Introduction
Plus d'une dizaine d'année se sont
écoulées depuis que les dirigeants du monde entier,
réunis au sommet mondial de l'alimentation à Rome en 1996, se
sont engagés à garantir la sécurité alimentaire
pour tous. Les participants se sont fixés comme objectif
l'éradication de la faim dans tous les pays, avec pour objectif
intermédiaire quantifiable la réduction de moitie du nombre de
personnes sous-alimentées d'ici 2015.Cinq ans après ils se sont
réunis encore pour un sommet mondial de l'alimentation au siège
de la FAO à Rome en Novembre 2001.Et en 2008 où nous sommes, la
crise alimentaire mondialisée fait l'actualité. Celle-ci en effet
n'épargne aucun pays du monde mais ses conséquences sont durement
plus ressenties par les pays pauvres non producteurs de pétrole et dont
les populations consacrent une bonne part de leurs revenus à
acquérir à prix d'or des produits alimentaires
généralement importés. Cela laisse à entendre que
le chemin parcouru depuis 1996 n' a pas été aisé .Outre
les difficultés intrinsèques de la réalisation de tels
objectifs, les efforts des gouvernements et des organisations les plus
déterminée ont souvent été entravés par des
événements hors de leur contrôle , venant aggraver la
situation déjà difficile de sécurité alimentaire
.Les aléas climatiques , une série de sécheresses, les
inondations , les ruissellements, des sites de stock alimentaires
inadaptés ou inexistants, ont durement frappé certaines
régions ,dont l' Afrique de L' Ouest se trouve parmi les plus
touchées , où l' agriculture est la clé de voute de l'
économie.
Si on considère la récolte annuelle totale de
céréale- riz, blé, mais, et autres céréales
brutes - et l'approche de la population en Afrique de l'Ouest totale, on fera
découverte que grain converti en calories et en protéines
disponibles par habitant et par jour obtenu est faible par rapport à la
quantité d'éléments nutritifs nécessaire à
la survie humaine. Contrairement à la production globale mondiale
céréalière qui révèle des surplus et non
moins de céréale par habitant chaque année des
études faites révèlent des personnes qui sont contraintes
à consommer moins de nourriture qu'elles ne voudraient à cause de
leur condition économique ; des centaines de milliers de gens
surtout en milieu rural voient leur activité physique réduits par
une alimentation inappropriée .Et de cela pose un problème de
répartition alimentaire des zones excédentaires vers ceux
déficitaires.
Quelle que soit l'évaluation raisonnable des besoins
journaliers en calories, l'Afrique de l'Ouest en a toujours produit moins et la
plupart du temps moins que le nécessaire à sa population.
Donc la question fondamentale reste la faim dont la cause est
une ration énergétique insuffisante à partir des
éléments de base. Et à cela s' ajoute le caractère
défavorable du monde rural avec son incapacité de produire
suffisamment de nourriture appropriés, de créer assez de revenus
pour permettre l' achat de ces denrées alimentaires ou
d'éduquer les familles sur les types d' aliments à produire et
à consommer.
Ainsi les politiques alimentaires et de développement
rural englobent tous les efforts collectifs des gouvernements pour influencer
les milieux responsables chez les agriculteurs pour pallier l'
insécurité alimentaire .De telles politiques prennent en compte
tous les facteurs relatifs à l' alimentation depuis les performances
agricoles à travers des reformes ou innovations jusqu'à la mise
à la disposition des producteurs des moyens matériels et
financiers pouvant améliorer leur productivité et un
accroissement de leur revenu.
Pour répondre à ces exigences, il est important
d'abord d'avoir une compréhension de la nature des causes de la faim en
Afrique de l'ouest. Une telle compréhension révèle qu'il
existe deux problèmes distincts mais pas indépendants : le
premier fait intervenir l'origine de la crise vivrière dans la zone
ouest africaine et le second se situe aux caractères
défavorables du monde rural en développement.
A cela s'ajoute la politique agricole qui peut être une
stratégie de croissance dynamique mais exige des investissements dans la
recherche de disponibilité de financements des agriculteurs à
travers la politique des crédits agricoles et également des
réformes du secteur dans ses méthodes de production et des
infrastructures. Et également le rôle positif qu'elle joue dans le
capital humain et les incitations à la production au niveau de la
population rurale importante, fréquemment appauvrie.
SECTION 1 : HISTORIQUE DE LA CRISE ALIMENTAIRE ET LES
PROBLEMES DE DEVELOPPEMENT RURAL EN AFRIQUE DE L'OUEST.
INTRODUCTION
Près d'un demi-siècle maintenant après
l'avènement des indépendances, il est clair que la situation de
l'Afrique n'est pas brillante. Les pays de l'Afrique de l'Ouest font tous
partis presque des pays les plus pauvres de la planète. La
sous-alimentation et la malnutrition y sont fréquentes et se font
ressenties plus et particulièrement dans le monde rural où les
capacités d'adaptation au nouvel rythme du monde moderne (mondialisation
avec suppression des entraves commerciales) y sont très faibles voire
inexistants d'une région à une autre. Celles-ci
occasionnées par une agriculture qui ne répond plus aux attentes
et des difficultés de financement des agriculteurs accusés par
une baisse de leur revenu, combinées avec la répartition mal
orientée des crédits et intrants agricoles.
Ainsi nous allons aborder en premier lieu la crise alimentaire
avec ses débuts, et qui continue à entériner les
économies Ouest Africaines et l'ensemble des facteurs qui favorisent sa
persistance. Ensuite nous parlerons en deuxième lieu les
problèmes en milieu rural avec la reconversion des paysans sur les
produits de rentes au détriment de ceux vivriers et des tendances
démographiques explosives.
I. L'origine de la crise vivrière
L'insécurité de l'approvisionnement et de la
consommation alimentaire est un problème sérieux en Afrique de
l'Ouest surtout depuis le début des années 70. Depuis cette date
le déficit alimentaire de la région n'a fait qu'augmenter. Les
importations de biens alimentaires, y compris l'aide alimentaire, ont
augmenté rapidement alors que les exportations de biens alimentaires ont
régressé. Donc l'origine de l'insécurité
alimentaire réside dans les problèmes de l'offre et de la
demande.
En outre les projets développements se complexifient de
plus en plus avec les menaces de sécurité alimentaire .Cela
prolonge la question fondamentale de la survie humaine. Sur le plan mondial,
jusqu'en 1985, la production céréalière augmentait plus
vite que la population. Mais depuis cette date elle augmente moins vite :
les stocks diminuent, les prix du riz et du blé (produit importes pour
l'Afrique de L'Ouest) s'envolent. Ces excédents de
céréales qui fournissaient les aides alimentaires, diminuent
vîtes. Du point de vue démographique, la croissance de la
population dépasse celle des progrès agricoles. Les quels sont
contraints par manque d'eau suffisant et surtout la dégradation des
climats dont les pauvres enregistrent des externalités négatives.
Les sécheresses, les inondations, ainsi que les feux de brousse se
multiplient dans pratiquement toute la région Ouest africaine. De
là, on peut parler d'une menace de crise alimentaire sans
précèdent surtout dans nos pays où on a de faibles
avantages comparatives dans la production vivrière. Celle-ci donne un
surcroît d'intérêts aux projets de développement et
oblige à leur donner une priorité grande encore.
Il serait normal que les paysans puissent vendre leurs produits
alimentaires, céréales, viandes, légumes etc. dans les
villages à des prix raisonnables. Cela est d'autant plus important que
la proportion de population urbanisée augmente rapidement. Au
début du XX ème siècle, en Afrique de l'ouest, la
population représentait moins d'une personne sur vingt et en 2000 on a
dépassé une personne sur trois. Pour que chaque pays parvienne
à l'autosuffisance, alimentaire, il faudrait que les paysans vendent
dans les villes des tonnages considérables, et en croissance rapide de
céréales, de produits maraîchers, de viande etc. cela est
nécessaire aussi pour que les paysans puissent accéder à
un niveau de vie meilleur et disposer en plus de nourriture de chaque jour de
ressources financières pour acheter en ville des articles industriels et
artisanaux. C'est normalement la paysannerie qui sera demain le meilleur
marché pour les produits de l'industrie et de l'artisanat ouest africain
or, pendant des années et dans certains pays, jusqu'à maintenant,
les paysans se sont trouvés pour vendre leurs produits vivriers ,
devant une très grande difficulté, qui était, et qui reste
un problème majeur de la sous région ouest africaine :
plusieurs produits alimentaires essentiels notamment le riz, la viande, le
maïs, le blé arrivaient en Afrique à des prix
extrêmement bas, et cela en raison de deux phénomènes
simultanées : la politique commerciale agricole des Etats Unis et
de l'U.E, et les politiques monétaires de la sous région.
En Afrique, l'agriculture devrait être prioritaire et ou
les paysans sont nombreux, ils sont subi pendant des années des
ponctions financières excessives. Par contre, dans les pays occidentaux
très industrialisés où les paysans sont une infime
minorité, ils bénéficient de subventions variables,
souvent très fortes. D'où les prix bas (dumping) pratiqués
sur le marché mondial pour défier la concurrence.
Or à peu près à la même époque,
la plupart des monnaies de nos pays Ouest africain étaient
surévaluées d'environs 75% par la Banque Mondiale, surtout le
FCFA entre 1974 et 1984 alors que les monnaies asiatiques étaient sous
évaluées environs de 25%.
Pour toutes ces raisons, les céréales du monde
extérieur arrivaient en Afrique de l'ouest à des prix
extrêmement bas en monnaie locale. Cela constitue une dés
incitation à la culture locale vivrière et un recours massif
à l'importation.
I-2- Effets des facteurs exogènes et
endogènes à la production agricole : (sols,
climats, érosions...)
« Le tiers monde tropical pourrait être le
grenier du Monde. A condition que le développement et ses
méthodes soient repensés. » Pierre Gourou (Terre de
bonne espérance, op.cit., 1982, 4 ème page de
couverture).
Quelque fois les effets peuvent s'agir de problèmes
causés par un évènement précis comme le
déclenchement d'un conflit, mais bien souvent, il s'agit de
problèmes persistants, chroniques et structurels, qui exacerbent les
difficultés existantes liées à la fragilité des
écosystèmes et à la sévérité des
conditions climatiques. Ceux-ci constituent une influence considérable
sur la capacité de la population d'un pays à assurer
elle-même son approvisionnement en denrées alimentaires.
Les climats sont très variés surtout en Afrique de
l'ouest. Ils vont de l'extrême sécheresse avec de très
fortes variations des températures. Ils sont tout de même
marqués partout par rudesse, une violence dans les
phénomènes : averses très brutales,
sécheresses excessives avec des taux d'humidité de l'air qui
descendent souvent au Sahel en dessous de 15%, vents très forts en
pleine sécheresse. Et naturellement chaque climat a des incidences sur
les possibilités de végétation, de culture et de
fructification dans la zone considérée. D'abord le volume de
récolte a diminué parfois d'un quart et parfois d'une
moitié et cela remonte de la sécheresse éprouvée
par le Sahel depuis les années 70. Des pâturages jusqu'alors
prospères ont disparus et de nombreuses bêtes ont du être
abattus faute de nourriture. Des nappes d'eau peu profondes ont baissées
et des puits ont taris. Ainsi des populations surtout rurales ont souffert de
la faim, et vu leurs ressources diminuer ou disparaître ; des
centaines de milliers de personnes ont péri et d'autres biens plus
nombreux auraient péri sans l'aide alimentaire internationale. A cela
s'ajoute également l'érosion pluviale par le ruissellement qui
agresse les sols. C'est un phénomène d'entraînement par la
pluie d'une partie de la terre qui recouvre le sol. L'importance cette
érosion dépend de plusieurs facteurs, la pente du sol,
l'intensité de la pluie par heure ou par minute le couvert
végétal. Il faut donc noter que l'intensité
instantanée de la pluie pendant les grandes averses est sensiblement
plus forte dans les régions surtout équatoriales avec des
hauteurs d'eau deux à trois fois plus fortes pour les averses d'au moins
trente minutes et une force de frappe de la pluie cinq à dix fois plus
grande. A cet égard les climats entraînent une très forte
agressivité contre les sols.
Cette érosion est d'autant plus nuisible que la pluie
entraîne les particules les plus fines et notamment celles d'argile qui
sont les plus utiles pour la qualité des sols et pour leur
fertilité. Sur les terrains en faible pente, l'érosion diminue la
fertilité, le couvert végétal se dégrade ;
cela entraîne une augmentation du ruissellement, donc de
l'érosion, et on se trouve dans cercle vicieux de production
alimentaire.
- Le lessivage
Le lessivage résulte aussi des pluies, mais c'est un
phénomène différent de l'érosion pluviale. C'est en
somme le transport de certains aliments solubles du sol verticalement vers le
bas lorsque l'eau traverse les couches superficielles du sol. Sa force et ses
inconvénients dépendent naturellement de l'intensité de la
pluie et de la nature du sol et de la saison où la pluie se produit.
Des expériences précises avec mesures de
quantité faites dans le centre du Sénégal ont
montré qu'il peut emporter dans ces régions, par an et par
hectare 5 à 30 kg d'azote, 10à 20kg de potasse. C'est dire que
le lessivage peut être vraiment désastreux pour les sols, d'autant
plus que ces pertes importantes en éléments très utiles
pour l'équilibre du sol le rendent plus perméable et augmentent
encore le lessivage futur. Il y a encore là un véritable cercle
vicieux.
- L'érosion éolienne
Il s'agit de l'arrachement par le vent des particules du sol, et
du transport vers d'autres zones ; comme cette érosion
enlève l'argile, elle laisse en place dans les régions
sèches du sahel des sables plus ou moins grossiers.
Des mesures faites vers 1952 par le professeur Portières
au Sénégal avaient montré que le pourcentage de sable
grossier (0,2mm à 2mm) était plus de 60% au nord de Louga et de
l'ordre de 30% au sud de la ligne Thiès- Diourbel là où
les vents sont moins forts. Et ces régions sont actuellement en perte de
vitesse de leur puissance agricole d'où la persistance de la
pauvreté de la sous-alimentation. Un effet très visible et
même spectaculaire de l'érosion éolienne existe au
Sénégal : la longue période de sécheresse qui
à frappé le pays de 1970 à 1983 à très
fortement réduit dans tout le pays l'importance du couvert
végétal, arbres, arbustes, herbes. Du coup, les vents trouvaient
moins d'obstacle transportent plus facilement les sables fins ou moyens et les
particules d'argile. En pleines saisons sèches dans certaines
localités de décembre à mars, l'air est parfois
chargé de sable créant une sorte de brume de sécheresse
qui n'existait jusque vers les années 70. (Aménagement de
l'économie agricole et rurale au Sénégal, par le
professeur Portières ; centre de recherches agronomiques de Bambey,
Sénégal 1952).
Les agressions liées à des
activités humaines
La culture extensive
La culture extensive traditionnelle ou culture itinérante,
telle qu'elle était pratiquée, jadis, n'était
enrichissante pour les sols. Laissé à lui-même pendant
vingt à trente ans, le sol se reconstituait ; la
végétation, d'abord les herbes puis les arbustes, puis les
arbres, recréaient l'humus structure teneur normale en azote. Mais
l'augmentation de la population, en réduisant la durée de la
jachère, perturbe complètement ce processus, dès l'instant
où la culture extensive est accélérée, elle
constitue pour le sol un très grave danger quand le cultivateur revient
sur son champ après seulement trois ou cinq ans de jachère, le
sol n'est pas reconstitué, il n'a pas retrouvé les
qualités nécessaires pour une culture normale, en structure,
humus et en azote, et outre dans le cercle vicieux appauvrissement des sols,
baissent des rudiments, augmentation des surfaces cultivées et
réduction du temps de jachère se succédant et s'aggravant
mutuellement.
L e surpâturage
Ce type d'agression des sols concerne les zones où il ne
pleut pas beaucoup mais où des hauteurs de 100, 300 ou 400mm
créent de vastes pâturages propices à la circulation et au
stationnement des troupeaux. Dans les années 50 et 60 il y avait un
certain équilibre entre fourrage et nombre de bêtes qui les
consommaient mais depuis lors cet équilibre est bouleversé par
une augmentation de la population générale qui entraîne une
augmentation parallèle des éleveurs avec la conservation des
habitudes ancestrales d'élevage. Dans celui-ci, le but est non pas de
vendre le plus possible de viande mais de d'augmenter le nombre de têtes
de son troupeau, lequel est le trésor du pasteur et le symbole de sa
richesse. Les bêtes nombreuses con sommes les fourrages dès que
cela est possible et finissent par tondre l'herbe au ras du sol,
empêchant une pousse normale. Dès lors le sol est
dénudé et devient plus vulnérable devant l'érosion
éolienne et pluviale, là encore le cercle vicieux est ainsi
créé.
Le feu de brousse
Il est incontestable que sur un plan général, ces
feux de brousses sont une catastrophe car ils détruisent à
vitesse à accélérée le couvert
végétal, diminuent la résistance de sols aux
érosions qui les menaces et finalement les tuent. Donc c'est un
phénomène qui nécessite une campagne de sensibilisation
à l'endroit des agriculteurs. Ils emploient, en effet, des
méthodes de défrichage ou de déboisement qui
détruisent l'humus.
I. Faible accès au crédit
agricole
Pour accomplir l'indispensable passage à la culture
stabilisée, le paysan à besoin de quelques moyens dans la plupart
des cas, il devra passer à la culture attelée et à la
fumure animale ou compost végétal ; il lui faudrait bien
acheter une paire de boeufs, une charrue, une charrette, un semoir. Si pour
diverses raisons (impossibilité d'élevage des bovins du fait de
la présence de tsé-tsé, terre excessivement lourde,
excès d'herbes) il est obligé d'adopter la culture
motorisée, il devra acheter un motoculteur ou un petit tracteur. Dans
toutes les régions, maintenant ou un peu plus tard, il faudra se
procurer des engrais chimiques et des produits phytosanitaires.
Or, en culture extensive, le paysan n'a pas d'argent devant
lui. On se trouve devant un cercle vicieux : il faudrait de l'argent pour
cultiver mieux ; et il faudrait cultiver mieux pour avoir de l'argent.
On est malheureusement obligé de constater que dans
plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, le dispositif de crédit agricole
s'est effondré et cela pour plusieurs raisons.
D'abord et avant tout à cause du volume
élevé des crédits impayés. Les organismes de
crédit agricole qui avaient au départ des disponibilités
relativement importantes les ont vues fondre rapidement parce que les paysans
ne remboursaient pas les emprunts qu'ils avaient souscrits, ou ne les
remboursaient que partiellement.
De façon générale, on observe que les
paysans sont peu enclins à rembourser l'argent qu'ils doivent aux
banques ou aux organismes importants de crédit ou aux
coopératives. Comme l'écrit Claude Guillemain «
Pourquoi le paysan rembourse -t-il peu ? L'argent qu'on lui prête
vient de loin, il ne sait d'où, c'est de l'argent
étranger ».
En outre le remboursement de dette de ce genre de
caractère administratif, ne fait pas parti des impératifs de la
morale villageoise ancestrale et le fait de ne pas rembourser apparaît
comme une véritable faute morale.
Enfin, il y a un certain laxisme des gouvernements. Dans
plusieurs cas, par le billet des coopératives ou par le canal des
sociétés de développement ou à travers des banques
de crédit agricole trop liées à l'Etat, des gouvernements
ont accepté, plus ou moins ouvertement, que les paysans ne remboursement
des dettes qu'ils avaient contractées auprès des organismes. Au
Sénégal par exemple, le Gouvernement avait décidé,
quatre reprises au cours des années 70 d'annuler les dettes de
cultivateurs.
Devant les mesures de ce genre, les cultivateurs ont pris
l'habitude de considérer que les emprunts contractés par eux
pouvaient ne pas être remboursés. Les réserves des
organismes de crédit agricole se sont taries et ceux-ci n'ont plus du
tout d'argent ; dans plusieurs Etats de la sous région, il n'y a
plus vraiment de possibilités de crédit.
Actuellement, instruits par des expériences ainsi faites u
n certain nombre d'Etats sont entrain de reconstituer des systèmes de
crédit agricole sur des bases entièrement nouvelles.
II. PROBLEMES DE DEVELOPPEMENT DU MONDE
RURAL
II 2. UNE AGRICULTURE DEPASSEE PAR LA REVOLUTION
DEMOGRAPHIQUE
Un fait fondamental, l'Afrique de l'Ouest a vécu depuis
quelques dizaines voire vingtaines d'années une véritable
révolution démographique. Historiquement c'est une population
stable. Puis s'est instaurée une croissance qui s'est peu à peu
accélérée pour atteindre environ 2% /an (Banque Mondiale)
vers 1960 et 3% depuis les années 80. Et depuis 1940 la population a
triplé dans presque tous les pays de la sous région.
Comme, pendant cette période, les rendements n'ont
pratiquement pas augmenté, il a fallu, bien sur pour vivre,
tripler aussi la surface cultivée. Cela rejoint la démarche de
RICARDO pour expliquer son pessimisme. Car l'augmentation de la population
entraîne la culture des terres de moins en moins fertiles ; ce qui
réduit les rendements. De ce fait, dans de nombreuses localités
la durée de la jachère est maintenant réduite. Là
où la rotation de la culture se fait par exemple permet une
reconstitution et la culture recommence normalement. Mais la culture recommence
sur un sol moins performant que le précédant, ce qui limite le
rendement. Cette baisse de productivité accompagnée par une
augmentation forte de la population ne procure pas une situation alimentaire
favorable.
Une des conséquences les plus notées est le
phénomène d'exode rural ; les populations se
déplacent vers les régions les plus rentables (exemple des
burkinabés dans les plantations ivoiriennes) ou vers les centres urbains
où l'insertion sociale pose des difficultés. Et plus intense
encore avec le phénomène de l'émigration clandestine, les
jeunes, bras valides de l'Afrique de l'Ouest, bravent les océans pour
atteindre les pays de l'Europe.
II 2.CAUSES DE LA BAISSE DU REVENU DES PAYSANS
Apres les indépendances, le rythme, des économies
Ouest Africaine, en terme de croissance, était proportionnelle aux
normes de progression des cultures d'exportation (arachide, cacao, coton, bois,
banane etc.).Mais cela s'est détruit depuis les années 70. En
effet, la morosité de l'économie mondiale avec une baisse des
cours mondiaux des matières premières combinées aux deux
chocs pétroliers (1974 et 1978) affectent le bien être de
l'agriculture africaine. Ainsi les prix proposes aux paysans deviennent de plus
en plus faibles ce qui réduit leur pouvoir d'achat.
CONCLUSION
Les préoccupations relatives à la gestion des
ressources naturelles et à la préservation des équilibres
écologiques sont de plus en plus souvent prises en compte dans la
définition des politiques de développement agricole. Nombreux
sont les gouvernements qui perçoivent les dangers que
représentent certaines pratiques agricoles pour l'environnement
écologique de leur pays. L'exploitation minière des ressources
naturelles et l'utilisation inadéquate de certains matériels et
produits chimiques ont largement contribué à la simplification et
la fragilisation des écosystèmes dans les pays pauvres. Ces
évolutions se traduisent maintenant par de graves inconvénients
pour les populations concernées : disparition du couvert
arboré et diminution des ressources en bois, érosion progressive
des sols et réduction des surfaces cultivables, disparition certains
espèces végétales et animales, abaissement des nappes
phréatiques, sédimentation dans les lacs de barrages, inondations
brutales et incontrôlées.
Les raisons d'intervenir sur le développement agricole
apparaissent donc multiples. Mais les ressources humaines, matérielles,
et financières dont disposent les états sont très
limitées.
SECTION 2 : LA RECHERCHE DE PALLIATIFS POUR
L'INSECURITE ALIMENTAIRE
INTRODUCTION
La Banque mondiale a défini la sécurité
alimentaire comme « l'accès à tout le monde et en tout
moment à une alimentation suffisante pour une vie active et une bonne
santé » (world Bank, povrety and hunger Washington DC,
1986).Pour certains pays, le problème principal et le plus
élémentaire est celui de l'insécurité
alimentaire : leur populations sont confrontées à des
problèmes de nourriture, victimes de catastrophes soudaines ou de
longues durée, naturelles ou causées par l'homme.
Cela dit que pour assurer la sécurité alimentaire
il faut au préalable remplir certaines conditions qui rendent aptitude
physique et mentale des populations. De cela il faut développer la
recherche agricole ainsi que la formation des paysans, la satisfaction des
besoins de santé et favoriser la culture vivrière. Comme le
défini le « rapport sur le développement dans le monde
de 2008 »,(2.1milliards d'individus ont moins de deux dollars
et ,dans le cas de 880 millions d'entre eux, moins d'un dollar par jour
pour vivre et la plupart tirent leur subsistance de l'agriculture).Donc, il
faut promouvoir l'agriculture comme instrument fondamental du
développement durable et de réduction de
l'insécurité alimentaire même si elle n'est pas la seule
à pouvoir réaliser un tel objectif ,mais elle s'est
révélée avoir un impact unique et rapide.
I : LES PROJETS DE SATISFACTION DES BESOINS DE
BASE :
a) Besoins et modalités de la recherche en
agriculture
L'importance de la recherche pour le développement de
agriculture Ouest africaine ne doit pas ni sous estimée, ni sur
estimée. La recherche est bien une condition nécessaire d'un bon
développement, et celle-ci est indispensable, mais elle ne suffit pas
elle seule pour donner vraiment tout l'essor souhaitable à l'ensemble de
l'agriculture.
Des prix attrayants et un système commercial souple et
efficace, un dispositif de crédit agricole solide et implante dans tout
le territoire, un régime foncier assurant au cultivateur la
propriété durable de sa terre, sont des conditions fondamentales
pour le progrès de toute l'agriculture.
Ceci dit, la recherche en agriculture est quelque chose de
très importante. L'exemple de la mise au point par les chercheurs depuis
avant même les indépendances ont augmenté le rendement
moyen en riz dans d'immenses régions d'au moins 5q/ha et souvent de 10q
et même nettement plus.
En même temps, des progrès significatifs ont
été faite dans la réduction des aux exigences climatiques
etc.
Dans une vue simplificatrice et même simpliste on peut
séparer l'ensemble de la recherche agricole en deux grandes parties, d'
une part la recherche sur les plantes, les animaux d'élevage, les arbres
et le fonctionnement biologique du sol, des plantes, de l'eau et de l'air et
d'autre part la recherche sir les systèmes de production, les
exploitation agricole, et la pratique de agriculture.
a.1. LA RECHERCHE SUR LES PLANTES ET SUR LES ANIMAUX
Le champ d'étude est immense, et l'on est donc bien
obligé de se fixer des priorités, de choisir des domaines dans
lesquels les effets seront plus grands que dans d'autres.
- « Rendement alimentaire » de chaque type de
culture.
Dans la mesure où on p veut partir des besoins
réels des paysans, il faut tenir grand compte de ce que peut apporter
chaque plante dans la rotation alimentaire. Comme nous l'avons constaté
dans les régions où la nourriture de base est fournie surtout par
des racines et des tubercules, il est indispensable de la compléter par
des aliments riches en protéines et notamment haricot,
niébé, soja. Il est donc souhaitable de développer
spécialement les recherches sur ce genre de plante.
Autre considération, nous avons vu aussi que la ration
alimentaire doit aussi être complétée, par des aliments
riches en minéraux et en vitamines, que l'on trouve surtout les fruits
et légumes. Il semble que l'on ait souvent tendance à
considérer que ces plantes ont des intérêts secondaires. La
nécessité d'avoir une alimentation bien équilibrée
devrait conduire à passer les recherches ou ce qui les concerne,
notamment pour créer de nouvelles variés plus résistantes
et plus productives ou plus riches en certains éléments vitaux.
Enfin, on sait que nous ne consommons pas trop de protéines animales
(sauf les pécheurs).Il y a donc intérêt à
développer l'élevage et les productions agro-alimentaires qui en
découlent. Ce type de recherche ne doit pas être
négligé pour une maîtrise de l'alimentation en Afrique de
l'Ouest et éradiquer certaines maladies liées au manque de
protéine comme le kwashiorkor ou avitaminose.
a.2)Des acquis opérationnels en matière de
recherche thématique
Egalement nombreuses sont les proportions techniques qui peuvent
fournir au développement les résultats des recherches
thématiques ayant pour objectif l'amélioration des performances
agricoles des producteurs.
Nous retiendrons ici, à titre illustratif, trois points
significatifs : l'amélioration variétale des espèces
cultivées, la disponibilité en matériel de traction
attelée permettant d'envisager concrètement le passage de la
culture manuelle à la culture mécanisée (
réalisée dans certaines situations comme le bassin arachidier au
Sénégal) en fin les résultats disponibles sur le
contrôle sanitaire du bétail.
-AMELIORATION VARIETALE
Nous reprenons une appréciation en matière
d'amélioration variétale de l'arachide.
« Les résultats se traduisent par un
renouvellement total du matériel végétal mis à
disposition des agriculteurs en Afrique de l'ouest : passage de
populations locales rampantes de 120 jours, peu productives et à petites
graines, à une gamme de variétés érigées de
90 à 150 jours, productives, mieux adaptes à la
sécheresse, tolérantes à certaines maladies ou pressentant
des caractéristiques permettant de les écouler sur des marches
plus rémunérateurs (arachide de bouche) ».
Sur les autres espèces notamment pour ce qui concerne les
céréales, les mils, les sorghos, on peut souligner l'effort de
sélection mené sur les populations locales dont les
caractères d'adaptation au milieu sont particulièrement
intéressants.
En bref, un écart important existe actuellement entre le
potentiel des espèces améliorées disponibles et les
performances de ce même matériel végétal. Si des
améliorations sont bien sur possibles st souhaitables dans ce domaine,
les acquis disponibles autorisent dans le court terme une amélioration
des volumes produits, pour peu que soient adoptes des méthodes
d'artificialisation du milieu et de conduite de la culture permettant une
meilleure économie de l'eau et de la fertilité des sols.
-MATERIEL DE CULTURE ATTELEE
L'accès dans ce domaine est généralement
significatif pour l'amélioration des rendements agricoles pour faire
face à l'insuffisance alimentaire que la région est
confrontée. Notons rapidement la mise au point de chaînes de
matériel polyvalentes ou non ainsi que l'établissement de
référentiels d'itinéraires techniques
améliorés sur les principales cultures en traction bovine comme
en traction équine.
-POLITIQUE D ELEVAGE ET PROTECTION SANITAIRE DU CHEPTEL
L'élevage permet la sécurité des
familles d'éleveurs. Au plan alimentaire d'abord (sécurité
alimentaire) compte tenue de la part importante d'autoconsommation qui permet
aux membres de la famille de l'éleveur d'avoir accès à la
protéine animale. L'élevage permet aussi la sécurisation
de l'outil de travail et le maintien de la fertilité des sols par
transfert des matières organiques animales vers les terres de
culture.
Augmenter significativement la productivité animale ne
peut donc résulter que d'une seule amélioration des pratiques. Il
est sans doute plus judicieux d'opérer sur l'ensemble des facteurs
visant non pas un niveau de productivité équivalent à ceux
des pays occidentaux, mais plutôt l'acquisition d'un potentiel
équilibre pour des espèces capables de produire suffisamment de
lait et de viande. Cela valorise mieux une alimentation pauvre et apte à
résister aux maladies et aux conditions climatiques. Donc l'objectif
doit être l'acquisition d'un potentiel équilibré
adapté aux contraintes alimentaires sanitaires et climatiques.
Les enjeux de productions animales dans nos pays sont
d'accroître la productivité, de préserver l'environnement,
de maintenir le tissu rural, de lutter contre la pauvreté et de
favoriser l'intégration économique par le biais des
échanges. Ces points essentiels engagent fortement la recherche au
service du développement des productions animales.
La protection sanitaire des ruminants est une des conditions
nécessaires pour la production d'une viande et d'un lait de
qualité reposant sur des normes appropriées à la condition
humaine. Vaccin mixte contre la peste et la pneumonie bovine, vaccin contre la
peste bovine utilisable sur les petits ruminants, vaccin contre les charbons
symptomatiques et bactéricides ainsi contre les pasteurelloses, en bref,
des moyens peu coûteux, théoriquement disponibles, efficaces,
adoptés massivement par les éleveurs lorsqu'ils leur sont
proposés par les services vétérinaires ou les projets de
développement.
Ces diverses propositions techniques, dont la plupart ont fait
l'objet d'adoptions massives par certains producteurs ouest africains
constituent un capital technique disponible qui apporte des réponses
à certains des enjeux techniques et économiques de l'agriculture
de la sous région ouest africaine.
Imitation des risques productifs (traitement des semences,
vaccins, matériel de culture attelée, développement des
périmètres hydro agricoles, matériel végétal
de durées de cycle contrastées, matériel
végétal tolérant aux maladies) ; amélioration
de la productivité( variétés améliorés,
techniques culturales mécanisées privilégiant la
rapidité d'exécution des travaux, techniques
d'embauche) ;amélioration des milieux physiques (des techniques
d'aménagement du milieu physique, correspondant aux grands types de
milieux agro écologiques, sont disponibles).
C'est dans ce domaine thématique que des efforts
importants sont indispensables
b) BESOINS DE FORMATION ET DE SANTE DES PAYSANS
1) L'éducation de la population rurale
L'éducation est comprise toute action portant
principalement sur les enfants, les adolescents et de manière plus
croissante les adultes et qui a pour objet l'ensemble des habiletés
intellectuelles ou manuelles. Donc l'éducation reste un outil
irremplaçable à la communication. Dés lors, un minimum
d'éducation et d'instruction devient une nécessite et un droit
pour chaque individu pour mieux appréhender la question se
l'insécurité alimentaire qui se pose sur tous les agendas des
pays ouest africains.
Par ailleurs, l'éducation est indispensable pour un
développement rapide et harmonieux. Sans doute des paysans
analphabètes peuvent-ils pratiquer une agriculture riche ; mais
l'instruction leur permet d'aller plus loin, de mesurer les surfaces, de
calculer les rendements, de lire la notice du sac d'engrais, d'adopter plus
facilement des méthodes nouvelles et fructueuses.
La question de la formation à la gestion surgit dés
que le gouvernement a le stade d'une mini production artisanale qui s'accommode
d'une « petite caisse ».Elle concerne la gestion
d'activités sectorielles (le maraîchage, une boutique ,une banque
de céréales ) ; il s'agit aussi de recenser les besoins (
en semences , intrants), passer des commandes , récupérer les
dettes , négocier des contrats de commercialisation, gagner ou conserver
certains marchés, gérer des coopératives d'épargne,
de crédits, autant d'actions qui commandent des compétences.
Le désengagement des états augmente les besoins en
formation. Dans la plupart des pays l'orientation est dans le sens d'un
transfert de responsabilités aux producteurs organisés. Pour que
ce transfert de responsabilités soit effectif, efficace et durable. En
d'autres termes les producteurs doivent acquérir les connaissances et
les savoir-faire nécessaires pour exercer les nouvelles
responsabilités qui leur reviennent.
Cet accord unanime cache cependant des
« nuances »importantes :
- tous les intervenants considèrent que les producteurs
devraient exercer des responsabilités croissantes dans le domaine
technique (maintenance des équipements, adoption de pratiques techniques
nouvelles par exemple), cela se traduit dans la mise en oeuvre de programmes
de formation permettant l'acquisition par les producteurs de savoir faire
techniques ; et cela permet de cerner mieux la question de
sécurité alimentaire.
- certains intervenants s'en tiennent là, alors que
d'autres fixent un contenu plus large au transfert de
responsabilités ; ils considèrent que les producteurs
devraient retrouver un pouvoir de décision (sur la gestion des terroirs,
des aménagements, hydro agricoles, sur le choix des productions) et
acquérir un réel pouvoir de négociation avec leur
partenaires (services étatiques et para- étatiques, secteur
privé notamment).
Des compétences particulières sont alors
nécessaires aux producteurs. Elles concernent l'analyse et le diagnostic
de leur réalité à fin de définir des
priorités, l'identification et l'expérimentation de solutions
adaptées. La définition de formes d'organisation performantes,
l'acquisition d'instruments et de méthodes de suivi- évaluation
permettent de mesurer les résultats obtenus, les effets directs et
indirects des actions menées et de réajuster les programmes.
La formation de producteurs est une condition nécessaire
pour qu'ils maîtrisent le changement technologique, économique,
social et culturel que leur impose l'environnement ou auxquels ils aspirent.
Mais la formation n'est pas un « don » de
« ceux qui savent » (techniciens, formateurs) à des
paysans dits « ignorants » ; il n'y a formation que
s'il existe chez le bénéficiaire de la formation, la
volonté d'acquérir des compétences afin de comprendre et
d'agir conformément à ses intérêts.
Le rôle du formateur est avant tout de servir de
médiateur entre le savoir des paysans et les savoirs extérieurs,
de faciliter, de faciliter l'accès des paysans à des
connaissances nouvelles qui alimentent leur propre créativité et
les aident à des compétences accrues ou nouvelles.
L `efficacité des actions est liée à plusieurs autres
facteurs
- les diverses actions menées doivent être
organisées et faire d'une stratégie cohérente qui permette
la valorisation de chaque action de formation ponctuelle. La formation est
inséparable de l'action ; cette formation doit
être articulée en liant explicitement les efforts de planification
locale, de mise en oeuvre des plans et programmes d'actions concertés et
les efforts de formation. Concrètement cela signifie que les
états et ses divers bailleurs de fonds devraient soutenir les programmes
de formation définis par des organisations paysans (détachement
de personnel, subvention, etc.), suivre et évaluer les résultats
qu'ils obtiennent et s'en inspirer pour promouvoir des programmes
adaptés (dans leurs objectifs, leurs contenus et leurs modalités
de gestion) aux attentes des producteurs.
C'est à ces conditions que la formation peut permettre aux
producteurs de devenir plus efficaces aux plans techniques et
économiques plus autonomes tout en maintenant vivantes leurs valeurs
sociales et culturelles. Il est important également que
l'alphabétisation en langue locale doit être un axe prioritaire
dans les programmes de formation destinés aux agriculteurs.
L'alphabétisation est absolument nécessaire pour que les paysans
soient en mesure de lire les brochures techniques, faire les comptes de leurs
exploitations, mener à bien des expérimentations, etc.
L'important est de procéder à une alphabétisation
fonctionnelle de masse en partant de ce pourquoi les agriculteurs ont
effectivement intérêt à savoir lire et écrire
.C'est au niveau des mesures et du calcul que l'alphabétisation a plus
le rôle à jouer. Les paysans ont toujours intérêt
à savoir lire les poids inscrits sur une balance, évaluer leurs
productions, jongler avec les règles de trois, calculer les rendements,
etc. L'alphabétisation doit donc aller de pair avec l'apprentissage de
ces notions élémentaires, indispensables pour le progrès
technique.
- BESOINS DE SANTE
Un bon état de santé est essentiel à la
qualité de vie et constitue donc un des objectifs majeurs de la
stratégie de sécurité alimentaire. C'est aussi une
condition du développement surtout rural, puisque les aptitudes
physiques et intellectuelles de chacun lui sont étroitement
liées.
Parmi les conditions indispensables de bonne santé de la
population, on doit noter :
-l'eau de chaque jour, propre en quantité
suffisante.
Chaque fois que l'on veut remplacer l'approvisionnement en eau
dans une marre, derrière un barrage, ou dans une rivière par
l'utilisation d'un puits ou d'un forage,
Il faut donc des progrès forts utiles. Restant
également des précautions pour que l'eau soit propre
jusqu'à la consommation, d'où il faut éventuellement,
filtrage de l'eau, utilisation des récipients propres etc. Mais le
premier effort reste le passage au puis ou au forage.
-Une quantité et en composante en nourriture
convenable
Certaines maladies constatées surtout en milieu rural
viennent de ce que l'organisme se trouve en état amoindri de
résistance à cause d'une mauvaise composition de la ration au
milieu de l'hivernage où les populations n'ont pas de revenus suffisants
pour satisfaire leurs besoins alimentaires et médicaux. Cela
réduit considérablement la productivité agricole et
affecte la production nationale ainsi que la sécurité
alimentaire.
-la médecine collective
Il est évidemment fondamental de ne pas laisser
s'effriter les acquis des campagnes qui ont permit en quelques décennies
de juguler ou de fortement limiter les grandes endémies. L'état
des connaissances statistiques ne permet malheureusement pas de savoir, pour
chaque maladie, le nombre de décès qui lui sont imputables dans
tel ou tel pays. Mais il semble au préalable que le paludisme et la
rougeole sont actuellement en tête de ce triste palmarès.
- La fièvre jaune ; qui encore un
hécatombe dans les années 1910-1930 et pratiquement vaincue
depuis plusieurs décennies, mais il est certainement nécessaire
d'être vigilant pour éviter son retour, notamment par le maintien
de la vaccination.
-La maladie du sommeil ; comme presque
éliminée vers 1960, connaissait une recrudescence dangereuse dans
les années 90 et il devient indispensable de renforcer les organismes de
lutte.
- Le paludisme reste un fléau très grave,
par le nombre de morts qu'il engendre, et aussi par le nombre énorme de
personnes dont il altère gravement la santé et l'activité.
Il s'avère qu'il est presque impossible de supprimer totalement cette
maladie par campagne systématique de pulvérisation d'insecticide.
Il semble qu'un vaccin ait été découvert par un
médecin Colombien, le docteur PATARROYO, mais faudra plusieurs
années pour les mettre au point et de procéder à la
distribution. Mais jusqu' à présent rien n'est fait en ce sens.
Il est impératif maintenant de procéder à la surveillance
des eaux stagnantes, et les précautions d'hygiènes
signalées comme moustiquaire. Un des éléments fondamentaux
de la lutte pour la santé réside dans les vaccinations
systématiques `enfants et d'adultes.
En gros il faut élaborer une politique de santé
qui se heurte très certainement à de difficiles problèmes
de financiers. L'extension des soins de santé primaires à des
villages de plus en plus nombreux est une excellente chose pour enrayer ou
réduire les effets néfastes causes par les maladies à
production vivrière. Mais le paradoxe est que les catégories
sociales les plus aisées qui paient le moins et les pauvres paient le
plus. Un basculement s'impose, pour payer normalement ceux qui le peuvent et le
doivent notamment dans les hôpitaux et pour financer plus largement sur
fonds public le système de santé dans les villages, les districts
et les régions.
Pour améliorer la santé de tous surtout en milieu
rural il faut avant même de soigner assurer à chacun une vie
quotidienne meilleure, l'eau propre pour les besoins de chaque jour, une
nourriture convenable, une meilleure hygiène dans les villages, un
habitat protecteur, une limitation de la consommation d'alcool et de tabac. Les
soins de santé primaires à la base sont indispensables, et faut
porter attention spéciale aux villages trop long temps
défavorisés .Mais le maintient d'une pyramide sanitaire reste
nécessaire, tout en évitant les coûts excessifs de certains
services.
C) FAVORISER LA CULTURE VIVRIERE OU CELLE
D'EXPORTATION
Es cultures d'exportation (ou de rente)
« imposées » aux paysans par les Etats
colonisateurs, puis par les gouvernements indépendants avaient
obligé les agriculteurs à réduire les surfaces
exploitées en culture vivrière, et que l'occident avait ainsi
acculé les pays pauvres, surtout ceux de l'Afrique de l'ouest, à
la famine qui se manifeste plus particulièrement dans le monde rural,
pour mieux se procurer les denrées qu'il désirait. C'est
à dire de matières premières pour faire fonctionner ses
industries ; par exemple le coton qui est le premier élément
vital des entreprises textiles ou des produits de luxe comme le café, le
cacao etc.
La question qui se pose maintenant c'est la cohabitation entre
les deux types de culture.
Dans les années 80 le constat était que les zones
de production de rentes étaient celles où les systèmes de
production céréalières se développaient le plus.
Par exemple dans la zone sénégambienne l'arachide qui permettait
d'importer du riz ; les grands producteurs étaient mieux nourris
que les autres sahéliens. Cela a été confirmé par
le rapport de la banque mondiale de 1981où on lit que les zones du mali
et du Burkina où avaient travaillé des sociétés de
promotion de la culture du coton, les rendements du mil, du sorgho
dépassaient ceux obtenus par la méthode traditionnelle. On
constate ainsi de façon générale que les rendements des
cultures vivrières sont nettement plus élevés dans les
zones où on fait aussi la culture d'exportation que là où
elles sont seules. Il est important de noter que dans les zones à
cultures d'exportation, il y'a en général un encadrement plus
solide, et les conseils et avis donnés aux paysans sont plus denses et
mieux suivis. Et aussi grâce à la vente des produits
d'exportation, l'agriculture dispose des ressources financières qui,
même limitées, lui permettent d'acheter d'engrais charrette
boeufs, produits phytosanitaires. La conséquence bénéfique
est donc, la famille peut passer à la culture attelée et sans
accroître la peine des hommes et des femmes, augmenter la surface
cultivée totale, donc faire des cultures d'exportations sans diminuer la
production vivrière. La population doit dans ce cas saisir
l'opportunité des appuis et expériences pour augmenter leur offre
en production de céréales et assurer leur autosuffisance.
Il est indispensable de développer parallèlement
aux cultures vivrières les cultures d'exportation, parce que les paysans
ont besoin d'argent pur acheter des vêtements des bicyclettes des
matériaux pour aménager leur foyer etc., donc d'améliorer
leur condition de vie accompagnant la sécurité alimentaire. Les
producteurs ne peuvent pas vendre des produits vivriers dans les villes du fait
de la concurrence anormale et d'accaparement du marché par les produits
importés. Comme par exemple le mil et le sorgho face au blé
importé ou l'huile d'arachide face aux huiles importés etc.
Mais également les Etats ont besoins de devises provenant
des exportations leur procurant de nombreux articles nécessaires
à leur vie et leur développement. Sidi Gaye affirmait cette
assertion dans le journal « le soleil » parut en 1982
« Cette vision parcellaire du problème alimentaire des pays
africains, qui voue aux génomes les cultures commerciales, ne comporte
pas une solution acceptable permettant de couvrir les importants besoins en
capitaux destinés à financer à la fois l'acquisition de
biens d'équipement et les projets de développement ».
« Que deviendrait l'économie sénégalaise si, du
jour au lendemain, elle était privée des recettes d'exportations
tirées de l'arachide ? »
Même si les réalités d'aujourd'hui ne sont
pas comme celles des années 80 où parait l'article, du point de
vue de la part des exportations d'arachides sur les entrées de devises,
il est important de dire d'une manière globale que l'économie
sénégalaise perdrait des ressources financières
importantes si elle était prive d'exporter ses produits agricoles. Et
c'est un constat presque similaire dans tous les pays d'Afrique de l'ouest avec
tant soit peut la part des exportations dans leurs ressources
financières.
-La combinaison de cultures vivrières de celles
d'exportations permet souvent un meilleur assolement de nature à mieux
maintenir la fertilité des sols.
-Une partie de certains produits habituellement exportés
comme l'arachide et le coton, est consommée sur place et améliore
sensiblement la nourriture des paysans en leur apportant de matières
grasses protéines, vitamines etc. Il est donc souhaitable de laisser les
paysans de pratiquer simultanément les deux sortes de cultures .Mais les
gouvernements ont en toute époque, une fâcheuse tendance à
mieux financer et encourager les sociétés de développement
et les instituts de recherche orientés vers les cultures d'exportation
que ceux destinés à améliorer les cultures
vivrières. Il faut donc rétablir l'équilibre et consacrer
d'importants efforts à ces derniers pour une meilleure maîtrise
des cultures vivrières permettant d'assurer la sécurité
alimentaire.
D) LES IMPORTATIONS DANS L'APPROVISIONNEMENT
ALIMENTAIRE
Dans le cadre des conditions attachées aux prêts
dans les programmes d'ajustement structurels dont les pays de l' Afrique de
l'ouest sont les premiers à y être soumis ;le conseil
principal des donateurs est de se remettre aux importations pour satisfaire une
partie de la consommation ;pour stabiliser l'offre pour les années
où la récolte a été plus mauvaise que
prévue .Ces recommandations supposent que les méthodes de
production agricoles utilisées précédemment avaient
découragé la production des cultures d'exportation au profit des
cultures vivrières.
Par conséquent l'efficience dans l'allocation des
ressources semble être plus la préoccupation des gouvernements et
prend le pas sur les autres objectifs économiques et politiques.
Avec l'hypothèse de la concurrence parfaite sur le
marché mondial chaque pays a un accès illimité à
l'importation de biens alimentaires au prix du marché libre et qu'il ait
absence de barrières douanière à l'exportation des
produits de rente.
De là il y a une déformation du secteur alimentaire
intérieur et extérieur. Par conséquent les
difficultés naissent entre souvent les pays donateurs d'aides et les
pays bénéficiaires sur la satisfaction des besoins alimentaires
à partir de l'importation par ces derniers.
Les conséquences qui découlent de la stabilisation
de l'offre alimentaire par les importations peuvent être à court
terme un coût élevé en devises même si à long
terme, il y aura un gain de devises par encouragement de la culture de rente
à la place de la culture vivrière.
Le coût des devises à court terme est
déterminé en partie par les avantages comparatifs internationaux
du pays considéré mais aussi en partie par le model et les causes
de l'instabilité de l'offre alimentaire. Pour les pays dont l'avantage
comparatif internationaux se trouve dans les exportations agricole que dans
les autres produits, les années de déficit alimentaire
coïncideront avec les années de faibles cultures de rente et donc
avec une baisse du revenu d'exportation. Donc l'importation alimentaire sera
nécessaire au moment où il y aura une faible disponibilité
en devises étrangères.
Les années de pénurie peuvent coïncider avec
des cours élevés des produits alimentaires sur le marché
mondial, comme nous le constatons cette année-ci, de sorte que les
importations sont plus couteuses que d'habitude. Dans ce cas les pays donateurs
d'aides vont tenter de les réduire pour profiter des cours soutenus sur
le marché mondial.
S'il y a également déformation du marché
mondial de céréales la conséquence est que les
importations se font rarement au prix de référence du
marché libre. Par exemple le prix des céréales
importées de l'Union Européenne ou des Etats Unis reflète
le nivaux élevé de subvention dont bénéficient les
agriculteurs de ces pays ; même sur la viande et les autres
denrées. Dans ce cas on doit inciter les producteurs de nos pays
à se référer des prix du marché mondial qui en
réalité sont déformés.
De ce fait se remettre aux importations d'aliments
subventionnés à l'extérieur pour satisfaire l'offre
alimentaire serait, saper à l'industrie alimentaire locale ou
décourager la production locale.
Se remettre aux importations alimentaires peut être
considéré comme une stratégie politiquement inacceptable
car elle rend le pays vulnérable aux forces économiques et
politiques extérieurs et elle réduit également la
souveraineté nationale et son indépendance économiquement
parlant.
II. LES REFORMES AGRAIRES
Les reformes agraires préconisées traduisent le
développement des mouvements d'innovation pour rendre plus productif le
secteur agricole dans toutes ces dimensions.
1.) Monétariser les productions et sécuriser les
débouchés
L'analyse des expériences passées montre que la
conjonction d'une forte monétarisation des productions agricoles et
l'accès des producteurs aux crédits encourage vivement les
producteurs à développer des stratégies offensives, et
à entreprendre des innovations même si celles-ci sont
coûteuses. Le développement du marche monétaire crée
des besoins nouveaux, incite les producteurs à consentir des efforts
plus grands pour les satisfaire en vendant des excédents de production,
donc d'augmenter leur revenu.
Le recours au crédit permet à des producteurs le
plus souvent dans l'incapacité de pré financer leurs
investissements, d'accéder à des moyens de production qui
augmentent la productivité de leur travail et, compte tenu des
marchés existants, sa rémunération.
Dans un contexte d'extrême vulnérabilité
économique des unités de production et de fort impact de
l'aléa climatique, il est nécessaire que certaines conditions de
sécurisation des débouchés et prix soient remplies pour
que les producteurs décident d'entreprendre des innovations
prometteuses de développement coûteuses et risquées.
Il est donc recommander de combiner un élargissement et un
approfondissement du mouvement de monétarisation des productions
à la fourniture de crédits adaptés aux besoins
d'investissement des producteurs ainsi qu'à leur capacité de
remboursement. La mise au point de formules de crédits
diversifiées, adaptés aux besoins et capacités de divers
acteurs est également à recommander. Et il faut aussi mettre en
place les conditions d'une reproductibilité de cette combinaison
à fin d'assurer la durabilité du mouvement d'innovation. Une
vaste monétarisation de l'activité agricole passe par une
reconnections de la demande urbaine avec l'offre rurale.
Les cultures céréalières sont donc à
promouvoir en tant que spéculation monétaire visant à
approvisionner la demande urbaine. Selon les situations, la mise en oeuvre de
cet objectif peut être étalée dans le temps. Il est
possible d'envisager dans certains cas, que cette requête parte des
villes de l'intérieur pour petit à petit regagner les marches des
capitales. Cela passe par l'encouragement des initiatives visant à
adapter l'offre rurale à la demande urbaine tant en matière de
produits demandés que leur présentation (conservation,
transformation).
Ainsi on peut envisager de promouvoir :
- la monétarisation des productions de l'élevage
pour les marchés urbains, vers les lieux de consommation en zones ouest
africaine.
- des filières alimentaires de diversification
(légumes, fruits, à l'état naturel, ou transformés)
, en fonction des débouchés des marchés, mais aussi
d'autres régions , voire l'exportation.
- des filières des cultures d'exportation rentables en
prenant en considérant dans leur rentabilité les effets
d'entraînement sur l'économie.
Il faut concevoir ce mouvement de développement de la
monétarisation de l'économie agricole dans une perspective
régionale visant à encourager les échanges en zones
écologiques présentant des avantages de production
différents mais pouvant se révéler
complémentaires.
Et ainsi vers la constitution d'un espace économique
unifié qui prendrait les contours de l'Afrique de l'Ouest mais pourrait
s'élargir au delà, en harmonisant de manière
concertée des états des politiques douanières concernant
notamment les importations céréaliers et de viande.
2) ASURER LA SECURITE FONCIERE
L'indétermination foncière ou la non
sécurisation foncière sont pour une part non négligeable,
responsables d'une utilisation de l'espace aboutissant à compromettre la
fertilité des champs et des pâturages, à la destruction des
forets et à faire obstacle aux propositions d'innovations visant
à préserver ou reconstruire cette fertilité.
La sécurisation foncière des producteurs sur le
domaine familial et des groupements de producteurs sur des espèces
communautaires - parties communes du terroir villageois, espaces pastoraux-
constitue donc un objectif prioritaire.
La propriété privée des terres parait
constituer un moyen particulièrement efficace d'aggraver
l'insécurité foncière.
Dans un contexte de très grande
vulnérabilité économique et alimentaire de la plus part
des unités des unités de production familiales, que vient
aggraver l'occurrence de sécheresses, favoriser le développement
d'un marché de la terre peut entraîner l'expropriation de nombreux
producteurs, l'exode de bon nombre d'entre eux vers des villes qui n'offrent
pas de perspectives d'emploi industriel.
Pour aborder les problèmes liés à la gestion
des terroirs et espaces pastoraux, une triple approche peut être
utilement employée.
- Une maîtrise technique des problèmes
d'aménagement foncier (lutte antiérosive, haies vives,
régénération des pâturages, plantations
foncières, prairies artificielles...)
- une prise en compte des contraintes socio-économiques de
terrain à fin de trouver avec les populations les meilleures
façons d'aborder les solutions techniques et de régler les
problèmes fonciers (y compris les aspects ; cadastre et
fiscalité).
- Une adaptation des règlements et règles
juridiques aux différentes situations afin que l'état puisse
jouer à la fois son rôle de sécurisation des droits
fonciers et de régulation des conflits en donnant toute sa place aux
apports du droit coutumier(Gentil et Micoiret 1991)
3) FAVORISER LES ORGANISATIONS SOCIO-PROFESSIONNELLES
« La réalisation d'une organisation nouvelle,
note SCHUMPETER, constitue une innovation au même titre que la mise en
oeuvre d'une combinaison nouvelle des facteurs de production »
Ce qui n'empêche pas que l'on puisse aussi
considérer ici les besoins de l'analyse, l'innovation organisationnelle
comme un facteur incitatif du mouvement proprement technique d'innovations.
La présence d'organisations socioprofessionnelles
dynamiques peut, en divers domaines, jouer un rôle important dans la
diffusion du mouvement d'innovation
L'existence de tels groupements contribue à dissiper les
malentendus pouvant servir entre chercheurs - ceux qui offrent des solutions
techniques innovantes - et réalisation d'innovations,
c'est-à-dire les producteurs.
Il est en effet raisonnable de penser que ces derniers sont les
mieux placés pour exprimer leurs propres besoins et donc formuler des
demandes techniques qui, si elles sont correctement satisfaites, ont de fortes
chances de se transformer en innovations.
Pour ce qui relève de la mise en oeuvre du processus de
sécurisation foncière ou de l'aménagement de l'espace, la
présence de groupements constitue dans des procédures faisant
appel la concertation, un atout indéniable. A l'inverse, leur peut
représenter un obstacle dirimant à ces types d'innovations.
Enfin, l'existence de groupements de producteurs peut être une
condition nécessaire à la mise en oeuvre d'opérations de
crédit voire de commercialisation.
4) RENDE ACCESSIBLE LE MATERIEL ET LES INTRANTS
La plupart des solutions des techniques innovantes
proposées par la recherche impliquent l'utilisation de matériel
et/ ou d'intrants.
Cela est bien entendu vrai pour toutes les innovations
coûteuses qui s'inscrivent dans les stratégies offensives que
développent les producteurs, mais cela l'est aussi pour les innovations
les quelles ont recours les producteurs pour leurs stratégies
défensives : utilisation de semences, produits phytosanitaires,
vaccins etc. Indépendamment même du problème
d'accessibilité économique se pose celui de
l'accessibilité matérielle : la disponibilité locale,
de la proximité.
Les moyens de réaliser les innovations , même moins
coûteuses, les plus modestes , doivent se trouver à la
portée - c'est-à-dire à proximité- de tous les
producteurs , y compris de ce que l'on considère , un peu cyniquement,
installés dans des zones marginales.
Ce qui est en jeu ici c'est l'acceptation ou non d'une division
de l'espace national en « zones utiles » et donc par
opposition, bien qu'une pudeur de langage exclue cette formulation en
« zones utiles », avec les implications lourdes de menaces
sociales et politiques que peut comporter l'acceptation même tacite d'une
telle division.
L'Etat doit assumer dans la mesure de ses moyens, ses
responsabilités. Si le secteur commercial privé ou les
groupements socio- professionnels peuvent jouer ce rôle de pourvoyeur
fiable en moyen d'innovation, tant mieux. Sinon l'Etat doit consentir l'effort
nécessaire pour rendre matériellement accessibles tous les moyens
d'innovation que les producteurs sont en mesure d'acquérir.
III) NOUVELLE POLITIQUE AUX CREDITS AGRICOLES
Pour le crédit (comme pour la commercialisation et comme
pour les techniques agricoles), les paysans ne déploieront vraiment un
zèle pour le développement qui, si on leur fait confiance, que
s'ils peuvent prendre en, mains leurs propres affaires, s'ils en deviennent
responsables. C'est partant de cette idée
fondamentale que devrait être bâtis ou restaurés les
nouveaux organismes de crédit agricole. La qui a été assez
souvent expérimentée, consiste à confier à une
société locale le développement, chargée de la
vulgarisation, le soin de faire des prêts aux paysans.
L'expérience a été faite dans plusieurs pays, et à
connu de fortunes diverses. Dans certains cas, il semble qu'elle ait bien
réussi, par exemple dans les zones cotonnières du Mali et de la
Cote d'Ivoire. Cette formule a en effet des avantages ; l'encadreur local
connaît bien les paysans et obtient de bons taux de remboursement ;
les frais de recouvrement sont réduit en raison de la présence
locale de la société.
Une autre solution également préconisée est
celle d'un organisme spécialisé .Dans plusieurs pays Ouest
africains la reconstruction d'un système valable de crédit
agricole se fait actuellement sur cette base. Une condition pour que cela
marche est que l'agriculture sente bien que cette banque n'est pas un simple
prolongement de l'Etat et qu'elle sera très ferme dans le recouvrement
de ses créances.
Les principes pourraient être les suivants à la
base, des regroupements villageois recevraient les crédits ensuite les
rembourseraient ; ils seraient garants de la bonne fin des prêts.
Dans chaque petite région, serait formée une caisse mutuelle
régionale de crédit rural et d'épargne, administrée
par un conseil dans lequel les agriculteurs seraient majoritaires. Groupement
comme caisse régionale caisses régionale seraient à forme
mutualiste. Les caisses régionales distribueraient des crédits,
recueilleraient l'épargne, devraient être par nature proches des
paysans par la langue comme par la géographie.
Au niveau national, un fonds de développement du
crédit rural sera crée ; il aurait pour tache la
centralisation financière des avances aux caisses régionales en
personnel et en méthodes techniques etc.
Que l'on adopte une structure de ce genre, ou que l'on maintien
une banque nationale de crédit agricole, ou la distribution
crédit par une société de développement rural, il
est clair que la voie de l'avenir est en tout cas dans une forte participation
des paysans à la gestion de leurs propres affaires et notamment de leur
crédit, seul moyen de construire un système durable, ayant la
confiance des paysans, et dans lequel les remboursements viendront
régulièrement reconstituer le fond de roulement .
L' de financement et d'acquisition de matériel à
l'exploitation agricole. Tout change trè épargne paysanne
constitue également un atout pour enrayer ou réduire ce
déficit s vite en matière de crédit agricole, du fait de
la naissance de nombreux groupements de paysans, qui veulent prendre en main
leurs affaires et s'organiser en vu de leur développement
économique social. De plus en plus que ces groupements interviennent
pour contribuer à résoudre le problème du crédit
agricole. Ils demandent à leurs membres des cotisations mensuelles
faibles, à la mesure des ressources des familles et parviennent ainsi
à créer une épargne, puis financer des investissements,
soit collectifs (moulins à mil, forages pompes etc.) soit individuels
pour l'achat du matériel de base nécessaire à chaque
exploitation agricole. Les modes de fonctionnement, d'attribution des
prêts et de remboursement, sont très variés. Bien souvent
l'attribution de la somme nécessaire pour le matériel d'une
exploitation se fait par tirage au sort. Les créateurs de ces
groupements et les organismes qui les appuient, considèrent que les
bases nécessaires au succès sont un réel esprit
mutualiste, une formation assez poussée groupes et des paysans ou au
moins d'une partie d'entre eux, et un dialogue permanant au sien des avec leurs
interlocuteurs.
Quoi qu'il en soit, semble que, sauf dans les régions
privilégiées (douées pour produire abondamment de cacao,
café etc.) ces groupes ne puissent pas, grâce à leurs
seules ressources, doter tous leurs adhérents en un temps raisonnable du
matériel nécessaire. On constate du reste que leur tendance est
de s'associer, soit aux organismes nationaux de crédit agricole
lorsqu'ils existent et sont assez solides, soit à une ONG (organisation
non gouvernementale) ayant une large assise et des ressources
financières importantes.
Il est certainement souhaitable que ceux qui peuvent,
gouvernement, caisses nationales ou régionales d'épargne et de
crédit, ONG, encouragent, et soutiennent ces initiatives paysannes, qui
ont tant d'importance pour l'avenir de l'agriculteur mais un moyen sur pour
atteindre le bien être alimentaire des pays Ouest Africains.
Quelles que soient les structures des organismes qui en feront
partie, il est indispensable que les caisses classiques de crédit et les
groupements paysans d'origine locale collaborent pour former un ensemble
harmonieux susceptible de procurer aux paysans des ressources
financières suffisantes pour acheter le matériel et les
bêtes dont ils ont besoin pour transformer leur exploitation et de
répondre aux exigences alimentaires des populations.
SECTION3 : PENSER AU DEVELOPPEMENT RURAL
L'expansion de l'agriculture est le moteur du
développement rural réussi, lequel à son tour crée
des conditions d'une croissance largement repartie et capable de faire reculer
la pauvreté. Les pauvres en bénéficient directement s'ils
sont agriculteurs ou indirectement s'ils sont du secteur non agricole rural.
Puisque l'agriculture constitue l'activité de base dans les pays pauvres
surtout dans nos pays où elle emploie en gros 70à80% de la
population active, le développement du monde rural ne peut se faire
sans une agriculture qui répond favorablement aux besoins des
populations qui s'y adonnent. Dés lors l'intervention publique pour
influencer la productivité paysanne peut être conçue
à la fois comme un acte de justice sociale mais également un
moyen d'assurer la sécurité alimentaire à travers une
meilleure rémunération des produits agricoles et le
développement des activités non agricoles.
1) MIEUX REMUNERER LES PRODUCTEURS AGRICOLES
Ce qui intéresse le producteur c'est le rapport entre les
prix sur les quels il peut vendre ses produits et les prix aux quels il
achète ce qui lui est nécessaire ou agréable soit pour sa
propre exploitation, soit pour la vie quotidienne de sa famille.
A) LA POLITIQUE DES PRIX
Dans ce domaine les pays africains ont été victimes
dans la plupart entre 1960 et 1980 une ponction et injuste dans leur revenu.
Les gouvernements fixaient des prix d'achat aux producteurs très
inferieurs aux prix « normaux » que l'on peut
définir comme ceux du marché mondial diminués des frais de
commercialisation, de stockage et de transport intérieur, et
éventuellement d'un léger impôt pour contribution aux
charges de l' Etat.
La question a fait l'objet d'études et de calculs
très précis qui ont montré que ces ponctions
étaient très importantes, comprises le plus souvent de 1970
à 1980 entre 30% et 70% du prix que le producteur aurait dû
normalement recevoir. C'est à dire que les gouvernements ont abusivement
retenu entre un tiers et deux tiers des recettes que les paysans pouvaient
escompter. Il n'est pas étonnant que ces politiques catastrophiques
aient découragé les paysans de produire. Et ainsi l'agriculture
est laissée en rade. Un alibi est parfois évoqué par
certains gouvernements consistait à dire que les sommes
prélevées sur les paysans alimenteraient des caisses de
stabilisation et que les sommes d'argent ainsi considérables
engagées permettraient en cas de fortes chutes des cours mondiaux, de
maintenir une rémunération convenable des producteurs.
Malheureusement les sommes énormes prélevées sur le dos
des paysans furent souvent dépensées pour des investissements qui
n'avaient aucun intérêt pour l'agriculture ; elles ne sont
plus disponibles maintenant que les cours ont baisé.
Pourtant, malgré ces difficultés, les opinions ont
évolué tant chez les dirigeants que dans le secteur public et
tendent à la fixation de prix d'achat aux producteurs aussi
rémunérateurs que possibles pour eux, compte tenus des cours
mondiaux. Pendant la période 1970-1980 les paysans
bénéficiaient des prix très élevés. Mais
aujourd'hui la situation s'est inversée. Les baisses ont
été si fortes notamment pour le café, le cacao, les
oléagineux, que les gouvernements se sont trouvés dans
l'impossibilité de continuer les ponctions sur les paysans et même
ont été obligés d'accorder à ceux-ci des prix
supérieurs aux prix « normaux ».
B) LA COMMERCIALISATION
B.1) LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS AGRICOLES
Il s'agit ici de commerce des produits vivriers envoyés
aux villes ou aux régions déficitaires, des produits agricoles
d'exploitation et des intrants, engrais, produits phytosanitaires, charrue,
charrette etc.
La question qui se pose maintenant est de savoir si ce commerce
doit se faire dans un système de liberté des échanges, ou
par l'intermédiaire de l'Etat.
Dans les politiques agricoles des ajustements structurelles
entamées au début des années 80, on note le
désengagement des Etats en ce concerne la libéralisation du
marché agricole et de la fixation des prix des produits agricoles. Et
ces ajustements n'ont pas abouti aux attentes bien au contraire comme le
pensent d'aucuns qu'ils ont englouti les économies. Dans la zone franc
depuis la dévaluation de 50%du franc CFA le 12 janvier 1994 il ya un
doublement des prix de cette monnaie. Dans cette situation le risque se profile
à nouveau de prix payés aux paysans qui seraient sensiblement
inférieurs à ceux que l'Etat doit normalement leur garantir
compte tenu des cours mondiaux et des frais intermédiaires entre le
producteur et les destinataires. Pour la fixation des prix imposés en
l'absence de marché libre ce qui est le plus fréquent comme au
Sénégal avec la campagne arachidière, les producteurs
devraient être consultés par l'intermédiaire des dirigeants
de leur groupement. Et cela permettrait d'avoir un revenu acceptable leur
permettant de financer au moins une partie de leur exploitation ou leurs
besoins quotidiens familials
B.2) LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS NON AGRICOLS
Le corollaire évident de l'analyse du marché est
l'appui à la commercialisation, à l'organisation à la
vente et à sa promotion. On retrouve ici, à des échelles
diverses suivant les contextes, les activités classiques de cette
fonction :
- démarrage directe de la clientèle ;
- recherche d'intermédiaire fiable ;
- création d'un label
- utilisation des médias
- recherche et utilisation des circuits informels ;
- présentation sur les marchés locaux
périodiques, à l'occasion des foires ou autres manifestations,
concours etc.
- halls d'exposition permanant organisés par les
groupements ou les professionnels ;
- élaboration de la fiche techno-commerciale
- édition de catalogue
Autant d'activités que la petite entreprise artisanale ou
commerciale ne peut souvent assurer par elle-même. D'où la
nécessité de susciter une organisation professionnelle des
artisans pour pallier ce handicap, et organiser des services communs de
production.
2) DEVELOPPEMENT DES ACTIVITES NON AGRICOLES
Le développement rural a souvent été compris
comme un développement purement agricole. Or, il faut bien
considérer que la vie économique ne se limite pas à la
seule production agricole. Artisans ruraux, marchands, transformateurs de
produits contribuant, au même titre que les agriculteurs, au bien
être global de la société. Dans un projet de
développement, la prise en compte du secteur non agricole est
essentielle à plusieurs titres :
- d'abord au bénéfice du développement
agricole lui-même. Les agriculteurs ont besoin de charrettes, des
harnais, des houes, de paniers, bref des moyens de production. La production de
ces outils est parfois réalisée sur place, mais les productions
locales sont de plus en plus concurrencées par des productions
extérieurs, voire étrangères, qui
bénéficient d'une meilleure réputation(ou d'un meilleur
rapport qualité/prix)
Ils ont besoin d'écouler une partie de leur production,
donc de marchés actifs et de commerçants dynamiques.
- Les agriculteurs ont besoin de l'entretien et de la
maintenance des équipements individuels et collectifs soient
assurés. S'agissant de matériels de plus en plus
sophistiqués, le recours à des artisans spécialisés
devient indispensable.
- Les revenus non agricoles sont de plus en plus souvent
indispensables pour maintenir les agriculteurs sur place et éviter leur
émigration définitive vers les villes.
- Enfin, un plan de développement équilibré
doit, pour être complet, concerner tous les acteurs de production. A
titre d'exemple nous prenons une filière comme celle de
l'oignon :
CULTURE OIGNONS
Moyens d'exhaure
semences
Grillage
produits phytosanitaires
Arrosoir
fumure compost
Binettes
Outils aratoires
TIGES
CONDITIONNEMENT
BULBES
Presse à levier
PRESSAGE
VENTE ET AUTO-CONSOMMATION
Séchoir
SECHAGE
EXPORTATION
Silo de stockage
STOCKAGE
STOCKAGE
Silo de stockage
SECHAGE
Séchoir
STCKAGE
Silo de stockage
EXPORTATO
CONS-LOCALE
2.1)UNITES DE PRODUCTION DE STATUTS TRES DIVERS
Les secteurs non agricoles du développement local
recouvrent à notre sens, les activités de commerce (magasins de
gros et de détail, boutiques, échoppes, étals de
marché ...) et les activités de production de biens et services
(métalliers, forgerons, menuisiers, boulangers, tanneurs,
réparateurs en tous genres, gargotes, photographes, etc.)
En milieu villageois, la petite unité de service ou de
transformation de type artisanal est évidemment la catégorie la
plus rependue. Dans les petits centres et semi-urbains, difficilement
indissociables du monde rural, existent des unités de production plus
importantes, aux activités plus régulières et plus
stables.
La configuration des unités qui relèvent de ce
secteur est extrêmement diversifiée. Il peut s'agir
d'unités tenues par un individu, un groupe familial, un groupement
extra-familial, à structure coopérative ou autre. Elles peuvent
être permanentes, comme c'est généralement le cas dans les
petits centres ruraux semi-urbains, ou saisonniers, car dépendantes
d'occupations liées à la production agricole ou à des
emplois salariés périodiques.
Les moyens de production(le fond de commerce, l'atelier, les
outils)et les stocks de matière première peuvent ou non la
propriété du producteur .Les unîtes de production
peuvent utiliser la main d'oeuvre salariée ou au contraire se
satisfaire de la force de travail familiale éventuellement
complétée par des apprentis.
2.2) LES ATOUTS DU SECTEUR NON AGRICOLE
Les atouts de ce secteur illustrent le rôle que le secteur
joue, ou a vocation de jouer, dans le développement des populations
rurales.
- Le faible montant du capital à investir et la
quasi-absence d'obligations réglementaires confèrent au secteur
non agricole une grande souplesse d'implantation (facilitation à
l'entrée)
- Ce secteur est étroitement relié à la
production agricole :
*il permet l'écoulement tout au long de l'année,
des surplus agricoles souvent cédés par de très petites
quantités et à mesure des besoins monétaires des
familles.
* il approvisionne de la même façon les familles en
bien de consommation essentiels (huiles, sels, savon)
* il assure localement la fabrication et la maintenance de
l'outillage et les équipements qui lui sont nécessaires.
*il contribue aussi à abaisser les couts de
production.
Ses faibles couts de production lui permettent de satisfaire les
besoins domestiques (équipement des ménages, amélioration
d l'habitat) d'une population à faibles revenus.
*il peut absorber et valoriser une part non négligeable de
la main d'oeuvre disponible et contribuer ainsi, de façon significative,
à freiner l'exode rural.
* pas ses systèmes diversifiés d'apprentissage, il
a sa part (qui, dans certains pays, peut d'être capital) dans la
formation des jeunes.
*L'environnement institutionnel lui est de plus en plus
favorable.
Porté par le courant général qui, en
matière de développement tend à privilégier la
petite production, sa dimension et sa flexibilité le destinent à
être intégré de plus en plus aux politiques et aux plans
d'aménagement des territoires.
-La commercialisation des produits non agricoles
· Création d'un label
· Utilisation des médias
· Recherche et utilisation des circuits informels
· Présentation sur les marchés locaux
périodiques, à l'occasion des foires ou autres manifestations,
concours etc.
· Halls d'exposition permanents organisés par les
groupements ou les professionnels ;
· Elaboration de la fiche technico-commerciale
· Edition de catalogue
Autant d'activités que la petite entreprise artisanale ou
commerciale ne peut souvent assurer par elle-même. D'ou la
nécessité de susciter une organisation professionnelle des
artisans pour pallier ce handicap, et organiser des services communs de
production.
2.3) LES INTERVENTIONS AUPRES DES PRODUCTEURS NON
AGRICOLES
Dans des conditions où le secteur connait certaines ;
limites ; sa faible capacité à innover, les faibles
capacités de l'artisan ou du commerçant à la gestion,
l'inorganisation du circuit de vente et de promotion des produits etc.
La question fondamentale qui se pose à ce niveau est de
savoir sur quels leviers peut-on imaginer s'appuyer pour une intervention de
développement concernant le secteur non agricole ?
L'expérience conduit à mettre en garde contre la
solution de facilité qui consiste le cycle d'approvisionnement,
fabrication vente, à ne privilégier que la seule fabrication. Le
plus souvent c'est en matière de fabrication que le potentiel des
ressources pouvant être mie en oeuvre par l'artisan lui-même le
plus grand ; c'est donc là qu'il est moins urgent d'intervenir
Pourtant les caractéristiques du secteur conduisent
à bien s'appuyer sur les individus qui sont au centre de la
production.
L'un des paramètres de la réussite d'une petite
entreprise et peut être la condition fondamentale, est la
personnalité du commerçant, de l'artisan, ou du patron.
Créer vivifier un tissu artisanal impose de créer ou de
perfectionner des unités qui servent de modèle, donc qui
réussissent. D'ou l'importance à accorder à
l'identification des hommes dont les compétences, en tant que patron
d'unités, actuelles ou potentielles, s'évaluent par rapport non
seulement aux capacités techniques, mais tout autant, sinon, d'avantage,
aux motivations et à la volonté de réussir.
L'expérience montre aussi qu'il doit se garder de tout vouloir produire
sur place. Certains besoins peuvent plus facilement être couverts par des
artisans urbains, mieux équipés et bénéficiant d'un
marché plus important, que par des producteurs ruraux.
Quoi qu'il en soit toute intervention à l'endroit des
unités artisanales, quelle qu'elles soient, se fonde d'abord sur la
connaissance du système qu'elles constituent avec leur
environnement .L'appui à la petite entreprise artisanale ou
commerciale ne se conçoit donc pas de connecter des problèmes
posés à cet ensemble.
De cette connaissance découlera l'identification des
besoins, la mise en évidence des opportunités, le choix de
priorités et en fin la sélection des formes d'appui les plus
adaptés. Les interventions elles-mêmes porteront soit directement
sur les unités de production de biens et services, soit sur leur
environnement socio-économique.
2.4) CREDIT DES ACTIVITES NON AGRICOLES POUR LE DEVELOPPEMENT
RURAL EN AFRIQUE DE L'OUEST
Le crédit est un besoin vital pour le petit producteur,
qu'il s'agisse d'une création d'activité ou de son
développement. Le point de vue des banques à l'égard des
petits prêts à la petite entreprise est bien connu ;
crédits sollicités souvent trop faibles, donc insuffisamment
rentable pour la banque, cout disproportionné de la gestion des
dossiers, secteur à haut risque garanties, garanties
aléatoires.
L'inéligibilité des artisans au crédit
bancaire impose bien souvent aux projets d'intervention en milieu rural
qu'ils se substituent au système défaillant et qu'ils
conçoivent et mettent en oeuvre des dispositifs mieux adaptés et
plus flexibles. En effet il est indispensable, pour que le crédit
accordé soit pleinement valorisé, d'accompagner les
bénéficiaires dans la création ou l'extension de leur
activité. Ce suivi indispensable et les comportements
nécessaires à la maitrise de leurs affaires, apparait en outre
aux financeurs comme un surcroit de garantie dans le recouvrement du montant
des crédits.
Le dispositif d'accompagnement implique :
- La rigoureuse sélection des demandes ou projets, sur le
critère de leur recevabilité au regard du marché, de la
personnalité de celui qui veut entreprendre, de ses compétences
et de ses motivations.
- L'appui à la mise en forme de la demande et au montage
du dossier commercial, technique et financier qui doit être
présenté au financeur ;
- L'appui au lancement de l'activité processionnelle qui a
fait l'objet de prêt et le suivi rapproché, individualité
de son fonctionnement.
Accompagner le petit patron dans l'obtention et le remboursement
de sont crédit est une forme particulièrement concrète et
efficace d'intervention au titre de formation à la gestion. En effet
celle-ci devient pour lui nécessitée quand il découvre
que lui sont fournis, par le canal, l'élément qui lui est
indispensables pour maitriser le processus contraignant dans lequel il se sait
engager. S'appliquant ainsi très directement à ses
préoccupations, le conseil et la formation sont infiniment mieux
perçus et leurs apports davantage intégrés.
3) TRANSFORMER LES VILLAGES
Parce que l'urbanisation coute cher et parce qu'une augmentation
trop rapide de la population des villes pose de très grands
problèmes financiers, économiques, techniques, et sociologiques.
Il est évidemment souhaitable de ne pas accélérer l'exode
rural et même de le contenir dans des limites acceptables.
Pour cela, il est nécessaire de faire la promotion du
développement rural par nos Etats et mettre fin aux politiques
économiques et sociale qui ont jusqu'à présent beaucoup
trop favoriser les citadins au dépens des paysans.
De ce point de vue la première chose à faire et
d'assurer aux paysans des revenus normaux .Quand les cours mondiaux des
matières agricoles exportables sont élevés, il faut
laisser aux paysans les recettes qui leur reviennent normalement et de
maintenir les subventions, ce qui pas toujours fait. Par ailleurs des taxes
à l'importation des céréales et de la viande devraient
être mises en place si à l'avenir l'importation des subventions
accordées par certains pays étrangers à l'exportation de
ces produits le justifie.
· DOTATION EN EQUIPEMENT
Un immense effort d'équipement et d'animation des villages
devrait être désormais prioritaire. Mais pour que cela soit
possible dans de bonnes conditions, il y'a un préalable, car la plupart
des équipements donnent lieu à des frais d'entretien et de
fonctionnement qui doivent nécessairement être couvert par les
villages. La présence dans chaque village dune sorte de groupement est
donc indispensable, qui prendra en charge par exemple l'entretien d'une pompe
de forage, le fonctionnement éventuel d'un moteur s'il y'a distribution
d'eau, les frais de production d'électricité etc.
Il y'a heureusement maintenant dans très nombreux villages
de l'Afrique de l'Ouest des groupements de ce genre .Pour faire
bénéficier un village, de certains équipement, l'existence
d'un tel groupement devrait être une condition rigoureusement
exigée par tous les bailleurs de fonds extérieurs, Etat,
Régions ou ONG.
· MESURES
Une fois ces préalables résolus, la première
des mesures à prendre est l'extension d'urgence à tous les
villages de l'enseignement primaire ou à défaut de
l'éducation de base avec l'alphabétisation, car cela est
nécessaire pour que les villages puissent promouvoir eux même leur
développement économique et social, créer et faire
fonctionner les groupements villageois et mieux se défendre au sien de
la société .
Deuxième action fondamentale, car répondant
à l'un des besoins essentiels des hommes, fournir à chacun l'eau
de chaque jour, en quantité suffisante et d'une qualité
convenable.
En général, les villages ne sont pas encore
à l'heure des réseaux de distribution, chaque famille ne pouvant
assumer la charge financière de l'abonnement et de la consommation. La
politique actuelle pour encore des années à venir et dans
plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, est celle de la construction de points
d'eau, dans le cadre de ce que l'on appelle maintenant l'hydraulique
villageoise.
C'est une question largement traitée dans la question de
la politique de l'eau pour les programmes d'investissement aux travaux
hydraulique villageoise.
Un problème très important est celui de
l'hygiène et notamment de l'évacuation des eaux usées, des
déchets humains et des eaux pluviales stagnantes. Normalement un village
peut se passer en la matière d'ouvrages couteux, tuyaux, collecteurs,
etc. Mais il est indispensable que les villages acquièrent des notions
d'hygiène pour éliminer les eaux stagnantes, construire des
latrines correctes, etc. Et sur ce point l'éducation de base devrait
être profondément utile. Le problème
d'électricité au village est délicat. Il serait
évidemment plus gai pour les villageois d'avoir, au moins sur place du
village et dans deux ou trois ruelles, un petit éclairage public et
ensuite si possible d'avoir d'électricité chez eux. Mais
l'opération est difficile à réaliser et à faire
fonctionner, faut de techniciens sur place et de ressources financiers des
villageois.
Il peut être promû dans les villages de zones de
cultures riches comme le café ou le cacao. Ailleurs elle pourrait mise
en place grâce à la formule des paiements anticipés.
Un point essentiel pour le développement des villages est
celui des services aux entreprises ou plus précisément celui de
la présence d'artisans, mécaniciens et électriciens
pouvant entretenir et réparer les pompes de forage, les moulins à
céréales (mil, maïs...), les charrues, les semoirs,
éventuellement les motoculteurs etc. Il s'agit ou il doit s'agir
d'artisans privés, mais l'Etat a un rôle de former des jeunes
à ces métiers dans les zones rurales ; un enseignement
technique bien adapté devrait leur être donné, de plus il
serait utile de leur rendre pour eux possible de bénéficier des
prêts bonifiés, pour le démarrage de leurs activités
comme artisans.
Les services au particuliers, porte, école, dispensaire,
téléphone, sont également une des formes de
l'agrément de l'habitat de la localité. On ne peut bien sur pas
demander qu'ils existent dans chaque village, mais on devrait au moins les
trouver dans une bourgade voisine, ce qui permet un accès relativement
facile à pied, en charrette ou à cheval ou à dos
d'âne ou à bicyclette ou à vélomoteur ;
lorsqu'il y'a des pistes pas trop sableuses .Les responsables de divers
services publics devraient veiller de façon très attentive
à cette déserte rapprochée des villages. Il faut des
études plus systématiques.
Enfin un point essentiel est de remédier à
l'insuffisance du réseau de transport qui peut empêcher ou
ralentir le développement de certaines régions et de certaines
activités. Mais avant tout investissement dans ce domaine il faut une
très bonne connaissance de l'économie locale et des perspectives,
de l'agriculteur, de l'industrie, du système des prix, des tendances de
déplacements personnels de la population, des comportements des groupes
socio-économiques. Car les erreurs coutent cher pendant long temps dans
ce domaine parce que les infrastructures sont fort durables.
Pour résoudre ce genre de problème il faut
évaluer avec soin les potentialités de chaque zone, nombre
d'habitants, nature des sols, climat, genre de cultures possibles, prix
probable pays aux producteurs etc. et tenter ainsi de prévoir ce
qui se passera si l'on résout les problèmes de transport. Pour
certains pays le désenclavement des zones rurales isolées est
très important, car c'est tout le développement agricole de
nombreuses localités qui est en cause. Dans un premier temps, on
résout habituellement le problème par des justes
améliorations peu couteuses ; bien entendu, si le trafic se
développe on passe au besoin à des routes en terre modernes, et
même plus tard à des routes bitumées.
CONCLUSION GENERALE
La question de la sécurité alimentaire et de
développement rural occupe une place fondamentale dans la
stratégie de réduction de la pauvreté dans le monde. A
l'heure actuelle avec une crise pétrolière qui secoue la
sphère économique mondiale dans sa globalité .les
populations des pays non producteurs de pétrole sont exposées
à une crise sans précédent, surtout celles de l'Afrique de
l'Ouest. De ce point de vue le retour actif vers l'agriculture domine les
discours des dirigeants politiques .En effet l'agriculture est un instrument de
fondamental pour la réalisation de l'objectif de développement
du millénaire qui consiste à réduire de moitié
d'ici 2015 la proportion de la population vivant dans l'extrême
pauvreté et souffrant de la faim chronique. Puisque les trois quarts des
habitants pauvres des pays en développement surtout ceux de l'Afrique
de l'Ouest, vivent dans les espaces ruraux, et la plupart d'entre eux tirent,
directement ou indirectement, leur subsistance de l'agriculture. Le rapport
entre agriculture et monde rural offre des directives aux gouvernements qui
peuvent les aider de manière à avoir un réel effet sur la
vie de centaines de milliers de ruraux pauvres.
Etant donné le rôle déterminant du secteur
agricole la sécurité alimentaire et le développement ne
peuvent être cernés en dehors de celui-ci. L'hypothèse le
pus plausible qui se dégage de cette analyse est que le secteur agricole
reste le point focal, aussi bien sur le plan alimentaire et sur le financement
des autres secteurs et il est également un moyen d'allocation des
ressources et aussi de freinage de l'exode rural.
Ainsi les réflexions, les propositions d'orientation et
des solutions avancées ne suffisent pas ; il faut que nous
comptons sur nous-mêmes, de s'avouer de nos faiblesses pour tirer
meilleure parti de nos abondantes richesses. Il s'agit pas de constater les
maux et de disposer des potentialités et d'espérer mais il faut
que chacun (paysans, ingénieurs agronomes, gouvernement, organisations
internationales, ONG, partenaires...) ait la volonté d'éliminer
la racine du mal.
SECTION 1 : HISTORIQUE DE LA CRISE ALIMENTAIRE ET LES
PROBLEMES DE DEVELOPPEMENT RURAL EN AFRIQUE DE L'OUEST.
INTRODUCTION
Près d'un demi-siècle maintenant après
l'avènement des indépendances, il est clair que la situation de
l'Afrique n'est pas brillante. Les pays de l'Afrique de l'Ouest font tous
partis presque des pays les plus pauvres de la planète. La
sous-alimentation et la malnutrition y sont fréquentes et se font
ressenties plus et particulièrement dans le monde rural où les
capacités d'adaptation au nouvel rythme du monde moderne (mondialisation
avec suppression des entraves commerciales) y sont très faibles voire
inexistants d'une région à une autre. Celles-ci
occasionnées par une agriculture qui ne répond plus aux attentes
et des difficultés de financement des agriculteurs accusés par
une baisse de leur revenu, combinées avec la répartition mal
orientée des crédits et intrants agricoles.
Ainsi nous allons aborder en premier lieu la crise alimentaire
avec ses débuts, et qui continue à entériner les
économies Ouest Africaines et l'ensemble des facteurs qui favorisent sa
persistance. Ensuite nous parlerons en deuxième lieu les
problèmes en milieu rural avec la reconversion des paysans sur les
produits de rentes au détriment de ceux vivriers et des tendances
démographiques explosives.
I. L'origine de la crise vivrière
L'insécurité de l'approvisionnement et de la
consommation alimentaire est un problème sérieux en Afrique de
l'Ouest surtout depuis le début des années 70. Depuis cette date
le déficit alimentaire de la région n'a fait qu'augmenter. Les
importations de biens alimentaires, y compris l'aide alimentaire, ont
augmenté rapidement alors que les exportations de biens alimentaires ont
régressé. Donc l'origine de l'insécurité
alimentaire réside dans les problèmes de l'offre et de la
demande.
En outre les projets développements se complexifient de
plus en plus avec les menaces de sécurité alimentaire .Cela
prolonge la question fondamentale de la survie humaine. Sur le plan mondial,
jusqu'en 1985, la production céréalière augmentait plus
vite que la population. Mais depuis cette date elle augmente moins vite :
les stocks diminuent, les prix du riz et du blé (produit importes pour
l'Afrique de L'Ouest) s'envolent. Ces excédents de
céréales qui fournissaient les aides alimentaires, diminuent
vîtes. Du point de vue démographique, la croissance de la
population dépasse celle des progrès agricoles. Les quels sont
contraints par manque d'eau suffisant et surtout la dégradation des
climats dont les pauvres enregistrent des externalités négatives.
Les sécheresses, les inondations, ainsi que les feux de brousse se
multiplient dans pratiquement toute la région Ouest africaine. De
là, on peut parler d'une menace de crise alimentaire sans
précèdent surtout dans nos pays où on a de faibles
avantages comparatives dans la production vivrière. Celle-ci donne un
surcroît d'intérêts aux projets de développement et
oblige à leur donner une priorité grande encore.
Il serait normal que les paysans puissent vendre leurs produits
alimentaires, céréales, viandes, légumes etc. dans les
villages à des prix raisonnables. Cela est d'autant plus important que
la proportion de population urbanisée augmente rapidement. Au
début du XX ème siècle, en Afrique de l'ouest, la
population représentait moins d'une personne sur vingt et en 2000 on a
dépassé une personne sur trois. Pour que chaque pays parvienne
à l'autosuffisance, alimentaire, il faudrait que les paysans vendent
dans les villes des tonnages considérables, et en croissance rapide de
céréales, de produits maraîchers, de viande etc. cela est
nécessaire aussi pour que les paysans puissent accéder à
un niveau de vie meilleur et disposer en plus de nourriture de chaque jour de
ressources financières pour acheter en ville des articles industriels et
artisanaux. C'est normalement la paysannerie qui sera demain le meilleur
marché pour les produits de l'industrie et de l'artisanat ouest africain
or, pendant des années et dans certains pays, jusqu'à maintenant,
les paysans se sont trouvés pour vendre leurs produits vivriers ,
devant une très grande difficulté, qui était, et qui reste
un problème majeur de la sous région ouest africaine :
plusieurs produits alimentaires essentiels notamment le riz, la viande, le
maïs, le blé arrivaient en Afrique à des prix
extrêmement bas, et cela en raison de deux phénomènes
simultanées : la politique commerciale agricole des Etats Unis et
de l'U.E, et les politiques monétaires de la sous région.
En Afrique, l'agriculture devrait être prioritaire et ou
les paysans sont nombreux, ils sont subi pendant des années des
ponctions financières excessives. Par contre, dans les pays occidentaux
très industrialisés où les paysans sont une infime
minorité, ils bénéficient de subventions variables,
souvent très fortes. D'où les prix bas (dumping) pratiqués
sur le marché mondial pour défier la concurrence.
Or à peu près à la même époque,
la plupart des monnaies de nos pays Ouest africain étaient
surévaluées d'environs 75% par la Banque Mondiale, surtout le
FCFA entre 1974 et 1984 alors que les monnaies asiatiques étaient sous
évaluées environs de 25%.
Pour toutes ces raisons, les céréales du monde
extérieur arrivaient en Afrique de l'ouest à des prix
extrêmement bas en monnaie locale. Cela constitue une dés
incitation à la culture locale vivrière et un recours massif
à l'importation.
I-2- Effets des facteurs exogènes et
endogènes à la production agricole : (sols,
climats, érosions...)
« Le tiers monde tropical pourrait être le
grenier du Monde. A condition que le développement et ses
méthodes soient repensés. » Pierre Gourou (Terre de
bonne espérance, op.cit., 1982, 4 ème page de
couverture).
Quelque fois les effets peuvent s'agir de problèmes
causés par un évènement précis comme le
déclenchement d'un conflit, mais bien souvent, il s'agit de
problèmes persistants, chroniques et structurels, qui exacerbent les
difficultés existantes liées à la fragilité des
écosystèmes et à la sévérité des
conditions climatiques. Ceux-ci constituent une influence considérable
sur la capacité de la population d'un pays à assurer
elle-même son approvisionnement en denrées alimentaires.
Les climats sont très variés surtout en Afrique de
l'ouest. Ils vont de l'extrême sécheresse avec de très
fortes variations des températures. Ils sont tout de même
marqués partout par rudesse, une violence dans les
phénomènes : averses très brutales,
sécheresses excessives avec des taux d'humidité de l'air qui
descendent souvent au Sahel en dessous de 15%, vents très forts en
pleine sécheresse. Et naturellement chaque climat a des incidences sur
les possibilités de végétation, de culture et de
fructification dans la zone considérée. D'abord le volume de
récolte a diminué parfois d'un quart et parfois d'une
moitié et cela remonte de la sécheresse éprouvée
par le Sahel depuis les années 70. Des pâturages jusqu'alors
prospères ont disparus et de nombreuses bêtes ont du être
abattus faute de nourriture. Des nappes d'eau peu profondes ont baissées
et des puits ont taris. Ainsi des populations surtout rurales ont souffert de
la faim, et vu leurs ressources diminuer ou disparaître ; des
centaines de milliers de personnes ont péri et d'autres biens plus
nombreux auraient péri sans l'aide alimentaire internationale. A cela
s'ajoute également l'érosion pluviale par le ruissellement qui
agresse les sols. C'est un phénomène d'entraînement par la
pluie d'une partie de la terre qui recouvre le sol. L'importance cette
érosion dépend de plusieurs facteurs, la pente du sol,
l'intensité de la pluie par heure ou par minute le couvert
végétal. Il faut donc noter que l'intensité
instantanée de la pluie pendant les grandes averses est sensiblement
plus forte dans les régions surtout équatoriales avec des
hauteurs d'eau deux à trois fois plus fortes pour les averses d'au moins
trente minutes et une force de frappe de la pluie cinq à dix fois plus
grande. A cet égard les climats entraînent une très forte
agressivité contre les sols.
Cette érosion est d'autant plus nuisible que la pluie
entraîne les particules les plus fines et notamment celles d'argile qui
sont les plus utiles pour la qualité des sols et pour leur
fertilité. Sur les terrains en faible pente, l'érosion diminue la
fertilité, le couvert végétal se dégrade ;
cela entraîne une augmentation du ruissellement, donc de
l'érosion, et on se trouve dans cercle vicieux de production
alimentaire.
- Le lessivage
Le lessivage résulte aussi des pluies, mais c'est un
phénomène différent de l'érosion pluviale. C'est en
somme le transport de certains aliments solubles du sol verticalement vers le
bas lorsque l'eau traverse les couches superficielles du sol. Sa force et ses
inconvénients dépendent naturellement de l'intensité de la
pluie et de la nature du sol et de la saison où la pluie se produit.
Des expériences précises avec mesures de
quantité faites dans le centre du Sénégal ont
montré qu'il peut emporter dans ces régions, par an et par
hectare 5 à 30 kg d'azote, 10à 20kg de potasse. C'est dire que
le lessivage peut être vraiment désastreux pour les sols, d'autant
plus que ces pertes importantes en éléments très utiles
pour l'équilibre du sol le rendent plus perméable et augmentent
encore le lessivage futur. Il y a encore là un véritable cercle
vicieux.
- L'érosion éolienne
Il s'agit de l'arrachement par le vent des particules du sol, et
du transport vers d'autres zones ; comme cette érosion
enlève l'argile, elle laisse en place dans les régions
sèches du sahel des sables plus ou moins grossiers.
Des mesures faites vers 1952 par le professeur Portières
au Sénégal avaient montré que le pourcentage de sable
grossier (0,2mm à 2mm) était plus de 60% au nord de Louga et de
l'ordre de 30% au sud de la ligne Thiès- Diourbel là où
les vents sont moins forts. Et ces régions sont actuellement en perte de
vitesse de leur puissance agricole d'où la persistance de la
pauvreté de la sous-alimentation. Un effet très visible et
même spectaculaire de l'érosion éolienne existe au
Sénégal : la longue période de sécheresse qui
à frappé le pays de 1970 à 1983 à très
fortement réduit dans tout le pays l'importance du couvert
végétal, arbres, arbustes, herbes. Du coup, les vents trouvaient
moins d'obstacle transportent plus facilement les sables fins ou moyens et les
particules d'argile. En pleines saisons sèches dans certaines
localités de décembre à mars, l'air est parfois
chargé de sable créant une sorte de brume de sécheresse
qui n'existait jusque vers les années 70. (Aménagement de
l'économie agricole et rurale au Sénégal, par le
professeur Portières ; centre de recherches agronomiques de Bambey,
Sénégal 1952).
Les agressions liées à des
activités humaines
La culture extensive
La culture extensive traditionnelle ou culture itinérante,
telle qu'elle était pratiquée, jadis, n'était
enrichissante pour les sols. Laissé à lui-même pendant
vingt à trente ans, le sol se reconstituait ; la
végétation, d'abord les herbes puis les arbustes, puis les
arbres, recréaient l'humus structure teneur normale en azote. Mais
l'augmentation de la population, en réduisant la durée de la
jachère, perturbe complètement ce processus, dès l'instant
où la culture extensive est accélérée, elle
constitue pour le sol un très grave danger quand le cultivateur revient
sur son champ après seulement trois ou cinq ans de jachère, le
sol n'est pas reconstitué, il n'a pas retrouvé les
qualités nécessaires pour une culture normale, en structure,
humus et en azote, et outre dans le cercle vicieux appauvrissement des sols,
baissent des rudiments, augmentation des surfaces cultivées et
réduction du temps de jachère se succédant et s'aggravant
mutuellement.
L e surpâturage
Ce type d'agression des sols concerne les zones où il ne
pleut pas beaucoup mais où des hauteurs de 100, 300 ou 400mm
créent de vastes pâturages propices à la circulation et au
stationnement des troupeaux. Dans les années 50 et 60 il y avait un
certain équilibre entre fourrage et nombre de bêtes qui les
consommaient mais depuis lors cet équilibre est bouleversé par
une augmentation de la population générale qui entraîne une
augmentation parallèle des éleveurs avec la conservation des
habitudes ancestrales d'élevage. Dans celui-ci, le but est non pas de
vendre le plus possible de viande mais de d'augmenter le nombre de têtes
de son troupeau, lequel est le trésor du pasteur et le symbole de sa
richesse. Les bêtes nombreuses con sommes les fourrages dès que
cela est possible et finissent par tondre l'herbe au ras du sol,
empêchant une pousse normale. Dès lors le sol est
dénudé et devient plus vulnérable devant l'érosion
éolienne et pluviale, là encore le cercle vicieux est ainsi
créé.
Le feu de brousse
Il est incontestable que sur un plan général, ces
feux de brousses sont une catastrophe car ils détruisent à
vitesse à accélérée le couvert
végétal, diminuent la résistance de sols aux
érosions qui les menaces et finalement les tuent. Donc c'est un
phénomène qui nécessite une campagne de sensibilisation
à l'endroit des agriculteurs. Ils emploient, en effet, des
méthodes de défrichage ou de déboisement qui
détruisent l'humus.
II. Faible accès au crédit
agricole
Pour accomplir l'indispensable passage à la culture
stabilisée, le paysan à besoin de quelques moyens dans la plupart
des cas, il devra passer à la culture attelée et à la
fumure animale ou compost végétal ; il lui faudrait bien
acheter une paire de boeufs, une charrue, une charrette, un semoir. Si pour
diverses raisons (impossibilité d'élevage des bovins du fait de
la présence de tsé-tsé, terre excessivement lourde,
excès d'herbes) il est obligé d'adopter la culture
motorisée, il devra acheter un motoculteur ou un petit tracteur. Dans
toutes les régions, maintenant ou un peu plus tard, il faudra se
procurer des engrais chimiques et des produits phytosanitaires.
Or, en culture extensive, le paysan n'a pas d'argent devant
lui. On se trouve devant un cercle vicieux : il faudrait de l'argent pour
cultiver mieux ; et il faudrait cultiver mieux pour avoir de l'argent.
On est malheureusement obligé de constater que dans
plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, le dispositif de crédit agricole
s'est effondré et cela pour plusieurs raisons.
D'abord et avant tout à cause du volume
élevé des crédits impayés. Les organismes de
crédit agricole qui avaient au départ des disponibilités
relativement importantes les ont vues fondre rapidement parce que les paysans
ne remboursaient pas les emprunts qu'ils avaient souscrits, ou ne les
remboursaient que partiellement.
De façon générale, on observe que les
paysans sont peu enclins à rembourser l'argent qu'ils doivent aux
banques ou aux organismes importants de crédit ou aux
coopératives. Comme l'écrit Claude Guillemain «
Pourquoi le paysan rembourse -t-il peu ? L'argent qu'on lui prête
vient de loin, il ne sait d'où, c'est de l'argent
étranger ».
En outre le remboursement de dette de ce genre de
caractère administratif, ne fait pas parti des impératifs de la
morale villageoise ancestrale et le fait de ne pas rembourser apparaît
comme une véritable faute morale.
Enfin, il y a un certain laxisme des gouvernements. Dans
plusieurs cas, par le billet des coopératives ou par le canal des
sociétés de développement ou à travers des banques
de crédit agricole trop liées à l'Etat, des gouvernements
ont accepté, plus ou moins ouvertement, que les paysans ne remboursement
des dettes qu'ils avaient contractées auprès des organismes. Au
Sénégal par exemple, le Gouvernement avait décidé,
quatre reprises au cours des années 70 d'annuler les dettes de
cultivateurs.
Devant les mesures de ce genre, les cultivateurs ont pris
l'habitude de considérer que les emprunts contractés par eux
pouvaient ne pas être remboursés. Les réserves des
organismes de crédit agricole se sont taries et ceux-ci n'ont plus du
tout d'argent ; dans plusieurs Etats de la sous région, il n'y a
plus vraiment de possibilités de crédit.
Actuellement, instruits par des expériences ainsi faites u
n certain nombre d'Etats sont entrain de reconstituer des systèmes de
crédit agricole sur des bases entièrement nouvelles.
II. PROBLEMES DE DEVELOPPEMENT DU MONDE
RURAL
II 2. UNE AGRICULTURE DEPASSEE PAR LA REVOLUTION
DEMOGRAPHIQUE
Un fait fondamental, l'Afrique de l'Ouest a vécu depuis
quelques dizaines voire vingtaines d'années une véritable
révolution démographique. Historiquement c'est une population
stable. Puis s'est instaurée une croissance qui s'est peu à peu
accélérée pour atteindre environ 2% /an (Banque Mondiale)
vers 1960 et 3% depuis les années 80. Et depuis 1940 la population a
triplé dans presque tous les pays de la sous région.
Comme, pendant cette période, les rendements n'ont
pratiquement pas augmenté, il a fallu, bien sur pour vivre,
tripler aussi la surface cultivée. Cela rejoint la démarche de
RICARDO pour expliquer son pessimisme. Car l'augmentation de la population
entraîne la culture des terres de moins en moins fertiles ; ce qui
réduit les rendements. De ce fait, dans de nombreuses localités
la durée de la jachère est maintenant réduite. Là
où la rotation de la culture se fait par exemple permet une
reconstitution et la culture recommence normalement. Mais la culture recommence
sur un sol moins performant que le précédant, ce qui limite le
rendement. Cette baisse de productivité accompagnée par une
augmentation forte de la population ne procure pas une situation alimentaire
favorable.
Une des conséquences les plus notées est le
phénomène d'exode rural ; les populations se
déplacent vers les régions les plus rentables (exemple des
burkinabés dans les plantations ivoiriennes) ou vers les centres urbains
où l'insertion sociale pose des difficultés. Et plus intense
encore avec le phénomène de l'émigration clandestine, les
jeunes, bras valides de l'Afrique de l'Ouest, bravent les océans pour
atteindre les pays de l'Europe.
II 2.CAUSES DE LA BAISSE DU REVENU DES PAYSANS
Apres les indépendances, le rythme, des économies
Ouest Africaine, en terme de croissance, était proportionnelle aux
normes de progression des cultures d'exportation (arachide, cacao, coton, bois,
banane etc.).Mais cela s'est détruit depuis les années 70. En
effet, la morosité de l'économie mondiale avec une baisse des
cours mondiaux des matières premières combinées aux deux
chocs pétroliers (1974 et 1978) affectent le bien être de
l'agriculture africaine. Ainsi les prix proposes aux paysans deviennent de plus
en plus faibles ce qui réduit leur pouvoir d'achat.
CONCLUSION
Les préoccupations relatives à la gestion des
ressources naturelles et à la préservation des équilibres
écologiques sont de plus en plus souvent prises en compte dans la
définition des politiques de développement agricole. Nombreux
sont les gouvernements qui perçoivent les dangers que
représentent certaines pratiques agricoles pour l'environnement
écologique de leur pays. L'exploitation minière des ressources
naturelles et l'utilisation inadéquate de certains matériels et
produits chimiques ont largement contribué à la simplification et
la fragilisation des écosystèmes dans les pays pauvres. Ces
évolutions se traduisent maintenant par de graves inconvénients
pour les populations concernées : disparition du couvert
arboré et diminution des ressources en bois, érosion progressive
des sols et réduction des surfaces cultivables, disparition certains
espèces végétales et animales, abaissement des nappes
phréatiques, sédimentation dans les lacs de barrages, inondations
brutales et incontrôlées.
Les raisons d'intervenir sur le développement agricole
apparaissent donc multiples. Mais les ressources humaines, matérielles,
et financières dont disposent les états sont très
limitées.
SECTION 2 : LA RECHERCHE DE PALLIATIFS POUR
L'INSECURITE ALIMENTAIRE
INTRODUCTION
La Banque mondiale a défini la sécurité
alimentaire comme « l'accès à tout le monde et en tout
moment à une alimentation suffisante pour une vie active et une bonne
santé » (world Bank, povrety and hunger Washington DC,
1986).Pour certains pays, le problème principal et le plus
élémentaire est celui de l'insécurité
alimentaire : leur populations sont confrontées à des
problèmes de nourriture, victimes de catastrophes soudaines ou de
longues durée, naturelles ou causées par l'homme.
Cela dit que pour assurer la sécurité alimentaire
il faut au préalable remplir certaines conditions qui rendent aptitude
physique et mentale des populations. De cela il faut développer la
recherche agricole ainsi que la formation des paysans, la satisfaction des
besoins de santé et favoriser la culture vivrière. Comme le
défini le « rapport sur le développement dans le monde
de 2008 »,(2.1milliards d'individus ont moins de deux dollars
et ,dans le cas de 880 millions d'entre eux, moins d'un dollar par jour
pour vivre et la plupart tirent leur subsistance de l'agriculture).Donc, il
faut promouvoir l'agriculture comme instrument fondamental du
développement durable et de réduction de
l'insécurité alimentaire même si elle n'est pas la seule
à pouvoir réaliser un tel objectif ,mais elle s'est
révélée avoir un impact unique et rapide.
I : LES PROJETS DE SATISFACTION DES BESOINS DE
BASE :
a) Besoins et modalités de la recherche en
agriculture
L'importance de la recherche pour le développement de
agriculture Ouest africaine ne doit pas ni sous estimée, ni sur
estimée. La recherche est bien une condition nécessaire d'un bon
développement, et celle-ci est indispensable, mais elle ne suffit pas
elle seule pour donner vraiment tout l'essor souhaitable à l'ensemble de
l'agriculture.
Des prix attrayants et un système commercial souple et
efficace, un dispositif de crédit agricole solide et implante dans tout
le territoire, un régime foncier assurant au cultivateur la
propriété durable de sa terre, sont des conditions fondamentales
pour le progrès de toute l'agriculture.
Ceci dit, la recherche en agriculture est quelque chose de
très importante. L'exemple de la mise au point par les chercheurs depuis
avant même les indépendances ont augmenté le rendement
moyen en riz dans d'immenses régions d'au moins 5q/ha et souvent de 10q
et même nettement plus.
En même temps, des progrès significatifs ont
été faite dans la réduction des aux exigences climatiques
etc.
Dans une vue simplificatrice et même simpliste on peut
séparer l'ensemble de la recherche agricole en deux grandes parties, d'
une part la recherche sur les plantes, les animaux d'élevage, les arbres
et le fonctionnement biologique du sol, des plantes, de l'eau et de l'air et
d'autre part la recherche sir les systèmes de production, les
exploitation agricole, et la pratique de agriculture.
a.1. LA RECHERCHE SUR LES PLANTES ET SUR LES ANIMAUX
Le champ d'étude est immense, et l'on est donc bien
obligé de se fixer des priorités, de choisir des domaines dans
lesquels les effets seront plus grands que dans d'autres.
- « Rendement alimentaire » de chaque type de
culture.
Dans la mesure où on p veut partir des besoins
réels des paysans, il faut tenir grand compte de ce que peut apporter
chaque plante dans la rotation alimentaire. Comme nous l'avons constaté
dans les régions où la nourriture de base est fournie surtout par
des racines et des tubercules, il est indispensable de la compléter par
des aliments riches en protéines et notamment haricot,
niébé, soja. Il est donc souhaitable de développer
spécialement les recherches sur ce genre de plante.
Autre considération, nous avons vu aussi que la ration
alimentaire doit aussi être complétée, par des aliments
riches en minéraux et en vitamines, que l'on trouve surtout les fruits
et légumes. Il semble que l'on ait souvent tendance à
considérer que ces plantes ont des intérêts secondaires. La
nécessité d'avoir une alimentation bien équilibrée
devrait conduire à passer les recherches ou ce qui les concerne,
notamment pour créer de nouvelles variés plus résistantes
et plus productives ou plus riches en certains éléments vitaux.
Enfin, on sait que nous ne consommons pas trop de protéines animales
(sauf les pécheurs).Il y a donc intérêt à
développer l'élevage et les productions agro-alimentaires qui en
découlent. Ce type de recherche ne doit pas être
négligé pour une maîtrise de l'alimentation en Afrique de
l'Ouest et éradiquer certaines maladies liées au manque de
protéine comme le kwashiorkor ou avitaminose.
a.2)Des acquis opérationnels en matière de
recherche thématique
Egalement nombreuses sont les proportions techniques qui peuvent
fournir au développement les résultats des recherches
thématiques ayant pour objectif l'amélioration des performances
agricoles des producteurs.
Nous retiendrons ici, à titre illustratif, trois points
significatifs : l'amélioration variétale des espèces
cultivées, la disponibilité en matériel de traction
attelée permettant d'envisager concrètement le passage de la
culture manuelle à la culture mécanisée (
réalisée dans certaines situations comme le bassin arachidier au
Sénégal) en fin les résultats disponibles sur le
contrôle sanitaire du bétail.
-AMELIORATION VARIETALE
Nous reprenons une appréciation en matière
d'amélioration variétale de l'arachide.
« Les résultats se traduisent par un
renouvellement total du matériel végétal mis à
disposition des agriculteurs en Afrique de l'ouest : passage de
populations locales rampantes de 120 jours, peu productives et à petites
graines, à une gamme de variétés érigées de
90 à 150 jours, productives, mieux adaptes à la
sécheresse, tolérantes à certaines maladies ou pressentant
des caractéristiques permettant de les écouler sur des marches
plus rémunérateurs (arachide de bouche) ».
Sur les autres espèces notamment pour ce qui concerne les
céréales, les mils, les sorghos, on peut souligner l'effort de
sélection mené sur les populations locales dont les
caractères d'adaptation au milieu sont particulièrement
intéressants.
En bref, un écart important existe actuellement entre le
potentiel des espèces améliorées disponibles et les
performances de ce même matériel végétal. Si des
améliorations sont bien sur possibles st souhaitables dans ce domaine,
les acquis disponibles autorisent dans le court terme une amélioration
des volumes produits, pour peu que soient adoptes des méthodes
d'artificialisation du milieu et de conduite de la culture permettant une
meilleure économie de l'eau et de la fertilité des sols.
-MATERIEL DE CULTURE ATTELEE
L'accès dans ce domaine est généralement
significatif pour l'amélioration des rendements agricoles pour faire
face à l'insuffisance alimentaire que la région est
confrontée. Notons rapidement la mise au point de chaînes de
matériel polyvalentes ou non ainsi que l'établissement de
référentiels d'itinéraires techniques
améliorés sur les principales cultures en traction bovine comme
en traction équine.
-POLITIQUE D ELEVAGE ET PROTECTION SANITAIRE DU CHEPTEL
L'élevage permet la sécurité des
familles d'éleveurs. Au plan alimentaire d'abord (sécurité
alimentaire) compte tenue de la part importante d'autoconsommation qui permet
aux membres de la famille de l'éleveur d'avoir accès à la
protéine animale. L'élevage permet aussi la sécurisation
de l'outil de travail et le maintien de la fertilité des sols par
transfert des matières organiques animales vers les terres de
culture.
Augmenter significativement la productivité animale ne
peut donc résulter que d'une seule amélioration des pratiques. Il
est sans doute plus judicieux d'opérer sur l'ensemble des facteurs
visant non pas un niveau de productivité équivalent à ceux
des pays occidentaux, mais plutôt l'acquisition d'un potentiel
équilibre pour des espèces capables de produire suffisamment de
lait et de viande. Cela valorise mieux une alimentation pauvre et apte à
résister aux maladies et aux conditions climatiques. Donc l'objectif
doit être l'acquisition d'un potentiel équilibré
adapté aux contraintes alimentaires sanitaires et climatiques.
Les enjeux de productions animales dans nos pays sont
d'accroître la productivité, de préserver l'environnement,
de maintenir le tissu rural, de lutter contre la pauvreté et de
favoriser l'intégration économique par le biais des
échanges. Ces points essentiels engagent fortement la recherche au
service du développement des productions animales.
La protection sanitaire des ruminants est une des conditions
nécessaires pour la production d'une viande et d'un lait de
qualité reposant sur des normes appropriées à la condition
humaine. Vaccin mixte contre la peste et la pneumonie bovine, vaccin contre la
peste bovine utilisable sur les petits ruminants, vaccin contre les charbons
symptomatiques et bactéricides ainsi contre les pasteurelloses, en bref,
des moyens peu coûteux, théoriquement disponibles, efficaces,
adoptés massivement par les éleveurs lorsqu'ils leur sont
proposés par les services vétérinaires ou les projets de
développement.
Ces diverses propositions techniques, dont la plupart ont fait
l'objet d'adoptions massives par certains producteurs ouest africains
constituent un capital technique disponible qui apporte des réponses
à certains des enjeux techniques et économiques de l'agriculture
de la sous région ouest africaine.
Imitation des risques productifs (traitement des semences,
vaccins, matériel de culture attelée, développement des
périmètres hydro agricoles, matériel végétal
de durées de cycle contrastées, matériel
végétal tolérant aux maladies) ; amélioration
de la productivité( variétés améliorés,
techniques culturales mécanisées privilégiant la
rapidité d'exécution des travaux, techniques
d'embauche) ;amélioration des milieux physiques (des techniques
d'aménagement du milieu physique, correspondant aux grands types de
milieux agro écologiques, sont disponibles).
C'est dans ce domaine thématique que des efforts
importants sont indispensables
b) BESOINS DE FORMATION ET DE SANTE DES PAYSANS
1) L'éducation de la population rurale
L'éducation est comprise toute action portant
principalement sur les enfants, les adolescents et de manière plus
croissante les adultes et qui a pour objet l'ensemble des habiletés
intellectuelles ou manuelles. Donc l'éducation reste un outil
irremplaçable à la communication. Dés lors, un minimum
d'éducation et d'instruction devient une nécessite et un droit
pour chaque individu pour mieux appréhender la question se
l'insécurité alimentaire qui se pose sur tous les agendas des
pays ouest africains.
Par ailleurs, l'éducation est indispensable pour un
développement rapide et harmonieux. Sans doute des paysans
analphabètes peuvent-ils pratiquer une agriculture riche ; mais
l'instruction leur permet d'aller plus loin, de mesurer les surfaces, de
calculer les rendements, de lire la notice du sac d'engrais, d'adopter plus
facilement des méthodes nouvelles et fructueuses.
La question de la formation à la gestion surgit dés
que le gouvernement a le stade d'une mini production artisanale qui s'accommode
d'une « petite caisse ».Elle concerne la gestion
d'activités sectorielles (le maraîchage, une boutique ,une banque
de céréales ) ; il s'agit aussi de recenser les besoins (
en semences , intrants), passer des commandes , récupérer les
dettes , négocier des contrats de commercialisation, gagner ou conserver
certains marchés, gérer des coopératives d'épargne,
de crédits, autant d'actions qui commandent des compétences.
Le désengagement des états augmente les besoins en
formation. Dans la plupart des pays l'orientation est dans le sens d'un
transfert de responsabilités aux producteurs organisés. Pour que
ce transfert de responsabilités soit effectif, efficace et durable. En
d'autres termes les producteurs doivent acquérir les connaissances et
les savoir-faire nécessaires pour exercer les nouvelles
responsabilités qui leur reviennent.
Cet accord unanime cache cependant des
« nuances »importantes :
- tous les intervenants considèrent que les producteurs
devraient exercer des responsabilités croissantes dans le domaine
technique (maintenance des équipements, adoption de pratiques techniques
nouvelles par exemple), cela se traduit dans la mise en oeuvre de programmes
de formation permettant l'acquisition par les producteurs de savoir faire
techniques ; et cela permet de cerner mieux la question de
sécurité alimentaire.
- certains intervenants s'en tiennent là, alors que
d'autres fixent un contenu plus large au transfert de
responsabilités ; ils considèrent que les producteurs
devraient retrouver un pouvoir de décision (sur la gestion des terroirs,
des aménagements, hydro agricoles, sur le choix des productions) et
acquérir un réel pouvoir de négociation avec leur
partenaires (services étatiques et para- étatiques, secteur
privé notamment).
Des compétences particulières sont alors
nécessaires aux producteurs. Elles concernent l'analyse et le diagnostic
de leur réalité à fin de définir des
priorités, l'identification et l'expérimentation de solutions
adaptées. La définition de formes d'organisation performantes,
l'acquisition d'instruments et de méthodes de suivi- évaluation
permettent de mesurer les résultats obtenus, les effets directs et
indirects des actions menées et de réajuster les programmes.
La formation de producteurs est une condition nécessaire
pour qu'ils maîtrisent le changement technologique, économique,
social et culturel que leur impose l'environnement ou auxquels ils aspirent.
Mais la formation n'est pas un « don » de
« ceux qui savent » (techniciens, formateurs) à des
paysans dits « ignorants » ; il n'y a formation que
s'il existe chez le bénéficiaire de la formation, la
volonté d'acquérir des compétences afin de comprendre et
d'agir conformément à ses intérêts.
Le rôle du formateur est avant tout de servir de
médiateur entre le savoir des paysans et les savoirs extérieurs,
de faciliter, de faciliter l'accès des paysans à des
connaissances nouvelles qui alimentent leur propre créativité et
les aident à des compétences accrues ou nouvelles.
L `efficacité des actions est liée à plusieurs autres
facteurs
- les diverses actions menées doivent être
organisées et faire d'une stratégie cohérente qui permette
la valorisation de chaque action de formation ponctuelle. La formation est
inséparable de l'action ; cette formation doit
être articulée en liant explicitement les efforts de planification
locale, de mise en oeuvre des plans et programmes d'actions concertés et
les efforts de formation. Concrètement cela signifie que les
états et ses divers bailleurs de fonds devraient soutenir les programmes
de formation définis par des organisations paysans (détachement
de personnel, subvention, etc.), suivre et évaluer les résultats
qu'ils obtiennent et s'en inspirer pour promouvoir des programmes
adaptés (dans leurs objectifs, leurs contenus et leurs modalités
de gestion) aux attentes des producteurs.
C'est à ces conditions que la formation peut permettre aux
producteurs de devenir plus efficaces aux plans techniques et
économiques plus autonomes tout en maintenant vivantes leurs valeurs
sociales et culturelles. Il est important également que
l'alphabétisation en langue locale doit être un axe prioritaire
dans les programmes de formation destinés aux agriculteurs.
L'alphabétisation est absolument nécessaire pour que les paysans
soient en mesure de lire les brochures techniques, faire les comptes de leurs
exploitations, mener à bien des expérimentations, etc.
L'important est de procéder à une alphabétisation
fonctionnelle de masse en partant de ce pourquoi les agriculteurs ont
effectivement intérêt à savoir lire et écrire
.C'est au niveau des mesures et du calcul que l'alphabétisation a plus
le rôle à jouer. Les paysans ont toujours intérêt
à savoir lire les poids inscrits sur une balance, évaluer leurs
productions, jongler avec les règles de trois, calculer les rendements,
etc. L'alphabétisation doit donc aller de pair avec l'apprentissage de
ces notions élémentaires, indispensables pour le progrès
technique.
- BESOINS DE SANTE
Un bon état de santé est essentiel à la
qualité de vie et constitue donc un des objectifs majeurs de la
stratégie de sécurité alimentaire. C'est aussi une
condition du développement surtout rural, puisque les aptitudes
physiques et intellectuelles de chacun lui sont étroitement
liées.
Parmi les conditions indispensables de bonne santé de la
population, on doit noter :
-l'eau de chaque jour, propre en quantité
suffisante.
Chaque fois que l'on veut remplacer l'approvisionnement en eau
dans une marre, derrière un barrage, ou dans une rivière par
l'utilisation d'un puits ou d'un forage,
Il faut donc des progrès forts utiles. Restant
également des précautions pour que l'eau soit propre
jusqu'à la consommation, d'où il faut éventuellement,
filtrage de l'eau, utilisation des récipients propres etc. Mais le
premier effort reste le passage au puis ou au forage.
-Une quantité et en composante en nourriture
convenable
Certaines maladies constatées surtout en milieu rural
viennent de ce que l'organisme se trouve en état amoindri de
résistance à cause d'une mauvaise composition de la ration au
milieu de l'hivernage où les populations n'ont pas de revenus suffisants
pour satisfaire leurs besoins alimentaires et médicaux. Cela
réduit considérablement la productivité agricole et
affecte la production nationale ainsi que la sécurité
alimentaire.
-la médecine collective
Il est évidemment fondamental de ne pas laisser
s'effriter les acquis des campagnes qui ont permit en quelques décennies
de juguler ou de fortement limiter les grandes endémies. L'état
des connaissances statistiques ne permet malheureusement pas de savoir, pour
chaque maladie, le nombre de décès qui lui sont imputables dans
tel ou tel pays. Mais il semble au préalable que le paludisme et la
rougeole sont actuellement en tête de ce triste palmarès.
- La fièvre jaune ; qui encore un
hécatombe dans les années 1910-1930 et pratiquement vaincue
depuis plusieurs décennies, mais il est certainement nécessaire
d'être vigilant pour éviter son retour, notamment par le maintien
de la vaccination.
-La maladie du sommeil ; comme presque
éliminée vers 1960, connaissait une recrudescence dangereuse dans
les années 90 et il devient indispensable de renforcer les organismes de
lutte.
- Le paludisme reste un fléau très grave,
par le nombre de morts qu'il engendre, et aussi par le nombre énorme de
personnes dont il altère gravement la santé et l'activité.
Il s'avère qu'il est presque impossible de supprimer totalement cette
maladie par campagne systématique de pulvérisation d'insecticide.
Il semble qu'un vaccin ait été découvert par un
médecin Colombien, le docteur PATARROYO, mais faudra plusieurs
années pour les mettre au point et de procéder à la
distribution. Mais jusqu' à présent rien n'est fait en ce sens.
Il est impératif maintenant de procéder à la surveillance
des eaux stagnantes, et les précautions d'hygiènes
signalées comme moustiquaire. Un des éléments fondamentaux
de la lutte pour la santé réside dans les vaccinations
systématiques `enfants et d'adultes.
En gros il faut élaborer une politique de santé
qui se heurte très certainement à de difficiles problèmes
de financiers. L'extension des soins de santé primaires à des
villages de plus en plus nombreux est une excellente chose pour enrayer ou
réduire les effets néfastes causes par les maladies à
production vivrière. Mais le paradoxe est que les catégories
sociales les plus aisées qui paient le moins et les pauvres paient le
plus. Un basculement s'impose, pour payer normalement ceux qui le peuvent et le
doivent notamment dans les hôpitaux et pour financer plus largement sur
fonds public le système de santé dans les villages, les districts
et les régions.
Pour améliorer la santé de tous surtout en milieu
rural il faut avant même de soigner assurer à chacun une vie
quotidienne meilleure, l'eau propre pour les besoins de chaque jour, une
nourriture convenable, une meilleure hygiène dans les villages, un
habitat protecteur, une limitation de la consommation d'alcool et de tabac. Les
soins de santé primaires à la base sont indispensables, et faut
porter attention spéciale aux villages trop long temps
défavorisés .Mais le maintient d'une pyramide sanitaire reste
nécessaire, tout en évitant les coûts excessifs de certains
services.
C) FAVORISER LA CULTURE VIVRIERE OU CELLE
D'EXPORTATION
Es cultures d'exportation (ou de rente)
« imposées » aux paysans par les Etats
colonisateurs, puis par les gouvernements indépendants avaient
obligé les agriculteurs à réduire les surfaces
exploitées en culture vivrière, et que l'occident avait ainsi
acculé les pays pauvres, surtout ceux de l'Afrique de l'ouest, à
la famine qui se manifeste plus particulièrement dans le monde rural,
pour mieux se procurer les denrées qu'il désirait. C'est
à dire de matières premières pour faire fonctionner ses
industries ; par exemple le coton qui est le premier élément
vital des entreprises textiles ou des produits de luxe comme le café, le
cacao etc.
La question qui se pose maintenant c'est la cohabitation entre
les deux types de culture.
Dans les années 80 le constat était que les zones
de production de rentes étaient celles où les systèmes de
production céréalières se développaient le plus.
Par exemple dans la zone sénégambienne l'arachide qui permettait
d'importer du riz ; les grands producteurs étaient mieux nourris
que les autres sahéliens. Cela a été confirmé par
le rapport de la banque mondiale de 1981où on lit que les zones du mali
et du Burkina où avaient travaillé des sociétés de
promotion de la culture du coton, les rendements du mil, du sorgho
dépassaient ceux obtenus par la méthode traditionnelle. On
constate ainsi de façon générale que les rendements des
cultures vivrières sont nettement plus élevés dans les
zones où on fait aussi la culture d'exportation que là où
elles sont seules. Il est important de noter que dans les zones à
cultures d'exportation, il y'a en général un encadrement plus
solide, et les conseils et avis donnés aux paysans sont plus denses et
mieux suivis. Et aussi grâce à la vente des produits
d'exportation, l'agriculture dispose des ressources financières qui,
même limitées, lui permettent d'acheter d'engrais charrette
boeufs, produits phytosanitaires. La conséquence bénéfique
est donc, la famille peut passer à la culture attelée et sans
accroître la peine des hommes et des femmes, augmenter la surface
cultivée totale, donc faire des cultures d'exportations sans diminuer la
production vivrière. La population doit dans ce cas saisir
l'opportunité des appuis et expériences pour augmenter leur offre
en production de céréales et assurer leur autosuffisance.
Il est indispensable de développer parallèlement
aux cultures vivrières les cultures d'exportation, parce que les paysans
ont besoin d'argent pur acheter des vêtements des bicyclettes des
matériaux pour aménager leur foyer etc., donc d'améliorer
leur condition de vie accompagnant la sécurité alimentaire. Les
producteurs ne peuvent pas vendre des produits vivriers dans les villes du fait
de la concurrence anormale et d'accaparement du marché par les produits
importés. Comme par exemple le mil et le sorgho face au blé
importé ou l'huile d'arachide face aux huiles importés etc.
Mais également les Etats ont besoins de devises provenant
des exportations leur procurant de nombreux articles nécessaires
à leur vie et leur développement. Sidi Gaye affirmait cette
assertion dans le journal « le soleil » parut en 1982
« Cette vision parcellaire du problème alimentaire des pays
africains, qui voue aux génomes les cultures commerciales, ne comporte
pas une solution acceptable permettant de couvrir les importants besoins en
capitaux destinés à financer à la fois l'acquisition de
biens d'équipement et les projets de développement ».
« Que deviendrait l'économie sénégalaise si, du
jour au lendemain, elle était privée des recettes d'exportations
tirées de l'arachide ? »
Même si les réalités d'aujourd'hui ne sont
pas comme celles des années 80 où parait l'article, du point de
vue de la part des exportations d'arachides sur les entrées de devises,
il est important de dire d'une manière globale que l'économie
sénégalaise perdrait des ressources financières
importantes si elle était prive d'exporter ses produits agricoles. Et
c'est un constat presque similaire dans tous les pays d'Afrique de l'ouest avec
tant soit peut la part des exportations dans leurs ressources
financières.
-La combinaison de cultures vivrières de celles
d'exportations permet souvent un meilleur assolement de nature à mieux
maintenir la fertilité des sols.
-Une partie de certains produits habituellement exportés
comme l'arachide et le coton, est consommée sur place et améliore
sensiblement la nourriture des paysans en leur apportant de matières
grasses protéines, vitamines etc. Il est donc souhaitable de laisser les
paysans de pratiquer simultanément les deux sortes de cultures .Mais les
gouvernements ont en toute époque, une fâcheuse tendance à
mieux financer et encourager les sociétés de développement
et les instituts de recherche orientés vers les cultures d'exportation
que ceux destinés à améliorer les cultures
vivrières. Il faut donc rétablir l'équilibre et consacrer
d'importants efforts à ces derniers pour une meilleure maîtrise
des cultures vivrières permettant d'assurer la sécurité
alimentaire.
D) LES IMPORTATIONS DANS L'APPROVISIONNEMENT
ALIMENTAIRE
Dans le cadre des conditions attachées aux prêts
dans les programmes d'ajustement structurels dont les pays de l' Afrique de
l'ouest sont les premiers à y être soumis ;le conseil
principal des donateurs est de se remettre aux importations pour satisfaire une
partie de la consommation ;pour stabiliser l'offre pour les années
où la récolte a été plus mauvaise que
prévue .Ces recommandations supposent que les méthodes de
production agricoles utilisées précédemment avaient
découragé la production des cultures d'exportation au profit des
cultures vivrières.
Par conséquent l'efficience dans l'allocation des
ressources semble être plus la préoccupation des gouvernements et
prend le pas sur les autres objectifs économiques et politiques.
Avec l'hypothèse de la concurrence parfaite sur le
marché mondial chaque pays a un accès illimité à
l'importation de biens alimentaires au prix du marché libre et qu'il ait
absence de barrières douanière à l'exportation des
produits de rente.
De là il y a une déformation du secteur alimentaire
intérieur et extérieur. Par conséquent les
difficultés naissent entre souvent les pays donateurs d'aides et les
pays bénéficiaires sur la satisfaction des besoins alimentaires
à partir de l'importation par ces derniers.
Les conséquences qui découlent de la stabilisation
de l'offre alimentaire par les importations peuvent être à court
terme un coût élevé en devises même si à long
terme, il y aura un gain de devises par encouragement de la culture de rente
à la place de la culture vivrière.
Le coût des devises à court terme est
déterminé en partie par les avantages comparatifs internationaux
du pays considéré mais aussi en partie par le model et les causes
de l'instabilité de l'offre alimentaire. Pour les pays dont l'avantage
comparatif internationaux se trouve dans les exportations agricole que dans
les autres produits, les années de déficit alimentaire
coïncideront avec les années de faibles cultures de rente et donc
avec une baisse du revenu d'exportation. Donc l'importation alimentaire sera
nécessaire au moment où il y aura une faible disponibilité
en devises étrangères.
Les années de pénurie peuvent coïncider avec
des cours élevés des produits alimentaires sur le marché
mondial, comme nous le constatons cette année-ci, de sorte que les
importations sont plus couteuses que d'habitude. Dans ce cas les pays donateurs
d'aides vont tenter de les réduire pour profiter des cours soutenus sur
le marché mondial.
S'il y a également déformation du marché
mondial de céréales la conséquence est que les
importations se font rarement au prix de référence du
marché libre. Par exemple le prix des céréales
importées de l'Union Européenne ou des Etats Unis reflète
le nivaux élevé de subvention dont bénéficient les
agriculteurs de ces pays ; même sur la viande et les autres
denrées. Dans ce cas on doit inciter les producteurs de nos pays
à se référer des prix du marché mondial qui en
réalité sont déformés.
De ce fait se remettre aux importations d'aliments
subventionnés à l'extérieur pour satisfaire l'offre
alimentaire serait, saper à l'industrie alimentaire locale ou
décourager la production locale.
Se remettre aux importations alimentaires peut être
considéré comme une stratégie politiquement inacceptable
car elle rend le pays vulnérable aux forces économiques et
politiques extérieurs et elle réduit également la
souveraineté nationale et son indépendance économiquement
parlant.
II. LES REFORMES AGRAIRES
Les reformes agraires préconisées traduisent le
développement des mouvements d'innovation pour rendre plus productif le
secteur agricole dans toutes ces dimensions.
1.) Monétariser les productions et sécuriser les
débouchés
L'analyse des expériences passées montre que la
conjonction d'une forte monétarisation des productions agricoles et
l'accès des producteurs aux crédits encourage vivement les
producteurs à développer des stratégies offensives, et
à entreprendre des innovations même si celles-ci sont
coûteuses. Le développement du marche monétaire crée
des besoins nouveaux, incite les producteurs à consentir des efforts
plus grands pour les satisfaire en vendant des excédents de production,
donc d'augmenter leur revenu.
Le recours au crédit permet à des producteurs le
plus souvent dans l'incapacité de pré financer leurs
investissements, d'accéder à des moyens de production qui
augmentent la productivité de leur travail et, compte tenu des
marchés existants, sa rémunération.
Dans un contexte d'extrême vulnérabilité
économique des unités de production et de fort impact de
l'aléa climatique, il est nécessaire que certaines conditions de
sécurisation des débouchés et prix soient remplies pour
que les producteurs décident d'entreprendre des innovations
prometteuses de développement coûteuses et risquées.
Il est donc recommander de combiner un élargissement et un
approfondissement du mouvement de monétarisation des productions
à la fourniture de crédits adaptés aux besoins
d'investissement des producteurs ainsi qu'à leur capacité de
remboursement. La mise au point de formules de crédits
diversifiées, adaptés aux besoins et capacités de divers
acteurs est également à recommander. Et il faut aussi mettre en
place les conditions d'une reproductibilité de cette combinaison
à fin d'assurer la durabilité du mouvement d'innovation. Une
vaste monétarisation de l'activité agricole passe par une
reconnections de la demande urbaine avec l'offre rurale.
Les cultures céréalières sont donc à
promouvoir en tant que spéculation monétaire visant à
approvisionner la demande urbaine. Selon les situations, la mise en oeuvre de
cet objectif peut être étalée dans le temps. Il est
possible d'envisager dans certains cas, que cette requête parte des
villes de l'intérieur pour petit à petit regagner les marches des
capitales. Cela passe par l'encouragement des initiatives visant à
adapter l'offre rurale à la demande urbaine tant en matière de
produits demandés que leur présentation (conservation,
transformation).
Ainsi on peut envisager de promouvoir :
- la monétarisation des productions de l'élevage
pour les marchés urbains, vers les lieux de consommation en zones ouest
africaine.
- des filières alimentaires de diversification
(légumes, fruits, à l'état naturel, ou transformés)
, en fonction des débouchés des marchés, mais aussi
d'autres régions , voire l'exportation.
- des filières des cultures d'exportation rentables en
prenant en considérant dans leur rentabilité les effets
d'entraînement sur l'économie.
Il faut concevoir ce mouvement de développement de la
monétarisation de l'économie agricole dans une perspective
régionale visant à encourager les échanges en zones
écologiques présentant des avantages de production
différents mais pouvant se révéler
complémentaires.
Et ainsi vers la constitution d'un espace économique
unifié qui prendrait les contours de l'Afrique de l'Ouest mais pourrait
s'élargir au delà, en harmonisant de manière
concertée des états des politiques douanières concernant
notamment les importations céréaliers et de viande.
2) ASURER LA SECURITE FONCIERE
L'indétermination foncière ou la non
sécurisation foncière sont pour une part non négligeable,
responsables d'une utilisation de l'espace aboutissant à compromettre la
fertilité des champs et des pâturages, à la destruction des
forets et à faire obstacle aux propositions d'innovations visant
à préserver ou reconstruire cette fertilité.
La sécurisation foncière des producteurs sur le
domaine familial et des groupements de producteurs sur des espèces
communautaires - parties communes du terroir villageois, espaces pastoraux-
constitue donc un objectif prioritaire.
La propriété privée des terres parait
constituer un moyen particulièrement efficace d'aggraver
l'insécurité foncière.
Dans un contexte de très grande
vulnérabilité économique et alimentaire de la plus part
des unités des unités de production familiales, que vient
aggraver l'occurrence de sécheresses, favoriser le développement
d'un marché de la terre peut entraîner l'expropriation de nombreux
producteurs, l'exode de bon nombre d'entre eux vers des villes qui n'offrent
pas de perspectives d'emploi industriel.
Pour aborder les problèmes liés à la gestion
des terroirs et espaces pastoraux, une triple approche peut être
utilement employée.
- Une maîtrise technique des problèmes
d'aménagement foncier (lutte antiérosive, haies vives,
régénération des pâturages, plantations
foncières, prairies artificielles...)
- une prise en compte des contraintes socio-économiques de
terrain à fin de trouver avec les populations les meilleures
façons d'aborder les solutions techniques et de régler les
problèmes fonciers (y compris les aspects ; cadastre et
fiscalité).
- Une adaptation des règlements et règles
juridiques aux différentes situations afin que l'état puisse
jouer à la fois son rôle de sécurisation des droits
fonciers et de régulation des conflits en donnant toute sa place aux
apports du droit coutumier(Gentil et Micoiret 1991)
3) FAVORISER LES ORGANISATIONS SOCIO-PROFESSIONNELLES
« La réalisation d'une organisation nouvelle,
note SCHUMPETER, constitue une innovation au même titre que la mise en
oeuvre d'une combinaison nouvelle des facteurs de production »
Ce qui n'empêche pas que l'on puisse aussi
considérer ici les besoins de l'analyse, l'innovation organisationnelle
comme un facteur incitatif du mouvement proprement technique d'innovations.
La présence d'organisations socioprofessionnelles
dynamiques peut, en divers domaines, jouer un rôle important dans la
diffusion du mouvement d'innovation
L'existence de tels groupements contribue à dissiper les
malentendus pouvant servir entre chercheurs - ceux qui offrent des solutions
techniques innovantes - et réalisation d'innovations,
c'est-à-dire les producteurs.
Il est en effet raisonnable de penser que ces derniers sont les
mieux placés pour exprimer leurs propres besoins et donc formuler des
demandes techniques qui, si elles sont correctement satisfaites, ont de fortes
chances de se transformer en innovations.
Pour ce qui relève de la mise en oeuvre du processus de
sécurisation foncière ou de l'aménagement de l'espace, la
présence de groupements constitue dans des procédures faisant
appel la concertation, un atout indéniable. A l'inverse, leur peut
représenter un obstacle dirimant à ces types d'innovations.
Enfin, l'existence de groupements de producteurs peut être une
condition nécessaire à la mise en oeuvre d'opérations de
crédit voire de commercialisation.
4) RENDE ACCESSIBLE LE MATERIEL ET LES INTRANTS
La plupart des solutions des techniques innovantes
proposées par la recherche impliquent l'utilisation de matériel
et/ ou d'intrants.
Cela est bien entendu vrai pour toutes les innovations
coûteuses qui s'inscrivent dans les stratégies offensives que
développent les producteurs, mais cela l'est aussi pour les innovations
les quelles ont recours les producteurs pour leurs stratégies
défensives : utilisation de semences, produits phytosanitaires,
vaccins etc. Indépendamment même du problème
d'accessibilité économique se pose celui de
l'accessibilité matérielle : la disponibilité locale,
de la proximité.
Les moyens de réaliser les innovations , même moins
coûteuses, les plus modestes , doivent se trouver à la
portée - c'est-à-dire à proximité- de tous les
producteurs , y compris de ce que l'on considère , un peu cyniquement,
installés dans des zones marginales.
Ce qui est en jeu ici c'est l'acceptation ou non d'une division
de l'espace national en « zones utiles » et donc par
opposition, bien qu'une pudeur de langage exclue cette formulation en
« zones utiles », avec les implications lourdes de menaces
sociales et politiques que peut comporter l'acceptation même tacite d'une
telle division.
L'Etat doit assumer dans la mesure de ses moyens, ses
responsabilités. Si le secteur commercial privé ou les
groupements socio- professionnels peuvent jouer ce rôle de pourvoyeur
fiable en moyen d'innovation, tant mieux. Sinon l'Etat doit consentir l'effort
nécessaire pour rendre matériellement accessibles tous les moyens
d'innovation que les producteurs sont en mesure d'acquérir.
III) NOUVELLE POLITIQUE AUX CREDITS AGRICOLES
Pour le crédit (comme pour la commercialisation et comme
pour les techniques agricoles), les paysans ne déploieront vraiment un
zèle pour le développement qui, si on leur fait confiance, que
s'ils peuvent prendre en, mains leurs propres affaires, s'ils en deviennent
responsables. C'est partant de cette idée
fondamentale que devrait être bâtis ou restaurés les
nouveaux organismes de crédit agricole. La qui a été assez
souvent expérimentée, consiste à confier à une
société locale le développement, chargée de la
vulgarisation, le soin de faire des prêts aux paysans.
L'expérience a été faite dans plusieurs pays, et à
connu de fortunes diverses. Dans certains cas, il semble qu'elle ait bien
réussi, par exemple dans les zones cotonnières du Mali et de la
Cote d'Ivoire. Cette formule a en effet des avantages ; l'encadreur local
connaît bien les paysans et obtient de bons taux de remboursement ;
les frais de recouvrement sont réduit en raison de la présence
locale de la société.
Une autre solution également préconisée est
celle d'un organisme spécialisé .Dans plusieurs pays Ouest
africains la reconstruction d'un système valable de crédit
agricole se fait actuellement sur cette base. Une condition pour que cela
marche est que l'agriculture sente bien que cette banque n'est pas un simple
prolongement de l'Etat et qu'elle sera très ferme dans le recouvrement
de ses créances.
Les principes pourraient être les suivants à la
base, des regroupements villageois recevraient les crédits ensuite les
rembourseraient ; ils seraient garants de la bonne fin des prêts.
Dans chaque petite région, serait formée une caisse mutuelle
régionale de crédit rural et d'épargne, administrée
par un conseil dans lequel les agriculteurs seraient majoritaires. Groupement
comme caisse régionale caisses régionale seraient à forme
mutualiste. Les caisses régionales distribueraient des crédits,
recueilleraient l'épargne, devraient être par nature proches des
paysans par la langue comme par la géographie.
Au niveau national, un fonds de développement du
crédit rural sera crée ; il aurait pour tache la
centralisation financière des avances aux caisses régionales en
personnel et en méthodes techniques etc.
Que l'on adopte une structure de ce genre, ou que l'on maintien
une banque nationale de crédit agricole, ou la distribution
crédit par une société de développement rural, il
est clair que la voie de l'avenir est en tout cas dans une forte participation
des paysans à la gestion de leurs propres affaires et notamment de leur
crédit, seul moyen de construire un système durable, ayant la
confiance des paysans, et dans lequel les remboursements viendront
régulièrement reconstituer le fond de roulement .
L' de financement et d'acquisition de matériel à
l'exploitation agricole. Tout change trè épargne paysanne
constitue également un atout pour enrayer ou réduire ce
déficit s vite en matière de crédit agricole, du fait de
la naissance de nombreux groupements de paysans, qui veulent prendre en main
leurs affaires et s'organiser en vu de leur développement
économique social. De plus en plus que ces groupements interviennent
pour contribuer à résoudre le problème du crédit
agricole. Ils demandent à leurs membres des cotisations mensuelles
faibles, à la mesure des ressources des familles et parviennent ainsi
à créer une épargne, puis financer des investissements,
soit collectifs (moulins à mil, forages pompes etc.) soit individuels
pour l'achat du matériel de base nécessaire à chaque
exploitation agricole. Les modes de fonctionnement, d'attribution des
prêts et de remboursement, sont très variés. Bien souvent
l'attribution de la somme nécessaire pour le matériel d'une
exploitation se fait par tirage au sort. Les créateurs de ces
groupements et les organismes qui les appuient, considèrent que les
bases nécessaires au succès sont un réel esprit
mutualiste, une formation assez poussée groupes et des paysans ou au
moins d'une partie d'entre eux, et un dialogue permanant au sien des avec leurs
interlocuteurs.
Quoi qu'il en soit, semble que, sauf dans les régions
privilégiées (douées pour produire abondamment de cacao,
café etc.) ces groupes ne puissent pas, grâce à leurs
seules ressources, doter tous leurs adhérents en un temps raisonnable du
matériel nécessaire. On constate du reste que leur tendance est
de s'associer, soit aux organismes nationaux de crédit agricole
lorsqu'ils existent et sont assez solides, soit à une ONG (organisation
non gouvernementale) ayant une large assise et des ressources
financières importantes.
Il est certainement souhaitable que ceux qui peuvent,
gouvernement, caisses nationales ou régionales d'épargne et de
crédit, ONG, encouragent, et soutiennent ces initiatives paysannes, qui
ont tant d'importance pour l'avenir de l'agriculteur mais un moyen sur pour
atteindre le bien être alimentaire des pays Ouest Africains.
Quelles que soient les structures des organismes qui en feront
partie, il est indispensable que les caisses classiques de crédit et les
groupements paysans d'origine locale collaborent pour former un ensemble
harmonieux susceptible de procurer aux paysans des ressources
financières suffisantes pour acheter le matériel et les
bêtes dont ils ont besoin pour transformer leur exploitation et de
répondre aux exigences alimentaires des populations.
SECTION3 : PENSER AU DEVELOPPEMENT RURAL
L'expansion de l'agriculture est le moteur du
développement rural réussi, lequel à son tour crée
des conditions d'une croissance largement repartie et capable de faire reculer
la pauvreté. Les pauvres en bénéficient directement s'ils
sont agriculteurs ou indirectement s'ils sont du secteur non agricole rural.
Puisque l'agriculture constitue l'activité de base dans les pays pauvres
surtout dans nos pays où elle emploie en gros 70à80% de la
population active, le développement du monde rural ne peut se faire
sans une agriculture qui répond favorablement aux besoins des
populations qui s'y adonnent. Dés lors l'intervention publique pour
influencer la productivité paysanne peut être conçue
à la fois comme un acte de justice sociale mais également un
moyen d'assurer la sécurité alimentaire à travers une
meilleure rémunération des produits agricoles et le
développement des activités non agricoles.
1) MIEUX REMUNERER LES PRODUCTEURS AGRICOLES
Ce qui intéresse le producteur c'est le rapport entre les
prix sur les quels il peut vendre ses produits et les prix aux quels il
achète ce qui lui est nécessaire ou agréable soit pour sa
propre exploitation, soit pour la vie quotidienne de sa famille.
A) LA POLITIQUE DES PRIX
Dans ce domaine les pays africains ont été victimes
dans la plupart entre 1960 et 1980 une ponction et injuste dans leur revenu.
Les gouvernements fixaient des prix d'achat aux producteurs très
inferieurs aux prix « normaux » que l'on peut
définir comme ceux du marché mondial diminués des frais de
commercialisation, de stockage et de transport intérieur, et
éventuellement d'un léger impôt pour contribution aux
charges de l' Etat.
La question a fait l'objet d'études et de calculs
très précis qui ont montré que ces ponctions
étaient très importantes, comprises le plus souvent de 1970
à 1980 entre 30% et 70% du prix que le producteur aurait dû
normalement recevoir. C'est à dire que les gouvernements ont abusivement
retenu entre un tiers et deux tiers des recettes que les paysans pouvaient
escompter. Il n'est pas étonnant que ces politiques catastrophiques
aient découragé les paysans de produire. Et ainsi l'agriculture
est laissée en rade. Un alibi est parfois évoqué par
certains gouvernements consistait à dire que les sommes
prélevées sur les paysans alimenteraient des caisses de
stabilisation et que les sommes d'argent ainsi considérables
engagées permettraient en cas de fortes chutes des cours mondiaux, de
maintenir une rémunération convenable des producteurs.
Malheureusement les sommes énormes prélevées sur le dos
des paysans furent souvent dépensées pour des investissements qui
n'avaient aucun intérêt pour l'agriculture ; elles ne sont
plus disponibles maintenant que les cours ont baisé.
Pourtant, malgré ces difficultés, les opinions ont
évolué tant chez les dirigeants que dans le secteur public et
tendent à la fixation de prix d'achat aux producteurs aussi
rémunérateurs que possibles pour eux, compte tenus des cours
mondiaux. Pendant la période 1970-1980 les paysans
bénéficiaient des prix très élevés. Mais
aujourd'hui la situation s'est inversée. Les baisses ont
été si fortes notamment pour le café, le cacao, les
oléagineux, que les gouvernements se sont trouvés dans
l'impossibilité de continuer les ponctions sur les paysans et même
ont été obligés d'accorder à ceux-ci des prix
supérieurs aux prix « normaux ».
B) LA COMMERCIALISATION
B.1) LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS AGRICOLES
Il s'agit ici de commerce des produits vivriers envoyés
aux villes ou aux régions déficitaires, des produits agricoles
d'exploitation et des intrants, engrais, produits phytosanitaires, charrue,
charrette etc.
La question qui se pose maintenant est de savoir si ce commerce
doit se faire dans un système de liberté des échanges, ou
par l'intermédiaire de l'Etat.
Dans les politiques agricoles des ajustements structurelles
entamées au début des années 80, on note le
désengagement des Etats en ce concerne la libéralisation du
marché agricole et de la fixation des prix des produits agricoles. Et
ces ajustements n'ont pas abouti aux attentes bien au contraire comme le
pensent d'aucuns qu'ils ont englouti les économies. Dans la zone franc
depuis la dévaluation de 50%du franc CFA le 12 janvier 1994 il ya un
doublement des prix de cette monnaie. Dans cette situation le risque se profile
à nouveau de prix payés aux paysans qui seraient sensiblement
inférieurs à ceux que l'Etat doit normalement leur garantir
compte tenu des cours mondiaux et des frais intermédiaires entre le
producteur et les destinataires. Pour la fixation des prix imposés en
l'absence de marché libre ce qui est le plus fréquent comme au
Sénégal avec la campagne arachidière, les producteurs
devraient être consultés par l'intermédiaire des dirigeants
de leur groupement. Et cela permettrait d'avoir un revenu acceptable leur
permettant de financer au moins une partie de leur exploitation ou leurs
besoins quotidiens familials
B.2) LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS NON AGRICOLS
Le corollaire évident de l'analyse du marché est
l'appui à la commercialisation, à l'organisation à la
vente et à sa promotion. On retrouve ici, à des échelles
diverses suivant les contextes, les activités classiques de cette
fonction :
- démarrage directe de la clientèle ;
- recherche d'intermédiaire fiable ;
- création d'un label
- utilisation des médias
- recherche et utilisation des circuits informels ;
- présentation sur les marchés locaux
périodiques, à l'occasion des foires ou autres manifestations,
concours etc.
- halls d'exposition permanant organisés par les
groupements ou les professionnels ;
- élaboration de la fiche techno-commerciale
- édition de catalogue
Autant d'activités que la petite entreprise artisanale ou
commerciale ne peut souvent assurer par elle-même. D'où la
nécessité de susciter une organisation professionnelle des
artisans pour pallier ce handicap, et organiser des services communs de
production.
2) DEVELOPPEMENT DES ACTIVITES NON AGRICOLES
Le développement rural a souvent été compris
comme un développement purement agricole. Or, il faut bien
considérer que la vie économique ne se limite pas à la
seule production agricole. Artisans ruraux, marchands, transformateurs de
produits contribuant, au même titre que les agriculteurs, au bien
être global de la société. Dans un projet de
développement, la prise en compte du secteur non agricole est
essentielle à plusieurs titres :
- d'abord au bénéfice du développement
agricole lui-même. Les agriculteurs ont besoin de charrettes, des
harnais, des houes, de paniers, bref des moyens de production. La production de
ces outils est parfois réalisée sur place, mais les productions
locales sont de plus en plus concurrencées par des productions
extérieurs, voire étrangères, qui
bénéficient d'une meilleure réputation(ou d'un meilleur
rapport qualité/prix)
Ils ont besoin d'écouler une partie de leur production,
donc de marchés actifs et de commerçants dynamiques.
- Les agriculteurs ont besoin de l'entretien et de la
maintenance des équipements individuels et collectifs soient
assurés. S'agissant de matériels de plus en plus
sophistiqués, le recours à des artisans spécialisés
devient indispensable.
- Les revenus non agricoles sont de plus en plus souvent
indispensables pour maintenir les agriculteurs sur place et éviter leur
émigration définitive vers les villes.
- Enfin, un plan de développement équilibré
doit, pour être complet, concerner tous les acteurs de production. A
titre d'exemple nous prenons une filière comme celle de
l'oignon :
CULTURE OIGNONS
Moyens d'exhaure
semences
Grillage
produits phytosanitaires
Arrosoir
fumure compost
Binettes
Outils aratoires
TIGES
CONDITIONNEMENT
BULBES
Presse à levier
PRESSAGE
VENTE ET AUTO-CONSOMMATION
Séchoir
SECHAGE
EXPORTATION
Silo de stockage
STOCKAGE
STOCKAGE
Silo de stockage
SECHAGE
Séchoir
STCKAGE
Silo de stockage
EXPORTATO
CONS-LOCALE
2.1)UNITES DE PRODUCTION DE STATUTS TRES DIVERS
Les secteurs non agricoles du développement local
recouvrent à notre sens, les activités de commerce (magasins de
gros et de détail, boutiques, échoppes, étals de
marché ...) et les activités de production de biens et services
(métalliers, forgerons, menuisiers, boulangers, tanneurs,
réparateurs en tous genres, gargotes, photographes, etc.)
En milieu villageois, la petite unité de service ou de
transformation de type artisanal est évidemment la catégorie la
plus rependue. Dans les petits centres et semi-urbains, difficilement
indissociables du monde rural, existent des unités de production plus
importantes, aux activités plus régulières et plus
stables.
La configuration des unités qui relèvent de ce
secteur est extrêmement diversifiée. Il peut s'agir
d'unités tenues par un individu, un groupe familial, un groupement
extra-familial, à structure coopérative ou autre. Elles peuvent
être permanentes, comme c'est généralement le cas dans les
petits centres ruraux semi-urbains, ou saisonniers, car dépendantes
d'occupations liées à la production agricole ou à des
emplois salariés périodiques.
Les moyens de production(le fond de commerce, l'atelier, les
outils)et les stocks de matière première peuvent ou non la
propriété du producteur .Les unîtes de production
peuvent utiliser la main d'oeuvre salariée ou au contraire se
satisfaire de la force de travail familiale éventuellement
complétée par des apprentis.
2.2) LES ATOUTS DU SECTEUR NON AGRICOLE
Les atouts de ce secteur illustrent le rôle que le secteur
joue, ou a vocation de jouer, dans le développement des populations
rurales.
- Le faible montant du capital à investir et la
quasi-absence d'obligations réglementaires confèrent au secteur
non agricole une grande souplesse d'implantation (facilitation à
l'entrée)
- Ce secteur est étroitement relié à la
production agricole :
*il permet l'écoulement tout au long de l'année,
des surplus agricoles souvent cédés par de très petites
quantités et à mesure des besoins monétaires des
familles.
* il approvisionne de la même façon les familles en
bien de consommation essentiels (huiles, sels, savon)
* il assure localement la fabrication et la maintenance de
l'outillage et les équipements qui lui sont nécessaires.
*il contribue aussi à abaisser les couts de
production.
Ses faibles couts de production lui permettent de satisfaire les
besoins domestiques (équipement des ménages, amélioration
d l'habitat) d'une population à faibles revenus.
*il peut absorber et valoriser une part non négligeable de
la main d'oeuvre disponible et contribuer ainsi, de façon significative,
à freiner l'exode rural.
* pas ses systèmes diversifiés d'apprentissage, il
a sa part (qui, dans certains pays, peut d'être capital) dans la
formation des jeunes.
*L'environnement institutionnel lui est de plus en plus
favorable.
Porté par le courant général qui, en
matière de développement tend à privilégier la
petite production, sa dimension et sa flexibilité le destinent à
être intégré de plus en plus aux politiques et aux plans
d'aménagement des territoires.
-La commercialisation des produits non agricoles
· Création d'un label
· Utilisation des médias
· Recherche et utilisation des circuits informels
· Présentation sur les marchés locaux
périodiques, à l'occasion des foires ou autres manifestations,
concours etc.
· Halls d'exposition permanents organisés par les
groupements ou les professionnels ;
· Elaboration de la fiche technico-commerciale
· Edition de catalogue
Autant d'activités que la petite entreprise artisanale ou
commerciale ne peut souvent assurer par elle-même. D'ou la
nécessité de susciter une organisation professionnelle des
artisans pour pallier ce handicap, et organiser des services communs de
production.
2.3) LES INTERVENTIONS AUPRES DES PRODUCTEURS NON
AGRICOLES
Dans des conditions où le secteur connait certaines ;
limites ; sa faible capacité à innover, les faibles
capacités de l'artisan ou du commerçant à la gestion,
l'inorganisation du circuit de vente et de promotion des produits etc.
La question fondamentale qui se pose à ce niveau est de
savoir sur quels leviers peut-on imaginer s'appuyer pour une intervention de
développement concernant le secteur non agricole ?
L'expérience conduit à mettre en garde contre la
solution de facilité qui consiste le cycle d'approvisionnement,
fabrication vente, à ne privilégier que la seule fabrication. Le
plus souvent c'est en matière de fabrication que le potentiel des
ressources pouvant être mie en oeuvre par l'artisan lui-même le
plus grand ; c'est donc là qu'il est moins urgent d'intervenir
Pourtant les caractéristiques du secteur conduisent
à bien s'appuyer sur les individus qui sont au centre de la
production.
L'un des paramètres de la réussite d'une petite
entreprise et peut être la condition fondamentale, est la
personnalité du commerçant, de l'artisan, ou du patron.
Créer vivifier un tissu artisanal impose de créer ou de
perfectionner des unités qui servent de modèle, donc qui
réussissent. D'ou l'importance à accorder à
l'identification des hommes dont les compétences, en tant que patron
d'unités, actuelles ou potentielles, s'évaluent par rapport non
seulement aux capacités techniques, mais tout autant, sinon, d'avantage,
aux motivations et à la volonté de réussir.
L'expérience montre aussi qu'il doit se garder de tout vouloir produire
sur place. Certains besoins peuvent plus facilement être couverts par des
artisans urbains, mieux équipés et bénéficiant d'un
marché plus important, que par des producteurs ruraux.
Quoi qu'il en soit toute intervention à l'endroit des
unités artisanales, quelle qu'elles soient, se fonde d'abord sur la
connaissance du système qu'elles constituent avec leur
environnement .L'appui à la petite entreprise artisanale ou
commerciale ne se conçoit donc pas de connecter des problèmes
posés à cet ensemble.
De cette connaissance découlera l'identification des
besoins, la mise en évidence des opportunités, le choix de
priorités et en fin la sélection des formes d'appui les plus
adaptés. Les interventions elles-mêmes porteront soit directement
sur les unités de production de biens et services, soit sur leur
environnement socio-économique.
2.4) CREDIT DES ACTIVITES NON AGRICOLES POUR LE DEVELOPPEMENT
RURAL EN AFRIQUE DE L'OUEST
Le crédit est un besoin vital pour le petit producteur,
qu'il s'agisse d'une création d'activité ou de son
développement. Le point de vue des banques à l'égard des
petits prêts à la petite entreprise est bien connu ;
crédits sollicités souvent trop faibles, donc insuffisamment
rentable pour la banque, cout disproportionné de la gestion des
dossiers, secteur à haut risque garanties, garanties
aléatoires.
L'inéligibilité des artisans au crédit
bancaire impose bien souvent aux projets d'intervention en milieu rural
qu'ils se substituent au système défaillant et qu'ils
conçoivent et mettent en oeuvre des dispositifs mieux adaptés et
plus flexibles. En effet il est indispensable, pour que le crédit
accordé soit pleinement valorisé, d'accompagner les
bénéficiaires dans la création ou l'extension de leur
activité. Ce suivi indispensable et les comportements
nécessaires à la maitrise de leurs affaires, apparait en outre
aux financeurs comme un surcroit de garantie dans le recouvrement du montant
des crédits.
Le dispositif d'accompagnement implique :
- La rigoureuse sélection des demandes ou projets, sur le
critère de leur recevabilité au regard du marché, de la
personnalité de celui qui veut entreprendre, de ses compétences
et de ses motivations.
- L'appui à la mise en forme de la demande et au montage
du dossier commercial, technique et financier qui doit être
présenté au financeur ;
- L'appui au lancement de l'activité processionnelle qui a
fait l'objet de prêt et le suivi rapproché, individualité
de son fonctionnement.
Accompagner le petit patron dans l'obtention et le remboursement
de sont crédit est une forme particulièrement concrète et
efficace d'intervention au titre de formation à la gestion. En effet
celle-ci devient pour lui nécessitée quand il découvre
que lui sont fournis, par le canal, l'élément qui lui est
indispensables pour maitriser le processus contraignant dans lequel il se sait
engager. S'appliquant ainsi très directement à ses
préoccupations, le conseil et la formation sont infiniment mieux
perçus et leurs apports davantage intégrés.
3) TRANSFORMER LES VILLAGES
Parce que l'urbanisation coute cher et parce qu'une augmentation
trop rapide de la population des villes pose de très grands
problèmes financiers, économiques, techniques, et sociologiques.
Il est évidemment souhaitable de ne pas accélérer l'exode
rural et même de le contenir dans des limites acceptables.
Pour cela, il est nécessaire de faire la promotion du
développement rural par nos Etats et mettre fin aux politiques
économiques et sociale qui ont jusqu'à présent beaucoup
trop favoriser les citadins au dépens des paysans.
De ce point de vue la première chose à faire et
d'assurer aux paysans des revenus normaux .Quand les cours mondiaux des
matières agricoles exportables sont élevés, il faut
laisser aux paysans les recettes qui leur reviennent normalement et de
maintenir les subventions, ce qui pas toujours fait. Par ailleurs des taxes
à l'importation des céréales et de la viande devraient
être mises en place si à l'avenir l'importation des subventions
accordées par certains pays étrangers à l'exportation de
ces produits le justifie.
· DOTATION EN EQUIPEMENT
Un immense effort d'équipement et d'animation des villages
devrait être désormais prioritaire. Mais pour que cela soit
possible dans de bonnes conditions, il y'a un préalable, car la plupart
des équipements donnent lieu à des frais d'entretien et de
fonctionnement qui doivent nécessairement être couvert par les
villages. La présence dans chaque village dune sorte de groupement est
donc indispensable, qui prendra en charge par exemple l'entretien d'une pompe
de forage, le fonctionnement éventuel d'un moteur s'il y'a distribution
d'eau, les frais de production d'électricité etc.
Il y'a heureusement maintenant dans très nombreux villages
de l'Afrique de l'Ouest des groupements de ce genre .Pour faire
bénéficier un village, de certains équipement, l'existence
d'un tel groupement devrait être une condition rigoureusement
exigée par tous les bailleurs de fonds extérieurs, Etat,
Régions ou ONG.
· MESURES
Une fois ces préalables résolus, la première
des mesures à prendre est l'extension d'urgence à tous les
villages de l'enseignement primaire ou à défaut de
l'éducation de base avec l'alphabétisation, car cela est
nécessaire pour que les villages puissent promouvoir eux même leur
développement économique et social, créer et faire
fonctionner les groupements villageois et mieux se défendre au sien de
la société .
Deuxième action fondamentale, car répondant
à l'un des besoins essentiels des hommes, fournir à chacun l'eau
de chaque jour, en quantité suffisante et d'une qualité
convenable.
En général, les villages ne sont pas encore
à l'heure des réseaux de distribution, chaque famille ne pouvant
assumer la charge financière de l'abonnement et de la consommation. La
politique actuelle pour encore des années à venir et dans
plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, est celle de la construction de points
d'eau, dans le cadre de ce que l'on appelle maintenant l'hydraulique
villageoise.
C'est une question largement traitée dans la question de
la politique de l'eau pour les programmes d'investissement aux travaux
hydraulique villageoise.
Un problème très important est celui de
l'hygiène et notamment de l'évacuation des eaux usées, des
déchets humains et des eaux pluviales stagnantes. Normalement un village
peut se passer en la matière d'ouvrages couteux, tuyaux, collecteurs,
etc. Mais il est indispensable que les villages acquièrent des notions
d'hygiène pour éliminer les eaux stagnantes, construire des
latrines correctes, etc. Et sur ce point l'éducation de base devrait
être profondément utile. Le problème
d'électricité au village est délicat. Il serait
évidemment plus gai pour les villageois d'avoir, au moins sur place du
village et dans deux ou trois ruelles, un petit éclairage public et
ensuite si possible d'avoir d'électricité chez eux. Mais
l'opération est difficile à réaliser et à faire
fonctionner, faut de techniciens sur place et de ressources financiers des
villageois.
Il peut être promû dans les villages de zones de
cultures riches comme le café ou le cacao. Ailleurs elle pourrait mise
en place grâce à la formule des paiements anticipés.
Un point essentiel pour le développement des villages est
celui des services aux entreprises ou plus précisément celui de
la présence d'artisans, mécaniciens et électriciens
pouvant entretenir et réparer les pompes de forage, les moulins à
céréales (mil, maïs...), les charrues, les semoirs,
éventuellement les motoculteurs etc. Il s'agit ou il doit s'agir
d'artisans privés, mais l'Etat a un rôle de former des jeunes
à ces métiers dans les zones rurales ; un enseignement
technique bien adapté devrait leur être donné, de plus il
serait utile de leur rendre pour eux possible de bénéficier des
prêts bonifiés, pour le démarrage de leurs activités
comme artisans.
Les services au particuliers, porte, école, dispensaire,
téléphone, sont également une des formes de
l'agrément de l'habitat de la localité. On ne peut bien sur pas
demander qu'ils existent dans chaque village, mais on devrait au moins les
trouver dans une bourgade voisine, ce qui permet un accès relativement
facile à pied, en charrette ou à cheval ou à dos
d'âne ou à bicyclette ou à vélomoteur ;
lorsqu'il y'a des pistes pas trop sableuses .Les responsables de divers
services publics devraient veiller de façon très attentive
à cette déserte rapprochée des villages. Il faut des
études plus systématiques.
Enfin un point essentiel est de remédier à
l'insuffisance du réseau de transport qui peut empêcher ou
ralentir le développement de certaines régions et de certaines
activités. Mais avant tout investissement dans ce domaine il faut une
très bonne connaissance de l'économie locale et des perspectives,
de l'agriculteur, de l'industrie, du système des prix, des tendances de
déplacements personnels de la population, des comportements des groupes
socio-économiques. Car les erreurs coutent cher pendant long temps dans
ce domaine parce que les infrastructures sont fort durables.
Pour résoudre ce genre de problème il faut
évaluer avec soin les potentialités de chaque zone, nombre
d'habitants, nature des sols, climat, genre de cultures possibles, prix
probable pays aux producteurs etc. et tenter ainsi de prévoir ce
qui se passera si l'on résout les problèmes de transport. Pour
certains pays le désenclavement des zones rurales isolées est
très important, car c'est tout le développement agricole de
nombreuses localités qui est en cause. Dans un premier temps, on
résout habituellement le problème par des justes
améliorations peu couteuses ; bien entendu, si le trafic se
développe on passe au besoin à des routes en terre modernes, et
même plus tard à des routes bitumées.
CONCLUSION GENERALE
La question de la sécurité alimentaire et de
développement rural occupe une place fondamentale dans la
stratégie de réduction de la pauvreté dans le monde. A
l'heure actuelle avec une crise pétrolière qui secoue la
sphère économique mondiale dans sa globalité .les
populations des pays non producteurs de pétrole sont exposées
à une crise sans précédent, surtout celles de l'Afrique de
l'Ouest. De ce point de vue le retour actif vers l'agriculture domine les
discours des dirigeants politiques .En effet l'agriculture est un instrument de
fondamental pour la réalisation de l'objectif de développement
du millénaire qui consiste à réduire de moitié
d'ici 2015 la proportion de la population vivant dans l'extrême
pauvreté et souffrant de la faim chronique. Puisque les trois quarts des
habitants pauvres des pays en développement surtout ceux de l'Afrique
de l'Ouest, vivent dans les espaces ruraux, et la plupart d'entre eux tirent,
directement ou indirectement, leur subsistance de l'agriculture. Le rapport
entre agriculture et monde rural offre des directives aux gouvernements qui
peuvent les aider de manière à avoir un réel effet sur la
vie de centaines de milliers de ruraux pauvres.
Etant donné le rôle déterminant du secteur
agricole la sécurité alimentaire et le développement ne
peuvent être cernés en dehors de celui-ci. L'hypothèse le
pus plausible qui se dégage de cette analyse est que le secteur agricole
reste le point focal, aussi bien sur le plan alimentaire et sur le financement
des autres secteurs et il est également un moyen d'allocation des
ressources et aussi de freinage de l'exode rural.
Ainsi les réflexions, les propositions d'orientation et
des solutions avancées ne suffisent pas ; il faut que nous
comptons sur nous-mêmes, de s'avouer de nos faiblesses pour tirer
meilleure parti de nos abondantes richesses. Il s'agit pas de constater les
maux et de disposer des potentialités et d'espérer mais il faut
que chacun (paysans, ingénieurs agronomes, gouvernement, organisations
internationales, ONG, partenaires...) ait la volonté d'éliminer
la racine du mal.
SECTION 1 : HISTORIQUE DE LA CRISE ALIMENTAIRE ET LES
PROBLEMES DE DEVELOPPEMENT RURAL EN AFRIQUE DE L'OUEST.
INTRODUCTION
Près d'un demi-siècle maintenant après
l'avènement des indépendances, il est clair que la situation de
l'Afrique n'est pas brillante. Les pays de l'Afrique de l'Ouest font tous
partis presque des pays les plus pauvres de la planète. La
sous-alimentation et la malnutrition y sont fréquentes et se font
ressenties plus et particulièrement dans le monde rural où les
capacités d'adaptation au nouvel rythme du monde moderne (mondialisation
avec suppression des entraves commerciales) y sont très faibles voire
inexistants d'une région à une autre. Celles-ci
occasionnées par une agriculture qui ne répond plus aux attentes
et des difficultés de financement des agriculteurs accusés par
une baisse de leur revenu, combinées avec la répartition mal
orientée des crédits et intrants agricoles.
Ainsi nous allons aborder en premier lieu la crise alimentaire
avec ses débuts, et qui continue à entériner les
économies Ouest Africaines et l'ensemble des facteurs qui favorisent sa
persistance. Ensuite nous parlerons en deuxième lieu les
problèmes en milieu rural avec la reconversion des paysans sur les
produits de rentes au détriment de ceux vivriers et des tendances
démographiques explosives.
I. L'origine de la crise vivrière
L'insécurité de l'approvisionnement et de la
consommation alimentaire est un problème sérieux en Afrique de
l'Ouest surtout depuis le début des années 70. Depuis cette date
le déficit alimentaire de la région n'a fait qu'augmenter. Les
importations de biens alimentaires, y compris l'aide alimentaire, ont
augmenté rapidement alors que les exportations de biens alimentaires ont
régressé. Donc l'origine de l'insécurité
alimentaire réside dans les problèmes de l'offre et de la
demande.
En outre les projets développements se complexifient de
plus en plus avec les menaces de sécurité alimentaire .Cela
prolonge la question fondamentale de la survie humaine. Sur le plan mondial,
jusqu'en 1985, la production céréalière augmentait plus
vite que la population. Mais depuis cette date elle augmente moins vite :
les stocks diminuent, les prix du riz et du blé (produit importes pour
l'Afrique de L'Ouest) s'envolent. Ces excédents de
céréales qui fournissaient les aides alimentaires, diminuent
vîtes. Du point de vue démographique, la croissance de la
population dépasse celle des progrès agricoles. Les quels sont
contraints par manque d'eau suffisant et surtout la dégradation des
climats dont les pauvres enregistrent des externalités négatives.
Les sécheresses, les inondations, ainsi que les feux de brousse se
multiplient dans pratiquement toute la région Ouest africaine. De
là, on peut parler d'une menace de crise alimentaire sans
précèdent surtout dans nos pays où on a de faibles
avantages comparatives dans la production vivrière. Celle-ci donne un
surcroît d'intérêts aux projets de développement et
oblige à leur donner une priorité grande encore.
Il serait normal que les paysans puissent vendre leurs produits
alimentaires, céréales, viandes, légumes etc. dans les
villages à des prix raisonnables. Cela est d'autant plus important que
la proportion de population urbanisée augmente rapidement. Au
début du XX ème siècle, en Afrique de l'ouest, la
population représentait moins d'une personne sur vingt et en 2000 on a
dépassé une personne sur trois. Pour que chaque pays parvienne
à l'autosuffisance, alimentaire, il faudrait que les paysans vendent
dans les villes des tonnages considérables, et en croissance rapide de
céréales, de produits maraîchers, de viande etc. cela est
nécessaire aussi pour que les paysans puissent accéder à
un niveau de vie meilleur et disposer en plus de nourriture de chaque jour de
ressources financières pour acheter en ville des articles industriels et
artisanaux. C'est normalement la paysannerie qui sera demain le meilleur
marché pour les produits de l'industrie et de l'artisanat ouest africain
or, pendant des années et dans certains pays, jusqu'à maintenant,
les paysans se sont trouvés pour vendre leurs produits vivriers ,
devant une très grande difficulté, qui était, et qui reste
un problème majeur de la sous région ouest africaine :
plusieurs produits alimentaires essentiels notamment le riz, la viande, le
maïs, le blé arrivaient en Afrique à des prix
extrêmement bas, et cela en raison de deux phénomènes
simultanées : la politique commerciale agricole des Etats Unis et
de l'U.E, et les politiques monétaires de la sous région.
En Afrique, l'agriculture devrait être prioritaire et ou
les paysans sont nombreux, ils sont subi pendant des années des
ponctions financières excessives. Par contre, dans les pays occidentaux
très industrialisés où les paysans sont une infime
minorité, ils bénéficient de subventions variables,
souvent très fortes. D'où les prix bas (dumping) pratiqués
sur le marché mondial pour défier la concurrence.
Or à peu près à la même époque,
la plupart des monnaies de nos pays Ouest africain étaient
surévaluées d'environs 75% par la Banque Mondiale, surtout le
FCFA entre 1974 et 1984 alors que les monnaies asiatiques étaient sous
évaluées environs de 25%.
Pour toutes ces raisons, les céréales du monde
extérieur arrivaient en Afrique de l'ouest à des prix
extrêmement bas en monnaie locale. Cela constitue une dés
incitation à la culture locale vivrière et un recours massif
à l'importation.
I-2- Effets des facteurs exogènes et
endogènes à la production agricole : (sols,
climats, érosions...)
« Le tiers monde tropical pourrait être le
grenier du Monde. A condition que le développement et ses
méthodes soient repensés. » Pierre Gourou (Terre de
bonne espérance, op.cit., 1982, 4 ème page de
couverture).
Quelque fois les effets peuvent s'agir de problèmes
causés par un évènement précis comme le
déclenchement d'un conflit, mais bien souvent, il s'agit de
problèmes persistants, chroniques et structurels, qui exacerbent les
difficultés existantes liées à la fragilité des
écosystèmes et à la sévérité des
conditions climatiques. Ceux-ci constituent une influence considérable
sur la capacité de la population d'un pays à assurer
elle-même son approvisionnement en denrées alimentaires.
Les climats sont très variés surtout en Afrique de
l'ouest. Ils vont de l'extrême sécheresse avec de très
fortes variations des températures. Ils sont tout de même
marqués partout par rudesse, une violence dans les
phénomènes : averses très brutales,
sécheresses excessives avec des taux d'humidité de l'air qui
descendent souvent au Sahel en dessous de 15%, vents très forts en
pleine sécheresse. Et naturellement chaque climat a des incidences sur
les possibilités de végétation, de culture et de
fructification dans la zone considérée. D'abord le volume de
récolte a diminué parfois d'un quart et parfois d'une
moitié et cela remonte de la sécheresse éprouvée
par le Sahel depuis les années 70. Des pâturages jusqu'alors
prospères ont disparus et de nombreuses bêtes ont du être
abattus faute de nourriture. Des nappes d'eau peu profondes ont baissées
et des puits ont taris. Ainsi des populations surtout rurales ont souffert de
la faim, et vu leurs ressources diminuer ou disparaître ; des
centaines de milliers de personnes ont péri et d'autres biens plus
nombreux auraient péri sans l'aide alimentaire internationale. A cela
s'ajoute également l'érosion pluviale par le ruissellement qui
agresse les sols. C'est un phénomène d'entraînement par la
pluie d'une partie de la terre qui recouvre le sol. L'importance cette
érosion dépend de plusieurs facteurs, la pente du sol,
l'intensité de la pluie par heure ou par minute le couvert
végétal. Il faut donc noter que l'intensité
instantanée de la pluie pendant les grandes averses est sensiblement
plus forte dans les régions surtout équatoriales avec des
hauteurs d'eau deux à trois fois plus fortes pour les averses d'au moins
trente minutes et une force de frappe de la pluie cinq à dix fois plus
grande. A cet égard les climats entraînent une très forte
agressivité contre les sols.
Cette érosion est d'autant plus nuisible que la pluie
entraîne les particules les plus fines et notamment celles d'argile qui
sont les plus utiles pour la qualité des sols et pour leur
fertilité. Sur les terrains en faible pente, l'érosion diminue la
fertilité, le couvert végétal se dégrade ;
cela entraîne une augmentation du ruissellement, donc de
l'érosion, et on se trouve dans cercle vicieux de production
alimentaire.
- Le lessivage
Le lessivage résulte aussi des pluies, mais c'est un
phénomène différent de l'érosion pluviale. C'est en
somme le transport de certains aliments solubles du sol verticalement vers le
bas lorsque l'eau traverse les couches superficielles du sol. Sa force et ses
inconvénients dépendent naturellement de l'intensité de la
pluie et de la nature du sol et de la saison où la pluie se produit.
Des expériences précises avec mesures de
quantité faites dans le centre du Sénégal ont
montré qu'il peut emporter dans ces régions, par an et par
hectare 5 à 30 kg d'azote, 10à 20kg de potasse. C'est dire que
le lessivage peut être vraiment désastreux pour les sols, d'autant
plus que ces pertes importantes en éléments très utiles
pour l'équilibre du sol le rendent plus perméable et augmentent
encore le lessivage futur. Il y a encore là un véritable cercle
vicieux.
- L'érosion éolienne
Il s'agit de l'arrachement par le vent des particules du sol, et
du transport vers d'autres zones ; comme cette érosion
enlève l'argile, elle laisse en place dans les régions
sèches du sahel des sables plus ou moins grossiers.
Des mesures faites vers 1952 par le professeur Portières
au Sénégal avaient montré que le pourcentage de sable
grossier (0,2mm à 2mm) était plus de 60% au nord de Louga et de
l'ordre de 30% au sud de la ligne Thiès- Diourbel là où
les vents sont moins forts. Et ces régions sont actuellement en perte de
vitesse de leur puissance agricole d'où la persistance de la
pauvreté de la sous-alimentation. Un effet très visible et
même spectaculaire de l'érosion éolienne existe au
Sénégal : la longue période de sécheresse qui
à frappé le pays de 1970 à 1983 à très
fortement réduit dans tout le pays l'importance du couvert
végétal, arbres, arbustes, herbes. Du coup, les vents trouvaient
moins d'obstacle transportent plus facilement les sables fins ou moyens et les
particules d'argile. En pleines saisons sèches dans certaines
localités de décembre à mars, l'air est parfois
chargé de sable créant une sorte de brume de sécheresse
qui n'existait jusque vers les années 70. (Aménagement de
l'économie agricole et rurale au Sénégal, par le
professeur Portières ; centre de recherches agronomiques de Bambey,
Sénégal 1952).
Les agressions liées à des
activités humaines
La culture extensive
La culture extensive traditionnelle ou culture itinérante,
telle qu'elle était pratiquée, jadis, n'était
enrichissante pour les sols. Laissé à lui-même pendant
vingt à trente ans, le sol se reconstituait ; la
végétation, d'abord les herbes puis les arbustes, puis les
arbres, recréaient l'humus structure teneur normale en azote. Mais
l'augmentation de la population, en réduisant la durée de la
jachère, perturbe complètement ce processus, dès l'instant
où la culture extensive est accélérée, elle
constitue pour le sol un très grave danger quand le cultivateur revient
sur son champ après seulement trois ou cinq ans de jachère, le
sol n'est pas reconstitué, il n'a pas retrouvé les
qualités nécessaires pour une culture normale, en structure,
humus et en azote, et outre dans le cercle vicieux appauvrissement des sols,
baissent des rudiments, augmentation des surfaces cultivées et
réduction du temps de jachère se succédant et s'aggravant
mutuellement.
L e surpâturage
Ce type d'agression des sols concerne les zones où il ne
pleut pas beaucoup mais où des hauteurs de 100, 300 ou 400mm
créent de vastes pâturages propices à la circulation et au
stationnement des troupeaux. Dans les années 50 et 60 il y avait un
certain équilibre entre fourrage et nombre de bêtes qui les
consommaient mais depuis lors cet équilibre est bouleversé par
une augmentation de la population générale qui entraîne une
augmentation parallèle des éleveurs avec la conservation des
habitudes ancestrales d'élevage. Dans celui-ci, le but est non pas de
vendre le plus possible de viande mais de d'augmenter le nombre de têtes
de son troupeau, lequel est le trésor du pasteur et le symbole de sa
richesse. Les bêtes nombreuses con sommes les fourrages dès que
cela est possible et finissent par tondre l'herbe au ras du sol,
empêchant une pousse normale. Dès lors le sol est
dénudé et devient plus vulnérable devant l'érosion
éolienne et pluviale, là encore le cercle vicieux est ainsi
créé.
Le feu de brousse
Il est incontestable que sur un plan général, ces
feux de brousses sont une catastrophe car ils détruisent à
vitesse à accélérée le couvert
végétal, diminuent la résistance de sols aux
érosions qui les menaces et finalement les tuent. Donc c'est un
phénomène qui nécessite une campagne de sensibilisation
à l'endroit des agriculteurs. Ils emploient, en effet, des
méthodes de défrichage ou de déboisement qui
détruisent l'humus.
III. Faible accès au crédit
agricole
Pour accomplir l'indispensable passage à la culture
stabilisée, le paysan à besoin de quelques moyens dans la plupart
des cas, il devra passer à la culture attelée et à la
fumure animale ou compost végétal ; il lui faudrait bien
acheter une paire de boeufs, une charrue, une charrette, un semoir. Si pour
diverses raisons (impossibilité d'élevage des bovins du fait de
la présence de tsé-tsé, terre excessivement lourde,
excès d'herbes) il est obligé d'adopter la culture
motorisée, il devra acheter un motoculteur ou un petit tracteur. Dans
toutes les régions, maintenant ou un peu plus tard, il faudra se
procurer des engrais chimiques et des produits phytosanitaires.
Or, en culture extensive, le paysan n'a pas d'argent devant
lui. On se trouve devant un cercle vicieux : il faudrait de l'argent pour
cultiver mieux ; et il faudrait cultiver mieux pour avoir de l'argent.
On est malheureusement obligé de constater que dans
plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, le dispositif de crédit agricole
s'est effondré et cela pour plusieurs raisons.
D'abord et avant tout à cause du volume
élevé des crédits impayés. Les organismes de
crédit agricole qui avaient au départ des disponibilités
relativement importantes les ont vues fondre rapidement parce que les paysans
ne remboursaient pas les emprunts qu'ils avaient souscrits, ou ne les
remboursaient que partiellement.
De façon générale, on observe que les
paysans sont peu enclins à rembourser l'argent qu'ils doivent aux
banques ou aux organismes importants de crédit ou aux
coopératives. Comme l'écrit Claude Guillemain «
Pourquoi le paysan rembourse -t-il peu ? L'argent qu'on lui prête
vient de loin, il ne sait d'où, c'est de l'argent
étranger ».
En outre le remboursement de dette de ce genre de
caractère administratif, ne fait pas parti des impératifs de la
morale villageoise ancestrale et le fait de ne pas rembourser apparaît
comme une véritable faute morale.
Enfin, il y a un certain laxisme des gouvernements. Dans
plusieurs cas, par le billet des coopératives ou par le canal des
sociétés de développement ou à travers des banques
de crédit agricole trop liées à l'Etat, des gouvernements
ont accepté, plus ou moins ouvertement, que les paysans ne remboursement
des dettes qu'ils avaient contractées auprès des organismes. Au
Sénégal par exemple, le Gouvernement avait décidé,
quatre reprises au cours des années 70 d'annuler les dettes de
cultivateurs.
Devant les mesures de ce genre, les cultivateurs ont pris
l'habitude de considérer que les emprunts contractés par eux
pouvaient ne pas être remboursés. Les réserves des
organismes de crédit agricole se sont taries et ceux-ci n'ont plus du
tout d'argent ; dans plusieurs Etats de la sous région, il n'y a
plus vraiment de possibilités de crédit.
Actuellement, instruits par des expériences ainsi faites u
n certain nombre d'Etats sont entrain de reconstituer des systèmes de
crédit agricole sur des bases entièrement nouvelles.
II. PROBLEMES DE DEVELOPPEMENT DU MONDE
RURAL
II 2. UNE AGRICULTURE DEPASSEE PAR LA REVOLUTION
DEMOGRAPHIQUE
Un fait fondamental, l'Afrique de l'Ouest a vécu depuis
quelques dizaines voire vingtaines d'années une véritable
révolution démographique. Historiquement c'est une population
stable. Puis s'est instaurée une croissance qui s'est peu à peu
accélérée pour atteindre environ 2% /an (Banque Mondiale)
vers 1960 et 3% depuis les années 80. Et depuis 1940 la population a
triplé dans presque tous les pays de la sous région.
Comme, pendant cette période, les rendements n'ont
pratiquement pas augmenté, il a fallu, bien sur pour vivre,
tripler aussi la surface cultivée. Cela rejoint la démarche de
RICARDO pour expliquer son pessimisme. Car l'augmentation de la population
entraîne la culture des terres de moins en moins fertiles ; ce qui
réduit les rendements. De ce fait, dans de nombreuses localités
la durée de la jachère est maintenant réduite. Là
où la rotation de la culture se fait par exemple permet une
reconstitution et la culture recommence normalement. Mais la culture recommence
sur un sol moins performant que le précédant, ce qui limite le
rendement. Cette baisse de productivité accompagnée par une
augmentation forte de la population ne procure pas une situation alimentaire
favorable.
Une des conséquences les plus notées est le
phénomène d'exode rural ; les populations se
déplacent vers les régions les plus rentables (exemple des
burkinabés dans les plantations ivoiriennes) ou vers les centres urbains
où l'insertion sociale pose des difficultés. Et plus intense
encore avec le phénomène de l'émigration clandestine, les
jeunes, bras valides de l'Afrique de l'Ouest, bravent les océans pour
atteindre les pays de l'Europe.
II 2.CAUSES DE LA BAISSE DU REVENU DES PAYSANS
Apres les indépendances, le rythme, des économies
Ouest Africaine, en terme de croissance, était proportionnelle aux
normes de progression des cultures d'exportation (arachide, cacao, coton, bois,
banane etc.).Mais cela s'est détruit depuis les années 70. En
effet, la morosité de l'économie mondiale avec une baisse des
cours mondiaux des matières premières combinées aux deux
chocs pétroliers (1974 et 1978) affectent le bien être de
l'agriculture africaine. Ainsi les prix proposes aux paysans deviennent de plus
en plus faibles ce qui réduit leur pouvoir d'achat.
CONCLUSION
Les préoccupations relatives à la gestion des
ressources naturelles et à la préservation des équilibres
écologiques sont de plus en plus souvent prises en compte dans la
définition des politiques de développement agricole. Nombreux
sont les gouvernements qui perçoivent les dangers que
représentent certaines pratiques agricoles pour l'environnement
écologique de leur pays. L'exploitation minière des ressources
naturelles et l'utilisation inadéquate de certains matériels et
produits chimiques ont largement contribué à la simplification et
la fragilisation des écosystèmes dans les pays pauvres. Ces
évolutions se traduisent maintenant par de graves inconvénients
pour les populations concernées : disparition du couvert
arboré et diminution des ressources en bois, érosion progressive
des sols et réduction des surfaces cultivables, disparition certains
espèces végétales et animales, abaissement des nappes
phréatiques, sédimentation dans les lacs de barrages, inondations
brutales et incontrôlées.
Les raisons d'intervenir sur le développement agricole
apparaissent donc multiples. Mais les ressources humaines, matérielles,
et financières dont disposent les états sont très
limitées.
SECTION 2 : LA RECHERCHE DE PALLIATIFS POUR
L'INSECURITE ALIMENTAIRE
INTRODUCTION
La Banque mondiale a défini la sécurité
alimentaire comme « l'accès à tout le monde et en tout
moment à une alimentation suffisante pour une vie active et une bonne
santé » (world Bank, povrety and hunger Washington DC,
1986).Pour certains pays, le problème principal et le plus
élémentaire est celui de l'insécurité
alimentaire : leur populations sont confrontées à des
problèmes de nourriture, victimes de catastrophes soudaines ou de
longues durée, naturelles ou causées par l'homme.
Cela dit que pour assurer la sécurité alimentaire
il faut au préalable remplir certaines conditions qui rendent aptitude
physique et mentale des populations. De cela il faut développer la
recherche agricole ainsi que la formation des paysans, la satisfaction des
besoins de santé et favoriser la culture vivrière. Comme le
défini le « rapport sur le développement dans le monde
de 2008 »,(2.1milliards d'individus ont moins de deux dollars
et ,dans le cas de 880 millions d'entre eux, moins d'un dollar par jour
pour vivre et la plupart tirent leur subsistance de l'agriculture).Donc, il
faut promouvoir l'agriculture comme instrument fondamental du
développement durable et de réduction de
l'insécurité alimentaire même si elle n'est pas la seule
à pouvoir réaliser un tel objectif ,mais elle s'est
révélée avoir un impact unique et rapide.
I : LES PROJETS DE SATISFACTION DES BESOINS DE
BASE :
a) Besoins et modalités de la recherche en
agriculture
L'importance de la recherche pour le développement de
agriculture Ouest africaine ne doit pas ni sous estimée, ni sur
estimée. La recherche est bien une condition nécessaire d'un bon
développement, et celle-ci est indispensable, mais elle ne suffit pas
elle seule pour donner vraiment tout l'essor souhaitable à l'ensemble de
l'agriculture.
Des prix attrayants et un système commercial souple et
efficace, un dispositif de crédit agricole solide et implante dans tout
le territoire, un régime foncier assurant au cultivateur la
propriété durable de sa terre, sont des conditions fondamentales
pour le progrès de toute l'agriculture.
Ceci dit, la recherche en agriculture est quelque chose de
très importante. L'exemple de la mise au point par les chercheurs depuis
avant même les indépendances ont augmenté le rendement
moyen en riz dans d'immenses régions d'au moins 5q/ha et souvent de 10q
et même nettement plus.
En même temps, des progrès significatifs ont
été faite dans la réduction des aux exigences climatiques
etc.
Dans une vue simplificatrice et même simpliste on peut
séparer l'ensemble de la recherche agricole en deux grandes parties, d'
une part la recherche sur les plantes, les animaux d'élevage, les arbres
et le fonctionnement biologique du sol, des plantes, de l'eau et de l'air et
d'autre part la recherche sir les systèmes de production, les
exploitation agricole, et la pratique de agriculture.
a.1. LA RECHERCHE SUR LES PLANTES ET SUR LES ANIMAUX
Le champ d'étude est immense, et l'on est donc bien
obligé de se fixer des priorités, de choisir des domaines dans
lesquels les effets seront plus grands que dans d'autres.
- « Rendement alimentaire » de chaque type de
culture.
Dans la mesure où on p veut partir des besoins
réels des paysans, il faut tenir grand compte de ce que peut apporter
chaque plante dans la rotation alimentaire. Comme nous l'avons constaté
dans les régions où la nourriture de base est fournie surtout par
des racines et des tubercules, il est indispensable de la compléter par
des aliments riches en protéines et notamment haricot,
niébé, soja. Il est donc souhaitable de développer
spécialement les recherches sur ce genre de plante.
Autre considération, nous avons vu aussi que la ration
alimentaire doit aussi être complétée, par des aliments
riches en minéraux et en vitamines, que l'on trouve surtout les fruits
et légumes. Il semble que l'on ait souvent tendance à
considérer que ces plantes ont des intérêts secondaires. La
nécessité d'avoir une alimentation bien équilibrée
devrait conduire à passer les recherches ou ce qui les concerne,
notamment pour créer de nouvelles variés plus résistantes
et plus productives ou plus riches en certains éléments vitaux.
Enfin, on sait que nous ne consommons pas trop de protéines animales
(sauf les pécheurs).Il y a donc intérêt à
développer l'élevage et les productions agro-alimentaires qui en
découlent. Ce type de recherche ne doit pas être
négligé pour une maîtrise de l'alimentation en Afrique de
l'Ouest et éradiquer certaines maladies liées au manque de
protéine comme le kwashiorkor ou avitaminose.
a.2)Des acquis opérationnels en matière de
recherche thématique
Egalement nombreuses sont les proportions techniques qui peuvent
fournir au développement les résultats des recherches
thématiques ayant pour objectif l'amélioration des performances
agricoles des producteurs.
Nous retiendrons ici, à titre illustratif, trois points
significatifs : l'amélioration variétale des espèces
cultivées, la disponibilité en matériel de traction
attelée permettant d'envisager concrètement le passage de la
culture manuelle à la culture mécanisée (
réalisée dans certaines situations comme le bassin arachidier au
Sénégal) en fin les résultats disponibles sur le
contrôle sanitaire du bétail.
-AMELIORATION VARIETALE
Nous reprenons une appréciation en matière
d'amélioration variétale de l'arachide.
« Les résultats se traduisent par un
renouvellement total du matériel végétal mis à
disposition des agriculteurs en Afrique de l'ouest : passage de
populations locales rampantes de 120 jours, peu productives et à petites
graines, à une gamme de variétés érigées de
90 à 150 jours, productives, mieux adaptes à la
sécheresse, tolérantes à certaines maladies ou pressentant
des caractéristiques permettant de les écouler sur des marches
plus rémunérateurs (arachide de bouche) ».
Sur les autres espèces notamment pour ce qui concerne les
céréales, les mils, les sorghos, on peut souligner l'effort de
sélection mené sur les populations locales dont les
caractères d'adaptation au milieu sont particulièrement
intéressants.
En bref, un écart important existe actuellement entre le
potentiel des espèces améliorées disponibles et les
performances de ce même matériel végétal. Si des
améliorations sont bien sur possibles st souhaitables dans ce domaine,
les acquis disponibles autorisent dans le court terme une amélioration
des volumes produits, pour peu que soient adoptes des méthodes
d'artificialisation du milieu et de conduite de la culture permettant une
meilleure économie de l'eau et de la fertilité des sols.
-MATERIEL DE CULTURE ATTELEE
L'accès dans ce domaine est généralement
significatif pour l'amélioration des rendements agricoles pour faire
face à l'insuffisance alimentaire que la région est
confrontée. Notons rapidement la mise au point de chaînes de
matériel polyvalentes ou non ainsi que l'établissement de
référentiels d'itinéraires techniques
améliorés sur les principales cultures en traction bovine comme
en traction équine.
-POLITIQUE D ELEVAGE ET PROTECTION SANITAIRE DU CHEPTEL
L'élevage permet la sécurité des
familles d'éleveurs. Au plan alimentaire d'abord (sécurité
alimentaire) compte tenue de la part importante d'autoconsommation qui permet
aux membres de la famille de l'éleveur d'avoir accès à la
protéine animale. L'élevage permet aussi la sécurisation
de l'outil de travail et le maintien de la fertilité des sols par
transfert des matières organiques animales vers les terres de
culture.
Augmenter significativement la productivité animale ne
peut donc résulter que d'une seule amélioration des pratiques. Il
est sans doute plus judicieux d'opérer sur l'ensemble des facteurs
visant non pas un niveau de productivité équivalent à ceux
des pays occidentaux, mais plutôt l'acquisition d'un potentiel
équilibre pour des espèces capables de produire suffisamment de
lait et de viande. Cela valorise mieux une alimentation pauvre et apte à
résister aux maladies et aux conditions climatiques. Donc l'objectif
doit être l'acquisition d'un potentiel équilibré
adapté aux contraintes alimentaires sanitaires et climatiques.
Les enjeux de productions animales dans nos pays sont
d'accroître la productivité, de préserver l'environnement,
de maintenir le tissu rural, de lutter contre la pauvreté et de
favoriser l'intégration économique par le biais des
échanges. Ces points essentiels engagent fortement la recherche au
service du développement des productions animales.
La protection sanitaire des ruminants est une des conditions
nécessaires pour la production d'une viande et d'un lait de
qualité reposant sur des normes appropriées à la condition
humaine. Vaccin mixte contre la peste et la pneumonie bovine, vaccin contre la
peste bovine utilisable sur les petits ruminants, vaccin contre les charbons
symptomatiques et bactéricides ainsi contre les pasteurelloses, en bref,
des moyens peu coûteux, théoriquement disponibles, efficaces,
adoptés massivement par les éleveurs lorsqu'ils leur sont
proposés par les services vétérinaires ou les projets de
développement.
Ces diverses propositions techniques, dont la plupart ont fait
l'objet d'adoptions massives par certains producteurs ouest africains
constituent un capital technique disponible qui apporte des réponses
à certains des enjeux techniques et économiques de l'agriculture
de la sous région ouest africaine.
Imitation des risques productifs (traitement des semences,
vaccins, matériel de culture attelée, développement des
périmètres hydro agricoles, matériel végétal
de durées de cycle contrastées, matériel
végétal tolérant aux maladies) ; amélioration
de la productivité( variétés améliorés,
techniques culturales mécanisées privilégiant la
rapidité d'exécution des travaux, techniques
d'embauche) ;amélioration des milieux physiques (des techniques
d'aménagement du milieu physique, correspondant aux grands types de
milieux agro écologiques, sont disponibles).
C'est dans ce domaine thématique que des efforts
importants sont indispensables
b) BESOINS DE FORMATION ET DE SANTE DES PAYSANS
1) L'éducation de la population rurale
L'éducation est comprise toute action portant
principalement sur les enfants, les adolescents et de manière plus
croissante les adultes et qui a pour objet l'ensemble des habiletés
intellectuelles ou manuelles. Donc l'éducation reste un outil
irremplaçable à la communication. Dés lors, un minimum
d'éducation et d'instruction devient une nécessite et un droit
pour chaque individu pour mieux appréhender la question se
l'insécurité alimentaire qui se pose sur tous les agendas des
pays ouest africains.
Par ailleurs, l'éducation est indispensable pour un
développement rapide et harmonieux. Sans doute des paysans
analphabètes peuvent-ils pratiquer une agriculture riche ; mais
l'instruction leur permet d'aller plus loin, de mesurer les surfaces, de
calculer les rendements, de lire la notice du sac d'engrais, d'adopter plus
facilement des méthodes nouvelles et fructueuses.
La question de la formation à la gestion surgit dés
que le gouvernement a le stade d'une mini production artisanale qui s'accommode
d'une « petite caisse ».Elle concerne la gestion
d'activités sectorielles (le maraîchage, une boutique ,une banque
de céréales ) ; il s'agit aussi de recenser les besoins (
en semences , intrants), passer des commandes , récupérer les
dettes , négocier des contrats de commercialisation, gagner ou conserver
certains marchés, gérer des coopératives d'épargne,
de crédits, autant d'actions qui commandent des compétences.
Le désengagement des états augmente les besoins en
formation. Dans la plupart des pays l'orientation est dans le sens d'un
transfert de responsabilités aux producteurs organisés. Pour que
ce transfert de responsabilités soit effectif, efficace et durable. En
d'autres termes les producteurs doivent acquérir les connaissances et
les savoir-faire nécessaires pour exercer les nouvelles
responsabilités qui leur reviennent.
Cet accord unanime cache cependant des
« nuances »importantes :
- tous les intervenants considèrent que les producteurs
devraient exercer des responsabilités croissantes dans le domaine
technique (maintenance des équipements, adoption de pratiques techniques
nouvelles par exemple), cela se traduit dans la mise en oeuvre de programmes
de formation permettant l'acquisition par les producteurs de savoir faire
techniques ; et cela permet de cerner mieux la question de
sécurité alimentaire.
- certains intervenants s'en tiennent là, alors que
d'autres fixent un contenu plus large au transfert de
responsabilités ; ils considèrent que les producteurs
devraient retrouver un pouvoir de décision (sur la gestion des terroirs,
des aménagements, hydro agricoles, sur le choix des productions) et
acquérir un réel pouvoir de négociation avec leur
partenaires (services étatiques et para- étatiques, secteur
privé notamment).
Des compétences particulières sont alors
nécessaires aux producteurs. Elles concernent l'analyse et le diagnostic
de leur réalité à fin de définir des
priorités, l'identification et l'expérimentation de solutions
adaptées. La définition de formes d'organisation performantes,
l'acquisition d'instruments et de méthodes de suivi- évaluation
permettent de mesurer les résultats obtenus, les effets directs et
indirects des actions menées et de réajuster les programmes.
La formation de producteurs est une condition nécessaire
pour qu'ils maîtrisent le changement technologique, économique,
social et culturel que leur impose l'environnement ou auxquels ils aspirent.
Mais la formation n'est pas un « don » de
« ceux qui savent » (techniciens, formateurs) à des
paysans dits « ignorants » ; il n'y a formation que
s'il existe chez le bénéficiaire de la formation, la
volonté d'acquérir des compétences afin de comprendre et
d'agir conformément à ses intérêts.
Le rôle du formateur est avant tout de servir de
médiateur entre le savoir des paysans et les savoirs extérieurs,
de faciliter, de faciliter l'accès des paysans à des
connaissances nouvelles qui alimentent leur propre créativité et
les aident à des compétences accrues ou nouvelles.
L `efficacité des actions est liée à plusieurs autres
facteurs
- les diverses actions menées doivent être
organisées et faire d'une stratégie cohérente qui permette
la valorisation de chaque action de formation ponctuelle. La formation est
inséparable de l'action ; cette formation doit
être articulée en liant explicitement les efforts de planification
locale, de mise en oeuvre des plans et programmes d'actions concertés et
les efforts de formation. Concrètement cela signifie que les
états et ses divers bailleurs de fonds devraient soutenir les programmes
de formation définis par des organisations paysans (détachement
de personnel, subvention, etc.), suivre et évaluer les résultats
qu'ils obtiennent et s'en inspirer pour promouvoir des programmes
adaptés (dans leurs objectifs, leurs contenus et leurs modalités
de gestion) aux attentes des producteurs.
C'est à ces conditions que la formation peut permettre aux
producteurs de devenir plus efficaces aux plans techniques et
économiques plus autonomes tout en maintenant vivantes leurs valeurs
sociales et culturelles. Il est important également que
l'alphabétisation en langue locale doit être un axe prioritaire
dans les programmes de formation destinés aux agriculteurs.
L'alphabétisation est absolument nécessaire pour que les paysans
soient en mesure de lire les brochures techniques, faire les comptes de leurs
exploitations, mener à bien des expérimentations, etc.
L'important est de procéder à une alphabétisation
fonctionnelle de masse en partant de ce pourquoi les agriculteurs ont
effectivement intérêt à savoir lire et écrire
.C'est au niveau des mesures et du calcul que l'alphabétisation a plus
le rôle à jouer. Les paysans ont toujours intérêt
à savoir lire les poids inscrits sur une balance, évaluer leurs
productions, jongler avec les règles de trois, calculer les rendements,
etc. L'alphabétisation doit donc aller de pair avec l'apprentissage de
ces notions élémentaires, indispensables pour le progrès
technique.
- BESOINS DE SANTE
Un bon état de santé est essentiel à la
qualité de vie et constitue donc un des objectifs majeurs de la
stratégie de sécurité alimentaire. C'est aussi une
condition du développement surtout rural, puisque les aptitudes
physiques et intellectuelles de chacun lui sont étroitement
liées.
Parmi les conditions indispensables de bonne santé de la
population, on doit noter :
-l'eau de chaque jour, propre en quantité
suffisante.
Chaque fois que l'on veut remplacer l'approvisionnement en eau
dans une marre, derrière un barrage, ou dans une rivière par
l'utilisation d'un puits ou d'un forage,
Il faut donc des progrès forts utiles. Restant
également des précautions pour que l'eau soit propre
jusqu'à la consommation, d'où il faut éventuellement,
filtrage de l'eau, utilisation des récipients propres etc. Mais le
premier effort reste le passage au puis ou au forage.
-Une quantité et en composante en nourriture
convenable
Certaines maladies constatées surtout en milieu rural
viennent de ce que l'organisme se trouve en état amoindri de
résistance à cause d'une mauvaise composition de la ration au
milieu de l'hivernage où les populations n'ont pas de revenus suffisants
pour satisfaire leurs besoins alimentaires et médicaux. Cela
réduit considérablement la productivité agricole et
affecte la production nationale ainsi que la sécurité
alimentaire.
-la médecine collective
Il est évidemment fondamental de ne pas laisser
s'effriter les acquis des campagnes qui ont permit en quelques décennies
de juguler ou de fortement limiter les grandes endémies. L'état
des connaissances statistiques ne permet malheureusement pas de savoir, pour
chaque maladie, le nombre de décès qui lui sont imputables dans
tel ou tel pays. Mais il semble au préalable que le paludisme et la
rougeole sont actuellement en tête de ce triste palmarès.
- La fièvre jaune ; qui encore un
hécatombe dans les années 1910-1930 et pratiquement vaincue
depuis plusieurs décennies, mais il est certainement nécessaire
d'être vigilant pour éviter son retour, notamment par le maintien
de la vaccination.
-La maladie du sommeil ; comme presque
éliminée vers 1960, connaissait une recrudescence dangereuse dans
les années 90 et il devient indispensable de renforcer les organismes de
lutte.
- Le paludisme reste un fléau très grave,
par le nombre de morts qu'il engendre, et aussi par le nombre énorme de
personnes dont il altère gravement la santé et l'activité.
Il s'avère qu'il est presque impossible de supprimer totalement cette
maladie par campagne systématique de pulvérisation d'insecticide.
Il semble qu'un vaccin ait été découvert par un
médecin Colombien, le docteur PATARROYO, mais faudra plusieurs
années pour les mettre au point et de procéder à la
distribution. Mais jusqu' à présent rien n'est fait en ce sens.
Il est impératif maintenant de procéder à la surveillance
des eaux stagnantes, et les précautions d'hygiènes
signalées comme moustiquaire. Un des éléments fondamentaux
de la lutte pour la santé réside dans les vaccinations
systématiques `enfants et d'adultes.
En gros il faut élaborer une politique de santé
qui se heurte très certainement à de difficiles problèmes
de financiers. L'extension des soins de santé primaires à des
villages de plus en plus nombreux est une excellente chose pour enrayer ou
réduire les effets néfastes causes par les maladies à
production vivrière. Mais le paradoxe est que les catégories
sociales les plus aisées qui paient le moins et les pauvres paient le
plus. Un basculement s'impose, pour payer normalement ceux qui le peuvent et le
doivent notamment dans les hôpitaux et pour financer plus largement sur
fonds public le système de santé dans les villages, les districts
et les régions.
Pour améliorer la santé de tous surtout en milieu
rural il faut avant même de soigner assurer à chacun une vie
quotidienne meilleure, l'eau propre pour les besoins de chaque jour, une
nourriture convenable, une meilleure hygiène dans les villages, un
habitat protecteur, une limitation de la consommation d'alcool et de tabac. Les
soins de santé primaires à la base sont indispensables, et faut
porter attention spéciale aux villages trop long temps
défavorisés .Mais le maintient d'une pyramide sanitaire reste
nécessaire, tout en évitant les coûts excessifs de certains
services.
C) FAVORISER LA CULTURE VIVRIERE OU CELLE
D'EXPORTATION
Es cultures d'exportation (ou de rente)
« imposées » aux paysans par les Etats
colonisateurs, puis par les gouvernements indépendants avaient
obligé les agriculteurs à réduire les surfaces
exploitées en culture vivrière, et que l'occident avait ainsi
acculé les pays pauvres, surtout ceux de l'Afrique de l'ouest, à
la famine qui se manifeste plus particulièrement dans le monde rural,
pour mieux se procurer les denrées qu'il désirait. C'est
à dire de matières premières pour faire fonctionner ses
industries ; par exemple le coton qui est le premier élément
vital des entreprises textiles ou des produits de luxe comme le café, le
cacao etc.
La question qui se pose maintenant c'est la cohabitation entre
les deux types de culture.
Dans les années 80 le constat était que les zones
de production de rentes étaient celles où les systèmes de
production céréalières se développaient le plus.
Par exemple dans la zone sénégambienne l'arachide qui permettait
d'importer du riz ; les grands producteurs étaient mieux nourris
que les autres sahéliens. Cela a été confirmé par
le rapport de la banque mondiale de 1981où on lit que les zones du mali
et du Burkina où avaient travaillé des sociétés de
promotion de la culture du coton, les rendements du mil, du sorgho
dépassaient ceux obtenus par la méthode traditionnelle. On
constate ainsi de façon générale que les rendements des
cultures vivrières sont nettement plus élevés dans les
zones où on fait aussi la culture d'exportation que là où
elles sont seules. Il est important de noter que dans les zones à
cultures d'exportation, il y'a en général un encadrement plus
solide, et les conseils et avis donnés aux paysans sont plus denses et
mieux suivis. Et aussi grâce à la vente des produits
d'exportation, l'agriculture dispose des ressources financières qui,
même limitées, lui permettent d'acheter d'engrais charrette
boeufs, produits phytosanitaires. La conséquence bénéfique
est donc, la famille peut passer à la culture attelée et sans
accroître la peine des hommes et des femmes, augmenter la surface
cultivée totale, donc faire des cultures d'exportations sans diminuer la
production vivrière. La population doit dans ce cas saisir
l'opportunité des appuis et expériences pour augmenter leur offre
en production de céréales et assurer leur autosuffisance.
Il est indispensable de développer parallèlement
aux cultures vivrières les cultures d'exportation, parce que les paysans
ont besoin d'argent pur acheter des vêtements des bicyclettes des
matériaux pour aménager leur foyer etc., donc d'améliorer
leur condition de vie accompagnant la sécurité alimentaire. Les
producteurs ne peuvent pas vendre des produits vivriers dans les villes du fait
de la concurrence anormale et d'accaparement du marché par les produits
importés. Comme par exemple le mil et le sorgho face au blé
importé ou l'huile d'arachide face aux huiles importés etc.
Mais également les Etats ont besoins de devises provenant
des exportations leur procurant de nombreux articles nécessaires
à leur vie et leur développement. Sidi Gaye affirmait cette
assertion dans le journal « le soleil » parut en 1982
« Cette vision parcellaire du problème alimentaire des pays
africains, qui voue aux génomes les cultures commerciales, ne comporte
pas une solution acceptable permettant de couvrir les importants besoins en
capitaux destinés à financer à la fois l'acquisition de
biens d'équipement et les projets de développement ».
« Que deviendrait l'économie sénégalaise si, du
jour au lendemain, elle était privée des recettes d'exportations
tirées de l'arachide ? »
Même si les réalités d'aujourd'hui ne sont
pas comme celles des années 80 où parait l'article, du point de
vue de la part des exportations d'arachides sur les entrées de devises,
il est important de dire d'une manière globale que l'économie
sénégalaise perdrait des ressources financières
importantes si elle était prive d'exporter ses produits agricoles. Et
c'est un constat presque similaire dans tous les pays d'Afrique de l'ouest avec
tant soit peut la part des exportations dans leurs ressources
financières.
-La combinaison de cultures vivrières de celles
d'exportations permet souvent un meilleur assolement de nature à mieux
maintenir la fertilité des sols.
-Une partie de certains produits habituellement exportés
comme l'arachide et le coton, est consommée sur place et améliore
sensiblement la nourriture des paysans en leur apportant de matières
grasses protéines, vitamines etc. Il est donc souhaitable de laisser les
paysans de pratiquer simultanément les deux sortes de cultures .Mais les
gouvernements ont en toute époque, une fâcheuse tendance à
mieux financer et encourager les sociétés de développement
et les instituts de recherche orientés vers les cultures d'exportation
que ceux destinés à améliorer les cultures
vivrières. Il faut donc rétablir l'équilibre et consacrer
d'importants efforts à ces derniers pour une meilleure maîtrise
des cultures vivrières permettant d'assurer la sécurité
alimentaire.
D) LES IMPORTATIONS DANS L'APPROVISIONNEMENT
ALIMENTAIRE
Dans le cadre des conditions attachées aux prêts
dans les programmes d'ajustement structurels dont les pays de l' Afrique de
l'ouest sont les premiers à y être soumis ;le conseil
principal des donateurs est de se remettre aux importations pour satisfaire une
partie de la consommation ;pour stabiliser l'offre pour les années
où la récolte a été plus mauvaise que
prévue .Ces recommandations supposent que les méthodes de
production agricoles utilisées précédemment avaient
découragé la production des cultures d'exportation au profit des
cultures vivrières.
Par conséquent l'efficience dans l'allocation des
ressources semble être plus la préoccupation des gouvernements et
prend le pas sur les autres objectifs économiques et politiques.
Avec l'hypothèse de la concurrence parfaite sur le
marché mondial chaque pays a un accès illimité à
l'importation de biens alimentaires au prix du marché libre et qu'il ait
absence de barrières douanière à l'exportation des
produits de rente.
De là il y a une déformation du secteur alimentaire
intérieur et extérieur. Par conséquent les
difficultés naissent entre souvent les pays donateurs d'aides et les
pays bénéficiaires sur la satisfaction des besoins alimentaires
à partir de l'importation par ces derniers.
Les conséquences qui découlent de la stabilisation
de l'offre alimentaire par les importations peuvent être à court
terme un coût élevé en devises même si à long
terme, il y aura un gain de devises par encouragement de la culture de rente
à la place de la culture vivrière.
Le coût des devises à court terme est
déterminé en partie par les avantages comparatifs internationaux
du pays considéré mais aussi en partie par le model et les causes
de l'instabilité de l'offre alimentaire. Pour les pays dont l'avantage
comparatif internationaux se trouve dans les exportations agricole que dans
les autres produits, les années de déficit alimentaire
coïncideront avec les années de faibles cultures de rente et donc
avec une baisse du revenu d'exportation. Donc l'importation alimentaire sera
nécessaire au moment où il y aura une faible disponibilité
en devises étrangères.
Les années de pénurie peuvent coïncider avec
des cours élevés des produits alimentaires sur le marché
mondial, comme nous le constatons cette année-ci, de sorte que les
importations sont plus couteuses que d'habitude. Dans ce cas les pays donateurs
d'aides vont tenter de les réduire pour profiter des cours soutenus sur
le marché mondial.
S'il y a également déformation du marché
mondial de céréales la conséquence est que les
importations se font rarement au prix de référence du
marché libre. Par exemple le prix des céréales
importées de l'Union Européenne ou des Etats Unis reflète
le nivaux élevé de subvention dont bénéficient les
agriculteurs de ces pays ; même sur la viande et les autres
denrées. Dans ce cas on doit inciter les producteurs de nos pays
à se référer des prix du marché mondial qui en
réalité sont déformés.
De ce fait se remettre aux importations d'aliments
subventionnés à l'extérieur pour satisfaire l'offre
alimentaire serait, saper à l'industrie alimentaire locale ou
décourager la production locale.
Se remettre aux importations alimentaires peut être
considéré comme une stratégie politiquement inacceptable
car elle rend le pays vulnérable aux forces économiques et
politiques extérieurs et elle réduit également la
souveraineté nationale et son indépendance économiquement
parlant.
II. LES REFORMES AGRAIRES
Les reformes agraires préconisées traduisent le
développement des mouvements d'innovation pour rendre plus productif le
secteur agricole dans toutes ces dimensions.
1.) Monétariser les productions et sécuriser les
débouchés
L'analyse des expériences passées montre que la
conjonction d'une forte monétarisation des productions agricoles et
l'accès des producteurs aux crédits encourage vivement les
producteurs à développer des stratégies offensives, et
à entreprendre des innovations même si celles-ci sont
coûteuses. Le développement du marche monétaire crée
des besoins nouveaux, incite les producteurs à consentir des efforts
plus grands pour les satisfaire en vendant des excédents de production,
donc d'augmenter leur revenu.
Le recours au crédit permet à des producteurs le
plus souvent dans l'incapacité de pré financer leurs
investissements, d'accéder à des moyens de production qui
augmentent la productivité de leur travail et, compte tenu des
marchés existants, sa rémunération.
Dans un contexte d'extrême vulnérabilité
économique des unités de production et de fort impact de
l'aléa climatique, il est nécessaire que certaines conditions de
sécurisation des débouchés et prix soient remplies pour
que les producteurs décident d'entreprendre des innovations
prometteuses de développement coûteuses et risquées.
Il est donc recommander de combiner un élargissement et un
approfondissement du mouvement de monétarisation des productions
à la fourniture de crédits adaptés aux besoins
d'investissement des producteurs ainsi qu'à leur capacité de
remboursement. La mise au point de formules de crédits
diversifiées, adaptés aux besoins et capacités de divers
acteurs est également à recommander. Et il faut aussi mettre en
place les conditions d'une reproductibilité de cette combinaison
à fin d'assurer la durabilité du mouvement d'innovation. Une
vaste monétarisation de l'activité agricole passe par une
reconnections de la demande urbaine avec l'offre rurale.
Les cultures céréalières sont donc à
promouvoir en tant que spéculation monétaire visant à
approvisionner la demande urbaine. Selon les situations, la mise en oeuvre de
cet objectif peut être étalée dans le temps. Il est
possible d'envisager dans certains cas, que cette requête parte des
villes de l'intérieur pour petit à petit regagner les marches des
capitales. Cela passe par l'encouragement des initiatives visant à
adapter l'offre rurale à la demande urbaine tant en matière de
produits demandés que leur présentation (conservation,
transformation).
Ainsi on peut envisager de promouvoir :
- la monétarisation des productions de l'élevage
pour les marchés urbains, vers les lieux de consommation en zones ouest
africaine.
- des filières alimentaires de diversification
(légumes, fruits, à l'état naturel, ou transformés)
, en fonction des débouchés des marchés, mais aussi
d'autres régions , voire l'exportation.
- des filières des cultures d'exportation rentables en
prenant en considérant dans leur rentabilité les effets
d'entraînement sur l'économie.
Il faut concevoir ce mouvement de développement de la
monétarisation de l'économie agricole dans une perspective
régionale visant à encourager les échanges en zones
écologiques présentant des avantages de production
différents mais pouvant se révéler
complémentaires.
Et ainsi vers la constitution d'un espace économique
unifié qui prendrait les contours de l'Afrique de l'Ouest mais pourrait
s'élargir au delà, en harmonisant de manière
concertée des états des politiques douanières concernant
notamment les importations céréaliers et de viande.
2) ASURER LA SECURITE FONCIERE
L'indétermination foncière ou la non
sécurisation foncière sont pour une part non négligeable,
responsables d'une utilisation de l'espace aboutissant à compromettre la
fertilité des champs et des pâturages, à la destruction des
forets et à faire obstacle aux propositions d'innovations visant
à préserver ou reconstruire cette fertilité.
La sécurisation foncière des producteurs sur le
domaine familial et des groupements de producteurs sur des espèces
communautaires - parties communes du terroir villageois, espaces pastoraux-
constitue donc un objectif prioritaire.
La propriété privée des terres parait
constituer un moyen particulièrement efficace d'aggraver
l'insécurité foncière.
Dans un contexte de très grande
vulnérabilité économique et alimentaire de la plus part
des unités des unités de production familiales, que vient
aggraver l'occurrence de sécheresses, favoriser le développement
d'un marché de la terre peut entraîner l'expropriation de nombreux
producteurs, l'exode de bon nombre d'entre eux vers des villes qui n'offrent
pas de perspectives d'emploi industriel.
Pour aborder les problèmes liés à la gestion
des terroirs et espaces pastoraux, une triple approche peut être
utilement employée.
- Une maîtrise technique des problèmes
d'aménagement foncier (lutte antiérosive, haies vives,
régénération des pâturages, plantations
foncières, prairies artificielles...)
- une prise en compte des contraintes socio-économiques de
terrain à fin de trouver avec les populations les meilleures
façons d'aborder les solutions techniques et de régler les
problèmes fonciers (y compris les aspects ; cadastre et
fiscalité).
- Une adaptation des règlements et règles
juridiques aux différentes situations afin que l'état puisse
jouer à la fois son rôle de sécurisation des droits
fonciers et de régulation des conflits en donnant toute sa place aux
apports du droit coutumier(Gentil et Micoiret 1991)
3) FAVORISER LES ORGANISATIONS SOCIO-PROFESSIONNELLES
« La réalisation d'une organisation nouvelle,
note SCHUMPETER, constitue une innovation au même titre que la mise en
oeuvre d'une combinaison nouvelle des facteurs de production »
Ce qui n'empêche pas que l'on puisse aussi
considérer ici les besoins de l'analyse, l'innovation organisationnelle
comme un facteur incitatif du mouvement proprement technique d'innovations.
La présence d'organisations socioprofessionnelles
dynamiques peut, en divers domaines, jouer un rôle important dans la
diffusion du mouvement d'innovation
L'existence de tels groupements contribue à dissiper les
malentendus pouvant servir entre chercheurs - ceux qui offrent des solutions
techniques innovantes - et réalisation d'innovations,
c'est-à-dire les producteurs.
Il est en effet raisonnable de penser que ces derniers sont les
mieux placés pour exprimer leurs propres besoins et donc formuler des
demandes techniques qui, si elles sont correctement satisfaites, ont de fortes
chances de se transformer en innovations.
Pour ce qui relève de la mise en oeuvre du processus de
sécurisation foncière ou de l'aménagement de l'espace, la
présence de groupements constitue dans des procédures faisant
appel la concertation, un atout indéniable. A l'inverse, leur peut
représenter un obstacle dirimant à ces types d'innovations.
Enfin, l'existence de groupements de producteurs peut être une
condition nécessaire à la mise en oeuvre d'opérations de
crédit voire de commercialisation.
4) RENDE ACCESSIBLE LE MATERIEL ET LES INTRANTS
La plupart des solutions des techniques innovantes
proposées par la recherche impliquent l'utilisation de matériel
et/ ou d'intrants.
Cela est bien entendu vrai pour toutes les innovations
coûteuses qui s'inscrivent dans les stratégies offensives que
développent les producteurs, mais cela l'est aussi pour les innovations
les quelles ont recours les producteurs pour leurs stratégies
défensives : utilisation de semences, produits phytosanitaires,
vaccins etc. Indépendamment même du problème
d'accessibilité économique se pose celui de
l'accessibilité matérielle : la disponibilité locale,
de la proximité.
Les moyens de réaliser les innovations , même moins
coûteuses, les plus modestes , doivent se trouver à la
portée - c'est-à-dire à proximité- de tous les
producteurs , y compris de ce que l'on considère , un peu cyniquement,
installés dans des zones marginales.
Ce qui est en jeu ici c'est l'acceptation ou non d'une division
de l'espace national en « zones utiles » et donc par
opposition, bien qu'une pudeur de langage exclue cette formulation en
« zones utiles », avec les implications lourdes de menaces
sociales et politiques que peut comporter l'acceptation même tacite d'une
telle division.
L'Etat doit assumer dans la mesure de ses moyens, ses
responsabilités. Si le secteur commercial privé ou les
groupements socio- professionnels peuvent jouer ce rôle de pourvoyeur
fiable en moyen d'innovation, tant mieux. Sinon l'Etat doit consentir l'effort
nécessaire pour rendre matériellement accessibles tous les moyens
d'innovation que les producteurs sont en mesure d'acquérir.
III) NOUVELLE POLITIQUE AUX CREDITS AGRICOLES
Pour le crédit (comme pour la commercialisation et comme
pour les techniques agricoles), les paysans ne déploieront vraiment un
zèle pour le développement qui, si on leur fait confiance, que
s'ils peuvent prendre en, mains leurs propres affaires, s'ils en deviennent
responsables. C'est partant de cette idée
fondamentale que devrait être bâtis ou restaurés les
nouveaux organismes de crédit agricole. La qui a été assez
souvent expérimentée, consiste à confier à une
société locale le développement, chargée de la
vulgarisation, le soin de faire des prêts aux paysans.
L'expérience a été faite dans plusieurs pays, et à
connu de fortunes diverses. Dans certains cas, il semble qu'elle ait bien
réussi, par exemple dans les zones cotonnières du Mali et de la
Cote d'Ivoire. Cette formule a en effet des avantages ; l'encadreur local
connaît bien les paysans et obtient de bons taux de remboursement ;
les frais de recouvrement sont réduit en raison de la présence
locale de la société.
Une autre solution également préconisée est
celle d'un organisme spécialisé .Dans plusieurs pays Ouest
africains la reconstruction d'un système valable de crédit
agricole se fait actuellement sur cette base. Une condition pour que cela
marche est que l'agriculture sente bien que cette banque n'est pas un simple
prolongement de l'Etat et qu'elle sera très ferme dans le recouvrement
de ses créances.
Les principes pourraient être les suivants à la
base, des regroupements villageois recevraient les crédits ensuite les
rembourseraient ; ils seraient garants de la bonne fin des prêts.
Dans chaque petite région, serait formée une caisse mutuelle
régionale de crédit rural et d'épargne, administrée
par un conseil dans lequel les agriculteurs seraient majoritaires. Groupement
comme caisse régionale caisses régionale seraient à forme
mutualiste. Les caisses régionales distribueraient des crédits,
recueilleraient l'épargne, devraient être par nature proches des
paysans par la langue comme par la géographie.
Au niveau national, un fonds de développement du
crédit rural sera crée ; il aurait pour tache la
centralisation financière des avances aux caisses régionales en
personnel et en méthodes techniques etc.
Que l'on adopte une structure de ce genre, ou que l'on maintien
une banque nationale de crédit agricole, ou la distribution
crédit par une société de développement rural, il
est clair que la voie de l'avenir est en tout cas dans une forte participation
des paysans à la gestion de leurs propres affaires et notamment de leur
crédit, seul moyen de construire un système durable, ayant la
confiance des paysans, et dans lequel les remboursements viendront
régulièrement reconstituer le fond de roulement .
L' de financement et d'acquisition de matériel à
l'exploitation agricole. Tout change trè épargne paysanne
constitue également un atout pour enrayer ou réduire ce
déficit s vite en matière de crédit agricole, du fait de
la naissance de nombreux groupements de paysans, qui veulent prendre en main
leurs affaires et s'organiser en vu de leur développement
économique social. De plus en plus que ces groupements interviennent
pour contribuer à résoudre le problème du crédit
agricole. Ils demandent à leurs membres des cotisations mensuelles
faibles, à la mesure des ressources des familles et parviennent ainsi
à créer une épargne, puis financer des investissements,
soit collectifs (moulins à mil, forages pompes etc.) soit individuels
pour l'achat du matériel de base nécessaire à chaque
exploitation agricole. Les modes de fonctionnement, d'attribution des
prêts et de remboursement, sont très variés. Bien souvent
l'attribution de la somme nécessaire pour le matériel d'une
exploitation se fait par tirage au sort. Les créateurs de ces
groupements et les organismes qui les appuient, considèrent que les
bases nécessaires au succès sont un réel esprit
mutualiste, une formation assez poussée groupes et des paysans ou au
moins d'une partie d'entre eux, et un dialogue permanant au sien des avec leurs
interlocuteurs.
Quoi qu'il en soit, semble que, sauf dans les régions
privilégiées (douées pour produire abondamment de cacao,
café etc.) ces groupes ne puissent pas, grâce à leurs
seules ressources, doter tous leurs adhérents en un temps raisonnable du
matériel nécessaire. On constate du reste que leur tendance est
de s'associer, soit aux organismes nationaux de crédit agricole
lorsqu'ils existent et sont assez solides, soit à une ONG (organisation
non gouvernementale) ayant une large assise et des ressources
financières importantes.
Il est certainement souhaitable que ceux qui peuvent,
gouvernement, caisses nationales ou régionales d'épargne et de
crédit, ONG, encouragent, et soutiennent ces initiatives paysannes, qui
ont tant d'importance pour l'avenir de l'agriculteur mais un moyen sur pour
atteindre le bien être alimentaire des pays Ouest Africains.
Quelles que soient les structures des organismes qui en feront
partie, il est indispensable que les caisses classiques de crédit et les
groupements paysans d'origine locale collaborent pour former un ensemble
harmonieux susceptible de procurer aux paysans des ressources
financières suffisantes pour acheter le matériel et les
bêtes dont ils ont besoin pour transformer leur exploitation et de
répondre aux exigences alimentaires des populations.
SECTION3 : PENSER AU DEVELOPPEMENT RURAL
L'expansion de l'agriculture est le moteur du
développement rural réussi, lequel à son tour crée
des conditions d'une croissance largement repartie et capable de faire reculer
la pauvreté. Les pauvres en bénéficient directement s'ils
sont agriculteurs ou indirectement s'ils sont du secteur non agricole rural.
Puisque l'agriculture constitue l'activité de base dans les pays pauvres
surtout dans nos pays où elle emploie en gros 70à80% de la
population active, le développement du monde rural ne peut se faire
sans une agriculture qui répond favorablement aux besoins des
populations qui s'y adonnent. Dés lors l'intervention publique pour
influencer la productivité paysanne peut être conçue
à la fois comme un acte de justice sociale mais également un
moyen d'assurer la sécurité alimentaire à travers une
meilleure rémunération des produits agricoles et le
développement des activités non agricoles.
1) MIEUX REMUNERER LES PRODUCTEURS AGRICOLES
Ce qui intéresse le producteur c'est le rapport entre les
prix sur les quels il peut vendre ses produits et les prix aux quels il
achète ce qui lui est nécessaire ou agréable soit pour sa
propre exploitation, soit pour la vie quotidienne de sa famille.
A) LA POLITIQUE DES PRIX
Dans ce domaine les pays africains ont été victimes
dans la plupart entre 1960 et 1980 une ponction et injuste dans leur revenu.
Les gouvernements fixaient des prix d'achat aux producteurs très
inferieurs aux prix « normaux » que l'on peut
définir comme ceux du marché mondial diminués des frais de
commercialisation, de stockage et de transport intérieur, et
éventuellement d'un léger impôt pour contribution aux
charges de l' Etat.
La question a fait l'objet d'études et de calculs
très précis qui ont montré que ces ponctions
étaient très importantes, comprises le plus souvent de 1970
à 1980 entre 30% et 70% du prix que le producteur aurait dû
normalement recevoir. C'est à dire que les gouvernements ont abusivement
retenu entre un tiers et deux tiers des recettes que les paysans pouvaient
escompter. Il n'est pas étonnant que ces politiques catastrophiques
aient découragé les paysans de produire. Et ainsi l'agriculture
est laissée en rade. Un alibi est parfois évoqué par
certains gouvernements consistait à dire que les sommes
prélevées sur les paysans alimenteraient des caisses de
stabilisation et que les sommes d'argent ainsi considérables
engagées permettraient en cas de fortes chutes des cours mondiaux, de
maintenir une rémunération convenable des producteurs.
Malheureusement les sommes énormes prélevées sur le dos
des paysans furent souvent dépensées pour des investissements qui
n'avaient aucun intérêt pour l'agriculture ; elles ne sont
plus disponibles maintenant que les cours ont baisé.
Pourtant, malgré ces difficultés, les opinions ont
évolué tant chez les dirigeants que dans le secteur public et
tendent à la fixation de prix d'achat aux producteurs aussi
rémunérateurs que possibles pour eux, compte tenus des cours
mondiaux. Pendant la période 1970-1980 les paysans
bénéficiaient des prix très élevés. Mais
aujourd'hui la situation s'est inversée. Les baisses ont
été si fortes notamment pour le café, le cacao, les
oléagineux, que les gouvernements se sont trouvés dans
l'impossibilité de continuer les ponctions sur les paysans et même
ont été obligés d'accorder à ceux-ci des prix
supérieurs aux prix « normaux ».
B) LA COMMERCIALISATION
B.1) LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS AGRICOLES
Il s'agit ici de commerce des produits vivriers envoyés
aux villes ou aux régions déficitaires, des produits agricoles
d'exploitation et des intrants, engrais, produits phytosanitaires, charrue,
charrette etc.
La question qui se pose maintenant est de savoir si ce commerce
doit se faire dans un système de liberté des échanges, ou
par l'intermédiaire de l'Etat.
Dans les politiques agricoles des ajustements structurelles
entamées au début des années 80, on note le
désengagement des Etats en ce concerne la libéralisation du
marché agricole et de la fixation des prix des produits agricoles. Et
ces ajustements n'ont pas abouti aux attentes bien au contraire comme le
pensent d'aucuns qu'ils ont englouti les économies. Dans la zone franc
depuis la dévaluation de 50%du franc CFA le 12 janvier 1994 il ya un
doublement des prix de cette monnaie. Dans cette situation le risque se profile
à nouveau de prix payés aux paysans qui seraient sensiblement
inférieurs à ceux que l'Etat doit normalement leur garantir
compte tenu des cours mondiaux et des frais intermédiaires entre le
producteur et les destinataires. Pour la fixation des prix imposés en
l'absence de marché libre ce qui est le plus fréquent comme au
Sénégal avec la campagne arachidière, les producteurs
devraient être consultés par l'intermédiaire des dirigeants
de leur groupement. Et cela permettrait d'avoir un revenu acceptable leur
permettant de financer au moins une partie de leur exploitation ou leurs
besoins quotidiens familials
B.2) LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS NON AGRICOLS
Le corollaire évident de l'analyse du marché est
l'appui à la commercialisation, à l'organisation à la
vente et à sa promotion. On retrouve ici, à des échelles
diverses suivant les contextes, les activités classiques de cette
fonction :
- démarrage directe de la clientèle ;
- recherche d'intermédiaire fiable ;
- création d'un label
- utilisation des médias
- recherche et utilisation des circuits informels ;
- présentation sur les marchés locaux
périodiques, à l'occasion des foires ou autres manifestations,
concours etc.
- halls d'exposition permanant organisés par les
groupements ou les professionnels ;
- élaboration de la fiche techno-commerciale
- édition de catalogue
Autant d'activités que la petite entreprise artisanale ou
commerciale ne peut souvent assurer par elle-même. D'où la
nécessité de susciter une organisation professionnelle des
artisans pour pallier ce handicap, et organiser des services communs de
production.
2) DEVELOPPEMENT DES ACTIVITES NON AGRICOLES
Le développement rural a souvent été compris
comme un développement purement agricole. Or, il faut bien
considérer que la vie économique ne se limite pas à la
seule production agricole. Artisans ruraux, marchands, transformateurs de
produits contribuant, au même titre que les agriculteurs, au bien
être global de la société. Dans un projet de
développement, la prise en compte du secteur non agricole est
essentielle à plusieurs titres :
- d'abord au bénéfice du développement
agricole lui-même. Les agriculteurs ont besoin de charrettes, des
harnais, des houes, de paniers, bref des moyens de production. La production de
ces outils est parfois réalisée sur place, mais les productions
locales sont de plus en plus concurrencées par des productions
extérieurs, voire étrangères, qui
bénéficient d'une meilleure réputation(ou d'un meilleur
rapport qualité/prix)
Ils ont besoin d'écouler une partie de leur production,
donc de marchés actifs et de commerçants dynamiques.
- Les agriculteurs ont besoin de l'entretien et de la
maintenance des équipements individuels et collectifs soient
assurés. S'agissant de matériels de plus en plus
sophistiqués, le recours à des artisans spécialisés
devient indispensable.
- Les revenus non agricoles sont de plus en plus souvent
indispensables pour maintenir les agriculteurs sur place et éviter leur
émigration définitive vers les villes.
- Enfin, un plan de développement équilibré
doit, pour être complet, concerner tous les acteurs de production. A
titre d'exemple nous prenons une filière comme celle de
l'oignon :
CULTURE OIGNONS
Moyens d'exhaure
semences
Grillage
produits phytosanitaires
Arrosoir
fumure compost
Binettes
Outils aratoires
TIGES
CONDITIONNEMENT
BULBES
Presse à levier
PRESSAGE
VENTE ET AUTO-CONSOMMATION
Séchoir
SECHAGE
EXPORTATION
Silo de stockage
STOCKAGE
STOCKAGE
Silo de stockage
SECHAGE
Séchoir
STCKAGE
Silo de stockage
EXPORTATO
CONS-LOCALE
2.1)UNITES DE PRODUCTION DE STATUTS TRES DIVERS
Les secteurs non agricoles du développement local
recouvrent à notre sens, les activités de commerce (magasins de
gros et de détail, boutiques, échoppes, étals de
marché ...) et les activités de production de biens et services
(métalliers, forgerons, menuisiers, boulangers, tanneurs,
réparateurs en tous genres, gargotes, photographes, etc.)
En milieu villageois, la petite unité de service ou de
transformation de type artisanal est évidemment la catégorie la
plus rependue. Dans les petits centres et semi-urbains, difficilement
indissociables du monde rural, existent des unités de production plus
importantes, aux activités plus régulières et plus
stables.
La configuration des unités qui relèvent de ce
secteur est extrêmement diversifiée. Il peut s'agir
d'unités tenues par un individu, un groupe familial, un groupement
extra-familial, à structure coopérative ou autre. Elles peuvent
être permanentes, comme c'est généralement le cas dans les
petits centres ruraux semi-urbains, ou saisonniers, car dépendantes
d'occupations liées à la production agricole ou à des
emplois salariés périodiques.
Les moyens de production(le fond de commerce, l'atelier, les
outils)et les stocks de matière première peuvent ou non la
propriété du producteur .Les unîtes de production
peuvent utiliser la main d'oeuvre salariée ou au contraire se
satisfaire de la force de travail familiale éventuellement
complétée par des apprentis.
2.2) LES ATOUTS DU SECTEUR NON AGRICOLE
Les atouts de ce secteur illustrent le rôle que le secteur
joue, ou a vocation de jouer, dans le développement des populations
rurales.
- Le faible montant du capital à investir et la
quasi-absence d'obligations réglementaires confèrent au secteur
non agricole une grande souplesse d'implantation (facilitation à
l'entrée)
- Ce secteur est étroitement relié à la
production agricole :
*il permet l'écoulement tout au long de l'année,
des surplus agricoles souvent cédés par de très petites
quantités et à mesure des besoins monétaires des
familles.
* il approvisionne de la même façon les familles en
bien de consommation essentiels (huiles, sels, savon)
* il assure localement la fabrication et la maintenance de
l'outillage et les équipements qui lui sont nécessaires.
*il contribue aussi à abaisser les couts de
production.
Ses faibles couts de production lui permettent de satisfaire les
besoins domestiques (équipement des ménages, amélioration
d l'habitat) d'une population à faibles revenus.
*il peut absorber et valoriser une part non négligeable de
la main d'oeuvre disponible et contribuer ainsi, de façon significative,
à freiner l'exode rural.
* pas ses systèmes diversifiés d'apprentissage, il
a sa part (qui, dans certains pays, peut d'être capital) dans la
formation des jeunes.
*L'environnement institutionnel lui est de plus en plus
favorable.
Porté par le courant général qui, en
matière de développement tend à privilégier la
petite production, sa dimension et sa flexibilité le destinent à
être intégré de plus en plus aux politiques et aux plans
d'aménagement des territoires.
-La commercialisation des produits non agricoles
· Création d'un label
· Utilisation des médias
· Recherche et utilisation des circuits informels
· Présentation sur les marchés locaux
périodiques, à l'occasion des foires ou autres manifestations,
concours etc.
· Halls d'exposition permanents organisés par les
groupements ou les professionnels ;
· Elaboration de la fiche technico-commerciale
· Edition de catalogue
Autant d'activités que la petite entreprise artisanale ou
commerciale ne peut souvent assurer par elle-même. D'ou la
nécessité de susciter une organisation professionnelle des
artisans pour pallier ce handicap, et organiser des services communs de
production.
2.3) LES INTERVENTIONS AUPRES DES PRODUCTEURS NON
AGRICOLES
Dans des conditions où le secteur connait certaines ;
limites ; sa faible capacité à innover, les faibles
capacités de l'artisan ou du commerçant à la gestion,
l'inorganisation du circuit de vente et de promotion des produits etc.
La question fondamentale qui se pose à ce niveau est de
savoir sur quels leviers peut-on imaginer s'appuyer pour une intervention de
développement concernant le secteur non agricole ?
L'expérience conduit à mettre en garde contre la
solution de facilité qui consiste le cycle d'approvisionnement,
fabrication vente, à ne privilégier que la seule fabrication. Le
plus souvent c'est en matière de fabrication que le potentiel des
ressources pouvant être mie en oeuvre par l'artisan lui-même le
plus grand ; c'est donc là qu'il est moins urgent d'intervenir
Pourtant les caractéristiques du secteur conduisent
à bien s'appuyer sur les individus qui sont au centre de la
production.
L'un des paramètres de la réussite d'une petite
entreprise et peut être la condition fondamentale, est la
personnalité du commerçant, de l'artisan, ou du patron.
Créer vivifier un tissu artisanal impose de créer ou de
perfectionner des unités qui servent de modèle, donc qui
réussissent. D'ou l'importance à accorder à
l'identification des hommes dont les compétences, en tant que patron
d'unités, actuelles ou potentielles, s'évaluent par rapport non
seulement aux capacités techniques, mais tout autant, sinon, d'avantage,
aux motivations et à la volonté de réussir.
L'expérience montre aussi qu'il doit se garder de tout vouloir produire
sur place. Certains besoins peuvent plus facilement être couverts par des
artisans urbains, mieux équipés et bénéficiant d'un
marché plus important, que par des producteurs ruraux.
Quoi qu'il en soit toute intervention à l'endroit des
unités artisanales, quelle qu'elles soient, se fonde d'abord sur la
connaissance du système qu'elles constituent avec leur
environnement .L'appui à la petite entreprise artisanale ou
commerciale ne se conçoit donc pas de connecter des problèmes
posés à cet ensemble.
De cette connaissance découlera l'identification des
besoins, la mise en évidence des opportunités, le choix de
priorités et en fin la sélection des formes d'appui les plus
adaptés. Les interventions elles-mêmes porteront soit directement
sur les unités de production de biens et services, soit sur leur
environnement socio-économique.
2.4) CREDIT DES ACTIVITES NON AGRICOLES POUR LE DEVELOPPEMENT
RURAL EN AFRIQUE DE L'OUEST
Le crédit est un besoin vital pour le petit producteur,
qu'il s'agisse d'une création d'activité ou de son
développement. Le point de vue des banques à l'égard des
petits prêts à la petite entreprise est bien connu ;
crédits sollicités souvent trop faibles, donc insuffisamment
rentable pour la banque, cout disproportionné de la gestion des
dossiers, secteur à haut risque garanties, garanties
aléatoires.
L'inéligibilité des artisans au crédit
bancaire impose bien souvent aux projets d'intervention en milieu rural
qu'ils se substituent au système défaillant et qu'ils
conçoivent et mettent en oeuvre des dispositifs mieux adaptés et
plus flexibles. En effet il est indispensable, pour que le crédit
accordé soit pleinement valorisé, d'accompagner les
bénéficiaires dans la création ou l'extension de leur
activité. Ce suivi indispensable et les comportements
nécessaires à la maitrise de leurs affaires, apparait en outre
aux financeurs comme un surcroit de garantie dans le recouvrement du montant
des crédits.
Le dispositif d'accompagnement implique :
- La rigoureuse sélection des demandes ou projets, sur le
critère de leur recevabilité au regard du marché, de la
personnalité de celui qui veut entreprendre, de ses compétences
et de ses motivations.
- L'appui à la mise en forme de la demande et au montage
du dossier commercial, technique et financier qui doit être
présenté au financeur ;
- L'appui au lancement de l'activité processionnelle qui a
fait l'objet de prêt et le suivi rapproché, individualité
de son fonctionnement.
Accompagner le petit patron dans l'obtention et le remboursement
de sont crédit est une forme particulièrement concrète et
efficace d'intervention au titre de formation à la gestion. En effet
celle-ci devient pour lui nécessitée quand il découvre
que lui sont fournis, par le canal, l'élément qui lui est
indispensables pour maitriser le processus contraignant dans lequel il se sait
engager. S'appliquant ainsi très directement à ses
préoccupations, le conseil et la formation sont infiniment mieux
perçus et leurs apports davantage intégrés.
3) TRANSFORMER LES VILLAGES
Parce que l'urbanisation coute cher et parce qu'une augmentation
trop rapide de la population des villes pose de très grands
problèmes financiers, économiques, techniques, et sociologiques.
Il est évidemment souhaitable de ne pas accélérer l'exode
rural et même de le contenir dans des limites acceptables.
Pour cela, il est nécessaire de faire la promotion du
développement rural par nos Etats et mettre fin aux politiques
économiques et sociale qui ont jusqu'à présent beaucoup
trop favoriser les citadins au dépens des paysans.
De ce point de vue la première chose à faire et
d'assurer aux paysans des revenus normaux .Quand les cours mondiaux des
matières agricoles exportables sont élevés, il faut
laisser aux paysans les recettes qui leur reviennent normalement et de
maintenir les subventions, ce qui n'est pas toujours fait. Par ailleurs des
taxes à l'importation des céréales et de la viande
devraient être mises en place si à l'avenir l'importation des
subventions accordées par certains pays étrangers à
l'exportation de ces produits le justifie.
· DOTATION EN EQUIPEMENT
Un immense effort d'équipement et d'animation des villages
devrait être désormais prioritaire. Mais pour que cela soit
possible dans de bonnes conditions, il y'a un préalable, car la plupart
des équipements donnent lieu à des frais d'entretien et de
fonctionnement qui doivent nécessairement être couvert par les
villages. La présence dans chaque village dune sorte de groupement est
donc indispensable, qui prendra en charge par exemple l'entretien d'une pompe
de forage, le fonctionnement éventuel d'un moteur s'il y'a distribution
d'eau, les frais de production d'électricité etc.
Il y'a heureusement maintenant dans très nombreux villages
de l'Afrique de l'Ouest des groupements de ce genre .Pour faire
bénéficier un village, de certains équipement, l'existence
d'un tel groupement devrait être une condition rigoureusement
exigée par tous les bailleurs de fonds extérieurs, Etat,
Régions ou ONG.
· MESURES
Une fois ces préalables résolus, la première
des mesures à prendre est l'extension d'urgence à tous les
villages de l'enseignement primaire ou à défaut de
l'éducation de base avec l'alphabétisation, car cela est
nécessaire pour que les villages puissent promouvoir eux même leur
développement économique et social, créer et faire
fonctionner les groupements villageois et mieux se défendre au sien de
la société .
Deuxième action fondamentale, car répondant
à l'un des besoins essentiels des hommes, fournir à chacun l'eau
de chaque jour, en quantité suffisante et d'une qualité
convenable.
En général, les villages ne sont pas encore
à l'heure des réseaux de distribution, chaque famille ne pouvant
assumer la charge financière de l'abonnement et de la consommation. La
politique actuelle pour encore des années à venir et dans
plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, est celle de la construction de points
d'eau, dans le cadre de ce que l'on appelle maintenant l'hydraulique
villageoise.
C'est une question largement traitée dans la question de
la politique de l'eau pour les programmes d'investissement aux travaux
hydraulique villageoise.
Un problème très important est celui de
l'hygiène et notamment de l'évacuation des eaux usées, des
déchets humains et des eaux pluviales stagnantes. Normalement un village
peut se passer en la matière d'ouvrages couteux, tuyaux, collecteurs,
etc. Mais il est indispensable que les villages acquièrent des notions
d'hygiène pour éliminer les eaux stagnantes, construire des
latrines correctes, etc. Et sur ce point l'éducation de base devrait
être profondément utile. Le problème
d'électricité au village est délicat. Il serait
évidemment plus gai pour les villageois d'avoir, au moins sur place du
village et dans deux ou trois ruelles, un petit éclairage public et
ensuite si possible d'avoir d'électricité chez eux. Mais
l'opération est difficile à réaliser et à faire
fonctionner, faut de techniciens sur place et de ressources financiers des
villageois.
Il peut être promû dans les villages de zones de
cultures riches comme le café ou le cacao. Ailleurs elle pourrait mise
en place grâce à la formule des paiements anticipés.
Un point essentiel pour le développement des villages est
celui des services aux entreprises ou plus précisément celui de
la présence d'artisans, mécaniciens et électriciens
pouvant entretenir et réparer les pompes de forage, les moulins à
céréales (mil, maïs...), les charrues, les semoirs,
éventuellement les motoculteurs etc. Il s'agit ou il doit s'agir
d'artisans privés, mais l'Etat a un rôle de former des jeunes
à ces métiers dans les zones rurales ; un enseignement
technique bien adapté devrait leur être donné, de plus il
serait utile de leur rendre pour eux possible de bénéficier des
prêts bonifiés, pour le démarrage de leurs activités
comme artisans.
Les services au particuliers, porte, école, dispensaire,
téléphone, sont également une des formes de
l'agrément de l'habitat de la localité. On ne peut bien sur pas
demander qu'ils existent dans chaque village, mais on devrait au moins les
trouver dans une bourgade voisine, ce qui permet un accès relativement
facile à pied, en charrette ou à cheval ou à dos
d'âne ou à bicyclette ou à vélomoteur ;
lorsqu'il y'a des pistes pas trop sableuses .Les responsables de divers
services publics devraient veiller de façon très attentive
à cette déserte rapprochée des villages. Il faut des
études plus systématiques.
Enfin un point essentiel est de remédier à
l'insuffisance du réseau de transport qui peut empêcher ou
ralentir le développement de certaines régions et de certaines
activités. Mais avant tout investissement dans ce domaine il faut une
très bonne connaissance de l'économie locale et des perspectives,
de l'agriculteur, de l'industrie, du système des prix, des tendances de
déplacements personnels de la population, des comportements des groupes
socio-économiques. Car les erreurs coutent cher pendant long temps dans
ce domaine parce que les infrastructures sont fort durables.
Pour résoudre ce genre de problème il faut
évaluer avec soin les potentialités de chaque zone, nombre
d'habitants, nature des sols, climat, genre de cultures possibles, prix
probable pays aux producteurs etc. et tenter ainsi de prévoir ce
qui se passera si l'on résout les problèmes de transport. Pour
certains pays le désenclavement des zones rurales isolées est
très important, car c'est tout le développement agricole de
nombreuses localités qui est en cause. Dans un premier temps, on
résout habituellement le problème par des justes
améliorations peu couteuses ; bien entendu, si le trafic se
développe on passe au besoin à des routes en terre modernes, et
même plus tard à des routes bitumées.
CONCLUSION GENERALE
La question de la sécurité alimentaire et de
développement rural occupe une place fondamentale dans la
stratégie de réduction de la pauvreté dans le monde. A
l'heure actuelle avec une crise pétrolière qui secoue la
sphère économique mondiale dans sa globalité .les
populations des pays non producteurs de pétrole sont exposées
à une crise sans précédent, surtout celles de l'Afrique de
l'Ouest. De ce point de vue le retour actif vers l'agriculture domine les
discours des dirigeants politiques .En effet l'agriculture est un instrument de
fondamental pour la réalisation de l'objectif de développement
du millénaire qui consiste à réduire de moitié
d'ici 2015 la proportion de la population vivant dans l'extrême
pauvreté et souffrant de la faim chronique. Puisque les trois quarts des
habitants pauvres des pays en développement surtout ceux de l'Afrique
de l'Ouest, vivent dans les espaces ruraux, et la plupart d'entre eux tirent,
directement ou indirectement, leur subsistance de l'agriculture. Le rapport
entre agriculture et monde rural offre des directives aux gouvernements qui
peuvent les aider de manière à avoir un réel effet sur la
vie de centaines de milliers de ruraux pauvres.
Etant donné le rôle déterminant du secteur
agricole la sécurité alimentaire et le développement ne
peuvent être cernés en dehors de celui-ci. L'hypothèse le
pus plausible qui se dégage de cette analyse est que le secteur agricole
reste le point focal, aussi bien sur le plan alimentaire et sur le financement
des autres secteurs et il est également un moyen d'allocation des
ressources et aussi de freinage de l'exode rural.
Ainsi les réflexions, les propositions d'orientation et
des solutions avancées ne suffisent pas ; il faut que nous
comptons sur nous-mêmes, de s'avouer de nos faiblesses pour tirer
meilleure parti de nos abondantes richesses. Il s'agit pas de constater les
maux et de disposer des potentialités et d'espérer mais il faut
que chacun (paysans, ingénieurs agronomes, gouvernement, organisations
internationales, ONG, partenaires...) ait la volonté d'éliminer
la racine du mal.
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