UNIVERSITE DE LIMOGES
FACULTE DE DROIT ET DES SCIENCES ECONOMIQUES DE
LIMOGES
PROGRAMME UNIVERSITE PAR SATELLITE
AGENCE UNIVERSITAIRE
DE LA FRANCOPHONIE (AUF)
MASTER DROIT INTERNATIONAL ET COMPARE DE
L'ENVIRONNEMENT Formation à distance, Campus
Numérique « ENVIDROIT »
EXTRACTION PETROLIERE ET PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT
DANS LE GOLFE DE
GUINEE
Mémoire présenté par VICTOR
STANISLAS ATANGANA,
Sous la direction de
M. Damien ROETS, Maitre de conférences à
l'Université de Limoges
AOUT 2009
UNIVERSITE DE LIMOGES
FACULTE DE DROIT ET DES SCIENCES ECONOMIQUES DE
LIMOGES
PROGRAMME UNIVERSITE PAR SATELLITE
AGENCE UNIVERSITAIRE DE
LA FRANCOPHONIE (AUF)
MASTER DROIT INTERNATIONAL ET COMPARE DE
L'ENVIRONNEMENT Formation à Distance, Campus
Numérique « ENVIDROIT »
EXTRACTION PETROLIERE ET PROTECTION DE L'ENVRONNEMENT
DANS LE GOLFE DE GUINEE
Mémoire présenté par Victor Stanislas
ATANGANA,
Sous la Direction de M. Damiens
ROETS, Maitre de conférences à l'Université de
Limoges
AOUT 2009
DEDICACE
A tous mes 20 neveux, qui font de moi un oncle
comblé et fier.
Remerciements
Qu'il me soit permis de remercier Monsieur Damien ROETS,
Chargé de cours à l'Université de Limoges qui a bien voulu
accepter de prendre la responsabilité de diriger ce mémoire, et
dont la lucidité, le pragmatisme, les remarques pertinentes et les
encouragements ont servi de gouvernail à ce travail.
Mes remerciement, ô combien chaleureux, vont bien
sûr à l'équipe dirigeante du Campus Numérique
francophone d'Afrique Centrale, de l'Agence Universitaire de la Francophonie,
pour le cadre qui a toujours été à notre disposition.
Il m'est très difficile d'oublier Monsieur Duke
ATANGANA ETOTOGO, journaliste environnementaliste, actuellement en service au
journal GERMINAL qui n'a cessé de me donner des conseils et des
suggestions, sur le fond et la forme de ce travail.
Ma gratitude et mes pensées affectueuses vont
également à toutes personnes qui ont apporté leurs
contributions à l'élaboration de ce travail de recherche. J'ai
une pensée particulière pour Monsieur ATANGANA Stanislas mon
père, et pour ma mère Mme ATANGANA née NGO NGOUBI
Eulalie-Jeanne, qui m'ont toujours soutenu tout au long de cette
traversée. Une mention particulière à mes nombreux
frères et soeurs que sont ATANGANA ETOTOGO, ATANGANA Reine, NGA ATANGANA
Solange, ATANGANA EMBOLO Julien, ATANGANA Collette, NOA ATANGANA Catherine,
ATANGANA NGOUBI Jeanne, et ESSIMI Gabriel, pour leur contribution
financière et/ou matérielle ; et à ma future
épouse SOUGA Hélène Sonia pour le soutien moral.
Je ne saurais dans cet élan de remerciements, oublier
mes compagnons de galère qui répondent aux noms de, Corneille
Serge KEDE, Parker ONANA MENOUNGA, Henri EVENGUE, le Magistrat Michel MENGUENE,
l'enseignant de mathématiques Joseph NDZANA, et ma confidente Shirley
ADA.
Abréviations.
Al : Alinéa
Art : Article
BIT : Bureau International du travail
CAD : Centre de Développement de l'OCDE
COMIFAC : Commission des Forêts du Bassin du
Congo
ECOFAC : Ecosystèmes Forestiers d'Afrique Centrale
FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation
et l'Agriculture
FIPOL : Fonds international d'Indemnisation Pour les
pollutions par les hydrocarbures
GES : Gaz à Effet de Serre
IDH : Indice du Développement Humain
ITIE : Initiative de Transparence des Industries
Extractives
OCDE : Organisation de Coopération et de
Développement Economique
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONU : Organisation des Nations Unies
P : Page
PNAE : Programme National de l'Environnement
PNUE : Programme des Nations Unies pour
l'Environnement
PPTE : Pays Pauvres Très Endettés
RDC : République Démocratique du Congo
SIDA : Syndrome de l'immuno déficience acquise
UNICEF : Fond des Nations Unies pour l'Enfance
WWF: World Wildlife Fund (Fonds Mondial pour la Nature)
ZEE: Zone Economique Exclusive
SOMMAIRE
Abréviations.....................................................................................page
5
Introduction
Générale.........................................................................page
6
Partie I : Les effets néfastes de
l'extraction pétrolière sur l'environnement........page
13
Chapitre I : Les effets sur les
écosystèmes.........................................page 13
Chapitre II : Les effets sociaux et
sanitaires.......................................page 20
Conclusion de la première
partie....................................................page 30
Partie II : Mesures visant à
protéger l'environnement des effets de l extraction
pétrolière dans le Golfe de
Guinée.........................................................page
31
Chapitre I : Les instruments juridiques de
protection de l'environnement contre les
effets de l'extraction
pétrolière...................................................................page
32
Chapitre II : Les autres
mesures.....................................................page 42
Conclusion de la deuxième
partie...................................................page 53
Conclusion
générale.................................................................page
55
INTRODUCTION GENERALE
S'il est une partie du monde qui suscite un grand
intérêt aussi bien dans la géostratégie mondiale que
dans la préservation de la biodiversité universelle, c'est bien
le Golfe de Guinée. Sur ce territoire, se heurtent quatre enjeux
principaux : La reproduction des tortues marines, les contentieux
frontaliers, la production pétrolière et le mode de vie des
habitants. Du fait de la monté du terrorisme et de l'instabilité
du moyen orient, le Golfe de Guinée est devenu une zone
stratégique dans la géopolitique mondiale. Seulement à
regarder de près, la principale raison de l'intérêt soudain
de cette zone du globe est l'odeur du pétrole. Ce n'est pas un hasard si
elle est considérée aujourd'hui comme la « seconde
province pétrolière mondiale ». Le Golfe de
Guinée est devenu au fil des temps, l'une des arènes les plus
décisives de la compétition géopolitique mondiale. On
assiste à de grandes manoeuvres d'extraction pétrolière
dans le Golfe de Guinée menées par des multinationales
pétrolières de diverses nationalités. Cette
activité si elle est des plus lucratives, n'est cependant pas compatible
avec la nouvelle tendance mondiale de préservation de la vie contre la
débâcle écologique1(*).
Le premier contact de l'homme avec le pétrole remonte
à 4000 ans avant Jésus Christ. Le pétrole figure
d'ailleurs dans les anciens documents historiques tels que le Code d'Hammourabi
et la Bible. Mais ce n'est qu'en 1890 qu'on retient, à Titusville en
Pennsylvanie aux Etats-Unis d'Amérique du Nord, la date officielle du
forage du premier puits ayant pour but la découverte du pétrole.
Le pétrole est devenu depuis lors l'une des richesses les plus
convoitées du monde. On lui attribue la paternité de nombreux
conflits et tensions dans le monde. C'est le cas, dans les pays producteurs
d'Afrique au sud du Sahara où, la découverte de cette
énergie fossile laisse le plus souvent entrevoir le spectre d'une guerre
civile dont le but inavoué, est la volonté de contrôler
la manne issue de la production pétrolière. Les devises
produites par le pétrole servent généralement au
financement des guerres et non à l'intérêt
général des populations : on parle alors habituellement de
« la malédiction du pétrole » avec pour
conséquence, la paupérisation des populations condamnés
à vivre dans l'indigence la plus totale. Les conflits frontaliers ont le
plus souvent pour origine, la volonté étatique de contrôle
d'une zone pétrolifère. Les observateurs politiques s'accordent
pour dire que le conflit armé frontalier qui mettait aux prises le
Cameroun et le Nigéria, au sujet de la presqu'ile de Bakassi 2(*),avait pour toile de fond le
contrôle de ce territoire de prêt de 1000km² dont le sous sol
regorgerait d'importantes réserves de pétrole. La raison du
conflit sur les ilots de M'banié, Cocotier et Conga opposant le Gabon et
la Guinée Equatoriale serait tout aussi le pétrole. Les pays
producteurs de l'« or noir » l'utilisent comme moyens de
pression pour faire entendre leurs voix sur la scène internationale. Le
pétrole confère à ceux-ci un rôle
stratégique dans la géopolitique mondiale.
Le pétrole, du latin petra qui signifie pierre et oleum
huile, soit « huile de pierre », est une roche liquide
carbonée, ou huile minérale. Le pétrole est un
mélange complexe d'hydrocarbures liquides qui se forment naturellement
dans les nappes souterraines. On distingue d'une part, les produits
pétroliers primaires à savoir : pétrole brut, liquide
du gaz naturel et autres hydrocarbures. D'autre part, il y a des produits
pétroliers secondaires (entrés en raffinerie) à savoir gaz
de raffinerie, éthane, gaz de pétrole liquéfié,
naphte, essence d'avion, carburéacteur type essence, essence sans plomb,
essence au plomb, carburéacteur type kérosène,
pétrole lampant, diésel de transport, fioul domestique et autres
gazoles, fuel-oil résiduel à faible teneur en soufre, fuel-oil
résiduel à haute teneur en soufre, white spirit + SBP,
lubrifiants, bitume, paraffines, coke de pétrole, autres
produits3(*). Le
pétrole est souvent appelé « or noir », en
référence à sa couleur et à son coût
élevé. Cette énergie fossile fournit la quasi
totalité des carburants liquides. C'est le produit de l'histoire
géologique d'une région. Sa formation passe par la succession de
trois conditions : L'accumulation de la matière organique,
végétale essentiellement ; la maturation en
hydrocarbures ; et l'emprisonnement. Selon un expert cité dans un
film documentaire en 20084(*), « la majeure partie du pétrole de la
planète s'est formée pendant des périodes très
courtes de réchauffement extrême, il y a 90 à 150 millions
d'années ». Il est produit par la décomposition de
végétaux et d'animaux morts, enfouis sous le sable.
En matière d'extraction pétrolière, on
distingue trois niveaux de récupération. La méthode dite
« primaire » consiste à récupérer
« passivement » une partie du pétrole grâce
à la pression élevée existant dans le gisement. Toutefois,
plus le gisement vieillit, plus la pression interne du réservoir
diminue, jusqu'à devenir insuffisante pour assurer la
récupération. On recourt alors à des méthodes dites
« secondaires », procédés
complémentaires, visant à stimuler la production. Aujourd'hui on
rescence plusieurs techniques d'extraction assistées de pétrole.
Pour modifier la pression du fond, on peut injecter du gaz. C'est la
méthode du « gaz lift », peu bénéfique
à l'environnement. On peut également injecter de l'eau ou
recourir à des pompes immergées en fond de puits. Pourtant, ces
méthodes d'extraction ne permettent de récupérer que 30%
en moyenne des réserves présentes dans les gisements. Ceci a
amené les compagnies exploitantes à s'orienter vers des voies
plus complexes de récupération dites
« tertiaires », intervenant sur la viscosité des
fluides ou la diffusion à l'intérieur du gisement via l'injection
de C02, de vapeurs ou de composés tensioactifs. Jusque
là délaissées, car non viables économiquement, ces
procédés trouvent un regain d'intérêt devant les
cours élevés de pétrole et le vieillissement des gisements
exploités.
L'exploration et la production du pétrole se fait soit
en mer, soit sur terre. On parle alors selon les cas d'extraction off shore et
d'extraction on shore. L'extraction on shore se fait sur le continent et, bien
que nécessitant de grands moyens et une technologie complexe et à
la pointe est moins alambiqué que la mise en place d'une plate-forme off
shore qui est le mode par excellence pratiqué dans le Golfe de
Guinée.
La recherche par grande profondeur, d'eau de pétrole au
moyen de forages, a révolutionné l'industrie
pétrolière. Des prouesses technologiques ont été
réalisées pour permettre de forer et d'explorer les puits
d'hydrocarbures par plus de 3000 mètres de profondeur d'eau. Les
structures mises en place sont appelées plates-formes. On distingue des
plates-formes mobiles pour le forage d'exploration et de production, et les
plates-formes permanentes pour la production des hydrocarbures. Les
plates-formes permanentes peuvent être fixes, lorsqu'elles sont
supportées par le fond de la mer (faible profondeur) ; et
flottantes, lorsqu'elles sont ancrées par des lignes (caténaires
pesantes, caténaires tendues « non pesantes » ou
rigides tendues). Mais l'approche juridique des plates-formes distingue
nettement les structures flottantes en plates-formes semi-submersibles et en
navire de forage en raison de la ressemblance de ces derniers aux navires. Il y
a donc juridiquement trois catégories de plates-formes
pétrolières : les plates formes fixes, les plates-formes
semi-submersibles et les navires de forage. Cette approche vise à
soumettre les plates-formes au régime de droit maritime par assimilation
au navire. En fin 1999, la région du Golfe de Guinée comptait
à elle seule 43 gisements off shore, située entre 300m et 1893m
de profondeur, 233 champs d'exploitations du pétrole et du gaz off shore
avec environ 700 plates-formes5(*). Ces variables ont considérablement
évolué ces dernières années du fait de la mise en
développement de plusieurs gisements, à l'instar du champ de la
Ceiba en Guinée Equatoriale, de quatre gisements en eaux profondes (Mer
profonde Nord, Mer profonde Sud, Mer peu profonde Nord et Mer peu profonde Sud)
au Congo, et du gisement ultra profond situé au Sud-est du Gabon.
L'exploration et la production du pétrole et du gaz
naturel sur terre ou en mer, ont un impact évident sur l'environnement
et présentent des risques de pollution par accident (fuites des
hydrocarbures ou incendie par exemple)6(*). Les pannes des équipements ou les accidents
tels que les explosions ou autres dommages causés par des
intempéries, ont des conséquences négatives significatives
sur les ouvriers, la faune, la flore, la pêche et les populations qui
fréquentent le littoral de la région atteinte par la pollution
induite, et par conséquent sur le tourisme local. Ces incidents
provoquent également la dispersion dans l'atmosphère de grande
quantité de dioxyde de carbone (Co2), et d'oxyde
de soufre et d'azote.
L'appellation Golfe de Guinée recouvre un concept plus
qu'une réalité, une volonté géostratégique,
un projet, c'est-à-dire qu'il n'est pas facilement réductible
à un espace précis. C'est une sous-région dont les
contours réels et définitifs sont difficiles à
saisir7(*). On peut
cependant affirmer sans risque de nous tromper que le Golfe de Guinée se
situe dans l'océan Atlantique au sud-ouest de l'Afrique. Celui-ci
concerne la bordure occidentale du continent Africain, du détroit de
Gilbratar au cap de Bonne Espérance. A proprement parlé, ses
limites diffèrent en fonction des ouvrages. Le Golfe de Guinée
dans son acceptation la plus large, va du Cap del palmes à l'Angola. Le
Golfe de Guinée fait ainsi une synthèse entre l'Afrique de
l'Ouest et l'Afrique Centrale. C'est une zone à la fois anglo-saxonne,
lusophone, hispanophone, et francophone où, vivent des civilisations
bantous et sahéliennes et où se pratique l'islam, l'animisme et
le christianisme.
Cependant, le Golfe de Guinée d'un point de vue
institutionnel se résume au domaine maritime des huit Etats
adhérents à la Commission du Golfe de Guinée (CGG) que
sont le Nigéria, le Cameroun, la Guinée Equatoriale, le Gabon,
Sao Tomé et Principe, le Congo, la République Démocratique
du Congo et l'Angola. Ces pays réunis, les 18 et 19 Novembre 1999,
à Libreville au Gabon sous l'initiative de l'ex-président
nigérian Olesegun Obasanjo lors du communiqué final de leur
assise, avaient déclaré avoir créés un cadre
« de concertation pour la coopération et le
développement, ainsi que la prévention, la gestion et le
règlement des conflits des pays du Golfe de Guinée
dénommé Commission du Golfe de Guinée (CGG)8(*).
Démographiquement parlant, le Golfe de Guinée
compte près de 220 millions d'habitants, dont la majorité est
jeune, répartis sur environ 6 millions de km2.
Les protéines nécessaires à une
alimentation équilibrée des populations du Golfe de Guinée
proviennent en grande partie de la pêche, mais aussi de la chasse. C'est
dans cette partie du monde qu'on retrouve le peuple des pygmées. Ceux-ci
se caractérisent par leur petite taille et par une alimentation qui est
du produit de la chasse, de la pêche, et de la cueillette. Ils vivent
donc essentiellement des produits de la nature qui constitue aussi leur habitat
naturel. Porter atteinte à leur environnement peut s'apparenter à
un génocide.
Tous les pays du Golfe de Guinée sont
inégalement producteurs de pétrole. La conséquence
immédiate est la présence sur le territoire de ceux-ci, de
nombreuses multinationales pétrolières. Avec 4 millions de barils
( le baril équivaut à environ 160 litres) extraits chaque jour
(b/j), représentant 5% de la production mondiale, le Golfe de
Guinée a gagné sa place sur l'échiquier pétrolier
mis en place par les Etats Unis, premier consommateur mondial de brut avec 9
millions de barils importés chaque jour.
Le Nigéria avec une production journalière de
plus de 2,5 millions de b/j, est le premier producteur du continent africain et
huitième exportateur mondial. Sa production est évaluée
à 119,23 millions de tonnes (Mt) de pétrole et 5210 milliards de
m3 de gaz naturel. Les ressources pétrolières sont
évaluées à 90% des ressources du pays et procurent
annuellement près de 45 milliards de dollars US à l'Etat.
Quant à l'Angola, sa production annuelle est
estimée à 69,40 Mt équivalent en pétrole. Les
revenus pétroliers contribuent à plus de la moitié du
Produit intérieur brut (PIB) de l'Angola et représentent 90% des
revenus, soit plus de 25 milliards de dollars US.
Pour la Guinée Equatoriale dont la production en 2006
s'est élevée à 17,73 Mt par an, la première
découverte a été réalisée en 1994, et ne
cesse de s'accroitre exponentiellement.
Le Gabon qui a du mal à se défaire de son image
de petit eldorado pétrolier, a atteint une production de 11,60 Mt pour
le pétrole et 34 milliards de m3 pour le gaz en 2006.
Le Congo qui a connu de longues années de guerre
civile, à cause des ambitions présidentielles de ses fils dans
l'optique du contrôle des ressources pétrolière, a une
production journalière estimée en 2006 à 250000 b/j.
La République Démocratique du Congo a une
production à peu près équivalente à 235 900
b/j. la récente découverte d'important gisements de
pétrole dont les réserves sont estimées à des
milliards de barils cachés sous le lac Albert, dans sa partie
Congolaise, pourrait changer le destin du Congo et des Congolais.
Sao Tomé et Principe, va bientôt faire partie des
grands producteurs de pétrole du fait de la découverte
récente dans ses eaux d'importantes réserves de
pétrole.
Le Cameroun est l'un des rares pays du Golfe de Guinée
producteur de pétrole dont les revenus du pétrole participent
à moins de 50% des recettes de l'Etat, a une production
pétrolière annuelle de 3,20 Mt.
L'augmentation du volume des extractions
pétrolières au cours de ces dernières années dans
le Golfe de Guinée est une réalité, une lapalissade. Le
nombre des sociétés extractives à considérablement
augmenté. Les revenus considérables que génère la
production de pétrole devraient en principe, sortir cette zone du
sous-développement qui la caractérise. Mais la
réalité est autre. Les populations du Golfe de Guinée
croupissent sous le poids de la faim et des maladies. Le pétrole a donc
un effet négatif double sur les populations du Golfe de Guinée.
Il les appauvrit et pollue leur environnement. On se pose donc la question de
savoir si pour le bien des populations de cette partie du monde, on ne devrait
pas purement et simplement arrêter de mener des activités
extractives de pétrole ? La réponse est à la fois
surprenante et pleine de bon sens : non. Car « pour les
Africains, ce qui est pire que d'avoir une multinationale
(pétrolière) sur son territoire, c'est de pas en avoir du
tout ». Ceci s'explique lorsqu'on jette un regard sur l'apport du
pétrole dans le budget de ces Etats. Au Congo par exemple, il
représente 80% des recettes budgétaires. Il apparait à
l'évidence que l'activité pétrolière dans le Golfe
de Guinée, soulève un problème de sa gestion, et de son
encadrement. Il est donc nécessaire d'élaborer un travail qui
vise à identifier, mesurer et réduire autant que possible les
retombés humaine, sociale, médicale et économique à
long terme de la contamination pétrolière, ainsi que sur les
écosystèmes indispensables à un environnement sain et au
développement économique. En d'autres termes, il faut
répondre à la question de savoir à quel point l'extraction
du pétrole influence la qualité des sols, de l'eau, des cultures
agricoles, des élevages de poisson et de l'air, ainsi que la
biodiversité et la santé des habitants du Golfe de
Guinée ? La réponse à cette question nous
amène à présenter les effets néfastes de
l'extraction pétrolière sur l'environnement (Partie
I), avant que de montrer les mesures prises et visant à
protéger l'environnement de ces effets dans le Golfe de Guinée
(Partie II).
PARTIE I : LES EFFETS NEFASTES DE L'EXTRACTION
PETROLIERE SUR L'ENVIRONNEMENT.
Le bassin du Congo qui se situe dans le
Golfe de Guinée est, après l'Amazonie, la deuxième grande
zone mondiale des forêts tropicales humides. C'est le deuxième
poumon du monde. La richesse de la sous-région en termes d'essences et
de biodiversité est d'une valeur insoupçonnable et encore
inestimée. Leurs vertus quant à la recherche biologique et
pharmaceutique, la protection et la régulation de la biosphère,
du climat mondial et de l'environnement en général ont
été amplement mises en exergue avant, pendant et après le
Sommet de Rio de 1992 sur l'environnement et le développement.
Seulement cette zone du monde dispose d'une autre
« richesse » qui elle, est souterraine à
savoir : le pétrole. L'extraction de cette énergie fossile
passe par la mise en place des industries extractives colossales, qui utilisent
des procédés « environnemicides »9(*). S'il est difficile voir
impossible de nier l'importance du pétrole dans la quasi-totalité
des secteurs d'activité de l'ère contemporaine, ce serait
pratiquer la politique de l'autruche en ne reconnaissant pas les effets
néfastes de l'industrie pétrolière sur l'environnement.
L'augmentation exponentielle des sociétés extractives dans les
eaux du Golfe de Guinée fait ipso facto de ce « réservoir
vital » mondial, une zone à haut risque.
L'installation des puits de pétrole dans le Golfe de
Guinée se fait en majorité en « off
shore »10(*). On
observe cependant que ceux-ci sont le plus souvent abandonnés en fin
d'exploitation dans l'irrespect total des normes internationales en la
matière. Le risque de marée noire est réel dans cette
zone. Ce qui pose de sérieux problèmes au développement du
tourisme de nature qui est un facteur de développement de la sous
région. Les belles plages de Kribi au Cameroun souffrent de cette
pollution. Les chutes de la Lobé qui sont les seules au monde qui se
versent directement dans la mer risquent de se voir souiller par une fuite d'un
tanker défectueux, ou par le rejet de pétrole du fait d'un
accident survenu sur une plate-forme. L'ouverture de la forêt lors de
l'installation des industries extractives, porte atteinte aussi bien à
l'épanouissement faunique qu'à la croissance floristique. La
santé des populations environnantes se voit aussi reléguée
au second rang des priorités. Les torchères de gaz qui
brûlent sans arrêt et l'odeur des hydrocarbures, causent des
maladies aussi bien respiratoires que cutanées aux riverains et aux
employés. Ceux-ci sont aussi victimes des nuisances sonores produites
par les industries pétrolières. Une nouvelle manière de
penser et de faire s'impose donc impérativement dans le Golfe de
Guinée pour éviter un désastre écologique
irréversible. Il apparait nécessaire dans cette première
partie de faire l'état des lieux des effets néfastes de
l'extraction pétrolière sur l'environnement en envisageant ses
effets sur les écosystèmes (Chapitre I), avant
que de voir les effets sociaux et sanitaires (Chapitre II) de
cette activité.
CHAPITRE I : LES EFFETS SUR LES ECOSYSTEMES.
En écologie, un écosystème désigne
l'ensemble formé par une association ou communauté d'êtres
vivants encore appelé biocénose, et son environnement
appelé biotope. L'extraction pétrolière a un impact
indéniable sur les écosystèmes. Dans le Golfe de
Guinée, l'extraction off shore à un sérieux impact sur les
écosystèmes marins (Section I), et
l'installation des industries extractives sur les écosystèmes
forestiers (Section II). Ces écosystèmes
connaissent de sérieux dysfonctionnement du fait de l'extraction
exponentielle du pétrole qui y a cours.
SECTION I : IMPACT SUR LES ECOSYSTEMES MARINS.
Le Golfe de Guinée n'échappe pas au
problème de pollution par hydrocarbure qui menace les océans et
les rivages à travers le monde. On assiste alors à, la
destruction des habitats naturels (Paragraphe I), et à
la pollution des côtes (Paragraphe II).
Paragraphe I : Pollution des côtes.
De la frontière
Benino-nigériane à la frontière Angolo-namibienne, nous
avons un littoral d'une longueur de 4286 km réparti ainsi qu'il
suit : 1607 km pour l'Angola, 850 km de côtes pour le
Nigéria, le Gabon dispose quand à lui de 890 km, la longueur des
côtes Camerounaises s'élève à 412 km, la
Guinée Equatoriale dispose de 301 km, le Congo quant à lui a 180
km de côtes, la République Démocratique du Congo est le
parent pauvre en la matière avec ses 43 km de côtes. Ajouté
au 212 km de l'Etat archipélagique11(*) de Sao Tomé et Principe, nous avons un total
de 4498 km de côtes dans le Golfe de Guinée. Cette zone se
caractérise par ses nombreuses mangroves, ses zones humides, ses
herbiers et surtout ses plages interminables et courues de sable. Cependant, la
forte activité pétrolière qui marque le quotidien de la
région expose cette zone à une pollution aux conséquences
irréversibles. Les plages (A) et les habitats naturels
(B) apparaissent comme les plus touchés par cette
pollution.
A- Pollution des plages.
La seule évocation du mot plage fait penser aux
vacances, à la période estivale. L'imagerie populaire limite la
plage à une vaste étendue de sable fin se trouvant en bordure de
mer. En fait, la géomorphologie définit une plage comme une
« accumulation sur le bord de mer de matériaux d'une taille
allant des sables fin aux blocs ». On constate donc qu'on ne saurait
limiter la plage aux vastes étendues de sable fin. On a aussi d'une part
des plages formées de gros blocs qui se font appeler des
« beachrock », et d'autre part des plages de galets. Il
faut ici éviter de restreindre la plage à l'estran. Il faut
prendre en considération l'avant-plage ou avant-côte, avec leurs
avant-dunes encore appelé dunes.
Si les plages de sable fin sont les plus courues des
vacanciers, elles ne sont cependant pas les seules. On distingue outre les
sables « blancs » d'origine organique (reste de squelettes,
coquilles...), les sables « noires » d'origine
minérale ou volcanique. Il serait cependant imprudent de se contenter de
la couleur des sables pour opérer la distinction. Si les sables
d'origine organique sont chargés de matières organiques, ils
peuvent se présenter en noir. De même, le type de roche qui a
donné naissance aux sables d'origine minérale peut leurs donner
une teinture claire.
Le Golfe de Guinée qui peut à juste titre
être considéré comme l'Afrique en miniature12(*), a été
doté par la nature de « superbes » plages. On
peut citer en exemple les belles plages de Kribi et Limbé au Cameroun,
de Pointe-Noire au Congo, de Libreville et Port-Gentil au Gabon, de Luanda en
Angola, et de Lagos au Nigéria. Le seul Bémol est qu'elles sont
toutes polluées.
Ces plages sont exposées aux marées noires de
toute sorte. Les pétroliers qui le plus souvent disposent d'une seule
coque au mépris de la législation internationale en vigueur,
dégazent et nettoient leurs moteurs au large, le plus souvent sous le
regard complice des autorités locales attirées par le goût
du lucre. Ces résidus de pétrole sont déposés sur
les plages sous forme de boule de goudron par l'action du vent des courants et
des vagues. A cette forme de pollution, il faut ajouter celles produites du
fait de l'extraction pétrolière proprement dite. Il peut s'agir
ici des fuites survenues lors de l'extraction ou tout simplement des
quantités importantes d'hydrocarbure déversées dans les
eaux après un accident survenu sur une plate-forme
pétrolière (incendie). Nous pensons donc qu' « il
serait bon que nous prêtions attention à la pollution de nos
côtes par les hydrocarbures issus de l'exploitation
pétrolière. Il faut aussi faire quelque chose qui oblige les
responsables pétroliers de faire en sorte que l'environnement de ces
côtes ne soit pas abimé, car les conséquences sont
nombreuses sur la santé des hommes ».13(*)
B- Destruction des habitats naturels.
L'expression habitat naturel désigne
l'habitat de pêche nécessaire pour la production des ressources
données. Il peut s'agir d'alevinière (par exemple les mangroves
et les herbiers marins), ou de frayères (par exemple les lieux
particuliers dans l'océan où les poisons se rassemblent pour se
reproduire14(*).
Les habitats naturels subissent des menaces diverses et
variées. Il peut s'agir de certaines méthodes de pêche qui
sont pratiquées par les grands chalutiers traînants qui retirent
de l'eau les poissons de toute taille. Aussi l'activité
pétrolière avec son corollaire qui est la pollution par
hydrocarbure porte atteinte aux habitats naturels. La pollution des côtes
par hydrocarbure détruit les habitats naturels tels que les mangroves et
les herbiers marins, mais aussi les frayères en asphyxiant les poissons
et en détruisant les oeufs. La destruction des habitats naturels est un
véritable problème dans le Golfe de Guinée. Les lieux
où se reproduisent les poissons sont sérieusement menacés.
Les habitats et les zones de fraie sont mis en mal par la pollution due aux
activités pétrolières. L'eau est
« empoisonnée » par les déversements
d'hydrocarbures opérés dans les océans.
En septembre 2008, la rupture d'un pipeline sous marin de la
société PARENCO Gabon, entraine une catastrophe environnementale
dans la lagune du Fernan Vaz, aux alentours du village Olende, dans le
département d'Etimbwe, dans la province de l'Ogoue-Maritime. Ce
déversement d'hydrocarbure a entrainé de larges suspensions
colloïdales à la surface de ce lac intérieur habituellement
poissonneux. Les suspensions colloïdales formaient une sorte de film
huileux, dans lequel les molécules d'hydrocarbures étaient
soudées comme par une colle. Les suspensions ont gêné la
pénétration de la lumière et de l'oxygène au bord
de la lagune, là où les poissons déposent leurs oeufs,
dégradant ainsi le milieu de reproduction des poissons.
Le milieu naturel marin est ainsi travesti. Ce qui entraine
une destruction de la faune et de la flore.
Paragraphe II : Destruction de la faune et de la flore.
Le Golfe de Guinée est d'une richesse faunique et
floristique marine insoupçonnable. On rencontre dans cette zone des
stocks pélagiques côtiers à l'instar des sardinelles et des
stocks pélagiques hauturiers notamment les thonidés15(*), et une flore marine immense
telle que les forêts de mangrove. Cependant l'intense activité
pétrolière observée dans cette zone du globe entraine la
destruction aussi bien de la faune (B) que de la flore
(A) marine.
A-Destruction
floristique.
La flore aquatique est constituée d'algues,
d'espèces immergées (Ottelia ulvifolia) et d'espèces
émergées telles que les Nénuphars, les Hydrocharis, les
Anubias, la Jacinthe d'eau, des espèces flottantes telles que pistia
stratiotes, Azolla, Marsilea, Lemna paucicostata ou lentille d'eau.
La flore marécageuse est formée essentiellement
de Cypéracées, de Graminées, des Fougères, des
Maranthacées, des aracées et des Raphias.
La flore des mangroves est constituée de paletuviers
utilisés comme bois de chauffe et de service, de Fougères
caractéristiques telle Nypa fructicans et de palmacée du
genre Acrostichum aureum .
Cette richesse floristique présente dans le milieu
marin est importante pour la nutrition du zooplancton. Sa disparition a pour
conséquence première le bouleversement de la chaine alimentaire
marine, et la disparition progressive des espèces fauniques aquatiques.
B-Destruction faunique.
La richesse halieutique du Golfe de Guinée est
inestimable. C'est pour cette raison, qu'en 1992, l'Organisation des Nations
Unis pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), a mis sur pied un
« Guide de terrain des ressources marines commerciales du Golfe de
Guinée »16(*). Ce guide de terrain comprend les espèces
marines et d'eaux saumâtres, des poissons osseux, des requins, des
poissons batoïdes, des langoustes, des crevettes, des crabes, des
céphalopodes, des bivalves, des gastéropodes et des tortues
marines.
Les tortues marines.
En 1997, ECOFAC (Ecosystèmes Forestiers d'Afrique
Centrale), un projet régional financé par l'Union
Européenne a mis sur pied un plan régional pour la conservation
des tortues marines. Il faut ici reconnaitre que la tortue marine est l'animal
emblématique dans la préservation des écosystèmes
marins du Golfe de Guinée. Cinq des huit espèces de tortues
vivant dans l'océan mondial sont présents dans le Golfe de
Guinée dont quatre sont considérées comme menacée
par les scientifiques17(*).La tortue verte (chelonia mydas), la tortue caret ou
tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata), la tortue luth (Dermochelys
coriacea), la tortue olivatre (Lepidochelys olivacea). Une est classée
comme vulnérable : La tortue Caouanne (coretta coretta). La tortue
verte est plus appréciée pour sa viande et ses oeufs,
collectés et vendus comme aphrodisiaques.
Les tortues marines sont fortement migratrices à
travers le monde (plusieurs milliers de kilomètre par an). Une femelle
adulte revient sur la plage de sa naissance trente ans après, pour y
pondre ses oeufs18(*). Le
sud du Golfe de Guinée comporte deux sites majeurs d'importance
écologique internationale pour les tortues marines. Une première
aire de ponte s'étend sur une bande côtière de 94
kilomètres de longueur, de la ville de Mayumba (Gabon), jusqu'à
la frontière du Congo. La deuxième zone qui présente un
grand intérêt pour l'alimentation des tortues marines, est la baie
de Corisco située au sud-ouest de l'embouchure de Rio Muni. Ces reptiles
marins de l'ordre des Chéloniens font partie des espèces animales
dont les capacités d'adaptation au monde contemporain (pollution marine,
pêche industrielle...). D'une manière générale,
« dans cette région de l'Afrique, la nidification est
menacée par l'érosion des plages, la pollution marine, les
marées noires, la prédation des femelles et de leur nids.
SECTION II : IMPACT SUR LES ECOSYSTEMES
FORESTIERS.
L'industrie du pétrole dans sa phase d'extraction a un
impact réel sur les écosystèmes forestiers. Cet impact se
matérialise par la destruction des forêts (paragraphe
I), mais aussi par la destruction de la faune et de la flore
(paragraphe II).
Paragraphe I : Destruction des forêts.
L'origine du mot forêt vient du latin
forestis, lui-même dérivé de foris qui
signifie « hors de ». La forêt désigne donc
ces vastes territoires situés hors de l'influence humaine, de l'habitat
ou des cultures. Les forêts couvrent 30% des terres
émergées. Elle joue le rôle de poumon de l'humanité.
L'extraction pétrolière menace ce régulateur de la vie par
une destruction liée à l'implantation de l'industrie extractive
(A), et par une destruction liée à la pollution (B).
A- Destruction liée à l'implantation de
l'industrie extractive.
L'industrie extractive appelle lors de sa mise en place, le
déploiement d'une technologie lourde et à la pointe.
L'exploitation du pétrole dans les forêts exige le
défrichage d'importantes zones. C'est ce qui a été
observé au Cameroun et au Tchad lors de la mise en place d'un
oléoduc d'une longueur de 1070 kilomètres, destiné a
transporter le pétrole foré à Doba au Tchad jusqu'aux
côtes Camerounaises à Kribi. Une grande variété de
plante a donc ainsi été décimée sur une longueur de
1070 kilomètres, soit l'équivalent du long de la frontière
entre le Cameroun et le Tchad (1090 km). Les essences les plus rares devant
servir à la médecine traditionnelle et à la botanique ont
ainsi été obligées à disparaître.
La mise en place d'une plate forme on shore entraine ipso
facto la destruction d'une grande étendue forestière. La
forêt se voit ainsi transformée en immense champ d'acier. De
grande surfaces sont ouvertes en plein coeur des forêts et, changent le
visage verdoyant de celles-ci.
Une autre conséquence de la destruction des
forêts du fait de l'extraction pétrolière, est la
création des routes devant desservir les industries extractives. Ces
routes servent à transporter le matériel, les hommes et le
pétrole.
B- Destruction liée à la
pollution.
La pollution produite lors de l'extraction
pétrolière agit négativement sur la protection et le
maintien des forêts. Les forêts subissent un effet de serre
résultant des torchères des gaz.
Le déversement du pétrole dans le milieu
forestier ne permet pas le développement normal des espèces. En
effet, lorsque le pétrole recouvre les racines aériennes des
arbres, il empêche l'oxygène de circuler dans les tissus des
racines enfoncées dans les sols anoxiques. Le pétrole peut
être absorbé par les racines, véhiculé jusqu'aux
feuilles et bloquer la transpiration. Le pétrole peut perturber les
membranes des racines et provoquer une concentration mortelle de sel dans les
tissus19(*).
La disparition d'arbre entraine l'érosion des terrains
et l'avancé du désert. C'est à juste titre que l'on peut
affirmer que ou l'homme passe la forêt trépasse. Avec son lot de
conséquence sur le mode de vie des populations. La qualité de
l'air perd change, les habitudes alimentaires sont perturbées. Les
pygmées de la sous région sont par exemple contraints à
changer d'une manière drastique leur mode de vie qui repose sur leur
environnement naturel.
Paragraphe II : Destruction de la faune et de la flore.
La Commission Mondiale sur les Forêts et le
Développement Durable rappelle que « quelques 350 millions de
personnes les plus pauvres de la planète sont entièrement
dépendantes des forêts pour leur survie ». Ce sont des
produits ligneux et non ligneux qui sont sollicités. De plus, certains
groupes ethniques ont longtemps considéré l'environnement naturel
comme une réserve de protéines carnées (faune) 20(*)et de terre (culture et
élevage). Le Golfe de Guinée regorge des essences floristiques
aux vertus thérapeutiques, biologiques et pharmaceutiques d'une richesse
insoupçonnable. La pollution causée par l'extraction
pétrolière est à l'origine de la destruction faunique
(A) et floristique (B) dans le Golfe de
Guinée.
A- Destruction faunique.
Le Golfe de Guinée présente une grande
diversité de biomes, d'habitats et de groupes taxinomiques très
peu égalés dans le monde. Sa position géographique, son
histoire géologique et son climat semblent justifier cette
bénédiction divine.
A l'état actuel des connaissances, le Golfe de
Guinée compte plus de 500 espèces de mammifères, 200
espèces de reptiles sur 275 qui existent en Afrique, un millier
d'oiseaux recensés dont 800 nicheurs, 1500 espèces de papillons,
on y trouve les plus grands troupeaux de primates d'Afrique, des rassemblements
de plus d'un millier de mandrills jacassant dans les corridors forestiers des
savanes de la Lopé au Gabon.
Ce patrimoine faunique riche et varié,
élément socioculturel depuis des temps mémoriaux
revêt de nos jours une importance capitale sur les plans
économiques et scientifiques.
Au plan économique, la faune est le levain d'une
industrie touristique en pleine expansion. Au Cameroun par exemple, ce secteur
contribue annuellement à plus d'un milliard de FCFA aux caisses du
trésor public et génère de nombreux emplois.
Au plan scientifique, la faune contribue de façon
essentielle au maintien de la chaine vivante constituée par les animaux,
les plantes et les hommes. En effet, la faune assure la composition de la
flore. Nombreuses espèces fauniques assurent la dissémination et
la fructification de certaines espèces végétales et
d'autres espèces ne peuvent germer qu'après avoir transité
dans l'estomac de certains animaux (parassoliers et cacao, Eléphant et
Moabi...).
A partir de 2007, la société
pétrolière chinoise SINOPEC prospecte, dans le parc national du
Louango, au Gabon, à grands coups d'explosifs. Le parc de Louango, au
Sud-est de Port-Gentil, est composé d'une mosaïque de milieux.
C'est le seul endroit au monde où on peut voir les
éléphants arpenter la plage et les hippopotames se baigner dans
l'océan. C'est un endroit où on peut étudier, en
même temps gorille et chimpanzés. En plus des dégâts
écologiques qu'elle provoque ne serait-ce que sur les animaux,
l'exploration pétrolière met en mal, le projet
d'écotourisme développé sur le parc. Elle altère
l'image écologique du Gabon. En 2002, le président Bongo avait
décidé de réserver 10% du territoire national, à la
conservation de la nature, en créant treize parcs dont Louango. Les
observateurs s'inquiètent des dommages que pourraient produire, un
forage prévu près de Koumouloundou. Selon les ONG, les sols et
l'eau sont pollués par les résidus de 16 000tirs de
dynamite, des routes et des campements de base sont établis sur 740
kilomètres, faisant fuir les chimpanzés, les gorilles et les
éléphants. Après un conseil des ministres en 2006, le
gouvernement gabonais a rappelé, l'importance de l'exploitation de
sous-sol : « La loi sur la protection de l'environnement
autorise et stipule que, si une richesse minière ou
pétrolière est découverte, dans une aire
protégée, elle peut et doit être exploitée afin de
favoriser l'essor économique et social du pays ». Des
d'oléoducs menacent également de traverser les parcs gabonais de
Muyumba et de Pangara.
Comme on peut le constater, l'intense activité
pétrolière qui est en cours dans la sous-région vient
sérieusement compromettre la conservation et la préservation de
ce patrimoine pour les générations présentes et futures.
Les animaux ont le plus souvent tendance de s'éloigner des zones
industrielles du fait de la pollution sonore créée. De même
la pollution atmosphérique a un effet réel sur la santé et
sur la reproduction de différentes espèces animales. Ceux-ci sont
exposés à des problèmes cutanés et
épidermiques.
De plus du fait de l'ouverture des forêts par les routes
devant servir à l'exploitation de la manne noire, le Golfe de
Guinée est depuis quelques années, le théâtre d'une
intense activité d'exploitation abusive et frauduleuse de la ressource
faunique : le braconnage. Le braconnage se définit comme
étant tout acte de chasse sans autorisation, en période de
fermeture, en des endroits réservés ou au moyen des engins ou
armes prohibés21(*).
La faune assurant la composition de la flore,
l'anéantissement de la première conduit vers la destruction
floristique.
B- Destruction floristique.
La flore dans le Golfe de Guinée est constituée
par la microflore et la macro flore. La microflore invisible à l'oeil nu
comprend des bactéries, des algues et des champignons microscopiques. La
macro flore objet de beaucoup de publications depuis la période
coloniale, comprend des Mousses et des Hépatiques, des Fougères,
des Gymnospermes et des Angiospermes.
Les Mousses et les Hépatiques très fragiles et
très petits renferment de nombreuses espèces endémiques et
constituent pour la plupart des indicateurs biologiques d'humidité.
C'est pour cela qu'elles sont abondantes en zone forestière et assez
rares en zone de savane sèche.
Les Fougères estimées à près de
300 espèces constituent un groupe important dans la macro flore du Golfe
de Guinée.
Les Gymnospermes peu représentés dans le Golfe
de Guinée sont des végétaux primitifs. Certaines de ses
espèces comme le Gnetum africanum et Gnetum buchholzianum font l'objet
d'un prélèvement intensif.
Les Angiospermes sont des végétaux
évolués et sont estimées entre 9000 et 11000
espèces. Elles sont représentées par plusieurs familles
qui font l'objet d'une exploitation intense.
Toute cette richesse floristique présente un
intérêt scientifique indéniable. Ils sont importants dans
la recherche en laboratoire, dans le maintien de la chaine alimentaire et dans
la pharmacopée. La médecine traditionnelle qui est forte
présente dans les moeurs et coutumes des habitants de la sous
région, tire ses décoctions de cette flore, et la
considère comme une grâce divine. Plus de 70% de la population du
Golfe de Guinée a recours aux services des naturopathes. Cette situation
est confortée par la cherté des produits pharmaceutiques
associée à l'indigence des populations de la sous-région.
La destruction ou la disparition des plantes médicinales est un danger
non seulement pour la santé des populations de la sous région,
mais aussi pour l'humanité toute entière. Certains herboristes
par exemple attribuent à une essence appelée
« Anceistocladus Korupensis » que l'on trouve dans le parc
national de korup au Cameroun, la réputation de combattre le Sida
(syndrome de l'immuno déficience acquise)22(*). Si cette information n'a pas
encore été mondialement reconnue, il existe de millier d'autres
plantes dont les qualités thérapeutiques ne sont plus à
démontrer.
On peut aujourd'hui affirmer que l'extraction
pétrolière a des conséquences importantes sur les
écosystèmes, ce qui provoque des effets sociaux et sanitaires
néfastes pour les populations.
CHAPITRE II : LES EFFETS SOCIAUX ET
SANITAIRES.
La santé des populations d'une région est
étroitement liée à la qualité de son environnement.
Des millions de personnes dépendent entièrement pour leur survie
des produits de la nature. La préservation de l'environnement est le
gage du maintien d'une vie paisible et agréable sur terre.
L'élévation au rang de patrimoine mondial de la forêt
amazonienne et du bassin du Congo, démontre si cela était encore
nécessaire, l'importance que revêt la préservation
l'environnement pour l'humanité. La dégradation de
l'environnement se fait ressentir tant sur le plan sanitaire que sur le plan
social. L'activité pétrolière qui se développe
exponentiellement dans le Golfe de Guinée a, un impact sérieux
sur l'environnement. De plus, dans cette zone du monde la majorité de la
population vit avec moins d'un dollar par jour, et trouve par conséquent
la quasi-totalité des produits de son alimentation dans le milieu
naturel qui l'entoure. L'impact sur le milieu naturel débouche
inéluctablement sur des impacts sociaux (SECTION I), et
sanitaire (SECTION II).
SECTION I : IMPACTS SOCIAUX.
La dégradation de l'environnement dans le Golfe de
Guinée provoque sans grande surprise un ralentissement de
l'écotourisme (Paragraphe I), et un changement du mode de vie des
populations (Paragraphe II).
Paragraphe I : Frein à l'écotourisme.
C'est dans les années 80 que le terme
écotourisme a vu le jour en Amérique du Nord, suite au
développement du tourisme naturaliste dans les endroits les plus
reculés et les plus fragiles de la planète. On définissait
au départ l'écotourisme comme un tourisme naturaliste
d'observation et d'étude de la faune et de la flore dans les zones
protégées, vierges et non perturbées par l'homme et
offrant une grande diversité biologique. La notion s'est
récemment étendue. Elle est aujourd'hui un concept qui
n'échappe ni à l'ambiguïté ni à la
controverse. Sa dimension fondamentalement dialectique dans les relations qu'il
postule, entre tourisme et environnement en est surement la raison. Le concept
d'écotourisme s'est véritablement construit en 1992 sous l'action
du WWF (Wildlife Fund : Fonds Mondiale pour la Nature), à
l'occasion de la conférence de Rio23(*). L'écotourisme est basé sur
l'observation de la nature, c'est un tourisme de nature voire tourisme
scientifique. Le mot « écotourisme inclue aussi une dimension
humaine qui sous-entend son insertion dans les contextes locaux avec le minimum
de perturbations, tant écologiques que sociales et le maximum de
bénéfices locaux »24(*). L'écotourisme est une facette du tourisme
durable. La composante environnementale y est très forte.
Le Golfe de Guinée, qui est une grande réserve
de biodiversité dans ses forêts denses et humides, est sans aucun
doute un patrimoine de nature. C'est selon une expression à la mode le
deuxième poumon de l'humanité25(*). La diversité faunique et floristique de cette
partie du globe se doit d'être le levain d'une industrie touristique
à la traine. Seulement, la protection de la nature et de toutes ses
composantes est fondamentale pour la réussite du secteur du tourisme,
ainsi que pour la connaissance scientifique de certains
écosystèmes. Seulement, l'extraction pétrolière qui
a cours dans le Golfe de Guinée, cause un frein à
l'écotourisme à cause notamment de la pollution des plages
(A), et à cause de la disparition de la
diversité biologique (B).
A- A cause de la pollution des plages.
Pour certains, le mot plage fait penser aux vacances, aux
sables fins. Nous ne reviendrons pas ici sur la définition du mot plage
qui a été donnée plus haut, encore moins à la
typologie des plages et à la qualité des sables (CHAPITRE I,
SECTION I, Paragraphe I, A- Pollution des plages.). Sans toujours connaitre ce
que c'est qu'une plage dans le sens de la géomorphologie, les touristes
du monde habités de diverses raisons se précipitent au bord des
océans pour profiter des plaisirs de la nature. La plage attire pour
diverses raisons. Certains y vont pour profiter du soleil. Bon nombre d'hommes
et de femmes à la peau claire se ruent sur les plages pour affiner leurs
bronzages. Leurs peaux prennent alors un aspect noirâtre, qui est
très apprécié dans les milieux de la beauté. Le
bronzage naturel, est le plus prisé et ne peut être
effectué que grâce au soleil. D'autres amoureux des plages y vont
pour les plaisir de la baignade rythmé par la cadence des vagues. Les
vagues quant à elles attirent certaines personnes qui y viennent
pratiquer le surf. La plage est un haut lieu d'évasion pour un bon
nombre de ses adeptes. De plus la plage attire des personnes de tous âges
qui y jouent à des jeux de tout genre. On découvre ainsi le
beach-volley, le beach-soccer, le rugby de plage..., les jeunes enfants y
construisent des châteaux sous les pieds des adeptes du jogging. La plage
attire aussi des « voyeurs », qui viennent profiter des
formes gracieuses couvertes par les maillots de bain. Bref, la plage est un
haut lieu de divertissement et d'évasion. Le problème des plages
pour qu'elles soient attirantes est qu'il faut qu'elles soient propres. Elles
doivent donc êtres protéger de toute forme de pollution.
Le Golfe de Guinée, avec ses 4998 kilomètres de
côte dispose de très belles plages. Toutes sont prisées par
les touristes qui y viennent en masse. Les plus prisées sont Kribi au
Cameroun, Libreville au Gabon, Lagos au Nigéria et Luanda en Angola. Le
véritable problème est que toutes ses plages sont, du fait de
l'extraction pétrolière constamment polluées. Ces plages
sont exposées aux marées noires et aux pollutions par
hydrocarbures de toutes sortes. La majorité des pays de la sous
région ne disposant pas des moyens importants pour faire face au
problème de pollution des plages par hydrocarbures, elles voient par
conséquent leurs plages souillées pendant longtemps au grand dam
des « plagistes » touristes. Ceux-ci tournent alors le dos
à ces endroits paradisiaques en état de nature, pour retrouver
des plages plus attrayantes et à l'abri des pollutions. Il faut signaler
ici que ces pays sont ceux où, les législations sont strictes en
matière de pollution. La conséquence première est la
baisse du nombre de touristes dans cette zone du monde. La baisse des touristes
entraine la baisse des revenus pour les Etats, et la baisse des moyens d'action
de ces derniers pour mener des interventions en faveur des populations et pour
lutter contre les pollutions.
B- A cause de la disparition de la diversité
biologique.
La Convention sur la diversité biologique,
signée à Rio, le 5 juin 1992, et entrée en vigueur le 24
Décembre 1993, définit la diversité biologique comme la
« variabilité des organismes vivants de toute origine y
compris, entre autre, les écosystèmes terrestres, marin et autres
écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont
ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des
espèces et entre espèces ainsi que celle des
écosystèmes »26(*). Les objectifs de cette convention sont
« la conservation de la diversité biologique, l'utilisation
durable de ses éléments et le partage juste et équitable
des avantages découlant de l'exploitation des ressources
génétiques, notamment grâce à un accès
satisfaisant aux ressources génétiques et à un transfert
approprié des techniques pertinentes [...] et grâce à un
financement adéquat »27(*). La conservation de la diversité biologique
revêt de ce fait un caractère international.
Le Golfe de Guinée après les forêts
amazoniennes abrite la plus importante réserve de biodiversité du
monde. On y retrouve une grande richesse floristique et faunique. Le Golfe de
Guinée est riche en espèces emblématiques, rares et/ou
menacées. On a plus de 300 mammifères, 200 espèces de
reptiles, 1000 espèces d'oiseaux dont 800 nicheurs, 1500 espèces
de papillons, 542 espèces de poissons dont 96 endémiques et 7000
espèces de plantes dont 300 espèces ligneuses. La
diversité primate arboricole est très importante. Ce patrimoine
biologique riche et varié, revêt une importance sur les plans
scientifique et économique. Au plan économique, la
diversité biologique est le levain d'une industrie touristique en pleine
expansion. Au Cameroun par exemple, ce secteur contribue annuellement en
recettes directes pour plus d'un milliard de FCFA aux caisses du trésor
public et génère de nombreux emplois.
Conscient de l'importance de ce patrimoine pour les
générations présentes et futures, les gouvernants de la
sous région ont créée des aires protégées.
Ces zones mises en défens sont les Parcs Nationaux, les Réserves
de Faune, les Sanctuaires, les Jardins Zoologiques, les Zones
cynégétiques et les Réserves forestières.
Toute cette richesse attire un bon nombre de touristes, qui
viennent pour observer les variétés de plantes et d'animaux qui
se trouvent à l'état naturel dans cette zone. Ils viennent et
dépensent de l'argent dans les hôtels, les restaurants, les
transports, l'achat des souvenirs... Cet argent rentre dans le circuit
économique de la sous région, et participe aux efforts de
développement de la sous région, dont la majorité des
habitants vivent sous le seuil de la pauvreté.
Le problème de la diversité biologique dans le
Golfe de Guinée est celui de sa préservation, comme l'exige la
Convention de Rio de 1992, sur la biodiversité. Elle est soumise aux
attaques de diverses origines. La diversité biologique du Golfe de
Guinée est victime de la déforestation, du braconnage, de l'effet
de serre et des pollutions. La pollution par hydrocarbure consécutive
à l'extraction pétrolière qui se développe d'une
manière exponentielle dans la sous région, porte un
sérieux coup à l'épanouissement et au développement
normal de la variété biologique. La faune est empoisonnée,
les marées noires asphyxient la flore marine et polluent les eaux, les
habitats naturels sont détruits. La flore n'est non plus
épargnée par l'extraction pétrolière. Cette
diversité biologique, objet de toutes les admirations, disparait au jour
le jour, et entraine dans avec elle l'attrait touristique de la région.
Les touristes ne viennent plus en grand nombre à la recherche de ce
petit coin naturel. Ce qui faisait la particularité de la région
ayant disparu, la région devient banale et perd de son
authenticité.
Paragraphe II : Changement du mode de vie des
populations.
Les conséquences de l'extraction
pétrolière sur les écosystèmes que sont la
pollution des côtes, la destruction des forêts, la destruction de
la faune et de la flore déjà, amènent fatalement l'homme
à revoir ses habitudes. Celui-ci doit s'adapter à un milieu dont
il n'était pas prédestiné. Le calme qui
caractérisait son milieu, fait place au vacarme des importantes
installations pétrolières. La forêt qui représentait
sa pharmacie n'existe plus. Les perdrix qui lui servaient de réveil,
laissent place aux sirènes des usines extractives. Le gibier et le
poisson deviennent rares. Fini la belle époque où, il suffisait
de regarder sur les arbres, pour voir défiler des familles de singes
sautant de branches en branches. Les instituteurs des écoles primaires
ont du mal à parler aux jeunes enfants des pygmées en disant que
ce sont des habitants de petite taille, qui vivent dans les forêts, et se
nourrissent de la chasse et de la cueillette. Le pétrole dans le Golfe
de Guinée pousse les habitants à un changement des habitudes
alimentaires (A), et provoque paradoxalement une
paupérisation des populations (B).
A- Changement des habitudes alimentaires.
Certains groupes ethniques ont longtemps
considéré l'environnement naturel comme une réserve de
protéines carnées (faune)28(*), et de terre (pour les cultures et l'élevage).
Selon la Commission Mondiale sur les Forêts et le Développement
Durable, « quelques 350 millions de personnes les plus pauvres de la
planète sont entièrement dépendantes des forêts pour
leur survie ».
Près de 70% des habitants du Golfe de Guinée
pratiquent l'agriculture. C'est une agriculture artisanale en grande
majorité. L'agriculture mécanique est réservée
à une certaine élite, disposant des moyens financiers pour
pratiquer une agriculture destinée à l'exportation. L'autre
agriculture est destinée à l'auto alimentation et au petit
commerce. Le petit élevage est le plus pratiqué. Les populations
ont donc besoin des espaces et d'un environnement sain, pour pratiquer
l'élevage et l'agriculture qui est source de revenus et qui assure leur
alimentation.
Les cultures vivrières sont les plus cultivées
dans la sous région. Ces cultures constituent l'élément
nutritionnel de base des populations. On cultive des produits tels que la
banane-plantain, le manioc, le macabo, la patate, l'igname, la pomme de
terre... Les légumineuses, constituent aussi un élément
essentiel dans la ration alimentaire des populations de la sous région.
Celles-ci sont beaucoup plus cultivées dans les zones
marécageuses.
La cueillette est un autre volet important dans l'apport
alimentaire de la sous région. Les populations attendent beaucoup de la
production des arbres fruitiers. Les produits non ligneux sont
considérés comme une bénédiction divine. Ces
produits sont destinés soit à l'auto alimentation, soit à
la commercialisation sur les marchés locaux. Les fruits les plus
prisés ici sont les mangues, les avocats, les papayes, les oranges, les
pamplemousses et bien d'autres.
La pêche est un secteur en plein essor dans la sous
région. La pêche artisanale y est la plus pratiquée. On
retrouve sur les 4498 kilomètres de côtes du Golfe de
Guinée, des milliers de pêcheurs de différentes
nationalités. On y retrouve des ressortissants de toute l'Afrique qui
alimentent le marché sous régional des produits de leur
activité. Le poisson est vendu sur le marché sous
différentes formes. On peut ainsi avoir du poisson frais, du poisson
fumé, du « poisson braisé », du poisson
frit... Toutes ces activités génèrent autours du poisson,
de nombreux emplois. On commence par les pêcheurs, qui vont chercher du
poisson dans les eaux, «les emfumeurs » pour le poisson
fumé, les écailleurs, les vendeurs grossistes, les vendeurs
détaillants qui se font appeler au Cameroun
« bayam-sellam », et la multitude de personne
exerçant dans l'industrie alimentaire tels que les restaurateurs, les
responsables des « tournes-dos »29(*).
La chasse dans la sous région est une activité
pratiquée par bon nombre de populations. Si le braconnage est une
activité à déplorer ici, il existe cependant une chasse
réglementée, et pratiquée par des populations à
majorité villageoises. Pour cette majorité d'habitant de la
sous-région, le gibier obtenu à travers les
procédés divers tels que l'usage des armes (à feu, lances,
flèches, ...), des pièges et autres, est le seul moyen d'avoir
dans leur alimentation des protéines.
On constate fort dangereusement que, la nature est le
réservoir principal voire exclusif des habitants de la sous
région. Cette nature elle-même qui est menacée par des
attaques multiples. Une attaque permanente et à prendre au
sérieux dans la sous-région est, la pollution occasionnée
par les activités liées aux hydrocarbures. Les hydrocarbures
comme nous l'avons vu plus haut, et dont il n'est plus nécessaire de
revenir ici, polluent l'environnement et provoquent une véritable
entorse à la préservation et à la pérennité
de la de la biodiversité. On assiste donc à la disparition des
espèces animales et végétales qui constituent l'assiette
alimentaire des populations pauvres qui, vivent sous le ciel pollué du
Golfe de Guinée.
Dans certains villages situés près des sites
d'exploitation comme celui de Djeno ou de Louango, l'air chaud des
torchères qui brûlent le gaz naturel dessèche les plantes
et les cultures. Dans les villages situés vers la frontière du
Congo et l'enclave du Cabinda (Angola), la situation se
détériore. Les récoltes sont détruites par les
effets de la pollution. Les populations pour survivre sont contraintes à
trouver ailleurs que dans leur environnement, des alternatives à leurs
habitudes alimentaires. Elles se trouvent par exemple devant un paradoxe de
taille pour une zone d'une telle richesse halieutique : Consommer du
poisson exporté. Ce changement des habitudes alimentaires imposé
par la force des choses aux populations en grande majorité indigente de
la deuxième province pétrolière du monde, participe sans
coup férir à la paupérisation des populations des rivages
des eaux du Golfe de Guinée où, baigne un nombre impressionnant
de puits off shore.
B- Paupérisation des populations.
« La pauvreté est l'insuffisance des
ressources matérielles et des conditions de vie, ne permettant pas
à des êtres humains de vivre dignement selon les droits
légitimes et vitaux (droit à l'eau, droit à l'alimentation
etc.) de la personne humaine, et les condamnant aux dures difficultés de
la survie au jour le jour ». Cette définition donnée
par le dictionnaire Larousse, apparait comme une pâle copie du quotidien
des peuples marchant sur les terres du Golfe de Guinée.
Le Golfe de Guinée malgré ses multiples
richesses, est l'une des zones dans le monde où, les populations vivent
avec moins d'un dollar par jour. Cet état de fait est, la combinaison de
plusieurs facteurs. Nous avons entre autre la mauvaise répartition des
richesses, la mauvaise qualité des systèmes de la santé et
de l'éducation, la corruption, les détournements massifs de
deniers publics, la mal gouvernance... Pour certains le coupable est vite
démasqué : « la dégradation de
l'environnement est la principale cause de pauvreté »30(*). Une autre école pense
que pour mieux préserver l'environnement, il faut en amont lutter contre
la pauvreté. Des diverses pollutions, recensées nous avons en
bonne place les pollutions par hydrocarbure. On est cependant amené
à nous poser une question. Comment est-ce que la dégradation de
l'environnement par hydrocarbure peut entrainer la pauvreté ?
En Afrique, on parle de « malédiction du
pétrole », pour relever le paradoxe qui existe dans les pays
producteurs de l'or noir, entre la croissance de la production
pétrolière et l'indigence des populations. Les pays du Golfe de
Guinée sont classés parmi les plus pauvres de la planète.
L'Indice du Développement Humain (IDH) de 1998 de la Commission
Economique pour l'Afrique, le démontre amplement.
L'extraction pétrolière en cours dans cette zone
du monde, produit l'effet contraire escompté. Elle ne profite pas aux
populations et en plus, pollue l'environnement. Or si l'environnement est
pollué, il devient difficile de trouver des terres saines pour cultiver,
de l'eau potable pour se désaltérer, de l'eau pour irriguer les
cultures, de l'air pure pour la respiration et la photosynthèse, des
produits alimentaires et médicaux naturels pour se maintenir en bonne
santé. Il est donc évident que « préserver
l'environnement équivaux à préserver la production
alimentaire, préserver les moyens d'existence, et préserver la
santé »31(*).
Les produits de la manne pétrolière servent des
intérêts autres que ceux des populations. « Les
populations ne savent rien sur le montant de la rente pétrolière,
qui est déposé sur un compte du Président de la
République en Suisse. Ces sommes servent à renforcer la dictature
qui dispose ainsi de moyens importants pour se fournir en arme et corrompre les
hommes politiques locaux ou étrangers, voire
intellectuel »32(*).
Le Golfe de Guinée ne se démarque pas seulement
des autres régions du globe du fait du taux élevé de ses
pauvres, mais aussi à cause des maladies qui y sévissent, tels
que le paludisme et la pandémie du SIDA.
Aujourd'hui, le Golfe de Guinée est le
théâtre d'affrontements frontaliers entre Etats. La cause
principale est la présence du pétrole et le désir de
chaque Etat de disposer d'encore plus de puits. C'est ce qu'on a observé
lors du différend frontalier mettant aux prises, le Cameroun et son
voisin le Nigéria au sujet de la presqu'île de Bakassi, qui serait
riche en énergie fossile. Les frères contigus que sont le Gabon
et la Guinée Equatoriale, se disputent actuellement les iles de
Mbanié et de cocotiers qui seraient elles aussi riche en pétrole.
Les véritables et seuls perdants dans ce schéma sont les
populations. « On est donc dans le cycle infernal où le
pétrole est la cause et la conséquence du sous
développement : la population s'appauvrit, victime de la guerre
alimentée par les achats d'armes grâce à la manne
pétrolière ; tous les secteurs économiques se
désagrègent, sauf le secteur pétrolier
contrôlé par une minorité de dirigeants étatiques,
et les firmes nationales qui se renforcent. La boucle est bouclée :
la population est non seulement spoliée des richesses que les dirigeants
se sont appropriés, mais elle en est victime à travers la
guerre »33(*) et
les mauvaises conditions de vie.
La production de pétrole dans les pays du Golfe de
Guinée entraine la négligence des autres secteurs de
l'économie. L'économie de la majorité des pays du Golfe de
Guinée est dépendante des prix du baril de pétrole, dont
ils ne disposent pas de la fixation des prix. La santé de leur
économie est par conséquent tributaire de la fluctuation du prix
du baril de pétrole sur le marché mondial. Les maladies
provoquées par le pétrole, affaiblissent les populations qui
deviennent incapables de participer à la relance économique. Et,
sans grandes surprises, on retrouve la majorité des pays du Golfe,
enrôlées sous des mécanismes de relance économique
montés et prêt à être mis en place, concocté
par les institutions de Brettons Wood et donc le succès est jusqu'ici
loin d'être une réalité. La dernière trouvaille dans
laquelle est plongée la presque totalité des Etats du globe,
porte le nom d'Initiative Pays Pauvre très endetté (PPTE).
On peut pour conclure ce volet dire avec le Professeur Kamto,
que « l'idée de conservation de la nature est vaine dans les
régions où sévit la misère, où les
populations empruntent tout à la nature pour survivre, où
l'économie en est elle-même largement
tributaire »34(*). Cette dégradation de la nature a fatalement
un impact sanitaire.
SECTION II : IMPACT SANITAIRE.
La pollution par les hydrocarbures est la cause de
différentes maladies, qu'on peut scinder en deux groupes. D'un
coté les maladies respiratoire (Paragraphe I), et de
l'autre les maladies cutanées (Paragraphe II).
Paragraphe I : Les maladies respiratoires.
Le Golfe de Guinée est une zone, de part sont climat
humide et sa proximité à la mer, favorable au
développement de divers microbes. La conséquence première
est le taux élevé de maladies qui y est répertorié.
Si l'anophèle femelle qui est le vecteur du paludisme, est trop active
dans la région en classant le paludisme au premier rang des maladies les
plus mortelles, il reste encore assez de place pour qu'une kyrielle d'autres
maladies viennent se rivaliser. Et, chacune de ses maladies comme le paludisme
à sa cause. Le SIDA est par exemple causé par un virus : le
VIH. Il est des maladies causées par les hydrocarbures et qui
s'attaquent au poumon : On parle alors de maladies respiratoires dues aux
hydrocarbures. Nous allons nous contenter ici de présenter celles dues
aux hydrocarbures à la phase d'exploitation. Il s'agit de la tuberculose
(A), et du cancer du poumon (B).
A- La tuberculose.
La tuberculose est une maladie infectieuse, transmissible et
non immunisante, avec des signes cliniques qui peuvent varier. Il peut s'agir
d'un fébricule (38-38,5°C) au long cours, une toux souvent
accompagnée d'hémoptysie, d'un amaigrissement de 5 à 10
kilogrammes survenant en quelques mois et des sueurs nocturnes. La tuberculose
est causée par une mycobactérie du complexe tuberculosis
correspondant à différents germes et principalement
mycobactérium tuberculosis, plus connu sur le nom de bacille de
koch.
C'est une maladie dont souffre beaucoup de personnes dans le
monde. Le nombre annuel de nouveaux cas, est supérieur à 5,5
millions, occasionnant environ un million de décès. Cette maladie
est très présente dans le Golfe de Guinée, et
accentuée dans les zones pétrolières. Les femmes et les
enfants sont les plus touchés. Le Gabon par exemple avec une population
de 1 344 433 habitants, recense une population de 380 tuberculeux. La
population de la Guinée Equatoriale s'élève à
494 000 habitants pour 283 tuberculeux. On constate par conséquent
que la tuberculose fait partie du vécu quotidien des habitants du Golfe
de Guinée. Cette présence des tuberculeux dans les zones
pétrolières s'explique par le fait que, le pétrole dans sa
composition chimique renferme des substances
« tuberculogènes », à l'instar de l'oxyde
d'azote, du monoxyde de carbone et du dioxyde de soufre.
En plus de ses facteurs chimiques, les poussières
produites par les engins des sociétés extractives, passant sur
les routes carrossables ouvertes dans les forêts lors de la mise en place
des usines extractives, sont un autre vecteur de la tuberculose. Toutes ces
poussières chargées de bacilles volent dans les airs et son
absorbées par les narines, qui les dirigent droit aux poumons où,
les bacilles commenceront leur sale besogne d'infection pulmonaire.
B- Le cancer du poumon.
Le cancer du poumon est une maladie due à une
croissance cellulaire incontrôlée des tissus des poumons. Les
principaux symptômes sont la toux, qui peut dans certains cas
s'accompagner de sang. Le manque de souffle et la perte de poids.
Le cancer du poumon est la première cause de
décès chez l'homme et la deuxième chez la femme,
derrière le cancer du sein dans la famille des cancers.
Si dans 90% des cas le tabagisme est responsable du cancer des
poumons, l'exposition au radon, l'amiante et la pollution de l'air en sont
également responsables. La pollution due aux hydrocarbures en est l'une
des principales. Les hydrocarbures polycycliques aromatiques sont des
cancérigènes.
Paragraphe II : Les maladies cutanées.
Les maladies cutanées sont très nombreuses.
Parmi toutes ces maladies, nous nous attarderons ici sur celles qui ont un lien
avec l'extraction pétrolière. Parmi ces dernières, il sera
intéressant de jeter un regard sur les allergies épidermiques
(A), avant que de nous intéresser au cancer de la peau
(B).
A- Les allergies épidermiques.
Les populations du Golfe de Guinée sont
confrontées à de nombreuses maladies, à cause de leur
voisinage avec l'eau et la forêt. Ces deux éléments
favorisent le développement des vecteurs de nombreuses maladies telles
que les moustiques et les mouches. De plus, l'hygiène dans cette partie
du monde trempée dans la pauvreté n'est pas la chose la mieux
partagée. Selon une boutade bien encrée dans les habitudes des
populations villageoises, « l'homme noire ne meurt pas de
saleté ». Les problèmes de santé liés
à la pollution de l'environnement dans le Golfe de Guinée sont
présents et réels. S'il est vrai que comparé aux pays
développés tels que la Chine et les Etats Unis qui disposent de
grandes industries et passent pour être des spécialistes dans la
production des gaz à effet de serre (GES), le Golfe de Guinée en
produit très peu. Il existe d'autres pollutions dans le Golfe de
Guinée qui portent atteinte à la santé.
Le problème des déchets est une
réalité. Les structures de recyclage et de traitement des
déchets qui existent n'arrivent pas à contenir tous les
déchets produits à l'instar des sachets d'emballage qui posent un
véritable problème de gestion. Les ordures bouchent les caniveaux
et empêchent par la même occasion les eaux de circuler. Ce qui
crée des inondations et favorise la formation des germes vecteur de
maladies.
On ne saurait cependant oublier, la nouvelle forme de
pollution qui prend du galon dans la sous région, à savoir la
pollution causée par l'exploration et la production du pétrole.
Les gaz qui sont brulés par les torchères des plates-formes qui
modifient le visage de l'océan atlantique, et l'abandon non-conforme des
puits après exploitation, sont la cause de nombreuses allergies
cutanées. A Pointe-Noire, où près de 1200 personnes
cohabitent avec le terminal Djeno, on enregistre cinq à six cas par
mois, auxquels viennent s'ajouter vingt à vingt quatre dermatoses
traitées35(*). Un
puits abandonné par Total dans les années 70 et aujourd'hui
abandonné à Zetath, a fait porter à une rivière
à Pointe-Noire le nom de « rivière rouge »,
à cause de la pollution provoquée par le puits.
B- Le cancer de la peau.
Il existe plusieurs types de cancer de la peau. On peut les
regrouper en deux grands groupes que sont les mélanomes et les
non-mélanomes.
Le carcinome basocellulaire et le carcinome spinocellulaire
sont les deux formes les plus courantes de non-mélanomes. Le carcinome
basocellulaire est le plus fréquent. Il correspond à lui seul
à 90% des cancers de la peau. Le plus fréquent des carcinomes
basocelluulaires qui existe touche habituellement le visage. Les
non-mélanomes surviennent généralement chez les personnes
de plus de 50 ans.Parmi les autres types de non-mélanomes, mentionnons
le carcinome à cellules de Merkel, le carcinome des glandes
sébacées et sudoripares, les sarcomes et les lymphomes. Ils sont
beaucoup plus rares.
Les mélanomes sont des tumeurs malignes qui se forment
dans les mélanocytes, les cellules qui produisent la mélanine, et
qui se trouvent dans la peau, les yeux, l'oreille interne et les
méninges. Les mélanomes peuvent survenir à tout âge.
Ils sont responsables de 75% de décès causé par un cancer
de la peau.
L'exposition aux rayons ultraviolets du soleil est la
principale cause de cancer de la peau. Cependant, le contact de la peau avec
des produits chimiques, augmente le risque d'être atteint d'un cancer de
la peau. L'exposition chronique à certains produits chimiques tels que
les herbicides, l'arsenic et certains produits à base de pétrole
peut causer le cancer de la peau chez les personnes qui y sont exposées
régulièrement et à long terme. Les substances
cancérigènes sont rejetées dans l'atmosphère par
les torchères des plates-formes qui brulent à longueur de
journée. C'est sans doute pour cette raison que le cancer de la peau
très présent en Afrique est plus accentué dans les
régions pétrolières, et notamment dans le Golfe de
Guinée.
Vu qu'il faut un examen clinique pour permettre au
médecin de diagnostiquer le cancer de la peau, qui se manifeste de
différentes façons (bosse couleur chair ou rosée, plaque
rosée et lisse, ulcère qui ne guérit pas, un nodule
rosé ou blanchâtre, ferme, verruqueux...), beaucoup de personne
portent longtemps la maladie, et finissent par mourir en pointant un doigt
accusateur sur un présumé sorcier36(*).
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE.
Le Golfe de Guinée, « deuxième
province pétrolière » du monde est une appellation qui
semble donner un rang élogieux à cette partie du monde du fait de
l'importance des réserves pétrolières qu'elle regorge. La
conséquence immédiate est la présence massive de
multinationales pétrolières, dans les eaux de cette partie de
l'atlantique. Seulement, le bilan est lourd. L'extraction
pétrolière porte sérieusement atteinte aux
écosystèmes terrestres et marins.
La destruction des écosystèmes forestiers
entraine la disparition de la diversité biologique. La diversité
faunique et floristique est menacée. Les essences les plus rares et en
voie de disparition sont détruits. Le pétrole s'infiltre dans les
sols et pollue l'air.
La diversité faunique et floristique marine n'est pas
épargnée. Le sanctuaire de tortues marines qu'est le Golfe de
Guinée est entrain de se transformer pour le grand malheur de ces
dernières, en espace mortuaire. Les habitats naturels sont
détruits, ce qui entraine un bouleversement de la chaine alimentaire
marine.
L'homme entretenant une relation étroite avec la
nature, tout impact sur les milieux naturels cause par conséquent des
répercutions sur la société. Ces répercutions sont
diverses et multiples. La santé de l'homme et la stabilité
sociale sont menacée à cause de la découverte et de
l'extraction du pétrole.
Le pétrole est à l'origine de nombreuses
maladies. Les principales sont susceptibles d'être classée en deux
catégories. Les maladies respiratoires et les allergies cutanées.
Au rang des maladies respiratoires, nous pouvons citer les cancers des poumons
et la tuberculose. Parmi les attaques cutanées, nous avons le cancer de
la peau et de multiples autres infectons épidermiques. Toutes ces
maladies empêchent aux hommes d'être efficaces dans le travail.
Sur le plan social, les dégâts causés par
la découverte et l'extraction du pétrole dans la
sous-région ont amené les observateurs à parler de
« malédiction du pétrole ». En effet, si
l' « or noir » est une véritable source de
richesse, le pétrole n'a pas toujours profité aux populations de
l'Afrique en générale et du Golfe de Guinée en
particulier, qui vivent pour la grande majorité dans l'indigence totale.
A regarder de près, le véritable coupable n'est pas le
pétrole. Les pays Africains producteurs de pétrole se
caractérisent par des problèmes de gouvernance. La corruption et
les détournements de fonds s'érigent en habitudes. Le Cameroun
à en 2002 ravi la vedette au Nigéria en remplaçant
celui-ci, au premier rang des Pays les plus corrompus de la planète
après une étude menée par l'ONG très
sérieuse Transparancy International.
La pauvreté étant un facteur de destruction de
l'environnement, il apparait donc clairement que l'environnement est plus que
jamais menacé dans le Golfe de Guinée. Cette zone dans laquelle
se trouve le bassin du Congo qui est la deuxième réserve mondiale
en biodiversité, doit être protégé pour
l'intérêt de l'humanité toute entière. Les actions
de toutes sortes doivent par conséquent être mises en place. Cette
nécessité de protéger l'environnement a poussé les
acteurs de la société internationale, à prendre des
mesures visant à limiter l'impact de l'extraction
pétrolière sur l'environnement dans le Golfe de Guinée.
PARTIE II : MESURES VISANT A PROTEGER
L'ENVIRONNEMENT DES
EFFETS DE L'EXTRACTION
PETROLIERE DANS LE GOLFE DE GUINEE.
L'activité pétrolière en mer est une
préoccupation récente du droit international. Elle remonte
à l'initiative des Etats riches de revendiquer l'exploitation des fonds
et des sous-sols marins. La première revendication remonte, au 28
Septembre 1945, par une proclamation du Président américain qui
déclare, « les Etats Unis ont affirmé leurs droits sur
les ressources minérales du fonds et du sous-sol du plateau continental
adjacent à leurs côtes car cet endroit de la mer est
généralement riche en sédiment métallifère
autant qu'en hydrocarbures37(*) ». En effet, Les premiers forages en off
shore au monde datent de 1938. Les découvertes au large du Delta du
Niger au Nigéria, de Port-Gentil au Gabon, et du « Champ
Emeraude » au Congo au début des années 60, fait
connaitre à la côte africaine de l'Atlantique ses premières
expériences en la matière dans les bas-fonds sous-marin. C'est le
21 mars 1965, avec l'exploitation au Nigéria du champ pétrolier
Okan, que le Golfe de Guinée connaitra son premier forage off
shore38(*). Or,
l'activité pétrolière en mer est potentiellement
génératrice d'une forte sinistralité à travers les
hydrocarbures susceptibles de s'échapper des navires, des
oléoducs, des terminaux pétroliers ou des plates-formes de
forage39(*).
L'exploitation des ressources minérales, particulièrement celle
des hydrocarbures dans le sous-sol de la zone sous juridiction nationale
à des effets néfastes sur l'environnement (Partie I). La
dégradation de l'environnement ayant le plus souvent des
conséquences irréversibles, il est urgent que des mesures visant
à protéger l'environnement des effets de l'extraction
pétrolière soit prises.
La Commission des Nations Unies sur le Droit de la Mer
(CNUDM), a attribué dans sa partie XII, à côté des
droits souverains exclusifs et finalisés des Etats côtiers, des
obligations et des compétences visant à protéger et
préserver l'environnement marin. Il est donc inconcevable d'aborder la
question de l'exploitation des ressources du naturelles, notamment celles des
hydrocarbures off shore, sans prendre en considération ses incidences
environnementales. Les dégradations insidieuses et multiformes qui
affectent le Golfe de Guinée rendent cruciales la lutte contre la
pollution des mers et la protection de la qualité de l'environnement
marin. Cette protection doit être assurée par le droit
international, communautaire, interne et par tous les moyens susceptibles
d'être mis en oeuvre pour permettre selon les voeux de la Commission
Brundtland, le développement durable des écosystèmes du
Golfe de Guinée.
Il est donc nécessaire d'étudier ici les
instruments juridiques (Chapitre I), et toutes les autres mesures (Chapitre
II), visant à protéger l'environnement des effets de l'extraction
pétrolière en cours dans cette zone du Globe.
CHAPITRE I : LES INSTRUMENTS JURIDIQUES DE
PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT CONTRE LES POLLUTIONS DUES A L'EXTRACTION
PETROLIERE DANS LE GOLFE DE GUINEE.
Les instruments juridiques ici sont constitués de
l'ensemble des normes législatives et réglementaires à
portée internationale, communautaire, nationale, applicables aux
activités liées à l'extraction pétrolière
sur le territoire, dans les eaux territoriales et la ZEE. Il s'agit des
conventions et des lois visant à protéger l'environnement des
effets de l'extraction pétrolière (Section I). Seulement, il est
important de jeter un regard sur la mise en oeuvre des conventions et lois
environnementalistes dans le Golfe de Guinée (Section II).
SECTION I : LES CONVENTIONS ET LES LOIS VISANT A
PROTEGER L'ENVIRONNEMENT DES EFFETS DE L'EXTRACTION PETROLIERE.
L'expression convention mondiale est utilisée en droit
international pour décrire les déclarations formelles de
principes qui n'ont pas au départ de force obligatoire. Ces conventions
doivent généralement être ratifiées par les Etats
pour obtenir une force obligatoire, et ainsi devenir de véritables
traités internationaux. Dans le but de protéger le Golfe de
Guinée de la pollution due aux hydrocarbures, le législateur
utilise les conventions (Paragraphe I), mais aussi les lois (paragraphe II).
Paragraphe I : Les conventions.
Lors de la conférence de Stockholm sur l'environnement
de 1972, et de Rio de Janeiro sur l'environnement et le développement de
1992, on a assisté à une véritable révolution du
droit international de l'environnement. Ces conférences ont
généré, la sève devant dynamiser et permettre de
faire face aux défis environnementaux. Ceux-ci sont divers et tous
préoccupants. Il s'agit par exemple du réchauffement de la
planète, des changements climatiques, des catastrophes industrielles,
l'érosion des littoraux, les pollutions de divers ordre, la pollution
des mers par les hydrocarbures en particulier. La CNUDM viendra codifier
certains principes énumérés lors des conférences
suscités. Il en découle que l'exploitation des ressources
minérales, notamment celle des hydrocarbures en mer doit s'opérer
dans le cadre du droit international de l'environnement. L'instrument juridique
du droit international qu'est la convention, est un mode d'expression de la
communauté internationale sur un problème précis. Il nous
revient d'analyser les conventions à portée mondiale
(A), avant que de voir les conventions spécifiques au
Golfe de Guinée (B).
A- Les conventions à portée
mondiale.
La CNUDM, constitue pour la protection du milieu marin, le
cadre général. Elle traite de tous les aspects de la pollution de
l'environnement marin. C'est grâce à elle qu'on remarque une sorte
d'unité et de cohésion de l'ensemble des instruments
spéciaux de portée mondiale qui traitent des
différentes pollutions.
C'est à partir des années 1950 et l'apparition
des pétroliers transporteurs de 100 000 tonnes de brut, que la
préoccupation concernant la pollution marine par les hydrocarbures
aboutit à la mise en place d'une convention internationale (OILPOL en
1957).En matière de pollution par hydrocarbure, les instruments
principaux sont la convention de Londres de 1973, et son protocole de 1978. Ces
textes sont susceptibles de régir l'ensemble des aspects de la pollution
dans le cadre de l'exploitation pétrolière off shore.
La convention internationale pour la prévention de la
pollution par les navires dite MARPOL adopté le 2 Novembre 1973 avec son
protocole additionnel de 1978, remplace la convention de Londres du 12 Mai 1957
dite OILPOL, pour la prévention de la pollution des eaux de mer par les
hydrocarbures qui a été amendée en 1962, 1969, et 1971.
Les amendements de 1962 ont étendu l'application de la convention de
1954 aux navires d'une jauge brute plus faible, et ont élargi les zones
interdites. La Convention MARPOL interdit à tout navire de mer,
exception faite des navires-citernes, dont la jauge brute est inférieure
à 500 tonneaux, de rejeter délibérément des
hydrocarbures, ou mélange d'hydrocarbures dans des zones
déterminées dites « zones interdites ». en
1969, de nouveaux amendements imposent l'interdiction totale des rejets
d'hydrocarbures, et est fait reconnaitre à l'échelle
internationale, le système de chargement sur résidus. En 1972,
deux nouveaux amendements ont été approuvés par
l'Assemblée de l'Organisation Marine Internationale (OMI). L'un concerne
la nécessité de protéger le recul de la
Grande-Barrière en tant que région d'un intérêt
scientifique exceptionnel et fixe les limites précises d'une zone
protégée beaucoup plus importante que celle prévue
initialement. L'autre fixe une limite aux dimensions des citernes des
transporteurs de brut de fort tonnage et vise à limiter les fuites
d'hydrocarbure en cas d'abordage ou d'échouement.
La convention de MARPOL de 1973 s'applique aux
« navires » qui désigne un bâtiment
exploité en milieu marin de quelque type que ce soit et englobe les
hydroptères, les aéroglisseurs, les engins submersibles, les
engins flottants et les plates-formes fixes ou flottantes. Son objectif est de
prévenir les accidents par le renforcement des mesures de
sécurité à bord des navires, tout en empêchant les
pollutions opérationnelles. Les Etats parties s'engagent à
assurer une protection des navires battant leur pavillon. La convention de
MARPOL est accompagnée de trois protocoles et de six annexes techniques
dont celles portant sur les hydrocarbures. Les amendements portent sur les
équipements techniques destinés à prévenir la
pollution, les plans de lutte contre la pollution par les hydrocarbures
à bord des navires, la délimitation des zones d'interdiction des
rejets, la construction des pétroliers.
Il existe d'autres conventions internationales qui traitent
de la lutte contre les pollutions accidentelles.
La convention sur l'intervention en haute mer en cas
d'accident entrainant ou pouvant entrainer une pollution par hydrocarbure, a
après de longues négociations abouties à sa signature
à Bruxelles, le 29 Novembre 1969. Il est ainsi reconnu la
nécessité et l'urgence d'un certains degré d'intervention
des Etats en haute mer en cas de situation critique grave. L'Etat riverain ne
doit cependant prendre que des mesures qui sont nécessaires et
après avoir consulté les parties intéressées, y
compris en particulier l'Etat ou les Etats du pavillon du navire ou des navires
en cause, les propriétaires des navires ou des cargaisons en question
et, lorsque les circonstances le permettent, les experts indépendants
désignés à cet effet40(*). Le non respect par l'Etat riverain de ces
dispositions peut entrainer une indemnisation pour tout dommage causé.
Ce régime marque la fin de l'exclusivité de la compétence
de l'Etat du pavillon en haute mer.
La convention sur la préparation, la lutte et la
coopération en matière de pollution par les hydrocarbures (OPRC)
a pour objectif de mettre en place une plate-forme de coopération
internationale pour lutter contre les menaces graves de pollution des mers.
Elle a été adoptée le 30 Novembre 1990 et est
entrée en vigueur le 13 Mai 1995. Son préambule fait
référence au principe du « pollueur-payeur ».
Les Etats sont tenus de mettre en place un dispositif de réponse aux
accidents pétroliers. On peut encore citer d'autres conventions telles
que :
- La convention internationale de 1992 sur les
responsabilités civiles pour les dommages dues à la pollution par
les hydrocarbures.
- La convention internationale portant création d'un
fonds internationale d'indemnisation pour les dommages qui sont dues aux
pollutions par hydrocarbure.
- La convention sur la prévention de la pollution des
mers résultant de l'immersion des déchets.
B- Les conventions spécifiques aux Golfe de
Guinée.
Si les Etats du Golfe de Guinée ont ratifié une
armada de conventions à portée internationale visant à
protéger leurs territoires des pollutions dues aux hydrocarbures, on
retrouve très peu, de conventions traitant spécifiquement de la
protection contre les méfaits de l'industrie pétrolière
sur l'environnement.
Le mécanisme de lutte en cas de situation critique dans
le Golfe de Guinée a été pris en compte par les Etats de
la région de l'Afrique de l'Ouest et du Centre. Ils ont signé la
convention relative à la coopération en matière de
protection et de mise en valeur du milieu marin et des zones
côtières, et le protocole y relatif depuis son adoption à
Abidjan le 23 Mars 1981. Cette convention a cependant été
ratifiée par seulement 12 Etats. La convention d'Abidjan s'applique
à la pollution par les navires, la pollution due aux opérations
d'immersion, la pollution tellurique, la pollution résultant
d'activités liées à l'exploration et à
l'exploitation du fond de mer et la pollution d'origine atmosphérique et
transatmosphérique41(*). La convention d'Abidjan vise à amener les
Etats signataires à coopérer afin de répondre d'une
manière opérationnelle aux situations critiques en mer, de
même qu'à coordonner les activités y relatives, dans chacun
des Etats parties. La situation critique pour le milieu marin est
définit comme, tout incident, évènement ou situation,
quelle qu'en soit la cause, ayant pour conséquence une pollution
importante ou une menace imminente de pollution importante du milieu marin et
des zones côtières par des hydrocarbures ou d'autres substances,
nuisibles, et en particulier les collisions, les échouements et autres
incidents survenant à des navires, y compris les navires-citernes, les
éruptions sur les sites de production pétrolière, et la
présence d'hydrocarbures ou d'autres substances nuisibles dues à
des défaillances d'installations industrielles42(*). Cette convention tout en
s'accommodant aux principes de la CNUDM, est un savant mixage de la convention
de MARPOL et de la convention OPRC dont elle n'est pas
éloignée.
La convention d'Abidjan pose cependant les problèmes de
coordination et de financement. Elle bénéficie pourtant de
l'appui du Programme des Mer Régionales des Nation Unies pour
l'Environnement (PMRNUE). Cependant, le faible nombre de ratification
enregistré par cette convention est une preuve que les Etats n'aspirent
pas à avoir des obligations à son égard.
Dans une certaine mesure, nous pouvons citer la convention qui
a été mise en place en Octobre 1999 à Abuja au
Nigéria. Il s'agit d'un mémorandum d'entente (Memorandum of
Understanding-MOU d'Abuja). Ce mémorandum constitue le cadre de
coopération portuaire institué par les Etats de l'Afrique de
l'ouest et du centre, en vue de mettre en oeuvre toutes les obligations
internationales de l'Etat du port tant au regard de la CNUDM qu'en application
des conventions relatives à la sécurité maritime. Le MOU
d'Abuja a pour but de répondre à la nécessité
d'accroître la sécurité maritime, la protection de
l'environnement marin, l'amélioration des conditions de vie à
bord des navires, et à l'urgence de la mise en oeuvre d'une
coopération régionale en matière de contrôle des
navires par l'Etat du port.
Paragraphe II : Les lois.
Une analyse générale des législations
environnementales des Etats du Golfe de Guinée fait ressortir que
celles-ci font de l'étude d'impact environnemental, une condition sine
qua non basée sur les principes fondamentaux du droit international de
l'environnement donc il est nécessaire de faire un bref rappel
ici :
« La gestion de l'environnement et des ressources
naturelles s'inspire dans le cadre des lois et règlements en vigueur des
principes suivant :
a) Le principe de précaution, selon lequel l'absence de
certitude compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment,
ne doit pas retarder l'adoption des mesures effectives et proportionnées
visant à prévenir un risque de dommages graves et
irréversibles à l'environnement à un coût
économiquement acceptable ;
b) Le principe d'action préventive et de correction,
par priorité à la source, les atteintes à l'environnement,
en utilisant les meilleurs techniques disponibles à un coût
économiquement acceptable ;
c) Le principe pollueur-payeur, selon lequel les frais
résultant des mesures de prévention, de réduction de la
pollution et de la lutte contre celle-ci et de la remise en l'état des
sites pollués doivent être supportés par le
pollueur ;
d) Le principe de responsabilité, selon lequel toute
personne qui par son action, crée des conditions de nature à
porter atteinte à la santé de l'homme et à
l'environnement, est tenue d'en assurer ou d'en faire assurer
l'élimination dans les conditions propres à éviter lesdits
effets ;
e) Le principe de participation selon lequel :
- Chaque citoyen doit avoir accès aux informations
relative à l'environnement y compris celles relatives aux substances
dangereuses ;
- Chaque citoyen à le devoir de veiller à la
sauvegarde de l'environnement et de contribuer à la protection de
celui-ci
- Les personnes publiques et privées doivent, dans
toutes leurs activités, se conformer aux mêmes exigences ;
- Les décisions concernant l'environnement doivent
être prises après concertation avec les secteurs d'activité
ou groupes concernés, ou après débat public lorsqu'elles
ont une portée générale.
f) Le principe de subsidiarité selon lequel, en
l'absence d'une règle de droit écrit, générale ou
spéciale en matière de protection de l'environnement, la norme
coutumière identifiée d'un terroir donné et
avéré plus efficace pour la protection de l'environnement
s'applique »
Les lois relatives à la protection des pollutions par
hydrocarbures dans le Golfe de Guinée peuvent être
regroupées en deux catégories. D'un coté les droits
miniers et pétroliers (A) et de l'autre les
législations environnementales (B).
A- Les droits miniers et
pétroliers.
La plupart des pays du Golfe de Guinée ont
intégré dans leur droit minier, les dispositions devant
régir le droit pétrolier.
Les Etats du Golfe de Guinée ont mis en place des
normes en vue d'assurer l'exécution dans leurs juridictions respectives,
des engagements consentis dans les conventions internationales relatives
à la protection et à la préservation des pollutions dues
aux hydrocarbures. Le but de ces lois est de prévenir et combattre tous
les actes pouvant avoir une atteinte sur les milieux marins et
océaniques et pouvant aboutir à une pollution des eaux et des
océans, des risques pour la santé humaine ou des atteintes
à la faune et à la flore.
L'Angola a en 1978 adopté la loi N° 13/1978
relative aux activités pétrolières en Angola. Cette loi
régie l'activité pétrolière dans le pays, pour le
développement durable.
Au Cameroun, il existe la loi N° 001-2001 du 16 Avril
2001 portant code minier, la loi N°99/13 du 22 décembre 1999
portant code pétrolier et la loi N°2000/465 du 30 Juin 2000
régularisant le secteur des hydrocarbures.
Le Congo a adopté le 11 Avril 2005 la loi N°4-2005
du 11 Avril 2005 portant code minier qui est venu compléter la loi
N°24-94 du 23 Août 1994 portant code des hydrocarbures.
Le 21 Janvier 1975, la loi N°14/74 portant
réglementation des activités de recherche et d'exploitation
pétrolière sur le territoire de la République Gabonaise,
est adoptée à Libreville au Gabon. Elle sera
complétée le 24 Janvier 1983 par la loi N°14/82, portant
réglementation des activités de recherche et des hydrocarbures,
en République Gabonaise. L'attribution à une
société d'un titre minier au Gabon, lui confère certains
droits : l'exclusivité des activités d'exploration et
d'exploitation et la propriété de la société
pétrolière sur les ressources remontées en surface,
trouvées dans le sous-sol, hormis ce qui revient à l'Etat.
La Guinée Equatoriale adopte la loi N°8/2006 sur
les hydrocarbures, le 30 Novembre 2006.
Les lois en vigueur au Nigéria sont : Petroleum
Act 1969 and the Petroleum (Amendment) Decree 1996, Petroleum (Drilling and
production) Regulation, 1969 with amendments in 1973, 1979, 1995, 1996 and
petroleum (Amendment) Decree 1996, Deep off shore and Inland Basin Production
shoring contracts (Amendment) Decree N°26 of 1999 and Inland Basin
Production Shoring Contracts (Amendment) Decree N°26 of 1999. Une loi sur
l'industrie pétrolière est actuellement examinée par les
instances législatives du Nigéria. Elle vise, une révision
du cadre légal régissant l'extraction du pétrole et du gaz
au Nigéria, depuis le lancement des premières opérations
commerciales, dans les années 1960. Dans sa version actuelle, le projet
de loi n'aborde pas les incidences de l'industrie pétrolière sur
la société et sur les droits humains.
B- Les législations
environnementales.
On se contera dans cette étude de ne citer que
quelques unes :
Le Cameroun s'est doté pour préserver son
environnement de toutes formes d'attaque de la loi N°96/12 du 5 Août
1996 portant loi-cadre relative à la gestion de l'environnement.
Au Gabon, nous avons l'article 1er de la loi
N°16/93 du 26 Aout 1993 relative à la protection et à
l'amélioration de l'environnement.
La Guinée Equatoriale se sert comme guide dans la
protection de l'environnement de son Environmental law N°7/2003 dated
November 27 and its amendments
L'Environmental Impact Assesment Decree N°86 of 1992 LAWS
of the Federation of Nigeria est au Nigéria, le guide en matière
de protection de l'environnement.
SECTION II : LA MISE EN OEUVRE DES CONVENTIONS ET DES
LOIS ENVIRONNEMENTALISTES DANS LE GOLFE DE GUINEE.
Les Etats côtiers du Golfe de Guinée adoptent des
règlements et des lois en vue d'assurer l'exécution dans leurs
juridictions respectives des engagements consentis dans les conventions
internationales relatives à la protection et la préservation de
leur environnement. Ces textes législatifs et réglementaires sont
pris pour combattre tout acte susceptibles de porter atteinte à
l'environnement et pouvant entrainer, notamment, une pollution des eaux des
mers et des océans, des risques pour la santé humaine ou des
dommages aux ressources biologiques, à la faune et à la flore
marine et terrestre. La pollution par hydrocarbure passe donc par la mise en
place de mécanismes juridiques nécessaires et
l'élaboration des procédures d'évaluation
environnementales ainsi que le contrôle de l'exécution de la
politique environnementale. Ce travail de surveillance de l'exécution
des engagements pris est effectué à la fois par les Etats
(Paragraphe I) et par les acteurs de la société civile
(Paragraphe II).
Paragraphe I : Mise en oeuvre par les
Etats.
D'une manière générale, on constate une
similitude de la littérature juridique des textes régissant les
pollutions dans le Golfe de Guinée. Cette similitude montre le respect
du principe de conformité dans l'incorporation des normes à
vocation universelle à l'ordre régional ou local. La mise en
oeuvre par les Etats des conventions et des lois environnementalistes se fait
par l'insertion dans l'ordonnancement juridique interne de chaque Etat (A), et
par la mise en place des garanties de leur application (B).
A- Insertion dans l'ordonnancement juridique interne
de chaque Etat.
Les traités sont des accords conclus par les Etats pour
résoudre les difficultés nées des divergences entre les
législations, ou pour mettre en place des législations nouvelles.
Les traités qu'ils soient bilatéraux ou multilatéraux
peuvent procéder à l'harmonisation ou à l'unification du
droit de deux manières. Soit par l'unification des règles de
conflit, soit par l'édiction des règles matérielles
communes.
L'édiction des règles matérielles est un
puissant moyen de règlement des problèmes en droit public.
Traitant directement du fond du droit, elle contribue de façon
décisive au rapprochement des législations nationales. On citera
à titre d'exemple la Convention d'Abidjan de 1981 qui est un
accord-cadre de coopération entre les Etats de l'Afrique de l'ouest et
du centre en matière de protection et de gestion des zones
côtières et marines. Les traités posent de manière
générale les problèmes qu'on analyse à l'occasion
de l'étude des sources du droit, mais qui se manifestent de
manière plus nette en droit international. Deux questions majeures
méritent d'être abordées. Leur insertion dans le droit
positif et leur interprétation.
L'insertion du traité dans le droit positif pose le
problème de sa place dans la hiérarchie des normes. Par rapport
à la constitution, la question a reçu une réponse assez
nette dans plusieurs législations. La suprématie
conférée aux engagements internationaux sur les lois ne
s'applique dans l'ordre interne aux dispositions de nature
constitutionnelle.
Par rapport à la loi, les lois des pays du Golfe de
Guinée restent claires. Les traités ou accords internationaux
régulièrement approuvés et ratifiés ont dès
leur publication une autorité supérieure à celle des lois
sous réserve de réciprocité.
Relativement à l'interprétation, la question se
pose de la manière suivante : le traité étant
ratifié, les tribunaux ont-ils le pouvoir de l'interpréter
eux-mêmes ou doivent-ils envoyer cette interprétation au pouvoir
exécutif ?
La question non abordée par les tribunaux des pays du
Golfe de Guinée a été débattue ailleurs et il nous
semble possible de tirer profit des solutions développées.
Il ya eu sur ce point en France une divergence entre les
juridictions de l'ordre judiciaire et celles de l'ordre administratif. Pendant
longtemps, le Conseil d'Etat (C.E.) décidait que l'interprétation
d'un traité, acte de pur droit international public relevait de la seule
compétence de ses auteurs (gouvernements).
Les tribunaux de l'ordre judiciaire, à l'exception de
la chambre criminelle de la cour de cassation procédaient à une
distinction entre deux catégories de traités :
- Ceux mettant en jeu les intérêts privés
qui relèvent de l'interprétation des juges.
- Ceux mettant en jeu les questions d'ordre public
international ne pouvant être traité que par les gouvernements.
Depuis 1990, les deux ordres de juridiction ont une position
identique par un arrêt rendu le 29 Juin 1990, arrêt GISTI, le C.E.
a posé que le juge administratif a le pouvoir d'interpréter lui-
même les traités internationaux sans être lié par
l'interprétation gouvernementale. Dans le même sens, abandonnant
sa distinction précédente, la cour de cassation décide
qu'il est de l'office du juge judiciaire d'interpréter les
traités internationaux dans la cause soumise à son examen sans
qu'il soit nécessaire de solliciter l'avis d'une autorité non
juridictionnelle43(*).
Cette extension des pouvoirs du juge n'est cependant pas sans limite.
En effet, il doit s'incliner devant un nouveau traité
interprétant le précédent. De même il doit respecter
le mécanisme d'interprétation prévu dans le traité.
Il faut également rappeler que le juge n'a pas le pouvoir
d'écarter la mise en oeuvre d'un traité dont il relèverait
le non respect par une autre partie signataire. La jurisprudence subordonne la
non application des traités par les tribunaux à une
décision expresse du gouvernement et refuse au juge la
possibilité d'interroger le gouvernement sur le sujet. Cette solution
s'explique par le souci de ne pas faire dépendre l'application du
traité d'information éventuellement incomplète ou longue
à obtenir, d'éviter la disparité des décisions
judiciaires et de prévenir les risques de paralysie des traités
internationaux.
Il faut avant de conclure sur le sujet, se préoccuper
de la cessation de la force obligatoire des traités. En vertu de la
concordance des formes, les traités cessent d'être obligatoires
lorsqu'un décret rendu dans les mêmes formes que le décret
de publication notifie sa cessation. Il existe d'autres modes de cessation. Le
traité peut être obligé par un mode contraire, le second
entrainant la caducité du premier pour incompatibilité. Il peut
également prendre fin par l'arrivée d'un terme extinctif ou par
la réalisation d'une condition résolutoire.
De ce qui précède, on constate que l'application
des conventions et des lois dans l'ordonnancement juridique interne d'un Etat
nécessite une volonté politique. Le tout n'est pas de ratifier
les conventions. Il faut les faire appliquer. Dans le cadre de la protection de
l'environnement, cette application est plus que nécessaire au vue de la
dégradation exponentielle et le plus souvent irréversible des
éléments de la nature. Le Golfe de Guinée qui aujourd'hui
fait l'objet de toutes les convoitises du fait de la richesse de son sous sol,
se doit d'être protégé de la pollution due aux
hydrocarbures par les normes internationales, communautaires et locales. Il
faut, une fois les normes de protection environnementalistes sont
entrées dans l'ordonnancement juridique interne d'un Etat, qu'elles
trouvent des garanties à leur application.
B- Mise en place des garanties de leur
application.
Comme le disait un contemporain, « une loi aussi
en lettre d'or soit elle écrite, n'a de la valeur que si elle est
effectivement appliquée ». Une fois les conventions et lois
promulguer, leur effectivité dépend de leur mise en oeuvre.
Chaque Etat doit s'assurer que les lois environnementalistes qui ont
été prises et ratifiées par lui, sont mise en oeuvre dans
les faits. Et pour cela, il faut une véritable volonté politique.
On remarque que les instruments majeurs pour assurer à
l'intérieur de chaque Etat la protection de l'environnement sont
étroitement liés au niveau de développement
économique de ce pays. La lutte contre la pauvreté dans un Etat
apparait donc comme une garantie pour l'application des multiples lois et
conventions signées et ratifiées en faveur de l'environnement.
Cependant, comme le souligne le Professeur Maurice KAMTO,
« le droit de l'environnement notamment en Afrique est un
« droit dormant » ». Il ne joue pas son
rôle qui se doit d'être à la fois préventif,
dissuasif et curatif. Une juste application des normes juridiques ne peut
être garantie que dans un Etat ou la séparation des pouvoirs est
assurée selon les voeux de Montesquieu. Il faut qu'un pouvoir
exécutif cohabite avec un pouvoir législatif et, un autre
chargé d'appliquer les lois. Ces pouvoirs doivent être libres et
indépendant. La garantie de la protection de l'environnement suite
à des pollutions par les hydrocarbures, ne peut être une
réalité que dans un « Etat de droit ». Un
Etat de droit est certainement, mais surement un Etat qui respecte les
règles qu'il s'est lui-même fixé. C'est un Etat dans lequel
le droit prime sur la force, et sur la pensée unique.
Cependant, mieux valent des normes inappliquées qu'un
univers a-juridique.
Paragraphe II : Mise en oeuvre par les
Organisations Non Gouvernementales.
« On entend par ONG tout regroupement, association
ou mouvement constitué de façon durable- sur la base d'un acte
juridique généralement appelé statut- par des individus ou
des personnes morales appartenant à un même Etat ou à des
Etats différents, en vue de la poursuite des buts non
lucratifs ». Depuis le début des années 70, le nombre
d'ONG oeuvrant dans le secteur de l'environnement n'a cessé d'augmenter
d'une manière exponentielle. La « culture » des ONG
ne s'est insinuée que fort tardivement dans le Golfe de Guinée,
mais elle y prend un essor remarquable. Les «ONG vertes'' sont activent
dans le Golfe de Guinée. Les plus célèbres et les plus
structurées sont Greenpeace, Amis de la terre, WWF. Ces organisations
non étatiques jouent un rôle important dans les stratégies
nationales de développement et de protection de l'environnement. Les ONG
dans le Golfe de Guinée livrent une véritable croisade aux Etats
et aux sociétés extractives de pétrole, à cause de
la pollution provoquée par l'activité extractive. Les ONG
interviennent dans la protection de l'environnement à travers un
activisme dans la formation du droit de l'environnement (A), et une
participation croissante et dynamique dans sa mise en oeuvre (B).
A- Par un activisme dans la formation du droit de
l'environnement.
Les ONG participent à la formation du droit de
l'environnement à travers l'alerte sur l'état de l'environnement
et à travers leur participation aux négociations et compromis sur
les normes du droit de l'environnement.
Les ONG façonnent l'opinion publique et stimulent une
prise de conscience environnementale. Elles ont un fort pouvoir de
sensibilisation et d'information sur les questions environnementales en
générales, et sur celles liées aux pollutions par
hydrocarbures en particulier. Les moyens utilisés pour atteindre leurs
objectifs sont variés et divers. Nous avons ainsi des publications
d'ouvrages, l'organisation des séminaires et des ateliers de formation,
l'utilisation des masses médias (télévision, radio, presse
écrite, internet), pour faire passer leurs messages. Les ONG prodiguent
des conseils et poussent à une conscientisation des gouvernants et des
gouvernés quant aux risques que comporte l'activité
pétrolière sur l'environnement. Les ONG constituent un
« relais privilégié » pour la collecte de
l'information entre l'administration et les administrés44(*).
Les ONG participent aux négociations et compromis sur
les normes du droit international de l'environnement, en tant que experts dans
la diplomatie écologique multilatérale. Du fait de leur expertise
et de leur ténacité, elles offrent leurs services dans
l'élaboration des normes du droit international de l'environnement. Les
ONG sont aussi des observateurs dans la diplomatie multilatérale
écologique. Leurs rapports, études ou propositions influencent
d'une manière significative les décisions des parties
contractantes. Selon le plan d'action globale encore appelé
« Action 21 », les ONG « possèdent une
expérience, une compétence et des capacités solides
et diverses dans les domaines qui présentent un intérêt
pour l'application et le suivi des programmes du développement durable
écologiquement rationnels et socialement responsables ». Mais
qu'en est-il de la mise en oeuvre ?
B- Par une participation croissante et dynamique dans
la mise en oeuvre du droit de l'environnement.
Les ONG participent doublement à la mise en oeuvre du
droit de l'environnement.
D'abord par la surveillance et la veille de l'application des
normes du droit international par les Etats parties. Leur participation aux
secrétariats des conventions leurs permet de contrôler
l'exécution par les Etats, des engagements qu'ils ont pris. Les ONG
s'assurent que les Etats tiennent leurs engagements dans la mise en oeuvre
concrète au niveau national des accords internationaux en la
matière. Les ONG s'assurent par exemple de l'application de la
Convention de MARPOL de 1973 dans les Etats du Golfe de Guinée. Les ONG
relèvent aussi les difficultés de mise en oeuvre ou les
violations dans certains Etats.
Ensuite par le contrôle et l'exécution des
engagements et obligations pris par les Etats. Il est reconnu aux ONG le droit
d' « accès effectif à des actions judiciaires et
administratives». Les prétoires internationaux commencent à
s'ouvrir aux ONG. Si les tribunaux de la sous-région du Golfe de
Guinée trainent encore le pas dans ce domaine, le juge Européen
par exemple est trop sollicité dans ce sens.
Les ONG se considèrent aujourd'hui comme
« les tuteurs légaux » des intérêts
écologiques, les gardiennes de la conscience. Ils militent pour une
société écologiquement saine, où des produits tels
que le pétrole ne viendraient pas troubler l'ordre naturel. Mais, face
à la puissance des sociétés extractives, et à la
position dominante des Etats, « le pouvoir de faire honte est la
seule arme dont dispose les organisations de la société civile,
mais cette arme peut être redoutable »45(*).
Chapitre II : LES AUTRES MESURES.
Les mesures textuelles sont certes efficaces dans le combat de
protection de l'environnement dans le Golfe de Guinée, mais à
elles seules elles ne suffisent pas. Il faut encore faire appel aux principaux
responsables de cette débâcle écologique que sont les
sociétés extractives qui mettent en place des stratégies
visant à protéger l'environnement (Section I),
et proposer des approches d'une exploitation modérée du
pétrole dans le Golfe de Guinée (Section II).
SECTION I : LES STRATEGIES MISES EN PLACE PAR LES
SOCIETES EXTRACTIVES.
Sous la pression de nombreuses ONG exerçant dans la
sous-région, les multinationales pétrolières qui y sont
actives ont défini des stratégies internes (Paragraphe I), mais
aussi externes (Paragraphe II), dans le but de protéger l'environnement.
Paragraphe I : Les stratégies internes.
Sur la liste des stratégies internes, il figure les
codes de conduites (A) et aussi la formation de leurs agents aux questions
environnementales (B).
A- Les codes de conduite.
Les codes privés sont définis par l'Organisation
pour la Coopération et le Développement Economique (OCDE), comme
l'énoncé par la société « des normes
et des principes régissant la manière de conduire son
activités »46(*). La plupart des multinationales sont aujourd'hui
dotée de codes de conduites ou autres textes éthiques, dans
lesquels elles définissent leurs valeurs applicables à l'ensemble
du groupe et du réseau. Un code de conduite est un
« engagement pris volontairement par une société ou une
organisation d'appliquer certains principes et normes de comportement à
la conduite de ses activités ou opérations »47(*).
Les naufrages et les catastrophes par pollutions aux
hydrocarbures ont poussé la communauté internationale et les
multinationales pétrolières à prendre des mesures pour
éviter de telles situations. Parmi ces naufrages, ont peut citer le
Torey Canyon du 18 Mars 1967 avec plus de 120 000 tonnes de brut
répandu, 180 km de côtes touchés en France et en
Angleterre, 100 000 tonnes d'algues et 35 000 tonnes de faune marine
détruites par le détergent. L'Erika le 12 Décembre 2000
où 15 à 20 000 tonnes de fioul lourd ont été
déversés dans le temps à cause d'une tempête, 400 km
de côtes ont été polluée en Bretagne. L'Exxon Valdez
en 1989 en Alaska.
Le problème des codes de conduites est que ceux-ci sont
la plupart du temps rédigés par des experts chevronnés en
droit, qui sont complètement déconnectés des
réalités des champs pétroliers. Il ya donc un grand
écart entre ce qui est fait et ce qui est dit. Shell est la
première multinationale à avoir adopté un code de
conduite. Elle a été suivie dans cet exemple par TotalFinaElf.
Monsieur Thierry DESMARET, préfacier du document et Directeur
Général du groupe énonce que : «Nos valeur de
base sont le professionnalisme, le respect des collaborateurs du Groupe, le
souci permanent de la sécurité et de la protection de
l'environnement ainsi que la contribution à l'essor des
communautés qui accueillent nos activités ».
Les institutions gouvernementales proposent des codes de
conduites aux multinationales. Le but ici est de mettre un terme aux codes de
conduites, pas assez claires édictés par les
sociétés elles mêmes. Au rang de ces organismes nous avons
le Bureau International du travail (BIT), le Parlement Européen, ou
encore le code de conduite des multinationales de l'OCDE.
Les codes de conduite posent le problème de leur valeur
juridique. Doit-on les placer au même titre que les lois auxquelles elles
sont tenues, ont-elles une force obligatoire ou contraignante ? Le mode de
fonctionnement et l'état de l'environnement vient rapidement
répondre à ces questions. Les codes de conduites apparaissent
aujourd'hui comme des effets de mode qui visent à peaufiner l'image de
la société émettrice. La protection de l'environnement
n'est pas en réalité l'objectif principal visé. Le but
c'est de calmer les ONG et la société internationale qui crient
au scandale devant la débâcle écologique.
Le fait est que le non respect des principes
érigés dans ces codes de conduite n'est pas
« sanctionnable » en droit48(*). Seulement, le droit ne considère pas que le
caractère juridiquement sanctionnable d'un document comme la condition
nécessaire et suffisante de son fondement en droit. Dans son
intervention à la session du Tribunal permanent des peuples sur les
conditions de travail dans le secteur du textile, René De SCHUTTER cite
Giorgio SACEDOTI à propos de la portée des codes de
conduite « la théorie juridique, écrit ce dernier,
s'est libérée du préjugé selon lequel la sanction
est une donnée essentielle pour reconnaitre à une règle un
caractère juridique. La théorie du droit international s'est
libérée à son tour d'un autre préjugé selon
lequel il n'y aurait de droit là où il ya une procédure
formelle de création de la règle, bien établie à
l'avance... »49(*).
Il apparait donc clairement que les codes de conduite peuvent
servir de base pour engager la responsabilité des multinationales
pétrolières. Seulement, il est presque impensable à
l'état d'avancement actuel des pays du Golfe de Guinée d'attaquer
ces structures qui font et défont les gouvernements à leur guise.
B- La formation des agents aux questions
environnementales.
Les multinationales pétrolières ne peuvent pas
prétendre protéger l'environnement si les acteurs de premier plan
que sont leurs agents, ignorent tout ou presque de la nécessité
de cette préservation. Les agents des multinationales extractives d'or
noir sont donc mis à l'école de la préservation de la
nature.
La puissance financière des multinationales
pétrolières peut être utilisée dans la formation des
agents de deux manières différentes mais complémentaires.
Par le financement des programmes de recherches et par la participation aux
ateliers et séminaires organisés à travers le monde.
La découverte d'importants gisements de pétrole
dans le Golfe de Guinée a fait augmenter l'extraction
pétrolière dans la sous-région. Pour assurer la protection
et le préservation de ce milieu face à la pollution par
hydrocarbures, les multinationales pétrolières financent de
nombreux programmes de recherche pour leurs agents, axé prioritairement
sur les récifs coralliens et les mangroves.
La fondation Elf par exemple est partenaire depuis 1992 du
premier parc national marin d'Europe et de méditerranée, et de
son service, le conservatoire botanique national de Porquerolles. Le parc en
question est le parc du Port-Cros.
Le programme soutenu par la fondation dans ce cadre est
à forte dominance marine qui traite des domaines suivants :
Etude d'impact de plongée sous marine sur les milieux
fragiles et en particulier sur les algues calcaires, suivi et adaptation de
mesures d'éradication des espèces toxiques ou envahissantes,
évaluation et amélioration des mouillages écologiques
expérimentaux.
Dans la même lancée de formation de ses agents,
la fondation Elf a lancé un programme de recherche internationale sur la
biodiversité des récifs coralliens. S'étendant sur une
superficie de plus d'un kilomètre carré (km2) et
abritant des milliers d'espèces animales et végétales, ils
constituent l'un des écosystèmes les plus diversifiés de
la planète et servent à la protection de nombreuses côtes
de l'érosion.
La fondation voudrait en finançant tous ces projets de
recherche atteindre l'objectif fixé à l'article 7 de sa Charte
Sécurité Environnement Qualité selon lequel
« chacun, à tout niveau conscient de son rôle et de sa
responsabilité personnelle en matière (...) de dommage à
l'environnement ».
De plus pour permettre à leurs agents d'être bien
informés sur les enjeux environnementaux, et sur les nouvelles questions
y afférentes, les multinationales pétrolières font en
sorte que leurs agents participent aux séminaires et ateliers traitant
des questions environnementales, organisés aux quatre coins du monde.
On a ainsi pu lire sur la liste des participants à
l'atelier de l'INICA (Initiative pour l'Afrique Centrale) organisé du 13
au 14 Juillet 2005 à Brazzaville avec l'appui du Centre de
Développement de l'OCDE (DEV), sous le thème « Comment
maximiser l'impact de l'industrie pétrolière dans le
développement de l'Afrique Centrale ? », les noms des
représentants de différentes industries
pétrolières.
L'appui financier et technique des multinationales
pétrolières se poursuit dans les investissements sociaux, et dans
la participation aux plans de développement locaux, à travers la
construction des écoles, des hôpitaux, d'une implication visible
dans la lutte contre les pandémies telles que le SIDA.
Paragraphe II : Les stratégies
externes.
Les multinationales pour montrer qu'elles sont soucieuses de
l'environnement dans lequel se trouve leurs industries, sensibilisent le public
sur les questions environnementales (A) et apportent un appui aux actions
sous-régionales de protection de l'environnement (B).
A- La sensibilisation du public.
La notion de public varie en fonction des textes. La
Convention d'Aarhus du 25 Juin 1998 sur l'accès à l'information,
la participation du public au processus décisionnel et l'accès
à la justice en matière d'environnement, établit une
distinction entre les notions de « public » et de
« public concerné ».
Le public selon la Convention d'Aarhus,
« désigne une ou plusieurs personnes physiques ou morales, et,
conformément à la législation ou à la coutume du
pays, les associations, organisations ou groupes constitués par ces
personnes ».
Le public concerné quant à lui désigne
« le public qui est touché ou qui risque d'être
touché par les décisions prises en matière
d'environnement, ou qui a un intérêt à faire valoir
à l'égard du processus décisionnel ». il est
cependant reconnu aux « ONG qui oeuvrent en faveur de la protection
de l'environnement et remplissent les conditions pouvant être requises en
droit interne (...) un intérêt ».
Le public selon la directive communautaire de 2001 est
définit comme étant « une ou plusieurs personnes
physiques ou morales, ainsi que, selon la législation ou la pratique
nationale, les associations, organisations et groupes rassemblant ces
personnes ».
Les moyens de sensibilisation mis en oeuvre pour informer le
public sont divers et variés. La sensibilisation peut se faire à
travers les média (télévision, radio, presse
écrite, internet...), les séminaires et ateliers, l'organisation
des forums ou des journées portes ouvertes. Elles peuvent aussi
procéder par une sensibilisation de proximité auprès des
populations environnantes. Cette sensibilisation de proximité se fait le
plus souvent lors de l'étude d'impact environnemental.
Une mission d'informer et de sensibiliser le public sur les
enjeux de la biodiversité et l'utilisation rationnelle des ressources
naturelles, a été développée par le Groupe de la
fondation de TotalFinaElf. Le Groupe a aussi reçu la mission d'informer
les populations sur les risques que représentent les installations
pétrolières sur leur santé, leur sécurité et
sur la dégradation de leur environnement.
Le Groupe depuis un bon nombre d'années met en oeuvre
de nombreuses actions de sensibilisation et d'information à travers le
monde. L'usine ATOFINA qui est la branche chimique du Groupe Total, et qui est
situé à Crosby au Texas (Etats-Unis), prend une part active dans
les organisations économiques et sociales. Elle produit un journal
d'information et imprime des brochures, dans le but de sensibiliser les
riverains des installations pétrolières.
Les populations Belges de Feluy ont pu lors des
journées portes ouvertes organisées à l'occasion du
lancement d'une unité de production de polypropylène (PP3),
aborder avec les employés du site, des impacts de cet ouvrage sur la
sécurité et l'environnement.
Seulement, la sensibilisation observée dans le reste du
monde, n'est pas encore une réalité dans le Golfe de
Guinée. Si la Déclaration de Brazzaville du 30 Mai 1996 parle de
la « nécessité d'impliquer davantage les populations
autochtones, les collectivités locales, les organisations non
gouvernementales... dans la conservation et la gestion des
écosystèmes »50(*), la réalité sur le terrain 13 ans
après, est toute autre. Rien n'a véritablement changé
malgré la Déclaration de Yaoundé des chefs d'Etat du 17
Mars 1999 qui réaffirme la volonté des Etat d'Afrique Centrale de
renforcer les actions visant à accroitre la participation rapide des
populations et des autres acteurs dans le processus de gestion durable et de
conservation des écosystèmes forestiers. Cette carence de
sensibilisation sur les questions environnementales s'explique de
différentes manières.
Les ONG qui officient dans la sous- région font face
à d'énormes problèmes de trésorerie. La faiblesse
majeure des ONG de la sous région est l'insuffisance ou tout simplement,
l'absence de moyens financiers qui handicape toutes leurs actions. Elles sont
aussi confrontées au problème de ressource humaine. Le personnel
des ONG est instable et peu qualifié.
Tout ceci, fait en sorte que les ONG ne soient pas
impliquées et soient peu consultées lors des colloques,
séminaires et conférences visant à préserver
l'environnement. Dans tous les cas, les avis du public sont rarement pris en
considération. Cela s'est vérifié lors de la construction
de l'oléoduc reliant Doba au Tchad à Kribi au Cameroun, et long
de 1070 km. La Cotco et la Totco n'ont pas écoutés les
complaintes des populations traversées par l'oléoduc. Les
populations du champ de Gamba, et de Djeno ont depuis longtemps compris que,
leurs revendications étaient vaines.
Ce manque d'information des populations continu à nous
faire assister à des tragédies provoquées par le
pétrole. On assiste ainsi régulièrement dans le Delta du
Niger au Nigéria à des incendies meurtriers provoqués lors
du pillage des oléoducs, dans l'intention pour les populations de se
procurer le combustible. On a assisté le 14 Février 1994 au
Cameroun à une journée noire, suite à la catastrophe de
Nsam, où plus de 200 Camerounais ont perdu la vie, surpris par les
flammes en essayant de récupérer de l'essence qui se
déversait de deux citernes entrées en collision.
B- Appui aux actions de protection de
l'environnement.
La pauvreté qui caractérise la sous
région du Golfe de Guinée n'est pas un atout en faveur de la
protection de l'environnement. Certains observateurs pensent que la meilleure
manière de préserver l'environnement dans le Golfe de
Guinée, c'est de lutter contre la pauvreté. Ce n'est
qu'après cela que les populations pourront être à
même d'écouter le langage de développement durable servi
par les acteurs de la protection de l'environnement. Qu'à cela ne tienne
plusieurs actions visant à protéger l'environnement sont
entreprises dans le Golfe de Guinée. Les multinationales
pétrolières dans leur volonté réelle ou
supposée, en profite pour saisir la perche tendue par les organisateurs
des différentes actions, en apportant un appui financier, scientifique
et technique conséquent aux actions prises en vue de protéger
l'environnement.
Les gouvernements de la sous-région du Golfe de
Guinée ont pour préoccupation première la lutte contre la
pauvreté, et le désir de changer le quotidien de leurs
populations. L'assiette budgétaire est par conséquent
réservée aux secteurs jugés prioritaires tels que la
santé, l'éducation et le développement des Petites et
Moyennes Entreprises (PME). L'environnement dans la répartition
budgétaire est le cadet des soucis des gouvernements. La protection de
l'environnement nécessitant d'importants moyens financiers, les
sociétés pétrolières qui en disposent viennent
s'associer à la lutte. Le 22 Novembre 2007, le Président
Directeur Général de SHELL Gabon annonçait qu'une somme de
300 millions de Francs Cfa avait été allouée par sa
société au développement de la communauté de Gamba.
Il a déclaré par la suite que « le but d'une telle
initiative est d'aider le département de Ndougou et les parties
prenantes locales à développer une vision prospective dans un
contexte après pétrole, et une stratégie réaliste
pour atteindre cette vision ». Le PDG de SHELL Gabon a
continué en déclarant qu'il avait « le souci de
vulgariser la sensibilisation aux actions de développement durable et de
permettre au personnel d'acquérir des connaissances
nouvelles.»51(*).
Les multinationales pétrolières participent
financièrement à l'organisation des séminaires et autres
forums visant à protéger l'environnement. Elles se lancent
même à des actions sociales. La société Tradex au
Cameroun a par exemple en 2009, financé une importante campagne de
prévention routière.
Sur un plan plus général, les multinationales
pétrolières financent le FIPOL, crée en 1992 pour
indemniser les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures. Les
multinationales pétrolières soutiennent la COMIFAC et l'ECOFAC.
On assisté au Gabon à la signature entre Total Gabon et le Fonds
des Nations Unies pour l'Enfance (UNNICEF), d'un accord dont l'objectif est la
lutte contre le paludisme et la promotion de la vaccination des enfants. Quand
on sait que le paludisme est une maladie étroitement liée
à la qualité de l'environnement, on peut considérer que
cet accord est une action en faveur de la protection de l'environnement.
La protection de l'environnement passe par l'expertise de
plusieurs sciences. Il faut à la fois faire appel à la chimie, la
physique, la biologie, le droit... Or pour réunir les meilleurs
spécialistes dans tous ces domaines, n'est pas une chose aisée.
D'abord parce qu'il ya très peu dans le Golfe de Guinée, des
institutions à même de former de telles agents, et ensuite parce
que les experts sur ces questions coûtent énormément
chères. Ils sont quasiment hors de la portée des trésors
des Etats de la sous-région.
Il faut donc faire appel aux multinationales
pétrolières qui disposent des experts de tout ordre pour traiter
des problèmes environnementaux. On y trouve par exemple des chimistes de
talent, des physiciens de renommée et même des juristes
chevronnées. Ces experts sont dont le plus souvent sollicités par
tous ceux, et celles qui luttent pour un environnement sain. Ils sont d'un
grand secours pours les institutions de protections de l'environnement tel que
la COMIFAC et ECOFAC. Au regard de la dégradation de l'environnement
dans le Golfe de Guinée, et compte tenu des limites des mesures mises en
place pour y remédier, il est urgent de proposer une nouvelle approche
pour une exploitation modérée du pétrole dans le Golfe de
Guinée.
SECTION II : APPROCHES D'UNE EXPLOITATION DURABLE DU
PETROLE DANS LE GOLFE DE GUINEE.
Il faut ici comprendre dans approches d'une exploitation
durable du pétrole, les possibilités à mettre en oeuvre en
matière de gestion des richesses pétrolières, pour
parvenir à développement qui permette à chacun de
satisfaire ses besoins, sans compromettre la possibilité pour les
générations futures de satisfaire les leurs. Il s'agit de trouver
des voies et moyens devant nous conduire, à une exploitation du
pétrole qui cadre autant que faire se peut, au principe de protection
des écosystèmes tant forestiers, que marins. Une exploitation
durable du pétrole dans le Golfe de Guinée passe
nécessairement par la consolidation de l'encadrement juridique de
l'extraction pétrolière (Paragraphe I), et par
la mise sur pied des alternatives visant à réduire la
consommation de pétrole sur la planète (Paragraphe
II).
Paragraphe I : La nécessité de la
consolidation de l'encadrement juridique de l'extraction
pétrolière dans le Golfe de Guinée.
Depuis quelques années, le Golfe de Guinée vit
au rythme des catastrophes écologiques impliquant plusieurs acteurs en
amont et en aval de l'industrie pétrolière. Au moment de
l'extraction, on constate que, lorsqu'un litre de pétrole brut est
extrait du sous sol à partir d'une plate-forme off shore, deux gramme de
ce liquide retombe à l'eau avec des dégâts
indéniables sur le milieu aquatique et sur la santé des
populations. Comme nous l'avons vue dans la première partie, on ne peut
pas à l'état actuel des choses minorer les effets pernicieux de
cette activité sur l'environnement d'où, l'urgence de consolider
l'encadrement juridique de l'extraction pétrolière dans le Golfe
de Guinée. Ceci passe par l'adoption d'une convention-cadre sur les
procédés et les règles de sécurité de
l'exploitation du pétrole dans le Golfe de Guinée
(A), et par l'institution d'un fonds spécial pour la
protection des écosystèmes (B)52(*).
A- L'adoption d'une convention-cadre sur les
procédés et les règles de sécurité de
l'exploitation du pétrole.
La convention-cadre sur les procédés et les
règles de sécurité et d'exploitation du pétrole
dans le Golfe de Guinée, devra être mis en place pour
réglementer les activités liées à l'extraction du
pétrole. Notamment l'exploration et l'exploitation on
shore et off shore. La convention devra aussi mettre sur pied des
règles, qui devront être souscrites pour pouvoir exercer dans le
secteur de l'industrie extractive. En effet, il ne peut avoir de protection ou
de prévention sans interdiction ou plus largement sans prescription de
comportements. Or le droit - du moins dans sa représentation la plus
simple- n'est rien d'autre qu'un ensemble de prescriptions prohibitives ou
permissives. La convention-cadre devrait également s'intéresser
aux constructions faites par les exploitants des plates-formes off shore et on
shore. Il s'agira des équipements, des ouvrages et des installations
utilisés pour extraire l'or noir des profondeurs.
Seulement il faudra que cette convention-cadre soit
élaborée en droite ligne de la convention de 1982 sur le droit de
la mer signée le 10 Décembre de la même année, et
entrée en vigueur le 16 Novembre 1994. Cette convention consacre sur ses
320 articles, 46 à la « protection et à la
préservation du milieu marin ». Cette convention
définit la pollution à son article 1 al. 4, comme :
« L'introduction directe ou indirect, par l'homme, de substances ou
d'énergie dans le milieu marin, y compris les estuaires, lorsqu'elle a
ou peut avoir des effets nuisibles tels dommages aux ressources biologiques et
à la faune et flore marine, risque pour la santé de l'homme,
entraves aux activités maritimes, y compris la pêche et les autres
utilisations légitimes de la mer, altération de la qualité
de l'eau de mer du point de vue de son utilisation et dégradation des
valeurs d'agrément. ». Le premier article de sa partie XII
porte sur une obligation générale essentielle selon laquelle
« les Etats ont l'obligation de protéger et de
préserver le milieu marin »53(*). De plus, il est prescrit aux Etats de prendre
séparément ou conjointement des mesures « toutes les
mesures compatibles avec la Convention qui sont nécessaires pour
prévenir, réduire ou maitriser les pollutions du milieu marin,
quelle qu'en soit la source »54(*). La convention-cadre se doit donc d'etre la
réponse aux dispositions de la convention de 1982 qui prévoit que
« les Etats adoptent des lois et règlements pour
préserver, réduire et maitriser la pollution du milieu
marin »55(*).
En plus de la convention de 1982 qui est le cadre juridique de
toute politique marine, il faudra aussi se conformer aux instruments
internationaux de sécurité maritime adoptés sous
l'égide de l'OMI. Ces instruments sont le code international de gestion
pour la sécurité (International Safety Management - ISM), et le
Code international pour la sécurité des navires et des
installations portuaires (International Ship and Port Facility Security -
ISPS). Ces instruments concernent les plates-formes lorsqu'elles sont
associées aux navires. Elles mettent en place les mesures à faire
respecter sur les navires par les Etats. Ce sont des mesures de sureté
qui doivent être observées sur les navires. Les Etats et les
sociétés extractives devront mettre en place des mesures de
détection et d'alerte visant à assurer à la fois le la
protection des personnes sur les plates-formes et celle du milieu marin.
B- L'institution d'un fonds spécial pour la
protection des écosystèmes du Golfe de Guinée.
La découverte du pétrole dans les eaux du Golfe
de Guinée, a fait augmenter le nombre de multinationales
pétrolières dans la sous-région. Les risques de pollution
ont malheureusement augmenté aussi. La protection des
écosystèmes devient plus délicate. La faune et la flore
sont plus que jamais menacées à cause de la surexploitation, et
de la non restauration de l'environnement marin. Les populations riveraines
sont menacées par les épidémies qui ont leurs causes dans
la pollution par les hydrocarbures et notamment par le pétrole. Les
effets sociaux sont eux aussi considérables. Le Golfe de Guinée
est le théâtre des guerres, et d'une extrême pauvreté
consécutive à la mauvaise gestion des produits du pétrole.
Il se pause donc le problème de l'indemnisation des personnes victimes
des dommages par pollution par les hydrocarbures. Les fonds internationaux
d'indemnisation (FIPOL) des victimes de dommages par pollution marine par les
hydrocarbures ne reconnaissent pas le dommage écologique, hormis les
dommages consécutifs et les indemnités de remise en état.
Or en dépit de la très faible médiatisation qu'on leur
réserve, les côtes africaines en générale et celles
du Golfe de Guinée en particulier sont les plus touchées en
fréquence et en quantité d'hydrocarbures déversés.
Citons en exemple les catastrophes ABT Summer de 1991 avec 260 000 tonnes
de pétrole déversées au large des côtes angolaises,
l'explosion du puits de pétrole off shore du 17 juin 1980 au large des
côtes nigérianes avec un déversement de 300 000 tonnes
de pétrole. On est donc surpris qu'aucune de ces catastrophes n'a fait
l'objet de sinistre indemnisable par les FIPOL. Il ya donc une sorte
d'incertitude juridique qui plane sur les CLC/FIPOL. Cet état de fait a
poussé le professeur Martin NDENDE à s'interroger sur les
solutions alternatives susceptibles d'être envisagées pour assurer
les indemnisations nécessaires, en cas de pollution accidentelle
provenant directement des bâtiments immobilisés en mer.
Une solution envisageable est le fonds spécial
souhaité pour la protection des écosystèmes du Golfe de
Guinée, qui traitera aussi bien des accidents on shore que off shore. Il
va encore se poser la question du financement d'un tel fonds. Celui-ci peut
être financé par différents mécanismes. Il peut
être financé par des fonds publics issus des
bénéfices de l'activité pétrolière
engrangés par l'Etat. On peut aussi fixer aux sociétés
pétrolières présentes dans le Golfe de Guinée, une
sorte de taxe environnementale. Celle-ci pourra être calculée sur
la base du prorata du volume de pétrole extrait des profondeurs par
chaque société. Il peut également être
financé par une partie des fonds versés aux FIPOL. Une partie des
fonds versée au FIPOL pourra être retenue pour traiter les
problèmes de restauration des plates-formes, et pour garantir le cycle
de reproduction de la flore et de la faune56(*).
Paragraphe II : La nécessité de trouver
des alternatives visant à réduire la consommation de
pétrole sur la planète.
« Le pétrole est le lubrifiant des rouages de
l'économie mondiale. Mais toute médaille a son revers :
l'acheminement, le transport et la consommation du pétrole nuisent
à l'homme et à la nature ».
Si les gouvernements imposaient conjointement des
réglementations plus sévères, les catastrophes
écologiques provoquées par les naufrages des pétroliers,
et les accidents qui surviennent sur les plates-formes pourraient être
évités. Par ailleurs, la combustion du pétrole rejette
plus de mille produits nocifs dans l'atmosphère. Bien que sa teneur en
carbone soit inférieure à celle de la houille ou du charbon brun,
le pétrole est de loin la forme d'énergie qui nuit le plus
à l'environnement.
Le problème avec le pétrole c'est que les
quantités consommées sont trop importantes. Le pétrole est
l'énergie la plus utilisée au monde. Chaque année, 10
milliards de tonnes de dioxyde de carbone (Co2) sont rejetés
dans l'atmosphère suite à la combustion du pétrole. Ce qui
représente environ 42% des émissions globales de co2
produites dans le monde. La conséquence première est le
réchauffement climatique, avec tout ce que cela provoque comme
catastrophe. La plus grande partie de ces 10 milliards de tonnes rejeté
est le fruit des pots d'échappement des voitures, des motos, des poids
lourds. Le trafic routier en Allemagne par exemple, est à l'origine de
plus de la moitié des rejets de co2. Tandis qu'aux Etats-Unis
il est à l'origine des trois tiers.
Toute laisse donc penser que si la quantité de
pétrole qui est consommée sur la planète vient à
diminuer, cela aura comme un effet boule de neige un impact sur l'industrie
extractive qui sera obligée de ralentir son élan.
L'activité pétrolière ralentie, c'est l'environnement qui
sort victorieux. Mais, comment diminuer la consommation de pétrole dans
le monde, est la grande interrogation des protecteurs de l'environnement, et de
toutes les personnes qui pour d'autres raisons ne voudraient plus être
dépendantes des pays fournisseurs de pétrole. Nous ne voyons que
deux solutions. La recherche de nouveaux carburants (A), et la
mise en place des technologies propres (B).
A- La recherche de nouveaux carburants.
S'il est clair que les centrales, les usines et installations
de chauffage peuvent fonctionner avec d'autres formes d'énergie que le
pétrole, aucune énergie alternative n'a su jusqu'à
présent convaincre parmi la gamme des énergies de propulsion de
remplacement du pétrole. Le combat des protecteurs de l'environnement et
de toutes celles des personnes qui ne voudraient plus dépendre des
producteurs de pétrole, est le même : atteindre une
« mobilité durable » qui serait synonyme de
croissance économique, de protection de l'environnement et de
sécurité d'approvisionnement57(*).
Penser que demain est la veille du jour où l'essence et
le diésel, produits dérivés du pétrole,
cèderont la place à des énergies autres, pour servir de
carburant dans des véhicules automobiles, c'est être naïf.
Il est certes vrai que d'autres sources d'énergie pourraient constituer
une alternative au pétrole : le méthanol, l'huile de colza
ou l'alcool extrait des betteraves ou des cannes à sucre. Une
expérimentation sur l'huile de palme et sur le lait de noix de coco est
entrain d'être faite en Thaïlande et en Malaisie. La chaine de
formation des véhicules de marque Volkswagen effectue même des
recherches sur un carburant à base de biomasse, le Sunfuel. Mais, on ne
peut pas encore envisager une percée rapide de ces nouvelles
énergies. Elles ne sont pas pour la plupart concurrentielles, et sont
même pour certaines à l'origine de problèmes
environnementaux. Certaines aussi exigent le renouvellement complet de
l'infrastructure d'approvisionnement. L'exemple le plus marquant est sans doute
celui de l'hydrogène qui doit permettre à faire fonctionner les
voitures équipée de piles à combustible. Le National
Council américain affirme qu'il faudra plus de dix ans pour que cette
technologie soit rentable. Or la demande mondiale d'énergie dans le
domaine des transports ne cesse d'augmenter. Elle aura presque doublée
d'ici à 2010 rien qu'en Chine.
La meilleure façon de résoudre un
problème étant de ne pas en créer un autre, il faut
être prudent avec les énergies dites nouvelles. On se souvient
encore qu'un doigt accusateur avait été dirigé vers les
biocarburants lors de la crise alimentaire qui avait secoué le monde.
Les parcelles de cultures jadis destinées à la consommation
avaient été détournées vers la formation des
carburants à base d'aliments. Ce fût par exemple le cas du
maïs.
Le monde parle aujourd'hui des énergies renouvelables,
comme solution au problème de la dépendance actuelle de la
société vis à vis du pétrole. L'énergie
éolienne par exemple peut être une piste sérieuse vers
laquelle les scientifiques se doivent de regarder. S'il est une forme
d'énergie qui gagne considérablement le terrain au fil du temps,
c'est bien l'énergie solaire. On retrouve aujourd'hui des plaques
solaires alimenter des immeubles entiers. Au Cameroun par exemple, une
société privée les propose aux ménages
situés dans les zones où le réseau électrique est
absent.
L'énergie électrique ne cesse pas de gagner du
galon. C'est sans doute l'énergie qui fait le plus grand contre poids au
pétrole. La première voiture complètement
électrique a été présentée cette
année, et sera commercialisée à partir de 2010. Des
voitures à double consommation électricité et essence, ont
déjà été présentées. Il faudrait
étendre le réseau électrique, notamment dans les pays
frappés par le sous développement, pour baisser la
quantité de consommation du pétrole. En effet en absence de
courant électrique, les populations utilisent une fois la nuit
tombée, des lampes à pétrole pour les moins nantis, et des
groupes électrogènes qui consomment soit de l'essence, soit du
gasoil. On rencontre également dans ces zones des moulins fonctionnant
grâce à l'un des dérivés du pétrole.
L'énergie atomique, malgré la polémique
qui l'entoure à savoir quelle nation doit la procéder et pas
quelle, est une énergie qui est au service de bon nombre d'industries
notamment dans les pays développés. Le problème est que
c'est une technologie qui coûte chère, qui est complexe, et qui
n'est pas accessible à toutes les nations.
Si le remplacement du pétrole par les énergies
alternatives n'est pas encore prêt d'être réalisé, il
faut dans l'immédiat mettre en place des technologies propres.
B- La mise en place des technologies
propres.
Les technologies propres qualifient ici les technologies moins
consommatrices de carburant, et donc moins polluantes.
Dans le domaine de l'industrie automobile, l'introduction de
combustion propre et de filtres contribueraient à une réduction
drastique de ces émissions dangereuses pour la santé. Il faut au
maximum chercher à rendre les voitures plus performantes,
écologiquement parlant. D'après une évaluation
menée par Monsieur Axel Friedrich, expert en trafic routier à
l'office fédéral de l'environnement Allemand (Umweltbundesamt),
le rendement des moteurs et des boîtes à vitesse à
été considérablement amélioré au cours des
vingt à trente dernières années. Les carrosseries sont
aujourd'hui plus aérodynamiques. D'après lui, ces progrès
ont permis de diviser par deux la consommation au cents kilomètres.
Mais, le désir de grandeur de l'homme a fait apparaitre des voitures
plus grandes, plus lourdes, plus puissantes et plus rapides. La
conséquence est que ces voitures consomment au cent kilomètres
d'importantes quantités de carburant. Ce qui fait en sorte que le
« souci du pétrole pèse toujours aussi
lourd ».
Les centrales, les usines, les installations de chauffage et
toutes les structures qui nécessitent un apport en pétrole pour
leur fonctionnement, doivent remplacer leurs anciennes installations de
combustion par de nouvelles technologies moins polluantes. Le problème
est que la mise en place de certaines structures à
nécessité la mobilisation d'importantes sommes d'argent. Les
responsables de ses structures voient donc d'un mauvais oeil ces propositions
les plus souvent avancées par les organismes en charge de la protection
de l'environnement.
La récupération assistée du
pétrole par procédé microbien qui est un
procédé tertiaire, est une forme efficace de lutte contre la
pollution. Elle consiste à injecter les micro-organismes, les
bactéries, dans les puits, avec les nutriments afin de leur faire
synthétiser des composés chimiques in situ. Les micro-organismes
peuvent provoquer l'émulsion eau/pétrole, réduire la
viscosité des huiles lourdes et augmenter la pression dans les
réservoirs par la production de CO2.
Dans ce domaine de mise en place de technologies moins
polluantes, il faut faire confiance à la science et donner des moyens
nécessaires aux chercheurs pour qu'ils puissent progresser dans leurs
recherches, et mettre à la disposition de l'humanité des
technologies qui nous ferons être moins dépendants de
l'énergie fossile noire extraite des profondeurs de la terre et des
mers.
Conclusion de la deuxième partie.
En définitive, la communauté internationale et
les Etats du Golfe de Guinée ont compris la nécessité
d'avoir un environnement sain. Ils ont pris un certain nombre de mesure visant
à le protéger des effets de l'extraction
pétrolière.
Au premier rang de ces mesures, ils se sont dotés des
instruments juridiques de protection de l'environnement contre les pollutions
dues à l'extraction pétrolière. Il s'agit des conventions
et des lois. Les conventions qui concourent à protéger le Golfe
de Guinée de la pollution du pétrole, sont soit à
portée mondiale, soit spécifiques au Golfe de Guinée. Au
rang des conventions à portée mondiale, nous pouvons citer la
convention de MARPOL du 02 novembre 1973 qui traite de la pollution par les
navires, et la convention dite OILPOL, signée à Londres le 12 mai
1957, pour la prévention de la pollution des eaux de mer par les
hydrocarbures. La convention d'Abidjan du 23 mars 1981 fait partie des
conventions spécifiques au Golfe de Guinée. Cette convention
s'applique à la pollution par les navires, la pollution due aux
opérations d'immersion, la pollution résultant d'activités
liées à l'exploration et à l'exploitation des fonds de
mer. Nous pouvons dans une certaine mesure parler du MOU d'Abuja mis en place
en Octobre 1999.Parmi les lois mises en place, nous avons les droits miniers et
pétroliers, et les législations environnementales des pays du
Golfe de Guinée dont la similarité dans la rédaction des
textes est frappante.
Le problème qui se pose est celui de la mise en oeuvre
de ces lois et conventions dans l'espace du Golfe de Guinée. Celle-ci
est effectuée d'une part par les Etats, qui incèrent les
conventions ratifiées dans leurs ordonnancements juridiques internes.
Chaque Etat se doit aussi de mettre en place des garanties pour leur
application.
La mise en oeuvre est effectuée d'autre part, par les
ONG qui assurent la sensibilisation des populations, et tirent la sonnette
d'alarme en cas de péril menaçant l'environnement.
D'autres mesures telles que les stratégies mises en
place par les sociétés extractives, viennent s'ajouter sur la
liste des mesures préventives et protectrices. Ces stratégies
sont internes et externes aux sociétés.
Au rang des stratégies internes, nous avons les codes
de conduite, et la formation des agents aux questions environnementales. Les
stratégies externes concernent la sensibilisation du public et l'appui
aux actions de protection de l'environnement.
Seulement, au vue de la débâcle écologique
qui caractérise la société mondiale actuelle, les
approches d'une exploitation durable du pétrole dans le Golfe de
Guinée, sont plus que jamais à envisager. Les propositions
avancées sont la rédaction d'une convention-cadre sur les
procédés et les règles de sécurité et
l'exploitation du pétrole et, l'institution d'un fonds spécial
pour la protection des écosystèmes du Golfe de Guinée.
Trouver des alternatives visant à réduire la
consommation du pétrole sur la planète apparait être plus
que jamais une nécessité.
CONCLUSION GENERALE.
La découverte du pétrole dans les eaux du Golfe
de Guinée, a suscité un vif intérêt pour cette
région auprès de la communauté internationale. Le nombre
de puits de forages ne cesse d'augmenter. Cette activité a
malheureusement un impact négatif sur l'environnement. Les effets
néfastes de l'industrie du pétrole sur l'environnement, se font
ressentir à différents niveaux et se présentent sous
différentes apparences.
Les écosystèmes marins paient le plus lourd
tribut, l'extraction pétrolière étant en majorité
off shore dans cette région. La pollution des écosystèmes
marins se manifeste par la pollution des côtes et par la destruction de
la faune et de la flore marine. Les plages sont souillées, et les
habitats naturels détruits. La faune et la flore marine disparaissent
à cause de la pollution. Cette disparition entraine un bouleversement de
la chaîne alimentaire marine.
Le Golfe de Guinée renferme après les
forêts amazoniennes, La plus grande zone mondiale de forêts
humides. Cette zone est considérée comme le
« deuxième poumon du monde ». Elle est donc
bénéfique à toute l'humanité. Seulement,
l'activité pétrolière qui y a cours, menace
sérieusement ce patrimoine mondial. On assiste à d'importantes
destructions des forêts. Celles-ci surviennent soit au moment de
l'implantation des sociétés extractives, soit lorsque les
sociétés exploitent déjà les gisements en rejetant
dans l'atmosphère des substances nocives à la bonne croissance
des plantes.
Les forêts du Golfe de Guinée regorgent une
variété faunique et floristique insoupçonnable. Les
animaux du fait de l'ouverture des forêts, sont exposés aux
braconniers. Ils ne supportent non plus la vie dans un milieu pollué et
bruyant. La flore détruite à cause de l'extraction
pétrolière, a en plus de ses fonctions de régulation de la
qualité de l'air, des vertus thérapeutiques auxquelles les
populations autochtones sont attachées.
En plus des atteintes portées sur les
écosystèmes, on ne peut oublier de mentionner les effets sociaux
et sanitaires qui sont causés par l'activité extractive
pétrolière dans le Golfe de Guinée.
Il faut signaler que la pollution des plages, et la
disparition de la diversité biologique influencent sérieusement
le développement de l'écotourisme qui est pourtant un secteur
porteur et capable de participer au développement des pays du Golfe de
Guinée.
Les touristes amoureux des plages naturelles changent de
destination lorsqu'ils constatent que, le risque de marée noire qui
pèse sur les plages d'une région est trop important. C'est
malheureusement le cas avec les plages du Golfe de Guinée. Celles-ci
sont parmi les plus belles du monde et, sont malheureusement pas à
l'abri des pollutions de tout genre. Elles le sont encore moins face aux
pollutions dues aux hydrocarbures. Le spectre des marées noires plane au
dessus des plages du Golfe de Guinée en permanence.
Ceux des touristes attirés par la diversité
biologique, sont contraint à déposer leurs valises sous des cieux
où, la faune et la flore est encore abondante. Certains viennent menez
des activités comme la pêche à la ligne. Ils
espèrent donc pouvoir trouver des poissons abondamment pour que la
pêche soit fructueuse, et intéressante. Si ces derniers constatent
que les poissons ne se trouvent plus sous les eaux du Golfe de Guinée,
ils iront voir ailleurs.
Au-delà des touristes, les populations
elles-mêmes sont contraintes à un changement de leurs habitudes
alimentaires. Il faut signaler que les populations du Golfe de Guinée
tirent la grande partie de leurs substances alimentaires de la nature. Les
protéines sont produites naturellement dans la forêt et sous les
eaux. Les populations viennent s'en procurer en capturant le gibier, ou en
pêchant.
Ces populations vivent dans un Etat de pauvreté qui
fait oublier qu'elles sont nées dans une zone géographique que la
nature à dotée d'importantes réserves de l'énergie
fossile la plus utilisée dans le monde. Seulement, l'argent que
génère le pétrole n'est pas bien redistribué. Un
groupuscule de personnes gère et bénéficie de cette manne.
L'argent du pétrole se retrouve en train de financer des guerres. Les
dirigeants les moins démocrates, se servent de cet argent pour corrompre
des personnes, et se maintenir au pouvoir. La gestion des fonds issus du
pétrole est d'une opacité qui, favorise la corruption et les
détournements de ces fonds. Les perdants dans toute cette affaire de
pétrole sont en fin de compte, les populations.
Pour couronner la situation misérable des populations
du Golfe de Guinée, le pétrole est aussi à l'origine de
nombreuses maladies qui les nuisent. L'or noir est la cause des maladies
respiratoires à l'instar du cancer des poumons et de la tuberculose, et
des maladies cutanées au rang desquelles se trouvent le cancer de la
peau et les allergies épidermiques.
Toutefois, la communauté internationale et les pays du
Golfe de Guinée conscients de l'importance que cette zone revêt
pour l'humanité en général, et pour les populations y
vivant, ont pris certaines mesures visant à protéger
l'environnement des effets de l'extraction pétrolière. Ils se
sont dotés des instruments juridiques de protection de l'environnement
contre les pollutions dues à l'extraction pétrolière. Ses
instruments sont les conventions et les lois.
Les conventions prises sont soit à vocation universelle
à l'instar de celle de MARPOL du 02 novembre 1973, soit
spécifique au Golfe de Guinée comme la Convention d'Abidjan du 23
mars 1981.
Les lois votées et promulguées sont
constituées par les droits miniers et pétroliers, et les
législations environnementales.
Il se pose cependant le problème de la mise en oeuvre
de ces conventions et lois environnementalistes. Celle-ci est faite par les
Etats et par les organisations non gouvernementales (ONG). Les Etats se
chargent d'incérer ces lois dans leurs ordonnancements internes, et
à mettre en place des garanties pour qu'elles soient effectivement
appliquées sur le terrain. Les ONG sensibilisent les gouvernants et les
gouvernés des dangers que représentent les activités
d'extraction pétrolière, sur l'environnement et sur la
santé. Elles tirent aussi la sonnette d'alarme pour prévenir, ou
pour informer, lorsqu'un péril environnement est éminent, ou
lorsqu'il est constaté. Elles veillent aussi au respect des engagements
pris par les Etats dans le domaine de l'environnement.
Les sociétés pétrolières
étant les premières à être pointées du doigt,
elles ont développées des stratégies dont le but est de
réduire l'impact de leur activité sur l'environnement. Ces
stratégies sont internes et externes. Les stratégies internes
sont constituées par l'adoption des codes de conduite, et par la
formation de leurs agents aux questions environnementales pour que ceux-ci
soient au courant de la chose environnementale. Les stratégies externes
quant à elles sont la sensibilisation du public, et l'appui aux actions
de protection de l'environnement.
Seulement, au vue de la gravité de l'impact de
l'activité pétrolière sur l'environnement, il apparait
plus que jamais nécessaire d'évoquer des approches pour une
exploitation durable du pétrole dans le Golfe de Guinée.
Au rang de ces approches, figure en bonne place la
nécessité de la consolidation de l'encadrement juridique de
l'extraction pétrolière dans le Golfe de Guinée. Cette
consolidation passe par l'adoption d'une convention-cadre sur les
procédés, les règles de sécurité et
l'exploitation du pétrole.
Il serait aussi judicieux de penser à l'institution
d'un fonds spécial pour la protection des écosystèmes du
Golfe de Guinée. Ce fonds servira à indemniser les victimes des
pollutions qui surviendront directement des bâtiments immobilisés
en mer.
Une autre approche est l'urgence de trouver des alternatives
visant à réduire la consommation de pétrole sur la
planète. On pense à juste titre que si la consommation de
pétrole baisse d'une manière drastique, le volume d'extraction va
suivre. Or, si le volume d'extraction vient à baisser, c'est la vitesse
de destruction de l'environnement qui va aussi baisser.
Comme alternative, il ya la recherche de nouveaux carburants.
Nous pouvons citer ici les biocarburants comme énergies alternatives
pour parer au pétrole et lutter contre la pollution.
Comme autre alternative, nous pouvons citer la mise en place
des technologies propres. Les technologies propres ici signifient les
technologies qui consomment moins de pétrole, et par conséquent
polluent moins. Il faut aller vers une récupération
assistée du pétrole par procédé microbien. Il
s'agit d'assurer la survie des bactéries au sein des réservoirs,
milieux hostiles par excellence (haute salinité, température et
pression). Le risque reste de voir se développer des micro-organismes
défavorables à l'exploitation pétrolière. Une
augmentation de 5% du taux de récupération actuel reviendrait
à récupérer l'équivalent de la consommation
actuelle pendant 20 ans.
Dans le Golfe de Guinée, parler des pollutions dues au
pétrole et de la protection de l'environnement est un sujet tabou. Se
lancer dans cette bataille, c'est se livrer à un combat à la
David contre Goliath. Les multinationales pétrolières sont
très puissantes et bien structurées. La puissance
financière de certaines multinationales pétrolières, est
largement supérieure au budget de tous les pays du Golfe de
Guinée mis ensemble. De plus ces multinationales
pétrolières tissent des relations à
bénéfices réciproques avec les régimes en place. Le
régime assure à la multinationale sa protection. La
multinationale elle se transforme en financier numéro un du
régime, dans la mise en place de sa politique de maintien au pouvoir. Il
est en Afrique reconnu que pour se maintenir au pouvoir, il faut être en
bon terme avec les multinationales pétrolières. Dans le cas
contraire, ces multinationales sont capables de financer des milices
prêtes à orchestrer un coup d'Etat. Il faut en exemple regarder le
nombre de guerre, ou les putschs qui se déroulent autours des champs
pétroliers. La Guinée Equatoriale a il ya peu été
victime d'un coup d'Etat manqué. Le Congo a vu son ancien et actuel
président, revenir à la magistrature suprême par le biais
d'un putsch. La République démocratique du Congo est le
théâtre de vives tensions depuis l'exil forcé du feu
président Mobutu.
Les ONG qui sous d'autre cieux assurent la protection de
l'environnement même face à des multinationales super puissantes,
sont encore mal structurés et souffrent d'un double problème
financier et de personnel. Les quelques ONG locales qui existent ne peuvent pas
faire le poids avec les services juridiques des multinationales
protégées par l'Etat.
Tout ceci laisse penser que la protection de l'environnement
des effets de l'extraction pétrolière dans le Golfe de
Guinée, est une utopie. Cependant nous pensons que la première
chose à faire, c'est de libérer les économies des Etats du
Golfe de Guinée de leur dépendance au pétrole.
Pour cela, il faut diversifier les revenus des Etats en,
redynamisant les secteurs économiques comme l'agriculture, le
tourisme... Il faut apporter un appui au secteur privé, relancer
l'économie par les investissements.
De plus il faut mettre sur pied des Etats véritablement
démocratiques, et non de nom. La nécessité de la mise en
place d'un Etat de droit est la condition sine qua non, de la garantie de
l'application des normes environnementalistes prises tant au niveau
international, qu'au niveau communautaire et local.
Dans ces conditions le pétrole pourra produire des
richesses qui, pourront être utilisées dans la protection de
l'environnement.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages Généraux.
- De KLEMM (C), La conservation de la diversité
biologique obligation et devoir des citoyens.
- Jean-Marc LAVIEILLE, Droit international de
l'environnement.
- KAMTO (M), Droit de l'environnement en Afrique.
- KISS (A) et Jean Pierre BEURIER, Droit international de
l'environnement, 3èmeédition.
- KLOFF (S) et WICKS (C), Gestion environnementale de
l'exploitation pétrolière off shore et du transport maritime
pétrolier.
- PRIEUR (M), Droit international de l'environnement.
Articles et Mémoires
- AWOUMOU (C.D.G), Le Golfe de Guinée face aux
convoitises.
- BINGONO-MEBA Emmanuel-Nances, Protection et valorisation des
trois milieux fluvio-marins du centre du Golfe de Guinée (estuaire du
Gabon, du rio Muni et baie de la Mandah) : biodiversité et
développement durable.
- BOURGEAS (J), Impact de l'exploitation
pétrolière dans le complexe de Gamba : le pire est à
venir.
- Cardel Levy PAYIMA, Les multinationales
pétrolières et la protection de l'environnement en Afrique
Centrale.
- Dossou Rodrigue AKOHOU, Exploitation
pétrolière en mer et droit international : Aspects
juridiques et environnementaux pour les Etats côtiers du Golfe de
Guinée.
- KAMTO (M), Les conventions régionales sur la
conservation de la nature et des ressources naturelles en Afrique et leur mise
en oeuvre.
- KOUKEBENE (B), Le pétrole, facteur du
développement ou du sous développement : Cas de l'Afrique
Centrale.
- MAVOUNGOU (F) et MAKOSSO (J.A.B), Les compagnies
pétrolières devraient-elles financer directement les projets de
développement destinés aux communautés locales.
- SOH FOGHO, La protection de la faune sauvage d'Afrique
Centrale.
Documents.
- Constitution de la République du Cameroun du 18
Janvier 1996
- Constitution de la République du Gabon du 11 Octobre
2000
- Convention de Rio sur la biodiversité, Juin 1992
- Convention de Montego Bay sur le droit de la mer de 1982
- Convention d'Aarhus sur l'accès à
l'information, la participation du public au processus décisionnel et
l'accès à la justice en matière d'environnement du 25 Juin
1998
- Convention internationale pour la prévention de la
pollution de la pollution par les navires de 1973
- Convention d'Abidjan du 23 Mars 1981
- Le protocole de Kyoto sur l'élimination des gaz
à effet de serre de 1997
Table des matières.
Abréviations............................................................................ ...........Page
5
Sommaire...........................................................................................page
6
Introduction
Générale...........................................................................page
7
Partie I : Les effets néfastes de
l'extraction pétrolière sur
l'environnement..........page12
Chapitre I : Les effets sur les
écosystèmes...................................................page13
Section I : Impact sur les écosystèmes
marins................................................page 13
Paragraphe I : Pollution des
côtes...............................................................page
13
A- Pollution des
plages.....................................................................page
13
B- Destruction des habitats
naturels......................................................page 14
Paragraphe II : Destruction de la faune et de la
flore........................................page 15
A- Destruction
floristique..................................................................page
15
B- Destruction
faunique.....................................................................page
15
Section II : Impact sur les écosystèmes
forestiers...........................................page 16
Paragraphe I : Destruction des
forêts..........................................................page
16
A- Destruction liée à l'implantation de
l'industrie extractive......................page 17
B- Destruction liée à la
pollution........................................................page 17
Paragraphe II : Destruction de la faune et de la
flore.......................................page 18
A- Destruction
faunique...................................................................page
18
B- Destruction
floristique.................................................................page
19
Chapitre II : Les effets sociaux et
sanitaires...............................................page 21
Section I : Impact
sociaux.......................................................................page
21
Paragraphe I : Frein à
l'écotourisme...........................................................page
21
A- A cause de la pollution des
plages...................................................page 22
B- A cause de la disparition de la diversité
biologique..............................page 23
Paragraphe II : Changement du mode de vie des
populations............................page 24
A- Changement des habitudes
alimentaires.............................................page 24
B- Paupérisation des
populations.........................................................page 26
Section II : Impact
sanitaire...................................................................page
28
Paragraphe I : Les maladies
respiratoires...................................................page 28
A- La
tuberculose...........................................................................page
28
B- Le cancer des
poumons...............................................................page
29
Paragraphe II : Les maladies
cutanées......................................................page 29
A- Les allergies
épidermiques...........................................................page
29
B- Le cancer de la
peau...................................................................page
30
Conclusion de la première
partie..........................................................page
31
Partie II : Mesures visant à
protéger l'environnement des effets de l'extraction
pétrolière dans le Golfe de
Guinée........................................................page
33
Chapitre I : Les instruments juridiques de
protection de l'environnement contre les pollutions dues à l'extraction
pétrolière dans le Golfe de
Guinée..................page 34
Section I : Les conventions et les lois visant à
protéger l'environnement des effets de l'extraction
pétrolière.........................................................................page
34
Paragraphe I : Les
conventions...............................................................page
34
A- Les conventions à portée
mondiale..................................................page 34
B- Les conventions spécifiques au Golfe de
Guinée..................................page 36
Paragraphe II : Les
lois.........................................................................page
37
A- Les droits miniers et
pétroliers.......................................................page
38
B- Les législations
environnementales...................................................page 39
Section II : la mise en oeuvre des conventions et des
lois environnementalistes dans le Golfe de
Guinée..........................................................................................page
40
Paragraphe I : Mise en oeuvre par les
Etats................................................page 40
A- Insertion dans l'ordonnancement juridique interne de chaque
Etat...........page 40
B- Mise en place des garanties de leur
application.................................page 42
Paragraphe II : Mise en oeuvre par les Organisations Non
Gouvernementales......page 42
A- Par un activisme dans la formation du droit de
l'environnement.............page 43
B- Par une participation croissante et dynamique dans la mise
en oeuvre du droit de
l'environnement.......................................................................page
44
Chapitre II : Les autres
mesures...........................................................page
45
Section I : les stratégies mises en place par les
sociétés extractives...................page 45
Paragraphe I : Les stratégies
internes.......................................................page 45
A- Les codes de
conduite..................................................................page
45
B- La formation des agents aux questions
environnementales......................page 46
Paragraphe II : Les stratégies
externes......................................................page 48
A- La sensibilisation du
public...........................................................page 48
B- Appui aux actions de protection de
l'environnement.............................page 49
Section II : Approche d'une exploitation durable du
pétrole dans le Golfe de Guinée...page 51
Paragraphe I : La nécessité de la
consolidation de l'encadrement juridique de l'extraction
pétrolière dans le Golfe de
Guinée.............................................................page
51
A- L'adoption d'une convention-cadre sur les
procédés et les règles de sécurité de
l'exploitation du
pétrole..................................................................page
51
B- L'institution d'un fonds spécial pour la protection
des écosystèmes du Golfe de
Guinée ...................................................................................page
53
Paragraphe II : La nécessité de trouver des
alternatives visant à réduire la consommation de pétrole
sur la
planète............................................................................page
53
A- La recherche de nouveaux
carburants................................................page 54
B- La mise en place des technologies
propres..........................................page 55
Conclusion de la deuxième
partie............................................................page
56
Conclusion
Générale...........................................................................page
58
Bibliographie....................................................................................page
62
Table des
matières..............................................................................page
64
ANNEXES........................................................................................page
68
ANNEXES
Plate-forme polluante à cause de ses torchères
de gaz qui brûlent sans arrêts (source : Cardel
LevyPAYIMA).
Plate-forme-pétrolière-située-en-pleine-mer
Pollution à pointe noire (en haut), en bas, représentation
des différentes formes de plates-formes
Les-Etats-de-la-région-du-Golfe-de-Guinée-(source :Microsoft,2006)
Plate-forme fixe unidek, unité de compression 10000 T,
installée en une seule fois (Technip)
Les plates-formes flottantes (de g à droite) : Spar,
TLP (puits en surface), semi-submersible et FPSO plate-forme fixe
g
Bateau de production FPSO
Tortue marine en danger dans le Golfe de Guinée
(source : ASF, 2004)
Exemple de forêt menacée par le pétrole dans
le Golfe de GuinéeOuverture au Gabon pour atteindre la côte
Mangrove dans la baie de la Mondah
Une vue partielle de la plage de BATA en
Guinée Equatoriale
Remise en liberté d'une tortue marine par les membres de
l'association ASF.
bateau MODU à positionnement dynamique
* 1 _ J.M. Laveille
« Droit International de l'Environnement »
* 2 _ Voir C.I.J. Recueil des
Arrêts, avis consultatifs et ordonnances, 2002, Affaire de la
frontière terrestre et maritime entre le Cameroun et le Nigéria,
Arrêt du 10 Octobre 2002.
* 3 _ Voir le site
<http://www.iea.org/Text base/states/Manual FR. pdf>
* 4 _ Cruel sera le
réveil, documentaire diffusé sur la chaine Arte le 16 septembre
2008, citation reprise dans le Monde, 18 Septembre 2008, page 31
* 5 _ HARBINSON (Dominic),
KNIGHT (Roger) and WESTWOOD (John)
* 6 _ UNEP 199è
* 7 _ C.D.G. Awoumou
« Le Golfe de Guinée face aux convoitises »
11éme Assemblée Générale du CODESRIA 6-10
Décembre Maputo, Mozambique sur le thème :
« Repenser le développement de l'Afrique : au-delà
de l'impasse, les alternatives. »
* 8 _ L'Union n°7162,
Libreville, 19 novembre 1999, P.2
* 9 _ Qui portent atteinte
à l'environnement.
* 10 _ Op.cit.
* 11 _ A.D.
Ogoulat,2006, « Afrique Centrale et Golfe de
Guinée : géopolitique des termes de l'échange entre
deux régionymes sous-continentaux », in Enjeux n°26,
p.9.
* 12 _ Appellation chère
au Cameroun du fait de sa diversité linguistique, culturelle,
touristique...
* 13 _ Termes du
président du conseil économique et social du Gabon après
une pollution observée sur la plage de Mayumba au Gabon.
* 14 _ Voir le site
www.infosplusgabon
* 15 _ Levy Cardel PAYIMA
« les multinationales pétrolières et la protection de
l'environnement en Afrique Centrale » Mémoire
présenté à l'Université de Limoges.
* 16 _ Guide
préparé par Wolfgang Schneider, service des ressources marines,
Division des ressources halieutiques et de l'environnement, Département
des pêches, FAO. 1992. 268 P.
* 17 _ Sounguet (P.H), 1998.
* 18 _ In « les
cahiers d'outre- mer », revue géographique de Bordeaux.
* 19 _ Levy Cardel PAYIMA, Les
multinationales pétrolières et la protection de l'environnement
en Afrique Centrale, Mémoire présenté à
l'Université de Limoges.
* 20 _ Guide à
l'intention des autorités locales...,1995
* 21 _ Suivant les dispositions
de l'article 3 (alinéa 4) du décret n°95/466/PM fixant les
modalités d'application du régime de la faune (Cameroun).
* 22 _ ECOVOX-DOSSIER N°17
Octobre-Décembre 1998,P 9, par le journaliste Edmond KAMGUIA KOUMCHOU
* 23 _ Boo. E., 1993.
* 24 _ DOUMENGE Ch. , lors
d'une entrevue accordée à Emmanuel-Nances BINGONO-MEBA.
* 25 _ Après la
forêt amazonienne.
* 26 _ Article 2, point 5 de la
convention de Rio de 1992 sur la biodiversité.
* 27 _ Article 1er,
convention de Rio
* 28 _ Op.cit.
* 29 _ Appellation
réservée aux emplacements situés en bordure de route, dans
les villes Camerounaises et faisant office de restaurant de rue. Lieux
très prisé par les Camerounais fonctionnaires ou non du fait des
coûts de consommation très accessibles, et adapté à
la bourse du Camerounais moyen. Seul bémol : les conditions
d'hygiène laissent à désirer. D'où la lutte mener
contre ces structures par le ministère de la santé du Cameroun au
grand dam des nombreux consommateurs.
* 30 _ Indrid HOVEN, Avant
propos sur le rapport de l'OCDE « lien entre pauvreté,
environnement et égalité entre l'homme et la femme ».
Pré-impression des dossiers du CAD 2001, Volume 2, n°4, P3.
* 31 _ Levy Cardel PAYIMA, Les
multinationales pétrolières et la protection de l'environnement
en Afrique Centrale.
* 32 _ Audition de Mongo BETI,
dans le rapport d'information sur le role des compagnies
pétrolières dans la politique internationale et son impact social
et environnemental, déposé par la Commission des Affaires
Etrangères de l'Assemblée Nationale Française,
présenté par Mme Hélène-Marie AUBERT, MM. Pierre
BRANA et Roland BLUM, Tome 1, P3.
* 33 _ Voir la sentence du
Tribunal Permanent des Peuples prononcée sur plainte du Collectif
« ELF ne doit pas faire la loi en Afrique » Paris le 21 Mai
1999.
* 34 _ Maurice Kamto, Les
conventions régionales sur la conservation de la nature et les
ressources naturelles en Afrique et leur mise en oeuvre.
* 35 _ Cardel Levy PAYIMA,
op cit.
* 36 _ Les populations
Africaines ont des croyances fortes aux esprits de la nature. Ils croient
à l'existence des esprits malins qui peuvent causer des maladies de
toutes sortes. Ces esprits malins sont dirigés par des hommes, les
sorciers dans lesquels ils habiteraient.
* 37 _ SYMONIDES (Janus 2), le
plateau continental, in Droit international, Bilan et perspectives, Tomes 2, P
931.
* 38 _ HARBINSON (Dominic),
KNIGHT (Roger) and WESTWOOD (John), West African Deep Water development
prospects in a Global Context, Technical Articles N°98, October 2000 of
the Hydrographic Journal.
* 39 _ NDENDE (Martin),
Activités pétrolières et protection de l'environnement
marin dans le Golfe de Guinée (Problématiques nationales et
régionales), in RCTAM N°4, Janvier - Juin 2006, P.29.
* 40 _ Dossou Rodrigue AKOHOU,
Exploitation pétrolière en mer et droit international :
Aspect juridiques et environnementaux pour les Etats côtiers du Golfe de
Guinée, programme de bourse de recherche Nation Unies - Fondation
Nippone du Japon 2007-2008.
* 41 _ Convention d'Abidjan,
Articles 5 à 9.
* 42 _ Protocole relatif
à la coopération en matière de lutte contre la pollution
en cas de situation critique, Art 1(2).
* 43 _ Cassation Civile, 19
Décembre 1995, Revue critique de droit international public 1996
(répertoire cluvet), P468.
* 44 _ KAMTO (M),op cit
* 45 _ PNUD dans son rapport
sur le développement humain.
* 46 _ Codes de
conduites : étude exploratoire sur leur importance
économique. Groupe de travail du comité des échanges de
l'OCDE.
* 47 _ OCDE
* 48 _ Anne PEETERS, Les codes
de conduite, instrument de régulation des multinationales ?
* 49 _ Extrait du
mémoire de Cardel Levy PAYIMA, intitulé
« multinationale pétrolière et protection de
l'environnement en Afrique Centrale »
* 50 _ Paragraphe 9,
Déclaration issue de la CEDHAC
* 51 _ Cardel Levy PAYIMA, Les
multinationales pétrolières et la protection de l'environnement
en Afrique Centrale, dirigée par Damien ROETS, op.cit.
* 52 _ Propositions
déjà avancée par DOSSOU Rodrigue AKOHOU, Exploitation
pétrolière en mer et droit international : Aspects
juridiques et environnementaux pour les Etats côtiers du Golfe de
Guinée.
* 53 _ Art 192, Convention du
droit de la mer de 1982.
* 54 _ Art 194 al. 1 idem
* 55 _ Art 206 idem.
* 56 _ DOSSOU Rodrigue AKOHOU,
op.cit.
* 57 _ Fritz Vorholz,
Alternative au pétrole, article paru dans « Die
Zeit » le 06 avril 2003.