III.3. Impact sur la
quantité détenue
Nous avons voulu connaître en quantité quelle
marge préfèrent disposer les agents à Bukavu. Nous en
présentons dans le tableau que voici :
Tableau n° 9 : Des quantités
détenues par les ménages
Quantités détenues
|
Nombre de ménages
|
Détention moyenne
|
Ecart-type
|
En FC
|
En $UD
|
En FC
|
En $UD
|
En FC
|
En $UD
|
En FC
|
En $UD
|
1000-10000
|
1-50
|
3
|
2
|
1
|
0.666
|
0.091
|
0.105
|
10000-20000
|
50-100
|
2
|
28
|
0.666
|
9.333
|
0.105
|
0.394
|
20000-50000
|
100-500
|
5
|
14
|
1.666
|
4.666
|
0.166
|
0.278
|
50000-100000
|
500-1000
|
1
|
9
|
0.333
|
3
|
0.0740.
|
0.224
|
100000-n
|
1000-n
|
0
|
34
|
0
|
11.33
|
0
|
0.436
|
Bien que nous observons des grandes dispersions dans chaque
intervalle, la quantité de monnaie détenue par les ménages
est inférieure à 100000 FC et supérieure à
1000$.
Cette situation montre que la préférence est
plus élevée du coté du dollar américain et moins
élevée du coté des FC. Dans l'intervalle entre 1000 et
10000 FC, 3 ménages seulement sur les 120 sont dans la marge de
détention en FC soit 2.5% ; la majorité conserve le dollar
à concurrence de plus de 72% soit 87 ménages sur les 120 de
l'échantillon.
Comme les ménages veulent détenir les devises
au détriment de la monnaie nationale, ce comportement a un impact sur la
quantité de la masse monétaire dans l'économie car cette
dernière, rappelons-le, que la quantité de monnaie détenue
par les agents économiques non financiers. Ce qui conduit à une
trop ouverte et cela a comme conséquence l'inflation importée
due à une hausse des prix des importations à la suite d'une
dépréciation anticipée du FC conditionnée aussi
bien par cette hausse des prix que par la faible parité des pouvoirs
d'achat.
Introduit par Ricardo (1817), la théorie de la P.P.A.
dépend de l'idée que la valeur de la monnaie est partout la
même. Autrement dit, à l'équilibre le cours de change doit
refléter l'égalité des pouvoirs d'achat de deux devises
considérées. (MONDHER Chérif, 2004).
En vertu des calculs du tableau 8 nos données
prouvent que sur le long terme les prix exprimés dans la même
monnaie tendent à s'égaliser entre les différents niveaux
ou du moins leurs écarts tendent à converger vers l'unité
(au fur et à mesure que la quantité détenue en FC croit
à la hausse, le prix du dollar américain par rapport au FC
diminue). Cette situation s'observe dans le chef du FC en comparaison avec le
dollar américain depuis le mois de novembre 2009 et serait due au fait
que les autorités monétaires ont mis en place une politique pour
récupérer les FC qui étaient en surplus sur le
marché et les ont remplacé par des dollars américains.
La compréhension de la P.P.A. passa par le niveau de
convertibilité entre les différentes devises, que nous n'abordons
pas malheureusement. Le FC sera convertible au dollar américain lorsque
celui qui le détient peut changer sans contraintes majeures. Notons que
la convertibilité n'est pas à confondre avec
l'acceptabilité de la monnaie.
Ce sont les utilisateurs privés (les ménages,
les entreprises, les banques,...) qui déterminent par rapport à
leur préférence et leurs choix rationnels ; le degré
d'acceptabilité d'un monnaie convertible et permet ainsi la
hiérarchie des monnaies au niveau international. (Marc BASSONI et alii,
1998).
C'est en vertu de la P.P.A. que les agents économiques
à Bukavu anticipent quant à la détention du dollar
américain. Mais ce comportement pourrait conduire sur le long terme, en
vertu de la loi de l'offre et de la demande de monnaie, à une
appréciation non attendue du FC car il pourrait être rare sur le
marché du fait que les agents économiques ont tendance à
le délaisser. Comme il est logique qu'une appréciation du FC est
en même temps une dépréciation du $UD, nous pouvons
conclure que « lorsque le FC s'apprécie, les importations
deviennent meilleurs marché par rapport à la R.D.Congo (à
condition que toutes les autres devises intervenants suivent le mouvement du
dollar américain) et les exportations deviennent chères pour
l'étranger (qui utilise aussi les $UD dans ses transactions).
Ainsi donc comme le taux de change est le prix entre les
différentes monnaies, aussi influence-t-il de la production, des
importations et exportations, des prix des biens et services, ... Au total, une
dépréciation du FC entraîne une hausse des prix sur les
marchés locaux des biens et services.
III.3. Impact de la variation du taux de change sur
l'évolution des prix des produits à Bukavu
Dans nos calculs des indices des prix, nous nous sommes
servis de l'indice de BERI : c'est un indice du risque encouru par
l'entreprise lorsqu'elle évolue dans un environnement inflationniste.
Nous nous sommes basés sur quinze critères du Business Environ
ment Risk of investment, un des instruments de mesure de l'économie le
plus connu. (Hans TIETMEYER, 1999).
Nous avons prix l'année 2007 comme celle de
référence et nous avons retenu quelques produits comme Farine de
mais, Pain carré, Farine de manioc, Haricots, Tomate fraiche, Poissons
salés, Viande , Primus , Huile de palme, Farine d froment, Sucre, Tomate
concentré, Riz, ... pour notre analyse. Ainsi donc en ce qui concerne la
période allant de 2007 jusqu'à 2009, nous sommes aboutis aux
résultats repris dans les tableaux 1, 2 et 3 en l'annexe.
En lisant ces tableaux, nous remarquons que l'évolution
des prix des produits est très sensible pour la période allant de
2007 jusqu'en 2009. Les prix sont passés en moyenne de 100.7 à
106.95 pour les produits locaux, soit une diminution du pouvoir d'achat de plus
de 5.8% ; de 89.95 à 104.39 pour les produits importés, soit
une diminution de du pouvoir d'achat de l'ordre 13.83% en 2007.
En 2008, les prix sont passés en moyenne de 100
à 129.44 pour les produits locaux et de 100 à 123.11 pour les
produits importés, soit une diminution du pouvoir d'achat sur le
marché local de 22.27% et de 18.77 respectivement.
En 2009, nous observons une petite hausse du pouvoir d'achat
en moyenne pour les produits locaux, dont l'indice est passé de 130.28
à 125.77, soit une appréciation du pouvoir d'achat de plus de
3.58%.
Par contre, pour les produits importés, durant la
même période nous constatons une baisse du pouvoir d'achat de
6.23%.
Mais comme on peut le voir de manière très
claire, les fluctuations des prix n'ont pas été linéaires
ni proportionnelles. Nonobstant que les fins de périodes sont
sanctionnées par des chutes de prix remarquables, nous devons noter
qu'au cours de cette période la variation s'est
caractérisée par des multiples baisses et hausses des prix qui
logiquement suivaient le mouvement du taux de change.
En ce qui concerne la dispersion par rapport à la
moyenne, écart-type, Il a été très fort durant
toute la période et ça permet d'affirmer que les prix ont
fluctué. Par exemple l'indice de la viande était de 77.31 en
Janvier 2007, de 100 en Décembre de la même année ; de
100 en Janvier 2008 et est allé jusqu'à 118.78 en Décembre
2008 ; et enfin, il était de 123.71 en janvier 2009 et de 100.18 en
Décembre de la même année.
|