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Stratégie de sécurité alimentaire et développement rural en Afrique de l'Ouest

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par Gora NDOYE
Université cheikh Anta Diop de Dakar - Maitrise 2008
  

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CONCLUSION GENERALE

La question de la sécurité alimentaire et de développement rural occupe une place fondamentale dans la stratégie de réduction de la pauvreté dans le monde. A l'heure actuelle avec une crise pétrolière qui secoue la sphère économique mondiale dans sa globalité .les populations des pays non producteurs de pétrole sont exposées à une crise sans précédent, surtout celles de l'Afrique de l'Ouest. De ce point de vue le retour actif vers l'agriculture domine les discours des dirigeants politiques .En effet l'agriculture est un instrument de fondamental pour la réalisation de l'objectif de développement du millénaire qui consiste à réduire de moitié d'ici 2015 la proportion de la population vivant dans l'extrême pauvreté et souffrant de la faim chronique. Puisque les trois quarts des habitants pauvres des pays en développement surtout ceux de l'Afrique de l'Ouest, vivent dans les espaces ruraux, et la plupart d'entre eux tirent, directement ou indirectement, leur subsistance de l'agriculture. Le rapport entre agriculture et monde rural offre des directives aux gouvernements qui peuvent les aider de manière à avoir un réel effet sur la vie de centaines de milliers de ruraux pauvres.

Etant donné le rôle déterminant du secteur agricole la sécurité alimentaire et le développement ne peuvent être cernés en dehors de celui-ci. L'hypothèse le pus plausible qui se dégage de cette analyse est que le secteur agricole reste le point focal, aussi bien sur le plan alimentaire et sur le financement des autres secteurs et il est également un moyen d'allocation des ressources et aussi de freinage de l'exode rural.

Ainsi les réflexions, les propositions d'orientation et des solutions avancées ne suffisent pas ; il faut que nous comptons sur nous-mêmes, de s'avouer de nos faiblesses pour tirer meilleure parti de nos abondantes richesses. Il s'agit pas de constater les maux et de disposer des potentialités et d'espérer mais il faut que chacun (paysans, ingénieurs agronomes, gouvernement, organisations internationales, ONG, partenaires...) ait la volonté d'éliminer la racine du mal.

SECTION 1 : HISTORIQUE DE LA CRISE ALIMENTAIRE ET LES PROBLEMES DE DEVELOPPEMENT RURAL EN AFRIQUE DE L'OUEST.

INTRODUCTION

Près d'un demi-siècle maintenant après l'avènement des indépendances, il est clair que la situation de l'Afrique n'est pas brillante. Les pays de l'Afrique de l'Ouest font tous partis presque des pays les plus pauvres de la planète. La sous-alimentation et la malnutrition y sont fréquentes et se font ressenties plus et particulièrement dans le monde rural où les capacités d'adaptation au nouvel rythme du monde moderne (mondialisation avec suppression des entraves commerciales) y sont très faibles voire inexistants d'une région à une autre. Celles-ci occasionnées par une agriculture qui ne répond plus aux attentes et des difficultés de financement des agriculteurs accusés par une baisse de leur revenu, combinées avec la répartition mal orientée des crédits et intrants agricoles.

Ainsi nous allons aborder en premier lieu la crise alimentaire avec ses débuts, et qui continue à entériner les économies Ouest Africaines et l'ensemble des facteurs qui favorisent sa persistance. Ensuite nous parlerons en deuxième lieu les problèmes en milieu rural avec la reconversion des paysans sur les produits de rentes au détriment de ceux vivriers et des tendances démographiques explosives.

I. L'origine de la crise vivrière

L'insécurité de l'approvisionnement et de la consommation alimentaire est un problème sérieux en Afrique de l'Ouest surtout depuis le début des années 70. Depuis cette date le déficit alimentaire de la région n'a fait qu'augmenter. Les importations de biens alimentaires, y compris l'aide alimentaire, ont augmenté rapidement alors que les exportations de biens alimentaires ont régressé. Donc l'origine de l'insécurité alimentaire réside dans les problèmes de l'offre et de la demande.

En outre les projets développements se complexifient de plus en plus avec les menaces de sécurité alimentaire .Cela prolonge la question fondamentale de la survie humaine. Sur le plan mondial, jusqu'en 1985, la production céréalière augmentait plus vite que la population. Mais depuis cette date elle augmente moins vite : les stocks diminuent, les prix du riz et du blé (produit importes pour l'Afrique de L'Ouest) s'envolent. Ces excédents de céréales qui fournissaient les aides alimentaires, diminuent vîtes. Du point de vue démographique, la croissance de la population dépasse celle des progrès agricoles. Les quels sont contraints par manque d'eau suffisant et surtout la dégradation des climats dont les pauvres enregistrent des externalités négatives. Les sécheresses, les inondations, ainsi que les feux de brousse se multiplient dans pratiquement toute la région Ouest africaine. De là, on peut parler d'une menace de crise alimentaire sans précèdent surtout dans nos pays où on a de faibles avantages comparatives dans la production vivrière. Celle-ci donne un surcroît d'intérêts aux projets de développement et oblige à leur donner une priorité grande encore.

Il serait normal que les paysans puissent vendre leurs produits alimentaires, céréales, viandes, légumes etc. dans les villages à des prix raisonnables. Cela est d'autant plus important que la proportion de population urbanisée augmente rapidement. Au début du XX ème siècle, en Afrique de l'ouest, la population représentait moins d'une personne sur vingt et en 2000 on a dépassé une personne sur trois. Pour que chaque pays parvienne à l'autosuffisance, alimentaire, il faudrait que les paysans vendent dans les villes des tonnages considérables, et en croissance rapide de céréales, de produits maraîchers, de viande etc. cela est nécessaire aussi pour que les paysans puissent accéder à un niveau de vie meilleur et disposer en plus de nourriture de chaque jour de ressources financières pour acheter en ville des articles industriels et artisanaux. C'est normalement la paysannerie qui sera demain le meilleur marché pour les produits de l'industrie et de l'artisanat ouest africain or, pendant des années et dans certains pays, jusqu'à maintenant, les paysans se sont trouvés pour vendre leurs produits vivriers , devant une très grande difficulté, qui était, et qui reste un problème majeur de la sous région ouest africaine : plusieurs produits alimentaires essentiels notamment le riz, la viande, le maïs, le blé arrivaient en Afrique à des prix extrêmement bas, et cela en raison de deux phénomènes simultanées : la politique commerciale agricole des Etats Unis et de l'U.E, et les politiques monétaires de la sous région.

En Afrique, l'agriculture devrait être prioritaire et ou les paysans sont nombreux, ils sont subi pendant des années des ponctions financières excessives. Par contre, dans les pays occidentaux très industrialisés où les paysans sont une infime minorité, ils bénéficient de subventions variables, souvent très fortes. D'où les prix bas (dumping) pratiqués sur le marché mondial pour défier la concurrence.

Or à peu près à la même époque, la plupart des monnaies de nos pays Ouest africain étaient surévaluées d'environs 75% par la Banque Mondiale, surtout le FCFA entre 1974 et 1984 alors que les monnaies asiatiques étaient sous évaluées environs de 25%.

Pour toutes ces raisons, les céréales du monde extérieur arrivaient en Afrique de l'ouest à des prix extrêmement bas en monnaie locale. Cela constitue une dés incitation à la culture locale vivrière et un recours massif à l'importation.

I-2- Effets des facteurs exogènes et endogènes à la production agricole : (sols, climats, érosions...)

« Le tiers monde tropical pourrait être le grenier du Monde. A condition que le développement et ses méthodes soient repensés. » Pierre Gourou (Terre de bonne espérance, op.cit., 1982, 4 ème page de couverture).

Quelque fois les effets peuvent s'agir de problèmes causés par un évènement précis comme le déclenchement d'un conflit, mais bien souvent, il s'agit de problèmes persistants, chroniques et structurels, qui exacerbent les difficultés existantes liées à la fragilité des écosystèmes et à la sévérité des conditions climatiques. Ceux-ci constituent une influence considérable sur la capacité de la population d'un pays à assurer elle-même son approvisionnement en denrées alimentaires.

Les climats sont très variés surtout en Afrique de l'ouest. Ils vont de l'extrême sécheresse avec de très fortes variations des températures. Ils sont tout de même marqués partout par rudesse, une violence dans les phénomènes : averses très brutales, sécheresses excessives avec des taux d'humidité de l'air qui descendent souvent au Sahel en dessous de 15%, vents très forts en pleine sécheresse. Et naturellement chaque climat a des incidences sur les possibilités de végétation, de culture et de fructification dans la zone considérée. D'abord le volume de récolte a diminué parfois d'un quart et parfois d'une moitié et cela remonte de la sécheresse éprouvée par le Sahel depuis les années 70. Des pâturages jusqu'alors prospères ont disparus et de nombreuses bêtes ont du être abattus faute de nourriture. Des nappes d'eau peu profondes ont baissées et des puits ont taris. Ainsi des populations surtout rurales ont souffert de la faim, et vu leurs ressources diminuer ou disparaître ; des centaines de milliers de personnes ont péri et d'autres biens plus nombreux auraient péri sans l'aide alimentaire internationale. A cela s'ajoute également l'érosion pluviale par le ruissellement qui agresse les sols. C'est un phénomène d'entraînement par la pluie d'une partie de la terre qui recouvre le sol. L'importance cette érosion dépend de plusieurs facteurs, la pente du sol, l'intensité de la pluie par heure ou par minute le couvert végétal. Il faut donc noter que l'intensité instantanée de la pluie pendant les grandes averses est sensiblement plus forte dans les régions surtout équatoriales avec des hauteurs d'eau deux à trois fois plus fortes pour les averses d'au moins trente minutes et une force de frappe de la pluie cinq à dix fois plus grande. A cet égard les climats entraînent une très forte agressivité contre les sols.

Cette érosion est d'autant plus nuisible que la pluie entraîne les particules les plus fines et notamment celles d'argile qui sont les plus utiles pour la qualité des sols et pour leur fertilité. Sur les terrains en faible pente, l'érosion diminue la fertilité, le couvert végétal se dégrade ; cela entraîne une augmentation du ruissellement, donc de l'érosion, et on se trouve dans cercle vicieux de production alimentaire.

- Le lessivage

Le lessivage résulte aussi des pluies, mais c'est un phénomène différent de l'érosion pluviale. C'est en somme le transport de certains aliments solubles du sol verticalement vers le bas lorsque l'eau traverse les couches superficielles du sol. Sa force et ses inconvénients dépendent naturellement de l'intensité de la pluie et de la nature du sol et de la saison où la pluie se produit.

Des expériences précises avec mesures de quantité faites dans le centre du Sénégal ont montré qu'il peut emporter dans ces régions, par an et par hectare 5 à 30 kg d'azote, 10à 20kg de potasse. C'est dire que le lessivage peut être vraiment désastreux pour les sols, d'autant plus que ces pertes importantes en éléments très utiles pour l'équilibre du sol le rendent plus perméable et augmentent encore le lessivage futur. Il y a encore là un véritable cercle vicieux.

- L'érosion éolienne

Il s'agit de l'arrachement par le vent des particules du sol, et du transport vers d'autres zones ; comme cette érosion enlève l'argile, elle laisse en place dans les régions sèches du sahel des sables plus ou moins grossiers.

Des mesures faites vers 1952 par le professeur Portières au Sénégal avaient montré que le pourcentage de sable grossier (0,2mm à 2mm) était plus de 60% au nord de Louga et de l'ordre de 30% au sud de la ligne Thiès- Diourbel là où les vents sont moins forts. Et ces régions sont actuellement en perte de vitesse de leur puissance agricole d'où la persistance de la pauvreté de la sous-alimentation. Un effet très visible et même spectaculaire de l'érosion éolienne existe au Sénégal : la longue période de sécheresse qui à frappé le pays de 1970 à 1983 à très fortement réduit dans tout le pays l'importance du couvert végétal, arbres, arbustes, herbes. Du coup, les vents trouvaient moins d'obstacle transportent plus facilement les sables fins ou moyens et les particules d'argile. En pleines saisons sèches dans certaines localités de décembre à mars, l'air est parfois chargé de sable créant une sorte de brume de sécheresse qui n'existait jusque vers les années 70. (Aménagement de l'économie agricole et rurale au Sénégal, par le professeur Portières ; centre de recherches agronomiques de Bambey, Sénégal 1952).

Les agressions liées à des activités humaines

La culture extensive

La culture extensive traditionnelle ou culture itinérante, telle qu'elle était pratiquée, jadis, n'était enrichissante pour les sols. Laissé à lui-même pendant vingt à trente ans, le sol se reconstituait ; la végétation, d'abord les herbes puis les arbustes, puis les arbres, recréaient l'humus structure teneur normale en azote. Mais l'augmentation de la population, en réduisant la durée de la jachère, perturbe complètement ce processus, dès l'instant où la culture extensive est accélérée, elle constitue pour le sol un très grave danger quand le cultivateur revient sur son champ après seulement trois ou cinq ans de jachère, le sol n'est pas reconstitué, il n'a pas retrouvé les qualités nécessaires pour une culture normale, en structure, humus et en azote, et outre dans le cercle vicieux appauvrissement des sols, baissent des rudiments, augmentation des surfaces cultivées et réduction du temps de jachère se succédant et s'aggravant mutuellement.

L e surpâturage

Ce type d'agression des sols concerne les zones où il ne pleut pas beaucoup mais où des hauteurs de 100, 300 ou 400mm créent de vastes pâturages propices à la circulation et au stationnement des troupeaux. Dans les années 50 et 60 il y avait un certain équilibre entre fourrage et nombre de bêtes qui les consommaient mais depuis lors cet équilibre est bouleversé par une augmentation de la population générale qui entraîne une augmentation parallèle des éleveurs avec la conservation des habitudes ancestrales d'élevage. Dans celui-ci, le but est non pas de vendre le plus possible de viande mais de d'augmenter le nombre de têtes de son troupeau, lequel est le trésor du pasteur et le symbole de sa richesse. Les bêtes nombreuses con sommes les fourrages dès que cela est possible et finissent par tondre l'herbe au ras du sol, empêchant une pousse normale. Dès lors le sol est dénudé et devient plus vulnérable devant l'érosion éolienne et pluviale, là encore le cercle vicieux est ainsi créé.

Le feu de brousse

Il est incontestable que sur un plan général, ces feux de brousses sont une catastrophe car ils détruisent à vitesse à accélérée le couvert végétal, diminuent la résistance de sols aux érosions qui les menaces et finalement les tuent. Donc c'est un phénomène qui nécessite une campagne de sensibilisation à l'endroit des agriculteurs. Ils emploient, en effet, des méthodes de défrichage ou de déboisement qui détruisent l'humus.

II. Faible accès au crédit agricole

Pour accomplir l'indispensable passage à la culture stabilisée, le paysan à besoin de quelques moyens dans la plupart des cas, il devra passer à la culture attelée et à la fumure animale ou compost végétal ; il lui faudrait bien acheter une paire de boeufs, une charrue, une charrette, un semoir. Si pour diverses raisons (impossibilité d'élevage des bovins du fait de la présence de tsé-tsé, terre excessivement lourde, excès d'herbes) il est obligé d'adopter la culture motorisée, il devra acheter un motoculteur ou un petit tracteur. Dans toutes les régions, maintenant ou un peu plus tard, il faudra se procurer des engrais chimiques et des produits phytosanitaires.

Or, en culture extensive, le paysan n'a pas d'argent devant lui. On se trouve devant un cercle vicieux : il faudrait de l'argent pour cultiver mieux ; et il faudrait cultiver mieux pour avoir de l'argent.

On est malheureusement obligé de constater que dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, le dispositif de crédit agricole s'est effondré et cela pour plusieurs raisons.

D'abord et avant tout à cause du volume élevé des crédits impayés. Les organismes de crédit agricole qui avaient au départ des disponibilités relativement importantes les ont vues fondre rapidement parce que les paysans ne remboursaient pas les emprunts qu'ils avaient souscrits, ou ne les remboursaient que partiellement.

De façon générale, on observe que les paysans sont peu enclins à rembourser l'argent qu'ils doivent aux banques ou aux organismes importants de crédit ou aux coopératives. Comme l'écrit Claude Guillemain «  Pourquoi le paysan rembourse -t-il peu ? L'argent qu'on lui prête vient de loin, il ne sait d'où, c'est de l'argent étranger ».

En outre le remboursement de dette de ce genre de caractère administratif, ne fait pas parti des impératifs de la morale villageoise ancestrale et le fait de ne pas rembourser apparaît comme une véritable faute morale.

Enfin, il y a un certain laxisme des gouvernements. Dans plusieurs cas, par le billet des coopératives ou par le canal des sociétés de développement ou à travers des banques de crédit agricole trop liées à l'Etat, des gouvernements ont accepté, plus ou moins ouvertement, que les paysans ne remboursement des dettes qu'ils avaient contractées auprès des organismes. Au Sénégal par exemple, le Gouvernement avait décidé, quatre reprises au cours des années 70 d'annuler les dettes de cultivateurs.

Devant les mesures de ce genre, les cultivateurs ont pris l'habitude de considérer que les emprunts contractés par eux pouvaient ne pas être remboursés. Les réserves des organismes de crédit agricole se sont taries et ceux-ci n'ont plus du tout d'argent ; dans plusieurs Etats de la sous région, il n'y a plus vraiment de possibilités de crédit.

Actuellement, instruits par des expériences ainsi faites u n certain nombre d'Etats sont entrain de reconstituer des systèmes de crédit agricole sur des bases entièrement nouvelles.

II. PROBLEMES DE DEVELOPPEMENT DU MONDE RURAL

II 2. UNE AGRICULTURE DEPASSEE PAR LA REVOLUTION

DEMOGRAPHIQUE

Un fait fondamental, l'Afrique de l'Ouest a vécu depuis quelques dizaines voire vingtaines d'années une véritable révolution démographique. Historiquement c'est une population stable. Puis s'est instaurée une croissance qui s'est peu à peu accélérée pour atteindre environ 2% /an (Banque Mondiale) vers 1960 et 3% depuis les années 80. Et depuis 1940 la population a triplé dans presque tous les pays de la sous région.

Comme, pendant cette période, les rendements n'ont pratiquement pas augmenté, il a fallu, bien sur pour vivre, tripler aussi la surface cultivée. Cela rejoint la démarche de RICARDO pour expliquer son pessimisme. Car l'augmentation de la population entraîne la culture des terres de moins en moins fertiles ; ce qui réduit les rendements. De ce fait, dans de nombreuses localités la durée de la jachère est maintenant réduite. Là où la rotation de la culture se fait par exemple permet une reconstitution et la culture recommence normalement. Mais la culture recommence sur un sol moins performant que le précédent, ce qui limite le rendement. Cette baisse de productivité accompagnée par une augmentation forte de la population ne procure pas une situation alimentaire favorable.

Une des conséquences les plus notées est le phénomène d'exode rural ; les populations se déplacent vers les régions les plus rentables (exemple des burkinabés dans les plantations ivoiriennes) ou vers les centres urbains où l'insertion sociale pose des difficultés. Et plus intense encore avec le phénomène de l'émigration clandestine, les jeunes, bras valides de l'Afrique de l'Ouest, bravent les océans pour atteindre les pays de l'Europe.

II 2.CAUSES DE LA BAISSE DU REVENU DES PAYSANS

Apres les indépendances, le rythme, des économies Ouest Africaine, en terme de croissance, était proportionnelle aux normes de progression des cultures d'exportation (arachide, cacao, coton, bois, banane etc.).Mais cela s'est détruit depuis les années 70. En effet, la morosité de l'économie mondiale avec une baisse des cours mondiaux des matières premières combinées aux deux chocs pétroliers (1974 et 1978) affectent le bien être de l'agriculture africaine. Ainsi les prix proposes aux paysans deviennent de plus en plus faibles ce qui réduit leur pouvoir d'achat.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand