D. LES FACTEURS QUI INFLUENCENT LA
CROISSANCE CHEZ LES ENFANTS INFECTES
Les tableaux XVII, XVIII, XIX, XXI, XXII soulignent la non
influence des facteurs liés à la mère et à l'enfant
pour les indices T/A et P/T. Ces facteurs étaient l'âge des
mères, la parité, la profession, le statut matrimonial, la prise
des ARV, l'allaitement maternel, l'alimentation par substitut de lait maternel,
l'alimentation mixte, le poids de naissance, le stade clinique et biologique de
la mère et de l'enfant. Bailey RC et al retrouvent que la stature de la
mère n'avait aucune influence sur l'indice poids pour taille. Dans leurs
travaux, avoir une mère grande de taille est un facteur protecteur
contre une faible taille pour âge. (7) Webb et al retrouvent
que la diarrhée et les infections pulmonaires ont eu un retentissement
sur l'émaciation et pas sur le retard statural.(34)
Concernant le P/A, aucun facteur maternel n'a influencé
cet indice chez les enfants infectés. Nos résultats sont
similaires à ceux de Bailey et al (7) qui retrouvent
que; l'âge de la mère, le niveau socio économique, le stade
clinique et biologique de la mère n'ont pas eu d'effet détectable
sur la croissance staturo pondérale. Dans leur étude sur la
croissance d'une cohorte d'enfants infectés par le virus VIH en
République Démocratique du Congo, ils retrouvent que l'infection
à VIH associée aux pathologies sont des facteurs associés
au retard de croissance statural, à la sous nutrition et à
l'émaciation.
Par contre Webb et al retrouvent le contraire dans leur
étude.(34) Pour eux, un bon niveau d'étude maternel,
le statut immunologique, l'infection à VIH pédiatrique et les
autres causes de co morbidité influencent la croissance chez les enfants
nés de mère séropositive. Webb et al retrouve aussi qu'un
âge maternel avancé a contribué à la survenue de
l'émaciation.(34)
Concernant les facteurs liés à l'enfant, Bailey
et al a retrouvé des facteurs de risque associés à un
faible poids pour âge <- 2 Zscore durant les 18 mois de suivi tels que
l'infection à VIH, la présence des adénopathies,
l'immunodépression sévère, la fièvre
prolongée et le sexe masculin.(7)
E. TRAITEMENT ANTIRETROVIRAL
Tous les 39 enfants (97%) ont été mis sous
traitement antirétroviral sauf une âgée de 7 mois perdue de
vue. Chez Mc Kinney et al, 2/3 (73%) des enfants ont été mis sous
ARV.(56)
Le traitement antirétroviral améliore la
croissance pondérale selon les travaux de Mc Kinney et al qui, en 1991
avait utilisé la zidovudine comme traitement.(56) Le
traitement antirétroviral a un effet bénéfique sur la
reprise pondérale chez les enfants.(57, 56, 58, 59) Butler et
al retrouvent un gain pondéral de 38% de poids chez les enfants
anciennement mis sous Zidovudine comparé à 26% chez les enfants
infectés naïfs de tout traitement.(59) Durant
l'évolution la croissance pondérale s'est améliorée
chez les enfants infectés 3 mois après le recrutement selon le
tableau XIV, les figures 8,9 et 10.
|