République DU BENIN
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI (UAC)
ECOLE NATIONALE D'ECONOMIE APPLIQUEE ET DE MANAGEMENT
(ENEAM)
Option : Economie Appliquée
Filière : Statistique
Réalisé par
:
Roukayath Dénou AMOUSSA & Carlos
F. HOUNSINOU
Sous la direction de:
Maîtres de stage Tuteur de
mémoire
Mr Aristide MEDENOU Mr Médard
DJINKPO
Mr Habib TIDJANI (Ingénieur
Statisticien
(Ingénieurs Statisticiens Economiste,
chargé de
Economistes, Chefs service cours d'analyse des
à la DPC)
données à l'ENEAM)
ANNEE ACADEMIQUE : 2008-2009
DÉCEMBRE 2009
L'Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de
Management (ENEAM) n'entend donner aucune approbation, ni improbation aux
opinions émises dans ce mémoire ; ces opinions doivent
être considérées comme propres à leurs
auteurs.
DEDICACE
Je dédie ce mémoire en reconnaissance
à mes parents, Sikirou AMOUSSA et Moulératou GATTA pour leur
amour et les sacrifices qu'ils ont dû accomplir pour me donner le
meilleur d'eux-mêmes et à tous ceux qui me portent dans leur
coeur.
Roukayath D. AMOUSSA
Je dédie principalement ce mémoire à
mes parents, Louis de Gonzagues HOUNSINOU et Guirissou N'bi OROU SIHO, qui de
jour comme de nuit, n'ont ménagé aucun effort pour m'orienter sur
le droit chemin.
Carlos U. HOUNSINOUREMERCIEMENTS
S'aventurer dans les méandres de l'économie
reste une tâche fastidieuse du fait de la dimension des champs couverts
par celle-ci, les instruments à utiliser, les indications et solutions
envisageables.
L'importance du travail à accomplir, le nombre
élevé de documents à consulter, ont imposé une
recherche harassante, recherche au cours de laquelle beaucoup de
compétences ont été utilisées, qu'il s'agisse de
statisticiens, d'économistes, etc.
Leur contribution à l'amélioration de ce
travail a été inestimable et positive. Les remerciements les plus
ineffables sont particulièrement adressés
à :
Mr Bachir SOUBEROU, Directeur de la
Prévision et de la Conjoncture, qui nous a prodigué de multiples
conseils ;
Mr Médard DJINKPO, tuteur de ce
mémoire qui, malgré ses nombreuses occupations et sa lourde
responsabilité, a su nous faire bénéficier de sa
disponibilité ;
Mr Habib TIDJANI, Chef du Service du Suivi
Budgétaire et de l'Analyse Conjoncturelle, qui n'a ménagé
aucun effort pour nous soutenir et nous aider dans nos actions ;
Mr Aristide MEDENOU, Chef du Service de la
Programmation Economique et Financière, qui a été d'une
attention particulière dans le choix de ce thème et pour les
éclaircissements donnés dans l'approfondissement de ce
thème ;
Mr Abraham BIAOU, Ingénieur Statisticien
économiste au service des Comptes Nationaux /INSAE pour
l'intérêt particulier accordé à ce
travail ;
Mr Charles SESSEDE et à tous ses
collaborateurs, pour les soutiens et les multiples contributions à la
conception et à la réalisation de l'étude ;
Mr Serge GBEGAN agent du service statistique
des études et des performances au Port Autonome de Cotonou, pour
l'intérêt particulier accordé à ce
travail,
Mr Codjo DADO, Directeur de l'ENEAM, et
à tout le corps professoral de L'ENEAM pour tous les efforts accomplis
dans l'amélioration de la formation en Statistique à l'ENEAM
;
Tous les agents de la Direction de la Prévision et
de la Conjoncture qui nous ont témoigné leur amour par divers
soutiens ainsi qu'à tous les stagiaires de la DPC pour nous avoir
été d'une précieuse aide dans la rédaction de cette
étude sans oublier tous nos amis
modulaires.
Enfin que toutes les personnalités et autres
compétences, qui dans l'ombre et au cours des discussions à
bâtons rompus que nous avons eues avec elles et qui ont guidé
notre rédaction, trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude
et nous pardonne de n'avoir pas pu les citer nommément.
AVANT PROPOS
L'Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de
Management (ENEAM) du Bénin est d'une grande renommée et assure
depuis 1981 une formation de haut niveau en STATISTIQUE et en ECONOMIE
APPLIQUEE des cadres venant de tous horizons d'Afrique francophone.
Dans le cadre de la formation des Ingénieurs de
Travaux Statistiques (ITS), il est de coutume qu'à la fin des trois ans
de formation, d'initier les ingénieurs en devenir au travail du
terrain ; c'est ainsi qu'un stage de trois mois est organisé
à cet effet.
Ce stage a pour but de permettre aux élèves
ingénieurs qui viennent d'acquérir les outils de base de la
statistique et de l'économétrie, de pouvoir les confronter aux
réalités du terrain.
En fonction des objectifs propres ou d'insuffisances
constatées au niveau du fonctionnement sur le lieu de stage,
l'étudiant émet des hypothèses de recherche et entreprend
des études dans le souci d'aider à une efficacité plus
grande du service où il a accompli son stage. Il s'agit donc pour lui de
faire des propositions concrètes en vue d'améliorer les
méthodes de travail.
Le présent document est élaboré
à l'issue d'un stage effectué à la Direction
Générale des Affaires Economiques (DGAE) du Ministère des
Finances et de l'Economie (MFE), précisément à la
Direction de la Prévision et de la conjoncture (DPC) sur le
thème « Port de Cotonou, moteur de l'économie
nationale ?», un thème qui après une révision
s'intitulera : « Etude de la participation du Port de
Cotonou à l'essor économique du Bénin ».
Ce travail constitue un outil de base dans la
compréhension des interrelations existantes entre l'évolution de
l'activité portuaire et celle de la croissance économique. Il
présente une méthodologie soutenue par des traitements
exécutables sous le logiciel Eviews (5ème version).
SOMMAIRE
LISTE DES GRAPHIQUES
1.1 Outils de collecte
17
1.2 Limites des données
18
2.1 Outils d'analyse 19
2.2 Stratégie de
vérification des hypothèses 19
LISTE DES TABLEAUX
1.1 Outils de collecte
17
1.2 Limites des données
18
2.1 Outils d'analyse 19
2.2 Stratégie de
vérification des hypothèses 19
SIGLES ET ACRONYMES
ADF : Augmented
Dickey-Fuller
BCEAO : Banque Centrale des Etats
de l'Afrique de l'Ouest
BiPEN : Bilan et Perspective
de l'Economie Nationale
BTP : Bâtiments et Travaux
Publics
CEN-SAD : Communauté
des Etats Sahélo-Sahariens
CIMBÉNIN :
Société des Ciments du Bénin
CSPEF : Cellule de Suivi des
Programmes Economiques et Financiers
DGAE : Direction
Générale des Affaires Economiques
DPC : Direction de la
Prévision et de la Conjoncture
DSEE : Direction des
Statistiques et des Etudes Economiques
ECM : Error Correction
Model (Modèle à Correction d'erreur)
ENEAM : Ecole Nationale
d'Economie Appliquée et de Management
EVP : Equivalent Vingt
Pieds (unité de mesure du conteneur)
FBCF : Formation Brute de
Capital Fixe
GSM : Global System for Mobile
communications
INSAE : Institut National de la
Statistique et de l'Analyse Economique
IPI : Indice de la
Production Industrielle
ISPS : International Ship and
Port Security
MCA : Millenium Challenge
Account
MCE : Modèle à
Correction d'Erreur
MCO : Moindres Carrés
Ordinaires
MIDE : Mission pour
l'Implantation et le Développement des Entreprises
PAC : Port Autonome de
Cotonou
PAG : Programme d'Actions du
Gouvernement
PIB : Produit
Intérieur Brut
SSEP : Service des Statistiques,
des Etudes et des Performances
TVA : Taxe sur la Valeur
Ajoutée
PRESENTATION DE L'INSTITUTION
D'ACCUEIL
La Direction Générale des Affaires Economiques
(DGAE) du Ministère de l'Economie et des Finances (MEF) est
chargée de proposer des mesures de politiques économique et
financière à court, moyen et long terme au Gouvernement,
d'évaluer leurs effets sur les principales variables
macro-économiques et monétaires et de suivre leur mise en
oeuvre.
Il faut noter que la Direction Générale des
Affaires Economiques (DGAE) était dénommée la Direction
Générale de l'Economie (DGE). En outre, la Direction de la
Prévision et de la Conjoncture (DPC) de la DGAE était elle aussi,
nommée Direction de l'Analyse Economique et de la Prévision
(DAEP).
Ø Présentation de la Direction de la
Prévision et de la Conjoncture (DPC)
Conformément aux dispositions de l'article 56 du
Décret n°2005-110 du 11 mars 2005 portant Attributions,
Organisation et Fonctionnement du Ministère des Finances et de
l'Economie, la Direction de la Prévision et de la Conjoncture (DPC) a
pour mission de proposer et de mettre en oeuvre une stratégie
économique nationale ainsi que de faire le diagnostic régulier de
l'économie et d'en déterminer les implications à court,
moyen et long termes sur les agrégats macro-économiques et
monétaires. Elle est également chargée d'établir
les prévisions financières et les objectifs budgétaires
compatibles avec les contraintes économiques et de suivre
l'élaboration, l'analyse et la projection de la balance des
paiements.
La DPC comprend trois services que sont : le Service de la
Programmation Economique et Financière (SPEF), le Service du Suivi
Budgétaire et de l'Analyse Conjoncturelle (SSBAC) et le Service des
Etudes et Statistiques (SES). Outre ces services, la Direction dispose d'un
Secrétariat Administratif et d'un Bureau des Affaires Administratives et
Financières.
Ø Présentation des différents
services de la DPC
· Service de la Programmation Economique et
Financière
Il est chargé des projections économiques
à court et moyen termes. Il participe à l'élaboration du
budget de l'Etat, à la préparation des Programmes Economiques et
Financiers et aux travaux de la Commission chargée d'établir la
balance des paiements.
· Service du Suivi Budgétaire et de
l'Analyse Conjoncturelle
Il est chargé d'une part, du suivi de l'activité
économique aussi bien nationale qu'internationale et du suivi de
l'exécution du budget d'autre part. A ce titre, il réalise les
principales tâches ci-après :
· l'élaboration périodique du Tableau des
Opérations Financières de l'Etat (TOFE) et du Tableau des
Opérations de Trésorerie de l'Etat (TOTE), en collaboration avec
les Administrations concernées, notamment la Direction
Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique
(DGTCP), la Direction Générale du Budget (DGB) et la Cellule de
Suivi des Programmes Economiques et Financiers (CSPEF) :
· l'évaluation des mesures budgétaires en
cours d'exécution ;
· l'élaboration périodique du Tableau de
Bord Economique et Financier
· la réalisation de Notes de Conjoncture mettant
en exergue les désajustements prévisibles à court terme
;
· la rédaction de notes d'information en
matière économique et leurs impacts ;
· l'analyse de l'environnement économique
sous-régional et international.
· Service des Etudes et
Statistiques
Il est chargé de la Centralisation des statistiques
économiques et financières, et de l'amélioration de la
connaissance du fonctionnement de l'économie nationale. A ce titre, il
s'occupe de :
· La réalisation d'études en vue
d'apprécier l'impact des mesures financières sur
l'économie ;
· La réalisation d'études sectorielles
intéressées ;
· La réalisation de travaux de modélisation
;
· La collecte périodique de statistiques
financières ;
· La gestion d'une banque de données
économiques et financières ;
· La coordination de l'activité statistique au
sein du Ministère de l'Economie et des Finances.
· Secrétariat
Administratif
Il est chargé de:
· l'enregistrement du courrier qu'il soumet à
l'appréciation du Directeur ;
· la ventilation du courrier, conformément aux
instructions du Directeur ;
· la réception et de l'envoi des messages ;
· l'expédition du courrier ;
· la réception et de l'information des visiteurs
;
· la présentation du courrier au visa ou à
la signature du Directeur de la Prévision et de la Conjoncture et de
toutes autres tâches à lui confiées par celui-ci.
· Bureau des Affaires Administratives et
Financières
Il est chargé, sous la supervision directe du Directeur
de la Prévision et de la Conjoncture de :
· centraliser les besoins matériels de tous les
services ;
· coordonner la gestion des moyens matériels de la
Direction et de les répartir judicieusement entre les différents
services ;
· assurer la gestion des stocks de matériels et de
fournitures.
Le Bureau des Affaires Administratives et Financières
travaille en étroite collaboration avec le Service Administratif et
Financier de la Direction Générale des Affaires Economiques.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Le Bénin s'est engagé depuis la fin des
années 80 dans un processus de transformation radicale de son
économie. Les réformes entreprises ont contribué à
l'amélioration du cadre macro-économique, au désengagement
progressif de l'État du secteur productif, à la restructuration
du secteur financier et à l'amélioration de la gestion des
finances publiques.
Il est de notoriété publique que le Port de
Cotonou constitue un atout majeur pour le développement
économique du Bénin. Il occupe une position
privilégiée sur le trafic maritime de l'Afrique de l'Ouest. En
plus du trafic propre du Bénin, il assure la desserte du Niger, du
Burkina Faso, du Nigeria et du Mali et se positionne de plus en plus comme le
port de convergence de la sous-région. D'autre part, la rationalisation
du fonctionnement du port et l'augmentation de ses performances en termes de
transit et de trafic de marchandises pourraient avoir des retombées
positives sur l'économie béninoise dans son ensemble, en
augmentant ainsi l'attractivité du pays auprès des investisseurs
internationaux. L'économie béninoise demeure dépendante du
commerce, et dans ce contexte, le port pourrait jouer un rôle
décisif en tant que plaque tournante commerciale pour l'exportation de
produits béninois vers les pays de la sous-région.
A cet égard, la présente étude vise
à analyser la contribution du Port à l'essor de l'économie
béninoise. Ensuite, les résultats qui en découleront
permettront de voir si le Port de Cotonou peut être
considéré ou non comme un moteur de l'économie
Béninoise et de prendre conscience de sa participation dans la
croissance économique.
L'étude est organisée en deux grandes parties.
La première procèdera notamment à la présentation
de l'état des lieux de la structure économique, celui du trafic
portuaire et la revue de littérature. La deuxième
présentera le modèle d'analyse, les principaux résultats
obtenus, ainsi que leur interprétation économique. Elle
s'achève par des suggestions de mesures de politique économique
dans l'optique de pallier aux insuffisances du port afin d'étendre ses
dimensions bien au delà des frontières nationales.
PREMIERE PARTIE :
PRESENTATION DE LA STRUCTURE DE L'ECONOMIE, DU TRAFIC
PORTUAIRE, DES FINANCES PUBLIQUES ET REVUE DE LITTERATURE
CHAPITRE I
STRUCTURE DE L'ECONOMIE, TRAFIC PORTUAIRE ET FINANCES
PUBLIQUES.
SECTION 1 : PRESENTATION DE LA STRUCTURE DE L' ECONOMIE
Paragraphe 1 : STRUCTURE SECTORIELLE DU PIB
La croissance du PIB de 5% enregistrée en 2008
s'inscrit dans une tendance à la hausse depuis cinq ans. Ce
résultat satisfaisant est principalement lié à la mise en
oeuvre des réformes économiques, notamment l'assainissement des
finances publiques et l'apurement progressif de la dette de l'État
vis-à-vis du secteur privé, au dynamisme des travaux
d'infrastructures et de BTP, notamment ceux liés à la CEN-SAD et
à la progression soutenue, surtout au premier semestre de 2008, des
relations commerciales avec le Nigéria.
Trois secteurs d'activités concourent à la
formation du PIB à savoir: le primaire, le secondaire et le tertiaire.
De 1999-2008, le secteur primaire a le plus contribué à la
formation du PIB. Ainsi, en 1999, sa part dans le PIB a été de
35,8% contre 33,6% pour le tertiaire et 18, 8% pour le secondaire ; en
2000, elle a été de 34,9% contre 34,2% pour le tertiaire et de
12,9% pour le secondaire. Ensuite, elle est passée à 34,5% en
2001 contre 34,4% pour le tertiaire et 13,3% pour le secondaire. Ce n'est
qu'à partir de 2002 que cette tendance a été
renversée où le tertiaire a pris le dessus sur respectivement le
primaire et le secondaire.
Contribuant à plus de 50% à la création
de la richesse intérieure, le secteur tertiaire élargi a donc
occupé une place de choix dans l'économie béninoise. Le
tertiaire s'affiche alors être le principal secteur de l'économie
béninoise.
Graphique 1 : Évolution du PIB par
secteur (Données en Milliard de FCFA)
Sources de données : INSAE
Paragraphe 2 :
SECTEURS DE L'ÉCONOMIE
2.1 Présentation
des données du secteur primaire :
Le Bénin est un pays à vocation essentiellement
agricole. En 2007, le secteur primaire a enregistré une augmentation de
4,2% contre 5,6% en 2006. Cette performance est due également aux bons
résultats de la campagne agricole (hors coton), notamment la production
de céréales et de tubercules, à mettre en liaison avec une
pluviométrie satisfaisante par rapport à 2007 et la mise en
oeuvre du Programme d'Urgence d'Appui à la Sécurité
Alimentaire, en réponse à la crise alimentaire.
L'amélioration de la production vivrière concernerait
particulièrement le maïs (11%), le riz (36%), le manioc (15%) et
l'igname (34%). Globalement, le secteur primaire a connu, en 2008, une
augmentation de 3,8% de sa valeur ajoutée et contribué à
hauteur de 1,4 point à la croissance du PIB contre 1,6 point en
20071(*). Cependant,
l'objectif de la Stratégie de Croissance et de Réduction de la
Pauvreté (SCRP) de porter le taux moyen de croissance de 3,5%
(période 2004-2006) à 6,5% (période 2007-2009) ne semble
plus en mesure de pouvoir être réalisé. Malgré ces
évolutions globalement positives, l'économie béninoise
reste peu diversifiée, principalement structurée autour du
secteur agricole, dominé par une culture du coton qui, cette
année encore, peine à réaliser les objectifs que les
autorités lui ont fixés. La production de coton, estimée
à 244 000 tonnes pour la campagne 2008-2009, a reculé de 8,9%,
malgré un prix au producteur de 190 FCFA kg qui constitue un des
meilleurs prix de la sous-région. Les superficies emblavées ont
été évaluées à 209 000 ha contre 234 000 ha
lors de la campagne précédente (-10,6%). Des efforts de
diversification en faveur de cultures comme le sésame, l'anacarde ou
l'huile de palme ont été entrepris ces dernières
années. Ainsi, avec 35 000 tonnes en moyenne ces deux dernières
années, le secteur de l'anacarde constitue la deuxième culture de
rente du pays. L'élevage, essentiellement pratiqué dans le nord
du pays, demeure insuffisant pour faire face aux besoins. Quant à la
pêche, sa valeur ajoutée a progressé de 3% bien que les
ressources halieutiques du Bénin déclinent
régulièrement2(*).
Graphique 2 : Évolution du PIB par
branche du secteur primaire (Données en Milliard de FCFA)
Sources de données : INSAE
2.2 Présentation
des données du secteur secondaire :
Le tissu industriel béninois est faible et n'occupe
que 10% de la population active. Le secteur secondaire est dominé par
les usines d'égrenage du coton, les industries alimentaires et les
entreprises du BTP, notamment les cimenteries. Lafarge et deux autres
sociétés (Société des Ciments du Bénin et
CIMBENIN) se partagent une production annuelle d'environ 1,35 million de
tonnes. Une nouvelle unité, le groupe Cimenterie du Sahel, dotée
d'une centrale électrique et d'une capacité de 1,2 million de
tonnes, devrait être opérationnelle en 2010. Environ un tiers de
la production béninoise alimente le marché du Nigéria,
mais la demande nationale de ciment (70kg/habitant, soit le double de la
consommation moyenne ivoirienne) demeure très soutenue aussi bien
de la part des institutions (constructions liées à la tenue
de la CEN-SAD) que des particuliers. En 2008, l'indice de la production
industrielle a progressé de 9,8%, en glissement annuel, en liaison avec
l'amélioration de l'activité dans le secteur de la
transformation artisanale des produits vivriers et l'égrenage de la
campagne cotonnière 2007-2008.
La valeur ajoutée de ce secteur a connu une hausse en
termes réels de 6,1% en 2008 essentiellement en raison des vastes
travaux d'aménagement public réalisés par l'État.
La valeur ajoutée en termes réels de la branche BTP a connu en
effet une progression de 7,8% en 2008. Cette hausse devrait se poursuivre en
2009 pour se situer à 6,8%, en raison de la poursuite de
l'exécution des projets d'infrastructures. La hausse de la valeur
ajoutée en termes réels des industries manufacturières est
estimée à 8% en 2008. Les industries extractives demeurent
pratiquement au même niveau qu'en 2007. Ce regain de l'activité
est en relation avec les bonnes performances enregistrées au niveau des
BTP tirées notamment par l'organisation du 10ème
Sommet de la CEN-SAD, et au niveau des industries
manufacturières3(*).
Toutefois, le secteur secondaire au Bénin demeure
embryonnaire. Il ne représente que 14,5% du Produit Intérieur
Brut (PIB). La production industrielle est dominée par l'industrie
alimentaire, l'industrie textile et la cimenterie. L'industrie textile reste
une branche dynamique, même si elle fait face à une concurrence
internationale, notamment chinoise, de plus en plus vive. L'insuffisance des
capacités entrepreneuriales et managériales, le manque
d'investisseurs dans le secteur, le faible niveau d'exploitation et de
valorisation des ressources locales et l'inadaptation de l'environnement
institutionnel et réglementaire, constituent les principales entraves au
développement industriel du pays. Les fortes potentialités en
ressources minières du pays (or, calcaire, marbre, fer et phosphates)
demeurent très peu exploitées par le secteur formel.
Graphique 3: Évolution du PIB par branche
du secteur secondaire (Données en Milliard de FCFA)
Sources de données : INSAE
2.3 Présentation
des données du secteur tertiaire :
Le secteur tertiaire contribue pour près de la
moitié à la formation du PIB (49,2%). La position
géographique du Bénin par rapport aux pays de l'hinterland (le
Niger, le Burkina Faso et le Mali) lui offre de larges opportunités en
matière de transport, transit et tourisme. Les activités du
tertiaire reposent essentiellement sur le commerce qui reste largement
tributaire de l'état des relations avec le grand voisin, le Nigeria.
L'activité dans ce secteur a poursuivi la hausse entamée depuis
2006 avec des taux de croissance qui ressortent à 5,5% en 2007 et
à 6,9% en 2008 contre 3,4% en 2006. Cette performance est relative
à l'amélioration de la compétitivité du Port de
Cotonou grâce aux différentes réformes qui y sont
engagées et au renforcement des relations de coopération avec le
Nigeria, principal destinataire du commerce de réexportation. Mais le
secteur reste confronter à des difficultés de relance telles que
l'inadéquation et/ou l'insuffisance des textes législatifs et
réglementaires, le développement de la contrebande, le
déficit de coordination des actions des différentes structures
nationales impliquées dans le développement des échanges.
Ce secteur a connu une progression remarquable en 2008 (7%) grâce au
regain de dynamisme des activités commerciales avec le Nigeria et les
pays de l'hinterland. Reste que les perspectives d'évolution du secteur
sont mitigées, en raison des incertitudes qui pèsent sur
l'évolution du commerce de réexportation. Le système
financier, lui, a été redynamisé après la crise
qu'il a connue au cours des années 1980, mais les produits offerts sont
peu variés. Quant au tourisme, il reste peu développé.
L'absence pendant longtemps d'une véritable politique de
développement touristique, n'a pas permis d'exploiter les
potentialités importantes dont recèle le pays. A cela, il faut
ajouter les réformes engagées dans le sous secteur des
télécommunications notamment au niveau des GSM. La hausse
enregistrée dans le secteur tertiaire est également imputable aux
effets induits de l'amélioration de l'activité dans les secteurs
primaire et secondaire. En 2009, le taux devrait enregistrer également
une croissance, mais de moindre envergure en raison essentiellement d'une
performance moindre des exportations en direction du Nigeria. La baisse du prix
du baril de pétrole affecte en effet les revenus dans ce pays, ce qui
pourrait se traduire par un tassement (baisse par rapport à un
précédent niveau) de la demande.
Graphique 4: Évolution du PIB par branche
du secteur tertiaire (Données en Milliard de FCFA
Sources de données : INSAE
La branche transports et télécommunications a
connu une croissance estimée à 6,1% en 2008, soutenue par
l'accroissement de l'activité portuaire et la forte demande pour la
téléphonie mobile.
SECTION 2 : PRESENTATION DU TRAFIC PORTUAIRES
ET DES FINANCES PUBLIQUES.
Paragraphe 1 :
EVOLUTION RECENTE DU TRAFIC
Le Port Autonome de Cotonou (PAC) a connu une augmentation de
son volume d'activité de 12,8% en 2007, le trafic des conteneurs
progressant de 19,6%. Cette augmentation très forte (l'activité
est passée de 1,1 million de tonnes en 1990 à 6,1 millions de
tonnes en 2007) amène le port à connaître désormais
une situation de saturation, nécessitant de nouveaux investissements.
Ainsi, en août 2007, le groupe MAERSK a installé deux grues
mobiles et fait construire un port sec dans le quartier Zongo de Cotonou.
Depuis janvier 2008, des travaux d'extension des terminaux à conteneurs
ont été entrepris. Le programme d'aide signé avec le
Millenium Challenge Corporation (MCC) américain prévoit une
enveloppe de 160 millions USD afin de moderniser et d'améliorer les
capacités d'accueil et d'accroître la sécurité du
PAC. Les travaux ne devraient pas commencer avant le quatrième trimestre
2008. Un projet de création d'un pôle logistique à Parakou,
à 400 km au nord de Cotonou, vise en particulier à
décongestionner le PAC.
1.1 Trafic des
navires
Le nombre de navires de commerce (exclusion faite des
chalutiers, navires de plaisance et navires de guerre) ayant fait escale au
port de Cotonou au cours de l'année 2007 est de 1045 contre 1081 en
2006, soit une baisse de 3,33%. Cette baisse s'explique notamment par la
fréquentation du Port de Cotonou par des navires de plus grandes tailles
au cours de l'année 2007 par rapport à 2006 dans le cadre de la
recherche d'économie d'échelle par les armateurs.
1.2 Trafic de
marchandises
Le trafic des marchandises a connu une hausse de 14,84%
à fin décembre 2007 par rapport à la même
période de l'année 2006. En effet, le trafic des marchandises du
Port Autonome de Cotonou est de 6 165 777 tonnes sur la
période de janvier à décembre 2007 contre
5 369 134 pour la même période de l'année 2006.
Cette hausse du trafic est imputable aussi bien aux importations qu'aux
exportations. Les importations de marchandises sont passées de
4 854 794 tonnes à fin décembre 2006 à
5 548 761 tonnes à fin d'année 2007. Quant aux
exportations, elles sont de l'ordre de 617 016 tonnes au cours de
l'année 2007 contre 514 340 la même période de
l'année précédente.
1.3 Trafic des
conteneurs :
En ce qui concerne le trafic conteneurisé
enregistré au Port de Cotonou au cours de la période
comparée 2007/2006, la tendance est à la hausse. En effet,
168 022 EVP ont été manipulés en 2007 contre
140 536 EVP en 2006, soit un accroissement sensible de 19,56%. Cette
hausse qui traduit également la progression du taux des marchandises
conteneurisés manipulées au Port de Cotonou s'observe aussi bien
à l'export qu'à l'import.
1.4 Trafic de
transit :
Le trafic de transit est passé de 2 474 752
tonnes en 2006 à 2 849 429 tonnes en 2007, soit une hausse
substantielle de 15,14%. Le détail du trafic enregistré par pays
utilisateur sur les années 2006-2007 est présenté dans le
paragraphe suivant.
1.5 Le
trafic par pays utilisateur :
La répartition du trafic total des marchandises entre
les pays utilisateurs du Port de Cotonou révèle une plus grande
utilisation du Port de Cotonou par les pays de l'Hinterland ainsi que le
Nigéria. La part du trafic de transit dans le trafic total est
passé de 46,09% à fin décembre 2006 à 46,32%
à la même période en 2007. Les trois pays les plus
utilisateur du Port de Cotonou en 2007 sont le Niger, le Nigéria et le
Burkina.
Graphique 5 : Évolution des trafics du
Port de Cotonou de 1999 à 2008.
Source de données : SSEP
Paragraphe 2: ETAT DES
FINANCES PUBLIQUES
2.2 Présentation
des données sur les recettes
douanières :
Les mesures adoptées en 2006 pour améliorer la
mobilisation des recettes se sont poursuivies. Les recettes se sont accrues de
0,8% du PIB malgré les pertes résultant des réductions de
droits accordées sur certains produits. L'État a renforcé
la gouvernance de la douane et inclus les produits de l'escorte
douanière dans les recettes budgétaires. Par ailleurs,
l'augmentation des importations en valeur s'est traduite par une augmentation
des recettes perçues au cordon douanier. Les recettes intérieures
ont également augmenté grâce à la modernisation de
l'administration fiscale, notamment à la Direction des Grandes
Entreprises. Le renforcement des contrôles a permis un meilleur
recouvrement de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). En revanche, le
gouvernement n'a pas pu atteindre ses objectifs de financements
intérieurs en raison de l'ampleur des dépenses budgétaires
liées au coût élevé des mesures prises pour faire
face à la crise alimentaire et aux grands chantiers en infrastructures
publiques. Le solde budgétaire (y compris les dons) est passé
d'un excédent de 1,9% du PIB en 2007, à un déficit de
-0,5% du PIB en 2008. Pour l'année 2009, le déficit devrait
s'accentuer pour atteindre moins 1% du PIB en raison de la poursuite des grands
chantiers publics dans un contexte de pressions sur les recettes fiscales. La
loi de finance 2009 comporte en effet plusieurs mesures d'allègements
fiscaux destinés en particulier à relancer le secteur
privé, la baisse de la taxe sur les bénéfices industriels
et commerciaux et la suppression de la taxe de voirie sur les marchandises en
transit vers le Niger et le Burkina Faso.
Graphique 6: Évolution des recettes de la
douane (Données en Milliard de FCFA
Sources de données : INSAE
2.3 Présentation
des données sur les finances publiques :
Les opérations financières de l'Etat au cours de
l'année 2007 ont été marquées par la poursuite de
la discipline budgétaire. Les recettes ont connu une hausse passant de
16,9% du PIB en 2006 à 20,7% en 2007, soit une augmentation de 3,8% du
PIB. En 2008, elles se sont établies à 19,5% du PIB, soit une
baisse de 1,2% par rapport à 2007. Ce ralentissement dans la
mobilisation des recettes en 2008, s'explique par les différentes
mesures d'exonération prises par le Gouvernement dans le cadre du
10ème Sommet de la CEN-SAD tenu à Cotonou en juin 2008
et pour juguler les effets des crises alimentaire et
énergétique.
Quant aux dépenses, elles ont enregistré une
hausse, passant de 19,5% du PIB en 2006 pour s'établir à 22,2% du
PIB en 2007. Cette augmentation des dépenses s'explique essentiellement
par la hausse des investissements publics. En effet, les investissements
publics sont passés de 4,6% du PIB en 2006 à 7,8% du PIB en 2007.
Cette performance est en liaison avec le lancement des grands chantiers de
l'Etat. En 2008, les dépenses totales elles se sont établies
à 23% du PIB contre 22,2 % du PIB en 2007, soit une augmentation de 0,8%
du PIB. Cette hausse des dépenses est tirée par les
dépenses de personnel qui sont passées de 143,1 milliards de FCFA
en 2007 à 182,4 milliards de FCFA en 2008, soit une hausse de 27,5%, en
liaison entre autres, avec :
i) la poursuite du recrutement de nouveaux Agents Permanents
de l'Etat dans la fonction publique ;
ii) l'évolution du point indiciaire des Agents
Permanents de l'Etat ;
iii) l'octroi d'une allocation de 25% du point indiciaire au
corps enseignant dans le cadre de la revalorisation de la fonction enseignante
et l'octroi des primes à d'autres catégories d'agents
(santé, etc.).
Il résulte de l'évolution des recettes et des
dépenses, une aggravation de déficit global base ordonnancement
qui est ressorti à 101,06 milliards de FCFA en 2008 contre 37,7
milliards de FCFA en 2007.
Graphique 7 : Évolution des finances
publiques de 1999 à 2008
Source de données : DPC/DGAE
CHAPITRE II
CADRE THÉORIQUE DE L'ETUDE ET REVUE DE
LITTÉRATURE.
SECTION 1 : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
Paragraphe 1 : PROBLÉMATIQUE
La relance effective des activités économiques
des pays en développement, constitue l'une des principales
préoccupations des gouvernements. En effet, le redémarrage des
activités génératrices de revenus passe
irrémédiablement par l'accroissement des investissements. Mais,
la structure économique de ces pays, ne leur permet malheureusement pas
de puiser dans leurs ressources propres pour effectuer cet effort de
relance.
Le Bénin depuis son accession à
l'indépendance en 1960, s'efforce de renforcer les bases de son
développement. Doté d'un potentiel de production non
négligeable, il a les atouts nécessaires au décollage
effectif de son économie. Cependant, il est encore loin du niveau
potentiel de production auquel ses atouts et ses facteurs de production le
prédestinent.
Sérieusement affecté par la crise
économique et financière mondiale, débutée dans le
second semestre de l'an 2008, sa croissance économique s'est affaiblie
à cause de la chute de la demande globale, de la diminution des prix des
produits de base et de la faiblesse des envois de fonds par les travailleurs
béninois émigrés.
Par ailleurs, force est de constater que les
opérateurs nationaux préfèrent investir beaucoup plus dans
le secteur tertiaire que dans le secteur industriel simplement parce que le
tissu industriel reste fragile et quasi inactif en matière de
création de la richesse immédiate. Aussi il n'apporte que 14%
comme valeur ajoutée à l'économie. C'est dans cette
logique que s'inscrit l'objectif de doper la croissance économique
à partir des secteurs les plus prometteurs pour la porter à deux
chiffres, car tel est le chemin qui devra hisser le pays dans la
catégorie des pays émergents et apporter un mieux être
à la population. Cette croissance reposera sur le secteur primaire et le
secteur tertiaire qui représentent respectivement près de 36% et
50% du PIB4(*).
L'élargissement du secteur tertiaire en plus de ses
composantes classiques (commerce, banques, assurances, transports,
télécommunications, autres services) aux services non marchands,
lui a permis d'être aujourd'hui le secteur le plus contributif à
la formation du PIB sur toute la période 1999-2008.
Contribuant à plus de 80%5(*) des recettes douanières et plus de 80% des
échanges commerciaux du Bénin avec l'extérieur
s'effectuant par voie maritime, l'outil portuaire joue au niveau du secteur
tertiaire et donc dans l'économie du Bénin, un rôle
très important. Le port, de part son fonctionnement contribue
considérablement aux recettes de l'État et donc à la
constitution du budget. Plusieurs entreprises y mènent des
activités en matière de manutention, de consignation, de transit,
de relevage, de transport et d'avitaillement et par conséquent, sont
impliquées dans ces opérations portuaires. Mais, leur
contribution au développement économique et à
l'émergence des autres secteurs n'a pas encore été
suffisamment étudiée.
Par ailleurs, à l'échelle nationale,
l'estimation de leur activité économique en matière de
création de richesse n'est pratiquement pas perceptible. Une telle
situation pourrait s'expliquer par le fait que l'utilisation de leur richesse
est beaucoup plus orientée vers le développement du Port de
Cotonou, ce qui voile leur importance dans l'économie6(*). Malgré sa position
stratégique, son importance dans l'évolution de l'économie
nationale demeure jusqu'à nos jours inexplorée. C'est dans cet
optique que le présent mémoire
intitulé « Etude de la participation
du Port de Cotonou à l'essor économique du
Bénin » se propose d'analyser les interrelations
entre l'évolution de l'activité portuaire et celle de
l'économie nationale.
Quelles sont alors les interdépendances entre les
activités portuaires et les activités dans les différents
secteurs de l'économie, comment ces activités influent-elles les
recettes fiscales ? Telles sont les interrogations qui feront l'objet de la
présente étude.
Paragraphe 2 :
OBJECTIFS ET HYPOTHÈSES
2.1 Objectif
général
L'objectif général de ce travail est d'analyser la
contribution du Port de Cotonou à l'évolution de
l'activité économique au Bénin.
2.2 Objectifs
spécifiques
Ils peuvent se formuler comme suit :
- OS1 :
étudier la corrélation entre l'activité portuaire et
l'activité dans les autres secteurs de services.
- OS2 : analyser la
causalité entre l'activité portuaire et les activités dans
les autres secteurs de l'économie.
- OS3: évaluer
l'impact de l'activité portuaire sur les recettes fiscales et sur la
croissance économique.
2.3 Hypothèses
de recherche
Les objectifs spécifiques formulés ci-dessus nous
permettent de formuler les hypothèses de recherche suivantes :
- H1 : il existe une
forte corrélation entre l'activité portuaire et l'activité
dans les autres secteurs de services.
- H2 :
l'activité portuaire cause les activités dans les autres
secteurs de l'économie.
- H3 :
l'activité portuaire a un impact positif sur les recettes
fiscales et sur la croissance économique.
SECTION 2 : REVUE DE LITTÉRATURE
Cette partie vise à donner une présentation de
la revue de littérature collectée dans le cadre de cette
étude. Nous débuterons par la définition de la croissance
économique puis la définition et la description des concepts
portuaire. Ensuite, suivra un résumé des études
théoriques et empiriques sur les interrelations entre l'activité
portuaire et la croissance économique.
Paragraphe 1 :
CONCEPTS ET DEFINITIONS
1.1 La croissance
économique
La croissance économique désigne l'augmentation
de la production de biens et de services dans une économie sur une
période donnée, qui est généralement une
période longue. En pratique, l'indicateur utilisé pour la mesurer
est le Produit Intérieur Brut (PIB). Il est mesuré « en
volume » ou « à prix constants » pour corriger les effets
de l'inflation. Le taux de croissance, lui, est le taux de variation du PIB. On
utilise la croissance du PIB par habitant comme indicateur pour
appréhender l'amélioration du niveau de vie.
1.1.1 Définition
Si, dans le langage courant, on emploie souvent le terme de
« croissance » dans le cadre d'évolutions à court
terme, les économistes l'utilisent conventionnellement pour
décrire une augmentation de la production sur le long terme. Selon la
définition de François Perroux, la croissance économique
correspond à « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs
périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le
produit global net en termes réels. » À court terme, les
économistes utilisent plutôt le terme d'« expansion »,
qui s'oppose à « récession », et qui indique une phase
de croissance dans un cycle économique. La croissance potentielle estime
l'écart entre la croissance mesurée et celle qui serait obtenue
avec une pleine utilisation de tous les facteurs de production.
1.1.2 Autres visions de la croissance chez quelques
économistes :
La croissance correspond, pour une nation, à une
augmentation soutenue et durable pendant une période suffisamment longue
de la production de biens et de services appréhendée par des
indicateurs comme le PIB ou le PNB. Cependant, n'étant qu'une mesure
quantitative d'un agrégat économique, la croissance n'est qu'une
des composantes du développement qui est une notion plus abstraite et
qualitative. Il peut donc y avoir croissance sans développement et
inversement du développement sans croissance.
1.1.3 Mesure de la croissance
économique
En économie, la croissance désigne
l'évolution annuelle, exprimée en pourcentage, du P.I.B. (Produit
Intérieur Brut) ou du P.N.B. (Produit National Brut). Pour éviter
le problème dû à l'augmentation des prix, la croissance est
calculée en "monnaie constante" (hors inflation), le P.I.B. étant
corrigé de l'augmentation de l'indice des prix. Ceci permet de calculer
une croissance en volume.
La formule de calcul, dans le cas du PIB de l'année
"n", est la suivante :
Croissance = [PIB (n) - PIB (n-1)] / PIB
(n-1).
Une croissance du PIB n'implique pas nécessairement
une élévation du niveau de vie. En effet, si la croissance
démographique est plus rapide que la croissance du PIB, le PIB par
habitant diminue.
1.1.4 Quelques théories de la croissance
Les théories explicatives de la croissance sont
relativement récentes dans l'histoire de la pensée
économique. Ces théories ont conduit à mettre en avant le
rôle primordial du progrès technique dans la croissance. Sur le
long terme, seul le progrès technique est capable de rendre plus
productive une économie (et donc de lui permettre de produire plus,
c'est-à-dire d'avoir de la croissance). Toutefois, ces théories
expliquent encore mal d'où provient ce progrès, et en particulier
en quoi il est lié au fonctionnement de l'économie.
Ø L'école classique
La plupart des économistes de l'école classique,
au début de la révolution industrielle, pensaient qu'aucune
croissance ne pouvait être durable, car toute production devait, selon
eux, inexorablement converger vers un état stationnaire. C'est ainsi le
cas de David Ricardo pour qui l'état stationnaire était le
produit des rendements décroissants des terres cultivables, ou encore
pour Thomas Malthus qui le liait à son « principe de population
».
Toutefois, Adam Smith, à travers son étude des
effets de productivité induits par le développement de la
division du travail, laissait entrevoir la possibilité d'une croissance
ininterrompue. Et Jean-Baptiste Say écrivait « Remarquez en outre
qu'il est impossible d'assigner une limite à la puissance qui
résulte pour l'homme de la faculté de former des capitaux ; car
les capitaux qu'il peut amasser avec le temps, l'épargne et son
industrie, n'ont point de bornes. » (Traité d'économie
politique, Livre I, chapitre XII).
Ø Le progrès technique comme
résidu : modèle de Solow
Robert Solow a été le premier à proposer
un modèle formel de la croissance. D'inspiration néoclassique, ce
modèle se fonde sur une fonction de production à deux facteurs :
le travail et le capital. La production résulte donc exclusivement de la
mise en combinaison d'une certaine quantité de capital (moyens de
production) et de travail (main d'oeuvre).
Le modèle de Solow se fonde sur l'hypothèse que
les facteurs de production connaissent des rendements décroissants,
c'est-à-dire qu'une augmentation de ceux-ci dans une certaine proportion
engendre une augmentation dans une proportion plus faible de la production. Il
pose également comme hypothèse que les facteurs de production
sont utilisés de manière efficace par tous les pays. En posant
que la population connaît un taux de croissance que Solow qualifie de
« naturel » (non influencé par l'économie), le
modèle déduit trois prédictions :
Augmenter la quantité de capital (c'est-à-dire
investir) augmente la croissance , avec un capital plus important, la
main-d'oeuvre augmente sa productivité (dite apparente).
Les pays pauvres auront un taux de croissance plus
élevé que les pays riches. Ils ont en effet accumulé moins
de capital, et connaissent donc des rendements décroissants plus
faibles, c'est-à-dire que toute augmentation de capital y engendre une
augmentation de la production proportionnellement plus forte que dans les pays
riches.
En raison des rendements décroissants des facteurs de
production, les économies vont atteindre un point où toute
augmentation des facteurs de production n'engendrera plus d'augmentation de la
production. Ce point correspond à l'état stationnaire. Solow note
toutefois que cette troisième prédiction est irréaliste :
en fait, les économies n'atteignent jamais ce stade, en raison du
progrès technique qui accroît la productivité des
facteurs.
Les théories récentes cherchent
précisément à rendre ce facteur endogène
c'est-à-dire à construire des modèles qui expliquent son
apparition. Ces modèles ont été développés
à partir de la fin des années 1970 notamment par Paul Romer,
Robert E. Lucas et Robert Barro. Ils se fondent sur l'hypothèse que la
croissance génère par elle-même le progrès
technique. Ainsi, il n'y a plus de fatalité des rendements
décroissants : la croissance engendre un progrès technique qui
permet que ces rendements demeurent constants. La croissance, si elle
génère du progrès technique, n'a donc plus de limite.
À travers le progrès technique, la croissance constitue un
processus qui s'auto-entretient.
Ces modèles expliquent que la croissance engendre du
progrès technique par trois grands mécanismes.
Premièrement, le learning by doing : plus on produit, plus on apprend
à produire de manière efficace. En produisant, on acquiert en
particulier de l'expérience, qui accroît la productivité.
Deuxièmement, la croissance favorise l'accumulation du capital humain,
c'est à dire les compétences possédées par la main
d'oeuvre et dont dépend sa productivité. En effet, plus la
croissance est forte, plus il est possible d'accroître le niveau
d'instruction de la main-d'oeuvre, en investissant notamment dans le
système éducatif. D'une manière générale, la
hausse du niveau d'éducation de la population - par des moyens publics
ou privés - est bénéfique. Troisièmement, la
croissance permet de financer des infrastructures (publiques ou privées)
qui la stimulent. La création de réseaux de communication
efficaces favorise par exemple, l'activité productive.
Ces modèles sont toutefois très frustes en ce
qu'ils n'expliquent pas les mécanismes précis qui font que la
croissance économique stimule le progrès technique. En
particulier, chacun des modèles de ces théories ne s'attache
qu'à un seul mécanisme liant progrès technique et
croissance. Comme le notent Dominique Guellec et Pierre Ralle, « Le
modèle général recouvrant l'ensemble des formes du
progrès technique est sans doute trop complexe pour être
élaboré, ce qui limite la portée des résultats
obtenus puisque les interactions entre plusieurs formes existantes sont
ignorées ».
1.1.5 Quelques déterminants de la
croissance
On peut distinguer plusieurs types de déterminants
à la croissance. Parmi eux, on peut citer : les richesses
naturelles, l'environnement extérieur, la population, l'innovation,
l'investissement, la connaissance, la cohérence du développement
etc. Les principales conclusions des travaux de Xavier Sala-i-Martin,
économiste espagnol spécialiste de la croissance, confirment
qu'il n'y a pas qu'un seul déterminant simple de la croissance
économique.
Xavier Sala-i-Martin avance par ailleurs que le niveau initial
est la variable la plus importante et la plus robuste. C'est-à-dire que,
dans la plupart des cas, plus un pays est riche, moins il croît vite.
Cette hypothèse est connue sous le nom de convergence conditionnelle. Il
considère également que la taille du gouvernement
(administration, secteur public) n'a que peu d'importance. Par contre, la
qualité du gouvernement a beaucoup d'importance : les gouvernements qui
causent l'hyper-inflation, la distorsion des taux de change, des
déficits excessifs ou une bureaucratie inefficace ont de très
mauvais résultats. Il ajoute également que les économies
plus ouvertes tendent à croître plus vite. Enfin, l'efficience des
institutions est très importante : des marchés efficients, la
reconnaissance de la propriété privée et l'état de
droit sont essentiels à la croissance économique.
1.2 Clarification de
quelques concepts
Corrélation : c'est un rapport
existant entre deux phénomènes qui varient l'un en fonction de
l'autre. Autrement dit, lorsque les données de deux
phénomènes augmentent ou diminuent de manière
proportionnelle et simultanée en fonction de facteurs externes
identiques, on dit que ces phénomènes sont positivement
corrélés. À l'opposé, si l'un des deux augmente
pendant que l'autre diminue dans les mêmes proportions, on dit alors que
les deux phénomènes sont négativement
corrélés.
Causalité : une variable cause
une variable au sens de Granger si le passé de peut aider à
prévoir étant donné le passé de. Selon Aristote,
un événement en cause un autre s'il en constitue une
«condition nécessaire et suffisante» :
l'événement A produit l'événement B si l'occurrence
A conduit, ceteris paribus7(*), à l'occurrence de B. Fondé sur
l'intuition de l'action volontaire, les conséquences de certaines de nos
actions sont prévisibles et le lien entre nos actions et leurs
conséquences constitue une relation causale.
En somme, si on veut faire une analyse au moyen de
modèles quantitatifs, il est important de faire la distinction entre
corrélation et causalité. La présence de
corrélations et de relations de prévisibilité constitue
une implication de la présence d'un lien causal : condition
nécessaire mais suffisante. Du point de vue statistique, la distinction
entre corrélation et causalité constitue plus une affaire de
degré que de nature.
Moteur : C'est un facteur d'animation et
d'entraînement, ce qui fait agir. Ainsi, on désigne par moteur de
l'économie, tout ce qui peut tirer l'économie vers la
croissance.
1.3 L'activité
portuaire
1.3.1 Définition
La définition d'un port varie selon le sens
géographique, économique et institutionnel. Au
sens géographique, le port est défini comme étant un
espace aménagé pour recevoir les navires. Quant au sens
économique il est un système complexe d'éléments
matériels et immatériels, utilisé au service des navires
et marchandises. Tandis qu'au sens institutionnel, il est une institution,
dotée ou non de personnalité morale, chargée d'exercer des
compétences à la fois de travaux publics, de police (fonction
régalienne), d'exploitation.
En un mot, le port est une interface :
Ø entre navires et marchandises ;
Ø entre navires (les transbordements) ;
Ø entre marchandises (groupage/ dégroupage
...).
1.3.2 Activités portuaires
Le port assure deux catégories d'activité
à savoir :
Ø Les activités régaliennes (les pouvoirs
de police, de l'aménagement des infrastructures nautiques et terrestres
et enfin tout ce qui est lié à la sécurité,
l'environnement) ;
Ø les activités commerciales, ou «
industrielles » (Ces activités sont au service du navire ou de la
marchandise. C'est à dire c qui est opérationnel et donne lieu
à la facturation).
Paragraphe 2 : INTERRELATION ENTRE
L'ACTIVITE PORTUAIRE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
2.1 Contributions
théoriques
Le Port de Cotonou, en raison de l'importance qui lui est
dévolue dans le développement socio-économique national,
doit assumer efficacement une double fonction à savoir une fonction
logistique pour le développement de l'économie béninoise
et de celle des pays de la sous région notamment les pays sans littoral
et une fonction stratégique pour la réalisation du désir
de faire du Bénin un pays émergent au service du
développement de toute la sous région de l'Afrique de l'Ouest. Le
26 juin 2007, avait eu lieu un séminaire gouvernemental portant sur le
thème ``Réflexions sur la Compétitivité du Port de
Cotonou : Entraves et Solutions'' dans l'optique d'une gestion
stratégique pour l'amélioration continue des performances du Port
de Cotonou. Il était question d'assurer la compétitivité
du Port de Cotonou par rapport aux ports voisins, à travers une
coordination efficiente de tous les acteurs portuaires selon les orientations
stratégiques du Gouvernement. En dépit de cette volonté
politique affichée et malgré les efforts consentis ces
dernières années, le Port de Cotonou continue de faire face
à des dysfonctionnements majeurs qui induisent des pertes de recettes et
des manques à gagner pour l'économie nationale et le
bien-être des populations. Ces dysfonctionnements se situent sur le plan
de la gestion du Port Autonome de Cotonou (PAC) et sur le plan de
l'exploitation portuaire. Quelques problèmes clés sont mis en
exergue à savoir le manque d'efficacité dans l'exercice de
l'autorité au sein des services du PAC, l'absence ou faible
appropriation des outils modernes de gestion administrative et
financière, les durées de séjour prolongées des
marchandises en zone portuaire, les conteneurs en particulier, les attentes
anormalement prolongées de navires sur rade, le faible
développement des investissements privés dans
l'aménagement des infrastructures du port de Cotonou, la lourdeur des
procédures douanières et d'enlèvement ou
d'expédition des marchandises. Tous ces problèmes ajoutés
aux facteurs extérieurs liés aux transports maritimes
internationaux font des réformes portuaires un impératif
catégorique.
C'est sans doute ce que Millenium Challenge Account (MCA) a
compris en acceptant de construire deux quais avec un terminal et en confier la
gestion à un concessionnaire. D'ici peu le Bénin disposera de
deux quais, pour une question de compétitivité parce que ces
quais serviront maintenant mais aussi dans 20 à 50 ans. Il est plus
rentable de venir avec de gros navires au port et à partir de là
faire le dispatching8(*)
vers les autres destinations. L'évolution au niveau international impose
au Bénin plus de performance. Dans les années à venir, il
y aura un développement plus accru du transport maritime comme
élément fondamental d'accroissement du commerce international ;
Il est donc de notoriété publique que le Port de Cotonou joue un
rôle majeur dans l'économie du Bénin. En tant que tel, il
constitue un instrument privilégié pour la mise en oeuvre et la
concrétisation des besoins du pays.
2.2 Travaux
empiriques
Il n'y a pas de conformité dans les études
empiriques sur la relation existante entre le port et la croissance
économique. Ainsi, un certain nombre d'études empiriques a mis en
évidence le lien entre le port et la croissance économique. Dans
l'analyse de la relation entre le port et la croissance, la plupart des auteurs
ont utilisé des modèles macro-économétriques
où ils ont cherché à montrer la corrélation entre
le niveau de croissance et l'activité portuaire.
Ainsi, Cyriaque ATTI MAMA, devenu ex Directeur
Général du Port Autonome de Cotonou depuis le vendredi 16
Octobre 2009, a montré9(*) que le port est le poumon de l'économie
béninoise puisque, les 80 à 85% des recettes issues de la douane
béninoise viennent du port.
Dans ``Prévision de trafics et planification des
infrastructures portuaires : Expérience en
Méditerranée occidentale'' Jesùs PONCELA a effectué
une étude afin de planifier les infrastructures et de prévoir les
recettes. Dans le schéma utilisé dans cette étude, il
apparaît que le trafic concret et spécifique reste le principal
objectif visé. Cependant, l'ensemble de l'exercice est devenu plus
cohérent, grâce aux relations étroites entre le trafic
maritime et le commerce extérieur. Le secteur économique du
trafic maritime comporte une variable fondamentale proche, qui est le commerce
extérieur, et une variable déterminante, qui est la croissance.
L'utilisation d'un modèle économique permettant de prévoir
l'évolution du commerce extérieur représente un cadre de
référence afin d'obtenir des informations cohérentes en ce
qui concerne les trafics entre eux et les trafics maritimes avec une croissance
économique déterminée.
Les chiffres du commerce extérieur
générés par le modèle économique
appliqué permettront de déterminer le montant maximum des trafics
maritimes et de savoir quel type d'économie correspond aux trafics
calculés dans les prévisions.
Le modèle économique garantit la
cohérence des prévisions de trafic avec une économie dont
tous les aspects, et non plus uniquement le commerce extérieur, sont
définis. D'autre part, la capacité de simulation est plus
importante, car de nombreux phénomènes économiques ayant
des conséquences sur les trafics n'affectent pas directement le commerce
extérieur, mais ont des conséquences sur une autre variable qui,
par l'intermédiaire du modèle économique, se
répercutera sur le trafic maritime.
Le modèle économique utilisé dans son
travail est le MIDE (Macro-économique intersectoriel d'Espagne). Le MIDE
est un modèle d'équilibre général qui associe des
techniques économétriques au sein de la structure comptable d'un
tableau d'entrées-sorties permettant de produire une carte à
l'échelle de l'ensemble des relations économiques, dans le but de
réaliser des simulations et d'en quantifier les résultats. Le
MIDE permet d'obtenir non seulement le cadre de cohérence
économique, mais également les prévisions des exportations
et des importations pour la totalité de l'économie. Ces
prévisions d'exportations et d'importations portent sur la demande et le
transport maritime des deux façons suivantes :
Ø elles sont le résultat des relations entre
toutes les variables économiques et reflètent ainsi la relation
transport-économie ;
Ø elles représentent le taux maximum de la
demande cumulée de transport maritime.
Le Docteur Célestin K.GODONOU et Emmanuel C. HOUNKOU en
vue de la mesure de la performance globale du Port de Cotonou ont montré
dans « Impact du changement de direction sur la performance
financière du Port Autonome de Cotonou » que le changement
rapide de dirigeant a une influence négative sur la performance
financière du Port Autonome de Cotonou.
En Décembre 2008, deux étudiants en fin de
formation en statistique à l'ENEAM, ont abordé autrement la
question relative au port. En effet, Hervé E. DOUMEFIO et
Immaculée D. KPEHOUNTON ont estimé la richesse
générée sur la plate forme portuaire en terme de valeur
ajoutée portuaire afin de voir la contribution du Port dans
l'économie béninoise. Ils considèrent, compte tenu de son
importance dans la prise de décision en matière portuaire, que
la valeur ajoutée est un indicateur qui permet non seulement de montrer
la richesse créée par le port mais aussi son poids aussi bien
dans le secteur tertiaire que dans le PIB et surtout d'identifier les trafics
les plus créateurs de richesse pour une bonne prise de
décision.
L'objectif de leur étude était de mettre en
place une méthodologie reproductible et transférable de mesure de
l'impact de la présence d'une grande infrastructure (le port, en
l'occurrence) sur la croissance économique. Il s'agissait en outre de
produire des informations permettant de décrire, d'une manière
à la fois quantitative (avec un accent sur l'emploi) et qualitative,
l'impact de l'activité portuaire (marchandises et passagers) sur
l'économie béninoise.
Ils se sont rendu compte à travers leur
étude, que le Port contribue à la création de richesse
intérieure avec un taux moyen annuel d'accroissement qui est de 6,46%
environ. Néanmoins, en 2006 la contribution du port à la
performance du secteur tertiaire a décru de 7,9% malgré
l'amélioration des relations avec le Nigéria et aux
différentes mesures prises, en vue de la modernisation du Port de
Cotonou. Ils en ont déduit qu'en dépit de sa contribution
à une bonne réalisation des prévisions budgétaires,
le port participe faiblement à la formation du PIB ; ce qui est
confirmé par sa part dans le tertiaire (il contribue en moyenne
à 20,80% à la performance du secteur tertiaire). Une
contribution largement en dessous de 50%.
En somme, ils ont conclu qu'une augmentation des trafics de
marchandises ne s'accompagne pas toujours d'une augmentation de la valeur
ajoutée portuaire et que le port de Cotonou ne contribue pas pour
autant à la création de la richesse, aussi que ses performances
ne s'améliorent pas au fil des années et que les produits
alimentaires, le coton, les engrais et insecticides, les matériaux de
construction de même que les trafics de véhicules et les navires
porte conteneur ne sont pas créateurs de richesse.
Cependant, différentes statistiques
essentiellement mesurées en tonnage permettent de voir l'effet du port
sur la croissance économique. Nous utiliserons essentiellement les
trafics portuaires pour mener notre analyse. Nous verrons par la suite si le
port est un moteur de l'économie nationale, c'est-à-dire si le
port tire effectivement l'économie nationale vers la croissance.
DEUXIEME PARTIE :
ANALYSE DE LA CONTRIBUTION DU PORT DE COTONOU A LA
CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
CHAPITRE I :
MESURE ET ANALYSE DE L'IMPACT DES ACTIVITES PORTUAIRES
SUR LA PERFORMANCE ECONOMIQUE
SECTION 1 : METHODOLOGIE DE L'ETUDE
Paragraphe 1 : OUTILS DE COLLECTE ET LIMITES DES DONNEES
Pour atteindre nos objectifs, nous avons adopté une
démarche méthodologique qui se résume en deux grandes
composantes : La première composante présentera les
données utilisées dans cette étude. La deuxième
partie présentera la méthode d'évaluation et
d'estimation.
1.1 Outils de collecte
1.1.1 Sources des données
En ce qui concerne la collecte des données, elle vise
à recueillir une majorité de documents pour la
compréhension des activités du Port de Cotonou et sur des
différents secteurs de l'économie béninoise ainsi que les
données nécessaires à l'estimation des modèles. A
cet effet, les principales sources ci-après ont été
identifiées :
Ø Les centres de recherches et de documentation (ENEAM,
INSAE) pour toutes les informations spécifiques relatives à la
question.
Ø Le Ministère de l'Économie et des
Finances, par le biais de ses directions techniques, notamment la DGAE, pour la
collecte des données relatives aux finances publiques.
Ø L'INSAE et précisément la DSEE pour la
collecte des données relatives au PIB.
Ø La Cellule de Suivi des Programmes Économiques
et Financiers (CSPEF) pour les donnés relatives au Tableau des
Opérations Financières de l'État.
Ø Le Service des Statistiques des Études et des
Performances du Port Autonome de Cotonou pour les données relatives aux
trafics portuaires.
Ø L'outil internet ayant permis l'accès à
quelques documents de recherches présentés dans les
références bibliographiques.
1.1.2 Présentation et justification du choix
des variables
Ø Présentation des variables
La littérature nous a permis de repérer un
certain nombre d'éléments pertinents qui sont
interdépendants entre eux. Les différentes variables
relevées sont : la Production Intérieure Brute
réelle, le trafic portuaire, les recettes fiscales, et la production
intérieure brute de chaque branche du secteur tertiaire.
Ø La Production Intérieure Brute
réelle (PIBR) :
Nous suivrons l'évolution de la production annuelle
totale d'une année à une autre. Au niveau des secteurs, il s'agit
de la production mesurée en volume et en pourcentage du PIB totale. Elle
constitue l'output de la production de chaque secteur et caractérise
l'intensité de leur activité. Un grand volume de production
conduit à une grande rentabilité si les facteurs de productions
sont utilisés de manière efficiente.
Ø Le trafic portuaire (tp)
Il s'agira ici de suivre sur une période
donnée, les mouvements de toutes les marchandises qui sont
enregistrés au niveau du Port Autonome de Cotonou. Le trafic des
produits alimentaires, du coton, des engrais et insecticides, des
matériaux de construction de même que les trafics des
véhicules d'occasion et des navires (porte conteneur) sont plus
créateurs de richesse au niveau du port10(*).
Ø Les recettes fiscales (R_F)
Elles représentent les prélèvements
obligatoires sur les biens ou les revenus des personnes physiques ou morales en
vue de la couverture des charges publiques, eu égard à leurs
capacités contributives, sans contrepartie directe, individuelle et
personnelle. Elle est composée des recettes douanières, taxes
directe et indirecte puis des recettes non fiscales.
Tableau
1 : Récapitulatif des variables
Variables
|
Libellés
|
Sources
|
Signes attendus
|
Modèle de la croissance
|
Modèle des recettes fiscales
|
TP
|
Trafic portuaire
|
Service des Statistiques, des études et des performances
du PAC
|
+
|
+
|
PIBR
|
Production Intérieure Brute Réelle
|
Direction des Statistiques et des Etudes Economiques à
l'INSAE
|
+
|
|
PIBN
|
Production Intérieure Brute Nominale
|
|
+
|
PIBA
|
Production Intérieure Brute de l'Agriculture
|
|
PIBC
|
Production Intérieure Brute du Commerce
|
PIBI
|
Production Intérieure Brute de l`Industrie
|
PIBS
|
Production Intérieur Brute des autres Services
|
PIBB
|
Production Intérieure Brute des Banques et assurances
|
PIBT
|
Production Intérieure Brute des Transports et
Télécommunication
|
R_F
|
Recettes Fiscales
|
Direction Générale des Affaires Economiques
|
+
|
Les variables retenues ici sont celles du secteur tertiaire.
En effet, la production du secteur primaire (36%) et du secteur secondaire
(14%) restent faibles devant celle du secteur tertiaire (50%). Ainsi, notre
étude consistera à faire une analyse globale de la situation de
ce secteur quant à la place qu'elle occupe en matière de
création de richesse et de son effort pour la croissance
économique.
Cependant, nous nous contenterons d'effectuer notre
étude avec la variable "trafic portuaire" bien que cette variable ne
soit pas la seule entrant dans la constitution de la valeur ajoutée du
port, mais reste jusqu'à présent, non seulement l'activité
la plus prépondérante mais aussi l'activité qui contribue
le plus à sa formation.
Ø Justification du choix des
variables
En premier lieu, notre objectif étant d'expliquer
l'évolution des recettes fiscales par rapport à celle du trafic
portuaire, nous avons jugé utile de prendre en compte le PIB
réel, les importations, le taux de change effectif nominal et le trafic
portuaire comme variable exogène. Maintes raisons motivent notre choix.
L'équité fiscale voudrait que chaque contribuable paie ses
impôts ou s'acquitte des droits et taxes directs ou indirects qui
régissent des réformes fiscales (TVA), d'où l'utilisation
des recettes fiscales. La richesse de chaque contribuable, pour
l'économie prise dans son ensemble est mesurée ici par le PIB
réel.
D'autre part, les recettes de porte sont constituées
pour l'essentiel des droits et taxes à l'importation et dépendent
fortement des importations. Le trafic portuaire, bien qu'il regroupe en partie
les importations, sera utilisé compte tenu des objectifs de notre
étude. Aussi, le taux de change effectif nominal mesurant les
disparités entre la monnaie nationale et celle étrangère,
influent fortement les échangent extérieurs du pays et peuvent
donc se répercuter sur les recettes fiscales.
En second lieu, il s'agira d'expliquer également la
croissance par rapport à l'évolution du trafic portuaire.
Théoriquement, la formulation de ce modèle part
nécessairement de la fonction de production de Cobb Douglas qui exprime
la production en fonction du travail et du capital. Dans notre étude,
les volumes du travail et du capital seront mesurés respectivement par
la population active et la formation brute du capital fixe. Le trafic portuaire
sera utilisé conformément aux objectifs de notre étude.
1.1.3 Justification des signes attendus des
différentes variables
Contribuant à plus de 90%11(*) des recettes
douanières, le trafic portuaire peut avoir un effet positif sur les
recettes fiscales. Le signe attendu ici est le signe positif. Il en est de
même pour les importations.
Etant donné que les ressources de la fiscalité
béninoise représentent plus de 80% des recettes publiques, on
devrait s'attendre à ce que l'activité portuaire ait un impact
positif sur la croissance économique. Communément appelé
« Poumon » de l'économie béninoise, le signe
attendu ici est également le signe positif.
Une croissance évolutive devrait avoir un effet
d'entraînement sur les finances publiques. Le signe attendu de la
variable PIB réel peut être le signe positif.
La théorie stipule que les investissements peuvent
avoir un effet positif sur la croissance économique. Le signe attendu
ici est en principe le signe positif.
1.1.4 Précautions préalables
Pour spécifier les équations relatives à
l'analyse l'impact de l'activité portuaire sur les recettes fiscales et
sur la croissance économique, nous allons réaliser deux
méthodes d'estimations économétriques du type des Moindres
Carrés Ordinaires (MCO).
Le fait que les séries macro-économiques soient
parfois non-stationnaires pose un problème d'estimation. Etant
donné que la méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO)
ne s'applique qu'aux séries stationnaires, nous aurons donc à
effectuer le test de racine unitaire sur les différentes séries,
et de la cointégration entre les séries intégrées
de même ordre et éventuellement les modèles à
correction d'erreur.
Par ailleurs, le test de multi colinéarité
s'avère nécessaire pour la vérification des variables
explicatives qui seront utilisées pour expliquer la variable
dépendante. Pour mettre ce test en évidence, le principe du test
de Farrar et Glauber sera exécuté selon l'encadré
ci-contre.
L'application du test sur les différentes variables
explicatives du modèle de la croissance économique, notamment le
trafic portuaire et la formation brute du capital, révèle
qu'elles sont orthogonales, contrairement au modèle des recettes
fiscales. En effet, pour le modèle de la croissance, la valeur
empirique du test vaut 36,33. Valeur inférieure à celle lue dans
la table (43,77) à 3 degré de liberté au seuil de 5%.
L'hypothèse Ho est alors acceptée.
1.2 Limites des données
Les difficultés majeures rencontrées sont
relatives à l'indisponibilité de certains agents pouvant
nous renseigner ou fournir des informations, l'impossibilité
d'accéder à certaines données à cause d'une
restriction préétablie au niveau administrative ou du secret
professionnel.
Quant aux limites, elles concernent essentiellement
l'insuffisance des informations collectées et leur qualité. Les
données recueillies ne sont pas toujours issues d'une discussion
approfondies avec les autorités.
Paragraphe 2 :
OUTILS D'ANALYSE ET STRATEGIE DE VERIFICATION DES HYPOTHESES.
Dans ce paragraphe, il s'agira de présenter les
méthodes d'évaluation et d'estimation qui seront
exploitées pour l'étude.
2.1 Outils d'analyse
La collecte des données effectuée sur les
activités portuaires et les autres variables macro-économiques
s'étale sur la période de 1979 à 2008. Au niveau
théorique, la mise en évidence de relations causales entre ces
variables économiques fournit des éléments de
réflexion propices à une meilleure compréhension des
phénomènes économiques.
L'estimation des paramètres du modèle de la
représentation des Moindres Carrés Ordinaires (MCO) a
été faite à l'aide du logiciel EVIEWS version 5. Cette
estimation est faite à travers plusieurs tests et dans un ordre bien
déterminé.
2.2 Stratégie de vérification des
hypothèses
Test de racine unitaire : Test d'Augmented
Dicky-Fuller (ADF) pour l'investigation des propriétés
stochastiques des séries considérées dans le modèle
en analysant leur ordre d'intégration.
Ø Test de cointégration de
Johansen : afin de détecter les relations de
cointégration existantes entre les variables du modèle. Lorsque
des séries sont non stationnaires et cointégrées, il
convient d'estimer leurs relations au travers d'un modèle (ECM : Error
Correction Model). Engel et Granger (1987) ont démontré que
toutes les séries cointégrées peuvent être
représentées par un ECM.
Ø Analyse des corrélations : pour
étudier les différentes relations qui existent entre
l'activité portuaire et les autres variables de l'économie.
Ø Test de causalité de Granger :
afin de voir l'effet de causalité des différentes variables de
l'économie sur l'activité portuaire. Nous nous proposons de
l'illustrer en procédant à un test de non causalité.
Ø Estimation du modèle ECM (Error Correction
Model): ceci dans le but d'analyser l'impact de l'activité
portuaire sur l'économie Béninoise.
L'objectif recherché est donc de ressortir une
relation entre ces variables et de pouvoir extraire l'impact du trafic
portuaire sur les autres variables.
SECTION 2: ANALYSE DE CORRELATION ET ETUDE DE
CAUSALITE ENTRE LE TRAFIC PORTUAIRE ET LES DIFFERENTS SECTEURS
Paragraphe1 :
ANALYSE DE LA CORRELATION ENTRE LE TRAFIC PORTUAIRE ET LES SECTEURS DE
L'ECONOMIE
1.1 Corrélation
entre le trafic portuaire et les secteurs primaire
Au niveau de ce secteur, la structure globale des
exportations du Bénin place le coton au premier rang, l'analyse des
produits du Bénin à destination des autres pays en particulier
ceux de l'Union Européenne, reste caractérisée par la
prépondérance des produits alimentaires ; ces derniers
étant encore très peu diversifiés.
En effet, tous les échanges commerciaux avec
l'extérieur, relatifs aux produits agricoles et qui transitent par le
port, contribuent directement ou indirectement à la croissance
économique. Plusieurs analyses affirment que la hausse des exportations
des produits agricoles impactent positivement sur la croissance. En 2008, le
secteur primaire a connu une augmentation de 3,8% de sa valeur ajoutée
et a contribué à hauteur de 1,4% à la croissance. Cette
performance provient principalement de l'amélioration de la production
vivrière, et surtout grâce aux nombreuses réformes
portuaires favorables mises en exécution. Les deux courbes ci-dessous
illustrent l'évolution des deux variables dans le temps.
Graphique 8: Evolution
comparée de la production agricole et des trafics du port en
tonnage:
Source de données : INSAE/SSEP
Le coefficient de corrélation calculé entre la
part de la production du secteur primaire dans la production totale (PIBA) et
le trafic portuaire (TP) vaut 0,91 ce qui laisse présager une relation
linéaire entre eux.
1.2 Le trafic portuaire
et le secteur secondaire :
La faiblesse du tissu industriel national est
liée à la pauvreté du Bénin en ressources
géologiques (mines, pétrole) et à la taille réduite
du marché local. En ce qui concerne l'industrie légère de
transformation, son développement est annihilé par la taille
réduite du marché local et sous-régional et par la
surproduction observée au Nigeria, dont le marché (plus de 150
millions d'habitants) et le potentiel économique sont sans commune
mesure avec ceux de ses voisins.
Dans le contexte économique actuel, les
possibilités de renforcement du tissu industriel lié au port de
Cotonou sont celles qu'offre la croissance des trafics qui alimentent
les unités industrielles évoquées
précédemment. Les bons résultats en terme de
croissance économique enregistrés lors des dernières
années permettent d'envisager une augmentation de la consommation de
biens et des équipements, grâce notamment à la poursuite de
la politique des grands travaux prévus dans le programme d'actions du
Gouvernement (PAGII). Ils ne sauraient toutefois suffire à justifier le
développement rapide d'un véritable tissu industriel
centré autour du port de Cotonou.
Aussi, avec les apports substantiels des investissements
directs étrangers dans les unités industrielles lourdes,
l'activité économique du port de Cotonou ne demeurera plus
centrée essentiellement dans sa fonction de distribution et de
transit.
Graphique 9: Evolution comparée de la
production industrielle et des trafics en tonnage
Source de données : INSAE/SSEP
Le coefficient de corrélation calculé entre les
la part de la production du secteur industrielle et le trafic portuaire (TP)
vaut 0,94 ce qui laisse également présager une relation
linéaire entre eux.
1.3 Le trafic
portuaire et les secteurs de services
Les services sont des biens économiques
immatériels dont la production et la consommation sont
simultanées. Cependant, le secteur des services n'a pas l'apanage de la
production des services dans la mesure où la production de certains
services peut être des activités agricoles ou industrielles. De
manière générale, le secteur des services regroupe
l'ensemble des activités qui ne sont ni agricoles ni industrielles. On y
retrouve ainsi, les établissements bancaires, les assurances, les
commerces, le transport, les télécommunications les autres
services etc.
Très tôt branchés sur le commerce
international (dès le XVIIème siècle), le
Bénin, a tout temps participé aux échanges mondiaux. Le
présent paragraphe entend étudier, les interrelations entre
l'évolution de la structure du commerce et le trafic portuaire.
1.3.1 Lien entre activité portuaire et
commerce
Le commerce au Bénin reste une activité
fortement génératrice de la valeur ajoutée. Sa
croissance a été de 6,9% en 2008 (après 5,7% en
2007) grâce à l'amélioration de la
compétitivité du Port Autonome de Cotonou (PAC). Celui-ci
doit engager de nouveaux investissements en 2009, notamment la construction
de deux nouveaux quais pour faire face à la concurrence des autres ports
du golfe de Guinée et aux besoins croissants liés aux
réexportations vers le Nigéria et les pays de l'hinterland. Cette
activité de réexportation est devenue une tradition pour le pays
et remonte à la fin des années 1960 et occupe aujourd'hui plus de
80% des échanges vers l'extérieur. Par ce canal, d'importants
flux de marchandises importés du marché mondial sont
acheminés vers le Nigeria. Cette activité dont on ne prend pas
ici en compte les coûts, génère un revenu qui se
répartit entre le bénéfice des sociétés
d'import-export et l'ensemble des services liés à
l'opération d'importation (transitaires, banques, manutention, etc.). En
outre, une partie de la marge brute des grossistes nigérians qui
viennent s'approvisionner par l'intermédiaire du port à Cotonou
revient à des opérateurs béninois pour les
différents services rendus (stockage, transport, marché
parallèle des changes, passeurs, douaniers etc.). On peut donc constater
l'impact direct de la réexportation sur le port et par conséquent
sur le revenu des béninois. Ceci peut être chiffré à
au moins 40 milliards de FCFA12(*). Il faudrait encore ajouter à ce chiffre tous
les effets indirects liés au supplément d'activité induit
par la dépense des 40 milliards (transports et
télécommunication). On peut donc conclure qu'aujourd'hui encore,
malgré la baisse de la réexportation par rapport à son
niveau des années 1980 (baisse liée à l'appauvrissement de
la population nigériane et à la levée des interdictions de
nombreux produits) et l'essor du secteur cotonnier (intervenu au Bénin
dans les années 1990), le commerce de réexportation, par le biais
des prestations du port de Cotonou, reste l'une des principales
activités du pays.
Graphique 10: Evolution comparée de la
production intérieure brute du commerce et des trafics en
tonnage.
Source de données : INSAE
1.3.2 Lien entre activité portuaire et les
transports
La position géographique du Bénin fait de lui,
un pays de transit par excellence offrant aux pays de l'hinterland (Niger,
Burkina Faso, Mali,...) une voie d'accès à la mer par le biais du
Port de Cotonou ; cette position privilégiée qu'occupe le pays
révèle une très forte demande de transport surtout en ce
qui concerne le transport urbain. Le réseau routier du Bénin est
d'environ 16.000km répartis comme suit :
Ø Les routes nationales Inter-Etats : près de
3.600 km dont 40% sont bitumées ;
Ø Les routes de desserte rurale : environ 10.500 km ;
Ø Les voies municipales : 1.800 km.
L'une des premières activités induites des
trafics du Port de Cotonou sont les activités liées aux
transports des marchandises. En effet, pour les services d'acheminement des
marchandises hors du port vers leurs destinations, les sociétés
de transport sont les plus visées. En vue du transfert physique de la
marchandise jusqu'à son propriétaire, le transitaire s'adressera
aux transporteurs routiers ou ferroviaires selon le cas de l'obtention d'un
moyen de transport (camions ou wagon de chemin de fer). Le principal
problème du réseau routier du Bénin est celui de
l'entretien. A la saison des pluies, les voies non bitumées deviennent
très peu praticables, surtout pour les camions lourds ; la couche de
surface (de la latérite ou de la terre de barre) est
détrempée, ce qui accélère la dégradation.
Avec le nouveau gouvernement, les routes non bitumées sont entrain
d'être réfectionnées et d'autres bitumées.
Graphique 11: Evolution comparée de la
production des transports et télécommunications, et des trafics
portuaires en tonnage.
Source de données : INSAE/SSEP
Le coefficient de corrélation calculé entre la
part de la production de ce secteur et le trafic portuaire (TP) vaut
0,99 ; ce qui présente une très forte corrélation
entre eux.
1.3.3 Lien entre activité portuaire et les
banques et assurances
Les marchandises prohibées (ou très formellement
taxées) à l'importation au Nigeria sont importées d'Europe
ou d'Asie par des sociétés d'import-export basées à
Cotonou. Ces opérations d'importation sont entièrement
légales et relèvent de l'économie formelle. Les
sociétés d'import-export sont déclarées à la
Chambre de Commerce et d'Industrie du Bénin et les opérations de
changes sont réalisées par les banques de Cotonou. Selon les
données de la Centrale des risques de la BCEAO, les utilisateurs de
crédits les plus importants, sont ceux qui opèrent dans les
secteurs des télécommunications, des industries et du commerce.
Or, tous ces différents secteurs notamment le commerce opèrent en
général avec le Port surtout pour les diverses échanges
extérieurs. Ainsi, le secteur bancaire favorise la circulation de la
liquidité au sein de l'environnement portuaire grâce à ses
mouvements de fonds sur compte (encaissement décaissement)
effectués par ces utilisateurs. On peut ainsi affirmer qu'il existe des
liens entre le port et les banques.
Le coefficient de corrélation calculé entre la
part de la production du secteur du commerce, celui des banques dans la
production totale et le trafic portuaire (TP) valent respectivement 0,97 et
0,96 ; ce qui laisse présager une relation linéaire entre
eux.
Graphique12 : Evolution comparée du
secteur des autres services, du commerce et des trafics en tonnage
Source de données : INSAE/SSEP
Paragraphe 2 : ETUDE
DE LA CAUSALITE AU SENS DE GRANGER
2.1 Présentation
de la causalité au sens de granger
La causalité peut être étudiée
à travers une gamme variée de tests statistiques. On peut citer
entre autres, les tests de causalité instantanée, de
causalité au sens de Pierce et Haugh, de causalité au sens de
Sims et le test de causalité au sens de Granger.
Ce dernier type de causalité essaie de faire une
comparaison entre deux modèles distincts : dans le premier
modèle, Granger considère une formulation autorégressive
simple du processus étudié ; et dans le second il y ajoute le
bloc de la variable explicative retardée sur plusieurs périodes.
Pour lui, on ne saurait dire que le processus X cause le processus Y si le
second modèle est statistiquement plus significatif que le premier.
L'utilisation du logiciel d'application Eviews (version 5)
nous exige de spécifier le nombre de retards que nous souhaitons
intégrer dans les modèles pour effectuer le test de
causalité de Granger. Cet auteur propose de considérer un nombre
suffisant de retards même s'il est élevé qui correspond au
nombre de périodes significatives pour notre analyse. Pour cette
étude, nous choisirons un nombre de retards égal à 3. Les
résultats du test de causalité sont donnés dans les
tableaux en annexe 2 (page J).
2.2 Causalité
entre l'activité portuaire et l'activité dans les autres secteurs
de l'économie
La probabilité associée au test de non
causalité entre les recettes fiscales et le trafic portuaire est
supérieure à 0.05, ce qui nous conduit à l'acceptation de
l'hypothèse nulle. La probabilité associée au test de non
causalité dans le sens inverse est inférieure à 0,05. Ceci
nous amène à rejeter l'hypothèse nulle au profit de
l'hypothèse alternative.
Autrement dit, au Bénin, l'évolution des
recettes fiscales ne saurait être une explication de l'évolution
du trafic portuaire mais l'inverse, c'est à dire l'évolution du
trafic portuaire est un facteur explicatif de l'évolution des recettes
fiscales.
Ceci est tout à fait compréhensible dans la
mesure où les fruits de l'accroissement du trafic portuaire sont vite
convertis en liquidités pour alimenter les recettes fiscales. Ce qui
peut se justifier par le fait que les 90% des recettes issues de la douane
béninoise viennent du port.
Par ailleurs, la probabilité associée au test de
non causalité entre la variable PIBT (transport et
télécommunication) et celle de l'activité portuaire est
supérieure à 0.05 ; ce qui nous conduit à l'acceptation de
l'hypothèse nulle de non causalité.
La probabilité au test de non causalité dans le
sens inverse est aussi supérieure à 0,05 et les conclusions
tirées restent les mêmes. En effet, il est difficile
d'établir un lien significatif entre le trafic portuaire et les
télécommunications. Quant aux transports, on peut en
établir. Il suffit seulement de se rendre compte de l'importance de
l'effectif du personnel des entreprises portuaires d'une part et de prendre en
compte les nombreux temporaires ou permanents liés au trafic des
véhicules d'occasion, aux chargements des camions etc.
Par conséquent, un accroissement du trafic portuaire a
une incidence sur les transports et télécommunications; et
puisque ceux-ci ne constituent qu'une petite part de la masse monétaire,
ils ne sauraient être d'une importance significative dans la
détermination des facteurs explicatifs de la croissance
économique.
La probabilité associée au test de non
causalité entre la variable PIBS (autres services) et le trafic
portuaire est supérieure à 0,05. Ceci implique que
l'hypothèse nulle est la plus probable et la conclusion qui en
découle est le rejet de la causalité entre les autres services et
le trafic portuaire. Le test de non causalité effectué dans le
sens inverse donne des résultats contraires. La probabilité
associée à ce test est inférieure à 0.05 ; ce qui
nous conduit à l'acceptation de l'existence de causalité entre le
trafic portuaire et les autres services.
Autrement dit, l'évolution des autres services ne
saurait être une explication des trafics portuaires mais à
l'inverse, le trafic portuaire est un facteur explicatif des autres
services.
La probabilité associée au test de non
causalité entre la croissance économique et le trafic portuaire
est supérieure à 0,05. Ceci implique que l'hypothèse nulle
est acceptée et la conclusion qui en découle est que le PIB
réel ne cause pas le trafic portuaire. Le test de non causalité
effectué dans le sens inverse donne des résultats contraires. La
probabilité associée à ce test est inférieure
à 0.05 ; ce qui nous conduit à l'acceptation de l'existence de
causalité entre le trafic portuaire et le PIB réel.
Ainsi, l'évolution de la croissance économique
ne saurait être une explication des trafics portuaires mais à
l'inverse, le trafic portuaire est un facteur explicatif de la croissance
économique.
La probabilité associée au test de non
causalité entre la variable PIBC (Production Intérieure Brute du
commerce) et le trafic portuaire est supérieure à 0,05.
L'hypothèse nulle est retenue et la conclusion qui en découle est
le rejet de la causalité entre le PIB du commerce et le trafic
portuaire. Le test de non causalité effectué dans le sens inverse
donne des résultats contraires. La probabilité associée
à ce test est inférieure à 0.05 ; ce qui nous conduit
à l'acceptation de l'existence de causalité entre le trafic
portuaire et le PIB du commerce.
Par conséquent, l'évolution du commerce a une
incidence peu significative sur l'évolution des trafics portuaires et
à l'inverse, le trafic portuaire est un facteur explicatif du
commerce.
La probabilité associée au test de non
causalité entre la variable PIBB (PIB des banques) et le trafic
portuaire est supérieure à 0,05. Ceci implique que
l'hypothèse nulle est la plus probable et la conclusion qui en
découle est le rejet de la causalité entre les autres services et
le trafic portuaire. Le test de non causalité effectué dans le
sens inverse donne des résultats contraires. La probabilité
associée à ce test est supérieure à 0.05; mais en
considérant une marge d'erreur de 10%, nous pouvons rejeter
l'hypothèse nulle de non causalité. Ce qui nous conduit à
l'acceptation de l'existence de causalité entre le trafic portuaire et
les banques et assurances.
L'évolution des banques et assurances ne saurait
être une explication des trafics portuaires mais à l'inverse, le
trafic portuaire est un facteur explicatif des banques et assurances.
En définitive, la causalité au sens de Granger
nous permet non seulement d'établir une relation causale entre deux
phénomènes mais aussi de statuer sur le sens de cette relation.
Ainsi, tel que nous venons de le voir dans cette sous-section nous pouvons dire
que dans une logique de long terme, il est toujours possible d'envisager des
relations causales entre l'activité portuaire et l'activité dans
les autres secteurs de l'économie.
CHAPITRE II
PRESENTATION ET ANALYSE DES RELATIONS ENTRE LES
ACTIVITES PORTUAIRES, CROISSANCE ECONOMIQUE ET RECETTES FISCALES
SECTION 1 : PRESENTATION DES RESULTATS D'ESTIMATION
On ne saurait débuter cette section sans avoir fait au
préalable les tests préalablement cités dans la section
précédente. Les détails de toute la méthodologie
sont en annexe 1.
Présentation des résultats du test de
stationnarité
Afin de discriminer entre les deux types de processus et
d'appliquer la méthode de stationnarité adéquate, nous
utilisons le test de Dickey-Fuller (ADF) (qui permet de déterminer
l'ordre de différentiation d'une série macro-économique
suivant son évolution au cours du temps). Il faut bien noter que le test
d'ADF a été mené en tenant compte des trois modèles
suivants :
Modèle (3) modèle avec constante et
avec tendance: ,
Modèle (2) modèle avec constante
et sans tendance: , et le
Modèle (1) modèle sans constante
et sans tendance : .
Les détails de la
méthodologie sont en annexe 1.
Tableau 2 : Synthèse
des résultats du test de stationnarité
Variables
|
ADF test statistic
|
t-statistic
|
Prob.
|
Modèle
|
Ordre d'intégration
|
LR_F
|
-4.114177
|
-2.971853
|
0.0036
|
2
|
Différ.1ère
|
LTP
|
-4.505780
|
-2.971853
|
0.0013
|
2
|
Différ.1ère
|
LPIBR
|
-2.447813
|
-1.953381
|
0.0164
|
1
|
Différ.1ère
|
LIMP
|
-3.790868
|
-1.953858
|
0.0005
|
1
|
Différ.1ère
|
LPA
|
-48.36481
|
-3.574244
|
0.0000
|
3
|
A niveau
|
TCEN
|
-7.480322
|
-1.953381
|
0.0000
|
1
|
Différ.1ère
|
LFBCF
|
-4.392632
|
-1.953381
|
0.0001
|
1
|
Différ.1ère
|
Résidu
|
-4.402569
|
-1.952910
|
0.0001
|
1
|
A niveau
|
Source : Nos calculs sur la base de nos
données (détails des tests en annexe 3)
NB : Lx est le logarithme népérien
de la variable x.
D'après le test de stationnarité, la variable
LPA est stationnaire à niveau contrairement aux autres variables qui
sont intégrées d'ordre 1.
Présentation des résultats du test de
cointégration sur les séries:
Test de Johansen
Engle et Granger ont montré que si on avait deux
variables non stationnaires ( ~> I(1) et ~> I(1)), on pouvait avoir : -
a - b = t ~> I(1) ou - a - b = t ~> I(0).
L'idée sous-jacente de la cointégration est la
suivante : à court terme, et peuvent avoir une évolution
divergente (elles sont toutes les deux non stationnaires) mais elles vont
évoluer ensemble à long terme. Il existe alors une relation
stable à long terme entre et La relation de long terme ou relation de
cointégration est donnée par = a + b.
L'analyse des résultats du test de la trace sur les
variables intégrées de même ordre à savoir : LR_F,
LTP, LPIBR et LIMP révèle que la statistique de Johansen relative
à la première valeur de la trace est supérieure à
la valeur critique au seuil de 5% (75.50690> 69.81889) ; on rejette donc
l'hypothèse nulle d'absence de cointégration (R=0) au seuil de
5%. Par contre, on accepte l'hypothèse (R=1) selon laquelle il existe au
plus une relation de cointégration entre les différentes
variables. (Voir résultats en annexe 4).
Paragraphe 1 :
ESTIMATION DE LA RELATION ACTVITE PORTUAIRE - CROISSANCE ECONOMIQUE ET
PRESENTATION DES RESULTATS
Il s'agira ici d'estimer le
modèle de la croissance économique en fonction du trafic
portuaire puis de présenter les résultats relatifs aux
différents tests y afférents.
1.1 Estimation de la
croissance économique (PIBR)
A la lumière du cadre de référence et de
la théorie économique, la formulation du modèle part
nécessairement d'une fonction de production de type Cobb Douglas qui
exprime la production en fonction du volume de travail et du capital.
PIB =
Avec PIB = Produit Intérieur Brut ;
K = capital, L = travail et A= facteurs technologie ( sont
les élasticités de la production aux différents facteurs
de production). = 1. Mais dans notre étude, nous ne tiendrons pas
compte de cette contrainte. En effet, les variables utilisées dans notre
modèle sont loin d'expliquer à elles seules la formation du PIB.
Pour étudier l'impact de l'activité portuaire sur le PIB, il a
été retenu les variables FBCF et TP qui sont des variables qui
peuvent agir sur le facteur de technologie. La variable FBCF a
été choisie pour son influence reconnue sur la production de
toute économie et le trafic portuaire compte tenu des objectifs du
modèle. Il devrait alors ressortir des résultats une
corrélation positive entre le revenu et les deux variables choisies. Le
modèle originel se présente comme suit :
LPIBRt = C + LTPt +
LFBCFt Avec L la fonction logarithme.
Les résultats du test de cointégration sur les
séries étudiées révèlent qu'il n'y a pas
cointégration entre ces séries (voir annexe 3).
1.1.1 Présentation des résultats
d'estimation
Tableau 3: Résultats de
l'estimation du modèle.
Variables
|
Coefficients estimés
|
T de Student
|
Probabilité
|
LTP
|
0.184806
|
7.190778
|
0.0000
|
LFBCF
|
0.398842
|
8.909229
|
0.0000
|
C
|
14.16794
|
17.17356
|
0.0000
|
D84
|
0.272880
|
8.815612
|
0.0000
|
Source : Nos calculs sur la base de nos
données (détails des tests en annexe 3)
L'équation se présente donc comme suit :
LPIBRt = 14.16794255 +
0.1848057285*LTPt + 0.3988416602*LFBCFt +
0.2728797603*D84 +
Avec ~>BB (Bruit
Blanc) et la variable dummy D84 marque la détérioration des
termes de l'échanges avec le Nigéria.
1.1.2 Validation statistique du modèle
La validation statistique du modèle passe par
l'analyse de la significativité des coefficients et de la qualité
des résidus.
Ø Test de Student
Toutes les variables explicatives du modèle sont
significatives.
Ø Test de normalité des résidus
Ici on applique le test de normalité de Jarque-Bera
dont l'hypothèse nulle est celle de normalité des résidus.
La règle de décision consiste à accepter cette
hypothèse si la statistique de Jarque-Bera est inférieure au
seuil de normalité qui est de 5.99. Ici, Jarque-Bera = 2.0806 ; par
suite, les résidus sont normaux. (En effet, JB <5,99).
Cela s'illustre plus aisément en annexe 4.
Ø Test de Fisher
Pour étudier la significativité globale du
modèle, on appliquera le test de Fisher. Ce test permet de voir si au
moins une des variables explicatives du modèle explique la croissance
économique. Le modèle est globalement significatif puisque la
probabilité de Fisher (0.00000) obtenue est inférieure à
5%. De plus R-squared = 0.98, ainsi les variables explicatives utilisées
expliquent bien la variable à expliquer.
Ø Test d'autocorrélation des erreurs
Pour ce faire, on applique le test de Durbin-Watson dont les
hypothèses sont :
La statistique de Durbin - Watson DW=1.259388. On ne peut donc
pas conclure de l'autocorrelation des erreurs. On applique le LM-test (test de
Breush Godfrey) pour confirmer si les erreurs sont non-autocorrelées. La
probabilité est supérieure à 5%, (la probabilité
est égale à 0.139835) alors les résidus sont non
autocorrélés (voir résultat en annexe 4).
Ø Test
d'hétéroscédasticité des erreurs :
Pour étudier
l'hétéroscédasticité des résidus, on
applique le test de White dont les hypothèses sont les suivantes :
Il s'agira aussi d'accepter l'hypothèse nulle Ho
(hypothèse d'homoscédasticité) si la probabilité
est supérieure à 5%. La probabilité est égale
à 0.545462 (voir annexe3). Les résidus sont
homoscédastiques.
Ø Test de stabilité :
Pour étudier la stabilité du modèle, on
applique le test de Cusum qui permet de détecter les instabilités
structurelles. L'application du test de Cusum montre que la courbe ne coupe pas
le corridor, alors le modèle est structurellement stable (voir annexe
4).
Paragraphe 2 :
ESTIMATION DE LA RELATION ACTIVITE PORTUAIRE- RECETTES FISCALES ET
PRESENTATION DES RESULTATS
Il s'agira ici d'estimer le
modèle des recettes fiscales en fonction du trafic portuaire puis de
présenter les résultats relatifs aux différents tests y
afférents.
2.1 Présentation
du modèle à correction d'erreur (MCE)
Lorsque des séries sont non stationnaires et
cointégrées, il convient d'estimer leurs relations à
travers un modèle (ECM : Error Correction Model). Engel et Granger
(1987) ont démontré que toutes les séries
cointégrées peuvent être représentées par un
ECM.
Lorsqu'on a décelé que les séries et
sont I (1), il faut donc faire le test proposé par Granger et Engel
avant d'établir la relation entre et . Ce test se fait en deux
étapes :
1ère étape : On
fait la régression de Y sur X et on récupère le
résidu û
2ème étape : On
fait le test de racine unitaire sur û ; Si û est stationnaire,
alors la relation est bonne.
Si û n'est pas stationnaire, on fait la
régression Dy = â0+
â1 D x avec D, l'opérateur de
différence première et âi (i = {0, 1})
les élasticités.
Le test de Granger- Engel n'étant pas suffisant pour
prendre des décisions, il faudra faire ce qu'on appelle le modèle
à correction d'erreurs puisque Y et X sont cointégrées,
c'est-à-dire qu'il existe une relation de long terme et
statique13(*) entre Y et
X.
2.2 Estimation des
recettes fiscales (R_F)
2.2.1 Test de Engel-Granger
La synthèse du test de racine unitaire sur le
résidu est présentée dans le tableau suivant:
Tableau 4: Résultats du
test d'ADF sur le résidu
Variable
|
Niveau de différence
|
Niveau de confiance
|
Valeur critique
|
T-statistique
|
Probabilité
|
Résidu
|
0
|
5%
|
-1,952910
|
-6.226540
|
0,0000
|
Source : Nos calculs sur la base de nos
données (détails des tests en annexe 2)
Le test a révélé l'absence de racine
unitaire dans la série des résidus. La probabilité
associée à la statistique de Dickey-Fuller étant
inférieure à 5%, on conclut que le résidu de la relation
de long terme est donc stationnaire. Il y a bien cointégration entre les
variables du modèle.
2.2.2 Présentation des résultats
d'estimation
L'hypothèse de risque de cointégration a
été mise en évidence dans le paragraphe
précédent. Nous appliquerons donc la méthode de
Engel-Granger mentionnée dans la méthodologie pour estimer le
modèle à correction d'erreur.
Ø Estimation de la relation de long
terme
L'estimation du modèle nous donne les résultats
suivants obtenus à partir du logiciel Eviews (version 5). On obtient
les résultats suivants :
Tableau 5 : Résultats de
l'estimation du modèle de long terme
Variables
|
Coefficients estimés
|
T de Student
|
Probabilité
|
TCEN
|
-0.012279
|
-0.912265
|
0.3707
|
LTP
|
0.384924
|
7.181089
|
0.0000
|
LIMP
|
0.141162
|
2.886430
|
0.0081
|
LPIBN
|
0.959664
|
8.074790
|
0.0000
|
D84
|
-0.090842
|
-2.744775
|
0.0113
|
C
|
-11.09674
|
-9.853550
|
0.0000
|
Source : Nos calculs sur la base de nos
données (détails des tests en annexe 4)
L'équation de long terme se présente donc comme
suit :
LR_Ft = - 11.09673762 +
0.3849242136*LTPt + 0.9596636369*LPIBNt +
0.1411623906*LIMPt -
0.01227874603*TCENt - 0.09084192905*D84 +
Avec ~>BB (Bruit
Blanc) et PIBN, la croissance économique qui est ici la production
intérieure brute nominale, IMP l'importation, TCEN le taux de change
effectif nominale et TP, le trafic portuaire.
Le variable indicatrice dummy (D84) désigne la
détérioration des termes de l'échange entre le
Bénin et le Nigéria.
Ø Validation statistique du modèle de
long terme :
La validation statistique du modèle passe par
l'analyse de la significativité des coefficients et de la qualité
des résidus. De plus R-squared = 0.99, ainsi les variables explicatives
utilisées expliquent bien la variable à expliquer.
Tableau 6 :
résultats des tests de validité du modèle de long
terme
|
Test de fisher
|
Test de Jarque-Bera
|
Test de White
|
Test de Durbin-Wastson
|
Test de stabilité
|
Modèle de long terme
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
Source : Nos calculs sur la base de nos
données (détails des tests en annexe 3 et 4)
Le modèle de long terme est globalement significatif
puisque la probabilité de Fisher (0.00000 dans le long terme) obtenue
est inférieure à 5%. Les p-value des variables LR_F, TCEN, LPIBN
et LTP sont inférieures à 5%, donc ces variables sont
significatives au seuil de 5% par opposition à la variable TCEN qui est
supérieur à 5%. Ici, la statistique de Jarque-Bera est
égale à 1,609781. Les résidus du modèle sont donc
normaux. Cela s'illustre plus aisément par le graphe en annexe 4. Pour
le test d'hétéroscédasticité de White, la
probabilité est égale à 0.129976 (voir annexe 3). Les
résidus sont homoscédastiques. La statistique de Durbin Watson DW
est égale à 2.269260, On peut donc conclure de
l'autocorrélation des résidus. L'application du test de
Breush-Godfrey à l'ordre 2 nous donne une probabilité de
0.755752>0.05 ce qui confirme qu'il y a non autocorrélation des
erreurs. L'application du test de Cusum montre que la courbe ne coupe pas le
corridor, alors le modèle est structurellement stable (voir annexe
4).
Le résidu issu de ce modèle (résidu) est
stationnaire, on peut alors l'intégrer dans la dynamique de court terme
tout en le retardant d'une année.
Ø Estimation de la relation de court
terme
Tableau 7: Résultats de
l'estimation du modèle de court terme
Variables
|
Coefficients estimés
|
T de Student
|
Probabilité
|
D(TCEN)
|
0.001180
|
0.075179
|
0.9407
|
D(LTP)
|
0.296436
|
2.134421
|
0.0432
|
D(LIMP)
|
0.267227
|
4.126842
|
0.0004
|
D84
|
0.060990
|
2.682342
|
0.0130
|
Résid1(-1)
|
-0.926597
|
-2.891099
|
0.0080
|
Source : Nos calculs sur la base de nos
données (détails des tests en annexe 4)
La relation de court terme se présente comme suit :
D (LR_Ft) = 0.296436*D (LTPt) +
0.001180*D (TCENt) + 0.267227*D (LIMPt)
-0.926597*résid1 (-1) + 0.060990*D84
+
Avec ~>BB (Bruit
Blanc). Les variables D(LR_F), D(LTP) D(TCEN) et D(LIMP), sont les
différences premières respectives des variables LR_F, LTP, TCEN
et LIMP.
Ø Validation statistique du modèle de
court terme
Dans le modèle de court terme, R-squared = 0.63, ainsi
les variables explicatives utilisées expliquent la variable à
expliquer.
Tableau 8 :
résultats des tests de validité du modèle de court
terme.
|
Test de Jarque-Bera
|
Test de White
|
Test de Durbin-Wastson
|
Test de stabilité
|
Modèle de court terme
|
+
|
+
|
+
|
+
|
Source : Nos calculs sur la base de nos
données (détails des tests en annexe 3 et 4)
Dans le modèle de court terme, JB = 4,1963; les
résidus sont donc normaux. (En effet, JB <5,99).La probabilité
est égale à 0.597762 (voir annexe 4). Les résidus sont
homoscédastiques. L'application du test de Breush-Godfrey à
l'ordre 2 nous donne une probabilité égale 0.748630 > 5%
(voir annexe 4) donc on conclut qu'il y a non auto corrélation.
L'application du test de Cusum montre que la courbe ne coupe pas le corridor,
alors le modèle est structurellement stable (voir annexe 4).
Le coefficient (force de rappel à l'équilibre)
de la variable résid1 (-1) est bien significativement négatif, la
représentation à correction d'erreur est alors valide.
SECTION 2 : INTERPRETATION DES RESULTATS ET
VERIFICATION DES HYPOTHESES
Paragraphe 1 :
INTERPRETATION DES RESULTATS D'ESTIMATION
1.1 Modèle de la
croissance
Le résultat des estimations montre que les variables
retenues à savoir l'activité portuaire et l'investissement ont
les signes attendus d'après la revue de littérature.
1.1.1 L'activité portuaire
L'activité portuaire est significative et
corrélée positivement avec la croissance économique. En
effet une hausse de 1% de l'activité portuaire entraîne une hausse
de 0,18% du PIB réel. Ceci pourrait s'expliquer par les récents
changements dans la politique du gouvernement qui encourage les exportations et
donc la production locale. Les producteurs produisent plus et varient la gamme
de leurs produits dans le but de s'offrir plus de possibilités de vente
profitant ainsi de l'environnement portuaire favorable aux échanges
extérieurs. Cela pourrait aussi s'expliquer par le fait que le
Bénin a effectué une diversification de manière à
ce que les nouveaux produits exportés apportent de la richesse au pays.
La diversification des exportations à travers la
compétitivité des produits proposés exerce un effet
favorable sur la production. Par ailleurs, l'exportation de ces produits
apporte des devises étrangères qui entrent dans
l'équilibre de la balance des paiements et dans la stabilisation macro
économique du pays, conditions nécessaires pour la croissance
économique. Cependant, au vu de son coefficient, l'influence de cette
variable est peu élevée. Ceci pourrait se justifier par le fait
que le Port n'influence pas directement l'économie et, ce n'est
qu'à travers ses effets induits, qu'il contribue à la croissance.
Aussi, il est à noter que les autres secteurs de l'économie
entrent-t-ils également dans la formation de la production
intérieure brute réelle.
1.1.2 L'investissement
L'investissement est significatif et corrélé
positivement avec le revenu. Cette variable présente le signe attendu
à travers son coefficient. L'investissement est donc un
déterminant important pour la croissance économique au
Bénin. L'accumulation de capitaux favorise la production
béninoise en ce sens que les capitaux entrent dans la création de
richesse. Ce résultat confirme alors la théorie qui stipule que
l'investissement est vital pour l'économie. On constate que cette
contribution à l'évolution du PIB est un peu significative. En
effet, une hausse de 1% de l'investissement entraîne une hausse de
0.398842% du PIB. Cela s'explique par le faible niveau de vie de la population
et de leur difficulté à épargner ou à investir
étant donné que leurs problèmes quotidiens absorbent toute
leur économie. Néanmoins, il faut noter que, contrairement aux
années antérieures, le niveau d'investissement a connu une nette
amélioration et ceci pourrait s'expliquer par la forte contribution de
l'Etat dans les activités agricoles (mécanisation de
l'agriculture), sa forte implication dans la scolarisation des enfants
(gratuité de l'école), sa forte contribution à la
réduction du taux de chômage, sa politique de micro crédit
aux plus pauvres dans le but de réduire la pauvreté, son
implication considérable dans l'évolution des activités
sportives14(*),etc.
Toutefois, l'Etat devra s'impliquer davantage afin d'encourager et
d'améliorer la production nationale.
1.1.3 La variable indicatrice D84
D84 est la variable introduite pour étudier l'effet de
la fermeture le 31 décembre 1983, de la frontière
bénino-nigériane. Cela a permis d'écouler sur le
marché local une importante quantité de produits vivriers,
auparavant drainée vers le Nigeria, les prix de ces produits ont
baissé et répondent à la grande satisfaction de la
population.
1.2 Modèle des
recettes fiscales
Nous procédons donc à l'interprétation
des résultats obtenus dans les 2 modèles (long terme et court
terme) pour les différentes séries étudiées afin de
juger de la conformité des résultats avec la théorie
économique.
1.2.1 L'activité portuaire
Le test de Student nous montre que le trafic portuaire est
significatif sur le court et le long terme et est corrélé
positivement avec les recettes fiscales. Ainsi, dans le long terme, un
accroissement du trafic portuaire de 1%, implique une augmentation de 0,38% des
recettes fiscales. Cet impact de l'activité portuaire est moins
accentué à court terme. En effet, les résultats
d'estimation du modèle dynamique révèlent qu'un
accroissement de 1% du trafic portuaire engendre à court terme une
hausse de 0,29% des recettes fiscales. Ainsi, à long terme, lorsque les
autres variables restent inchangées, le trafic portuaire croît
moins vite que les recettes fiscales .Ceci pourrait s'expliquer par le fait
que, la plupart des pays qui sont lourdement tributaires des produits de bases
transitent majoritairement par le Port, or les recettes fiscales
dépendent beaucoup de l'évolution de tous les autres produits y
compris les cours de ces produits. Ainsi, l'observation d'une hausse des cours
dans l'activité portuaire entraînerait une augmentation des
recettes publiques par le biais des taxes sur le commerce extérieur et
les revenus. Le résultat obtenu peut être expliqué aussi
par le fait que ces dernières années, le trafic a
régulièrement augmenté en moyenne de 6,25%15(*), les performances se sont
nettement améliorées et le Port de Cotonou élargit ses
activités.
1.2.2 La production Intérieure Brute
nominale :
Selon les résultats d'estimation, il ressort que le
PIB nominal a un impact positif et significatif à long terme sur la
croissance des recettes fiscales. Ainsi, un accroissement de 1% du PIB engendre
une hausse de 0,95% des recettes fiscales. Cela peut s'expliquer par le fait
que, le secteur tertiaire non fiscalisé, contribue dans une large
mesure, à la formation du PIB. Ce résultat peut être aussi
imputable au redressement actuel de l'activité économique
à la faveur de la normalisation progressive de la situation politique,
financière et la mise en oeuvre des réformes budgétaires
et structurelles.
1.2.3 Les importations
Les résultats d'estimation montrent que les
importations ont une influence significativement positive sur les recettes
fiscales aussi bien à long qu'à court terme.
A long terme, une hausse de 1% de la valeur des importations
engendre une augmentation de 0,14% des recettes fiscales. Dans le court terme,
une croissance de 1% des importations entraîne une augmentation de 0,26%
des recettes fiscales. L'influence des importations est donc plus
accentuée à court terme qu'à long terme sur les recettes
fiscales. Cela peut s'expliquer par le fait que les importations sont
taxées à la porte alors qu'une fois sur le territoire, une partie
est utilisée à titre d'investissement générateur de
revenu et par la suite, de recettes fiscales à long terme.
1.2.4 Le taux de change effectif
nominal :
Le test de Student nous montre que le taux de change effectif
nominal n'est pas significatif sur le court et sur le long terme. Son influence
n'est donc pas directe sur les recettes fiscales. Ce résultat peut
être expliqué par le fait que l'augmentation du taux de change
agit sur les importations (base des recettes de porte) et par conséquent
les recettes fiscales. Néanmoins, les importations sont plus sensibles
à court terme qu'à long terme aux fluctuations du taux de change.
L'effet de ces fluctuations pourrait également se répercuter sur
les recettes fiscales.
1.2.5 Les variables indicatrices
(D84)
D84 est la variable indicatrice introduite afin de capter
l'effet des réformes fiscales mises en oeuvre à partir de 1984
contre les phénomènes de la corruption, de la fraude et de
l'évasion fiscales. Selon les résultats, la variable D84 est
significative et a un effet positif sur les recettes fiscales.
1.2.6 Interprétation du coefficient à
correction d'erreur
On constate que le coefficient associé à la
force de rappel est significativement négatif (-0.926597) au seuil de 5%
(son t-Statistique en valeur absolue est supérieur à 1,96). Il
existe donc bien un mécanisme à correction d'erreur ;
à long terme, les déséquilibres entre le niveau
général des recettes fiscales, du trafic, de la croissance et
celui de l'importation se compensent de telle sorte que les quatre
séries ont des évolutions similaires.
On arrive à ajuster 92,6% du déséquilibre
entre le niveau désiré et le niveau effectif
général des recettes fiscales. Ainsi, les chocs sur le niveau
général des recettes fiscales au Bénin se
déroberont après 1/0,926 années soit 1an 28 jours. En
d'autres termes, il s'agit du délai d'ajustement, c'est-à dire le
temps nécessaire pour garantir un retour à la normale.
Paragraphe 2 :
SYNTHESE ET VÉRIFICATION DES HYPOTHÈSES, DIFFICULTÉS ET
LIMITES DE L'ÉTUDE
2.1 Synthèse et
Vérification des hypothèses
Ø Hypothèse 1
Tableau 9:
Récapitulatif des coefficients linéaires entre
les différentes variables par rapport au trafic portuaire
|
PIBA
|
PIBI
|
PIBT
|
PIBS
|
PIBC
|
TP
|
0,91
|
0,94
|
0,99
|
0,96
|
0,97
|
Source : Nos calculs sur la base de nos
données
Les valeurs des coefficients révèlent qu'il
existe de fortes corrélations entre l'activité portuaire et les
activités dans les autres secteurs de l'économie favorisant la
croissance économique, d'où la vérification de
l'hypothèse.
Ø Hypothèse 2
La causalité au sens de Granger a permis non
seulement d'établir une relation causale entre deux
phénomènes mais aussi de statuer sur le sens de cette relation.
Ainsi, tel que nous venons de le voir, dans cette sous-section, nous pouvons
dire que, dans une logique de long terme, il est toujours possible d'envisager
des relations causales entre l'activité portuaire et l'activité
dans les autres secteurs de l'économie, d'où la
vérification de l'hypothèse.
Ø Hypothèse 3
D'après les résultats d'estimation,
l'activité portuaire a un impact positif sur les finances publiques et
sur la croissance économique. L'hypothèse
H3 de notre étude est alors
vérifiée.
2.2 Difficultés
et limites de l'étude
On ne peut parler d'étude scientifique sans prendre en
compte les limites des moyens dont la méthodologie a fait usage. En
effet, cette étude a essayé de trouver des variables pouvant
montrer la contribution du Port à l'essor de la croissance. Faute
d'absence de séries de données statistiques fiables sur une
période assez longue, l'étude a été
réalisée à partir d'un modèle à correction
d'erreur. La limite vient aussi du fait que les principaux agrégats
(PIBN, TP) sont exprimés en volume et non en valeur et donc ne prennent
pas en compte l'effet inflationniste de la réalité
économique. Il faut également rappeler que les résultats
d'une estimation tendent vers les vraies valeurs des paramètres, lorsque
le nombre d'observations est suffisamment élevé. Dans nos pays en
développement, les difficultés du système statistique
rendent difficile l'obtention de séries longues. Dans de tels cas, les
études se contentent des données disponibles en essayant
d'utiliser les modèles adaptés.
Notons que l'une des difficultés de l'étude a
été dans la recherche des documents ou travaux de recherche ayant
traité de thèmes similaires sur la base de modèles
économétriques. Les documents obtenus portent
généralement sur l'élaboration d'une valeur ajoutée
portuaire.
Malgré ces difficultés, le recours à la
théorie économétrique et l'usage de ces variables ont
permis d'aboutir à un modèle adéquat. Les résultats
pourront être améliorés dans les études
ultérieures par d'autres données plus fiables.
SUGGESTIONS
Après avoir analysé l'influence de la hausse des
activités portuaires sur les recettes fiscales et sur la croissance
économique en général, nous allons formuler des
suggestions qui permettront d'améliorer les activités portuaires
et donc la compétitivité du port de Cotonou.
Ø Amélioration et augmentation de la
capacité d'accueil du Port et de stockage des
marchandises.
Le port de Cotonou se trouve aujourd'hui dans une situation de
congestion. Cette situation ajoutée aux problèmes d'organisation
qui se posent dans l'enceinte portuaire est la cause essentielle de
délai excessif d'attente en rade des navires, en particulier des
porte-conteneurs. Il convient alors de prendre des mesures hardies pour
accroître et améliorer les installations existantes. Les actions
ci-après ont été identifiées :
· la mise en oeuvre d'un plan de circulation du
port ;
· la mise en adéquation des infrastructures
d'accueil ;
· l'extension des installations portuaires de
Cotonou en partenariat avec les opérateurs privés ;
· la construction de ports secs en partenariat avec le
secteur privé ;
· la construction d'un nouveau port sur la côte
béninoise en Built Operate and Transfer (BOT) ;
· la construction d'un port pétrolier en
BOT ;
· l'amélioration de la fonctionnalité des
installations existantes ;
· le remembrement des anciennes zones
réservées aux conteneurs.
Ø Renforcement de sécurité
dans l'enceinte portuaire.
La dégradation de la sécurité au Port de
Cotonou est bien connue des usagers et des autorités portuaires qui
s'emploient à y remédier. La Direction de la Marine marchande et
le Port Autonome de Cotonou, pour se conformer au code ISPS, ont fait
élaborer un plan de sécurité et de sûreté des
installations portuaires. La mise en oeuvre de ce plan devra se poursuivre par
des actions à réaliser par le Port Autonome de Cotonou sur fonds
propres et par le biais du Programme du millenium Chalenge Account
(MCA-Bénin). La mise en oeuvre de cet axe stratégique passe par
la réalisation des actions ci-dessous :
· la création d'une voie réservée
aux camions d'hydrocarbures en vue de réduire considérablement
leur traversée dans l'enceinte portuaire ;
· la mise en conformité du Port avec le code ISPS
afin de maintenir le Port de Cotonou sur la liste des ports
fréquentables (en cours de réalisation) ;
· l'exécution du volet portuaire du programme
Millenium Challenge Account Bénin (en cours de réalisation).
Ø Accélération des
procédures et réduction des délais d'enlèvement des
marchandises.
La lenteur dans l'accomplissement des procédures
d'enlèvement des marchandises est l'un des facteurs essentiels qui
expliquent le manque de performance des opérations portuaires à
Cotonou.
Pour y remédier les actions suivantes ont
été identifiées :
· la finalisation et la mise en service de tous les
modules du Système d'Information du Guichet Unique pour le Commerce
Extérieur (SIGUCE);
· l'amélioration des services de l'administration
des douanes au port de Cotonou.
Ø Renforcement du partenariat
public-privé dans la gestion des activités maritimes et
portuaires.
Le développement des activités portuaires
appelle de plus en plus l'implication du secteur privé dans la mise en
place des infrastructures et dans leur gestion. Les nouvelles infrastructures
portuaires à aménager sur le littoral pourraient être
réalisées en partenariat avec le secteur privé. Mais pour
cela, il faudrait renforcer la capacité du sous secteur à
négocier et à gérer les contrats de concession ou
d'affermage.
La mise en oeuvre de cet axe stratégique passe par la
réalisation des actions ci-dessous :
· l'élaboration et l'adoption d'une loi portuaire
pour le bénin ;
· l'actualisation et l'amélioration des cahiers de
charge pour la concession des activités et des domaines au Port de
Cotonou ;
· création d'un cadre de régulation des
activités portuaires ;
· le renforcement des capacités techniques et
humaines des intervenants maritimes et portuaires.
Ø Exploration et encouragement de
l'estimation de la valeur ajoutée portuaire
Le service statistique des études et des performances
du Port Autonome de Cotonou ne dispose pas d'une base de données fiable
pouvant servir à l'élaboration de la valeur ajoutée
portuaire. Pour cela, il faudrait élaborer une base de données et
explorer voir encourager l'estimation de la valeur ajoutée portuaire
suivant l'équation : PIB=ÓVAá. Cette
équation permettra une fois la valeur ajoutée portuaire
estimée, d'avoir un coefficient beaucoup plus significatif dans le
modèle postulé. Ce qui pourrait aider les dirigeants du Port
Autonome de Cotonou à suivre l'évolution du trafic portuaire dans
l'économie béninoise.
CONCLUSION
Le présent document a essayé d'étudier
sur la période 1979-2008, l'impact de la hausse des trafics portuaires
sur les recettes fiscales et sur la croissance économique. Nous avons
commencé cette étude par une présentation globale des
différents secteurs de l'économie et du trafic portuaire, en vue
de mieux comprendre nos résultats théoriques. Cette
présentation de l'évolution des différents secteurs de
l'économie béninoise nous a permis de réaliser un bon
état des lieux puis un diagnostic clair sur la situation
économique et structurelle des secteurs en question. Il ressort que les
secteurs primaire et tertiaire sont demeurés prépondérants
quant à leur contribution à la richesse nationale tandis que le
secteur secondaire reste peu actif puisque sa contribution au PIB n'a
guère dépassé 14,5%.
Au terme de notre analyse, il ressort que les trafics
portuaires ont joué un rôle dans la croissance économique
du Bénin. L'évolution du trafic portuaire est un facteur
explicatif de l'évolution des recettes fiscales, du commerce, des
banques et assurances, des transports, des autres services et donc de la
croissance économique en général.
Pour mieux appréhender cet impact de
l'évolution des trafics portuaires sur les recettes fiscales et sur
l'économie nationale, nous avons eu recours à l'estimation d'un
Modèle à Correction d'Erreur (MCE). Les résultats de nos
estimations économétriques ont permis non seulement d'identifier
à long et à court terme l'effet de la hausse du trafic portuaire
sur les recettes fiscales mais aussi l'effet de la hausse du trafic portuaire
sur la croissance économique. Ainsi, les recettes fiscales et la
croissance économique réagissent positivement face à une
hausse du trafic portuaire.
La conséquence heureuse du développement de
nombreuses activités liées ou connexe aux activités
portuaires est la création d'emploi, la possibilité de
réaliser un plein emploi ou tout au moins de tendre vers cet objectif. A
n'en point douter, le Port de Cotonou a contribué
énormément à résorber le chômage. Le Port de
Cotonou est également pourvoyeur des recettes de l'État. Les
droits de douane perçus sur les marchandises importées
représentent en moyenne 60% du coût de transport. Ces frais qui
sont réglés en devises étrangères par les pays de
l'hinterland ou pour lesquels le Port de Cotonou constitue un port de
transbordement, viennent accroître les disponibilités nationales.
On peut donc considérer en toute quiétude que le port est un
moteur de l'économie nationale, donc participe considérablement
à la croissance économique au Bénin.
Mais, l'analyse des comptes nationaux a montré que les
secteurs primaire et tertiaire sont les plus contributifs à la formation
du PIB. La présente étude a montré que le Port,
activité motrice du secteur tertiaire, est un moteur de
l'économie béninoise puisqu'il a un effet d'entrainement sur tous
les autres secteurs de l'économie. Par ailleurs, les activités du
secteur primaire en particulier l'agriculture occupent à elles seules,
la majorité de la population active. L'agriculture est pratiquée
par 55% des personnes en âge de travailler d'après les
données du troisième Recensement Général de la
Population et de l'Habitation. Il procure 90% des recettes d'exportation du
pays et participe à hauteur de 15% aux recettes de l'Etat. De ce fait,
il occupe également une place prépondérante dans
l'économie béninoise et donc, prise dans son ensemble, pourrait
être considérée, comme moteur de l'économie
nationale, au même titre que le Port. Aussi, les performances
réalisées au niveau de ce secteur (agriculture) au cours des
années antérieures, en matière de création de
richesse grâce aux nouvelles réformes entreprises dans le secteur,
indiquent que l'effet d'entrainement du secteur agricole pourrait être
plus important que celui du port. Ceci étant, pour confirmer ou infirmer
cette assertion, une étude sur la contribution de l'agriculture à
l'évolution de l'économie nationale s'avère donc
nécessaire. Etude, qui fera certainement l'objet d'une prochaine
réflexion, permettra de voir, entre le port et l'agriculture, lequel
tire le plus l'économie vers la croissance, autrement dit, lequel est le
véritable moteur de l'économie nationale.
BIBLIOGRAPHIE
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« Quantification de l'activité économique
indirecte liée aux Ports Maritimes Français »
2007
- Bourbonnais Régis (2000).
``Econométrie''. 3ème édition.
- Catin Maurice et Van Huffel Christophe
(2004). ``L'impact de l'ouverture économique sur la concentration
spatiale dans les pays en développement'' Revue Région et
Développement no20-2004.
- Caves R. (1996). ``Multinational Enterprise
and Economic analysis'' second édition.
- Conférence des nations Unies pour le Commerce
et le Développement, CNUCED (2008). ``Rapport sur
l'investissement dans le monde, 2008''.
- Conférence des Nations Unies sur le Commerce
et le Développement. « Examen de la Politique de
l'Investissement Bénin »
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growth in Latin America'', Journal of Development Economics, Vol. 39.
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Profil ``Développement durable'' ».
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pratiques''.
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``Stratégique de Croissance pour la Réduction de la
Pauvreté 2007-2009''.
- Gupta S. et Yang Y. (2006). ``Les freins au
commerce en Afrique'' Revue Finances et Développement, Vol.43.
- INSEE « L'impact de
l'activité portuaire sur les transports terrestres et la
logistique » en Provence-Alpes-Côte d'Azur.
- Kuznets S. (1955). ``Economic Growth and
Income Inequality''.
- Le Lloyd « Anvers a enregistré
une valeur ajoutée record en 1994 », 20 juin 1996.
- Le port d'Anvers
« Communiqué de presse « Impact
économique de l'activité portuaire ». Paper
110-Document Series.
- Lexique économique (2004).
8ème édition. EDITIONS DALLOZ.
- Lucas R. (1988). ``On the mechanics of
economic development'' Journal of Monetary Economics, Vol. 22.
- Ludovic Le Bart, Alain Morineau, Marie Piron
`` Statistique exploratoire multidimensionnelle 3è
édition '' 2è cycle / Master Ecoles d'ingénieurs.
- Mémoires: `` Estimation de la valeur
ajoutée portuaire et élaboration d'un indicateur de performance
de l'activité portuaire ''Réalisé et soutenu par
Hervé DOUMEFIO et Immaculée D. KPEHOUNTON.
- National Bank of Belgium ``The economic
importance of the port of Ghent'', résumé 1995.
- Port Autonome de Cotonou
`` Revue officielle du Port Autonome de Cotonou ''
d'octobre 2008.
- Ports d'Abidjan et de Cotonou
`` Echanges maritimes et enclavement en Afrique de l'Ouest :
le cas des Ports d'Abidjan et de Cotonou''.
- Programme des Nations Unies pour le
Développment, PNUD (2008). ``Rapport sur le
Développement Humain 2007/2008''.
- « Cours MASTER 2 Recherche transport
maritime » (Splot-INRETS- 2 Avenue du Général
Malleret-Joinville 94114 Arcueil)
ANNEXES
Annexe 1: Détails de
la méthodologie
Stationnarité :
Avant tout traitement économétrique, il
convient de s'assurer de la stationnarité des variables retenues car la
stationnarité constitue une condition nécessaire pour
éviter les relations fallacieuses. Les tests de racine unitaire
permettent de mettre en évidence le caractère stationnaire ou non
d'une chronique par la détermination d'une tendance déterministe
ou stochastique.
Un processus est dit stationnaire si tous ces moments sont
invariants pour tout changement de l'origine du temps. Il existe deux types de
processus non stationnaires. Les processus TS (Trend Stationnary Process) qui
présentent une non stationnarité de type déterministe et
les processus DS (Difference Stationnary Process) pour lesquels la
stationnarité est de type aléatoire. Ces processus sont
respectivement stationnarisés par écart à la tendance et
par un filtre aux différences permettant de déterminer l'ordre
d'intégration de la variable.
Les tests de Dickey-Fuller, Dickey-Fuller Augmenté et
de Phillips-Perron permettent de rendre compte de la stationnarité ou
non d'une série. Le test de Dickey-Fuller Augmenté a
été proposé pour améliorer le test de Dickey-Fuller
en prenant en compte le fait que les erreurs ne soient pas des bruits blancs
mais puissent être corrélées. Le test de Phillips-Perron
intègre en complément
l'hétéroscédasticité des erreurs.
Afin de discriminer entre les deux types de processus et
d'appliquer la méthode de stationnarité adéquate, nous
utilisons le test de Dickey-Fuller (ADF) (qui permet de déterminer
l'ordre de différentiation d'une série macro-économique
suivant son évolution au cours du temps) et le test de Phillips-Perron
(qui englobe les autres tests). Il faut bien noter que le test d'ADF a
été mené en tenant compte des trois modèles
suivantes :
Modèle (3) modèle avec constante et
avec tendance:
,
Modèle (2) modèle avec constante
et sans tendance:
, et le
Modèle (1) modèle sans constante
et sans tendance :
.
Rappelons que avant tout traitement, il convient de
déterminer le retard p optimal. Il s'agit de celui qui minimise les
critères d'information d'Akaike (AIC) et de Schwartz. La connaissance de
ce retard est en effet nécessaire pour les étapes suivantes.
Test de stationnarité
On teste l'hypothèse nulle ?=o (non
stationnarité) contre l'hypothèse alternative ? < 0 en se
référant aux valeurs tabulées par Dickey et Fuller. Dans
la mesure où les valeurs critiques sont négatives, la
règle de décision est la suivante :
- Si la valeur de la t-statistique associée à ?
est inférieure à la valeur critique, on rejette
l'hypothèse nulle de non stationnarité.
- Si la valeur calculée de la t-statistique
associée à ? est supérieure à la valeur critique,
on accepte l'hypothèse nulle de non stationnarité.
Il est fondamental de noter que l'on n'effectue pas le test
sur les trois modèles. Il convient en effet d'appliquer le test de
Dickey-Fuller à un seul des trois modèles.
Etape 1 : On estime le modèle 3. On
commence par tester la significativité de la tendance. Deux cas peuvent
se présenter :
- Si la tendance n'est pas significative, on passe au
modèle 2.
- Si la tendance est significative, on a deux
possibilités :
- Si l'on accepte l'hypothèse nulle,
c'est-à-dire que est non stationnaire, dans ce cas, il faut la
différencier et recommencer la procédure sur la série de
différence première.
· Si l'on rejette l'hypothèse nulle, est
stationnaire et dans ce cas, la procédure s'arrête. On a donc
à faire à un processus TS (Trend Stationnary).
Etape 2 : Cette étape ne doit
être abordée que si la tendance dans le modèle
précédent n'est pas significative.
On estime le modèle et on commence par tester la
significativité de la constante. Deux cas de figure peuvent se
présenter :
- Si la constante n'est pas significative, on passe au
modèle 1.
- Si la constante est significative, on passe au test.
- Si l'on accepte Ho, est non stationnaire. Dans
ce cas, il faut différencier la série et recommencer la
procédure sur la série en différence première.
- Si l'on rejette Ho, est stationnaire. Dans ce
cas, la procédure de test s'arrête et on peut directement
travailler sur la série.
Etape 3 : Cette étape ne doit
être appliquée que si la tendance et la constante ne sont pas
significatives.
On estime le modèle 1 et on commence le test
- Si l'on accepte l'hypothèse nulle, est non
stationnaire. Dans ce cas, il faut différencier la série et
recommencer la procédure sur la série
différenciée.
- Si l'on rejette Ho, est stationnaire et la
procédure s'arrête. On peut directement travailler sur la
série.
Toutefois, il arrive que l'on souhaite travailler avec des
variables plutôt en niveau qu'en différence première (donc
plutôt avec des variables non stationnaires). Dans ce cas, comment
régresser des variables non stationnaires et savoir si la
régression obtenue n'est pas fallacieuse ?
C'est alors qu'intervient la notion de cointégration.
Nous n'avons pas de régression fallacieuse lorsque les variables sont
cointégrées.
La cointégration:
Engel et Granger ont montré
que si on avait deux variables non stationnaires ( ~> I(1) et ~> I(1)),
on pouvait avoir : - a - b = t ~> I(1) ou - a - b = t
~> I(0).
L'idée sous-jacente de la cointégration est la
suivante : à court terme, et peuvent avoir une évolution
divergente (elles sont toutes les deux non stationnaires) mais elles vont
évoluer ensemble à long terme. Il existe alors une relation
stable à long terme entre et La relation de long terme ou relation de
cointégration est donnée par = a + b.
L'inconvénient de la méthode de Engle et
Granger (1987) est qu'elle ne permet pas de distinguer plusieurs relations de
cointégration. En effet, si on étudie simultanément N
variables avec N > 2, on peut avoir jusqu'à (N-1) relations de
cointégration. La méthode de Engle et Granger (1987) ne nous
permet d'obtenir qu'une seule relation de cointégration.
Afin de pallier cette difficulté, Johansen (1988) a
proposé une approche multivariée de la cointégration
fondée sur la méthode du maximum de vraisemblance.
Cette méthode est intéressante car elle permet
de donner le nombre de relations de cointégration estimés, ce qui
n'était pas le cas dans la précédente méthode. La
séquence du test de Johansen consiste à trouver le nombre de
relations de cointégration (r) ; pour cela on utilise la méthode
de maximum de vraisemblance.
1ére technique: Le test de la
trace: on teste l'hypothèse suivante:
Avec r le nombre de relations de cointégration
Règle de décision: On accepte Ho si
Trcal < Trtab, Sinon on accepte H1.
Si q = 0 et Trcal > Trtab, au seuil de 5%, alors on
accepte H1 qui signifie qu'il y a au moins une relation de
cointégration.
Si q=1 et Trca l < Trtab, au seuil de 5%, alors on accepte
Ho qui signifie qu'il y a une seule relation de cointégration
dans le modèle.
2ème technique: Le test de la
valeur propre maximale: On teste l'hypothèse
suivante :
On respecte la même règle que la
précédente.
La cointégration est donc une notion de relation
à long terme entre plusieurs variables non stationnaires, elle permet
de définir une ou plusieurs tendances stochastiques communes c'est
à dire, il s'agit de trouver une relation statique à long terme
entre les variables étudiées.
Il est possible que deux séries soient divergentes
à court terme mais évoluent d'une façon identique ou
proportionnelle à long terme.
S'il n'existe pas de relation de cointégration, il est
possible d'estimer un modèle VAR. Dans le cas contraire, on ne peut
estimer un modèle ECM.
Ainsi, lorsque tous les coefficients sont significatifs dans
la relation de cointégration, on peut faire une représentation
ECM (Error Correction Model).
Le modèle à correction d'erreurs
Lorsque des séries sont non stationnaires et
cointégrées, il convient d'estimer leurs relations au travers
d'un modèle (ECM : Error Correction Model). Engel et Granger (1987) ont
démontré que toutes les séries cointégrées
peuvent être représentées par un ECM.
Lorsqu'on a décelé que les séries et
sont I (1), il faut donc faire le test proposé par Granger et Engel
avant d'établir la relation entre et . Ce test se fait en deux
étapes :
1ère étape : On
fait la régression de Y sur X et on récupère le
résidu û
2ème étape : On
fait le test de racine unitaire sur û
Si û est stationnaire, alors la relation est bonne.
Si û n'est pas stationnaire, on fait la
régression Dy = â0+
â1 D x avec D, l'opérateur de
différence première et â les
élasticités.
Le test de Granger- Engel n'étant pas suffisante pour
prendre des décisions, il faudra faire ce qu'on appelle le modèle
à correction d'erreurs puisque Y et X sont cointégrées,
c'est-à-dire qu'il existe une relation de long terme et
statique16(*) entre Y et
X.
L'erreur û est appelée erreur de long terme ou
erreur d'équilibre. Cependant, l'une des séries peut
s'écarter de cet équilibre. On parle de dynamique à court
terme. C'est la modélisation de cet équilibre à court
terme qui constitue le modèle à correction d'erreurs.
1ère étape : On réalise
un MCO de l'équation :
y = â0+
â1 x
2ème étape : On
récupère le résidu û et on génère le
résidu ût-1. On réalise la
régression :
Dy = â0+
â1 D x + â2
ût-1 + åt avec
åt ~>BB (Bruit
Blanc)
3ème étape : On regarde le
t-student associé à â2 et son signe. Si
â2 < 0 et statistiquement significatif17(*), alors on a un ECM et
l'équation
Dy = â0+
â1 D x + â2
ût-1 + åt avec
åt ~>BB
est appelée dynamique de court terme et
â2 est appelé coefficient de rappel vers
l'équilibre. C'est le coefficient de correction d'erreur.
La variation de Y entre deux périodes est
affectée non seulement par la variation de X mais aussi par un choc de
la période précédente.
Lorsque â2 < 0 et statistiquement significatif,
alors â2 représente la force qu'il faut exercer sur le choc de la
période Pt-1 pour ramener X et Y en équilibre.Annexe 2: Résultats des tests de
stationnarité (test de ADF)
Ø Le PIB réel
Null Hypothesis: D(LPIBR) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 1 (Automatic based on AIC, MAXLAG=6)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-2.031676
|
0.0423
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.653401
|
|
|
5% level
|
|
-1.953858
|
|
|
10% level
|
|
-1.609571
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(LPIBR,2)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 11/17/09 Time: 17:07
|
|
|
Sample (adjusted): 1982 2008
|
|
|
Included observations: 27 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(LPIBR(-1))
|
-0.327886
|
0.161387
|
-2.031676
|
0.0529
|
D(LPIBR(-1),2)
|
-0.245925
|
0.185123
|
-1.328446
|
0.1960
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.282417
|
Mean dependent var
|
-0.001344
|
Adjusted R-squared
|
0.253713
|
S.D. dependent var
|
0.041284
|
S.E. of regression
|
0.035665
|
Akaike info criterion
|
-3.758124
|
Sum squared resid
|
0.031799
|
Schwarz criterion
|
-3.662136
|
Log likelihood
|
52.73468
|
Durbin-Watson stat
|
2.070859
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ø La production agricole
Null Hypothesis: D(LPIBA) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=12)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-3.429709
|
0.0013
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.650145
|
|
|
5% level
|
|
-1.953381
|
|
|
10% level
|
|
-1.609798
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(LPIBA,2)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 09/14/09 Time: 18:00
|
|
|
Sample (adjusted): 1981 2008
|
|
|
Included observations: 28 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(LPIBA(-1))
|
-0.635373
|
0.185256
|
-3.429709
|
0.0020
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.302215
|
Mean dependent var
|
0.006221
|
Adjusted R-squared
|
0.302215
|
S.D. dependent var
|
0.149979
|
S.E. of regression
|
0.125283
|
Akaike info criterion
|
-1.281425
|
Sum squared resid
|
0.423786
|
Schwarz criterion
|
-1.233846
|
Log likelihood
|
18.93994
|
Durbin-Watson stat
|
2.060088
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ø La formation brute du capital fixe
Null Hypothesis: D(LFBCF) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=3)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-4.392632
|
0.0001
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.650145
|
|
|
5% level
|
|
-1.953381
|
|
|
10% level
|
|
-1.609798
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(LFBCF,2)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 11/17/09 Time: 17:20
|
|
|
Sample (adjusted): 1981 2008
|
|
|
Included observations: 28 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(LFBCF(-1))
|
-0.714037
|
0.162553
|
-4.392632
|
0.0002
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.413826
|
Mean dependent var
|
-0.010219
|
Adjusted R-squared
|
0.413826
|
S.D. dependent var
|
0.146082
|
S.E. of regression
|
0.111844
|
Akaike info criterion
|
-1.508371
|
Sum squared resid
|
0.337742
|
Schwarz criterion
|
-1.460792
|
Log likelihood
|
22.11719
|
Durbin-Watson stat
|
2.100169
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ø Le trafic portuaire
Null Hypothesis: D(LTP,2) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 3 (Automatic based on AIC, MAXLAG=11)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-6.543842
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.664853
|
|
|
5% level
|
|
-1.955681
|
|
|
10% level
|
|
-1.608793
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(LTP,3)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 09/14/09 Time: 18:19
|
|
|
Sample (adjusted): 1985 2008
|
|
|
Included observations: 24 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(LTP(-1),2)
|
-3.421849
|
0.522911
|
-6.543842
|
0.0000
|
D(LTP(-1),3)
|
1.696643
|
0.402218
|
4.218212
|
0.0004
|
D(LTP(-2),3)
|
1.133528
|
0.278238
|
4.073945
|
0.0006
|
D(LTP(-3),3)
|
0.584374
|
0.168455
|
3.469018
|
0.0024
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.841527
|
Mean dependent var
|
-0.014919
|
Adjusted R-squared
|
0.817756
|
S.D. dependent var
|
0.279730
|
S.E. of regression
|
0.119417
|
Akaike info criterion
|
-1.261376
|
Sum squared resid
|
0.285209
|
Schwarz criterion
|
-1.065034
|
Log likelihood
|
19.13652
|
Durbin-Watson stat
|
2.237288
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ø Les recettes fiscales
|
|
Null Hypothesis: D(LR_F) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=12)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-3.018083
|
0.0039
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.650145
|
|
|
5% level
|
|
-1.953381
|
|
|
10% level
|
|
-1.609798
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(LR_F,2)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 09/14/09 Time: 18:23
|
|
|
Sample (adjusted): 1981 2008
|
|
|
Included observations: 28 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(LR_F(-1))
|
-0.505729
|
0.167566
|
-3.018083
|
0.0055
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.252259
|
Mean dependent var
|
0.000239
|
Adjusted R-squared
|
0.252259
|
S.D. dependent var
|
0.166322
|
S.E. of regression
|
0.143822
|
Akaike info criterion
|
-1.005416
|
Sum squared resid
|
0.558491
|
Schwarz criterion
|
-0.957837
|
Log likelihood
|
15.07582
|
Durbin-Watson stat
|
2.119602
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ø L'importation
Null Hypothesis: D(LIMP) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=3)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-4.779721
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.650145
|
|
|
5% level
|
|
-1.953381
|
|
|
10% level
|
|
-1.609798
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(LIMP,2)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 09/25/09 Time: 22:15
|
|
|
Sample (adjusted): 1981 2008
|
|
|
Included observations: 28 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(LIMP(-1))
|
-0.916262
|
0.191698
|
-4.779721
|
0.0001
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.458328
|
Mean dependent var
|
-0.000512
|
Adjusted R-squared
|
0.458328
|
S.D. dependent var
|
0.370868
|
S.E. of regression
|
0.272953
|
Akaike info criterion
|
0.276027
|
Sum squared resid
|
2.011591
|
Schwarz criterion
|
0.323606
|
Log likelihood
|
-2.864378
|
Durbin-Watson stat
|
1.786920
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ø Le taux de change effectif réel
Null Hypothesis: D(TCER) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=7)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-7.480322
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.650145
|
|
|
5% level
|
|
-1.953381
|
|
|
10% level
|
|
-1.609798
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(TCER,2)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 09/30/09 Time: 14:38
|
|
|
Sample (adjusted): 1981 2008
|
|
|
Included observations: 28 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(TCER(-1))
|
-1.349240
|
0.180372
|
-7.480322
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.674495
|
Mean dependent var
|
0.008762
|
Adjusted R-squared
|
0.674495
|
S.D. dependent var
|
0.962333
|
S.E. of regression
|
0.549040
|
Akaike info criterion
|
1.673770
|
Sum squared resid
|
8.139015
|
Schwarz criterion
|
1.721349
|
Log likelihood
|
-22.43278
|
Durbin-Watson stat
|
2.040946
|
Ø La population active
Null Hypothesis: LPA has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=7)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-19.39079
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.309824
|
|
|
5% level
|
|
-3.574244
|
|
|
10% level
|
|
-3.221728
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(LPA)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 10/29/09 Time: 12:20
|
|
|
Sample (adjusted): 1980 2008
|
|
|
Included observations: 29 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LPA(-1)
|
-0.687414
|
0.035451
|
-19.39079
|
0.0000
|
C
|
9.736106
|
0.498971
|
19.51237
|
0.0000
|
@TREND(1979)
|
0.021185
|
0.001180
|
17.95054
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.945789
|
Mean dependent var
|
0.038775
|
Adjusted R-squared
|
0.941619
|
S.D. dependent var
|
0.031114
|
S.E. of regression
|
0.007518
|
Akaike info criterion
|
-6.845384
|
Sum squared resid
|
0.001469
|
Schwarz criterion
|
-6.703940
|
Log likelihood
|
102.2581
|
F-statistic
|
226.8041
|
Durbin-Watson stat
|
2.096730
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
Ø Le taux de change effectif réel
Null Hypothesis: D(TCEN) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=7)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-7.480322
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.650145
|
|
|
5% level
|
|
-1.953381
|
|
|
10% level
|
|
-1.609798
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(TCER,2)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 09/30/09 Time: 14:38
|
|
|
Sample (adjusted): 1981 2008
|
|
|
Included observations: 28 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(TCER(-1))
|
-1.349240
|
0.180372
|
-7.480322
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.674495
|
Mean dependent var
|
0.008762
|
Adjusted R-squared
|
0.674495
|
S.D. dependent var
|
0.962333
|
S.E. of regression
|
0.549040
|
Akaike info criterion
|
1.673770
|
Sum squared resid
|
8.139015
|
Schwarz criterion
|
1.721349
|
Log likelihood
|
-22.43278
|
Durbin-Watson stat
|
2.040946
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ø Résultats des tests de causalité de
Granger
Pairwise Granger Causality Tests
|
Date: 09/18/09 Time: 14:55
|
Sample: 1979 2008
|
|
Lags: 3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Probability
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LR_F does not Granger Cause LTP
|
27
|
1.66985
|
0.20544
|
LTP does not Granger Cause LR_F
|
4.60111
|
0.01320
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LPIBT does not Granger Cause LTP
|
27
|
0.93955
|
0.44010
|
LTP does not Granger Cause LPIBT
|
1.03413
|
0.39879
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LPIBS does not Granger Cause LTP
|
27
|
0.63191
|
0.60300
|
LTP does not Granger Cause LPIBS
|
7.17474
|
0.00186
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LPIBR does not Granger Cause LTP
|
27
|
2.25274
|
0.11351
|
LTP does not Granger Cause LPIBR
|
3.43676
|
0.03654
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LPIBC does not Granger Cause LTP
|
27
|
0.89313
|
0.46181
|
LTP does not Granger Cause LPIBC
|
3.81817
|
0.02591
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LPIBB does not Granger Cause LTP
|
16
|
0.62471
|
0.61680
|
LTP does not Granger Cause LPIBB
|
3.21570
|
0.07573
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ø Résidu issu de l'estimation des recettes
fiscales
Null Hypothesis: RESID1 has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=7)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-6.178257
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.647120
|
|
|
5% level
|
|
-1.952910
|
|
|
10% level
|
|
-1.610011
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(RESID1)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 11/17/09 Time: 00:02
|
|
|
Sample (adjusted): 1980 2008
|
|
|
Included observations: 29 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
RESID1(-1)
|
-1.146471
|
0.185565
|
-6.178257
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.576597
|
Mean dependent var
|
-0.001875
|
Adjusted R-squared
|
0.576597
|
S.D. dependent var
|
0.077564
|
S.E. of regression
|
0.050471
|
Akaike info criterion
|
-3.100980
|
Sum squared resid
|
0.071324
|
Schwarz criterion
|
-3.053832
|
Log likelihood
|
45.96421
|
Durbin-Watson stat
|
2.021411
|
|
|
|
|
|
Ø Le Pib nominal
Null Hypothesis: LPIBN has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 7 (Automatic based on AIC, MAXLAG=8)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-4.485693
|
0.0091
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.440739
|
|
|
5% level
|
|
-3.632896
|
|
|
10% level
|
|
-3.254671
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(LPIBN)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 11/17/09 Time: 23:29
|
|
|
Sample (adjusted): 1987 2008
|
|
|
Included observations: 22 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LPIBN(-1)
|
-0.464411
|
0.103532
|
-4.485693
|
0.0007
|
C
|
2.495711
|
0.559471
|
4.460839
|
0.0008
|
@TREND(1979)
|
0.039991
|
0.008354
|
4.787122
|
0.0004
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.842444
|
Mean dependent var
|
0.074754
|
Adjusted R-squared
|
0.724277
|
S.D. dependent var
|
0.084660
|
S.E. of regression
|
0.044454
|
Akaike info criterion
|
-3.085747
|
Sum squared resid
|
0.023714
|
Schwarz criterion
|
-2.589819
|
Log likelihood
|
43.94322
|
F-statistic
|
7.129256
|
Durbin-Watson stat
|
2.467529
|
Prob(F-statistic)
|
0.001249
|
|
|
|
|
|
Annexe 3 :
Résultats des tests de cointégration
Ø Estimation du modèle des recettes fiscales
Date: 10/16/09 Time: 18:26
|
|
|
Sample (adjusted): 1980 2004
|
|
|
Included observations: 25 after adjustments
|
|
Trend assumption: Linear deterministic trend
|
|
Series: LR_F LTP LPIBR LIMP TCEN
|
|
|
Lags interval (in first differences): No lags
|
|
|
|
|
|
|
Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Hypothesized
|
|
Trace
|
0.05
|
|
No. of CE(s)
|
Eigenvalue
|
Statistic
|
Critical Value
|
Prob.**
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
None *
|
0.714091
|
75.50690
|
69.81889
|
0.0164
|
At most 1
|
0.587772
|
44.20483
|
47.85613
|
0.1057
|
At most 2
|
0.423727
|
22.05037
|
29.79707
|
0.2957
|
At most 3
|
0.268914
|
8.271032
|
15.49471
|
0.4369
|
At most 4
|
0.017463
|
0.440443
|
3.841466
|
0.5069
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Trace test indicates 1 cointegrating eqn(s) at the 0.05
level
|
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05
level
|
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
|
|
|
|
|
|
|
Ø Estimation du modèle de la croissance
Date: 10/16/09 Time: 17:54
|
|
|
Sample (adjusted): 1981 2008
|
|
|
Included observations: 28 after adjustments
|
|
Trend assumption: Linear deterministic trend
|
|
Series: LPIBR LFBCF LTP
|
|
|
Lags interval (in first differences): 1 to 1
|
|
|
|
|
|
|
Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Hypothesized
|
|
Trace
|
0.05
|
|
No. of CE(s)
|
Eigenvalue
|
Statistic
|
Critical Value
|
Prob.**
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
None
|
0.469688
|
24.81179
|
29.79707
|
0.1683
|
At most 1
|
0.222633
|
7.051687
|
15.49471
|
0.5716
|
At most 2
|
2.96E-06
|
8.30E-05
|
3.841466
|
0.9936
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Trace test indicates no cointegration at the 0.05
level
|
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05
level
|
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 4 :
Résultats de l'estimation du modèle MCE
Ø La croissance économique
Dependent Variable: LPIBR
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 10/26/09 Time: 09:59
|
|
|
Sample: 1979 2008
|
|
|
Included observations: 30
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LTP
|
0.184806
|
0.025700
|
7.190778
|
0.0000
|
LFBCF
|
0.398842
|
0.044767
|
8.909229
|
0.0000
|
D84
|
0.272880
|
0.030954
|
8.815612
|
0.0000
|
C
|
14.16794
|
0.824986
|
17.17356
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.988646
|
Mean dependent var
|
27.12710
|
Adjusted R-squared
|
0.987336
|
S.D. dependent var
|
0.329690
|
S.E. of regression
|
0.037101
|
Akaike info criterion
|
-3.626770
|
Sum squared resid
|
0.035789
|
Schwarz criterion
|
-3.439944
|
Log likelihood
|
58.40155
|
F-statistic
|
754.6618
|
Durbin-Watson stat
|
1.259388
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ø Test de validité du modèle
White Heteroskedasticity Test:
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
0.823158
|
Probability
|
0.545462
|
Obs*R-squared
|
4.391612
|
Probability
|
0.494515
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
2.137740
|
Probability
|
0.139835
|
Obs*R-squared
|
4.536241
|
Probability
|
0.103507
|
|
|
|
|
|
Ø Les recettes fiscales (modèle de long
terme)
Dependent Variable: LR_F
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 11/05/09 Time: 10:30
|
|
|
Sample: 1979 2008
|
|
|
Included observations: 30
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LPIBN
|
0.959664
|
0.118847
|
8.074790
|
0.0000
|
LTP
|
0.384924
|
0.053602
|
7.181089
|
0.0000
|
TCEN
|
-0.012279
|
0.013460
|
-0.912265
|
0.3707
|
LIMP
|
0.141162
|
0.048906
|
2.886430
|
0.0081
|
C
|
-11.09674
|
1.126166
|
-9.853550
|
0.0000
|
D84
|
-0.090842
|
0.033096
|
-2.744775
|
0.0113
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.997301
|
Mean dependent var
|
4.585839
|
Adjusted R-squared
|
0.996739
|
S.D. dependent var
|
0.974134
|
S.E. of regression
|
0.055632
|
Akaike info criterion
|
-2.763265
|
Sum squared resid
|
0.074278
|
Schwarz criterion
|
-2.483026
|
Log likelihood
|
47.44898
|
F-statistic
|
1773.556
|
Durbin-Watson stat
|
2.269260
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ø Test de validité du modèle de long
terme
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
0.283637
|
Probability
|
0.755752
|
Obs*R-squared
|
0.754110
|
Probability
|
0.685878
|
|
|
|
|
|
White Heteroskedasticity Test:
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
1.805421
|
Probability
|
0.129976
|
Obs*R-squared
|
13.44772
|
Probability
|
0.143371
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ø Les recettes fiscales (Modèle de court
terme)
Dependent Variable: D(LR_F)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 11/10/09 Time: 12:37
|
|
|
Sample (adjusted): 1980 2008
|
|
|
Included observations: 29 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(LTP)
|
0.296436
|
0.138884
|
2.134421
|
0.0432
|
RESID1 (-1)
|
-0.926597
|
0.320500
|
-2.891099
|
0.0080
|
D(LIMP)
|
0.267227
|
0.064754
|
4.126842
|
0.0004
|
D(TCEN)
|
0.001180
|
0.015693
|
0.075179
|
0.9407
|
D84
|
0.060990
|
0.022737
|
2.682342
|
0.0130
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.635730
|
Mean dependent var
|
0.098426
|
Adjusted R-squared
|
0.575019
|
S.D. dependent var
|
0.130173
|
S.E. of regression
|
0.084860
|
Akaike info criterion
|
-1.940031
|
Sum squared resid
|
0.172831
|
Schwarz criterion
|
-1.704290
|
Log likelihood
|
33.13045
|
Durbin-Watson stat
|
1.727110
|
|
|
|
|
|
Ø Resultats des tests de validités du
modèle de court terme
White Heteroskedasticity Test:
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
0.829719
|
Probability
|
0.597762
|
Obs*R-squared
|
8.181992
|
Probability
|
0.515915
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
0.293353
|
Probability
|
0.748630
|
Obs*R-squared
|
0.737057
|
Probability
|
0.691751
|
|
|
|
|
|
Annexe 5 :
Données utilisées
TABLE DES MATIERES
1.1 Outils de collecte
17
1.2 Limites des données
18
2.1 Outils d'analyse 19
2.2 Stratégie de
vérification des hypothèses 19
* 1 _ Banque de
France-rapport zone franc-2008
* 2 _ Banque de
France-rapport zone franc-2008
* 3 _ Tiré du BIpen
2008
* 4 _Bénin : vue
d'ensemble-perspectives économique en Afrique 2009
* 5 _
http://lanouvelletribune.info/societe/aide-internationale.html
* 6 _ Revue officielle du
Port de Cotonou
* 7 _ Dans un modèle
théorique, l'influence de la variation d'une quantité (la
variable explicative) sur une autre (la variable expliquée) est
examinée à l'exclusion de tout autre facteur.
* 8 _ Poste central de
distribution ou de régulation du trafic (anglicisme)
* 9 _ Sur le site officiel de
la nouvelle tribune.
* 10 _ Tiré du
mémoire " Estimation de la valeur ajoutée portuaire et
élaboration d'un indicateur de performance de l'activité
portuaire " de Hervé DOUMEFIO et Immaculée D.
KPEHOUNTON
* 11 _
www.portdecotonou.com
* 12 _ Donné du
LARES
* 13 _ Résultat du
test de Granger- Engel.
* 14 _ L'amélioration
du niveau des joueurs de l'équipe nationale de football « les
écureuils du Bénin »
* 15 _ Statistique du Port
(Service des Statistiques des Études et des Performances)
* 16 _ Résultat du
test de Granger- Engel.
* 17 _ Significativement
différent de zéro au seuil statistique de 5%.
|