SUGGESTIONS
L'analyse des différents résultats de nos
investigations documentaires comme celles de terrain nous a permis de
comprendre que, pour réduire la pauvreté au sein des jeunes dans
la commune de Port-au-Prince, une refonte de la politique des associations de
jeunesse s'impose. Particulièrement les actions de cette reforme doivent
concerner les points indexés à travers la présente
étude et les recommandations ci-après.
Recommandations à l'endroit de
l'État
- Mettre en place un cadre juridique qui définit les
fonctions et rôles des associations de jeunesse en Haïti ;
- Impliquer réellement les associations dans la
résolution des problèmes des jeunes (programmes/projets visant
les jeunes) ;
- Mettre en place un fonds d'aide pour subventionner les
associations oeuvrant pour l'épanouissement des jeunes ;
- Réorganiser les structures chargées de la
gestion des problèmes des associations de jeunesse ;
- Prendre de textes officiels qui redéfinissent le
rôle de l'État dans le financement des activités et dans
l'implication effective des associations de jeunesse dans les différents
Ministères concernés par la problématique de la jeunesse
particulièrement le MJSAC ;
- Faire un état des lieux en vue de connaitre les
associations qui interviennent effectivement auprès de la jeunesse afin
de mieux les impliquer dans les actions visant les jeunes ;
- Mettre en place un environnement propice aux initiatives des
associations de jeunesse ;
- Mettre en place des structures de mobilité pour
l'encadrement des jeunes ;
- Elaborer une politique d'insertion socio-économique
afin réduire le taux de chômage des jeunes.
Recommandations à l'endroit des associations de
jeunesse
- Diversifier leurs activités pour une meilleure
visibilité auprès de la jeunesse et des sponsors;
- Tenir compte des besoins réels des jeunes pour
élaborer leur programme ;
- Élaborer des projets et les soumettre au
MJSAC ;
- Être actif ;
- Prioriser les différentes actions ou
interventions ;
- Faire des propositions à l'État dans le sens
de combler le vide juridique dans lequel ces associations de jeunesse
évoluent ;
CONCLUSION
Cette étude qui vient d'être menée sur les
contributions des associations de jeunesse à la réduction de la
pauvreté nous a permis de découvrir les différents
problèmes auxquels les associations de jeunesse sont confrontées
dans l'exécution de leur mission, qui est d'aider la jeunesse à
s'épanouir en créant des opportunités, en assurant une
certaine sécurité matérielle et aussi en les aidant
à s'insérer dans la vie sociale et professionnelle. L'objectif
visé par ce travail de recherche est de montrer que les associations de
jeunesse contribuent à la réduction de la pauvreté et
d'analyser leur fonctionnement et leurs activités afin de mettre en
exergue leur réelle contribution à la réduction de la
pauvreté, et de proposer des stratégies ou des actions pour une
implication des associations de jeunesse à la réduction de la
pauvreté dans une synergie gouvernementale.
Les résultats de cette analyse laissent entendre que le
rôle joué jusqu'ici par les associations de jeunesse dans
l'amélioration des conditions de vie des jeunes est plus ou moins
satisfaisant en dépit de leur manque de moyens. A cet effet, il faut
remarquer que les associations de jeunesse ont la possibilité d'aider
les jeunes à faire face aux différents problèmes auxquels
ils seront confrontés dans la vie sociale. Néanmoins, elles
connaissent des difficultés organisationnelles, matérielles,
financières et surtout institutionnelles qui relèvent des
autorités étatiques.
Il parait donc évident que les associations de jeunesse
doivent lutter pour assurer leur survie. Cette situation demeure assez
préoccupante pour les acteurs concernés par cette
problématique. Aujourd'hui, les institutions étatiques sont en
train de se pencher sur la question afin de trouver des solutions
adéquates aux problèmes de la jeunesse à travers les
associations de jeunesse tant au niveau local que national.
En effet, les autorités tant locales que nationales
doivent tenir comptent des propositions exprimées par les associations
de jeunesse en vue d'une réelle implication des jeunes dans les
politiques publiques de jeunesse.
En partant de cette analyse, nous sommes amenés, comme
l'avait fait Pierre Bourdieu, à dire que la jeunesse est une
construction sociale et en tant que telle elle relève de choix
collectifs.
De l'avis des spécialistes, pour qu'Haïti puisse
tirer partie de la jeunesse de sa population, elle doit accompagner celle-ci,
en mettant en place des politiques appropriées dans les domaines de
l'éducation, de la formation professionnelle, de l'emploi, etc.
De toute évidence, les associations de jeunesse ne
peuvent jouer leur partition dans le développement économique et
à la réduction de la pauvreté que si elles
bénéficient d'un encadrement minutieux et d'un financement
adéquat.
Dès lors pour concilier les associations de jeunesse
à la réduction de la pauvreté dans la commune de
Port-au-Prince, des efforts doivent être consentis aussi bien par
l'État que par les associations de jeunesse. Dans ces conditions, nos
suggestions et recommandations gardent tout leur sens et
intérêt.
|