SOMMAIRE
SOMMAIRE
1
INTRODUCTION
2
I-1 L'ETAT DE SANTÉ DANS LE
MONDE 3
I-2 LES SYSTÈMES DE
SANTÉ DANS LE MONDE : ÉTAT DE LIEUX 3
I-3 LE NIVEAU DES RESSOURCES
4
II-1 NIVEAU DE REVENUS ET
SITUATION SOCIALE 6
II-2. RÉSEAUX DE SOUTIEN
SOCIAL 6
II-3. NIVEAU D'INSTRUCTION
6
II-4. SYSTÈME DE
SANTÉ 6
III-1 DÉFINITION DE
L'EFFICIENCE 6
III-2 MESURE DE L'EFFICIENCE
6
III-3 MESURE DES
DÉTERMINANTS DE L'EFFICIENCE 7
IV-1 CHOIX DE L'APPROCHE DE
MESURE DE L'EFFICIENCE 8
IV-2 SPÉCIFICATION DES
INPUTS ET OUTPUTS 9
IV-3 MÉTHODE D'ESTIMATION
10
IV-4 DONNÉES ET
STATISTIQUES DESCRIPTIVES 10
IV-5 RÉSULTATS
16
IV-6 ROBUSTESSE DES
RÉSULTATS 33
BIBLIOGRAPHIE
34
Résumé
Les dépenses de santé, l'affectation du
personnel et des ressources sont des problèmes majeurs pour
l'amélioration de l'état de santé des individus d'un pays.
Le rapport sur la sante dans le monde 2000 est consacré à ce
sujet. Dans le même contexte, plusieurs travaux empiriques et
théoriques ont été écris pour tenter
d'appréhender la performance mais aussi les déterminants de la
performance des systèmes de santé. Ce travail se situe dans le
même sillage que ceux d'Evans et al. (2000, 2001), Greene (2004b) et bien
d'autres encore. L'objectif est de tenter, à partir des nouvelles
approches économétriques, d'identifier les déterminants de
l'efficience technique des systèmes de santé. En effet concernant
les critiques apportées à Evans et al. (2000) sur
l'hypothèse de constante de l'inefficience dans le temps et de la
confusion de l'hétérogénéité à de
l'inefficience entre pays, Greene (2005) propose le
« véritable modèle à effets fixes ». A
l'issu des estimations, nous trouvons que les principaux déterminants de
l'efficience de l'offre des soins sont : le niveau de revenu et sa
répartition au sein de la population, la composition du financement de
la santé public-privé, la bonne gouvernance (bonne
règlementation, respect des droits de propriété...), la
faible fragmentation ethnolinguistique, la proximité géographique
et linguistique des systèmes déjà performants1(*).
Abstract
Health expenditure, Allocation of personal and resources are
major problem when trying to increase the health status in a given country. The
World Health Report 2000 focuses on this topic in other to rank country
according to their health system performance. Many theoretical and empirical
papers tried to measure and even to identify the determinants of health care
system. Following Evans and al. (2000, 2001), Greene (2004b), we try using new
econometrics approaches to identify determinants of technical efficiency of
health care system. In fact, many drawbacks had been shown in Evans and al.
(2000), concerning the time invariant of inefficiency component and the
heterogeneity confounded to the inefficiency. Greene (2005) tries to deal with
these problems by proposing the « true fixe and random effect
models». Using this approach, we identify many determinants of health care
achievement. Level of income and their distribution, the ratio public/private
funding of health care, good governance, ethno linguistic fragmentation,
geographic and linguistic proximity of good health care system are among other
factors influencing health care attainment.
INTRODUCTION
L'amélioration de l'efficacité du système
de soins est un objectif privilégié des pouvoirs publics pour
atténuer la croissance des dépenses de santé. Cette
volonté de réduire les coûts dans le domaine sanitaire
passe par l'évaluation de la performance des systèmes de soins
ainsi que de leurs rendements. Les systèmes de santé ne sont pas
facilement perceptibles ; selon l'OMS, c'est l'ensemble constitué
de « toutes les activités dont le but essentiel est de
promouvoir, restaurer ou entretenir la santé » (Rapport sur la
santé dans le Monde 2000)2(*). A ce titre l'OMS, considère comme partie
intégrante du système : les services de santé
officiels3(*), les
guérisseurs traditionnels et toutes les formes de médication,
qu'elles soient prescrites ou non par un prestataire, ainsi que les soins
à domicile qui constituent 70 à 90 % de l'ensemble des soins. En
outre, les activités telles que la promotion de la santé et la
prévention des maladies, et d'autres interventions favorables à
la santé comme l'amélioration de la sécurité
routière et de l'environnement font aussi partie d'un tel
système. Ces systèmes ont certainement joué un rôle
dans l'allongement spectaculaire de l'espérance de vie au cours du XXe
siècle. Ils ont énormément contribué à
améliorer la santé et ont (Rapport sur la Santé dans
le Monde 2000) influencé les vies et le bien-être de
milliards d'hommes, de femmes et d'enfants dans le monde. Leur
rôle est devenu de plus en plus important.
La santé est un élément clé de
développement, cette importance est marquée par le fait
qu'environ 40% des OMD portent sur la santé4(*). A ce sujet, l'OMS et les
bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux multiplient
à la fois les ressources et les actions pour l'atteinte de ces
objectifs5(*). Par ailleurs,
les accords de la déclaration de Paris sur l'aide donnent
désormais la priorité aux gouvernements
bénéficiaires de mettre en oeuvre les différentes
politiques conclues avec les bailleurs. Face donc à cette autonomie dans
la gestion du pays receveur, il convient de s'interroger sur la capacité
des systèmes de santé à répondre aux exigences des
OMD. Le présent mémoire a donc pour objectif d'identifier les
déterminants de l'efficience des systèmes de santé dans un
panel de pays comprenant à la fois les pays développés et
ceux en développement.
Plusieurs études ont été entreprises dans
le passé soit pour mesurer l'efficience (Evans et al. 2000a, b ;
Greene 2004b) soit l'expliquer (Rosko 2001 ; Brown 2003). Les
méthodes empiriques à ce sujet peuvent être
regroupées en deux grands groupes : les méthodes
paramétriques et les méthodes non paramétriques. Chacune
de ces méthodes a été largement utilisée dans la
littérature concernant l'efficience des systèmes de santé
(Hollingsworth 2003). Sur la base des avantages et inconvénients de
chacune, nous avons choisi l'approche paramétrique en une étape
(Battese et Coelli 1995 ; Wang et Schmidt 2002). En considérant
deux indicateurs de l'état de santé qui reflètent aussi la
performance d'un système de santé, nous avons estimé un
modèle de frontière stochastique avec prise en compte de
l'hétérogénéité interindividuelle (Greene
2004b) et de l'éventuelle présence de
l'hétéroscédasticité dans la distribution de
l'inefficience.
En effet, à la suite des critiques apportées au
Rapport sur la Santé dans le Monde 2000 (RSM), plusieurs
développements théoriques et empiriques ont été
faits. Dans sa formulation, Greene (2004b) propose de prendre en compte
l'hétérogénéité interindividuelle longtemps
confondu à l'inefficience dans les modèles de panel ; Wang
et Schmidt(2002) proposent de contrôler pour
l'hétéroscédasticité éventuelle pouvant
exister dans la distribution de l'inefficience. Nous adoptons cette approche
mais en intégrant certains aspects tout aussi importants que
l'hétérogénéité et
l'hétéroscédasticité. Etant donné que les
données sur l'espérance de vie présentent une
variabilité intra-individuelle très faible (Gravelle 2001), nous
considérons un panel plus long (de 1993 à 2004). De plus le
VIH/SIDA ayant un impact considérable sur l'espérance de vie dans
les pays en développement, nous avons contrôlé pour cet
effet dans nos régressions, ce qui n'a pas été le cas dans
les études consultées. Nous trouvons ainsi que le niveau de revenu et sa
répartition au sein de la population sont des déterminants
importants de l'efficience des systèmes de santé. De plus la
composition du financement de la santé public-privé influence
aussi l'efficience en ce sens que plus le financement viendra de l'Etat plus le
système sera inefficient. On constate aussi qu'une bonne gouvernance
(bonne règlementation, respect des droits de propriété...)
a un effet favorable sur les performances du système. Dans un cadre
social, une faible fragmentation ethnolinguistique est un atout de performance
pour les systèmes de santé. Les systèmes de santé
deviennent aussi performants grâce à la proximité
géographique et linguistique des systèmes déjà
performants. Ceci se fait à travers les phénomènes de
diffusion et de convergence.
Le reste du document est organisé comme suit : la
section I présente les systèmes de santé dans le monde et
se focalise plus dans les PVD afin de mieux circonscrire la
problématique, la section II recherche les déterminants
théoriques du niveau de santé d'une population d'abord dans un
cadre micro et ensuite macro, ces déterminants pour certains, pouvant
influencer l'efficience. La section III fait une revue brève de la
littérature afin d'identifier les principales approches utilisées
ainsi que les tendances dans les résultats. La section IV est
l'essentiel de l'estimation empirique.
I : LES SYSTEMES DE SANTE DANS LE MONDE
Ce chapitre premier a pour objectif de présenter
l'état de santé dans le monde. Il est à titre introductif
et montre le contraste du niveau de santé entre pays
développés et PVD. Nous présenterons ainsi tour à
tour l'Etat de santé, le système de santé et le niveau des
ressources.
I-1 l'Etat de santé dans le monde
La santé selon l'OMS est «un état de
complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas
seulement en une absence de maladie ou d'infirmité ». De plus,
l'organisation dans sa constitution stipule que « la possession du
meilleur état de santé qu'un individu est capable d'atteindre
constitue l'un des droits fondamentaux de tout être humain quelles que
soient sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition
économique ou sociale ». La possession d'un meilleur
état de santé est donc vue comme un droit pour tout homme. A ce
titre, de grands progrès ont été faits au cours de la
seconde moitié du XXe siècle (RSM, 2000). L'espérance de
vie a plus augmenté par rapport aux quatre millénaires
précédents. Les politiques de vaccinations ont eu un effet
incontestable. Le programme élargi de vaccinations entrepris par l'OMS
et l'UNICEF a permis une régression considérable de la
poliomyélite, du tétanos néonatal, de la rougeole.
Certaines endémies tropicales comme l'onchocercose ont vu diminuer leur
incidence et leur prévalence grâce à des politiques
préventives ou curatives efficaces (RSM, 2000).
Deux éléments nuancent ce constat globalement
favorable. Ces progrès ont essentiellement concerné les pays
économiquement plus avancés et ces indicateurs globaux de
santé masquent les inégalités d'état de
santé d'un pays à l'autre et à l'intérieur des
pays. Des maladies accessibles aux soins préventifs et curatifs gardent
une fréquence considérable : la tuberculose reste responsable de
près de 2 millions de décès annuels. Le paludisme, dont
l'éradication avait été programmée pour 1970,
provoque chaque année 300 millions de cas cliniques et un million de
décès (RSM, 2000).
En résumé, l'état de santé du
monde a fait des progrès mais l'écart entre les pays riches et
les pays pauvres s'est accru. En outre, les pays pauvres sont loin d'être
homogènes. Le Sri Lanka, avec un PIB de 700 dollars par habitant, a une
mortalité infantile de 16 pour 1 000, inférieure à celle
de l'Argentine (22 pour 1 000, PIB/h =8 030 dollars) et identique à
celle des Émirats Arabes Unis (16 pour 1 000, PIB/h = 17 400 dollars).
Quant aux pays d'Europe centrale et orientale, reconnus pour leur meilleur
classement en matière d'espérance de vie, sont aussi ceux
où les inégalités de revenu sont les plus faibles.
Dans les pays les plus pauvres, en Afrique sub-saharienne, en
Asie du Sud, en Amérique latine, le tableau reste dramatique. Le rapport
1999 de l'OMS sur la santé dans le monde rappelle que « plus d'un
milliard de personnes vont aborder le XXIe siècle sans avoir
profité de la révolution sanitaire : leur vie demeure
brève et marquée par la maladie ». La « transition
épidémiologique » du tiers-monde constitue pour les pays
concernés un « double fardeau ». En effet, alors que les
maladies infectieuses, les carences nutritionnelles et les complications de la
grossesse et de l'accouchement sont loin d'avoir disparues, les affections
dégénératives, les cancers et les accidents constituent
une cause croissante de décès. Les maladies non transmissibles
constituent déjà 40 % des années de vie perdues,
corrigées de l'incapacité, dans les pays les plus pauvres. A ce
double fardeau s'ajoutent maintenant l'infection par le VIH, dont on connait
l'ampleur en Afrique et en Asie du Sud-Est, et le tabagisme, dont on estime
qu'il tuera près de 500 millions de personnes, soit près de 10%
de la population mondiale.
Face à cette tendance à la baisse des
indicateurs de l'Etat de santé dans les PVD, il convient de s'interroger
sur la performance des systèmes de santé.
I-2 les systèmes de santé dans le monde :
état de lieux
Les systèmes de santé comme nous l'avons
précisé comprennent toutes les personnes et toutes les actions
dont l'objectif principal est l'amélioration de la santé. A ce
titre font donc partie intégrante des systèmes de
santé :
« Les services de santé officiels, y
compris la prestation par des professionnels de soins médicaux
individuels, se situent manifestement à l'intérieur de ces
limites. Il en va de même des actions des guérisseurs
traditionnels et de toutes les formes de médication, qu'elles soient ou
non prescrites par un prestataire, ainsi que des soins à domicile qui
constituent 70 % à 90 % de l'ensemble des soins. Des activités
traditionnelles de santé publique comme la promotion de la santé
et la prévention des maladies, et d'autres interventions favorables
à la santé comme l'amélioration de la
sécurité routière et de l'environnement font aussi partie
d'un tel système »6(*)
Ces systèmes ont principalement trois objectifs :
amélioration de la santé, réactivité et
équité de la contribution financière.
Comme nous l'avons souligné ci-haut, la fonction
principale est celle d'amélioration de la santé ; c'est
également la plus connue. A cette fonction vient se greffer l'objectif
de distribution de la santé dans la population ; car à
niveau de santé égal dans deux systèmes de santé,
la plus performante sera celle où on rencontre une faible
inégalité entre individus et groupe sociaux. Notons que d'autres
systèmes tels que le système éducatif peuvent contribuer
à améliorer la santé mais ce n'est pas pour autant leur
objectif premier7(*). L'OMS
(RSM, 2000) utilise trois mesures classiques et partielles de l'état de
santé : il s'agit de la probabilité de décéder
avant l'âge de cinq ans ou celle de décéder entre 15 et 59
ans, et de l'espérance de vie à la naissance. De plus, afin
d'évaluer l'état de santé général de la
population et ainsi, d'apprécier dans quelle mesure l'objectif d'une
bonne santé a été atteint, l'OMS a eu recours à
deux mesures synthétiques de l'état de santé. Il s'agit
de :
-l'espérance de vie corrigée de
l'incapacité (EVCI), qui présente l'avantage d'être
directement comparable à l'espérance de vie estimée
à partir de la seule mortalité et qui se prête
aisément à des comparaisons entre populations.
-la charge de morbidité, qui détermine les
pertes de bonne santé par rapport à une longue vie exempte
d'incapacités.
Les systèmes de santé doivent être
également réactifs ; la réactivité
étant, notamment, la capacité de limiter les atteintes à
la dignité et à l'autonomie de l'individu, ainsi que les craintes
et la honte qui sont souvent associées à la maladie. L'OMS
présente deux grandes subdivisions de la
réactivité :
A Le respect des personnes8(*) qui comprend :
-Le respect de la dignité de la personne. Plus
généralement, cette règle consiste à ne pas
humilier ou abaisser les patients.
-La confidentialité ou le droit pour le patient de
décider qui peut accéder aux informations concernant sa propre
santé.
-L'autonomie qui est la possibilité de participer au
choix concernant sa propre santé, y compris celui du traitement qui lui
sera ou non administré.
B L'attention accordée au client9(*) portant sur :
-La rapidité de la prise en charge : attention
immédiate en cas d'urgence et délais raisonnables pour les cas
non urgents.
-Un environnement de qualité satisfaisante : locaux
propres et spacieux.
-L'accès à des réseaux d'aide sociale
pour les patients (famille et amis).
-Le choix du prestataire, c'est-à-dire la
possibilité de choisir la personne ou l'organisation dont on va recevoir
les soins.
Pour capter la réactivité des systèmes de
santé, l'OMS dispose dans 35 pays, d'un réseau d'au moins 50
informateurs clés (par pays) qui donnent leurs opinions sur le niveau
moyen des sept différents éléments de la
réactivité énumérés ci-dessus et sur leurs
différences. De plus, une enquête effectuée auprès
de plus d'un millier de personnes permet par ailleurs de calculer des
coefficients de pondération pour obtenir une note globale (RSM,
2000).
Un bon système de santé est avant tout celui qui
contribue à instaurer un bon niveau de santé. Toutefois, il ne
suffit pas toujours de maintenir ou d'améliorer le niveau moyen de
santé d'une population si, dans le même temps, les
inégalités s'aggravent ou demeurent importantes parce que les
progrès obtenus profitent surtout à des personnes
déjà en bonne santé. Le système de santé a
aussi pour mission d'atténuer les inégalités en
améliorant préférentiellement la santé des moins
bien portants, lorsque la situation est justiciable d'une intervention.
L'objectif d'équité est donc de créer un climat
d'accès favorable aux soins pour tous. En plus de l'équité
d'accès au soin, il faut aussi un financement équitable du
système de santé. Ceci suppose que les risques financiers
auxquels est exposé chaque ménage en raison des coûts du
système sont répartis en fonction de la capacité à
payer et non du risque de maladie : un système financé de
façon équitable offrira une protection financière à
tous. Par contre, un système de santé dans lequel des individus
ou des ménages sont parfois obligés de se ruiner pour
accéder aux soins dont ils ont besoin ou doivent renoncer à se
faire soigner parce que le coût est trop élevé est
qualifiée d'inéquitable. Pour une bonne évaluation de
l'équité d'un système de santé, l'OMS utilise le
rapport entre le total des dépenses de santé et le total des
dépenses non alimentaires du ménage. Si ce rapport est identique
pour tous les ménages, le système est dit équitable.
Cependant, les systèmes de santé ne respectent pas
toujours ces bonnes propriétés, à cet effet, l'OMS
à souligné cinq insuffisances courantes dans les prestations
sanitaires (RSM 2008) :
Relation inverse en matière de soins. Ceux qui
ont le plus de moyens - dont les besoins en soins de santé sont souvent
inférieurs - consomment le plus de soins, alors que ceux qui ont le
moins de moyens et les plus grands problèmes de santé en
consomment le moins. Les dépenses publiques consacrées aux
services de santé profitent davantage aux riches qu'aux pauvres, que ce
soit dans les pays à revenu élevé ou dans ceux dont le
revenu est faible.
Soins appauvrissants. Partout où la protection
sociale fait défaut et où les usagers doivent payer une grande
partie des soins de leur poche, ils peuvent se trouver confrontés
à des dépenses insoutenables. Plus de 100 millions de personnes
tombent chaque année dans la pauvreté parce qu'elles doivent
payer leurs soins de santé.
Soins fragmentés et fragmentaires. La
spécialisation excessive des prestataires de soins et
l'étroitesse de nombreux programmes de lutte contre les maladies
découragent une approche globale des individus et des familles dont ils
s'occupent et les empêchent de mesurer la nécessité de la
continuité des soins. Les soins de santé destinés aux
populations pauvres et marginalisées sont souvent très
fragmentés et grossièrement sous-financés, alors
même que l'aide au développement accroît souvent cette
fragmentation.
Soins à risque. Un système mal
conçu et incapable d'assurer des normes de sécurité et
d'hygiène provoque des taux élevés d'infections, ainsi que
des erreurs médicales et d'autres effets néfastes qui constituent
une cause sous-estimée de décès et de mauvaise
santé.
Soins mal ciblés. L'allocation des ressources
va essentiellement, à grands frais, aux services curatifs,
négligeant la prévention primaire et la promotion de la
santé, pourtant susceptibles de permettre une réduction pouvant
atteindre 70 % de la charge de morbidité. Dans le même temps le
secteur sanitaire ne dispose pas de compétences nécessaires pour
atténuer les effets néfastes d'autres secteurs sur la
santé et pour tirer le meilleur parti des contributions que ces
mêmes secteurs peuvent apporter à la santé.
I-3 le niveau des ressources
Dans les systèmes de santé, les ressources
peuvent être classées en deux catégories : ressources
humaines et ressources physiques. Les ressources humaines sont
constituées principalement du personnel de santé, des
prestataires de service et du personnel administratif et d'appui.
Selon l'OMS, l'effectif du personnel de santé dans le
monde est au bas mot un peu supérieur à 59 millions de personnes
(voir Tableau 1). Il s'agit là d'une évaluation prudente dans la
mesure où elle sous-estime probablement le nombre d'agents de
santé qui sont employés en dehors du secteur sanitaire dans des
pays pour lesquels on ne dispose pas de renseignements tirés des
enquêtes de recensement. Les prestataires de services sanitaires
représentent 67 % de l'ensemble du personnel de santé dans le
monde, mais seulement 57 % dans la Région des Amériques.
Une dernière catégorie
généralement oubliée dans les débats autour de
l'effectif du personnel sanitaire est constitué du personnel
administratif et d'appui. Ceux-ci remplissent diverses tâches telles que
la distribution de médicaments, l'entretien des bâtiments et des
équipements essentiels, ou encore la planification et l'orientation du
système dans son ensemble. Le personnel administratif et d'appui
constitue ainsi l'ossature invisible du système de santé ; s'il
est en sous-effectif ou s'il ne possède pas les compétences
requises, le système ne peut pas fonctionner - par exemple, les salaires
ne sont pas payés et les médicaments ne sont pas
délivrés. On les estime à environ 33% de l'effectif total
des ressources humaines dans le domaine de la santé. Pour la
région Afrique, cette proportion est relativement faible (17%).
La ventilation du personnel de santé en fonction du
revenu national montre que l'effectif du personnel administratif et d'appui
dépasse légèrement celui des prestataires de services dans
les pays à revenu élevé, la situation étant
inversée dans les pays à niveau de revenu faible ou
intermédiaire, où les prestataires de services constituent
généralement plus de 70 % de l'ensemble du personnel de
santé.
Tableau 1 : Effectifs mondiaux
des personnels de santé, en fonction de la densité en 2006
|
Personnel de santé
|
Prestataires de services
|
Personnels administratif et d'appui
|
Région OMS
|
Total
|
densité (pour 1000 habitants)
|
Total
|
% du total
|
Total
|
% du total
|
Afrique
|
1640000
|
2,3
|
1360000
|
83
|
280000
|
17
|
Méditerranée Orientale
|
2100000
|
4
|
1580000
|
75
|
520000
|
25
|
Asie du Sud Est
|
7040000
|
4,3
|
4730000
|
67
|
2300000
|
33
|
Pacifique Occidental
|
10070000
|
5,8
|
7810000
|
78
|
2260000
|
23
|
Europe
|
16630000
|
18,9
|
11540000
|
69
|
5090000
|
31
|
Amerique
|
21740000
|
24,8
|
124600000
|
57
|
9280000
|
43
|
Ensemble du monde
|
59220000
|
9,3
|
39470000
|
67
|
19750000
|
33
|
Sources: Global Atlas of the Health
Workforce
Cette répartition masque une pénurie très
forte notée par l'OMS dans son rapport sur la santé dans le monde
2006. Les 57 pays qui se trouvent en dessous du seuil de couverture de 80 %
sont considérés comme ayant une pénurie aiguë de
personnel. Trente six d'entre eux sont situés en Afrique subsaharienne
(Tableau 2). Pour que tous ces pays puissent atteindre le niveau de
disponibilité visé en matière de personnel, il faudrait
que l'effectif mondial des professionnels de santé augmente de 2,4
millions (RSM, 2006). En valeur absolue, la pénurie la plus forte
s'observe en Asie du Sud-Est, surtout au Bangladesh, en Inde et en
Indonésie. En valeur relative, c'est en Afrique subsaharienne qu'elle
est la plus importante, où il faudrait augmenter les effectifs de
près de 140 % pour atteindre le seuil requis. Ces estimations mettent en
lumière la nécessité absolue d'accroître le nombre
d'agents de santé, simplement pour assurer, avec une couverture modeste,
les interventions sanitaires essentielles dans les pays les plus
démunis.
Tableau 2 : Estimation de la
pénurie aiguë de médecins, d'infirmières et de sages
femmes, par région OMS en 2006
|
Nombre de pays
|
dans les pays connaissant la
pénurie
|
Région OMS
|
Total
|
densité (pour 1000 habitants)
|
Effectif Total
|
Pénurie estimée
|
Augmentation nécessaire en %
|
Afrique
|
46
|
36
|
590198
|
817992
|
139
|
Méditerranée Orientale
|
35
|
5
|
93603
|
37886
|
40
|
Asie du Sud Est
|
11
|
6
|
2332054
|
1164001
|
50
|
Pacifique Occidental
|
52
|
0
|
SO
|
SO
|
SO
|
Europe
|
21
|
7
|
312613
|
306031
|
98
|
Amerique
|
27
|
3
|
27260
|
32560
|
32560
|
Ensemble du monde
|
192
|
57
|
3355728
|
2358470
|
2358470
|
Sources: Global Atlas of the Health
Workforce
SO : Sans objet
L'objectif de ce chapitre aura été de
présenter l'état de santé dans le monde tout en insistant
sur les écarts entre pays développés et pays en
développement. Nous constatons une forte disparité du niveau de
santé entre ces deux groupes de pays. Cette divergence correspond aussi
à la disparité de performance des systèmes de santé
telle que présenté par l'OMS. Pour mieux percevoir cette
inégalité, il convient de s'interroger sur les
déterminants de l'état de santé d'une population.
II : LES DETERMINANTS DU
NIVEAU DE SANTE
L'état de santé d'un individu, d'une population
peut être influencé par plusieurs facteurs ; dans le cadre de
ce chapitre, nous nous proposons d'identifier certains de ces facteurs. Ces
déterminants du niveau de santé sont généralement
présentés dans une vision microéconomique, cependant on
peut pour certains, les ramener à un niveau macroéconomique.
II-1 Niveau de revenus et situation sociale
L'état de la santé s'améliore à
chaque étape de la hiérarchie des revenus et du niveau social.
Des revenus plus élevés permettent de meilleures conditions de
vie comme un logement plus sûr et la capacité d'acheter
suffisamment des aliments sains. Les populations en bonne santé sont
celles qui se trouvent dans les sociétés prospères
où la richesse est répartie de façon équitable.
L'OMS (RSM, 2000) analyse dans un cadre macroéconomique, l'importance du
revenu sur l'état de santé. En effet, en classant les pays selon
leur revenu par habitant, il étudie pour chacun la distribution des
décès par âge, par cause et par sexe. De telles estimations
montrent, pour 1990, un écart important entre l'effet des maladies
transmissibles et celui des maladies non transmissibles. Cet écart
reflète la concentration chez les pauvres des décès et des
pertes d'AVCI imputables à des maladies transmissibles, soit près
de 60 % de l'ensemble des causes de mauvaise santé dans le quintile des
plus pauvres contre 8 à 11 % dans celui des plus riches, ce qui est
étroitement associé aux différences entre les
distributions des décès par âge : alors que chez les
pauvres un peu plus de la moitié de l'ensemble des décès
se produisent avant l'âge de 15 ans, cette proportion n'est que de 4 %
chez les riches (RSM, 2000).
II-2. Réseaux de soutien social
On associe l'appui reçu de la famille, des amis et de
la collectivité à une meilleure santé. De tels
réseaux de soutien social pourraient se révéler
très importants pour aider les gens à résoudre les
problèmes et à faire face à l'adversité, ainsi que
pour nourrir le sentiment d'être maîtres ou d'avoir une influence
sur ses conditions de vie. L'entraide et le respect qui se manifestent dans les
relations sociales, le sentiment de satisfaction et de bien-être qui en
découlent semblent contribuer à un apport psychologique
protecteur contre les problèmes de santé. Il est plausible de
penser que le réseau de soutient social est plus fort dans les pays
où la fragmentation ethnolinguistique est plus faible.
II-3. Niveau d'instruction
La santé corrélée au niveau
d'instruction. Une bonne instruction pour les enfants et un apprentissage tout
au long de la vie pour les adultes constituent des éléments
essentiels de la santé et de la prospérité des individus
et d'un pays. Le niveau d'instruction donne aux gens les connaissances et les
capacités dont ils ont besoin pour résoudre des problèmes
et le sentiment d'influencer et de maîtriser leur vie. Le niveau
d'instruction accroît également les possibilités d'emploi,
de sécurité du revenu et de satisfaction au travail. Il
améliore enfin la capacité des gens de se renseigner et de
comprendre l'information pour se soigner. Pour capter le niveau d'instruction
l'OMS utilise le nombre moyen d'années de scolarisation des adultes. Cet
indicateur permet de mesurer le capital humain et donc le potentiel à
long terme, voire le développement actuel ou réel du pays. Il
reflète certains facteurs extérieurs au système de
santé qui influent sur l'état de santé.
II-4. Système de santé
Les services de santé, en particulier ceux
conçus pour entretenir et favoriser la santé, pour
prévenir les maladies et pour restaurer la santé et les diverses
fonctions de l'Homme contribuent à la santé de la population.
L'ensemble des soins offerts par ces services de santé englobe le
traitement et la prévention secondaire10(*). La technologie a également un effet
considérable sur la santé. Le Rapport sur la santé dans le
monde 1999, démontre que l'acquisition et l'utilisation de connaissances
nouvelles - c'est-à-dire le progrès technique et scientifique -
expliquent près de la moitié de la réduction de la
mortalité entre 1960 et 1990 dans un échantillon de 115 pays
à bas et moyen revenu, alors que l'accroissement du revenu explique
moins de 20 % de cette réduction. En marge des services de santé,
plusieurs éléments appartenant plus ou moins au système de
santé peuvent influencer l'état de santé, nous pouvons
citer entre autre la corruption, le respect des droits de
propriété...
D'autres éléments pertinents mais difficilement
appréhendables sur le plan macro influencent aussi l'état de
santé. Il s'agit par exemple de l'emploi et des conditions de travail,
de l'environnement social et physique, des habitudes de vie et
compétences d'adaptation personnelles, du développement sain
durant l'enfance, du patrimoine biologique et génétique, du sexe
et de la culture.
III. EFFICIENCE ET
MESURE : UNE REVUE DE LA LITTÉRATURE
A la suite de l'augmentation des dépenses de
santé observée dans les pays développés
(Bodenheimer, 2005), une large littérature s'est
développée afin d'évaluer la performance des services de
santé. Les trois principaux concepts d'efficience (technique, allocative
et productive) jadis utilisés pour mesurer l'efficience des entreprises
productives ont été adoptés dans le domaine de la
santé.
III-1 Définition de l'efficience
L'Efficience technique : elle renvoie à
l'habilité à éviter le gaspillage, soit en produisant le
maximum possible qu'autorisent la technologie et les inputs, soit en utilisant
le moins d'input pour une quantité d'output étant donné la
technologie. Selon Koopman (1951), « un producteur est techniquement
efficient si une augmentation d'un quelconque output se traduit par une
réduction au moins d'un autre output ou une augmentation d'un ou
plusieurs input et si une réduction d'un quelconque input se traduit par
une augmentation d'un autre input ou une diminution d'un output ».
Dans le contexte des services de santé, l'efficience technique peut se
référer à la relation qui existe entre les ressources
utilisées (capital, travail, équipement) et certains indicateurs
de santé. Ces indicateurs de résultats peuvent également
être des résultats intermédiaires (nombre de patient
traité, nombre de patient par jour, temps d'attente...) ou des
résultats finaux (EVCI, mortalité des moins de 5 ans,
mortalité maternelle) (Palmer et Torgenson 1999).
L'efficience allocative renvoie à
l'habilité à utiliser les inputs dans les proportions optimales,
étant donné leurs prix respectifs et la technologie. Ainsi,
l'efficience allocative consiste donc à choisir entre différentes
combinaison techniquement efficientes celle qui est optimale en termes de
coût.
En somme, l'efficience allocative et technique
définissent l'efficience économique (ou efficience
productive). Ainsi, si un système de santé utilise ses ressources
de façon techniquement et allocativement efficiente, alors elle sera
dite économiquement efficiente.
III-2 Mesure de l'efficience
Les développements empiriques sur la question cherchent
donc à évaluer les différentes composantes de l'efficience
(technique et allocative). A cet effet diverses approches sont
utilisées : une non paramétrique qui consiste à
construire une courbe convexe de sorte qu'aucun point ne soit à
l'extérieur (cette approche se base sur l'optimisation d'un programme
linéaire pour construire la courbe), une paramétrique qui se base
sur l'estimation d'une fonction. Ces deux approches utilisent
différentes techniques pour « envelopper les
données » et de ce fait prennent des positions
différentes en ce qui concerne la distribution des erreurs et la
structure de la technologie utilisée (fonction de production).
La méthode non paramétrique de programmation
cherche à évaluer l'efficience relative d'une unité par
rapport aux autres unités du même secteur. La version la plus
utilisée de cette approche est le « Data Envelopment
Analysis » (DEA). Le « Data Envelopment
Analysis » (Farell 1957) suppose l'existence d'une frontière
de production convexe construite à partir des données. La
terminologie « envelopment » renvoie au fait que la
frontière de production enveloppe toutes les observations, celles
situées sur la frontière sont dites techniquement efficientes.
Ozcan et al. (1999) soutiennent que l'approche DEA est une méthodologie
de recherché utile pour évaluer l'efficience technique des
offreurs de service de santé dans la mesure où, on peut utiliser
plusieurs inputs de type différents et également plusieurs
outputs au cours d'une seule analyse. De plus cette méthode ne requiert
aucune spécification de la fonction de production ; aucune
spécification concernant le biais occasionné par
l'hétérogénéité environnementale, les chocs
extérieurs, les erreurs de mesure et les variables omises. Par
conséquent, toute déviation de la frontière est
attribuée à l'inefficience.
L'Approche DEA a été largement utilisée
dans les recherches sur l'efficience des services de santé11(*) (Chilingerian et Sherman 1990;
Huang et McLaughlin 1989; Ozcan et al. 1999, 1992; Ozgen et Ozcan 2002; Tyler
et al. 1995).
Malgré cette forte utilisation, il faut souligner que
les approches non paramétriques ont présenté sur le plan
statistique plusieurs limites :
· Les résultats d'optimisation des programmes
linéaires n'ont aucune validité statistique en ce sens qu'on ne
peut obtenir les intervalles de confiances (et donc aucune
significativité possible des paramètres).
· Aucune des approches non paramétriques (DEA,
SBM, CCR, BCC, RAM, ERGM, ...) ne satisfait à la fois tous les
critères d'efficience technique (homogénéité,
stricte monotonicité, mesure de l'efficience, agrégation,
invariant à l'unité choisie, invariant à la translation,
...)12(*)
· La méthode comptabilise comme inefficience toute
déviation de la frontière.
· L'indicateur d'efficience est tronqué entre 0 et
1 et de fait ne permet pas d'attribuer l'inefficience à un facteur
donné.
Des tentatives de réponses ont été
apportées à ces problèmes, on distingue la méthode
« stochastic DEA » qui a été
développée récemment et dont les applications dans le
domaine de la santé sont rares (Hollingsworth et al. 1999).
Les méthodes paramétriques essayent de
répondre à certains de ces problèmes mais ont
également des limites. Ces approches paramétriques ou encore
approches économétriques, se basent sur une spécification
fonctionnelle, la déviation de la frontière technologique est
composée de deux termes, l'un représentant l'erreur stochastique
et l'autre l'inefficience. Une des hypothèses fortes est d'assigner une
distribution à chacun des termes : l'erreur stochastique est
généralement supposée suivre une loi normale et
l'inefficience pouvant être soit semi-normale, soit normale
tronquée, soit exponentielle...
L'erreur aléatoire est supposée prendre en
compte tous les facteurs extérieurs qui ne sont pas
contrôlés par l'unité de production y compris les facteurs
exogènes lié directement à la fonction de production (la
différence dans les environnements de production) et les erreurs
économétriques (erreurs de mesure et de spécification de
la fonction de production). Ce raisonnement a conduit à la mise en place
de la « stochastic frontier approach » (SFA) ( Aigner,
Lovell, and Schmidt 1977) qui prend en compte ces deux termes dans l'estimation
de la frontière et de la « deterministic frontier
approach » (DFA) qui suppose lui que toute déviation de la
frontière est de l'inefficience. Plusieurs études ont
utilisé ces approches pour estimer l'efficience des institutions de
santé ; on peut citer entre autre Wagstaff (1989), Hofler et
Rungeling (1994), Zuckerman et al. (1994), Defelice et Bradford (1997),
Chirikos (1998), Gerdtham et al. (1999), Street et Jacobs (2002).
Pour répondre à certaines des limites comme la
spécification de la distribution de l'efficience, les méthodes en
panel ont été utilisées. Les effets spécifiques
représentent ainsi l'inefficience, cependant dans les modèles de
panel classique, cette inefficience est supposé constante dans le
temps ; ce qui n'est pas trop souvent le cas. Parmi les études dans
le domaine de la santé qui ont utilisé cette dernière
approche, on retrouve le rapport sur la Santé dans le Monde 2000 qui a
marqué le début d'un long débat sur l'efficience des
systèmes de santé. Les études qui ont suivies sont celles
d'Evans et al (2001), Hollingsworth et al (2002), Greene (2004b) qui essayent
chacun de répondre aux critiques apportées au rapport sur la
santé dans le Monde 2000, notamment en ce qui concerne la constante de
l'efficience dans le temps13(*).
Une autre méthode utilisée dans la
littérature pour répondre aux spécifications du
modèle14(*) est
celle des modèles paramétriques à coefficient
aléatoire (Huang 2004 ; Orea et Kumbhakar 2004). Cependant
l'hétérogénéité dans ces modèles
reflète plutôt « l'incertitude de l'analyste et non
l'hétérogénéité entre les
unités » (Lovell et al. 2008 ; Greene 2005).
Les inputs/outputs utilisés dans l'analyse de
l'efficience dans le domaine de la santé sont énormément
vastes et dépendent des objectifs de l'étude. Les inputs
généralement pris en compte sont : les hôpitaux
(Banker et al. 1986; Ley 1991; Färe et al. 1993; Chirikos 1998; Giuffrida
et Gravelle 2001; Street et Jacobs 2002), les médecins (Chillingerian
1993; Defelice et Bradford 1997), les infirmières (Nyman et Bricker
1989; Gertler 1989; Gertler et
Waldman 1992; Hofler et Rungeling 1994; Chattopadhyay et Ray
1996), le staff administratif, les dépenses de santé (Lukas
Steinmann, Gunnar Dittrich, Alexander Karmann, Peter Zweifel, 2004)15(*). Les outputs peuvent
être intermédiaires ou finals. En effet, dans le Rapport sur la
Santé dans le Monde 2000, les auteurs distinguent deux outputs,
l'espérance de vie corrigée du facteur invalidité (EVCI)
et un indicateur composite (comprenant l'offre de soin, la
réactivité et équité du système). Ils
aboutissent à la conclusion que le classement des pays par le score
d'efficience suivant les deux outputs n'est pas sensiblement
différent.
III-3 Mesure des déterminants de l'efficience
Nombre de ces études ne se sont pas limitées
à calculer les scores d'efficience mais à trouver les
déterminants de l'efficience. Ainsi plusieurs études sur les
déterminants des services de santé ont incorporé les
mesures de taille (par exemple le taux d'occupation des lits (Kooreman 1994a),
il suppose qu'un taux d'occupation élevé va affecter l'efficience
de l'offre de soin), d'autre ont tenter d'incorporer les mesures de
« qualité » ou de
« spécialisation » (Fizel et Nunnikhoven 1992;
Chillingerian 1993), Fizel et Nunnikhoven (1992) supposent qu'améliorer
la qualité des soins de santé est susceptible de réclamer
les inputs additionnels pour un niveau donné d'output .
Ces méthodes procèdent
généralement en deux étapes : on estime le score DEA
(ou la frontière SFA ou DFA), ensuite on le régresse à
travers un Tobit sur les facteurs pouvant influencer cette (in)efficience
(Chillingerian 1993 ; Kooreman 1994 ; Lo, Shih et Chen 1996).
Cependant, cette approche présente trois principales
limites :
En fonction du type d'inefficience calculé, les scores
d'efficience sont généralement censurés. Par exemple les
scores DEA sont bornés entre 0 et 1. Concernant la SFA et DFA, la
spécification fonctionnelle a un impact sur la répartition des
unités qu'elle soit efficiente ou pas. Par conséquent la
régression par les MCO n'est pas appropriée et les
résultats de la seconde étape doivent ainsi être remis en
question (Hollingsworth et al. 2002). Dans ce cas les modèles à
variable dépendantes limitées (comme les probit et logit) sont
généralement utilisés (Alexander et al. 1998 ;
Chirikos et Sear 2000 ; Rollins et al 2001)
Le second problème est que : si les variables
utilisées dans la seconde étape sont supposées affecter
l'efficience, pourquoi ne les a- t'on pas introduites dans le modèle de
première étape ? les raisons avancées resident dans
le fait que les modèles DFA et SFA ont du mal à incorporer les
variables catégorielles (Hollingsworth et al. 2002), de plus on avance
aussi les raisons de convenance empirique. Cependant Wang et Schmidt (2002)
montrent que ne pas introduire ces variables à la première
étape correspond tout simplement à un biais de variables omises
qui invalide ainsi les résultats de la seconde étape.
Le dernier problème est que si les déterminants
de l'équation de la première étape sont
corrélés avec ceux de seconde étape, alors les estimations
seront non convergentes et biaisées
Les développements théoriques récents
(Battese et Coelli 1995 ; Wang et Schmidt 2002 ; Greene 2005)
essayent de répondre à cette limite des méthodes en deux
étapes et proposent un modèle dans lequel l'inefficience est une
fonction explicite de ses déterminants, et tous les paramètres
sont estimés en une seule étape en utilisant une procédure
de maximum de vraisemblance. Rosko (2001) et Brown (2003) ont employé
cette méthode.
IV. À LA RECHERCHE DES
DETERMINANTS DE L'EFFICIENCE
La plupart des études sur l'évaluation des
déterminants de l'efficience procèdent généralement
en trois étapes (Hollingsworth et al. 2002), nous adoptons cette
approche dans un premier temps en recherchant la mesure d'efficience
appropriée (I), ensuite en spécifiant les inputs/outputs (II) et
enfin en présentant la technique d'estimation (III).
IV-1 Choix de l'approche de mesure de l'efficience
La revue de la littérature a fait ressortir les
avantages et les limites de chaque approche. Ainsi le choix d'une approche est
fait de manière à maximiser les avantages et à
réduire les limites. Nous avons vu que les approches non
paramétriques ont la bonne propriété de ne pas
spécifier une technologie de production et une distribution des
erreurs ; cependant cette approche considère comme inefficience
toute déviation de la frontière et de plus elle ne se prête
pas très bien aux modèles d'estimation des déterminants de
l'inefficience car non seulement elle n'a pas de propriétés
statistiques, mais aussi elle procède en deux étapes16(*). Dans la mesure où
notre intérêt se porte sur l'identification des
déterminants de l'efficience des systèmes de santé, il
convient donc de s'orienter vers les méthodes paramétriques. Nous
profitons donc des avancées récentes de la littérature sur
le sujet (Battese et Coelli 1995 ; Greene 2005 ; Wang et Schmidt
2002) pour nous lancer dans un modèle dans lequel l'estimation se fait
en une seule étape.
Ce modèle a été largement utilisé
dans la littérature (Rosko 2001 ; Brown 2003). Nous partirons de la
spécification faite par Evans et al. (2000) dans le cadre du Rapport sur
la Santé dans le monde 2000. Ensuite nous allons intégrer les
différentes approches correctives que nous avons recensé dans la
littérature (Wang et Schmidt 2002 ; Greene 2004 ; Wang et Ho
2007).
IV-1.1 Cadre théorique du modèle
utilisé par Evans et al (2000)
La méthodologie utilisée est celle des
données de panel et correspond à celle proposée par
Schmidt et Sickles (1984), on a donc la formulation suivante :
Où est le log de l'output du système, le log
des différents inputs, est le terme aléatoire et est
l'inefficience du système.
Le modèle peut être transformé comme suit
et estimé soit en utilisant les dummies soit l'estimateur
« within »
Soit
Dans ce cas, étant donnée que la
frontière réelle est inconnue, l'inefficience d'un système
i est donné par :
Dans la mesure où le système de production
dans le domaine de la santé est un peu différent
des autres systèmes17(*), les auteurs ont définit un niveau minimum
d'output qui n'est pas égal à 0 et correspond
théoriquement à une situation sans système de
santé. Ce niveau minimum correspond à un état de
santé en 1900 dans un panel de pays18(*).
L'estimation de ce modèle à
présenté de nombreuses limites comme nous avons
présenté tout haut. En effet, dans en plus de l'inefficience se
trouve aussi l'hétérogénéité
inobservée19(*)
entre pays qui n'est pas forcement l'inefficience mais les
caractéristiques liées à la culture, l'économie, de
plus l'inefficience est supposée être constante dans le temps.
Greene (2004b) se propose donc de réconcilier les modèles de
panel et les modèles de frontière stochastique en proposant la
spécification suivante :
Connue sur le nom de « véritable
modèle à effet fixe », ce modèle introduit
les effets spécifiques système de santé dans le
modèle de frontière stochastique. On peut l'estimer par la
méthode de maximum de vraisemblance en utilisant les dummies pour chaque
pays. Cependant il faudra prendre en compte deux problèmes : celui
du paramètre incident20(*) et celui de la sous estimation de l'inefficience.
Le « véritable modèle à
effet fixe » a donc cette particularité de prendre en
compte l'hétérogénéité dans la forme
fonctionnelle de la technologie de production en ajoutant à cette
fonction un facteur d'ajustement spécifique à chaque
système.
Dans la mesure où cette
hétérogénéité pourrait aussi apparaitre dans
la distribution de l'inefficience, Greene (2004b) ajuste la moyenne de
l'inefficience de la façon suivante :
Où représente le groupe de variables
déterminant l'hétérogénéité de
l'inefficience21(*).
De façon similaire, partant du modèle à
effet aléatoire dans lequel on suppose que l'inefficience est constant
dans le temps et non corrélé aux exogènes, Greene (2004b)
va définir le « véritable modèle à
effet aléatoire » dans lequel on pourra relâcher
les hypothèses d'invariance de l'efficience dans le temps et de la non
corrélation des effets spécifique avec les exogènes. A
partir des modifications de Battese et Coelli (1995) et de la forme
généralisée proposée par Kumbhakar et Orea (2004),
Wang et Schmidt (2002), le modèle peu s'écrire sous la
forme :
Une autre hypothèse additionnelle du à Wang
(2002) est la prise en compte de
l'hétéroscédasticité dans la variance de
l'inefficience. Soit :
L'hétérogénéité dans les
systèmes peut être donc prise en compte de deux façons
différentes :
-à travers la forme fonctionnelle de la technologie de
production :
-à travers la distribution de l'inefficience, et ainsi
être analysée à partir des modifications de Battese et
Coelli (1995), Kumbhakar et Orea (2004) et Wang et Schmidt (2002).
La littérature sur les modèles incluant les
déterminants de l'inefficience est assez récente et la
théorie sur le sujet n'est donc pas assez développée. En
effet il n'existe pas de consensus sur les variables devant entrer dans la
fonction de production et celle devant entrer dans l'inefficience (Greene
2004b). Nous procèderons de deux façons différentes
(Greene 2004b). Dans la première spécification, nous supposerons
que ces différents déterminants affectent plutôt la
technologie de production, dans la seconde ces facteurs seront inclus comme
déterminants de l'inefficience. De plus, deux variables : l'indice
de gini et le revenu, seront prises initialement comme les deux premiers
facteurs affectant l'inefficience22(*).
Notons que la procédure de spécification du
modèle adéquate de Hausman n'est plus applicable ici23(*). Greene (2004b) propose
d'utiliser à cet effet le test de Vuong (1989) qui est basé sur
la fonction de vraisemblance.
IV-2 Spécification des inputs et outputs
Cette partie de l'analyse est assez difficile à cerner
dans le domaine de la santé car en théorie, on devrait identifier
un output (ou plusieurs) et des inputs utilisés pour l'obtenir. Comme
nous l'avons précisé à l'introduction, il n'est pas facile
de cerner l'Etat de santé d'une population, ça l'est encore moins
lorsqu'il s'agit d'évaluer un système de santé. L'OMS
suggère plusieurs types d'indicateurs24(*) dont les plus importantes utilisées pour
mesurer l'efficience des systèmes de santé dans le Rapport sur la
santé 2000 sont :
-l'espérance de vie corrigée du facteur
d'invalidité (EVCI) qui correspond aux années de vie en bonne
santé. En effet, l'espérance de vie est ajustée pour
prendre en compte le fait que les individus ne passent pas entièrement
leur vie en bonne santé, un poids variant entre 0 et 1 pondère
les années de vie pour prendre en compte un mauvais état de
santé25(*).
-Un indicateur composite destiné à mesurer le
dégrée d'achèvement des cinq objectifs des systèmes
de santés. Ces cinq objectifs concernent globalement trois
aspects : amélioration de la santé, réactivité
et équité de la contribution financière.
D'après le Rapport sur la santé dans le monde
2000, ces deux indicateurs fournissent un classement presque identique des pays
suivant le degré de performance de son système de santé.
Cependant, le second indicateur a été fortement critiqué
dans la littérature (Rapport du GESI26(*) 2001). On lui reproche entre autre le fait que ses
composantes se rapportent à des définitions différentes
des systèmes de santé (par exemple, les résultats sur la
santé se définissent de façon très large, et la
réactivité a une définition très étroite
basée essentiellement sur les soins de santé), de plus les
composantes se réfèrent à différentes
périodes de temps
(par exemple, les résultats sur la santé
à une longue période et la réactivité à la
période en cours) et enfin les pondérations utilisées dans
l'indice composite proviennent d'entrevues auprès d'informateurs
clés et ne représentent pas les préférences de la
population (Almeida et al. 2000; Williams 2000; Smith 2002)27(*).
Nous procèderons à l'analyse avec deux
indicateurs (Y) : l'espérance de vie corrigée du facteur
invalidité (EVCI) et la mortalité des moins de 5 ans
(mortage5), car dans la littérature, « il est
généralement accepté que lorsque le taux de
mortalité infantile est élevé, le niveau de santé
de tous les segments de la population est vraisemblablement bas »
(Grubaugh et Santerre 1994).
De façon similaire, il est difficile de cerner les
inputs utilisés (X), plusieurs types d'input ont été
utilisés dans la littérature28(*), cependant, nous allons prendre en compte ceux
utilisées par Evans et al. (2000) dans le rapport sur la santé
dans le monde (les dépenses de santé (Hexp) et le niveau
d'éducation (litytot)) à laquelle nous ajouterons le
nombre de médecins pour 1000 habitants (phys1000). Dans le
chapitre 2 nous avons présenté la pertinence de ces variables sur
leurs capacités à améliorer l'état de
santé.
Pour capter l'hétérogénéité
entre pays, nous allons ajouter des groupes de variables (contrôlant
ainsi pour les erreurs de spécification de la forme fonctionnelle et
l'hétérogénéité dans la distribution de
l'inefficience).
Le premier groupe de variables (H) constitue les observables
destinées à contrôler pour
l'hétérogénéité observée entre pays.
On retrouve dans ce groupe la prévalence de la malnutrition
(malnh) et du VIH/SIDA (hivprev). En effet la malnutrition et
le VIH/SIDA restent des fléaux énormes dans la plupart des pays
affectant ainsi l'espérance de vie et la mortalité des moins de 5
ans. Pour contrôler l'hétérogénéité
inobservée entre région, nous avons introduit des dummies
régionales. Ce choix a été fait au détriment des
effets fixes pays car si on introduisait ces derniers on ferait disparaitre les
spécificités pays qui sont les déterminants de
l'efficience du système de santé29(*).
Le second groupe de variables (Z) joue un rôle
différent suivant la spécification fonctionnelle. Elles peuvent
être considérées comme des variables destinées
à contrôler pour
l'hétérogénéité dans la technologie de
production, dans ce cas ils rentrent dans la fonction de production comme
contrôle. Elles peuvent également être
considérées comme affectant la distribution de l'inefficience, on
les considère ainsi comme les déterminants de l'inefficience.
Dans ce groupe on retrouve : la part de l'aide extérieur en
pourcentage du PIB30(*)
(aidgni), une indicatrice pour les pays exportateurs de pétrole
(oilexp), la densité de la population au kilomètre
carré (popden), ratio de dépenses publiques sur les
dépenses privées (ratiopubpriv) (qui mesure ainsi
l'équité de l'offre de soin), les indicateurs de bonne
gouvernance de la Banque Mondiale (indice de perception de la corruption
(cpi), indice de gouvernance (govern), indice de protection
de droit de propriété (propr), La qualité de la
réglementation31(*)( regul)), les indicateurs sociaux (indice
Gini de répartition de revenus (gini), l'indice de
fractionnement ethnique (ethnfr) d'Alesina et al.), le taux de fuite
de cerveaux dans le secteur médical (medbd), et enfin des
variables de benchmarking (proximité linguistique (linocde) et
distance minimale (distocde) aux pays de l'OCDE).
Les deux spécifications finales peuvent ainsi
être écrites de la façon suivante :
(I)
(II)
IV-3 Méthode d'estimation
La méthode des moindres carrés ordinaires n'est
pas indiquée pour un tel modèle car l'espérance
mathématique de l'erreur composée est non nulle, ce qui rend
l'estimateur biaisé (Kumbhakar 1990). La méthode
généralement utilisée est celle du maximum de
vraisemblance (voir Greene 2005 ; Wang et Ho 2007). Pour l'estimation de
son modèle avec effet spécifique, Greene (2004b) développe
un algorithme avancé pour le calcul de son estimateur du maximum de
vraisemblance qui peut être estimé de façon simple32(*). Ensuite, à partir des
simulations de Monte Carlo, il montre qu'il n'y a pas de biais de
paramètre incident par rapport aux autres modèles comme le
modèle à choix discret, le Logit ou le Probit.
Cependant, cette approche ne tient que si la dimension
temporelle est très grande, or ce n'est pas souvent le cas (Wang et Ho
2007). Il existe une seconde approche légèrement
différente de celle de Greene (2005) car estimant le modèle par
la méthode du maximum de vraisemblance soit en
différence33(*)
soit en within34(*). Cette
approche (Wang et Ho 2007) retire les effets fixes et on est ainsi certain que
le problème de paramètre incident est
évité35(*).
De plus la consistance du résultat ne dépend ni de la longueur de
temps ni de celle des individus. Et enfin le modèle obtenu est proche de
celui proposé par Wang et Schmidt (2002)36(*) et donc facilement estimable dans la plupart des
logiciels.
Cependant, cette différenciation est susceptible
d'annuler tous les effets fixes déterminants de l'inefficience, nous
optons donc finalement pour un modèle de Greene (2004) (avec une
extension à Wang et Schmidt (2002)) avec prise en compte de
l'hétérogénéité régionale37(*) (Kotzian 2005). Ce choix est
d'autant plus plausible dans la mesure où les systèmes de
santé dans le monde font face à plusieurs types de pressions
liées à la transition démographique et
épidémiologique, au développement de la science et de la
technologie, à la demande médicale et à l'accroissement
des attentes publiques. Ces pressions créent donc des convergences dans
les objectifs et les activités des systèmes de santé pour
une région donnée dans les domaines clés comme les soins
de santé primaire, l'accès aux soins, la maîtrise des
coûts, la promotion de la santé, le choix des patients et le lien
entre la santé et les services sociaux (Mechanic et Rochefort, 1996).
IV-4 Données et statistiques descriptives
La base de données est constituée d'un panel de
183 pays comprenant à la fois les pays développés et les
PVD38(*). Le choix de cet
échantillon élargi aux pays développés est
motivé par la volonté de rendre les résultats robustes et
facilement extrapolables à l'ensemble des pays. La période
d'étude va de 1993 à 2004 et constitue une extension par rapport
à Evans et al. (2000) et Greene (2004 b) qui ont travaillé sur la
période de 1993 à 1997. De plus ces derniers considèrent
certaines variables comme constante durant la période d'étude, il
s'agit notamment de la densité au kilomètre carré et de
l'indice de gini, ce qui n'est pas le cas pour notre étude. En effet
étant donnée l'urbanisation croissante et la mobilité des
populations, ces hypothèses ne sauraient tenir en longue
période.
Le choix d'une longue période s'explique par le fait
que la variable dépendante est l'espérance de vie corrigée
du facteur invalidité (ou la mortalité des moins de 5 ans) qui
est susceptible de ne pas trop changer en courte période. Nous gagnons
donc à avoir une variabilité intragroupe assez
élevée par rapport aux autres études (Gravelle et al.
2002a,b).
Les données sur l'EVCI, la prévalence du
VIH/SIDA et les dépenses de santé proviennent de la base de
données en ligne du site de l'OMS (WHOSIS), le WDI de la banque mondiale
a été également utilisé pour les variables comme le
revenu par tête. La densité de la population est tirée du
site de la division de la population des nations unis. Les données sur
les indicateurs de gouvernance de la banque mondiale ont été
tirées de Kaufmann, Kraay et Mastruzzi (2007) ; étant
donné que ces indicateurs n'ont été calculé qu'a
partir de 1996 et à intervalle de deux années, les valeurs des
années suivantes ont été reporté aux années
précédentes39(*) (Docquier et al. 2007).
Les statistiques descriptives sur les principales variables
illustrent l'hétérogénéité dans
l'échantillon. On a ainsi des pays qui sont situés à des
stades très différents de la transition
épidémiologique et démographique, l'espérance de
vie (respectivement le taux de mortalité des moins de 5 ans) varie entre
26 ans pour la Sierra Leone en 2001 et 75 ans pour le Japon en 2002 (entre 3 et
327 décès pour mille naissances vivantes respectivement pour la
Suède et la Sierra Leone). Il convient de rappeler qu'il s'agit de
l'espérance de vie corrigée du facteur invalidité telle
que calculé par l'OMS. Cette
hétérogénéité dans la transition est
marquée par le taux de prévalence du VIH/SIDA et de la
malnutrition qui restent élevés dans la plupart des pays en
développement et très faibles dans les pays
développés. Cette disparité peut également
s'apercevoir dans les variables sociales telles que le taux
d'alphabétisation qui se situe entre 18 et 99% avec une forte
variabilité de 17%, et l'indice de gini qui lui varie entre 0.01 et 6.06
pour le plus inégalitaire.
Il existe aussi une forte divergence dans le processus de
financement de la santé, on a ainsi les pays où la santé
est pratiquement financée par le privé (le ratio financement
public/financement privé est proche de zéro) et les pays
où le principe d'équité est plus ou moins respecté,
dans ce dernier cas le ratio est proche de 0.5.
Les variables de gouvernance de la Banque mondiale (Kaufmann,
Kraay, Mastruzzi 2007) touchent également les extrêmes. En effet
la qualité de la réglementation qui mesure l'habileté du
gouvernement à formuler et à mettre en oeuvre les bonnes
politiques nécessaires à la promotion du secteur privé
varie dans les deux extrêmes :de 1 pour le Royaume Uni, le Danemark
à 5 pour la plus part des pays en développement. Il en est de
même pour les autres indicateurs destinés à mesurer le
niveau de démocratisation, de liberté civile, de droit politique
et les limites dans lesquelles les individus participe au choix des gouvernants
mais aussi de mesure de l'efficacité des gouvernements, et enfin de la
qualité de fourniture de biens publics, la bureaucratie, la
compétence des fonctionnaires, l'indépendance des fonctionnaires
des pressions politiques et la crédibilité des engagements du
gouvernement dans les décisions politiques.
D'autres caractéristiques de
l'hétérogénéité de l'échantillon sont
disponibles dans le tableau ci-dessous. Il convient de préciser que ces
statistiques descriptives masquent la variabilité intragroupe et ne
permettent pas de voir les efforts entrepris par un gouvernement donné
au cours du temps.
Tableau 3 : statistiques descriptive
sur les principales variables
Variable
|
Obs
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Min
|
Max
|
EVCI
|
1449
|
56.81024
|
11.69663
|
26.50372
|
75
|
mortage5
|
2076
|
71.03382
|
69.86639
|
3.926
|
326.759
|
Hexp
|
1824
|
588.1447
|
844.4515
|
10
|
6014
|
litytot
|
1601
|
86.27569
|
17.45795
|
18.69767
|
99.8972
|
phys1000
|
2196
|
1.36743
|
1.308463
|
.011317
|
6.064965
|
aidgni
|
1631
|
8.585056
|
15.13346
|
-.6888161
|
242.2864
|
Extreshealth
|
1791
|
7.215745
|
11.08575
|
0
|
66.3
|
popden
|
2196
|
140.4331
|
418.6284
|
1
|
5883
|
ratiopubpriv
|
1824
|
1.178406
|
2.049223
|
.0152284
|
57.82353
|
gini
|
1970
|
.3782142
|
.0837337
|
.1873
|
.5894
|
regul
|
1452
|
3.379477
|
.907093
|
1
|
5
|
cpi
|
1386
|
4.076836
|
2.156943
|
.69
|
10
|
govern
|
1454
|
3.156363
|
.7442818
|
1.5375
|
5
|
propr
|
1454
|
2.883769
|
1.165387
|
1
|
5
|
oilexp
|
2196
|
.1092896
|
.3120733
|
0
|
1
|
ethnfr
|
2136
|
.4395197
|
.257793
|
0
|
.930175
|
distocde
|
2196
|
2751.501
|
2068.557
|
19.12705
|
8024.627
|
linocde
|
2196
|
.6174863
|
.4861117
|
0
|
1
|
medbd
|
2196
|
.0887923
|
.1471527
|
0
|
.9848875
|
hivprev
|
1730
|
2.592164
|
4.944724
|
0
|
33.06
|
IV-5 Résultats
Cette partie consacrée aux résultats des
estimations s'articule en deux sous parties : une première
régression est faite pour identifier les déterminants du niveau
de santé et une seconde pour identifier les déterminants du
niveau d'efficience des systèmes de santé.
IV-5.1 les déterminants du niveau de
santé.
Le chapitre II de ce travail a été
consacré à la présentation des déterminants
théoriques du niveau de santé. Dans le cadre de cette partie,
nous avons estimé une fonction de production de « la
santé ». Le modèle de base est celui d'Evans et al.
(2000), Hollingsworth et Wildman (2002) et Greene (2004 b) auquel nous ajoutons
le nombre de médecins pour 1000 habitants tel que utilisé par
plusieurs auteurs identifiés dans la littérature40(*). Un autre
élément important que nous avons pris en compte c'est le taux de
prévalence du VIH/SIDA et de la malnutrition utilisés ici comme
variables de contrôle. En effet, selon le rapport de l'ONUSIDA 2005,
l'espérance de vie à la naissance a chuté au-dessous de 40
ans dans neuf pays africains - Botswana, Lesotho, Malawi, Mozambique,
République centrafricaine, Rwanda, Swaziland, Zambie et Zimbabwe. Tous
sont fortement touchés par le SIDA. Au Zimbabwe par exemple,
l'espérance de vie à la naissance était de 34 ans en 2003,
par rapport à 52 ans en 1990. Ceci traduit donc l'intérêt
de la prise en compte de l'impact que peut avoir le VIH/SIDA sur
l'espérance de vie.
Les résultats des estimations sont disponibles dans le
tableau ci-dessous pour les deux indicateurs de l'état de
santé41(*)
(espérance de vie et mortalité des moins de 5 ans). Nous avons
procédé à plusieurs types de spécification, dans
les colonnes 1 à 4 nous avons le modèle de base de Greene (2004)
et Evans et al. (2000). Pour les deux indicateurs, nous avons le modèle
à effet fixe et le modèle à effet aléatoire. Le
test d'Hausman à la dernière ligne du tableau nous indique que
pour l'espérance d'EVCI, le modèle à effet fixe est plus
pertinent et pour la mortalité des moins de 5 ans, le modèle
à effet aléatoire convient le mieux.
Les résultats de ce premier modèle naïf
sont à la fois intuitifs et contre intuitifs. En effet, concernant
l'EVCI, on peut se rendre compte que les dépenses totales de
santé ont pour effet d'accroitre le niveau de santé, il en est de
même pour le second indicateur dans la mesure où ces
dépenses réduisent le taux de mortalité infantile. Le taux
d'alphabétisation des adultes et le nombre de médecins pour 1000
habitant sont significatifs mais n'ont pas partout le signe attendu. Pour le
taux d'alphabétisation, alors qu'il augmente l'espérance de vie,
ce dernier augmente aussi le taux de mortalité infantile. Ce dernier
résultat contre intuitif peut être justifié par le fait
qu'il n'est pas facile de capter le niveau d'instruction d'une population et
que le taux d'alphabétisation ne permet pas de capter très
exactement le comportement des parents dans la prise en compte de leur
état de santé et de celle de leurs enfants. Le nombre de
médecins pour 1000 habitants présente également le signe
non attendu pour l'espérance de vie. Les colonnes 5 à 8
présentent les mêmes styles de régression mais en
contrôlant pour certaines formes
d'hétérogénéité comme le niveau de revenu,
le niveau de corruption, la prévalence du VIH/SIDA42(*) et de la malnutrition chez les
enfants. On constate dans la colonne 5 que les effets des déterminants
précédents ont été amplifiés et de plus les
dépenses de santé deviennent significatives dans la
régression. On constate le phénomène contraire pour ce qui
est de la mortalité des moins de 5 ans, l'effet des dépenses et
du niveau d'instruction disparait et l'impact du nombre de médecins est
relativement moindre. Ces résultats peuvent souffrir d'une
endogénéité car comme variable de contrôle nous
avons pris le niveau de revenu, or une vision micro suggère une relation
circulaire entre le revenu et l'état de santé d'un
individu : la morbidité des individus dans une famille affecte leur
habileté à travailler mais plusieurs circonstances de
pauvreté (manque d'eau potable, accès aux services de
santé, éducation) conduisent à un mauvais état de
santé. Pour ce faire il nous faut un instrument qui soit fortement
corrélé avec le revenu et non corrélé avec le terme
d'erreur (ou l'indicateur de santé). Suivant Farasat et al. (2007) nous
prendrons le ratio consommation sur investissement. On constate qu'après
instrumentation, tous les effets disparaissent.
EVCI
Mortalité des moins de 5
EVCI
Mortalité des moins de 5
EVCI
Mortalité des moins de 5
(1)
Modèle à effet fixe
(2)
Modèle à effet aléatoire
(3)
Modèle à effet fixe
(4)
Modèle à effet aléatoire
(5)
Modèle à effet fixe avec
contrôle
(6)
Modèle à effet aléatoire
avec contrôle
(7)
Modèle à effet fixe avec
contrôle
(8)
Modèle à effet aléatoire
avec contrôle
(9)
Modèle à effet fixe avec
contrôle
et instrumentation
(10)
Modèle à effet fixe avec
contrôle
et instrumentation
Hexp
0,014
0,035***
-0,175***
-0,186***
0,076***
0,039***
-0,129
-0,115
-0,406
0,524
(0,010)
(0,008)
(0,012)
(0,012)
(0,020)
(0,013)
(0,096)
(0,073)
(2,048)
(0,473)
litytot
0,010**
0,004
0,018***
0,022***
0,013**
0,006*
-0,002
0,006
-0,016
0,038
(0,005)
(0,003)
(0,006)
(0,006)
(0,007)
(0,003)
(0,018)
(0,012)
(0,102)
(0,029)
litytot2
-0,000
-0,000
-0,000***
-0,000***
-0,000
-0,000
-0,000
-0,000
0,000
-0,000
(0,000)
(0,000)
(0,000)
(0,000)
(0,000)
(0,000)
(0,000)
(0,000)
(0,000)
(0,000)
lnphys1000
-0,047***
0,047***
-0,114***
-0,154***
-0,072***
0,036***
-0,114*
-0,086**
-0,111
0,007
(0,013)
(0,008)
(0,016)
(0,015)
(0,021)
(0,008)
(0,069)
(0,036)
(0,152)
(0,102)
popden
-0,000
0,000
-0,000
-0,000***
-0,000
0,000
(0,000)
(0,000)
(0,001)
(0,000)
(0,000)
(0,000)
lnREVENU
-0,105***
0,041**
-0,162
-0,317***
1,013
-1,482*
(0,033)
(0,018)
(0,138)
(0,096)
(4,786)
(0,887)
CPI
-0,015**
-0,010*
-0,019
-0,051**
-0,042
-0,064*
(0,007)
(0,005)
(0,034)
(0,024)
(0,114)
(0,037)
prevhiv
-0,003
-0,014***
0,023**
0,030***
-0,010
0,040***
(0,002)
(0,001)
(0,010)
(0,006)
(0,029)
(0,013)
malnh
0,001
0,002
-0,001
(0,002)
(0,002)
(0,004)
constante
3,090***
3,469***
4,882***
4,829***
3,415***
3,162***
6,507***
7,487***
-1,268
12,470***
(0,170)
(0,125)
(0,211)
(0,211)
(0,283)
(0,144)
(0,870)
(0,628)
(20,837)
(4,133)
R2 Total
0,115
0,652
0,747
0,750
0,000
0,852
0,801
0,854
0.2241
0,763
R2 Within
0,087
0,022
0,381
0,379
0,135
0,028
0,545
0,522
.
0,277
R2 Between
0,118
0,694
0,746
0,748
0,000
0,900
0,809
0,864
0.2566
0,776
Hausman
chi2(4)=112.99
chi2(4) =5.95
chi2(8)=108.22
chi2(9)=11.88
Prob>chi2
0.0000
0.2033
0.0000
0.2202
L'intérêt premier de cette étude n'est pas
d'identifier les déterminants du niveau de santé mais de
retrouver les déterminants de l'efficience des systèmes de
santé. Pour ce faire la section suivante utilise plusieurs approches
pour identifier ces facteurs. Dans un premier temps nous ferons
l'hypothèse que les déterminants de l'inefficience influencent la
moyenne de cette dernière (Battese et Coelli 1995). A cela, vu qu'il
n'existe pas de théorie sur les vrais déterminants de
l'inefficience (Greene 2005), nous utiliserons plusieurs scénarii :
le premier dans lequel les facteurs
d'hétérogénéité se trouvent plutôt
dans la fonction de production et le second dans lequel ils se trouvent dans la
moyenne de l'inefficience (Greene 2004b). Cependant deux variables seront
prises par définition comme affectant l'inefficience : il s'agit du
revenu et de l'indice de gini (Greene 2004b)43(*). Enfin pour prendre en compte d'éventuelle
hétéroscédasticité dans l'inefficience, nous avons
estimé le modèle présenté par Wang et Schmidt
(2002) et Wang(2003) dans lequel la variance (ou l'écart type) de
l'inefficience est fonction des déterminants44(*).
IV-5.2 les déterminants de la différence
dans l'efficience des systèmes de santé.
Le premier modèle « naïf » est
présenté dans le tableau ci-dessous. Nous avons pris en compte
les déterminants de l'état de santé pertinents de
l'étape précédente45(*). Nous avons également contrôlé
pour l'hétérogénéité régionale
(Greene 2004b) en introduisant les dummies régionales. Pour prendre en
compte l'éventuel progrès technique dans le temps, nous avons
introduit une variable trend (qui prend des valeurs de 1 à 12).
Il faut aussi noter que suivant Battese et Coelli (1995) la distribution de
l'inefficience est sensée suivre une normale tronquée,
hypothèse qui est plausible avec nos données car nous avons en
majorité dans notre échantillon les pays en développement
qui ont été classés inefficients par Evans et al. (2000).
Les résultats de ce premier modèle ont été ceux
anticipés. En effet on peut constater que le niveau de revenu a un effet
favorable sur le niveau d'efficience d'un système de santé (plus
le niveau de revenu est élevé, plus la moyenne de l'inefficience
est basse pour l'espérance de vie et élevée pour la
mortalité des moins de 5 ans46(*)). L'indice gini donne également les
résultats attendus car plus il est élevé, plus le
système de santé est moins efficient pour les deux indicateurs de
l'état de santé.
Le paramètre ilgtgamma mesure la contribution
relative de sigma_u et sigma_v à l'erreur
composite47(*), il est non
significatif pour les deux indicateurs suggérant l'absence de
l'inefficience dans les données. On pourrait penser que c'est contre
intuitif vu que l'échantillon est constitué en majorité
des pays en développement. Il n'en est pas le cas, en effet même
en absence de système de santé (niveau d'input égal
à zéro), le niveau de santé n'est pas nul (l'outcome n'est
pas égale à zéro). Ceci justifie donc l'illusion d'absence
de l'inefficience dans les données.
Tableau 4 : Modèle de
frontière sans déterminants dans la fonction de production et
prise en compte des variables de contrôle48(*)
Moyenne de l'inefficience (mu)
|
EVCI
|
Mortalité des moins de 5 ans
|
|
|
lnREVENU
|
-0,074***
|
0,909***
|
|
-0,014
|
-0,023
|
GINI
|
0,339***
|
-2,156***
|
|
-0,091
|
-0,249
|
constante
|
0,544***
|
-5,669***
|
|
-0,089
|
-0,203
|
/ilgtgamma
|
-0,265
|
32,168
|
|
-0,3
|
-142,8
|
/lnsigma2
|
-4,769***
|
-1,74
|
|
-0,098
|
|
Log-Likelihood
|
723,58
|
-192,08
|
sigma_u
|
0,061
|
0,419
|
sigma_v
|
0,069
|
0,000
|
Si maintenant nous décidons d'inclure les
déterminants dans la fonction de production, on obtient les
résultants du tableau suivant: ces résultats ne sont pas
très différents de ceux obtenus précédemment. On
note tout simplement une atténuation de l'effet du revenu et de l'indice
de gini sur l'inefficience.
Tableau 5 : Modèle de
frontière avec déterminants dans la fonction de production et
prise en compte des variables de contrôle
Moyenne de l'inefficience (mu)
|
EVCI
|
Mortalité des moins de 5 ans
|
|
|
lnREVENU
|
-0,098***
|
0,721***
|
|
-0,022
|
-0,068
|
GINI
|
0,506***
|
-0,724
|
|
-0,146
|
-0,576
|
MALNH
|
|
0,004*
|
|
|
-0,002
|
constante
|
0,605***
|
-4,974***
|
|
-0,143
|
-0,522
|
/ilgtgamma
|
0,023
|
29,362
|
|
-0,358
|
-40,624
|
/lnsigma2
|
-4,727***
|
-2,164***
|
|
-0,144
|
-0,014
|
Log-Likelihood
|
596,88
|
11,34
|
sigma_u
|
0,067
|
0,339
|
sigma_v
|
0,066
|
0,000
|
La troisième spécification la plus
intéressante pour nous est celle dans laquelle les déterminants
se trouvent dans la moyenne de l'inefficience. On peut constater que l'effet du
revenu et de l'indice de gini sont toujours présents pour les deux
indicateurs. Un indicateur intéressant pour nous est le ratio de
dépenses publiques sur les dépenses privés, si nous
prenons comme indicateur la mortalité des moins de 5 ans, plus ce ratio
est grand plus le système est inefficient. Nous pouvons justifier ce
dernier résultat par le fait que plus l'Etat prendra en charge le
système de santé plus il y'aura du gaspillage des ressources. En
effet une forte implication de l'Etat dans le financement de la santé se
traduit par hétérogénéité dans la gestion de
la santé marquée par une incorporation des fonctionnaires de
nature diverse. Nous sommes tentés de dire que le bien fait
égalitaire dans le financement de la santé se traduit par un
gaspillage des ressources.
Concernant les indicateurs de gouvernance, nous pouvons
constater que la qualité de la réglementation est un
déterminant du niveau d'inefficience d'un système de
santé. En effet, plus cet indicateur est élevé plus le
système est inefficient. Ce déterminant nous permet de voir qu'un
des freins à l'expansion des systèmes de santé est le
manque d'habileté de la part du gouvernement dans la formulation et la
mise en oeuvre de bonnes politiques nécessaire à la promotion du
secteur privé dans le domaine de la santé. Dans le
même ordre d'idée, l'indicateur du respect de droit de
propriété est aussi un bon déterminant du niveau
d'efficience d'un système. Il démontre ainsi que si les droits de
propriété sont mal respectés, il n'aura pas d'incitation
par exemple à poursuivre la recherche dans les domaines
spécifiques ou entreprendre une quelconque activité
nécessaire à la promotion de l'état de santé.
La dummy pour les pays exportateurs de pétrole a des
effets opposés selon qu'on se trouve dans un indicateur ou dans l'autre.
Si l'indicateur de l'efficience du système est l'espérance de
vie, alors le fait d'être exportateur de pétrole est une source
d'efficience. Si par contre l'indicateur est la mortalité des moins de 5
ans, être exportateur de pétrole est une source d'inefficience. Ce
résultat est intuitif et corrobore l'idée selon laquelle la
malédiction des ressources naturelles est présente dans la
plupart des pays en développements riches en ressources naturelles. En
effet, les pays développés sont plus concernés par
l'amélioration de l'espérance de vie que par la mortalité
des moins de 5 ans. On est donc tenté de croire que (mais il faut une
étude approfondie pour le confirmer) pour les pays
développés riches en ressources naturelles, le fait d'être
exportateur de pétrole améliore l'efficience du système
alors que pour les pays en développement riches en ressources
naturelles, le fait d'être exportateur de pétrole
détériore plutôt l'efficience du système de
santé.
L'indicateur ethno linguistique d'Alesina et al.49(*) présente
également les résultats attendus pour l'espérance de vie.
Cet indicateur démontre l'effet du capital social (réseau social)
sur l'efficience des systèmes en ce sens que plus la population est
homogène (c'est-à-dire plus l'indicateur est grand) plus
l'inefficience est faible50(*). En effet, nous avons démontré au
chapitre deux l'importance des réseaux sociaux au sein d'une
collectivité, d'une région, d'une province ou d'un pays. Ces
réseaux se manifestent dans les institutions, les organisations et, de
façon informelle, dans les pratiques que les gens adoptent pour partager
les ressources et instaurer des liens avec les autres.
Concernant l'efficience des systèmes de santé
à travers le benchmarking, les deux indicateurs choisis (distance et
proximité linguistique aux pays de l'OCDE) fournissent plus ou moins les
résultats attendus. En effet en considérant la mortalité
des moins de 5 ans comme indicateur de l'état de santé, on
constate qu'un pays qui a pour langue officielle celle d'un pays de l'OCDE,
voit son système de santé devenir plus efficient. Ceci peut
s'entendre comme un processus de benchmarking, de transfert de technologie et
de savoir faire, car il est tout à fait plausible de penser que les
relations de coopération sont plus fortes entre pays utilisant la
même langue. L'indicateur de proximité géographique traduit
les effets de diffusion et de convergence dans les systèmes de
santé (Mechanic et Rochefort, 1996). En effet on constate que plus la
distance à un pays de l'OCDE est faible plus le système de
santé est efficient. La justification ici est que plus les individus
sont homogènes d'un pays à un autre plus les exigences en terme
de soin de santé sont aussi homogène (phénomène de
convergence). Les effets de diffusion se rapprochent un peu des effets de
proximité linguistique, mais le lien ici c'est plutôt la
proximité géographique. En effet il est plus facile de faire
bénéficier à un pays voisin une nouvelle technologie que
de le faire pour un pays trop éloigné. Ceci peu bien
évidemment être motivé par les besoins stratégiques
(qu'ils soient politiques ou économiques).
Un dernier élément assez important pour les pays
en développement est la fuite des cerveaux dans le domaine
médical. Comme indicateur nous avons pris le nombre de médecins
à l'étranger sur le nombre total de médecins formés
dans le pays (Docquier, 2008). Un résultat anticipé est que plus
il ya des fuites de cerveaux plus le système de santé est fragile
donc moins performant. On observe plutôt l'effet contraire pour ce
dernier déterminant.
Tableau 6 : Modèle de
frontière avec déterminants dans l'inefficience et prise en
compte des variables de contrôle
Moyenne de l'inefficience (mu)
|
EVCI
|
Mortalité des moins de 5
ans
|
|
|
lnREVENU
|
-0,083***
|
0,723***
|
|
-0,016
|
-0,043
|
POPDEN
|
-0,000***
|
0,000***
|
|
0,000
|
0,000
|
ratiopubpriv
|
0,005
|
-0,043*
|
|
-0,007
|
-0,026
|
GINI
|
0,612***
|
-1,659***
|
|
-0,118
|
-0,289
|
REGUL
|
0,051***
|
-0,084**
|
|
-0,017
|
-0,04
|
CPI
|
0,019**
|
0,039**
|
|
-0,008
|
-0,02
|
GOVERN
|
0,007
|
0,025
|
|
-0,019
|
-0,057
|
PROPR
|
0,023*
|
-0,072**
|
|
-0,012
|
-0,033
|
OILEXP
|
-0,090***
|
-0,195*
|
|
-0,031
|
-0,104
|
ETHNFR
|
-0,075**
|
-0,019
|
|
-0,038
|
-0,099
|
DISTOCDE
|
0,000***
|
-0,000***
|
|
0,000
|
0,000
|
LINOCDE
|
0,005
|
-0,128***
|
|
-0,017
|
-0,045
|
MEDBD
|
0,001
|
0,488**
|
|
-0,075
|
-0,195
|
constante
|
0,12
|
-3,777***
|
|
-0,144
|
-0,456
|
/ilgtgamma
|
0,405
|
15,787***
|
|
-0,327
|
-2,182
|
/lnsigma2
|
-4,838***
|
-1,833***
|
|
-0,113
|
-0,012
|
Log-Likelihood
|
626,89
|
-107,11
|
sigma_u
|
0,069
|
0,400
|
sigma_v
|
0,056
|
0,000
|
note: *** p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1
IV-6 Robustesse des résultats
Les résultats précédents peuvent souffrir
d'une certaine fragilité, à cet effet nous avons effectué
différents tests de robustesse : spécification de Wang et
Schmidt (2002), Ajout des contrôles, fluctuation d'échantillons
pays OCDE et non OCDE (voir annexe 1).
IV-6.1 spécification de Wang et Schmidt
(2002)
Les modèles estimés ci-dessus supposaient que
l'hétérogénéité dans l'inefficience se
trouve dans la moyenne de ce dernier (Battese et Coelli 1995 ; Greene
2004b). Cependant, l'hétérogénéité pourrait
tout aussi bien se situer au niveau de la variance (ou de l'écart type)
de la distribution de l'inefficience. Wang et Schmidt (2002), Wang (2002) et
Wang (2003) développent un tel modèle dans le but de
contrôler pour une éventuelle
hétéroscédasticité qui pourrait exister dans
l'inefficience ou dans l'erreur idiosyncratique. Sur la base des codes
écrits par Wang (2005), nous avons estimé un tel modèle.
On trouve que les déterminants identifiés plus haut n'ont aucun
effet sur l'écart type de la distribution de l'inefficience. Ce qui
atteste donc que ces variables ne sont pas source d'une quelconque
hétéroscédasticité dans les données.
IV-6.2 Fluctuation d'échantillon pays OCDE et non
OCDE
Une question importante est celle de savoir quel serait le
résultat si on se restreignait uniquement aux pays non OCDE. En effet,
il est plausible de penser que les systèmes de santé les plus
performants se trouvent dans les pays développés (rapport sur la
santé dans le monde 2000). Les conserver dans l'échantillon
pourrait avoir un effet amplificateur de l'efficience des systèmes de
santé. Le tableau ci-dessous fait ressortir que les résultats
sont robustes à cette restriction d'échantillon. Nous avons
refait les régressions avec les pays non OCDE, on constate que les
résultats sont presque invariants.
IV-6.3
Ajout des contrôles
Les résultats précédents pourraient
souffrir de biais de variables omises. Sans prétendre corriger pour ce
biais, nous avons essayé d'inclure certaines variables dont nous pensons
pourvoir soit influencer l'efficience, soit influencer la fonction de
production. Parmi les variables introduites on distingue :
-le financement extérieur de la santé : un
système de santé pourra être plus efficient qu'un autre
parce qu'il reçoit un financement extérieur (APD, transfert des
migrants et des organismes non gouvernementaux) importants. A cet effet nous
avons dichotomiser la variable financement extérieur51(*).
-le niveau d'investissement direct étranger, car on
pense que de façon indirecte c'est un indicateur de stabilité
politique et économique d'un pays. C'est vrai que les investisseurs
recherchent les pays où la règlementation est assez souple et
où on a un potentiel de mains d'oeuvre et de matières
premières énorme ; c'est aussi vrai qu'ils recherchent les
pays où leur investissement est sécurisé, où les
droits de propriété sont respectés... Bref où
l'Etat fonctionne bien.
-le niveau d'endettement du gouvernement central : on
peut imaginer un scénario dans le quel un lourd endettement de l'Etat
l'empêche de bien fonctionner. Nous avons pris un seuil de 50% du PIB
(Nations Unis).
-le salaire moyen des médecins : l'efficience du
système passe aussi par la motivation de ses acteurs, à savoir
les médecins, un système dans lequel le salaire moyen est
relativement bas sera aussi celui dans lequel il ya moins d'incitation à
travailler, donc moins de performance. Après prise en compte de ces
variables, les résultats restent robustes.
CONCLUSION
La question d'efficience des systèmes de santé
est importante pour tous les pays. L'état de santé est un facteur
clé pour l'offre de travail et les nations unis l'ont bien compris en
affectant 40% des OMD à la santé. L'OMS également dans son
rapport sur la santé dans le monde 2000 analyse l'efficience des
systèmes de santé et donne un classement pour les 191 pays
membres. L'objectif de ce travail aura été de suivre cette
trajectoire mais en intégrant les nouvelles approches
économétriques afin d'identifier les déterminants de
l'efficience des systèmes. En considérant le modèle
introduit par Evans et al. (2000) et Greene (2004b) et en intégrant les
corrections de Wang et Schmidt (2002) et certaines variables additionnelles de
contrôle, nous arrivons à des résultats tout aussi
pertinents. Nous trouvons ainsi que le niveau de revenu et sa
répartition au sein de la population sont des déterminants
importants de l'efficience des systèmes de santé. De plus la
composition du financement de la santé public-privé influence
aussi l'efficience en ce sens que plus le financement viendra de l'Etat plus le
système sera inefficient. On constate aussi qu'une bonne gouvernance
(bonne règlementation, respect des droits de propriété...)
a un effet favorable sur les performances du système. Dans un cadre
social, une faible fragmentation ethnolinguistique est un atout de performance
pour les systèmes de santé. Les systèmes de santé
deviennent aussi performants grâce à la proximité
géographique et linguistique des systèmes déjà
performants. Ceci se fait à travers les phénomènes de
diffusion et de convergence.
Ces résultats brièvement présentés
suggèrent aux Etats d'accorder une attention particulière au
financement public car mal gérer, il peut se traduire en un gaspillage
dû à l'inefficience du secteur public. Par la même occasion,
puisque la bonne gouvernance est un facteur d'efficience, l'aide
budgétaire doit être privilégié car il est plus
facile de contrôler l'action du gouvernement central que des actions
isolées de partenaires privés dans les mini projets de
santé. Dans la mesure où la fragmentation ethnique est un facteur
d'inefficience, les administrations doivent privilégier les groupes
minoritaires de la société car ce sont ceux là donc les
réseaux sociaux sont les plus faibles. Les phénomènes de
diffusion et de convergence ne doivent pas être négligés,
car ils peuvent inspirer la création des systèmes
« satellite ». Comment cela peut-il être
possible ? En effet pour éviter la « dilution »
des ressources et même leur gaspillage, les bailleurs peuvent affecter
massivement l'aide vers un système de santé, le
développement de ce dernier créera ainsi un effet de convergence
et de diffusion dans les pays voisins.
Ce travail malgré les efforts entrepris pour
répondre à certaines critiques du Rapport sur la santé
dans le monde 2000, présente beaucoup de limites. Tout d'abord, nous
contrôlons pour les effets fixes régionaux. On suppose ainsi que
le système de santé sud africain est similaire au système
centrafricain ou togolais, ce qui n'est pas parfaitement vrai car il existe des
hétérogénéités entre pays d'une même
région caractérisées par les efforts entrepris par ces
derniers pour améliorer l'état de santé des populations.
Par ailleurs, malgré la longueur de la période qui pousse
à utiliser les effets fixes dans le modèles de frontière,
l'éventualité que les effets spécifiques soit
aléatoire n'est pas impossible. Ce document ne traite que de
l'inefficience technique alors dans le domaine de la santé,
l'inefficience allocative reste un problème majeur car le personnel de
santé souhaite généralement travailler dans les villes et
les grandes agglomérations délaissant ainsi les villages et
petites communautés. On note aussi que l'affectation des ressources
n'est pas trop souvent corrélée aux besoins même des
populations : on retrouve dans certains pays en développement la
présence très rapprochées de deux ou trois grands
hôpitaux de référence alors même qu'il existe des
communautés où les personnes sont obligées de parcourir
des distances considérables pour avoir accès aux soins. Nous
avons essayé d'analyser un des aspects de cette inefficience allocative
en introduisant une variable qui mesure le taux de fuite de cerveaux dans le
domaine de la santé (medbd) car il est plausible de penser que
ces fuites engendrent une inégale répartition des ressources.
Cependant une étude plus poussées destinée à
mesurer les composantes allocatives et techniques de l'inefficience permettrait
de voir l'ampleur de la situation et de dériver les politiques
optimales. Dans le cadre des modèles de frontière de production
ou de coût, les erreurs de mesure peuvent apparaitre lorsque les
données proviennent des enquêtes subjectives ou lorsqu'on utilise
un proxy pour remplacer une variable qui est indisponible. Comme nous avons
remarqué dans les premiers résultats, il est difficile
d'appréhender le niveau d'instruction d'une population, l'utilisation du
taux d'alphabétisation ne montre que la partie visible de l'iceberg. Ces
erreurs de mesure dans les variables peuvent causer les conséquences
graves dans l'estimation de la frontière stochastique. Pour corriger
d'éventuelles erreurs de mesure, Wang et Chen (2004) proposent un
estimateur de moment. Cependant, la première version de leur
modèle ne s'applique pas à une spécification de type
Batesse et Coelli (1995). Notons en plus que ce travail pourrait souffrir d'un
biais de sélection dans la mesure où nous travaillons avec les
pays membres de l'OMS dont les données sont disponibles. Les
procédures habituelles de correction (Heckman 1979) pour les
modèles linéaires et non linéaires utilisé par
Wynand et Praag (1981) sont inadaptées. Greene (2008) propose une
procédure plus appropriée mais nécessitant des algorithmes
complexes et difficilement programmables dans les logiciels usuels.
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ANNEXES
I Tests de robustesse
Spécification de wang (2002)
|
frontwangHALE
|
frontwangmortage5
|
|
frontier
|
frontier
|
|
coef/se
|
coef/se
|
Hexp
|
0,050***
|
-0,220***
|
|
(0,009)
|
(0,027)
|
lnphys1000
|
0,017**
|
-0,122***
|
|
(0,007)
|
(0,022)
|
LITYTOT
|
0,002***
|
-0,009***
|
|
(0,000)
|
(0,001)
|
prevHIV
|
-0,012***
|
0,021***
|
|
(0,001)
|
(0,004)
|
trend
|
-0,001
|
-0,012**
|
|
(0,002)
|
(0,006)
|
EASTASIA
|
0,014
|
0,101
|
|
(0,034)
|
(0,104)
|
EUROPE
|
0,008
|
-0,150
|
|
(0,033)
|
(0,102)
|
LATAMER
|
0,038
|
0,031
|
|
(0,031)
|
(0,093)
|
MIDEAST
|
-0,027
|
0,320***
|
|
(0,035)
|
(0,106)
|
SOUASIA
|
0,042
|
0,200*
|
|
(0,036)
|
(0,112)
|
SUBAFR
|
-0,120***
|
0,383***
|
|
(0,035)
|
(0,108)
|
_cons
|
7,862
|
8,837***
|
|
|
(0,261)
|
mu
|
|
|
POPDEN
|
-0,000
|
0,000***
|
|
(0,000)
|
(0,000)
|
GINI
|
0,172**
|
-0,770***
|
|
(0,081)
|
(0,249)
|
CPI
|
-0,001
|
0,183***
|
|
(0,005)
|
(0,015)
|
GOVERN
|
0,001
|
0,035
|
|
(0,013)
|
(0,040)
|
PROPR
|
0,020**
|
-0,083***
|
|
(0,008)
|
(0,026)
|
OILEXP
|
-0,060***
|
0,256***
|
|
(0,021)
|
(0,064)
|
ETHNFR
|
0,003
|
-0,168**
|
|
(0,024)
|
(0,075)
|
DISTOCDE
|
0,000*
|
-0,000***
|
|
(0,000)
|
(0,000)
|
LINOCDE
|
-0,011
|
0,041
|
|
(0,012)
|
(0,037)
|
MEDBD
|
-0,098*
|
0,674***
|
|
(0,054)
|
(0,167)
|
_cons
|
4,138***
|
3,163
|
|
(0,083)
|
|
usigmas
|
|
|
POPDEN
|
-0,000
|
-0,000
|
|
(118,343)
|
(970,836)
|
GINI
|
-0,000
|
-0,000
|
|
|
|
CPI
|
-0,000
|
0,000
|
|
(273 332,843)
|
|
GOVERN
|
-0,000
|
-0,000
|
|
(380 191,957)
|
|
PROPR
|
-0,000
|
-0,000
|
|
(469 386,200)
|
|
OILEXP
|
-0,000
|
-0,000
|
|
(488 862,884)
|
(5 768 525,501)
|
ETHNFR
|
-0,000
|
-0,000
|
|
|
(20 556 003,587)
|
DISTOCDE
|
-0,000
|
-0,000
|
|
(160,859)
|
(2 388,001)
|
LINOCDE
|
-0,000
|
-0,000
|
|
|
|
MEDBD
|
0,000
|
0,000
|
|
|
(43 515 718,002)
|
_cons
|
-32,000
|
-32,000
|
|
(1 535 728,830)
|
|
/vsigmas
|
-4,629***
|
-1,946***
|
|
(0,075)
|
(0,049)
|
|
|
|
Log-Likelihood
|
590,56
|
-375,08
|
note: *** p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1
|
|
Restriction d'echantillon
|
frontHALEcontInefocde
|
frontlnmortage5contINocde
|
|
lnHALE
|
lnmortage5
|
Hexp
|
0,032***
|
-0,226***
|
|
(0,006)
|
(0,047)
|
lnphys1000
|
-0,004
|
-0,057***
|
|
(0,005)
|
(0,019)
|
LITYTOT
|
0,003***
|
-0,009***
|
|
(0,000)
|
(0,001)
|
prevHIV
|
-0,017***
|
0,033***
|
|
(0,001)
|
(0,003)
|
trend
|
-0,003**
|
0,002
|
|
(0,001)
|
(0,006)
|
_cons
|
3,705***
|
6,255***
|
|
(0,038)
|
(0,190)
|
mu
|
|
|
lnREVENU
|
-0,125***
|
0,251***
|
|
(0,016)
|
(0,061)
|
POPDEN
|
-0,000***
|
0,000***
|
|
(0,000)
|
(0,000)
|
ratiopubpriv
|
0,009
|
-0,056**
|
|
(0,008)
|
(0,023)
|
GINI
|
0,528***
|
-0,562**
|
|
(0,119)
|
(0,230)
|
REGUL
|
0,040**
|
-0,067**
|
|
(0,018)
|
(0,034)
|
CPI
|
0,023**
|
0,060***
|
|
(0,010)
|
(0,017)
|
GOVERN
|
0,022
|
-0,072
|
|
(0,022)
|
(0,051)
|
PROPR
|
0,032**
|
-0,066**
|
|
(0,013)
|
(0,029)
|
OILEXP
|
-0,047
|
-0,176**
|
|
(0,032)
|
(0,084)
|
ETHNFR
|
0,022
|
-0,260***
|
|
(0,045)
|
(0,083)
|
DISTOCDE
|
0,000***
|
-0,000***
|
|
(0,000)
|
(0,000)
|
LINOCDE
|
0,026
|
-0,201***
|
|
(0,017)
|
(0,036)
|
MEDBD
|
0,075
|
0,445***
|
|
(0,076)
|
(0,165)
|
_cons
|
0,368**
|
-0,385
|
|
(0,156)
|
(0,471)
|
/ilgtgamma
|
1,125***
|
-3,137
|
|
(0,244)
|
|
/lnsigma2
|
-4,673***
|
-2,254***
|
|
(0,108)
|
(0,059)
|
Log-Likelihood
|
565,41
|
-144,49
|
ll_c
|
473,439
|
-338,139
|
sigma_u
|
0,084
|
0,066
|
sigma_v
|
0,048
|
0,317
|
p
|
0,000
|
0,000
|
chi2_c
|
183,937
|
387,309
|
note: *** p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1
|
|
III Ajout des contrôles
|
frontHALEcontInefcont
|
frontlnmortage5contINcont
|
|
lnHALE
|
lnmortage5
|
Hexp
|
0,043***
|
0,048**
|
|
(0,006)
|
(0,021)
|
lnphys1000
|
-0,017*
|
0,039***
|
|
(0,009)
|
(0,012)
|
LITYTOT
|
0,003***
|
-0,006***
|
|
(0,001)
|
(0,000)
|
prevHIV
|
-0,007***
|
0,001
|
|
(0,001)
|
(0,004)
|
trend
|
-0,004**
|
-0,012**
|
|
(0,002)
|
(0,005)
|
EASTASIA
|
-0,009
|
0,054
|
|
(0,038)
|
(0,097)
|
EUROPE
|
-0,029
|
-0,353***
|
|
(0,037)
|
(0,113)
|
LATAMER
|
-0,001
|
-0,276***
|
|
(0,036)
|
(0,094)
|
MIDEAST
|
-0,023
|
-0,030
|
|
(0,045)
|
(0,116)
|
SOUASIA
|
-0,049
|
-0,095
|
|
(0,044)
|
(0,094)
|
SUBAFR
|
-0,108***
|
0,468***
|
|
(0,041)
|
(0,096)
|
lnREVENU
|
-0,146***
|
0,705***
|
|
(0,022)
|
(0,042)
|
POPDEN
|
-0,000***
|
0,000***
|
|
(0,000)
|
(0,000)
|
_cons
|
3,706***
|
5,384
|
|
(0,069)
|
|
mu
|
|
|
ratiopubpriv
|
0,029***
|
-0,067***
|
|
(0,010)
|
(0,023)
|
GINI
|
0,616***
|
-1,560***
|
|
(0,148)
|
(0,251)
|
REGUL
|
0,057***
|
-0,107***
|
|
(0,021)
|
(0,039)
|
CPI
|
0,039***
|
0,057***
|
|
(0,010)
|
(0,018)
|
GOVERN
|
-0,059**
|
0,077
|
|
(0,026)
|
(0,056)
|
PROPR
|
0,006
|
-0,074**
|
|
(0,014)
|
(0,030)
|
OILEXP
|
-0,045
|
-0,113
|
|
(0,037)
|
(0,090)
|
ETHNFR
|
-0,289***
|
-0,062
|
|
(0,061)
|
(0,090)
|
DISTOCDE
|
0,000***
|
-0,000***
|
|
(0,000)
|
(0,000)
|
LINOCDE
|
0,074***
|
-0,068
|
|
(0,023)
|
(0,044)
|
MEDBD
|
0,217**
|
0,854***
|
|
(0,106)
|
(0,202)
|
finext
|
0,000
|
-0,459***
|
|
(0,024)
|
(0,122)
|
fdicaptr
|
-0,016
|
-0,071
|
|
(0,021)
|
(0,045)
|
salairerel
|
435,480***
|
|
|
(144,029)
|
|
_cons
|
0,784***
|
-3,712***
|
|
(0,205)
|
(0,415)
|
/ilgtgamma
|
0,690*
|
29,961
|
|
(0,373)
|
(111,122)
|
/lnsigma2
|
-4,769***
|
-2,105***
|
|
(0,120)
|
(0,035)
|
Log-Likelihood
|
412,82
|
-61,54
|
ll_c
|
347,874
|
-430,681
|
sigma_u
|
0,075
|
0,349
|
sigma_v
|
0,053
|
0,000
|
p
|
0,000
|
0,000
|
chi2_c
|
129,894
|
738,285
|
note: *** p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1
|
|
2 Liste des pays:
Liste de pays
|
Albania
|
|
Latvia
|
Algeria
|
|
Lebanon
|
Andorra
|
|
Lesotho
|
Angola
|
|
Liberia
|
Antigua
|
|
Libyan Arab Jamahiriya
|
Argentina
|
|
Lithuania
|
Armenia
|
|
Luxembourg
|
Australia
|
|
Madagascar
|
Austria
|
|
Malawi
|
Azerbaijan
|
|
Malaysia
|
Bahamas
|
|
Maldives
|
Bahrain
|
|
Mali
|
Bangladesh
|
|
Malta
|
Barbados
|
|
Marshall Islands
|
Belarus
|
|
Mauritania
|
Belgium
|
|
Mauritius
|
Belize
|
|
Mexico
|
Benin
|
|
Micronesia (Federated States of)
|
Bhutan
|
|
Mongolia
|
Bolivia
|
|
Morocco
|
Bosnia and Herzegovina
|
Mozambique
|
Botswana
|
|
Myanmar
|
Brazil
|
|
Namibia
|
Brunei Darussalam
|
Nepal
|
Bulgaria
|
|
Netherlands
|
Burkina Faso
|
New Zealand
|
Burundi
|
|
Nicaragua
|
Cambodia
|
|
Niger
|
Cameroon
|
|
Nigeria
|
Canada
|
|
Norway
|
Cape Verde
|
|
Oman
|
Central African Republic
|
Pakistan
|
Chad
|
|
Palau
|
Chile
|
|
Panama
|
China
|
|
Papua New Guinea
|
Colombia
|
|
Paraguay
|
Comoros
|
|
Peru
|
Congo
|
|
Philippines
|
Costa Rica
|
|
Poland
|
Cote d'Ivoire
|
Portugal
|
Croatia
|
|
Qatar
|
Cuba
|
|
Republic of Moldova
|
Cyprus
|
|
Romania
|
Czech Republic
|
Russian Federation
|
Democratic People's Republic of Korea
|
Rwanda
|
Democratic Republic of the Congo
|
Saint Kitts and Nevis
|
Denmark
|
|
Saint Lucia
|
Djibouti
|
|
Saint Vincent and the Grenadines
|
Dominica
|
|
Samoa
|
Dominican Republic
|
San Marino
|
Ecuador
|
|
Sao Tome and Principe
|
Egypt
|
|
Saudi Arabia
|
El Salvador
|
|
Senegal
|
Equatorial Guinea
|
Serbia
|
Eritrea
|
|
Seychelles
|
Estonia
|
|
Sierra Leone
|
Ethiopia
|
|
Singapore
|
Fiji
|
|
Slovakia
|
Finland
|
|
Slovenia
|
France
|
|
Solomon Islands
|
Gabon
|
|
Somalia
|
Gambia
|
|
South Africa
|
Georgia
|
|
Spain
|
Germany
|
|
Sri Lanka
|
Ghana
|
|
Sudan
|
Greece
|
|
Suriname
|
Grenada
|
|
Swaziland
|
Guatemala
|
|
Sweden
|
Guinea
|
|
Switzerland
|
Guinea-Bissau
|
Syrian Arab Republic
|
Guyana
|
|
Tajikistan
|
Haiti
|
|
The former Yugoslav Republic of Macedon
|
Honduras
|
|
Togo
|
Hungary
|
|
Tonga
|
Iceland
|
|
Trinidad and Tobago
|
India
|
|
Tunisia
|
Indonesia
|
|
Turkey
|
Iran (Islamic Republic of)
|
Turkmenistan
|
Iraq
|
|
Uganda
|
Ireland
|
|
Ukraine
|
Israel
|
|
United Arab Emirates
|
Italy
|
|
United Kingdom
|
Jamaica
|
|
United Republic of Tanzania
|
Japan
|
|
United States of America
|
Jordan
|
|
Uruguay
|
Kazakhstan
|
|
Uzbekistan
|
Kenya
|
|
Vanuatu
|
Kiribati
|
|
Venezuela
|
Kuwait
|
|
Viet Nam
|
Kyrgyzstan
|
|
Yemen
|
Lao People's Democratic Republic
|
Zambia
|
|
|
Zimbabwe
|
* 1 _ Nous n'aurions pas
achevé ce travail sans la participation de plusieurs personnes dont nous
ne saurions taire les noms. Nous tenons ainsi à adresser nos
sincères remerciements à tous ceux qui, d'une manière ou
d'une autre ont contribué à la réalisation de ce
mémoire de fin de formation. L'équipe enseignante du CERDI, tous
ceux qui ont bien voulu lire ce travail afin d'apporter des
éléments de compréhension et des corrections au niveau du
fond et de la forme.
* 2 _ Dans le reste du document,
RSM fait référence à Rapport sur la Santé dans le
Monde
* 3 _ Y compris la prestation
par des professionnels de soins médicaux individuels
* 4 _ On dénombre 3
objectifs à ce sujet : Réduire la mortalité
infantile, Améliorer la santé maternelle, Combattre le VIH/SIDA,
le paludisme et d'autres maladies.
* 5 _ En moyenne 11% de
l'aide bilatéral des pays de l'OCDE est consacré à la
santé.
* 6 _ RSM 2000
* 7 _ On comprend bien qu'un
enfant bien éduqué adopte les bons comportements de consommation
et d'hygiène.
* 8 _ Cet aspect est
essentiellement subjectif et jugé au premier chef par le patient.
* 9 _ Aspects plus objectifs
se rapportant à la façon dont un système répond
à certaines préoccupations fréquemment exprimées
par les patients et leur famille en tant que clients du système de
santé et directement observable dans les établissements
sanitaires.
* 10 _ Voir chapitre
précédent pour plus de détails.
* 11 _ Sur un survey des
études réalisé par Hollingsworth (2003), 80% utilise
l'approche DEA.
* 12 _ Pour plus de
détails voir Toshiyuki S, Kazuyuki S (1998).
* 13 _ Hollingsworth et al
(2002) utilise un modèle dans lequel l'inefficience est une fonction
polynomiale du temps
* 14 _ Il ya difficile
d'admettre que tous les pays ont la même technologie de production dans
la mesure où les systèmes de santé diffèrent
même en ce qui concerne le remboursement des frais de santé.
* 15 _ Se
référer à Hollingsworth et al (2002) pour plus de
détails sur les inputs et outputs utilisés.
* 16 _ Voir (Wang et
Schmidt, 2002) pour les limites de la procédure en deux étapes
* 17 _ L'expression
« There is no free lunch » n'est plus valable ici car
même en absence du système de santé, l'espérance de
vie n'est pas nulle.
* 18 _ Voir Rapport sur la
santé dans le monde 2000 pour plus de détails.
* 19 _ Cette
hétérogénéité est constitué de tous
les facteurs qui influence le l'efficience du système et qui ne sont pas
être modifiés par le système lui-même.
* 20 _ Le problème de
paramètre incident intervient dans les modèles binaires, en
présence, il conduit à la non convergence des paramètres
du MV, d'après Greene (2004b) il n'existe pas de réelle preuve de
la présence de ce problème dans les modèles de
frontière stochastique, il montre à partir des simulations de
Monte Carlo que le biais est faible dans ce cas comparé aux autres
modèles (Greene 2002).
* 21 _ Cette
spécification n'est pas récente, on la retrouve dans les travaux
de Kumbhakar, Ghosh et MacGuckin (1991)
* 22 _ Ce sont les
premières variables considérée par Greene (2004b) car il
observe que le classement d'Evans et al. (2000) n'est pas modifié si on
calcule l'indice d'efficience à partir de ces deux
déterminants.
* 23 _ Compte tenu des
formes fonctionnelles différentes
* 24 _ Le chapitre I
présente plus en détails ces indicateurs.
* 25 _ Voir Rapport sur la
santé dans le Monde 2000 pour plus de détails ou le World
Health Statistics indicator compendium 2009 pour la méthode de
calcul.
* 26 _ Groupe d'Experts
Scientifiques Indépendants constitué par l'OMS en octobre 2001
pour analyser les limites du Rapport sur la santé dans le monde 2000.
* 27 _ Ceci ne constitue que
quelques limites, le lecteur pourra consulter le rapport du GESI, 2001.
* 28 _ Voir Worthington
(2004), tableau 1 pour plus de détails sur les input/output
utilisé.
* 29 _ C'est vrai qu'il
existe une hétérogénéité pays qui n'est pas
complètement purgé ici.
* 30 _ Une autre variable
proche de celle-ci est le financement extérieur de la santé
(Extreshealth).
* 31 _ Mesures de la
capacité du gouvernement à formuler et à appliquer de
saines des politiques et des règlements qui permettent la promotion et
le développement du secteur privé.
* 32 _ A condition qu'il
soit programmé dans le logiciel d'analyse.
* 33 _ Ceci est d'autant
plus possible car la différence première et le
« within » n'altèrent pas la distribution de
l'inefficience (voir Wang et Ho, 2007).
* 34 _ On obtient ainsi
l'estimateur du maximum de vraisemblance marginal (EMVM).
* 35 _ Ce qui nous arrange
d'autant plus que notre objectif premier n'est pas d'identifier ni les effets
fixes ni l'inefficience mais les déterminants de celui-ci.
* 36 _ Ou encore plus
simplement de celui de Battese et Coelli (1995) ou Huang and Liu(1994).
* 37 _ Nous supposons donc
que l'hétérogénéité entre pays d'une
même région est assez faible.
* 38 _ Liste des pays en
annexe du document.
* 39 _Cette hypothèse
est assez restrictive dans la mesure où elle ne prendra pas en compte
les éventuels chocs passagers dans un gouvernement donné.
* 40 _ Voir Hollingsworth
(2002) pour plus de détails sur ces études.
* 41 _ Les résultats des
tests sur les résidus sont satisfaisants mais n'ont pas
été présenté dans ce document pour un souci de
synthèse.
* 42 _ Nous avons montré
plus haut l'intérêt de cette variable.
* 43 _ Il constate qu'en
prenant ces deux variables le classement des pays suivant le score
d'inefficience ne diffère pas de celui d'Evans et al. 2000.
* 44 _ Les fichiers de ce
module (fichier .ado) sont disponibles sur la page web de Wang
(http://homepage.ntu.edu.tw/~wangh/) nous l'avons
téléchargé vu que Stata11 n'incorpore pas encore ce module
et est limité à la version Battese et Coelli de 1995.
* 45 _ Il s'agit des
dépenses de santé, du niveau d'alphabétisation, du nombre
de médecin pour 1000 habitants, et de la prévalence du
VIH/SIDA.
* 46 _ Il est important de
souligner la subtilité qui existe à ce niveau pour
l'interprétation de l'effet, car un meilleur système de
santé est celui dans lequel l'espérance de vie est haut et la
mortalité des moins de 5 ans bas.
* 47 _ Formellement on a
ilgtgamma= sigma_u/ sigma_v et lnsigma2=
sigma_u2+ sigma_v2
* 48 _ La principale variable
de contrôle ici est prevHIV
* 49 _ Cet indicateur mesure
la probabilité que deux individus, tirés aléatoirement
dans un pays, appartiennent au même groupe ethnique. Plus il est
élevé plus la population est homogène.
* 50 _ Il est assez
plausible de penser que dans une société homogène, le
réseau social est assez large
* 51 _ Nous avons
créé une dummy qui prend la valeur 1 lorsque le financement
extérieur est supérieur à 25 % du PIB.
|
|