CHAPITRE IV
IV- RESULTATS
ET DISCUSSIONS
4.1 Sites
alternatifs d'exploitation
Les
axes caractérisés par des portions étendues de plateau
continental dame-marie, Tiburon, Anse d'Hainault constituent les principales
zones traditionnelles de pêche. Aujourd'hui, il est
généralement admis que cet espace n'est plus en mesure de
répondre à un effort de pêche plus ou moins intense en
raison de la surpêche et de la dégradation rapide des
habitats : (avis partagé par le principal opérateur
privé de ce secteur en Haïti : la Compagnie de Pêche
Antillaise-CPA.SA (CELESTIN, 2004).
La reconstitution des stocks de la plate forme insulaire et
des eaux néritiques associées est possible si la pression sur les
sites de pêche diminue et si des mesures appropriées sont prises
pour arrêter le processus de détérioration de
l'environnement de la zone côtière. Dans l'intervalle, à
Anse d'Hainault, la multiplication des DCP et l'apprentissage ainsi que le
développement de techniques de pêche appropriées au niveau
du talus continental offrent d'autres alternatives d'exploitation. Les
marins-pêcheurs exploitent le système profond potentiellement
riche et sous exploité. Ils y pêchent des pélagiques
océaniques, erratiques et saisonniers (daurade, carangue, thon,
balaou).
4.2 Situation de la pêche
sur DCP à Anse d'Hainault
La pêche à proximité de DCP demeure l'une
des activités les plus importantes pour les habitants d'Anse d'Hainault,
soit comme exploitants directs soit comme bénéficiaires
indirects. Elle permet à la population locale de s'approvisionner en
poissons qui constituent en général des aliments de haute valeur
biologique. Les trois DCP mouillés à Carcasse, Tiburon, Irois
représentent en outre, l'une des principales sources de revenu
permettant la prise de certaines décisions d'importance vitale, telle
que l'augmentation de la taille de l'entreprise de pêche, l'extension des
exploitation agricoles, l'éducation des enfants, ainsi que la
possibilité de faire face aux débours financiers
occasionnés par des évènements sociaux, comme des
fêtes nationales et religieuses, un mariage, des funérailles.
Le nombre de pêcheurs dans la zone est estimé
à environ 900 soit 15% du nombre total de 6000 distribués dans
tout le département. A peu près 60 à 70 % de l'effectif
régional pratique la pêche à plein temps (BREUIL, 1995) et
seulement 20% la pêche sur DCP, faute de moyen de production et de
crédit. Les informations recueillies au terme de l'enquête
exploratoire nous portent à classer les marins pêcheurs en trois
groupes. Cette classification se justifie parce que les marins pêcheurs
ne sont pas homogènes du point de vue socio-économique, ils sont
différents suivant qu'ils possèdent ou non un moteur (moyen de
production déterminant pour le nombre de jours qu'ils peuvent consacrer
à la pêche sur DCP). Les trois types sont présentés
dans le tableau 1 suivant :
Tableau 1 : Classification des marins
pêcheurs par type
Types de Marin Pêcheurs
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Nombre de sorties/ semaine
|
Nombre de sorties sur DCP/an
|
Moyens de production par type
|
I- Marin Pêcheurs DCP à plein
temps
|
5-7
|
260-364
|
5-6 barques
1-2 moteurs
8-10 lignes
|
II- Marin Pêcheurs DCP à
mi-temps
|
3-4
|
156-208
|
1-2 barque*
0 moteur
6-8 lignes
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III- Marin Pêcheurs DCP occasionnels
|
0-1
|
0-52
|
0-barque
0-moteur
3-4 lignes
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Sources : enquête de l'auteur
septembre 2007
(*Acquisition: souvent par prêts bancaires ou location
entre les mains des types I)
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