MINISTERE DES SPORTS
BURKINA FASO ET DES LOISIRS
Unité-Progrès-Justice -=-=-=-=-
-=-=-=-=- INSTITUT NATIONAL DE LA JEUNESSE,
DE
L'EDUCATION PHYSIQUE ET DES SPORTS
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MEMOIRE DE FIN DE FORMATION
En vue de l'obtention du diplôme de Conseiller de Jeunesse et d'Education
Permanente
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SUJET :
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CONTRIBUTION DE L'ARTISANAT A L'EMPLOI DES JEUNES : CAS
DES METIERS DU TEXTILE ET DE L'HABILLEMENT DANS LA VILLE DE
OUAGADOUGOU.
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mai 2009
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Présenté et soutenu par :
Sous la direction de : NOUGOUTARA Karim
M. Prosper TIENDREBEOGO
Administrateur Civil
Chargé de mission
au cabinet du Ministre/MCTC
Résumé
La création d'emplois par la transformation locale de
notre coton, tel est le domaine qui a retenu notre attention au fil de ce
travail de recherche. Il s'est agit pour nous de comprendre pourquoi
l'artisanat textile burkinabè ne crée que peu d'emplois alors
qu'il peut en générer davantage.
Pour atteindre notre objectif, nous avons posé la
question de savoir : Qu'est- ce qui explique le faible nombre d'emplois
créés au profit des jeunes dans le secteur textile artisanal
et habillement ?
Nous avons émis une hypothèse principale et des
hypothèses secondaires, à partir desquelles nous avons
élaboré et adressé un questionnaire à l'endroit de
notre public cible (111) et un guide d'entretien à destination des
personnes ressources (12) en vue de leur vérification.
Les informations collectées nous ont permis d'aboutir
à des conclusions qui ont confirmé nos hypothèses. Ainsi,
nous nous sommes rendu compte que l'insuffisance des appuis apportés aux
micros entreprises du secteur réduit les possibilités de
création d'emplois dans le secteur.
A ce propos, nous avons fait des suggestions à
l'endroit des décideurs, des artisans et de tous les acteurs en vue de
créer plus d'emplois au profit des jeunes dans l'artisanat textile.
DEDICACES
Je dédie ce mémoire,
A Mon père
A Ma mère
Et à Mon frère
aîné
REMERCIEMENTS
Nos sincères remerciements à :
Monsieur Prosper TIENDREBEOGO qui, malgré son emploi du
temps très chargé, a accepté de nous conduire dans la
réalisation de ce travail et qui surtout, n'a ménagé
aucun effort pour nous prodiguer de précieux conseils et nous suivre
tout au long de ce travail.
Egalement à tout le corps professoral de l'INJEPS pour la
qualité de la formation que nous avons reçue depuis notre
arrivée à l'Institut.
A tous nos proches, amis, frères et soeurs qui nous ont
supportés sur tous les plans durant cette difficile période.
Aucun mot ne peut exprimer ce que vous avez fait.
A notre ami de sang, avec qui nous avons traversé cette
période éprouvante et qui se reconnaîtra à travers
ces lignes.
Que Dieu te comble !
Une reconnaissance particulière au créateur de
toutes choses pour la grâce qu'il nous a faite de mener cette
étude à terme.
DEFINITIONS DES SIGLES ET ABREVIATIONS
v AFORMATEX : Association de Formateurs
aux Métiers du Textile
v AGOA : Africa Growth Opportunity Act (Loi
Africaine sur la croissance et les opportunités)
v ANPE : Agence Nationale Pour l'Emploi
v ATK : Association des tisseuses du
Kadiogo
v CODEPA : Comité de Coordination
pour le Développement et la Promotion de l'artisanat Africain
v FAIJ : Fonds d'Appui Aux Initiatives
des Jeunes
v FASI : Fonds d'Appui au Secteur
Informel
v FENABF : Fédération
nationale des artisans du Burkina Faso
v FESPACO : Festival panafricain du
Cinéma et de la Télévision
de Ouagadougou
v FILSAH : Filature du Sahel
v FDF : Faso Dan Fani
v INSD : Institut Nationale de la
Statistique et de la Démographie
v ICI : Initiative Conseil International
v MCTC : Ministère de la Culture, du
Tourisme et de la
Communication.
v MJE : Ministère de la jeunesse et
de l'Emploi
v MCPEA : Ministère du Commerce, de
la Promotion de l'Entreprise et de l'Artisanat
v MCTC : Ministère de la Culture du
Tourisme et de la Communication
v ONEF : Observatoire National de l'Emploi
et de la
Formation professionnelle
v ONU : Organisation des Nations Unies
v ONUDI : Organisation des Nations Unies
pour le Développement Industriel
v PACOTA : Projet de Commercialisation du
Textile Artisanal
v RGPH : Recensement Général
de la Population et de l'Habitat
v SIAO : Salon International de l'Artisanat
de Ouagadougou
v UPROTEXHA-C : Union des Professionnels du
Textile et de l'Habillement du Centre
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : répartition des
habitants par arrondissement............p 41
Tableau 2 : répartition des
unités de productions artisanales selon le métier et le type
d'entreprise..................................................p 46
Tableau 3: répartition des
unités production de suivants le métier
et le nombre d'employés
permanents.......................................p 47
Tableau 4 : répartition des
unités suivant le métier et le nombre d'employés
temporaires........................................................p 48
Tableau 5 : répartition des
unités suivant le métier et la rémunération
mensuelle versée à un employé
permanent..............................p 49
Tableau 6: répartition des
unités suivant le métier et la rémunération
mensuelle versée à un employé temporaire
.............................p 50
Tableau 7 : répartition des
artisans chefs d'entreprises suivant le métier et le
sexe.................................................................p 51
Tableau 8 : répartition des chefs
artisans suivant le métier et l'âge
........................................................................................p
51
Tableau 9 : répartition des
unités suivant le métier
et le
régime
d'imposition........................................................p 52
Tableau 10 : répartition des
unités suivant le métier et le chiffre d'affaires annuel
réalisé par l'entreprise................................... p
53
Tableau 11 : répartition des
unités suivant le niveau de scolarisation du responsable et le type de
formation reçue............................p 54
Tableau 12 : rapport entre le niveau de
scolarisation du responsable et le chiffre d'affaires annuel
réalisé par l'entreprise...................p 55
Tableau 13 : appréciation de
la rentabilité des activités...............p 56
Tableau 14 : raisons expliquant la
faiblesse des recrutements dans les
unités...........................................................................p
56
Tableau 15: rapport entre
activités de promotion et l'évolution des
ventes................................................................................p
57
Tableau 16 : raisons expliquant le
nombre réduit de nouvelles entreprises créées dans le
secteur et le développement des anciennes.
......................................................................................p
58
Tableau 17: moyens de financement des
artisans ..................p 59
Tableau 18 : préférence
des jeunes pour les emplois dans les secteurs
d'activités..........................................................................p
60
Tableau 19 : intérêt des
jeunes diplômés pour les métiers de l'artisanat textile en
fonction du dernier diplôme obtenu...........................p 61
INTRODUCTION GENERALE
La lutte contre la pauvreté par la création
d'emplois demeure la préoccupation majeure de beaucoup de pays dans le
monde et plus particulièrement en Afrique où la majorité
des jeunes est au chômage. Ainsi, plusieurs rencontres se sont
succédées dans des pays à travers le monde entier pour
trouver des solutions au problème. On peut citer l'adoption de la
déclaration du millénaire lors de l'Assemblée
Générale des Nations Unies en 2000. Celle-ci fixe huit (8)
objectifs à atteindre par les pays dont le premier d'entre eux entend
réduire la pauvreté de moitié d'ici 2015.
Sur le plan régional, la déclaration du sommet
de l'Union Africaine sur l'emploi et le chômage tenu en septembre 2004
à Ouagadougou, démontre que la création d'emploi est
désormais une priorité pour les chefs d'Etat .Lors de ce sommet,
ils se sont engagés entre autre à promouvoir l'emploi des jeunes
et de placer l'emploi au centre des politiques économiques et sociales
et à créer un environnement propice à la création
d'emplois. Ainsi, le BURKINA Faso dans le Cadre Stratégique de Lutte
contre la Pauvreté (CSLP) adopté en 2000 puis
révisé en 2003, a fait une place de choix à l'emploi. Une
des composantes du troisième axe stratégique est
consacrée à « l'élargissement des
opportunités en matière d'emploi et d'activités
génératrices de revenus pour les
pauvres » 1(*).
Cette volonté de lutter contre le chômage s'est
aussi manifestée par des actions visant la création d'entreprises
dans le secteur informel et l'artisanat. C'est dans ce cadre qu'une
stratégie de développement industriel de la filière coton
a été adoptée en 1998. Cette stratégie fait une
grande place à la transformation locale des matières
premières en vue de créer plus de valeur ajoutée et
d'emplois en favorisant la création de petites unités productives
dans la filière. En effet, le Burkina Faso grand producteur de coton en
Afrique ne transforme sur son territoire que moins de 1% de sa production en
produits finis (fil, tissu, vêtements)2(*). Le reste est exporté vers l'extérieur
à l'état brut.
Devant l'incapacité des industries textiles du pays
à relever ce défi, cette transformation locale du coton passe
essentiellement par l'artisanat.
Pourtant une transformation plus importante sur place du coton
contribuerait certainement à générer de nombreux emplois
au profit des jeunes chômeurs du pays.
Consciente de cela, l'UEMOA s'est fixée l'objectif de
transformer à l'horizon 2010, 25% du coton produit dans la sous
région et de générer à terme cinquante mille
(50.000) emplois dont trente cinq mille (35 000) dans l'artisanat3(*).
Fort de toutes ces potentialités dont regorge la
filière textile artisanale, nous avons fait le choix dans le cadre de ce
présent mémoire de nous intéresser à l'apport de ce
secteur à la lutte contre le chômage des jeunes. Aussi, avons-nous
opté de porter notre réflexion sur le thème suivant :
Contribution de l'artisanat à l'emploi des jeunes : cas des
métiers du textile et de l'habillement dans la ville de Ouagadougou.
Pour mener à bien notre étude, nous avons
articulé notre travail autour de deux grandes parties :
v Le cadre théorique
v La présentation, analyse et l'interprétation
des résultats
PREMIERE
PARTIE :
CADRE
THEORIQUE
ET
METHODOLOGIE
CHAPITRE I : CADRE
THEORIQUE
1.1
Problématique
Le chômage des jeunes constitue aujourd'hui l'un des
problèmes les plus aigus auquel est confronté le Burkina faso. En
raison de son poids démographique (la moitié de la population a
moins de 15,5 ans et les moins de 20 ans représentent 57% de la
population), la jeunesse est la couche la plus touchée par le
phénomène, comme le laisse apparaître les chiffres fournis
par l'Institut National de la Statistique et de la Démographie
(INSD)4(*) . En effet,
tandis que le taux de chômage général est de 2.3 % avec un
taux de 18.3% dans les villes comme Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, c'est au
niveau des jeunes qu'on dénombre le plus grand nombre de chômeurs.
Environ 65% des chômeurs dans le pays sont constitués de jeunes
de moins de 24 ans qui sont pour la plupart en quête de leur premier
emploi5(*).
Le chômage s'accentue d'année en année
avec l'arrivée sur le marché de l'emploi de plus en plus de
jeunes diplômés, ou formés que celui-ci ne peut absorber en
raison de l'offre insuffisante. La fonction publique naguère principal
pourvoyeur d'emplois n'absorbe aujourd'hui qu'une infime partie des
demandeurs.
A titre illustratif sur 297 109 candidats
enregistrés au concours directs de la fonction publique en 2006,
seulement 4 958 ont été recrutés soit un taux de
couverture de 1.7%. En 2007 ce taux était de 3.7% avec 313 694
candidats inscrits pour 11 825 admis.
L'Agence Nationale Pour l'Emploi (ANPE) quant à elle a
enregistré en 2007 ,6 313 demandes d'emplois (dont près de 60%
dans la région du Centre) pour 662 offres6(*).
Même si certains recrutements qui se font en dehors du
circuit formel restent difficiles à comptabiliser, il apparaît
nettement que la balance entre l'offre et la demande d'emplois demeure
fortement déséquilibrée.
Pour pallier cette situation et réduire le nombre de
chômeurs, plusieurs actions ont été entreprises par le
gouvernement parmi lesquelles on peut citer :
v l'adoption des politiques nationales de jeunesse et
d'emploi ;
v la création de guichets uniques de fonds dans les
régions pour améliorer l'accessibilité des jeunes
promoteurs de microprojets aux financements en leur offrant en un seul point
les services des différents fonds du Ministère de la Jeunesse et
de l'Emploi (FASI, FAPE, FAFPA, FAIJ) ;
v le programme de formation de 10 000 jeunes aux
métiers par an qui vise à travers des actions de formations
flexibles et adaptées à mettre à la disposition des
régions une main d'oeuvre qualifiée, contribuant ainsi à
la création d'un tissu productif pourvoyeur d'emplois et de richesse. En
2007, 8 270 jeunes ont été formés dans le cadre de ce
programme ;
v la création du Fonds d'Appui aux Initiatives des
Jeunes (FAIJ) qui est un outil de financement de microprojets des jeunes. Il a
la particularité de ne pas exiger de garantie matérielle
contrairement aux autres fonds.
v le programme de formation de 5 000 jeunes en
entreprenariat qui vise l'insertion socioprofessionnelle des jeunes par l'auto
emploi. Les jeunes ainsi formés présenteront des projets dont les
meilleurs seront soumis au financement du Fond d'Appui aux Initiatives des
Jeunes (FAIJ).
Toutes ces mesures ont certes permis la création
d'emplois au profit des jeunes. Mais le problème du chômage des
jeunes continue à se poser avec acuité.
Face à cette situation, l'artisanat textile pourrait
jouer un rôle important dans la création d'emplois en faveur de la
jeunesse.
En effet, l'artisanat constitue un secteur important dans la
vie socio économique du Burkina Faso. Deuxième pourvoyeur
d'emplois après l'agriculture et l'élevage, il contribue pour 30
% du PIB7(*) et occupe
environ 30% de la population active non agricole (environ un million de
personnes).
L'artisanat textile quant à lui occupe environ un tiers
des artisans et comprend principalement les métiers de la filature
manuelle, du tissage, la teinture et de la confection.
La filière textile artisanale burkinabè occupe
près de trois cent mille(300.000) artisans organisés en micro
entreprises de type familial et coopératif et participe à la
valorisation du coton local en transformant environ cinq cent (500 )tonnes de
coton par an8(*).
Depuis quelques années, elle semble faire preuve d'un
certain dynamisme qui se base avant tout sur la réussite
socioprofessionnelle de nombreux couturiers qui pour certains ont une certaine
renommée dans l'ensemble de la sous région (PATHE. O,
CLARA LAWSON, BAZEMSE, SYLVANO...).Cette réputation contribue à
attirer les jeunes dans cette voie et à susciter du même coup la
création de nombreuses écoles professionnelles. Ainsi, le nombre
de centres de formations et ateliers de coutures s'est considérablement
accru ces dernières années dans les principales villes du pays.
Cet regain d'intérêt pour le secteur du textile
artisanal et de l'habillement s'explique aussi par la tenue fréquente
ces dernières années, de défilés de modes et
d'expositions à l'occasion d'importants événements comme
le FESPACO et le SIAO où les jeunes créateurs burkinabè
expriment leurs talents en donnant des formes de plus en plus modernes au FASO
DANFANI. Mais ces défilés sont de plus en plus organisés
à l'initiative personnelle des créateurs de modes pour se faire
connaître et faire découvrir leurs créations .C'est par
exemple le cas de BAZEMSE avec ·Folies de modes·,
·Image Fashion Show· de Marie Géraldine et CLARA LAWSON
avec ses diverses collections.
De plus, la tenue traditionnelle connaît un regain
d'intérêt auprès des burkinabè qui de plus en plus
en font la demande. II est devenu assez fréquent de voir dans la ville
des hommes, femmes et jeunes s'habiller de vêtements confectionnés
à partir du FDF. Cet enthousiasme pour le tissu traditionnel s'explique
en partie par les recherches dans le domaine qui ont permis de mettre à
la disposition des créateurs des pagnes de plus en plus légers et
larges , leur offrant plus de possibilités dans la création
des tenues (motifs et couleurs diversifiés).
Cependant, la filière reste largement en
deçà de ses potentialités en terme de contribution
à l'économie nationale mais surtout en termes de création
d'emplois. En effet, le Burkina Faso qui est devenu premier producteur africain
de coton pour la campagne 2005-2006 (plus de 700 000 tonnes)9(*) , ne transforme que moins de 1%
de sa production localement, le reste étant exporté vers
l'extérieur sans aucune valeur ajoutée. Pourtant le pays tirerait
du bénéfice en transformant le coton en textile tel que fils,
tissus et vêtements.
A titre illustratif, un kilogramme de coton lin donne en une
année normale approximativement 1 EU$, alors qu'un kilogramme de fil
obtient 2.5 EU$, un kilogramme de tissu gris 3.50 EU$, un tissu imprimé
4.50 EU$ et un kilogramme de vêtement 10 EU$
10(*)
La transformation locale du coton était assurée
par FASOFANI qui a fermé en 2000. Aujourd'hui, le tissu industriel est
dominé par FILSAH ; une filature créée en 2000 avec
une capacité de 4 000 tonnes/an et FASOTEX qui ne travaille que des
tissus importés (cretonne).
Face aux insuffisances du tissu industriel dans le textile,
l'artisanat pourrait contribuer à absorber une plus grande part du
coton, ce qui aurait pour effet d'ajouter de la valeur aux produits, et
surtout à créer suffisamment d' emplois au profit de la jeunesse.
Au regard de toutes les opportunités qu'offre la
filière textile artisanale et habillement, nous nous sommes posé
la question de recherche suivante :
Qu'est- ce qui explique le faible nombre d'emplois
créés au profit des jeunes dans le secteur de l'artisanat
textile et de l'habillement ?
Afin de bien mener notre étude et parvenir à une
réponse satisfaisante de notre préoccupation, nous avons eu
recours à des questions subsidiaires qui sont :
v Le problème de commercialisation des produits de
l'artisanat textile constituent-ils une entrave à la création
d'emplois au profit des jeunes dans le secteur ?
v L'accès au financement est-il un préalable
à la création de nouvelles micros entreprises et au
développement des entreprises ?
v Le nombre réduit de jeunes diplômés dans
la filière influe-t-il sur la qualité des produits et la
rentabilité des unités de productions artisanales?
1.2 Hypothèses de
recherches
En vue de répondre à notre
question centrale, nous avons émis l'hypothèse principale
suivante :
L'insuffisance d'appuis aux micro, petites et moyennes
entreprises artisanales réduit les possibilités de
création d'emplois dans le secteur.
De cette hypothèse principale découle trois (3)
hypothèses secondaires qui sont :
v Les difficultés d'écoulement des produits de
l`artisanat textile empêchent la création de nouveaux emplois dans
la filière.
v Les difficultés d'accès aux financements sont
un frein au développement des entreprises et à l'arrivée
de jeunes entrepreneurs dans le secteur.
v Le manque d'intérêt des jeunes
scolarisés et diplômés pour les métiers de la
filière contribue au manque de créativité et
qualité des produits artisanaux.
1.3 Objectifs de
l'étude
Devant l'ampleur du chômage dans le pays et plus
particulièrement dans la ville de Ouagadougou, l'Etat a vu la
nécessité de mettre l'accent sur le secteur privé et plus
particulièrement le secteur informel au sein duquel l'artisanat joue un
rôle considérable dans la création d'emplois pour les
jeunes. La présente étude portant sur la contribution de
l'artisanat textile à l'emploi des jeunes vise les objectifs
suivants.
Objectif principal :
Déterminer les obstacles à la création
d'emplois au profit des jeunes dans le secteur de l'artisanat textile et de
l'habillement.
Objectifs secondaires :
v Identifier les acteurs et les différents emplois
proposés par la filière
v Déterminer la contribution du secteur à la
création d'emplois et de ressources
v Faire des propositions pour l'amélioration du nombre
d'emplois dans le domaine pour la jeunesse.
1.4 Intérêt
de l'étude
La présente étude répond d'une part au
souci de la lutte contre le chômage des jeunes et d'autre part, elle
entre dans la logique des objectifs fixés par les pays de l'UEMOA
notamment celui de favoriser la transformation des matières
premières locales en vue de créer de la valeur ajoutée et
des revenus.
Aussi, ce travail se veut-il un guide pour tous les jeunes et
en particulier les diplômés qui souhaitent se lancer dans les
métiers du secteur. Il devra leur permettre à mieux
connaître le secteur et d'entreprendre avec plus de visibilité.
A l'endroit des acteurs, il devra les interpeller à
plus travailler en synergie et orienter de façon efficace pour le
développement de la filière.
Aux autorités et aux partenaires au
développement qui appuient le secteur, il s'agira de les encourager
à continuer leurs soutiens mais surtout à mieux les orienter
efficacement.
1.5 Définition des
concepts
1.5.1 Contribution :
Selon le dictionnaire encyclopédique Hachette
édité en 2000, la contribution est « l'action de
contribuer, apporter un concours à une oeuvre, prendre part au
succès de ».
Pour notre part nous retiendrons la contribution comme
« un apport à quelque chose qui existe, un renforcement par
ajout de nouvelles idées»
Artisanat :
L'artisanat est un concept difficile à cerner en
raison de la diversité et des activités et des acteurs.
Cependant un certain nombre d'éléments permet de le
caractériser. Ainsi Pour Catherine LEJEUNE et Hervé
DERRENNIC11(*)« l'artisanat est le secteur des
activités de production, de transformation ou de prestation de services
à petites échelles... » Il est caraterisé
par :
v le travail manuel (équipement rudimentaire)
v absence d'honoraires fixes : revenus,
v absence d'horaires de travail
prédéterminés,
v effectifs réduits généralement au
minimum : le maitre-artisan et ses apprentis,
v la non maîtrise du chiffre d'affaire : il
n'existe le plus souvent ni analyse, ni suivi de la gestion comptable,
v investissement peu élevé sur fond propre.
Le dictionnaire Le petit Larousse illustré
édité en 1995 quant à lui définit l'artisanat
comme « métier, technique de l'artisan, ensemble des
artisans ».L'artisan est le « travailleur qui exerce
à son propre compte un métier manuel, souvent à
caractère traditionnel, seul ou avec l'aide de quelques personnes
(compagnons, apprentis, etc.)
Pour notre part nous adhérons à la
définition des autorités en charge de l'artisanat au Burkina
Faso qui est la suivante :
« L'activité artisanale consiste en
l'extraction, la production, la transformation de biens et/ou prestations
grâce à des procédés techniques dont la
maîtrise requiert une formation, notamment par la pratique. Cette
activité qui doit être civile ou commerciale doit ressortir des
métiers artisanaux »12(*)
Métiers du textile et de
l'habillement :
Ce concept découle de la classification des
métiers artisanaux 13(*) (plus de 110 métiers) en neuf (9) corps de
métiers par le décret n° 98-485/PRES/PM/MCIA du 15
décembre 1998.
La corporation des métiers du textile et de
l'habillement est l'une de ces neufs corporations. Elle comprend les
artisans ci après :
Ø teinturiers
Ø brodeurs à la main ou à la machine
Ø tisserands
Ø fileuses
Ø tailleurs
Ø couturiers
Ø matelassiers
Ø tapissiers
Ø peinture sur tissu
Ø fabricants de batik
Ø dentellières
Ø selliers
Ø tricoteuses
Selon l'expert en textile
Désiré M.OUEDRAOGO14(*)
, la corporation des métiers du textile et de
l'habillement « concerne les métiers qui vont des fibres
discontinues ou des filaments convenant pour leur transformation en fil ou leur
utilisation comme fil, ou pour la fabrication des tissus, tricots,
non-tissés ; il s'agit également d'étoffes ou autres
produits manufacturés, de vêtements et autres articles faits de
fibres, de fils ou d'étoffes lorsque les produits conservent leurs
caractéristiques de flexibilité et de drapé des
étoffes originales.
Sont donc concernés les artisans menant une quelconque
activité en relation directe ou indirecte avec les produits
réalisés ».
Dans le cadre de notre recherche, nous partagerons la
première définition tout en limitant la liste des métiers
artisanaux du textile aux métiers suivants : Teinture, Tissage,
et la Couture.
Nous avons fait le choix de ces métiers
spécifiques en raison de leur grande implication dans la transformation
du coton local.
La filature manuelle quant à elle, a été
exclue de cette liste en raison de sa disparition des zones urbaines.
Elle est aujourd'hui pratiquée dans les villages par
quelques artisans.
Par ailleurs, tout au long de notre document, nous utiliserons
aussi les termes suivants pour designer ces métiers : artisanat
textile, filière textile artisanal et habillement, secteur de
l'artisanat textile.
Emploi :
Selon le dictionnaire petit Larousse illustré
édité en 2001, l'emploi est une « occupation
confiée à une personne ; travail ; fonction ;
place ».
Quant au dictionnaire encyclopédique libre Wikipedia,il
définit l'emploi comme « un
contrat passé
entre deux parties, l'
employeur et l'
employé, pour
la réalisation d'un
travail contre une
rémunération,
par l'exercice d'une
profession, ou
bien pour un
travailleur
indépendant, la réalisation de multiples contrats
implicites ou explicites dans le cadre de l'exercice d'une
profession ». Une personne
bénévole
n'occupe pas un emploi au sens strict du terme.
La notion d'emploi est souvent assimilée avec celle de
salariat. En
réalité la
rémunération
peut tout aussi bien prendre la forme :
v d'un traitement, si l'employeur est une personne
publique,
v d'un
salaire, si
l'employeur est une personne morale ou physique autre que le travailleur,
v d'
honoraires
lorsqu'il s'agit d'un indépendant qui est son "propre employeur"
(artisan, commerçant, exploitant agricole, profession
libérale,...).
Selon l'Organisation Internationale du travail (OIT),
« L'emploi désigne toute forme
d'activités salariales ou indépendantes et d'une manière
générale l'ensemble des activités socialement utiles et
licites génératrices de revenus par lesquelles une personne tire
les moyens de sa subsistance et améliore la qualité de sa
vie »
En nous appuyant sur ces définitions, nous pouvons
entendre par emploi le travail qu'un individu fait et qui lui permet de
vivre.
Jeune
Les situations sociales, économiques, psychologiques,
culturelles et politiques des jeunes sont si complexes, diverses qu'il est
difficile de formuler une définition complète et
générale du concept jeune.
Ainsi, le lexique sur la jeunesse (2008)15(*) définit le jeune comme
une personne qui n'est pas encore parvenue à sa pleine maturité
physiologique et psychologique dont l'âge est compris entre l'enfance et
l'âge adulte.
Au Burkina Faso, la politique nationale de la jeunesse
considère comme jeune toute personne d'âge compris entre quinze
(15) et trente cinq (35) ans.
Pour notre part, nous retiendrons pour cette étude
cette dernière définition.
Micro Entreprises (ME) et Petites et Moyennes
Entreprises (PME)
Avant toute définition de ce terme, il convient de
savoir d'abord ce que l'on entend par entreprise.
L'entreprise selon sa définition universelle dans le
dictionnaire de l'économie, Edition Larousse et le monde 2003
« est un agent économique qui a pour fonction de produire des
biens et des services en vue de leur vente sur un marché pour obtenir un
bénéfice ».
La définition de l'entreprise se réfère
aussi à des critères spécifiques qui permettent
d'identifier et de caractériser les entreprises tels que le chiffre
d'affaire,le nombre d'employés permanents ,le capital etc.
Ainsi selon Le dictionnaire de l'économie Edition
Larousse et le monde 2003, les micros entreprises répondent à 2
critères : Les effectifs ne doivent pas dépasser dix (10)
salariés et l'activité économique suppose l'exercice d'une
transformation créatrice.
Au Burkina Faso, les micros entreprises
« Regroupent les entreprises traditionnelles
qui sont généralement des activités familiales sans
structure de gestion .Elles sont soumises au RSI sur le plan fiscal. Elles
concernent également le secteur informel qui en constitue la grande
partie. Ce secteur regroupe les contribuables faisant un chiffre d'affaire
inférieur à cinq (5) millions. » 16(*)
Quant à la PME,la définition retenue à
l'atelier sur la politique et les stratégies de développement au
Burkina Faso en 1993 est la suivante : « Est
considérée comme Petite et Moyenne entreprise, toute entreprise
privée entièrement burkinabé ou en association avec des
burkinabés,légalement constituée et satisfaisant les
conditions suivantes : la gestion est propre ou
associée, l'entreprise tient une comptabilité, le montant de
l'investissement est compris entre cinq et deux cent millions de FCFA, le
nombre d'employés minimum est de trois employés
déclarés à la caisse de sécurité
sociale. »
Pour notre part nous considérons comme micro entreprise
et PME toute entreprise répondant à ces deux dernières
définitions.
1.6 Revue de
littérature
La recension des écrits« doit être
réservée à la revue, si possible complète,
exhaustive et critique des travaux spécifiques qui ont été
faits sur le problème que l'on veut traiter (c'est en fait une revue des
principales recherches déjà effectuées sur le même
sujet).
Bien sûr, il ne s'agit nullement de tout recenser ni
de tout savoir mais de montrer qu'en s'engageant dans l'étude d'un
problème donné, on n'ignore pas le plus essentiel, le plus
fondamental de ce qui a été déjà fait, en
théorie et en recherches appliquées, sur le même
problème ou sur des problèmes similaires ».
17(*)
Omar AKTOUF
Notre recension des écrits s'articulera autour des
points suivants :
v connaissance du secteur de l'artisanat textile
burkinabé
v commercialisation des produits de l'artisanat
textile et développement des micros entreprises
v accès au financement des artisans et
créations d'emplois
v niveau de scolarisation des jeunes artisans et
compétitivité des produits.
1.6.1 Connaissance du secteur de
l'artisanat textile burkinabé
L'étude du secteur de l'artisanat textile ne peut se
faire sans une connaissance préalable des acteurs en présence.
Ici nous nous proposons de faire un bref aperçu de la filière
textile burkinabè.
Le coton au Burkina Faso
Le coton occupe une place importante dans la vie socio
économique du Burkina Faso. Il représente 45% des assolements,
près de 34 milliards versés aux producteurs, participe pour 40%
au PIB et fait vivre près de trois (3) millions de personnes en zone
rurale. Le Burkina Faso est devenu un des plus grands producteurs africains de
coton, occupant même le premier rang pour la compagne 2005-2006 avec
743 000 18(*) tonnes
produites.
La filière est dominée par les trois
sociétés cotonnières suivantes : SOCOMA
(société cotonnière du Gourma) dans la zone de l'Est,
FASOCOTON dans la zone du Centre et la SOFITEX dans la zone de l'Ouest. C'est
au niveau de ces trois sociétés qu'interviennent les grosses
vagues d'exportation du coton
La transformation industrielle
Après la fermeture de FASOFANI en 2000, le tissu
industriel textile burkinabè est représenté par deux
sociétés :FILSAH (Filature du Sahel) créée en
2000 et qui ne transforme que 2000 tonnes dont uniquement le tiers est
transformé en produits finis localement par les petites unités
artisanales. La deuxième industrie FASOTEX , ne participe pas
actuellement à la valorisation du coton local mais fait uniquement
l'impression de tissus importés.
L'artisanat textile
C'est le secteur qui transforme aujourd'hui les 30% du coton
du fil écru de FILSAH en pagnes Faso Dan Fani, vêtements et autres
accessoires. Il est structuré autour d'entreprises de type familial et
coopératif et comprend les métiers tels que la filature manuelle
(Zone rurale), la teinture, le tissage et la confection. Le nombre des artisans
est estimé à 300 000 sur un million pour tout l'artisanat
dont près de la moitie sont des femmes. Selon les données
disponibles, il y aurait environ 49 000 tisserands et tisseuses, 2700
teinturiers et teinturières et environ 10 000 couturiers dans la
ville de Ouagadougou avec trois à cinq apprentis.19(*)
Ces acteurs produisent en moyenne cinq cent mille
(500 000) 20(*)
pagnes Faso Dan Fani par an pour un chiffre d'affaire évalué
à un milliard neuf cent millions (1 900 000 000) de
FCFA.
La filature manuelle
C'est « la transformation du coton en fil selon les
étapes suivantes : cadrage, filage, bobinage, rembobinage,
classement». C'est un métier qui a pratiquement disparu dans nos
villes avec l'ouverture de FILSAH qui met du fil aux normes internationales
à la disposition des artisans. Cependant, la filature manuelle continue
d'être pratiquée dans les zones rurales.
La teinture
« La teinture est définie comme l'application
des colorants sur fil ou sur tissu »21(*). Elle se fait sur fil ou sur tissus.
Deux types de colorants sont utilisés à
savoir :les colorants naturels (bogolan,garé) et les colorants
synthétiques ou chimiques importés qui sont les plus
utilisés par les artisans. La teinture au Burkina Faso est un
métier maîtrisé par beaucoup d'artisans grâce
à l'ONUDI qui a renforcé les capacités de deux cent (200)
artisans et de trente deux (32) formateurs.
Le Tissage
« Le tissage est la transformation
du fil en surface textile via le bobinage, l'ourdissent, le piquage en lisse et
peigne, la mise en fabrication selon différentes laizes et armures
».
Le tissage était traditionnellement un métier
d'hommes qui utilisaient des métiers à tisser en bois et
produisaient des bandes de cotonnade de 10 voir 15 centimetres (cm) de largeur.
Ils utilisaient du fil filé à la main. Aujourd'hui avec
l'introduction des métiers à bras métallique par les
missionnaires qui ont initiés les femmes à l'activité, le
tissage est devenu le domaine réservé des femmes.
Avec ces nouveaux métiers à deux pédales,
les femmes produisent des bandes de 30 à 40 centimètres (cm) de
large qui assemblées constituent le pagne. La tendance actuelle est aux
grandes bandes à cause des couturiers qui l'exigent pour leur
création. Actuellement des métiers à quatre pédales
grandes largeurs permettant de produire des bandes de 120 centimètres
(cm) existent sur le marché. Cependant, le coût onéreux de
cette machine et la réserve observée par certains teinturiers et
tisseuses, rendent son utilisation massive difficile.
La confection
« La confection est la transformation du tissu
en tenue vestimentaire ou d'ameublement »
C'est le secteur le plus dynamique et qui emploie le plus
grand nombre d'artisans. Il comprend essentiellement les métiers de
tailleur -couturier, tailleur brodeur, styliste, modéliste, designer,
etc. Ces artisans pratiquent plusieurs de ces activités en
même temps.
Le secteur de la confection a connu une évolution
notable ces dernières années. Cette situation a été
en grande partie favorisée par le retour d'un grand nombre de stylistes
burkinabé à la faveur de la crise en Côte d'ivoire, les
actions de promotion et de valorisation faites par les ministères en
charge de la culture, du commerce, et de l'artisanat, la multiplication des
écoles professionnelles de couture, et la réussite
socioprofessionnelle de nombreux couturiers qui attire de plus en plus de
jeunes vers le métier.
La confection est le secteur le plus important de la
filière parce qu'étant à la fin de la chaîne de
transformation. Les couturiers sont en mesure de propulser la consommation du
Faso Dan Fani par les formes qu'ils lui donnent en vêtement et autres
accessoires (lingerie, ameublement, etc.)
1.6.2 Commercialisation des produits
de l'artisanat
textile et développement des micros
entreprises
La problématique de la commercialisation des produits
de l'artisanat burkinabè et du textile en particulier a fait l'objet de
rencontres, d'ateliers d'experts et surtout d'études en vue d'apporter
une solution au problème. Ainsi, l'essentiel des écrits
concernant cette partie de notre travail est constitué de rapports
d'études.
Au nombre de ces rapports on peut citer celui de ICI 22(*) sur le thème
« contribution de l'artisanat à la valorisation des
matières premières » qui souligne le grand rôle
que pourrait jouer l'artisanat textile dans la valorisation du coton et dans la
création d'emplois.
Les auteurs du rapport après avoir fait une
présentation du secteur et de ses acteurs, démontré les
potentialités énormes dont il regorge, ils se sont
attardés sur les goulots d'étranglements de la filière.
Ils ont révélé que de toutes les
difficultés rencontrées par les acteurs, l'écoulement des
produits est le plus épineux .Selon eux, le fort taux de mévente
constaté s'explique par la méconnaissance du marché par
les artisans qui ne maîtrisent pas les lois de celui-ci et ne font donc
pas évoluer leurs offres en fonction de la demande.
Les auteurs préconisent entre autre pour pallier le
problème, de responsabiliser les consommateurs à acheter
burkinabè et de développer des intermédiaires commerciaux
pour permettre aux artisans de se concentrer sur la production plutôt que
de chercher eux -mêmes les marchés.
A ce niveau, il faut reconnaître que le FDF bien que de
plus en plus prisé par les burkinabè reste loin de la
portée de la majorité de la population (le prix moyen d'un pagne
FDF oscille entre 6.000 et 15.000 francs CFA tandis que les tissus et les
pagnes ordinaires coûtent deux à cinq fois moins chers).
Par ailleurs, les auteurs suggèrent qu'une meilleure
organisation du secteur serait un atout pour son développement.
.
Egalement les auteurs du rapport de l'évaluation
indépendante du projet « Développement
de la transformation industrielle et Artisanale du coton au Burkina
Faso23(*)» (2008), se
sont intéressés au sujet. Faisant le diagnostic de la
filière et les impacts du projet, ils ont fait ressortir que le
problème de la commercialisation des produits constitue un
véritable boulet qui empêche le développement des
entreprises du secteur. Pour ces auteurs, les difficultés
d'écoulement sont dues d'une part à la présence sur le
marché de pagnes, de tissus et de vêtements provenant de
l'extérieur (principalement la Chine) qui coûtent beaucoup moins
chers que les pagnes tissés par les tisseuses, surtout qu'aujourd'hui
les industries chinoises arrivent à imiter les motifs des pagnes Faso
Dan Fani. D'autre part, ils l'expliquent par l'absence de véritables
circuits formels de vente des produits ; l'essentiel de la production
étant exporté à travers des circuits informels.
Le groupe d'évaluateurs a par conséquent
invité la coopération autrichienne et l'Etat à identifier
des créneaux porteurs pour un meilleur développement des produits
sur les marchés nationaux et internationaux. Ils proposent en outre, de
mettre en place une stratégie en vue de mieux protéger le
patrimoine textile du pays (label du type FDF), et une surveillance de
l'importation frauduleuse des produits textiles.
Issoufou OUATTARA et ZIO Bessokali dans leur document de
synthèse,24(*) expliquent les difficultés d'écoulement
des produits artisanaux par le manque de compétitivité pour
assurer de meilleures conditions de vente. Pour eux l'Etat n'appuie pas
suffisamment les artisans ; son rôle se résumant à la
formulation de politiques de régulation et de facilitation. Ils
proposent que l'Etat encourage les initiatives comme le SIAO, le VAO, l'ONAC
etc. qui sont des canaux de promotion.
La coopération autrichienne s'est elle aussi
intéressée au développement de l'artisanat textile. Ainsi,
a t-elle mis en place le projet PACOTA qui vise à aider les artisans
à créer des emplois par l'accroissement de leurs ventes. Dans le
document de lancement du projet25(*), l'accent est mis sur la création de canaux de
promotion et de niche de commercialisation c'est-à-dire des
marchés niches comme celui des services (tenues de travail, tenues
scolaires, etc.), les supports de communication (medias,
télé,radio,spots,défilés de modes ,etc.).
Mais l'innovation majeure de PACOTA est la mise sur pied
d'agents commerciaux chargés de la promotion et de la commercialisation
des produits.
Les difficultés de commercialisation des produits sont
essentiellement dues à la méconnaissance du système du
marché par les artisans et la qualité des produits. En effet,
beaucoup de clients surtout étrangers sont très rigoureux quant
à la qualité des produits ; ce qui est un problème
pour nos artisans qui n'arrivent pas à maintenir la qualité de
leurs produits. De plus,la majorité des artisans ne fait pas preuve de
créativité mais copient les modèles existants.
Il faudrait créer et revisiter les motifs, symboles,
signes du textile traditionnel ancien.26(*)
1.6.3 Accès au financement des artisans et
créations d'emplois
L'accès au financement est un sujet qui touche
pratiquement tout le secteur informel. Ainsi, a- t- il été
abordé par nombre de documents visant l'amélioration des
activités du secteur informel. De ces documents, on peut citer le
rapport final de l'étude sur les créneaux porteurs d'emplois au
Burkina Faso réalisé par Clément Roger YAMEOGO. Pour
l'auteur, les conditions de garanties immobilières exigées par
les institutions de crédit constituent un handicape pour la plupart des
artisans. Ce qui les empêche d'honorer leurs commandes.
Selon l'auteur, il faut mettre sur pied un fond de garantie
aux investissements qui couvrira en partie les risques des
établissements de crédit pour les inciter à octroyer des
prêts aux artisans.
OUATTARA Issoufou et ZIO Bessokali sont également
revenus sur la question en pressentant les difficultés d'accès au
circuit bancaire par les artisans comme un obstacle majeur au
développement des micros entreprises et à l'entrepreneuriat dans
l'artisanat. Ils expliquent cela par le fait que les faibles montants des
crédits sollicités par les artisans n'intéressent pas le
banquier capitaliste. De plus ,au delà de l'absence de garantie, le
caractère informel des activités des artisans, leur manque de
compétence en gestion ne rassurent guère les institutions de
crédit qui ne peuvent pas prêter sur la base de la confiance.
Ces deux auteurs proposent de trouver un mécanisme de
financement adapté au secteur de l'artisanat. Par exemple un
crédit à taux d'intérêt et échéance de
remboursement variable en fonction de la profitabilité de
l'activité, un crédit adapté aux besoins de
matières premières et tenant compte du cycle d'exploitation de
l'artisan, de sa clientèle et de la rentabilité de l'affaire.
Ils suggèrent aussi un crédit
réservé exclusivement à l'installation des jeunes artisans
et à la création d'emplois pour ceux qui sortent des
écoles techniques.
OUEDRAOGO Moussa27(*) quant à lui, a relevé un
intérêt grandissant de la couche intellectuelle pour la
création d'entreprises mais cet élan est ralenti par les
difficultés d'obtention de crédit. D'après ses
enquêtes, seulement 15% du financement initial des entreprises est
imputable aux structures de crédits, le reste étant le fait des
proches et sur fonds propres.
Pour les auteurs du document de stratégie de promotion
de l'artisanat, rejoignant les auteurs précédents, l'accès
au crédit est une préoccupation récurrente chez les
artisans. En effet, ils révèlent que 97% des entrepreneurs
dans l'artisanat se plaignent de ne pas avoir accès au crédit.
Ils affirment aussi que le besoin de fonds des artisans porte
plus sur le fonds de roulement que sur l'investissement final.
Ils expliquent cette difficulté d'obtention de
crédit des artisans par leur incapacité à élaborer
eux-mêmes leurs dossiers de financement en raison de leur faible niveau
d'instruction mais aussi par la difficulté d'obtenir des garanties qui
décourage les petits artisans.
1.6.4 Niveau de scolarisation des jeunes artisans et
qualité des produits
L'artisanat burkinabè est en grande partie
dominé par les acteurs du secteur informel .Le problème du bas
niveau d'instruction est important et a été évoqué
par quelques auteurs qui abordent de façon plus ou moins
différente le sujet.
Parmi ces auteurs, on peut citer Catherine LEJEUNE et
Hervé DERRENIC28(*)
étudiant les problèmes des jeunes et l'artisanat en Afrique, qui
considèrent que la scolarisation et la formation sont la base du
développement du secteur de l'artisanat.
Les auteurs ont fait le constat de la dévalorisation de
la formation dans l'artisanat qu'ils expliquent entre autre par l'absence de
modalités (contenue, durée, résultats), l'autoritarisme
des maîtres -artisans, l'absence de choix et l'exploitation des apprentis
(pas de rémunération).
SALOU Paul dans son mémoire29(*) s'est également
penché sur la question en expliquant l'incidence du faible niveau
d'instruction des artisans sur leur formation et la rentabilité de leurs
activités, Pour lui, il y a peu de centres de formation professionnels.
Ce qui influe sur la formation des artisans et donc sur la rentabilité
des activités. De plus cela n'encourage pas les jeunes à
embrasser les métiers de l'artisanat.
Il préconise alors la professionnalisation de
l'enseignement secondaire et l'ouverture du système d'éducation
sur l'environnement socioéconomique et d' y introduire des formations
dans certaines filières porteuses. Ce qui aurait pour effet de former
automatiquement des jeunes artisans professionnels et par ricochet susciter la
créativité et rendre les produits plus compétitifs dans
l'artisanat.
Sidi TRAORE et Margriet REINDERS30(*) quant à eux
dénoncent le fait que l'accent n'est pas actuellement mis sur la
formation et la scolarisation des artisans mais plutôt sur les aspects
de gestion et de marketing.
Ils proposent la création d'une académie des
arts textiles où les jeunes artisans pourront se faire former et se
perfectionner.
Ces deux auteurs ont touché un point important de notre
travail à savoir l'insuffisance voire même l'absence de structure
de formation dans certains métiers de l'artisanat textile. La plupart
des formations sont assurées par des maîtres, des proches ou par
des associations.
Au terme de cette revue de littérature, nous pouvons
dire que la plupart des auteurs ont su mettre à nus les
difficultés rencontrées par les artisans.
Cependant, les informations fournies par beaucoup de ces
auteurs concernent soit l'artisanat en général soit le coton,
excepté quelques uns qui se sont intéressés à
l'artisanat textile sans pour autant évoqué un problème
en particulier.
Par ailleurs, quelques documents ont donné comme
préalable au développement de la filière, une meilleure
structuration des acteurs.
Pour notre part, nous pensons que certes, une organisation des
acteurs est nécessaire mais compte tenue du temps que cette organisation
met à prendre forme (chambre des métiers),il est possible de
travailler avec l'organisation actuelle existante et développer les
artisans. Ensuite, l'organisation viendra des artisans eux-mêmes et sera
plus rapide que celle insufflée par l'administration.
Notre intérêt est donc de mettre l'accent non pas
sur les difficultés d'organisation mais sur celles qui touchent les
artisans personnellement et empêchent les unités de créer
plus d'emplois au profit des jeunes.
CHAPITRE II : METHODOLOGIE
II.1 Milieu d'enquête
II.1.1 Présentation de la ville de
Ouagadougou
Située au coeur du Burkina, dont elle est la capitale, la
commune de Ouagadougou compte 5 arrondissements, trente (30) secteurs et dix-
sept (17) villages rattachés à la ville. Elle s'étend sur
une superficie de 21 930 hectares (Ha) dont: Baskuy 3 300 Ha,
Bogodogo 4 850 Ha, Boulmiougou 4 780 Ha,
Nomgremassom 6 250 Ha, Signoghin 2 570 Ha et
30250 hectares de Superficie rurale.
Historique
La zone qui porte aujourd'hui le nom de Ouagadougou portait
autrefois le nom de « Kumbeen- Tenga » et
était habitée par deux populations :les Yonyonsé et
les Ninsi qui dirigeaient la zone et attaquaient les Yonyonsé.
Au XVe siècle, les Yonyonsé qui ont souffert
des attaques répétées des Ninsi, ont eu leur revanche
grâce à Wubri, fils de ZOUNGRANA. Wubri débaptisa toute la
zone et lui donna le nom de « Wogodogo » qui
signifie là où on reçoit des honneurs, du respect.
Ouagadougou est de ce fait une déformation de «
Wogodogo ».
Situé sur le plateau central, Ouagadougou s'est
structuré autour du palais impérial du Mogho Naaba.
L'installation de l'autorité coloniale va permettre le
développement de sa population pour en faire un centre urbain important.
Capitale séculaire de l'empire Mossi et capitale
politique du Burkina Faso depuis 1947, une loi portant organisation municipale
fit de Ouagadougou une commune de plein exercice en 1995.
C'est en 1956 que furent organisées les
premières élections municipales. En 1959, le conseil municipal
est dissout et remplacé par une délégation
spéciale.
Le gouvernement de la IVe république, soucieux de la
nécessité d'associer les citoyens à la gestion des
affaires locales, a lancé le processus de décentralisation qui a
abouti en février 1995 à des élections municipales au
Burkina Faso
Données démographiques
Selon les résultats du Recensement
Général de la Population et de l'Habitat de 2006,la population
de Ouagadougou se chiffre à 1 475 223 habitants dont 745 289
hommes et 729 934 femmes
La répartition hommes/ femmes est à peu
près 50.5 et 49.5 %.
Tableau 1 : Population par
arrondissement
Hommes
|
femmes
|
total
|
Baskuy
|
96491
|
99302
|
198793
|
Bogodogo
|
215061
|
211124
|
426195
|
Boulmiougou
|
228159
|
221360
|
449519
|
Nongremassom
|
112904
|
107987
|
220891
|
Signoghin
|
92674
|
90161
|
182835
|
Ambassades
|
327
|
289
|
616
|
Total
|
745616
|
730223
|
1478849
|
Source : RGPH 2006
La population urbaine représente 95 % de la population
résidente.
Le taux de croissance est estimé à 9, 8% par an.
La densité de la population est de 615 habitants au
km² en 2006.
II.1.2 Justification du choix du site
Le choix de Ouagadougou pour notre étude se justifie
d'une part par sa proximité .Etant nous même résidant de la
ville, nous avons pu contenir le travail dans la limite des moyens financiers
et matériels à notre disposition. D'autre part, parce que la
majorité des artisans du textile qui sont notre public cible se trouve
à Ouagadougou. Ensuite, c'est la capitale où se tiennent les
principales manifestations culturelles et commerciales (SIAO, FESPACO, etc.)
qui drainent un grand public de touristes, de professionnels qui sont des
acheteurs potentiels des produits artisanaux.
II.2
Echantillonnage/population/échantillon
II.2.1 Population enquêtée
II.2.1.1 Population
cible
Pour notre étude ,nous avons porté notre regard
sur les artisans de la filière artisanat textile qui sont
constitués essentiellement dans la ville de Ouagadougou de
teinturiers,tisseuses qui font pour la plupart les deux métiers à
la fois et de couturiers qui utilisent majoritairement le Faso Dan Fani.
II.2.1.2 personnes ressources
Elles sont constituées de responsables de structures
d'appuis, d'experts du textile et de responsables de structures de formations.
Leur appui nous a été très utile pour comprendre et situer
les informations recueillies auprès de notre population cible.
II.2.2 Echantillon
Les enquêtes exploratoires nous ont permis de nous
rendre compte que la liste des artisans exerçant dans le domaine de
l'artisanat textile à plein temps n'est pas exhaustive.
Aussi nous nous sommes fixé pour objectif de toucher 80
micro entreprises artisanales mais 71 ont été effectivement
touchées dont 31 dans les activités de tissage/teinture et 40
dans la confection(couture) et 40 jeunes diplômés.
Les personnes ressources que nous avons pu contacter sont au
nombre de 12 soit un échantillon total de 123 personnes.
II.2.3 Echantillonnage
L'enquête étant dirigée vers un public
bien défini, la méthode du choix raisonnée qui inclue des
critères de choix a été privilégiée. Les
critères pris en compte ont été les suivants :
v Etre artisan exerçant dans un métier de la
corporation du textile de l'habillement,
v Utiliser effectivement le coton ou le FDF.
II.3 Instruments de
collecte de données
Nous avons dans un premier temps fait des recherches
bibliographiques qui nous ont permis de consulter un certain nombre de
documents faisant référence à l'artisanat textile au
Burkina faso.
Ensuite, nous avons élaboré des guides
d'entretiens qui nous ont servi dans nos rencontres avec les personnes
ressources et des questionnaires destinés à la population cible
qui nous ont permis de collecter les informations nécessaires.
Le questionnaire a été testé
auprès d'un échantillon de 10 personnes de notre population cible
avant d'être administré directement. Une lettre de recommandation
délivrée par l'administration de l'INJEPS a facilité nos
entretiens avec les personnes ressources.
L'enquête proprement dite s'est déroulée
du 09 au 23 mars 2009.
Le dictaphone et la prise de notes ont également
été privilégiés pour le dépouillement.
II.4 Les
difficultés rencontrées
Cette étude à l'instar de tout travail de
terrain a rencontré des difficultés dont les principales
sont :
v l'indisponibilité et la grande mobilité des
artisans qui ont pour la plupart été interrogés au
travail ;
v l'accès difficile à certains services publics
et privés de personnes ressources ;
v moyens financiers et temps insuffisants ;
v inexistence de statistiques fiables récentes sur
l'artisanat ;
v difficultés d'avoir des chiffres exacts sur
l'activité des artisans en raison de leur manque d'organisation.
DEUXIEME
PARTIE :
PRESENTATION,
ANALYSE
ET INTERPRETATION DES RESULTATS
CHAPITRE III : PRESENTATION
DES RESULTATS
Il s'agit de faire une synthèse des résultats
de notre enquête par des tableaux qui serviront ensuite à leur
analyse et interprétation.
Selon la nature des informations recueillies, nous avons
obtenu dix-huit (18) tableaux.
Tableau 2 : répartition des unités
de productions artisanales selon le métier et le type
d'entreprise
métiers
|
Type d'entreprise
|
individuelle
|
coopératives
|
S A R L
|
Total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Tissage/
teinture
|
18
|
60
|
10
|
33
|
2
|
7
|
30
|
42
|
Confection
(couture)
|
34
|
83
|
4
|
10
|
3
|
7
|
41
|
58
|
TOTAL
|
52
|
|
14
|
|
5
|
|
71
|
100
|
Le présent tableau montre que la majorité des
Entreprises est constituée d'entreprises de type individuel soit 60% des
unités de teinture /tissage et 83 % pour les unités de confection
.Le reste est constitué de coopératives (33% tissage/teinture et
10% confection) et de Société à responsabilité
limitée (7% tissage/teinture et 7% confection)
.
.
Tableau 3 : répartition des unités
suivant le métier
et le nombre d'employés
permanents
Nombre d'employés
permanents
|
métiers
|
Tissage/teinture
|
couture
|
TOTAL
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
effectif
|
%
|
1 à 5
|
27
|
44
|
34
|
56
|
61
|
85
|
5 -10
|
2
|
28
|
5
|
72
|
7
|
11
|
+ 10
|
1
|
33
|
2
|
67
|
3
|
4
|
Total
|
30
|
|
41
|
|
71
|
100
|
A la lumière de ce tableau, on peut dire que la
confection est le métier qui emploie le plus grand nombre de personnes.
En effet il regroupe l'essentiel des employés avec 56% des entreprises
ayant entre un(1) et cinq(5) employés permanents, 72% de ceux ayant
entre cinq(5) et dix(10) employés et 67% de ceux ayant plus de dix (10)
employés. Par ailleurs 85% des entreprises emploient entre un(1) et
cinq(5)personnes de façon permanente, 11% d'entre elles entre cinq(5)
et dix(10) personnes et seulement 4 % plus de dix(10) employés
permanents.
Tableau 4 : répartition des unités
suivant le métier et le nombre d'employés temporaires
Nombre d'employés
temporaires
|
métiers
|
Tissage/teinture
|
couture
|
TOTAL
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
1 à 5
|
19
|
48
|
20
|
52
|
39
|
55
|
5 -10
|
7
|
39
|
11
|
61
|
18
|
25
|
+ 10
|
4
|
22
|
10
|
78
|
14
|
20
|
Total
|
30
|
|
41
|
|
71
|
100
|
Ici, le même constat que celui du tableau
précédent peut être fait à la seule
différence que les entreprises emploient plus de travailleurs
contractuels que de permanents. Les entreprises artisanales de confection
représentent 52% des entreprises à nombre d'employés
compris entre un(1) et cinq(5),61% des celles à nombres
d'employés temporaires compris entre cinq(5) et dix(10)et 78% de celles
de plus de dix(10) employés temporaires. De plus, 55% des entreprise ont
des effectifs de un(1) à cinq (5) employés ,contre 25% qui ont un
effectif situé entre cinq(5) et dix (10)employés contractuels et
20% de plus de dix(10) employés.
Tableau 5 : répartition des unités
suivant le métier et la
rémunération mensuelle versée à
un employé permanent
Rémunération mensuelle versée
|
métiers
|
Tissage/teinture
|
couture
|
total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
10 000-30 000
|
24
|
42
|
33
|
58
|
57
|
80
|
30 000-50 000
|
4
|
33
|
8
|
67
|
12
|
17
|
50 000-100 000
|
-
|
-
|
2
|
100
|
2
|
3
|
Total
|
30
|
|
41
|
|
71
|
100
|
Les résultats de ce tableau présentent la
situation des salaires des employés permanents en fonction des
métiers. Il révèle que la confection est le métier
qui rémunère mieux les employés. Il représente 58%
des entreprises versant mensuellement entre 10 000 et 30 000 francs
CFA aux employés permanents, 67% de celles qui versent entre 30 000
et 50 000 FCFA et 100% des celles qui versent entre 50 000 et
100 000FCFA.Les métiers du tissage/Teinture se retrouvent avec pour
les même catégories de salaires respectivement 42%,33% et 0%. Par
ailleurs, 80% des entreprises versent des salaires situés entre
10 000 et 30 000 FCFA à leurs employés contre 17% des
entreprises qui versent des salaires compris entre 30 000 et
50 000FCFA et 3% d'entre elles,des salaires compris entre 50 000 et
100 000 FCFA. Les entreprises versant des salaires compris entre
10 000 et 50 000 FCFA constituent à elles seules près
de 97% des entreprises du secteur.
Tableau 6 : répartition des unités
suivant le métier et la rémunération mensuelle
versée à
un employé temporaire
Rémunération mensuelle versée
|
métiers
|
Tissage/teinture
|
couture
|
total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
10 000-30 000
|
22
|
56
|
17
|
44
|
39
|
55
|
30 000-50 000
|
8
|
35
|
15
|
65
|
23
|
32
|
50 000-100 000
|
-
|
-
|
7
|
100
|
7
|
10
|
+100 000
|
-
|
-
|
2
|
100
|
2
|
3
|
Total
|
30
|
|
41
|
|
71
|
100
|
Ce tableau à l'image du précédent indique
que la confection est le métier qui paye mieux les employés. Il
représente 65% des entreprises ayant des employés temporaires
à salaires compris entre 30 000 et 50 000 FCFA, et 100% de
celles versant des salaires compris entre 50 000 et 100 000FCFA et
celles de plus de 100 000FCFA.Il révèle aussi que les
salaires des temporaires sont plus élevés que ceux des permanents
avec des rémunérations qui vont au delà de
100 000FCFA.
En outre, 55% des entreprises versent à leurs
employés temporaires des salaires compris entre 10 000 et
30 000 FCFA et constituent avec celles payant des salaires de 30 000
à 50 000 FCFA près de 87% des entreprises. Les entreprises
payant des salaires de 50 000 à 100 000 FCFA et plus ne
représentent quant à elles que 13%.
Tableau 7 : répartition des artisans chef
d'entreprise suivant le métier et le sexe
sexe
|
métiers
|
Tissage/teinture
|
couture
|
total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Hommes
|
4
|
11
|
31
|
89
|
35
|
49
|
femmes
|
26
|
72
|
10
|
28
|
36
|
51
|
Total
|
30
|
|
41
|
|
71
|
100
|
Ce tableau nous renseigne que les femmes sont les plus
nombreuses dans l'artisanat textile avec 51 % contre 49% pour les hommes. Le
tissage/teinture semble être l'apanage des femmes avec 72% contre 28%
pour les hommes qui se cantonnent dans la couture où ils sont à
89% contre 11% dans le tissage/teinture.
Tableau 8 : répartition des chefs artisans
suivant le métier et
l'age
Age (ans)
|
métiers
|
Tissage/teinture
|
couture
|
total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
15-35
|
11
|
28
|
28
|
72
|
39
|
55
|
+35
|
19
|
59
|
13
|
41
|
32
|
45
|
Total
|
30
|
|
41
|
|
71
|
100
|
Les résultats fournis par ce tableau nous indiquent que
les jeunes de 15 à 35 ans représentent la majorité dans
le domaine de l'artisanat textile avec 55% des artisans contre 45% pour les
plus de 35 ans. Cependant les personnes les plus âgées se
retrouvent pour la plupart dans le tissage/teinture avec 59% d'artisans de plus
de 35 ans.
A contrario les plus jeunes sont dans la couture avec 72% des
jeunes artisans.
Tableau 9 : répartition des unités
suivant le métier
et le régime
d'imposition
Régime d'imposition
|
métier
|
Tissage/teinture
|
couture
|
total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Aucun
|
5
|
100
|
0
|
-
|
5
|
7
|
CSI
|
23
|
43
|
31
|
57
|
54
|
76
|
RSI
|
2
|
18
|
9
|
82
|
11
|
15
|
Régime normal
|
-
|
-
|
1
|
100
|
1
|
2
|
Total
|
30
|
|
41
|
|
71
|
100
|
Les résultats concentrés dans ce tableau
laissent apparaître que la grande majorité des artisans sont dans
le secteur informel soit 76% d'entre eux qui paient la contribution au secteur
informel (CSI). Seulement 17 % sont dans le formel soit 15 % qui sont au
Régime simplifié d'imposition (RSI) et un seul au Régime
normal d'imposition. Néanmoins 5% des artisans (entièrement en
tissage /teinture) ne paient pas d'impôts parce que travaillant à
domicile. Il faut aussi noter que la majorité des artisans qui sont dans
le secteur formel sont des couturiers avec 82% pour le RSI et 100% pour le
régime normal.
Tableau 10 : répartition des unités
suivant le métier et le chiffre d'affaire annuel
réalisé par
l'entreprise.
Chiffre d'affaire annuel réalisée (FCFA)
|
métier
|
Teinture/tissage
|
couture
|
total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
effectif
|
%
|
Moins 1 Million
|
16
|
67
|
8
|
33
|
24
|
34
|
1 M- 5 M
|
13
|
50
|
13
|
50
|
26
|
37
|
5 M- 10 M
|
1
|
5
|
18
|
95
|
19
|
27
|
+ 10 M
|
-
|
-
|
2
|
100
|
2
|
2
|
|
30
|
|
41
|
|
71
|
100
|
De ce tableau, on peut retenir que les unités dans le
secteur font des chiffres d'affaires annuels allant de moins de 1 million
à plus de 10 millions. De plus celles exerçant dans le domaine de
la confection (couture) réalisent les plus gros chiffres d'affaires. En
effet,la confection représente 50% des entreprises réalisant des
chiffres d'affaires annuels situés entre un million et cinq millions ,
95 % des entreprises à chiffres d'affaires situés entre cinq et
dix millions et 100% des entreprises réalisant des chiffres d'affaires
de plus de dix millions. La teinture et de tissage dominent dans les
entreprises à chiffes d'affaires inférieurs à un million
soit 67% de ces entreprises.
Tableau 11 : répartition des unités
suivant le niveau de scolarisation du responsable et le
type de formation reçue
Formation
|
niveau de scolarisation
|
Non scolarisé
|
primaire
|
secondaire
|
universitaire
|
total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Écoles professionnelles et centres
|
-
|
-
|
10
|
52
|
6
|
32
|
3
|
16
|
19
|
27
|
Apprentissage sur le tas
|
25
|
48
|
14
|
27
|
12
|
23
|
1
|
2
|
52
|
73
|
Total
|
25
|
|
24
|
|
18
|
|
4
|
|
71
|
100
|
A la lecture de ce tableau, il apparaît que la
majorité des responsables des entreprises sont non scolarisés
soit 48% contre 27% pour le niveau primaire ,23% pour le secondaire et 2% pour
le niveau universitaire. De plus, la plupart d'entre eux, ont appris le
métier sur le tas soit 73% des artisans interrogés. Les artisans
ayant le niveau primaire représentent la grande majorité de ceux
qui sont passés par les écoles professionnelles et techniques et
centres de formations avec 52% des interrogés contre 32% pour les
secondaires et 16% pour les universitaires.
Tableau 12 : rapport entre le niveau de
scolarisation du responsable et le chiffre d'affaires annuel
réalisé par l'entreprise.
Chiffre d'affaire annuelle réalisée (FCFA)
|
Niveau de scolarisation du responsable
|
Non scolarisé
|
primaire
|
secondaire
|
universitaire
|
total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
- 1 Million
|
10
|
41
|
9
|
38
|
5
|
21
|
0
|
0
|
24
|
34
|
1 M- 5 M
|
3
|
12
|
9
|
35
|
13
|
50
|
1
|
3
|
26
|
37
|
5 M- 10 M
|
0
|
0
|
7
|
37
|
10
|
52
|
2
|
11
|
19
|
26
|
+ 10 M
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1
|
50
|
1
|
50
|
2
|
3
|
Total
|
13
|
|
25
|
|
29
|
|
4
|
|
71
|
100
|
Le tableau fait ressortir le lien entre le niveau de
scolarisation du chef d'entreprise et l'évolution de son chiffre
d'affaires. Il montre que les artisans ayant un niveau d'étude
élevé font plus de chiffre d'affaires .En effet 53% des
chiffres d'affaires compris entre un million et cinq millions et 63 % de ceux
compris entre cinq et dix millions sont réalisés par des
entrepreneurs ayant le niveau secondaire et universitaire. Il en est de
même pour les unités faisant des chiffres d'affaires annuels de
plus de dix millions où ils représentent 100% des unités
(50% des secondaires et 50% du niveau universitaire).
Les entreprises réalisant des chiffres d'affaires
inférieurs à un million sont constituées essentiellement
d'entreprises dirigées par des artisans ayant le niveau primaire ou non
scolarisés soit 38% pour les premiers et 41% pour les seconds.
Tableau 13 : appréciation de la
rentabilité des activités
Appréciation
|
métiers
|
Tissage/teinture
|
couture
|
total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
rentable
|
28
|
93
|
38
|
92
|
66
|
92
|
Non rentable
|
2
|
7
|
3
|
8
|
5
|
8
|
Total
|
30
|
100
|
41
|
100
|
71
|
100
|
Les résultats de ce tableau montrent que la
majorité des artisans trouve leurs activités rentables .En effet
sur les 71 personnes qui se sont prononcées sur la question 66 d'entre
elles ont donné des réponses positives soit environ 92% contre 8%
de réponses négatives.
De plus, ce taux est élevé dans tous les
métiers avec néanmoins une légère avance pour les
métiers de la teinture et du tissage avec 93% de réponses
positives contre 92% pour la couture.
Tableau 14 raisons expliquant la faiblesse des
recrutements dans les unités
raisons
|
Nombre de réponses
|
%
|
Difficultés d'approvisionnement
|
2
|
3
|
Difficultés d'écoulement
|
65
|
94
|
Manque d'intérêt des jeunes
|
2
|
3
|
Total
|
69
|
100
|
Ce tableau présente les raisons évoquées
par les acteurs de la filière textile artisanale pour expliquer le
faible nombre de jeunes recrutés dans les unités de
production.
La raison qui revient le plus souvent est celle des
difficultés d'écoulement avec 94% des réponses. Elle est
suivie par le manque d'intérêt des jeunes pour le secteur et les
raisons de difficultés d'approvisionnement 3 % des opinions.
Tableau 15: rapport entre activités de
promotion et
l'évolution des ventes
Proportion de la production écoulée
|
Technique de promotion
|
Pas de promotion
|
Expositions et foires
|
Défilés de modes
|
Publicités
(spots)
|
total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Moins de 50%
|
10
|
60
|
5
|
30
|
2
|
10
|
0
|
0
|
17
|
24
|
Plus de 50%
|
0
|
0
|
21
|
48
|
14
|
32
|
9
|
20
|
44
|
62
|
Toute la production
|
0
|
0
|
4
|
44
|
3
|
33
|
2
|
23
|
9
|
14
|
Total
|
10
|
|
30
|
|
19
|
|
11
|
|
70
|
100
|
Les résultats de ce tableau font apparaître les
constats majeurs suivants :
Premièrement ,24 % des artisans interrogés
n'arrivent à écouler que moins de la moitié de leur
production. Cependant, les artisans ne faisant aucune promotion de leurs
produits sont les plus atteints avec une taux de 60%.
Deuxièmement, les artisans qui arrivent à
écouler plus de la moitié de leurs productions font des
activités de promotion soit 48 % qui font des expositions, 32% des
défilés de mode et 20% d'autres types de publicités
(Spots, prospectus, affiches).
Tableau 16 : raisons expliquant le nombre
réduit de
nouvelles entreprises créées dans le
secteur
et le développement des anciennes
.
raisons
|
Nombre de réponses
|
%
|
Formation insuffisante
|
5
|
6
|
Difficultés d'obtention de crédit
|
74
|
90
|
Difficultés de gestion
|
3
|
4
|
Total
|
82
|
100
|
Les raisons qui justifient la faiblesse du nombre
d'entreprises créées dans l'artisanat textile peuvent être
classées par ordre d'importance comme suit :
Les difficultés d'obtention de crédit avec 90%
des voix des artisans interrogés. Viennent ensuite l'insuffisance de la
formation des artisans et les difficultés de gestion avec respectivement
6% et 4% des opinions.
Tableau 17: moyens de financement des
artisans
moyens
|
Nombre de réponses
|
%
|
Fond propre
|
61
|
87
|
Institution de crédit
|
5
|
7
|
Soutien de proches
|
4
|
6
|
Total
|
70
|
100
|
L'accès au financement auprès des institutions
de financements pour le démarrage des activités ou la
satisfaction du besoin en fonds de roulement est difficile comme l'illustre le
tableau ci-dessus. En effet ,61 % des artisans affirment avoir financé
le démarrage de leurs activités sur fonds propres. Les
institutions de crédits viennent en seconde position des financements et
interviennent surtout pour les fonds de roulement. Les proches quant à
eux occupent la troisième place dans le financement des artisans avec 6%
des opinions.
Tableau 18 : préférence des jeunes
pour les emplois dans
les secteurs
d'activités
Secteur d'activité
|
|
femmes
|
hommes
|
total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Fonction publique
|
11
|
55
|
9
|
45
|
20
|
50
|
Secteur privé
|
6
|
40
|
9
|
60
|
15
|
38
|
Artisanat (textile)
|
3
|
60
|
2
|
40
|
5
|
12
|
TOTAL
|
20
|
|
20
|
|
40
|
100
|
Le présent tableau est une illustration des
préférences des jeunes pour les secteurs d'activités en
terme de travail. Il laisse apparaître que les jeunes dans leur
majorité ne sont pas disposés à exercer un emploi dans
l'artisanat (12%).En revanche, les emplois les plus prisés restent ceux
de la fonction publique avec 50% des opinions suivis par le secteur
privé avec 38%.Ces emplois sont jugés importants,
sécurisants et mieux rémunérés par les jeunes.
Cependant, les filles sont plus disposées à
travailler dans l'artisanat que les jeunes hommes (60% contre 40% pour les
hommes)
Métiers souhaités
|
Derniers diplômes obtenus
|
CEPE
|
BEPC
|
BAC
|
Diplômes universitaires
|
TOTAL
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
aucun
|
6
|
60
|
7
|
70
|
9
|
90
|
10
|
100
|
22
|
55
|
Tissage/teinture
|
1
|
10
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
11
|
27
|
couture
|
3
|
30
|
3
|
30
|
1
|
10
|
0
|
0
|
7
|
18
|
TOTAL
|
10
|
100
|
10
|
100
|
10
|
100
|
10
|
100
|
40
|
100
|
Tableau 19 : intérêt des jeunes
diplômés pour les métiers de l'artisanat textile en
fonction du dernier diplôme obtenu
Les résultats de ce tableau nous indiquent que plus
les jeunes ont des diplômes élevés, moins ils
s'intéressent à l'artisanat. Seulement 40% des jeunes titulaires
du CEPE accepteraient travailler dans le secteur contre 30% pour les
titulaires du BEPC et 10% pour ceux du BAC. En ce qui concerne les titulaires
de diplômes universitaires aucun des jeunes interrogés n'envisage
embrasser un métier de la filière. Cependant les titulaires du
CEPE préfèrent la couture (30% des opinions) par rapport au
tissage et la teinture (10%). .
CHAPITRE IV. ANALYSE ET
INTERPRETATION DES RESULTATS
Ce chapitre de notre travail est consacré à
l'analyse des résultats contenus dans les différents tableaux et
aux différentes interprétations possibles de ceux-ci.
Pour ce faire, nous allons pour mieux exploiter ces
résultats, axer ce chapitre autour des thèmes en rapport direct
avec nos hypothèses et objectifs de recherche.
Ainsi, notre analyse s'articulera autour des principaux
thèmes suivants :
v les potentialités de l'artisanat textile en termes de
création d'emplois et de revenus pour les jeunes
v les obstacles au développement du secteur de l'artisanat
textile :
ü les difficultés d'écoulement
ü les difficultés de financement
ü les jeunes, la formation et la qualité des produits
artisanaux
IV.1 Potentialités
de l'artisanat textile en termes de création d'emplois et de revenus
pour les jeunes.
L'artisanat textile à Ouagadougou regorge
d'énormes potentialités et joue un rôle non
négligeable dans l'économie de la ville. Il est pourvoyeur
d'emplois et de revenus pour les ménages et en particulier les
jeunes.
Les entretiens avec les personnes ressources le confirment. En
effet, la grande majorité d'entre elles est unanime sur la question.
Selon elles, l'artisanat textile emploie beaucoup de jeunes et en emploierait
davantage si le secteur n'était pas confronté à des
difficultés.
Maurice Désiré OUEDRAOGO, expert textile
national dans nombre de projets est de ceux là. Son propos illustre
bien cette évidence : « En réalité, le
Burkina Faso ne devrait pas avoir autant de problèmes de chômage
parce qu'il suffit de donner de la valeur ajoutée à notre coton
en le transformant nous mêmes. L'artisanat textile est capable de
créer beaucoup d'emplois pour les jeunes »31(*)
Ces propos résument parfaitement le fait que le secteur
est porteur d'emplois.
Il n'est pas le seul à proclamer ouvertement que le
métier fait vivre beaucoup de personnes et de jeunes en particulier. La
grande majorité des personnes approchées sur le sujet abonde
dans le même sens, à l'instar de ce chef d'entreprise de
Teinture/tissage, ingénieur textile, ex-travailleur de Faso Fani,
Dieudonné ZOUNDI :
« Après la fermeture de l'usine,
il n'y a plus que les unités artisanales pour transformer localement
notre coton et ces unités font vivre beaucoup de femmes et d'hommes, de
familles »32(*)
Ces paroles tout comme celles du premier intervenant ne
souffrent pas de débat surtout au regard des résultats des
enquêtes réalisées auprès des unités de
productions artisanales. En effet, 92 % des artisans interrogés trouvent
leur activité rentable dont 93 % des entreprises de teinture/tissage et
92% des unités de confection. (Tableau 13, page 56)
En outre, ces entreprises sont pourvoyeuses d'emplois. En
effet, 85 % des entreprises artisanales du textile emploient de façon
permanente entre une(1) et cinq(5) personnes, 11% d'entre elles entre cinq(5)
et dix(10) personnes et seulement 4 % plus de dix(10) employés
permanents. (Tableau 3, page 47).
Ces chiffres diffèrent un peu quand il s'agit des
emplois temporaires où le nombre d'employés est plus
élevé avec 55% des entreprises à effectifs compris entre
un (1) et cinq (5) employés, contre 25% qui ont un effectif situé
entre cinq (5) et dix (10) employés contractuels et 20% de plus de dix
(10) employés. (Tableau 4, page 48)
On peut aussi remarquer que le nombre moyen d'employés
se situe entre trois (3) et quatre (4) employés.
Les emplois créés bien qu'étant en grande
partie non déclarés et temporaires participent à la
réduction de la pauvreté et du chômage des jeunes dans la
ville en raison du niveau plus ou moins élevé des
rémunérations dans le secteur.
Cet extrait d'entretien réalisé avec un styliste
burkinabè spécialisé dans le FDF résume bien cette
situation :
«Je n'ai rien à envier à un
fonctionnaire ; même si on me proposait un salaire de plus de
200 000 FCFA dans la fonction publique, je ne bouge pas. De plus, tous mes
employés sont payés au delà du
SMIG »33(*)
Cette déclaration est en partie expliquée par
le fait que la plupart des artisans sont rémunérés soit
à la tâche, soit au jour ou à la semaine à
l'exception de quelques artisans et des agents de bureau (vendeurs,
secrétaires et comptables) qui sont payés mensuellement et
déclarés à la caisse nationale de sécurité
sociale (CNSS).
Les résultats de notre enquête (Tableaux 5 et 6,
pages 49 et 50) nous donnent plus de précisions. La majorité des
entreprises paient des salaires compris entre 10 000 FCFA et 50 000
FCFA ( 97 %) pour les emplois permanents et 87 % pour les emplois
temporaires). Les salaires avoisinant 100 000 FCFA et plus sont peu
nombreux (3% pour les emplois permanents et 13% pour les temporaires). Outre
cela, le salaire moyen calculé se situe entre 35 000 et
40 000 FCFA. Ce qui est une rémunération relativement
supérieure au SMIG actuelle (30 000)
Ces résultats sont appuyés par cette autre
enquête réalisée en 2001 sur le secteur informel à
Ouagadougou34(*)?
où la rémunération mensuelle calculée sur
l'ensemble des actifs du secteur était de 43 000 FCFA donc
supérieur de 58% au SMIG fixé depuis 2001 à 27 050
FCFA pour les manoeuvres (catégorie E).
Le dynamisme du secteur peut aussi se mesurer par les chiffres
d'affaires des entreprises. En effet, comme le montre nos résultats
(Tableau 10 ,page 53), 64 % des entreprises réalisent des chiffres
d'affaires annuelles oscillant entre un million et dix millions. Certaines
sont en deçà (34%) et quelques-unes au delà des dix
millions (2%).
Par ailleurs, la plupart des entreprises sont dans le secteur
informel comme l'indique ces résultats (tableau 9, page 52) où
76% des entreprises sont taxées de la contribution au secteur informel
(CSI) contre 17 % au système formel. Ce qui ne favorise pas la
déclaration des employés et la participation aux marchés
publics.
A tous ces emplois créés dans le secteur, on
peut ajouter les emplois dans certains métiers liés à
l'artisanat textile, mais moins développés comme le
mannequinât (plus d'une vingtaine de mannequins professionnels à
Ouagadougou), la coiffure, la décoration, les promoteurs de
défilés de modes, les merceries, etc.
En résumé, pour cette partie consacrée
aux potentialités de l'artisanat textile en termes d'emplois et de
revenus pour les jeunes, nous pouvons retenir que :
v l'artisanat textile permet de faire vivre beaucoup de
familles et peut employer encore beaucoup de jeunes si les acteurs
faisaient en plus preuve de professionnalisme.
v les rémunérations sont relativement
élevées par rapport au SMIG même si les emplois ne sont
pas tous permanents.
IV.2 Les obstacles au
développement du secteur de l'artisanat textile et
à la création d'emplois
L'artisanat textile à Ouagadougou est confronté
à un certain nombre de difficultés qui empêchent son
développement et sa contribution plus grande à la
résorption du chômage des jeunes.
Les artisans qui sont les premiers concernés se sont
prononcés sur la question à des degrés différents
mais les principales difficultés apparaissent dans toutes les
interventions.
Aussi, avons-nous dans une perspective de mieux
appréhender ces difficultés, décidé de les
présenter distinctement en fonction de leurs impacts sur les
artisans.
IV.2.1 Les difficultés
d'écoulement
Le but premier de la production qu'elle soit industrielle ou
artisanale dans une entreprise à but lucratif est la commercialisation
ou l'écoulement sur les marchés. Cette loi est celle qui
sous-tend toutes les activités des artisans qu'ils soient teinturiers,
tisseuses ou couturiers.
L'écoulement est donc la condition nécessaire
à la survie des entreprises. C'est pourquoi il a été
abordé en premier lieu chez la plupart des artisans.
En effet, même si certains affirment ne pas rencontrer
de difficultés à écouler leurs produits,la majorité
reconnaît avoir des difficultés de vente liées à
certains facteurs tels que le manque de promotion ,la mauvaise qualité
des produits en raison de l'insuffisance de formation et le manque de
créativité.
C'est du reste ce qu'a révélé notre
enquête lorsqu'elle laisse apparaître que 94% des artisans
présentent l'écoulement des produits comme l'une de leurs
préoccupations majeures. (tableau14, page 57)
Les réactions des personnes ressources
interrogées à ce sujet ne font que conforter ces
résultats. Pour elles, l'artisanat textile est un marché porteur
mais les artisans n'arrivent pas à saisir cette opportunité pour
plusieurs raisons dont les principales sont la non maîtrise des lois du
marché, le manque de qualité des produits et la concurrence
déloyale des produits importés bon marché. Toutes ces
raisons empêchent les artisans de mieux vendre leurs produits comme le
précise Zakaria OUEDRAOGO, président de
AFORMATEX: « le marché FDF existe mais les artisans
n'arrivent pas à vendre toute leur production à cause de la
qualité médiocre des produits et de leur manque de
créativité. Ils copient plus au lieu de
créer »35(*)
Il y a aussi ce propos du Directeur de la promotion du SIAO
et coordonnateur du CODEPA :
« Les possibilités commerciales du
FDF sont énormes surtout avec l'ouverture des produits artisanaux
burkinabés au marché américain avec l'AGOA. Il suffit
seulement que nos artisans acceptent se regrouper et travailler plus pour faire
sortir des produits de qualité et en
quantité »36(*)
Ce dernier propos fait référence à un
autre aspect non moins important de la commercialisation des produits
burkinabè à savoir la quantité. En effet, certains
spécialistes du domaine que nous avons rencontrés soutiennent
à tort ou à raison que les artisans burkinabè ne sont pas
en mesure d'honorer d'importantes commandes. De ceux-là, il y a
Dieudonné ZOUNDI de UPROTEX-HAC qui dit ceci :
« Le textile burkinabè est beaucoup
demandé mais les artisans ne travaillent pas assez la qualité
pour être compétitifs sur le plan international. Par
conséquent, si une grosse commande nous parvenait dans le cadre de
l'AGOA par exemple, nous ne serons pas en mesure de la respecter ni en
qualité ni en quantité. »37(*)
Cette affirmation résume bien la difficulté des
artisans à écouler leurs produits sur le marché
extérieur africain et international
Par ailleurs, les résultats du tableau (tableau 15,
page 58) montrent l'importance de la promotion dans le processus
d'écoulement des produits. En effet, sur les 70 artisans
interrogés, 53 affirment vendre bien plus de la moitié ou toute
leur production et pratiquement tous font de la publicité (expositions,
foires, défilés etc.). Les artisans qui ne font aucune promotion
se trouvent quant à eux en majorité dans le lot de ceux qui
vendent moins de la moitié de leur production.
Par ailleurs, les couturiers sont moins touchés par
les difficultés de vente que les autres métiers de la
filière d'une part parce qu'ils produisent pour la plupart sur commande
même si certains font des vêtements prêt- à -porter
et, d'autre part parce qu'ils sont plus prompts à faire de la
publicité à travers les défilés de modes et les
spots publicitaires. Cette analyse est appuyée par les résultats
de notre enquête qui font ressortir que les couturiers
représentent les plus grosses ventes avec 50% des chiffres d'affaires
compris entre 1 et 5 millions, 95% des chiffres d'affaires compris entre 5 et
10 millions et la totalité des entreprises de plus de 10 millions de
Chiffres d'affaires. Alors que les entreprises de teinture/tissage sont
beaucoup plus représentées dans les entreprises ayant des
chiffres d'affaires de moins de 1 million soit 67% d'entre elles. (tableau 10,
page 53)
Au terme de cette partie de notre analyse, nous pouvons
retenir que les difficultés d'écoulement empêchent
effectivement le développement des unités et par
conséquent la création de nouveaux emplois dans le secteur.
IV.2.2 Les difficultés d'accès au
crédit
Le problème de financement est un problème
commun à tout le secteur informel et freine considérablement les
efforts de création d'entreprises et donc d'emplois. Les artisans du
textile n'en sont pas épargnés.
Les entretiens avec les personnes ressources et les
enquêtes réalisées auprès des acteurs nous ont
permis de nous rendre compte de l'omniprésence du problème dans
le milieu.
En effet, la plupart des artisans font face en
général à deux difficultés majeures de financement
.La première est celle du fonds de démarrage et la seconde celle
du fonds de roulement pour l'accroissement de l'activité et
l'exécution des marchés.
Mais dans tous les deux cas, les artisans butent sur le
problème de garantie matérielle exigée par les
institutions de crédits.
Les résultats du tableau (tableau17, page 59)
témoignent de façon succincte cette réalité. Ainsi
la grande majorité des enquêtés avance l'accès au
crédit comme l'une des difficultés majeures qu'ils connaissent
aujourd'hui. 90% des personnes interrogées soutiennent avoir eu
d'énormes difficultés à obtenir les fonds pour le
démarrage de leur activité ou pour l'agrandir (tableau 16, page
58). La plupart a eu recours à des fonds propres (87% des artisans
interrogés) à un soutien des proches (6%) à l'exception de
quelques uns qui ont pu être financés par les institutions de
financement (7% des artisans).
La difficulté de présenter des garanties pour
obtenir le prêt est évoquée par pratiquement tous les
enquêtés. Ainsi, l'un d'entre eux affirme t-il à ce
propos : « on nous demande des garanties avant de nous
donner l'argent mais avec quoi allons-nous acheter ces objets de garantie si on
n'a pas l'argent pour travailler »
Ce point de vue conforte effectivement les résultats
des enquêtes cités plus haut et s'avère d'autant plus juste
que les institutions de micro finance jugées plus souples exigent
néanmoins des garanties.
Cependant, quelques artisans bien organisés sont
arrivés à résoudre le problème en signant des
conventions avec les institutions de crédit .C'est le cas de
l'Association des Tisseuses du Kadiogo qui a avec la Caisse populaire mis sur
pied une société de cautionnement mutuelle qui permet aux membres
d'avoir facilement les fonds pour leurs approvisionnements, la location de
leurs stands et l'exécution de marchés dans les délais.
C'est cette satisfaction qu'exprime Mme KAFANDO Justine ex-présidente de
l'association dans son propos :
« En tout cas nous n'avons pas de
problème de financement .Si on veut l'argent, rapidement on
l'a »38(*)
Ce genre d'initiatives est malheureusement peu répandu
au niveau des artisans parce qu'il demande une véritable
organisation.
Pour nous résumer, nous pouvons dire que les
difficultés de financements sont un frein au développement des
entreprises et à l'arrivée de jeunes entrepreneurs dans le
secteur.
IV.2.3 Les jeunes diplômés, la
formation et la qualité des produits dans l'artisanat
textile
Le rôle des jeunes diplômés dans le
développement de l'artisanat est un sujet qui a retenu l'attention de
beaucoup de personnes rencontrées lors de notre enquête.
Un autre gros problème de l'artisanat textile qui
explique en partie la médiocrité de la qualité des
produits et leur compétitivité est le bas niveau de
scolarisation des artisans. La plupart des enquêtés travaillant
dans le secteur ont de très bas niveaux ou ne sont pas allés
à l'école.
Les résultats de l'enquête
réalisée auprès des artisans chef d'entreprises
l'expliquent. Sur les 71 personnes interrogées ,25 sont sans niveau, 24
ont le niveau primaire, 18 le niveau secondaire et 4 le niveau universitaire
(tableau11, page 54).
Cette situation s'explique par le fait que pour la
majorité des gens, l'artisanat est réservé aux personnes
qui ont échouées à l'école ou qui n' ont pas eu la
chance d'y aller.
Ces propos recueillis auprès des artisans
concernés ne font que confirmer cette pensée.
« Mes parents m'ont mis à
l'école, j'ai refusé voilà pourquoi je suis
ici »39(*)
un couturier
« Je ne sais ni lire, ni écrire. Mon
père ne m'a pas mis à l'école ; tout ce que je sais
faire c'est ce travail et je vis de ça depuis trente
ans »40(*) un autre couturier
« Je ne suis pas allée loin à
l'école, c'était trop difficile pour moi »
41(*) une
tisseuse/teinturière
Ces réactions qui sont nombreuses parmi les artisans
traduisent l'importance de l'analphabétisme dans le milieu.
Ce faible niveau d'instruction influe sur la formation des
artisans et par conséquent sur la qualité des produits
fabriqués. Il est difficile pour des artisans non scolarisés ou
faiblement scolarisés (au plus le CEPE) de suivre des formations de haut
niveau encore moins de produire des articles de haute qualité.
Les résultats du tableau (tableau 11 , page 52)
confortent cette position en affichant que sur les 19 artisans qui sont
passés par les écoles de formation ,10 ont le niveau primaire,6
le niveau secondaire et 3 le niveau des universités. Toutefois, parmi
les 3 qui ont le niveau universitaire ,2 ont fait des cycles
d'ingénieurs en Europe.
Par ailleurs les résultats (tableau 12, page 55)
appuient en montrant que la totalité des entreprises réalisant
les importants chiffres d'affaires (plus de 10 millions) sont tenues par des
artisans qui ont le niveau secondaire et universitaire (50% secondaire et 50%
universitaire).
En outre, pour plusieurs des personnes ressources
rencontrées, l'insuffisance de personnes hautement qualifiées
dans le domaine justifie le manque de créativité des artisans et
de qualité des produits. C'est donc à juste titre que
Désiré M. OUEDRAOGO fait remarquer que :
« Il n y a pas de grandes écoles pour
former les jeunes à la création dans le textile .Il faut des
jeunes ingénieurs dans le textile si l'on veut un artisanat textile
professionnel et des produits de qualité »
42(*)
Zakaria OUEDRAOGO de l'Association des Formateurs du textile
(AFORMATEX) abonde également dans la même logique lorsqu'il dit
que « certains artisans ont acquis des connaissances de
base et ne peuvent se former à cause de leur faible niveau et produisent
donc des produits peu compétitifs ».43(*)
Tous ces intervenants ont d'une manière ou d'une autre
dans leurs propos, tenu à monter qu'une formation de haut niveau est
aujourd'hui nécessaire pour rendre la filière dynamique.
Ce besoin de formation supérieure a pour point de
départ les jeunes et plus particulièrement les jeunes
diplômés qui pourtant ne s'intéressent que très peu
aux métiers du secteur comme le démontre si bien les
résultats (tableau 18, page 61) qui révèle que les jeunes
dans leur grande majorité n'aspirent pas à travailler dans
l'artisanat textile. Seulement 12 % d'entre eux accepteraient d'exercer un
métier dans l'artisanat contre 50% dans la fonction publique et 38 %
dans le secteur privé formel.
Les jeunes préfèrent ces emplois parce qu'ils
les trouvent plus importants, valorisants, mieux payés et
sécurisants par rapport à l'emploi dans l'artisanat. Ce qui n'est
pas toujours vrai quand on sait que dans l'artisanat, il est vraiment difficile
de calculer le salaire d'un patron qui se rémunère lui-même
à son gré et selon la rentabilité de son activité.
Il est évident qu'il n'a parfois dans ces conditions rien à
envier un fonctionnaire de catégorie A.
Ce sentiment de rejet des jeunes vis-à-vis des emplois
dans le secteur qu'ils jugent dévalorisant, est exprimé dans le
discours de ces jeunes :
«Ça ne m'intéresse pas de mettre
mes diplômes de côté et de venir m'asseoir dans un petit
atelier ; c'est inconcevable pour moi. »44(*)(Un étudiant en
3ème année d'économie)
« Ce ne sont pas des emplois pour nous, mais
pour ceux qui ne sont pas allés loin à
l'école. »45(*)(Une élève de terminale D)
Le problème a même été
constaté chez les artisans eux -mêmes comme peut le montrer
l'appel de cette teinturière« Il faut nous aider à
convaincre nos enfants à apprendre le métier, ils ont des
diplômes, ils n'ont pas de travail mais il refusent d'apprendre ;
pourtant c'est ce que j'ai fait pour les mettre à l'école et
m'occuper d'eux »Justine KAFANDO (ATK)
Cette situation évoquée par cette mère de
famille est commune à beaucoup d'artisans qui ont du mal à
convaincre leurs enfants à suivre leurs traces avec l'avantage
d'être allé loin à l'école.
Le constat est que les jeunes trouvent l'apprentissage de
certains métiers comme le tissage difficiles et peu valorisants.
Au regard de cette analyse concernant à ce volet,
nous pouvons retenir en substance, que le manque d'intérêt des
jeunes diplômés pour les métiers du secteur influe
négativement sur la créativité dans le secteur et
qualité des produits artisanaux.
Au terme de nos analyses et de nos
interprétations, nous pouvons affirmer que les résultats
confirment nos hypothèses. En effet
l'insuffisance d'appuis aux micro, petites et moyennes entreprises
artisanales réduit les possibilités de création d'emplois
dans le secteur (hypothèse principale). Aussi, concernant nos
hypothèses secondaires, les difficultés d'écoulement des
produits de l`artisanat textile empêchent la création de nouveaux
emplois dans la filière et les difficultés d'accès aux
financements sont un frein au développement des entreprises et à
l'arrivée de jeunes entrepreneurs dans le secteur. En outre,
l'analphabétisme des artisans et le manque d'intérêt des
jeunes scolarisés et diplômés pour les métiers de la
filière contribue au manque de créativité et de
qualité des produits artisanaux.
SUGGESTIONS
Au regard des opportunités que présente
l'artisanat textile pour la lutte contre le chômage des jeunes, nous nous
sommes proposé d'apporter notre petite contribution à leur
résolution à travers quelques propositions. Mais avant cela, il
convient de faire ces quelques remarques en direction de tous les acteurs de la
filière.
D'abord, l'Etat dont on ne perçoit que très peu
les interventions dans le domaine .La grande partie de son action se limite
à l'élaboration de politiques dont les effets restent
jusqu'à présent difficilement perceptibles au niveau des
artisans. Il ne fait pas assez d'efforts en s'impliquant suffisamment dans
l'appui au secteur par des actions énergiques pour l'impulser.
Ensuite, les structures d'appuis issues pour la plupart, de la
coopération bilatérale dont les actions sont limitées
à une catégorie d'artisans donnée. Chaque structure se
focalise sur une frange d'artisans bien définis réduisant ainsi
l'efficacité des actions par la dispersion des interventions.
Les associations d'artisans sont quant à elles pour la
plupart dans un état d'inertie à l'exception de quelques unes.
Elles ne fonctionnent pratiquement plus ou sont au ralenti pour des raisons
diverses.
Enfin, les artisans eux -mêmes qui sont beaucoup
isolés les uns des autres. Chacun préfère travailler seul
dans son coin avec sa petite part de marché .Ils se plaignent de
l'insuffisance de l'implication de l'Etat mais ne s'organisent pas
eux-mêmes. Chacun se plaisant dans sa position de patron de deux ou trois
employés au lieu de s'organiser en groupement ou coopératives
pour être plus forts.
Face à toutes ces difficultés nous proposons ce
qui suit :
A l'Etat burkinabé
1. Stimuler la consommation locale
· Il faut sensibiliser les burkinabè à
acheter le FDF en jouant sur la fibre patriotique. Par exemple, faire
comprendre qu'en achetant le FDF, ils font vivre des familles
burkinabè.
· Instituer une journée nationale du FDF où
chaque habitant pourra s'habiller en tenue traditionnelle ou amener les
burkinabè à s'habiller en FDF lors des manifestations comme le 8
mars ou le 11 décembre.
· Fixer un quota pour l'accès de l'artisanat
textile au marché institutionnel. C'est -à- dire fixer un quota
pour l'accès des entreprises artisanales de transformation du coton au
marché de l'ameublement des administrations et des tenues
professionnelles (corps militaires et para-miltaires), tenues scolaires. Une
telle mesure pourrait soutenir l'émergence d'entreprises évoluant
dans le secteur.
· Assurer une plus grande visibilité des produits
en leur faisant une part belle lors des manifestations d'envergure nationale ou
régionale fortement médiatisées (élection miss,
Kundé, etc.)
· Impliquer les leaders d'opinions,personnalités
publiques(députés et ministres lors des cérémonies
solennelles )qui pourront être des leviers pour la consommation du FDF.
;
2. Résoudre la problématique de
l'importation de la friperie et de la protection du patrimoine
textile burkinabé (motifs, symboles) de la contrefaçon
chinoise par des taxations élevées et des contrôlés
renforcés aux frontières
3. Créer un fonds de garantie
L'Etat peut créer une institution qui pourra se porter
garante des artisans auprès des institutions de crédit (un fond
de garantie) ou créer un fonds spécialement réservé
aux artisans qui tient comte de la spécificité de leur
métiers ;
4. Mettre en place des structures de formations
supérieures en créant par exemple une filière
réservée au textile à l'Université ou une
école des beaux arts pour préparer des diplômes tels
que le Brevet de
Technicien Supérieur (BTS)
arts appliquées en design de
mode et textile, D.E.S.S. mode et création textile.Ce
qui aurait pour effet de produire des experts dans le domaine et de relever
la qualité des produits. Mais également, il conviendrait
d'instaurer dans nos établissements techniques existant des disciplines
telles que le tissage et la teinture qui ne sont pas encore pratiquées
dans ces écoles.
5. Sensibiliser les jeunes à
s'intéresser à ces métiers
à travers des campagnes d'information dans les
établissements secondaires de la ville . Cette action pourra être
menée par le Ministère de la jeunesse et de l'emploi qui sait
s'y prendre avec les jeunes.
Aux partenaires et aux structures d'appuis
1. Travailler en synergie les uns avec les autres pour une
plus grande efficacité des interventions ;
2. Appuyer les voyages de prospection commerciales dans la
sous région et ailleurs pour développer le marché
régional et mondial du FDF.
Aux artisans
3. Se former dans leur domaine et faire preuve de plus de
créativité dans leurs productions pour avoir accès
à d'autres marchés.
Mieux organiser leur travail en recrutant des jeunes qui
seront chargés de la gestion, de la commercialisation tandis qu'eux se
consacreront à la production. Ce qui permettra une plus grande
visibilité dans la gestion de l'entreprise.
4. Se rapprocher les uns des autres pour être plus
efficaces et complémentaires et Créer des coopératives ou
des centrales d'achat pour faciliter les approvisionnements.
A tous les acteurs (Etat, structures d'appuis,
artisans)
5. Accélérer la mise en place de la
chambre des métiers qui pourra mieux organiser le secteur et
permettre aux acteurs de la filière de participer au dialogue politique
en se positionnant comme une force de proposition sur les questions d'enjeu
majeur qui déterminent l'avenir de la filière.
Aux Jeunes
6. S'intéresser à l'entrepreneuriat dans le
secteur parce qu'il est très porteur et permet de vivre
décemment.
CONCLUSION GENERALE
Tout au long des lignes qui ont
précédées, nous avons tenté autant que possible
d'expliquer les raisons favorisant la faiblesse du nombre d'emplois
crées dans l'artisanat textile malgré ses potentialités
énormes en matière d'emplois.
Pour mener à bien notre étude, nous somme parti
de la question suivante :
Qu'est- ce qui explique le faible nombre d'emplois
créés au profit des jeunes dans l'artisanat textile et de
l'habillement ?
Dans cette même logique, nous nous sommes fixés
des objectifs à atteindre à savoir :
D'abord, déterminer les obstacles à la
création d'emplois au profit des jeunes dans le secteur de l'artisanat
textile et de l'habillement.
Ensuite, identifier les acteurs et les différents
emplois proposés par la filière
Egalement, déterminer la contribution du secteur
à la création d'emplois et de ressources,
Enfin, faire des propositions pour l'amélioration du
nombre d'emplois dans le domaine pour la jeunesse.
Et comme toute recherche en science sociale part
d'idées préconçues, nous avons émis des
hypothèses dont une principale et trois secondaires. Ainsi comme
hypothèse principale, nous avons énoncé que :
L'insuffisance d'appuis aux micro et petites entreprises
(MPE) artisanales réduit les possibilités de création
d'emplois dans le secteur.
Et comme hypothèses secondaires, nous avons
considéré que :
ü les difficultés d'écoulement des produits
de l`artisanat textile empêchent la création de nouveaux emplois
dans la filière.
ü les difficultés d'accès aux financements
sont un frein au développement des entreprises et à
l'arrivée de jeunes entrepreneurs dans le secteur.
ü le manque d'intérêt des jeunes
scolarisés et diplômés pour les métiers de la
filière contribue au manque de créativité et de
qualité des produits artisanaux.
Les instruments de collecte d'informations ayant permis la
vérification de nos hypothèses sont entre autre le questionnaire
adressé aux artisans et aux jeunes diplômés et le guide
d'entretien pour les entretiens avec les personnes ressources
constituées essentiellement d'experts du textile ,de chef d'entreprises
et de responsables chargées des questions d'artisanat. Ainsi avec ces
instruments, nous avons pu toucher soixante onze (71) artisans, quarante (40)
jeunes diplômés et douze (12) personnes ressources, soit un total
de cent vingt trois (123) personnes.
Les résultats de l'enquête réalisée
ont confirmé nos hypothèses au regard des résultats
escomptés. Ainsi, les appuis insuffisants aux artisans dans l'artisanat
textile explique le nombre réduit d'emplois crées.
Aussi, les difficultés d'écoulement et
d'accès au crédit empêchent la création de nouveaux
emplois dans le secteur.
Outre cela, le manque d'intérêt des jeunes
diplômés aux métiers influence négativement la
qualité des produits et donc l'augmentation du marché des
entreprises.
Pour notre part, compte tenu des potentialités dont
regorge le secteur, il convient dans une perspective de créer plus
d'emplois au profit des jeunes chômeurs, de prendre les mesures
appropriées dans le domaine de la transformation sur place du coton. Il
s'agit d'une option politique avec mise en oeuvre de mesures incitatives
à l'endroit des entreprises et industries de la filière avec des
mesures du genre « consommons burkinabé » qui
pourraient d'ici quelques années favoriser l'émergence du secteur
des métiers du textile et de l'habillement et les secteurs connexes
(coiffure, blanchisserie, mercerie, manager de défilés de mode,
mannequinât) ; tous pourvoyeurs d'emplois.
L'artisanat textile burkinabè est un vaste
domaine et nous n'avons pas la prétention d'avoir abordé toutes
les réalités des artisans burkinabè. Cependant, cette
étude pourrait être une piste de réflexion pour des
recherches futures plus approfondies dans le domaine en vue de contribuer au
développement du secteur.
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OUATTARA Issoufou / ZIO Bessokali, stratégies de
valorisation des produits artisanaux burkinabé, document de
synthèse, université de Ouagadougou, 2007,17 pages
OUEDRAOGO Moussa, Problématique de
l'entrepreneuriat des jeunes diplômés au Burkina Faso,
Mémoire de fin de cycle, université de Ouagadougou, Juin 2006,24
pages
SALOU Paul, Secteur de l'artisanat comme alternative au
problème de l'emploi des jeunes dans la ville de
Ouagadougou, mémoire de fin de formation, ENAM, 2000
Dictionnaires consultés
Dictionnaire encyclopédique Hachette
édité en 2000,
Dictionnaire Le petit Larousse illustré
édité en 1995
Dictionnaire petit Larousse illustré
édité en 2001
Dictionnaire de l'économie Edition Larousse et le monde
2003
Sites internet
www.wickipedia.org
www.ddc-burkina.org
www.uprotex.org
www.aformatex.bf
www.onef.gov.bf
www.mairie-ouaga.bf
Table des Matières
RESUME
I
DEDICACES
II
REMERCIEMENTS
III
DEFINITIONS DES SIGLES ET ABREVIATIONS
_ IV
LISTE DES TABLEAUX
_ V
LISTE DES ANNEXES
VI
LISTE DES ANNEXES
Annexe1
Liste des personnes-ressources rencontrées
Annexe 2
Les principales organisations professionnelles d'artisans
Annexe 3
Quelques manifestations de promotion du Faso Dan Fani
Annexe 4
Quelques institutions d'appui à l'artisanat
Annexe 5
Principaux programmes et projets
d'appuis
Annexe 6
Quelques entreprises intervenant dans l'artisanat textile
à Ouagadougou.
Annexe 7
Textes spécifiques au secteur de l'artisanat au Burkina
Faso
Annexe 8
Questionnaire adressé aux jeunes
diplômés
Annexe 9
Guide d'entretien à l'intention des personnes
ressources
Annexe 10
Questionnaire adressé aux unités de production de
l'artisanat textile et de l'habillement.
ANNEXES
Annexe1
Liste des personnes-ressources
rencontrées
Nom et prénoms
|
Structure d'origine
|
fonction
|
Date et lieu de l'entretien
|
M. Dieudonné ZOUNDI
|
GARBOKO DU FASO
|
responsable
|
le 13/02/09 Atelier-GARBOKO (Ouagadougou),
|
M. Achille YODA
|
DGA
|
directeur de l'organisation et de la
Réglementation
|
Le 15/12/08 bureau
|
Mme Justine KAFANDO
|
ATK
|
ancienne présidente.
|
le 16/03/09
domicile secteur 11 (Ouagadougou) ,
|
M. Désiré Maurice. OUEDRAOGO
|
UNITEX/
UPROTEXHAC
|
directeur et consultant indépendant
|
Le 20/02/09 bureau UNITEX (Ouagadougou),
|
M. Pierre GUISSOU
|
PACOTA
|
Coordonnateur
|
Le 12/01/09 bureau
|
M. Zacharia OUEDRAOGO
|
Couleurs du Sahel/AFORMATEX
|
président
|
le 10/03/09 Atelier COULEURS DU SAHEL-Gounghin (Ouagadougou),
|
Mme Marceline SAWADOGO
|
UAP Godé
|
Directrice
|
Le 09/04/2009 bureau UAP Godé
|
M.SIB SIE Théophile
|
SIAO
|
Directeur de la promotion
|
le 5/03/09-bureau SIAO
|
Mme Judith PODA
|
Agence CORADE
|
|
Le 21/01/09 bureau
|
M.Mamadou Madar DIOP
|
FENABF
|
Secrétaire Général
|
Le 13/03/09 siège FENABF
|
Mme Stella TAPSOBA
|
SIAO
|
Service commercial
|
le 16/02/09
bureau -SIAO (Ouagadougou)
|
Emmanuel OUEDRAOGO
|
CACHICO
|
responsable
|
le 10/03/09
Atelier -
|
Marcel OUEDRAOGO,
|
PRINCE DESSUTI International
|
responsable
|
Atelier -secteur 2le 3/03/09
|
Annexe 2
Les principales organisations professionnelles
d'artisans
La structuration des artisans au Burkina Faso a
été favorisée par les structures d'appui et projets. Les
principales organisations sont :
· La FENABF (Fédération
nationale des artisans du Burkina) créée en 2002 et qui est
l'organisation faîtière au niveau nationale ;
· UPROTEXHA-C (Union des Professionnels
du Textile et de l'Habillement du Centre) créée en 2005 et qui
regroupe en son sein les professionnels du textile et de l'habillement. Elle
compte plus d'une vingtaine de membres.
· ATK (Association des tisseuses du
Kadiogo) qui compte plus de mille tisseuses ;
· ATTK (Association des Teinturiers et
Teinturières du Kadiogo) ;
· ACCK (Association des Couturiers et
Couturières du Kadiogo) ;
· AFORMATEX (Association de Formateurs
aux Métiers du Textile).
Annexe 3
Quelques manifestations de promotion du Faso Dan
Fani
Depuis quelques années, des manifestations de
promotion et de valorisation de la tenue traditionnelle sont organisées
par les ministères, organisations professionnelles et non
professionnelles intervenant dans le secteur et les plus connues sont :
· Le grand prix de l'art vestimentaire organisé
par le ministère de la Culture, du tourisme et de la communication
depuis 1997 ;
· Les journées de valorisation du textile africain
organisées par UPROTEX-HAC
· La Semaine de la Mode et du Textile (SEMOTEX)
organisée par l'Association des Couturiers et Couturières du
Kadiogo (ATTK),
· Les défilés de modes organisés par
les couturiers ou des opérateurs privés (Folies de mode, Image
Fashion Show...)
· Les journées de port de tenue vestimentaires
organisées dans les établissements d'enseignement secondaires
· manifestations culturelles comme la Semaine Nationale
de la Culture à Bobo (SNC), les Nuits Atypiques de Koudougou (NAK), le
FESPACO, etc. qui intègrent une exposition vente de produits
artisanaux ;
· L'Edition de la Mode du Bulkiemdé (EDIMODE)
organisée par une association des couturiers de Koudougou
· Les Journées de l'Art Vestimentaire (JAVEST)
organisées dans le Sud Ouest (Dano) par le Groupe d'Appui aux Actions de
Développement (GRAAD).
Annexe 4
Quelques institutions d'appui à
l'artisanat
· Le Ministère du Commerce, de la
Promotion de l'Entreprise et de l'Artisanat qui est le
ministère de tutelle. C'est sous son égide qu e se
définissent la politique et le cadre juridique de l'artisanat ;
· Le Ministère de la jeunesse et de
l'emploi qui s'occupe des politiques et des appuis concernant le
secteur informel et la formation professionnelle. Il dispose de fond pour
soutenir les jeunes, les artisans et tous les entrepreneurs ;
· Le Ministère de la culture du tourisme
et de la communication qui organise les grands prix nationaux des arts
et apporte un appui financier aux autres manifestations liées à
l'art textile ;
· La Direction Générale de
l'Artisanat, est chargée de l'application et de la gestion de
la politique ministérielle pour la promotion de l'Artisanat ;
· La Chambre de Commerce de l'Industrie et de
l'Artisanat (CCIA) qui assurait les missions consultatives,
représentatives et administratives dans le domaine commercial,
industriel et artisanal mais est aujourd'hui divisé en chambre de
commerce et d'industrie (CCI) et en chambre des métiers en cours de
création ;
· L'Office National du Commerce Extérieur
(L'ONAC) a pour mission de favoriser l'accroissement des exportations
et de développer des initiatives de promotion économique et
commerciale. L'ONAC abrite les commissions sur l'AGOA dont la commission sur le
textile. L'Office dispose d'un Trade Point fonctionnant comme un guichet
d'opportunité d'affaires. Elle dispose d'un service d'hébergement
sur site web pour les entreprises ;
· La Maison de l'Entreprise (MEBF) est
un centre de services intégrés pour l'entreprise mis en place en
2002.Elle met à la disposition des entreprises des services d'appui
conseils et d'information, de facilitation pour la création
d'entreprises, etc.
· Le Fonds d'Appui à la Formation
Professionnelle par Apprentissage (FAFPA) a été
lancé en octobre 2003. Sa mission est de soutenir la mise en oeuvre de
la politique gouvernementale en matière de formation professionnelle
initiale, continue et par apprentissage ;
· Le Salon International de l'Artisanat de
Ouagadougou (SIAO) est la biennale africaine de
l'artisanat qui permet aux artisans de rencontrer des partenaires et des
acheteurs professionnels ;
· Salon International du Textile Africain (TEXAF)
dont la première édition s'est tenue du 25 Avril au 2
mai 2009.
Annexe 5
Principaux programmes et projets
d'appuis
Ces programmes et projet sont le fruit de la
coopération bilatérale entre le Burkina et quelques pays
européens et des organisations internationales. Ils interviennent dans
la formation, l'appui à la participation aux expositions et foires, et
l'appui à l'organisation du secteur, etc. On peut citer :
· Le projet « Développement de
la transformation industrielle et artisanale du coton »
financé par l'Autriche dont le but est de réduire la
pauvreté en développant la capacité de production et de
marketing des acteurs afin de créer plus d'emplois. Il a pris fin en
2006 ;
· PROFITA (Promotion de la Filière
Textile Artisanale) financé aussi par l'Autriche et visant la
formation, la promotion et la mise en place
d'un fond d'appui au secteur textile artisanal. Il a pris fin en
2007 ;
· PACOTA (Projet de Commercialisation du Textile
Artisanal) qui est la suite de PROFITA, se focalise sur la
commercialisation des produits artisanaux. Il court la période
2008-2010 ;
· VAO(Village artisanal de Ouagadougou)
financé par le grand duché du Luxembourg .Il regroupe
plus de trois cent (300) artisans et produit environ 2400 pagnes
tissés,50 produits brodés ,5000 pagnes teints,10 000
vêtements et entre 35 et 245 tapis ;
· B A (Bureau des Artisans)
financé par la coopération allemande .Il est devenu une
structure autonome en 1999 ;
· CAFP (Cellule d'appui à la
formation professionnelle) a été créée en 1996 sous
l'impulsion de la Concertation des structures d'appui à l'artisanat et
aux PME. La Cellule est une structure chargée de développer
l'ingénierie de la formation professionnelle par apprentissage ;
· PromArt/B (Programme de Promotion de
l'Artisanat au Burkina) est financé par la coopération
autrichienne et l'agence d'exécution autrichienne EWA (atelier
autrichien de développement) ;
· Agence CORADE qui intervient comme
agence d'exécution avec l'appui de la coopération suisse.
Perspectives
· La création de la chambre des métiers
prévue pour l'année 2009 et devra structurer le secteur de
l'artisanat au Burkina Faso
· L'AGOA (Africa Growth Opportunity Act) qui offre de
nouvelles opportunités au secteur avec l'intégration du Burkina
depuis 2004. L'AGOA permet l'exportation hors taxe vers les Etats Unis de 65
000 produits de l'artisanat et de l'industrie dont les produits textiles.
Annexe 6
Quelques entreprises intervenant dans l'artisanat
textile a ouagadougou.
|
Nom de la Structure
|
Domaine d'activité
|
Contact
|
1
|
Couleurs du sahel
|
Tissage/teinture
|
50 34 26 06/
70 23 10 60
|
2
|
Garboko du Faso
|
Tissage/teinture
|
50 43 02 96/
78 52 46 70
|
3
|
UAP GODE
|
Tissage/teinture
|
50 30 75 54
|
4
|
COPAFO
|
Tissage/teinture
|
50 31 12 54
|
5
|
Village Artisanal de Ouagadougou
|
Tissage/teinture confection
|
50 37 14 59
50 37 14 83
|
6
|
Emana
|
Confection formation
|
50 30 75 54
|
7
|
Prince Dessitu International
|
confection
|
70 25 45 54/
76 90 67 67
|
8
|
ISS CREATION
|
confection
|
50 36 87 47/
70 11 39 11
|
9
|
CLARA DESIGN
|
confection
|
50 31 28 88
70 20 38 12
|
10
|
CACHICO
|
confection
|
50 34 28 90
|
11
|
GERARD COUTURE
|
confection
|
50 37 20 79/
76 62 75 18
|
12
|
SYLVANO COUTURE
|
confection
|
50 34 48 79/
70 23 50 24
|
13
|
ATK
|
confection
|
50 38 61 55/
70 33 40 21
|
14
|
GANGA CREATION
|
Confection
|
78 43 04 24/
70 13 06 01
|
15
|
CFFA
|
Formation confection
|
50 34 31 41
|
16
|
UNITEX
|
Colorants Chimiques
|
70 26 00 52/
50 31 68 79
|
17
|
AFORMATEX
|
Formation
|
70 23 10 30/
50 34 26 03
|
18
|
SYLVANO COUTURE
|
Confection Formation
|
50 34 48 70
|
19
|
Coopérative KAZI'S
CONFECTION
|
Confection, formation
|
50 45 45 39
70 23 91 76
|
20
|
FRANCOIS Ier
|
Confection et défilés FDF en Europe
|
50 30 74 87
|
Annexe 7
Textes spécifiques au secteur de l'artisanat au
Burkina Faso
N° ordre
|
Libellé
|
Références
|
1
|
Zatu portant réglementation de la profession
d'artisan
|
AN VII-048/FP/PRES du 25 juillet 1990
|
2
|
Kiti portant classification des secteurs d'activités
artisanales
|
AN VII-0404/FP/PRESCO du 25 juillet 1990
|
3
|
Décret portant création d'une commission
Nationale de Promotion de l'artisanat
|
N° 94-302/MCIA/MEF/SS du 28 juillet 1994
|
4
|
Décret portant composition et fonctionnement de la
commission nationale pour la promotion de l'artisanat
|
N°94-167MICM/METTSS du 1er décembre
1994
|
5
|
Arrêté portant organisation, attribution et
fonctionnement de la Direction Générale de l'artisanat et des
petites et moyennes entreprises.
|
N°96-025/MCIA/SG/DGAPME du 13 mai 1996
|
6
|
Décret portant sur l'ouverture d'un registre des
métiers et institution d'une carte professionnelle d'artisans
|
N° 98-485/PRES/PM/MCIA09 décembre 1998
|
7
|
Décret portant classification des activités
artisanales en corps de métiers
|
N° 98-485/PRES/PM/MCIA du 15 décembre 1999
|
8
|
Décret portant adoption de la stratégie
nationale de promotion de l'artisanat au Burkina Faso
|
N° 99-506/PRES/PM/MCIA du 30 décembre 1999
|
9
|
Arrêté portant organisation, attribution et
fonctionnement de le Direction Générale de l'artisanat
|
N°00_003/MCIA/DGA du 07 janvier 2000
|
Annexe 8
Questionnaire adressé aux jeunes
diplômés
Dans le cadre de notre mémoire de fin de formation pour
l'obtention du diplôme de conseiller de jeunesse et d'éducation
permanente, nous nous sommes intéressé à la contribution
des métiers de l'artisanat textile et de l'habillement à l'emploi
des jeunes. A cet effet, nous vous soumettons le questionnaire ci
-après.
Je vous serai très reconnaissant de bien vouloir
répondre aux différentes questions :
Nous vous remercions d'avance de votre participation à
la réalisation de ce présent travail
Identification
Sexe : Masculin féminin
Age :........................ans
Dernier Diplôme obtenu ou équivalent
CEPE BEPC BAC
Diplôme universitaire Autres
Emplois dans les Secteurs d'activités
1. Dans quel secteur aimeriez- vous travailler ?
Fonction publique Secteur privé formel Artisanat
textile
Agriculture
2. Connaissez-vous les métiers de l'artisanat
textile ?
Tissage /teinture : un peu bien pas du tout
Couture un peu bien pas du tout
3. Accepteriez-vous de travailler dans l'un ces
métiers ?
Oui Non
Pourquoi ?.........................................................................................................
4. Pour lequel de ces métiers avez-vous une
préférence ?
Tissage/teinture couture Aucun
5. comment appréciez-vous ces métiers ?
Valorisant dévalorisant
Sécurisant pas sécurisant
Annexe 9
Guide d'entretien avec les personnes
ressources
Dans le cadre de notre mémoire de fin de formation pour
l'obtention du diplôme de conseiller de jeunesse et d'éducation
permanente, nous nous sommes intéressés à la contribution
des métiers de l'artisanat textile et de l'habillement à l'emploi
des jeunes. A cet effet, nous vous soumettons le questionnaire ci
-après.
Nous vous remercions d'avance de votre participation à
la réalisation de ce présent travail
Nom et
prénoms :............................................................
Profession :....................................................................
Structure :......................................................................
I. ORGANISATION DU SECTEUR TEXTILE
v Les micros entreprises et les artisans
v Les emplois créés
II. FORMATION DES ARTISANS
v Structures de formation
v Filières de formation
v Niveau de scolarisation des artisans
III. LES PRODUITS DU SECTEUR
v Marché
v Les prix, qualité, quantités
v Compétitivité
IV. COMMERCIALISATION
v Promotion par l'Etat,les artisans,les structures
privés
V. STRUCTURES D'APPUIS
v Contribution au développement du secteur
v Les formes d'appuis
v Efficacité des actions
VI. DIFFICULTES RENCONTREES
v Par les artisans
v Les intervenants du secteur
VI. DIFFICULTES RENCONTREES PAR LES ARTISANS
VI. FORCES ET FAIBLESSES DU SECTEUR
VII. PERSPECTIVES
v En terme d'emplois
v En terme de formation
v En matière d'appuis
v D'organisation et de commercialisation
v De cohabitation entre artisanat textile et industrie
textile
Annexe 10
Questionnaire adressé aux unîtes de
production de l'artisanat textile et de l'habillement
Dans le cadre de notre mémoire de fin de formation pour
l'obtention du diplôme de conseiller de jeunesse et d'éducation
permanente, nous nous sommes intéressés à la contribution
des métiers de l'artisanat textile et de l'habillement à l'emploi
des jeunes. A cet effet, nous vous soumettons le questionnaire
ci-après.
Je vous serai très reconnaissant de bien vouloir
répondre aux différentes questions :
Nous vous remercions d'avance de votre participation à
la réalisation de ce présent travail
A. IDENTIFICATION DE LA STRUCTURE
1. Nom de la
structure.........................................................
2. date de
création............................................................
3. Forme
Juridique...............................................................
4. Activité
principale...........................................................
5. régime fiscal ?
Régime normal RSI CSI
B. IDENTIFICATION DU RESPONSABLE
6. Quel est votre age ?
Entre 15 et 35 ans plus de 35 ans
7. Sexe : Homme femme
8. Quel est votre niveau d'étude ?
Non scolarisé Primaire secondaire Universitaire
C. LE PERSONNEL
9. combien de salariés permanents avez-vous ?
Hommes femmes
déclarés
Entre 15 et 35 ans _____ _____ ______
Plus de 35 ans _____ _____
_____
10. Combien de salariés contractuels
avez-vous?
Hommes femmes
déclarés
Entre 15 et 35 ans _____ _____ ______
Plus de 35 ans _____ _____
_____
11. Quelle est la
rémunération moyenne versée a un employé
permanent?...............................................................
12. Quelle est la
rémunération moyenne versée a un employé
contractuel?
.................................................................................................
13. Pourquoi n'employez-vous pas un plus grand
nombre d'employés dans votre entreprise?
Difficultés d'approvisionnement
Difficultés d'écoulement
Manque d'intérêt des jeunes
D. PRODUCTION
14. À quel montant estimez-vous votre chiffre
d'affaire mensuel/annuel?
..............................................................................................
15. Quelle est votre production mensuelle/annuelle?
...........................................................................................................................
16. Quels sont vos principaux produits?
...........................................................................................................................
17. Quelle matière utilisez-vous le plus?
Faso Dan Fani Pagnes tissu autre
................................................................
E. FORMATION
18. Comment avez-vous été formé?
Ecoles et centres de formation apprentissage sur le
tas
19. Combien de personnes avez-vous formé depuis la
création de votre
structure?......................................................................
20. Que sont devenus ceux que vous avez formé ?
Installés à leur propre compte _____
Travaille pour un tiers _____
Abandon _____
21. Votre formation actuelle est-elle ?
Satisfaisante acceptable
Insuffisante
F. COMMERCIALISATION
22. Comment se fait votre production?
Sur commande production stockée
les deux
23. Quelle proportion de votre production arrivez-vous
à écouler?
Moins de 50% Plus de 50%
24. Qui sont vos principaux clients?
Les particuliers
Les étrangers et les expatriés
25. Comment se fait la promotion de vos produits?
Pas de promotion expositions, foires
Défilés Autre
26. Combien investissez-vous en moyenne par an dans la
promotion?
Défilés de
modes :.................................................................
Expositions et
foires :............................................................
Autre ;......................................................................................
27. Comment financez-vous votre promotion ?
Fonds propres Appui extérieur Autre
28. votre activité est-elle rentable ?
Oui non
G. FINANCEMENT
29. comment avez-vous obtenu les fonds ?
o pour démarrer votre activité ?
Fond propre Soutien de proches
institution de crédit
o Pour constituer un fonds de roulement
Fond propre Soutien de proches
institutions de crédit
30. Avez-vous des difficultés pour obtenir des
financements
Oui non
Si oui
lesquelles ?............................................................................................................................................................................
H. RELATION AVEC LES AUTRES STRUCTURES
31. Etes vous membre d'une association ou groupement du
même domaine ?
Oui non
32. Qui vous soutient le plus ?
L'Etat
Les ONG et projets internationaux
I. DIFFICULTES
33. Quelles son les autres difficultés que vous
rencontrez ?
Formation
Approvisionnement
Promotion
Matériel
Autres...................................................................
J. PERSPECTIVES
34. Que suggérez-vous pour le développement de
votre activité ?
...................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Merci pour votre disponibilité.
* 1 _ Ministère de
l'économie et des finances, cadre stratégie de lutte contre la
pauvreté, Burkina Faso, 2003, p 45
* 2 _ Coopération
autrichienne pour le développement, document de travail de l'atelier de
lancement de PACOTA et PFDL/BH , Octobre 2008,p 13
* 3 _ ONUDI, Evaluation
indépendante du projet « Développement de la transformation
industrielle et artisanale du coton au Burkina Faso - Lutte contre la
pauvreté par la création d'emplois », 2006, p19
* 4 _ INSD, ministère
de l'économie et du développement, RGPH, Ouagadougou, 2006
* 5 _ MJE, Document
introductif de la 1ère édition du forum du secteur
informel, 2008, p9
* 6 _ ONEF, ministère
de la jeunesse et de l'emploi, rapport annuel sur l'emploi, Ouagadougou, 2007,
p16
* 7 _ MCPEA, Stratégie de
promotion de l'artisanat au Burkina Faso, Ouagadougou, 1999, p5
* 8 _ G.NARH Gifty, valorisation
locale du coton biologique et équitable : une opportunité
pour les petites entreprises ouest africaines, Cap Town, 2007, p7
* 9 _ Coopération
autrichienne pour le développement, document de travail de l'atelier de
lancement de PACOTA et PFDL/BH, Octobre 2008, p 13
* 10 _ CFC, ONUDI, note de
discussion de la réunion des partenaires sur la promotion de la
transformation du coton en Afrique de l'ouest, Bamako, Mali, 2007, p18
* 11 _ Catherine LEJEUNE,
Herve DERRENNIC, Accompagner des projets de jeunes artisans et micro
entrepreneurs en Afrique, l'Harmattan, 1996, 207 p
* 12 _ MCPEA, recueil de textes
sur l'artisanat, 2004
* 13 _ MCPEA, recueil de
textes sur l'artisanat, 2004
* 14 _
Désiré M.OUEDRAOGO, fiche descriptive des métiers du
textile, Ouagadougou, 2007, p3
* 15 _ MJE, lexique sur la
jeunesse, Burkina Faso, 2008, p18
* 16 _ Concertation des
bailleurs de fond sur le secteur privé,Etude sur le secteur privé
et l'environnement des entreprises au Burkina Faso,Ouagadougou,1997,p23
* 17 _ Omar AKTOUF,
Méthodologie des sciences sociales et approche qualitative des
organisations. Une introduction à la démarche classique et une
critique. Montréal : Les Presses de l'Université du
Québec, 1987, p15.
* 18 _ CFC, ONUDI, note de
discussion de la réunion des partenaires sur la promotion de la
transformation du coton en Afrique de l'ouest, Bamako, Mali, 2007, p11
* 19 _ Ministère de
l'agriculture, de l'hydraulique et des ressources halieutiques, diagnostic de
la filière coton et identification d'axes stratégiques,
Août 2007, p39
* 20 _ G.NARH Gifty,
TIENDREBEOGO Issa, Artisanat textile au Burkina Faso : état des
lieux et analyse du marché, CORADE, 2006, p 29
* 21 _ Salon international
de l'artisanat de Ouagadougou- I.C.I., Rapport préparatoire à la
tenue de l'atelier des 5 et 6 novembre 2008 organisé en marge de la
11ème édition du SIAO «Contribution de l'artisanat
à la valorisations matières premières : Cas du coton et
des fibres naturelles »,Ouagadougou, octobre 2008,p19
Les différentes définitions des métiers
contenus dans cette partie sont extraites du rapport ci-dessus cité.
* 22 _ Salon international
de l'artisanat de Ouagadougou- I.C.I., Rapport préparatoire à la
tenue de l'atelier des 5 et 6 novembre 2008 organisé en marge de la
11ème édition du SIAO «Contribution de l'artisanat
à la valorisations matières premières : Cas du coton et
des fibres naturelles »,Ouagadougou, octobre 2008,p12
* 23 _ ONUDI, Evaluation
indépendante du projet « Développement de la transformation
industrielle et artisanale du coton au Burkina Faso - Lutte contre la
pauvreté par la création d'emplois », 2006.
* 24 _ Issoufou OUATTARA / ZIO
Bessokali, stratégies de valorisation des produits artisanaux
burkinabé, document de synthèse, université de Ouagadougou
,2007
* 25 _ Coopération
autrichienne pour le développement, Atelier de lancement de PACOTA ET
FDL/BL, document de travail, octobre 2008
* 26 _ Sidi TRAORE,Prosper
TIENDREBEOGO,Jean Paul KOUDOUGOU,les spécificités culturelles de
l'artisanat textile traditionnel (symboles, motifs ,coupes ...) dans trois
localités du Burkina Faso , CORADE, 2007, 113 p
* 27 _ OUEDRAOGO Moussa,
Problématique de l'entrepreneuriat des jeunes diplômés au
Burkina Faso, Mémoire de fin de cycle, université de Ouagadougou,
Juin 2006, p 24
* 28 _ Catherine LEJEUNE et
Hervé DERRENIC, Accompagner des projets de jeunes artisans et micro
entrepreneurs en Afrique, l'Harmattan ,1996
* 29 _ SALOU Paul, Secteur
de l'artisanat comme alternative au problème de l'emploi des jeunes dans
la ville de Ouagadougou, mémoire de fin de formation, ENAM, 2000
* 30 _ Sidi TRAORE et Margriet
REINDERS, La tenue traditionnelle au Burkina Faso, Avril 2005
* 31 _ Entretien
réalisé dans son bureau -UNITEX (Ouagadougou), le 20/02/09
* 32 _ Entretien
réalisé dans son Atelier -GARBOKO (Ouagadougou), le 13/02/09
* 33 _ Marcel OUEDRAOGO,
Entretien réalisé dans son Atelier -PRINCE DESSUTI INTERNATIONAL,
le 3/03/09
* 34 _ INSD, Rapport
d'enquête, le secteur informel dans l'agglomération de
Ouagadougou : performance, insertion perspective, novembre 2003
* 35 _ Entretien
réalisé dans son Atelier COULEURS DU SAHEL -Gounghin
(Ouagadougou), le 10/03/09
* 36 _ Entretien
réalisé dans son bureau -SIAO (Ouagadougou) , le 5/03/09
* 37 _ Entretien
réalisé dans son Atelier -GARBOKO (Ouagadougou), le 13/02/09
* 38 _ Entretien
réalisé dans sa cour secteur 11 (Ouagadougou) , le
16/03/09
* 39 _ Couturier GERARD
COUTURE, rencontré le 5 /03/09
* 40 _ Couturier CACHICO
(Gounghin), rencontré le 10/03/09
* 41 _ Une teinturière
membre de ATK, rencontrée le 17/03/09
* 42 _ Entretien
réalisé dans son bureau -UNITEX (Ouagadougou), le 20/02/09
* 43 _ Entretien
réalisé dans son Atelier COULEURS DU SAHEL -Gounghin
(Ouagadougou), le 10/03/09
* 44 _ Etudiant
rencontré à l'Université de Ouagadougou le 20/03/09
* 45 _ Elève au
lycée Marien N'Gouabi (Ouagadougou), rencontrée le 17/03/09