Table des tableaux :
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION
GÉNÉRALE 3
CHAPITRE I : CHAPITRE
INTRODUCTIF 5
1.Le potentiel pour la
réalisation des économies d'échelle : 7
2.Le potentiel pour la
réalisation des économies d'envergure 9
3.Le potentiel pour la
réalisation du pouvoir du marché 11
4.La diversification des risques
13
III.Les données et la
méthodologie : 13
1.La technique d'étude
d'évènement: 13
2.Le calcul des rendements
anormaux : 14
3.Tests de significativité
statistique des rendements anormaux: 15
16
4.La présentation d'autres
éléments méthodologiques: 16
5.Revue de la literature:
18
18
a.Les résultats des
études américaines : 18
b.Les résultats des
études européennes : 18
Conclusion : 20
CHAPITRE II :
21
L'ÉVOLUTION DU
SECTEUR BANCAIRE TUNISIEN 21
Introduction :
21
Conclusion : 26
CHAPITRE III :
27
ÉVALUATION DES
EFFETS DES FUSIONS ET ACQUISITIONS BANCAIRES EN TUNISIE 27
Introduction 27
I.Les expériences
tunisiennes en matière des f&a bancaires 27
II.Présentation et
interprétations de résultats empiriques : 28
1. Cas de regroupement entre
« Andalumaghreb SA » et « Banque du
Sud » 30
2. Cas de regroupement entre
« Société Générale » et
« UIB» 31
3. Cas de regroupement entre la
« STB », la « BNDT » et la
« BDET » 31
III.Les conditions du succès
des F&A bancaires en Tunisie 32
1.Le potentiel de réduction
des risques suite aux regroupements : 32
2.L'effet taille des regroupements
bancaires : 37
3.L'effet de l'efficience en terme
de profits des transactions : 37
4.L'effet de la performance des
banques cibles avant regroupement : 38
Conclusion : 39
CONCLUSION
GÉNÉRALE 40
RÉFÉRENCES
BIBLIOGRAPHIQUES : 41
introduction
générale
Dans un contexte d'un environnement bancaire
caractérisé par une concurrence qui est devenue de plus en plus
acharnée, les banques des plusieurs pays émergents tentent vers
une recherche d'une meilleure position concurrentielle pour abaisser les
coûts des activités bancaires. Cela a poussé ces
dernières à opter pour des nombreuses typologies des
opérations des fusions et d'acquisitions. Le début des
années 90s est le témoin d'une vigoureuse reprise des
regroupements bancaires dans les pays émergents, en vue d'une
amélioration de la compétitivité, le regard tourné
vers l'irrésistible globalisation des marchés. Cet engouement
prépare le besoin des opérations des regroupements qui
découle de l'hyper-concurrence, issue d'une globalisation
financière intense laquelle renforce à son tour la
compétitivité et la nécessité d'actions sur les
marchés émergents intérieurs et étrangers. Parmi
les moyens de s'adapter et de tirer profit de ces mutations financières
profondes de l'environnement bancaire, il est apparu clairement que les
regroupements étaient une solution rapide et efficace.
Les opérations des fusions et acquisitions bancaires qui
apparaissent dans les pays émergents sont de deux types. On peut trouver
des opérations des regroupements bancaires qui sont menées par
les forces de marché « the market-driven mergers and
acquisitions » et un deuxième type des transactions qui sont
poussées ou stimulées par les gouvernements « the
Government-led deals »1(*). Bien que ces types des fusions et acquisitions
paraissent différents, les motivations des ces opérations sont
presque les mêmes (recherche des économies d'échelle,
recherche du pouvoir du marché, la diversification de risques, la
réalisation des économies de gamme ou d'envergure...etc). Ces
mêmes motivations diffèrent d'un pays à un autre, tout
dépend de l'environnement concurrentiel des banques. La
réalisation des économies d'échelle, des économies
des gammes, l'augmentation de la part de marché et la diversification
des risques sont probablement les motivations les plus couramment
avancées pour justifier l'intensification des opérations des
fusions et acquisitions bancaires dans les pays émergents.
La plupart des institutions bancaires dans les pays
émergents assurent des activités qui sont concentrées dans
des zones géographiques apparentées et se livrant à des
gammes des services qui sont similaires. L'expérience de certains pays
émergents, montre que le processus de consolidation dans le
système bancaire polonais est caractérisé par une
manifestation domestique du phénomène global des fusions et des
acquisitions bancaires (F&As).2(*) La plupart des banques globales maintiennent de la
présence sur le marché bancaire local, par conséquent
n'importe quelle consolidation se produisant entre ces institutions bancaires
affecte bientôt leurs filiales dans le pays en question.
Ce modèle des prises de contrôle
transfrontières des banques domestiques, n'a pas été le
modèle le plus fréquent dans les pays en transition. La
performance de certaines banques domestiques s'est améliorée bien
après qu'un programme de restructuration a été mis en
application, elles ont pu réserver une certaine entrée
étrangère dans les marchés bancaires de ces pays en
question. Avec cette tendance, les efforts se sont orientés vers
l'acquisition des quelques banques qui sont considérées comme des
niches sur les marchés plutôt que l'expansion du réseau de
branches. Par conséquent, l'objectif principal du processus d'expansion
c'est la diversification des clients. Donc, nous pouvons constater que certains
pays émergents tels que l'Indonésie, la Pologne, le Brésil
et la Turquie adoptent des regroupements bancaires qui sont ; domestiques,
transfrontières, renforçant ou diversifiant les activités
des banques qui y sont impliquées.
Théoriquement, la diversification géographique ou
des activités, permettrait d'abaisser les coûts d'usage des
capitaux. Comme la diversification, la concentration peut avoir une dimension
géographique ou pourrait être constatée à
l'échelle des activités. Les fusions focalisantes
(renforçant la concentration) se produisent quand les deux partenaires
s'engagent dans les activités semblables ou sont situés sur les
mêmes marchés. La différence entre les fusions qui
renforcent la diversification et celles qui sont focalisantes a
été davantage plus prononcée dans les années 80 que
dans les années 70.
En résumé, les opérations des fusions et
acquisitions bancaires ont été considérées, dans la
plupart des pays, comme une méthode efficace pour améliorer la
structure et l'efficience du secteur bancaire. Les expériences
internationales des fusions bancaires sont parfois bénéfiques en
termes des coûts et des revenus. Dans beaucoup d'autres cas, les fusions
et acquisitions bancaires ne montrent pas nécessairement des gains pour
les entités regroupées. Les travaux de recherche qui sont
centrés sur les raisons de diversité au niveau des
résultats trouvés, ont essayé d'étudier la nature
de la relation qui pourrait exister entre les signes des rendements anormaux
réalisés par les firmes regroupées et les
différentes typologies ou catégories des fusions et/ou
acquisitions. Nous trouvons les fusions et/ou les acquisitions qui renforcent
la diversification ou la concentration des profils géographiques et des
activités initiales des firmes avant regroupement.
Notre objectif primordial dans ce travail, serait de
déterminer les effets des opérations des fusions et acquisitions
sur la performance des institutions bancaires tunisiennes qui y sont
impliquées.
Les expériences de la Tunisie en matière des
fusions et acquisitions bancaires, prennent maintenant une ampleur nouvelle. Le
secteur bancaire a offert des exemples qui pourraient être riches des
opérations de regroupements bancaires. En effet, nous avons
effectué une étude de ce marché tunisien de fusions et
acquisitions pendant la période commençant à partir des
années 90s, pour déceler si certains contextes sont plus
favorables que d'autres à une réussite de telles
opérations. On peut donc s'attendre à ce que les incidences des
expériences de la Tunisie en matière de coûts bancaires, de
potentiel et de réalisation des gains de productivité puissent
s'avérer un modèle utile pour prévoir les changements
susceptibles de balayer les secteurs bancaires de certains pays
émergents, bien que les structures légales et les habitudes
bancaires dans ces pays différent.
Dans le premier chapitre, nous essayerons de concevoir un cadre
théorique pour évaluer les causes et les conséquences de
la consolidation de l'industrie des services financiers, notamment les services
bancaires afin de reconsidérer les causes et les implications pour les
pays émergents. Afin de déterminer si ces types de regroupements
sont bénéfiques pour les banques suite aux regroupements, nous
essayerons, dans le chapitre 2 (évolution du système bancaire en
Tunisie) de présenter les différentes caractéristiques du
système bancaire tunisien. Dans le dernier chapitre (chapitre 3 :
évaluation des effets des fusions et acquisitions bancaires en Tunisie)
nous allons essayer de tester si les regroupements de type diversifiés
pourraient être plus créateurs de valeur que ceux de type
concentrés.
chapitre i : chapitre
introductif
Introduction
En faisant recours à la littérature sur les
opérations des fusions et acquisitions bancaires, la recherché
des économies d'échelle représente la raison la plus
cruciale pour justifier le recours aux opérations des regroupements.
Dans la secteur bancaire, certaines études s'appuyant sur des
modèles économétriques qui sont plus
spécifiés ont montré que, dans la plupart des cas, seules
les institutions bancaires qui sont de petite taille semblent avoir le
potentiel pour réaliser des gains de synergie à travers
l'accroissement de leurs tailles. Certaines autres études empiriques
s'intéressent à la nature de la relation qui pourrait avoir lieu
entre les nouvelles technologies de l'information et la réalisation des
économies d'échelle. D'autres travaux de recherche visent
à déterminer si l'élimination des restrictions
géographiques sur les marchés bancaires facilite la
réalisation des réductions des coûts bancaires.
Les économies de gamme ou les
économies d'envergure constituent également une autre motivation
qui pourrait expliquer ce recours massif aux opérations des fusions et
acquisitions des institutions bancaires. Cette diversification des
différents produits et services offerts par les banques après
regroupement, est susceptible d'améliorer la performance des banques
fusionnées. Ce constat est le résultat des plusieurs travaux de
recherche qui sont menés sur les secteurs bancaires aux Etats Unis
d'Amérique. En raison des problèmes d'estimations qui sont
constatés dans la plupart des travaux empiriques, certaines autres
études ont démontré qu'il est difficile de tirer des
conclusions définitives sur la possibilité d'existence
d'économies de gamme bancaires.
Une autre motivation qui pourrait justifier le recours
aux opérations des F&As bancaires c'est d'augmenter la taille de la
banque acquéreuse et par conséquent accroître le pouvoir
des négociations sur le marché bancaire auprès des ses
différents concurrents. Pour la banque acquéreuse, l'objectif est
fréquemment d'augmenter la part de marché détenue
grâce l'acquisition d'une banque qui opère dans le même
secteur d'activités. Cependant, les études qui sont
publiées dans la littérature bancaire portant sur l'organisation
industrielle et qui visent à déterminer si la position sur le
marché représente un facteur important.
La diversification des risques pourrait constituer
une autre motivation des opérations des fusions et acquisitions
bancaires. Ceci provient de l'existence d'information imparfaite sur les
marchés financiers. Certaines études, ont constaté que
l'acquisition d'une banque par un autre secteur d'activité
différent pourrait engendrer une diminution de la volatilité des
flux de trésorerie et entraîne une stabilisation de
l'évolution de son taux de profit. A cet égard les débats
qui été évoqués concernant les fusions-acquisition
et la motivation de diversification des risques, sont nombreux.
Afin de mieux présenter ces différentes
motivations, nous nous sommes appuyés sur certaines études ayant
essayé de montrer le potentiel de réalisation des ces motivations
dans les secteurs bancaires des certains pays émergents. Avant de le
faire, nous allons opter pour une présentation de certains concepts
clés se rapportant aux opérations des fusions et acquisitions.
Lors d'une dernière étape, nous nous penchons sur la
présentations de la méthodologie que nous comptons utiliser,
ainsi que les différentes sources et types des données, afin de
déterminer l'impact des opérations des fusions et acquisitions
bancaires en Tunisie.
I. les concepts clés des F&A
Les F&As apparaissent aujourd'hui comme des
éléments essentiels de la stratégie d'entreprises. Ces
opérations des regroupements pourraient constituer un moyen rapide (et
par conséquent efficace) de l'internationalisation des activités.
Mais les échecs constatés de certaines firmes qui sont incapables
d'assurer une croissance trop rapide, d'assurer l'intégration
d'entités trop dispersées, les difficultés vécues
de plusieurs banques qui sont engagées dans des financements à un
risque plus élevé, rappellent les problèmes toujours
possibles avec ce type d'opération. L'objectif de cette première
partie conceptuelle est de présenter les mécanismes des
opérations des F&As.
1. Les caractéristiques et les tendances
récentes des F&As :
Il convient d'effectuer une distinction entre les
transactions qui se réalisent sur le marché boursier et les
opérations réalisées hors bourse :
* Le ramassage boursier est une opération qui
provient de l'acquisition d'un grand nombre des titres de la
société cible d'une manière directe.
* L'opération hors bourse : pour éviter
les inconvénients des modalités précédentes, le
contrôle d'une société cotée peut être
réalisé hors bourse à travers la procédure
particulière de la fusion.
La fusion est l'opération par laquelle deux ou plusieurs
entreprises réunissent leurs patrimoines pour ne plus former qu'une
seule et même entreprise nouvelle, on distingue deux types de
fusion :
· Les « fusions pures » où les
entreprises concernées disparaissent pour donner naissance à une
entreprise nouvelle issue de leur combinaison.
· Les « fusion- absorptions » où
l'une des entreprises partie à l'opération demeure, agrandie par
les apports de l'autre.
Les opérations de fusion présentent les
caractéristiques suivantes :
· La fusion est la modalité la plus complète
du rapprochement de deux firmes : c'est la totalité des patrimoines
qui est apportée, non seulement les actifs, mais aussi le passif.
· Les opérations des F&As
transfrontières : l'ouverture internationale conjuguée aux
déréglementations récentes aussi que
l'internationalisation des transactions contribuent à accentuer et
à intensifier les opérations des fusions et acquisitions
transfrontières. Etant cette condition, les entreprises ont de plus en
plus fréquemment appuyé leurs stratégies de croissance
externe sur une politique d'acquisition.
· les opérations sur le marché
financier : ces opérations ne constituent qu'un sous ensemble du
marché plus large évoqué : elles concernent les
opérations dont les firmes cibles sont des sociétés
cotées en bourse.
2. le rôle économique des F&A :
Est-ce que les opérations des F&As pourraient
satisfaire uniquement le désir du pouvoir des dirigeants qui les
initient ? Comment justifier que les firmes acquéreuses acceptent
de payer les firmes cibles à un prix souvent très
élevé par rapport à la valeur boursière ? Et
si ces opérations sont profitables aux actionnaires, est-il
suffisant pour affirmer qu'elles sont bénéfiques à
l'économie dans son ensemble, c'est à dire qu'elles contribuent
à créer de la valeur ? Ces questions interrogations
mènent à d'importants débats. Les opérations des
F&As ne sont considérées comme économiquement viables
et justifiées qu'à condition qu'elles donnent lieu à des
nouvelles entités qui sont plus performantes. La recherche d'une
efficacité plus importante semble constituer la première de ces
motivations de ces opérations de fusion et d'acquisition. En d'autres
termes, on attend du regroupement de deux ou plusieurs firmes qu'il permet
d'améliorer les flux de trésorerie du nouveau groupe
formé. Dans une telle perspective, l'entreprise qui initie une
opération des F&A cherche à améliorer ses performances
par une réduction de ses coûts. Il convient d'expliquer pourquoi
les firmes recherchent ces avantages à travers des opérations de
F&A, plutôt qu'en augmentant leurs propres actifs : en d'autre
termes quels sont les critères du choix entre croissance externe et
interne ?
L'analyse des raisons du choix d'une stratégie de F&A
pour atteindre les objectifs escomptés de la grande taille revoie aux
avantages de la croissance externe opposée à la croissance
interne. Du point de vue de la firme on reconnaît trois types d'avantages
qui sont reliés à la croissance externe :
· l'accélération du rythme de croissance
externe accélère à son tour, le rythme de la croissance
interne adopté par la firme.
· La réduction de risques : l'acquisition d'un
concurrent accroit automatiquement la part de marché de
l'acquéreur.
· La réduction de coût ; elle
réduit le coût de la croissance, surtout dans le cas d'une sous-
évaluation boursière de l'entreprise acquise.
Les opérations des F&A participent aux
stratégies de redéploiement des groupes et à leur
expansion à l'échelle internationale, chaque fois qu'une action
rapide peut procurer un avantage par rapport aux concurrents, ou aussi qu'il
convient d'acquérir des connaissances nouvelles en matière des
technologies de l'information et de communication ou de marché.
3. La mise en oeuvre des F&A :
Les aspects financiers sont extrêmement importants au
niveau de la mise en oeuvre des ces transactions des fusions et acquisitions
(F&As). Ces aspects conditionnent en partie leur succès. Le prix
élevé de certaines opérations de regroupement impose aux
acquéreurs de combiner différentes modalités ou
méthodes de financement, du recours à l'endettement. Quelque soit
la modalité des F&As, la première caractéristique de
cette opération est le prix offert aux détenteurs des titres de
la banque cible pour qu'ils acceptent de les céder. Il y a plusieurs
éléments qui interviennent dans le choix du mode de financement
tel que le financement par des capitaux propres (augmentation de capital) ou
par le financement par l'endettement.
4. Les typologies
d'intégration :
a.
l'intégration horizontale :
Cette forme des F&A s'effectue entre des firmes
concurrentes faisant partie du même secteur d'activités. La raison
principale pour justifier l'acquisition horizontale repose sur le renforcement
du pouvoir de marché. C'est-à-dire l'accroissement de la part du
marché et la possibilité d'entrée sur des nouveaux
marchés.
b.
l'intégration verticale :
Généralement ce type d'intégration se
fait entre firmes ayant une relation clients-fournisseur. Les
déterminants de ce type de regroupement seraient
l'élévation des barrières à l'entrée,
l'obtention d'une garantie sur les approvisionnements, aussi qu'une
adéquation entre les aptitudes des firmes et les facteurs du
succès sur le marché.
c.
l'intégration de type concentrique :
Ce type concentrique de cette intégration
réside autant dans la recherche des motivations financières que
dans le renforcement du pouvoir de marché ou encore dans la recherche
des économies d'échelle.
d.
l'intégration conglomérale :
Lorsque les activités des firmes sont
différentes entre elles, dans ce cas on parle de l'intégration de
type conglomérale. Ce mode d'intégration consiste à une
nouvelle activité dans une structure existante.
II. Les motivations des fusions et acquisitions
1. Le potentiel pour la réalisation
des économies d'échelle :
La réalisation des économies
d'échelle est probablement la motivation la plus
couramment avancée pour justifier une opération de fusion et
acquisition (F&A). Les exemples abondent : dans le secteur bancaire
certaines études ont montré qu'uniquement les grandes banques
soient capables de fournir des services ou une combinaison de services auxquels
les consommateurs attachent un intérêt supérieur. Cependant
d'autres études s'appuyant sur des modèles
économétriques spécifiés, ont montré que
seules les petites banques semblent posséder le potentiel pour
réaliser des gains en accroissant leur taille.
La relation entre le progrès technologique et les
économies d'échelle a créé des grands
débats. La question qui s'est posée est la suivante : est-ce
que le progrès technologique augmente les économies
d'échelle en produisant des services financiers avec des coûts
moindres ?), d'autres questions sont également
évoquées ; si l'évolution du cadre
réglementaire facilite la réalisation des économies
d'échelle. L'incertitude principale qui se dégage de tous ces
travaux réside dans le point où se situe le creux de U de la
courbe des coûts moyens (la question de la taille optimale).
L'approche la plus simple permettant de tester l'existence des
économies d'échelle dans les systèmes bancaires des
marchés émergents c'est de comparer les ratios obtenus des bilans
des banques et qui décrivent l'évolution des coûts pour
différentes tailles des actifs bancaires. Le ratio de
« cost-to-income » est une mesure approximative
d'efficience en matière des coûts, puisque les différentes
banques sont susceptibles d'avoir différents produits bancaires qui sont
diversifiés. D'ailleurs, la taille minimale rapportée ci-dessus
se fonde principalement sur des données des années 80 et au
début des années 90, mais une étude plus récente
sur des banques des Etats-Unis3(*) suggère qu'il y ait des économies
d'échelle pour des tailles de banques qui sont entre 10 billion $ et 25
billion $. Il pourrait y avoir plusieurs raisons pour lesquelles les
résultats pour les marchés émergents peuvent être
différents de ceux pour les marchés développés
(voir Berger et autres (1999)).
a. Les
économies d'échelle dans le secteur bancaire
européen :
L'analyse est basée sur des données pour les 30
grandes banques dans la plupart des pays; l'actif total des toutes 30 banques
excède $1 billion, d'autres banques sont inclues pour pouvoir calculer
des ratios financiers. Tous les calculs sont basés sur des
données se rapportant à des entités bancaires pour la
période avant fusion car des ratios après fusion ne sont pas
disponibles sur « Fitch IBCA ». L'actif total pour certains
groupes, surtout pour des niveaux élevés (plus grand que $25
billion et $10-25 billion), contenant peu des banques, ceci peut créer
des estimations biaisées. Par exemple, le sous-groupe de banques en
Turquie avec un total d'actif entre $10 billion et $25 billion contient
uniquement deux banques. Les résultats trouvés pour un
échantillon des principaux marchés émergents
européens sont présentés dans le tableau suivant :
Tableau 1-: Les indicateurs
de Performance se rapportant à la taille de la banque1
(Moyenne pour
1997-1999)
|
« Cost/Income »
|
« Return on Average Equity »
|
« Non-Interest Income/Total Income» 4(*)
|
Actif Total (billion $)
|
< 1
|
1-10
|
10-25
|
> 25
|
< 1
|
1-10
|
10-25
|
> 25
|
< 1
|
1-10
|
10-25
|
> 25
|
Europe de l'Est
|
64.0
|
52.6
|
71.4
|
n.a.
|
8.5
|
27.6
|
0.5
|
n.a.
|
36.4
|
32.8
|
21.3
|
n.a.
|
Rép Tchèque
|
62.3
|
47.6
|
62.0
|
n.a
|
-1.6
|
-7.2
|
-20.1
|
n.a.
|
32.1
|
31.3
|
36.3
|
n.a.
|
Hongrie
|
77.2
|
69.3
|
n.a
|
.n.a.
|
6.0
|
13.8
|
n.a.
|
n.a.
|
36.9
|
34.2
|
n.a.
|
n.a.
|
Pologne
|
57.8
|
53.5
|
80.5
|
n.a.
|
12.8
|
24.0
|
-7.2
|
n.a.
|
36.5
|
35.8
|
27.6
|
n.a.
|
Turquie
|
57.8
|
49.2
|
73.4
|
n.a.
|
23.8
|
43.7
|
15.7
|
n.a.
|
45.7
|
31.1
|
9.8
|
n.a.
|
Source : « IMF staff
estimations » basées sur « Fitch IBCA's
BankScope ».
D'abord, il pourrait être que l'échelle optimale
pour des banques sur les marchés émergents européens est
réellement plus petite que pour celles sur les marchés
développés. D'après les résultats trouvés
dans la première colonne (Cost/income ratio), nous pouvons constater que
la taille optimale pourrait être entre 1 et 10 billion de $ car dans tous
les pays lorsque la taille moyenne des banques excèdent 10 billion de $,
la valeur du ratio « cost/income » tend vers la hausse.
Cela pourrait être dû à une infrastructure moins efficiente
dans les économies émergentes européennes (en terme des
télécommunications ou d'autres services de base). Les mêmes
conclusions pourraient être tirées en analysant les
résultats trouvés dans la deuxième et la troisième
colonnes qui représentent l'évolution des ratios de
rentabilité qui sont respectivement « Return on Average
Equity » et « Non-Interest Income/Total Income ».
En second lieu, parmi les plus grandes banques dans plusieurs marchés
émergents couverts dans le tableau (1.1) on trouve quelques banques
étatiques qui sont généralement moins performantes que les
banques privées. 5(*)
b. Les
économies d'échelle dans le secteur bancaire asiatique :
L'analyse est basée sur des données pour les 30
grandes banques dans la plupart des pays; l'actif total des toutes 30 banques
excède $1 billion, d'autres banques sont inclues pour pouvoir calculer
des ratios financiers. Tous les calculs sont basés sur des
données se rapportant à des entités bancaires pour la
période avant fusion car des ratios après fusion ne sont pas
disponibles sur « Fitch IBCA ». L'actif total pour certains
groupes, surtout pour des niveaux élevés (plus grand que $25
billion et $10-25 billion), contenant peu des banques, ceci peut créer
des estimations biaisées. Les résultats pour un
échantillon des principaux marchés émergents en Asie sont
montrés dans le tableau suivant :
Tableau ý1- :
Les indicateurs de Performance se rapportant à la taille de la
banque1
(Moyenne pour
1997-1999)
|
Cost/Income
|
Return on Average Equity
|
Non-Interest Income/Total Income6(*)
|
Actif Total (billion$)
|
< 1
|
1-10
|
10-25
|
> 25
|
< 1
|
1-10
|
10-25
|
> 25
|
< 1
|
1-10
|
10-25
|
> 25
|
Asie
|
45.1
|
43.5
|
87.9
|
74.4
|
-2.1
|
-49.4
|
-63.1
|
-27.4
|
37.5
|
27.0
|
23.6
|
30.0
|
Rép de Coré
|
n.a.
|
38.5
|
136.4
|
71.5
|
n.a.
|
-44.2
|
-159.8
|
-21.0
|
n.a.
|
30.6
|
13.1
|
31.0
|
Malaisie
|
35.3
|
40.6
|
33.9
|
n.a.
|
-1.5
|
3.1
|
8.2
|
n.a.
|
42.2
|
33.4
|
30.9
|
n.a.
|
Philippines
|
65.3
|
56.8
|
52.7
|
n.a
|
. 4.1
|
11.1
|
11.2
|
n.a
|
.31.6
|
39.6
|
37.9
|
n.a.
|
Thaïlande
|
36.7
|
52.5
|
90.6
|
87.1
|
-58.7
|
-154.1
|
-38.7
|
-55.9
|
14.1
|
11.5
|
25.6
|
25.6
|
Source : « IMF
staff » estimations basées sur « Fitch IBCA's
BankScope ».
Les résultats trouvés et qui sont mentionnés
dans ce tableau ci-dessus montrent que l'échelle optimale pour des
banques sur les marchés émergents asiatiques, pourrait être
réellement plus petite que pour celles sur les marchés
développés. D'après les résultats trouvés
dans la première colonne (Cost/income ratio), nous pouvons constater que
la taille optimale pourrait être entre 1 et 10 billion de $ car dans tous
les pays lorsque la taille moyenne des banques excèdent 10 billion de $,
la valeur du ratio « cost/income » tend vers la hausse. Les
mêmes conclusions pourraient être tirées en analysant les
résultats trouvés dans la deuxième et la troisième
colonne qui représentent l'évolution les ratios de
rentabilité qui sont respectivement « Return on Average
Equity » et « Non-Interest Income/Total Income ».
c. Les
économies d'échelle dans les secteurs bancaires de
l'Amérique Latine :
L'analyse est basée sur des données pour les 30
grandes banques dans la plupart des pays; l'actif total des toutes 30 banques
excède $1 billion, d'autres banques sont inclues pour pouvoir calculer
des ratios financiers. Tous les calculs sont basés sur des
données se rapportant à des entités bancaires pour la
période avant fusion car des ratios après fusion ne sont pas
disponibles sur « Fitch IBCA ». l'actif total pour certains
groupes, surtout pour des niveaux élevés (plus grand que $25
billion et $10-25 billion), contenant peu des banques, ceci peut créer
des estimations biaisées. Les résultats pour un
échantillon des principaux marchés émergents sont
montrés dans le tableau suivant :
Tableau 1-: Les
indicateurs de Performance se rapportant à la taille de la banque
(Moyenne pour 1997-1999)
|
Cost/Income
|
Return on Average Equity
|
Non-Interest Income/Total Income7(*)
|
Actif Total (billion$)
|
< 1
|
1-10
|
10-25
|
> 25
|
< 1
|
1-10
|
10-25
|
> 25
|
< 1
|
1-10
|
10-25
|
> 25
|
Amérique Latine
|
73.4
|
82.6
|
78.2
|
76.9
|
5.0
|
7.6
|
5.0
|
13.8
|
32.5
|
36.7
|
37.6
|
38.2
|
Argentine
|
87.1
|
76.0
|
70.9
|
n.a.
|
-26.4
|
8.5
|
5.1
|
n.a.
|
33.8
|
49.7
|
46.7
|
n.a.
|
Brésil
|
46.7
|
96.2
|
90.4
|
81.1
|
15.9
|
2.8
|
17.7
|
13.5
|
28.4
|
33.0
|
36.5
|
40.6
|
Chili
|
54.6
|
62.4
|
n.a.
|
n.a
|
3.9
|
12.0
|
n.a.
|
n.a
|
38.5
|
31.3
|
n.a.
|
n.a
|
Mexique
|
135.8
|
79.9
|
81.8
|
60.2
|
0.3
|
11.0
|
-2.9
|
14.9
|
20.5
|
21.6
|
24.4
|
28.4
|
Venezuela
|
62.9
|
62.4
|
n.a.
|
n.a.
|
31.3
|
38.0
|
n.a.
|
n.a.
|
42.4
|
44.8
|
n.a.
|
n.a.
|
Source : « IMF
staff » estimations basées sur « Fitch IBCA's
BankScope ».
Les résultats trouvés dans ce tableau nous
permettent de constater que l'échelle optimale pour des banques sur les
marchés émergents de l'Amérique Latine pourrait être
réellement plus petite que pour celles sur les marchés
développés. D'après les résultats trouvés
dans la première colonne (Cost/income ratio), nous pouvons constater que
la taille optimale pourrait être inférieure à 1 billion de
$ car dans presque tous les pays lorsque la taille moyenne des banques
excèdent 1 billion de $, la valeur du ratio
« cost/income » tend vers la hausse. Cela
pourrait être dû à une infrastructure moins efficiente dans
les économies émergentes européennes (en terme des
télécommunications ou d'autres services de base). Les mêmes
conclusions pourraient être tirées en analysant les
résultats trouvés dans la deuxième et la troisième
colonnes qui représentent l'évolution les ratios de
rentabilité qui sont respectivement « Return on Average
Equity » et « Non-Interest Income/Total Income ».
En second lieu, parmi les plus grandes banques dans plusieurs marchés
émergents couverts dans le tableau (1.2) on trouve quelques banques
étatiques qui sont généralement moins performantes que les
banques privées. 8(*)
2. Le potentiel pour la réalisation
des économies d'envergure
Les économies d'envergure ou de
gamme ou les changements dans la gamme des produits et des
services qui sont offerts constituent également une voie potentielle
supplémentaire dans laquelle les fusions sont susceptibles
d'améliorer les performances de la banque, cette affirmation est le
résultat des plusieurs travaux de recherche menés sur le secteur
bancaire. En raison des problèmes d'estimation apparus dans la plupart
des études, certains autres auteurs ont démontré qu'il est
difficile de tirer des conclusions définitives sur la question de
l'existence effective d'économies de gamme dans le secteur bancaire et
de leur niveau exacte. On peut toutefois affirmer que les économies de
gamme ne produisent probablement pas de gains de coûts significatifs
mesurables, une fois résolues les difficultés
d'évaluation.
L'unique étude qui s'est appuyée sur la fonction de
profit pour calculer les économies de gamme optimales, a constaté
que la production conjointe se révèle optimale pour la plupart
des banques, tandis que la spécialisation l'est pour les autres. La
plupart des banques sur les marchés émergents suivent le
modèle de la banque universelle et augmentent la part des revenus
obtenus par la vente des produits non-bancaires tels que des fonds mutuels et
des produits d'assurance. Les banques universelles sont des institutions
financières qui sont autorisées d'offrir un éventail de
produits et de services financiers à un grand nombre de clients. Elles
prennent non seulement des dépôts et octroient des prêts,
mais elles peuvent aussi vendre et souscrire des titres et des produits
d'assurance.9(*) En
revanche, des banques spécialisées ne peuvent offrir qu'une gamme
limitée et plus étroite des produits et des services,
également les banques commerciales ne sont pas autorisées de
mener des activités de banques d'affaires dans certains pays.
Jusqu'à récemment, l'Allemagne a été
considérée comme le meilleur exemple des opérations
bancaires universelles, alors qu'aux Etats-Unis le système bancaire
était en grande partie considéré comme
spécialisé.10(*) La plupart de systèmes bancaires des
marchés émergents se trouvent entre ces deux
extrémités. De l'autre côté l'Internet est
considéré comme un moyen puissant de distribution de ces
produits, et la plupart des banques sur les marchés émergents
européens cherchent une certaine sorte d'offre
d'« e-banking ». Bien que les taux de
pénétration de ces technologies modernes soient relativement
inférieurs sur les marchés émergents que sur les
marchés développés, les analystes voient des perspectives
de croissance régulière du secteur de
l'« e-banking » dans les économies
émergentes.
a. Les
économies de gamme dans le secteur bancaire européen :
Les banques en Europe Centrale peuvent fonctionner en tant que
banques universelles et élargissent de plus en plus leurs offres de
produit. Les banques hongroises ont commencé juste à offrir les
produits de pension et d'assurance, cependant, cela prendra un certain temps
pour que ces produits se déplacent des segments des marchés plus
riches aux marchés de grand-public11(*). Le tableau indique quels types des activités
financières sont permis. Ce tableau ne montre pas la gamme
complète des restrictions prudentielles qui sont appliquées
à une telle ou telle activité.
Tableau
ý1-: Les activités permises pour des institutions
bancaires dans certains pays émergents de l'Europe
Pays
|
Securities
|
Assurance
|
Investissements des banques dans des firmes industrielles
|
Investissements des firmes industrielles dans des banques
|
La République Tchèque
|
Dépend de l'autorisation d'une commission appelée
(the Securities Commission)
|
Des activités d'assurance sont autorisées
|
Des parts majoritaires sont interdites. Des parts permises sont
(i.e. 10% to 49%) mais n'excèdent pas (i.e., individuellement) 15% et,
d'une manière agrégée, 60% de capital de la banque
|
Dépend de l'accord réglementaire pour les
acquisitions des parts permettant des droits de vote qui sont de l'ordre de
10%, 20%, 33%, et 50%
|
Pologne
|
Des activités permises; exercer ces activités
(dealing in securities) à travers des filiales
|
Permises
|
Des activités sont permises à un plafond de 25% du
total des capitaux de la banque
|
Des activités qui sont autorisées
|
Source : « Institute of
International Bankers », (1999).
Les chiffres dans le tableau (1.3) prouvent que, dans la plupart
des marchés bancaires émergents européens, une part
relativement grande des revenus des banques provient de sources de
« noninterest ». Ces sources sont telles que l'imposition
des charges explicites sur les services et les produits des dépôts
et des prêts, et recevoir une part croissante des frais provenant des
opérations sur les cartes des crédits, l'utilisation de
« ATM », et les ventes des fonds mutuels, aussi bien que
des marchés des capitaux et de la gestion des actifs.12(*) Pour les banques dans le
tableau (1.3), les frais représentent presque la moitié des
« noninterest income », alors que « income from
trading » est au tour d'un tiers. Une part plus large des gains
provenant des produits engendrant des charges « fee-based
products » est probablement capable de fournir plus de
stabilité en matière des revenus bancaires.
b. Les
économies de gamme dans le secteur bancaire asiatique :
En Asie, des banques sont généralement
autorisées pour effectuer des transactions sur des titres financiers et
des activités d'assurance, mais la bancassurance est faiblement
adoptée comme modèle pour les institutions bancaires de la
région. Les banques dans des centres financiers de Hong Kong SAR et de
Singapore13(*) concentrent
de plus en plus leurs stratégies de croissance sur des activités
génératrices de revenus provenant des charges
« fee-income », telles que la gestion de capitaux, les
cartes de crédit, et la distribution des fonds mutuels. Le tableau
indique quels types des activités financiers sont permises. Ce tableau
ne montre pas la gamme complète des restrictions prudentielles qui sont
appliqués à une telle ou telle activité.
Tableau
ý1-: Les activités permises pour des institutions
bancaires dans certains pays émergents de l'Asie
Pays
|
Securities
|
Assurance
|
Investissements des banques dans des firmes industrielles
|
Investissements des firmes industrielles dans des banques
|
Hong Kong SAR
|
Des activités permises et aussi sujettes à des
limites basées sur des capitaux de la banque
|
Des activités permises et aussi sujettes à des
limites basées sur des capitaux de la banque
|
Des activités permises et aussi sujettes à des
limites basées sur des capitaux de la banque
|
Des activités qui sont permises et sujettes à des
autorisations réglementaires
|
La République de Coré
|
Des activités permises à travers des filiales
|
Des activités permises à travers des filiales
|
Sujettes à une approbation primordiale pour des
investissements qui excèdent 15%
|
Des activités qui sont permises et sujettes à des
autorisations réglementaires
|
Philippines
|
Des activités qui sont permises pour des banques
commerciales en expansion qui pourraient exercer ces activités
directement ou à travers des filiales
|
Des activités permises à travers des filiales
|
Des activités qui sont permises mais avec des
limitations
|
Des activités qui sont permises mais avec des
limitations
|
Singapour
|
Les banques pourraient détenir des participations dans les
capitaux mais avec l'approbation de MAS
|
Localement des banques incorporées peuvent posséder
des compagnies d'assurance après l'approbation de MAS
|
Limités jusqu'au 40% du capital total de la banque
|
Les acquisitions de 5% ou plus nécessite plus
d'autorisation réglementaire
|
Source : «Institute of
International Bankers (1999)».
Dans la République de la Corée, l'approbation de la
Loi de « FHC » a ouvert le champ à des holdings
financiers pures, qui sont autorisées de gérer les titres
financiers, les compagnies d'assurance, et d'autres institutions
financières. Etant considéré comme support de la tendance
vers la banque universelle, l'acte de « FHC » a pu fournir
cinq avantages principaux aux banques moyennes et petites. Ces avantages
sont : (i) la capacité d'offrir plusieurs produits financiers; (ii)
l'épargne d'impôts « tax savings » en
évitant l'imposition ; (iii) la réalisation des économies
d'impôts « cost savings » par l'intégration
des technologies de l'information (IT) et la réduction des effectifs
excessifs en matière des branches et de personnel; (iv) une meilleure
gestion des capitaux ; et (v) une facilitation des
« joint-ventures » avec les institutions
étrangères.14(*) Depuis juin 2000, des institutions bancaires en
Malaisie ont été permises d'offrir les produits et les services
financiers des entités appartenant au même groupe, y compris
celles appartenant à leurs filiales. Comme en Singapore, la Malaisie est
sur le seuil de développer les produits de bancassurance dans la
région. En revanche, la République de la Corée a
prolongé des règlements interdisant les institutions
financières autres que les assurances de faire une demande pour des
licences d'agent d'assurance jusqu'à août 2003. Quelques analystes
attribuent cette absence en matière de développement du secteur
de bancassurance dans les pays asiatiques aux liens historiques relatifs aux
Etats-Unis versus des nations européennes. 15(*)
c. Les
économies de gamme dans les secteurs bancaires de l'Amérique
Latine :
Les plus grandes banques en Amérique Latine tirent profit
des économies de gamme qui proviennent du paradigme de banque
universelle et les activités bancaires non traditionnelles qui se
développent beaucoup plus rapidement que des activités d'octroi
des crédits. Les analystes estiment que le paysage concurrentiel du
secteur financier en Amérique Latine sera plus semblable à celui
de l'Europe que celui des Etats-Unis, avec une différence très
importante : que beaucoup de pays dans la région ont
privatisé leurs systèmes des fonds de pension, créant
ainsi de grandes occasions pour l'intégration des opérations
bancaires, d'assurance, et de gestion de capitaux.16(*)
Tableau 1-: Les
activités permises pour des institutions bancaires dans certains pays
émergents de l'Amérique Latine17(*)
Pays
|
Securities
|
Assurance
|
Investissements des banques dans des firmes industrielles
|
Investissements des firmes industrielles dans des banques
|
Argentine
|
Des activités qui sont permises
|
Des activités qui sont permises à travers filiales
des fonds de pension
|
Des activités qui sont limitées
|
Des activités qui sont permises mais qui sont sujettes
à des approbations primordiales
|
Brésil
|
Des activités qui sont permises à travers
filiales
|
Des activités qui sont permises à travers
filiales
|
Des activités qui sont limitées
|
Des activités qui sont permises
|
Chili
|
Des activités qui sont permises
|
Des activités de «Insurance brokerage» sont
permises
|
Des activités qui ne sont pas permises
|
Des activités qui sont permises pour plus de 10% des
capitaux avec approbation
|
Mexique
|
Des activités qui sont permises à travers
filiales
|
Des activités qui sont permises à travers des
filiales
|
Des activités qui ne sont pas permises
|
Des activités qui sont permises pour plus de 20% des
capitaux avec approbation
|
Venezuela
|
Des activités qui sont permises en plus des
activités sur les marchés boursiers et des fonds mutuels
|
Des activités qui sont permises à travers filiales,
et qui sont sujettes au contrôle par des réglementations en
matière d'assurance
|
Des activités qui sont limitées
|
Acquisitions pour plus que 10% des stocks de vote de la banque
avec approbation
|
Source: «Institute of
International Bankers (1999)».
Les banques dans beaucoup de pays sont les plus grands
« managers » et distributeurs des fonds mutuels. Ces
institutions bancaires possèdent également les plus grands fonds
de pension et sont de plus en plus impliquées dans la vente et la
distribution des produits d'assurance.18(*) Ce modèle des activités est
appelé « triangle des finances », il est la plus
avancé au Mexique, où les banques peuvent posséder des
fonds de pension et des compagnies d'assurance. Sans tenir compte du
Brésil, les institutions financières mexicaines ont les
opérations de bancassurance les plus développées dans la
région. En Argentine, les banques peuvent seulement posséder
jusqu'au 12 pour cent de compagnies d'assurance, mais les banques ont
essayé de contourner cette restriction en formant des compagnies des
holdings financiers. Au Brésil, le rapport entre les opérations
bancaires, l'assurance, et la gestion de capitaux a été mis en
place pendant plusieurs années. Cependant, le manque d'un système
de pension privé limite les synergies et la croissance potentielles, en
particulier entre l'assurance et la gestion des actifs.
3. Le potentiel pour la réalisation
du pouvoir du marché
Une des conséquences premières des
opérations des regroupements (F&A) est d'augmenter la taille de
l'entreprise acquéreuse et par la suite d'accroître le
pouvoir de négociation que cette entreprise peut mettre en
oeuvre auprès des ses différents partenaires. Pour l'entreprise
initiatrice d'une opération de F&A, l'objectif avoué de
l'opération est fréquemment l'augmentation de la part de
marché détenue grâce à l'acquisition d'une
entreprise opérant dans le même secteur d'activité. Mais
par delà de cet objectif, des nombreuses études publiées
dans la littérature plus générale sur l'organisation
industrielle se sont penchés sur la question de savoir si la position
sur le marché représentait un facteur important sur le plan
quantitatif.
Un fait important qu'il convient de prendre en compte lors de
l'évaluation de l'ensemble des coûts et des avantages sociaux
liés aux fusions bancaires consiste à savoir si l'augmentation
des parts des marchés et le renforcement des concentrations
résultant des fusions au sein d'un même marché sont
susceptibles de faire naître une position dominante sur le marché
local. Il consiste à déterminer également si les fusions
d'établissements opérant sur plusieurs marchés peuvent
entraîner un affaiblissement de leur influence locale. L'augmentation de
la concentration qui provient du processus de consolidation a soulevé
des questions concernant le pouvoir du marché en matière de
provision des services financiers. Cependant, il n'y a pas
nécessairement un rapport direct entre la concentration et le pouvoir du
marché, et certaines forces conduisant le processus de consolidation,
telle que l'entrée massive des banques étrangères qui
intensifie également la concurrence.19(*)
Des études empiriques sur l'évolution des
conditions concurrentielles dans certains principaux marchés
émergents suggèrent, à quelques exceptions, que le niveau
de la consolidation réalisé jusqu'ici ne semble pas avoir
réduit le niveau de la concurrence. Par conséquent, il est
probablement nécessaire de chercher une méthode autre que la
comparaison des indices de concentration (ou HH20(*)) pour évaluer des conditions concurrentielles.
Sur les marchés développés, une concentration plus
élevée du marché semble avoir des effets ambigus sur les
prix.21(*)
a. Le
pouvoir du marché dans le secteur bancaire européen :
La statistique H est la somme des élasticités
des « interest rate revenues ». Le tableau
présente les résultats des régressions des données
de panel utilisant des données annuelles des banques individuelles pour
la période 1994-99. Les variables du contrôle incluent des
« proxies » pour la taille et le « business
mix » des banques. Voir Gelos et Roldós (2001). «Test
pour des variations en H» réfère aux tests si la statistique
H a changé lors de la période débutant avec l'année
de la coupure structurelle, avec un niveau de confiance égal à 5.
Le tableau (1.7) suivant montre les résultats des évaluations des
équations de revenu et les statistiques dérivées de H
basées sur des données de panel annuelles sur différentes
banques pour quatre principaux marchés émergents
européens. Pour établir s'il y a eu un changement crucial des
conditions de concurrence pendant les six années étudiées,
les élasticités des prix (et donc la statistique de H) deviennent
variables durant les deux sous périodes.
Tableau 1-: Les
statistiques de « H Statistics » pour un
échantillon des systèmes bancaires des pays émergents en
Europe
pays
|
H avant
|
Structure du marché avant
|
H après
|
Structure du marché après
|
Test de changement en H
|
Année de coupure structurelle
|
La République Tchèque
|
.040
|
Non conclusive22(*) (concurrence monopolistique ou
monopole)
|
-.039
|
Non conclusive (concurrence monopolistique ou monopole)
|
Pas de rejet de constance
|
1998
|
Hongrie
|
.528
|
Non conclusive (concurrence monopolistique ou concurrence
parfaite)
|
.539
|
MC23(*)
|
Pas de rejet de constance
|
1997
|
Pologne
|
-.030
|
Non conclusive (concurrence monopolistique ou monopole)
|
-.029
|
Non conclusive (concurrence monopolistique ou monopole)
|
Pas de rejet de constance
|
1998
|
Turquie
|
.270
|
concurrence monopolistique
|
.100
|
Non conclusive (concurrence monopolistique ou monopole)
|
Pas de rejet de déclin
|
1998
|
Source : « IMF staff
estimates ».
Puisque qu'il est difficile d'indiquer exactement les coupures
structurales précises pour la plupart des pays, seulement deux dates ont
été employées : le début de 1997 pour les pays
dans lesquels le processus de consolidation a commencé et la fin de 1998
pour ceux dans lesquels ce processus termine. Pour la plupart des pays, le test
suggère que la structure du marché puisse être
caractérisée par la concurrence monopolistique, un
résultat également observé sur beaucoup des marchés
développés. 24(*) Lorsqu'il s'agit de la Turquie, les
évaluations montrent un déclin significatif dans la statistique
de H, indiquant une baisse dans des conditions concurrentielles. Tandis que
suggestifs, ces résultats devraient être interprétés
avec prudence, à cause de données inhérentes et les
problèmes d'estimation.25(*)
Le processus de consolidation a créé dans quelques
pays, des situations où les fusions proposées auraient
créé des banques ayant des parts de marché qui sont
cependant, relativement grandes. Ceci a forcé les autorités
à considérer des questions du pouvoir du marché potentiel.
Singapour, par exemple, n'a pas une politique de concurrence et n'adopte pas
l'approche de limiter les opérations des F&As pour des raisons de
concurrence. Les autorités reconnaissent la possibilité d'un
certain degré de pouvoir de monopole sur le marché de
dépôt mais croient qu'il y a suffisamment de concurrence et
voudrait encourager davantage de consolidation.
b. Le
pouvoir du marché dans les secteurs bancaires de l'Amérique
Latine :
Le tableau (1.8) montre les résultats des
évaluations des équations de revenu et les statistiques
dérivées de H basées sur des données de panel
annuelles sur différentes banques pour quatre principaux marchés
émergents latino-américains. Pour établir s'il y a eu un
changement crucial des conditions de concurrence pendant les six années
étudiées, les élasticités des prix (et donc la
statistique de H) deviennent variables durant les deux sous-périodes.
Tableau
ý1-: Les statistiques de « H
Statistics » pour un échantillon des systèmes
bancaires des pays émergents en Amérique Latine26(*)
pays
|
H avant
|
Structure du marché avant
|
H après
|
Structure du marché après
|
Test de changement en H
|
Année de coupure structurelle
|
Argentine
|
.809
|
MC27(*)
|
.969
|
Non conclusive (concurrence monopolistique ou
monopole)
|
Pas de rejet de constance
|
1997
|
Brésil
|
.281
|
MC
|
.291
|
MC
|
Pas de rejet de constance
|
1997
|
Chili
|
.332
|
MC
|
.363
|
MC
|
Pas de rejet de constance
|
1997
|
Mexique
|
.436
|
MC
|
.219
|
MC
|
Pas de rejet de déclin
|
1998
|
Source : « IMF
staff » estimates.
Puisqu'il est difficile d'indiquer exactement «les coupures
structurales précises» pour la plupart des pays, seulement deux
dates étaient employées : le début de 1997 pour les
pays dans lesquels le processus de consolidation a commencé et la fin de
1998 pour ceux dans lesquels ce processus termine. Pour la plupart des pays, le
test suggère que la structure du marché puisse être
caractérisée par la concurrence monopolistique, un
résultat également observé sur beaucoup de marchés
développés.28(*) L'Argentine est le seul pays dans lequel
l'hypothèse nulle de la concurrence parfaite ne pourrait pas être
rejetée pendant les années postérieures. Certains
résultats obtenus montrent une augmentation de la statistique de H
(suggérant plus de concurrence), qui n'est pas statistiquement
significative.
En revanche, lorsqu'il s'agit du Mexique, les évaluations
montrent un déclin significatif dans la statistique de H, indiquant une
baisse dans des conditions concurrentielles. Tandis que suggestifs, ces
résultats devraient être interprétés avec prudence,
à cause des problèmes d'estimation.29(*) Les questions de concentration
et de pouvoir du marché sont soulevées lors de la consolidation
récente des systèmes bancaires mexicains et chiliens. Les offres
publiques d'achat pour la deuxième plus grande banque ont soulevé
la question de la concentration et du pouvoir du marché, bien que d'une
manière satisfaisante, ce problème est résolu, il continue
à inquiéter les autorités. Une prise de contrôle
amicale de « Bancomer » -la deuxième plus grande
banque- par le « BBVA » de l'Espagne a été
suivie d'une offre de « Banamex »-la plus grande banque du
pays. La fusion de « Banamex-Bancomer » avait
créé une banque avec 40 pour cent de dépôts totaux
et ceci a soulevé des inquiétudes des autorités concernant
le pouvoir de monopole.
À la fin du décembre 2000, un amendement de la loi
d'opérations bancaires chilienne « the Chilean Banking
Law » a renforcé le rôle d'un organisme
appelé « the Superintendency of Banks and Financial
Institutions » (SBIF) dans des transactions des fusions et
acquisitions (F&A). Selon l'amendement, l'autorisation
précédente du « SBIF » est exigée
lorsqu'il s'agit de: (i) fusions entre les banques ; (ii) acquisition de
l'ensemble ou une partie de l'actif et du passif d'une banque; et (iii)
acquisition du contrôle de deux ou plus des institutions par le
même acquéreur (c'était le cas de
« BSCH » dans « Banco De Santiago » et
« Banco Santander Chile », et le groupe de
« Luksic » dans « Banco Edwards » et
« Banco de Chile »).30(*) Dans le cas d'une fusion, le nouveau règlement
considère deux scénarios: (i) quand la part de marché
estimée atteint 15-20 pour cent; et (ii) quand plus de 20 pour cent
d'une part de marché est acquise ou contrôlée. Dans le
premier cas, le niveau minimum d'adéquation du capital sera
augmenté de 8 pour cent à 10 pour cent. Dans le deuxième
cas, le « SBIF » peut approuver ou nier l'autorisation de
la transaction.
4. La diversification des risques
Les motivations financières des opérations
de F&A, sont à égale importance que les motivations
économiques et managériales. A cet égard, les
regroupements se justifient par : l'imperfection, et donc l'absence
d'efficience des marchés financiers et d`autre part, ils s'appuient sur
la théorie de portefeuille qui considéré que les
acquéreurs recherchent à travers la diversification de leurs
actifs une diminution du risque global de l'entreprise.
a. les
F&A et la diversification des actifs :
La diversification du portefeuille d'actifs est un moyen de
réduire le risque inhérent à la poursuite d'un niveau
déterminé de profit. Elle permet aussi un accès moins
coûteux aux différentes sources de financement (effet taille).
D'une manière générale, la diversification
autorisée par le regroupement d'activités très disparates
diminue la volatilité des flux de trésorerie
dégagés par le groupe ainsi, constitué. Rappelons que le
risque global du portefeuille est composé :
- du risque spécifique, ou non systématique, ou
diversifiable qui se traduit par la volatilité de performance de chaque
firme.
- Du risque systémique ou de marché, ou encore non
diversifiable qui est relatif à des dangers exogènes tels que des
variations brutales de taux d'intérêt, le retournement de
conjoncture, etc.
La rémunération de ce risque est alors
déterminée grâce au modèle d'équilibre des
actifs financiers (MEDAF) qui est l'un des fondements de la théorie
financière moderne. Les premières dérivations de ce
modèle ont été faites par (SHARPE(1964), LINTER (1965),
MOSSIN (1966)². Ces auteurs démontrent qu'un marché
financier parfait et en présence d'un portefeuille sans risque.
b. la
diversification internationale et les opérations des F&A :
Les intérêts internationaux doivent répondre
à deux contraintes : obtenir une rentabilité
supérieure à l'investissement national et réduire le
risque total du portefeuille. En effet, la réduction de risque
enregistrée dans le cas de portefeuilles internationaux trouve son
origine dans l'absence corrélation entre les performances
économiques et financières des pays. Ces résultats sont
d'ailleurs confirmés par des études menées par LEVY et
SARVAT (1970), AGMON et LESSARD(1977), JACQUILAT et SOLNIK (1987), SEVCHACK et
BEEDLES (1980), RAVENS et SCHERER(1987). Ces divergences s'expliquent par les
différences de la dotation factorielle entre pays, les
différences entre politiques économiques menées et les
différences de cycle économique entre autres. Ainsi, certains
pays peuvent se situer en phase de récession économique tandis
qu'en même temps d'autres pays enregistrent de forts taux de croissance,
par conséquent, il est possible de réduire le risque global d'un
portefeuille en le diversifiant avec des actifs internationaux et ce d'autant
plus que les marchés disposent de faibles taux de corrélation.
SOLNIK B. (1973).
III. Les données et la
méthodologie :
La littérature dans le secteur bancaire est riche en
termes de données et des techniques qui sont utilisées afin
d'évaluer les effets des fusions et acquisitions bancaires en terme de
performance. Les activités de fusion et d'acquisition
génèrent des bénéfices globaux aux actionnaires
quand la firme consolidée après fusion est plus performante que
la firme qui est combinée de deux entités séparées
de pré-fusion. La cause primaire de ces bénéfices est
censée être l'amélioration de la performance suite à
la fusion. La recherche des gains en terme de performance de post-fusion s'est
concentrée sur des améliorations d'efficience et du pouvoir du
marché qui devrait être plus accru. La plupart des travaux de
recherche suivent l'une des approches suivantes afin d'évaluer la
signification des gains qui sont associés aux activités de
fusion. La première approche, appelée l'approche comptable
compare la performance de pré fusion et de post-fusion des
établissements en utilisant des données comptables pour
déterminer si la consolidation mène aux changements des
coûts rapportés aux revenus ou aux chiffres de
bénéfice. Le point fort de cette approche c'est que la
performance comptable peut être directement mesurée et que les
données utilisées sont facilement à obtenir. Cependant,
ces techniques qui sont fondées sur des données comptables ne
sont pas sans limites. Bien que les données comptables soient
conçues pour mesurer la performance réelle, elles peuvent
être imprécises dans un sens économique. Des données
sont basées sur les chiffres historiques et négligents souvent
des valeurs courantes sur les marchés.
En outre, les changements mesurés entre la période
de pré-fusion et la période de post-fusion peuvent ne pas
être seulement dus à la fusion. D'autres événements
ont pu avoir lieu pendant la période qui est étudiée ce
qui peut plus exactement expliquer les changements observables de la
performance. N'explique pas de tels événements autres que les
opérations de regroupement, cela peut mener à des conclusions
inexactes concernant les changements reliés à la fusion. Tenant
compte des ces limites qui sont constatées au niveau de l'approche
comptable, nous allons utiliser dans ce chapitre, l'approche basée sur
les rendements boursiers afin d'évaluer les expériences des
fusions et acquisitions bancaires dans les pays émergents. L'objectif
principal dans ce qui suit c'est de spécifier la méthodologie qui
est adoptée dans ce chapitre afin d'évaluer les effets des
regroupements bancaires dans les pays émergents. A cet égard,
nous commençons par présenter la technique des études
d'évènement qui est la technique le plus utilisée pour la
détermination des effets des opérations des fusions et
acquisitions sur la performance des firmes qui y sont impliquées.
L'approche financière qui est adoptée pour analyser
des bénéfices de fusion consiste à évaluer la
réaction des marchés boursiers aux annonces de fusion. Les
partisans de cette approche voient qu'elle est fondée sur des
données du marché plutôt que des données de la
comptabilité. Cette approche permet de déterminer plus exactement
la valeur implicite de fusion de deux entités indépendantes.
Essentiellement, ils voient du fait que des données comptables sont
incertaines et la réaction du marché boursier est susceptible
d'être un meilleur indicateur des vrais effets économiques de la
transaction annoncée. La plupart des études examinent les
rendements anormaux des firmes acquéreuses et des cibles
séparément, mais plusieurs papiers analysent le changement total
de la richesse d'actionnaire.31(*) Dans ces cas, la somme des valeurs
pondérées des rendements anormaux de l'acquéreur et de la
cible est la mesure la plus appropriée de gains globaux provenant de
l'activité de fusion et d'acquisition. Les études des rendements
anormaux éprouvés par différentes parties de fusion ne
peuvent pas différencier entre l'effet sur la valeur de la consolidation
et l'effet du transfert de richesse qui est incorporé dans la valeur
d'achat. Avant de procéder à une revue de la littérature
des travaux de recherche se rapportant à l'approche financière,
nous essayons de présenter la technique d'étude
d'évènement qui est la plus utilisée afin d'évaluer
les effets des opérations des fusions et acquisitions.
1. La technique
d'étude d'évènement:
La technique d'étude d'évènement, a
été adoptée pour tester l'hypothèse semi-forte
d'efficience des marchés financiers. Lors des années 1960 et 70,
les études de Ball et Brown (1968)32(*) et de Fama, Fisher, Jensen et Roll (1969)33(*), étaient les plus
significatives et étaient appliquées au marché
américain. L'objectif de ces études était de
déterminer les réactions des marchés boursiers aux
annonces de certaines décisions financières par les firmes
étudiées. Ensuite, la technique des études
d'évènement est devenue utilisée fréquemment, et ce
pour plusieurs raisons. D'abord cette technique n'est pas utilisée
uniquement pour la simple appréciation de la vitesse d'ajustement des
cours aux nouvelles informations, mais pour l'évaluation et la
quantification de la réaction des cours boursiers des firmes qui sont
cotées.
Ensuite, il y a une évolution au niveau du domaine
d'application de ces techniques qui englobe plusieurs types
d'évènements, y compris ceux qui affectent plusieurs
entités à la fois, tels qu'un évènement politique,
économique ou réglementaire, etc. Mieux encore, ces techniques
pourraient être utilisées pour apprécier l'impact des
évènements sur le rythme des transactions, c'est-à-dire
sur le volume d'échange des titres financiers (actions). Enfin, ces
techniques d'étude d'évènement sont devenues de plus en
plus précises grâce aux progrès considérables qui
sont enregistrés dans les domaines de la statistique et des
méthodes quantitatives. Ainsi, les modèles qui sont
utilisés prennent en considération les caractéristiques
réelles des cours ou des rentabilités, qui étaient omises
auparavant par les autres techniques qui sont adoptées pour les
mêmes motifs.
L'identification d'un évènement ainsi que sa date
de réalisation, paraissent une étape requise avant d'entamer
l'analyse des cours boursiers des banques qui sont impliquées dans des
opérations des fusions et acquisitions, par exemple
(l'évènement). Pour ce faire, il est nécessaire de
comprendre la notion d'évènement dans le domaine de finance. Un
évènement est une information qui est devenue disponible au
public sur les marchés et qui est de nature à affecter la valeur
d'une ou de plusieurs firmes en même temps. Nous devrons alors, accorder
particulièrement plus d'attention aux évènements provenant
de l'annonce de quelques décisions financières qui sont prises
par les dirigeants des entreprises. L'étude d'évènement
permet alors aux entreprises d'apprécier la perception de leurs
décisions par les marchés boursiers, et aux actionnaires
d'évaluer les performances de l'équipe dirigeante à
travers l'évolution des cours boursiers. Généralement, les
évènements qui sont significatifs sont ceux qui affectent
l'équilibre auquel est soumis le couple rentabilité-risque d'un
titre. Selon les évènements, une telle variation
représente soit une déstabilisation temporaire des cours
boursiers, soit une évolution complète et définitive vers
un autre équilibre. Même si on peut facilement repérer
l'évènement, l'identification de la date exacte de sa
réalisation n'est pas toujours une tache facile.
Théoriquement, la date à laquelle l'information
concernant celui-ci est rendue publique est considérée comme date
d'évènement. Dans la pratique, on assimile cette date à
celle de la première annonce émanant d'une source publique
d'information (un journal, une revue spécialisée, un rapport
bancaire, un site d'Internet,...). Cependant, ce choix ne permet pas
d'éliminer complètement l'incertitude sur la date exacte de
l'évènement. D'une part, l'existence d'autres
évènements concomitants qui interviennent avant la date d'annonce
publique se manifeste par une réaction anticipée du marché
boursier.34(*) D'autre
part, certains pays où l'information circule mal ou très
lentement, nous devrions consulter plusieurs sources d'information (Hamon,
1986)35(*). Ainsi, tous
les opérateurs n'agissent pas en même temps sur le marché,
d'où une réaction qui s'étale sur une certaine
période. Enfin, pour les titres cotés à intervalles
irréguliers, moins ils sont liquides et plus le temps de réaction
sera plus long.
Pour que tous ces phénomènes soient pris en compte,
on choisit dans la plupart des cas, comme période
d'évènement, un intervalle de temps
[-ti,...,+ti] qui est spécifique à chaque
titre i et centré sur la date ti = 0, une date qui est
supposée de la première annonce de l'évènement. En
dehors de cet intervalle de temps, les flux d'information concernant le titre
sont supposés « normaux ». Une autre solution qui
consiste à développer un modèle qui précise d'une
manière endogène la date d'évènement a
été étudiée par Ball et Torous (1988)36(*). Cependant, ce type de
perfectionnement est souvent obtenu engendrant ainsi une complexité
croissante du modèle. La quasi-totalité des modèles
économétriques qui sont retenus dans les études
d'évènement étant basés sur l'hypothèse de
normalité conditionnelle ou inconditionnelle des variables
étudiées, on utilise dans la pratique des rentabilités ou
des variations relatives de cours comme variables d'analyse.37(*) Si on admet que la cotation
s'effectue en temps continu, la rentabilité d'un titre i entre deux
dates t et t-1 se calcule de la manière suivante :
(1)
Où Pit est le cours boursier du titre i
à la date t. En absence de cotation pour certaines dates, les cours
manquants peuvent être remplacés par des cours théoriques,
qui sont calculés par exemple selon une des méthodes
proposées par Hachette et Mai (1991)38(*). L'utilisation de ces méthodes en l'absence de
cours à la date ou sur la période d'évènement
conduit à des erreurs d'appréciation de la réaction du
titre. Bien que le principe général des études
d'évènement soit le même, plusieurs approches peuvent
être adoptées dans cette technique. Une fois qu'on a
identifié l'évènement et sa date de réalisation, on
pourra choisir un intervalle I= [-t,....,+t] comme période
d'évènement qui est centrée sur cette date.
En dehors de cet intervalle, les taux de rentabilité sont
supposés générés par un processus donné,
décrivant leur dynamique dans le temps. L'appréciation de la
réaction d'un titre à un évènement passe alors par
l'analyse des rentabilités qui sont réellement
réalisées sur l'intervalle I, en supposant, qu'elles sont
différentes de celles qui auraient été observées en
l'absence de l'évènement, c'est-à-dire différentes
de celles produites par le processus qui génère
l'évolution des cours en période normale. On appelle alors
«une rentabilité anormale » (Abnormal Return) d'un
titre i, à une date d'évènement t (ARit),
l'écart entre la rentabilité observée à cette date
Rit et celle attendue en période normale.
2. Le calcul des
rendements anormaux :
Les variations des cours des actions d'une banque donnée
qu'on observe pendant le mois t où une proposition de fusion est
annoncée ne peuvent pas être attribuées exclusivement
à cette annonce parce que les cours des titres pendant ce mois
pourraient être affectés par une multitude de facteurs autres que
l'annonce de la proposition de fusion ou d'acquisition. Si nous voulons juste
mesurer l'effet de la fusion annoncée sur les cours des actions d'une
banque donnée, nous devons d'abord neutraliser les mouvements des prix
qui résultent des facteurs autres que l'annonce spécifique aux
regroupements. Définir Rit comme le rendement
(observé) réalisé des actions i pendant le mois t et
E(Rit) comme le rendement prévu ou anticipé
des titres i pendant le mois t, c'est-à-dire, le rendement de ces
actions que nous avons prévu si la proposition de fusion n'était
pas annoncée. Le mouvement des cours qui peuvent être
attribués à l'annonce est la différence entre
Rit et E(Rit). Nous pouvons appeler
cette différence le rendement inattendu (eit) des
titres i pendant le mois t selon l'équation suivante :
eit = Rit - E(Rit).
(2)
Pour calculer eit nous devons estimer
E(Rit), le rendement inobservable et prévu sur les
actions i pendant le mois t. Plusieurs techniques statistiques ont
été suggérées pour estimer
E(Rit). Le modèle le plus utilisé est le
modèle du marché (Fama et autres. (1969)39(*) et Fama (1976)), c'est le
modèle qui est retenu pour effectuer ce travail. Selon ce modèle
on admet que les rendements des titres (security returns) suivent une
distribution normale multivariée (a multivariate normal distribution).
Les rendements des titres sont générés par le processus
stochastique suivant (stochastic process) :
Rit = i + i Rmt
+ eit , (3)
Avec
i = 1,....,n,
t = 1,.....w,
Rit = taux de rendement du titre i pendant le
mois t,
Rmt= taux de rendement sur la valeur
pondérée de l'indice du marché sur le mois t,
i = cov(R it, Rmt)/var
(Rmt),
i = E(Rit) - i
E(Rmt),
eit = le résidu aléatoire (the
stochastic disturbance term) de titre i pendant le mois t lequel suivant une
distribution normale centrée et réduite (avec une moyenne
zéro), qui ne sont pas corrélés dans le temps et ayant une
variance constante
(2)
Cov (eit , ejs) = 0, pour tout
i j et t s,
Cov (eit , Rmt) = 0, pour tout
t.
Le portefeuille du marché contient tous les actifs qui
exhibent un niveau du risque élevé en proportion avec leurs
valeurs sur le marché.40(*) Dans la pratique, nous utilisons l'indice de
marché boursier qui est un indice pondéré des valeurs de
tous les titres sur le marché. Le coefficient bêta du titre i est
une mesure de la sensibilité de cet actif aux variations
générales s'effectuant sur le marché. Il est défini
comme le ratio de la covariance des rendements des titres i avec les rendements
sur le marché boursier divisé par la variance des rendements sur
le marché. Nous effectuons une régression selon la méthode
des moindres carrés ordinaires (MCO) des Rit sur
Rmt (avec le taux de rendements mensuels finissant 6 mois
avant l'annonce de la fusion proposée et en dehors de la période
d'évènement), nous pouvons estimer les paramètres et pour
chaque titre appartenant à l'échantillon. Utilisant ces
paramètres estimés ( et) nous pouvons réécrire
l'équation (3) comme suit :
En se référant au modèle du marché,
la comparaison de l'équation (2) avec l'équation (4) indique que
les rendements anticipés peuvent être estimés en faisant la
somme de deux termes (observables) entre crochets dans l'équation (4).
La déduction des rendements anticipés de ceux qui sont
observés permet d'obtenir une estimation des rendements inattendus
êit qui sont appelés aussi
les rendements anormaux ("abnormal" returns). En d'autres termes,
[i^ + i^ Rmt]
représente le rendement anormal du titre i durant le mois
t, ce dernier est simplement égal à
êit. Notons que le modèle du marché
présenté dans l'équation (3) divise le rendement total du
titre i en deux composantes : une composante du marché
appelée composante systémique et une composante spécifique
à la firme. Etant ceci, les facteurs affectant les cours des titres sont
de deux types : les mouvements d'ordre général du
marché et les variations des prix spécifiques à la firme
qui sont causées par les évènements spécifiques de
la firme.
La déduction de de Rit neutralise
l'effet des mouvements systémiques du marché mais ne permet pas
de neutraliser les variations des prix qui sont spécifiques à la
firme. Ces variations pourraient provenir des évènements autres
que l'évènement sous l'étude (la proposition de fusion ou
la décision des régulateurs), nous pouvons prendre la moyenne en
coupe transversale (the cross-sectional average) des rendements inattendus (des
rendements anormaux) pour les titres dans notre échantillon durant une
période de 13 mois pour chaque titre, cela permet d'avoir une
période d'évènement centrée sur le mois d'annonce.
Nous avons :
t = -6,-5, - 4,..., 0,..., + 4, + 5, +6
Avec ARt est le rendement anormal moyen (the
sample average abnormal return) qui est identique au rendement inattendu moyen
durant le mois « t » et « n » c'est le
nombre des titres dans l'échantillon. La moyenne en coupe transversale
neutralise les variations des prix qui sont spécifiques à la
firme et qui ne sont pas reliées à l'évènement en
cours d'étude car cet évènement ne s'est pas
effectué en même temps pour les « n » titres
de l'échantillon. La dernière étape dans cette analyse
c'est le calcul des rendements anormaux cumulés moyens (cumulative
average abnormal returns (CAR's)) de mois t1 au mois
t2 durant la période d'évènement (t =
-6,-5, - 4,..., 0,..., + 4, + 5, +6). Le mois de
l'annonce c'est le mois 0, la période de pré-annonce
s'étale sur les 6 mois précédant la date d'annonce et la
période de post-annonce couvre les 6 mois après l'annonce de
regroupement. Le rendement anormal cumulé moyen pour les
« n » titres de l'échantillon du mois
t1 au mois t2 est calculé comme
suit :
Les premières études suggèrent que les gains
qui proviennent des fusions ne sont pas typiquement répartis entre les
firmes acquéreuses et les firmes cibles. Donc, nous mettons l'accent sur
les changements en terme de bien être des firmes acquéreuses et
celles cibles séparément, c'est le cas aussi pour les firmes
combinées. En faisant ceci, une autre étape dans notre partie
empirique consiste à évaluer les rendements anormaux de la firme
combinée (cible plus acquéreuse). Examinant uniquement les
rendements anormaux des deux firmes séparément, ceci pourrait
engendrer une interprétation partielle ou biaisée de la
réaction du marché aux annonces des fusions et acquisitions.
Donc, nous calculons les rendements anormaux de la firme combinée en
utilisant la méthode adoptée par Houston et Ryngaert (1994).
(7)
Avec MVt est la valeur sur le marché
des titres de la firme cible un mois avant la date d'annonce,
MVb est la valeur sur le marché des titres de la
firme acquéreuse un mois avant la date d'annonce, et ARt
et ARb sont, respectivement, les rendements anormaux
des ième firme cible et acquéreuse le long de la
fenêtre de l'évènement. Houston et Ryngaert (1994) ont
montré que cette méthode donne le vrai pourcentage de changement
de la valeur de firme combinée avant la fusion. Pour tester la
significativité statistique, nous utilisons la Z-statistique
décrite par Dodd et Warner (1983)41(*). Les Z-statistiques contrôlent le nombre des
observations dans la période d'estimation de même que les
fluctuations de marché durant la fenêtre
d'évènement. Ce test statistique a une forme normale, avec des
valeurs allant de zéro à un. L'hypothèse nulle
testée est la l'absence d'aucun rendement anormal qui résulte des
annonces des fusions. Comme il a été noté par Dodd et
Warner (1983), les rendements anormaux cumulés moyens (CARs) et la
Z-statistique peuvent avoir des signes opposés. Ce résultat peut
avoir lieu si la plupart des CARs sont positifs et l'échantillon inclut
quelques extrêmes avec des larges déviations standard. Dans des
tels cas, le rendement anormal cumulé moyen et la Z-statistique sont
typiquement égaux à zéro.
3. Tests de
significativité statistique des rendements anormaux:
Les rendements moyens estimés peuvent être
différents de zéro et les rendements moyens qui ne sont pas
observés sont en fait nuls. Les rendements moyens estimés
devraient être sujets à des tests statistiques pour savoir s'ils
sont significativement différents de zéro pour un niveau
donné de significativité. Par la suite, on décrit les
tests utilisés afin d'accepter ou de rejeter l'hypothèse que les
rendements moyens sont différents de zéro.42(*) Nous allons aussi
présenter un ensemble des tests de significativité pour
déterminer si deux rendements moyens sont l'un est différent de
l'autre. Pour tester si les taux des rendements anormaux moyens et les
rendements anormaux cumulés moyens sont significativement
différents de zéro, nous calculons tout d'abord, pour chaque
titre i et pour chaque mois t, un rendement anormal standardisé
(standardized abnormal return) (SRit) comme suit :
Où i,
représente la déviation standard estimée des rendements du
titre i calculé sur une période d'estimation de 30 mois. Sachant
que SRit sont des variables aléatoires
indépendantes qui sont identiquement distribuées (identically
distributed independent random variables), ayant chacune une t-distribution
avec 30 degrés de liberté. Etant donné un
échantillon de n titres nous pouvons maintenant calculer un rendement
anormal standardisé en coupe transversale (a cross-sectional average
standardized abnormal return) (ASRt) pour chacun des 13
mois de la période de l'évènement :
t = -6,-5, - 4, ...., 0,...., + 4, + 5.+6
Etant admis que eit sont
indépendantes à travers le temps t et suivent une distribution
normale, on peut donc retenir que ASRt suit une t-distribution et la
t-statistique est la suivante :
Cette t-statistique est utilisée pour tester
l'hypothèse si les rendements anormaux moyens (ARt)
sont significativement différents de zéro à
différents niveaux de significativité. Une procédure
similaire est employée pour tester si les rendements anormaux
cumulés moyens sont significativement différents de zéro.
La t-statistique dans ce cas est :
Où la t-stat est la t-statistique de Student et
t, c'est la
déviation standard en coupe transversale des n titres de
l'échantillon durant le mois t (t n'est pas
nécessairement égale à 1).
4. La
présentation d'autres éléments méthodologiques:
Pour
déterminer l'effet des fusions et acquisitions bancaires dans les pays
émergents sur la valeur des banques qui y sont impliquées,
l'approche financière utilise des données boursières ayant
une fréquence mensuelle pour mieux focaliser sur les effets plus
ciblés des regroupements sur les cours des firmes après
transaction. Nous devrons également faire recours à d'autres
types de données telles que la date d'annonce, la date de rumeur et
celle d'accomplissement des regroupements, pour bien fixer la fenêtre
d'évènement laquelle servira comme période probable pour
l'apparition des effets des regroupements.43(*) Afin d'effectuer ce travail, nous utilisons des
données qui sont fournies par diverses sources.
Les données comptables et bilancielles sont obtenues
à travers les rapports annuels des Banques Centrales des pays des
banques regroupées. Une base des données appelée
« Bankscope» représente une source
détaillée et riche qui nous a permis de sélectionner les
institutions bancaires qui ont subi des opérations des fusions et
acquisitions grâce la présentation détaillée de
l'historique de chaque banque « Bank Mergers and Acquisition
deals ». La base des données « Bankscope »
nous a permis d'effectuer une première sélection des banques
ayant subi des opérations de regroupement. Dans une deuxième
étape, nous avons opté pour la recherche des données
boursières pour déterminer les rendements anormaux des ces
banques impliquées dans ces cas des regroupements qui étaient
sélectionnés au départ. Les propriétés des
données et leur utilisation dans cette étude sont
récapitulées dans le tableau suivant, (cf. Tableau 1.9).
Tableau 1- 9 :
Propriétés de l'échantillon et des sources des
données
N°
|
Les données
|
L'utilisation des données
|
1
|
Les cours boursiers mensuels de clôture et les valeurs de
dividendes des banques regroupées 44(*)
|
Ces données permettent de calculer les rendements mensuels
et les rendements anormaux des ces banques 45(*)
|
2
|
Les taux des rendements de l'indice de marchés boursiers
de tous les titres sélectionnés46(*)
|
Ceux-ci nous permettent de calculer les rendements mensuels du
portefeuille du marché 47(*)
|
3
|
La valeur du marché ou appelée aussi la
capitalisation boursière 48(*)
|
Cette variable permet de calculer les rendements anormaux de la
banque combinée résultant de regroupement 49(*)
|
Ces données qui sont présentées dans ce
tableau ci-dessus nous permettent de sélectionner uniquement les banques
dont on dispose ces informations boursières et ayant une
fréquence mensuelle (au moins pendant 30 mois avant et après
l'annonce de regroupement). Les cours boursiers mensuels ont été
obtenus à partir de la base des données
« Datastream » qui fournit des informations se rapportant
à certains indicateurs boursiers, économiques et financiers de
plusieurs entreprises dans le monde. L'échantillon inclut pratiquement
toutes les banques qui sont publiquement cotées sur les marchés
boursiers et dont les informations financières mensuelles sont
disponibles dans « Datastream » ou bien elles sont fournies
par la base des données « Bankscope ».
Afin de déterminer les dates exactes d'annonce des
regroupements et les données financières, boursières et
comptables qui sont spécifiques à la banque cible et celle
acquéreuse, nous avons effectué une collecte de l'ensemble des
données se rapportant aux fusions et acquisitions annoncées
à partir de la base des données appelée
« Thomson Financial Data - SDC M&A ».
L'opération de collecte des données est complétée
par quelques articles de presse. Ces types des données qui sont fournies
par cette dernière base des données sont présentés
dans le tableau suivant, (cf. Tableau 1.10).
Tableau 1- 10: Type des
informations et motifs d'utilisation
Type d'information
|
L'utilité de l'information
|
La première date de la transaction
|
Cette information va servir pour vérifier le début
de la fenêtre d'évènement.
|
La date de rumeur
|
Pour déterminer la possibilité d'existence des
effets concomitants qui pourraient influencer les rendements anormaux des
banques concernées.
|
La date d'annonce
|
Pour déterminer la date d'évènement
|
La date d'accomplissement de la transaction
|
Pour vérifier si la transaction a été
accomplie
|
La dernière date de la transaction
|
Cette information va servir pour vérifier la fin de la
fenêtre d'évènement.
|
Le type de regroupement
|
Afin de déterminer la nature de la transaction :
Acquisition ou fusion etc.....
|
La part initiale détenue en pourcentage
|
Pour savoir si l'acquéreur est un actionnaire initial de
la firme cible ou un acquéreur nouveau
|
La part acquise en pourcentage
|
Afin de déterminer si l'acquisition marque une transaction
de valeur
|
La part acquise en pourcentage
|
Pour vérifier si la part finale est supérieure
à 50% (majoritaire)
|
La valeur de la transaction
|
Avoir une idée sur la transaction en terme de valeur
|
Le nom de l'acquéreur
|
Pour déterminer les informations financières qui y
sont concernées
|
Le pays de l'acquéreur
|
Déterminer si la transaction est de type domestique ou
transfrontière
|
La région de l'acquéreur
|
Déterminer si la banque acquéreuse est
diversifiée ou concentrée à l'échelle domestique
|
La description de l'acquéreur
|
Déterminer le profil activités de la banque
acquéreuse (diversifiée versus concentrée)
|
Le nom de la banque cible
|
Pour déterminer les informations financières qui y
sont concernées
|
Le pays de la cible
|
Déterminer si la transaction est de type domestique ou
transfrontière
|
La région de la cible
|
Déterminer si la banque acquéreuse est
diversifiée ou concentrée à l'échelle domestique
|
La description de la cible
|
Déterminer le profil activités de la banque
acquéreuse (diversifiée versus concentrée)
|
Nous définissons une fusion comme étant une
transaction s'effectuant entre deux ou plusieurs banques qui fusionnent leurs
activités pour faire apparaître une seule nouvelle entité
bancaire. Concernant les acquisitions, les banques continuent à
fonctionner en tant qu'entités séparées, la banque
acquéreuse pourrait avoir un contrôle total de la banque
rachetée. Dans notre travail nous avons retenu uniquement les cas des
regroupements où l'acquisition est une transaction qui s'effectue sur la
base d'achat d'une part finale estimée a plus que 50%. Si deux cas de
fusions ou d'acquisition ont eu lieu lors d'une même période ou
une période proche, c'est-à-dire on constate un chevauchement au
niveau des fenêtres d'évènement (même fenêtre
d'évènement), ils seront considérés comme un seul
et même regroupement. Enfin, nous effectuons selon les techniques des
études d'évènement des calculs des rendements anormaux et
des rendements anormaux cumulés pour des banques des pays
émergents. Ces pays sont ; la Turquie et la Tunisie. Les cas des
regroupements qui sont retenus dans ces pays sont survenus entre des
institutions bancaires dont les données boursières mensuelles
sont disponibles dans les bases des données
« Bankscope » ou « Datastream ».
Ces premières sélections dans ces deux pays nous
mènent à effectuer une deuxième sélection des
institutions bancaires parmi celles qui sont retenues lors de la
première sélection et qui ont subi des opérations des
fusions ou d'acquisition majoritaires (part finale plus que 50%). C'est cette
dernière sélection nous permettra de déterminer
l'échantillon définitif qui sera examiné pour
déterminer les effets des regroupements sur la valeur boursière
des ces banques qui y sont impliquées.50(*) Après avoir déterminé
l'échantillon définitif des banques dans chacun des pays
cités ci-dessus, nous calculons les rendements anormaux et les
rendements anormaux cumulés des ces banques et nous effectuons les tests
de significativité permettant de retenir les cas qui montrent des
variations qui sont statistiquement significatives de leurs rendements anormaux
cumulés.
5. Revue de la
literature:
Les travaux empiriques qui examinent les gains des fusions et
d'acquisitions selon l'approche financière qui est fondée sur des
données boursières permettront de spécifier la
méthodologie qui est adoptée dans notre travail afin
d'évaluer les effets des regroupements bancaires dans les pays
émergents. A cet égard, nous allons essayer de présenter
les travaux empiriques qui ont été déjà
effectués sur cette question ainsi que les différentes techniques
utilisées et les divers résultats obtenus.
a. Les résultats des études
américaines :
Les conclusions des études américaines ont
été pour la plupart de cas mitigées. Rhoades (1994) et
Pilloff & Santomero (1997) ont fourni une synthèse de la
littérature sur les études d'évènements. Quelques
études ont trouvé que la valeur totale du cours boursier de la
firme acquéreuse plus celui de la cible a augmenté suite à
l'annonce (Cornett et Tehranian, (1992) et Zhang, (1995)). D'autres n'ont pu
observer aucune amélioration de la valeur totale de la firme
acquéreuse et de la cible (Hannan et Wolken, (1989); Houston et
Ryngaert, (1994); Pilloff, (1996) et Kwan et Eisenbeis, (1999)). Alors que
d'autres études ont constaté que les effets de l'annonce
dépendent fortement des caractéristiques de la fusion ou
acquisition (Houston et Ryngaert, (1997)). DeLong, (1999) a constaté que
les fusions et acquisitions transfrontalières impliquant des banques
américaines sembleraient créer plus de valeur que les fusions et
acquisitions domestiques.
En moyenne la valeur totale des firmes acquéreuses et
cibles ne semble pas conforter d'idée d'une augmentation de la valeur de
l'ensemble suite à l'annonce de la fusion ou de l'acquisition du fait
que les réactions positives sur les cours boursiers de la cible est
généralement compensée par une variation négative
du cours de la firme acquéreuse (Piloff et Santomero, (1997); Houston et
Ryngaert, (1994); Rhoades, (1993)). Par conséquent, ces conclusions
confortent l'hypothèse selon laquelle une fusion ou une acquisition
impliquerait seulement un transfert de richesse des actionnaires de la firme
acquéreuse vers ceux de la firme cible sans qu'il y ait
véritablement une création de la valeur pour l'ensemble des
firmes. Cependant, les conclusions des études des années quatre
vingt dix ont été plus favorables que celles des années
quatre vingt51(*).
D'autres études ont considéré la réaction du
marché boursier selon les catégories d'opérations des
fusions et acquisitions. En effet, Houston & Ryngaert (1994) ont
constaté que la valeur de l'ensemble lors de l'annonce est sensiblement
supérieure dans le cas où l'acquéreur est remarquablement
profitable et dans le cas où les établissements se livrent aux
mêmes activités.
La première conclusion soutient l'hypothèse selon
laquelle les gestionnaires compétents sont mieux appréciés
que ceux qui ne le sont pas et la deuxième conclusion supporte
l'hypothèse de pouvoir du marché selon laquelle une augmentation
de la part de marché pourrait engendrer des profits supérieurs.
De plus, DeLong (2001) constate que les fusions qui renforcent la concentration
géographique et qui se spécialisent dans les mêmes
métiers créent de la valeur alors que celles qui se diversifient
ne créent pas de la valeur. Ce résultat semble contredire
l'étude de Zhang (1995) qui au contraire constate que la diversification
géographique, en réduisant la variabilité des revenus,
permet d'augmenter la valeur pour les actionnaires. En revanche, la
concentration du marché résulterait en une augmentation des
profits par le biais d'une manipulation positive des prix, notamment sur le
marché de détail. Cependant, Berger & Hannan (1998), ont
montré que les firmes bancaires opérant sur des marchés
plus concentrés sont moins efficaces. Par conséquent, la valeur
de marché de la banque reste inchangée car les gains
résultant de la manipulation des prix seraient neutralisés par
ces inefficiences.
b. Les résultats des études
européennes :
Les conclusions des quelques études
d'évènements, qui sont entreprises en Europe, ont
été positives dans le sens où les auteurs ont pu constater
une évolution positive des cours boursiers de la firme acquéreuse
et de la firme cible. Par exemple, l'étude de Van Beek & Rad (1997)
a montré que ces gains existent mais ne sont pas significatifs. Alors
qu'une étude plus récente de Cybo-Ottone & Murgia (2000), a
au contraire, confirmé la significativité de ces gains notamment
dans le cas des fusions et acquisitions domestiques et entre banques et autres
secteurs différents (banques et assurance). Dans une autre étude
qui est effectuée par Beitel et Schiereck (2001), les deux auteurs ont
constaté une augmentation de la valeur combinée des firmes
acquéreuses et des cibles dans le cas des fusions et acquisitions
domestiques et au contraire, une diminution dans le cas de fusions et
acquisitions transfrontalières. Cependant, l'existence des ce gains
n'impliquent pas nécessairement que les fusions et acquisitions
améliorent l'efficacité globale des banques, du fait qu'ils
peuvent aussi provenir des effets de l'augmentation du pouvoir de
marché. D'ailleurs, c'est dans ce sens où il y a la
différence entre les résultats des études
américaines et européennes. En effet, le faible renforcement de
la politique anti-trust dans quelques pays européens permettrait
d'offrir une explication quant à la légitimité des gains
motivés par une augmentation du pouvoir de marché, ce qui n'est
pas le cas aux Etats-Unis malgré la relaxation de leur politique
anti-trust au cours des années.
Dans les parties précédentes, nous avons
présenté la technique des études d'évènement
et les méthodes du calcul des rendements anormaux et les rendements
anormaux cumulés afin de déterminer les effets des regroupements
bancaires sur les valeurs des banques qui y sont impliquées. La
littérature sur la question, notamment les travaux de recherche
américains et européens, ont montré que toutes les
opérations des regroupements ne montrent pas le même niveau de
succès et cela diffère d'un type de regroupement à un
autre. A cet égard, nous allons opter pour une répartition des
ces cas des fusions et acquisitions bancaires en Tunisie selon leurs logiques
industrielles (selon qu'elles sont diversifiées ou concentrées
géographiquement et du point de vue profils des activités), en
tenant compte de leurs localisations géographiques et leurs profils des
activités.
Conclusion :
La plupart des analyses relatives aux fusions et
acquisitions des banques fondent leurs conclusions sur la vérification
des différentes motivations qui ont été avancées
dans ce chapitre. Bien qu'en utilisant des méthodes
économétriques différentes et des fonctions des
coûts distinctes, la plupart des études ont fait apparaître
des avantages globaux qui découlent des opérations des fusions et
acquisitions bancaires. Ces travaux concluaient, dans certains cas des
regroupements bancaires, que les banques qui doublaient de taille
enregistraient, tout autre facteur demeurant constant par ailleurs, une
réduction de leurs coûts moyens. Ce résultat affirme les
avantages globaux des opérations des fusions et acquisitions bancaires.
D'autres études ont vérifié des hypothèses
relatives au pouvoir sur le marché en examinant la relation
prix-concentration, toutes ces études donnent des résultats qui
paraissent être identiques. Que l'efficience soit vérifiée
ou non : les banques opérant sur des marchés plus
concentrés offrent des prix qui sont légèrement moins
favorables à la fois aux déposants particuliers de petite taille.
A partir des années 80 cet environnement est devenu
turbulent et face aux changements rapides, de plus nombreuses aussi sont les
banques qui ont été tentées par la diversification,
à la recherche de nouvelles synergies des secteurs plus rentables. Selon
cette logique est-ce que les mutations profondes de l'environnement
économique tunisien ainsi que financier des institutions bancaires,
représentent des menaces poussant vers des regroupements ou une
opportunité de diversification via les F&A afin de pallier aux
turbulences constatées dans le secteur bancaire tunisien ?
d'où l'importance de recours à la détermination des
facteurs explicatifs de l'intensification des opérations des fusions et
acquisitions bancaires en Tunisie.
chapitre ii :
L'ÉVOLUTION DU SECTEUR
BANCAIRE TUNISIEN
Introduction :
On a assisté à des restructurations des
institutions bancaires qui s'effectuaient depuis 1986. Ces réformes ont
orienté l'économie tunisienne vers une vague de
libéralisation financière par la déréglementation
et la consolidation du marché financier. Mais à l'heure actuelle,
le système financier tunisien conserve encore des constantes et des
particularités héritées du passé dans la mesure
où les reformes introduites n'ont, cependant, pas effacé
totalement les caractéristiques profondes de l'économie
d'endettement. La prise en compte de ces menaces et de ces faiblesses communes
à tous les acteurs du système bancaire incitent les banques
à la recherche de synergies entre elles et des moyens de partage du
risque pour le développement de leurs activités, ceci ne peut se
faire qu'à travers les fusions.
Le système bancaire tunisien n'est pas sans
connaitre des difficultés provenant d'une part de son environnement,
notamment la concurrence internationale qui frappe déjà aux
portes et d'autre part de sa structure même qui présente beaucoup
de faiblesses telles que la faible variété des ressources, le
nombre élevé des risques, les mauvaises politiques de
crédit, etc.
Il convient donc de rappeler au terme de cette
dernière partie les constations auxquelles nous sommes parvenus ;
en effet, le secteur bancaire tunisien souffre de certaines anomalies qui sont
liées essentiellement à l'environnement économique,
financier ainsi que réglementaire, auxquelles il faut remédier
avant de voir nos portes effectivement ouvertes à la concurrence
internationale. En effet, les F&A bancaires ne s'accélèrent
qu'au sein des systèmes monétaires et financiers qui fonctionnent
correctement avec une politique monétaire efficace et un cadre
légal et réglementaire clair et effectivement appliqué.
Cette partie a pour objectif de présenter les
principales caractéristiques de l'environnement économique,
financier tunisien et de décrire le fonctionnement du système
monétaire et financier avant de procéder à une
évaluation de ses performances à la lumière des
réformes introduites.
I. Flash sur l'économie
tunisienne :
La Tunisie opte aujourd'hui pour une approche de
libéralisation de son économie. Ce qui justifie les efforts de
l'Etat pour s'engager dans plusieurs accords commerciaux. Grâce à
cette ouverture économique, elle devient le premier pays de la rive sud
de la Méditerranée qui a signé en 1995 un accord de
partenaire privilégié avec l'Union Européenne. Cette
coopération ne se limite pas au domaine économique mais touche
aussi les autres domaines à savoir le culturel, le social...En plus, ce
pays s'est engagé dans des accords préférentiels avec les
pays maghrébins et arabes via des accords régionaux. Par le biais
de ses accords bilatéraux, il institue des zones de libre-échange
avec la Libye, le Maroc, l'Egypte, la Turquie, la Jordanie, et l'Irak.
D'autres accords de libre échange sont en cours de
négociation. Par ailleurs, plusieurs réformes qui sont relatives
au domaine des investissements étrangers ont accompagné cette
ouverture. Sans doute, dans la majorité des secteurs d'activité,
l'investissement est libre pour les nationaux et les étrangers. Selon la
banque centrale, le PIB a connu en Tunisie une croissance remarquable pendant
la période 2003/2007 (6,3%). Cette croissance s'explique en premier lieu
par la contribution des industries manufacturées (2,2%) et les services
marchands (8,8%) durant la phase 2004/2007. En deuxième lieu, le secteur
des services et en particulier le transport, la communication (12,5%) et le
commerce (10 ,7%) participent à la formation du PIB en 2007.
La croissance économique tunisienne est due à
l'exportation des produits de base (phosphate, pétrole), aux produits
manufacturés et au tourisme.
II. Le secteur bancaire en Tunisie :
En raison du contexte de mondialisation des services financiers
marquée par la concurrence et la modernisation, le secteur bancaire
en Tunisie affiche maintenant un changement remarquable. Il passe d'un
secteur protégé et fermé à un acteur ouvert,
développé et dynamique dans l'économie tunisienne. En
fait, les autorités économiques et monétaires nationales
considèrent cette libéralisation des services financiers comme un
choix stratégique pour intensifier l'investissement et diversifier
encore l'économie. Dans ce contexte, Mr le gouverneur de la banque
centrale de la Tunisie affirme « ......cette libéralisation
interpelle la banque tunisienne........ ». Les nouvelles
réglementations de la BCT concernent le renforcement de la
sécurité des relations financières. L'ouverture
économique du pays qui a nécessité une restriction du
système financier et la vague de privatisation du secteur bancaire sont
les principaux facteurs de l'évolution du secteur bancaire et sa
modernisation.
1. Modernisation du secteur :
Le paysage bancaire est renforcé en 2006 par un nouveau
projet de loi amendant et complétant la loi de 1958 propre à la
création et à l'organisation de la banque centrale de Tunisie
(BCT). Grâce à cette législation, la BCT obtient de
nouvelles prérogatives dans les domaines du conseil, du suivi, de la
transparence du contrôle et de la publication d'information
financière et économique. Avec cette loi, la BCT élabore
des statistiques et mène des enquêtes sur les tendances et les
évolutions de la conjoncture monétaire et financière pour
mettre à la disposition du grand public des indicateurs objectifs. Elle
va cesser d'accorder au trésor des facilités de crédit
sous forme de découverts de compte courant. Ce nouvel amendement permet
de maitriser le système de paiement. La BCT va tenir un registre sur les
risques et aléas de paiement par chèque, par carte bancaire ou
par autres modes de paiement futurs.
2. Structure du système bancaire en
Tunisie :
Le système bancaire en Tunisie est constitué des 20
banques de dépôt. Cette structure de ce système a
changé suite à l'apparition d'une nouvelle banque appelée
« Banque de financement des Petites et Moyennes
entreprises », la privatisation de la Banque du Sud qui devient
Attijari Bank et l'apparition des nouveaux statuts des banques de
développement, TQB, STUSID, BTK , et BTL en banques universelles, sa
structure a connu un changement en 2005. En Janvier 2008, les opérations
de privatisation de la Banque Tuniso-Koweitienne fait partie d'un mouvement de
restructuration du secteur bancaire. 60% de son capital a été
acquis par de la société financière
« OCEOR » qui est une filiale du groupe « caisse
d'Epargne », qui est un groupe français. Le secteur bancaire
tunisien, se compose de beaucoup d'institutions bancaires privées ayant
un capital (70%). Cependant, les institutions bancaires étatiques
assurent un rôle important dans le financement de l'économie. Le
système bancaire tunisien compte 20 banques, onze d'elles sont
cotées à la bourse de Tunis.
Le succès du secteur bancaire tunisien se manifeste aussi
par la présence de grandes banques privées comme la Banque
Internationale Arabe (BIAT) détenue par des hommes d'affaires tunisiens
et des institutions financières internationales, Amen Bank, l'Union
Bancaire du Commerce de l'Industrie (UBCI) et Attijari Bank détenues par
des banques internationales respectivement société
générale, BNP Paribas, et le consortium Attijari Wafa Bank
(Maroc) et Banco Santander Central Hispano (Espagne). Grâce à la
hausse de 9,77% à 27,458 MTND des crédits de l'économie,
les actifs consolidés du secteur bancaire se sont augmentés de
10,4% à 32378M TND. L'année 2007 a été
marquée par une progression des ressources propres des banques (+13,7%)
que celle des emplois (+9,77%).
En fait, plusieurs banques ont augmenté le capital et ont
renforcé l'assise financière. En plus, la structure du
système bancaire emprunte de plus en plus le modèle de banque
universelle en matière de taille. Cette dynamique est une réponse
rationnelle au programme de libéralisation du secteur financier dans le
but de se conformer aux stands internationaux et de former un centre bancaire
disposant d'assise financière solide permettant l'exploitation des
économies d'envergure et d'échelle face à
l'écrasement des marges d'intermédiation.
3. La performance financière du secteur
bancaire :
A partir de l'année 97, nous remarquons que les mesures et
les réformes qui étaient prises dans le système bancaire
tunisien ont un impact positif sur la performance des institutions bancaires
aussi bien en termes d'actifs, que de passifs et des ratios de performance.
L'accélération des fondamentaux de l'économie tunisienne,
accompagnée par les réformes du système bancaire, cela a
engendré une augmentation des investissements dans les différents
secteurs de l'économie et ceci a permis d'accroitre l'offre de monnaie
sur le marché. Cela se traduit par l'augmentation de la valeur des
actifs et des passifs du système bancaire. Lors de la période
2006 et 2007, la masse monétaire a augmenté.
Les chiffres consolidés des bilans des banques ont
reflété cette hausse de l'offre de monnaie : la base du
financement s'est améliorée en 2007 de 13,5% atteignant les
41377 MDTN contre 36470 MDTN en 2006.
En 2007 les prêts par rapport au PIB représentent
56,8%.
4. Les types des crédits accordés par
les banques tunisiennes :
Les crédits qui sont accordées par les
différentes banques en Tunisie sont classés selon leurs
durées, à ce titre les crédits peuvent être à
court, à moyen et à long terme.
a. Les
crédits aux particuliers:
· Les crédits à la consommation:
le crédit à la consommation prend plusieurs formes. En
effet, ce crédit peut servir à financer l'acquisition d'un bien
durable (une voiture ou un équipement de logement). Dans ce cas la
banque prend pour garantie le bien en question. En outre, le crédit
à la consommation peut servir à faire face à des besoins
financiers personnels et urgents tel que par exemple le mariage ou la
maladie.
· Le crédit logement : Le
crédit logement permet de financer plusieurs opérations:
* L'acquisition d'un terrain pour la construction d'un
logement.
* L'acquisition d'un logement.
* La construction d'un logement destiné à l'usage
personnel du propriétaire ou à la location.
* L'extension ou l'aménagement d'un logement existant.
b. Les
crédits aux entreprises :
· Les crédits d'exploitation :
Les crédits par caisse: les
crédits par caisse est la possibilité offerte par la banque
à une entreprise de rendre débiteur son compte courant dans la
limite d'un montant maximal et sur une durée déterminée.
L'entreprise peut donc prélever sur compte des fonds pour un montant
supérieur à ses disponibilités propres pour une
durée fixée à l'avance et moyennant un taux
d'intérêt déterminé à l'avance. Le montant
est plafonné; il varie généralement de 15 jours à
un mois du chiffre d'affaire de l'entreprise. De plus, la durée est
généralement courte, de quelques jours à quelques mois.
Les formes les plus connues des crédits par caisse sont la
facilité de caisse et le découvert.
La facilité de caisse: la
facilité de caisse est accordée aux entreprises pour leurs
permettre de faire face aux décalages de très courte durée
pouvant affecter leurs trésoreries dans certaines périodes de
l'année.la facilité de caisse est une autorisation de rendre le
compte de l'entreprise débiteur pour une période
inférieure ou égale à 3 mois. A la fin du troisième
mois l'autorisation tombe et l'entreprise doit rembourser la facilité de
caisse.
Le découvert : Le
découvert est une autorisation de rendre le compte de l'entreprise
débiteur pour une période inférieur ou égale
à l'année. Le découvert est accordé pour une
période plus longue que la facilité de caisse. Il est
remboursable sur trois mois au maximum à partir de la date de
l'arrêt et moyennant des intérêts.
· Les crédits de financement des stocks :
Une entreprise industrielle a besoin de stock pour son
activité de production. Ce stock assimilé a un outil de
production est appelé stock-outil. Les crédits de financement des
stocks sont destinés au financement du stock-outil constitué par
les entreprises industrielles.
· Les crédits de compagne :
Les crédits de compagne (appelés aussi
crédits saisonniers) sont destinés à financer l'achat des
produits agricoles et de pèche durant les diverses compagnes en vue de
leurs transformations ou de leurs conditionnements.
· Les crédits de financement des
créances commerciales :
L'escompte: L'escompte commercial est
l'opération par laquelle la banque met à la disposition de son
client, le montant d'un ou plusieurs effets de commerce avant leurs
échéances, contre remise des effets et moyennant des agios
retenus d'avance. Supposons qu'une entreprise veut escompter un effet, en faite
elle remet l'effet à sa banque après l'avoir endossé. Le
compte de l'entreprise est aussitôt crédité du montant
correspondant diminuer des agios. La banque devient alors le
propriétaire de l'effet et se présente au paiement à
l'échéance. En cas de défaillance du débiteur le
droit permet à la banque de se retourner contre le créancier.
C'est pour cette raison que la banque doit s'assurer de la qualité de
l'entreprise cédante avant de lui accorder une ligne de l'escompte.
Les crédits de mobilisation des
créances commerciales : La prolifération des
effets de commerce est l'importance des frais de traitement y afférentes
sont à l'origine du crédit de mobilisation des créances
commerciales. Ce dernier consiste pour la banque à avancer à une
entreprise le montant des créances qu'elle détienne. Cette avance
aura lieu par l'escompte d'un billet à ordre souscrit par l'entreprise
en faveur de la banque. Ainsi, le crédit de mobilisation des
créances commerciales est un crédit assis sur les créances
de l'entreprise matérialisée ou non par des effets de commerce ce
qui élargi donc l'assiette du financement par rapport à
l'escompte commercial. L'avantage du crédit de mobilisation des
créances commerciales pour la banque est qu'il lui permet
d'éviter des frais de recouvrement des effets commerciaux puisque les
créances restent la propriété de l'entreprise.
· Les crédits de financement du commerce
extérieur :
Les crédits de préfinancement des
exportations: ce sont des crédits à court terme
destinés à couvrir les besoins occasionnés par la
préparation d'un stock de marchandise destinée à
être exporté.
Les crédits de mobilisation des
créances sur l'étranger: Les crédits de
mobilisation des créances sur l'étranger consistent pour
l'exportateur à escompter auprès de sa banque un billet à
ordre représentatif de ses créances sur l'étranger suite
à l'exportation des biens et services. Comme dans le cas des
crédits de mobilisation des créances commerciales les
créances de l'exportateur restent la propriété de ce
dernier.
Les crédits documentaires: Le
crédit documentaire peut être défini comme étant
l'engagement pris par la banque d'un importateur de garantir à
l'exportateur étranger le paiement du montant de la marchandise
expédiée contre remise des documents attestant que la marchandise
a été expédiée. Ainsi, la banque s'engage par une
simple signature de payer le fournisseur étranger dès la
réception des documents. Le fournisseur étranger est donc
assuré que le paiement sera effectué par une partie
indépendante dès qu'il aura livré la marchandise et
présenter les documents à la banque. Quant à
l'importateur, il est assuré que le fournisseur étranger ne sera
payé qu'après que la marchandise soit expédiée et
les documents soient reçus par sa banque.
De plus, il existe deux types de crédit documentaire qui
sont le crédit documentaire révocable et le crédit
documentaire irrévocable ;
v Le crédit documentaire révocable : dans ce
cas le crédit pet être évoqué (annulé)
à tout moment par la banque émettrice sans accord
préalable du bénéficiaire et ceci jusqu'à
l'expédition de la marchandise. L'exportateur conserve un risque
d'annulation du crédit tant qu'il n'a pas expédié la
marchandise. C'est pourquoi, l'exportateur doit s'assurer à la
réception de l'ouverture du crédit que le terme
irrévocable existe. Le crédit documentaire révocable offre
à l'importateur et à sa banque une souplesse maximale.
v Le crédit documentaire irrévocable : dans ce
cas le crédit documentaire ne peut être révoqué
qu'avec le consentement de toutes les parties concernées: la banque
émettrice, la banque de l'exportateur et l'exportateur. Ce dernier est
assuré d'être payé par la banque émettrice ou en cas
de confirmation par sa banque. D'une part le crédit documentaire
irrévocable peut être non confirmé c'est-à-dire la
banque émettrice assure toute seule la responsabilité de paiement
une fois le bénéficiaire rempli toutes les conditions
prévues par le crédit documentaire. D'autre part, le
crédit documentaire irrévocable peut être confirmé
c'est-à-dire la banque de l'exportateur peut confirmer le crédit
documentaire ouvert par la banque émettrice dans ce cas elle s'engage
à payer l'exportateur puis elle se fait rembourser par la banque
émettrice. Ainsi, à l'engagement de la banque émettrice
s'ajoute celui de la banque de l'exportateur, ce qui offre une grande
sécurité pour l'exportateur.
· Les crédits par signature
:
Dans cette forme de crédit, la banque s'engage par une
simple signature auprès des tiers à satisfaire aux obligations
dues envers eux par certains de ses clients au cas où ses derniers n'y
satisferaient pas eux même. Le crédit par signature ne donne pas
lieu à un décaissement immédiat de la part de la banque de
payer une somme d'argent à la place du client. La banque prête
alors sa signature c'est-à-dire qu'elle se porte garante du paiement
à l'échéance. Parmi les formes de crédits par
signature on trouve :
* Le crédit documentaire.
* Les cautions.
* Les avals.
Les crédits documentaires: le
crédit documentaire peut être défini comme étant
l'engagement pris par la banque d'un importateur de garantir à
l'exportateur étranger le paiement du montant de la marchandise
expédiée contre remise des documents attestant que la marchandise
a été expédiée. Ainsi, la banque s'engage par une
simple signature de payer le fournisseur étranger dès la
réception des documents. Le fournisseur étranger est donc
assuré que le paiement sera effectué par une partie
indépendante dès qu'il aura livré la marchandise et
présenter les documents à la banque. Quant à
l'importateur, il est assuré que le fournisseur étranger ne sera
payé qu'après que la marchandise soit expédiée et
les documents soient reçus par sa banque.
Les cautions:
Les obligations cautionnées des droits de
douane: Elles sont destinées aux entreprises importatrices
pour différer les paiements des droits de douane. En effet, ces
entreprises peuvent différer les paiements des droits de douane à
condition que ce différé soit cautionné par une banque. La
banque garanti alors le paiement à terme à condition que ce terme
ne dépasse pas les 90 jours, des droits de douane et des
intérêts de retard y affèrent au cas où l'entreprise
se trouve dans l'impossibilité de payer. En pratique, les
autorités douanières établissent une traite au nom de
l'entreprise pour le montant des droits de douane et les intérêts
de retards. Cette traite doit être avalisée par la banque qui
garanti alors son paiement à l'échéance.
Les cautions douanières:
Lorsqu'une marchandise est importée dans le but
d'être réexportée (après traitement), l'entreprise
en question peut être dispensée de payer les droits de douane
relatifs à cette marchandise à condition de fournir une caution
bancaire. Cette caution permet aux autorités douanières d'exiger
la banque de l'entreprise de payer les droits majorés d'une amande au
cas où la marchandise a été vendu sur le territoire
national et non réexportée.
Les crédits d'enlèvement:
C'est la possibilité pour un importateur d'enlever les
marchandises sans avoir à atteindre le calcul des droits de douane
à condition de fournir une caution bancaire.
Les cautions d'adjudication: si
l'entreprise veut participer à des chantiers de travaux commandés
par l'Etat ou les collectivités locales, elle devra apporter des
garanties dont la plus importante est une caution bancaire sous forme de
caution d'adjudication (caution de bonne fin). Cette caution est
délivrée par la banque de l'entreprise adjudicataire au
maître de l'ouvrage dès la signature du marché (contrat).
La caution de bonne fin permet au maître de l'ouvrage de disposer d'un
pourcentage du prix de marché (10%) en cas d'inexécution
complète du contrat par l'entreprise adjudicataire. Elle permet
d'atténuer le risque pour le maître de l'ouvrage de voir son
chantier inachevé. La caution de bonne fin constitue alors un moyen pour
mener à bien l'achèvement des travaux. L'adjudication est
l'attribution après appel d'offre d'un marché public à
l'entreprise la plus compétitive appelée entreprise
adjudicataire.
Les avals :
Pour permettre à son client de s'approvisionner en
bénéficiant de la confiance de ses fournisseurs, la banque peut
avaliser un effet tiré sur son client par le vendeur que ce dernier soit
situé en Tunisie ou à l'étranger. La banque s'engage alors
à payer le vendeur à l'échéance si le client se
trouve dans l'impossibilité de payer.
c. Les
crédits d'investissement (crédit d'équipement) :
Les crédits d'investissements permettent à
l'entreprise l'acquisition des biens d'équipement: locaux, terrains,
outils de production, véhicules d'exploitation. C'est pour cette raison
ses crédits sont aussi appelés crédits
d'équipement. Ces équipements sont nécessaires soit
à la création de l'entreprise soit à son
développement. Les crédits d'investissement se distinguent de
crédits d'exploitation non seulement par la nature des biens financiers
mais aussi par la durée de ses crédits qui est plus longue que
celle des crédits d'exploitation. On distingue à ce titre les
crédits à moyen terme et les crédits à long
terme:
· Les crédits à moyen terme :
ce sont des crédits dont l'échéance de remboursement est
supérieure ou égale à 2 ans et inférieure à
7 ans.
· Les crédits à long terme :
ce sont des crédits dont l'échéance de remboursement est
supérieure ou égale à 7 ans et qui peuvent atteindre une
durée de 20 ans.
Les crédits d'investissement sont
généralement accordés pour des montants compris entre 60%
et 80% du coût de l'investissement. Il est donc nécessaire que
l'entreprise qui désire investir fasse un effort d'autofinancement.
L'octroi des crédits d'investissement fait l'objet d'une étude
poussée par la banque car leurs risques sont plus importants vu que
leurs durées sont plus longues. Cette étude porte principalement
sur deux éléments: la situation financière de l'entreprise
avant et après investissement et les garanties offertes par
l'entreprise.
III. Etude comparative :
L'Amen Bank, Arab Tunisian Bank, Attijari Bank, Banque de
l'Habitat, Banque Arabe de Tunisie, Banque Nationale Agricole,
Société Tunisienne des banques, Union Bancaire de Commerce et de
l'Industrie et l'Union Internationale des Banques sont l'objet d'un travail
d'analyse financière effectué par un bureau d'étude (MAC
sa). Selon cette étude comparative, ces banques constituent 82% du total
des actifs des banques commerciales à l'horizon de 2007 et 88% des
crédits accordés à l'économie. La STB, la BNA, la
BIAT et la BH constituent 58,9% du total actif des dix banques
énumérées. En plus la taille de banques
étudiées a évolué de 21233 Millions de DT en 2001
à 32093 Millions de DT en 2007.
Tableau 2- : états
financiers des banques tunisiennes
1. Les dépôts :
Afin d'assurer leur base de financement les dépôts
restent toujours la meilleur sortie pour les banques tunisienne, ils ont
atteint un taux moyen de 10,9% par an pour atteindre 24145 Millions de DT en
2007 contre 14419 Millions de DT en 2002 , cela va permettre de consolider la
croissance des crédits dans le secteur bancaire.
2. Les crédits :
La demande des crédits reste toujours très
importante ce qui explique les encours des crédits entre 2002 et 2007 de
16237 Millions de DT à22462 Millions de DT. Les quatre premières
banques de cet échantillon ont accordé plus de 60% du total des
encours des crédits en 2007. La part de ces banques a augmenté de
58,4% à 60,2% entre 2001 et 2007 avec une part remarquable des banques
étatiques à savoir 17,3% pour la BNA 17% pour la STB et 13,7%
pour la BH, ces dernières ont totalisé 64,2% des nouveaux
crédits accordés à la clientèle en 2006, en 2007
cette part représente 43,5% et jusqu'a septembre 2008, elle
représente 41,3% . Les banques privées à savoir
ATTIJARI, BIAT et AB ont des taux de croissance des crédits plus
élevés par rapport à la moyenne du secteur bancaire en
2007. En conséquence, en plus de ces banques indiquées ci-dessus,
et tenant compte de l'ATB, ont effectué plus de 70% des nouveaux
crédits liquides par les banques privées et plus de 41% des
nouveaux crédits accordés par la totalité des banques
étudiées durant la période du 30/09/2007 et le
30/09/2008.
Tableau 2- : indicateurs
d'activités des banques tunisiennes
3. Le taux d'intermédiation (le ratio
crédits /dépôts)
En terme de taux d'intermédiation, les banques
cotées se divisent en trois catégories :
· Les banques ayant des taux d'intermédiation
largement supérieurs à 1 (STB, BNA, BH, BT),
· Les banques ayant des taux d'intermédiation
largement au dessous de 1 (ATTIJARI, BIAT, UIB, et ATB),
· Les banques ayant des taux d'intermédiation
largement autour de 1 (AB et UBCI).
La bourse de Tunisie n'a pas échappé à la
crise financière et à la baisse des bourses sur le plan
international. Toutefois, sa baisse est moins importante que celle des autres
marchés boursiers émergents ou de ceux des pays
développés. L'indice de référence la TUNINDEX a
baissé de 10% depuis le mois de septembre 2008 (jusqu'à 2
décembre 2008) mais il reste haussier de 13% par rapport au début
de l'année. Le secteur bancaire n'est pas gravement touché par
les turbulences du marché financier mondial. En fait, la Tunisie dispose
d'une situation macroéconomique relativement solide dans la mesure
où le compte de capital reste relativement fermé et indirectement
exposé au marché subprime des Etats-Unis. Par conséquent,
l'indice des banques a baissé de 12,2% par rapport à son pic
atteint le 09/09/2008 contre 13% par rapport au TUNINDEX. Grace à la
bonne performance boursière de la quasi-totalité des banques, il
reste de 18% aux premiers mois de l'année.
IV. Perspectives du secteur bancaire tunisien :
Lors des dernières années (2000), nous constatons
une période de prospérité pour les fondamentaux de
l'économie en Tunisie. Eu égard, le taux de croissance moyen est
de plus de 5% durant les cinq années passées.
1. Faible impact des fluctuations financières
internationales :
Le secteur bancaire tunisien se caractérise par le grand
nombre de ses crédits et de ses dépôts locaux. Grâce
à cet avantage, il reste à l'abri de la crise financière
mondiale et par conséquence, indépendant des capitaux
étrangers. Cette exposition très restreinte des banques locales
aux marchés financiers internationaux s'explique par les mesures
suivantes :
- Les contrôles réglementaires stricts sur le change
en limitant les dettes auprès des organismes financiers, l'approbation
de placement dans les marchés boursiers et des capitaux
étrangers, les limitations sur les marchés de change ....
- La banque centrale de Tunisie donne aux banques off-shore qui
représentent une faible part du total des actifs bancaires 17% à
la fin d'avril 2008, une réglementation et une supervision plus simple.
- A la fin d'avril 2008, les actifs bancaires en devise
étrangère représentaient à peu près 8% du
total des avoirs bancaires.
Malgré leur relation avec les banques qui sont en
difficulté ou sur le seuil de faillite aux Etats-Unis, les banques
locales tunisiennes ne subissent pas de retombées négatives selon
les spécialistes dans ce domaine. Du côté du passif, les
montants dépôts des clients représentant la grande part des
sources de financement des banques tunisiennes ont soutenu la liquidité.
Les clients étrangers n'ont qu'une part très faible ne
dépassant pas les 12% du total déposé par les clients.
Concernant le financement à moyen et long terme, il n'y a pas de
soumission envers le marché de la dette internationale. Le financement
des banques tunisiennes par les banques étrangères est
limité (moins de 10%) et lié aux ressources en devises
allouées par des institutions financières supranationales ou
multilatérales. La participation des étrangers dans le capital
des banques tunisiennes reste importante malgré la crise
financière internationale. Notons dans ce contexte que le taux de leur
participation avant cette crise est 38,04% le 12/12/2008. Ce taux devient
ensuite 37,36% après cette crise. Sans doute, vu le potentiel offert par
le marché bancaire tunisien, ces participations restent
stratégiques. Ces actionnaires étrangers développent la
banque de détail (Société Générale- UIB,
BNP-Paribas-UBCI Santander - Attijari wafa Bank - Attijari Bank - Arab Bank PLC
- ATB....)
2. Le recul :
Toutefois la récession économique mondiale pourrait
toucher le secteur bancaire en Tunisie légèrement. En 2008 et
2009, les autorités tunisiennes ont révisé le taux de
croissance à la baisse car certains secteurs de l'économie tels
que le tourisme, le textile et les industries des composants électriques
et électroniques sont parmi les plus atteints. Ces secteurs
énumérés sont fortement liés aux relations
commerciales avec l'union européenne qui passe par une chute
économique importante. Remarquons que le domaine de l'hôtellerie
et la restauration a bénéficié de la part la plus
importante des crédits concédés en 2007 à savoir
aux professionnels 13,8%. On trouve plus loin les industries de textile
habillement (2,9%) et les industries électriques, électroniques
et mécaniques (1,3%).
3. Des potentialités de croissance
assurées par le développement économique :
En dépit d'une situation internationale économique
difficile, nous constatons la multiplicité de projets d'investissements
en Tunisie. Ces projets sont réalisés dans le domaine immobilier
par les investisseurs privés étrangers et par l'Etat dans le
domaine d'infrastructure. Par conséquent, les perspectives
économiques à moyen terme sont très favorables. En 2008,
la croissance du PIB devrait se ralentir légèrement à 5,1%
selon les projections, quant à celle soutenue par le dynamisme des Ide,
elle est projetée à plus de 6%. D'ailleurs, les banques
tunisiennes ont amélioré leurs résultats d'une
façon remarquable surtout en ce qui concerne leur activité, leur
rentabilité et leurs indicateurs prudentiels. Cette consolidation du
secteur bancaire et de la qualité de portefeuilles de crédits va
certainement se poursuivre dans les années prochaines.
En outre, les investissements supplémentaires dans le pays
expliquent clairement les améliorations positives de certains secteurs
comme les télécommunications, le tourisme, les énergies,
les services aux entreprises et l'immobilier. Cela donne une opportunité
au secteur bancaire de donner des emprunts puisque les projets dans ces
domaines nouveaux ont besoin de financement. Enfin, grâce aux
développements réalisés dans les domaines cités,
beaucoup d'étrangers vont investir dans ce pays. Les chiffres suivants
justifient ce point de vue. Les IDE ont augmenté de 48% (hors
privatisation de Tunisie télécom) entre 2005 et 2006, et ont
atteint 45% entre 2006/2007 afin de s'élever à 2071 MDTN.
4. les défis à
surmonter :
Avec le taux de bancarisation assez faible en Tunisie, les
banques ont une chance de croissance considérable. Elles ouvrent toutes
de nouvelles agences dans tout le pays pour améliorer leurs
performances. Mais leur rentabilité reste dépendante de leurs
services offerts aux clients. Toutefois, les experts dans le domaine
économique pensent que plusieurs défit menacent le secteur
bancaire. Le premier se rapporte à l'arrivée de la concurrence
étrangère qui pourraient s'introduire dans le marché
national avec la libéralisation des services. Pour ce défi, les
spécialistes estiment que l'Etat continuera à maintenir la
répartition d'une manière égalitaire des parts du
marché entre les banques privées, les banques étatiques et
celles à participations transfrontières.
Certainement, les marchés en transition sont en
particulier dominés par la majorité des banques qui sont de
grande taille et qui représentent pour eux une opportunité de
croissance. Afin d'adopter les normes internationales de Bale II, plusieurs
banques modernisent leurs systèmes d'information. Cette tâche est
indispensable dans le but d'avoir un dispositif de contrôle interne qui
set performant et par conséquent une gestion de risques plus
appropriée. D'ailleurs, les progrès technologiques sont nombreux,
coûteux et rapides. Ceci engendre impérativement des
investissements significatifs financiers, technologiques, organisationnels et
humains : leur impact diminue la rentabilité des banques.
Conclusion :
Le rapprochement entre les banques tunisiennes demeure une
solution efficace. Ce rapprochement peut se traduire en fusions et acquisitions
entre elles ou bien en alliances et partenariats avec des banques
étrangères afin de : réaliser des économies
d'échelle, d'augmenter la productivité, d'élargir les
offres de produits et services bancaires et d'attirer et motiver du personnel
qualifié
Un autre défi concerne le développement hors des
frontières qui est nécessaire surtout avec l'ouverture du compte
de capital. Cette ouverture incitera les entreprises tunisiennes à se
développer ailleurs. Les banques tunisiennes devraient les aider dans
leur développement extérieur pour accroitre leur
rentabilité en retour. En guise de conclusion, nous constatons que le
système bancaire tunisien est dirigé par les banques de
dépôts. La BCT a imposé sa mise à niveau et non le
marché.
Notons encore que plusieurs impératifs s'imposent aux
banques tunisiennes pendant les années à venir à savoir la
modernisation des systèmes d'information, la diversification des
produits, la gestion des compétences et la réductions des
coûts et enfin le rapprochement entre banques via les opérations
des fusions et acquisitions aussi bien domestiques que transfrontières
pour réaliser des seuils de compétitivité.
chapitre iii :
ÉVALUATION DES EFFETS DES
FUSIONS ET ACQUISITIONS BANCAIRES EN TUNISIE
Introduction
En faisant recours aux théories de rapportant aux
opérations des fusions et acquisitions d'une manière
générale et celles des institutions bancaires, en particulier,
nous pouvons retenir que la logique industrielle (concentration ou
diversification) pourrait avoir des effets divers en terme de valeur suite aux
opérations des regroupements (fusions). Les opérations des
fusions et acquisitions qui mènent à des activités
bancaires qui sont diversifiées ou s'effectuant entre des banques qui
sont localisées dans des zones géographiques qui sont
dispersées, pourraient avoir un impact positif en terme de valeur sur
les institutions bancaires qui y sont impliquées. Cet effet pourrait se
matérialiser via une création ou une formation d'un marché
financier interne plus efficient. Ceci engendre une baisse des coûts
d'utilisation des capitaux. Les travaux du Stein (1997), prouvent que les
opérations des fusions et acquisitions visant la diversification
géographique ou des activités peuvent mener à une
réduction des coûts des capitaux pour une banque fusionnée.
D'autant plus, les institutions bancaires qui sont
diversifiées auraient des projets qui sont non corrélatifs, ceci
pourrait mener à une création de la valeur dans plus de pays que
les banques ayant des projets qui sont fortement corrélés. Les
travaux menés par Houston et ses collaborateurs (1997) prouvent que les
holdings bancaires ayant créé des marchés financiers ou
des capitaux internes permettent de réduire les coûts des ces
capitaux. Ceci a été confirmé par les travaux de Hubbard
et Palia (1998), qui montrent que, en général, toutes les banques
acquéreuses, même celles qui se sont engagées dans des
opérations des fusions et acquisitions qui renforcent la
diversification, bénéficient des rendements anormaux qui sont
statistiquement positifs et significatifs pendant les années 1960 et
1970.
De leur côté, les opérations des fusions et
acquisitions pourraient engendrer une concentration des activités
initiales des banques regroupées ou s'effectuant entres entités
situées dans la même zone géographique. Donc, la
concentration pourrait être constatée selon une dimension
géographique ou pourrait être constatée à
l'échelle des activités. Les opérations des fusions et
acquisitions qui renforcent la concentration, se produisent dans les cas
où les deux partenaires s'engagent dans les activités similaires
ou dans les cas où les firmes regroupées se sont situées
sur les mêmes marchés. Les fusions ou acquisitions
renforçant la concentration pourraient créer de la valeur soit
par le remplacement des dirigeants qui sont moins compétents par
d'autres qui sont plus efficaces et plus performants (voir Jensen et Ruback,
(1983)). Cette création de valeur pourrait se matérialiser par
l'augmentation de la part sur le marché ou du pouvoir du marché
(voir Berger et Humphrey, (1993)). Egalement, elle pourrait être
constatée dans le cas d'une réduction de surinvestissement qui
est constaté dans les activités des entreprises avant
regroupement (voir Amihud et Lev, (1981)),.
D'autant plus, cette création de valeur pourrait provenir
de la réalisation des économies d'échelle suite à
des opérations des fusions et acquisitions renforçant la
concentration des activités ou géographiques (voir Clark,
(1988)). Les fusions et acquisitions renforçant les activités
initiales des firmes avant regroupement ou s'effectuant entre des banques
localisées dans les mêmes régions, ont uniformément
créé des rendements anormaux qui sont statistiquement
significatifs et positifs pour des firmes acquéreuses, non seulement
pendant les années 1960 comme Hubbard et Palia (1998) ont trouvé,
mais également pendant les années 1970 et les années 80.
Ce constat a été également confirmé par les travaux
de, Morck et autres, (1990). Ces auteurs ont examiné les fusions entre
les entreprises dont les coefficients de corrélation sont
supérieurs à la médiane pour l'échantillon. Dans
leurs travaux, ils ont découvert que des opérations des fusions
et acquisitions qui renforcent la concentration permettent de créer des
rendements anormaux qui sont statistiquement significatifs et positifs pour des
firmes acquéreuses, alors que les fusions renforçant la
diversification détruisent la valeur des firmes regroupées. La
différence entre les regroupements qui renforcent la diversification et
celles renforçant la concentration a été davantage plus
claire dans les années 1980 que dans les années
précédentes.
La littérature se rapportant au secteur bancaire est
abondante en terme des types des données et en terme de techniques et
des méthodologies qui sont utilisées afin d'évaluer les
effets des opérations des fusions et acquisitions bancaires. Certains
travaux de recherche sont basés sur la détermination des
rendements anormaux afin d'évaluer la possibilité des gains qui
pourraient être associés aux activités de fusions et
acquisitions. Cette méthode qui est adoptée afin d'analyser des
bénéfices de regroupement consiste à déterminer la
réaction des marchés boursiers aux annonces des opérations
des fusions et acquisitions. Les partisans de cette approche voient qu'elle est
basée sur des données du marché plutôt que des
données extraites des bilans comptables. Elle permet également de
déterminer plus exactement la valeur implicite de fusion de deux firmes
indépendantes.
L'objectif principal dans ce travail, c'est de déterminer
les conditions du succès des opérations des fusions et
acquisitions bancaires (F&As) en Tunisie. Nous allons adopter cette
méthodologie d'étude d'évènement moyennant la
détermination des rendements anormaux. Ceci nécessite une
répartition des ces cas des fusions et acquisitions bancaires qui sont
survenus en Tunisie selon leurs logiques industrielles (diversifiées ou
concentrées), en tenant compte de leurs localisations
géographiques et leurs profils des activités. Cette
répartition permet d'avoir quatre catégories des regroupements
bancaires qui sont mutuellement exclusives.52(*) La première catégorie concerne les cas
de fusions et d'acquisition bancaires qui renforcent en même temps la
concentration géographique et des activités des banques. La
deuxième catégorie inclut les cas des regroupements qui
renforcent en même temps la diversification géographique et les
activités. La troisième catégorie inclut les cas des
fusions et acquisitions bancaires qui renforcent la concentration
géographique mais qui diversifient les activités, et la
quatrième et dernière catégorie concerne les regroupements
bancaires qui diversifient la géographie mais qui renforcent la
concentration des activités.53(*)Afin de déterminer si les cas des fusions et
acquisitions bancaires sont profitables, nous avons essayé de tester,
pour chaque cas de fusion ou acquisition si les regroupements qui
renforcent la diversification géographique et activités, sont
plus créateurs de valeur que les regroupements qui sont de type
concentrés.
I. Les expériences tunisiennes en
matière des f&a bancaires
Partant du rôle primordial du secteur bancaire le
plaçant au coeur de toute activité économique en Tunisie;
les opérations de restructuration du système bancaire sont
devenues une activité prioritaire pour les responsables
économiques et les autorités monétaires tunisiennes. Ceci
permet de déceler un nombre assez importants d'objectifs tels que
l'assainissement de la situation financière qui parait être
dégradée des banques tunisiennes. Ces mesures de restructuration
visent aussi de conférer aux institutions bancaires tunisiennes une
meilleure compétitivité et faire sauver les banques
d'investissement ou d'affaires de leur situation précaire qui persiste
depuis la fin des années 1980. Les opérations des fusions et
acquisitions bancaires paraissaient alors comme la solution la plus
adéquate pour réaliser ces finalités. En Tunisie, parmi
les projets de fusion et d'acquisitions les plus remarquables et qui ont
été réalisés, nous pouvons trouver un premier cas
de fusion qui est très ancien et qui a eu lieu entre la banque nationale
du développement agricole « BNDA » et la banque
nationale de Tunisie « BNT » donnant naissance à la
banque « BNA »54(*).
Le deuxième cas de fusion bancaire s'est
concrétisé en 2000. Ce cas consiste en une fusion par absorption
de la BDET55(*) et de la
BNDT 56(*) par la
STB57(*). Ce cas de fusion
envisagée a comme objectif de donner au système bancaire tunisien
un nouvel avenir et à le doter d'une force compétitive plus
importante, grâce à une meilleure synergie des moyens et des
compétences. Les motivations de cette opération de fusion sont
multiples. Il s'agit d'une réalité économique qui impose
aux banques de la place une taille de plus en plus grande en termes d'actifs ou
de capitalisation boursière, afin de maintenir une part importante sur
les marchés. D'autant plus, le développement des supports de
télécommunication et de nouvelles technologies de l'information,
les économies d'échelle peuvent se révéler
requises. Par conséquent, le recours aux opérations des fusions
et acquisitions pourraient être un remède afin de
bénéficier des ces externalités positives.
Le principe de la fusion par absorption des ces deux banques
(BNDT et BDET) par la banque (STB) a été adopté par leurs
assemblées générales extraordinaires (AGE), soit le
15/7/1999 pour la banque BDET, pour la banque « BNDT »
c'était le 29/7/1999 et le 4/9/1999 pour la banque
« STB ». Le traité de fusion a été
approuvé par les conseils d'administration de chacune des banques, qui
sont réunis respectivement : le 16/10/2000 pour le cas de la banque
« STB », le 18/10/2000 pour la banque
« BDET » ; et le 19/10/2000 pour la banque
« BNDT ». En conséquence, les opérations
bancaires qui sont réalisées par les banques absorbées
à partir du 1/1/2000 et jusqu'à la date définitive de
l'opération de la fusion seront considérées comme
étant faites pour le compte de la banque absorbante notamment la
« STB ». Cette dernière s'engage à prendre en
charge les engagements qui sont pris par les banques absorbées
jusqu'à la date de réalisation de l'opération de
fusion.58(*)
Les présidents directeurs généraux (PDG) des
trois banques, qui étaient réunis le 26/9/2000, ont signé
le traité de l'opération de fusion fixant les différentes
modalités de l'opération, qui ont été par la suite
publiées dans un communiqué pour information du public. La
formule du regroupement qui est retenue est celle d'une fusion-absorption, dans
laquelle la banque « STB » absorbe la les deux autres
banques « BDET » et « la BNDT ». Ces
deux dernières institutions bancaires apportent à la banque
« STB », dans le cadre de cette opération de
fusion-absorption, tous les actifs et les passifs, droits et valeurs qui leur
appartiennent et qui constituent l'ensemble de leurs patrimoines respectifs
sans réserve ni exception.
En totalité, l'apport net de la banque
« BDET »59(*) à la banque « STB » est
arrêté à 103,491 millions de dinars, alors que l'apport net
de la banque « BNDT » à la
« STB » est arrêté à 82,160 millions de
dinars. Dans l'objectif de la diversification de ses activités, et pour
maintenir sa croissance future plus adéquate et une rentabilité
plus convenable; la banque « BDET » était
obligée d'opter à une diversification à la fois de ses
sources de financement et de ses services financiers et de prêt. Juste
avant l'opération de la fusion, la banque « BDET »
était caractérisée par un levier financier plus important
dans son bilan et fonctionnait avec des marges d'intérêt qui sont
très limitées.
Le rapport obtenu de la Banque Mondiale et qui porte sur l'avenir
des activités des banques de développement en Tunisie et qui est
daté de 1996, montre que « compte tenu de sa taille et de sa
position sur le marché, la BDET a des grandes chances d'évoluer
dans le sens d'une banque d'affaires plus étendue, notamment par le
biais de la promotion de services consultatifs institutionnels
rémunérés, pour investisseurs étrangers et
locaux».60(*) En
effet, les bases financières limitées de cette banque en capital,
sa structure minime de marge limiteraient d'une manière indirecte les
marges de manoeuvre de cette banque pour atteindre une telle stratégie
de croissance interne. Selon ce même rapport de la banque mondiale, la
stratégie la plus adéquate pour la banque
« BDET » serait de se développer par le biais d'une
association ou un regroupement avec une autre institution financière ou
bancaire.
En tant que banque de développement ou d'investissement
à vocation touristique, la « BNDT61(*) » était
contraint par la tâche primordiale qui consiste à redéfinir
sa stratégie d'affaires et d'investissement. La viabilité
à moyen terme de la banque « BNDT » était
dépendante de toute fluctuation des activités touristiques, ainsi
qu'à la pression acharnée sur ses prêts de la part des
entités bancaires concurrentes, ce qui la poussait à chercher des
nouveaux marchés et services pour réaliser sa croissance et sa
profitabilité. Le rapport de la Banque Mondiale qui porte sur l'avenir
des banques de développement tunisiennes qui est apparu en 1996 a
indiqué que « divers facteurs sont en faveur d'un
encouragement pour la « BNDT » à orienter sa
stratégie vers la croissance interne dans le cadre de sa structure
institutionnelle existante : elle jouit d'une position plus solide sur son
propre marché et sa position financière relativement de plus en
plus confortable peut accommoder un calendrier progressif de
diversification».
Etant la deuxième banque en Tunisie après la celle
de la « BNA », de point de vue taille d'actif; deux
stratégies se présentaient à la banque
« STB » pour consolider sa position et de faire face aux
nouveaux problèmes inhérents aux banques des dépôts.
La première option consiste à renforcer son positionnement en
tant que banque de détail, et ce, par le biais d'une opération de
fusion/acquisition à l'échelle horizontale. La deuxième
option consiste à diversifier ses activités, en acquérant
une ou plusieurs banques qui sont spécialisées, et donner
naissance à une première banque qualifiée d'universelle en
Tunisie.
Pour renforcer sa position sur le marché de détail,
la stratégie qui parait être adéquate pour la banque
« STB62(*) » était l'acquisition d'une autre
banque qui assure des activités bancaires similaires (même
secteur). Le problème essentiel qui s'impose alors était les
conditions du choix de la banque cible ou acquise. Parmi les études les
plus récentes qui s'étaient effectuées sur le sujet on
peut citer celle élaborée par Avkiran (1999)63(*) et qui porte sur les gains
d'efficience qui sont engendrés par les fusions bancaires à
l'échelle horizontale. Selon cet auteur, une fusion horizontale est
supposée générer des gains en terme d'efficience, d'autant
plus que la banque combinée après fusion aurait une taille plus
importante et la banque acquéreuse est plus efficiente que la banque
cible. En plus de la première solution qui consiste à renforcer
son positionnement en tant que banque de détail, et ce, par le biais
d'une fusion/acquisition de type horizontal, la deuxième
stratégie est la diversification et l'expansion de ses activités.
Cette stratégie, qui est retenue enfin de compte par les
dirigeants de la banque « STB », vise essentiellement la
diversification et l'élargissement de la gamme de produits et des
services qui sont fournis, en ajoutant des activités et des
métiers complémentaires à celles déjà
existantes, pour répondre aux besoins de plus en plus accrue de la part
de sa clientèle. Le choix s'est fixé enfin, sur la fusion par
absorption de deux banques d'investissement, qui sont la
« BDET » et la « BNDT ». L'objectif
crucial étant de bénéficier de ce fait de la grande
compétence de leurs cadres dans les activités de banques de
développement, en plus du renforcement de la consolidation de la base
financière de la « STB », qui serait à la
suite de cette transaction, la première banque tunisienne en terme de
total bilan et la quatrième en Afrique, et par conséquent elle
devient ainsi la première banque universelle tunisienne.
II.
Présentation et interprétations de résultats
empiriques :
Nous rappelons que dans notre travail, nous allons adopter la
technique d'étude d'évènement pour l'évaluation et
la quantification de la réaction des cours des banques qui sont
cotées sur la bourse des valeurs mobilières. Dans un premier
temps nous allons identifier les opérations des fusions et acquisitions
qui sont survenues dans le secteur bancaire tunisien ainsi que leurs dates de
réalisation. Cette étape parait une étape requise avant
d'entamer l'analyse de l'évolution des cours boursiers des banques qui
sont impliquées dans des opérations des fusions et acquisitions.
Théoriquement, la date à laquelle l'information concernant
celui-ci est rendue publique est considérée comme date de fusion
ou d'acquisition bancaire. Dans la pratique, on assimile cette date à
celle de la première annonce émanant de la bourse des valeurs
mobilières, de la Banque Centrale de Tunisie ou des banques impliquent
dans ces opérations des regroupements.
Cependant, ce choix ne permet pas d'éliminer
complètement l'incertitude sur la date exacte de fusion ou acquisition.
D'une part, l'existence d'autres évènements concomitants qui
interviennent avant la date d'annonce publique se manifeste par une
réaction anticipée du marché boursier.64(*) Ainsi, tous les
opérateurs n'agissent pas en même temps sur le marché,
d'où une réaction qui s'étale sur une certaine
période. On choisit dans presque tous les cas des fusions et
acquisitions bancaires en Tunisie, comme période
d'évènement, un intervalle de temps mensuel [-6,...,+6] qui est
spécifique à chaque banque regroupée et centré sur
la date t=0 (mois d'annonce), une date qui est supposée de la
première annonce de la fusion ou d'acquisition
(l'évènement)65(*). Comme on a montré dans les chapitres
précédents, si on admet que la cotation sur le marché
boursier tunisien s'effectue en temps continu, la rentabilité d'un titre
de la banque i entre deux dates t et t-1 se calcule de la manière
suivante :
(1)
Où Pit est le cours boursier du titre de la
banque i à la date t. Une fois qu'on a identifié
l'opération de fusion et acquisition et sa date de réalisation,
on pourra choisir un intervalle des mois I= [-6,....,+6] comme période
d'évènement qui est centrée sur cette date d'annonce ou de
réalisation. En dehors de cet intervalle, les taux de rentabilité
sont supposés générés par un processus qui
décrit leur dynamique à travers le temps. L'évaluation de
la réaction d'un titre à un évènement passe alors
par l'analyse des rentabilités qui sont réellement
réalisées sur l'intervalle I, en supposant, qu'elles sont
différentes de celles qui sont produites par le processus qui
génère l'évolution des cours boursiers en période
normale. On appelle alors cette rentabilité
«une rentabilité anormale » (Abnormal Return) d'un
titre de la banque i, à une date de fusion ou d'acquisition t
(ARit), l'écart entre la rentabilité réelle
observée à cette date Rit et celle attendue en
période normale.
Définissons Rit comme le rendement
(observé) réalisé des actions de la banque i pendant le
mois t et E(Rit) comme le rendement prévu ou
anticipé des titres de la banque i pendant le mois t,
c'est-à-dire, le rendement de ces actions que nous avons prévu si
la proposition de fusion n'était pas annoncée. Le mouvement des
cours qui peuvent être attribués à l'annonce est la
différence entre Rit et E(Rit).
Nous pouvons appeler cette différence le rendement inattendu
(eit) des titres i pendant le mois t selon
l'équation suivante :
eit = Rit - E(Rit).
(2)
afin de déterminer la valeur de eit
nous devons estimer E(Rit), le rendement inobservable et
prévu sur les actions de la banque i pendant le mois t. Le modèle
le plus utilisé pour estimer E(Rit) est celui du
marché (Fama et autres. (1969)66(*) et Fama (1976)) et qui est adopté pour
effectuer ce travail. Selon ce modèle on admet que les rendements des
titres des banques qui sont impliquées dans des opérations des
fusions et acquisitions en Tunisie suivent une distribution normale
multivariée. Les rendements des titres sont générés
par le processus stochastique suivant :
Rit = i + i Rmt
+ eit , (3)
Avec
i = 1,....,n,
t = 1,.....w,
Rit = taux de rendement du titre i pendant le
mois t,
Rmt= taux de rendement sur la valeur
pondérée de l'indice du marché sur le mois t,
i = cov(R it, Rmt)/var
(Rmt),
i = E (Rit) - i
E(Rmt),
eit = le résidu aléatoire de
titre i pendant le mois t lequel suivant une distribution normale
centrée et réduite (avec une moyenne zéro), qui ne sont
pas corrélés dans le temps et ayant une variance constante
(2)
Cov (eit , ejs) = 0, pour tout
i j et t s,
Cov (eit , Rmt) = 0, pour tout
t.
Nous allons, par la suite, effectuer une régression selon
la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO) des rendements
individuels Rit sur les taux rendements mensuels du
marché bancaire Rmt (avec le taux de rendements
mensuels finissant 6 mois avant l'annonce de la fusion ou acquisition bancaire
proposée et en dehors de la période d'évènement),
nous pouvons estimer les paramètres et pour chaque banque appartenant
à l'échantillon. Utilisant ces paramètres estimés (
et) nous pouvons réécrire l'équation (3) comme
suit :
Lorsque nous allons déduire des rendements
anticipés de ceux qui sont observés réellement, cela nous
permet d'obtenir une estimation des rendements inattendus
êit qui sont appelés aussi
les rendements anormaux ("abnormal" returns). En d'autres termes,
[i^ + i^ Rmt]
représente le rendement anormal de la banque i durant le
mois t, ce dernier est simplement égal à
êit. La déduction de de Rit
neutralise l'effet des mouvements systémiques du
marché bancaire mais ne permet pas de neutraliser les variations des
cours boursiers qui sont spécifiques à la banque
concernée. Ces variations et ces fluctuations pourraient provenir des
évènements autres que la fusion ou acquisition sous
l'étude (la proposition de fusion ou la décision des
régulateurs), nous pouvons prendre la moyenne en coupe transversale des
rendements inattendus (des rendements anormaux) pour les titres dans notre
échantillon durant une période de 13 mois pour chaque titre, cela
permet d'avoir une période de fusion ou d'acquisition bancaire qui est
centrée sur le mois d'annonce. Nous avons :
La période du temps pourrait s'étaler sur presque
une année (13 mois). Donc, t = -6,-5, - 4,..., 0,..., + 4, + 5, +6
et ARt est le rendement anormal moyen qui est
identique au rendement inattendu moyen durant le mois « t »
et « n » représente le nombre des banques qui sont
impliquées dans des opérations de fusion et acquisitions en
Tunisie. La moyenne en coupe transversale neutralise les variations des cours
boursiers des telles banques en question et qui sont spécifiques
à la banque et qui ne sont pas reliées à la fusion ou
l'acquisition en cours d'étude car ce regroupement ne s'est pas
effectué en même temps pour les « n » banques
de l'échantillon. La dernière étape dans cette analyse,
c'est le calcul des rendements anormaux cumulés moyens (CARs) de mois
t1 au mois t2 durant la période de fusion
ou d'acquisition (t = -6,-5, - 4,..., 0,..., + 4, + 5,
+6). Le mois de l'annonce du regroupement bancaire c'est
le mois 0, la période de pré-annonce s'étale sur les 6
mois précédant la date d'annonce et la période de
post-annonce couvre les 6 mois après l'annonce de regroupement. Le
rendement anormal cumulé moyen pour les « n »
banques regroupées de l'échantillon du mois
t1 au mois t2 est calculé comme
suit :
En faisant ceci, une autre étape dans notre partie
empirique consiste à évaluer les rendements anormaux de la banque
combinée (c'est la banque cible plus la banque acquéreuse).
Examinant uniquement les rendements anormaux des deux banques
séparément, ceci pourrait engendrer une interprétation
partielle ou biaisée de la réaction du marché boursier aux
annonces des fusions et acquisitions. Donc, nous calculons les rendements
anormaux de la banque combinée en utilisant la méthode
adoptée par Houston et Ryngaert (1994).
(7)
Avec MVt est la valeur sur le marché
des titres de la banque cible un mois avant la date d'annonce,
MVb est la valeur sur le marché des titres de la
banque acquéreuse un mois avant la date d'annonce, et ARt
et ARb sont, respectivement, les rendements anormaux
des ième banque cible et acquéreuse le long de la
fenêtre de l'évènement. Houston et Ryngaert (1994) ont
montré que cette méthode donne le vrai pourcentage de changement
de la valeur de la banque combinée avant la fusion. Outre le calcul des
rendements anormaux basé sur ces techniques présentées ci
avant, nous devrons également faire recours à d'autres types de
données telles que la date d'annonce, la date de rumeur et celle
d'accomplissement des ces opérations des fusions et acquisitions
bancaires en Tunisie, pour bien spécifier la fenêtre
d'évènement laquelle servira comme période probable pour
l'apparition des effets des regroupements bancaires.67(*) Les données comptables
et bilancielles sont obtenues à travers les rapports annuels de la
Banque Centrale de la Tunisie. Une base des données appelée
« Bankscope» représente une autre source
détaillée et riche nous permettant de sélectionner les
institutions bancaires qui ont subi des opérations des fusions et
acquisitions grâce la présentation détaillée de
l'historique de chaque banque « Bank Mergers and Acquisition
deals ».
Les cours boursiers mensuels ont été obtenus
à partir soit de la bourse des valeurs mobilières de Tunisie
(BVMT) soit de la base des données « Datastream »
qui fournit des informations se rapportant à certains indicateurs
boursiers, économiques et financiers de plusieurs banques tunisiennes.
L'échantillon inclut pratiquement toutes les banques qui sont
publiquement cotées sur le marché boursier tunisien et dont les
informations financières mensuelles sont disponibles. Afin de
déterminer les dates exactes d'annonce des regroupements et les
données financières, boursières et comptables qui sont
spécifiques à la banque cible et celle acquéreuse, nous
avons effectué une collecte de l'ensemble des données se
rapportant aux fusions et acquisitions annoncées à partir de la
base des données appelée « Thomson Financial Data - SDC
M&A ». L'opération de collecte des données est
complétée par quelques rapports et des articles de presse.
En croisant les dimensions géographiques et des
activités nous pouvons retenir les différentes catégories
des fusions et acquisitions bancaires qui pourraient submerger dans le contexte
su secteur bancaire tunisien. Cette grille pourrait montrer six types des
opérations des fusions et acquisitions bancaires qui sont issues de ces
dimensions géographiques et des activités. Nous pouvons trouver
un premier type qui renforce les activités initiales des banques avant
regroupement (type 1). Un deuxième type renforçant les
activités à l'échelle domestique mais dans des
régions dispersées (type 2). Un troisième type qui
mène à une diversification des activités mais s'effectuant
entre banques localisées dans les mêmes régions (type 3).
La quatrième catégorie pourrait résulter des
regroupements renforçant la diversification des activités dans
des régions dispersées bien qu'ils soient domestiques (Type 4).
Deux autres (5 et 6) résultent des opérations des fusions et
acquisitions transfrontières. On trouve les regroupements qui renforcent
les activités initiales des banques avant fusion mais s'effectuant entre
banques se localisant dans des pays différents (type 5). Une
dernière catégorie (type 6), concerne les opérations des
fusions et acquisitions bancaires qui renforcent en même temps la
diversification géographique et des activités à
l'échelle internationale.
|
Echelle géographique des regroupements
|
Types des activités des banques regroupées
|
|
Nationale
|
étrangère
|
Mêmes villes
|
Villes différentes
|
|
similaires
|
Concentration des activités à l'échelle
régionale
|
Concentration des activités à l'échelle
nationale
|
Renforcement du métier à l'échelle
internationale
|
TYPE 1
|
TYPE 2
|
TYPE 5
|
Différentes
|
Diversification (expansion) des activités à
l'échelle régionale
|
Diversification (expansion) des métiers à
l'échelle nationale
|
Diversification (expansion) des métiers à
l'échelle internationale
|
TYPE 3
|
TYPE 4
|
TYPE 6
|
récapitulatif des
typologies des regroupements bancaires
Ces différents types des opérations des fusions et
acquisitions bancaires devraient être testées afin de tirer des
conclusions se rapportant au succès des regroupements bancaires en
Tunisie. Nous tenons à rappeler les cas des fusions et acquisitions
bancaires qui sont survenus en Tunisie sont aux nombres des trois
regroupements. Notre objectif dans cette partie, est de vérifier et de
déterminer les effets des opérations de fusions et acquisitions
bancaires (F&As) dans le cas tunisien. Nous essayerons également de
mettre l'accent sur la présentation et l'analyse des stratégies
de regroupement à travers le cas d'absorption de la BDET et la BNDT par
la STB, le cas d'acquisition de la Banque du Sud par « Andalumaghreb
SA » à raison d'une part de 53,54% (effectuée le
5 /12/2005) et le cas d'acquisition d'une part de 52% de l'Union
Internationale des Banques (UIB) qui est effectuée par la
Société Générale (SG).
Les réalisations de ces opérations de regroupements
bancaires peuvent constituer un tournant majeur dans les politiques et les
stratégies bancaires qui sont menées dans le secteur bancaire
tunisien. Ces opérations d'absorption et d'acquisition s'inscrivent dans
le cadre de la restructuration du secteur bancaire tunisien et pourraient
aboutir, probablement, à la constitution des institutions bancaires qui
sont devenues de plus en plus grandes.
1. Cas de regroupement entre « Andalumaghreb
SA » et « Banque du Sud »
Le 05/12/2005, il a été annoncé que
« Andalumaghreb » a acquis une part de 53.54% de la
« Banque du Sud » qui est une banque tunisienne de
dépôts. « Andalumaghreb » a acquis
l'équivalent de 10,708,805 actions sur la bourse des valeurs
mobilières (the Tunis Stock Exchange). Le cours de clôture des
actions de la « Banque du Sud » est de 7.41 dinars
tunisiens. Le 02/12/2005, cette acquisition pourrait être estimée
à 79.352 millions de dinars. La part inclut une proportion de 33.54% de
gouvernement. Les deux institutions bancaires « Spanish Banco
Santander » et « Moroccan AttijariWafa Bank »
étaient appelées à détenir des parts dans
« Andalumaghreb ». Le tableau suivant décrit cette
opération de regroupement entre la « Banque du Sud »
et « Andalumaghreb SA », (cf. tableau 3.1).
Tableau 3- : Cas
de regroupement entre « Andalumaghreb SA » et « Banque du Sud
»
Cas BS
|
Nom d'acquéreur
|
Pays
|
Nom de cible
|
Pays
|
Date d'annonce
|
Acquisition 53.54%
|
Andalumaghreb SA
|
ES
|
Banque du Sud
|
TN
TUNIS
|
05/12/2005
|
|
Commercial Banks
|
(Source : base de données
« Bankscope »)
2. Cas de regroupement entre
« Société Générale » et
« UIB»
Il a été rapporté68(*) que, le 29/03/2002, dix
banques étaient intéressées à l'acquisition de 52%
des parts détenues dans la banque tunisienne «Union Internationale
de Banques (UIB)» qui est cotée publiquement sur la bourse
des valeurs mobilières de Tunis (BVMT). Les banques qui sont
intéressées par cette offre d'acquisition sont le
« Crédit Lyonnais » et la
« Société Générale » de France
et « Monte dei Paschi di Sienna ». Le 26/09/2002, il a
été annoncé que la « Société
Générale » et la « Caisse
d'Epargne » sont intéressées par l'acquisition d'une
part de 52%. Le 07/10/2002, il a été annoncé que les deux
firmes qui seront probablement initiatrices de l'opération d'acquisition
de l'UIB sont la « Société
Générale » et « la Caisse
d'Epargne ». Le 10/10/2002, il a été annoncé que
la « Société Générale » va
acquérir une part de 52% pour un montant de 75.5 millions d'Euro. Cette
opération d'acquisition bancaire est sujette à une approbation
réglementaire. Le 05/11/2002, il a été annoncé que
cette transaction a été accomplie. Le tableau suivant
représente une description de cette opération d'acquisition
bancaire, (cf. tableau 3.2).
Tableau 3- : Cas
d'acquisition d'Union Internationale de Banques par la Société
Générale
Cas UIB
|
Nom d'acquéreur
|
Pays
|
Nom de cible
|
Pays
|
Date d'annonce
|
Acquisition 52%
|
Société Générale
|
FR
Paris la Défense Cedex
|
Union Internationale de Banques
|
TN
Tunis
|
10/10/2002
|
Security brokers, dealers, and flotation companies / National
commercial banks
|
Commercial Banks
|
(Source : base de données
Bankscope)
On peut constater que cette opération d'acquisition est de
type transfrontière et qui s'effectue entre deux institutions ayant des
activités initiales similaires (concentrées).
3. Cas de regroupement entre la
« STB », la « BNDT » et la
« BDET »
Cette stratégie de fusion adoptée par la
banque « STB » a comme objectif de renforcer sa position en
tant que banque de détail, et ce, à travers une
fusion/acquisition de type horizontale. Cette banque vise, via cette
stratégie de regroupement, la diversification et l'élargissement
de ses activités. Cette stratégie adoptée par les managers
de la « STB », a comme objectif d'élargir la gamme
des services offerts, en acquérant des activités et des
compétences complémentaires à celles qui sont
déjà existantes, pour répondre à la demande accrue
de la part de sa clientèle. Le choix s'est fixé enfin, sur
l'absorption de deux institutions bancaires d'investissement, qui sont la
« BDET » et la « BNDT ». L'objectif
étant d'internaliser les gains de la grande compétence dans les
métiers de banques de développement et d'investissement, en plus
de l'augmentation et la consolidation de son assise financière. Le
tableau suivant récapitule les différents résultats
trouvés dans les différents cas des fusions et acquisitions
bancaires en Tunisie, (cf. Tableau 3.3).
Tableau 3- : Les
résultats empiriques significatifs des fusions et acquisitions bancaires
en Tunisie
Mois
|
t-statCARt
|
CARt
|
ARt
|
t-statARt
|
Cible/acq
|
Types de regroupement
|
Cas UIB
|
UIB
|
10/10/2002
|
|
géogra
|
activité
|
+2
|
-1,96
|
-0,19
|
-0,06
|
-1,22
|
Cible
|
Diversifié
|
Concentré
|
+3
|
-2,56
|
-0,25
|
-0,05
|
-1,17
|
+4
|
-3,56
|
-0,35
|
-0,09
|
-1,92
|
+5
|
-3,87
|
-0,38
|
-0,03
|
-0,61
|
+6
|
-2,55
|
-0,25
|
0,13
|
2,57
|
Cas STB
|
STB
|
Janvier, 2001
|
|
|
|
+3
|
2,38
|
0,23
|
0,10
|
2,08
|
Acquéreur
|
Concentré
|
Concentré
|
+4
|
2,07
|
0,19
|
-0,03
|
-0,71
|
Afin de déterminer
les effets des fusions et acquisitions bancaires en Tunisie, les deux cas de
regroupements (cas UIB et cas STB) renforcent la concentration des
activités initiales des banques avant d'être impliquées
dans ces regroupements. Dans le cas de fusion par absorption (cas STB), la
banque « STB » montre des rendements anormaux
cumulés qui sont statistiquement significatifs et positifs au
troisième et au quatrième mois après l'annonce de la
fusion. Dans le cas d'acquisition (cas UIB), la banque
« UIB » montre des rendements anormaux cumulés qui
sont statistiquement significatifs mais qui sont négatifs du
deuxième au sixième mois après l'annonce de l'acquisition.
Donc on ne peut pas retenir que la concentration des activités initiales
des banques représente un bon indicateur du succès des fusions et
acquisitions bancaires en Tunisie.
Concernant l'effet de la concentration des activités
bancaires à l'échelle géographique, le cas de fusion par
absorption (cas STB) s'est effectué entre des banques qui sont
géographiquement concentrées (un cas de regroupement domestique)
et ayant des rendements anormaux cumulés qui sont statistiquement
significatifs et positifs. D'après les résultats trouvés
nous pouvons constater que le cas de regroupement (cas STB) est un cas de
fusion - absorption de type concentré géographiquement et qui
renforce les activités initiales des banques avant fusion. Les
rendements anormaux cumulés qui sont statistiquement significatifs et
positifs constatés confirment les résultats théoriques
attendus (rendements anormaux cumulés positifs). Donc, d'après
les résultats trouvés, nous pouvons constater que les
opérations des regroupements bancaires qui renforcent la concentration
des activités initiales des banques ont bénéficié
d'un accueil favorable du marché financier (succès) dans le cas
où ce regroupement renforce la concentration des activités
à l'échelle géographique (cas STB) et elles montrent un
échec dans le cas où elles renforcent la diversification des
activités à l'échelle géographique (cas UIB). Les
banques « UIB » et « Société
Générale » se livraient à des activités
similaires (activités bancaires) mais opérant sur deux
marchés qui sont dispersés géographiquement (acquisition
de type transfrontière), l'accueil défavorable par les
marchés boursiers pour ce type d'acquisition est du probablement
à l'effet de la diversification géographique qui l'emporte sur la
concentration des activités.
De l'autre côté on constate que ce cas de fusion
(cas STB) qui est retenu pour déterminer l'effet de concentration sur la
valeur des banques qui y sont impliquées, représente une fusion
complète ou d'absorption (fusion complète par absorption pour le
cas de STB). Ceci nous a permis de constater que cette typologie de
regroupement (Fusion ou absorption) pourrait être un facteur explicatif
du succès des regroupements bancaires. Globalement, nous pouvons retenir que la logique
industrielle (concentration ou diversification géographique et/ou des
activités) à elle seule n'est pas suffisante pour conclure
qu'elle est une condition déterminante de succès des
opérations des fusions et acquisitions bancaires en Tunisie.
Le critère
géographique des opérations des fusions et acquisitions bancaires
a été vérifié directement en regardant
l'emplacement du siège social des banques impliquées dans
l'opération de regroupement. Par contre, le profil d'activité des
banques impliquées dans l'opération des fusions et acquisitions
est vérifié moyennant la spécialité initiale de
l'institution bancaire (avant fusion ou acquisition). Or, en pensant que le
terme générique de la banque (banque commerciale, banque
d'investissement, banque de crédit hypothécaire, banque
coopérative, banque d'épargne et autres) ne montre pas
nécessairement l'activité réelle de la banque, il nous a
paru nécessaire de revoir la portée de l'activité des
banques en recourant à des ratios financiers extraits des bilans et des
comptes de résultat des banques acquéreuses et cibles avant de se
lancer dans l'opération de fusion et d'acquisition. Ces ratios seront
construits et calculés pour toutes les banques impliquées dans
l'opération de fusion ou acquisition en décomposant le bilan
bancaire et le compte du résultat. De l'autre côté les
regroupements entre les banques ayant un profil domestique ont
été considérés des regroupements qui renforcent les
profils géographiques alors que dans plusieurs cas les marchés
régionaux ne sont ni corrélés ni apparentés, ce qui
nous pousse à chercher et vérifier les autres facteurs ou
conditions du succès des fusions et acquisitions bancaires pour le cas
tunisien.
III. Les conditions du succès des F&A bancaires en
Tunisie
L'objectif principal dans ce travail, c'est de déterminer
les conditions du succès des opérations des fusions et
acquisitions bancaires (F&As) en Tunisie. Parmi les facteurs du
succès des regroupements bancaires on peut trouver des
caractéristiques qui sont liées à la banque cible
(acquise) telles que ; la taille relative de la banque cible par rapport
la banque acquéreuse, la profitabilité (efficience en terme du
profit) de la banque cible et/ou de la banque cible par rapport à la
banque acquéreuse et la performance boursière de la banque cible
avant l'opération de regroupement. Pour déterminer ces facteurs
et ces conditions qui pourraient avoir un impact qui est statistiquement
significatif sur le succès des opérations des fusions et
acquisitions bancaires (F&As) en Tunisie, nous avons adopté une
analyse dichotomique et multi-variée69(*). C'est-à-dire chacune des ces conditions
devrait être testée ou vérifiée en optant pour une
méthodologie des statiques comparatives. Selon cette dernière,
nous classifions tous ces cas des regroupements bancaires selon la valeur d'une
variable conductrice particulière nous permettant de spécifier et
distinguer chacun des facteurs du succès des regroupements bancaires. Le
succès des tels regroupements est déterminé par la
création de la valeur laquelle est mesurée par les rendements
anormaux et/ou les rendements anormaux cumulés (CARs) des banques
fusionnées.
1. Le potentiel de réduction des
risques suite aux regroupements :
Selon l'hypothèse de la diversification des risques, la
volatilité des rendements des banques suite aux opérations des
fusions et acquisitions devrait être réduite et que cette
réduction devrait provenir de l'effet des regroupements.70(*) Le risque total de la banque
pourrait être mesuré par la valeur de la variance des cours
boursiers des banques concernées. Si on retient l'équation (3) du
modèle du marché dont les rendements des titres sont
générés par le processus stochastique suivant (stochastic
process) :
Rit = i + i Rmt
+ eit ,
Si on retient cette équation la variance des rendements
des titres des banques regroupées pourrait être
déterminée comme suit :
Var (Rit) = âi2var
(Rmt) + var (eit),
Etant donné que la cov (Rmt, eit)
est égale à zéro pour tout mois t, avec :
- Var (Rit) désigne la variance des taux des
rendements de la banque i,
- var (Rmt) est la variance des taux des rendements de
l'indice du marché boursier et,
- var (eit) la variance des rendements anormaux de la
banque i (la variance résiduelle).
La première composante de la variance totale
(âi2var(Rmt)) se rapporte au risque
systémique et la deuxième composante (var(eit)) se
rapportant au risque non systémique ou appelé aussi risque
spécifique. Ce dernier risque (spécifique) pourrait être
diversifié alors que le risque systémique n'est pas
diversifiable. Comme le nombre des titres détenus dans un portefeuille
augmente, le risque systémique tend vers la variance des rendements sur
le marché (var (Rmt)) et le risque systémique tend
vers zéro. Dans le cas où il y a un éventuel effet des
regroupements en matière de réduction des risques encourus par
les banques qui y sont impliquées, cela devrait baisser le risque
systémique (par la baisse de bêta), le risque spécifique,
ou les deux, ensemble. Afin de tester l'éventuel changement des
variances estimées des rendements, nous effectuons une comparaison de la
variance estimée des rendements de la banque lors de la période
pré-regroupement (de mois -T au mois -1 qui précède le
mois d'annonce de regroupement) avec la variance estimée des rendements
après l'annonce de regroupement (du mois +1 au mois +T après
regroupement).
Dans le cas où un changement de la variance a eu lieu,
nous allons déterminer si cette variation est engendrée par une
évolution du risque systémique (bêta), du risque
spécifique, ou les deux ensembles71(*). La variance totale, le coefficient bêta, la
variance du marché et la variance résiduelle (le risque
spécifique) sont estimés pour chaque banque de
l'échantillon. Un test (t de Student) de la moyenne des variances nous
permettra de déterminer si cette différence des moyennes des
risques est statistiquement significative. Pour le cas tunisien, le tableau
ci-dessous représente une acquisition s'effectuant entre la
« Union Internationale des Banques » et
« Société Générale » (cas
UIB) qui montre des changements statistiquement significatifs en termes des
variances des rendements des ces banques avant et après la date
d'annonce des regroupements.
Tableau 3- : Test
d'égalité des variances des rendements avant et après
regroupement : cas UIB
|
Méthode
|
df
|
Value
|
Probabilité
|
t-test
|
74
|
1.716190
|
0.0903
|
Variable
|
Count
|
Mean
|
Std. Dev.
|
of Mean
|
var (eit) après
|
38
|
0.003181
|
0.004997
|
0.000811
|
var (eit) avant
|
38
|
0.001648
|
0.002312
|
0.000375
|
var (eit) totale
|
76
|
0.002415
|
0.003944
|
0.000452
|
|
Méthode
|
df
|
Value
|
Probabilité
|
t-test
|
74
|
2.229251
|
0.0288
|
Variable
|
Count
|
Mean
|
Std. Dev.
|
Std. Err.of Mean
|
Var (Rit) après
|
38
|
0.004369
|
0.007133
|
0.001157
|
Var (Rit) avant
|
38
|
0.001656
|
0.002320
|
0.000376
|
Var (Rit) totale
|
76
|
0.003013
|
0.005442
|
0.000624
|
|
Méthode
|
df
|
Value
|
Probabilité
|
t-test
|
74
|
1.969782
|
0.0526
|
Variable
|
Count
|
Mean
|
Std. Dev.
|
of Mean
|
Var (Rmt) après
|
38
|
0.001984
|
0.006831
|
0.001108
|
Var (Rmt) avant
|
38
|
0.005445
|
0.008406
|
0.001364
|
Var (Rmt) totale
|
76
|
0.003714
|
0.007805
|
0.000895
|
Selon les résultats trouvés dans ce tableau, nous
pouvons constater que ce cas d'acquisition affiche un changement qui est
statistiquement significatif du risque. Les résultats empiriques
montrent qu'il y a une augmentation de la variance totale qui est
statistiquement significative et que la source de cette augmentation est un
accroissement constaté du risque non systématique
(spécifique) malgré qu'il y a une baisse du risque
systématique c'est-à-dire une baisse du coefficient du
bêta. Ces changements des variances avant et après l'acquisition
ne confirment pas l'hypothèse de la diversification car cette
opération est une transaction entre deux institutions qui sont
diversifiées géographiquement mais qui se livraient à des
activités qui sont similaires.
Donc, ce résultat parait, en partie, ne pas être
conforme avec l'hypothèse de la diversification. A cet égard, on
pourrait considérer que l'effet de la concentration des activités
pourrait l'emporter sur celui de la diversification géographique,
surtout que la banque « UIB » a continué à
exploiter son réseau initial d'agences (74 agences) en Tunisie. D'autant
plus la « UIB » qui est une banque cible, ses marges de
manoeuvre restent limitées et elle devrait s'aligner aux orientations et
à la vision stratégique de la banque
« Société Générale » qui est
devenue un actionnaire majoritaire (52%).
2. L'effet taille des regroupements
bancaires :
L'impact de la taille relative des banques sur la valeur des
entités qui sont impliquées dans des opérations des
fusions et acquisitions bancaires a été étudié par
Hawawini et Swary (1990). Ces deux auteurs ont analysé 123 cas des
F&As bancaires aux Etats Unis entre les années 1972 et 1987 et ils
ont trouvé que les transactions des F&As sont plus favorisées
par les marchés boursiers pour les banques acquéreuses si les
banques cibles sont de taille plus petite relativement aux banques
acquéreuses. Ils ont aussi trouvé que les banques
acquéreuses ayant une taille de plus en plus petite, ont tendance
à être plus prospères que celles de plus grande taille.
Zollo et Leshchinkskii (2000) analysent 579 cas des F&As bancaires
américaines lors d'une période de 1977 à 1998 et ils ont
aussi trouvé que la taille de la banque acquéreuse a un impact
qui considérablement négatif sur le succès de F&As
pour le cas des banques acquéreuses.
Seidel (1995)72(*) analyse 123 banques acquéreuses dans le cas
des opérations des F&As américaines entre 1989 et 1991 et il
a trouvé que les banques qui atteignent une taille optimale suite au
regroupement (en termes d'actif) sont plus prospères. Il conclut que ces
regroupements sont plus réussis dans le cas où les banques qui y
sont impliquées atteignent un total d'actif entre 2 bn des $ et 30 bn
des $ après une opération de regroupement. Afin de tester si la
dimension de la banque cible a un impact sur le succès des fusions et
acquisitions bancaires (F&As), nous analysons l'évolution de la
taille relative de la banque cible par rapport à celle de la banque
acquéreuse. Pour ce faire, nous avons classé les banques de
chaque pays qui ont subi des opérations des regroupements selon le
rapport total actif de la banque cible sur le total d'actif de la banque
acquéreuse. Nous attendons à ce que l'acquisition de petites
cibles crée considérablement de plus grand excès en termes
de rendements anormaux cumulés pour les actionnaires des banques cibles
et acquéreuses. Le tableau suivant récapitule les
résultats obtenus des différents cas des fusions et acquisitions
bancaires en Tunisie, (cf. Tableau 3.5).
Tableau 3- : Tableau
récapitulatif des conditions de succès des opérations des
fusions et acquisitions bancaires
Cas
|
CAR
|
Type
|
Cible/acquéreuse
|
Total d'actif cible/acquéreuse
|
Cas UIB
|
-
|
Acquisition
|
Cible
|
0,0024 73(*)
|
Cas STB
|
+
|
Absorption
|
Acquéreur
|
0,5284 74(*)
|
Etant le faible ratio « total d'actif
cible/acquéreur » pour le cas UIB (0,0024), on peut
considérer que les rendements anormaux cumulés qui sont
statistiquement significatifs et positifs dans le cas de fusion (cas STB)
confirment les attentes théoriques et nous permettent de retenir que la
taille relative de la banque cible par rapport à celle de la banque
acquéreuse comme facteur significatif du succès des regroupements
bancaires en Tunisie.
3. L'effet de l'efficience en terme de
profits des transactions :
L'efficience d'une opération de fusion et acquisition est
mesurée par la profitabilité relative estimée par le ratio
« return on equity » de la banque cible (ROE) et le
« return on equity » de la banque acquéreuse. Le
« ROE » étant l'indicateur le plus important de
mesure de la profitabilité qui est fréquemment utilisé par
des analystes financiers. Une profitabilité relative faible indique que
la banque acquéreuse est beaucoup plus profitable que la banque cible.
Selon l'hypothèse de l'efficience (Pilloff et Santomero (1998), Hawawini
et Swary (1990)) nous attendons à ce que les transactions soient plus
prospères si les banques acquéreuses sont plus profitables que
les banques cibles. Dans ce cas les banques acquéreuses peuvent
être capables de réaliser des capacités de l'efficience en
transférant leurs techniques de gestion plus performantes aux actifs de
la banque cible. La Profitabilité est étudiée par Banerjee
et Cooperman (2000) ; ils examinent des différences en terme de
profitabilité entre les banques cible et acquéreuse pour 30
banques acquéreuses des opérations des fusions et d'acquisition
et 62 banques cibles aux Etats Unis entre les années 1990 et 1995 et ils
ont trouvé que les banques acquéreuses sont plus prospères
quand elles sont plus profitables que leurs banques cibles.
De la même façon, Hawawini et Swary (1990) ont
trouvé que les banques acquéreuses qui sont relativement plus
profitables que leurs banques cibles créent significativement plus de
valeur dans les cas des opérations des fusions et acquisitions
bancaires. Houston et Ryngaert (1994), qui étudient l'entité
combinée de l'acquéreur et la cible, aboutissent à la
même conclusion en analysant 153 cas des fusions et acquisitions
bancaires américaines entre 1972 et 1987. Lors de ce travail, nous
essayons de vérifier si les transactions des regroupements bancaires
ayant un rapport (Profit cible après taxe / Profit d'acquéreur
après taxe) qui est inférieur à 1 sont favorisées
par les marchés boursiers (ont des rendements anormaux cumulés
qui sont nettement positifs). Le tableau suivant récapitule les
résultats obtenus en Tunisie, (cf. Tableau 3.6).
Tableau 3- : Tableau
récapitulatif des conditions de succès des opérations des
fusions et acquisitions bancaires
Cas
|
CAR
|
Type
|
Cib/acq
|
Profit cible après taxe / Profit d'acquéreur
après taxe
|
Cas UIB
|
-
|
Acquisition
|
Cible
|
0,0053 75(*)
|
Cas STB
|
+
|
Absorption
|
Acquéreur
|
0,356776(*) et 0,812277(*)
|
Parmi les cas des regroupements bancaires montrant des rendements
anormaux cumulés qui sont statistiquement significatifs et dont les
banques cibles impliquées dans ces regroupements sont moins profitables
que les banques acquéreuses, il y a le cas UIB qui n'a pas
bénéficié d'un accueil favorable par le marché
boursier. Donc, on peut généralement admettre que l'efficience en
terme de profits des transactions, pourrait représenter une condition de
succès des fusions et acquisitions bancaires dans les pays
émergents.
4. L'effet de la performance des banques
cibles avant regroupement :
DeLong (2001) et Hawawini et Swary (1990) examinent la
performance des banques cibles avant la fusion et acquisition. DeLong (2001)
trouve que les regroupements bancaires sont plus prospères (en terme de
création de la valeur) dans le cas où la performance
boursière des banques cibles est faible comparée avec celle des
autres banques ayant des caractéristiques similaires avant l'annonce de
la transaction. Hawawini et Swary (1990) trouvent que l'acquisition des banques
cibles ayant une mauvaise performance des titres avant la transaction
crée significativement plus de valeur pour les banques
acquéreuses (voir aussi Jensen et Ruback (1983)). Pour analyser la
performance, nous utilisons le ratio du market-to-book (M/B-ratio) de la banque
cible qui est souvent utilisé par les analystes des activités
bancaires pour évaluer la performance d'une entreprise.
Nous attendons à ce que l'acquisition des banques cibles
ayant une mauvaise qualité de la gestion (under-performer) permet de
transférer des meilleures techniques de gestion et d'où
créer plus de valeur. Les banques cibles ayant un ratio de
« M/B » plus petit que 1 sont clairement soit
sous-estimées, soit elles ont pu avoir des perspectives futures
relativement mauvaises basées sur les pertes dans leurs
opérations ou sur des lourdes dettes qui sont insupportables. Les
banques cibles ayant les ratios « M/B » plus petits que 1
sont moins performantes et par conséquent elles sont porteuses d'avenir
en terme des bénéfices après regroupements. Nous allons
essayer d'établir une relation entre la variation du ratio
« market to book value » et les rendements anormaux des
institutions bancaires suite aux regroupements. Le tableau suivant
récapitule les résultats obtenus, (cf. Tableau 3.7).
Tableau 3- : Tableau
récapitulatif des conditions de succès des opérations des
fusions et acquisitions bancaires
Cas
|
CAR
|
Type
|
Cib/acq
|
Variation en % de M/B-ratio
|
M/B-ratio
|
Cas UIB
|
-
|
Acquisition
|
Cible
|
-6,46
|
1,26
|
Cas STB
|
+
|
Absorption
|
Acquéreur
|
NA
|
NA
|
Pour le cas tunisien, le ratio
« market-to-book » est de l'ordre de 1,26 pour le cas de la
banque « UIB » qui est une banque cible dans le cas de
regroupement « cas UIB ». Ce ratio nettement
supérieur à 1 montre que cette banque est dotée d'une
bonne qualité de la gestion. Le taux de croissance de ce ratio, une
année précédant l'annonce de la transaction, est nettement
négatif (-6,46% dans le cas de regroupement cas UIB) ce qui confirme
davantage que cette banque cible adopte des techniques de gestion qui sont plus
performantes. Les calculs effectués ont montré des rendements
anormaux qui sont nettement négatifs pour cette banque ce qui nous
permet de retenir que ces types d'acquisition n'ont pas
bénéficié d'un accueil favorable des marchés
boursiers.
Nous pouvons alors constater d'une manière indirecte que
la bonne performance de la banque cible avant la transaction pourrait avoir un
impact qui est statistiquement significatif et négatif sur la
création de la valeur dans ce cas d'acquisition bancaire. Les
donnés boursières se rapportant à l'indicateur de mesure
de performance (ratio « market-to-book ») des banques
cibles avant le regroupement dans le cas (cas STB) ne permettent pas de
trancher sur cette dernière comme condition requise pour le
succès des opérations des fusions et acquisitions bancaires dans
les pays émergents.
Conclusion :
Les résultats des études des rendements anormaux
cumulés que nous avons effectuées, montrent que le succès
des fusions et acquisitions bancaires dans le cas de la Tunisie est
déterminé par des caractéristiques qui se rapportent
directement aux banques cibles impliquées dans ces regroupements. Le
motif d'acquisition d'une banque cible ayant une taille plus petite
relativement par rapport à la banque acquéreuse montrant le grand
potentiel de réalisation des synergies suite aux opérations des
regroupements. Les opérations des fusions et acquisitions bancaires sont
plus prospères (en terme de création de la valeur) lorsqu'elles
s'effectuent avec une banque cible moins efficiente et dans le cas où la
performance boursière des firmes cibles est mauvaise comparée
avec celle des autres banques ayant des caractéristiques similaires
(peer-group ou appelées aussi banques de groupe de contrôle) avant
l'annonce de la transaction.
En plus des ces conditions se rapportant directement aux banques
cibles, nous avons trouvé que l'acquisition complète (cas STB)
pourrait être une condition du succès des regroupements bancaires,
même dans les cas où les banques cibles sont plus performantes. Si
nous récapitulons les résultats que nous avons trouvés
selon l'approche financière qui est basée sur le calcul des
rendements anormaux, nous pouvons retenir que l'écart en matière
de performance entre les banques regroupées et les banques constituant
le groupe du contrôle et entre les banques cibles et celles qui sont
acquéreuses pourrait être une condition d'amélioration de
la performance.
D'une manière indirecte nous pouvons transposer ces
constats pour conforter l'idée qu'il fallait avoir un écart
modéré entre les indicateurs de performance et les
caractéristiques financières se rapportant en même temps
aux banques cibles et aux banques acquéreuses. Les tailles et les
profitabilités relatives des banques cibles par rapport aux banques
acquéreuses devraient montrer un écart acceptable permettant de
ramener la ou les cibles à un niveau d'efficacité
supérieur à travers l'échange des meilleures pratiques de
gestion, de procédures de travail et de savoir faire. Donc, on peut
retenir que dans les cas où les firmes cibles présentent les
caractéristiques indiquées ci-dessus, cela pourrait
représenter une condition qui détermine d'une manière plus
significative le succès des fusions et acquisitions bancaires en
Tunisie.
Conclusion
Générale
L'objectif principal de ce travail de recherche c'était de
déterminer les effets des opérations des fusions et acquisitions
pour les banques acquéreuses, les banques cibles et banques
combinées suite aux regroupements dans le secteur bancaire tunisien.
Cette étude s'est effectuée sur un échantillon des cas des
fusions et acquisitions bancaires qui sont survenus dans le secteur bancaire
tunisien. Afin d'évaluer la signification des gains reliés aux
activités de regroupements, nous avons suivi l'approche
financière qui est fondée sur le calcul des rendements anormaux
et/ou des rendements anormaux cumulés. Cette approche utilisant les
données boursières, est fondée sur la méthodologie
des études d'évènement. Nous avons obtenu des
résultats qui montrent que la plupart des cas de fusions et acquisitions
bancaires ont bénéficié d'un accueil favorable par le
marché boursier tunisien. A la suite de l'analyse
développée dans le dernier chapitre, nous pouvons retenir que la
logique industrielle (diversification ou concentration des activités ou
géographique), à elle seule n'est pas suffisante pour conclure
qu'elle est une condition déterminante du succès des
opérations de fusions et acquisitions bancaire en Tunisie.
En effet, d'autres conditions se rapportant aux banques cibles,
quant elles sont combinées, pourraient être des facteurs
significatifs du succès des fusions et acquisitions bancaires dans le
secteur bancaire tunisien. Le motif d'acquisition d'une banque cible ayant une
taille plus petite relativement par rapport à la banque
acquéreuse montrant un grand potentiel de réalisation des
synergies suite aux regroupements. Les regroupements sont plus prospères
(en terme de création de valeur) lorsqu'ils s'effectuent avec une banque
cible moins efficiente et dans le cas où la performance boursière
des banques cibles est faible comparée avec celle des autres banques
ayant des caractéristiques similaires avant l'annonce de la
transaction. Donc, on peut retenir que dans les cas où les firmes cibles
présentent les caractéristiques indiquées ci-dessus, cela
pourrait représenter une condition qui détermine d'une
manière plus significative le succès des opérations des
fusions et acquisitions bancaires dans le secteur bancaire tunisien.
Donc, si nous récapitulons les
résultats que nous avons trouvés à la suite de ces
études des différents cas des regroupements bancaires en Tunisie
(cas de l'UIB et ces de la STB), nous pouvons retenir que l'écart en
matière de performance entre les banques regroupées et les
banques constituant le groupe de contrôle et entre les banques cibles et
celles qui sont acquéreuses pourrait être une autre condition
d'amélioration de la performance suite aux regroupements. D'une
manière indirecte nous pouvons transposer ces constats pour conforter
l'idée qu'il fallait avoir un écart modéré entre
les indicateurs de performance et les caractéristiques
financières se rapportant en même temps aux banques cibles et aux
banques acquéreuses. Les tailles et les profitabilités relatives
des banques cibles par rapport aux banques acquéreuses ainsi que les
ratios financiers (de rentabilité, de solvabilité, des
coûts etc...) devraient montrer un écart acceptable permettant de
ramener la ou les cibles à un niveau d'efficacité plus important
à travers l'échange des meilleures techniques et des pratiques de
gestion, de procédures de travail et de savoir faire.
Néanmoins, les résultats et les conclusions
auxquels nous avons abouti dans ce travail nous ont permis de tirer des
enseignements qui sont issus des expériences tunisiennes en
matière de fusions et acquisitions bancaires. Ces résultats sont
analysés et évalués par rapport à d'autres cas que
certains auteurs ont trouvés dans leurs travaux de recherche qu'ils ont
effectués pour évaluer les expériences des autres pays
développés. Ces résultats pourraient ne pas être
suffisants ni adéquats pour évaluer les expériences en
matière de regroupements bancaires dans le cas tunisien. Vu les
spécificités régionales, économiques,
financières et réglementaires, les expériences des pays
développés en matière des regroupements bancaires ne
pourraient pas être transposées directement au cas tunisien, ce
qui nécessite des nettoyages et des corrections des données, des
informations et des paramètres à comparer. Et ce qui
nécessite également, un recours aux résultats des autres
études visant la détermination des l'impact des opérations
des fusions et acquisitions bancaires qui sont survenus dans certains pays
émergents qui sont comparables au cas de la Tunisie. Des études
comparatives des résultats trouvés dans le cas des fusions et
acquisitions bancaires en Tunisie avec ceux des pays émergents,
pourraient être appropriées aux établissements
témoins qui ont eu des caractéristiques régionales qui
sont sensiblement similaires.
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* 1 _ Voir Amel, D., C. Barnes,
F. Panetta et C. Salleo (2002),.
* 2 _ Voir Balcerowicz, E., A.,
Bratkowski, 2001.
* 3 _ Voir Berger, A.N. et L.J.
Mester (1997),.
* 4 _ «Non-interest
income»/»total income» est défini comme: «total
operating income» + «non-operating income» + «extraordinary
income» + «exceptional income»)/(«total operating income +
non-operating income + extraordinary income + exceptional income + interest
income»).
* 5 _ Barth, Caprio, et Levine
(2000) montrent une faible performance des banques étatiques.
* 6 _ «Non-interest
income»/»total income» est défini comme: «total
operating income» + «non-operating income» + «extraordinary
income» + «exceptional income»)/(«total operating income +
non-operating income + extraordinary income + exceptional income + interest
income»).
* 7 _ «Non-interest
income/total income est défini comme : total operating income +
non-operating income + extraordinary income + exceptional income)/(total
operating income + non-operating income + extraordinary income + exceptional
income + interest income)».
* 8 _ Barth, Caprio, et Levine
(2000) montrent une faible performance des banques étatiques.
* 9 _ Voir Milbourn, T, A Boot
et A Thakor (1999).
* 10 _ Benston (1994) et Canals
(1997) montrent une revue riche des questions institutionnelles et analytiques
se rapportant aux modèles bancaires adoptés dans la plupart des
pays développés.
* 11 _Voir « Moody's
Investors Service » (2000).
* 12 _ Voir Vander Vennet, R.
(1994).
* 13 _ Voir Rezvanian, R.,
Mehdian, S., 2002.
* 14 _ Voir Gilbert, R. A.,
Wilson, P.W., 1998.
* 15 _ Voir Wright et Dasgupta
(2000). Allen et Gale (2000) ont aussi montré que le
développement des systèmes financiers est fortement
influencé par les crises financiers et leurs méthodes de
résolutions.
* 16 _ Certains analystes se
réfèrent à l'intégration des activités
bancaires, celles des assurances et la gestion des actifs comme le
«triangle of finance,» et estiment que les fonds de pension ajoutent
une nouvelle dimension aux systèmes financiers dans la région qui
crée des grandes opportunités des ventes transversales et
mène à une consolidation plus intensifiée (voir Garcia
Cantera et Burbridge, 1998).
* 17 _ Le
tableau indique quels types des activités financières sont
permises. Ce tableau ne montre pas la gamme complète des restrictions
prudentielles qui sont appliqués à une telle ou telle
activité.
* 18 _ Bien que la distribution
des fonds mutuels (mutual fund) est concentrée dans les broker-dealers
et discount brokers, en Europe ces fonds sont vendus dans les agences bancaires
(voir G-10, 2001); la plupart des pays émergents suivent ce dernier
chemin.
* 19 _ Voir Claessens, S, A
Demirgüç-Kunt et H Huizinga (2001).
* 20 _ L'indice de HH est une
mesure standard de la consolidation dans n'importe quel pays et il est
défini comme la somme des carrés des parts des
dépôts des toutes les banques sur le marché. Par
construction, l'indice de HH montre une valeur de 10,000 dans le cas d'une
firme monopolistique « monopolist firm » ayant 100 % des
parts du marché; cet indice tend vers zéro dans le cas d'un grand
nombre des firmes ayant des parts plus faibles. Un marché avec dix
firmes ayants des parts égales devrait avoir un indice de HH égal
à 1000, mais une distribution inégale des parts du marché
peut affecter substantiellement l'indice.
* 21 _ Voir Berger, A, R
DeYoung, H Genay et G Udell (2000).
* 22 _ %. Conclusive ou non
conclusive» indique que les résultats sont compatibles avec
différents types des structures de marché
* 23 _ «MC»
(« monopolistic competition » ou concurrence
monopolistique) indique que les hypothèses H>0 et H<1 pourraient
ne pas être rejetées à un niveau de confiance de 2.5%.
«
* 24 _ Voir De Bandt et Davis
(2000).
* 25 _ Pour plus de discussion
de ces points, voir Gelos et Roldós (2001).
* 26 _ La
statistique H est la somme des élasticités des interest
rate revenues. Le tableau présente les résultats des
régressions des données de panel utilisant des données
annuelles des banques individuelles pour la période 1994-99. les
variables du contrôle incluent des proxies pour la taille et le
« business mix » des banques. Voir Gelos et Roldós
(2001). «test pour des variations en H» réfère aux
tests si la statistique H a changé lors de la période
débutant avec l'année de la coupure structurelle, avec un niveau
de confiance égal à 5%. «MC» (« monopolistic
competition » ou concurrence monopolistique) indique que les
hypothèses H>0 et H<1 pourraient ne pas être rejetées
à un niveau de confiance de 2.5%. «Inconclusive ou non
conclusive» indique que les résultats sont compatibles avec
différents types des structures de marché.
* 27 _ «MC»
(« monopolistic competition » ou concurrence
monopolistique) indique que les hypothèses H>0 et H<1 pourraient
ne pas être rejetées à un niveau de confiance de 2.5%.
«
* 28 _ Voir De Bandt et Davis
(2000).
* 29 _ Pour plus d'une
discussion ultérieure des ces questions, voir Gelos et Roldós
(2001).
* 30 _ Le contrôle est
défini comme l'acquisition de plus que 66 % des parts de chaque
institution.
* 31 _ Voir Bradley, M., Desai.
A., Kim, E., (1988).
* 32 _ Ball R., Brown P.,
(1968).
* 33 _ Fama E.F., Fisher L.,
Jensen M.C., Roll R.W., (1969).
* 34 _ Grar A., (1997).
* 35 _ Hamon J.,
«L'efficience des marchés boursiers : étude du
marché parisien (1957-1971) » Thèse pour le doctorat
d'Etat de sciences de gestion, Université de Rennes, 1986.
* 36 _ Ball C.A., Torous N.W.,
«Investigating Security-Price Performance in the Presence of Event-Date
Uncertainty», Journal of Financial Economics (1988) 22, p. 123-154
* 37 _ Grar A., (1997), Op.
Cit
* 38 _ Hachette I., Mai H.M.,
« Le traitement des données manquantes pour la recherche en
finance: le cas de la base de données AFFI-SBF », Cahier du
CEREG, Université Paris-Dauphine, 1991.
* 39 _ Fama E.F., Fisher L.,
Jensen M.C., Roll R.W., (1969). Op. Cit.
* 40 _ Sharpe, W.F. (1963).
* 41 _ Dodd, P., Warner, J.B.,
(1983).
* 42 _ Corrado J.C., (1989).
* 43 _ Grar A., «Incidence
de la division d'actions et de l'attribution d'actions gratuites sur la
valeur : une étude empirique sur le marché
français », Thèse pour le doctorat de sciences de
gestion, Université de Paris IX-Dauphine, 1994
* 44 _ Closing monthly stock
prices and cash dividends.
* 45 _ monthly stock returns
and abnormal stock returns.
* 46 _ Rate of returns on the
market value weighted index of all common stock.
* 47 _ monthly returns on the
market portfolio.
* 48 _ Market value or market
capitalisation.
* 49 _ the combined abnormal
returns.
* 50 _ Markowitz, H.M. (1952).
Op. Cit.
* 51 _ Becher, D.A. (2000) et
Houston, J., James, C., Ryngaert, M., (2001).
* 52 _ Voir De Long, G.L.
(2001).
* 53 _ Dans notre travail nous
avons retenu uniquement les cas des regroupements où l'acquisition est
une transaction qui s'effectue sur la base d'achat d'une part finale
estimée a plus que 50%. Si deux cas de fusions ou d'acquisition ont eu
lieu lors d'une même période ou une période proche,
c'est-à-dire on constate un chevauchement au niveau des fenêtres
d'évènement (même fenêtre d'évènement),
ils seront considérés comme un seul et même regroupement.
* 54 _ Banque Nationale
Agricole.
* 55 _ Banque de
Développement Economique de Tunisie
* 56 _ Banque Nationale du
Développement Touristique.
* 57 _ Société
Tunisienne des Banques.
* 58 _ L'Economiste
Maghrébin, «Fusion - Absorption STB-BNDT-BDET, nous avons
l'obligation de réussite », N° 281. PP.22-26.
* 59 _ La
« BDET » est une banque qui a été
créée en 1959 sous la dénomination de
Société Nationale d'Investissement et transformée en 1973
en Banque de Développement Economique de Tunisie. La
« BDET » est une banque d'investissement ayant pour objet
de promouvoir le développement économique du pays par
l'identification et le financement des projets relevant des secteurs
industriels, agricoles, touristiques, immobiliers qui sont
économiquement viables et financièrement rentables et d'une
façon générale toute opération entrant dans le
cadre de la profession bancaire régie par la loi n°67-51 du 7
décembre 1967, telle que modifiée par la loi n°94-25 du
février 1994.
* 60 _ Rapport de la Banque
Mondiale: «Avenir des banques de développement dans le secteur
financier tunisien » (1996).
* 61 _ Depuis sa
création en 1969 sous le nom de la Compagnie Financière et
Touristique « COFITOUR », la « BNDT » a
joué un rôle important dans la promotion et le
développement du secteur touristique. En 1978, la
« COFITOUR » a été transformée pour
devenir la Compagnie Financière Immobilière et Touristique
« COFIT ». Cette modification a concerné l'objet
social de la société pour inclure le financement du secteur
immobilier. En 1983, la « COFIT » a été
transformée en une banque de développement (la Banque Nationale
du Développement Touristique) spécialisée dans le
financement de l'immobilier et le tourisme. L'encours des emprunts de la
« BNDT » est passé de 419 107 276 DT au
31/12/1999 à 408 131 715 DT au 30/06/2000. Ces ressources sont
constituées de 10.8% par des emprunts locaux et 89.2% par des lignes
extérieures.
* 62 _ La
« Société Tunisienne des Banques » est une
banque de dépôt créée en 1957 et
spécialisée dans l'octroi de crédits à court, moyen
et long terme. Par l'exercice de ces activités bancaires et notamment
par la mobilisation de l'épargne sous toutes ses formes, elle contribue
au développement économique et social du pays et à la
promotion des entreprises. Au cours de 1999, la banque a renforcé ses
ressources stables et son activité de collecte de dépôts.
Les ressources globales de la clientèle ont augmenté de 6.8% en
1999 et ont atteint 2469 MDT contre 2311MDT en 1998. Les dépôts de
la clientèle ont augmenté de 7.5% en 1999 passant de 1708 MDT
à 1835MDT en 1998.
* 63 _ Avkiran « the
evidence on efficiency gains : the role of mergers and the benefits to the
public » Journal of banking and finance (1999) n°23
* 64 _ Grar A., (1997).
* 65 _ Ball C.A., Torous N.W.,
«Investigating Security-Price Performance in the Presence of Event-Date
Uncertainty», Journal of Financial Economics (1988) 22, p. 123-154
* 66 _ Fama E.F., Fisher L.,
Jensen M.C., Roll R.W., (1969). Op. Cit.
* 67 _ Grar A., «Incidence
de la division d'actions et de l'attribution d'actions gratuites sur la
valeur : une étude empirique sur le marché
français », Thèse pour le doctorat de sciences de
gestion, Université de Paris IX-Dauphine, 1994
* 68 _ Ces informations sont
obtenues de la base de données BANKSCOPE.
* 69 _ Voir Beitel, P.,
Schiereck, D., Wahrenburg, M., (2004).
* 70 _ Amihud, Y., Lev, B.,
(1981).
* 71 _ Brennan M. J., Copeland
T.E., (1988).
* 72 _ Voir Seidel, G.R.
(1995).
* 73 _ Le total d'actif de la
banque « UIB » qui est une banque cible sur le total
d'actif de la banque « Société
Générale » qui est acquéreuse, à
l'année avant l'acquisition.
* 74 _ La somme des totaux
d'actif de la « BDET » et la « BNDT »
qui sont des banques cibles sur le total d'actif de la
« STB » qui est une banque acquéreuse.
* 75 _ Profit de la banque
« UIB » avant taxe / Profit de la banque
« Société Générale » avant
taxe, lors de l'année précédant celle de l'acquisition.
* 76 _ Le ratio
« ROE » de la banque cible « BNDT » sur
le ratio « ROE » de la banque absorbante
« STB » lors de l'année précédant
celle de la fusion.
* 77 _ Le ratio
« ROE » de la banque cible « BDET » sur
le ratio « ROE » de la banque absorbante
« STB » lors de l'année précédant
celle de la fusion.
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