Etude de la participation du port de Cotonou à l'essor économique du Bénin( Télécharger le fichier original )par HOUNSINOU Carlos et AMOUSSA Roukayath Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de Management ENEAM - Diplome de Technicien Supérieur 2009 |
CHAPITRE I :MESURE ET ANALYSE DE L'IMPACT DES ACTIVITES PORTUAIRES SUR LA PERFORMANCE ECONOMIQUE SECTION 1 : METHODOLOGIE DE L'ETUDEParagraphe 1 : OUTILS DE COLLECTE ET LIMITES DES DONNEESPour atteindre nos objectifs, nous avons adopté une démarche méthodologique qui se résume en deux grandes composantes : La première composante présentera les données utilisées dans cette étude. La deuxième partie présentera la méthode d'évaluation et d'estimation. 1.1 Outils de collecte1.1.1 Sources des données En ce qui concerne la collecte des données, elle vise à recueillir une majorité de documents pour la compréhension des activités du Port de Cotonou et sur des différents secteurs de l'économie béninoise ainsi que les données nécessaires à l'estimation des modèles. A cet effet, les principales sources ci-après ont été identifiées : Ø Les centres de recherches et de documentation (ENEAM, INSAE) pour toutes les informations spécifiques relatives à la question. Ø Le Ministère de l'Économie et des Finances, par le biais de ses directions techniques, notamment la DGAE, pour la collecte des données relatives aux finances publiques. Ø L'INSAE et précisément la DSEE pour la collecte des données relatives au PIB. Ø La Cellule de Suivi des Programmes Économiques et Financiers (CSPEF) pour les donnés relatives au Tableau des Opérations Financières de l'État. Ø Le Service des Statistiques des Études et des Performances du Port Autonome de Cotonou pour les données relatives aux trafics portuaires. Ø L'outil internet ayant permis l'accès à quelques documents de recherches présentés dans les références bibliographiques. 1.1.2 Présentation et justification du choix des variables Ø Présentation des variables La littérature nous a permis de repérer un certain nombre d'éléments pertinents qui sont interdépendants entre eux. Les différentes variables relevées sont : la Production Intérieure Brute réelle, le trafic portuaire, les recettes fiscales, et la production intérieure brute de chaque branche du secteur tertiaire. Ø La Production Intérieure Brute réelle (PIBR) : Nous suivrons l'évolution de la production annuelle totale d'une année à une autre. Au niveau des secteurs, il s'agit de la production mesurée en volume et en pourcentage du PIB totale. Elle constitue l'output de la production de chaque secteur et caractérise l'intensité de leur activité. Un grand volume de production conduit à une grande rentabilité si les facteurs de productions sont utilisés de manière efficiente. Ø Le trafic portuaire (tp) Il s'agira ici de suivre sur une période donnée, les mouvements de toutes les marchandises qui sont enregistrés au niveau du Port Autonome de Cotonou. Le trafic des produits alimentaires, du coton, des engrais et insecticides, des matériaux de construction de même que les trafics des véhicules d'occasion et des navires (porte conteneur) sont plus créateurs de richesse au niveau du port10(*). Ø Les recettes fiscales (R_F) Elles représentent les prélèvements obligatoires sur les biens ou les revenus des personnes physiques ou morales en vue de la couverture des charges publiques, eu égard à leurs capacités contributives, sans contrepartie directe, individuelle et personnelle. Elle est composée des recettes douanières, taxes directe et indirecte puis des recettes non fiscales. Tableau 1 : Récapitulatif des variables
Les variables retenues ici sont celles du secteur tertiaire. En effet, la production du secteur primaire (36%) et du secteur secondaire (14%) restent faibles devant celle du secteur tertiaire (50%). Ainsi, notre étude consistera à faire une analyse globale de la situation de ce secteur quant à la place qu'elle occupe en matière de création de richesse et de son effort pour la croissance économique. Cependant, nous nous contenterons d'effectuer notre étude avec la variable "trafic portuaire" bien que cette variable ne soit pas la seule entrant dans la constitution de la valeur ajoutée du port, mais reste jusqu'à présent, non seulement l'activité la plus prépondérante mais aussi l'activité qui contribue le plus à sa formation. Ø Justification du choix des variables En premier lieu, notre objectif étant d'expliquer l'évolution des recettes fiscales par rapport à celle du trafic portuaire, nous avons jugé utile de prendre en compte le PIB réel, les importations, le taux de change effectif nominal et le trafic portuaire comme variable exogène. Maintes raisons motivent notre choix. L'équité fiscale voudrait que chaque contribuable paie ses impôts ou s'acquitte des droits et taxes directs ou indirects qui régissent des réformes fiscales (TVA), d'où l'utilisation des recettes fiscales. La richesse de chaque contribuable, pour l'économie prise dans son ensemble est mesurée ici par le PIB réel. D'autre part, les recettes de porte sont constituées pour l'essentiel des droits et taxes à l'importation et dépendent fortement des importations. Le trafic portuaire, bien qu'il regroupe en partie les importations, sera utilisé compte tenu des objectifs de notre étude. Aussi, le taux de change effectif nominal mesurant les disparités entre la monnaie nationale et celle étrangère, influent fortement les échangent extérieurs du pays et peuvent donc se répercuter sur les recettes fiscales. En second lieu, il s'agira d'expliquer également la croissance par rapport à l'évolution du trafic portuaire. Théoriquement, la formulation de ce modèle part nécessairement de la fonction de production de Cobb Douglas qui exprime la production en fonction du travail et du capital. Dans notre étude, les volumes du travail et du capital seront mesurés respectivement par la population active et la formation brute du capital fixe. Le trafic portuaire sera utilisé conformément aux objectifs de notre étude. 1.1.3 Justification des signes attendus des différentes variables Contribuant à plus de 90%11(*) des recettes douanières, le trafic portuaire peut avoir un effet positif sur les recettes fiscales. Le signe attendu ici est le signe positif. Il en est de même pour les importations. Etant donné que les ressources de la fiscalité béninoise représentent plus de 80% des recettes publiques, on devrait s'attendre à ce que l'activité portuaire ait un impact positif sur la croissance économique. Communément appelé « Poumon » de l'économie béninoise, le signe attendu ici est également le signe positif. Une croissance évolutive devrait avoir un effet d'entraînement sur les finances publiques. Le signe attendu de la variable PIB réel peut être le signe positif. La théorie stipule que les investissements peuvent avoir un effet positif sur la croissance économique. Le signe attendu ici est en principe le signe positif. 1.1.4 Précautions préalables Pour spécifier les équations relatives à l'analyse l'impact de l'activité portuaire sur les recettes fiscales et sur la croissance économique, nous allons réaliser deux méthodes d'estimations économétriques du type des Moindres Carrés Ordinaires (MCO). Le fait que les séries macro-économiques soient parfois non-stationnaires pose un problème d'estimation. Etant donné que la méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO) ne s'applique qu'aux séries stationnaires, nous aurons donc à effectuer le test de racine unitaire sur les différentes séries, et de la cointégration entre les séries intégrées de même ordre et éventuellement les modèles à correction d'erreur. Par ailleurs, le test de multi colinéarité s'avère nécessaire pour la vérification des variables explicatives qui seront utilisées pour expliquer la variable dépendante. Pour mettre ce test en évidence, le principe du test de Farrar et Glauber sera exécuté selon l'encadré ci-contre. L'application du test sur les différentes variables explicatives du modèle de la croissance économique, notamment le trafic portuaire et la formation brute du capital, révèle qu'elles sont orthogonales, contrairement au modèle des recettes fiscales. En effet, pour le modèle de la croissance, la valeur empirique du test vaut 36,33. Valeur inférieure à celle lue dans la table (43,77) à 3 degré de liberté au seuil de 5%. L'hypothèse Ho est alors acceptée. * 10 _ Tiré du mémoire " Estimation de la valeur ajoutée portuaire et élaboration d'un indicateur de performance de l'activité portuaire " de Hervé DOUMEFIO et Immaculée D. KPEHOUNTON * 11 _ www.portdecotonou.com |
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