1.2. DYNAMIQUE POLITIQUE
A. Notion de la dynamique politique
Selon la définition qui prévaut en
mécanique rationnelle, la dynamique est l'étude des relations
entre les mouvements et les forces qui les engendrent.
Ramenée à notre domaine,
sans que le fait de transposition implique adoption des méthodes
d'étude, cette dynamique concerne l'analyse des figures historiques
successives que revêt l'ordre politique en fonction des forces provoquant
les évolutions ou les changements. (BURDEAU, G., 1970, p.
265).
Une dynamique politique est donc considérée
comme étant le mouvement des faits politiques ainsi que de ses
phénomènes interagissant dans leur évolution.
B. Théorie de la dynamique
politique
Cette théorie invite ou implique une certaine analyse
des figures historiques que revêt l'ordre politique en
présence.
Toutes les données que constitue la dynamique
politique sont des constantes formelles. Elles sont une construction de
l'esprit. En effet, ce que l'observation nous fait connaître `ce n'est
pas l'ordre, mais un ordre, ce n'est pas la différenciation, mais un
certain type de rapport politique, ce n'est pas le pouvoir, mais un pouvoir
original par ses fins autant que par ses modalités d'exercice', et ce,
selon BURDEAU, G.
(1970, pp. 267- 268). C'est de ces différentes
figures que nous dégageons les notions d'ordre, de
différenciation, de pouvoir qui, incitées dans toutes les
sociétés, s'y incarnent cependant sous des traits divers.
L'objet de la dynamique politique est donc, d'étudier
les forces sous l'influence desquelles les cadres neutres s'animent pour
devenir les formes dont l'histoire et l'étude comparée des
systèmes politiques nous font connaître l'extrême
diversité.
Il serait donc une conception inexacte de l'ordre politique
que d'y voir un ordre statique, troublé de temps à autre par une
secousse qui viendrait en modifier l'économie. Cette constance et cette
immobilité n'apparaissent que lorsque la réflexion dégage
de la multiplicité des figures de l'ordre révélées
par l'expérience, des traits qui leur sont communs à toutes.
Ce qui ressort, au contraire, de l'observation de la
réalité, c'est la mobilité des formules qui donnent
à l'ordre sa substance concrète. Bien loin d'être inerte,
l'ordre politique apparaît comme un perpétuel mouvement. Les
éléments qui s'agencent en lui se renouvellent sans cesse,
tantôt par lente transformation, tantôt par mutation brusque. La
structure du rapport politique se transforme, les fins du pouvoir varient, les
règles génératrices de discipline changent de contenu. Ce
sont des changements qui, ayant de tout temps frappé les observateurs,
les ont conduits à assimiler les sociétés politiques
à des organismes vivants.
Le principe de ce mouvement, principe moteur de toute
activité politique est simple : c'est l'effort pour
conquérir le pouvoir, et cette conquête signifie l'appropriation
purement et simplement de tous les instruments susceptibles à
créer l'ordre.
Il en résulte qu'il est de l'essence de l'ordre
politique d'être constamment mis en cause puisque le pouvoir qui le
garantit est en même temps l'objet d'une compétition
stimulée par le désir de se modifier.
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