Contribution des associations de jeunesse à la réduction de la pauvreté en haiti : cas de la commune de port-au-prince( Télécharger le fichier original )par Magdala SUIRE Université d'Abomey-Calavi : Institut National de la Jeunesse, du Sport et de l'Education Physique - Maitrise en Développement Communautaire 2009 |
2.3. ProblématiqueContribuer à l'émergence d'une population, oeuvrer pour son émancipation serait dénué de sens tant que les populations intéressées demeureront dans un état de stagnation économique et de chômage. En effet, au cours des vingt-cinq dernières années, le déclin de la production et la forte croissance démographique conjuguée à l'absence de politiques publiques appropriées ont entraîné la paupérisation de la population haïtienne (MANIGAT, 2005). Structurellement, cette paupérisation est attribuable à une situation de départ extrêmement défavorable vu la nature de son accès à l'indépendance, à un ensemble de facteurs d'ordre sociologique, politique, démographique, économique historiquement déterminés et à une combinaison de choix stratégiques et de politiques économiques explicites ou implicites qui ont inhibé le développement des forces productives. À cela, il faut ajouter un environnement économique et politique international souvent hostile engendrant d'importants manques à gagner ou pertes pour le pays. Dans la plupart des pays en voie de développement, la pauvreté est surtout observée sur certaines couches de la société qui y sont plus sensibles que d'autres. Les jeunes sont souvent négligés dans les estimations de pauvreté nationale, parce qu'ils ne sont pas considérés comme des personnes à charge, comme le sont les enfants. C'est le cas de la couche juvénile en Haïti. Elle est confrontée à de graves problèmes de pauvreté caractérisé par le chômage, le sous-emploi, les maladies. Mais comment briser le cercle infernal dans lequel la jeunesse semble être prise. Les différentes stratégies mises en place par les gouvernants pour juguler cette crise semblent ne pas porter leur fruit. En effet, la plupart des plans, programmes et projets de développement et d'insertion des jeunes dans la vie active n'ont pas eu les résultats escomptés en raison d'une quasi-absence de participation des jeunes dans les initiatives de développement les concernant. Les gouvernants n'ont pas tenu compte des besoins réels de la jeunesse, les associations de jeunesse ne sont pas impliquées dans les processus de développement à l'endroit de la couche juvénile. À cet effet, il n'existe pas une réelle synergie d'actions entre les différents acteurs. À Port-au-Prince, la couche juvénile organisée en associations de jeunesse avec des objectifs bien définis pourrait constituer un atout considérable pour la réduction de la pauvreté et le développement du pays. Le gouvernement de la République d'Haïti, en fonction du nombre important que représentent les jeunes, doit compter sur eux pour la croissance économique car, les « jeunes constituent à la fois un capital humain et un facteur de développement durable pour le pays » 13(*) Mais, jusqu'ici les diverses stratégies visant l'implication de la jeunesse dans la réduction de la pauvreté semblent ne pas être efficaces. De cette situation se dégagent les interrogations suivantes : § Comment les associations de jeunesse peuvent-elles contribuer au mieux à la réduction de la pauvreté dans la commune de Port-au-Prince ? § Quelles relations ces associations de jeunesse entretiennent-elles avec l'Etat dans le cadre de la lutte contre la pauvreté ? § Quel est leur niveau d'implication dans les programmes/projets de lutte contre la pauvreté des jeunes ? Autant d'interrogations qui suscitent les hypothèses suivantes. * 13 _ BELIZAIRE F. (2006) Ministre de la Jeunesse, aux Sports et de l'Action civique. |
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