Contribution des associations de jeunesse à la réduction de la pauvreté en haiti : cas de la commune de port-au-prince( Télécharger le fichier original )par Magdala SUIRE Université d'Abomey-Calavi : Institut National de la Jeunesse, du Sport et de l'Education Physique - Maitrise en Développement Communautaire 2009 |
1.9. Activités et infrastructures économiques et financièresLes activités économiques exercées dans cette Commune sont celles génératrices d'emplois et de revenus. Il s'agit du commerce, de l'artisanat, de l'industrie, du tourisme et de l'hôtellerie...etc. Mais la principale activité menée dans la commune est le commerce. Le commerce et les services prédominent l'ensemble des activités économiques de la commune. Parmi les établissements commerciaux inventoriés dans la Commune, on trouve des grands magasins (498), des petites boutiques (552), des grandes boutiques (273), des centres de provisions alimentaires (429), de deux cent quatre-vingt-quatre (284) auto parts, des dépôts de boissons, d'aliments, de vêtements usagers (Pèpè) (351), des pharmacies (347), des stations d'essence (38), des établissements mortuaires (156), des studios de beauté/salons de coiffure (331). Il faut ajouter que trente-neuf (39) entreprises industrielles ont été également inventoriées dans la commune. Les infrastructures économiques et financières de la commune sont constituées de cinquante-sept (57) hôtels, de neuf (9) pensions, de cent soixante-seize (176) centres d'accueil, de cinquante (50) banques commerciales (siège y compris succursales), de vingt-cinq (25) caisses populaires, de dix (10) bureaux de change, de vingt-deux (22) coopératives de commercialisation, de cent trois (103) maisons d'affaires et de trente (30) maisons de transfert (IHSI, 2005, op. cit). II- DEUXIEME PARTIE : PROBLEMATISATION 2.1. Revue de littérature1 Notre sujet d'étude a fait l'objet de préoccupation de bon nombre d'auteurs qui l'ont abordé sous divers angles. Nous nous intéresserons, dans cette revue de littérature, aux travaux de quelques-uns d'entre eux qui nous paraissent particulièrement pertinents pour notre problématique. 2 Les Associations de Jeunesse sont souvent citées par les auteurs comme un dispositif qui accompagne les actions des pouvoirs publics dans le domaine de l'intégration sociale des jeunes. Pour ce faire, ces dernières dans la perspective de jouer pleinement leur partition élaborent des programmes d'orientations des Associations de Jeunesse vers les activités socio-éducatives. À cet effet, TETARD (1996) a montré comment les mouvements de jeunes des années 60 se formaient en France et de quelle façon ils participaient aux actions sociales. Rapportant le fonctionnement des associations de jeunesse française à celles d'Haïti, on peut affirmer qu'elles participent à orienter les jeunes vers des activités saines. Les associations de jeunesse, de par leurs différents domaines d'intervention et les activités diverses qu'elles mènent, contribuent au développement économique d'un pays. Elles ont d'énormes potentialités et peuvent beaucoup participer à l'évolution d'un pays. Selon le Forum de la Jeunesse de l'Union Européenne (2005), les organisations de jeunesse sont les principaux acteurs du travail pour le développement durable. Les jeunes sont l'une des clés qui permettront de matérialiser le développement durable, que ce soit au niveau mondial, national ou local, et que l'accent soit placé sur le social, l'économique, l'environnemental, le culturel ou sur toutes ces dimensions à la fois. Pour AMIRSHAHI (2007), il y a un problème social et politique de la jeunesse. Pour le traiter, il faut reconnaitre pleinement l'émergence d'un nouvel âge de la vie en mettant en place un statut social de la jeunesse. À cet effet, BAZIN (2008), pense que le soi-disant problème des jeunes est en réalité un problème national dont les risques sont extrêmement élevés. Il propose comme solution une politique de jeunesse qui fait face aux divers besoins de la jeunesse haïtienne. Ces besoins deviennent ainsi des enjeux dont la résolution passe par l'éradication de la pauvreté des jeunes, seul gage d'impulsion d'un développement durable. Ainsi pour d'autres auteurs, les jeunes pourraient constituer un levier de développement. Mais ils sont confrontés à d'énormes difficultés dues à une pauvreté galopante qui prend diverses formes. En effet, GAUTHIER (1987) pour sa part fait observer que la population la plus frappée par la pauvreté est celle des jeunes. Des analyses menées par des organismes s'intéressant aux problèmes des jeunes sans emploi comme population fortement atteinte par les problèmes de pauvreté, il ressort que le groupe d'âge des 15-24 ans et plus, particulièrement celui des 15-19 ans, présente les taux de chômage les plus élevés. La durée du chômage est fonction du niveau d'instruction et la tendance à abandonner la recherche d'emploi par désespoir d'en trouver ou pour retourner étudier, s'accentue chez les moins scolarisés. En Haïti, selon MONTAS (2003), les déterminants du maintien de la pauvreté entre 1981 et 2000 sont liés à un contexte sociopolitique néfaste, une inflation persistante et aussi à une évolution négative du PIB. Les causes spécifiques de l'évolution de la pauvreté en Haïti sont donc dues à la faiblesse de l'économie, au contexte sociopolitique, aux chocs exogènes, à l'ajustement structurel et au marché international. Chaque décennie a eu ses manières de définir la pauvreté, de décrire ses pauvres, de résoudre ses problèmes d'inégalité. La nôtre n'échappe pas à son devoir d'assistance et nul n'est besoin de fouiller longtemps pour déceler ce qui la caractérise (GAUTHIER 1987). Autant d'auteurs, autant de définitions le plus souvent implicites de la pauvreté. C'est le propre de tous les phénomènes sociaux non institutionnalisés d'en avoir tant qu'on les évite toutes par crainte de se fourvoyer (LESSARD, 1987). Néanmoins, la société définit la pauvreté et décide de qui est pauvre. Cela se fait de deux façons, l'une socioculturelle, l'autre politico-administrative. Certains auteurs ont senti le besoin d'insister sur le fait qu'il n'y a pas que la pauvreté matérielle, ou que la pauvreté n'est pas que matérielle. Ils s'opposent ainsi à la définition socioculturelle de la pauvreté qui est à leur avis trop centrée sur le moins-avoir. Par ailleurs, les jeunes sans travail et vivant d'assistance, refusent de se dire pauvres ou d'être appelés pauvres. Eux aussi s'opposent à la définition socioculturelle de la pauvreté qui implique selon eux la misère, le fatalisme, la déchéance ou d'autres traits négatifs, c'est-à-dire une définition trop centrée sur le moins-être (LESSARD, 1987). La pauvreté en tant que problème social est un mal pénétrant qui affecte multiples aspects de la culture et de la société haïtienne. Par conséquent, elle est liée à plusieurs facteurs qui interagissent entre eux. À cet effet, BARTLE (2007) distingue cinq grands facteurs de pauvreté en tant que problème social. Ces facteurs comprennent : l'ignorance, la maladie, l'apathie, la malhonnêteté et la dépendance. Selon lui, ces "plaies" contribuent à leur tour à d'autres facteurs secondaires tels que le manque de marchés et d'infrastructures, le manque de qualités de direction, l'incompétence des gouvernements, le sous-emploi, le manque de compétences, de capitaux et autres. L'on répond à un problème social de pauvreté par une solution sociale en éliminant les facteurs de pauvreté. L'analyse des caractéristiques de ces cinq facteurs de pauvreté fait appel à la recherche de solutions idoines en ce qui concerne sa réduction.
À ce propos, NARAYAN (2004) préconise de faire appel à l'énergie et au savoir-faire des millions de pauvres de par le monde pour faire reculer la pauvreté. L'auteur montre comment on peut favoriser l'autonomisation des pauvres. Même s'il n'y a pas de modèle unique en la matière, l'expérience des praticiens de la Banque Mondiale enseigne quatre éléments clés qui président à toute entreprise réussie d'autonomisation des pauvres : l'accès à l'information (et sur ce point, les nouvelles technologies sont capitales) ; la participation des pauvres aux processus de décision ; la notion de responsabilité de la part des politiques (qui doivent être comptables de leurs actes) ; et la capacité des gens à s'organiser localement et à mobiliser leurs ressources pour résoudre un problème commun. D'après la Banque Mondiale (2000), il existe une stratégie visant à combattre la pauvreté dans le monde sur trois fronts : Le développement des opportunités, c'est-à-dire des opportunités matérielles et financières (emploi, crédit, routes, électricité, écoles, eau, services de santé, etc.) et des qualifications (éducation et formation professionnelle) ; 3 L'insertion : l'insertion des pauvres dans la société est déterminée en grande partie par les institutions publiques et sociales qui doivent être attentives à leurs besoins. Cette démarche est politique : elle implique un ensemble de réformes devant améliorer la responsabilité et l'efficacité de l'administration, des institutions juridiques et des services publics, ainsi que le renforcement de la participation des pauvres aux processus politiques et aux décisions locales ; 4 La sécurité matérielle : il est nécessaire, afin d'améliorer le bien-être et d'encourager les investissements dans le capital humain, d'atténuer la vulnérabilité aux chocs économiques, aux catastrophes naturelles, à la mauvaise santé, à la violence, etc. L'État doit tout mettre en oeuvre pour diminuer ces risques auxquels sont confrontés les pauvres. 5 Quant au document de stratégies nationales pour la croissance et la réduction de la pauvreté en République d'Haïti (2007), il vise en matière de jeunesse à améliorer le cadre de vie des jeunes en particulier par leur intégration socio-économique et socioculturelle et par la promotion des activités physiques et sportives. MONTAS (2005) préconise d'adopter l'approche de l'économiste Graham Pyatt, pour qui le meilleur moyen d'élaborer des stratégies de réduction de la pauvreté consiste à adopter une approche structuraliste de l'analyse de la pauvreté. Cette approche comporte trois caractéristiques de base. Tout d'abord, elle repose sur le point de vue selon lequel le niveau de vie des ménages est lié à la création et au maintien des moyens de subsistance. L'élaboration d'une stratégie de réduction de la pauvreté devrait donc chercher d'abord à comprendre comment les ménages appartenant à différents groupes socioéconomiques obtiennent leurs moyens de subsistance. Deuxièmement, elle replace la création et le maintien des moyens de subsistance des différents groupes au sein de la structure de l'économie, qui englobe aussi bien la production que les relations institutionnelles entre ménages, secteur des entreprises et pouvoirs publics. Cela permet de mettre l'accent sur l'influence de facteurs tels que la structure sectorielle et régionale de l'économie, l'importance des secteurs formel et informel et des rapports entre les deux, la contribution du capital et du travail à la valeur ajoutée et l'influence des politiques macroéconomiques. Une fois la structure de l'économie et les interactions entre les différents groupes et secteurs établies, il est possible de comprendre comment sont déterminés les niveaux de vie et leurs variations. Troisièmement, l'approche examine les liens qui existent entre la structure de l'économie et le reste du monde ; ce qui permet de prendre en compte l'aide internationale, les flux de capitaux privés, les remboursements de dettes et les flux commerciaux dans l'analyse de la création et du maintien des moyens de subsistance au niveau national. Cette approche implique l'adoption d'un cadre à plusieurs niveaux (micro, macro et méso économique) afin de localiser les causes de la pauvreté, qui vont des caractéristiques des ménages jusqu'aux conditions macroéconomiques et au contexte mondial en passant par la structure de la mésoéconomie. Elle débouche sur le rôle fondamental que doivent jouer la création d'emplois et les marchés de l'emploi dans les stratégies de réduction de la pauvreté. (Ibid.) Notre recherche s'inscrivant dans le cadre de ces travaux ci-dessus présentés s'intéresse alors aux rôles joués par les associations de jeunesse dans l'amélioration des conditions de vie des jeunes de la commune de Port-au-Prince. |
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