Les funerailles d'un chef coutumier Yaka( Télécharger le fichier original )par Sylvie MAMBOTE MOYO IFASIC/Kinshasa-Gombe - Graduée en Sciences de l'Information et de la Communication 0000 |
REPUBLIQUE DEMOCRATQUE DU CONGO MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE INSTITUT FACULTAIRE DES SCIENCES DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION « IFASIC » B.P 14998KINSHASA - GOMBE
? Sylvie MAMBOTE MOYO Travail de fin de cycle présenté et défendu en vue de l'obtention du grade de graduée en Sciences de l'Information et de la Communication Directeur : Pro. Godefroid ELITE IPONDO Lecteur : CT Anicet BASILUA SEPTEMBRE 2010 DEDICACE A mon aimable et tendre Père Noël MOYO IPINGA MIPING, de qui nous sommes très fières pour nous avoir élevé selon les normes de la société et grâce à ses conseils et son soutien, nous sommes ce que nous sommes aujourd'hui. A ma tendre mère MINERVE WATA YINDA pour son amour incomparable et irremplaçable. Nous tenons cette opportunité pour vous dire que même si Dieu devait recréer le monde un million de fois mon souhait est que je sois toujours votre fille. A mon grand frère bien aimé MOYO Pierre MORIEN pour tant des services et d'affections à notre endroit. Des conseils feront de nous les femmes selon le coeur de Dieu. A vous mes chers frères et soeurs qui méritez notre considération : Nana - Angélique MOYO, Carine MOYO, Paul MOYO, Moïse MOYO, Marc MOYO, Petit Pierre MOYO pour la fraternité et l'unité affiché. A notre aimable PIE - GERARD ELENGA PELA A vous tous, notre cordial attachement. REMERCIEMENTS Nous ne pouvons jamais nous dire au bout de notre cycle de graduat à l'Institut Facultaire des Sciences de l'Information et de la Communication (IFASIC), sans le concours et l'apport matériel, financier et intellectuel des personnes qui espèrent aux qualités des jeunes comme l'espoir de demain. Nous témoignons notre spéciale reconnaissance à Dieu tout puissant, maître de temps et des circonstances, il nous a gardé durant tous ces trois ans, malgré les difficultés et les souffrances rencontrées, il nous a soutenus afin que nous arrivions là où nous sommes en ce jour. Pour toutes les opportunités, pour le souffle de vie, pour les parents responsables qu'il nous a donnés, il nous lui disons sincèrement merci. Cette occasion nous permet de remercier et d'exprimer notre gratitude à l'ensemble du corps académique et scientifique de l'IFASIC, pour nous avoir formé et encadré depuis le premier graduat jusqu'à la fin de ce cycle. Nous pensons particulièrement au professeur ELITE qui, de mains de maître, et en dépit de ses occupations, nous a gratifiée de son encadrement et de sa disponibilité dans notre recherche. Nous remercions de tout coeur le Chef de travaux Anicet Basilua pour leur ténacité dans l'encadrement de ce travail. Nous tenons à remercier de tout coeur. L père DIEUDONNE MAPASI pour son précieux concours scientifique, et son soutien tant matériel que financier qu'il a disposé à notre faveur. Nous témoignons notre gratitude à Monsieur l'Abbé Justin Bille Curé de la paroisse St Muzey, pour son soutient spirituel, moral, matériel et financier à notre endroit. Nous ne pouvons pas écarté la fraternité et l'unité vécu avec les collègues de notre promotion dont l'amitié doit être prouvé. Nous pensons à Angel TALABAU KAUKA, à Coralie MAYUKU RIONGO, à Assia BUTOKO, Trudon MUKANIA MOLE, Jean Paul nous vous remercions pour tous les moment vécus ensemble, quand nous y penserons nous aurons parfois de larmes aux yeux. Nous disons ensuite merci à notre mère Adel WATA et nos soeurs Esther SENGI, Ruth MANGOTO, Loraine MANGOTO, Françoise MANGOTO pour leurs soutiens et encouragement à notre endroit. Enfin notre reconnaissance s'adresse à tous ceux qui de près ou de loin, d'une manière ou d'une autre ont contribués à notre formation et à notre éducation dont les noms ne sont pas repris ici, qu'ils trouvent enfin dans ce travail l'expression de notre profonde gratitude. Merci à tous ! O. INTRODUCTION 1. Problématique Notre travail porte sur l'analyse des funérailles du chef coutumier Yaka comme système de communication. Nous partons du constat suivant : l'homme naît, grandit et meurt. Il accomplit ainsi le cycle de la vie. En effet, la vie d'un homme commence par la naissance et prend fin par la mort. Aussi, cette étape ultime de la vie qu'est la mort, intervient à la suite des causes multiples dont la maladie, l'accident, la vieillesse, le suicide, l'assassinat, etc. En outre, le mystère de la mort traverse toute société humaine. Les différentes tribus du monde sans distinction de race, de civilisation, et de niveau éprouvent d'énormes difficultés pour surmonter l'expérience de la mort, surtout celle d'un chef. Dans la société Yaka, quelle que soit sa cause, la mort est considérée comme l'événement le plus chagrinant. Elle marque une séparation totale entre la personne décédée et la société à laquelle elle appartenait. Le chagrin est d'autant plus profond si la personne décédé est un chef. La douleur est ressentit par la majeur partie du peuple qu'il gouvernait. Pour traduire l'indicible causé par la profondeur de l'amertume dans laquelle l'on se trouve face à ce phénomène étrange, l'homme a institué un certain nombre de pratiques ou rites afin d'exprimer sa douleur, sa compassion. Parmi ces pratiques, on peut citer les cérémonies funéraires. En effet, ils se manifestent autour de ces cérémonies : pleurs, cris, danses, chants, etc. qui sont des actes qui traduisent un message. Pour paraphraser Régis Debray1(*), tout peut être medium : une table, un stylo, une houe, etc., car selon lui, tous les objets constituent des « médiations » par lesquelles une idée devient force matérielle. De ce fait, ils ne peuvent être exclus de la sphère des médias. Dans ce contexte, les funérailles d'un chef coutumier Yaka constituent à coup sûr un système de communication. Selon TEMPLS, aux yeux des bantu (Groupe ethnique vivant en Afrique Centrale et Australe), la vie de l'au-delà ressemble plus ou moins au monde d'ici-bas2(*). Cette croyance explique un certain nombre des pratiques : · On habille le défunt pour qu'il ne soit pas nu, · Dans certains cas, les femmes ou les esclaves d'un grand chef accompagnent ce dernier dans la tombe pour qu'il ne soit pas seul ; · On dépose sur la tombe des ustensiles, des objets familiers ou bien y apporter de la nourriture pour que le défunt puisse se nourrir. Chacune de ces pratiques est une occasion pour une manifestation originale des actes communicationnels pendant les funérailles d'un chef coutumier Yaka. Notre problème général de recherche tient au fait que nous ne connaissons pas les mécanismes de communication mise en oeuvre au cours de la cérémonie d'un chef coutumier dans la société Yaka. Ce problème de recherche s'inscrit dans l'axe de la recherche théorique étant donné la compréhension du phénomène soumis à notre étude. D'où notre question générale de recherche : quels sont les mécanismes de communication mise en oeuvre dans le cadre de la cérémonie des funérailles de chef coutumier chez le Yaka. Cette question générale appelle plusieurs sous-questions dont voici quelques unes : - Comment fonctionne ce système ? - Quelles en sont les modalités ? Cet aspect particulier de la communication a déjà intéressé un bon nombre de recherches parmi lesquelles celle de Mandala Vanzi3(*) qui s'est posée comme question de recherche : en quoi consiste la singularité de la pratique communicationnelle dans l'espace de deuil ? Dans son hypothèse, elle affirme que le deuil en société Yanzi constitue un espace où se manifeste et se consolide les relations intime entre membres de la Communauté et un espace où se déploie de façon concrète et visible la culture Yanzi. De même, Mumbere Mwengesyali4(*) s'est préoccupé de savoir comment fonctionne la Communication dans l'espace que constitue le « Matanga » ou deuil ? Il a soutenu l'hypothèse que la proximité du centre, lieu de forte émotivité, est l'espace de la Communication indicielle, l'éloignement du Centre redonne droit au symbolique. La particularité de notre recherche réside en ce que nous considérons les funérailles d'un chef coutumier Yaka de Kasongo - Lunda comme système de communication. Ainsi, notre question spécifique de recherche est-elle formulée de la manière suivante : quels sont les différentes modalités de communication qui structurent le système de communication dans les funérailles du chef coutumier le Yaka. 2. Hypothèse Le système de communication dans une cérémonie rituelle repose sur des structures multi - modales, multi codique, multi sémiotique. 3. Méthodes et techniques de travail Nos méthodes sont analytiques et descriptive. La première nous permettra de décrire nos données et la deuxième nous aidera à les analyser. Ces méthodes seront accompagnées par la méthode sociologique, aidé par l'observation et des entretiens en profondeur. 4. Délimitation du sujet Notre travail est limité dans le temps et dans l'espace. Dans le temps, elle analyse les données de l'année 2003. Dans l'espace elle se limite à l'analyse des funérailles d'un chef coutumier qui se sont déroulées au village Khabisa, à 5 km de la cité de Kasongo-lunda. 5. Division du travail Notre travail est divisé en trois chapitres. Le premier présente la Société Yaka, qui est notre cadre contextuel. Le deuxième chapitre présente les assises théoriques de l'étude. Enfin, le troisième chapitre analyse les funérailles du Chef Coutumier Yaka en tant que système de communication. * 1 _ Régis Debray, R. Cité par EKAMBO, J.C., Théories de la Communication, Cours inédit, p.18 * 2 _ TEMPELS, P., La Philosophie Bantoue, édition Louvania, Elisabethville, 1945. * 3 _ Mandala Vanzi , Le deuil comme espace de Communication chez les Yanzi, TFC, IFASIC, Kinshasa, 2001. * 4 _ MUMBERE MWENGESYALI, Le matanga comme espace de Communication, TFC, IFASIC, Kinshasa, 2002 |
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