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Télédétection du manteau neigeux et modélisation de la contribution des eaux de fonte des neiges aux débits des oueds du haut atlas de Marrakech

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par Abdelghani Boudhar
Université Cadi Ayyad - Doctorat National 2009
  

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III.2 Production des cartes de surfaces enneigées

Les données issues de deux capteurs SPOT- VEGETATION et MODIS ont été utilisées pour étudier les chroniques spatio-temporelles des surfaces de neige dans la chaîne du Haut Atlas marocain. On présente ici les traitements qu'elles ont subis et les algorithmes développés pour cartographier les surfaces enneigées.

III.2.1 Limitation des effets géométriques

Les images sont considérées comme superposables : aucun traitement géométrique supplémentaire n'a été mis en oeuvre. En revanche les données MODIS ont été géo-référencées et converties d'une projection Sinusoïdal à la projection Lambert Nord Maroc, datum Merchich.

Le relief très accidenté de la zone d'étude rend difficile l'interprétation des images acquises en visée très oblique. L'angle de visée pour les deux capteurs, VEGETATION et MODIS, peut atteindre plus de 55°. Cependant, les cameras de l'instrument VEGETATION sont équipées d'un système qui compense la dégradation de la résolution spatiale dans les cas des forts angles de visée. Ce n'est pas le cas pour le capteur MODIS qui utilise un miroir rotatif, et les images prises à des angles de visées élevées subissent une forte déformation géométrique. Pour éviter cette distorsion, nous avons éliminé toutes les images acquises avec un angle de visée supérieur à 23°, ce qui permet de conserver environ 4 images par mois. Cette sélection permet de limiter les effets relatifs aux variations de la géométrie soleil-cible-capteur.

III.2.2 Détection des nuages

A cause de la barrière orographique, les masses d'air atmosphériques sont contraintes de s'élever pour franchir des chaînes de montagnes. Elles voient donc leurs températures chuter ce qui provoque la saturation de la vapeur d'eau et la condensation sous forme de nuages. Les zones montagneuses sont donc fréquemment sous les nuages, ce qui empêche les observations par satellite dans le domaine optique. Par ailleurs, les nuages ont une signature spectrale voisine de la neige dans le domaine Visible (Konig, et al. 2001a), ce qui complique leur identification.

Pour détecter les nuages, nous avons dans un premier temps repéré les images présentant des réflectances dans le bleu supérieures à 20% sur le piémont atlasique (altitudes inférieures à 1000 m). A ce niveau d'élévation, les fortes réflectances peuvent être due à la présence des nuages. Cette méthode nous a permis de sélectionner les images acquises dans des conditions nuageuses. Ce premier tri est relativement grossier mais possède l'avantage d'être automatisable. Il permet d'éliminer un grand nombre d'images nuageuses sur le piedmont de l'Atlas, donc très probablement nuageuses sur les sommets de l'Atlas. Dans une deuxième étape, nous avons repéré visuellement les nuages sur les images restantes en se basant sur la différence de signature spectrale dans le bleu et le MIR (Moyen Infra Rouge) sous le logiciel de traitement d'images ENVI.

Le nombre d'images VEGETATION retenues après ces deux phases de traitement est respectivement de 36, 34, 23, 24, 35, 37 et 34 pour les saisons 1998-1999, 1999-2000, 2000-2001, 2001-2002, 2002-2003, 2003-2004 et 2004-2005. Cette analyse ramène la fréquence des observations à un ratio d'environ 30 images sur 300 par an, c'est-à-dire 1/10 comme les produits S10. A l'inverse de ces derniers les données du produit P utilisées permettent d'augmenter la fréquence des observations au moment même où la neige peut fondre. Dans le cas des images MODIS, le nombre d'images finalement sélectionnées est de 44, 52 et 96 pour les saisons 2003-2004, 2004-2005 et 2005-2006 ; respectivement.

Après cette analyse, une série d'images basse résolution, sans nuages et prises à des angles de visée faibles sont disponibles pour cartographier les surfaces de neige dans le Haut Atlas de Marrakech.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault