des impôts
réclamait pour certains titres une somme allant jusqu'à 800
millions de FCFA sous peine de fermeture43(*) . Le groupe Africa international Cameroun a
également eu des démêlés avec le service des
impôts qui lui réclamait en 2009, 06 millions de FCFA.
Par contre, Le 11 novembre 2010, l'Etat du
Sénégal a effacé toutes les dettes fiscales de la presse
privée et publique pour un montant de 12 milliards de FCFA (près
de 240 millions de dollars), rapporte le quotidien pro-gouvernemental
sénégalais Le Soleil en citant le ministre de
Communication, Moustapha GUIRASSY : « C'est quand même
assez important en terme de soutien à la presse ». Au
Gabon voisin, la subvention de la presse est évaluée à
près de 10 millions par an pour chaque journal déclaré.
« En France et autres pays occidentaux, les
journaux bénéficient de l'aide de l'Etat à la presse c'est
un contexte d'urgence » dit Félix ZOGO Conseiller
N°1 au ministère de la communication44(*) .
L'aide de l'Etat français à la seule presse
écrite est constituée de :
· Les aides directes
Les aides à la diffusion
·
Les
réductions tarifaires de la SNCF qui est une
société de transport : l'Eta reverse 60%
·
L'aide
à la modernisation des diffuseurs 40 % du montant total
hors taxe des dépenses prises en compte, avec un plafond fixé
respectivement à 5 600 €
(3.640.000FCFA) pour les projets de modernisation de l'espace de vente et
à 4 500 € (2.925.000FCFA) pour les projets de modernisation
informatique
·
L'aide
exceptionnelle au bénéfice des diffuseurs de presse
spécialistes et indépendants 4 000 € (2.600.000
FCFA)
·
Le fonds
d'aide à la distribution et à la promotion de la presse
française à l'étranger
Quotidiens et hebdomadaires (plus de 50
numéros par an) : 3 %
Seuil dérogatoire pour les quotidiens
nationaux à faibles ressources publicitaires 0,1%
Publications d'une périodicité
de 12 à 49 numéros par an : 9 %
Publications paraissant moins d'une fois par
mois 16 %
·
L'aide au
portage de la presse
·
Aide
à la distribution de la presse quotidienne nationale d'information
politique et générale
Les aides concourant au maintien du pluralisme
·
Le fonds
d'aide aux quotidiens nationaux d'information politique et
générale à faibles ressources
publicitaires
·
Le fonds
d'aide aux quotidiens régionaux, départementaux et locaux
d'information politique et générale à faibles ressources
de petites annonces
·
L'aide aux
publications hebdomadaires régionales et locales
·
Le fonds
d'aide à la modernisation de la presse quotidienne et assimilée
d'information politique et générale
·
Fonds
d'aide au développement des services de presse en ligne
· Les aides indirectes
· Sur le plan fiscal
·
Le taux
réduit de TVA : La presse bénéficie d'un
taux réduit de TVA de 2,10 % sur ses recettes de vente (1,05 % dans les
DOM-TOM). Les recettes publicitaires sont assujetties au taux normal.
Les travaux de composition et d'impression, ainsi que la
fourniture d'éléments d'information par les agences de presse,
sont soumis au taux de 5,5 %.
·
Le
régime spécial des provisions pour
investissements
·
L'exonération
de la cotisation foncière des entreprises (anciennement taxe
professionnelle) des éditeurs et agences de presse
Sur le plan social
·
Le
régime dérogatoire des taux de cotisations de
sécurité sociale des vendeurs- colporteurs et des porteurs de
presse
·
Le calcul
des cotisations sociales des journalistes
·
Le statut
social des correspondants locaux de presse
Sur le plan postal
·
Les tarifs
postaux préférentiels
(Source :
www.ddm.gouv.fr)
L'Union des Journalistes du Cameroun qui n'a pas la
prétention d'exiger les mêmes retranchements fiscaux que la presse
écrite française, émet par ailleurs le souhait de
l'application rapide de la Convention de Florence, dont les dispositions
portant exonération de la taxe sur la valeur ajoutée ont
été intégrées dans le Code général
des impôts en vigueur au Cameroun. Cette disposition touche, les
opérations d'impression, d'importation et de vente des journaux et
périodiques à l'exclusion des recettes de publicités, les
intrants et les biens d'équipement destinés à ces
opérations acquis par les sociétés de presse ou
d'édition des journaux et périodiques.
2-L'environnement publicitaire
La publicité est un moyen de promouvoir un produit, une
entreprise ou un Homme. Elle représente une part vitale et la principale
source des recettes, pour la presse écrite. Pour ce qui est des
rentrées publicitaires, l'année 2000 au Cameroun marque la
période de grande affluence des réclames dans les colonnes Les
journaux reçoivent en effet de plus en plus de publicité. Africa
International Cameroun(AIC) producteur du magazine people ICI Les
Gens du Cameroun «vit à 90% de recettes
publicitaires » affirme Gabrielle MAWANI assistante du chef de
bureau de AIC. Mais les objectifs commerciaux entravent parfois le traitement
libre et objectif de l'information. Ces faits sont la conséquence de la
subjectivité et de la pression des partenaires commerciaux.
La presse écrite privée qui est parfois
vulnérable du fait de son irrégularité, elle qui est
exclusivement financée par les fonds privés, a quelquefois du mal
à respecter les délais de parution. C'est le cas du produit de
Africa International Cameroun, le magazine ICI Les Gens du Cameroun
qui est censé être un mensuel a connu de grands retards dans sa
parution en 2008 et 2009. Au lieu de douze parutions, elle n'en a eu
respectivement que huit et neuf. Valentin Siméon ZINGA de la
Nouvelle expression avouera que leur journal qui est un quotidien a
parfois paru dans l'après-midi: «Vous imaginez, ceux qui vous
attendent dans les kiosques n'achètent plus les journaux et l'objectif
de l'annonceur n'est pas atteint ». Alors si l'un des
critères de choix des annonceurs est bien la parution fréquente
d'un journal et qu'un journal hebdomadaire comme le Diapason «fait
paraitre deux ou trois numéros par mois, la même annonce
publicitaire aura la chance de figurer à chaque fois dans le journal,
puisque le contrat est souscrit hebdomadairement, cette situation n'aidera pas
les promoteurs qui ne percevront ici que le 1/3 de ce qu'il aurait en principe
été en droit d'attendre pour la même insertion
publicitaire »45(*) . Cette carence accélère le vide dans
la comptabilité des journaux, et ralenti les bonnes conditions de
travail du journaliste camerounais.
Autre problème relevé c'est la lenteur dans les
paiements par les annonceurs. Le secrétaire général de
Diapason : «Nous qui travaillons parfois avec les
ministères, ils cumulent parfois des factures de quatre à cinq
mois, parfois ca va à un an ». Tout ceci justifie parfois
les retards de paiement «car on compte aussi dessus pour régler
nos factures et améliorer nos conditions de vie et de
travail » chute Antony DAKA.
Valentin Siméon ZINGA démontre que c'est
précisément sur le terrain de la publicité que les
«canards» se sont quelque peu laissé enchaîner46(*). Il prend l'exemple du Pari
mutuel urbain du Cameroun (PMUC), loterie spécialisée dans les
courses de chevaux. Cette entreprise s'est installée au Cameroun depuis
1994. Il a réussi le tour de force d'acheter des espaces publicitaires
dans nombre de journaux.
La plupart des titres qui jouissent d'une
crédibilité certaine au sein de l'opinion, ont même pu
décrocher des «contrats» pour des pages fixes dans certaines
de leurs éditions. Il ajoute : «Mais des observateurs se
sont inquiétés de ces rapports de la presse avec les puissances
d'argent. Peut-être pas à tort». L'analyse de monsieur
ZINGA montre que ces titres, qu'on a connu plus pointilleux sur des sujets du
même genre, n'osent pas se hasarder à enquêter sur les
conditions de travail des petits ouvriers au bas de l'échelle de la
machine PMUC. « Des témoignages ne manquent pourtant pas,
qui ont, par le passé, étalé des atteintes à la
dignité du vendeur de tickets pour des rémunérations
jugées scandaleuses comparativement aux gains faramineux
réalisés par l'entreprise. Il n'est d'ailleurs pas rare
d'entendre dans les couloirs des salles de rédaction des reporters se
souvenir que leurs propositions d'enquêtes sur les jeux au Cameroun n'ont
jamais obtenu l'aval de quelque directeur de publication que ce
soit ».
Les annonceurs ont en partie la main mise sur les directeurs
de publication qui non content de ralentir l'épanouissement
matériel et économique de ses reporters, les embrigadent
également dans une prison psychologique.
3- La protection des intérêts
professionnels
La protection des intérêts professionnels, par
les institutions de soutien est sans aucun doute la clé de voûte
de la création de la viabilité des médias au Cameroun. Il
existe des syndicats et des associations de journalistes, mais leurs actions
sont modestes en raison de l'absence d'un cadre juridique et de moyens
financiers susceptibles de leur donner la possibilité d'agir en temps
réel. Quoi qu'il en soit, le contexte médiatique actuel ne pourra
s'améliorer que grâce à une forte action collective.
Les journalistes ne se mobilisent pas davantage pour pouvoir
trouver une solution à leurs problèmes. Au Cameroun, l'Union des
journalistes du Cameroun (UJC) est créée en 1996, l'Union des
journalistes libres du Cameroun (UJLC) est née en 2001, et le SNJC a
été créé en 2002. Depuis, de nombreuses autres
associations et, dans une moindre mesure, des organisations non
gouvernementales oeuvrant en faveur de la protection des droits de l'Homme ont
vu le jour. L'action de ces organisations reste cependant marginale en raison
de problèmes administratifs et de l'hostilité du gouvernement.
«Cette situation fait ressortir l'importance de la solidité des
institutions de soutien qui protègent les intérêts des
professionnels des médias», déclare OLINGA NDOA un
journaliste membre du SNJC.
Chapitre II : Enquête
Section I : Procédure de l'enquête
1. Objectif de l'enquête
Pour qu'il y ait enquête, il faut au départ un
problème, une rupture entre ce qu'on constate et ce qui doit être.
Nous le définissons donc comme étant tout constat effectué
pris en charge par des théories d'une discipline scientifique
particulière. Et comme le définit également Lauriane Gaud
journaliste au Canard enchaîné ajoute à ce
sujet : « Une enquête est une démarche de
curiosité dans un sens critique. C'est rechercher approfondir, regrouper
vérifier et étayer. ». Notre problème doit
être formulé de telle sorte que les hypothèses soient
émises clairement. C'est pourquoi, notre enquête s'inscrit dans la
logique de notre problématique, qui cherche à démontrer
que le journaliste de la presse écrite privée camerounaise ne
peut être efficace en vivant des conditions de travail dérisoire
et qu'il lui est difficile de joindre les deux bouts.
2. Les techniques d'approche
Pour mener à bien cette investigation, nous avons eu
recourt à l'enquête proposée par Philippe Gaillard :
«L'enquête a pour but l'étude approfondie d'un
problème et plus souvent économique, politique, social ou
culturel.»
Les techniques que nous avons utilisées pour mener
à bien notre enquête sont l'observation directe. Car comme
l'indique son nom, il s'agit d'une étape au cours de laquelle nous avons
observé le phénomène étudié de
manière spontanée après une descente sur le terrain. Puis
nous avons procédé à l'interview directe : des
entretiens avec le rédacteur en chef de Mutations, de
même qu'avec son adjoint, de même qu'un entretien avec le
rédacteur en chef de la Nouvelle Expression et monsieur Daka du
journal le Diapason. Nous avons également procédé
par interview indirecte. C'est une méthode qui consiste à
distribuer un questionnaire aux journalistes afin de recueillir les opinions
sur les différentes questions fermées. La technique peut-
être définie comme : « Une opération
limitée, pratique, concrètes qui fonctionnent comme dans un
instrument auquel on recourt tantôt pour
l'interprétation. »47(*) Une méthode qui est une combinaison de deux
techniques : le questionnaire et le choix de l'échantillon.
Nous avons distribué des questionnaires aux reporters
des rédactions du quotidien La Nouvelle Expression, du mensuel
Ici Les Gens du Cameroun, et de l'hebdomadaire Le Diapason.
Dans notre démarche nous avons recouru à la
technique de l'échantillonnage par quotas, car nous avons construit un
modèle réduit de la population à interroger. Il s'agit
pour nous d'interroger pour chaque organe de presse les journalistes y
travaillant, leur nombre étant déjà défini à
l'avance.
Notre enquête est classée en trois groupes :
- Le premier groupe correspond à celui des journalistes
de La Nouvelle Expression
- Le deuxième répond à celui du magazine
Ici Les Gens du Cameroun
- Et le troisième appartient à celui de
l'hebdomadaire Le Diapason
Nombre des enquêtés
Quant au nombre d'interviewés nous aurons
Groupe I : 20
Groupe II : 14
Groupe III : 08
Ce qui nous donne un total de 42 personnes
3- Limites de l'enquête
Notre enquête a connu quelques résistances. Sur
les quarante deux questionnaires distribués, seuls quarante nous ont
été retournés notamment à La Nouvelle
Expression nous n'avons eu que dix huit interviewés qui ont rendu
leur questionnaire. Raison pour laquelle nous avons considéré
comme neutres, les deux personnes dont nous n'avons pas eu de réponses.
Nous nous sommes personnellement rendus sur le terrain pour la distribution des
questionnaires et pour mener nos entretiens. Nous nous sommes également
heurtés à la réticence même des journalistes
à recevoir les questionnaires. Certains avançaient des cas
d'indisponibilité. Il nous a fallu insister longtemps pour avoir un
retour. Nous avons donc fait nos calculs sur la base de quarante au lieu de
quarante deux.
4- Résultats de l'enquête
Q1- L'identification des
enquêtés
Sexes
|
Groupe I
|
Groupe II
|
Groupe III
|
Total
|
Ce tableau représente le nombre de personnes
enquêtées par sexe. Nous constatons ici que sur 40 personnes
interrogées il n'y a en que dix de sexe féminin. Nous n'avons pas
mené une enquête approfondie pour savoir pourquoi les femmes sont
très peu représentées, mais il se dégage clairement
que les femmes sont quasi absentes dans les rédactions. Une remarque que
nous avons pu faire toutefois dans ces rédactions c'est que 70% de nos
enquêtés se situent dans la tranche de 26 à 45 ans.
Q2- Avez-vous déjà
entendu parler du code du travail ?
Oui
|
Groupe I
|
Groupe II
|
Groupe III
|
Total
|
18
|
14
|
08
|
40=40%
|
Non
|
0
|
0
|
0
|
0=0%
|
A l'analyse de ce tableau il en ressort que tous les
journalistes interviewés ont déjà entendu parler du code
du travail. Tous sont conscients qu'en tant que travailleur ils ont des droits
définis par la loi.
Q3- L'avez-vous déjà lu ?
Oui
|
Groupe I
|
Groupe II
|
Groupe III
|
Total
|
02
|
04
|
06
|
12= 30%
|
Non
|
16
|
10
|
02
|
28= 70%
|
On constate qu'en majorité, plusieurs journalistes ont
certes entendu parler du droit du travail mais très peu en connaissent
le contenu. Ce qui veut dire que beaucoup de journalistes ne connaissent pas
réellement leurs droits en tant que travailleur.
Q4- Avez-vous
déjà entendu parler de la convention collective ?
Oui
|
Groupe I
|
Groupe II
|
Groupe III
|
Total
|
18
|
14
|
07
|
39=97,5%
|
Non
|
0
|
0
|
01
|
1= 2,5%
|
L'analyse des résultats à cette question montre
que plus de la moitié des journalistes connaissent l'existence de la
convention collective signée le 17 novembre dernier. Ladite convention
est établie pour revendiquer et mettre en exergue les droits et les
devoirs du journaliste, auprès de leurs employeurs et de la Loi.
Q5- L'avez-vous déjà lu ?
Oui
|
Groupe I
|
Groupe II
|
Groupe III
|
Total
|
04
|
05
|
04
|
13= 32,5%
|
Non
|
14
|
09
|
04
|
13= 67,5%
|
Selon notre observation, moins de quinze personnes
sur les 40 interviewés ne connaissent pas le contenu de leur convention
collective. Beaucoup parmi eux ont fait fi du droit du travail. On pourrait
presque en déduire que le journaliste est une des causes de sa condition
de professionnelle et sociale médiocre. Puisqu'il ne connait pas ses
droits, il ne peut donc les défendre et revendiquer un meilleur
sort.
Q6- Connaissez-vous le rôle des
Syndicats ?
Oui
|
Groupe I
|
Groupe II
|
Groupe III
|
Total
|
18
|
14
|
08
|
40= 100%
|
Non
|
0
|
0
|
0
|
0 = 0%
|
Tous les journalistes interviewés sont d'avis que le
rôle des syndicats est de défendre les intérêts des
travailleurs dans une perspective d'amélioration des conditions et de
vie et de travail. Seulement plusieurs d'entre ne sont membres d'un groupement
syndicale de journalistes
Q7- Qu'est ce qui peut empêcher
l'application du cadre organique (code de travail, de la convention
collective)
Les Difficultés financières
|
Groupe I
|
Groupe II
|
Groupe III
|
Total
|
02
|
05
|
02
|
09=22,5%
|
Les employeurs
|
11
|
07
|
04
|
22=55%
|
Les deux
|
05
|
02
|
02
|
09=22,5%
|
Dans ce tableau on remarque que la question de l'application
du code du travail ou encore de la convention collective divise ; Certains
journalistes pensent effectivement que la situation qui prévaut est due
à la fois aux difficultés financières et aux employeurs.
La majorité accuse les employeurs de ne vouloir assumer
les effets financiers des textes. Ils expliqueront en plus que ces derniers
redoutent la liberté syndicale et le pouvoir des travailleurs. Ils
estiment que les employeurs sont de mauvais gestionnaires.
Pour ceux qui pensent que la situation financière n'est
pas une cause, ils prennent pour exemple les fortes rentrées
publicitaires qui serviraient à payer les travailleurs. Toutefois les
22,5% dont l'avis porte sur les difficultés financières avancent
la faiblesse des ventes, mais aussi du marché publicitaire qui devient
de plus en plus étroit. Le marché de l'emploi étant des
plus ardus, le patron de presse pense donc faire une faveur aux journalistes en
les employant.
Q8- le salaire d'un journaliste devrait
varier entre :
Selon la convention collective
|
Groupe I
|
Groupe II
|
Groupe III
|
Moins de 160.000
|
18
|
01
|
05
|
Bac :
161645
|
|
|
Bac +2 :
204145
|
09
|
|
Bac + 3 et maîtrise :
241145
|
03
|
Bac +5 :
304420
|
|
Docteur :
367405
|
|
|
Plus de 400.000
|
|
04
|
|
Il ressort de ce tableau certains détails.
Notamment : plusieurs journalistes pour n'avoir pas lu la convention
collective ne maîtrise pas les salaires de base qui devraient leur
être attribués. Cinq journalistes de la catégorie III nous
ont fait comprendre qu'un journaliste loin d'avoir un plafond fixe devrait
toucher 100.000 FCFA, plus inscription à la Caisse Nationale de
prévoyance sociale (CNPS), et assurance comprise si possible. Seul trois
journalistes de la même catégorie ont déclaré que
tout journaliste indépendamment de son diplôme devrait avoir une
base de 250.000FCFA.
Pour ceux du premier groupe, les journalistes quelques soient
leurs diplômes devraient toucher exactement pareil. Ils mettent la barre
entre 200.000 FCFA et un peu plus de 300.000FCFA.
Pour ceux de la catégorie II qui ont pris connaissance
de la convention collective, ils mettent le plafond au-delà de la paye
indiquée par cette dernière, estimant que le diplôme
(à partir de Bac + 5) et l'expérience sont un bon prétexte
pour avoir un salaire au-delà de la base fixée par la convention.
Nous avons eu des difficultés à classer leurs collègues
qui avec un Bac + 3 et une maîtrise réclame un salaire de base de
300.000Fcfa. Mais quelque soit le classement, il ressort que le journaliste ne
saurait avoir une véritable motivation à exercer son
métier, lorsque son salaire ne répond pas à ses
attentes.
Q9- Arrivez- vous à subvenir à
vos besoins quotidiens ?
Oui
|
Groupe I
|
Groupe II
|
Groupe III
|
Total
|
0
|
04
|
0
|
O4=10%
|
Non
|
18
|
03
|
04
|
25=62,5%
|
difficilement
|
0
|
07
|
04
|
11=27,5%
|
L'examen de ce tableau démontre clairement que
très peu de journalistes subviennent à leur besoin. Pour 27,5 %
c'est assez difficile du fait d'une famille nombreuse qu'ils ont à leur
charge. Pour les 62,5%, qui font la majorité il est absolument
impossible de s'en sortir avec le salaire qu'ils ont à la fin du mois et
qui plus est n'est pas toujours régulier.
Q10- Qu'est ce qui peut empêcher le
journalisme de s'épanouir financièrement et
matériellement?
La loi
|
Groupe I
|
Groupe II
|
Groupe III
|
Total
|
03
|
|
02
|
5= 12,5%
|
Lui même
|
|
02
|
|
02=05%
|
L'employeur
|
03
|
08
|
|
11= 27,5%
|
La loi et le journaliste
|
|
|
02
|
02=05%
|
La loi et l'employeur
|
12
|
|
|
12= 30%
|
L'employeur et le journaliste
|
|
|
02
|
02=05%
|
Les trois
|
|
04
|
02
|
06= 15%
|
De ce tableau, on peut analyser que certains journalistes
estiment que la loi, les employeurs et le journaliste sont un frein à
l'épanouissement des journalistes. Les raisons avancées : la
loi restreint l'accès aux sources et limite les privilèges du
journaliste ; l'employeur met à sa disposition le strict minimum et
redoute les syndicats et le code du travail. Quant au journaliste, il
s'autocensure et se laisse très souvent manipuler par l'argent. De
plus, les journalistes sont mal organisés et font face à des
employeurs mal intentionnés dans un environnement juridique peu
favorable. Il est donc peu probable qu'ils s'épanouissent
matériellement et professionnellement.
Par contre les interviewés pensent a près de30%
que l'employeur a ses parts dans le frein à l'épanouissement
professionnelle du journaliste. Certains diront : «Ils veulent
tout pour eux et rien pour les autres ». Après constat,
on remarque que les salaires sont en dessous des standards : «Un
tel traitement va forcément influencer le rendement du
journaliste » déclare un enquêté.
Q11- Votre salaire est-il
régulier ?
Oui
|
Groupe I
|
Groupe II
|
Groupe III
|
Total
|
0
|
14
|
0
|
7= 35%
|
Non
|
18
|
0
|
8
|
26=65%
|
En analyse de ce tableau, nous pouvons en déduire que
sur les trois entreprises de presse que nous avons sondées, seule une
peut prétendre offrir à ses employés des salaires
réguliers. Aucun mois n'est sauté. Par contre les journalistes
des groupes I et III ne subissent pas le même sort.
Q12- La dévaluation du Franc Cfa
peut-elle être une cause de la crise de la presse privée ?
Oui
|
Groupe I
|
Groupe II
|
Groupe III
|
Total
|
10
|
12
|
06
|
28=70%
|
Non
|
08
|
02
|
02
|
12=30%
|
A cette question la majorité des interviewés a
répondu par l'affirmative tout en rajoutant qu'elle a suscité une
baisse des pouvoirs d'achat, suivie d'une pression fiscale, plus l'augmentation
des prix des journaux détournent le lecteur des kiosques. Certains
pensent également que la dépravation des moeurs influe sur la
mauvaise santé du journalisme car l'information est biaisée. On
ne la traite pas convenablement et on s'aliène devant les lecteurs, qui
perdent confiance. Conséquences, le lectorat est en baisse car recherche
une qualité qui n'est plus celle qu'il a connu. D'aucuns rajouteront
même que « Le journalisme était mieux
pratiqué il y a quarante ans ». Par contre 30% diront
que la faute revient aux employeurs qui gèrent leur entreprise comme
leur porte-monnaie.
Q13- Etes-vous satisfait du matériel
mis à votre disposition ?
Oui
|
Groupe I
|
Groupe II
|
Groupe III
|
Total
|
0
|
0
|
0
|
o
|
Non
|
18
|
14
|
08
|
40=100%
|
A cette question, tous les questionnés ont
répondu sans hésitation « Non». Selon eux il reste
beaucoup d'efforts à faire de ce côté. Les machines sont
très souvent en pannes, ou il n'y en a pas suffisamment pour se
déployer sur le terrain ou encore rédiger des papiers. Certains
nous avoueront qu'ils se retrouvent très souvent à travailler
dans des cybers café s'ils veulent tenir le date line :
«C'est autant de choses qui nous ralentissent et parfois nous
démotivent un peu» avoue l'un deux.
En conclusion de cette enquête, on constate clairement
que le journaliste de la presse privée ne connait pas réellement
ses droits car à plus de 50% il n'a pas lu le code du travail
Camerounais et ne connait pas le contenu de la Convention Collective
signée en novembre 2008. Ces deux codes lui ouvrent pourtant la voie
vers des revendications plus objectives sur ses conditions professionnelles
notamment son salaire, son droit aux congés... et des conditions sur les
lieux du travail.
Cependant, nous ne pouvons accabler seulement le journaliste
face à ces conditions professionnelles qui n'évoluent pas. Au
regard de notre sondage, la pierre est largement jetée sur l'employeur
qui est considéré comme l'avare ne voulant mettre les moyens
nécessaires en place pour relever la paye et faciliter les conditions de
travail de ses employés. Même si les exigences économiques
voire sociales ont influé sur la disgrâce de la presse
écrite privée, l'employeur ou le directeur de publication y met
du sien, manquant du même coup d'une véritable volonté pour
assainir le travail de ses subordonnés.
La loi quant à elle tire la couverture de son
côté et ne facilite pas l'expansion véritable des
journalistes du privée et de leurs syndicats. Le journaliste Jean
Vincent Tchienehom ajoute à ce propos: « Nous sommes dans
un pays qui a opté pour la sublimation d'un homme fort et le maintien
d'institutions ultra faibles: pas de conseil des ministres hebdomadaire comme
c'est la tradition partout, un parlement transformé en chambre
d'enregistrement, un Conseil économique et social en hibernation depuis
1987, un Sénat et une Cour constitutionnelle qui tardent à se
mettre en place malgré leur création il y a 14 ans, etc...La
fragilisation voulue des médias procèdent de cette
stratégie, d'autant plus que la presse privée est perçue
comme un outil au service de l'opposition au régime. Le combat de la
presse pour revendiquer des espaces de liberté et bâtir une
puissance autonome risque d'être très
long ».48(*). L'analyse faite de ces propos nous
amène à dire que le gouvernement n'est pas favorable à une
force sociale qui n'est pas sous son contrôle. Un héritage du
monopartisme qui est laborieux à déterrer.
Il n'est donc pas aisé pour ce
« travailleur » à la situation particulière
d'être plus efficace. Sa situation pourrait le pousser dans des :
«Violations éthiques et déontologiques qui sont
légions aujourd'hui. Sans oublier les attaques contre les
personnalités, les règlements de compte, les cas de diffamation
aussi » dit tristement André Naoussi journaliste du
magazine Africa International. Le Rédacteur en Chef du
quotidien Mutations Xavier Messe le rejoint : « Il
faut qu'on soit assez bien rémunéré, car lorsqu'on n'est
pas mentalement libéré, il est difficile que l'on produise
bien ».
Section II : l'avenir des journalistes
Même si nous vivons dans un contexte de
précarité, la crise doit nous imposer de penser à la
survie de la profession. Le journalisme dans le monde de la presse
indépendante a ceci de particulier qu'il permet un véritable
épanouissement intellectuel. Le bémol se trouvant dans
l'épanouissement matériel.
Pourtant la presse privée regorge de dynamisme, on a
qu'à observer la plupart des salles de rédaction. De plein fouet
on fait face à la jeunesse de leurs reporters. Norbert Ouendji dans une
interview avec le journaliste Vincent Tridon le jeudi 10 août 2006
déclarait : « Il faut bien qu'un jour, on
arrête avec la politique du chacun pour soi, pour regarder dans la
même direction. La situation actuelle ne profite qu'au régime, qui
s'en sert pour diviser davantage les journalistes et prendre des mesures
liberticides contre la presse. Il y a beaucoup de journalistes imaginaires ou
fantômes, qui sillonnent les salons d'hôtels et autres lieux de
conférences pour racketter les organisateurs d'événements
(...). La question qui se pose aujourd'hui est celle de savoir si ceux qui
déshonorent ainsi le métier de journaliste méritent la
solidarité de ceux qui se considèrent comme "vrais
journalistes".» Alors, pour que le métier de journaliste de
la presse écrite indépendante se dote d'un avenir
prospère, plusieurs voies sont à explorer.
Nos hommes de médias doivent d'abord s'organiser dans
les regroupements professionnels pour créer une force persuasive
vis-à-vis des employeurs. Ils doivent aussi s'organiser pour
améliorer les conditions d'exercice de la profession et la
qualité des journaux de façon à accroitre les
consommateurs des produits médiatiques. Développer un esprit de
corps, une véritable conscience collective qui engendrerait une
similitude d'intérêts.
Penser à faire pression sur les pouvoirs publics pour
obtenir des facilités de travail pour les entreprises de presse.
Il est nécessaire pour l'Etat d'appliquer la
convention de Florence et son protocole additionnel de Nairobi, afin de ne pas
voir sa presse mourir. Pour cela le gouvernement travailler de concert avec le
ministère de a culture et de la communication, pour alléger tout
ce qui concerne l'achat du matériel nécessaire à la
confection d'un journal au support papier. De plus, le pouvoir en place
devrait exempt les entreprises de presse de textes et impôts ce qui
permettraient aux patrons de dégager des moyens afin d'améliorer
les conditions de travail et de rémunération des journalistes.
L'Etat devrait également penser à réduire le pourcentage
de la maison de distribution qu'est MESSAPRESSE, on observe qu'elle engloutit
une grande partie des recettes et des bénéfices des entreprises
de presse.
Il faudrait que les pouvoirs publics songent à
réformer les textes sur la presse et faire des entreprises de presse,
des entreprises à part entière, leur imposer l'application de la
Convention Collective. De plus, les entreprises de presse gagneraient à
recevoir davantage une aide matérielle que financière de la part
des services publics ou du ministère sous tutelle.
L'on pourrait assurer une gestion rigoureuse des entreprises
de presse, afin qu'il y ait des fonds de garantie pour la presse et qu'elle
puisse avoir accès aux crédits bancaires. Garantir par la
même occasion un équilibre dans la distribution de la
publicité venant des institutions publiques et para publiques.
Ces suggestions renforceraient l'éthique, ainsi que les
responsabilités des journalistes. Mais amélioreront sans conteste
le cadre socio professionnel du journaliste de la presse privée au
Cameroun
Conclusion Générale
Nous avions pour mission de présenter comment le
journaliste de la presse écrite indépendante au Cameroun peut-il
être efficace en vivant des conditions de travail dérisoires. Mais
cette étude n'a pas été facile. Car, nous nous sommes
heurtés aux importantes difficultés de développement et de
fonctionnement de la presse écrite camerounaise. Mais aussi au
mécontentement manifeste des Hommes qui y travaillent. Ce média a
connu de nombreux bouleversements au fil des ans notamment la
dévaluation du franc CFA, la chute des ventes et du lectorat,
l'intrusion de certains profanes qui ont contribué à
dénaturer la profession, le rejet de l'Etat qui semble t-il veut
l'aliéner et garder dans l'ombre sa main mise sur la presse
écrite dite indépendante. Puis nous avons Les directeurs de
publication qui ne s'investissent également pas pour donner un coup
d'accélérateur à l'épanouissement professionnel et
matériel des journalistes la profession.
Les deux grandes parties que nous avons abordés
particulièrement Les conditions générales du travailleur
au Cameroun, mais aussi les difficultés de l'application du cadre
organisationnel, nous ont permis de brosser un tableau singulier sur
l'état de la presse écrite au Cameroun. Nous nous sommes
axés sur trois entreprises de presse de parution différente
notamment le quotidien La Nouvelle Expression, l'hebdomadaire
Diapason et le mensuel people Ici Les Gens du Cameroun
produit par Africa International Cameroun.
Les difficultés de ces entreprises et de son
personnel en particulier traduit en quelque sorte l'état
général de la société qui nous entoure. Cette
dernière est malade, sans repères; la presse aussi.
« La presse de caniveau » comme la dénomme Jean
Vincent TCHIENEHOM est favorisée au détriment de la presse de
qualité. Parce que mal payés, les journalistes ne laissent aller
à débauche journalistique et jouent le jeu de
« certaines classes politiques et administratives dont les
membres règlent leurs comptes dans leur course échevelée
dans la conquête des ressources publiques » ajoute
monsieur TCHIENEHOM. La profession, doit s'organiser, pour dénoncer les
dérives constatées. Et ceux qui décident d'entrer dans
le métier doivent être en mesure de respecter les canons de ce
métier et en mesurer les risques sans vicier le métier de
journalisme. C'est pourquoi les anciens de la profession estiment que face
à l'adversité les journalistes doivent envers et contre tout
faire preuve d'un professionnalisme sans faille et unir leurs forces pour un
combat qui promet d'être rude et de durer.
Tables des matières
Dédicace page1
Avant-propos page3
Introduction générale
page 4
Première partie : les conditions
générales du travailleur au
Cameroun page 8
Chapitre I : les conditions des travailleurs au
Cameroun page 9
Section I : Les conditions prévues par le code du
travail page 9
Section II : conditions particulières
prévues par les conventions collectives page 10
Chapitre II : La situation particulière
des journalistes au Cameroun page 12
Section I : les conditions prévues par la
réglementation, le code de déontologie et
les syndicats
page 12
1. Selon la règlementation en vigueur
page 12
2. Selon le code de déontologie de l'Union des
Journalistes du Cameroun
3. Selon les syndicats
page
14
Section II : Les conditions économiques et
matérielles
page 15
1. Conditions économiques
page 15
2. Conditions matérielles
page
17
Deuxième partie : Les difficultés
de l'application du cadre
organisationnel
page 27
Chapitre I : Les difficultés d'ordre
financière
page 28
Section I : les obstacles relevant des employeurs
page 28
Section II : les insuffisances liées au cadre
socio économique page
32
1. L'aide de l'Etat à la presse
page
32
2. L'environnement publicitaire
page 37
3. La protection des intérêts professionnels
page 38
Chapitre II : Enquête
page 39
Section I : Procédure de l'enquête
page 39
1. Objectif
page 39
2. Techniques d'approche
page 39
3. Limite de l'enquête
page 40
4. Résultats de l'enquête
page 40
Section II : l'avenir des journalistes
page 47
Conclusion
page 49
Bibliographie
- Le code du travail camerounais, du 14 aout 1992 ;
- Le Code de déontologie tel que
décrété par l'administration du 24 septembre 1992
- Union des journalistes du Cameroun, Le code de
déontologie au Cameroun histoire et observations Yaoundé Aout
2003, page 4-8
- Droit de la Communication, Chapitre II : Exercice de la
profession du journaliste page 343-350
- La Convention Collective Nationale du Journaliste et des
professionnels du métier connexe, de la communication sociale au
Cameroun.
- Javeau Claude, l'enquête par questionnaire manuel
à l'usage du praticien, 1971, Ed. de l'institut de sociologie de l'ULB,
P. 9
- N'da Pierre Méthodologie et Guide pratique du
mémoire de recherche et de la thèse de doctorat en lettres, arts
Sciences humaines et Sociales, 2007, Ed. l'Harmattan, p 98
- NDACHI TAGNE David, Textes juridiques sur la Communication au
Cameroun, Chap. I : Des devoirs généraux du journaliste P
127-128
- Tsofack Jean benoit Sémio-stylistique des
stratégies discursives dans la publicité au Cameroun, page 46
- Les cahiers du journalisme Cameroun : une liberté de la
presse précaire. De la chape de plomb politique à l'étau
économique
* 1 _ Pierre N'da
Méthodologie et Guide pratique du mémoire de recherche et de la
thèse de doctorat en lettres, arts Sciences humaines et Sociales, Ed
l'Harmattan, 2007, p 98
* 2 _ Bwakassa Tulu K.
Cité par Nyoum Benjamin, mémoire : l'utilisation des
dépêches de la PANA dans la presse Zaïroise 1992-1993, P.2
* 3 _ Bwakassa Tulu K.
Cité par Nyoum Benjamin, mémoire : l'utilisation des
dépêches de la PANA dans la presse Zaïroise 1992-1993, P.2
* 4 _ Code du travail du
Cameroun, art 23.1, cit. p 5
* 5 _ Idem, art 61, cit. P 12
* 6 _ Code du travail du
Cameroun, Art 89, cit. P 17
* 7 _ Idem, Art 52, Cit. P
11
* 8 _ Code du travail du
Cameroun, Art 57, alinéa 2, cit. P 12
* 9 _David NDACHI TAGNE, Textes
juridiques sur la Communication au Cameroun, Chap I : Des devoirs
généraux du journaliste p 127
* 10 _ Idem
* 11 _ NTA A BITANG,
journaliste principal, membre de la commission d'Ethique, Séminaire sur
la déontologie et l'auto régulation des médias, Le Code de
Déontologie au Cameroun histoire et observations, p.5
* 12 _ Code de
déontologie tel décrété par l'Administration 24
sept 1992, Chap. I, II, III, p.1-2,
* 13 _ Code de l'UJC tel
qu'adopté à Douala le 19 otobre 1996, p.1-2
* 14 _ Code de
déontologie tel décrété par l'Administration,
préambule, page 1
* 15 _ Elisabeth Paquot,
(GRET), Séverin Cécile Abega, L'état des médias au
Cameroun, Ed. Gret, P.4
* 16 _ idem, P.4
* 17 _Valentin Siméon
Zinga, Les Cahiers du journalisme N°9 Automne 2001, Cameroun : une
liberté de la presse précaire. De la chape de plomb politique
à l'étau économique
* 18 _ Idem
* 19 _ Entretien avec Nyoum
Benjamin, enseignant de journalisme à l'institut Siantou
Supérieur.
* 20 _ Elisabeth Paquot,
Séverin Cécile Abega, L'état des médias au
Cameroun, Ed. Gret, P 4
* 21 _ Entretien avec Valentin
Siméon Zinga Rédacteur en chef de La Nouvelle Expression
* 22 _ idem
* 23 _ Entretien avec
Léger Ntiga Rec adjoint au quotidien Mutations
* 24 _ Entretien avec Xavier
Messe, Rédacteur en chef du quotidien Mutations
* 25 _ Emmanuel Derieux, Droit
de la communication, exercice de la profession du journaliste, éd.
L.G.D.J page 343-344
* 26 _ Convention Collective,
art 26 : de l'apprentissage, de la formation et du perfectionnement
professionnel, p. 15
* 27 _ Convention Collective,
art 24 : De la Mutation, p.14
* 28 _ Elisabeth Paquot,
(GRET), Séverin Cécile Abega, (Institut deRecherches
Socio-Anthropologiques), L'état des médias
au Cameroun, Ed. Gret, P 4
* 29 _ La pratique du
journalisme au Cameroun entre 1990 et 1994 : les difficultés du
journaliste de la presse écrite
* 30 _ Elisabeth Paquot,
(GRET), Séverin Cécile Abega, (Institut deRecherches
Socio-Anthropologiques), L'état des médias
au Cameroun, Ed. Gret, P 4
* 31 _ Source Capital.fr
* 32 _ Le journalisme avec
peine au Cameroun entretien de Vincent Tridon avec Norbert N. Ouendji
* 33 _ Les Cahiers du
journalisme n o 9 - Automne 2001, Cameroun : une liberté de la presse
précaire. De la chape de plomb politique à l'étau
économique, Valentin Siméon Zinga
* 34 _ Entretien avec Leger
Ntiga, rédacteur en chef adjoint du quotidien Mutations
* 35 _ Entretien avec
Christophe Bobiokono, Secrétaire général de l'UJC
* 36 _ Le journalisme avec
peine au Cameroun entretien de Vincent Tridon avec Norbert N. Ouendji Bordeaux,
jeudi 10 août 2006
* 37 _ Jean Marc Soboth, le
statut du journaliste, édité par Gabrile Bagblo et Louis Thomasi,
IFJ AFRIQUE, page 38
* 38 _Jean Vincent Tchienehom,
entretien mené par Mohamadou Houmfa, Journal du cameroun.com
* 39 _ Entretien menée
avec le Secrétaire général de l'UJC, Christophe Bobiokono
* 40 _ Source: Presse de la
Nation
* 41 _ Valentin Siméon
Zinga, Les Cahiers du journalisme, Cameroun : une liberté de la presse
précaire. De la chape de plomb politique à l'étau
économique
* 42 _ Entretien avec le
rédacteur en chef du quotidien Mutations, Xavier Messe
* 43 _ Les Cahiers du
journalisme n o 9 - Automne 2001, Cameroun : une liberté de la presse
précaire. De la chape de plomb politique à l'étau
économique, Valentin Siméon Zinga
* 44 _ Felix Zogo
interrogé sur le plateau de « scène de
presse » émission de débat sur la Cameroon Radio
Télévision (CRTV)
* 45 _ Sémio-stylistique
des stratégies discursives dans la publicité au Cameroun, Jean
benoit Tsofack, page 46
* 46 _ Les cahiers du
journalisme Cameroun : une liberté de la presse précaire. De la
chape de plomb politique à l'étau économique
* 47 _ Bwakassa Tulu K.
Cité par Nyoum Benjamin, mémoire : l'utilisation des
dépêches de la PANA dans la presse Zaïroise 1992-1993, P.2
* 48 _ Jean Vincent
Thchienehom, entretien mené par Mohamadou Houmfa, journal du
Cameroun.com
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