République
Démocratique du Congo
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, UNIVERSITAIRE ET
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE PEDAGOGIQUE NATIONALE
FACULTE DES SCIENCES SOCIALES, ADMINISTRATIVES ET
POLITIQUES
DEPARTEMENT DES SCIENCES POLITIQUES ET ADMINISTRATIVES
B.P. 8815
KINSHASA / NGALIEMA
Par
Junior KABUIKA TSHIPATA
Gradué en Sciences Politiques et
Administratives
0815156917
MEMOIRE
Présenté et
défendu en vue de l'obtention du titre de
Licencié en
Sciences Politiques et Administratives
OPTION: SCIENCES POLITIQUES
DIRECTEUR : André BOLA
NTOTELE
Professeur
RAPPORTEUR : Devos KITOKO
MULENDA
Chef de Travaux
EPIGRAPHE
La démocratie implique participation,
responsabilité et reconnaissance du principe de l'égalité
de tous. C'est un concept fondamental des rapports humains en
société qui n'est pas négligeable.
WOLE SONYIKA
L'avenir de la République Démocratique du
Congo est là, devant nous, entre nos mains. Il est en notre pouvoir de
le vouloir beau et riche ou triste et vide.
Joseph KABILA KABANGE
IN
MEMORIAM
A notre regretté camarade Jimmy BULABULA
OTSHUDI, avec qui nous avons forgé cette vie estudiantine
ensemble.
A toutes les Congolaises et à tous les Congolais qui
ont combattu pour la réussite de la transition en République
Démocratique du Congo, et qui n'ont pas joui de son heureux
aboutissement.
Junior KABUIKA TSHIPATA
DEDICACE
A nos parents Pierre KABUIKA MUKULU et
Martine BASILA TOUMBA, pour les sacrifices, souffrances et
peines consentis pour notre éducation.
Junior KABUIKA TSHIPATA
REMERCIEMENTS
La conception, l'élaboration, et la
matérialisation de la présente étude n'ont pas
été possible sans le concours et l'assistance de plusieurs
personnes. C'est pourquoi nous voudrions nous acquitter d'un agréable
devoir, celui de remercier tous ceux qui ont contribué à sa
concrétisation.
Nous remercions spécialement le Professeur
André BOLA NTOTELE qui a assuré avec
doigté la direction de nos investigations.
Nous remercions également le Chef de Travaux
Devos KITOKO MULENDA, notre Rapporteur dont les remarques et
observations nous ont été d'une utilité
considérable.
Nous ne pouvons passer sous silence la contribution combien
remarquable dont nous avons fait l'objet de la part du Professeur Emile
BONGELI YEIKELO YA'ATO.
Que les Professeurs Edouard TSHISUNGU
LUBAMBU, Louis KALUBI M'KOLA, Faustin TOENGAHO LUKUNDO,
Patrick MAKALA NZENGU, Guérin-Emmanuel LEMBELEMBE N'KASCHAMA KELA
Alphonse MAKENGO NKUTU et Augustin BULAIMU ainsi que
le Chef de Travaux Armand BETU-KABAMBA MAWEJA trouvent ici
l'expression de notre gratitude pour leur contribution notable.
Que l'Assistant Janvier BAND'AKA SURO
accepte notre reconnaissance pour la documentation mise à notre
disposition au Journal La Référence Plus.
Que le Chef de Département des Sciences Politiques et
Administratives, le Professeur Martin-Fortuné MUKENDJI
MBANDAKULU, ses collaborateurs ; le Chef de Travaux
KITOKO MULENDA et l'Assistante Béatrice AMISI
AWEZAÏ, ainsi que tout le personnel académique,
scientifique et administratif dudit Département en particulier et de
toute l'université en général admettent notre
reconnaissance.
Que nos frères, soeurs, amis, camarades,
connaissances et compagnons de lutte, ainsi que tous ceux qui nous ont
aidé de loin ou de près, trouvent ici, l'expression de notre
profonde gratitude.
Junior KABUIKA TSHIPATA
ABREVIATIONS ET SIGLES UTILISES
ABAKO : Alliance des Bakongo
ABAZI : Alliance des Bayanzi
ACP : Agence Congolaise de Presse
ADECO : Alliance des
Démocrates Congolais
ADELI : Alliance Démocratique
pour les Elections Libres
ADG : Administrateur
Délégué Général
AFDL : Alliance des Forces
Démocratiques pour la Libération du Congo
AFICI : Alliance des Forces
Indépendantes pour le Changement
AJPF : Association des Journalistes
de la Presse Féminine
AMP : Alliance de la
Majorité Présidentielle
APE : Alliances des Paysans et
Ecologistes
APR : Armée Patriotique
Rwandaise
APUKIN : Association des Professeurs de
l'Université de
Kinshasa
APUPN : Association des Professeurs
de l'Université
Pédagogique
Nationale
ASBL : Association Sans But
Lucratif
ASDIC : Alliance pour la
Sauvegarde du Dialogue Inter
Congolaise
ATCL : Association des
Théologiens Catholiques et Laïcs
BALUBAKAT : Association des Baluba du
Katanga
CAD : Congrès Africain des
Démocrates
CCSC : Conseil Consultatif de la
Société Civile
CDC : Convention
Démocratique Congolaise
CDR : Convention pour la
Démocratie et la République
CEEAC : Communauté
Economique des Etats de l'Afrique Centrale
CEI : Commission Electorale
Indépendante
CEP : Centre
d'Etudes Politiques
CEPAS : Centre d'Etude pour l'Action
Sociale
CIAT : Comité International
d'Accompagnement de la Transition
CIDES : Convention des Institutions
Démocratiques et
Sociales
CNONGD : Conseil National
des Organisations Non Gouvernementales
de Développement du Congo
CNS : Conférence Nationale
Souveraine
COCSOC : Conseil Consultatif de la
Société Civile Congolaise
CODECO : Coalition des
Démocrates Congolais
CONADER : Commission Nationale
de Désarmement,
Démobilisation et
Réinsertion
CONAKAT : Confédération
des Associations Tribales du Katanga
CONGO - PAX : Parti pour la Paix au
Congo
CONOCO :
Confédération Nationale des Organisations Non
Gouvernementales du Congo
COSSEP : Confédération
Syndicale des Services et Entreprises
Publiques
CPC : Coalition du Peuple
Chrétien
CPP : Comités du Pouvoir
Populaire
CPS : Conseil de Paix
et Sécurité
CRD : Convention pour la
République et la Démocratie
DC : Démocratie
Chrétienne
DCF-COFEDEC : Démocratie
Chrétienne Fédéraliste- Convention
des Fédéralistes pour
la Démocratie Chrétienne
DIC : Dialogue Inter Congolais
EUPOL : Police de l'Union
Européenne
EUSEC : Mission de
l'Union Européenne en matière de Sécurité
FAC : Forces Armées
Congolaises
FARDC : Forces Armées de la
République Démocratique du
Congo
FCK : Facultés Catholiques
de Kinshasa
FCN : Front Commun des
Nationalistes
FDU : Forces Démocratiques
Unies
FECOFA : Fédération
Congolaise de Football Association
FED : Fonds
Européen de Développement
FNLC : Front National pour la
Libération du Congo
FIS : Front pour
l'Intégration Sociale
FONUS : Forces Novatrices pour
l'Union et la Solidarité
FPC : Forces Politiques du
Conclave
FSSAP : Faculté des Sciences
Sociales, Administratives et
Politiques
HAM : Haute Autorité de
Médias
JED : Journalistes En Danger
MAI-MAI : Mouvement
d'Autodéfense pour l'Intégrité et le
Maintien de l'Autorité
Indépendante
MCR : Mouvement
Congolais pour la Renaissance
MD : Mouvement des
Démocrates
MDDSP : Mouvement pour la
Défense de la Démocratie et la
Souveraineté du
Peuple
MINIDES : Ministère de
l'Intérieur, Décentralisation et Sécurité
MLC : Mouvement de
Libération du Congo
MMM : Mouvement Maï-
Maï
MNC : Mouvement National Congolais
MONUC : Mission des Nations Unies au
Congo
MPC : Mouvement des Professeurs
Catholiques
MPR : Mouvement Populaire de la
Révolution
NORAF : Nouvelle Rationalité
Africaine
ONDH : Observatoire National de
Droits de l'Homme
ONG : Organisation Non
Gouvernementale
ONGD : Organisation Non
Gouvernementale de Développement
PALU : Parti Lumumbiste Unifie
PDSC : Parti Démocrate et
Social Chrétien
PESD : Politique Européenne de
Sécurité et de Défense
PIB : Produit Intérieur
Brut
PPRD : Parti du Peuple pour la
Reconstruction et la Démocratie
PRM : Patriotes Résistants
Maï- Maï
PRP : Parti de la
Révolution du Peuple
PSA : Parti Social Africain
PUF : Presses Universitaires de
France
PUK : Presse de l'Université
de Kinshasa
PUZ : Presses Universitaires du
Zaïre
R2D : Renouveau pour le
Développement et la Démocratie
RAF : Réseau Action Femme
RCD : Rassemblement Congolais pour
la Démocratie
RCD/ML : Rassemblement Congolais pour
la Démocratie/ Mouvement de Libération
RCD/N : Rassemblement Congolais pour
la Démocratie/ National
RDC : République
Démocratique du Congo
RECODELAC : Réseau Congolais
pour la Défense et la Promotion
de Droits Humains et
Libertés Académiques
RNS : Rassemblement pour une
Nouvelle Société
RPC : République Populaire du
Congo
RSA :
République Sud-Africaine
RSF : Rassemblement des Forces
Sociales et Fédéralistes
SADC : Conférence de
Coordination de Développement de l'Afrique Australe
SMI : Structure Militaire
Intégrée
SOCICO : Société Civile
du Congo
SONAS : Société
Nationale d'Assurance
SPA : Sciences Politiques et
Administratives (Département)
SYECO : Syndicat des Enseignants du
Congo
SYNECAT : Syndicat National des
Ecoles Catholiques
UCL : Union Congolaise pour la
Liberté
UCOFEM : Union Congolaise des Femmes
de Médias
UCRJ : Union Chrétienne pour
le Renouveau des Jeunes
UDEMO : Union des Mobutistes
UDI : Union des Démocrates
Indépendants
UDPS : Union pour la
Démocratie et le Progrès Social
UE : Union Européenne
UEC : Union des Ecrivains
Congolais
UFERI : Union des
Fédéralistes Républicains Indépendants
ULB : Université Libre de
Bruxelles
UMUCO : Union des Musiciens
Congolais
UN : Union pour la Nation
UNIKIN : Université de Kinshasa
UNIKIS : Université de
Kisangani
UNILU : Université de
Lubumbashi
UNITA : Union Nationale pour
l'Independence Totale de
l'Angola
UNTC : Union Nationale des
Travailleurs du Congo
UNTZA : Union Nationale des
Travailleurs du Zaïre
UPI : Unité de Police
Intégrée
UPN : Université
Pédagogique Nationale
UPPA : Union du Peuple pour la Paix
et l'Agape
URD : Union pour la
République et la Démocratie
UREC : Union pour la Reconstruction
du Congo
URSS : Union des Républiques
Socialistes et Soviétiques
USA : United States of America
(Etats- Unis d'Amérique)
USOR : Union Sacrée de
l'Opposition Radicale
USORAL : Union Sacrée de
l'Opposition Radicale et Alliés
WOPPA : Women as Parteness for Peace
in Africa (Femmes comme
Partenaires de la Paix pour l'Afrique)
INTRODUCTION
1. PROBLEMATIQUE
La recherche scientifique est un processus permanent de
grandes découvertes et d'apprentissage dans divers secteurs du
savoir. Pour bien mener une investigation scientifique, le questionnement
reste la phase initiale à partir de laquelle le chercheur amorce son
travail.
La problématique est définie comme étant
l'ensemble construit, autour d'une question principale, des hypothèses
de recherche et des lignes d'analyses qui permettront de traiter le sujet
choisi.
La société globale est un monde où
diverses forces sociales, soit en s'associant, soit en se combattant
politiquement, deviennent plus tard des forces politiques capables d'influer
sur ladite société en général, et sur la classe
politique en particulier.
Toutes les manoeuvres de coalition ou de rivalité
s'organisent autour des enjeux, moteurs des visées politiques. Ainsi
donc, dans la poursuite de leur but en vue d'atteindre leurs objectifs, les
acteurs politiques définissent les enjeux politiques dans la
conquête effective du pouvoir politique en utilisant tous les instruments
et moyens d'action politique. Ces enjeux peuvent être notamment, des
portefeuilles ministériels, des postes dans les services de
sécurité, les entreprises publiques, les sociétés
d'économie mixte, la territoriale, les représentations
diplomatiques, etc.
Le système politique congolais en
général et sa classe politique en particulier ne s'écarte
pas de cette réalité.
La transition congolaise dont la dernière a
été le moment fort où toutes ces réalités
ont été révélées, car sortant d'une crise
générale concernant à la fois les instituions, la
légitimité des dirigeants au pouvoir. Bref, toute la
société. Cette crise s'est manifestée notamment par le
manque de confiance de la quasi- majorité de la population dans les
institutions de l'Etat et même dans le monde politique tout court. Le
Congolais de n'importe quelle couche sociale par rapport à cette crise
était convaincu que son avenir heureux fut soumis au jeu de hasard et
surtout que l'orientation politique du Congo est décidée ailleurs
par les centres à l'étranger.
Cette situation de crise est due au fait que le rapport des
forces entre les forces politiques congolaises en présence est
constamment rompu par l'interventionnisme extérieur. Celui- ci se
faisait par le biais militaire ou de l'argent. Le fait d'être redevable
aux forces extérieures qui les ont installés, la plupart des
dirigeants congolais ont tendance à développer les rapports de
vassalité envers le peuple qui est le souverain primaire.
Les conséquences de cette situation ne peuvent
qu'institutionnaliser le clientélisme, la corruption et le
détournement qui sont à la base de la désorganisation
totale des structures vitales de la nation, aussi la concussion. De là,
naissent les frustrations et les cassures entre la population et les
dirigeants. Les résistances s'organisent et la répression devient
alors systématique.
Durant la transition, les différentes forces
politiques telles qu'elles ont évolué, ont connu une dynamique
soit de coalition, soit de division.
Ainsi, de ce constat les questions
ci-dessous constitueront l'ossature de notre étude.
Ø Quelles sont les principales forces politiques qui
ont animé la transition en RDC ?
Ø Quelles sont les différentes alliances
politiques tissées par les forces politiques ?
Ø Quels sont les différents enjeux autour
desquels ces forces tissèrent des alliances ?
2. HYPOTHESES
L'hypothèse de travail aide à
sélectionner les faits et à les interpréter, et est une
réponse provisoire aux questions posées au niveau de la
problématique. C'est une position qui résulte d'une observation
ou d'une induction et qui doit faire l'objet d'une vérification pour
être acceptée.
D'après
PINTO, R.
(1971, p. 78), l'hypothèse peut être
définie comme une proposition des réponses aux questions que l'on
se pose à propos de l'objet de recherche formulé en des termes
tels que l'observation et l'analyse puissent fournir une réponse.
Pour GRAWITZ,
M. (1964, p. 350),
l'hypothèse de travail est une idée ou une question
préalable que l'on se pose sur les phénomènes à
étudier, elle implique une réponse supposée, dont la
recherche a précisément pour but de vérifier le bien
fondé ou le mal fondé.
L'hypothèse a une double acception, selon
le cadre référentiel auquel on l'a reportée. Elle est donc
une proposition particulière, un système d'observation ou
d'expérimentation ayant pour but d'établir la
réalité dans une acception.
Dans notre travail, nous voudrions vérifier les
hypothèses suivantes :
Ø Les Composantes et Entités, les partis
politiques, les organisations de la société civile, les grandes
personnalités, ainsi que la communauté internationale,
constitueraient les principales forces politiques pendant la
transition ;
Ø Les principales alliances politiques tissées
par les forces en présence pendant la transition se regrouperaient en
deux grandes catégories : d'une part les coalitions des forces
politiques formées lors de la signature de l'Accord Global et Inclusif,
et d'autre part la cristallisation de différentes forces politiques
autour de deux candidats au second tour des élections
présidentielles (AMP et
UN) ;
Ø La conquête, l'exercice et la conservation du
pouvoir politique et la jouissance des avantages qui en découlent de
l'Etat seraient des enjeux majeurs et principaux autour desquels les forces
politiques tissèrent leurs alliances.
3. METHODOLOGIE
Dans le souci de confronter toutes les
anticipations ci-haut évoquées, nous avons recouru à une
méthode d'analyse, à une approche d'analyse et à des
techniques de récolte et de traitement des données
appropriées.
3.1. METHODE
PINTO, R., et GRAWITZ,
M. (1971, p. 289), définissent
la méthode comme `l'ensemble des opérations intellectuelles par
lesquelles une discipline cherche à étudier les
vérités qu'elle poursuit, les démontre et les
vérifie'.
Pour toute recherche scientifique, la
méthode comme l'affirme VERHAEGEN, B. (1980,
p. 42), ne peut pas être fixée une fois par un savant mais, il est
nécessaire qu'il précise clairement au début de sa
recherche des options fondamentales provisoires.
La spécificité et la réalisation d'un
travail scientifique résident au fait qu'il ne peut se faire sans
l'utilisation de méthode d'analyse. Elle est une procédure
logique inhérente à toute démarche scientifique comme
attitude vis-à-vis de l'objet. Elle est aussi une procédure qui
est utilisée pour découvrir la vérité et la
prouver.
Pour ce travail, nous nous sommes servi de la
méthode dialectique et nous nous sommes appuyé sur les principes
de lutte des contraires et du changement qualitatif sans oublier celui de la
connexion universelle des phénomènes sociaux comme les
phénomènes de la nature éternellement en mouvement et
changeants, et leur développement est le résultat du
développement des forces contradictoires de la société.
On peut alors expliquer et saisir les
phénomènes sociaux, en général et les
phénomènes politiques, en particulier qu'en découvrant les
contradictions qu'ils renferment.
3.2. PRESENTATION DES LOIS DE LA DIALECTIQUE
Selon POLITZER, G.
(1972, pp. 153-194), la méthode dite des
contraires repose sur quatre principales lois que nous présentons
succinctement.
3.2.1. LOI DE LA TOTALITE
Cette loi nous ramène à la recherche de
l'enchaînement des processus qui entraînent à des
études minutieuses et complètes. Donc de processus en processus,
nous en arrivons à l'examen des conditions d'existence d'un
système. Nous avons ainsi un enchaînement de processus, qui nous
démontre que tout influe sur tout. C'est la loi de la globalité.
La dialectique rattache le fait particulier, le délai à
l'ensemble.
3.2.2. LOI DU MOUVEMENT
On dit, en parlant de la société :
faut-il revenir à des réformes ou faire la
révolution ? On discute pour savoir si, pour transformer la
société, on atteindra ce but par des réformes successives
ou par une transformation brusque : la révolution. Toute
transformation est le résultat d'une lutte des forces opposées.
Cette transformation s'effectue peu à peu, par une série de
petites transformations, que la pomme verte se transforme en pomme mûre
par une série de petits changements progressifs.
3.3.3. LOI DU CHANGEMENT
Cette loi de la dialectique commence par constater que `rien
ne reste là où il est, rien ne demeure ce qu'il est'. Qui dit
dialectique dit mouvement, changement. Par conséquent, lorsqu'on se
place au point de vue de la dialectique, cela veut dire se placer au point de
vue du mouvement, du changement. Lorsque nous voudrons étudier les faits
suivant la dialectique, nous les étudierons dans leurs mouvements et
changements.
3.3.4. LOI DES CONTRAIRES
Dans la vie, il y a des forces qui maintiennent la vie, qui
tendent vers l'affirmation de la vie. Puis il y a aussi dans les organismes
vivants des forces qui tendent vers l'affirmation et d'autres tendent vers la
négation, et entre l'affirmation et la négation, il y a
contradiction.
Donc la dialectique constate le changement, mais pourquoi
les choses changent-elles ? Parce qu'il y a lutte entre les forces, entre
les antagonismes internes, parce qu'il y a contradiction. Voilà la loi
des contradictions ; les choses changent parce qu'elles contiennent en
elles- mêmes la contradiction.
Liant tous ces faits et répondant aux quatre lois de
la dialectique, la classe politique congolaise se constituait comme
étant une totalité, une globalité ou un tout indivisible
dans lequel interagissaient les différentes forces politiques en
présence entre elles : c'est la loi du mouvement. Du fait que la
dynamique de ces forces, les membres qui les constituaient
séparément passaient d'un camp à un autre camp, ces
mutations expliquent la troisième loi, celle du changement. Et parce
qu'elles défendaient parfois des intérêts divergents par
rapport aux enjeux en présence, cela engendrait des contradictions et
des contraires qui constituent la dernière loi.
A part la méthode précitée, nous
avons recouru également à l'approche de l'histoire
immédiate. Selon VERHAEGEN, B. (1974, p.180),
cette méthode est fondée sur la participation de l'acteur
historique au procès de connaissance. Son application suppose que
l'acteur historique prenne conscience de son propre rôle dans la
création et la transformation des structures qui l'environnent.
Cette prise de conscience, condition
nécessaire du dialogue entre le savant et l'acteur, se produit lorsque
l'ensemble social auquel appartient l'acteur, entre en crise et que celle-ci
provoque l'engagement politique de l'acteur historique. Seul le sujet
engagé dans une transformation historique de la société,
visant au renversement des rapports sociaux existants, peut être le
siège d'une connaissance plus vraie, plus féconde de sa propre
situation et des conditions objectives de son engagement. Il est le seul
partenaire valable du chercheur de l'histoire immédiate.
Cette méthode nous a permis de nous fonder
d'abord sur la période actuelle, du présent et remonter le cours
de l'histoire par une approche régressive.
Ensuite, nous avons recouru aux entretiens et
à l'observation, en interrogeant les acteurs historiques et les
témoins des événements.
Enfin il nous a fallu, non seulement poser des
questions et écouter, mais surtout comprendre les faits.
3.3. TECHNIQUES
Les techniques sont des outils permettant au chercheur de
rendre la méthode plus opérationnelle et efficace. C'est donc un
outil indispensable qu'utilise le chercheur pour recueillir des données
indispensables pour l'élaboration de son travail scientifique.
Elles peuvent être aussi définies comme
étant un ensemble des outils de la recherche impliquant les
procédés de collecte des données adaptées à
la fois à l'objet de la recherche, à la méthode d'analyse
et surtout au point de vue qui guident la recherche.
Les techniques de récolte des données sont des
outils permettant à un chercheur de récolter et dans une certaine
mesure de traiter les informations nécessaires à
l'élaboration d'un travail scientifique. Car la méthode seule
n'est pas suffisante pour la réalisation d'un travail scientifique.
Pour ce travail, nous avons recouru aux techniques
documentaires, à l'interview libre et à l'observation directe.
Toutes ces techniques nous ont été indispensables dans la
collecte et dans la sélection des données intéressant
notre étude.
Les techniques documentaires, consistent à analyser
les documents et les étudier afin d'arriver à déterminer
les faits ou phénomènes par la lecture. Nous avons
compulsé les données écrites que nous avons
confrontées entre elles, nous les avons analysées et n'avons
retenu que celles qui nous ont paru utiles. Nous avons à cet effet
utilisé les ouvrages, les notes de cours, les articles de revues, les
documents officiels, etc.
Pour ce qui est de la technique vivante, nous avons
utilisé de l'interview qui est un tête- à- tête et un
rapport oral entre deux personnes, dont l'une transmet à l'autre des
informations. Mais au sens technique du terme, l'interview est un
procédé d'investigation scientifique, utilisant un processus de
communication verbale pour recueillir des informations en rapport avec le but
fixé. Et pour ce faire, nous avons recouru au type d'entretien à
réponses libres. Cette forme d'interview porte sur des questions
nombreuses, non formulées d'avance, dont les thèmes sont
précisés. Nous avons été en contact direct avec nos
enquêtés lesquels répondaient à leur guise, mais
sans parler de n'importe quoi.
Quant à la technique qui est l'observation directe,
celle- ci nous a permis tout en étant à Kinshasa, capitale du
pays et siège des institutions de l'Etat, pendant cette transition issue
de l'Accord Global et Inclusif ; d'observer directement les
événements politiques et les jeux des acteurs politiques ainsi
que du processus électoral. Cette technique nous a mis dans une position
du chercheur immergé dans son objet de recherche.
4. CHOIX ET INTERET DU
SUJET
4.1. CHOIX
La République Démocratique du Congo sous la
transition issue de l'Accord Global et Inclusif a connu plusieurs crises, tout
en sortant elle- même d'énormes qui ébranlèrent le
tissu politique, économique et social, donc tout le système de la
société. C'est pourquoi, cette période a été
nécessaire pour corriger les erreurs antérieures en vue de
relever tous les défis majeurs en vue de préparer et d'aller
aisément sur la voie électorale.
Cette période de transition a permis de
préparer la venue d'une nouvelle République dite
"Troisième République" dont les institutions devraient
reposer sur les principes et les résultats électoraux, afin que
ses animateurs puissent jouir de la légitimité populaire obtenue
à la faveur des urnes.
Cette période a été celle d'une sorte
d'expression démocratique par le pluralisme politique où la
formation de différents groupes sociaux, face aux enjeux -surtout
électoraux-, se sont très vite transformés en forces
politiques pour se lancer dans la lutte démocratique du pouvoir.
En tant que politologue en formation, ce sujet sur
les forces politiques associées à leurs alliances autour des
enjeux politiques, traduit notre souci de mieux connaître cette
période tumultueuse.
4.2. INTERET
Ce thème dont les idées et les
événements nous sont encore frais dans l'esprit présente
un triple intérêt.
Au niveau scientifique d'abord, les analyses
développées sur l'identification des forces sociales
transformées en forces politiques, leurs alliances face aux
différents enjeux politiques dans la sphère politique congolaise
pendant la transition, constituent notre modeste contribution à
l'épanouissement de notre science dans notre pays. Ce travail nous
permet également, à notre avis, de renforcer notre
capacité de conceptualisation et d'esprit critique. Il est aussi pour
nous une opportunité de soumettre à l'épreuve des faits
les théories politiques et scientifiques apprises.
Au niveau personnel ensuite, étudier les combats
politiques est pour nous une préparation à la prochaine vie
politique dans laquelle nous serons obligé de vivre et de gérer
toute sorte des conflits politiques.
Au niveau social ou pratique enfin, cette étude peut
constituer une bibliographie que certains décideurs politiques,
chercheurs, et étudiants pourraient consulter dans le cadre de leurs
préoccupations respectives.
5. DELIMITATION DU
SUJET
Notre travail traite des forces et alliances politiques
qui ont émergé durant la transition autour de différents
enjeux politiques en présence.
Sur le plan spatial, notre étude couvre notre
pays, la République Démocratique du Congo.
Sur plan temporel, cette étude couvre toute la
période de transition issue de l'Accord Global et Inclusif allant de
l'année 2003 à l'an 2006. Cette périodicité
présente une importance capitale pour le pays, car elle a
été la période d'organisation des élections qui ont
abouti à un nouvel ordre politique avec de nouvelles institutions. Elle
a donc consacré l'avènement de la Troisième
République, et résolu la crise de légitimité par
l'élection au suffrage universel direct du nouveau Président de
la République et le choix des animateurs des différentes
institutions par voie élective.
6. SUBDIVISION DU
TRAVAIL
Outre l'introduction et la conclusion, notre travail est
subdivisé en quatre chapitres.
Le premier chapitre porte sur des
généralités, définissant les concepts de base et
présentant quelques théories.
Le second chapitre est consacré au Processus
démocratique et aux différentes transitions en
RDC.
Le troisième chapitre traite des différentes
forces politiques en présence pendant la transition.
Le quatrième et dernier chapitre est consacré
aux alliances politiques et enjeux des forces politiques durant la
période de transition.
CHAPITRE PREMIER : GERERALITES
Dans ce premier chapitre, notre préoccupation est de
présenter et de définir les concepts de base de la
présente étude. Cette démarche permet de fixer les
lecteurs sur le sens accordé à chaque vocable usité dans
notre étude.
1.1. DEMOCRATIE
A.
Notion de
démocratie
Le concept démocratie est un phénomène
ancien qui tire son origine à Athènes au cinquième
siècle avant Jésus- Christ. Sur le plan
étymologique, le mot démocratie provient de deux mots grecs
`Demos et Kratos' et dont le premier signifie peuple et le second
pouvoir ou commandement.
Selon le Petit Larousse (1989, p.
307), la démocratie est vue comme un régime
politique dans lequel le peuple exerce sa souveraineté lui- même,
sans l'intermédiaire d'un organe représentatif
(démocratie directe) ou par ses représentants
interposés (démocratie représentative).
Pour MAKWALA, J.
(SABAKINU, J. (dir.), 1999, p. 12), de ses lointaines
origines égyptienne et grecque, la démocratie a toujours
été considérée comme un système politique
dans lequel le peuple est souverain. Donc, dans ce type de système
politique, l'autorité ne vient ni de Dieu, ni des dirigeants eux-
mêmes, mais du peuple.
Selon MARION, J.
(SABAKINU, J. (dir.), 1999, p. 12), la
démocratie est la seule institution assumant le fragile équilibre
entre l'intérêt individuel, recherché par la plupart des
constructeurs politiques.
D'après KAPANGA, F.,
(2004, p. 59), la démocratie est liée
à l'idée de la liberté dont la définition la plus
simple est le gouvernement par le peuple et la souveraineté y est
investie dans le peuple et exercée directement par lui ou par ses
représentants désignés au cours des élections.
de TOCQUEVILLE, A.
(1963, p. 321), définit pour sa part la
démocratie comme étant le pouvoir du peuple, impliquant la
liberté, l'égalité, la justice, la capacité de
dialogue, d'écoute d'autrui, de tolérance, d'acceptation de droit
à la différence et du respect des autres.
MOTTU, P. (1963, p.
223), part d'un point de vue moral pour affirmer que la
démocratie est d'abord un état d'esprit, une façon
d'être et de se comporter sur le plan moral.
Quant à
BURDEAU, G. (1956, p. 8),
la démocratie est avant tout une valeur fondamentale :
l'inaliénable vocation des hommes à prendre en charge leur destin
tant individuel que collectif. C'est ce qui fonde l'unité de la
démocratie au delà de la pluralité des expressions.
Il sied de relever que la démocratie est aussi une
forme d'organisation politique. C'est une pratique politique contingente. En
fait, la démocratie est aussi une notion plurielle. C'est ainsi que
l'on peut rencontrer la démocratie pluraliste fondée sur le jeu
des partis politiques dans l'adhésion des membres et dans
l'élaboration des programmes gouvernementaux d'une part. Il existe la
démocratie monopartite qui est, par contre, basée sur l'unique
cadre de vie politique qui est le parti unique, pour la définition et la
gestion des intérêts de la communauté d'autre part.
C'est avec LINCOLN, A.
(1991, p. 31),
16ème Président des Etats-Unis
d'Amérique que le vocable démocratie a
pris son sens le plus populaire, celui du `gouvernement du peuple, par le
peuple et pour le peuple'. Cela postule un rapprochement de vue entre
gouvernés et gouvernants.
De toutes ces définitions ci-haut
évoquées, nous estimons que la démocratie, type
gouvernemental se résume en la possibilité de l'existence au sein
de la société, des conditions qui assurent à chacun la
sécurité, la culture et l'aisance requises pour son bonheur. En
sus, la démocratie reste et demeure un moyen de limiter le champ
d'action des gouvernants et d'élever matériellement et moralement
le niveau de vie des citoyens.
Dans le contexte de notre étude, la démocratie
est entendue par les Congolaises et Congolais comme la solution à tous
les problèmes notamment : politiques, économiques, sociaux
et culturels. Dans cet ordre d'idées, la démocratie est
perçue comme une forme de gouvernement de la cité devant assurer
la réalisation des espérances raisonnables du peuple. Pour ce
faire, elle doit être bien conduite, car sa mauvaise application conduit
au désordre, à l'anarchie, au non développement
recherché. Bref, à la dictature tant reprouvée.
B. Théorie
générale sur la démocratie
1° DESTRUCTION DES REGIMES AUTORITAIRES
La démocratie est un processus qui impose
d'abord la destruction des régimes politiques dictatoriaux. Ce processus
implique ensuite l'application des normes démocratiques pour la
consolidation progressive de la démocratie et l'apprentissage des
mécanismes de la démocratie ; et enfin la
démocratisation aboutit à la stabilisation du régime
nouveau par l'imprégnation de toute la société dans une
culture politique de large participation responsable et consciemment
assumée par l'ensemble de la population concernée.
Selon HUNTINGTON, (cité
par BANYAKU, L.E., 1997, pp. 149 - 150), il est au
moins trois facteurs à la base de la disqualification des régimes
autoritaires ou dictatoriaux.
1. Les justifications de droit divin, du culte ou
du mythe du Chef traditionnel tout puissant et celles fondées sur les
nationalismes extrémistes et l'idéologie marxiste de lutte des
classes n'ont résisté aux nouveaux
courants', notamment la `PERESTROÏKA'
c'est-à- dire la reconstruction en changeant radicalement les
institutions anti- démocratiques et la `GLASNOST' qui veut dire
la transparence dans la gestion de la chose publique, qui balisent l'univers
politique. Leur émergence et leur développement
génèrent un nouvel ordre politique avec des exigences nouvelles
et contraignantes comme base de légitimité du pouvoir.
2. `Le changement des structures sociales,
culturelles et du niveau de revenu constituent un deuxième facteur
à la source de destruction des régimes
autoritaires'. Les exigences de la correspondance
nécessaire entre, d'une part, le niveau de développement des
ressources matérielles, économiques, et d'autre part, le niveau
des consciences sociales, ont créé des tensions dans le corps
social dont l'issue ne pouvait être que l'implosion du noeud de blocage.
D'où le développement du processus de démocratie.
3. `L'intervention des acteurs politiques et
même économiques et internationaux' avec lesquels
les régimes dictatoriaux entretiennent des relations
privilégiées et desquels ils reçoivent aides et appuis
diplomatiques. Ces acteurs répugnent, en général, à
soutenir des dictatures décriées par leurs peuples.
Une gestion économique performante avec des
retombées incontestables sur le plan social et une gestion politique qui
rencontre l'assentiment populaire, avec donc plus d'ouverture, plus de dialogue
et plus de transparence s'avère être une valeur de
négociation avec l'extérieur et de soutien de la part de la
Communauté Internationale. D'une façon générale qui
n'exclut pas d'exceptions, l'aide est désormais liée à la
pratique démocratique.
En conséquence, une gestion politique autoritaire,
monolithique qui ignore des demandes internes (in
puts) des citoyens qui doivent être suivies des
réponses satisfaisantes (out puts) ressenties
par ces derniers (aspiration à plus de liberté, de participation
politique et économique), met mal à l'aise la population et
effarouche l'environnement international, dominé actuellement par les
démocraties électives.
De ce fait, pour que la démocratie, pouvoir du peuple,
par le peuple et pour le peuple soit effectivement fondée sur le
consentement des gouvernés, et soit le reflet d'une réflexion et
d'une décision populaires, il faut et il suffit de créer un
certain nombre d'institutions à cette fin, tels sont les traits
fondamentaux de la démocratie. (SABAKINU, J., et al, (dir)
1999, p. 14). La connaissance et les mécanismes de ces
institutions sont d'une importance capitale pour faire asseoir la pratique
démocratique et de la mieux saisir. Car la démocratie reste et
demeure le système actuellement idéal pour tout groupement
humain, en assumant un minimum de liberté à tout citoyen. Elle
permet au peuple de renouveler ses dirigeants par le jeu électoral, de
leur dicter sa volonté et d'en contrôler l'application.
La démocratie engendre à cet effet la
paix ; mais la démocratie ne peut pas se maintenir et se
développer sans des structures appropriées et sans la culture
citoyenne, elle est souvent présentée aujourd'hui comme la voie
vers la paix et la clé de tout développement.
La démocratie est, donc assurément, source de
paix sous toutes ses formes, à condition d'en connaître
parfaitement les mécanismes, de contrôler leur application et
d'adapter ses expressions et ses instruments à chaque contexte
spécifique. Car la démocratie demeure, à la fois, une
valeur fondamentale et universelle, et une pratique politique contingente. La
démocratie tout comme la liberté qui constitue son fondement n'a
pas de prix. Mais dans le désordre et le libertinage politiques
irresponsables, la démocratie peut s'avérer plus dangereuse pour
la paix sociale et pour la sécurité des biens et des personnes,
qu'une dictature éclairée qui assure au moins une `certaine
paix' et une `certaine sécurité'. La
démocratie est et doit être une responsabilité d'hommes
responsables. Ce n'est pas un slogan politique, ni un jouet pour enfants. Mal
appliquée, elle perturbe la paix et conduit à l'anarchie.
2° BASES DU GOUVERNEMENT DEMOCRATIQUE
En effet, toute forme de gouvernement et partant de tout ce
qui précède, se réclamant de la démocratie devra
reposer sur certains points dont les plus utiles nous paraissent
être :
1. La détention de la souveraineté par le peuple
qui peut la déléguer.
2. L'exercice de cette souveraineté par le peuple par
la voie électorale. Déjà à ce sujet
MONTESQUIEU notait que l'exercice de la
démocratie est en danger lorsque tous les hommes sont qualifiés
pour choisir et tous ne sont pas pour être choisis.
3. La discussion libre, ouverte et populaire au sein des
Chambres législatives.
4. Le respect des libertés civiles :
liberté de parole, de la presse, de réunion ; mais aussi
respect de l'égalité de tous les citoyens.
5. Le droit à la différence, c'est-à-dire
le droit à l'existence d'une Opposition constructive et
républicaine, reconnue et acceptée.
6. La liberté politique et ses corollaires :
garantie des droits privés et publics, pluralisme idéologique,
multipartisme.
7. La tolérance qui n'est rien d'autre que la
liberté reconnue à autrui de penser autrement la
réalisation du bien commun en respectant la façon de voir de
l'autre et les lois du pays.
8. L'égalité et l'universalité de la
participation et la décision majoritaire.
9. L'existence des groupes de pression et d'une Constitution
écrite ou non écrite.
10. Le compromis : c'est le triomphe de quelque chose de
plus important pour les parties impliquées ; c'est une
alternance à la guerre. Le compromis doit tenir compte de la justice et
de l'équité pour ne pas verser dans la compromission.
3° TRIPLE ASPECT DE LA DEMOCRATIE
Abordant l'analyse de la démocratie,
BUCHMAN, J. (1999, p.
41), constate que la démocratie se présente sous le
triple aspect d'un principe technique, d'un processus politique et d'une
technique de Gouvernement.
Comme principe, elle correspond à la théorie
de la souveraineté du peuple, avec l'identification idéale des
gouvernants et des gouvernés ; comme processus, elle est le
système de consentement populaire, du Gouvernement responsable et de la
dialectique politique électorale en particulier. Enfin, comme technique,
elle constitue un ensemble des méthodes pacifiques d'attributions,
d'exercice et de contrôle du pouvoir.
Par rapport à ce qui caractérise la
démocratie, son contenu a donc toujours existé à des
degrés divers, dans toutes les sociétés humaines :
car il s'agit, pour l'homme d'organiser ses rapports avec ses semblables et d'y
souscrire librement. L'Afrique noire n'a donc pas été à
l'écart du courant démocratique, malgré l'existence dans
la période précoloniale et postcoloniale des régimes
autocratiques qui ont ignoré les principes démocratiques les
plus élémentaires.
1.2. DYNAMIQUE POLITIQUE
A. Notion de la dynamique politique
Selon la définition qui prévaut en
mécanique rationnelle, la dynamique est l'étude des relations
entre les mouvements et les forces qui les engendrent.
Ramenée à notre domaine,
sans que le fait de transposition implique adoption des méthodes
d'étude, cette dynamique concerne l'analyse des figures historiques
successives que revêt l'ordre politique en fonction des forces provoquant
les évolutions ou les changements. (BURDEAU, G., 1970, p.
265).
Une dynamique politique est donc considérée
comme étant le mouvement des faits politiques ainsi que de ses
phénomènes interagissant dans leur évolution.
B. Théorie de la dynamique
politique
Cette théorie invite ou implique une certaine analyse
des figures historiques que revêt l'ordre politique en
présence.
Toutes les données que constitue la dynamique
politique sont des constantes formelles. Elles sont une construction de
l'esprit. En effet, ce que l'observation nous fait connaître `ce n'est
pas l'ordre, mais un ordre, ce n'est pas la différenciation, mais un
certain type de rapport politique, ce n'est pas le pouvoir, mais un pouvoir
original par ses fins autant que par ses modalités d'exercice', et ce,
selon BURDEAU, G.
(1970, pp. 267- 268). C'est de ces différentes
figures que nous dégageons les notions d'ordre, de
différenciation, de pouvoir qui, incitées dans toutes les
sociétés, s'y incarnent cependant sous des traits divers.
L'objet de la dynamique politique est donc, d'étudier
les forces sous l'influence desquelles les cadres neutres s'animent pour
devenir les formes dont l'histoire et l'étude comparée des
systèmes politiques nous font connaître l'extrême
diversité.
Il serait donc une conception inexacte de l'ordre politique
que d'y voir un ordre statique, troublé de temps à autre par une
secousse qui viendrait en modifier l'économie. Cette constance et cette
immobilité n'apparaissent que lorsque la réflexion dégage
de la multiplicité des figures de l'ordre révélées
par l'expérience, des traits qui leur sont communs à toutes.
Ce qui ressort, au contraire, de l'observation de la
réalité, c'est la mobilité des formules qui donnent
à l'ordre sa substance concrète. Bien loin d'être inerte,
l'ordre politique apparaît comme un perpétuel mouvement. Les
éléments qui s'agencent en lui se renouvellent sans cesse,
tantôt par lente transformation, tantôt par mutation brusque. La
structure du rapport politique se transforme, les fins du pouvoir varient, les
règles génératrices de discipline changent de contenu. Ce
sont des changements qui, ayant de tout temps frappé les observateurs,
les ont conduits à assimiler les sociétés politiques
à des organismes vivants.
Le principe de ce mouvement, principe moteur de toute
activité politique est simple : c'est l'effort pour
conquérir le pouvoir, et cette conquête signifie l'appropriation
purement et simplement de tous les instruments susceptibles à
créer l'ordre.
Il en résulte qu'il est de l'essence de l'ordre
politique d'être constamment mis en cause puisque le pouvoir qui le
garantit est en même temps l'objet d'une compétition
stimulée par le désir de se modifier.
1.3. FORCES POLITIQUES
Les forces politiques sont des doctrines, des
idéologies, des idées, des groupes et des partis politiques ayant
une influence dans la vie politique en un certain moment donné et
variant selon les époques et selon que l'on puisse être dans un ou
autre État.
Elles sont donc, un ensemble de différents mouvements
de pression et d'intérêt interagissant dans la conquête d'un
quelconque pari. Ainsi, une personnalité politique de haute envergure,
des partis politiques, des syndicats, des ONG, la
société civile, les institutions publiques, l'opinion publique,
les groupes de pression, la presse, etc. constituent des forces politiques.
Selon BURDEAU, G.
(1970, p. 383), les forces politiques sont une
puissance s'attachant à un résultat politique d'utilisation
à leur profit du pouvoir politique. Pour lui, toute force qui fait
pression sur le pouvoir ou intervient dans le rapport politique, devient
dès lors politique. On distingue généralement deux types
de forces :
1. Celles soutenant et appuyant le pouvoir
établi ;
2. Celles favorisant le mouvement et même la
subversion.
1.4. PARTIS POLITIQUES
A. Notion des partis politiques
Plusieurs explications ont été avancées
pour rendre plus explicite ce concept de parti politique par divers auteurs
parfois contradictoires ou complémentaires.
D'après DUVERGER, M.
(cité par MAKENGO, A., 2006-2007), le parti
politique se définit comme étant des groupements
articulés, structurés, hiérarchisés et
adaptés pour la conquête du pouvoir. Il n'est donc pas une
communauté, un ensemble de communautés, une réunion de
petits groupes disséminés à travers le pays `sections,
comités, associations locales, etc. Les partis politiques de ce fait,
représentent les intérêts et les ambitions des
catégories diverses. C'est donc une réunion d'hommes partageant
historiquement la même doctrine politique et sont organisés
souvent sous la forme associative.
Pour BURDEAU, G.
(1968, p. 45), un parti politique est tout groupe
d'individus qui professent les mêmes vues politiques, s'efforcent de les
faires prévaloir, à la fois en y reliant le grand nombre possible
de citoyens et en cherchant à conquérir le pouvoir, ou du moins,
à influencer ses décisions.
EPSTEIN (cité
par MAKENGO, A., 2006-2007), considère tout
parti politique comme un groupe qui cherche à élire sous son
label.
ARON, R.
(cité par KABUYA, L., 2004-2005), soutient de
son côté que les partis politiques sont définis comme des
groupements volontaires, plus au moins organisés qui prétendent
au nom d'une certaine conception de l'intérêt commun et de la
société assumée seuls ou en coalition, les fonctions du
Gouvernement.
REMOND, R., (1988, p.
68), estime qu'un parti politique est avant tout un rassemblement
d'hommes regroupés en vue d'un but commun et c'est d'abord sur ceux
qu'il réunit, qu'il est susceptible d'éclairer.
WEBER, M. (cité
par COLAS, D., 1994, p. 17), affirme que les partis
politiques sont des associations reposant sur un engagement formellement libre
ayant pour but de procurer à leurs chefs le pouvoir au sein d'un
groupement et à leurs militants actifs des chances idéales ou
matérielles d'atteindre leur but, de poursuivre leurs objectifs,
d'obtenir des avantages personnels ou de réaliser.
SARTORI, G. (cité
par AVRIL, P., 1995, p. 17), estime que le parti
politique est tout groupe identifié par une étiquette officielle
qui présente des candidats aux fonctions politiques.
C'est cette vision qu'adopte SEILLER,
D.L. (1993, p. 22), lorsqu'il
définit les partis politiques comme étant des organisations
visant à mobiliser des individus dans une action collective menée
contre d'autres, pareillement mobilisés, afin d'accéder, seuls ou
en coalition, à l'exercice des fonctions du Gouvernement. Cette action
collective et cette prétention à conduire la marche des affaires
publiques sont justifiées par une conception particulière de
l'intérêt général.
LOKA ne KONGO, S.
(2001, p 35), indique que un parti politique est une
union d'hommes et de femmes qui professent les mêmes idées et
doctrines politiques, concourant à la conquête et à
l'exercice du pouvoir politique.
Pour IBRAHIM (cité
par TOENGAHO, F., 2003, pp. 37-38), les partis
politiques sont des associations spécifiques de citoyens partageant une
même conception de l'organisation et de fins du pouvoir politique et
décidés à conquérir démocratiquement tout,
ou une partie de l'appareil de l'État en vue de réaliser son
projet de société.
De son côté
l'immortel, Karl MARX
(cité par LOKA ne KONGO, S., 2001,
p. 35), a défini le parti politique comme étant une
organisation des éléments les plus conscients d'une classe
sociale.
Pour notre part, nous considérons qu'un parti
politique est un groupe de personnes unies et organisées politiquement
autour de mêmes idées, d'une même idéologie et d'un
projet de société en vue de la conquête, de l'exercice et
du fait de conserver le pouvoir le plus longtemps que possible par des
procédés démocratiques. Notons que l'adhésion
à un parti politique doit être libre, individuelle et
consciencieuse.
B. Eléments
Entant qu'organisation de conquête du pouvoir, le parti
politique, quelle que soit la conception à retenir, il y a au moins
quatre éléments sur lesquels la notion d'un parti politique
repose.
Ø L'idéologie
Elle définit donc la vision
qui doit guider les membres d'un parti politique par rapport à l'homme
ou la société tout entière. A cela, il doit être une
organisation durable dont l'espérance de vie politique doit être
supérieure à celle des animateurs en place. (CHARLOT,
J., et al, 1971, p. 22).
Ø L'organisation
En vue d'atteindre leurs objectifs et dans la
poursuite de leur but, les membres d'un parti politique doivent se coaliser
autour de leurs moyens pour la conquête du pouvoir. Alors, il doit
être bien établi et doit entretenir des rapports réguliers
et variés avec tous les échelons du parti.
Ø La finalité
A ce niveau, il doit avoir la
volonté délibérée de prendre et d'exercer le
pouvoir, seul ou avec d'autres, et non pas simplement d'influencer le pouvoir.
Ainsi donc, il existe deux finalités pour tout parti politique.
- La conquête, l'exercice et la conservation du pouvoir,
la participation au pouvoir ou au système politique ;
- L'expression d'un certain nombre de revendications et
désidérata pour l'intérêt général.
Ø La recherche du soutien
populaire
Tout parti politique est toujours à la recherche de
ce genre de soutien constituant sa légitimité, et, ce,
jusqu'à l'adhésion militante. A ce titre, il faut noter que tous
ceux qui viennent soutenir un parti politique ne sont pas nécessairement
militants, car, il y a parfois des sympathisants ou tout simplement des
électeurs.
C. Typologie des partis politiques
Généralement organisés en
adhérents et dirigeants, il existe deux sortes de partis politiques
selon la présentation de Maurice DUVERGER
(cité par CHARLOT, J., et al, 1971, p.
201), que nous avons retenue.
1. Partis des cadres ;
2. Partis de masse.
Il est tentant de croire, d'emblée, que cette
dénomination repose sur leur dimension, sur le nombre de leurs membres
conférant cette qualité mais ; plutôt, leur structure
et leur organisation.
En ce qui concerne les membres, les adhérents sont
donc la matière même du parti, la substance de son action. Au
point de vue financier, les partis politiques reposent essentiellement sur les
cotisations versées par ses membres. On peut adjoindre à cette
typologie organisationnelle un autre élément important : la
discipline des partis. Il s'agit alors des partis rigides avec discipline de
vote et grande centralisation ainsi que les partis souples sans discipline de
vote.
1° PARTIS DES
CADRES
Trois caractéristiques qualifient les partis des
cadres :
Ø Ils ne cherchent pas l'adhésion en nombre mais
en qualité ;
Ø Ils sont aristocratiques et oligarchiques (nobles et
riches) ;
Ø Ils sont souples et très
décentralisés en raison de leurs moyens.
Les partis des cadres ne visent pas à grouper un nombre
d'adhérents aussi élevés que possible, mais à
réunir des notables : `la qualité leur importe plus que la
quantité'
2° PARTIS DE
MASSE
Ces partis également se distinguent des partis des
cadres de trois caractéristiques :
Ø Ils recherchent la quantité ;
Ø Ils vivent de la cotisation de leurs
membres ;
Ø Ils cotisent et sont hiérarchisés.
Les partis de masse cherchent donc à faire à
partir de l'éducation civique un travail de transformation des masses en
une élite indispensable à la société.
Cette classification classique que propose
Maurice DUVERGER se heurte à trois
obstacles :
Ø Ils (partis) connaissent un phénomène
de replis ;
Ø Cette classification ne va pas dans toutes les
cultures ;
Ø Ils (partis) sont devenus le rassemblement
d'électeurs et sont d'attrape-tout et sont tournés vers un seul
objectif, celui des élections.
Une telle classification conduit à plusieurs
conséquences dont l'existence toujours d'un candidat fétiche et
ne disposent plus d'idéologie ni doctrine.
D. Genèse
des partis politiques
Selon le schéma théorique
élaboré par Maurice DUVERGER
(cité par MULUMBATI, A., 1977, pp. 103-104),
les partis politiques qui animent la vie politique dans les différents
systèmes politiques, peuvent quant à leur origine, être
regroupés en deux grandes catégories : les partis politiques
d'origine électorale et ceux d'origine parlementaire d'une part et ceux
d'origine extérieure au Parlement d'autre part.
1° PARTIS POLITIQUES D'ORIGINE ELECTORALE ET
PARLEMENTAIRE
Les partis politiques d'origine électorale et
parlementaire sont nés de l'établissement des
contacts permanents entre les groupes parlementaires, et les
comités électoraux, qui ont vu le jour généralement
après eux. En effet, il y a d'abord des groupes parlementaires issus des
assemblées autocratiques, (héréditaires ou
cooptés). Ensuite, des comités électoraux nés du
fait du suffrage universel. Les deux groupes se sont mis en contact pour
harmoniser leurs actions politiques.
2° PARTIS POLITIQUES D'ORIGINE EXTERIEURE AU
PARLEMENT
Un certain nombre des partis politiques ne procèdent
pas d'un mécanisme électoral et parlementaire. Ils sont
fréquemment issus des groupements préexistants. C'est le cas par
exemple des groupes syndicaux en Grande Bretagne et en
RDC d'avant l'indépendance. Et à ce
titre, la `Société Civile congolaise, paraît d'origine
extérieure au Parlement'. (ILUNGA, K., 2005-2006, p.
15).
E.
Caractéristiques des partis politiques
Un parti politique se caractérise par des traits
fondamentaux suivants, (LAPALOMBARA, J., 2001, p.
169) :
1. Une organisation durable et une espérance de vie
supérieure à celle de ses fondateurs ;
2. Une organisation implantée localement, avec des
rapports réguliers entre la base et l'échelon national ;
3. Une organisation dont les dirigeants ont la volonté
délibérée de prendre et d'exercer le pouvoir, seul ou avec
d'autres (non pas seulement influencer le pouvoir) ;
4. Une organisation qui cherche à acquérir le
soutien populaire, par les élections.
De toutes ces caractéristiques, et comme principes, les
partis politiques reposent sur quatre fonctions à assumer.
1° FONCTION D'ENCADREMENT ET DE RASSEMBLEMENT
Les partis politiques ont essentiellement pour objets,
d'encadrer l'opinion, de faciliter et de coordonner l'action politique. Les
partis interviennent comme catalyseur, et se cristallisent autour de leur
formation de tendance ou des aspirations qui sans eux demeureraient virtuelles.
D'une part, ils feront abandon de certaines préférences
individuelles qui n'ont pas place dans un thème d'action collective,
d'autre part, ils accepteront certaines directions auxquelles, livrées
à eux-mêmes n'auront pas songé.
Le parti politique apparaît aussi comme un agent
indispensable de formation des idées, de droit parce qu'il oblige
l'individu à se situer dans le groupe et à formuler clairement sa
conception de l'ordre désirable.
Certes, l'adhérant ou le sympathisant s'engage
vis-à-vis du parti, mais, à travers lui, c'est à
l'égard de la collectivité tout entière qu'il s'engage en
adoptant une position nette sur tous les problèmes soulevés par
la vie.
2° FONCTION D'ENCADREMENT ET DE SELECTION
Le rôle des partis politiques ne peut cependant pas se
limiter à la fonction mécanique d'encadrement de l'opinion,
notamment, au moment de l'opération électorale.
Leur mission n'est seulement ni de lui proposer un choix de
couleur ou de futurs candidats aux élections, mais elle consiste
à les préparer à l'acte électoral et les amener
à en assurer consciemment la responsabilité.
Selon NIEMBA, J.
(2006-2007), si les partis politiques
manquent à leur mission d'éducation et d'information, il leur
deviendra impossible de remplir leur rôle essentiel dans la
démocratie à savoir être le corrois de transmission ou de
communication entre le pouvoir (gouvernants) et la base (gouvernés). En
ce qui concerne la sélection, on sélectionne les personnes qui
seront candidats et peuvent être élus et en même temps la
recherche de nouveaux talents.
3° FONCTION D'ANIMATION
Comment pourrait-il exercer une influence sur la gestion des
affaires publiques si le parti politique n'anime pas ?
Ainsi, les partis politiques concrétisent les
mouvements de la mentalité politique en leur donnant une expression
tranquille dont il serait difficile de trouver l'équivalent si la masse
des gouvernés demeurerait amorphe et inorganisée. C'est donc
à juste titre que LENINE postule que la
fonction du parti politique implique une action continue pour tenir le peuple
toujours en alerte.
4° FONCTION PEDAGOGIQUE ET DE FORMATION DU PERSONNEL
POLITIQUE
Si les partis politiques créent un pouvoir, ils sont
aussi des écoles où s'apprend son exercice. Il y a alors
formation des militants, candidats et ceux qui partagent la même
idéologie. En outre, à l'intérieur de la classe politique
dont il est le principal agent de recrutement, le parti politique est un
détecteur des valeurs. C'est lui, qui, dans la classe, détermine
les hiérarchies. Pour ce faire, il dispose précisément de
la faculté d'investiture que lui offrent les différents postes
officiels auxquels les partis politiques sont appelés à
occuper.
1.5. SOCIETE CIVILE
A. Notion de la société
civile
Comme tout concept, la société civile est
définie diversement par plusieurs auteurs. C'est ainsi que pour
définir ce concept, il est impérieux de recourir à
certains auteurs qui ont donné de ce concept prétendu
polysémique des définitions de diverses manières et dont
les idées semblent néanmoins expliquer la même chose.
La science politique et la sociologie définissent la
société civile comme l'ensemble des rapports individuels, des
structures familiales, sociales, économiques, religieuses qui se
déploient dans une société donnée, en dehors du
cadre et de l'environnement de l'Etat.
La société civile chez
HEGEL est la sphère où les hommes
cherchent à satisfaire leurs besoins par le travail dans un cadre
policé, où les corporations jouent un rôle essentiel sous
lequel, elles se dégraderaient dans une guerre de tous contre tous
c'est-à-dire un retour à l'état de nature.
C'est dans ce cadre que COLAS,
D. (1994, p. 338), soutient
que l'Etat est la condition de possibilité de la société
civile puis que sans l'Etat, la société civile
s'autodétruirait. Renversant la philosophie hégélienne,
MARX place la société civile en
infrastructure de la société et, l'Etat comme le droit ou la
religion, en position d'institutions nées d'une différenciation
et/ou d'une logique de l'illusion obligée.
A ce titre, l'Etat est un appareil tel que le
présente TOENGAHO, F.
(2005-2006), de violence, un instrument de la
dictature au service de la bourgeoisie. Cet État se présente
aussi comme tel que le souligne NGUMBI
(2003-2004, p. 15), un parasite
même qui menace la société civile.
Pour GRAMSCI, A.
(1975, p. 147), la
société civile constitue le contenu éthique de
l'État. Elle a pour fonction de défendre et de développer
l'idéologie de la classe dominante.
C'est ce que
ALTHUSSER a appelé par la suite les appareils
idéologiques de l'Etat (l'église, la mosquée,
l'école, l'université, etc.).
CHABAL et DALLOZ
(1994, p. 31), trouvent que, la
société civile renverrait à une sorte
d'intermédiaire entre l'Etat et les groupes fondamentaux, en entre-deux
plus au moins en voie d'affirmation qui serait susceptible de contrer les
velléités hégémoniques des pouvoirs centraux.
COLAS, D. (1994, p.
386), considère que, la formule tend à
désigner la revendication d'une vie sociale et/ou économique
organisée et qui trouverait sa dynamique en elle-même plus que
dans le rôle de l'Etat. L'expression sert aussi à la mise en cause
de la société politique ou classe politique parfois
présentée comme inefficace ou corrompue.
YAMBA YAMBA, N. (1998,
p. 5), définit la société civile, comme des
associations existantes dans le pays et qui n'ont pas pour but de
conquérir, d'exercer ou de garder le pouvoir ; et qui ne sont ni
des institutions publiques, ni des partis politiques, mais, elles
représentent différents groupes et associations de tout genre qui
défendent notamment les intérêts de leurs membres
auprès des autorités et sont enfin un lieu d'expression pour la
population.
De son côté, NGOMA,
B. définit la société civile comme
étant une organisation sociale formelle qui se donne une double
mission : celle de soutenir les citoyens dans leurs visées de bien
vivre, et celle d'épauler les pouvoirs publics dans leurs obligations de
fournir des bonnes conditions de vie à la population.
Selon TOURAINE, A.
(1994, p. 89), la société civile est
comprise comme étant une association des revendications pour la
défense de l'environnement, la marchandisation de tous les aspects de la
vie. Elle devient responsable de son propre sens, elle peut même se
transformer en partie et imposer ses priorités à un groupe
qu'elle tend à renforcer.
De tout qui précède, la société
civile peut être comprise comme un ensemble de toutes les forces sociales
qui ne sont pas des institutions de l'Etat. Elle est en même temps
unique, dans le sens qu'elle se trouve en face du pouvoir, face à
l'Etat, elle est très diverse dans ses préoccupations, ses
intérêts, ses idéologies. La société civile
est comme une organisation située entre l'individu et l'Etat, elle est
donc l'ensemble d'individus et de groupes (organisés ou pas) qui
agissent de manière concertée sur le plan politique,
économique, social et culturel administrés par des règles
et des lois formelles et informelles.
L'expression
`société civile' a eu, au cours de la réflexion politique,
des significations successives, parfois contradictoires. La
réalité qu'elle représente est multiforme. Selon le
contexte historique, les bases historique et politique, cette expression
renferme des significations différentes. Quand on cherche son origine,
le terme société civile ou société des citoyens, il
convient de remonter jusqu'à CICERON et aux
philosophes grecs. Mais quand ils parlaient de société civile,
ces derniers pensaient en général à l'Etat lui-même.
La conception moderne de la société civile est née
à la fin du dix-septième siècle avec la philosophie des
lumières, en Ecosse et sur le continent européen. Avec
l'expression société civile, plusieurs théoriciens
essayaient de cerner une sphère proche de l'Etat mais se distinguant de
celui-ci, un domaine où les citoyens se retrouvent en fonction de leurs
motivations ou de leurs intérêts.
Ainsi donc, la société civile est née
d'un désir croissant de liberté. Au vingtième
siècle lorsque les philosophes s'intéressèrent aux
conséquences politiques et sociales de la révolution
industrielle, la société civile perdit de son actualité.
Ce n'est qu'après la seconde guerre mondiale qu'elle redevient à
la mode, et l'on désignait sous le terme de société civile
le fondement spécifique d'une action politique indépendante et un
domaine important pour lutter contre la tyrannie.
De tout ce que peut contenir ce concept de
`société civile', il y a deux concepts importants à
considérer dans la société humaine :
1. La société politique, qui équivaut
à la société étatique. Elle inclut l'ensemble des
institutions régaliennes, et les autres collectivités politiques.
Elle représente donc la sphère dominée par le pouvoir
politique, par l'Etat et par ses représentants. (HAMULI, B.,
et al, 2003, p. 23).
2. La société globale, qui parmi les groupes
sociaux, constitue l'ensemble social le plus vaste réalisant le niveau
d'intégration le plus élevé ou encore l'ensemble social
constitué d'individus solidaires qui atteint par rapport à son
environnement, le plus haut degré d'autonomie.
Aujourd'hui, c'est la nation qui incarne le plus couramment
la société globale. La société globale est complexe
en ce sens qu'elle est une société des
sociétés : elle est constituée de sous-ensembles dont
certains relèvent de la société politique, d'autres de la
société civile, tels que la famille, l'entreprise, les
associations, les églises, etc.
B. Composantes de la
société civile
D'une manière générale, les composantes
de la société globale capables de se muer en forces politiques
sont les suivantes :
1. Les partis politiques : ils s'identifient le plus
clairement aux forces politiques, en tant que forces politiques
structurées.
2. Les citoyens et les groupes : ce sont des forces
sociales pouvant se nouer en forces politiques actives sous l'effet de
certaines circonstances. Ce sont des forces politiques conjoncturelles.
3. Le citoyen ; force sociale, mais aussi force
politique. C'est de sa capacité à se regrouper que
dépendent les performances des autres forces politiques. C'est de
là que découle l'importance de sa spécialisation et de sa
mobilisation. Une personnalité de tout premier rang peut devenir
à elle toute seule une force politique redoutable. Ce sont parfois des
guerres et des crises qui créent souvent des contextes favorables
à l'émergence des personnalités héroïques.
Plusieurs personnalités en ont reçu le statut et par
conséquent elles deviennent des forces pouvant à leur
manière influer la vie politique interne et voire même agir sur la
sphère politique internationale comme acteur des Relations
Internationales au même titre que les Etats et les autres acteurs. C'est
le cas notamment des nombreux anciens dignitaires à travers le monde
dont l'ancien Président de la République sud-africaine
Nelson MANDELA est une illustration.
4. Les groupes de pression, des syndicats et des
différentes associations ; ils sont aussi à mentionner dans
la mesure où ils jouissent d'une grande audience et témoignent
d'une grande capacité de s'ériger en contre-pouvoir,
c'est-à-dire en acteur ou groupe d'acteurs qui dominent un champ
déterminé et entrent en compétition avec le pouvoir
gouvernemental en place dans la production politique.
Dans le contexte du Congo de l'après crise du
pouvoir, la société civile désigne l'ensemble
d'organisations non étatiques proclamant comme objectif principal la
prise en charge des aspects professionnels, économiques, sociaux et
culturels de la société globale. Ces composantes de la
société civile sont essentiellement les confessions religieuses
et les différentes organisations se réclamant d'elles : les
syndicats, les ONG, les associations et clubs
sociaux, sportifs, intellectuels, coopératifs, culturels, etc.
Dans cette acception contingente, la société
civile exclut les partis politiques parce qu'ils oeuvrent à la
conquête, à l'exercice du pouvoir et à sa
conservation ; ce qui suppose que, par principe et en pratique, les
composantes de la société civile évacuent de leurs
préoccupations majeures la conquête et l'exercice du pouvoir
directement. La pratique politique effective démentira sans tarder cette
prétention et dévoilera le dessein délibéré
d'isoler les partis politiques, la volonté de se poser en seuls
représentants et en seuls défenseurs de la société
civile afin de se servir de cette position privilégiée pour en
réalité se lancer à la conquête et à
l'exercice du pouvoir. La manipulation se faisait avec autant plus de
facilité que la difficulté à distinguer la
société étatique de la société civile est
certaine.
C. Objectifs de la
société civile
Toute organisation soit-elle politique ou apolitique,
culturelle ou communautaire, a des objectifs à poursuivre pour atteindre
son but et accomplir sa vision. Ainsi pour la société civile,
n'étant pas un parti politique, a des objectifs bien précis pour
l'accomplissement réel de ses missions. Au regard de ses objectifs, nous
pouvons les résumer comme suit :
1. Servir de rempart pour la cohésion provinciale ou
nationale entre le pouvoir - la population - l'Opposition.
2. Permettre la participation et l'engagement dans le
débat politique et social, l'intermédiation entre les acteurs
politiques et la population.
3. Organiser les actions de pression soutenues et
harmonisées en vue de permettre à la population de se doter de
toute sa capacité.
4. Sensibiliser la population dans les méthodes et les
techniques de choix des dirigeants pour une démocratie
représentative et participative.
5. Apporter un soutien considérable et des conseils aux
institutions de la République.
6. Contribuer à l'installation de la démocratie
et au respect des droits de l'homme.
7. Lutter pour la liberté d'association, d'action de
toutes ses différentes composantes en vue de favoriser le
bien-être de la population et de promouvoir le développement
communautaire.
8. Légitimer le pouvoir, détenir la
souveraineté politique et exercer indirectement le pouvoir politique par
la représentation.
D. Rôle et
spécificité de la société civile
La société civile peut paraître sans
importance si elle n'est pas à mesure de jouer le rôle qu'on
attend d'elle par la communauté nationale. Son rôle se situe sur
tous les plans et dans tous les secteurs de la vie nationale.
Sur le plan politique, elle doit jouer le rôle de
contrepoids au pouvoir politique en vue de permettre la canalisation des
aspirations profondes de la population lors des choix politiques ou des
décisions politiques.
Sur le plan économique, elle doit aider la population
à se prendre en charge sur l'utilisation de divers
procédés et moyens économiques.
Sur le plan social, elle doit jouer le rôle de
revendicatrice de meilleures conditions de vie en faveur de la population,
constituer la conscience critique de la population et doit être
l'instance de contrôle citoyen des actions gouvernementales, promouvoir
le bien-être et l'épanouissement de la population à travers
les actions de développement est aussi son rôle.
Sur le plan culturel et éducatif, elle se veut de
favoriser par le biais des associations à caractère culturel et
éducatif la diffusion des valeurs positives propices au
développement et la disqualification des antivaleurs.
Pour tout réaliser, et par rapport à toutes
ses missions, il est impérieux d'avoir une société civile
fortement organisée et non partisane. D'où la
société civile serait investie quasiment d'une mission, celle de
faire répartir la vie politique à la base.
1.6. ALLIANCES POLITIQUES
Une alliance est un lien que tisse une ou plusieurs
personnes sur base de certaines visées en vue de la poursuite d'un but
et d'atteindre leurs objectifs préalablement définis.
Transposées à notre étude, les
alliances politiques sont considérées comme des arrangements
particuliers entre différentes forces politiques autour des enjeux
politiques. Elles sont alors ces contacts qu'entretiennent différentes
forces politiques en vue de constituer une force contre d'autres forces dans le
but de remporter une victoire par rapport au jeu à jouer.
1.7.
ENJEUX POLITIQUES
Le Dictionnaire Hachette (2003, p.
371), définit l'enjeu comme étant la somme que l'on
a mise en jeu et qui revient au gagnant, ou tout ce que l'on risque de gagner
ou de perdre dans une entreprise ou dans une compétition.
Les enjeux politiques sont donc un ensemble de tout ce que
l'on peut gagner ou perdre dans une compétition et combat politiques.
Ils sont alors ici, tout ce qui constitue la raison de la lutte de l'espace
politique incluant toutes les forces politiques en présence.
1.8.
CHANGEMENT POLITIQUE
Pour comprendre avec exactitude cette notion, il importe
d'analyser séparément les deux mots composant ce concept du
changement politique.
En effet, GRAWITZ, M.
(1964, p. 699), note que la notion de changement est
une notion trop vague et ambigüe. Telle est la constatation signifiant que
la notion du changement comporte une nature qui doit être toujours
précisée.
Ainsi, ce terme peut signifier modification, transformation,
remplacement et alternance. Ainsi, sur le plan social par exemple, le
changement affecte de façon durable la structure ou le fonctionnement de
l'organisation sociale.
Selon Maurice DUVERGER
(cité par ABEMBA, B., 2004-2005, p.
7), si l'on définit vulgairement la politique comme
étant l'art d'organiser et de gérer la cité
(polis=cité), on découvre que les citoyens (les habitants de la
cité) perçoivent la politique ou le pouvoir sous deux aspects
contradictoires. Pour les uns, le pouvoir ou la politique est essentiellement
une lutte, un combat tout en permettant aux individus et aux groupes qui le
détiennent d'assurer leur domination sur la société et
d'en tirer profit, les autres groupes et les autres individus se dressent
contre cette domination et cette exploitation en s'efforçant d'y
résister et les détruire. Pour les autres, la politique est un
effort pour faire régner l'ordre et la justice ; pour les premiers,
la politique sert donc à maintenir les privilèges d'une
minorité sur la majorité ; pour le second, elle est un moyen
de réaliser l'intégration de tous les individus dans la
communauté et de créer aussi la cité juste dont parlait
ARISTOTE.
Abordant alors le changement sous un angle politique,
EPEE, J. (2006-2007, p.
24), souligne que la notion du changement traduit un moment de
crise notamment institutionnelle dans la mesure où elle implique une
rupture continuelle avec le passé et une révolution avec ce
dernier, une déchirure qui pénètre dans les consciences
individuelles des citoyens.
Telle est aussi l'assertion soutenue par différents
auteurs insistant sur la rupture et la discontinuité d'avec le
passé. De toutes ces observations, nous pouvons considérer que le
changement se traduit toujours en termes du processus pour la
réalisation d'un objectif bien déterminé. Le changement
à ce niveau est donc focalisé en un nouvel ordre politique.
1.9. TRANSITION
La transition est le passage d'un état de chose
à un autre. C'est donc un stade intermédiaire.
Vue sous cette optique, la transition est le passage d'une
République à une autre. Pour ce faire, nous avons plusieurs
sortes de transitions entre autre la transition démocratique, la
transition sociologique et la transition monétaire.
D'où la transition ne se termine jamais, dans
le sens qu'à chaque passage d'une étape à une autre.
Par transition démocratique, il faut entendre un
passage d'un régime considéré dictatorial ou militaire
à un régime démocratique ou civil. (KAPANGA,
F., 2004, p. 225).
Ainsi, la transition sociologique est une
période de passage d'une formation sociale à une autre, de mode
de production à un autre et est relativement longue. Elle est
caractérisée par la difficile reconduction de manière
d'agir, de pensée, de produire, etc. (TUMBA, 2005 -
2006).
Liée à notre étude, la transition peut-
être définie ou comprise comme étant une phase de
préparation d'une nouvelle République qui se voudra non-
conflictuelle, débarrassée de toutes les anti- valeurs et assise
sur les valeurs et les principes véritablement démocratiques.
1.10. ELECTIONS
Les élections sont un moment important, il faut bien
s'y préparer pour bien tenir tête haute ce moment. Il y a lieu
d'exploiter ses principes afin de maîtriser les données des
élections en vue de servir la promotion à la culture
électorale et démocratique des populations ; quelle que soit
la formation initiale. Tout citoyen a besoin de connaître la gestion de
cité : les élections font partie des paliers de la
démocratie. Elles contribuent au respect des droits de l'homme.
Etymologiquement, le concept élection vient du verbe
latin `Eligere' et du substantif `Election' qui signifie choisir.
L'élection est donc selon le Dictionnaire Universel
(1997, p. 34), un mot qui vient du latin et qui
signifie nommer à une fonction par voie des suffrages. Une
élection implique donc un choix entre deux ou plusieurs
possibilités, deux ou plusieurs candidats ou partis politiques.
L'élection est un moyen par lequel un peuple
désigne ses représentants qui se chargent, en son nom et à
sa place, de décider des affaires publiques. C'est aussi une
procédure par laquelle les citoyens choisissent ceux d'entre eux qui ont
ou sont censés avoir la capacité de bien gérer l'Etat en
leur nom.
En pratique, l'élection est le mécanisme par
lequel on permet aux citoyens d'un pays d'opérer leur choix sur le mode
de gestion politique et sur les dirigeants et animateurs des institutions
publiques.
En définitive, l'élection est un acte grave
par lequel les électeurs sont appelés non seulement à
faire connaître leur opinion, mais aussi à participer directement
à l'élaboration de la politique nationale ou au choix d'une
orientation politique quelconque.
L'élection est une méthode pour
désigner les dirigeants par exemple d'un pays mais cette méthode
n'est pas la seule parce qu'il en existe plusieurs notamment la cooptation, le
coup d'Etat, l'hérédité, etc. A tout début, depuis
l'Antiquité gréco-romaine, le mode privilégié de
désignation des dirigeants n'était pas l'élection, mais
plutôt le tirage au sort. C'est ainsi qu'à Athènes, les
grands magistrats ou les magistrats suprêmes étaient
désignés par élection et tous les autres l'étant
pratiquement sur tirage au sort.
Avec le temps la pratique de l'élection avait
été abandonnée, seules les assemblées
ecclésiastiques l'ont maintenue, ne pouvant laisser entre les mains de
la population c'est-à-dire les misérables, la gestion de la chose
publique qui devenait l'apanage des philosophes et des gens illuminés,
devait encore être de mise.
En plus, avec la disparition de petites communautés,
à partir du dix-septième siècle au profit de grandes
communautés, la pratique de l'élection devrait être
à nouveau réhabilitée. D'où la
nécessité de désigner ceux qui doivent gérer
à la place du plus grand nombre de citoyens. L'élection faisait
alors son retour en force.
Ainsi donc, les élections tirent leur origine dans
les civilisations antiques et constituent une vieille technique
améliorée au fil des années ; de la Grèce
antique (IVème et Vème
siècles avant Jésus-Christ) à nos jours.
Cette technique a beaucoup évolué comme
l'affirme HOLDEN, J. (1971, p.
16), selon que la notion de l'Etat prenait de l'importance tant
du point de vue de la surface géographique occupée par l'Etat,
que du point de vue de l'aménagement des pouvoirs classiques au sein
même de l'Etat.
En RDC, l'élection a
toujours été constitutionnalisée. Ainsi donc, l'article 10
de la Constitution de la transition stipulait en son premier alinéa ce
qui suit : `La souveraineté nationale appartient au
peuple. Tout pouvoir émane du peuple qui l'exerce directement par voie
de référendum ou d'élection et indirectement par ses
représentants'.
A. Typologie et
garantie
Les élections peuvent être classées
selon plusieurs critères : buts, objectifs, dimensions, occasions,
lieu et forme de l'Etat. En général, les élections
constituent un phénomène constant, périodique,
prédictible, déterminé par la Constitution ou la loi
électorale. Le suffrage peut être direct ou indirect dans les
conditions prévues par la législation nationale. Il est toujours
universel, égal et secret. Ainsi donc différents types de
suffrages peuvent être épinglés :
1. Suffrage universel ;
c'est-à-dire la qualité d'électeur est attribuée
à la totalité de citoyens sans exception.
2. Suffrage secret ;
c'est un choix où l'électeur est entouré de l'isoloir
pendant qu'il remplit son devoir civique à l'opposé d'un vote
public.
3. Suffrage direct ;
c'est un choix effectué par les électeurs directement. D'une
manière générale, il s'applique sur le plan national aux
Présidents de la République, Députés nationaux.
4. Suffrage indirect ;
à ce titre les électeurs (population) de base choisissent leurs
représentants, (appelés Grands électeurs) qui
procéderont aux élections à un autre niveau ; il
s'applique plus aux Sénateurs (RDC).
5. Suffrage
restreint ; il limite le nombre d'électeurs
en raison de leur faculté intellectuelle (suffrage capacitaire) ou
contributive (suffrage censitaire).
6. Suffrage
capacitaire ; il est une modalité de
suffrage restreint subordonnant la qualité d'électeur à la
capacité intellectuelle ou au niveau d'instruction (le majeur en tutelle
en est écarté des urnes).
7. Suffrage
censitaire ; il lie aussi cette qualité
d'électeur à la fortune et plus particulièrement à
une quotité d'impôts selon le procédé du suffrage
restreint.
En ce qui concerne les garanties, deux principes dominent
`égalité en droit et liberté des individus'. Au travers de
ces garanties, nous distinguons les caractéristiques suivantes :
1. L'égalité en droit dans le sens
`d'égalité devant la loi'. A cet effet,
aucunes distinctions sociales ne peuvent être prises en compte.
2. L'égalité en droit dans le sens
`de la non-discrimination'. Le principe exclut la
discrimination qu'elle soit négative ou positive.
3. Le suffrage égal dans le sens `d'un vote
une voix'. Le principe implique encore qu'un nom ne peut voter
qu'une fois et interdisant en conséquence l'attribut d'un vote
pluriel.
4. Le suffrage égal dans le sens `de rejet
de la technique GERRY MANDING'. Le
principe exclut le découpage arbitraire d'une circonscription
électorale tendant à favoriser outrageusement un candidat ou un
parti politique.
5. Le suffrage égal dans le sens
`d'égalité du suffrage pris dans le sens de
liberté'. Le principe exige que le vote soit libre et il
suppose qu'en principe qu'il soit personnel.
B. Rôles
En ce qui concerne les exigences d'un électeur
capable, trois exigences sont à remplir dont :
1. L'exigence de maturité ;
2. L'exigence de moralité ;
3. L'exigence de nationalité.
Pour ce qui est des rôles que doivent jouer les
élections, nous avons répertorié les rôles
suivants :
1. Les élections jouent un rôle double : il
y a d'une part le rôle intégral qui consiste à garantir
à tous les citoyens le droit de participation politique à la
direction des affaires publiques et d'autre part, sa fonction première,
celle de légitimer le pouvoir politique que détiennent les
élus du peuple. En principe, les élections manifestent la
participation indirecte du peuple à la prise des décisions
fondamentales sur les options qui doivent guider l'action du
Gouvernement ;
2. Les élections permettent d'asseoir les animateurs
politiques sur une base légitime ;
3. Les élections constituent une assurance symbolique
que le système marche et qu'il y a continuité dans l'unité
du contrat social et de l'ordre établi. C'est une acceptation du
principe de cohabitation pour la poursuite d'un idéal national
commun ;
4. Les élections permettent de juger et de sanctionner
le comportement des dirigeants antérieurs sur base de leur conduite
politique passée. Les élections démocratiques
n'élisent pas les candidats sans programme et sans projet
réalistes, car hésiter à changer l'équipe qui part
est un suicide pour la collectivité ;
5. Les élections servent d'arme de dissuasion et de
garde-fou pour le futur. En effet, la peur de la sanction de leurs propres
fautes aux échéances peut amener le nouveau leader à
privilégier plus au moins le bien être matériel et social
de la plus large portion de la communauté. En d'autres termes
l'existence des élections force les leaders à se plancher tout de
même sur les intérêts du peuple ;
6. Les élections permettent d'éviter les abus
comme le détournement du pouvoir et le non-respect des droits de l'homme
qui accentuent l'absence d'alternance du pouvoir et de cadre favorisant de
débats d'idées surtout à cause de leur impact sur
l'opinion publique et électorale ;
7. Les élections favorisent la manifestation de la
pleine citoyenneté, de l'égalité primaire entre tous les
citoyens et de l'identification sans complexe pour attester la fierté
d'appartenir à une communauté d'hommes libres et
souverains ;
8. Les élections constituent l'arme la plus importante
que possèdent les citoyens éveillés pour obliger l'Etat
à rencontrer leurs aspirations.
Loin d'être exhaustives ou contradictoires, toutes les
théories développées ici sont par contre
complémentaires pour la compréhension des termes utilisés
dans le présent travail.
CHAPITRE II : PROCESSUS DEMOCRATIQUE ET TRANSITIONS EN
RDC
Le processus de démocratisation en République
Démocratique du Congo, remonte au 24 avril 1990, date à laquelle
le régime MOBUTU s'était résolu
à libéraliser l'espace politique.
En effet, à la suite de l'annonce faite par
le Président MOBUTU dans son discours, une
période de transition devait commencer pour préparer le peuple
à un nouvel ordre politique.
Malgré son début truculent, la transition
mobutienne n'aboutira pas à la naissance de la Troisième
République, car le 17 mai 1997, les troupes de
l'AFDL sous la direction de Laurent
Désiré KABILA, avaient chassé les mobutistes
du pouvoir et instauré une autre transition.
Cette dernière n'a guère immédiatement
amené la RDC à ses aspirations
démocratiques, à la suite de l'agression de 02 août 1998,
et l'assassinat du Président Laurent Désiré
KABILA.
Le Général Joseph
KABILA, fils du Chef de l'Etat assassiné lui
succéda après son élection par le Parlement. Ce dernier
souscrivit au schéma des négociations inter congolaises qui
débouchèrent sur une nouvelle transition qui a amené les
Congolaises et Congolais au scrutin, en vue de se choisir librement leurs
dirigeants et instaurer la Troisième République.
Dans ce chapitre nous allons tenter brièvement de
retracer ce qu'a été ce processus de démocratisation en
RDC, en relevant l'essentiel des différentes
étapes de la transition.
SECTION I : PROCESSUS DEMOCRATIQUE EN RDC
§.1. RAPPEL
1.1.
PRELUDE
En RDC, la période qui
couvre le 24 avril 1990 à mars 1991, est marquée par le
début du processus de démocratie comme précédemment
signalé.
Après le discours historique de N'Selé du 24
avril 1990, le Maréchal MOBUTU annonça
la démocratisation, en nommant un Premier- Ministre et en
décrétant le multipartisme d'abord à trois partis puis
intégral.
Cette période de grandes turbulences politiques et
sociales s'acheva alors par l'affaire du massacre des étudiants
Lubumbashi au sein du Campus de l'UNILU dans la nuit
du 11 au 12 mai 1991 appelée `Opération Lititi
Mboka' suivie de l'arrêt de la coopération
internationale.
12. CAUSES
Pour ce qui est de notre pays, la justification de
l'avènement de la démocratie résulte de la
nécessité pour le pouvoir qui devrait remédier aussi
efficacement que possible aux nombreux abus constatés, à
certaines insuffisances du régime monocratique dans le fonctionnement de
l'Etat. Ainsi, deux catégories de causes se sont conjuguées pour
parvenir à cette idée de changement. Nous distinguons les causes
endogènes et les causes exogènes.
1.2.1. CAUSES ENDOGENES
Rappelons qu'en 1977, des pressions intérieures
furent exprimées pour le réajustement politique au pays.
A. Mutineries des soldats katangais
Depuis l'avènement de la Deuxième
République, la RDC avait connu une
période relativement calme. Les premières secousses du
système centraliste résultent des mutineries des ex-gendarmes en
1966 àç Kinshasa, des insurrections des mercenaires en 1967 sous
la direction de Jean SCHRAMME et de Bob
DENARD, de la révolte des étudiants en juin 1969 et
en juin 1971 ainsi que du bras de fer entre MOBUTU et
MALULA suite à la révolution culturelle
de 1972 qui ouvrit une campagne de débaptisassions des cultes,
conséquence de la doctrine mobutiste du recours à
l'authenticité. Mais aussi efficaces paraissent- elles, elles
ébranlèrent suffisamment le régime.
En effet, grâce à l'action menée
par le FNLC dans la province du Katanga, alors Shaba
en mars 1977 puis en mai 1978, le pouvoir du Maréchal ne fut
sauvé que grâce au soutien d'une coalition d'intérêts
stratégiques et individuels des forces étrangères à
cette guerre dite des `Quatre- vingts jours'.
Le Front, branche politique du mouvement insurrectionnel
avait dans son programme minimum les objectifs ci- après :
1. Lutter contre la dictature ;
2. Eriger un Etat républicain et une démocratie
nouvelle ;
3. Améliorer les conditions de vie des masses
populaires.
D'aucuns estiment que l'action du
FNLC aurait essentiellement motivé le discours
tenu le 1er juillet 1977, lequel annonça la nouvelle
orientation de l'organisation administrative et politique du pays.
Dans son discours solennel prononcé à
N'Selé le 1er juillet 1977, le Maréchal avait
exposé les grandes lignes d'une des réformes qui pour l'essentiel
avait été conçue par le Ministre belge des Affaires
Etrangères, Monsieur Henry SIMONET. Cette
réforme comportait le partage d'une partie de son pouvoir, en
tolérant à ses côtés la présence d'un
Parlement élu d'une part et la remise en ordre de l'appareil
économique d'autre part. C'est du Parlement élu que naîtra
un courant d'Opposition qui se muera plus concrètement le 15
février 1992 en parti politique.
B. Action des treize parlementaires
Alors qu'on croyait que la population se résignait
à son sort parce qu'incapable de répondre aux défis
majeurs de son destin de manière créatrice, les treize
parlementaires ont élevé énergiquement la voix en 1980
pour résister au système de concentration du pouvoir, et se sont
battus pour une idée autre de la vie et de l'espace politique
zaïrois.
En fait, ces parlementaires furent sanctionnés le 21
décembre 1980 par la Commission de discipline du Comité Central
du MPR. Cette dernière les condamna pour
manquement à la discipline du Parti-Etat. Les "parlementaires
rebelles" sont loin d'être des `révolutionnaires',
appartenaient au Collège des Commissaires Généraux mis en
place par MOBUTU en 1960 après la destitution
de LUMUMBA. (BRAECHMAN, C., 1999, p.
309). Bravant les normes du parti politique et la police du
régime, ils créèrent une nouvelle formation politique,
l'UDPS. Autant par nécessité que par
conviction, ce parti fait le choix de la non- violence, et se
réfère aux idéaux démocratiques, au respect des
droits de l'homme. Emprisonnés, battus, relégués en
province, les fondateurs de ce parti, feront preuve de courage notable et
Etienne TSHISEKEDI sera le plus populaire d'entre
eux.
La faille ouverte dans le régime dictatorial avec
l'approbation des occidentaux très sensibles aux mauvais traitements
infligés aux dirigeants et militants du parti d'Opposition, sera
exploitée par de nombreux mécontentements.
Au cours des années 1980, le deuxième
parti sera rejoint par tous ceux qui aspirent au changement et à
l'ouverture, au point d'éclipser aux yeux de l'opinion les opposants les
plus radicaux qui se retrouvent à l'extérieur du pays. L'audience
de l'UDPS déborde bien vite sa base.
I'UDPS incarne de plus en plus les aspirations de la
petite bourgeoisie urbaine, des intellectuels, des fonctionnaires mal
rémunérés et des nombreux anonymes sans perspective
d'emplois.
Rappelons également que la classe moyenne et les
enseignants furent durement touchés par les mesures
d'austérité que le FMI imposa à
la nation zaïroise dans le cadre de l'ajustement structurel à
partir de 1983. Des dizaines de milliers de fonctionnaires et d'enseignants
rejoindront ainsi le rang de l'Opposition. Il est à noter que la
création de l'UDPS fut l'aboutissement de tout
un processus qui était parti de la première guerre du Shaba,
guerre des quatre- vingt jours. C'est à ce titre que celle- ci peut-
être considérée comme un tournant décisif vers
l'effondrement du régime dictatorial de la deuxième
République.
D'une manière générale, les causes
profondes qui avaient conduit le régime à l'ajustement
institutionnel se justifiaient par la misère générale du
peuple.
1.2.2. CAUSES EXOGENES
La fin du vingtième siècle reste pour le monde
l'ère de la démocratisation dans le Tiers- monde et la
RDC n'échappa pas à ce vent de
changement. A la base plusieurs faits extérieurs peuvent expliquer
également ce phénomène.
A. Intérêts occidentaux
En février 1945, s'était tenue la
Conférence de Yalta en ex- Union des Républiques Socialistes
Soviétiques. Cette rencontre avait connu la participation de
Joseph STALINE de l'URSS,
Franklin ROOSVELT des
USA et Winston
CHIRCHULL de la Grande-Bretagne. Elle avait pour but,
de créer une Organisation Internationale. Ce fut en fait le début
d'une guerre froide. (NGUZ A KARL -I- BOND, 1991, p.
18).
Cependant, tout le temps qu'a duré la guerre froide,
les Etats occidentaux se sont accommodés des dictatures africaines et
des multiples violations subies par les droits de l'homme sur le continent
noir. Par ailleurs, il convient de noter qu'à l'aube de
l'indépendance, les occidentaux soutenaient qu'il fallait un pouvoir
fort susceptible de mobiliser toute la population dans le cadre d'un parti
unique pour atteindre les objectifs du développement.
Mais plus de trente ans après les
indépendances, tout le monde s'était rendu compte que les
régimes dictatoriaux implantés partout en Afrique ont
aggravé le sous- développement tout en enrichissant les
dictateurs.
Il fallait attendre la
`PERESTROÏKA' soviétique et ses
conséquences dans les pays de l'Est, ainsi que la fin de la guerre
froide symbolisée par la chute du mur de Berlin, pour que les
conceptions occidentales à l'égard des régimes
autocratiques africains évoluent.
Le monde capitaliste occidental devenait ainsi le porte
étendard du système mondial unifié, et décidait du
maintien ou de la disparition des régimes alliés.
D'une manière concrète,
MOBUTU ne devrait plus servir d'arrière- garde
à l'UNITA de l'éternel rebelle angolais
Jonas MALIERO SAVIMBI pour préserver la paix
telle que voulue par les occidentaux.
B. Perestroïka
A son arrivée au pouvoir en Union Soviétique
en 1985, Mickaël GORBATCHEV inventa son antigel
appelé `PERESTROIKA'. Ce mouvement secoua
tout le bloc communiste, et eût des effets en Afrique en
général et au Zaïre en particulier à cause de la
ressemblance entre les régimes dictatoriaux à parti unique
d'Afrique et ceux du monde communiste. Concrètement, au cours de la
présentation de son programme le 15 octobre 1985,
Mickaël GORBATCHEV parla de la restructuration
économique en termes de `PERESTROIKA' qui peut
être définie comme une philosophie de gestion dans la transparence
et de libéralisme démocratique des institutions politiques. C'est
ainsi que, à l'origine de cette philosophie, on trouve l'association de
deux vocables : `PERESTROIKA' (restructuration)
et `GLASNOST' (transparence). Les résultats de
la `PERESTROIKA' c'est-à-dire la
restructuration avec le souci de changer radicalement les institutions
politiques de l'URSS, ont beaucoup surpris son
initiateur qui ne s'attendait guère l'effritement de l'unité
nationale, et à l'éviction aussi du communisme.
En date du 27 janvier 1987, Mickaël
GORBATCHEV lança l'idée de la relance de la
`GLASNOST' par une nouvelle politique de gestion. De
ce fait, la réforme entreprise dans les institutions était de
nature qualitative et radicale. En amorçant sa réforme,
Mickaël GORBATCHEV avait entamé la
restructuration de l'Union Soviétique en impliquant un remaniement total
des institutions étatiques d'abord, et préconiser une
modernisation de l'économie de la société en recommandant
la transparence dans la gestion de la chose publique ou des affaires publiques
avec la liberté d'expression enfin. Bref, ce fut la fin de la dictature
du parti.
Ce véritable vent de réforme et de
liberté amorcé en Europe de l'Est a soufflé sur presque
toutes les sphères. Il s'est accompagné de la disparition de
l'URSS et du bloc
communiste, de la réunification de l'Allemagne
en 1989 par la chute du mur de Berlin, et de la libéralisation des
régimes forts et dictatoriaux.
La `PERESTROIKA' dont
l'entrée en Afrique a commencé d'abord par l'effondrement des
régimes alliés et proches de l'ex URSS
et du bloc de l'Est : (Bénin, Somalie). Elle a ensuite
exercé un effet d'enchaînement et de mimétisme partout
ailleurs en montrant la nécessité et le caractère
erroné des dictateurs tout en précipitant leur chute par
l'amplification des revendications populaires qui se faisaient
déjà jour ça et là en Afrique.
Ce bouleversement institutionnel a également
touché le régime du Zaïre de
MOBUTU. Notons que le régime du
Maréchal MOBUTU jouait le rôle de
rempart contre l'expansion du communisme en Afrique centrale. La disparition de
cette menace communiste avait poussé les Occidentaux à revoir
leur attitude face au régime du Maréchal.
C. Sommet France -
Afrique
C'est au cours du seizième sommet franco-africain qui
avait eu lieu à La Baule en France du 19 au 21 juin 1989, que
François MITTERAND, alors Président de
la République française confirmait dans son discours ce qui
suit : `L'augmentation de l'aide aux pays africains
dépendra en partie du progrès dans le domaine de la
démocratisation'. Au cours de la conférence de
presse tenue à la fin du sommet, le Président français
avait précisé que : `Désormais, l'aide
française sera plus tiède face aux régimes qui se
comporteraient de façon autoritaire, tandis qu'elle sera plus
enthousiaste vers ceux qui franchiront avec courage le pas vers la
démocratisation.'
En termes clairs, l'aide française devenait une prime
au simple progrès de démocratisation et à l'instauration
du pluralisme politique.
Il convient d'indiquer qu'avant le discours sus
évoqué, le Maréchal MOBUTU avait
déjà entrepris une tournée des consultations populaires.
En effet, convaincu du mécontentement de la population, le Chef de
l'Etat s'était décidé en date du 24 avril 1990, dans un
discours demeuré célèbre d'abandonner le parti unique et
d'ouvrir la porte au multipartisme politique.
Selon THASSINDA, H.
(1992, p. 29), cette ouverture politique
décrétée par le Président de la République
est rapidement passée par l'apparition de plusieurs autres partis
politiques dont certains furent `des pions du MPR
pour faire diversion'.
Aux causes exogènes, il y a lieu de rappeler
l'assassinat du Président roumain CESSESCOU.
Cet assassinat montra comment devrait finir le Président
MOBUTU.
.
§.2. DEBUT
A Kinshasa, toutes ces causes n'étaient pas
restées inaperçues. La quasi-majorité de la population se
demandait quand le Zaïre se déciderait- il à embrasser la
voie de la démocratie. Car elle était présentée par
le Ministre français de la Coopération Alain PLANTEY
en ces termes : `Qu'il n'est pas de
développement sans démocratie et de démocratie sans
développement'. (NTOMBOLO, C.,
1991, p. 91). Donc pour le Zaïre afin de sortir
de son chaos de sous- développement, la démocratie était
la voie de cette sortie.
L'ambition des partis politiques clandestins fut de soulever
la population et devancer le Chef de l'Etat, prouvant aussi à la face du
monde que l'ouverture du Zaïre à la démocratisation
n'était pas la volonté du Maréchal, mais plutôt le
résultat d'une pression de la lutte populaire. Le Chef de l'Etat
était conscient, les services de l'ordre et de renseignements
également. Ainsi le défi consistait pour tous les services
spécialisés à maintenir un calme absolu avant le discours
présidentiel déjà prévu le 24 avril 1990. Le Chef
de l'Etat instruisit à cet effet Monsieur Honoré
N'GBANDA en sa qualité de premier responsable des services
de renseignements.
En fait, le voeu des partis clandestins était
motivé par une rumeur persistante qui circulait dans la capitale
quelques jours avant cette date. Selon cette rumeur, le Chef de l'Etat aurait
accepté un droit de tendance au sein du parti unique, mais limité
à trois partis politiques. Une première tendance serait tout
simplement à caractère conservateur, incarnée par les plus
anciens collaborateurs du Président- Fondateur. Une deuxième
tendance serait néo-lumumbiste, regroupant surtout les cadres
intellectuels, lesquels cadres avaient entouré le Président-
Fondateur en ses premières années de pouvoir et qui ont
poussé aux nationalisations de 1966.
Enfin, la dernière tendance regroupait les militants
clandestins de l'UDPS autour de Monsieur
Frederick KIBASA MALIBA, Co-fondateur de ce parti
mais reconverti avec d'autres Co-fondateurs en membres du Comité Central
du MPR et détenant en même temps un
portefeuille ministériel dans le Gouvernement
KENGO. La même rumeur laissait croire que, en
réalité, deux tendances seulement seraient capables de
s'organiser rapidement : les tendances UDPS et
néo-lumumbiste. L'autre tendance dite conservatrice se présentait
comme un fourre- tout, trop petite pour englober tous les anciens dignitaires
et trop vaste pour ne satisfaire personne. Elle était alors
déjà présentée négativement.
C'est dans cette ambiance que sera annoncée et
confirmée la date du 24 avril 1990 comme le début de la
démocratisation au Zaïre.
Dans le but de parer à toutes les formes de crises
que le régime souffrait, le Président MOBUTU
initia une tournée des consultations populaires pour
mesurer le degré du désastre zaïrois. C'est ainsi que, le 24
avril 1990 lors de son discours, il a déclaré ce qui suit:
`J'ai décidé de tenter de nouveau l'expérience
du multipartisme politique dans notre pays en optant pour un système de
trois partis politiques (...). Nous devons
éviter surtout que le multipartisme ne devienne au Zaïre synonyme
du multi-tribalisme. Le multipartisme doit être considéré
comme la manifestation d'une volonté réelle de dépassement
des tendances tribales, régionales et séparatistes.
(DIANGITUKA, F., 1997, p. 370).
Ce discours de début de démocratisation au
Zaïre marquait la fin des consultations populaires entreprises par le Chef
de l'Etat. Ce discours devrait donc livrer les résultats des
consultations qui ont précédé ce lancement officiel,
jusque là tenus secrets et surtout les conséquences que devrait
tirer le Président de la République. Ces consultations ont
révélé les souhaits du peuple qui étaient la
séparation des trois pouvoirs traditionnels de l'Etat, la lutte contre
la corruption et les inégalités sociales. Bref, il était
question de l'amélioration du niveau de vie du citoyen zaïrois.
Cependant, le choix de cette date historique par le Marechal n'était pas
fortuit. Le Maréchal ne l'a jamais caché tel que le reprend
N'GBANDA, H. (1995, p. 65):
`Le chiffre 4 lui apporte souvent bonheur. Et pour le cas
d'espèce, il y a deux fois le chiffre 4, et, qui pourrait lui apporter
double bonheur'.
Face aux pressions intérieures et extérieures,
le Président amorça ce processus de démocratie en
autorisant le multipartisme à trois et pour sa part, il venait de signer
l'acte de décès du parti- Etat. Et comme à l'occasion de
tout bon décès les larmes du Président
MOBUTU coulèrent ce jour là à
N'Selé.
C'est comme si, par ses larmes, le Maréchal avait
maudit la démocratie zaïroise. Comme le pense AFANA,
D. (1998, p. 12), quand il soutient que
c'est comme s'il avait dit : `Démocratie, tu ne
seras que larmes et chagrin pour ce peuple par ma
volonté'.
Il faut signaler que pendant ce temps, la capitale fut objet
des pillages et chacun allait piller où il veut et qui il veut. C'est
ce débordement qui ramènera le Maréchal à la
raison. Il décida en contradiction avec lui-même, de reprendre les
affaires du pays en mains. Mais l'espoir qu'il avait donné au peuple en
1990 s'était déjà effrité à cause de la
sourde oreille faite à ses revendications principales, qui furent alors
le paiement des salaires et la convocation de la
CNS.
De tout ce qui précède, de ce qui a
été de la démocratisation dans notre pays, et avec les
vouloirs extériorisés par le peuple lors des consultations
populaires, il eût fallu un temps de préparation à une
nouvelle République. Cette période est ce que nous appelons la
transition qui a commencé pour la première fois sous le
règne du Maréchal, la CNS qui a
été un moment fort d'expression démocratique. Elle a
permis la relecture de l'histoire du pays en partageant les
responsabilités du désastre, mais malheureusement ses acquis ne
seront pas respectés. Et, ce qui donnera lieu aux coups de force de
l'AFDL à changer le régime, ainsi une
autre transition commencera pour laisser aux autres dont la plus glorieuse est
celle issue de l'Accord Global et Inclusif car elle a pu investir un nouvel
ordre politique et électoral.
SECTION II : HISTORIQUE DES TRANSITIONS EN RDC
§.1. LIMINAIRE
La période de la transition en
RDC est la plus longue, jadis illimitée et
prolongée par les jeux et manoeuvres politiciennes et est la plus riche
en événements de toute l'Afrique post- monocratique. La
transition issue de l'Accord Global et Inclusif peut être
considérée jusqu'à la preuve du contraire comme la
dernière étape ou phase de l'histoire des transitions. Toutes les
négociations entreprises, furent tout simplement celles de
libéralisation de l'espace politique.
1.1. PREMIERE
TRANSITION : 1990 - 1997
C'était dans son discours du 24 avril 1990, que le
Président MOBUTU donna le ton à une
période de démocratisation, au démarrage d'une transition
attendue par tous. Ce fut pour le peuple l'espoir au changement tant attendu.
Mais, dès la première année de cette Transition l'ombre de
la dictature planait dans la gestion du pouvoir politique au Zaïre.
Malgré les exigences des circonstances, le régime en place a
confondu la gestion de l'Etat aux affaires personnelles. Parmi tant de
dégâts politiques perpétrés, `le massacre de
étudiants de l'UNILU' a retenti le monde
entier. (BRAECHMAN, C., 1992, pp. 23 - 27).
Perçu comme un détour de
démocratisation du pays, les animateurs de l'Opposition Politique
maintenaient le rejet et la pression sur le pouvoir en contestant tous les
programmes notamment l'accès au multipartisme limité par le
discours présidentiel. De tout cela, l'Opposition réclamait pour
une Conférence Nationale Souveraine soutenue par toute la population.
Cette conférence devrait circonscrire les matières
suivantes :
1. Les questions d'intérêt national en vue de la
troisième République ;
2. L'élaboration d'un projet de Constitution à
soumettre au référendum populaire ;
3. L'élaboration d'un calendrier électoral.
Mais, tout ceci fut rejeté par le pouvoir en place.
La situation politique du pays était donc trop tumultueuse. D'où
l'impasse qui sera à la base d'une longue crise constitutionnelle et
institutionnelle, avant, pendant et après la
CNS jusqu'à ce qu'un groupe
politico-militaire, appuyé par certains pays étrangers et soutenu
par des filles et fils du pays, s'empara du pouvoir le 17 mai 1997, date du
début d'une nouvelle transition aussi et encore dictatoriale et
monolithique sous la direction de M'Zée Laurent
Désiré KABILA.
Concernant l'instabilité gouvernementale, la
période allant du 24 avril 1990 au 17 mai 1997, on a pu comptabiliser au
total dix Gouvernements, c'est-à-dire pour une période de sept
ans, dix nominations de Premiers- Ministres sont intervenues. Et s'agissant des
textes constitutionnels, trois Constitutions ont émergé :
l'Acte Harmonisé relatif à la
période de la transition du 04 avril 1992 oeuvre de la
CNS, la loi portant Acte Constitutionnel
Harmonisé relatif à la transition du 02 avril 1993
issu du conclave politique de Kinshasa, enfin l'Acte
Constitutionnel de transition du 09 avril 1994 issu de
concertations entre les FPC et
l'USORAL. Du 24 avril 1990 au 04 avril 1992, le pays
fut dirigé par la Constitution du MPR
moyennant révision de certains articles relatifs aux rôles
suprêmes que jouait le Parti-Etat.
1.2. AFDL ET LA GESTION DU
POUVOIR
Mécontent de la manière dont
MOBUTU dirigeait dictatorialement le pays,
Laurent Désiré KABILA dirigea alors une
armée de libération avec le renfort des anciens gendarmes
katangais basés en Angola, les jeunes
`KADOGOS' avaient comme objectif de finir avec le
régime dictatorial afin d'instaurer un nouvel ordre politique.
Tout a commencé en octobre 1996 avec
l'attaque d'Uvira puis Bukavu et autres. Les villes du pays tombèrent
les unes après les autres. Il convient de signaler que fortement
soutenue par la population nationale et les forces extérieures,
l'AFDL a pu conquérir toute la
République, en moins de huit mois. Et d'autres endroits furent
d'ailleurs conquis sans livrer en aucun cas un seul combat, et la prise de la
capitale illustre cet exemple et marqua la fin de la lutte armée de
l'AFDL. (MUKENDI, G., et KASONGO, B.,
1997, p. 24). Il s'agit de :
Ø Mbuji- Mayi : le 05 avril 1997
Ø Lubumbashi : le 09 avril 1997
Ø Kikwit : le 29 avril 1997
Ø Kinshasa : le 17 mai 1997
Les troupes réussirent à prendre le pouvoir
par l'entrée dans la capitale, et ainsi Laurent
Désiré KABILA devint Président de la
République, il ramenera le pays à son ancienne appellation de la
`République Démocratique du Congo' avec
un soutien fort du peuple qui lui avait facilité la marche et la
victoire.
La prise du pouvoir par M'Zée, ouvrit la voie
à un nouveau régime `caractérisé par la forte
concentration du pouvoir. Ainsi donc, la Constitution sera suspendue en
même que toutes les institutions du pays. Les partis politiques furent
également interdits d'exercer leurs activités sur toute
l'étendue du territoire national.
Il convient de rappeler que le régime de
Laurent Désiré KABILA refusa de
s'inscrire dans l'optique de la CNS dont
l'instabilité politique pendant la première transition
était de coutume. En effet, M'Zée avait renforcé son
pouvoir par la signature le 27 mai 1997 du Décret- Loi
Constitutionnel érigeant l'AFDL
en autorité de transition, pendant que les autres partis
politiques étaient empêchés de fonctionner. Tous les
pouvoirs étaient concentrés entre les mains du seul Chef de
l'Etat, Président de la République, Chef du Gouvernement, Chef
des armées, de la police et Président de
l'AFDL.
Une année après sa prise du pouvoir, une
nouvelle agression fut déclenchée le 02 août 1998. Elle
était revendiquée par les anciens compagnons du Président
KABILA, qui l'accusait d'instaurer une nouvelle
dictature en RDC, du renvoi des troupes rwandaises et
du non respect des accords signés avec les alliés de la guerre de
libération. Les nouveaux agresseurs avaient
bénéficié de l'appui de la coalition
burundo-ougando-rwandaise.
Le nouveau pouvoir installé
à Kinshasa ne semblait pas tenir compte des acquis démocratiques
depuis le 24 octobre 1990. L'espoir d'organiser les élections libres,
transparentes et démocratiques promises à l'entrée de
l'AFDL s'éloignait de plus en plus. En effet,
le 21 janvier 1999, année que devraient se tenir, selon le calendrier
publié par M'Zée lors de son discours d'investiture, les
élections législatives et présidentielles, et pour
défier tout le monde il créa les CPP
auxquels il reconnaîtra le rôle d'élaborer la politique de
la nation.
Le nouveau conflit armé donna lieu
à des négociations entre belligérants en vue de parvenir
à la cessation des hostilités et au retour de la paix.
Après plusieurs tractations, un accord de cessez-le-feu fut signé
à Lusaka par les parties en conflit en juillet 1999. Cet accord ne fut
pas respecté totalement.
La période qui suivit la signature de cet important
accord, a été caractérisée la fois par la
violation du cessez-le-feu et l'assassinat inopiné du Président
de la République le 16 janvier 2001.
Deux mouvements politico-militaires opposés
à Laurent-Désiré
KABILA se sont distingués dans les
hostilités. Il s'agit du RCD et du
MLC, auxquels s'ajouteront le
RCD/N, le RCD/KML et bien
d'autres. La lutte armée qu'ils poursuivaient était dictée
selon eux, par le refus du nouveau pouvoir de libéraliser l'espace
politique. Cette phase de transition prit fin avec l'assassinat de M'Zée
comme l'avons ci-haut signalé.
1.3. DE LA MORT DE M'ZEE A L'ACCORD GLOBAL ET INCLUSIF
La disparition de Laurent Désiré
KABILA a créé un vide au sommet de l'Etat. Son fils
Joseph KABILA KABANGE sera élu par le
Parlement quelques jours après pour conduire aux destinées du
pays. Il prêta serment devant la Cour Suprême de Justice le 26
janvier 2001. Il sera donc confirmé Chef de l'Etat, mais ce mode de
désignation fut objet de plusieurs interprétations tant dans
l'opinion nationale qu'internationale.
Après la mort de M'Zée, la guerre prit une
autre tension et les deux principaux mouvements rebelles, MLC
et RCD occupaient les régions du
pays. Dans son discours d'investiture, le nouveau Chef de l'Etat souligna, ce
qui suit : `(...) Nous n'avons pas droit à l'erreur,
ensemble sans exclusion, nous devons avoir une détermination et de
l'esprit de sacrifice pour affronter les défis de l'heure
(...).' (MBAKULU, P., 2005 - 2006, p.
25). Et il ajouta que les problèmes politiques
d'importance majeure devront trouver leur solution dans le cadre du dialogue
inter congolais. (LUNZAYILA, M., 2004 - 2005, p.
40).
Dans le même ordre d'idées, les seigneurs de
guerre revenant à la raison et ont fini par se mettre d'accord pour
enterrer la hache de la guerre et de refaire l'unité nationale dans le
processus de mise en place des institutions démocratiques en harmonie
avec les pays voisins et reconstruire ensemble le pays. Le Dialogue Inter
Congolais de Sun- City a marqué le démarrage de ce processus par
la conclusion d'un accord entre le MLC et le
Gouvernement de la RDC. Cet Accord- cadre est un
accord partiel car les deux camps avaient choisi de se soustraire du cadre du
dialogue pour se réfugier derrière un texte qui n'avait rien de
commun avec l'intérêt général parce que cet accord
ne se justifiait pas, si non une volonté délibérée
de perpétuer la crise alors la classe politique devait faire preuve de
réalisme afin de mettre fin définitivement à la guerre.
Cet accord n'a pu aboutir à cause des divergences constatées dans
le chef des parties en présence.
Le plan MBEKI permit à
chaque partie de trouver son compte dans toutes les institutions de la
transition. C'est ainsi que le Président de
l'ASDIC, Etienne TSHISEKEDI
demandait aux parties signataires de l'Accord- cadre à
revenir à la table des négociations afin de parachever les
travaux et parvenir à un accord plus global. Certes, après
l'échec de la Commission constitutionnelle à Matadi, qui n'a
jamais donné son rapport final, à cause de
l'insécurité à l'Est de la République avec le
RCD, il fut nécessaire de revenir à
l'idée de négociations à Sun- City qui, finalement,
aboutit à la signature d'un Accord Global et Inclusif le 17
décembre 2002 et à l'adoption de la Constitution de la
transition.
Après la signature de l'Accord Global et Inclusif qui
a pu élaborer une loi fondamentale devant régir le pays durant la
transition, cette période s'était assignée des objectifs
à atteindre dont le plus important selon nous fut d'organiser les
élections. Reposant sur un certain nombre de principes, cette transition
a inauguré un nouveau système de gestion instaurant un pouvoir
exécutif constitué d'un Président, des quatre Vice-
présidents formant la présidence où le principe de
consensualité est de mise, des Ministres et des Vice-ministres.
Ainsi, durant la transition nous avons distingué des
institutions suivantes :
1. Le Président de la République ;
2. Le Gouvernement ;
3. L'Assemblée Nationale ;
4. Le Sénat ;
5. Les Cours et Tribunaux.
Une autre innovation est à noter qu'au delà de
ces cinq traditionnelles institutions, cinq autres furent créées
en vue d'appuyer la jeune démocratie. Ces institutions d'appui à
la démocratie sont :
1. La Commission Electorale Indépendante ;
2. La Commission Vérité et
Réconciliation ;
3. La Commission de Lutte Contre la Corruption ;
4. L'Observatoire National de Droits de l'Homme ;
5. La Haute Autorité de Média.
L'Assemblée Nationale exerce le contrôle du
Gouvernement, mais durant cette transition quand bien même elle
contrôlait, mais ne donnant pas lieu à des sanctions ou ne pouvant
pas voter une motion de défiance ni encore de censure contre un membre
du Gouvernement ou de tout le Gouvernement le cas échéant.
En voyant les bases sur lesquelles cette transition
était assise et avec tout ce qu'a été de l'apport de la
Communauté Internationale, celle-ci a pu faire et donner le meilleur
d'elle- même en organisant les élections qui ont mis fin à
la transition et à la crise de la légitimité.
Mais au regard du tableau des transitions, celle qu'a
dirigé le Président MOBUTU bien qu'elle
soit à l'origine de la démocratisation dans notre pays, son
échec se justifie par la manière dictatoriale du Président
de diriger le pays et par la mauvaise volonté manifeste du
Maréchal. Et c'est ce qui lui a coûté la vie. Celle
conduite par M'Zée bien que mise hors le dictateur, M'Zée
embrassa lui aussi les méfaits reprochés à
MOBUTU, et il va mal terminer sa carrière
politique par un assassinat.
Après la mort du Chef de l'Etat, son fils et lui
succéda et ouvrit des négociations qui ont donné lieu aux
assises de Pretoria en passant par Sun- City, où en date du 17
décembre 2002 sera signé à Pretoria l'Accord Global et
Inclusif et adopté la Constitution de la transition. Les deux textes ont
alors instauré une période de transition dont la durée fut
de trois ans ; et à l'issue de laquelle se sont
déroulées les élections.
Cette transition a profité à part l'expression
démocratique que le pays connût pendant la
CNS. Animée par beaucoup de crises, cette
transition a pu arriver à terme. Constitutionnellement, cette transition
elle devrait prendre fin le jour de la promulgation de la Constitution de la
troisième République le 18 février 2006, mais liée
à d'autres impératifs dont politiques, ses effets ont
continué à produire même après ladite promulgation.
§.2. RECONTRES ET ACCORDS SIGNES
Etant en présence de plusieurs forces politiques qui
réclamaient le pouvoir d'une manière ou d'une autre, la
période de la transition ne pouvait donner lieu à la
stabilité politique et à la paix qu'après
négociations politiques sur le processus de paix et sur la transition en
RDC. Ainsi, nous présentons quelques
rencontres et accords signés. Le dernier accord celui signé
à Pretoria mettra fin à l'errance des acteurs politiques
congolais, jadis en quête d'un compromis politique et inclusif pour la
répartition verticale des responsabilités d'Etat pendant la
transition.
La date du 17 décembre 2002 est celle parmi les plus
importantes dans les annales de l'histoire de notre pays. Elle symbolise la
signature tant attendue à Pretoria, en Afrique du Sud de l'Accord Global
et Inclusif. Cet accord est l'aboutissement de toutes les rencontres
politiques. Il est plus important et plus déterminant pendant la
période des troubles politiques et donc le résultat du dialogue
entre congolaises et congolais tenu en Afrique du Sud.
2.1. CONFERENCE NATIONALE SOUVERAINE
Pour mener à bien la démocratisation ainsi
déclenchée, les dirigeants de la deuxième
République jugèrent bon de la convocation d'un forum qui
regroupaient les délégués des Forces Vives de la nation en
vue d'analyser les causes de la crise et de jeter dans un esprit de dialogue
les nouvelles bases d'une société réellement
démocratique.
Cette grande rencontre avait comme objectif à
atteindre faire asseoir une période de transition à l'issue de
laquelle s'organiseraient. es élections. Ses travaux se sont
déroulés avec beaucoup d'obstacles. Près de trois mille
délégués ont été regroupés. Elle
connût des problèmes sur le plan matériel, financier et
politique. Cette dernière caractérisée par une crise de
tolérance occasionnée par la bipolarisation de la scène
politique rendant houleux les débats et empêchant le bon
déroulement des travaux.
A cela, il faut ajouter la mauvaise volonté manifeste
du pouvoir en place qui, de temps à autre sabotait les travaux de cette
conférence, allant jusqu'à sa suspension injustifiée et
qui conduisit aux effets de triste mémoire dont les massacres de
chrétiens du 16 février 1992. En outre, les concertations du
Palais de Marbre I et II avaient été initiées les unes
après les autres pour décrisper le climat de tensions entre les
diverses forces politiques de la transition, pourtant voulue non conflictuelle.
Les concertations ont abouti à des accords sous forme d'une
déclaration commune signée par les deux principales forces
politiques de la transition à savoir la Mouvance Présidentielle
et l'Opposition. Toute cette réalité ne manquait de
déceler l'intention que présentait chacun des camps à
détenir si pas le monopole mais la maîtrise de la situation
politique du pays.
2.2. DE L'ACCORD DE LUSAKA AU DEBAT NATIONAL
2.2.1. ACCORD DE LUSAKA
Le 02 août 1998, l'APR
attaque simultanément Kinshasa et Uvira. Le Rwanda et l'Ouganda
prétendirent, dans un premier temps, qu'il s'agit d'une rébellion
interne en RDC qui se justifierait par la dictature
du régime de l'AFDL, la violation des droits
de l'homme et la mauvaise gestion du pays.
Créés le 18 août 1998, le
RCD et le MLC en octobre
1998, soit respectivement dix jours et deux mois après le début
de la guerre, et pour mettre fin à la guerre la Communauté
Internationale proposa aux protagonistes de conclure un Accord- cadre. A ce
sujet, Lusaka capitale zambienne fut choisie comme étant le lieu
où se dérouleraient les négociations afin de conclure
ledit accord. Dans ces négociations auxquelles le Rwanda, l'Ouganda, la
RDC, le Zimbabwe, l'Angola, la Namibie et les deux
mouvements rebelles, deux positions se dégageaient. La position du
Gouvernement congolais soutenait que la guerre d'agression fut menée par
le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi et que les deux mouvements rebelles ne
seraient que leurs marionnettes. La position de la partie accusée,
soutient que la guerre est une rébellion interne contre la dictature de
l'AFDL.
Après plusieurs tentatives, un compromis fut
dégagé entre les deux thèses. En effet, il était
reconnu que la crise congolaise comportait deux volets.
1. Le volet interne (rébellion) qui doit être
résolu par le Dialogue Inter Congolais ;
2. Le volet externe, c'est-à-dire l'invasion de la
RDC par les troupes armées du Rwanda, de
l'Ouganda et du Burundi qui devrait être résolu par le retrait de
toutes les troupes étrangères.
C'est sur base de ce compromis et des pressions de la
Communauté Internationale que l'accord de Lusaka fut signé le 18
juillet 1999 par le Gouvernement congolais est ses alliés (Zimbabwe,
Angola, Namibie, Zambie) et le RCD et ses
alliés, et le 30 juillet de la même année par le
MLC.
Rappelons que la rencontre de Lusaka fut
précédée de celle de Victoria Falls le 08 août 1998
qui a réuni le Gouvernement congolais et les pays de la
SADC. De cette rencontre est sortie la
démarche d'un cessez-le-feu. Un mois plus tard, cette ville
zimbabwéenne a arbitré une autre rencontre pendant deux jours
soit du 07 au 08 septembre 1998, un plan de paix en est sorti selon lequel le
Gouvernement de Kinshasa devrait négocier avec les rebelles pour une
cessation immédiate des hostilités. Et le 24 septembre 1998,
Libreville servira de cadre d'un sommet réunissant les présidents
de Républiques tchadienne, centre-africaine,
équato-guinéenne et celui de la RPC.
Les parties rebelles n'y ont pas pris part.
2 .2.2. RENCONTRE DE LIBREVILLE
Cette rencontre a regroupé près de deux cents
personnes sélectionnées discrètement par le Gouvernement
congolais. La délégation gouvernementale fut constituée
des personnalités politiques, des représentants de la
société civile, etc. A ce titre, le MPR-fait
privé fut représenté par KIKATA
NGIMA, l'UDPS-Kibasa par
Prosper NDUME et MOLONGO,
et le PDSC par Zacharie
BIDIBIDI. D'autres personnalités dont
Félix VUNDUAWE et LIKULIA
BOLONGO furent présentes entant que des invités du
Gouvernement.
L'Opposition extérieure et intérieure ne tarda
pas de crier à la dictature de M'Zée pour avoir
unilatéralement initié et fixé le lieu du dialogue, la
date et l'ordre du jour.
Le 30 septembre 1998 à Tripoli, un mini sommet a
été organisé autour du Président libyen qui
lança l'idée de remplacer les armées négatives
à l'Est de la RDC par une force
d'interposition comme solution au problème de la sécurité
des frontières et cette force devrait être composée de la
Libye, du Tchad et de l'Erythrée.
2.2.3. DEBAT NATIONAL
Ouvert au Palais du Peuple le 14 octobre 1999, il fut
l'oeuvre du Chef de l'Etat Laurent Désiré
KABILA. En effet, le Président de la République
prit unilatéralement l'initiative de signer le Décret- loi
n°213 portant institution et organisation dudit débat. Il fixe lui-
même le jour et il devrait examiner des questions suivantes :
1. De la légitimité du pouvoir en
RDC ;
2. Du projet de la Constitution du pays ;
3. Du Décret- loi n°194 du 29 janvier 1999 relatif
aux partis et regroupements politiques.
Ces assisses furent sous l'impulsion des confessions
religieuses congolaises dont les délégués furent
répertoriés au niveau du Gouvernement, du pouvoir judiciaire, et
d'autres de la Commission des réformes institutionnelles de
l'Assemblée Constituante, de l'étranger et parmi tous ces
délégués d'autres personnalités avaient pris part
à titre d'invités. Elles avaient un objectif la paix, la
concorde, la réconciliation, le pardon et la justice. La grande mission
accomplie par cette consultation fut l'adoption de la formation de treize
Commissions dont les différents rapports présentés ont
apporté des résolutions et recommandations adoptées au
bénéfice de la classe politique pour qu'une solution consciente
soit trouvée à la crise congolaise afin de relancer le processus
démocratique.
2.3. DE GABORONE A L'ACCORD GLOBAL ET INCLUSIF
2 .3.1. POURPALERS DE GABORONE
Les assises de Gaborone se sont tenues du 20 au 25
août 2001. Le pré-dialogue de Gaborone fut une réunion
essentiellement technique à laquelle prenaient part les experts de
l'Opposition, de la société civile, de deux mouvements rebelles
et du Gouvernement établi sous la présidence de Sir
KETUMILE MASIRE, Facilitateur désigné du Dialogue
Inter Congolais.
Le communiqué final de cette rencontre a retenu
Addis-Abeba comme lieu qui devrait abriter les assises du
DIC, et dont la durée fut fixée pour
quarante-cinq jours, son coût fut estimé à cinq millions de
dollars américains, le nombre de participants fixé à trois
cent trente, et enfin les matières à soumettre au débat
furent :
1. La fin de la guerre par les initiatives nationales de paix
et de sécurité en RDC et dans la
région de grands lacs ;
2. L'instauration d'un nouvel ordre politique et de bonne
gouvernance en RDC ;
3. La résolution des questions économiques et
financières ;
4. La création d'une nouvelle armée nationale
congolaise dont les éléments seront issus des
FAC et des armées du
RCD et du MLC ;
5. La mise en oeuvre d'un programme d'assistance et de
réhabilitation d'urgence
6. La réconciliation nationale, la vérité
et la réconciliation, la cohabitation interethnique, la protection des
minorités et des principes de nationalité ;
7. Les élections et les questions
électorales ;
8. La garantie de bonne fin du dialogue ;
9. La signature d'un accord de paix, de sécurité
et de développement.
A la fin de la rencontre de Gaborone, la majorité de
congolaises et congolais ont pensé à un prochain
dénouement de la crise et de la relance démocratique au pays. Ce
qui ne sera pas fait, et d'autres rencontres furent organisées dans le
même ordre d'idées.
2.3.2. TABLE RONDE DE BRUXELLES
La rencontre de Bruxelles n'avait réuni que les non-
belligérants, c'est-à-dire les délégués de
la société civile venant de l'Est, du Centre, et de l'Ouest du
pays d'une part, et les délégués de l'Opposition Politique
interne et externe de l'autre part du 17 au 18 janvier 2002. Elle fut
organisée par le Gouvernement belge, via le Ministère des
Affaires Etrangères dont le Vice- Premier-Ministre et Ministre des
Affaires Etrangères Louis MICHEL disait qu'il
était une occasion afin d'offrir aux participants une autre chance
pouvant les amener à adopter des positions communes lors du Dialogue
Inter Congolais. Les délégués à ces pourparlers ont
eu à discuter de la gestion de la transition, de nationalité et
de la nouvelle armée congolaise.
Il faut noter à ce titre que les participants ont
fini par comprendre que la transition devrait être
appréhendée avant tout comme une adhésion aux valeurs
républicaines de la modernité politique démocratique au
Congo. Ainsi conçue, la période de Transition postule
l'instauration de toutes les Composantes de la crise dans la gestion, du
respect du principe de non exclusion et de la prise en compte de la dimension
géographique. Signalons que l'UDPS avait
boycotté cette rencontre tandis que la Composante Gouvernement y
était seulement à titre d'observateur. Comme l'étape de
Bruxelles fut uniquement réservée à la
société civile et aux partis politiques, il a fallu imaginer
à organiser une autre rencontre qui cette fois- ci sera élargie
aux autres forces politiques. Ainsi, Genève capitale de la Suisse sera
choisie pour abriter la rencontre élargie.
2.3.3. RENCONTRE DE GENEVE
La rencontre de Genève comme celle de Bruxelles
s'était inscrite dans la démarche devant amener les congolaises
et les congolais autour d'une table en vue de discuter des problèmes
congolais afin de sortir le pays des crises qui bloquaient le processus du
redécollage vers la démocratie. Ainsi après l'échec
du démarrage du DIC dû par des
mécontentements adressés par les forces sur leur
sécurité à Addis- Abeba, l'étape de Genève a
pu réunir tous les belligérants à la crise congolaise du
04 au 07 janvier 2002.
Durant le déroulement des travaux, les grandes forces
impliquées dans la crise dont le Gouvernement de la
RDC, le RCD et le
MLC ont discuté des questions dont celles
liées à la représentation des Maï-Maï et
à l'élargissement de la délégation de l'Opposition
Politique au DIC.
C'est donc après tous ces événements et
rencontres, que l'Afrique du Sud fut choisie pour abriter les dernières
rencontres congolaises, qui ont donné naissance à l'Accord Global
et Inclusif et l'organisation des élections : qui ne sont en
réalité que la dynamique et le résultat de ce qui a
été déjà préparé.
2.3.4. ACTE DE SUN - CITY
Le Dialogue Inter Congolais à Sun - City s'est ouvert
le 25 avril 2002 avec l'appui fort et courageux du Président
Joseph KABILA qui dans son discours d'investiture du
26 janvier 2001, disait qu'il fera tout pour ramener les filles et les fils du
Congo à s'entendre pour sortir de la crise.
En effet, durant les travaux de Sun- City, deux
thèses s'affrontèrent celle de la table rase prônée
par le MLC, le RCD et une
grande partie de l'Opposition Politique déclarant démissionnaire
le Gouvernement en place. Pour le Gouvernement, il eut fallu associer
l'Opposition Politique et les Forces Vives de la nation dans la gestion des
institutions de la transition pour son inclusivité.
Dans leur déroulement, les travaux de Sun- City
initialement prévus pour quarante- cinq jours, dureront cinquante- deux
jours, soit sept jours de prolongation. Et Sun- City a donné le
mérite de lui- même en donnant naissance à un accord dit
partiel. N'étant pas total, d'où la nécessité de
rechercher un accord plus total, ainsi donc Pretoria sera choisie comme ville
des négociations en vue de discuter d'un accord global.
Le rendez-vous manqué de l'acte de Sun- City convient
d'être rappelé car préparé du 25 février au
19 avril 2002, s'il n'a pas été exécuté, cela
était dû selon Vital KAMERHE tel qu'il
se présente dans la revue `Afrique et développement' de
l'année 2003 en sa soixante-quatrième page, `Aux
intransigeances de Monsieur Jean Pierre BEMBA GOMBO qui tenait à
être l'égal du Chef de l'Etat, si pas au dessus de
lui'. C'est dans cette confusion que le Conseil de
Sécurité de l'ONU par sa
résolution 1417 désigna Monsieur Moustapha
NIASSE en qualité d'Envoyé Spécial du
Secrétaire Général des Nations Unies. Selon
TSHISUNGU, E. (2005-2006, p.
40), cet envoyé jouera un rôle
prépondérant durant les négociations inter congolaises. La
mission de ce dernier fut d'amener les congolaises et les congolais à
conclure un nouvel accord dit global et inclusif.
2.3.5. PRETORIA ET ACCORD GLOBAL
L'échec de l'Accord- cadre de Sun- City ouvrira la
porte aux forces politiques en vue de souscrire dans une démarche
logique de trouver un accord dit `global et
inclusif'.
Ainsi, du 26 octobre au 02 novembre 2002 sous la
médiation de l'Envoyé Spécial de
l'ONU et du Président sud- africain
THABO MBEKI, et sous la facilitation de
KETUMILE MASIRE le dialogue entre congolaises et
congolais reprit à Pretoria. Cette étape a connu des divergences
étalées sur trois questions majeures, à savoir :
1. La question de la formation d'une nouvelle armée
nationale ;
2. La question du partage vertical du pouvoir pendant la
Transition ;
3. La question de la démilitarisation de la capitale
congolaise.
C'est dans ce cadre que, du 28 novembre au 08
décembre 2002, des Commissions ont été
créées en vue d'aplanir ces divergences entre Composantes en vue
de continuer les travaux. Le dialogue s'est ensuite poursuivi à partir
du 09 décembre et a débouché à la signature de
l'Accord Global et Inclusif en date du 17
décembre 2002.
Du moins, cet accord a été approuvé et
signé par toutes les Composantes et Entités du Dialogue Inter
Congolais et soutenu par toute la Communauté Internationale, d'où
le schéma `1+4', qui a instauré un
régime élargi avec un Gouvernement de large union nationale qui a
rassemblé toutes les forces politiques autre fois en conflits.
Ainsi, après l'événement historique de
la signature de l'Accord Global et Inclusif, la transition a vu le jour le 30
juin 2003 après la mise en place de son Gouvernement. Malgré tous
les abus constatés et certaines contraintes, la transition a abouti en
organisant les élections présidentielles et législatives
précédées du référendum constitutionnel.
CHAPITRE III : FORCES POLITIQUES DURANT LA
TRANSITION
L'Accord Global et Inclusif signé à Pretoria
le 17 décembre 2002 a mis fin à tous les désaccords
persistants entre les belligérants. Tout au long de cette période
de conflits, plusieurs forces politiques furent au rendez-vous. De tout cela,
les divers acteurs formant les différentes forces politiques,
jugèrent nécessaire de tisser des alliances politiques autour des
enjeux en présence. La configuration de toutes c es forces se
présentait à deux selon qu'elles étaient internes et
externes, comme s'est présenté l'univers politique congolais.
Ce chapitre comprendra deux sections dont l'une sera
consacrée aux forces politiques internes et l'autre aux forces
politiques externes.
SECTION I : FORCES POLITIQUES INTERNES
Après la mise en place de la transition presque
toutes les anciennes forces politico-militaires se sont transformées en
forces politiques. A ce sujet, ont été identifiées forces
politiques, toutes les parties prenant part aux assises du
DIC. Après la fin aux hostilités
sanglantes, toutes ces forces sont devenues dans une large partie des partis
politiques et d'autres se sont créés.
Dans l'analyse des forces politiques internes, nous avions
celles issues de l'Accord Global et Inclusif et
d'autres qui ont vu jour après ledit accord. Il faudra comprendre que la
sphère politique congolaise pendant cette transition a regroupé
d'une part les forces du pouvoir constitué essentiellement des forces
signataires de l'Accord Global et Inclusif selon ses
prescrits et d'autre part celles qui étaient hors des institutions de la
transition. L'Accord Global et Inclusif sur ces
forces en a distingué deux grandes catégories dont les forces
combattantes et les forces non-combattantes. Aussi donc les Composantes et
Entités suivantes ont été retenues forces combattantes car
durant les conflits, elles ont utilisé des armes pour poursuivre leur
but. Il s'agit des Composantes et Entités suivantes :
Ø Le Gouvernement de la
RDC ;
Ø Le MLC ;
Ø Le RCD ;
Ø Le RCD/ML ;
Ø Le RCD/N ;
Ø Les Maï-Maï.
D'autres forces ont été identifiées comme
ayant utilisé leurs idées pour leurs fins et, à ce sujet
parmi les forces non-combattantes nous avions deux Composantes
ci-dessous :
Ø L'Opposition
Politique ;
Ø Les Forces Vives.
Dans cette catégorie des forces politiques internes,
nous ferons dans les lignes qui suivent l'analyse de deux forces dont d'une
part les partis politiques et la société civile d'autre part.
§.1. PARTIS POLITIQUES
1.1. PARTIS POLITIQUES CONGOLAIS
1.1.1. PREMIERES
EXPERIENCES PLURALISTES
En RDC, l'avènement des
partis politiques n'est pas une autre chose que l'aboutissement d'un long
processus de revendications sociales réductibles au rejet pur et simple
de la colonisation comme mode d'occupation du territoire, comme système
organisateur et de gestion politique, et comme l'affirmation de la
volonté du peuple, en particulier de ses élites de créer
un `Etat radicalement africanisé, mieux congolais'. (LUANDA,
P., 2003-2004, p. 23).
Les partis politiques congolais tirent leurs origines des
associations qui prirent naissance au lendemain de la deuxième guerre
mondiale. En tout premier lieu, le Cercle d'Etudes d'Anciens Elèves,
l'Association des Anciens Elèves des Pères de Schuet,
inscrivaient à leur programme la lutte contre toute espèce de
différenciation raciale, et tout particulièrement des
évolués.
En effet, en 1955, la Conférence de Bandoeng a fait
souffler sur l'Asie et l'Afrique un vent d'indépendance et de
nationalisme. La propagande de Moscou déversa en même temps sur
toute l'Afrique, ses excitations à la lutte radicale et à la
lutte contre l'Occident. Elle sera soutenue et encouragée par les
milieux marxistes et progressistes des démocraties occidentales. Le
Congo ne pouvait demeurer longtemps en dehors du mouvement. Pourtant la
situation du Congo différait de celle des autres colonies africaines.
Français et anglais s'étaient très moins souciés de
l'enseignement de la masse ; par contre, ils avaient formé dans
leurs universités une véritable élite, consciente des
problèmes d'un Gouvernement. Au Congo, par contre, l'enseignement
primaire avait été largement diffusé dans l'ensemble de la
population, mais les études secondaires et supérieures
étaient réservées à quelques rares
séminaires en vue de former des prêtres catholiques. A l'exception
de ceux-ci, et d'après DESSART, C.
(1960, p. 4), le Congo ne possédait pas
`d'élites universitaires. Ce n'est que le 12 octobre 1954 que s'ouvrit
à Kimwenza l'Université Lovanium. Cette création, suivie
bientôt en 1956 de celle d'une Université de l'Etat à
Elisabethville, jointe à la formation d'universitaires congolais en
Belgique eut une influence directe sur la naissance et l'évolution des
mouvements politiques au Congo. La classe dite des évolués se
rendait parfaitement compte que si l'autonomie ou l'indépendance du
Congo n'était réalisée qu'après la formation des
jeunes universitaires, ce serait ceux-ci les futurs dirigeants du Congo et non
pas les évolués. Il fallait donc pour eux s'emparer du pouvoir
avant que ne puisse apparaître sur la scène politique une
véritable élite universitaire qui fut à la base de la
revendication de l'indépendance avant 1960.
En effet, l'accession du Congo à
l'indépendance n'était plus à revendiquer ou à
demander. Déjà, à la suite des émeutes urbaines de
Léopoldville le 04 janvier 1959, à l'indépendance fut
promise le 13 janvier de la même année dans la
prospérité et dans la paix.
Ainsi en application de cette déclaration royale, le
Gouvernement belge déclarait que fussent organisées au mois de
décembre les élections communales sur toute l'étendue du
territoire national et que fussent constitués au mois de mars 1960 de
nouveaux Conseils de province. Dans le même ordre d'idées, un
Conseil consultatif auprès du Gouverneur Général ainsi que
des Conseils provinciaux auprès des Gouverneurs des provinces furent
constitués le 1er mars 1959. C'est dans cette optique
que le premier Congrès des partis politiques (unitaristes) fut tenu du
07 au 12 avril 1959 à Luluabourg au cours duquel Patrice
Emery LUMUMBA réclamait l'installation d'un Gouvernement
congolais pour le 1er janvier 1961. Quelque temps plus tard,
soit au mois de mai, l'ABAKO devenue `Alliance des
Bakongo', exigeait la création d'un Congo fédéré
avec six provinces autonomes. Mais Monsieur VAN
HEMELIICK, alors Ministre des Colonies, s'opposait fermement au
centre-moniste qui revendiquait la création d'une `République du
Kongo central' dès le 1er janvier 1960. Et à la
place, il proposait que le chronogramme prévu par la déclaration
gouvernementale du 13 janvier 1959 soit respecté. Ce faisant,
l'ABAKO et le PSA
décidèrent de boycotter les élections
communales de décembre 1959, de refuser tout contact ni avec
l'administration coloniale locale, ni avec des autres partis politiques
congolais et exigeaient une négociation directe avec le seul Parlement
belge. Le MNC s'aligna derrière leur position
du boycott le 13 août 1960.
Au Congrès des partis unitaristes de Stanley-ville
qui déboucha aux incidents de 28 octobre 1959 et lesquels aboutiront,
par ailleurs, à l'arrestation de Patrice Emery
LUMUMBA le 30 octobre de la même année ; les
fédéralistes qui se réunissaient, à la même
période, soit du 23 au 27 novembre 1959 à Kisantu
exigèrent la tenue d'une Table Ronde préalable aux
élections communales, urbaines et rurales en décembre. Cela fut
fait le 20 janvier 1960 lorsque le Ministre du Congo convoqua la Table Ronde de
Bruxelles.
La Table Ronde politique de Bruxelles tint ses assises du 20
janvier au 20 février 1960. La délégation congolaise y
était relativement soudée nonobstant la présence de
quelques clivages latents ou apparents. A ce propos, Joseph
KASA-VUBU déclarait : `Nous exigeons la
présence de Patrice Emery LUMUMBA, sans quoi, il faut s'attendre
à ce que la Conférence prenne une autre tournure'.
(KASHAMURA, A., 1966, p. 18).
Au mois de mars, les villes de Kolwezi, Jadothville et
Elisabethville furent le théâtre de certains incidents alors que
la Table Ronde économique à laquelle les politiciens congolais
n'attachèrent guère assez d'intérêt débuta le
26 avril à Bruxelles. En réalité, l'heure était
plutôt aux préparatifs des élections législatives de
mai 1960 qui firent triompher les unitaristes. Ce Gouvernement obtint le vote
de confiance du Parlement le 24 juin et le 30 juin 1960 l'indépendance
fut officiellement proclamée.
Avant 1960 en effet, les conditions structurelles dans
lesquelles naissent habituellement les partis politiques ne se retrouvaient pas
réunies au Congo. (BOUVIER, P., 1965, p.
126).
La situation congolaise s'écarte de ce schéma.
Le premier scrutin qui fut organisé au Congo datait de 1959, il
était de portée géographique très réduite de
même que les villes et il avait pour objectif l'élection des
Bourgmestres.
La première étape réellement
significative au point de vue des élections fut le scrutin de
décembre 1959. Annoncé dès janvier 1959, il était
la première expérience s'étendant à l'ensemble du
territoire en matière d'élections. Il a été
organisé le suffrage universel direct devant procéder à
l'élection des représentants aux Conseils communaux dans les
villes, aux Conseils de territoires dans les milieux ruraux.
La deuxième étape fut celle de mai 1960. Pour
la première fois, la population était appelée à
désigner ses représentants aux institutions centrales du pays
comme au niveau de la province.
Les formations politiques existantes au Congo à la
fin de l'année 1959 se situaient donc pratiquement en dehors du cadre
électoral et parlementaire. En effet, les partis politiques congolais
sont nés des groupements ethniques ou provinciaux et s'expliquent par
des raisons suivantes. D'abord, seules les associations tribales étaient
autorisées à fonctionner, ce qui a poussé les candidats
à devoir s'appuyer sur leurs associations tribales. En fait la seule
organisation politique réellement efficace lors des élections de
1957 fut l'ABAKO. Cependant, cette dernière
n'était pas encore reconnue officiellement comme parti. L'action
socialiste et dans une moindre mesure, l'union congolaise, ont souffert de
leurs origines européennes.
On sait que les partis politiques belges, surtout les
libéraux et les socialistes, avaient déployé des efforts
pour créer des réseaux au Congo. S'il est vrai que beaucoup de
leaders congolais ont participé à ces organisations
(LUMUMBA-libéral,
ADOULA-socialiste,
ILEO-catholique) où ils pouvaient avoir des
échanges d'idées avec les européens, il faut dire que les
traits paternalistes qui guidaient l'activité politique d'alors
étaient un peu dérangeants. (BOMANDEKE BONYEKA, 1992,
p. 187).
Enfin, suite à la déclaration politique belge
du 13 janvier 1959, des partis politiques sont créés. D'abord
à compte-gouttes, puis massivement au milieu de l'année. On n'en
dénombra une bonne centaine durant les dix-huit derniers mois du
régime colonial. Malheureusement, plusieurs d'entre eux n'avaient du
reste connu qu'une existence éphémère.
Sur le plan formel, la Loi fondamentale n'avait rien
prévu en matière des partis politiques. Cette matière
avait plutôt été réglée par la coutume.
(YOUNG, C., 1965, p. 158).
1.1.2. DISCOURS ET FORME DE COMBAT
POLITIQUE
Comme nous l'avons souligné
précédemment, les élites congolaises prétendaient
lutter pour créer un Etat radicalement congolisé.
Cette lutte s'est traduite en sous quelques formes
principales.
1. D'abord comme mouvement de résistance à
l'occupation et à la pénétration coloniale
mené par des chefs coutumiers monarques tribaux investis de
légitimité traditionnelle et héréditaire.
2. Ensuite, il s'articula autour des mouvements religieux
syncrétiques porteurs d'une symbolique religieuse libératrice
aussi radicale qu'efficace destinée à mettre en confiance
l'autochtone congolais meurtri par le joug colonial. Le kimbanguisme est apparu
dans un contexte social où le peuple `kongo' supportait le lourd fardeau
des travaux du tracé des chemins de fer Matadi-Kinshasa.
3. En troisième lieu, cet effort se présenta
sous la forme des mouvements sociaux urbains sporadiques ce qui, naturellement,
ne leur garantissait aucune permanence dans la durée.
4. En revanche, il s'exprima en quatrième lieu à
travers les groupements pré-politiques dont les plus efficaces furent
sans contexte les associations tribales. Car le recrutement des
adhérents s'y faisait sans destination aussi bien au niveau de
l'élite qui est restée très attachée à ses
origines qu'à celui de la masse. Le fait que l'ethnie était
davantage perçue comme le lieu de structuration et
d'homogénéisation de la conscience et de la culture tribales
renforçait ce phénomène. YOUNG,
C. (1965, p. 132), le confirme en pensant que
`d'autres aspects de la politique coloniale belge, et en particulier le
processus de décolonisation, contribua à donner à
l'élément ethnique une place importante dans l'évolution
politique. L'autorisation du régime, avant les émeutes de 1959,
s'opposait à la création des groupes autres que les organisations
ethniques pour éviter une cristallisation des griefs, mais cela eut pour
effet de donner un grand poids aux associations ethniques'.
Contrairement à l'approche ethnocentriste du belge
Paul DEMUNTER selon laquelle la conscience ou
l'éveil politique au Congo n'a commencé qu'avec
l'avènement des partis politiques. Nous estimons que l'éveil
politique a longtemps commencé avec des corporations culturelles telles
que l'église kimbanguiste, le kitawala,
l'ABAKO, le BALUBAKAT,
l'ABAZI, la CONAKAT, etc.
Vers les années 52-56, lors de revendications de
l'indépendance, beaucoup des partis politiques virent le jour au Congo.
C'est le cas notamment de l'ABAKO de
NZEZA NLANDU et Joseph
KASA-VUBU, le MNC
d'ILEO, NGALULA et
NGUETE soutenus par Joseph
MALULA, le PSA d'Antoine
GIZENGA et Cléophas KAMITATU, la
CONAKAT de Moïse
TSHOMBE, le BALUBAKAT de
Janson SENDWE, etc. après un laps de temps, le
MNC-LUMUMBA, MNC-KALONJI et
MNC-NENDAKA. Et lors des élections, le
MNC-LUMUMBA obtint la primauté alors que
l'ABAKO obtint par Joseph
KASA-VUBU, aidé par Patrice-Emery
LUMUMBA la présidence de la République.
En 1963, une commission sénatoriale proposa une
limitation des partis politiques à deux pour éviter l'anarchie du
multipartisme. Mais cette proposition fut rejetée. Le 29 septembre 1963
le Président dissout le Parlement.
En 1967, la Constitution du 24 juin, limita le nombre des
partis politiques à deux comme proposé en 1963. Mais dans le
fait, il n'y avait que le MPR qui sera
institutionnalisé comme institution suprême de la
République.
En 1985, l'Opposition libérale proposa que le Chef de
l'Etat reconnaisse le fonctionnement au pays de deux ou trois partis
politiques.
En 1988, les accords de Gbadolité entre
l'UDPS et le pouvoir affirmèrent la tendance
d'une seule part car Frederick KIBASA MALIBA
Co-fondateur de l'UDPS entra au Comité Central
du MPR.
Le 24 avril 1990, c'est la démocratisation qui limite
le nombre des partis politiques à trois avec la
bénédiction de l'UDPS. Ce fut un
échec car le multipartisme intégral s'installa quelques jours
plus tard.
Lors des travaux de la Conférence Nationale
Souveraine du (mai 1991-novembre 1992), le pays comptait deux cent vingt-deux
partis politiques. En mars 1993 lors du conclave politique du Palais de la
Nation, on comptait déjà plus de quatre-cents partis politiques
agréés au niveau du Ministère de l'Intérieur
contrairement en 1960 où l'on comptait plus au moins quarante-quatre
partis politiques. Ces partis se regroupèrent alors en dix-huit
plates-formes.
En 1994, il y eut bipolarisation de la classe politique
zaïroise avec la famille politique du Chef de l'Etat qu'on dénomma
`Mouvance Présidentielle' et les forces du changement regroupées
en Opposition.
Pour rappel, les trois partis autorisés à
fonctionner en 1990 furent le MPR de
MOBUTU, l'UDPS de
KIBASA et TSHISEKEDI ainsi
que le FCN de Gérard KAMANDA WA
KAMANDA, MANDUNGU et
KITENGE YESU. Mais ce dernier fut allié du
MPR. Se sentant dupée, l'UDPS
demandera le multipartisme intégral.
Les FPC et
l'USORAL étaient les deux plates-formes en
1994. Donc la famille à laquelle appartient le Chef de l'Etat et celle
à laquelle il n'appartenait pas, selon la terminologie de l'Acte
Constitutionnel de la Transition de 1994.
L'USORAL composée de
l'UDPS, PDSC et
UDI éclata en USORAL
et UDI. Le
PALU de GIZENGA
évolua seul tout en étant de l'Opposition. Les FPC
mutèrent en ADELI avec en son
sein le MPR de MOBUTU et
BANZA MUKALAY, l'UFERI de
Gabriel KYUNGU et NGUZ et
le FCN de MANDUNGU avec
leurs alliés tels que LIHAU et
BIRINDWA venus de l'UDPS et
l'AFECI de MUNGUL DIAKA
dans l'URD alliée des
FPC, on retrouvera le FCN
de KAMANDA et celui de
MANDUNGU. Après un moment, se créent
les FDU par la fusion avec le Cartel de 40,
UNR de KITENGE YESU aux
côtés du MPR. Les
FDU dirigées par Félix
VUNDUAWE puis KITENGE YESU deviennent
de la mouvance présidentielle qui se muera dans les
FPC.
La majorité de ces partis ne furent que des partis
`alimentaires', c'est-à-dire dépendants du
MPR sans aucune idéologie. Ce scenario durera
jusqu'au 17 mai 1997 lorsque l'AFDL prit le pouvoir
par les armes. L'AFDL qui critiquait la doctrine du
régime MOBUTU, ne craignit cependant pas de
répéter les mêmes attitudes du régime défunt.
(KITUTU, M., 2004-2005, p. 35).
En 1997, l'AFDL interdit les
activités politiques sur toute l'étendue du territoire national.
Seule l'AFDL pourrait fonctionner. C'était le
retour de la dictature à image du parti unique. Lorsque
Laurent Désiré KABILA chassa les
étrangers du pouvoir et que l'AFDL fut
dissoute, il créa les CPP qui furent encore
pour une fois une reproduction dictatoriale.
Après ce tableau sombre, les partis politiques
retrouvèrent leurs libertés d'action au Congo avec la
démocratisation.
Ne voulant plus de guerres qui ont donné naissance
à plusieurs partis politiques, nous dirons qu'actuellement plus de deux
cents sont organisés au Congo dont parmi lesquels le
PPRD qui a soutenu Joseph
KABILA, le MLC de Jean
Pierre BEMBA, le RCD
d'Azarias RUBERWA, l'UDPS
d'Etienne TSHISEKEDI, le
PALU d'Antoine GIZENGA,
l'UCRJ de N'SINGA UDJUU, le
PDSC de BOBOLIKO, la
DC d'Eugène DIOMI,
les FONUS de Joseph
OLENGANKOY, le MPR de
Félix VUNDUAWE, le MPR/Fait
Privé de Catherine NZUZI,
l'ADECO de Jonas MUKAMBA,
le RCD/N de Roger LUMBALA,
le FCN de Gérard
KAMANDA, les Forces du Futur
d'Arthur Z'AHIDI Arthur NGOMA, etc.
4.1.
CARACTERISTIQUES DES PARTIS POLITIQUES CONGOLAIS
Les circonstances entourées à la naissance des
partis politiques en RDC, contexte dans lequel est
né le type de culture politique dont on déplore les effets
à ce jour ; mais ces origines sont importantes pour comprendre les
tares actuelles, les antivaleurs qui s'incrustent dans toutes les
sphères de la société congolaise, et plus encore dans la
vie politique.
Selon BOUVIER, P.
(1965, p. 128), en dépit de tout
cela, les partis politiques congolais se sont révélés
éphémères, fragmentaires, circonstanciels et
essentiellement urbains. Il y a dans leur chef l'absence manifeste de
représentation locale, et par conséquent, ils n'existent que pour
se maintenir au pouvoir et sont organisés selon les méthodes de
la monarchie que de la démocratie. (MAKENGO, A.,
2006-2007).
4.1.1. PARTIS CIRCONSTANCIELS ET
EPHEMERES
L'histoire du multipartisme congolais nous renseigne que
certains partis constituent des organisations créées en
prévision et à la suite des événements
éphémères. Il en est ainsi de la déclaration
gouvernementale du 13 janvier 1959, de l'avènement de
l'indépendance (après la Table Ronde), de la création de
nouvelles provinces, de la fin des sécessions, etc. qui ont vu
naître de nouvelles formations politiques. Exemple :
MCR, MDDSP, etc.
4.1.2. PARTIS FOSSILISES
Dans la plupart des cas, les dénominations des partis
politiques se confondent avec les noms de leurs chefs, tout comme le reste d'un
être vivant dont l'espèce a disparu laissant des empreintes dans
une roche sédimentaire. Ce sont des organisations inadaptées dont
la survie est liée à la vie de leurs fondateurs. Exemple :
MNC/KALONJI, UFERI/NGUZ,
etc.
4.1.3. PARTIS URBAINS
Ces partis politiques au lieu d'être des organisations
locales bien établies et durables entretenant des rapports
réguliers et variés avec l'échelon national, s'inscrivent
surtout dans un contexte urbain ou semi-urbain. Il en est ainsi parce que c'est
la présence d'institutions publiques, et polarise la vie politique.
Exemple : PRP, FIS,
etc.
L'absence de citoyenneté, l'emprise des
intérêts privés sur les collectifs, la
légèreté face aux défis sociaux, etc. sont autant
de tares depuis 1960 qui continuent à nous hanter surtout dans la
sphère politique ; ainsi donc, BONGELI,
E. (2006-2007, p. 46) présente
sans exception les caractéristiques suivantes des partis politiques
congolais :
Ø Inspiration tribale ;
Ø Absence d'idéologie ;
Ø Absence de stratégies de gestion :
paralysie de l'administration ;
Ø Culte de personnalité des leaders ;
Ø Désintellectualisation de la vie
politique : pas de projets de société, refus des
débats, violences ;
Ø Culture de cueillette(zaïrianisation,
démonétarisation, détournements, etc.) et de bases
jouissantes ;
Ø Opposition obstructionniste ;
Ø Propension à l'accession au pouvoir par voie
des négociations ou du clientélisme, prise en otage politicienne
du pays ;
Ø Sexualisation de la vie politique ;
Ø Arbitraire (bon vouloir) des chefs truffés des
qualitatifs divers, etc.
Bref, bien des vices qui caricaturent le système
politique libéral se retrouveraient en RDC,
d'où l'équation sans inconnus. Cela fait aujourd'hui de la
RDC un Etat qui attend tout de la Communauté
Internationale, qui pratique sur elle le néocolonialisme. Le pays reste
alors conductible et manipulable.
L'instabilité politique de nos acteurs politiques qui
peuvent se retrouver partout où leurs besoins peuvent être
satisfaits traduit une instabilité mentale caractéristique de nos
élites due à l'opportunisme et au vagabondage politiques.
Dans tout cela, il y a impérieuse
nécessité de lutter contre les cultes de personnalité de
manière à assurer une libre et efficiente circulation des
élites à la direction des affaires publiques et à cela la
légitimité des pouvoirs doit être importante. En effet
l'expérience démontre que, pour les hommes au pouvoir au Congo,
la légitimité extérieure compte plus que la
légitimité intérieure.
En ce qui concerne l'analyse des partis politiques comme
forces politiques internes durant la transition de `2003-2006' en
RDC, il y a deux moments significatifs à
relever.
1. La période allant de 2003 à 2004
caractérisée des premiers moments de la transition ;
2. La période allant de 2004 à 2006, celle
préparatoire des élections.
Au cours de la première période, il
était question d'abord de faire connaître à la population
la raison de la transition et ensuite de faire triompher le processus en le
sauvegardant. Et pendant cette période le vocable `Composantes et
Entités' fut en vedette. Tandis que la seconde était celle
où le vocable `partis politiques' fut fortement utilisé qui
s'accompagnait des réunions et manifestations politiques en vue
d'implantation dans le cadre des préparatifs de prochaines
élections.
C'est pour quoi, dès que les élections furent
annoncées, le Ministère de l'Intérieur,
Décentralisation et Sécurité a enregistré plus de
deux cents partis politiques ; un nombre plus élevé par
rapport aux Composantes et Entités. Car d'autres acteurs par rapport aux
enjeux de l'horizon se sont créés leur parti politique ou soit
ont intégré d'autres formations politiques. Au-delà des
partis politiques et Composantes et Entités déjà connus,
d'autres partis politiques ont vu jour.
Toutes les forces politiques belligérantes, toutes se
sont presque transformées en partis politiques avec les mêmes
leaders et avec la même configuration, et avec la même
dénomination d'avant. Seules la Composante Opposition Politique s'est
éclatée en plusieurs partis politiques comme se présentait
sa structure, la Composante Gouvernement qui représentait les
institutions publiques au DIC s'est mutée en
partis politiques dont le chef de fil est le PPRD que
Vital KAMERHE a dirigé jusqu'à faire
gagner le candidat qu'il soutenait aux élections présidentielles,
la Composante Forces Vives de la nation qui a continué avec son label de
la société civile sans mutation en parti politique, mais avec
adhésion des membres dans des formations purement politiques et enfin
l'Entité Maï-Maï qui s'est disloquée et a
engendré trois partis politiques dont le Mouvement d'Autodéfense
pour l'Intégrité et le Maintien de l'Autorité
Indépendante de Monsieur MAHANO Ge MAHANO, les
PRM de Monsieur Pardonne KALIBA
MULANGA et le MMM de Monsieur
Mass WALIMBA TANGIRA.
Après avoir perdu pendant plus de trois
décennies le rendez-vous de la pratique du multipartisme, plus de ces
deux cents partis politiques furent enregistrés par le Ministère
de l'Intérieur, Décentralisation et Sécurité. Ils
ont été créés surtout en vue d'un nouvel ordre
politique par le jeu électoral. Pour briguer la magistrature
suprême plus de trente candidats furent enregistrés par la
CEI exactement trente-trois candidats dont un se
désista en faveur d'un autre. Il s'agit du candidat n°16
Antipas MBUSA NYAMWISI en faveur du candidat n°7
Joseph KABILA KABANGE. D'une manière
générale, d'autres candidats n'eurent pas raison de se
présenter car ne disposant pas ou ne répondant pas à ce
que BAMBI, J.P. (2005-2006, pp.
60-61), appelle l'alchimie de la présidentialité,
regroupant les critères de notoriété, de
popularité, du soutien d'un grand parti et de capacité
expérimentale reconnue à un Chef de l'Etat ; et du fait
d'être enfin élu où les campagnes détermineront
l'issue. Car dit-on, selon MAKENGO, A.
(2006-2007), `on vote pour un gagnant
et non pour un looser'.
Tous les partis politiques créés et
enregistrés par le MINIDES ont
reflété d'une large manière la bonne santé de la
jeune démocratie en RDC, car pour ce pays il
est nécessaire de faire ses pas dans ce que NIEMBA, J.
(2006-2007), appelle `la
modernité politique' où il faut intégrer toutes les
valeurs de la démocratie associées à la bonne
gouvernance.
Au total sur les deux cent soixante-quatorze partis
politiques, les dénominations ci-après ont été
retenues.
1. 4 partis politiques pour la dénomination
`ACTION ' ;
2. 22 partis politiques pour la dénomination
`ALLIANCE ' ;
3. 1 parti politique pour la dénomination
`ASSEMBLEMENT ' ;
4. 2 partis politiques pour la dénomination
`CENTRE ' ;
5. 1 parti politique pour la dénomination
`CONFEDERATION ' ;
6. 4 partis politiques pour la dénomination
`CONGRES ' ;
7. 1 parti politique pour la dénomination
`CHRETIENS DEMOCRATES ' ;
8. 20 partis politiques pour la dénomination
`CONVENTION ' ;
9. 1 parti politique a préféré être
de la `CONSCIENCE ' ;
10. 3 partis politiques ont été
enregistré sous le label `DEMOCRATIE
CHRETIENNE ' ;
11. 1 parti politique a préféré la
connotation africaine `DEBOUT L'AFRIQUE';
12. 3 partis politiques se sont réclamés de
`DEMOCRATIE ' ;
13. 1 parti politique a été appelé de
`DROITE ' ;
14. 2 partis politiques portèrent le nom de
`DYNAMIQUE ' ;
15. 7 partis politiques pour la dénomination
`FORCE ' ;
16. 2 partis politiques pour la dénomination
`FORUM ' ;
17. 14 partis politiques pour la dénomination
`FRONT ' ;
18. 1 parti politique s'est proclamé
`GARDIEN ' ;
19. 1 parti politique a été enregistré
sous le titre `GENERATIONS REPUBLICAINES ' ;
20. 2 partis politiques pour la dénomination
`LIGUE ' ;
21. 2 partis politiques pour la dénomination
`PATRIOTES ' ;
22. 1 parti seul s'est dénommé `LA
GENERALE LIBRE SOCIALISTE ' ;
23. 1 seul parti eût comme titre de dénomination
`MOBILISATION ' ;
24. 33 partis politiques pour la dénomination
`MOUVEMENT ' ;
25. 1 parti politique fut enregistré sous le titre
`NOUVEAU CONGO ' ;
26. 2 partis politiques optèrent pour la
dénomination `ORGANISATION ' ;
27. 59 partis politiques pour la dénomination
`PARTI ' ;
28. 26 partis politiques pour la dénomination
`RASSEMBLEMENT ' ;
29. 1 parti politique a opté pour le titre
`REGROUPEMENT ' ;
30. 1 parti politique pour la dénomination
`RENOUVEAU ' ;
31. 1 parti politique s'est dit `REVEIL CHRETIEN
' ;
32. 2 partis politiques ont retenu la dénomination de
`SOLIDARITE ' ;
33. 56 partis politiques pour la dénomination
`UNION '.
Sur la liste actualisée du 31 mars 2006 des partis
politiques autorisés à fonctionner, nous constatons que les
cinquante-neuf ayant opté pour la dénomination
`PARTI' ont largement pris le dessus sur toutes les
autres dénominations. A cela, à part la liste du 09 mars 2006 des
partis politiques où il y avait deux cent soixante-dix, la liste
actualisée a pu retenir les deux cent soixante-quatorze qui nous ont
conduit aux élections.
Comme cela pouvait être visible, dépourvus
d'idéologie réelle et par rapport au sombre tableau historique
des partis politiques congolais tel que l'a démontré
Emile BONGELI, les partis politiques ont
recruté les membres tout simplement et uniquement pour les servir aux
élections. Et plus le parti a des moyens, plus s'est vu de milliers de
membres adhérer.
Comme le problème d'idéologie et de doctrine a
constitué manifestement le moindre de leurs soucis, mais les noms
choisis par ces parti ont indiqué généralement leur
orientation idéologique.
Mais d'une manière générale, tous ces
partis politiques se sont réclamés tous du peuple et pour une
bonne gouvernance, le développement et pour réellement consolider
la démocratie naissante en RDC.
Il convient de noter que la plupart de partis politiques
créés et animés par des autorités politiques qui
ont dirigé les institutions de la transition, ont massivement
recruté des membres dans leur rang.
§.2. SOCIETE CIVILE
Au-delà de la délimitation temporelle de notre
travail, il nous paraît impérieux de mieux cerner la
réalité actuelle.
Pendant la période coloniale, la Prophétesse
KIMPA VITA s'était opposée à la
politique de la métropole suite à la division que semait le
colonisateur pour mieux exploiter le pays. Sa lutte politique était la
réorganisation du Royaume Kongo en déchéance. Plus que
tout, c'est la dynamique qui mobilisa son génie politique. Elle est
considérée à juste titre comme le `symbole de la
dignité noire, initiatrice de l'émancipation et promotrice de
notre indépendance. (YOUNG, C., 1965, p.
150).
Nous avons dans l'histoire le Prophète
Simon KIMBANGU, inspiré en 1921, qui
dénonça la volonté du colonisateur d'éterniser la
dépendance du peuple noir. Le Prophète mena un combat contre le
pouvoir colonial qui alarmait les populations noires. Il se mit à
révéler les messages divins qu'il recevait depuis quelques temps,
se considérant avoir été investi de la mission de sauver
son peuple.
Ensuite, il y a eu aussi le
`KITAWALA' qui fit son apparition en 1930. Ses
adeptes furent tenus pour responsables d'une insurrection assez grave à
Kumu, en Province Orientale et au Kivu.
Il faut noter que parmi les associations tribales, deux
associations ethniques avaient le dessus en dynamique et en
efficacité : l'ABAKO et les
LULUA-Frères. A la première, il faut
reconnaître le titre de fondatrice du nationalisme congolais militant.
Elle était de fer de lance du mouvement pour l'indépendance. Les
LULUA-Frères quant à eux,
représentèrent avant tout une réaction d'un complexe de
frustrations des Lulua en face de la modernisation.
En effet, l'histoire de la société civile au
Congo remonte à cette période où les associations
chrétiennes et mutualistes jouèrent un rôle d'avant plan
dans la lutte pour l'émancipation politique et culturelle du peuple
congolais. Il faut dire que la société civile au Congo a un
prestigieux passé remontant au milieu des années 1950 bien que
cette dernière ne soit pas structurée. Il faut cependant
souligner aussi l'illustration des écrits tels que `Le manifeste de la
conscience africaine' rédigé par un groupe d'intellectuels
congolais en 1956 à l'instar du feu le Cardinal Joseph
MALULA et autres.
Il faut retenir qu'après l'action des mouvements
syncrétiques contre la politique coloniale, le Congo a connu l'existence
d'un simulacre de société civile constituée d'autochtones
congolais mais avec une prise majeure de la main mise du colonisateur. Ce n'est
qu'après la deuxième guerre mondiale que le colonisateur va
autoriser la création et le fonctionnement des associations civiles par
les congolais. Toutes ces associations étaient à caractère
tribal et culturel et non revendicatif. La dynamique de la
société civile s'observa aux premières heures de
l'indépendance. Au nombre des associations nées pendant la
colonisation, nous pouvons citer quelques unes à savoir : les
syndicats, les associations d'anciens élèves, les cercles des
évolués et les associations tribales. Les unes furent
organisées sous l'égide de l'administration coloniale et les
autres étaient sous le patronage des missions religieuses. En fait, ces
associations étaient les seules organisations entièrement
africaines et furent fondées dans le but de trouver les moyens de
s'adapter à la situation coloniale, à la fois jouant le
rôle de société civile, d'aide mutuelle et permettant
à des programmes politiques de s'exprimer. Ce sont là autant
d'initiatives que l'on peut retenir en rapport avec la lutte de
libération annoncée et menée avec plus de
détermination et d'abnégation par l'élite congolaise de
l'époque.
Nous devons souligner que cette initiative de ces
évolués, soutenue par l'Eglise catholique et encouragée
par quelques enseignants de l'Université Lovanium, comptaient parmi les
actions qui ont contribué à l'éveil de la conscience du
peuple congolais et furent de ce fait les prémisses de la prise de
conscience. C'est ainsi que pendant la relève, ils mèneront
à leur tour la lutte pour le bien-être de toute la population
congolaise.
2.1. SOCIETE CIVILE
PENDANT LA DEUXIEME REPUBLIQUE
Pendant la deuxième République, étant
donné que l'on vivait dans la dictature, les libertés dont la
liberté d'association furent véritablement restreintes ;
l'on vivait alors dans un parti unique avec une idéologie
homogénéisante et avec un seul syndicat :
UNTZA. C'est à partir de la
démocratisation annoncée le 24 avril 1990 que les libertés
d'association et de mouvement furent de nouveau autorisées au pays. Les
pressions exercées sur le pouvoir politique par les partis politiques,
les ONG, les églises, les syndicats, les
différentes associations, poussèrent ce dernier à
convoquer la CNS. Il fut un forum au cours duquel
l'expression `société civile' sera consacrée pour
distinguer les délégués des associations de ceux des
institutions publiques et autres.
2.1.1. SOCIETE CIVILE AVANT LA CNS
La création des organisations de la
société civile procède de la même manière
logique que celle qui a conduit à l'émergence des partis
politiques au Congo. Les membres organisés de la société
civile étant admise à siéger à la
CNS, les mêmes motivations, les vocations les
plus diverses explosent et s'orientent vers le champ politique.
Les syndicats, les ONG, les
organisations religieuses, les associations de différents ordres
poussent et se développent comme des cellules cancéreuses,
envahissantes. Peu importent leurs objectifs, le contenu des programmes
éventuels de la société civile, le nombre des membres
effectifs, les lieux d'implantation, les rayons d'action concrètes, si
actions réelles il y a, les moyens matériels et surtout
financiers dont dispose l'organisation. Il suffirait de prendre un acte
fondateur, avec quelques membres de sa famille ou quelques amis, et de se doter
de statuts pour obtenir son agrément. Pour peu que l'on soit assez, ce
n'est pas du tout un problème que d'adapter à ses vagues,
objectifs proclamés les statuts d'autres organisations existantes.
2.1.2. SOCIETE CIVILE PENDANT LA CNS
On n'oubliera pas si tôt le rôle
déterminant joué par la société civile durant la
CNS. Lutte sans merci pour le pouvoir, l'opportunisme
et la politisation ont terni bon image. Tout cela a constitué à
désacraliser le pouvoir mythique de MOBUTU et
a entraîné la désunion, l'émiettement.
D'après OBOTELA, N. (2003, p.
73), l'annonce du débat national par M'Zée
Laurent Désiré KABILA a trouvé
la société civile dans cette confusion.
La société civile se distingue d'un parti
politique parce que ce dernier oeuvre comme nous l'avons signalé pour la
conquête et l'exercice du pouvoir, ce qui suppose que, par principe et en
pratique, les organisations de la société civile éloignent
de leurs visées la conquête et l'exercice effectifs et directs du
pouvoir politique.
En ce qui concerne la composition de la
société civile pendant la CNS, elle
avait selon HAMULI, B. (2003, pp.
60-64), regroupé en son temps les différentes
associations se réclamant d'elle en huit composantes.
1. Associations sociales, culturelles et sportives ;
2. Associations sociales, éducatives de la jeunesse,
associations de femmes et familles ;
3. Associations confessionnelles et religieuses ;
4. Associations humanitaires et philanthropiques ;
5. Associations à caractère économique,
de développement, et d'actions communautaires ;
6. Corporations : ordres des médecins, des
avocats, des infirmiers, etc. ;
7. Associations scientifiques et savantes ;
8. Associations syndicales.
En effet, au moment de l'enregistrement des
délégués à la CNS, le
nombre des membres de la société civile a été
élevé, les organisateurs se retrouvant dans
l'impossibilité de respecter le principe d'accorder à chaque
organisation membre le quota de quatre délégués. Et
pourtant mille cents places avaient été réservées
à la société civile. Si l'on devrait respecter le principe
de quatre délégués par membre, le nombre d'organisations
de la société civile admises à la
CNS aurait du être de deux cent
soixante-quinze, soit (1100 : 4= 275). En réalité, ce
chiffre a été largement dépassé étant
entendu que certaines associations n'ont obtenu qu'un ou deux
délégués. Il fallait satisfaire tout le monde.
Au total, le nombre d'organisations de la
société civile, doit avoir largement dépassé trois
cents. Toutes les habitudes de regroupement de ces organisations, en une sorte
de fédération n'ont pas abouti. Toute l'autorité des
membres de la société civile opposants au régime du
Président MOBUTU ne réussira qu'en
partie, la canalisation de la société civile vers un seul
objectif : faire tomber, selon BONGONGO, M.
(2007, p. 33), combat la dictature
reconnu besoin politique préliminaire. Certains de leurs dirigeants
s'avèrent `vulgaires vagabonds politiques' qui se sont laissés
acheter par les agents du Chef de l'Etat. Cette société civile
s'est aussi disloquée sous le torpillage des forces mobutistes avec
comme appâts l'argent facile et les postes ministériels.
2.2. SOCIETE CIVILE
PENDANT LA TRANSITION `1+4'
D'après HAMULI, B.
(2003, p. 41), pendant la
transition, la société civile a été
constituée de quinze grandes composantes qui à leur tour ont
regroupé différents réseaux d'actions que sont des
`collectifs sectoriels de coordination et d'action collective des membres. Tous
ces réseaux sont composés des organisations - membres. Ces
composantes sont :
1. Associations des femmes ;
2. Associations communautaires et paysannes ;
3. Associations culturelles et sportives ;
4. Associations de presse ;
5. Associations des jeunes ;
6. Organisations humanitaires et philanthropiques ;
7. Eglises et confessions religieuses ;
8. Organisations Non Gouvernementales à
caractère économique ;
9. Organisations Non Gouvernementales de
Développement ;
10. Organisations Non Gouvernementales de paix et
d'éducation civique ;
11. Organisations Non Gouvernementales des droits
humains ;
12. Organisations Non Gouvernementales
environnementales ;
13. Ordres professionnels traditionnels ;
14. Sociétés savantes ;
15. Syndicats.
Les Organisations Non Gouvernementales des droits humains et
les syndicats sont les plus connus à cause de leur politisation et leur
médiatisation.
Cependant, d'après BEKAMBO, B.
(2003, p. 26),
la société civile congolaise est plus complexe
qu'on ne le pense. Beaucoup d'associations font discrètement un travail
important dans différents autres domaines. Il s'agit des associations
féminines, culturelles et sportives, humanitaires et philanthropiques,
des ordres professionnels, des syndicats et des sociétés
savantes.
2.2.1. ASSOCIATIONS CULTURELLES ET
SPORTIVES
Plusieurs associations culturelles et sportives, des
mutuelles tribales et des clubs de réflexion où s'organisent
plusieurs activités furent créées par exemple par des
anciens élèves de certaines écoles ou par quelques
ressortissants de différentes contrées.
Ainsi donc, l'UMUCO est la plus
importante association des musiciens travaillant sous la tutelle du
Ministère de la Culture et des Arts. Les chorales non confessionnelles,
les orchestres et autres ensembles musicaux sont considérés comme
des entreprises culturelles et ne participent qu'indirectement à la
société civile en animant parfois les campagnes de
sensibilisation ou en créant des oeuvres sociales comme certaines
associations ou fondations qui s'occupent de l'encadrement des enfants de la
rue. Les campagnes théâtrales animées par des groupes
théâtraux participent activement à l'animation culturelle
de la société congolaise.
Les associations sportives quant à elles, sont
surtout constituées des équipes d'athlètes, des joueurs,
de leurs staffs dirigeants ainsi que des clubs des supporters. Elles
fonctionnent comme des entreprises privées sous la tutelle du
Ministère des Sports et Loisirs. Mais les différentes
fédérations sportives comme la FECOFA
fonctionnent comme une structure étatique.
2.2.2. ASSOCIATIONS DES JEUNES
Il s'agit des mouvements comme le scoutisme, les
`BILENGE YA MWINDA'. Ce genre d'organisations,
quelques exceptions près fonctionnent comme des branches ou des
commissions des églises ou d'autres organisations. Leur
visibilité propre et leur impact ne sont pas grands.
Plusieurs jeunes à travers le pays se sont
regroupés en clubs, en ensembles musicaux ou sportifs. Malgré
leurs fortes structurations, ces clubs des supporters fonctionnent souvent dans
l'informel et n'ont pour objectif que le soutien à leurs équipes
respectives.
2.2.3. ASSOCIATIONS FEMININES
Pendant cette dernière transition, les femmes se sont
montrées particulièrement entreprenantes dans les
activités socio-économiques. L'ampleur et la diversité de
leurs actions se sont manifestées tant dans les secteurs formels
qu'informels. Elles ont joué un rôle social et économique
essentiel dans la survie de beaucoup de familles urbaines ou rurales.
Leurs domaines d'intervention privilégiés
demeurent la défense et la promotion de la femme, le
développement et le social. Elles se regroupent en associations. Leurs
organisations forment de grands réseaux comme
WOPPA, RAF, etc.
Du fait qu'elles sont victimes de discrimination sociale et
des violences à divers degrés, ces femmes ont ainsi saisi
l'occasion pour s'exprimer et présenter leurs préoccupations dans
les déclarations et des cahiers de charges ayant convergé vers un
plan d'action d'intégration de la perspective `genre' dans le
processus de paix en RDC. Grâce à toutes
les rencontres et manifestations soutenues par les femmes surtout membres des
institutions de la transition de toutes les Composantes et Entités,
elles ont pu se faire entendre et adopté une vision commune. Elles ont
manifesté leur volonté de travailler pour promouvoir les valeurs
d'équité et de justice dans une approche `genre', afin
que les femmes du Congo jouissent de leurs droits d'accès aux ressources
et aux instances de décisions, d'où l'expression
parité.
2.2.4. ASSOCIATIONS HUMANITAIRES ET
PHILANTHROPIQUES
Il existe au sein de la société civile
congolaise quelques organisations humanitaires et philanthropiques. Plusieurs
de ces organisations, sont souvent rattachées aux églises et aux
confessions religieuses dont le cas de :
1. La communauté du Mont Thabor (d'obédience
catholique) qui encadre les jeunes filles en difficulté ;
2. Les villages `Bondeko' à Kinshasa ou le centre
`Simama' (débout) à Kisangani qui s'occupent des
handicapés physiques ;
3. Les amis de la prison, etc.
2.2.5. ORDRES PROFESSIONNELS
TRADITIONNELS
Par ordres professionnels traditionnels, on entend l'ordre
des avocats, l'ordre des médecins, l'ordre des pharmaciens, l'ordre des
infirmiers, l'ordre des architectes, etc. Ils s'occupent
généralement plus des questions professionnelles que de
l'engagement social.
Ainsi donc, de tous ces ordres professionnels les
médecins et les avocats ont plus participé aux activités
de la société civile en assumant des responsabilités de
direction où parfois les architectes et pharmaciens semblent être
absents. Feu le docteur NUMBI, ancien
Président national de l'Ordre des médecins est
considéré comme le père de la société civile
congolaise dès les années 1990.
Dans cette liste, plusieurs avocats et bâtonniers se
sont impliqués dans les actions de la société civile,
même si leurs engagements relèvent de la motivation personnelle de
quelques médecins et avocats plutôt que celle de leurs ordres
respectifs.
2.2.6. SOCIETES SAVANTES
u
L'Association des Théologiens Laïcs et la
NORAF, une association des philosophes ainsi que
l'UEC, etc. témoignent de l'existence de
quelques associations savantes en RDC. Cependant,
à cause de la réduction voire de l'existence des ressources
financières et matérielles allouées à la recherche,
l'extraversion de l'économie comme effet pervers de la mondialisation et
le besoin de survie n'encouragent pas les activités scientifiques
même dans les Universités. L'impact et la visibilité de
quelques sociétés savantes sont donc négligeables.
Les organisations des Professeurs d'Universités comme
l'APUKIN, l'APUPN, le
MPC, sont plus de nature syndicale ou
ecclésiale que scientifique. Parmi les sociétés savantes
congolaises impliquées dans le mouvement associatif et dans la
société civile, il faut aussi compter le
CEPAS.
2.2.7. SYNDICATS
A cause de la précarité de l'emploi et du
nombre trop élevé des chômeurs, le mouvement ouvrier
congolais est aujourd'hui très affaibli malgré l'existence de
quelques syndicats comme SYECO,
SYNECAT, COSSEP,
UNTC, les syndicats de solidarité. C'est la
conséquence d'une situation qui a débuté il y a plus d'une
décennie.
2.2.8. ASSOCIATIONS DE PRESSE
Il faut noter que les organisations de presse et des
médias sont des entreprises de presse et ne font pas partie de la
société civile congolaise. Mais il existe plusieurs associations
des professionnels de presse et des médias.
On peut citer à titre illustratif le
JED, les médias pour la paix,
l'AJPF, l'UCOFEM,
l'UNAPCO. Ces associations animent une gamme
d'activités très variée de leurs membres et de leur
profession, le renforcement des capacités, la défense des
intérêts, la protection, et la sécurité, etc.
2.3. CONFIGURATION
DE LA SOCIETE CIVILE PAR RAPPORT A UN PARTI POLITIQUE PENDANT LA TRANSITION
`1+4'
Tout comme à la CNS
lorsqu'il était question de mettre en place un Gouvernement, et nous
avons vu certains animateurs de la société civile, se transformer
en hommes politiques multipliant des déclarations à la presse
dans le seul but d'entrer au Gouvernement. Après avoir été
aux affaires publiques le 17 mai 1997, après avoir contribué aux
pillages de nos richesses et à la destruction du tissu économique
de notre pays, ces mêmes cadres politiques redeviendront soit
Président ou Secrétaire Général de la
société civile à l'annonce par le Chef de l'Etat de la
prochaine tenue du Débat National.
Il faut noter que des opportunités politiques ont
souvent fragilisé les tentatives de coordination de la
société civile. Ce sont la plupart du temps les
intérêts politiques et les besoins de positionnement qui
exacerbent les rivalités et divers conflits au sein de la
société civile, d'où l'émergence de plusieurs
tendances ou plates-formes de la société civile, qui sont des
`regroupements d'associations à caractère général
constituant un cadre de concertation et d'échange sur les questions
générales intéressant la profession'. Trois tendances
transversales sont présentes au niveau de diverses composantes.
1. La tendance société civile dite `Forces
Vives' qui est accompagnée par un Secrétariat Technique. Elle est
intégrée et accompagnée depuis longtemps par le
CNONGD, des ONG des droits
humains, des syndicats et les églises. Depuis le
DIC et la mise en place des institutions de la
transition, il y eût une tendance de transformer cette
société civile et son Secrétariat Technique en
Secrétariat Exécutif National.
2. La tendance société civile du Congo
`SOCICO', une ASBL
regroupant de nombreuses associations de Kinshasa et d'autres venant des
provinces sous le leadership de Monsieur Modeste BAHATI
LUKWEBO, perçu par certains selon BEKAMBO,
B. (2003, p. 38), comme `opportuniste
politique'.
3. La tendance `CONOCO' qui est une
coalition qui se défend les intérêts des mouvements
d'Opposition politique.
Chacune de ces tendances se prétend comme
étant la seule société civile nationale. Chaque
plate-forme a été classée derrière une orientation
politique et menant une lutte acharnée pour trouver une place dans au
pouvoir.
Une nouvelle tentative fut initiée, le
`COCSOC' visant à réunir toute la
société civile dans une super structure pyramidale. Cette
assemblée constituant la grande société civile au niveau
national ne disposait pas de contour précis. Et toute initiative tendant
à la structurer de façon neutre paraît bloquée.
Cependant, malgré les tensions entre les trois
tendances de la société civile congolaise, les réseaux
d'ONG, de femmes, de droits humains,
d'éducation civique restent avec les églises, les organisations
les plus actives de la société civile défendant des
visions claires.
Tout ceci consacre l'existence malheureuse de plus de trois
sociétés civiles et ONGD semant ainsi
la confusion aux fins de servir les ambitions de ceux qui les animent dans une
telle situation.
Certains des acteurs de la société civile
avaient participé dans le Gouvernement mis en place par la
CNS. Il faut souligner que ces acteurs sociaux
n'ignoraient pas les objectifs de la Composante mais, par l'égoïsme
de gagner de l'argent, ils ont oublié les objectifs de la
société civile pour adopter les objectifs d'un parti
politique.
Par contre, pour le DIC la
Composante de la société civile congolaise a participé aux
débats. Après ses représentants ont été
inféodés au regroupement politique pour exercer des mandats
politiques.
Cela s'est fait remarquer dans la formation du Gouvernement
de large union nationale et dans la répartition des postes dans les
entreprises publiques et aussi dans toutes les autres institutions de la
transition. Nous pouvons retenir que la présidence de toutes les cinq
institutions d'appui à la démocratie a été
confiée à la Composante société civile.
Nous pouvons également retenir quelques acteurs
occupant les différents postes pendant la transition dans
différentes institutions :
1. A la CEI :
Abbé Apollinaire MUHULONGO
MALUMALU ;
2. Au Sénat :
Monseigneur Marini
BODO ;
3. Au Ministère des Droits Humains :
Marie-Madeleine KALALA ;
4. A la HAM :
Modeste MUTINGA MUTISHAY ;
5. A l'ONDH : PINGA
TSHIBASU.
2.4. ROLES ET
MECANISMES DE LA SOCIETE CIVILE DANS LA GESTION DE LA TRANSITION `1+4'
Il faut noter que dans un contexte socio- politique
enraillé des guerres depuis 1996, la RDC s'est
trouvée à la croisée des chemins, celle de la paix
véritable et de la participation. Face à ce chaos, l'élite
congolaise devait accompagner les politiques aux défis
suivants :
1. La restauration de la paix et de l'unité
nationale ;
2. La reconstruction nationale ;
3. Le recouvrement de l'intégrité
territoriale ;
4. L'instauration de la démocratie ;
5. L'édification d'un Etat de droit ;
6. Le bien-être de la population.
Le chemin qui devrait mener vers la paix devrait partir des
négociations congolaises qui ont eu comme toile de fonds les
différents accords dont celui de Lusaka en 1999 et celui de Pretoria
signé le 17 décembre 2002 qui sont considérés
comme les plus déterminants. Celui de Pretoria a confié à
la société civile des charges publiques importantes notamment les
postes du Président du Sénat et des cinq institutions d'appui
à la démocratie outre ceux de Sénateurs,
Députés, Ministres, Vice-ministres, mandataires au sein des
entreprises publiques de l'Etat pendant la période de transition comme
indiqué ci-haut.
Ce sera la première fois, après la
CNS que les acteurs sociaux seront officiellement
désignés par leurs structures de base pour exercer des mandats
politiques. Il s'agit là d'une entreprise périlleuse qui met les
dirigeants du mouvement associatif congolais face à des défis
majeurs qu'ils ont pu relever.
1. La représentation de l'identité de la
société civile et de son indépendance vis-à-vis des
partis politiques.
2. La clarification de la vision de la société
civile, de ses missions et objectifs vis-à-vis de la population dont
elle se veut avocate.
3. La capacité à mobiliser la population
à la base à chaque fois que les intérêts de celle-ci
seront menacés et en dépit de sa présence symbolique au
Gouvernement.
4. L'anticipation des événements afin d'influer
de manière significative sur les débats relatifs à la
conduite de la nation.
2.4.1. ROLES
Selon la définition désignant la
société civile comme une dynamique ou un ensemble d'idées,
d'énergies, d'actions individuelles et collectives en vue de transformer
la communauté humaine, ses animateurs doivent être des
personnalités neutres et apolitiques. Elle n'a pas pour rôle de
conquérir et d'exercer le pouvoir. Elle sert donc d'interface entre les
autorités politiques et les communautés de base pour la
défense des droits de l'homme, l'éducation sociale ainsi que la
formation et l'information sur divers domaines dont le développement,
les droits de l'homme et le social. Elle est auprès des autorités
la rapporteuse principale des exactions de droits de l'homme commises par les
agents de l'Etat et des mouvements sociaux, ennemis du développement de
la RDC.
La gestion de la transition analysée ans le contexte
sociopolitique et économique du pays, a visé la requalification
de la société civile avec un large consensus de principaux
animateurs et l'élaboration d'un plan stratégique réaliste
pour la période de transition. Elle s'était fixée des
rôles suivants qu'elle devrait jouer durant toute la période.
1. Dégager la vision, les stratégies et les
actions prioritaires de la société civile de la
RDC ;
2. Harmoniser les vues sur sa structuration et son
fonctionnement pendant la transition, sur les mécanismes de
désignation et les rôles des animateurs de la
société civile dans les institutions de la transition ainsi que
sur le rôle et le fonctionnement du
CCSC ;
3. Elaborer le code de bonne conduite des animateurs de la
société civile désignés pour faire partie des
institutions de la transition ainsi que l'acte d'engagement à signaler
par ces derniers ;
4. Adopter les clefs et les critères de
répartition des postes confiés à la société
civile.
2.4.2. MECANISMES ET OUTILS
La société civile congolaise disposerait des
mécanismes et outils devant rendre harmonieuse ses actions pendant sa
présence dans les institutions de la transition. Il s'agit plus
concrètement de ce qui suit :
1. Un agenda de la société civile pendant la
transition ;
2. Des textes de référence tels que la Charte de
la société civile, le Code de bonne conduite de ses
représentants dans les institutions de la transition ;
3. Une structure nationale de coordination ;
4. L'acte d'engagement à signer par chacun de ses
représentants dans lesdites institutions ;
5. Le profil des délégués dans les
institutions et les clés de répartition des postes confiés
à la société civile ainsi que les critères de
désignation.
Au regard de ce que présentent sa composition, ses
activités et ses valeurs qu'elle doit défendre, la
société civile congolaise peut- être
considérée comme toute organisation de masse, ou de mobilisation
de la masse (conçue dans l'esprit de solidarité, d'entraide,
d'autopromotion ou de responsabilité) ; poursuivant des objectifs
qui peuvent être d'ordre divers notamment politique, économique,
socioculturel, matériel, spirituel ou moral, sans ambitions de
conquérir, d'exercer et de concevoir le pouvoir politique. Mais,
susceptible de faire pression aux détenteurs du pouvoir politique si les
intérêts de leurs membres ou groupes sont menacés en vue de
les amener à s'impliquer dans la logique de la recherche des solutions
à leurs problèmes.
Beaucoup de ces associations ou organisations n'ont pas
d'abord un rôle de porte-parole auprès des autorités. Elles
ont leurs activités propres. Souvent elles ne prennent position face aux
autorités que sur des problèmes limités concernant leurs
membres. Elles agissent isolement. Cependant, elles se concertent parfois pour
des questions qui dépassent les intérêts d'une
catégorie de personnes : on parle alors de la société
civile organisée. Elle devient organisée lorsqu'elle va
au-delà des intérêts privés pour défendre
ceux du groupe.
Le plus significatif politiquement est de retenir que toutes
les organisations de la société civile sont de véritables
forces politiques. Elles se comportent, en effet, comme des partis politiques,
oeuvrant sans détour pour la conquête et l'exercice du pouvoir.
Certaines associations, et elles seront nombreuses, estiment d'ailleurs que
pendant les négociations congolaises il y eût plusieurs
regroupements de la société civile prétendant à des
postes pendant la transition.
En RDC, nous ne retrouvons pas de
corporations bien définies, mais celles qui existent essaient de
travailler sans pour autant avoir un objectif. Par exemple, la corporation des
avocats, des médecins, des infirmiers, des enseignants, des chauffeurs,
des artistes, etc. La société civile doit `rester au milieu du
village' en cas des problèmes. Pour ce fait, les différents
Présidents, Secrétaires, qui animent les organes de la
société civile peuvent se réunir pour faire entendre leurs
problèmes auprès du pouvoir. La société civile ne
peut pas avoir de parti pris dans le fonctionnement au risque d'aller en dehors
des objectifs qui lui sont assignés, elle doit garder sa
neutralité.
Dans le cheminement des forces politiques internes,
certaines se sont mutées en véritables partis politiques
s'engageant dans la lutte démocratique des idées pour la
conquête verticale du pouvoir. A cela toutes les Composantes et
Entités du DIC en ont fait preuve.
Durant les derniers moments de la transition et eu
égard à tout ce qui précède, la vanne faisant
couler les partis politiques a réellement fonctionné. Comme
stipulé un peu plus haut, plus de deux cents partis politiques ont
été autorisés de fonctionner par le Ministère
chargé de leur enregistrement. Tous ces partis politiques en majeure,
l'année 2004 était celle qui leur permit de fonctionner
après une lettre d'autorisation. Et la plupart d'entre eux, avec
siège à la capitale étaient seulement pour préparer
les élections par le jeu d'alliance pour se retrouver dans les
prochaines institutions qui seront issues des urnes.
De tous ces partis, seules deux formations
politiques ont marqué la conscience des congolaises et des congolais en
étant les meilleures du premier tour des élections
présidentielles donnant lieu au second tour. Il s'agit donc du
MLC et PPRD qui cette
dernière regroupe aujourd'hui beaucoup de membres qui avaient
formé l'ancienne Composante Gouvernement regroupant des
représentants du pouvoir établi de l'époque aux
négociations congolaises. Alors tous ces partis politiques ont
joué un rôle important dans l'information et formation de leurs
électeurs en leur fournissant des nouvelles en ce qui concerne le jeu
électoral et aussi à encadrer leurs différents candidats.
Et pour ce faire, comme stratégie ils ont présenté
à ces électeurs des projets séduisants leur permettant
d'abord de s'implanter et de gagner les prochaines élections.
SECTION II : FORCES POLITIQUES EXTERNES
Par forces politiques externes, nous entendons toutes forces
qui ont accompagné la RDC dans la
réussite de cette phase historique. A cela, nous associons à
toutes les institutions étrangères et les pays étrangers
qui ont été présents pour la réussite de la
transition et d'autres personnalités aussi étrangères.
A titre illustratif, l'UE, les
USA, l'UA, la
SADC ont été présents pour aider
les Congolais. Ainsi, l'UE par exemple, a du mettre
et mobiliser beaucoup de moyens pour l'organisation des élections
à tous les niveaux. La présence permanente de
l'ONU par sa mission au Congo dont la
MONUC a été et reste pour les
congolaises et les congolais l'apport décisif de cette organisation,
raison pour laquelle sa mission était chaque fois prolongée une
fois arrivée à terme.
La présence répétée des
institutions financières justifie également une force dans la
dynamique démocratique au Congo pendant la transition. Par ailleurs,
l'Accord Global et Inclusif a du mettre en place le
CIAT qui regroupait des Ambassadeurs des pays amis
pour accompagner les Congolais durant la période de transition.
Il faut cependant signaler que la
RDC a présenté un besoin aussi
fondamental que jamais de ses partenaires extérieurs. Car seulement pour
l'organisation des élections, le paquet retenu a été
largement supérieur par rapport à ses interventions dans d'autres
pays, et à ce sujet la MONUC a
été et reste pour le Congo la plus importante des missions de
l'ONU au Congo. Il faut à juste signaler que
tous leurs apports ont été très importants pour un pays
post-conflit. D'abord, cela était significatif car tous les partenaires
ont été toujours près du Congo depuis toutes ses
négociations jusqu'à la mise sur pied des institutions issues de
l'Accord Global et Inclusif qui devraient organiser les élections.
§.1. COMITE INTERNATIONAL D'ACCOMPAGNEMENT DE LA TRANSITION
A travers ce Comité, la Communauté
Internationale s'est officiellement impliquée dans la mise en oeuvre de
l'Accord Global et Inclusif.
Cette implication doit en notre sens être
interprétée comme symptomatique de la volonté de grandes
puissances à contribuer au succès des institutions de la
transition.
Pour preuve, les pressions incessantes (sous forme de
recommandations) que ce Comité a exercé sur les institutions de
la transition à qui il n'a cessé de rappeler le respect strict de
la période de transition et la tenue des élections
générales dans le délai prévu.
Il convient de rappeler que la création de ce
Comité fut une sorte de garantie internationale dont le rôle a
été selon BOUVIER, P. (avec la
collaboration de BOMBOKO,
F., 2004, p. 280), de
soutenir le programme de transition en RDC. Il
devrait apporter son soutien actif à la sécurisation des
institutions de la transition issues du DIC, et
notamment à la neutralisation et le rapatriement des groupes
armés opérant sur le territoire de la
RDC en conformité avec l'Accord de
cessez-le-feu de Lusaka. Il avait aussi la charge d'arbitrer et de trancher
tout désaccord pouvant survenir entre les parties signataires de
l'Accord Global et Inclusif, enfin d'assister le Comité de suivi de
l'accord dans l'accomplissement de son mandat celui d'assurer le suivi de
l'application effective des dispositions de l'Accord Global et Inclusif, de
veiller à l'interprétation correcte dudit accord et de concilier
les points de vue et aider à résoudre les désaccords
pouvant surgir entre les signataires.
Pour la direction de ce Comité, outre la
MONUC qui l'a présidé, le
CIAT s'était composé des
représentants des cinq Etats membres du Conseil de
Sécurité de l'ONU (Chine,
USA, France, Grande-Bretagne et Russie), de la
Belgique, du Canada, de l'Afrique du Sud, de l'Angola, du Mozambique, de la
Zambie et de la Commission Européenne. Le médiateur du
DIC, Moustapha NIASSE joua
aussi le rôle de courroie de transmission entre les autorités
politiques congolaises et le CIAT.
§.2. ETATS - UNIS
D'AMERIQUE
Depuis la fin de la guerre froide, les
USA sont devenus l'unique super puissance du monde et
par conséquent, les dirigeants incontestables de la planète.
Aussi, ce qu'ils entendent réaliser, ils le réalisent.
Par ailleurs, ceux qui connaissent l'histoire politique de
la RDC savent que cette dernière est
passée, à son accession à l'indépendance, de la
colonisation belge à la tutelle américaine. Il en résulte
donc que, dans tout ce qui touche aux questions vitales de ce pays, tous les
autres pays traditionnellement associés à l'exploitation de la
RDC ne constituent que de puissances de seconde
zone.
Or la nouvelle politique étrangère
américaine consiste en définitive à éteindre tous
les foyers de tension en vue d'une paix américaine `Pax
americana' ; ce qui signifie qu'au Congo, leur
détermination est à tout prix la paix et la stabilité
politique dont les moyens les plus sûrs furent, comme nous venons de le
dire dans l'organisation des élections véritablement libres,
démocratiques et transparentes.
Pour mieux saisir les interventions réelles des
USA, il serait intéressant de
considérer l'attitude de la MONUC
vis-à-vis du processus électoral.
En effet, la MONUC n'est qu'une
mission des Nations Unies opérant sur un espace politique donné,
la RDC. Or de nos jours,
l'ONU est fondamentalement américaine. La
preuve en est qu'elle fut sous l'autorité d'un citoyen américain
pendant les grands moments de la transition, Monsieur William LACY
SWING, Représentant Spécial du Secrétaire
Général de l'ONU avant qu'elle soit
sous l'égide de Monsieur Alan DOSS, sujet
britannique.
Aussi, saisir l'attitude de la
MONUC, c'est démasquer la position des
Etats-Unis d'Amérique. Depuis le début de la transition, la
MONUC a mis en action tout ce qui était en son
pouvoir en vue d'une part d'assurer la pacification effective du pays, et,
d'autre part de garantir l'harmonie et la collaboration nécessaires
à la cohabitation de différentes forces politiques en
présence.
De plus, l'Afrique du Sud qui a assuré le relais
entre les USA et le Gouvernement congolais s'est
investie aussi dans ce même sens de faire aboutir la transition d'abord
et organiser les élections citoyennes, ensuite en utilisant tous ses
moyens de pression.
§.3. UNION EUROPEENNE
L'UE durant la transition s'est
manifestement engagée pour la stabilité et al
sécurité en RDC.
A cela, elle intensifia ses efforts pour aider au
succès de la transition en RDC. Deux nouvelles
missions au titre de la Politique européenne de sécurité
et de défense, qui se situent dans le droit fil de l'opération
militaire ARTEMIS menée en 2003,
illustrèrent la détermination de l'Union à contribuer
à la stabilité de la RDC, dont
dépend aussi celle de la région des Grands Lacs toute
entière.
3.1. EUPOL KINSHASA
L'UE lança en avril 2005,
en étroite coordination avec les Nations Unies, une mission de police
à Kinshasa ("EUPOL KINSHASA") dans le cadre de
la Politique Européenne de Sécurité et de Défense
(PESD).
La cérémonie de son lancement eut lieu le 30
avril à Kinshasa à l'occasion de la visite du Haut
Représentant de l'UE pour la politique
étrangère et de sécurité commune,
Javier SOLANA. Répondant à une
invitation du Gouvernement de la RDC, la mission
EUPOL KINSHASA constitue la première mission
civile de gestion de crise en Afrique qui s'inscrit dans le cadre de la
PESD.
La mission visa à encadrer et conseiller
l'Unité de Police Intégrée (UPI)
sous une chaîne de commandement congolaise. Il s'agissait de garantir que
l'UPI agirait selon les meilleures pratiques
internationales en matière de police. La mission déploiera par
ailleurs du personnel auprès des différentes sections de la
chaîne de commandement de l'UPI.
L'EUPOL KINSHASA compta une
trentaine de personnes. Le commissaire Adilio
CUSTODIO (portugais) a été nommé chef de la
mission.
Le budget de la mission s'éleva à quelque 4,3
millions d'euros.
Le représentant spécial de
l'UE pour la région des Grands lacs africains,
Monsieur Aldo AJELLO, donnera des orientations
politiques au chef de la mission, le commissaire Adilio
CUSTODIO. Il facilitera la coordination avec les autres acteurs
de l'UE sur le terrain, ainsi que les relations avec
les autorités locales.
3.2. EUSEC- R.D. CONGO
Suite à une demande officielle du
Gouvernement de la RDC,
l'UE décida d'établir une mission de
conseil et d'assistance de l'UE en matière de
réforme du secteur de la sécurité en République
Démocratique du Congo ("EUSEC - R.D.
CONGO").
La mission fournira conseil et assistance aux autorités
congolaises compétentes en matière de sécurité en
veillant à promouvoir des politiques compatibles avec les droits de
l'homme et le Droit International Humanitaire, les normes démocratiques
et les principes de bonne gestion des affaires publiques, de transparence et de
respect de l'Etat de droit.
La mission devrait être lancée au cours du mois
de mai 2005. Elle couvrira une période de 12 mois.
Le Général Pierre
JOANA (français) a été nommé chef de
la mission. La mission comprenait huit experts détachés par les
Etats membres et par les institutions de l'UE. Dans
le cadre de la mission, des experts ont été affectés
notamment aux postes clés suivants au sein de l'administration
congolaise:
1. Cabinet du Ministre de la défense;
2. Etat-Major Général, y compris la Structure
Militaire Intégrée (SMI);
3. Etat-Major de forces terrestres;
4. Commission Nationale du Désarmement, de la
Démobilisation et de la Réinsertion
(CONADER);
5. Comité Opérationnel Conjoint.
Le montant de référence financière
destiné à couvrir les dépenses liées à la
mission fut de 1, 6 millions d'euros.
3.3. ENGAGEMENT
CONTINU DE L'UNION EUROPEENNE EN RDC
Les missions "EUPOL-KINSHASA" et
"EUSEC- RD CONGO", tout comme l'opération
militaire ARTEMIS (lancée par
l'UE en 2003) confirment l'engagement politique
résolu de l'UE vis-à-vis du processus
de transition en RDC et de la
MONUC.
Après la fin de l'opération
ARTEMIS, l'UE avait
souligné que son engagement à l'égard de la
RDC serait maintenu. L'UE
accompagna le processus politique en RDC à
trois niveaux: économique, politique et sur le plan de la
sécurité.
1. L'UE souligna son attachement au
respect de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et
de l'indépendance politique de la RDC ainsi
que de tous les Etats de la région, et son soutien au processus de
l'Accord Global et Inclusif sur la transition en République
démocratique du Congo, signé à Pretoria le 17
décembre 2002.
2. En renouvelant sa détermination à soutenir la
transition en RDC, l'Union appela l'espace
présidentiel, les institutions de la transition et leurs
représentants à continuer sans relâche leur engagement en
vue de la mise en oeuvre de l'agenda de la transition et du renforcement de la
bonne gouvernance. La démobilisation des combattants et la
réforme du secteur de sécurité sont cruciales pour le
succès de la transition et pour la stratégie de sortie de crise
en RDC souligna l'UE.
3.4. UNION
EUROPEENNE ET LE PROCESSUS DE TRANSITION
L'UE avait un engagement de longue
date en faveur du processus de transition en RDC,
notamment par son soutien continu envers la transition, y compris le processus
électoral, soutien qui est apporté via le
FED (Fond Européen de Développement) et
des programmes de la Communauté Européenne, des missions dans les
domaines militaire, de sécurité et de police ainsi que par le
biais d'un appui bilatéral par les Etats membres.
La coopération de l'Union Européenne avec
la RDC a été reprise en 2002. La
stratégie de coopération et le programme indicatif 2003-2007
visaient à combattre la pauvreté et à fournir un soutien
au renforcement des institutions ainsi qu'une aide macro-économique.
Depuis 2002, ces priorités ont été financées
à hauteur d'environ 750 millions d'euros. L'UE
a fourni plus de la moitié du financement du processus électoral
en RDC, avec une contribution de 160 millions
d'euros.
L'UE s'est engagée
politiquement dans les efforts de recherche de la paix et de la
stabilité dans la région des Grands Lacs africains, notamment
à travers les activités du Représentant spécial de
l'UE Aldo AJELLO, qui a
été en contact régulier avec tous les acteurs clés
sur le terrain depuis 1996. En de nombreuses occasions, le Haut
représentant Javier
SOLANA et le Commissaire Louis
Michel ont joué un rôle important à cet
égard. L'UE fut également membre du
Comité International d'Accompagnement de la Transition
(CIAT).
L'UE a régulièrement
fait état de l'importance qu'elle attachait au respect de la
souveraineté, de l'intégrité territoriale et de
l'indépendance politique de la RDC et de tous
les Etats dans la région ainsi que de son soutien pour l'Accord Global
et Inclusif sur la Transition en RDC signé
à Pretoria le 17 décembre 2002.
Les missions conduites par l'UE en
RDC au titre de la politique européenne de
sécurité et de défense - l'opération
ARTEMIS, les missions EUPOL
Kinshasa et EUSEC R.D. Congo - sont
des exemples concrets de l'action de l'UE en vue de
soutenir la stabilité et la transition dans le pays ainsi que d'une
coopération étroite et active entre
l'UE et l'ONU en
matière de gestion de crise.
1. L'opération de l'UE :
ARTEMIS, qui s'est déployée à Bunia
(Ituri) durant l'année2003, conformément
à la Résolution 1484 du Conseil de
Sécurité de l'ONU, a stabilisé
les conditions de sécurité et a amélioré la
situation humanitaire.
Le déploiement rapide de la force européenne a
mis un terme à une dangereuse spirale négative et
contribué à relancer le processus de paix en
RDC. L'opération
ARTEMIS a créé les conditions
nécessaires au déploiement de la MONUC
renforcée, conformément aux dispositions de la Résolution
1493 du Conseil de Sécurité.
2. La mission de police de l'UE
à Kinshasa pour l'Unité de Police
Intégrée (EUPOL Kinshasa) a
été lancée en avril 2005, en étroite coordination
avec l'ONU. Répondant à une invitation
du Gouvernement de la RDC, EUPOL
Kinshasa a constitue la première mission civile de gestion
de crise en Afrique dans le cadre de la PESD. Son
objectif fut de fournir un cadre et des conseils à l'Unité de
Police Intégrée (UPI) sous une
chaîne de commandement congolaise. Il s'agissait de garantir que
l'UPI agirait selon les meilleures pratiques
internationales en matière de police. La mission a déployé
du personnel auprès des différents segments de la chaîne de
commandement de l'UPI.
La mission EUPOL, qui venait
d'être renforcée pendant la durée du processus
électoral, a mis en place une cellule de contrôle et de suivi
permettant la coordination des activités des forces de
sécurité sur Kinshasa qui joua un rôle clé dans les
semaines à venir. Cette cellule a notamment démontré son
utilité et son efficacité lors des évènements des
20 au 22 août 20006. L'EUPOL a engagé
une étroite coopération avec EUFOR R.D.
Congo dès l'arrivée de cette force à
Kinshasa.
Cette UPI fait l'objet d'un
projet visant à entraîner 1008 policiers congolais. L'objectif de
l'UPI fut de relever la force neutre mise à la
disposition par la MONUC pour garantir la
sécurité du Gouvernement et des institutions transitoires. La
formation et l'équipement de l'UPI ont
été financés par le Fonds Européen de
Développement, géré par la Commission Européenne,
et par une action commune couvrant des contributions provenant du budget de la
PESD et des Etats membres.
3. La mission de conseil et d'assistance de
l'UE en matière de réforme du secteur
de la sécurité en RDC (EUSEC -
RD CONGO) a été lancée en juin 2005 à la
demande du Gouvernement de la RDC. La mission fournit
conseil et assistance aux autorités congolaises compétentes en
matière de sécurité, tout en veillant à promouvoir
des politiques compatibles avec les droits de l'homme et le Droit International
Humanitaire, les normes démocratiques et les principes de bonne gestion
des affaires publiques, de transparence et de respect de l'Etat de droit. Les
experts de cette mission sont affectés à des postes clés
au sein de l'administration congolaise.
Un élément clé de la mission a
consisté à l'amélioration de la chaîne de paiement
pour assurer le versement effectif des soldes aux militaires congolais, et des
experts EUSEC sont détachés à ce
titre dans les brigades de l'armée congolaise.
L'EUSEC a également engagé une
étroite coopération avec EUFOR R.D.
Congo, notamment en lui faisant partager sa connaissance
approfondie de l'armée congolaise.
§.3. SADC ET UA EN RDC
Par cette intervention, la SADC
et l'UA ont servi de cadre d'accueil de
négociations de paix facilitées par des personnalités
africaines ayant le mandat soit de l'une soit de l'autre organisation
internationale ou agissant en collaboration avec elles.
A cet effet, deux grandes catégories d'accords ont
été conclus: ceux destinés à régler le volet
interétatique du conflit et ceux visant à mettre fin à sa
dimension interne.
En ce qui concerne la première catégorie, il
faut rappeler:
1. L'Accord de Lusaka pour un cessez - le - feu en
République Démocratique du Congo conclu, le 10 juillet 1999,
grâce à la médiation de la Zambie, présidée
par Frédéric CHILUBA, que la
SADC avait chargé de mener des pourparlers de
paix pour la RDC . L'OUA y
a apporté sa collaboration;
2. L'Accord de Pretoria du 31 juillet 2002 dit «
Protocole d'accord entre les Gouvernements de la
République Démocratique du Congo
et de la République du Rwanda sur le retrait des
troupes rwandaises du territoire de la République
Démocratique du Congo et le
démantèlement des forces des ex - FAR et des Interahamwe
en République Démocratique du
Congo (RDC)». Il s'agit d'un Accord conclu
entre ces deux pays sous l'égide de la RSA
dont le Président, TAHBO MBEKI, fut par
ailleurs, à ce moment, Président en exercice de
l'UA ;
3. L'Accord de Luanda du 6 septembre 2002 conclu entre
l'Ouganda et la RDC sous la houlette de l'Angola en
collaboration avec l'UA.
Quant à la seconde
catégorie, il faut encore noter l'Accord de Lusaka qui a eu le
mérite de jeter les bases de négociations politiques inter
congolaises organisées à plusieurs étapes avec l'aide d'un Facilitateur neutre, Sir
KETUMILE MASIRE, choisi par les parties congolaises
avec l'aide de l'OUA. La dernière étape
de ces négociations, qui se tint à Pretoria en
RSA, aboutit, le 17 décembre 2002, à la
conclusion de l'Accord Global et Inclusif sur la transition en
RDC (dit Accord de Pretoria II) grâce à
l'implication dans la facilitation du Président en exercice de
l'UA et Président de la
RSA. Et c'est cet Accord qui aura servi de base
à la Constitution de la transition en RDC
adoptée, le 31 mars 2002, par la plénière du
Dialogue Inter Congolais à Pretoria.
Sevrée des ressources financières par ses
bailleurs des fonds multi et bilatéraux, engagée dans un
processus électoral qui bat de l'aile, et agressée à l'Est
par des milices qui mettent en péril sa paix, sa stabilité
politique et son processus électoral, la RDC a
traversé la période la plus critique de son histoire. Les pays de
la SADC lui ont témoigné leur
solidarité à la manière africaine.
Du vendredi 14 au samedi 15 juillet 2006, au Grand Hôtel Kinshasa,
les Ministres des Affaires Etrangères et de la Défense de cette
Communauté régionale africaine accourus à la demande de
leurs Chefs d'Etat, ont réfléchi sur l'appui qu'ils pouvaient
apporter au processus électoral en RDC. Les
travaux coprésidés par le Ministre namibien des Affaires
Etrangères, Marco HANSIKU, qui
présidait le Comité Ministériel de l'organe politique,
défense et sécurité, et le Ministre congolais de la
Coopération Régionale, Antipas MBUSA
NYAMWISI, ont abouti à une déclaration
commune.
Au terme de cette réunion, les Ministres des Affaires
Etrangères et de la Défense de la SADC
ont, dans cette déclaration lue par Marco
HANSIKU, réaffirmé la volonté de leurs
Gouvernements de soutenir le processus électoral de la
RDC.
Ils ont rappelé au peuple congolais, aux dirigeants
politiques et aux leaders religieux, à tout mettre en oeuvre pour que ce
processus engagé dans une phase irréversible, aboutisse à
des élections réussies. Marco HANSIKU a
rappelé à ce sujet les multiples rencontres qu'ils ont eues
pendant deux jours avec les acteurs politiques qui prenaient part au processus
électoral, les membres de la société civile, la
MONUC et les candidats présidentiels.
Ils
ont pu évaluer le chemin qui conduit aux élections
présidentielles et législatives et se rendre à
l'évidence que tous les acteurs voulaient échanger avec le
Comité Ministériel de l'organe politique, Défense et
Sécurité de la SADC en mission à
Kinshasa.
3.1. SADC ET PROCESSUS ELECTORAL
Au cours de ces
rencontres, a révélé Marco
HANSIKU, les Ministres des Affaires Etrangères et de la
Défense de la SADC ont également partagé
les différentes expériences de leurs pays. Ils ont formulé
le voeu de voir les élections déboucher sur la stabilité
politique de la RDC, socle à la
stabilité politique du continent africain en général et de
la région en particulier.
A l'issue des travaux, le Président du Comité
Ministériel de l'organe politique, Défense et
Sécurité de la SADC, a tenu tard dans
la soirée, une conférence de presse. A la question de savoir si
au terme de la réunion de Kinshasa, ils pourront regagner leurs pays,
rassurés que les élections se dérouleraient sans
problème en RDC, il a souligné la ferme
volonté de la SADC de voir ces
élections se tenir dans un climat apaisé. Le soutien de la
SADC était garanti à la
RDC, un de ses pays membres, avant,
pendant et après les élections.
L'appui de la SADC à la
RDC, découla d'une décision prise il y
a deux ans. Et la SADC avait déjà
dépêché plusieurs missions en
RDC. Pour Marco HANSIKU, il y avait
des signes qui montraient que le processus électoral était
irréversible: la campagne électorale se poursuivit et le peuple
attendait avec enthousiasme ces élections. Il a confirmé la
volonté de la communauté régionale africaine à
aider le peuple congolais et le Gouvernement à ramener la paix dans les
territoires en proie à l'insécurité.
La SADC dispose d'une très
riche expérience en matière électorale, notamment en
Angola, Mozambique, Tanzanie et République Sud-Africaine. Et c'est cette
expérience que cette communauté mit
au service de la RDC.
La Communauté de Développement de l'Afrique
Australe (SADC) et la Communauté Economique
des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC), deux
organisations dont la RDC est membre, ont fait part
de leur volonté de soutenir le processus électoral.
3.2. UA ET LES INTERVENTIONS EN RDC
L'Union Africaine (UA), soucieuse de
la réussite de la période de transition en
RDC, avait mis en garde les acteurs politiques de ce
pays ravagé par la guerre, les exhortant à s'abstenir de toute
action susceptible de remettre en cause la bonne tenue des élections
générales prévues le 30 juillet 2006.
En fait, alors que les congolais se préparaient pour
le scrutin, il faut reconnaître que l'avenir de la
RDC et de ses voisins était sur le point
d'arriver à un tournant majeur.
Depuis des décennies, la paix et la
sécurité ont déserté cet immense pays, riche en
ressources naturelles et situé au coeur de l'Afrique.
Les guerres
successives, dont le bilan en une décennie s'établit à
presque quatre millions de victimes en RDC, ont
souvent remis en cause la stabilité de l'ensemble de la Région
des Grands Lacs.
Dans un communiqué, le Conseil de Paix et de
Sécurité (CPS) de
l'UA soulignait l'importance des élections
présidentielles et législatives, qui devraient mettre un terme
à la transition en cours et favoriser la consolidation de la paix et de
la sécurité en RDC. A ce sujet le
Conseil encouragea le peuple du Congo à participer massivement aux
élections afin d'administrer la preuve de son engagement en faveur de la
paix et de la réconciliation nationales, affirme le
CPS dans son communiqué.
Par ailleurs, le CPS exhorta les
médias à soutenir le processus en cours dans le pays et à
renoncer à toute activité qui risquerait d'exacerber la tension
avant, pendant et après les élections.
La Commission de l'UA
s'était donc préparée à déployer une forte
mission d'observateurs pendant les élections en
RDC.
Cependant, le CPS a aussi
autorisé la Commission à déployer des observateurs
militaires afin de mettre en place un environnement favorable à
l'organisation des élections dans de bonnes conditions.
Un tel
déploiement a été mis en oeuvre en étroite
consultation avec le Gouvernement de la RDC et tous
les autres acteurs.
Le processus de préparation des élections a
commencé le 20 juin 2005, par l'identification et l'inscription des
électeurs, avant la tenue, les 18 et 19 décembre 2005, du
référendum constitutionnel. Ces préparatifs avaient pour
but de boucler la période de transition prévue par l'Accord
Global et Inclusif signé en décembre 2002, à Pretoria, en
Afrique du Sud.
C'est en avril 2003, que les parties au Dialogue
Inter-Congolais avaient entériné le processus à Sun City,
en Afrique du Sud.
L'environnement politique de la
RDC plutôt agité a
nécessité une étroite coordination entre tous les acteurs
internationaux impliqués dans le processus électoral du pays afin
de permettre à la période de transition de connaître une
issue pacifique.
Comme l'a fait noter le
CPS, il a été observé une
restauration progressive de la confiance entre les différents pays
voisins, ce qui a eu un effet positif sur le processus de paix et de
réconciliation en RDC.
3.3. UA ET
SECURISATION DES ELECTIONS
Le Vice-Président de la République
Démocratique du Congo, chargé de la Commission Politique,
Défense et Sécurité, Azarias
RUBERWA, a eu des entretiens avec le Président de la
République du Congo, Président de la
CEEAC et Président en exercice de l'Union
Africaine (UA), Denis SASSOU
NGUESSO, le 22 juin à Brazzaville. La sécurisation
du processus électoral en RDC était au
centre de leurs entretiens.
Dans le cadre de la sécurisation, la
RDC a bénéficié de l'aide
internationale avec la présence au pays de la force des Nations Unies
(MONUC), avec environ 20 mille hommes. L'Union
Européenne (UE) a mis à la disposition
de la RDC une force, dont une partie sera
positionnée à Libreville (Gabon) et une autre à Kinshasa.
Toutes ces forces ont contribué à l'amélioration de la
situation sécuritaire dans le pays. La réforme des Forces
armées de la RDC
(FARDC), l'on peut le dire, est un maillon essentiel
du processus de paix global.
Le Vice-Président Azarias
RUBERWA a indiqué qu'avec le Président
Dénis SASSOU
NGUESSO, ils ont évoqué la possibilité de
l'envoi d'une force de la CEEAC. Il a exprimé
son optimisme quant à la sécurisation des élections dans
le pays. Les problèmes de sécurité demeurent en
RDC, malgré des avancées
enregistrées dans le cadre de la restructuration de l'armée.
Cette force de la CEEAC a existe
virtuellement parce que les Etats membres s'étaient convenus de cela.
Elle serait positionnée à Brazzaville comme une force de
dissuasion ou d'intervention au cas où cela serait nécessaire.
La République du Congo a toujours joué un
rôle important dans la résolution de la crise de la
RDC. Le Président Dénis
SASSOU NGUESSO est souvent consulté pour mener la
médiation afin de trouver l'issue favorable.
Appelant la
Communauté Internationale à continuer d'apporter son appui au
processus de paix et de reconstruction nationale en RDC, le
CPS demanda également aux Etats membres de
l'UA de déployer sur le terrain des
observateurs à l'occasion des prochaines élections.
En dépit des diverses formes de soutien qu'il a
reçues, le processus de transition en RDC a
rencontré un grand nombre de difficultés.
Dans son rapport au
CPS, le Président de la Commission de
l'UA, Alpha OUMAR KONARE, a
souligné que la situation politique dans le pays et les conditions
objectives de la transition n'ont pas facilité le processus.
Il
avait également estimé que la taille du pays, l'absence
d'archives et d'infrastructures de communication, les intérêts
régionaux et internationaux divergents, ainsi que la nature du compromis
proposé par l'Accord Global et la Constitution de la transition sont au
nombre des facteurs porteurs de risques élevés de friction entre
les différents acteurs et, notamment, de remise en cause du processus de
transition. Monsieur Alpha OMAR KONARE a
également observé que les trois années de la transition
ont été marquées par une difficile cohabitation entre les
principaux modérateurs des institutions nationales. Cependant, le
processus lancé dans le cadre de la préparation des
élections a convaincu les acteurs politiques congolais du fait qu'il ne
saurait être question de revenir sur la question de la tenue des
élections.
La RDC reste néanmoins
confronté à de considérables difficultés
liées à l'absence de tradition politique dans ce pays, à
son immensité et à ce qu'il ne dispose pas de réelles
infrastructures de communication.
En outre, ces défis sont exacerbés par
l'important nombre de partis politiques (environ 300 partis politiques
reconnus), l'impatience et les fortes attentes des populations de même
que les enjeux et intérêts concurrents.
Même si le
peuple congolais et la Communauté Internationale ont jugé que les
élections soient "inclusives", ces dernières se sont
néanmoins tenues sans la participation de
l'UDPS, le parti politique d'opposition traditionnel
qui est aussi un acteur majeur du processus démocratique de ce pays.
§.4. APPUI ONUSIEN A LA RDC
Cet appui prend deux formes principales:
1. Tout d'abord, l'appui technique apporté par le
Secrétaire Général de l'ONU
à la médiation régionale. Il a pu désigner deux
personnalités, l'une en qualité de son Envoyé
Spécial pour le processus de paix en RDC et
l'autre comme son Représentant dans la région des Grands Lacs,
qui ont contribué à rapprocher toutes les parties au conflit dans
le cadre des négociations qui ont abouti à la conclusion de
l'Accord précité de Lusaka.
De plus, après l'échec du Dialogue Inter
Congolais à l'étape de Sun City lorsque les Congolais ne se sont
pas mis d'accord sur le partage du pouvoir, il a fallu attendre la
désignation par le Secrétaire Général DES Nations
Unies, de Moustafa NYASSE comme son Envoyé
Spécial pour le Dialogue Inter Congolais, en vue d'épauler le
Facilitateur neutre, pour voir les congolais signés l'Accord Global et
Inclusif.
Puis, le soutien politique apporté sans conteste au
processus de paix par le Conseil de Sécurité des Nations Unies.
C'est ainsi qu'il tient à féliciter «
l'Organisation de l'Unité Africaine et la
Communauté de Développement de l'Afrique Australe des efforts
qu'elles ont déployés pour trouver une solution pacifique au
conflit en République Démocratique du Congo, et en
particulier le Président de la République de Zambie, ainsi que le
Secrétaire Généra de l'ONU, l'Envoyé Spécial
du Secrétaire Général de l'ONU dans la région
des Grands Lacs et tous ceux qui ont contribué au
processus de paix».
Il faut ajouter les visites régulières qu'effectuaient les
membres du Conseil de Sécurité dans les pays de la région.
La mission en RDC conduite par le
représentant de la France, Jean-Marc de la
SABLIERE. A Kinshasa, le Conseil de Sécurité
rencontrera le Président Joseph
KABILA ainsi que les vice-présidents. Il
rencontrera aussi la Commission Électorale Indépendante et la
Haute Autorité des Médias.
Il s'agit de la 7ème mission du
Conseil en RDC depuis la création de la Mission de
l'ONU en RDC (
MONUC).
Cette visité s'inscrivit dans le cadre pour l'organisation
universelle de s'assurer du bon déroulement du processus et d'affirmer
leur soutien au pays.
La transition du pays, entamée en 2003 après
cinq années de conflits, est en effet entrée dans la
dernière ligne droite avec le premier tour du présidentiel
fixé au 30 juillet. Quelques 25,5 millions d'électeurs ont
été enregistrés. Et 33 candidats se sont
présentés aux élections présidentielles,
près de 9000 aux élections législatives.
Le Conseil de sécurité va effectuer du 4 au 13
juin une visite au Soudan et en République démocratique du Congo,
où sont déployées les deux plus importantes missions de
maintien de la paix des Nations Unies avec près de 40000 casques bleus
sur le terrain lorsqu'elles seront pleinement opérationnelles.
Le Conseil s'engage à respecter « la
souveraineté, l'unité, l'indépendance et
l'intégrité territoriale du Soudan », a-t-il fait savoir.
Nous pensons qu'il est important que cette opération
ait un parfum africain très fort.
§.5. MONUC
Les Nations Unies ont joué un rôle crucial par le
soutien apporté au processus de paix et au processus électoral
par le biais de sa mission en RDC, la
MONUC.
Créé par le Conseil de Sécurité
des Nations Unies le 30 décembre 1999, la
MONUC a été chargée, entre
autres missions, de se déployer et de se maintenir en place dans les
principales zones sous la menace de l'instabilité afin de promouvoir le
rétablissement de la confiance et de décourager tout recours
à la violence en RDC.
Soucieux de sauvegarder la paix dans le pays, la
MONUC a appelé les candidats aux deux
élections à mener des campagnes électorales responsables.
Les candidats devraient non seulement observer les règles existantes,
mais encore recourir aux organismes et procédures mis en place dans le
but d'examiner tout éventuel recours qui pourrait être fait
à la suite des élections.
La Mission de l'ONU en
RDC avait pour objectif l'instauration de la bonne
gouvernance, la stabilisation de la région, l'organisation
d'élections démocratiques, l'amélioration de la
qualité de vie des populations congolaises et l'établissement
d'un Etat de droit, a également précisé l'Ambassadeur
William LACY SWING.
A propos des opérations en cours de
Désarmement-Réinsertion des groupes armés
étrangers, total, plus de 5000 ex-combattants rwandais, ougandais et
burundais ainsi que leurs dépendants avaient été
rapatriés dans leur pays et que ce nombre pourrait doubler dans les
prochains mois.
L'Ambassadeur William LACY SWING a
insisté sur le soutien exceptionnel de la Communauté
Internationale à la reconstruction de la RDC,
comme en témoigne la promesse faite par la Banque Mondiale d'allouer 3,9
milliards de dollars aux efforts de reconstruction du pays.
Le Représentant Spécial pour la
République Démocratique du Congo déclara que sur le plan
technique, selon des experts en mission dans le pays, il était possible
d'organiser les élections en 2005 mais que beaucoup d'obstacles
restaient encore à surmonter.
Le Représentant Spécial du Secrétaire
Général des Nations Unies, William LACY
SWING, s'exprimant devant la Commission des Relations
extérieures, Défense et Sécurité de
l'Assemblée Nationale de transition, en présence d'une
délégation du Parlement belge en visite au pays, a indiqué
qu'il était possible d'organiser des élections en 2005 mais que
cela dépendait aussi du programme du Gouvernement et de la
volonté politique, indique un
communiqué
de la Mission de l'ONU en République
démocratique du Congo.
La Mission de l'ONU en
RDC eût pour objectif l'instauration de la
bonne gouvernance, la stabilisation de la région, l'organisation
d'élections démocratiques, l'amélioration de la
qualité de vie des populations congolaises et l'établissement
d'un Etat de droit.
A propos des opérations en cours de
Désarmement-Réinsertion des groupes armés
étrangers, il a indiqué qu'au total, plus de 5 000 ex-combattants
rwandais, ougandais et burundais ainsi que leurs dépendants avaient
été rapatriés dans leur pays.
Le Représentant spécial du Secrétaire
Général des Nations Unies, William LACY
SWING, a insisté sur le soutien exceptionnel de la
Communauté internationale à la reconstruction de la
RDC, comme en témoigne la promesse faite par
la Banque Mondiale d'allouer 3,9 milliards de dollars aux efforts de
reconstruction du pays.
§.6. UE ET MONUC PENDANT LE PROCESSUS ELECTORAL
6.1. OPERATION
ENVISAGEE
Le 23 mars 2006, suite à une demande de
l'ONU, le Conseil a approuvé le concept d'une
opération de l'UE en soutien à
la mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo
pendant le processus électoral à venir. Le mandat de cette
opération européenne est défini dans la résolution
1671 du Conseil de Sécurité des Nations
unies (25 avril 2006). Il est défini dans le temps pour une durée
de quatre mois du 30 juillet au 30 novembre 2006. Cette mission baptisée
EUFOR R.D. Congo (République
Démocratique du Congo) a été lancée officiellement
par le Conseil le 12 juin 2006. Le soutien en matière de police est
également poursuivi.
1. La décision a été prise en contact
étroit avec les autorités de la RDC et
en transparence avec les pays de la région et avec l'Union Africaine
2. L'opération de l'UE visait
à fournir en temps utile un soutien ciblé à la
MONUC. Elle comprend deux composantes principales
:
Ø Un élément avancé à
Kinshasa de plus de 1000 personnels;
Ø Une force en attente rapidement déplorable, de
la taille d'un bataillon, située au Gabon.
3. Le Quartier Général de l'Opération de
cette opération de l'UE était
installé à Potsdam (Allemagne). Il en a assuré le
commandement stratégique d'EUFOR R.D.
Congo.
4. Cette mission fut réellement européenne et
multinationale, avec 18 Etats-membres fournissant des contingents participant
aux opérations sur le terrain à Kinshasa ou au Gabon.
5. EUFOR R.D. Congo fut une
opération autonome de l'UE. Le Comité
Politique et de Sécurité en assurait l'orientation politique.
6. Les évènements du 21 août survenus
à Kinshasa après l'annonce des résultats du premier tour
des présidentielles ont permis de démontrer, dans un contexte
particulièrement difficile :
Ø La réactivité et l'efficacité
d'EUFOR R.D. Congo ;
Ø L'excellente coopération avec la
MONUC ;
Ø L'impartialité de la force européenne
dans le processus électoral ;
Ø La capacité de projection d'EUFOR
R.D. Congo avec le déploiement rapide sur Kinshasa
d'éléments stationnés au Gabon.
6.2. PROCESSUS
ELECTORAL
Le 27 février 2006, les Ministres des Affaires
Etrangères de l'UE ont rappelé
l'importance d'achever le processus de transition en
RDC, qui était également essentiel pour
favoriser la paix et la stabilité dans l'ensemble de la région
des Grands Lacs. Ils ont noté que le succès du
référendum des 18-19 décembre 2005 avait
démontré l'importance que les congolais attachaient leurs
confiances au processus démocratique et que le processus
électoral à venir marquera un pas décisif à cet
égard.
D'une manière générale, ces forces ont
beaucoup contribué pour la RDC durant cette
période car elles ont été présentes et ont
aidé à décanter beaucoup de crises entre les institutions
et les animateurs ; et se sont toutes comportées en tant que forces
de pression sur le Gouvernement congolais.
CHAPITRE IV : ALLIANCES POLITIQUES FACE AUX ENJEUX
PENDANT LA TRANSITION
Nous consacrons ce quatrième chapitre à
l'étude des alliances tissées par les acteurs politiques au
regard des enjeux de la dernière étape de la transition. Les
forces politiques qui ont caractérisé la classe politique
congolaise pendant la transition de `1+4' tournaient autour de certains enjeux
tels que définis dans l'Accord Global et Inclusif.
Examiner ces alliances et enjeux, nous oblige d'identifier
les différents intérêts de ladite classe politique. Ces
intérêts concernent les secteurs les plus divers de la vie
nationale, allant du gouvernement, au Parlement, en passant par la
territoriale, la diplomatie, les entreprises publiques, l'armée, la
police et les services de sécurité, etc. Bref, il s'agit des
institutions publiques. Tous ces enjeux tournaient autour du changement
politique, du partage du pouvoir à tous les niveaux et des
élections.
Les forces politiques pendant cette transition avaient pour
but ultime, celui d'organiser les élections ; et, lesquelles
élections feront triompher une majorité dont les décisions
ne violenteraient pas la minorité, comme le soutiennent
PRELOT et BOULOUIS
(1987, p. 64), mais l'amener à se ranger au
point de vue majoritaire, non par crainte mais par conviction. Au-delà
de l'organisation des élections, la vision fut éventuellement de
diriger les prochaines institutions qui seront issues des urnes. C'est
pourquoi, à un certain moment, les anciens `barons dinosaures' de
l'ancien régime dictatorial se regroupèrent autour de leur fils,
le leader du MLC afin de bloquer chemin au
Président en fonction pour ne pas se présenter aux
échéances électorales prochaines.
A ce titre, il y a lieu de signaler que les avis des leaders
politiques constituant les forces politiques en présence pendant la
transition, étaient fortement partagés. D'une part, les forces
issues de l'Accord Global et Inclusif tournèrent leur regard d'abord sur
la réussite de la transition qui leur permettra d'aller aisément
aux élections après avoir épuisé le temps leur
accordé par les textes organisant de ladite transition. D'autre part,
les forces qui étaient hors des institutions soutenaient en elles
l'organisation immédiate des élections sans aucune
éventuelle prolongation de la transition. Donc pour elles, il y eu fallu
à tout prix changer la sphère dirigeante du pays qui conduirait
à un nouvel ordre politique.
SECTION I : ALLIANCES POLITIQUES ENTRE LES FORCES POLITIQUES EN
PRESENCE DURANT LA TRANSITION
La volonté de se choisir un partenaire politique ou
un allié devrait être moins difficile qu'un accord sur une
politique gouvernementale. Malheureusement, l'abandon des visées
politiques veulent faire de tout le monde Président de la
République ou dirigeant de premier rang dans une nation.
Les divergences d'idées ne devraient pas être
un frein à la constitution des alliances dès lors qu'on aurait
besoin de servir la nation.
L'alliance en Allemagne des sociaux démocrates et des
sociaux chrétiens, démontre que l'on peut avoir des
idéologies différentes et s'étendre même pour
diriger autour d'une politique commune.
Ainsi, il est difficile de comprendre par exemple ce qui
constituerait un antagonisme irrémédiable entre deux grands
partis du pays, au point qu'on puisse envisager une alliance entre deux
formations politiques. Une alliance entre différents partis serait un
symbole fort de réconciliation nationale. Ce serait la pièce
centrale sur laquelle une coalition gouvernementale peut se bâtir.
L'exigence de reconnaître les qualités de ses
alliés devrait cependant commencer au sein des partis politiques
respectifs. Ainsi, les alliances politiques sont des lieux d'expression
démocratique de tous les partis politiques membres sur la vision
politique générale sur laquelle doit se bâtir la nation.
Toutes les alliances politiques sont alors toujours
fondées par rapport à un enjeu pointant à l'horizon. Cet
enjeu se présente toujours par les forces politiques en présence
comme leurs prochains vouloirs qui sont exprimés en termes du
pouvoir.
§.1. ALLIANCES POUR LA SAUVEGARDE DE LA TRANSITION
Dans l'histoire de la troisième étape de la
transition en République Démocratique du Congo, il est
évident de rappeler ici qu'elle a été constituée
essentiellement comme nous l'avons précédemment
évoqué d'anciens belligérants d'une part, des Forces Vives
de la nation et des forces organisées en Opposition Politique d'autre
part. c'est pourquoi, la configuration des forces a répondu à
la constitution de chacune des Composantes et Entités au Dialogue Inter
Congolais.
Durant les négociations en Afrique du Sud, des
divergences ont été remarquées tour à tour en ce
qui concernait le nouvel ordre politique à instaurer au pays ; et
après plusieurs autres débats, un consensus a été
trouvé. C'est ça le consensus qui fut fondé sur le
principe du partage équitable et équilibré du pouvoir.
C'est pour autant confirmer qu'à ce niveau une alliance les
préoccupait celle d'arriver à la signature d'un accord plus large
et incluant tout le monde.
Après la mise en place et par rapport aux nouvelles
donnes que présenta la sphère politique congolaise, il y
eût dislocation de cette alliance qui a conduit à la signature
dudit accord, pour se remettre en leurs Composantes et Entités.
De toutes les forces politiques issues de l'Accord Global et
Inclusif qui étaient essentiellement constituées des
personnalités à titre individuel, la Composante dite `Opposition
Politique' a été constituée de différents partis
politiques répertoriés tant sur le plan intérieur que sur
le plan extérieur par rapport au pays.
Pour se remettre à ce qui les avait conduit à
la mise en place de la transition et durant le déroulement des travaux
par exemple à l'Assemblée Nationale, la Composante Gouvernement a
été solidement soudée à l'Entité
Maï-Maï, à quelques éléments des Forces Vives et
aussi à quelques partis politiques de la Composante Opposition
Politique.
A ce titre, la Composante RCD
quelques fois, elle était désolidarisée des autres forces
surtout lors de sa revendication de la `requalification' de la transition.
Cette idée a été largement soutenue par certains partis
politiques et l'UDPS qui ne participait pas dans la
gestion des institutions de la transition. Au contraire, cette idée a
été fortement appuyée par la forte alliance qu'avaient
tissée la Composante Gouvernement et la Composante
MLC.
Lors du refuge du Président Azarias
RUBERWA MANIWA et de certains de sa Composante
RCD à Goma après le massacre des
`Banyamulenge' à Gatumba au Burundi, il demanda à tous les
membres de sa Composante de se retirer de toutes les institutions avant une
éventuelle solution à la crise. Cette position a
été jugée inopportune par certains qui sabotèrent
dont le Professeur Emile NGOY KASONGO, mais d'autres
avaient rejoint leur Président à sa décision. Toutes les
forces autour de cette affaire furent liées entre elles juste pour la
sauvegarde de la transition dont la crise fut décantée par
l'intervention personnelle jusqu'à Kinshasa du Parrain de la transition
congolaise, le Président sud-africain THABO
MBEKI.
L'année 2004 fut une année où le
problème du partage des responsabilités dans les entreprises
publiques et d'économie mixte avait divisé les acteurs politiques
congolais. Ainsi, sur cette question le Président de la
République soutenu par la composante Gouvernement estimait qu'il
n'était pas question de politiser lesdites entreprises comme cela l'a
été pour le Gouvernement, et il était l'heure de donner la
chance à tout congolais de postuler en tant que mandataire, en prenant
en compte les critères de moralité, de compétence et
d'expérience. Cela fut après avis de la Cour Suprême de
Justice saisie à cet effet par le Président de la
République résolu.
Ainsi, face à cette question une forte et dynamique
alliance composée de toutes les autres forces politiques fut
formée et s'opposa au Président de la République, soutenu
par la Composante Gouvernement et alliés. La Composante Gouvernement par
l'entremise de son Excellence Henry MOVA SAKANI,
alors Ministre de l'Information et Presse et Porte-parole du Gouvernement
soulignait après la déclaration faite par le
MLC de se retirer des institutions, qu'elle
était d'irresponsable et de fuite des responsabilités car toutes
les forces politiques issues de l'Accord Global et Inclusif s'étaient
résolues d'amener le pays aux échéances électorales
et ce serait remettre en cause la transition qui s'était voulue selon
les textes non conflictuelle.
Convaincue de la force de l'UDPS,
le RCD initia des contacts avec cette dernière
dans le but de faire reposer la transition sur de bases solides avant les
élections. D'où leur alliance éphémère pour
une redéfinition de la transition avant son issue.
Nous retenons que pendant cette transition, il n'eût
pas sérieusement d'alliances à part celles déjà
établies depuis les négociations. Les alliances, se formaient
spontanément et étaient éphémères une fois
que le débat retenu en discussion prenait fin. A part l'alliance
Gouvernement-Maï-Maï, presque toutes les alliances étaient
conjoncturelles.
Mais, selon les forces hors des institutions et certains
partis politiques de la Composante l'Opposition Politique, il eût fallu
que cette transition prenne fin en date du 30 juin 2005 et cela après
deux ans. Et par rapport aux lourds de la transition dont le Gouvernement, le
MLC, le RCD, la
nécessité d'une éventuelle prolongation était
évidente compte tenu de beaucoup d'impératifs techniques.
D'où une année a été ajoutée, et ce, dans
le délai constitutionnel et conformément aussi au prescrit de la
même Constitution en son article 196.
C'est ainsi, pour sauver la transition et garder leur
crédibilité pour les prochaines élections, toutes les
forces politiques en général, et celles signataires de l'Accord
Global et Inclusif en particulier furent toutes unies et coalisées en
prouvant ainsi aux yeux de toute l'humanité qu'elles étaient pour
l'organisation des élections non pas dans la précipitation, mais
dans le délai prévu par les deux textes organisant la
transition : l'Accord Global et Inclusif sur la transition en
République *Démocratique du Congo et la Constitution de la
transition.
Sauvegarder la transition et par conséquent les
prochaines élections, équivalait à mettre hors état
de nuire toutes les forces négatives semant des troubles, tant au niveau
des dirigeants qu'à celui des institutions qu'ils ont la charge de
gouverner honnêtement, honorablement, pour les forces politiques issues
de l'Accord Global et Inclusif. Mais pour les forces non-institutionnelles
soutenues par certaines forces institutionnelles ; les alliances entre les
forces institutionnelles seraient plus avantageuses pour les dirigeants tendant
à prolonger le processus pour leur position hégémonique
durant les campagnes électorales. Et selon les forces
non-institutionnelles, celles qui sont au pouvoir ne feraient rien sans leur
pression.
Mais d'une manière générale, nous
retiendrons que les alliances autour de la sauvegarde de la transition ont
longtemps évolué. Cela a été observé surtout
durant les débats parlementaires des Composantes, Entités et des
acteurs politiques.
Les forces politiques autrefois belligérantes
auxquelles nous avions associé les Forces Vives de la nation regroupant
les délégués de la société civile et les
partis politiques formant la Composante Opposition Politique se sont
conjointement mises d'accord pour une issue non-conflictuelle de la
période de la transition. Mais à part des abus relevés par
certaines forces. Ce sera dans ce cadre qu'enfin, seront organisées les
élections.
§.2. ALLIANCES FACE AUX ELECTIONS
2.1. REFERENDUM
CONSTITUTIONNEL
Malgré toutes les crises politiques, et conflits
aigus autour de la gestion de la transition qui parfois avaient opposé
la classe politique congolaise, les différents partis politiques furent
organisés afin d'affronter les combats électoraux. Et pour bien
mener ce combat tout était focalisé à l'adoption de la
Constitution qui sera soumise au référendum. Ainsi une forte
alliance s'est constatée. Toutes les forces issues de l'Accord Global et
Inclusif dans la majorité se sont alliées pour faire adopter le
`oui'. A ce côté, le parti cher à
Franck DIONGO le MLP
s'opposait et l'UDPS s'est
résolu tout simplement pour un boycott.
2.2. ELECTIONS
PRESIDENTIELLES
C'est ainsi, concernant les alliances qui au premier tour
des élections présidentielles ne furent pas visibles, mais il y
avait à notre sens déjà des alliances ça et
là qui ont éclaté un peu plus tard.
Dans ce cadre, nous avons assisté à la
décohésion de l'ancienne alliance Composante Opposition Politique
d'une manière structurelle où certains partis et
personnalités politiques se sont rangés derrière d'autres
formations politiques. Il y eût ce qu'on a appelé `Camp de la
Patrie' du Président Z'AHIDI Arthur NGOMA dont
les Forces du Futur et les autres partis politiques se sont regroupés
autour de lui. Une grande poignée d'anciens dignitaires du régime
de `trente-deux ans' se sont regroupés autour
du MLC.
A ce titre, il convient de souligner que toutes les
associations et alliances politiques se sont surtout faites à base
provinciale et surtout autour d'un candidat présenté de fortune
qu'autour des idéologies. Déjà au premier tour une bonne
partie des partis politiques s'étaient regroupés autour du
candidat n°9 de l'UREC Oscar KASHASA LUKUMWENA.
Au premier tour, l'électorat fut fortement divisé car la
sphère politique a présenté beaucoup de candidats.
D'où l'impossibilité d'une victoire au premier tour.
Face à l'enjeu électoral qui consistait pour
tout acteur politique congolais en présence de pouvoir d'abord se
présenter aux élections à part l'auto-exclusion de
l'UDPS, ensuite le cas échéant soutenir
un candidat qui s'il remportait aux présidentielles, offre
possibilité de se retrouver dans les prochaines institutions qui seront
issues des urnes, enfin.
C'est face à cela, qu'après confirmation du
second tour présidentiel, deux alliances ont été
formées en vue de soutenir les deux candidats restés en lice pour
le second tour présidentiel.
Les résultats du premier tour des élections
présidentielles ont classé les quatre premiers de la
manière suivante :
1. Joseph KABILA
KABANGE 44,81% ;
2. Jean Pierre BEMBA
GOMBO 20,03% ;
3. Antoine GIZENGA FUNDJI
13,06% ;
4. François Joseph NZANGA MOBUTU NGBANGAWE
4,77%.
Les partis et alliances politiques étant
essentiellement à caractère tribal et provincial au Congo, et
face aux autres candidats deux seront retenus pour le second tour
présidentiel. Mais alors cette vie politique des partis politiques
était consignée dans le Code de bonne conduite des partis
politiques en République Démocratique du Congo.
L'objectif de chacun de ces candidats fut de gagner et
surtout de s'assurer une large majorité tant au Parlement national qu'au
niveau des Assemblées provinciales en vue de s'assurer de la gestion
totale et calme de toutes les institutions du pays.
Comme repris, les alliances n'ont
pas été faites sur base des idéologies, mais surtout sur
base d'un prochain positionnement politique.
Comme nous l'avons dit, les élections ont
présenté un enjeu majeur pendant cette période et la
classe politique s'est identifiée encore une fois pendant cette
historique période en deux forces identifiées aux deux candidats
du second tour aux élections présidentielles.
Cet enjeu électoral était pour tous le
changement d'abord des dirigeants reconnus par un manque total de
légitimité populaire et reposant tout simplement à la
légitimité des Composantes et Entités dont l'origine
remontait aux différentes guerres. Ensuite, de l'instauration du nouvel
ordre politique avec un nouveau système de gestion du pouvoir reposant
sur les principes démocratiques de l'Etat de droit et de bonne
gouvernance. Enfin, de faire bénéficier aux congolaises et aux
congolais de voir leur pays reposer réellement et fortement sur des
bases démocratiques avec des institutions démocratiques
véritablement sorties des urnes et de l'élection au suffrage
universel direct du Président de la République.
Rappelons à ce titre que les élections en
partie constitueraient pour les forces politiques de la transition un pari
gagné qui a du moins instauré l'autorité du Chef de l'Etat
par son élection. La mise en place du Gouvernement de la transition
le 30 juin 2003 a consacré le début de la transition. Le 30 juin
2006 serait la fin effective de cette période par l'élection
déjà du nouveau Chef de l'Etat. Mais à cause des
problèmes tout à fait techniques évoqués par la
CEI organe chargé d'organiser les
élections, ce délai fut un peu dépassé. Ainsi,
après les deux tours, le 27 novembre 2006, le candidat élu a
été proclamé Président de la République par
la Cour Suprême de Justice. Il prêta serment le 06 décembre
2006. Il obtint donc 58,05% contre 41,95% pour le perdant.
De ce fait, selon nous, à part toutes les autres
transitions qui se sont terminées d'une manière brusque : la
première par la fuite et la deuxième par l'assassinat du Chef de
l'Etat. Celle-ci, au contraire est arrivée à terme avec son Chef
de l'Etat et a pu s'organiser pour la tenue des élections. Ainsi donc,
les prescrits selon lesquels la transition avait une durée de trois ans
exactement, donc elle devrait prendre fin au plus tard en date du 30 juin 2006.
Mais, la transition a continué à produire ses effets même
jusqu'à sa fin car ses Sénateurs sont longtemps restés en
fonction.
En tant que grand enjeu, les élections ne se sont pas
réalisées sans certains problèmes. Ainsi, plusieurs crises
furent répertoriées et qui ont eu des conséquences
directes sur ce processus électoral.
De tout ce qui précède, comprenons que les
élections furent pour tous l'espoir de voir les Congolaises et les
Congolais se reconnaître aux autorités auxquelles ils ont
confiance pour combler le fossé existant autrefois entre les dirigeants
et les dirigés. Et cet espoir ne se limiterait pas seulement à
voter mais la grande question fut celle de voir ces dirigeants
légitimés de répondre à leurs aspirations.
Comme nous l'avons signalé ci-haut, les alliances ont
eu deux grands moments dont l'un pour la sauvegarde de la transition et l'autre
a été essentiellement basé pour des fins
électoralistes. Ainsi donc nous avons assisté à des
mutations politiciennes des acteurs d'un camp à un autre. Comme le
soutient Antipas MBUSA NYAMWISI (La
Référence Plus, vendredi 07/01/2005)
:`Qu'aucune formation politique ne gagnerait les élections
mais plutôt une coalition des forces politiques'. Toutes
ces mutations ont été faites non pas pour un présent mais
surtout pour un futur proche caractérisé dans la participation
à la gestion politicienne de l'après les élections.
Caractérisée par deux candidats retenus au second tour des
présidentielles, la classe politique fut également calquée
à l'image de ces deux grands.
Nous remarquerons par exemple le choix opéré
par Olivier KAMITATU ETSU autre fois membre du
MLC s'est retrouvé allié du
PPRD jusqu'à se créer un parti en vue
de s'assurer d'une certaine place de choix dans les institutions prochaines. Le
cas Antoine GONDHA illustre à mieux une
alliance pour un enjeu celui d'exercice du pouvoir.
Donc, nous retiendrons qu'il n'y a rien pour rien en
politique et qu'il n'existe pas de cadeaux innocents. Mais par contre tout est
fait en vue d'un quelconque pari à gagner.
Parler certainement des mutations politiques dans la
formation des alliances, cela remonte bien avant la configuration à deux
de la classe politique, où nous assistions à des changements
tendant au souci du pouvoir.
Nous illustrons à présent le cas
Alexis TAMBWE MWAMBA qui après avoir perdu son
poste ministériel, quitta son parti le MLC.
Selon ce dernier, il jugea utile car régnait au sein de cette Composante
une sorte de dictature incompatible avec sa prochaine candidature aux
élections législatives nationales. Il faut aussi signaler le
soutien du PANU à la candidature de
Joseph KABILA. Pour André Philippe
FUTA, il doit rencontrer les attentes exprimées par lui et
par conséquent de toutes les autres forces politiques en
présence. S'agissant des élections présidentielles,
Raphaël GHENDA fait savoir qu'une étude a
été faite au niveau de sa formation au sujet du candidat à
soutenir, en des termes ci-après : `Notre plate-forme
dispose de plusieurs courants comme le pays a plusieurs partis politiques selon
notre étude, la personne qui émerge et qui possède des
atouts nécessaires, c'est le Chef de l'Etat actuel le
Général-major Joseph KABILA. Nous
pensons que les cinq ans qu'il a passés au pouvoir sont comme les cinq
ans d'études. Il a donc droit à un diplôme
c'est-à-dire être élu à la magistrature
suprême pour l'expérience acquise par rapport à tous les
obstacles qui ont parsemé son parcours, a encore dit Raphaël
GHENDA, avant d'indiquer que Joseph
KABILA se trouve au-dessus du clivage politique pour diriger
le pays sans sectaristes'.
Alors que Joseph KABILA voyait de
différents partis politiques et personnalités s'allier à
lui, de l'autre côté Jean Pierre BEMBA
aussi en comptait. C'est ainsi que Justin BOMBOKO
autre fois à l'UDPS quitta ce parti. Son
départ est lié au fait qu'il n'ait pas partagé les
décisions de son ancien parti sur le non enrôlement des
électeurs et sa non implication au processus électoral. Il le
précise en ces termes :'J'ai choisi le MLC parce qu'il
est dirigé par un homme fort capable de restaurer la puissance publique
et d'opposer la loi à l'impunité'. Pour lui le
leader du MLC, est un bâtisseur, qui a choisi
la voie du sacrifice suprême pour la libération de son peuple. Le
pays étant encore en détresse, Justin
BOMBOKO estime que Jean Pierre BEMBA
est l'homme qu'il faut pour doter au pays une armée capable de dissuader
et de faire des projections rapides en vue de préserver l'unité
nationale et l'intégrité territoriale.
Mais d'une manière structurée, les alliances
se sont fortement remarquées lors de la préparation effective des
élections. Comme nous l'avons repris, les alliances concrètement
sont sorties de leur réserve lors de la préparation du second
tour des présidentielles. Donc, tout se jouait entre les deux candidats
et qui détenaient la clé de voûte de la direction politique
de l'après transition. C'est pourquoi des personnalités
avérées telles que José ENDUNDU
BONONGE après avoir quitté le
MLC et après avoir créé son
parti, s'est vite allié au candidats Joseph
KABILA pour s'assurer du pouvoir ; et aussi
KOYAGIALO qui avait longtemps combattu aux
côtés du MPR/Fait Privé sera
allié aussi à Joseph KABILA pour les
mêmes fins politiciennes.
Ainsi donc, après un premier tour
caractérisé de tous les maux ; toutes les gens sont sortis
de leur résistance pour départager les candidats restés
en lice. C'est dans cadre que les deux alliances furent formées
(AMP et UN). Le
PALU d'Antoine GIZENGA et
l'UDEMO de Joseph NZANGA
MOBUTU s'attacheront alors à Joseph
KABILA pour le faire gagner. Pour ce faire, de concessions ont
été faites en vue de s'assurer en tant qu'acteur et non figurant
de l'action politique pour la direction du Gouvernement prochain. Et ce, pour
l'élaboration commune du programme de la nation. Tous deux
privilégient l'unité du pays afin de briser le clivage Est-Ouest
né du discours électoraliste du premier tour du scrutin.
Pour bénéficier des ressources du pays, il
faut qu'il soit uni, garde son intégrité territoriale. C'est de
ce fait que Faustin TOENGAHO souligna en son temps
qu'il faut qu'on puisse avoir des dirigeants crédibles qui ont la
confiance de la population. Pour lui il a trouvé en Joseph
KABILA les qualités d'une personne qui promet et le
réalise. Selon lui, il a promis la paix, la fin de guerre, à la
population congolaise et il les a réalisées. Il n'ya personne qui
peut le démentir. A cet effet, il a promis la réunification du
pays, mettre fin aux différentes administrations rebelles et chose
faite. Pour cela, il réitère en ces termes en tant
qu'ADG de l'Institut National de
Sécurité Sociale: `Je pense que ce sont des
qualités exceptionnelles qui nous permettent d'apporter notre soutien
à un tel candidat et ce n'est pas par sentiment. C'est pour de raisons
objectives et vérifiables. Voilà pourquoi les congolais, les
travailleurs de l'Institut National de Sécurité Sociale, les
pensionnés feraient oeuvre utile en soutenant l'actuel Chef de l'Etat
Joseph KABILA, pour que demain avec lui, qu'on puisse passer dans la phase de
la reconstruction du pays et les pensionnés trouveraient leur
compte'. Sa présence à
l'AMP fut de consolider la paix ensemble avec
Joseph KABILA.
Et le soutien de la CDR
d'André - Alain ATUNDU LIYONGO
et de la CODECO à Joseph KABILA
s'explique par leur souci d'adhérer à une
plate-forme reflétant leur vision politique.
Pour Oscar KASHALA de
l'UREC, son soutien à Jean Pierre
BEMBA s'explique par le fait que le Congo avait besoin d'un homme
qui comprend la complexité de ses problèmes. Et ainsi
Henry Thomas LUKONDO d'UCL
apporta son soutien à Joseph KABILA en vue de
se retrouver du côté de ceux qui posent des actes concrets avec
privilège de remporter et de se retrouver du côté des
gagnants. L'ONG `Solidarité
Katangaise' de Jean Claude MUYAMBO
tout en prônant les valeurs de paix, de cohésion et de
solidarité nationales s'aligne derrière Joseph
KABILA pour la concordance des vues.
D'une manière générale, si le candidat
Jean Pierre BEMBA a connu beaucoup de départs
en son parti, et s'il n'a pas pu aligner beaucoup de membres derrière
lui cela est explicatif. Pour certains de ses compagnons, l'ancien chef rebelle
s'est montré très peu ouvert et disposé au dialogue pour
un homme aspirant à diriger un Etat de droit et démocratique.
Ainsi donc, ces deux plates-formes regroupèrent tant
des partis politiques que des personnalités politiques. Pour ce qui est
de l'AMP, on peut remarquer des figures
suivantes : Gabriel KYUNGU,
André- Philippe FUTA, Henry Thomas
LUKONDO, Olivier KAMITATU,
BANZA MUKALAY, Me MUDIMBI,
Didi KINUANI, NGOY KASANJI,
MOKOLO WA MPONGO, Léon
ENGULU, Alexis TAMBWE MWAMBA, Colonel
OMBA, KASA-VUBU KIATAZABU,
Lambert MENDE, Pierre
LUMBI, Antoine GIZENGA,
Joseph NZANGA, Antipas
MBUSA, etc. A son côté
l'UN de Jean Pierre BEMBA
comprenait des personnalités ci-après : Joseph
OLENGANKOY, Me Gérard KAMANDA,
Roger LUMBALA, Wivine
N'LANDU, Catherine NZUZI,
Osée MUYIMA, KALALA
ALAFUELE, Anatole MATUSILA,
Oscar KASHALA, Eugene
DIOMI, Théodore NGOY,
Gabriel MOKIA, Jean Claude
MVUEMBA, Jean Pierre LISANGA,
Denis TABIANA, Florentin
MOKONDA, etc.
Du fait de l'existence des alliances, ces mutations
politiciennes se justifient par exemple du mauvais climat qui régnait au
sein de l'ancienne famille politique. Mais d'une manière
générale, toutes ces mutations ont été plus
liées à une grande et lointaine vision celle de se retrouver du
camp du pouvoir telle est la raison même d'être de tout acteur
politique. Au-delà de ce fait, ces mutations ont comporté aussi
un accent d'appartenance tribale par rapport à la configuration
Est-Ouest durant les campagnes électorales.
De l'absence d'idéologie dans nos partis politiques,
ces mutations n'ont pas répondu à ce facteur où certains
partis dont les deux ténors de l'AMP qui au
premier tour ont battu campagne contre leur nouvel allié se sont
retrouvés à ses côtés. Cela démontre à
suffisance que les mutations se sont essentiellement reposées sur le
fait de se retrouver dans les prochains pouvoirs.
Les divergences entre membres du parti ont
caractérisé également les mutations politiques. Car pour
tout acteur politique avéré, son souci est de participer au
quotidien à la gestion du pouvoir. Et ce, soit directement en se
retrouvant du côté de la majorité ou soit indirectement en
oeuvrant pour une opposition constructive et républicaine. Donc
l'origine nette et claire de toutes ces mutations fut d'abord le climat
défavorable à certains acteurs à s'épanouir,
ensuite de ne pas chômer durant cette transition et enfin, de s'assurer
également du pouvoir après la transition. Et c'est pourquoi nous
avons assisté à un flux dangereux des candidats aux
élections à tous les niveaux.
Alors l'existence et la survie des alliances est tributaire
des éléments les composant. De ce fait, tous les
éléments de ces alliances devraient fortement s'affirmer en vue
de leur consolidation. Eu égard aux élections, les alliances
tissées avaient pour un but celui de remporter les élections et
le cas échéant diriger d'une manière ou d'une autre les
prochaines institutions. De tous les faits engendrant les mutations, il
convient néanmoins de signaler que le fait par exemple de vouloir
créer des mouvements rénovateurs fut à la base de
certaines mutations, et, dont le cas du RCD. Et aussi
certains acteurs du fait de ne pas avoir été retenu dans la liste
pour les prochaines élections, jugèrent opportun de quitter en
vue de former ou d'adhérer à une nouvelle formation politique.
Ainsi donc, pour se maintenir dans les différentes
alliances, les acteurs devraient assurer leur contribution de battre campagne
au profit du candidat de son alliance. Et surtout la stratégie mise pour
s'affirmer fut celle de détenir d'une base électorale forte,
solide et conséquente de voter en faveur de son candidat
présidentiable et aussi détenant une certaine force, celle de
pouvoir déstabiliser politiquement le camp adverse dans le combat
d'idées en amenant d'autres électeurs en ses rangs par sa
personnalité.
Après le premier tour, le point fort
déterminant était celui d'avoir un bon nombre de
Députés nationaux en ses rangs pour
l'AMP en vue d'arracher la direction du
Gouvernement.
De la description des stratégies mises en place par
les acteurs en mutation pour se maintenir dans différentes alliances, il
revient à se poser la question du poids politique de chacun des
acteurs.
La contribution stratégique de tout acteur a
été celle de proposer des pistes de solution pour remporter les
prochaines élections.
Nul n'ignore que pendant les élections, l'essentiel
est de remporter. Alors remporter les élections n'est pas le fait d'un
seul candidat ou d'un seul parti. Car la victoire avec tous ses attributs ne
sont partagés qu'entre ceux avec qui la victoire a été
concrétisée. Et pour les remporter, il nécessite de mettre
en place des stratégies. C'est dans cet ordre d'idées que tous
les acteurs en mutation comme stratégie, ils ont garanti à leurs
alliances des bases qui voteraient à leur tour leur candidat. Les
stratégies étaient dans les alliances comme en dehors de
celles-ci.
Dans les alliances, il était question d'assurer aux
alliances de pouvoir battre campagne à leur profit et quant à la
base, il était question de la persuader en vue de faire triompher son
candidat.
De l'analyse des stratégies mises au profit des
alliances par les acteurs mutés, nous remarquerons qu'en large partie,
elles ont répondu au souci tout simplement des acteurs de faire
sauvegarder leurs intérêts avant et après les
élections. C'est de ce fait même qu'en grande partie les
Députés nationaux indépendants au moment de la composition
de la majorité parlementaire ont été déterminants
pour départager les deux grandes familles politiques.
Répondant aux caractéristiques tribales des
partis politiques congolais, les ressortissants presque de l'Equateur se sont
retrouvés autour de Jean Pierre BEMBA et bien
d'autres candidats perdants du premier tour présidentiel dont
Joseph OLENGANKOY, Oscar
KASHALA, etc. pour former l'UN. Ces
deux alliances furent essentiellement constituées des partis politiques
et des personnalités de grande taille. A côté de tous ces
membres, il y eût parmi ces personnalités des
députés indépendants car le second tour
présidentiel interviendra après les élections
législatives nationales.
Ces deux alliances d'une part
l'AMP et l'UN et
alliés d'autre part, ont été très
déterminantes dans le jeu électoral et pour la victoire d'un de
deux candidats.
Très mobilisés, le candidat n°2 du second
tour présidentiel avec tous ses alliés ont fortement
travaillé jusqu'à faire triompher ce dernier. Par cela,
l'hégémonie politique de Joseph KABILA
soutenu par l'AMP fut confirmée par rapport
à Jean Pierre BEMBA de
l'UN.
Ainsi donc, cette victoire changea la sphère
politique avec de nouvelles autorités. L'AMP
à part au niveau du Président de la République, sa force a
été confirmée jusqu'au niveau du Parlement national
où elle a confirmé sa majorité. Cette majorité
à tous les niveaux prouve la suprématie et la force de toutes les
forces politiques qui se sont organisées autour de Joseph
KABILA.
Sur les onze provinces que constitue la
RDC, l'UN n'a pris le
contrôle que d'une seule province celle de l'Equateur et toutes les
autres par la puissante AMP.
A voir la configuration de sa scène politique, la
RDC a présenté après les
élections présidentielles, un mandat calme par rapport à
la majorité qui est du côté de la mouvance
présidentielle. La majorité par exemple au niveau du Sénat
à été déjouée par rapport à la
présidence au niveau de son Bureau que l'autre camp minoritaire a pu
arracher par des arrangements politiques particuliers. Et cela est remarquable
au niveau des Assemblées provinciales du Bas-Congo, Kasaï-Oriental,
Kasaï-Occidental, Kinshasa, où la surprise a été de
voir des candidats non majoritaires à ces différentes
Assemblées remporter aux élections des Gouverneurs de provinces.
Et parce que toutes les alliances se jouaient autour d'un prochain
positionnement en cas de la victoire de son candidat soutenu, ainsi
Antoine GIZENGA, François
MOBUTU, Antipas MBUSA, sont
respectivement première, deuxième et troisième
personnalité dans le Gouvernement de l'après transition. Car
ayant pesé de leurs poids pour départager et faire gagner leur
candidat.
Il convient de signaler que pendant ces élections,
à part des alliances tissées autour de deux candidats pour le
second tour présidentiel, d'autres alliances furent fondées
dès le premier tour. Parmi ces alliances, nous avions celles autour des
candidats Oscar KASHALA, Pierre PAY
PAY, Z'AHIDI Arthur NGOMA, etc. A part
à ce niveau présidentiel, il y a lieu d'épingler
l'alliance entre Olivier KAMITATU et
Antipas MBUSA pour former les Forces du Renouveau.
Cette alliance avait pour but de renforcer des
Députés nationaux au côté de Joseph
KABILA afin de s'assurer une large majorité au niveau de
l'Assemblée Nationale qui leur sera bénéfique pour avoir
un Gouvernement et pour exécuter la politique de Joseph
KABILA reposée sur ce qu'il appelle `Cinq
chantiers' devenue la politique gouvernementale.
Comme nous l'avons déjà signalé, il y
eût deux moments très importants d'alliances politiques durant
cette période. L'un pour la sauvegarde de la transition, et l'autre en
vue de préparer le prochain triomphe aux élections. Et toutes ces
deux alliances n'ont pas regroupé en leur sein tous les partis et forces
politiques congolaise en présence. Mais il y a eu ceux qui se sont
retrouvés au centre au mieux au milieu du village comme se
réclament les églises.
Ainsi donc, l'évolution des alliances durant cette
transition, elle a été dynamique face aux enjeux
présentés à cet effet. Il n'y a pas eu vraiment
d'alliances politiques honnêtement structurées ; mais de
toutes celles qui ont divisé la scène politique en deux blocs et
qui ont fait croire de l'existence d'une classe politique divisée en
deux, restent pour nous les alliances les plus fortes qui ont
émergé durant cette transition. Et ce fut autour de ces deux
alliances que la majeure partie d'acteurs politiques se classèrent.
Alors la victoire de Joseph
KABILA soutenu par une alliance marqua la fin de toutes les
inquiétudes dans le chef des états-majors des formations
politiques et de leurs dirigeants au sujet de l'organisation des
élections. Ces élections et cette victoire furent soutenues et
applaudies par la Communauté Internationale et firent redémarrer
le processus démocratique tant attendu.
SECTION II : ENJEUX
SOCIO-CULTURELS, HUMANITAIRES ET ECONOMICO-FINANCIERS
§.1. ENJEUX SUR LE PLAN SOCIAL, CULTUREL ET
HUMANITAIRE
Les questions humanitaires de la population congolaise
constituent le noeud central dans la définition de l'Etat dont le
territoire et les lois fournissent le cadre d'expression. La survie d'un Etat
est donc liée en principe à celle de sa population.
A la différence des questions sociales et
culturelles, auxquelles elles se confondent généralement, celles
d'ordre humanitaire présupposent d'une part une menace de la vie humaine
de façon brutale, massive ou, une aggravation d'un état
déjà précaire et nécessitant une intervention
urgente, d'autre part.
Quoique touchant à l'être humain, les questions
sociales et culturelles quant à elles requièrent une action qui
s'inscrit dans la durée pour la satisfaction des besoins fondamentaux
à savoir : la santé, l'éducation, l'emploi, la
liberté du culte et de culture, l'alimentation, le logement, les
loisirs, etc.
Du fait de la guerre, il résulte que la population
congolaise s'est trouvée dans une situation humanitaire catastrophique.
Les chiffres retenus sont tirés de rapports d'enquêtes
menées par diverses Organisations Internationales Bilatérales et
Multilatérales. Toutes ces sources d'informations établissent que
sur toute l'étendue de la République Démocratique du
Congo, le nombre de décès dû directement et indirectement
à la guerre varie entre 2700000 et 3500000.
L'enjeu principal des acteurs politiques pendant la
transition en cette matière, avait pour objectif général
de maintenir la population en vie et d'assurer la survie des groupes
vulnérables.
§.2. ENJEUX ECONOMIQUES
Pendant la transition, un programme économique
d'urgence a été élaboré à partir d'une
analyse sans complaisance de la situation économique, financière
et sociale du pays tout entier.
Cette situation dont la transition devrait apporter des
solutions appropriées et conséquentes démontre que la
crise économique qui a longtemps sévi en République
Démocratique du Congo tire essentiellement ses origines de l'absence de
démocratie, de l'Etat de droit ainsi que du choix de mauvaises
politiques économiques.
Au nombre de celles-ci, il convient
d'épingler :
1. Les mesures de zaïrianisation et de
radicalisation ;
2. Les différentes réformes monétaires
décidées, accompagnées de mesure d'encadrement aux
contours mal définis ;
3. Les jeux de placement de monnaie à des taux
d'intérêts exorbitants (bindo, nguma, masumuna, etc.) ;
4. La gestion prédatrice des ressources
nationales ;
5. Les émissions parallèles et
considérées de la monnaie ;
6. L'afflux massif des réfugiés rwandais
à l'Est du pays en 1994 ;
7. Les pillages économiques de 1991 à 1993,
auxquels se sont ajoutées les guerres de 1996 à 1998.
Ces phénomènes ont
accéléré la destruction des infrastructures industrielles
et commerciales aggravant ainsi la dégradation du tissu
économique. Il en est résulté une contraction progressive
du PIB, atteignant des taux de croissance
négatifs. Cette contraction de la production des richesses nationales
est la conséquence de l'effondrement de la quasi-totalité des
branches de production et des services qui ont subi le contrecoup de la crise
multiforme à laquelle le pays est confronté. La situation de
guerre a accéléré la paupérisation de la
population, avec comme particularité, une pauvreté devenue un
phénomène de masse et non de minorité (75% de la
population sont dans la pauvreté absolue, 41% dans la pauvreté
humaine).
Le nombre des personnes vivant en deçà du
seuil de la pauvreté, soit un dollar américain par habitant et
par jour, est estimé à plus de 80% de la population totale. La
majorité de ces pauvres se trouve en milieu rural et vit essentiellement
de l'activité agricole et connaissant d'énormes
difficultés.
La vision partagée durant la transition autour de ces
enjeux, examinée au travers des atouts, les contraintes, les objectifs
et les stratégies, dégagent un consensus autour d'un objectif de
stabilisation et de relance économique par la détermination d'une
politique volontariste située au niveau de croissance de
PIB à un taux moyen de 3,8% par an. Tous ces
enjeux pour leur mise en application devraient être soutenus par des
politiques globales, sectorielles et thématiques définies en
fonction de principaux axes.
L'enjeu majeur en cet angle s'agissait de fonder une
économie de marché, favorisant l'initiative privée,
sécurisant l'investissement, respectueux des droits sociaux et
garantissant la solidarité nationale, sécurité juridique
et judiciaire des affaires ; l'Etat jouant le rôle de
régulateur. L'attention particulière à été
plus réservée tant au coût de fonctionnement des
institutions de la transition qu'au niveau des entreprises publiques. Le
financement de toutes ces mesures devait faire appel aux ressources internes et
externes pour leur concrétisation. Raison pour laquelle les contacts
furent permanents et poursuivis avec les institutions financières
internationales pour en assurer la réalisation.
Pour ce qui est des atouts qui devraient accompagner ces
priorités, qui sont humains et démographiques,
géoéconomiques et immédiats parmi lesquels figuraient en
ordre utile, l'acceptation attendue de la lutte contre la pauvreté, la
restauration des relations avec les partenaires bi et multilatéraux,
ainsi que les efforts d'assainissement du cadre macro-économique
entrepris depuis juin 2001. Les contraintes de ces enjeux furent d'ordre
institutionnel et économique. Si l'objectif primordial de ces enjeux fut
la stabilisation et le relance économique, deux options fondamentales
furent retenues : le démarrage du processus de
réhabilitation et de reconstruction économique de la
RDC et la lutte contre la pauvreté.
Autour alors de l'objectif économique essentiel, se
sont greffés des objectifs spécifiques, en rapport avec les axes,
retenus et des objectifs sectoriels privilégiant les secteurs productifs
(l'agriculture, l'agro-forestier, l'énergie, l'industrie, l'eau, les
hydrocarbures, les mines, le portefeuille de l'Etat, le tourisme, la culture et
les arts) et les secteurs d'appui (technologies de pointe, statistiques,
archivage, transports, administration publique, armée, services de
sécurité, institutions publiques et structures techniques,
etc.).
Mais dans la constatation majeure, le défi qui
était à relever par les forces politiques durant la transition
par rapport à tous ces enjeux, n'a pas été totalement
atteint ou accompli car les efforts pendant ce moment furent orientés
ailleurs c'est-à-dire vers les élections.
SECTION III : ENJEUX POLITIQUES
§.1. CHANGEMENT POLITIQUE
Nous consacrons à présent cette partie
à circonscrire le changement politique. Il s'agit principalement des
objectifs et des principes du changement politique sur lesquels devrait reposer
la transition.
1.1. OBJECTIFS
Il est dans l'histoire des sociétés humaines
des besoins qui, à des moments bien précis, apparaissent comme
des exigences fondamentales quant à la survie même desdites
sociétés. Le caractère fondamental ici provient du fait
que ces besoins traduisent les aspirations réelles et profondes de la
majorité des membres de la communauté. Ainsi, parce qu'ils sont
le produit de la conscience collective et pour des raisons de stabilité
tant politique que sociale et ces besoins exigent des dirigeants une attention
particulière et soutenue.
Cette dernière consistera d'abord à
l'interprétation logique que comporte l'apparition de ces besoins pour
leur trouver ensuite des solutions adéquates et nécessaires que
celles impliquées. Dans notre pays la RDC, il
y a plus d'une décennie que la majorité de la population a
exprimé le désir d'un changement politique qui devrait conduire
à l'éradication des valeurs, pratiques et méthodes de
gestion d'un système de gouvernement égoïste ; lequel a
dirigé le pays pendant plus d'un quart de siècle. Il devrait
aussi amener à l'instauration d'un système de gouvernement qui
met l'homme au centre de ses actions et qui bénéficie de
l'adhésion populaire. Ce désir de changement s'étant
cristallisé et amplifié a conduit inévitablement à
la convention et à l'organisation des négociations politiques
entre congolaises et congolais soutenus par d'autres peuples. Ces
négociations qui ont donné lieu à la mise en place de la
période de la transition furent considérées comme le cadre
le plus approprié pour la conception et l'élaboration ainsi que
la mise en place de nouveaux systèmes de gouvernement. Alors dès
la mise en place de la transition, la crise du pouvoir prit une autre dimension
et d'autres crises entre forces politiques en présence naquirent. La
plupart de solutions à ces crises furent apportées par des
partenaires extérieurs et amis de la RDC. Ces
crises bloquèrent même la classe politique congolaise. C'est dans
cette optique que plusieurs tentatives furent amorcées entre les forces
politiques en présence en vue de mettre fin à ces états de
choses. Comme signalé, les divergences furent levées au niveau de
la classe politique par l'intervention extérieure plus.
De ce qui précède, comme repris dans l'Accord
Global et Inclusif la transition reposait essentiellement sur les objectifs
suivants à atteindre.
1. La réunification, la pacification, la reconstruction
du pays, la restauration de l'intégrité territoriale et le
rétablissement de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du
territoire national.
2. La réconciliation nationale.
3. La formation d'une armée nationale,
restructurée et intégrée.
4. L'organisation d'élections libres et transparentes
à tous les niveaux permettant la mise en place d'un régime
constitutionnel démocratique.
5. La mise en place des structures devant aboutir à un
nouvel ordre politique.
Mais de tous les objectifs, aucun d'entre eux n'a
été accompli en sa totalité et d'autres mêmes n'ont
pas été si pas amorcés, remplis, car l'objectif majeur a
été orienté vers l'organisation d'élections. C'est
pourquoi, ces mêmes objectifs continuent à être
achevés après la transition voire même les élections
(municipales et locales). Cela est visible par exemple lorsque le
Président d'une Commission défunte d'appui à la
démocratie dont la Commission Vérité et
Réconciliation, demande aux deux Chambres du Parlement élu de la
reconduire. Car ses missions n'étant pas à terme et c'est une des
Commissions qui devrait assurer la réconciliation nationale.
1.2. PRINCIPES
Rappelons que les principes ont été
définis par des délégués congolais aux
négociations inter congolaises. Ils ont donc été des
piliers moteurs sur lesquels devraient reposer la transition et dont ses
animateurs devraient scrupuleusement respecter et faire respecter afin de
garantir à cette période toutes les bonnes chances de
réussite.
Comme indiqué, nous reprenons à
présent ce qui a constitué ces principes tels que repris dans
l'Accord Global et Inclusif.
1. Pour garantir une transition pacifique, les parties
participent à la gestion politique durant la transition. Les
institutions qu'elles mettront en place durant la transition doivent assurer
une représentation appropriée des onze provinces du pays, des
différentes sensibilités au sein des forces politiques et
sociales. En particulier, il faudrait prévoir une représentation
appropriée des femmes à tous les niveaux de
responsabilité.
2. En vue d'assurer la stabilité des institutions de la
transition le Président, les Vice-présidents de la
République, le Président de l'Assemblée Nationale, le
Président du Sénat restent en fonction pendant toute la
durée de la transition, sauf en cas de démission,
décès, empêchement définitif, condamnation pour
haute trahison, détournement des deniers publics, concussion ou
corruption.
3. Les parties réaffirment leur adhésion
à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, au Pacte
International des Droits Economiques et Socioculturels de 1966, à la
Charte de 1981, et aux Conventions Internationales dûment
ratifiées. Dans cette perspective, elles prennent l'engagement de lutter
pendant la période de la transition pour un système respectueux
des valeurs de la démocratie, des droits de l'homme et des
libertés fondamentales.
4. Les institutions de la transition reposeront sur le
principe de la séparation des pouvoirs entre l'exécutif, le
législatif et le judiciaire.
5. Les institutions de la transition fonctionneront sur les
principes de la consensualiste, de l'exclusivité et de la
non-conflictualité.
6. La répartition des responsabilités au sein
des institutions de la transition et à différents niveaux de
l'Etat se fait sur base du principe de l'exclusivité et du partage
équitable entre les Composantes et Entités au DIC
selon des critères de compétence, de
crédibilité, d'honorabilité et dans un esprit de
réconciliation nationale. Les modalités de mise en application du
principe de l'exclusivité sont prévues à l'annexe de
l'Accord Global et Inclusif.
7. La répartition entre différentes parties au
sein du Gouvernement de la transition, et en particulier au sein des
Commissions gouvernementales, devra être aussi juste que possible en
termes de nombre, de poids des ministères et des postes gouvernementaux.
Un équilibre devra être recherché entre les Commissions
elles-mêmes. La répartition des postes au sein de chaque
Commission se fera par les parties signataires dans un ordre de priorité
garantissant un équilibre général entre les parties.
8. Afin de réaliser la réconciliation nationale,
l'amnistie sera accordée pour les faits de guerre, les infractions
politiques et d'opinion, à l'exception des crimes de guerre, des crimes
de génocide et des crimes contre l'humanité. A cet effet,
l'Assemblée Nationale de transition adoptera une loi d'amnistie
conformément aux principes universels et à la législation
internationale. A titre provisoire, et jusqu'à l'adoption et à la
promulgation de la loi d'amnistie, l'amnistie sera promulguée par
Décret-loi présidentiel. Le principe de l'amnistie sera
consacré dans la Constitution de la transition.
A la lumière des principes ci-haut
évoqués, nous pouvons rappeler qu'après la mise en place
des institutions de la transition, tous ces principes n'ont pas
été une fois de plus effectifs en ce qui concerne leur mise en
application. Beaucoup de ces principes ont été parfois
négligés au profit d'autres comme était le cas pour les
objectifs. Mais de tous, à titre d'exemple seul le principe consacrant
le partage d'une manière équitable et équilibrée du
pouvoir entre les Composantes et Entités aux négociations entre
congolaises et congolais a été largement et effectivement
réalisé. Et à telle enseigne qu'en cette matière la
sphère politique a été vraiment imperméable et
verrouillée.
A côté de ce principe, retenons dans cette
liste aussi le deuxième principe celui de la stabilité des
institutions politiques et de ses animateurs dont les personnes
susvisées, leur mandat en toute quiétude ; à part le
cas Olivier KAMITATU ETSU alors Président de
l'Assemblée Nationale et membre du MLC,
après l'avoir quitté et après arrêt de la Cour
Suprême de Justice était contraint de quitter le poste qui
était de droit reconnu au MLC en faveur de
Thomas LUHAKA. Donc à ce sujet, les
Composantes retenues pour la sphère présidentielle de la
République et celle de la présidence du Parlement, ont
été maintenues jusqu'à l'issue de la transition, à
ajouter des institutions d'appui à la démocratie.
§.2. PARTAGE DU POUVOIR
A l'heure de la transition des Composantes et
Entités en RDC et pour ne pas mettre ces
dernières en une situation des crises et des mécontentements, la
nécessité d'un partage équitable et
équilibré entre elles était inévitable et
nécessaire. Car la fusion de toutes leurs forces mettraient en
péril d'autres et certaines forces négatives. C'est pourquoi
à tous les niveaux, il s'est avère impérieux que ce
partage intervienne. Toutes les modalités de ce partage étaient
définies dans l'Accord Global et Inclusif.
D'une manière générale, les poids
lourds de la transition ont plus eu des postes de responsabilité par
rapport aux autres forces. Cela s'est justifié par le rapport de force
durant toute la durée des conflits et c'était plus des forces qui
ont utilisé des forces armées. Et donc ces poids lourds furent ce
que l'Accord Global et Inclusif appelle des Composantes et des forces moins
furent des Entités.
Et parmi les Composantes nous avions :
Ø Le Gouvernement de la
RDC ;
Ø Le RCD ;
Ø Le MLC ;
Ø L'Opposition Politique ;
Ø Les Forces Vives.
Et par contre, les Entités ont été
répertoriées de la manière suivante :
Ø Le RCD/N ;
Ø Le RCD/ML ;
Ø Les Maï- Maï.
C'est pourquoi par exemple sur les trente-six Ministres qu'a
compté le Gouvernement de la transition, sept Ministres ont
été répertories dans chacune des Composantes
suivantes : Gouvernement, RCD,
MLC, Opposition Politique. Quant à la
Composante Forces Vives, elle eût deux Ministres. Et pour ce qui est des
Entités, chacune d'elles eût deux Ministres. Quant aux
Vice-ministres, les quatre Composantes eurent quatre et trois pour les Forces
Vives et deux provenaient tous des Entités. Les Forces Vives en plus de
tous les postes gouvernementaux, eurent la présidence de toutes les cinq
institutions d'appui à la démocratie.
Au niveau du Parlement, le partage entre Composantes et
Entités s'est fait, soit sur les cinq cents Députés que
comptait la Chambre Basse quatre cent soixante-dix provenaient des cinq
Composantes en raison de quatre-vingt-quatorze pour chacune et quinze de
l'Entité RCD/ML, cinq du
RCD/N et dix des Maï- Maï, et son bureau
était représentatif car toutes les forces furent
représentées. Au niveau du Sénat également la
grande partie des membres était de ces cinq Composantes, soit cent dix
Sénateurs en raison de vingt-deux pour chacune sur les cent vingt que
comptait cette Chambre. Et les dix autres étaient répartis de la
manière suivante, huit des Entités RCD/ML
et Maï- Maï en raison de quatre pour chacune et les
deux restants provenaient de l'Entité RCD/N.
La confirmation de son bureau était également
représentative reprenant toutes les Composantes et Entités :
forces politiques issues de l'Accord Global et Inclusif devenues
gouvernementales et dirigistes.
Le partage au niveau de l'espace présidentiel
à part le Président de la République qui était
retenu par rapport à l'exercice de ses fonctions présidentielles
en cours, quatre Composantes ont été retenues pour assurer
la présidence des quatre Commissions gouvernementales mises en place au
titre des Vice-présidents de la République. Ces quatre
Commissions furent présidées par des Composantes
suivantes :
Ø Composante RCD :
Commission politique-défense et sécurité
Ø Composante MLC :
Commission économique et financière
Ø Composante Gouvernement : Commission
reconstruction et
développement
Ø Composante Opposition Politique : Commission
sociale et culturelle.
Le partage de responsabilités dans la direction des
provinces avait également répondu au principe stipulé par
l'AGI celui de l'équilibre entre Composantes
et Entités. Ainsi donc, sur les cinq Composantes, quatre eurent la
charge de gouverner comme Gouverneur de province. Et seulement une seule
Entité sur les trois dirigea comme Gouverneur.
La répartition en tant que telle devrait
répondre à la représentativité de toutes les
Composantes et Entités. A cela, il a été institué
deux postes de Vice-gouverneurs dans toutes les provinces dont l'un eût
la charge des affaires politiques et l'autre des affaires économiques.
La ville-province de Kinshasa bénéficia alors d'un statut
particulier par ajout d'un autre poste de Vice-gouverneur ayant la charge de la
reconstruction.
Au total il eût onze Gouverneurs et vingt-trois
Vice-gouverneurs qui étaient chargés de la direction des affaires
de l'Etat au niveau de leur juridiction respective.
En ce qui concerne les Gouverneurs, la Composante
Gouvernement dirigea trois provinces (Kinshasa, Bas-Congo,
Kasaï-Oriental), la Composante MLC
également dirigea trois (Equateur, Bandundu, Kasaï-Occidental), la
Composante RCD aussi dirigea trois (Province
Orientale, Nord-Kivu, Maniema), l'Opposition Politique dirigea qu'une seule
celle du Sud-Kivu et l'Entité Maï-Maï dirigea la province du
Katanga.
Le partage de responsabilités au sein du commandement
de l'armée, de la police et des services de sécurité
n'avait retenu que des forces combattantes. A ce sujet, sur les huit parties
signataires de l'AGI seulement six furent retenues
pour faire partie des commandements, c'est-à-dire, sur les cinq
Composantes trois furent représentées. Et en ce qui concerne les
Entités, toutes les trois furent représentées. Cela est
par rapport à l'utilisation des éléments armés
durant les conflits, mais au contraire les autres faisaient prévaloir
leur combat par des idées.
§.3. ENJEUX ELECTORAUX : VERS LA FIN DE LA CRISE DE LEGITIMITE PENDANT LA
TRANSITION
Les obstacles au processus démocratique ont
été exacerbés depuis le 02 août 1998 par une longue
guerre meurtrière qui a vu le pays se diviser en plusieurs zones
contrôlées par des fractions armées opposées. Cet
état de choses a pu faire croire à d'aucuns qu'il n'était
pas possible d'instaurer une véritable démocratie en
RDC. Toutefois, ces circonstances malheureuses ainsi
que les rendez-vous manqués n'ont pas empêché les leaders
congolais à se mettre autour d'une table. En effet, en dépit de
leurs contradictions et divergences, les parties en conflit, ont entamé
des négociations politiques qui ont permis la fin des hostilités,
le retour de la paix, l'unification du pays et la mise sur pied des
institutions de la transition.
Ainsi qu'on peut le constater, le Dialogue Inter Congolais a
été initié en vue de mettre fin à la guerre et
à la crise politique ainsi qu'à l'instauration d'une nouvelle
architecture institutionnelle. Ces nouvelles négociations qui n'ont pu
se dérouler normalement du vivant de Laurent
Désiré KABILA, ont
abouti le 17 décembre 2002 à l'Accord Global et Inclusif sur la
gestion du pouvoir politique en RDC. Dans
le cadre de cet accord, les protagonistes avaient
adopté une constitution de la transition qui avait fixé les
élections en 2005. La loi électorale adoptée par le
Parlement de transition et promulguée par le Chef de l'Etat avait
déterminé les mécanismes de toutes les
élections : présidentielle, législatives, municipales
et locales.
Cependant, l'absence de certains paramètres
essentiels de la transition depuis l'entrée en vigueur des institutions
issues de l'Accord Global et Inclusif, n'a pas facilité respect du
calendrier électoral tel que prévu par ledit accord. Il s'agit
notamment de l'organisation du recensement général de la
population, la formation d'une armée et d'une police nationale
intégrées, l'unification des services de sécurité,
etc.
C'est ainsi que l'organisation des élections a
été reportée de six mois à deux reprises.
Initialement prévues en 2005, les élections ont effectivement
commencé en 2006. Elles furent précédées en
décembre 2005 par le referendum devant doter le pays de la Constitution
de la Troisième République. La suite du processus
électoral a été marquée par l'identification et
l'enrôlement des électeurs. Cette opération a
consisté à répertorier tous ceux qui avaient la
majorité pénale, pour prendre part aux élections
présidentielles, législatives, sénatoriales, provinciales
et locales.
A la lumière de tout ce que nous avons pu relever
dans les précédentes lignes, nous remarquerons que pendant cette
dernière transition en date, les élections furent parmi les
enjeux majeurs autour desquels toutes les forces politiques en présence
tournèrent.
Les élections ont donné l'occasion au peuple
de se choisir librement et dans la transparence les animateurs des
différentes institutions politiques du pays à travers les urnes.
Ainsi, l'épineux problème de légalité et de
légitimité du pouvoir a pu être résolu.
Les élections restent aujourd'hui le moyen
sérieux pour légitimer le pouvoir dans un pays. Alors pour gagner
les élections et au-delà de tous les facteurs qui entrent en jeu,
les moyens financiers constituent en soi un moyen aussi redoutable.
Les entreprises publiques étant des outils financiers
du pouvoir, les acteurs politiques de la transition s'en sont servis pour se
préparer aux prochaines élections. Ainsi donc, la
problématique de nomination des mandataires a été une dure
épreuve durant la transition. Et pour répondre aux prescrits de
l'Accord Global et Inclusif, le partage comme il a été question
dans d'autres institutions politiques a pu intervenir. Et c'est ce qu'on
appelle politisation des entreprises publiques. A cela les faits liés
aux enjeux économiques, socioculturels ont été plus
propagandistes et destinés à financer les campagnes
électorales.
C'est dans cette optique que beaucoup d'analystes soulignent
que les entreprises publiques durant la transition ont constitué de
ressources stratégiques pour financer les campagnes électorales
au détriment des acteurs qui ne détenaient pas une quelconque
gestion. Cette assertion valait même pour d'autres institutions. C'est
pourquoi, les chefs des Composantes et Entités mettaient des gens
à ces postes ceux qui leur étaient favorables. Et c'est comme si
la transition n'a pu servir que ceux qui ont dirigé, et plus loin, nous
dirons qu'en fait, c'est une pratique non conforme de démocratie
véritable.
CONCLUSION
La fin de nos études du second cycle à
l'Université Pédagogique Nationale au sein du Département
des Sciences Politiques et Administratives est
couronnée par ce modeste mémoire fruit de nos investigations.
Le présent mémoire intitulé
`Analyse des forces et alliances politiques face aux enjeux dans la
dynamique démocratique durant la Transition en République
Démocratique du Congo (2003 - 2006)' retrace d'une
manière générale le processus de démocratie dans
notre pays jusqu'à l'émergence des forces politiques
organisées autour des enjeux politiques appuyés par le jeu
d'alliances pendant la transition issue de l'Accord Global et Inclusif.
Pour bien mener nos investigations, notre
problématique s'est appesantie autour de trois
questions ci-après:
Ø Quelles sont les principales forces politiques qui
ont animé la transition en RDC ?
Ø Quelles sont les différentes alliances
politiques tissées par les forces politiques ?
Ø Quels sont les différents enjeux autour
desquels ces forces tissèrent des alliances ?
Avant de confronter ces questions à des
vérifications, nous avons émis des hypothèses ci-dessous,
qui nous ont également aidé dans la compilation des
données.
Ø Les Composantes et Entités, les partis
politiques, les organisations de la société civile, les grandes
personnalités, ainsi que la communauté internationale,
constitueraient les principales forces politiques pendant la
transition ;
Ø Les principales alliances politiques tissées
par les forces en présence pendant la transition se regrouperaient en
deux grandes catégories : d'une part les coalitions des forces
politiques formées lors de la signature de l'Accord Global et Inclusif,
et d'autre part la cristallisation de différentes forces politiques
autour de deux candidats au second tour des élections
présidentielles (AMP et
UN) ;
Ø La conquête, l'exercice et la conservation du
pouvoir politique exprimés par l'obtention des postes politiques et dans
le portefeuille de l'État, etc. seraient des enjeux majeurs et
principaux autour desquels les forces politiques tissèrent leurs
alliances.
La méthode dialectique avec ses quatre lois, et
l'approche de l'histoire immédiate, nous ont permis d'expliquer l'objet
de notre étude, indispensables à nos investigations. Nous avons
utilisé les techniques documentaire, d'observation directe et
d'interview libre.
Notre dissertation est subdivisée en quatre chapitres.
Le premier chapitre porte sur les généralités,
définissant les concepts de base et présentant quelques
théories. Le second chapitre est consacré au `Processus
démocratique et aux différentes transitions en
RDC'. Le troisième chapitre traite des
différentes forces politiques en présence. Le dernier chapitre,
est consacré aux alliances politiques et enjeux des forces politiques
pendant la transition.
Au terme de notre étude, nous sommes parvenu aux
résultats que nous exposons succinctement ci-dessous :
Ø Durant la transition, la classe politique congolaise
a été essentiellement constituée des forces politiques
issues de l'Accord Global et Inclusif et d'autres non issues dudit accord d'une
part et des forces extérieures d'autre part. Nous avons distingué
deux grandes catégories des forces dont les forces internes (partis
politiques, société civile, etc.) et les forces
extérieures (CIAT,
USA, etc.).
Ø Pour ce qui est des alliances politiques durant cette
période, nous avons noté qu'à part celles qui ont abouti
à la création de l'AMP et
l'UN (tissées autour de deux candidats retenus
pour le second tour de l'élection présidentielle) ; les
autres alliances se sont faites surtout par rapport au sujet de l'heure. Nous
n'avons presque pas constaté d'alliances structurées et fortement
soudées. Celles-ci furent donc spontanées, sporadiques et
éphémères. De ce fait, les alliances ont été
évolutives tout au long de la période de la transition. Au
premier moment de la mise en place des institutions de la transition, elles
avaient pour objectif fondamental la sauvegarde et la réussite de la
transition. Dans un second temps, elles furent tissées essentiellement
face aux échéances électorales.
Ø S'agissant des enjeux, nous avons relevé que
pour tout acteur interne, il était question d'arracher une parcelle de
pouvoir durant la transition pour les forces retenues par l'Accord Global et
Inclusif. Pour les forces non retenues, il était question de
l'organisation d'élections libres, démocratiques et transparentes
et le cas échéant diriger les institutions qui en seront issues.
Mais de toutes les forces (internes et externes), l'enjeu de taille fut les
élections en vue d'instaurer un nouvel ordre politique.
A la fin de notre étude, et après
vérification des questions essentielles, nous constatons que nos
hypothèses de départ ont été confirmées.
Nous n'avons pas la prétention d'avoir achevé
l'étude de ce sujet. Nous invitons d'autres chercheurs à mener
des recherches ultérieures dans ce domaine pour l'émergence et le
progrès de notre science. Nous restons disposer de recevoir toutes les
observations dans la poursuite de nos travaux sur la transition en
RDC.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1. AFANA, D. (1998), La balade démocratique :
Sept ans de Transition tumultueuse (1990 -
1997), Collection HIPOC, Kinshasa
2. AVRIL, P., et al. (1995), Essai sur les
politiques, Payot, Paris
3. BANYAKU, L.E. (1997), Aperçu sur les
études sociales de développement. Discours
critique et panoramique, PUZ, Kinshasa
4. BEKAMBO, B. (2003), Enjeux de la Société
Civile de la RDC et prospectives de
coopération, CEPAS, Kinshasa
5. BOMANBEKE, B. (1992), Le Parlement congolais sous le
régime de la Loi fondamentale, PUZ,
Kinshasa
6. BONGONGO, M. (2007), Citoyen, qui es-tu ? Essai
d'éducation à la citoyenneté,
Egeumonia, Kinshasa
7. BOUVIER, P. (1965), L'accession du Congo-belge à
l'indépendance, Institut de Sociologie-ULB,
Bruxelles
8. BOUVIER, P., et BOMBOKO, F. (2004), Le Dialogue Inter
Congolais, Anatomie d'une négociation
à la lisière du chao :
Contribution à la théorie de
négociation, L'Harmattan, Paris
9. BRAECHMAN, C. (1999), L'enjeu congolais :
l'Afrique centrale après MOBUTU,
Fayard, Paris
10. BRAECHMAN, C. (1992), Le dinosaure : Le
Zaïre de MOBUTU,
Fayard, Paris
11. BUCHMAN, J. (1999), Le problème des structures
politiques en Afrique noire
indépendante, SD, SL, Paris
12. BURDEAU, G. (1956), La démocratie, Seuil,
Paris
13. BURDEAU, G. (1970), Méthode de la science
politique, Organisations, Paris
14. BURDEAU, G. (1968), Traité de la science
politique, Tomme III,
Librairie générale de droit et de
jurisprudence, Paris
15. CHABAL et DALLOZ (1994), Sociologie politique,
PUF, Paris
16. CHARLOT, J., et al. (1971), Les partis
politiques, 2ème Ed. Armand
Colin, Paris
17. COLAS, D., et al. (1994), Sociologie politique,
PUF, Paris
18. DESSART, C. (1960), Le pari congolais, Les
princes, Bruxelles
19. DIANGI TUKA, F. (1997), Qui dirige le
Zaïre ? La République des
copains, L' Harmattan, Paris
20. DUVERGER, M. (1998), Les partis politiques,
Armand Colin, Paris,
21. GRAMSCI, D. (1975), Dans les textes
édités par RICCI, Sociales, Paris
22. GRAWITZ, M., et PINTO, R. (1991), Méthodes des
sciences sociales,
4èmeEdition, Dalloz, Paris
23. GRAWITZ, M. (1964), Méthodes en sciences
sociales, PUF, Paris
24. HAMULI, B., et al. (2003), La société
civile congolaise ? Etat de lieux et
perspectives, Colophon, Liège
25. HOLDEN, J. (1971), Les élections,
Freezy, Berlin
26. KASHAMURA, A. (1966), De Lumumba aux
colonels, Buchet- Chastel, Paris
27. LAPALOMBARA, J. (2001), La problématique de la
gouvernance en RDC,
défis et perspectives, Kinshasa,
28. LINCOLN, A. (1991), Qu'est ce que la
démocratie ?, United States Informations
Agences, New-York
29. LOKA ne KONGO, S. (2001), Lutte de libération
et piège de l'illusion... Multipartisme
intégral et dérive de l'Opposition au Zaïre (1990-
1997), PUK, Kinshasa
30. MOTTU, P. (1963), Révolutions politiques et
révolutions de l'homme, La Baconière,
Neuchâtel
31. MUKENDI, G., et KASONGO, B. (1997), Kabila et le
retour du Congo, Quorum SPRL,
Bruxelles
32. MULUMBATI, A. (1977), Introduction à la science
politique, Africa, Kinshasa
33. N'GBANDA, H. (1995), La transition au
Zaïre : Le long tunnel, NORAF, Kinshasa
34. NGUZ A KARL -I- BOND (1991), Le Zaïre de demain.
Réflexion sur la troisième République,
Soedhdact, essai, Antwerpen
35. NTOMBOLO, C. (1991), Troisième
République : Le round décisif,
Souverain, Bruxelles
36. OBOTELA, N. (2003), Le `débat national'
congolais. Un accouchement ou forceps, CEP, Kinshasa
37. POILITZER, G. (1972), Principes
élémentaires de Philosophie, Sociales, Paris
38. PRELOT, M., et BOULOUIS, J. (1987), Institutions
politiques et Droit Constitutionnel, Dalloz,
Paris
39. REMOND, R. (1988), Pour une histoire politique,
Seuil, Paris
40. RONGERE, P. (1971), Méthodes des sciences
sociales, Dalloz, Paris
41. SABAKINU, J. et al. (dir.) (1999), Démocratie
et paix en République Démocratique du
Congo, PUK, Kinshasa
42. SEILLER, D.L. (1993), Les partis politiques,
Armand Colin, Paris
43. THASSINDA, H. (1992), Le Zaïre : le principe
de l'invisible, l'Afrique noire ballonnée
par le parti unique, C'est-à- dire, Paris
44. de TOCQUEVILLE, A. (1963), De la démocratie en
Amérique, Union Générale d'Editions,
Parie
45. TOURAINE, A. (1994), Qu'est-ce que la
démocratie ?, L'Harmattan, Paris
46. VERHAEGEN, B. (1974), Introduction à l'histoire
immédiate, Du Culot, Gembloux
47. YAMBA YAMBA, N. (1998), Animer la
Société Civile, CEPAS, Kinshasa
48. YOUNG, C. (1965), Introduction à la politique
congolaise, Edition Universitaire du Congo,
Kinshasa
II. MEMOIRES, THESE
49. 50. ILUNGA, K. (2005-2006), La société
civile pendant la transition : un parti politique ou
un groupe de pression, Mémoire de
licence, SPA, UNIKIN, Kinshasa
50. KITUTU, M. (2004-2005), Le Parti Démocrate et
Social Chrétien face aux élections
présidentielles de 2006 en
RDC, Mémoire de licence, SPA,
UNIKIN, Kinshasa
51. LUANDA, P. (2003-2004), Les partis politiques et le
processus de paix en RDC d'Addis-Abeba à
Pretoria, Mémoire de licence, SPA, UNIKIN,
Kinshasa
52. LUNZAYILA, M. (2004-2005), Le jeune kinois face au
processus électoral pendant la transition en
RDC : Mythe ou réalité, Cas des
jeunes de Tshangu, Mémoire
de licence, UNIKIN, Kinshasa
53. MBAKULU, P. (2005-2006), La transition politique face
à l'impératif électoral : jeux et
enjeux de 2003 à 2006, Mémoire de licence, SPA,
UNIKIN, Kinshasa
54. NGUMBI, B. (2003-2004), La prolifération des
plates- formes de la société civile en
RDC, de 1990 à 2004, Essai d'une
analyse critique, Mémoire de licence, SPA, UNIKIN,
Kinshasa
55. TOENGAHO, F. (2003), Partis politiques et
décentralisation territoriale en RDC : Cas de la Province
Orientale avant et après l'ajustement politique de 1990,
Thèse, SPA, UNIKIS,
Kisangani
III. SYLLABUS, NOTES DE COURS
56. BAMBI, J.P. (2005-2006), Droit Constitutionnel et
Institutions Politiques, Syllabus, G2 FSSAP, UPN,
Kinshasa
57. BONGELI, E. (2006-2007), Sociologie politique,
Notes de cours, G3 SPA, UPN, Kinshasa
58. EPEE, J. (2006-2007), Anthropologie politique,
Notes de cours, L1 SPA, UPN, Kinshasa
59. KABUYA, L. (2004-2005), Sociologie politique,
Syllabus, L1 SPA,
UNIKIN,
Kinshasa
60. MAKENGO, A. (2006-2007), Communication politique,
Notes de cours, L1
SPA, UPN, Kinshasa
61. MAKENGO, A. (2006-2007), Séminaire des Sciences
Politiques, Notes de cours, L1SPA, UPN,
Kinshasa
62. NIEMBA, J. (2006-2007), Systèmes politiques
comparés, Notes de cours, L1 SPA, UPN,
Kinshasa
63. TOENGAHO, F. (2005-2006), Théorie des
Organisations, Notes de
cours, G3 SPA, UPN, Kinshasa
64. TSHISUNGU, E. (2005-2006), Histoire Politique du Congo
II, Notes de cours, G2 SPA, UPN, Kinshasa
65. TUMBA, (2005-2006), Sociologie économique,
Syllabus, L2 SPA, UNIKIN, Kinshasa
IV. REVUES, DICTIONNAIRES, JOURNAUX
66. Afrique et développement (2003), FCK, Kinshasa
67. Cahiers économiques et sociaux (Septembre 1980),
Vol III, n°3
68. Dictionnaire Hachette (2003)
69. Dictionnaire Universel (1997), IIème
édition, Hachette, Paris
70. Journal La Référence Plus
71. Journal Le Potentiel
72. Journal Officiel de la RDC
73. KAPANGA, F. (2004), Petit dictionnaire :
Pratique des élections, AGB, Kinshasa
74. Petit Larousse Illustré (1989)
WEBOGRAPHIE
1. http: //
www.acpcongo.cd
2. http: //
www.jeuneafrique.com
3. http: //
www.google.fr
4. http:
//www.présidencerdcongo.com
5. http: //
www.rdcongo.com
6. http:
//www.sociétécivile.cd
7. http: //www.wikipédia.org
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
2
IN MEMORIAM
3
DEDICACE
3
REMERCIEMENTS
4
ABREVIATIONS ET SIGLES
UTILISES 5
INTRODUCTION
12
1.PROBLEMATIQUE
12
2.HYPOTHESES
12
3.METHODOLOGIE
13
3.1.METHODE
13
3.2.PRESENTATION DES LOIS
DE LA DIALECTIQUE 14
3.3.TECHNIQUES
15
4.CHOIX ET INTERET DU
SUJET 16
4.1.CHOIX
16
4.2.INTERET
16
5.DELIMITATION DU SUJET
17
6.SUBDIVISION DU TRAVAIL
17
CHAPITRE PREMIER :
GERERALITES 18
1.1.DEMOCRATIE
18
A. NOTION DE
DÉMOCRATIE 18
B.THÉORIE
GÉNÉRALE SUR LA DÉMOCRATIE 19
1.2.DYNAMIQUE POLITIQUE
22
A.NOTION DE LA DYNAMIQUE
POLITIQUE 22
1.3.FORCES POLITIQUES
23
1.4. PARTIS POLITIQUES
23
A.NOTION DES PARTIS
POLITIQUES 23
B.ELÉMENTS
24
C.TYPOLOGIE DES PARTIS
POLITIQUES 25
D.GENÈSE DES PARTIS
POLITIQUES 27
E.CARACTÉRISTIQUES
DES PARTIS POLITIQUES 27
1.5.SOCIETE CIVILE
29
A.NOTION DE LA
SOCIÉTÉ CIVILE 29
B.COMPOSANTES DE LA
SOCIÉTÉ CIVILE 30
C.OBJECTIFS DE LA
SOCIÉTÉ CIVILE 31
D.RÔLE ET
SPÉCIFICITÉ DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
33
1.6. ALLIANCES POLITIQUES
34
1.7. ENJEUX POLITIQUES
34
1.8. CHANGEMENT POLITIQUE
34
1.9. TRANSITION
34
1.10. ELECTIONS
35
A.TYPOLOGIE ET GARANTIE
36
B.RÔLES
38
CHAPITRE II :
PROCESSUS DEMOCRATIQUE ET TRANSITIONS EN RDC 39
SECTION I : PROCESSUS
DEMOCRATIQUE EN RDC 40
§.1. RAPPEL
40
A.MUTINERIES DES SOLDATS
KATANGAIS 40
B.ACTION DES TREIZE
PARLEMENTAIRES 41
A.INTÉRÊTS
OCCIDENTAUX 41
B.PERESTROÏKA
42
C.SOMMET FRANCE - AFRIQUE
42
§.2. DEBUT
42
SECTION II :
HISTORIQUE DES TRANSITIONS EN RDC 43
§.1. LIMINAIRE
43
§.2. RECONTRES ET
ACCORDS SIGNES 48
CHAPITRE III : FORCES
POLITIQUES DURANT LA TRANSITION 52
SECTION I : FORCES
POLITIQUES INTERNES 53
§.1. PARTIS
POLITIQUES 53
§.2. SOCIETE CIVILE
59
SECTION II : FORCES
POLITIQUES EXTERNES 67
§.1. COMITE
INTERNATIONAL D'ACCOMPAGNEMENT DE LA TRANSITION 67
§.2. ETATS - UNIS
D'AMERIQUE 67
§.3. UNION EUROPEENNE
68
§.3. SADC ET UA EN
RDC 69
§.4. APPUI ONUSIEN A
LA RDC 71
§.5. MONUC
71
§.6. UE ET MONUC
PENDANT LE PROCESSUS ELECTORAL 71
CHAPITRE IV :
ALLIANCES POLITIQUES FACE AUX ENJEUX PENDANT LA TRANSITION
73
SECTION I : ALLIANCES
POLITIQUES ENTRE LES FORCES POLITIQUES EN PRESENCE DURANT LA
TRANSITION 73
§.1. ALLIANCES POUR
LA SAUVEGARDE DE LA TRANSITION 74
§.2. ALLIANCES FACE
AUX ELECTIONS 75
SECTION II : ENJEUX
SOCIO-CULTURELS, HUMANITAIRES ET ECONOMICO-FINANCIERS 78
§.1. ENJEUX SUR LE
PLAN SOCIAL, CULTUREL ET HUMANITAIRE 78
§.2. ENJEUX
ECONOMIQUES 79
SECTION III : ENJEUX
POLITIQUES 80
§.1. CHANGEMENT
POLITIQUE 80
§.2. PARTAGE DU
POUVOIR 81
§.3. ENJEUX
ELECTORAUX : VERS LA FIN DE LA CRISE DE LEGITIMITE PENDANT LA TRANSITION
82
CONCLUSION
83
BIBLIOGRAPHIE
85
WEBOGRAPHIE
94
TABLE DES MATIERES
95
ANNEXES
96
ANNEXES
I. ANNEXE I : LISTE DES INFORMATEURS
N°
|
NOMS
|
AGE
|
SEXE
|
PROFESSION
|
LIEU D'INTERVIEW
|
1
|
AUTSAI ASENGA Médard
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Gouverneur, Député et Vice-gouverneur honoraire
durant la transition.
|
Palais du peuple
|
2
|
BAHATI LUKWEBO Modeste
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Questeur de l'Assemblée Nationale, Député et
Mandataire honoraire durant la transition. Président national de la
Société Civile du Congo.
|
Palais du peuple
|
3
|
BETU-KABAMBA Armand
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Enseignant d'université, Ministre honoraire et
Député honoraire de la transition.
|
Campus de l'UPN
|
4
|
BONGELI Emile
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Enseignant d'universités, Ministre,
Député honoraire de la transition.
|
Campus de l'UPN
|
5
|
BOSHAB Evariste
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Député National et Secrétaire
Général du PPRD, Directeur honoraire de cabinet du Chef de
l'Etat.
|
Siège du PPRD
|
6
|
BULAIMU Augustin
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Enseignant d'université, Ambassadeur, Gouverneur
honoraire de la transition.
|
Campus de l'UPN
|
7
|
DIUR Gaspard
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Enseignant d'universités, Député
National, Ministre honoraire et Député honoraire de la
transition.
|
Palais du peuple
|
8
|
EFOLE Hubert
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Acteur politique et Ministre honoraire de la transition.
|
Siège du RCD
|
9
|
ENERUNGA Anselme
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Enseignant d'université, Député National et
Ministre honoraire de la transition.
|
Campus de l'UPN
|
10
|
FUMU NZANZA
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Enseignant d'université et Député
honoraire de la transition.
|
Campus de l'UPN
|
11
|
KABUIKA Pierre
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Enseignant d'université et Député
honoraire de la transition.
|
Campus de l'UPN
|
12
|
KALALA SHAMBUY
Roger
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Membre honoraire de l'Observatoire National de Droits de
l'Homme durant la transition.
|
Commune de Limeté
|
13
|
KAMERHE Vital
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Président de l'Assemblée nationale, Ministre
honoraire et Secrétaire Général honoraire du PPRD.
|
Palais du peuple
|
14
|
KAMITATU Olivier
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Ministre, Député National honoraire et
Président honoraire de l'Assemblée nationale de la transition.
|
Siège de l'AMP
|
15
|
KASUSULA DJUMA
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Vice Premier-Ministre et Sénateur honoraire de la
transition.
|
Palais du peuple
|
16
|
KIKATA NGIMA
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Mandataire honoraire de la transition.
|
Commune de la Gombe
|
17
|
KISIMBA NGOY Honorius
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Député National honoraire et Ministre honoraire de
la transition.
|
Palais de justice
|
18
|
LOKA ne KONGO Samuel
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Enseignant d'université et Gouverneur honoraire.
|
Campus de l'UNIKIN
|
19
|
LOKAKA
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Acteur politique et membre du PPRD.
|
Siège du PPRD
|
20
|
LUKIANA Félicien
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Enseignant d'universités et acteur politique membre du
PPRD.
|
Siège du PPRD
|
21
|
LUMBALA Roger
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Député national et ministre honoraire de la
transition.
|
Commune de Ngaliema
|
22
|
LUMEYA dhu MALENGI
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Député National, Mandataire et
Député honoraire de la transition.
|
Palais du peuple
|
23
|
LUTUNDULA Christophe
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Premier Vice- Président de l'Assemblée Nationale
et Député honoraire de la transition.
|
Palais du peuple
|
24
|
MBUYU Jean
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Député National, Conseiller honoraire du Chef de
l'Etat et Ministre honoraire de la transition.
|
Palais du peuple
|
25
|
MUKADI MUKADI
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Député honoraire de la transition.
|
Palais du peuple
|
26
|
OKENDE Cherubin
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Mandataire et acteur politique membre du PPRD.
|
Siège de l'AMP
|
27
|
OKUNDJI Emery
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Député National et Député
honoraire de la transition.
|
Palais du peuple
|
28
|
OMATUKU Philomène
|
ADULTE
|
FEMININ
|
Ministre et Première Vice- Présidente honoraire
de l'Assemblée Nationale de la transition.
|
Palais du peuple
|
29
|
SHE OKITUNDU
Léonard
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Sénateur, Ministre honoraire et Directeur honoraire de
cabinet du Chef de l'Etat durant la transition.
|
Grand Hôtel de Kinshasa
|
30
|
TSHISUNGU Edouard
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Enseignant d'universités, Ministre honoraire et
Député honoraire de la transition.
|
Campus de l'UPN
|
31
|
YAGI SITOLO Jean
|
ADULTE
|
MASCULIN
|
Député National, Gouverneur honoraire et ministre
honoraire durant la transition.
|
Palais du peuple
|
ANNEXE II : STRUCTURE DU GOUVERNEMENT DE LA
TRANSITION
1. DES MINISTRES
1. Intérieur, Décentralisation et
Sécurité ;
2. Affaires Etrangères et Coopération
Internationale ;
3. Coopération régionale ;
4. Défense Nationale, Démobilisation et Anciens
combattants ;
5. Condition Féminine et Famille ;
6. Justice ;
7. Droits humains ;
8. Presse et Information ;
9. Plan ;
10. Budget ;
11. Finances ;
12. Economie ;
13. Industrie et Petites et Moyennes Entreprises ;
14. Mines ;
15. Energie ;
16. Commerce Extérieur ;
17. Portefeuille ;
18. Fonction Publique ;
19. Agriculture ;
20. Développement Rural ;
21. Poste, Téléphone et
Télécommunications ;
22. Recherche Scientifique ;
23. Travaux Publics et Infrastructures ;
24. Transports ;
25. Culture et Arts ;
26. Environnement ;
27. Tourisme ;
28. Affaires Foncières ;
29. Urbanisme ;
30. Santé ;
31. Enseignement Supérieur et Universitaire ;
32. Enseignement Primaire et Secondaire ;
33. Affaires Sociales ;
34. Jeunesse et Sports ;
35. Solidarité et Affaires Humanitaires.
2. DES VICES - MINISTRES
1. Affaires Etrangères ;
2. Intérieur ;
3. Intégration de l'Armée ;
4. Coopération Internationale ;
5. Défense ;
6. Anciens Combattants et Démobilisation ;
7. Sécurité et Ordre Public ;
8. Justice ;
9. Presse et Information ;
10. Plan ;
11. Finances ;
12. Budget ;
13. Portefeuille ;
14. Mines ;
15. Energie ;
16. Commerce ;
17. Agriculture ;
18. Travaux Publics et Infrastructures ;
19. Fonction Publique ;
20. Transports ;
21. Santé ;
22. Enseignement Supérieur et Universitaire ;
23. Enseignement Primaire, Secondaire et
Professionnel ;
24. Affaires Sociales ;
25. Travail et Prévoyance Sociale.
Source : Accord Global et
Inclusif
ANNEXE III : PARTAGE DU POUVOIR DURANT LA
TRANSITION
1. DES MINISTRES
Commission
|
Gouvernement
|
RCD
|
MLC
|
Opposition Politique
|
Société Civile
|
RCD/ML
|
RCD/N
|
Maï- Maï
|
Commission Politique
|
Intérieur, Décentralisation et
Sécurité
Presse et Information
|
Défense, Démobilisation et Anciens
Combattants
Condition Féminine et Famille
|
Affaires Etrangères
et Coopération Internationale
|
Justice
Solidarité et Affaires humanitaires
|
Droits Humains
|
Coopération Régionale
|
|
|
Commission Economique et Financière
|
Finances
Industries et Petites et Moyennes Entreprises
|
Economie
Portefeuille
|
Plan
Budget
Agriculture
|
Mines
|
Fonction Publique
|
|
|
|
Commission Reconstruction et
Développement
|
Energie
|
Postes, Téléphones et
Télécommunications
|
Travaux Publics
et Infrastructures
|
|
|
Urbanisme
|
Tourisme
|
Développement Rural
Environnement
|
Commission Sociale Et Culturelle
|
Santé
Culture et Arts
|
Travail et Prévoyance Sociale
Enseignement Supérieur et
Universitaire
|
|
Recherche Scientifique
|
|
|
|
|
2. DES VICES-MINISTRES
Commission
|
Gouvernement
|
RCD
|
MLC
|
Opposition Politique
|
Société Civile
|
RCD/ML
|
RCD/N
|
Maï- Maï
|
Commission Politique
|
Affaires Etrangères
Intégration de l'Armée
|
Coopération Internationale
Sécurité et Ordre Public
|
Intérieur
Défense
|
|
Démobilisation et Anciens
Combattants
|
Justice
|
Presse et Information
|
|
Commission Economique et Financière
|
Mines
|
Budget
Travaux Publics et Infrastructures
|
Finances
Portefeuille
|
Plan
Fonction Publique
|
Commerce
Agriculture
|
|
|
|
Commission Reconstruction et
Développement
|
|
Postes, Téléphones et
Télécommunications
|
|
Energie
|
|
|
|
Transports
|
Commission Sociale Et Culturelle
|
Enseignement Primaire, Secondaire et
Professionnel
|
Travail et Prévoyance Sociale
Enseignement Supérieur et
Universitaire
|
|
Santé
|
|
Enseignement Supérieur et
Universitaire
|
Affaires Sociales
|
Travail et Prévoyance Sociale
|
3. DE LA COMPOSITION DE L'ASSEMBLEE
NATIONALE
COMPOSANTES/ENTITES
|
NOMBRES DE DEPUTES
|
RCD
|
94
|
MLC
|
94
|
GOUVERNEMENT
|
94
|
OPPOSITION POLITIQUE
|
94
|
FORCES VIVES
|
94
|
RCD - ML
|
15
|
RCD - N
|
5
|
MAÏ - MAÏ
|
10
|
TOTAL
|
500
|
4. DU BUREAU DE L'ASSEMBLEE NATIONALE
Président : MLC
Premier Vice-président :
Gouvernement
Deuxième Vice-président :
RCD
Troisième Vice-président : Opposition
politique
Rapporteur : Maï - Maï
Premier Rapporteur adjoint : Forces vives
Deuxième Rapporteur adjoint :
RCD/N
Troisième Rapporteur adjoint :
RCD/ML
5. DE LA COMPOSITION DU SENAT
COMPOSANTES/ENTITES
|
NOMBRES DE SENATEURS
|
RCD
|
22
|
MLC
|
22
|
GOUVERNEMENT
|
22
|
OPPOSITION POLITIQUE
|
22
|
FORCES VIVES
|
22
|
RCD - ML
|
4
|
RCD - N
|
2
|
MAÏ - MAÏ
|
4
|
TOTAL
|
120
|
6. DU BUREAU DU SENAT
Président : Forces vives
Premier Vice-président : RCD
Deuxième Vice-président : Opposition
politique
Troisième Vice-président :
Gouvernement
Rapporteur : RCD/ML
Premier Rapporteur adjoint : RCD/N
Deuxième Rapporteur adjoint : MLC
Troisième Rapporteur adjoint : Maï -
Maï
Sources : Accord Global et
Inclusif