CONCLUSION
Les préoccupations relatives à la gestion des
ressources naturelles et à la préservation des équilibres
écologiques sont de plus en plus souvent prises en compte dans la
définition des politiques de développement agricole. Nombreux
sont les gouvernements qui perçoivent les dangers que
représentent certaines pratiques agricoles pour l'environnement
écologique de leur pays. L'exploitation minière des ressources
naturelles et l'utilisation inadéquate de certains matériels et
produits chimiques ont largement contribué à la simplification et
la fragilisation des écosystèmes dans les pays pauvres. Ces
évolutions se traduisent maintenant par de graves inconvénients
pour les populations concernées : disparition du couvert
arboré et diminution des ressources en bois, érosion progressive
des sols et réduction des surfaces cultivables, disparition certains
espèces végétales et animales, abaissement des nappes
phréatiques, sédimentation dans les lacs de barrages, inondations
brutales et incontrôlées.
Les raisons d'intervenir sur le développement agricole
apparaissent donc multiples. Mais les ressources humaines, matérielles,
et financières dont disposent les états sont très
limitées.
SECTION 2 : LA RECHERCHE DE PALLIATIFS POUR
L'INSECURITE ALIMENTAIRE
INTRODUCTION
La Banque mondiale a défini la sécurité
alimentaire comme « l'accès à tout le monde et en tout
moment à une alimentation suffisante pour une vie active et une bonne
santé » (world Bank, povrety and hunger Washington DC,
1986).Pour certains pays, le problème principal et le plus
élémentaire est celui de l'insécurité
alimentaire : leur populations sont confrontées à des
problèmes de nourriture, victimes de catastrophes soudaines ou de
longues durée, naturelles ou causées par l'homme.
Cela dit que pour assurer la sécurité alimentaire
il faut au préalable remplir certaines conditions qui rendent aptitude
physique et mentale des populations. De cela il faut développer la
recherche agricole ainsi que la formation des paysans, la satisfaction des
besoins de santé et favoriser la culture vivrière. Comme le
défini le « rapport sur le développement dans le monde
de 2008 »,(2.1milliards d'individus ont moins de deux dollars
et ,dans le cas de 880 millions d'entre eux, moins d'un dollar par jour
pour vivre et la plupart tirent leur subsistance de l'agriculture).Donc, il
faut promouvoir l'agriculture comme instrument fondamental du
développement durable et de réduction de
l'insécurité alimentaire même si elle n'est pas la seule
à pouvoir réaliser un tel objectif ,mais elle s'est
révélée avoir un impact unique et rapide.
I : LES PROJETS DE SATISFACTION DES BESOINS DE
BASE :
a) Besoins et modalités de la recherche en
agriculture
L'importance de la recherche pour le développement de
agriculture Ouest africaine ne doit pas ni sous estimée, ni sur
estimée. La recherche est bien une condition nécessaire d'un bon
développement, et celle-ci est indispensable, mais elle ne suffit pas
elle seule pour donner vraiment tout l'essor souhaitable à l'ensemble de
l'agriculture.
Des prix attrayants et un système commercial souple et
efficace, un dispositif de crédit agricole solide et implante dans tout
le territoire, un régime foncier assurant au cultivateur la
propriété durable de sa terre, sont des conditions fondamentales
pour le progrès de toute l'agriculture.
Ceci dit, la recherche en agriculture est quelque chose de
très importante. L'exemple de la mise au point par les chercheurs depuis
avant même les indépendances ont augmenté le rendement
moyen en riz dans d'immenses régions d'au moins 5q/ha et souvent de 10q
et même nettement plus.
En même temps, des progrès significatifs ont
été faite dans la réduction des aux exigences climatiques
etc.
Dans une vue simplificatrice et même simpliste on peut
séparer l'ensemble de la recherche agricole en deux grandes parties, d'
une part la recherche sur les plantes, les animaux d'élevage, les arbres
et le fonctionnement biologique du sol, des plantes, de l'eau et de l'air et
d'autre part la recherche sir les systèmes de production, les
exploitation agricole, et la pratique de agriculture.
a.1. LA RECHERCHE SUR LES PLANTES ET SUR LES ANIMAUX
Le champ d'étude est immense, et l'on est donc bien
obligé de se fixer des priorités, de choisir des domaines dans
lesquels les effets seront plus grands que dans d'autres.
- « Rendement alimentaire » de chaque type de
culture.
Dans la mesure où on p veut partir des besoins
réels des paysans, il faut tenir grand compte de ce que peut apporter
chaque plante dans la rotation alimentaire. Comme nous l'avons constaté
dans les régions où la nourriture de base est fournie surtout par
des racines et des tubercules, il est indispensable de la compléter par
des aliments riches en protéines et notamment haricot,
niébé, soja. Il est donc souhaitable de développer
spécialement les recherches sur ce genre de plante.
Autre considération, nous avons vu aussi que la ration
alimentaire doit aussi être complétée, par des aliments
riches en minéraux et en vitamines, que l'on trouve surtout les fruits
et légumes. Il semble que l'on ait souvent tendance à
considérer que ces plantes ont des intérêts secondaires. La
nécessité d'avoir une alimentation bien équilibrée
devrait conduire à passer les recherches ou ce qui les concerne,
notamment pour créer de nouvelles variés plus résistantes
et plus productives ou plus riches en certains éléments vitaux.
Enfin, on sait que nous ne consommons pas trop de protéines animales
(sauf les pécheurs).Il y a donc intérêt à
développer l'élevage et les productions agro-alimentaires qui en
découlent. Ce type de recherche ne doit pas être
négligé pour une maîtrise de l'alimentation en Afrique de
l'Ouest et éradiquer certaines maladies liées au manque de
protéine comme le kwashiorkor ou avitaminose.
a.2)Des acquis opérationnels en matière de
recherche thématique
Egalement nombreuses sont les proportions techniques qui peuvent
fournir au développement les résultats des recherches
thématiques ayant pour objectif l'amélioration des performances
agricoles des producteurs.
Nous retiendrons ici, à titre illustratif, trois points
significatifs : l'amélioration variétale des espèces
cultivées, la disponibilité en matériel de traction
attelée permettant d'envisager concrètement le passage de la
culture manuelle à la culture mécanisée (
réalisée dans certaines situations comme le bassin arachidier au
Sénégal) en fin les résultats disponibles sur le
contrôle sanitaire du bétail.
-AMELIORATION VARIETALE
Nous reprenons une appréciation en matière
d'amélioration variétale de l'arachide.
« Les résultats se traduisent par un
renouvellement total du matériel végétal mis à
disposition des agriculteurs en Afrique de l'ouest : passage de
populations locales rampantes de 120 jours, peu productives et à petites
graines, à une gamme de variétés érigées de
90 à 150 jours, productives, mieux adaptes à la
sécheresse, tolérantes à certaines maladies ou pressentant
des caractéristiques permettant de les écouler sur des marches
plus rémunérateurs (arachide de bouche) ».
Sur les autres espèces notamment pour ce qui concerne les
céréales, les mils, les sorghos, on peut souligner l'effort de
sélection mené sur les populations locales dont les
caractères d'adaptation au milieu sont particulièrement
intéressants.
En bref, un écart important existe actuellement entre le
potentiel des espèces améliorées disponibles et les
performances de ce même matériel végétal. Si des
améliorations sont bien sur possibles st souhaitables dans ce domaine,
les acquis disponibles autorisent dans le court terme une amélioration
des volumes produits, pour peu que soient adoptes des méthodes
d'artificialisation du milieu et de conduite de la culture permettant une
meilleure économie de l'eau et de la fertilité des sols.
-MATERIEL DE CULTURE ATTELEE
L'accès dans ce domaine est généralement
significatif pour l'amélioration des rendements agricoles pour faire
face à l'insuffisance alimentaire que la région est
confrontée. Notons rapidement la mise au point de chaînes de
matériel polyvalentes ou non ainsi que l'établissement de
référentiels d'itinéraires techniques
améliorés sur les principales cultures en traction bovine comme
en traction équine.
-POLITIQUE D ELEVAGE ET PROTECTION SANITAIRE DU CHEPTEL
L'élevage permet la sécurité des
familles d'éleveurs. Au plan alimentaire d'abord (sécurité
alimentaire) compte tenue de la part importante d'autoconsommation qui permet
aux membres de la famille de l'éleveur d'avoir accès à la
protéine animale. L'élevage permet aussi la sécurisation
de l'outil de travail et le maintien de la fertilité des sols par
transfert des matières organiques animales vers les terres de
culture.
Augmenter significativement la productivité animale ne
peut donc résulter que d'une seule amélioration des pratiques. Il
est sans doute plus judicieux d'opérer sur l'ensemble des facteurs
visant non pas un niveau de productivité équivalent à ceux
des pays occidentaux, mais plutôt l'acquisition d'un potentiel
équilibre pour des espèces capables de produire suffisamment de
lait et de viande. Cela valorise mieux une alimentation pauvre et apte à
résister aux maladies et aux conditions climatiques. Donc l'objectif
doit être l'acquisition d'un potentiel équilibré
adapté aux contraintes alimentaires sanitaires et climatiques.
Les enjeux de productions animales dans nos pays sont
d'accroître la productivité, de préserver l'environnement,
de maintenir le tissu rural, de lutter contre la pauvreté et de
favoriser l'intégration économique par le biais des
échanges. Ces points essentiels engagent fortement la recherche au
service du développement des productions animales.
La protection sanitaire des ruminants est une des conditions
nécessaires pour la production d'une viande et d'un lait de
qualité reposant sur des normes appropriées à la condition
humaine. Vaccin mixte contre la peste et la pneumonie bovine, vaccin contre la
peste bovine utilisable sur les petits ruminants, vaccin contre les charbons
symptomatiques et bactéricides ainsi contre les pasteurelloses, en bref,
des moyens peu coûteux, théoriquement disponibles, efficaces,
adoptés massivement par les éleveurs lorsqu'ils leur sont
proposés par les services vétérinaires ou les projets de
développement.
Ces diverses propositions techniques, dont la plupart ont fait
l'objet d'adoptions massives par certains producteurs ouest africains
constituent un capital technique disponible qui apporte des réponses
à certains des enjeux techniques et économiques de l'agriculture
de la sous région ouest africaine.
Imitation des risques productifs (traitement des semences,
vaccins, matériel de culture attelée, développement des
périmètres hydro agricoles, matériel végétal
de durées de cycle contrastées, matériel
végétal tolérant aux maladies) ; amélioration
de la productivité( variétés améliorés,
techniques culturales mécanisées privilégiant la
rapidité d'exécution des travaux, techniques
d'embauche) ;amélioration des milieux physiques (des techniques
d'aménagement du milieu physique, correspondant aux grands types de
milieux agro écologiques, sont disponibles).
C'est dans ce domaine thématique que des efforts
importants sont indispensables
b) BESOINS DE FORMATION ET DE SANTE DES PAYSANS
1) L'éducation de la population rurale
L'éducation est comprise toute action portant
principalement sur les enfants, les adolescents et de manière plus
croissante les adultes et qui a pour objet l'ensemble des habiletés
intellectuelles ou manuelles. Donc l'éducation reste un outil
irremplaçable à la communication. Dés lors, un minimum
d'éducation et d'instruction devient une nécessite et un droit
pour chaque individu pour mieux appréhender la question se
l'insécurité alimentaire qui se pose sur tous les agendas des
pays ouest africains.
Par ailleurs, l'éducation est indispensable pour un
développement rapide et harmonieux. Sans doute des paysans
analphabètes peuvent-ils pratiquer une agriculture riche ; mais
l'instruction leur permet d'aller plus loin, de mesurer les surfaces, de
calculer les rendements, de lire la notice du sac d'engrais, d'adopter plus
facilement des méthodes nouvelles et fructueuses.
La question de la formation à la gestion surgit dés
que le gouvernement a le stade d'une mini production artisanale qui s'accommode
d'une « petite caisse ».Elle concerne la gestion
d'activités sectorielles (le maraîchage, une boutique ,une banque
de céréales ) ; il s'agit aussi de recenser les besoins (
en semences , intrants), passer des commandes , récupérer les
dettes , négocier des contrats de commercialisation, gagner ou conserver
certains marchés, gérer des coopératives d'épargne,
de crédits, autant d'actions qui commandent des compétences.
Le désengagement des états augmente les besoins en
formation. Dans la plupart des pays l'orientation est dans le sens d'un
transfert de responsabilités aux producteurs organisés. Pour que
ce transfert de responsabilités soit effectif, efficace et durable. En
d'autres termes les producteurs doivent acquérir les connaissances et
les savoir-faire nécessaires pour exercer les nouvelles
responsabilités qui leur reviennent.
Cet accord unanime cache cependant des
« nuances »importantes :
- tous les intervenants considèrent que les producteurs
devraient exercer des responsabilités croissantes dans le domaine
technique (maintenance des équipements, adoption de pratiques techniques
nouvelles par exemple), cela se traduit dans la mise en oeuvre de programmes
de formation permettant l'acquisition par les producteurs de savoir faire
techniques ; et cela permet de cerner mieux la question de
sécurité alimentaire.
- certains intervenants s'en tiennent là, alors que
d'autres fixent un contenu plus large au transfert de
responsabilités ; ils considèrent que les producteurs
devraient retrouver un pouvoir de décision (sur la gestion des terroirs,
des aménagements, hydro agricoles, sur le choix des productions) et
acquérir un réel pouvoir de négociation avec leur
partenaires (services étatiques et para- étatiques, secteur
privé notamment).
Des compétences particulières sont alors
nécessaires aux producteurs. Elles concernent l'analyse et le diagnostic
de leur réalité à fin de définir des
priorités, l'identification et l'expérimentation de solutions
adaptées. La définition de formes d'organisation performantes,
l'acquisition d'instruments et de méthodes de suivi- évaluation
permettent de mesurer les résultats obtenus, les effets directs et
indirects des actions menées et de réajuster les programmes.
La formation de producteurs est une condition nécessaire
pour qu'ils maîtrisent le changement technologique, économique,
social et culturel que leur impose l'environnement ou auxquels ils aspirent.
Mais la formation n'est pas un « don » de
« ceux qui savent » (techniciens, formateurs) à des
paysans dits « ignorants » ; il n'y a formation que
s'il existe chez le bénéficiaire de la formation, la
volonté d'acquérir des compétences afin de comprendre et
d'agir conformément à ses intérêts.
Le rôle du formateur est avant tout de servir de
médiateur entre le savoir des paysans et les savoirs extérieurs,
de faciliter, de faciliter l'accès des paysans à des
connaissances nouvelles qui alimentent leur propre créativité et
les aident à des compétences accrues ou nouvelles.
L `efficacité des actions est liée à plusieurs autres
facteurs
- les diverses actions menées doivent être
organisées et faire d'une stratégie cohérente qui permette
la valorisation de chaque action de formation ponctuelle. La formation est
inséparable de l'action ; cette formation doit
être articulée en liant explicitement les efforts de planification
locale, de mise en oeuvre des plans et programmes d'actions concertés et
les efforts de formation. Concrètement cela signifie que les
états et ses divers bailleurs de fonds devraient soutenir les programmes
de formation définis par des organisations paysans (détachement
de personnel, subvention, etc.), suivre et évaluer les résultats
qu'ils obtiennent et s'en inspirer pour promouvoir des programmes
adaptés (dans leurs objectifs, leurs contenus et leurs modalités
de gestion) aux attentes des producteurs.
C'est à ces conditions que la formation peut permettre aux
producteurs de devenir plus efficaces aux plans techniques et
économiques plus autonomes tout en maintenant vivantes leurs valeurs
sociales et culturelles. Il est important également que
l'alphabétisation en langue locale doit être un axe prioritaire
dans les programmes de formation destinés aux agriculteurs.
L'alphabétisation est absolument nécessaire pour que les paysans
soient en mesure de lire les brochures techniques, faire les comptes de leurs
exploitations, mener à bien des expérimentations, etc.
L'important est de procéder à une alphabétisation
fonctionnelle de masse en partant de ce pourquoi les agriculteurs ont
effectivement intérêt à savoir lire et écrire
.C'est au niveau des mesures et du calcul que l'alphabétisation a plus
le rôle à jouer. Les paysans ont toujours intérêt
à savoir lire les poids inscrits sur une balance, évaluer leurs
productions, jongler avec les règles de trois, calculer les rendements,
etc. L'alphabétisation doit donc aller de pair avec l'apprentissage de
ces notions élémentaires, indispensables pour le progrès
technique.
- BESOINS DE SANTE
Un bon état de santé est essentiel à la
qualité de vie et constitue donc un des objectifs majeurs de la
stratégie de sécurité alimentaire. C'est aussi une
condition du développement surtout rural, puisque les aptitudes
physiques et intellectuelles de chacun lui sont étroitement
liées.
Parmi les conditions indispensables de bonne santé de la
population, on doit noter :
-l'eau de chaque jour, propre en quantité
suffisante.
Chaque fois que l'on veut remplacer l'approvisionnement en eau
dans une marre, derrière un barrage, ou dans une rivière par
l'utilisation d'un puits ou d'un forage,
Il faut donc des progrès forts utiles. Restant
également des précautions pour que l'eau soit propre
jusqu'à la consommation, d'où il faut éventuellement,
filtrage de l'eau, utilisation des récipients propres etc. Mais le
premier effort reste le passage au puis ou au forage.
-Une quantité et en composante en nourriture
convenable
Certaines maladies constatées surtout en milieu rural
viennent de ce que l'organisme se trouve en état amoindri de
résistance à cause d'une mauvaise composition de la ration au
milieu de l'hivernage où les populations n'ont pas de revenus suffisants
pour satisfaire leurs besoins alimentaires et médicaux. Cela
réduit considérablement la productivité agricole et
affecte la production nationale ainsi que la sécurité
alimentaire.
-la médecine collective
Il est évidemment fondamental de ne pas laisser
s'effriter les acquis des campagnes qui ont permit en quelques décennies
de juguler ou de fortement limiter les grandes endémies. L'état
des connaissances statistiques ne permet malheureusement pas de savoir, pour
chaque maladie, le nombre de décès qui lui sont imputables dans
tel ou tel pays. Mais il semble au préalable que le paludisme et la
rougeole sont actuellement en tête de ce triste palmarès.
- La fièvre jaune ; qui encore un
hécatombe dans les années 1910-1930 et pratiquement vaincue
depuis plusieurs décennies, mais il est certainement nécessaire
d'être vigilant pour éviter son retour, notamment par le maintien
de la vaccination.
-La maladie du sommeil ; comme presque
éliminée vers 1960, connaissait une recrudescence dangereuse dans
les années 90 et il devient indispensable de renforcer les organismes de
lutte.
- Le paludisme reste un fléau très grave,
par le nombre de morts qu'il engendre, et aussi par le nombre énorme de
personnes dont il altère gravement la santé et l'activité.
Il s'avère qu'il est presque impossible de supprimer totalement cette
maladie par campagne systématique de pulvérisation d'insecticide.
Il semble qu'un vaccin ait été découvert par un
médecin Colombien, le docteur PATARROYO, mais faudra plusieurs
années pour les mettre au point et de procéder à la
distribution. Mais jusqu' à présent rien n'est fait en ce sens.
Il est impératif maintenant de procéder à la surveillance
des eaux stagnantes, et les précautions d'hygiènes
signalées comme moustiquaire. Un des éléments fondamentaux
de la lutte pour la santé réside dans les vaccinations
systématiques `enfants et d'adultes.
En gros il faut élaborer une politique de santé
qui se heurte très certainement à de difficiles problèmes
de financiers. L'extension des soins de santé primaires à des
villages de plus en plus nombreux est une excellente chose pour enrayer ou
réduire les effets néfastes causes par les maladies à
production vivrière. Mais le paradoxe est que les catégories
sociales les plus aisées qui paient le moins et les pauvres paient le
plus. Un basculement s'impose, pour payer normalement ceux qui le peuvent et le
doivent notamment dans les hôpitaux et pour financer plus largement sur
fonds public le système de santé dans les villages, les districts
et les régions.
Pour améliorer la santé de tous surtout en milieu
rural il faut avant même de soigner assurer à chacun une vie
quotidienne meilleure, l'eau propre pour les besoins de chaque jour, une
nourriture convenable, une meilleure hygiène dans les villages, un
habitat protecteur, une limitation de la consommation d'alcool et de tabac. Les
soins de santé primaires à la base sont indispensables, et faut
porter attention spéciale aux villages trop long temps
défavorisés .Mais le maintient d'une pyramide sanitaire reste
nécessaire, tout en évitant les coûts excessifs de certains
services.
C) FAVORISER LA CULTURE VIVRIERE OU CELLE
D'EXPORTATION
Es cultures d'exportation (ou de rente)
« imposées » aux paysans par les Etats
colonisateurs, puis par les gouvernements indépendants avaient
obligé les agriculteurs à réduire les surfaces
exploitées en culture vivrière, et que l'occident avait ainsi
acculé les pays pauvres, surtout ceux de l'Afrique de l'ouest, à
la famine qui se manifeste plus particulièrement dans le monde rural,
pour mieux se procurer les denrées qu'il désirait. C'est
à dire de matières premières pour faire fonctionner ses
industries ; par exemple le coton qui est le premier élément
vital des entreprises textiles ou des produits de luxe comme le café, le
cacao etc.
La question qui se pose maintenant c'est la cohabitation entre
les deux types de culture.
Dans les années 80 le constat était que les zones
de production de rentes étaient celles où les systèmes de
production céréalières se développaient le plus.
Par exemple dans la zone sénégambienne l'arachide qui permettait
d'importer du riz ; les grands producteurs étaient mieux nourris
que les autres sahéliens. Cela a été confirmé par
le rapport de la banque mondiale de 1981où on lit que les zones du mali
et du Burkina où avaient travaillé des sociétés de
promotion de la culture du coton, les rendements du mil, du sorgho
dépassaient ceux obtenus par la méthode traditionnelle. On
constate ainsi de façon générale que les rendements des
cultures vivrières sont nettement plus élevés dans les
zones où on fait aussi la culture d'exportation que là où
elles sont seules. Il est important de noter que dans les zones à
cultures d'exportation, il y'a en général un encadrement plus
solide, et les conseils et avis donnés aux paysans sont plus denses et
mieux suivis. Et aussi grâce à la vente des produits
d'exportation, l'agriculture dispose des ressources financières qui,
même limitées, lui permettent d'acheter d'engrais charrette
boeufs, produits phytosanitaires. La conséquence bénéfique
est donc, la famille peut passer à la culture attelée et sans
accroître la peine des hommes et des femmes, augmenter la surface
cultivée totale, donc faire des cultures d'exportations sans diminuer la
production vivrière. La population doit dans ce cas saisir
l'opportunité des appuis et expériences pour augmenter leur offre
en production de céréales et assurer leur autosuffisance.
Il est indispensable de développer parallèlement
aux cultures vivrières les cultures d'exportation, parce que les paysans
ont besoin d'argent pur acheter des vêtements des bicyclettes des
matériaux pour aménager leur foyer etc., donc d'améliorer
leur condition de vie accompagnant la sécurité alimentaire. Les
producteurs ne peuvent pas vendre des produits vivriers dans les villes du fait
de la concurrence anormale et d'accaparement du marché par les produits
importés. Comme par exemple le mil et le sorgho face au blé
importé ou l'huile d'arachide face aux huiles importés etc.
Mais également les Etats ont besoins de devises provenant
des exportations leur procurant de nombreux articles nécessaires
à leur vie et leur développement. Sidi Gaye affirmait cette
assertion dans le journal « le soleil » parut en 1982
« Cette vision parcellaire du problème alimentaire des pays
africains, qui voue aux génomes les cultures commerciales, ne comporte
pas une solution acceptable permettant de couvrir les importants besoins en
capitaux destinés à financer à la fois l'acquisition de
biens d'équipement et les projets de développement ».
« Que deviendrait l'économie sénégalaise si, du
jour au lendemain, elle était privée des recettes d'exportations
tirées de l'arachide ? »
Même si les réalités d'aujourd'hui ne sont
pas comme celles des années 80 où parait l'article, du point de
vue de la part des exportations d'arachides sur les entrées de devises,
il est important de dire d'une manière globale que l'économie
sénégalaise perdrait des ressources financières
importantes si elle était prive d'exporter ses produits agricoles. Et
c'est un constat presque similaire dans tous les pays d'Afrique de l'ouest avec
tant soit peut la part des exportations dans leurs ressources
financières.
-La combinaison de cultures vivrières de celles
d'exportations permet souvent un meilleur assolement de nature à mieux
maintenir la fertilité des sols.
-Une partie de certains produits habituellement exportés
comme l'arachide et le coton, est consommée sur place et améliore
sensiblement la nourriture des paysans en leur apportant de matières
grasses protéines, vitamines etc. Il est donc souhaitable de laisser les
paysans de pratiquer simultanément les deux sortes de cultures .Mais les
gouvernements ont en toute époque, une fâcheuse tendance à
mieux financer et encourager les sociétés de développement
et les instituts de recherche orientés vers les cultures d'exportation
que ceux destinés à améliorer les cultures
vivrières. Il faut donc rétablir l'équilibre et consacrer
d'importants efforts à ces derniers pour une meilleure maîtrise
des cultures vivrières permettant d'assurer la sécurité
alimentaire.
D) LES IMPORTATIONS DANS L'APPROVISIONNEMENT
ALIMENTAIRE
Dans le cadre des conditions attachées aux prêts
dans les programmes d'ajustement structurels dont les pays de l' Afrique de
l'ouest sont les premiers à y être soumis ;le conseil
principal des donateurs est de se remettre aux importations pour satisfaire une
partie de la consommation ;pour stabiliser l'offre pour les années
où la récolte a été plus mauvaise que
prévue .Ces recommandations supposent que les méthodes de
production agricoles utilisées précédemment avaient
découragé la production des cultures d'exportation au profit des
cultures vivrières.
Par conséquent l'efficience dans l'allocation des
ressources semble être plus la préoccupation des gouvernements et
prend le pas sur les autres objectifs économiques et politiques.
Avec l'hypothèse de la concurrence parfaite sur le
marché mondial chaque pays a un accès illimité à
l'importation de biens alimentaires au prix du marché libre et qu'il ait
absence de barrières douanière à l'exportation des
produits de rente.
De là il y a une déformation du secteur alimentaire
intérieur et extérieur. Par conséquent les
difficultés naissent entre souvent les pays donateurs d'aides et les
pays bénéficiaires sur la satisfaction des besoins alimentaires
à partir de l'importation par ces derniers.
Les conséquences qui découlent de la stabilisation
de l'offre alimentaire par les importations peuvent être à court
terme un coût élevé en devises même si à long
terme, il y aura un gain de devises par encouragement de la culture de rente
à la place de la culture vivrière.
Le coût des devises à court terme est
déterminé en partie par les avantages comparatifs internationaux
du pays considéré mais aussi en partie par le model et les causes
de l'instabilité de l'offre alimentaire. Pour les pays dont l'avantage
comparatif internationaux se trouve dans les exportations agricole que dans
les autres produits, les années de déficit alimentaire
coïncideront avec les années de faibles cultures de rente et donc
avec une baisse du revenu d'exportation. Donc l'importation alimentaire sera
nécessaire au moment où il y aura une faible disponibilité
en devises étrangères.
Les années de pénurie peuvent coïncider avec
des cours élevés des produits alimentaires sur le marché
mondial, comme nous le constatons cette année-ci, de sorte que les
importations sont plus couteuses que d'habitude. Dans ce cas les pays donateurs
d'aides vont tenter de les réduire pour profiter des cours soutenus sur
le marché mondial.
S'il y a également déformation du marché
mondial de céréales la conséquence est que les
importations se font rarement au prix de référence du
marché libre. Par exemple le prix des céréales
importées de l'Union Européenne ou des Etats Unis reflète
le nivaux élevé de subvention dont bénéficient les
agriculteurs de ces pays ; même sur la viande et les autres
denrées. Dans ce cas on doit inciter les producteurs de nos pays
à se référer des prix du marché mondial qui en
réalité sont déformés.
De ce fait se remettre aux importations d'aliments
subventionnés à l'extérieur pour satisfaire l'offre
alimentaire serait, saper à l'industrie alimentaire locale ou
décourager la production locale.
Se remettre aux importations alimentaires peut être
considéré comme une stratégie politiquement inacceptable
car elle rend le pays vulnérable aux forces économiques et
politiques extérieurs et elle réduit également la
souveraineté nationale et son indépendance économiquement
parlant.
II. LES REFORMES AGRAIRES
Les reformes agraires préconisées traduisent le
développement des mouvements d'innovation pour rendre plus productif le
secteur agricole dans toutes ces dimensions.
1.) Monétariser les productions et sécuriser les
débouchés
L'analyse des expériences passées montre que la
conjonction d'une forte monétarisation des productions agricoles et
l'accès des producteurs aux crédits encourage vivement les
producteurs à développer des stratégies offensives, et
à entreprendre des innovations même si celles-ci sont
coûteuses. Le développement du marche monétaire crée
des besoins nouveaux, incite les producteurs à consentir des efforts
plus grands pour les satisfaire en vendant des excédents de production,
donc d'augmenter leur revenu.
Le recours au crédit permet à des producteurs le
plus souvent dans l'incapacité de pré financer leurs
investissements, d'accéder à des moyens de production qui
augmentent la productivité de leur travail et, compte tenu des
marchés existants, sa rémunération.
Dans un contexte d'extrême vulnérabilité
économique des unités de production et de fort impact de
l'aléa climatique, il est nécessaire que certaines conditions de
sécurisation des débouchés et prix soient remplies pour
que les producteurs décident d'entreprendre des innovations
prometteuses de développement coûteuses et risquées.
Il est donc recommander de combiner un élargissement et un
approfondissement du mouvement de monétarisation des productions
à la fourniture de crédits adaptés aux besoins
d'investissement des producteurs ainsi qu'à leur capacité de
remboursement. La mise au point de formules de crédits
diversifiées, adaptés aux besoins et capacités de divers
acteurs est également à recommander. Et il faut aussi mettre en
place les conditions d'une reproductibilité de cette combinaison
à fin d'assurer la durabilité du mouvement d'innovation. Une
vaste monétarisation de l'activité agricole passe par une
reconnections de la demande urbaine avec l'offre rurale.
Les cultures céréalières sont donc à
promouvoir en tant que spéculation monétaire visant à
approvisionner la demande urbaine. Selon les situations, la mise en oeuvre de
cet objectif peut être étalée dans le temps. Il est
possible d'envisager dans certains cas, que cette requête parte des
villes de l'intérieur pour petit à petit regagner les marches des
capitales. Cela passe par l'encouragement des initiatives visant à
adapter l'offre rurale à la demande urbaine tant en matière de
produits demandés que leur présentation (conservation,
transformation).
Ainsi on peut envisager de promouvoir :
- la monétarisation des productions de l'élevage
pour les marchés urbains, vers les lieux de consommation en zones ouest
africaine.
- des filières alimentaires de diversification
(légumes, fruits, à l'état naturel, ou transformés)
, en fonction des débouchés des marchés, mais aussi
d'autres régions , voire l'exportation.
- des filières des cultures d'exportation rentables en
prenant en considérant dans leur rentabilité les effets
d'entraînement sur l'économie.
Il faut concevoir ce mouvement de développement de la
monétarisation de l'économie agricole dans une perspective
régionale visant à encourager les échanges en zones
écologiques présentant des avantages de production
différents mais pouvant se révéler
complémentaires.
Et ainsi vers la constitution d'un espace économique
unifié qui prendrait les contours de l'Afrique de l'Ouest mais pourrait
s'élargir au delà, en harmonisant de manière
concertée des états des politiques douanières concernant
notamment les importations céréaliers et de viande.
2) ASURER LA SECURITE FONCIERE
L'indétermination foncière ou la non
sécurisation foncière sont pour une part non négligeable,
responsables d'une utilisation de l'espace aboutissant à compromettre la
fertilité des champs et des pâturages, à la destruction des
forets et à faire obstacle aux propositions d'innovations visant
à préserver ou reconstruire cette fertilité.
La sécurisation foncière des producteurs sur le
domaine familial et des groupements de producteurs sur des espèces
communautaires - parties communes du terroir villageois, espaces pastoraux-
constitue donc un objectif prioritaire.
La propriété privée des terres parait
constituer un moyen particulièrement efficace d'aggraver
l'insécurité foncière.
Dans un contexte de très grande
vulnérabilité économique et alimentaire de la plus part
des unités des unités de production familiales, que vient
aggraver l'occurrence de sécheresses, favoriser le développement
d'un marché de la terre peut entraîner l'expropriation de nombreux
producteurs, l'exode de bon nombre d'entre eux vers des villes qui n'offrent
pas de perspectives d'emploi industriel.
Pour aborder les problèmes liés à la gestion
des terroirs et espaces pastoraux, une triple approche peut être
utilement employée.
- Une maîtrise technique des problèmes
d'aménagement foncier (lutte antiérosive, haies vives,
régénération des pâturages, plantations
foncières, prairies artificielles...)
- une prise en compte des contraintes socio-économiques de
terrain à fin de trouver avec les populations les meilleures
façons d'aborder les solutions techniques et de régler les
problèmes fonciers (y compris les aspects ; cadastre et
fiscalité).
- Une adaptation des règlements et règles
juridiques aux différentes situations afin que l'état puisse
jouer à la fois son rôle de sécurisation des droits
fonciers et de régulation des conflits en donnant toute sa place aux
apports du droit coutumier(Gentil et Micoiret 1991)
3) FAVORISER LES ORGANISATIONS SOCIO-PROFESSIONNELLES
« La réalisation d'une organisation nouvelle,
note SCHUMPETER, constitue une innovation au même titre que la mise en
oeuvre d'une combinaison nouvelle des facteurs de production »
Ce qui n'empêche pas que l'on puisse aussi
considérer ici les besoins de l'analyse, l'innovation organisationnelle
comme un facteur incitatif du mouvement proprement technique d'innovations.
La présence d'organisations socioprofessionnelles
dynamiques peut, en divers domaines, jouer un rôle important dans la
diffusion du mouvement d'innovation
L'existence de tels groupements contribue à dissiper les
malentendus pouvant servir entre chercheurs - ceux qui offrent des solutions
techniques innovantes - et réalisation d'innovations,
c'est-à-dire les producteurs.
Il est en effet raisonnable de penser que ces derniers sont les
mieux placés pour exprimer leurs propres besoins et donc formuler des
demandes techniques qui, si elles sont correctement satisfaites, ont de fortes
chances de se transformer en innovations.
Pour ce qui relève de la mise en oeuvre du processus de
sécurisation foncière ou de l'aménagement de l'espace, la
présence de groupements constitue dans des procédures faisant
appel la concertation, un atout indéniable. A l'inverse, leur peut
représenter un obstacle dirimant à ces types d'innovations.
Enfin, l'existence de groupements de producteurs peut être une
condition nécessaire à la mise en oeuvre d'opérations de
crédit voire de commercialisation.
4) RENDE ACCESSIBLE LE MATERIEL ET LES INTRANTS
La plupart des solutions des techniques innovantes
proposées par la recherche impliquent l'utilisation de matériel
et/ ou d'intrants.
Cela est bien entendu vrai pour toutes les innovations
coûteuses qui s'inscrivent dans les stratégies offensives que
développent les producteurs, mais cela l'est aussi pour les innovations
les quelles ont recours les producteurs pour leurs stratégies
défensives : utilisation de semences, produits phytosanitaires,
vaccins etc. Indépendamment même du problème
d'accessibilité économique se pose celui de
l'accessibilité matérielle : la disponibilité locale,
de la proximité.
Les moyens de réaliser les innovations , même moins
coûteuses, les plus modestes , doivent se trouver à la
portée - c'est-à-dire à proximité- de tous les
producteurs , y compris de ce que l'on considère , un peu cyniquement,
installés dans des zones marginales.
Ce qui est en jeu ici c'est l'acceptation ou non d'une division
de l'espace national en « zones utiles » et donc par
opposition, bien qu'une pudeur de langage exclue cette formulation en
« zones utiles », avec les implications lourdes de menaces
sociales et politiques que peut comporter l'acceptation même tacite d'une
telle division.
L'Etat doit assumer dans la mesure de ses moyens, ses
responsabilités. Si le secteur commercial privé ou les
groupements socio- professionnels peuvent jouer ce rôle de pourvoyeur
fiable en moyen d'innovation, tant mieux. Sinon l'Etat doit consentir l'effort
nécessaire pour rendre matériellement accessibles tous les moyens
d'innovation que les producteurs sont en mesure d'acquérir.
III) NOUVELLE POLITIQUE AUX CREDITS AGRICOLES
Pour le crédit (comme pour la commercialisation et comme
pour les techniques agricoles), les paysans ne déploieront vraiment un
zèle pour le développement qui, si on leur fait confiance, que
s'ils peuvent prendre en, mains leurs propres affaires, s'ils en deviennent
responsables. C'est partant de cette idée
fondamentale que devrait être bâtis ou restaurés les
nouveaux organismes de crédit agricole. La qui a été assez
souvent expérimentée, consiste à confier à une
société locale le développement, chargée de la
vulgarisation, le soin de faire des prêts aux paysans.
L'expérience a été faite dans plusieurs pays, et à
connu de fortunes diverses. Dans certains cas, il semble qu'elle ait bien
réussi, par exemple dans les zones cotonnières du Mali et de la
Cote d'Ivoire. Cette formule a en effet des avantages ; l'encadreur local
connaît bien les paysans et obtient de bons taux de remboursement ;
les frais de recouvrement sont réduit en raison de la présence
locale de la société.
Une autre solution également préconisée est
celle d'un organisme spécialisé .Dans plusieurs pays Ouest
africains la reconstruction d'un système valable de crédit
agricole se fait actuellement sur cette base. Une condition pour que cela
marche est que l'agriculture sente bien que cette banque n'est pas un simple
prolongement de l'Etat et qu'elle sera très ferme dans le recouvrement
de ses créances.
Les principes pourraient être les suivants à la
base, des regroupements villageois recevraient les crédits ensuite les
rembourseraient ; ils seraient garants de la bonne fin des prêts.
Dans chaque petite région, serait formée une caisse mutuelle
régionale de crédit rural et d'épargne, administrée
par un conseil dans lequel les agriculteurs seraient majoritaires. Groupement
comme caisse régionale caisses régionale seraient à forme
mutualiste. Les caisses régionales distribueraient des crédits,
recueilleraient l'épargne, devraient être par nature proches des
paysans par la langue comme par la géographie.
Au niveau national, un fonds de développement du
crédit rural sera crée ; il aurait pour tache la
centralisation financière des avances aux caisses régionales en
personnel et en méthodes techniques etc.
Que l'on adopte une structure de ce genre, ou que l'on maintien
une banque nationale de crédit agricole, ou la distribution
crédit par une société de développement rural, il
est clair que la voie de l'avenir est en tout cas dans une forte participation
des paysans à la gestion de leurs propres affaires et notamment de leur
crédit, seul moyen de construire un système durable, ayant la
confiance des paysans, et dans lequel les remboursements viendront
régulièrement reconstituer le fond de roulement .
L' de financement et d'acquisition de matériel à
l'exploitation agricole. Tout change trè épargne paysanne
constitue également un atout pour enrayer ou réduire ce
déficit s vite en matière de crédit agricole, du fait de
la naissance de nombreux groupements de paysans, qui veulent prendre en main
leurs affaires et s'organiser en vu de leur développement
économique social. De plus en plus que ces groupements interviennent
pour contribuer à résoudre le problème du crédit
agricole. Ils demandent à leurs membres des cotisations mensuelles
faibles, à la mesure des ressources des familles et parviennent ainsi
à créer une épargne, puis financer des investissements,
soit collectifs (moulins à mil, forages pompes etc.) soit individuels
pour l'achat du matériel de base nécessaire à chaque
exploitation agricole. Les modes de fonctionnement, d'attribution des
prêts et de remboursement, sont très variés. Bien souvent
l'attribution de la somme nécessaire pour le matériel d'une
exploitation se fait par tirage au sort. Les créateurs de ces
groupements et les organismes qui les appuient, considèrent que les
bases nécessaires au succès sont un réel esprit
mutualiste, une formation assez poussée groupes et des paysans ou au
moins d'une partie d'entre eux, et un dialogue permanant au sien des avec leurs
interlocuteurs.
Quoi qu'il en soit, semble que, sauf dans les régions
privilégiées (douées pour produire abondamment de cacao,
café etc.) ces groupes ne puissent pas, grâce à leurs
seules ressources, doter tous leurs adhérents en un temps raisonnable du
matériel nécessaire. On constate du reste que leur tendance est
de s'associer, soit aux organismes nationaux de crédit agricole
lorsqu'ils existent et sont assez solides, soit à une ONG (organisation
non gouvernementale) ayant une large assise et des ressources
financières importantes.
Il est certainement souhaitable que ceux qui peuvent,
gouvernement, caisses nationales ou régionales d'épargne et de
crédit, ONG, encouragent, et soutiennent ces initiatives paysannes, qui
ont tant d'importance pour l'avenir de l'agriculteur mais un moyen sur pour
atteindre le bien être alimentaire des pays Ouest Africains.
Quelles que soient les structures des organismes qui en feront
partie, il est indispensable que les caisses classiques de crédit et les
groupements paysans d'origine locale collaborent pour former un ensemble
harmonieux susceptible de procurer aux paysans des ressources
financières suffisantes pour acheter le matériel et les
bêtes dont ils ont besoin pour transformer leur exploitation et de
répondre aux exigences alimentaires des populations.
|