: BABATOUNDE Alain Latoundji
Par
REPUBLIQUE DU BENIN *********
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE
LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE (M.E.S.R.S.) ***************
UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI
(UAC) **********
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
(FASEG) *******************
ECOLE DOCTORALE DE SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION ******************
Nouveau Programme Troisième Cy_cle
Interuniversitaire - ECONOMIE
************
MASTER RECHERCHE EN ECONOMIE (PROMOTION I,
2007-2009) MEMOIRE PRESENTE POUR L'OBTENTION DU DIPLOME D'ETUDES
APPROFONDIES (DEA) - MASTER RECHERCHE
OPTION : MACROECONOMIE APPLIQUEE
- SPECIALITE : ECONOMIE INTERNATIONALE
CIBLAGE D'INFLATION VERSUS CIBLAGE DU NIVEAU DES
PRIX : AVANTAGES COMPARES DANS L'UMOA.
Sous la direction de :
Jury_ : Pr Géro Fulbert AMOUSSOUGA,
Président Dr Venant C. C. QUENUM, Membre
Dr Augustin F. CHABOSSOU, Membre
Juin 2009
Note : 15/20
Mention : BIEN
.da 7acu~té de Scieacee Scoaomi~ued et de
geetioa
de e'~aizezoité d',~ome~-eateei,
a' eatead doaaez
aucuae ~lelezodatioa, ai imlezodatioa aux oleiaioao
émioeo daa~ eeo mémoizeo, ee4 oleiaioae
doiceeat
êtze coaoidézéeo comme lezoleze~ à
eeuz~ auteuze
REMERCIEMENTS
Ce mémoire a été
réalisé avec le concours de nombreuses personnes. Nous tenons
à témoigner de leur bienveillance. A tous ceux qui ont
manifesté de l'intérêt et de l'attention pour notre
formation et particulièrement pour cette recherche, nous adressons un
grand merci. Une reconnaissance toute particulière s'adresse à
tous ceux qui y ont apporté leur collaboration.
Un collège de Professeurs, sous la direction du
Doyen, Pr Géro Fulbert AMOUSSOUGA, a assuré le suivi de ce
travail. Restés très disponibles à nos sollicitations, ils
nous ont guidés tout au long de la recherche. Ils nous ont faits
bénéficier de riches expériences de la pratique et de
l'enseignement de l'économie monétaire. Leurs observations et
recommandations ont contribué davantage à l'amélioration
de l'aspect théorique et empirique de l'étude. Qu'ils trouvent
ici, l'expression de notre profonde gratitude. Nous avons pu toujours compter
sur leur disponibilité, leur enthousiasme, leurs encouragements et
surtout, sur leur maîtrise des sujets abordés. Nous leurs en
remercions vivement.
Nous remercions également tous les Professeurs de
la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion, l'administration du
Nouveau Programme de Troisième Cycle Interuniversitaire (NPTCI),
notamment, le Professeur Géro Fulbert AMOUSSOUGA, Président du
Conseil d'Administration et le Professeur Bernadette KAMIGNA, la Responsable
académique. Ils ont contribué à notre formation, tout au
long de ce parcours universitaire ; que cet essai les comble de
satisfaction.
Le Professeur Magloire LANHA, Coordonnateur National du
Nouveau Programme de Troisième Cycle Interuniversitaire (NPTCI) n'a
ménagé le moindre effort pour l'aboutissement heureux de la
formation ; qu'il en soit remercié, pour ses observations pertinentes et
ses incitations à l'esprit de recherche.
Les Docteurs, Charlemagne IGUE, Yves SOGLO, Denis
ACCLASSATO, Augustin CHABOSSOU ont contribué substantiellement,
notamment à l'occasion des pré-soutenances, à
l'amélioration qualitative aussi bien du protocole de recherche que de
l'étude même ; à tous, un témoignage de
sincère gratitude.
Enfin, que tous nos Parents, Oncles et Tantes,
Frère et Soeurs, Cousins et Cousines, Personnel de Finances d'Afrique,
Amis et Auditeurs promotionnaires veuillent bien croire en notre sincère
reconnaissance.
Aux membres du jury, qui ont accepté de discuter
des résultats de cette recherche, pour la pertinence de leurs
observations, nous témoignons notre entière satisfaction et
gratitude.
Ciblage d'Inflation versus Ciblage de Niveau des Prix
: Avantages Comparés dans l'UMOA RESUME
L'objectif de ce travail est la mise en évidence de
« l'avantage gratuit » qui existe à cibler le niveau des prix
plutôt que l'inflation à partir d'une fonction de perte pour la
BCEAO sous la contrainte d'une courbe de Phillips représentant la
formation de l'écart de production dans la zone UMOA sur la
période 1993.1V-2008.1V. Le gap de production se forme selon une courbe
de Phillips avec suffisamment de persistance quelle que soit la cible
visée en objectif : la condition nécessaire à l'existence
de « l'avantage gratuit ». L'offre semble fonctionner
indépendamment des anticipations, des prévisions ou des
réalisations de prix, aussi bien en niveau qu'en variation, stigmatisant
une inefficacité de la politique monétaire due au processus de
transmission des impulsions dans l'UMOA. L'optimisation de la fonction de perte
quadratique associée à la politique monétaire menée
par la BCEAO, avec l'arbitrage inflation-production, est résolue pour
les deux régimes. A l'équilibre optimal, l'inflation et l'output
gap ont été dérivés. L'analyse comparative des
variances de l'inflation sous les deux régimes de ciblage permet de
discriminer la règle de ciblage présentant la moindre
variabilité à l'origine de l'avantage gratuit : il est apparu
empiriquement qu'à variabilité égale de la production, la
règle de ciblage du niveau des prix assure effectivement une moindre
variabilité de l'inflation comparativement à la règle qui
considérerait la cible d'inflation. Plus pratiquement, il y a un gain de
bien-être social à cibler le niveau des prix que plutôt le
taux d'inflation dans la zone UMOA. Ceci implique un certain nombre de
contraintes : une économie intégrée et moins tributaire
des chocs exogènes, un mécanisme efficace de transmission des
impulsions monétaires, la transparence dans la gestion de l'information
monétaire, la crédibilité dans les annonces publiques et
l'indépendance effective de la BCEAO.
Mots clés : Ciblage, Règle, Inflation,
Niveau des Prix, Fonction de perte, BCEAO, UMOA Inflation Targeting
versus Price Level Targeting: the Comparative Advantage in
WAMU.
ABSTRACT
The objective of this work is the highlight of the "free
lunch" that are targeting the price level rather than inflation from a loss
function for the BCEAO under duress of a curve Phillips, representing the
formation of the output gap in the WAMU zone for the period 1993.1V- 2008.1V.
The output gap is formed according to a Phillips curve with enough persistence
regardless of the target goal in the necessary condition for the existence of
"free lunch". Moreover, the supply seems to work regardless of expectations,
forecasts or achievements of prices, both in level or change, stigmatizing
ineffectiveness of monetary policy to the process of transmission of impulses
in the WAMU. The optimization of the quadratic loss function associated with
the monetary policy conducted by the BCEAO, with the arbitration
inflation-output, is determined for the two schemes. The optimal balance,
inflation and output gap have been derived. A comparative analysis of the
variances of inflation under the two schemes targeting allows to discriminate
the rule targeting with the least variability in the origin of the "free
lunch": it emerged that empirically equal variability of production, the rule
of targeting the price level is actually a lower variability of inflation
compared to the rule that considers the target of inflation. More practically,
there is a lunch in welfare to target the price level rather than the inflation
rate in the area WAMU. This involves a number of constraints needed to
implement it effectively and efficiently subject to recommendation: an
integrated economy and less dependent on exogenous shocks, an efficient
mechanism of transmission of monetary impulses, the transparency in information
management monetary, the credibility in public announcements and the effective
independence of the BCEAO.
Keywords: Targeting, Rule, Inflation, Price level,
Lost function, BCEAO, WAMU
|
SIGLES ET ACRONYMES
ADF : Augmented Dicker -
Fuller
AR(p) : Auto Régressif
(modèle d'ordre p)
ARMA : Auto Régressif
à Moyenne Mobile (modèle) BCE : Banque Centrale
Européenne
BCEAO : Banque Centrale des Etats
de l'Afrique de l'Ouest CEMAC : Communauté Economique
et Monétaire d'Afrique Centrale
CFA : Coopération
(Communauté) Française d'Afrique IHPC: Indice
Harmonisé des Prix à la Consommation NIS: Notes
d'Informations Statistiques
MCO : Moindres Carrés
Ordinaires
PIB : Produit Intérieur
Brut
UEMOA : Union Economique et
Monétaire Ouest-Africaine UMOA : Union Monétaire
Ouest- Africaine
SOMMAIRE
INTRODUCTION
................................................1
CHAPITRE I: CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE.............................5 SECTION I: PROBLEMATIQUE,
OBJECTIFS ET HYPOTHESES...........................6 SECTION II: ASPECTS
THEORIQUES ET EMPIRIQUES DES REGLES DE CIBLAGE....11 SECTION III: MODELE
EMPIRIQUE ET CADRE METHODOLOGIQUE.................22
CHAPITRE II: RESULTATS ET ANALYSES
EMPIRIQUES.................................31 SECTION I: PROPRIETES
STATISTIQUES DES VARIABLES, .............................32 SECTION II :
RESULTATS SOUS CIBLE D'INFLATION.................................. 39 SECTION
III: RESULTATS SOUS CIBLE DE NIVEAU DES
PRIX.........................45
CHAPITRE III : IMPLICATIONS ET
RECOMMANDATIONS...........................................51 SECTION I:
ETUDE COMPAREE DES
VARIABILITES....................................52
SECTION II : IMPLICATIONS DES
RESULTATS..........................................53
SECTION III: LIMITES ET
RECOMMANDATIONS........................................65
CONCLUSION .................................... 74
INTRODUCTION
La stabilité des prix reste l'un des paradigmes
dominants de la pensée économique contemporaine. Dans la
pratique, l'une des définitions les plus souvent citées pour en
rendre compte est celle d'Alan Greenspan (1989) : il y a stabilité des
prix lorsque « les variations attendues du niveau moyen des prix sont
suffisamment faibles et graduelles pour ne pas influer sensiblement sur les
décisions financières des entreprises et des ménages
». Depuis les réformes qualitatives de 1989 ayant permis à
la BCEAO de rénover les fondements théoriques et pratiques de la
politique monétaire, assis exclusivement sur les mécanismes
indirects de marché, la stabilité des prix est reconnue comme
l'objectif principal de la régulation monétaire dans l'espace
UMOA.
L'objectif de stabilité des prix s'accompagne de la
définition explicite ou implicite, par l'autorité
monétaire, d'une cible d'inflation compatible avec les fondamentaux de
l'économie, le volume de la production notamment. Ainsi définie,
la stabilité des prix s'interprète de deux façons :
littéralement, elle peut se comprendre comme la stabilité du
niveau des prix, c'est-à-dire, un niveau des prix stationnaire avec une
faible variance ; en pratique, elle se caractérise par une faible et
stable inflation. La première acception fait référence
à une politique de ciblage du niveau des prix, la seconde à une
politique de ciblage de l'inflation. Les études
développées montrent que le choix de la définition de la
stabilité des prix n'est pas sans conséquence sur
l'évolution de l''economie notamment sur la détermination de la
production et de l'inflation d'équilibre (Aubert & Adjemian,
2003).
A l'origine, la politique de ciblage de l'inflation
(inflation targeting) s'inscrit dans le cadre des règles
monétaires essentiellement centrées sur le taux
d'intérêt comme l'instrument opérationnel. Les recherches
économiques sur le thème des règles de politique
monétaire se sont développées depuis les travaux de Taylor
(1993). Depuis, la problématique de l'arbitrage inflation-production se
pose avec des approches nouvelles : le lissage optimal du taux
d'intérêt, la nature du ciblage, la dimension temporelle de la
règle... Sur la question de la nature du ciblage, Svensson (1999)
propose le ciblage du niveau des prix (price level targeting) parce
que présentant un avantage certain (free lunch) dans la
variabilité de l'inflation. Le ciblage du niveau des prix s'entend d'une
politique qui réagit systématiquement aux écarts du niveau
des prix par rapport au sentier visé, afin d'éviter une
dérive à long terme du niveau des prix. De même, le ciblage
de l'inflation s'entend d'une
politique qui réagit systématiquement aux
écarts du taux d'inflation par rapport au taux cible, ce qui implique
une possibilité de dérive à long terme du niveau des prix.
Y a-t-il une différence significative de politique monétaire
selon que l'objectif de stabilité des prix s'exprime sous la forme d'une
trajectoire cible pour l'évolution du niveau des prix ou du taux
d'inflation ?
A partir de la dérivation des équilibres
optimaux sous les deux types de règles de ciblage, Svensson (1999)
montre que la cible de niveau de prix est préférable à la
cible d'inflation si la production est suffisamment persistante. L'écart
de production à l'équilibre est indépendant du choix de la
cible alors que le comportement de l'inflation diffère selon que l'on
cible l'inflation ou le niveau de prix. Dans cette étude, le propos est
d'évaluer ce point de vue dans un cadre théorique de type
standard où la Banque Centrale minimise une fonction de perte
quadratique, étant donné une courbe de Phillips
log-linéaire représentative de la fonction d'offre de production.
La politique de ciblage vaut-elle dans l'espace étant donné la
récurrence des chocs d'offre essentiellement exogènes, lesquels
font de l'inflation importée et de l'inflation par les coûts, les
principales composantes des variations des prix ? Par ailleurs, au plan des
fondamentaux de la politique de ciblage comptent, l'indépendance, la
réputation et la crédibilité de la Banque Centrale ; le
statut de la BCEAO du point de vue de ces trois qualifications permet-il
d'opérationnaliser avec succès la politique de ciblage dans
l'union ? En distinguant dans le cadre de l'UMOA, les deux régimes de
ciblage, cette étude cherche à vérifier le principal
résultat de Svensson de « l'avantage gratuit » lié
à la cible de niveau de prix afin d'identifier leur efficacité
relative.
C'est pour tenir compte de cet objectif que la présente
étude a pour thème, « Ciblage d'inflation
versus ciblage du niveau des prix : avantages comparés dans l'UMOA
». La première partie organisée en trois
sections aborde les aspects théoriques du thème et l'approche
méthodologique, inspirée de Svensson (1999). La deuxième
partie organisée aussi en trois sections rend compte des
résultats et analyses empiriques découlant du modèle
économétrique estimé. Enfin, la troisième partie de
l'étude traite des implications et recommandations de politique
monétaire, en rapport avec les résultats obtenus. D'un point de
vue pratique, dans le prolongement des résultats obtenus par Nubukpo
(2002) et Ténou (2002) principalement, l'étude offre un cadre
analytique,
stratégique et opérationnel de mise en oeuvre de la
politique monétaire : un choix optimal de l'objectif cible pour
réaliser la stabilité des prix.
« ... la politique que mènent les pouvoirs
publics est de l'ordre du processus et non de l'événement »
Neil Wallace1, 1979
CHAPITRE I
CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
1 Cette idée a été formulée lors d'un
colloque sur les anticipations rationnelles tenu dans le Maine en 1979.
Les dimensions théoriques et méthodologiques de
l'étude des avantages comparés des règles de ciblage dans
l'UMOA sont explorées dans ce premier chapitre qui pose la
problématique de recherche dans son contexte aussi bien
général que spécifique. La revue de littérature
tant théorique qu'empirique permet de situer le cadre
méthodologique applicable aux économies étudiées,
inspiré des travaux de Svensson (1999).
SECTION I : PROBLEMATIQUE, OBJECTIF ET HYPOTHESE
Depuis deux décennies avec les premières
expériences de la Nouvelle Zélande ayant adopté la
politique de ciblage de l'inflation dès 1990, le développement et
l'approfondissement aussi bien théorique qu'empirique des règles
de ciblage ont fait l'objet d'importantes études. Deux régimes
ont émergé : la cible d'inflation et la cible de niveau des prix.
Et la coexistence d'avantages et d'inconvénients certains qu'il s'agisse
de l'un ou l'autre des régimes de ciblage pose le problème de
l'opportunité, de la priorité et de l'efficacité au regard
de l'objectif de stabilité des prix assigné à la Banque
Centrale. Les spécificités et contraintes aussi bien internes
qu'externes des économies de l'UMOA rappellent avec acuité cette
problématique à développer dans cette section avant que ne
soit exploré, l'essentiel des fondements théoriques des
politiques de ciblage.
La politique monétaire contemporaine associe à
la mise en oeuvre des règles monétaires optimales, l'objectif
final de stabilité des prix, donc la prévision et la
réalisation d'une inflation optimale pour l'économie. En effet,
l'instabilité des prix est source d'incertitude, parce qu'elle fausse le
processus de décision économique et entrave la croissance.
L'objectif de stabilité des prix s'accompagne de la définition
explicite ou implicite, par l'autorité monétaire, d'une cible
d'inflation compatible avec les fondamentaux de l'économie, le volume de
production notamment. Ainsi définie, la stabilité des prix
s'interprète de deux façons : littéralement, elle peut se
comprendre comme la stabilité du niveau de prix, c'est-à-dire, un
niveau de prix stationnaire avec une faible variance ; en pratique, elle se
caractérise par une faible et stable inflation. La première
acception fait référence à une politique de ciblage du
niveau de prix, la seconde à une politique de ciblage de l'inflation.
Les études développées montrent que le choix de la
définition de la stabilité
des prix n'est pas sans conséquence sur l'évolution
de l''economie notamment sur la détermination de la production et de
l'inflation d'équilibre (Aubert & Adjemian, 2003).
En l'état actuel des développements
théoriques et empiriques, la mise en oeuvre de l'objectif de
stabilité des prix assigné aux Banques Centrales, appelle de leur
part, quatre mesures de politique de ciblage : i) ne fixer aucune cible
explicite; ii) adopter une fourchette cible de taux d'inflation ; iii) formuler
une cible en fonction du niveau des prix; iv) s'engager pour une cible de taux
d'inflation. Dans chacun des cas, la Banque Centrale s'engage officiellement
à respecter la mesure, pendant une période
déterminée ou non. Sur l'étude d'impact de l'adoption ou
non de cible entre différents pays, Johnson (1999) montre que la
formulation de cibles d'inflation semble bien aider à réduire
l'inflation et à la maintenir à un niveau inférieur, et
ce, en influant sur le taux d'inflation attendu. Il s'en dégage alors
pour la BCEAO, que la réalisation de l'objectif de stabilité des
prix implique la définition d'une cible ; outre l'argumentation
empirique, la structure des économies et l'expérience de la
Banque d'émission constituent d'importants justificatifs à une
politique discrétionnaire « encadrée2 »
(constrained discretion). Deux mesures se déduisent : la
première fait référence à une politique de ciblage
du niveau des prix (price level targeting) et la seconde, à une
politique de ciblage de l'inflation (inflation targeting).
Alors que les règles3 de ciblage sont
définies en rapport aux intentions déclarées des
autorités monétaires, le ciblage d'un indicateur donné
repose sur l'hypothèse qu'une cible exprimée en fonction de cet
indicateur est un objectif à long terme absolument important des
autorités monétaires. Désignant à cet effet les
conséquences à long terme de la politique monétaire, le
ciblage implique un cadre décisionnel stratégique à
l'intérieur duquel la Banque Centrale s'engage explicitement à
appliquer une politique qui permet d'atteindre une valeur cible annoncée
publiquement et ce, dans un délai précis. Le ciblage du niveau
des prix s'entend d'une politique qui réagit systématiquement aux
écarts du niveau des prix par rapport au sentier visé, afin
d'éviter une dérive à long terme du niveau des prix. De
même, le ciblage de l'inflation s'entend d'une politique qui
réagit systématiquement aux écarts du
2La combinaison d'une cible imposée en
matière d'inflation avec une certaine latitude dans les moyens des
banques centrales a été qualifiée par Lars Svensson (1999)
de « pouvoir discrétionnaire encadré ».
3
Dans la littérature moderne, dont le début
remonte à Kydland et Prescott (1977), par règles, il faut
entendre l'instauration de mesures optimales -- mais non cohérentes dans
le temps -- et par approche discrétionnaire, l'optimisation des
résultats de chaque période (cohérence dans le temps), le
risque étant cependant d'obtenir un résultat sous-optimal.
taux d'inflation par rapport au taux cible, ce qui implique
une possibilité de dérive à long terme du niveau des prix.
Y a-t-il une différence significative de politique monétaire
selon que l'objectif de stabilité des prix s'exprime sous la forme d'une
trajectoire cible pour l'évolution du niveau des prix ou du taux
d'inflation ?
La première contribution théorique est due
à Svensson (1999). Il étudie formellement, sous une courbe
d'offre de Lucas avec persistance, s'il est favorable pour la
société, dont les préférences ont pour argument
l'écart de production et l'inflation, que la Banque Centrale cible le
niveau des prix plutôt que l'inflation. A partir de la dérivation
des équilibres discrétionnaires sous les deux régimes de
ciblage, Svensson montre que la cible de niveau de prix est
préférable à la cible d'inflation si la production est
suffisamment persistante. L'écart de production à
l'équilibre est indépendant du choix de la cible alors que le
comportement de l'inflation diffère selon que l'on cible l'inflation ou
le niveau de prix. Les premières études empiriques
établissent que le choix entre le ciblage du niveau des prix et le
ciblage de l'inflation repose sur un arbitrage entre d'un côté, la
variabilité du niveau de prix à long terme et d'un autre
côté, la variabilité de l'inflation et de la production
à court terme (Aubert & Adjemian, 2003). Dès lors, les
politiques de ciblage ont émergé avec l'approfondissement
théorique, le développement empirique et l'adoption
généralisée - par les Banques Centrales - des
règles monétaires optimales de type Taylor ou non.
L'impact des taux directeurs de la BCEAO sur les variables
économiques (Nubukpo, 2002) et l'évaluation de la règle de
Taylor fondée sur le ciblage de l'inflation dans l'UMOA (Ténou,
2002) corroborent cette tendance. Pour reprendre les termes de Svensson (1999),
« le choix entre une cible basée sur le niveau des prix et une
cible fondée sur l'inflation équivaut à un arbitrage entre
la variabilité à faible fréquence du niveau des prix d'une
part, et la variabilité à haute fréquence de l'inflation
et de la production, d'autre part » [traduction]. A quelle
stratégie de ciblage obéit la politique de stabilité des
prix dans l'UMOA au regard des variables fondamentales et structurelles des
économies de l'espace ? Svensson (1999) montre que, si la
politique monétaire est endogène et que les attentes sont
rationnelles, la formulation d'une cible basée sur le niveau des prix
permet de réduire la variabilité du niveau des prix et de
l'inflation par rapport à celle qui est observée quand la
cible est définie en fonction de l'inflation, sans
faire augmenter la variabilité de la production » : il
existerait donc un « avantage gratuit » (free lunch).
Cependant, les développements théoriques
antérieurs sur la définition et
l'application de cibles relatives au niveau des prix suscitent
généralement le scepticisme. L'argument habituellement
invoqué en faveur de l'adoption d'une cible de niveau des prix est que
celle-ci facilite la planification à long terme et la conclusion de
contrats en termes nominaux dans une perspective de stabilité des prix.
Du côté des coûts, le principal argument reste que la
poursuite d'une cible basée sur le niveau des prix s'accompagne d'une
variabilité de l'inflation et de la production plus élevée
à court terme que si la cible est exprimée en fonction de
l'inflation4. Les chocs qui font passer le niveau des prix au-dessus
(au-dessous) du sentier visé amènent les autorités
monétaires à prendre des mesures désinflationnistes
(inflationnistes) en favorisant une inflation inférieure
(supérieure) à la moyenne, de manière à ramener le
niveau des prix au sentier cible. Cette évolution en dents de scie de
l'inflation autour de sa courbe tendancielle accroît la
variabilité à court terme de l'inflation par rapport à ce
que l'on observe lorsque la cible admet une dérive du niveau des prix et
que seul le taux d'inflation est visé. La variabilité
supérieure de l'inflation s'accompagne d'une hausse de celle de la
production le long de la courbe de Phillips à court terme. De plus, s'il
existe des rigidités nominales, ce qui pourrait être le cas quand
l'inflation avoisine zéro, il est probable qu'une politique susceptible
de nécessiter le recours à la déflation entraîne une
récession.
Dans cette étude, le propos est d'évaluer ces
points de vue opposés dans un cadre théorique de type standard
où la Banque Centrale minimise une fonction de perte quadratique,
étant donné une courbe de Phillips log-linéaire. Dans la
pratique, avec l'adoption du pacte de convergence dans l'UMOA, la BCEAO adopte
une politique de ciblage d'inflation à l'instar de la Banque Centrale
Européenne avec un objectif de 3%. Intuitivement, l'ancrage
monétaire qui prévaut entre les deux aires ne saurait seul
justifier une politique monétaire de calibration compte tenu des
différences de variabilités des
4
Svensson (1999) parle à ce propos d'idée
reçue (conventional wisdom), citant Fischer (1994). Par
ailleurs, Fillion et Tetlow (1994) concluent que le fait de viser le niveau des
prix accroît la variabilité de la production mais diminue celle de
l'inflation.
arguments de la fonction de réaction des deux instituts
d'émission d'une part, mais aussi des différences dans les
mécanismes de transmission des signaux monétaires. Cette
stratégie reste-elle optimale pour assurer la stabilisation
macroéconomique dans l'UMOA telle que fixée dans le cadre des
critères de convergence ? Autrement, l'objectif cible de taux
d'inflation ainsi affiché justifie-t-il une bonne conduite de la
politique monétaire dans l'espace ?
La mise en oeuvre de la politique de ciblage touche en effet
deux aspects principaux de la politique monétaire dans l'UMOA : l'un est
relatif à la structure des prix et de l'inflation, l'autre étant
lié à l'indépendance et à la
crédibilité de la Banque Centrale comme institution
d'émission. Au regard de l'importance des chocs exogènes touchant
l'ensemble des pays, l'origine monétaire des variations de prix reste a
priori marginale pour permettre l'efficacité de l'instrument
monétaire dans la politique de stabilité des prix. La politique
de ciblage vaut-elle dans l'espace étant donné la
récurrence des chocs d'offre essentiellement exogènes, lesquels
font de l'inflation importée et de l'inflation par les coûts, les
principales composantes des variations des prix ? Par ailleurs, au plan des
fondamentaux de la politique de ciblage comptent, l'indépendance, la
réputation et la crédibilité de la Banque Centrale. Le
statut de la BCEAO du point de vue de ces trois qualifications permet-il
d'opérationnaliser avec succès la politique de ciblage dans
l'union ?
En distinguant dans le cadre de l'UMOA, les deux
régimes de ciblage, cette étude cherche à vérifier
le principal résultat de Svensson « d'avantage gratuit »
lié à la cible de niveau de prix, mis en évidence par
ailleurs dans des modèles reposant sur des fondements
microéconomiques de type classique ou keynésien (Dittmar &
Gavin, 2000), (Aubert & Adjemian, 2003). L'objectif principal de cette
étude consiste à évaluer l'efficacité
comparée des politiques de ciblage du niveau des prix et de l'inflation
dans la transmission des impulsions monétaires aux économies de
l'espace UMOA, plus spécifiquement à ce stade, il est question de
tester l'existence de l'«avantage gratuit» lié à la
politique de ciblage du niveau des prix (Svensson, 1999).
L'intérêt apparaît double. D'un point de vue
théorique, l'étude aborde un cas pratique de mise en oeuvre des
politiques de ciblage en économie moins ouverte et moins
développée représentative de l'UMOA afin de renforcer le
corpus théorique existant en la matière. D'un point de vue
pratique, dans le prolongement des
résultats obtenus par Nubukpo (2002) et Ténou
(2002) principalement, l'étude offre un cadre analytique,
stratégique et opérationnel de mise en oeuvre de la politique
monétaire : un choix optimal de l'objectif cible pour réaliser la
stabilité des prix.
SECTION II : ASPECTS THEORIQUES ET EMPIRIQUES DES REGLES
DE CIBLAGE
Deux scénarios sont à distinguer dans la
théorie des politiques de ciblage : la règle assise sur le taux
d'inflation d'une part et la règle ciblant le niveau des prix d'autre
part. Dans l'approche des règles de ciblage, Svensson et Woodford (1999)
définissent les règles spécifiques et les règles
générales. Une règle de ciblage spécifique
fournit une formule mettant en relation les variables cibles et les
niveaux cibles alors qu'une règle de ciblage générale
fait appel à la fonction objectif de la Banque Centrale, à
des contraintes et à un processus d'optimisation pour mettre en relation
les variables cibles et les niveaux cibles. Cette qualification conceptuelle
décline assez bien le cadre théorique des développements
traditionnels et contemporains des règles de ciblage à explorer
dans cette revue de littérature. Successivement, il sera abordé,
les dimensions théoriques et empiriques des règles de ciblage.
Les deux régimes ont des modes de fonctionnement et des
implications différents en matière de politique monétaire.
Sous une cible de niveau de prix, les conséquences sur le niveau des
prix des écarts d'inflation passés sont corrigées.
Lorsqu'un choc élève le niveau des prix et l'inflation au dessus
des niveaux cibles, l'inflation devra à la période suivante se
situer en dessous de sa cible pour permettre au niveau des prix de retourner
à la sienne. A l'opposé, sous une cible d'inflation, une
inflation supérieure à la moyenne (cible) n'est pas
corrigée ; la Banque Centrale assure simplement que l'inflation retourne
à la période suivante à sa cible sans essayer de restaurer
le niveau de prix initial, l'accroissement du niveau de prix étant alors
permanent.
Les règles de ciblage spécifiques mettant en
relation les variables cibles et les niveaux cibles dérivent des
règles générales ; selon que la formule est
exprimée en fonction du niveau des prix ou du taux d'inflation, deux
types de règles spécifiques sont à distinguer. De
même que formulée dans la théorie des règles
monétaires approfondie, la fonction
« objectif » s'exprime généralement
sous la forme de fonctions de perte quadratique définie par rapport aux
écarts de production et d'inflation : théoriquement, l'arbitrage
traditionnel entre la variabilité de la production et celle de
l'inflation permet de minimiser les pertes. La fonction de perte sociale la
plus courante est de la forme,
Vt = E;to /3t-to 21 [(irt -- ir*)2
+ .1.bit -- Y*)2] (1.1)
où 0 < /3 < 1 représente le facteur
d'actualisation5. Cette fonction donne la valeur attendue de la
somme des pertes futures actualisées à partir de la
période to. Il est fait l'hypothèse que la
société cherche à stabiliser à la fois l'inflation
et l'écart de production, de sorte que le
coefficient de pondération .1. satisfait à la
condition 0 < .1. < 8. Les cibles sont des paramètres
exogènes.
Nombre d'études distinguent essentiellement la fonction
de perte sociale de la fonction de perte de la Banque Centrale,
l'autorité qui formule et met en oeuvre la politique monétaire.
Dans un grand nombre de cas, la Banque s'efforce de minimiser une fonction de
perte sociale, dans laquelle l'inflation est la variable cible :
Vtb = Et E7-to /3t-to 12 [(irt --
irb*)2 + .1.b (Yt -- Yb*)2]
(1.2)
L'indice supérieur b dénote les valeurs
des paramètres qui peuvent différer de celles
de la fonction de perte sociale. Suivant Svensson (1997), si
irb* < ir* , la Banque Centrale se préoccupe
davantage de l'inflation que la société, tandis que, si
.1.b< .1., elle se soucie moins
de l'écart de production que celle-ci. Toutefois, quand
la société se préoccupe de l'écart de production
(.1.>0), la nomination d'une Banque Centrale qui se soucie également
de cet écart (.1.b>0), réduit la perte sociale du
fait de cet arbitrage (Barnett et Engineer, 2000).
La Banque Centrale a un objectif d'inflation si, comme
précédemment, le terme
irt -- irb* est un argument de sa fonction «
objectif » ; elle a par contre, un objectif de niveau
5
La Banque Centrale se préoccupe non seulement des
résultats de la période courante, mais aussi du comportement
futur de la production et de l'inflation ; en conséquence, elle applique
aux périodes futures le facteur d'actualisation /3.
des prix si le terme pt - pb* en est l'argument.
Svensson (1999), Dittmar et al (1999), Vestin (2000), recourent
alternativement à une fonction de perte comportant un objectif de niveau
de prix.
Vtb = Et E7-to eto 21 f(pt -
pb*)2 + ,1b (Yt - Yb*)2]
(1.3)
Pour Cecchetti et Krause (2006), cette fonction prend la
forme,
Vt = Et r ef,1(pt - p)2 + (1 -
,1)(Yt - Y*)21 (1.4)
Selon l'objectif visé, Barnett et Engineer (2000)
dressent un tableau récapitulatif des régimes - Ciblage de
l'Inflation (CI) ou Ciblage du Niveau des Prix (CNP) - qui sont mis en oeuvre
par la règle générale.
Tableau I.1 Politique optimale suivant
l'objectif visé
Fonction de perte de Solution
la Banque Centrale Engagement
Discrétion
Objectif d'inflation CI ou CNP CI
Objectif de Niveau des Prix CNP CNP
Source : Extrait de Barnett et Engineer (2000), p
130.
Quel que soit le cadre, réglementaire ou
discrétionnaire, l'adoption d'un objectif de niveau des prix permet
toujours de réaliser le ciblage du niveau des prix. Par contre, la
fixation d'un objectif d'inflation permet toujours d'obtenir une inflation
stationnaire, mais elle peut aussi conduire à la stationnarité du
niveau des prix, plus restrictive, et ainsi déboucher sur un ciblage du
niveau des prix.
Le premier à étudier les avantages
comparés du ciblage du niveau des prix et du taux d'inflation, Lars
Svensson (1999) a mis au point un modèle macroéconomique
simpliste qui illustre assez bien le fonctionnement d'un régime visant
la réalisation des deux cibles dans la perspective de la politique de
stabilité des prix conduite par la Banque Centrale. S'appuyant sur
l'extension des politiques de règles et de discrétion dans
l'analyse contemporaine des
théories monétaires, il dérive le
modèle sous-jacent d'une courbe de Phillips de court terme avec
persistance.
Yt = PYt-i + a(nt -- Et-int) + Et (1.5)
yt représente le log de l'écart de
production à la période t, p mesure le degré de
persistance
de l'écart de production (0 < p < 1).
nt = pt -- pt-i mesure le taux d'inflation à la
période
t, avec pt étant le log du niveau des prix ; Et-int
traduit l'anticipation rationnelle du taux
d'inflation6, compte tenu de l'information
disponible à la période précédente. Le
paramètre a exprime la vigueur de la réaction de la production
à une variation inattendue de l'inflation (a>0). L'économie
subit au cours de chaque période un choc d'offre Et : il s'agit de chocs
indépendants, à probabilité identique de moyenne
zéro et de variance a2.
L'objectif de stabilité de la Banque Centrale se
traduit par l'optimisation d'une fonction de perte à deux arguments : la
variabilité de la production et celle du taux d'inflation.
L'autorité monétaire stabilise l'inflation autour du taux cible
n* (de long terme) puis l'output gap autour d'un écart
cible7 y*. Svensson adopte la règle générale de
ciblage, représentée par une fonction intertemporelle de perte de
la forme,
Vt = Et E7.tr-t 2i [(nt n*)2 +
À(Yt Y*)2] (1.6)
Usant du pouvoir discrétionnaire « encadré
» (Svensson, 1999), la Banque cherche à minimiser la fonction de
perte (1.6) sous la contrainte imposée par l'équation d'offre
(1.5) à chaque période. La solution du problème de la
Banque Centrale dérive d'une règle de décision qui
répartit le choc d'offre de la période courante entre le taux
d'inflation et l'écart de production ; elle représente la
règle spécifique de ciblage de l'inflation8.
6 L'instrument intermédiaire de politique
monétaire constitue la prévision d'inflation sur laquelle est
basée la règle de ciblage contrairement à
l'hypothèse des règles d'intervention sur le taux
d'intérêt ou l'agrégat monétaire pour obtenir
l'évolution souhaitée des variables cibles alors supposées
contrôlables.
7 Fondamentalement, pour Svensson et d'autres auteurs
encore, l'hypothèse de rationalité à long terme de la
Banque implique une cible d'écart de production nulle étant
donné qu'à cet horizon, seules les capacités productives
l'emportent (y*=0).
8 La règle de décision dépend
bien du traitement de l'anticipation rationnelle du taux d'inflation. Si pour
Svensson, elle dépend de l'écart de production, Dittmar &
Gavin (2000) puis Dittmar, Gavin & Kydland (1999) la considèrent
comme exogène. Il s'en suit, selon l'approche adoptée, deux
règles de ciblage distinctes, partant du même modèle ; les
deux scénarios seront explorés dans la partie empirique.
De manière à faire apparaître le plus
clairement possible la source de l'avantage gratuit lié à la
règle spécifique de ciblage du niveau des prix, Svensson (1999)
adopte le modèle précédent ajusté au niveau des
prix : le taux d'inflation observé et le taux d'inflation attendu sont
remplacés par les identités suivantes, expressions du niveau des
prix et du niveau des prix attendu.
pt E pt--i + nt (1.7)
Et--ipt E pt--i + Et--int (1.8)
Comme précédemment, le terme p est ici
le logarithme du niveau des prix ; le taux d'inflation est défini par
l'équation (1.7) et le taux d'inflation attendu par l'équation
(1.8). En adoptant ces définitions, l'équation d'offre globale
(1.5) devient :
Yt = PYt--i + a(pt -- Et--ipt) + Et (1.9)
A la seule différence qu'elle est exprimée en
fonction du niveau des prix, cette équation est identique à
l'équation (1.5). Le niveau des prix visé par la Banque Centrale
est
pt" = pt"--i + n". Elle s'intéresse
dans ce scénario aux écarts du niveau effectif des prix par
rapport à cette cible ; la fonction de perte
associée devient :
Vt = Et E7.tr--t 2i [(pt - pt")2 +
,1(Yt - Y")21 (1.10)
Littéralement, pt remplace nt, et pt" remplace
n*. Cependant, les deux fonctions de
perte représentées par les équations
(1.6) et (1.10) ne sont pas aussi identiques. Dans l'équation (1.6), la
Banque se soucie uniquement de ne pas rater sa cible d'inflation ; dans
l'équation (1.10), elle s'inquiète lorsqu'elle manque sa cible de
niveau des prix, ce qui implique un comportement de « ratages »
cumulatifs en matière de taux d'inflation (Svensson, 1999). A
noter que n joue dans le premier problème exactement le même
rôle que p dans le second ; il en est de même du rôle du
terme y dans les deux cas. En conséquence, la résolution
du second problème (la cible est basée sur le niveau des
prix),
indique pour P la même solution que pour n- dans
le premier (la cible est fondée sur le taux d'inflation) ; dans les deux
cas, la même solution est obtenue pour y.
La résolution est analogue au cas où le taux
d'inflation est visé : la Banque cherche à minimiser la fonction
de perte de l'équation (1.10) sous la contrainte imposée par
l'équation d'offre (1.9). La solution du problème de la Banque
Centrale dérive d'une règle de décision qui
répartit le choc d'offre de la période courante entre le taux
d'inflation et l'écart de production ; elle représente la
règle spécifique de ciblage du niveau des prix.
L'étude comparée des deux règles
centrée sur les variances optimales du taux d'inflation - à
variance constante de l'output gap - permet de mettre en évidence
l'existence de l'avantage gratuit lié au ciblage du niveau des prix pour
réaliser la stabilité des prix dans l'économie. Les
principaux résultats dans un cadre discrétionnaire sont
consignés dans le tableau I.2.
Tableau I.2 : Variances théoriques des
variables selon le régime de ciblage
Inflation Targeting Price-Level Targeting
(1) Yt PYt-i + (1 - ab#)et pyt_i + (1 -
ab#)et
)2 2 (1 - ab)2
1 - p2 o-
1 - p2
#
b
1 - ab - (Yt - Yt-i)
(4) E(irt) - n* .ay* - fia' ( 0
(2) Var (Yt) (1 - ab
2
a
#
#
b
-
-
1 - abYt
b
(6) Pt â + Pt-i -
-Yt a
1 - ab
&
#
b#2
(5) Var (itt)
2
2h
1 - p2 s'n 1+
2
2
o-
P
b#2
(7) Var (Pt)
8 62
1 - p2
(3) itt â b
1 - ab-Yt i*
Source : Résultats extraits de Svensson
(1999), p 6.
Chapitre I : Cadre Théorique &
Méthodologique.
#
sont des paramètres estimés ; b
> 0, -Yi < 0 et ab
< 1. Svensson fait observer des
(
'a,b
,Yi
résultats principaux dont, l'absence de biais
d'inflation en régime de ciblage du niveau des prix9, la
variance infinie du niveau des prix en régime de ciblage de l'inflation
et l'invariance des paramètres de production sous les deux
régimes. L'arbitrage entre la variabilité de la
#
production et celle de l'inflation dépend de b
|
ainsi que de a, p et a. Les valeurs de ces
|
paramètres dépendent de la durée de
l'intervalle représenté par l'indice t. Quand
t correspond à un trimestre, les paramètres prennent
les valeurs raisonnables suivantes :
p = 0,9 et a = 0,5 (Parkin, 2001).
Une comparaison de la variabilité de l'inflation -
mesurée par la variance conditionnelle du taux d'inflation - dans les
deux régimes de ciblage, montre que la poursuite d'une cible de niveau
des prix se traduit par une moindre variabilité de l'inflation si p >
0,5 : c'est le principe de l'avantage gratuit. Lorsque le taux d'inflation est
pris pour cible, la règle de décision implique qu'il
réagisse à l'écart de production. En conséquence,
la variance du taux d'inflation est proportionnelle à celle de
l'écart de production. Par ailleurs, lorsque le niveau des prix est
visé, il réagit à l'écart de production, de sorte
que le taux d'inflation réagit alors à la variation de
l'écart de production. A condition que le choc d'offre soit suffisamment
persistant (p > 0,5), la variance de la variation de l'écart de
production est inférieure à la variance de l'écart
lui-même10 (Svensson, 1999). Cet avantage gratuit tient au
fait que la stationnarité des prix contribue à atténuer la
variabilité de l'inflation, ce qui aide à corriger le biais
inflationniste et le biais de stabilisation en régime
discrétionnaire.
Les résultats sont différents lorsque la Banque
Centrale s'engage dans l'observance d'une règle optimale (le
commitment). Principalement, le niveau des prix suit une marche
aléatoire à variance infinie en régime de ciblage
d'inflation alors qu'il est stationnaire autour d'une tendance avec une
variance finie en régime de ciblage du niveau des prix.
Kiley (1998) a prétendu le résultat de Svensson
redevable à la forme particulière de la fonction d'offre
utilisée ; il reconsidère alors l'approche de Svensson sous une
courbe d'offre
9 L'absence de biais d'inflation en régime de
ciblage d'inflation implique un objectif d'output gap nul (y*)
10 En effet, avec les résultats du tableau I.2, l'output
gap est un processus AR(1). Ainsi,
yt = pyt_ 1 + zt ?yt = (p -
1)yt_1 + zt Var (?yt) = (1 -
p)2Var(yt)+ Var(zt) Var (?yt) =
2(1 - p)Var(yt)
de type Nouveau Keynésien. Il fait observer que
l''ecart de production anticipé est nul sous cible d'inflation ; les
écarts d'inflation passés n''etant pas corrigés, le
problème d'optimisation de la Banque Centrale sous discrétion est
statique. Il conclut qu'une cible de niveau de prix élève la
variabilité de la production et détériore l'arbitrage
entre la variabilité de l'inflation et de la production par rapport
à une cible d'inflation. Aubert & Adjemian (2003) adopte la
même courbe d'offre inspirée de la nouvelle économie
keynésienne et représentée par l'équation
(1.11).
yt = a(irt -- [3Et2irt+i1) + Et (1.11)
yt est l''ecart de production ou «output-gap» (le
logarithme du rapport de la production à
son niveau potentiel) et irt le taux d'inflation, avec
irt = pt -- pt-i, pt étant le logarithme du
niveau de prix. Le paramètre a représente le
degré de rigidité nominale (une augmentation de a traduit une
hausse de la rigidité, a = 0 caractérise une situation de
parfaite flexibilité des prix). Le paramètre [3 exprime le
facteur d'actualisation des firmes.
Les préférences sociales ayant pour arguments,
l'écart de production et l'inflation expriment la fonction de perte
à optimiser sous la contrainte de (1.11).
A = E7.0[3t (.1.yî + (irt --
ir7)2) (1.12)
où ir7 est la cible d'inflation, .1. le
poids accordé à la stabilisation de la production relativement
à la stabilisation de l'inflation, [3 le facteur d'actualisation de la
Banque Centrale (supposée identique à celui des firmes).
Les résultats obtenus par Aubert & Adjemian (2003)
confortent bien ceux de Svensson (1999): en régime
discrétionnaire, la cible de niveau de prix est
préférable11 à la cible d'inflation dès
lors que le degré de rigidité nominale et le poids relatif
affecté à la stabilisation de l'écart de production ne
dépassent certains seuils ; elle permet par ailleurs
11
Selon les auteurs, l'intérêt de la solution
proposée, l'adoption d'une cible de niveau par la Banque Centrale, est
d'atténuer le problème d'incohérence temporelle de la
politique monétaire en s'affranchissant d'une réalité
factuelle selon laquelle aucune Banque Centrale ne dispose de la technologie
lui permettant de s'engager sur sa politique future.
d'approcher la règle optimale définie par Clarida
et al. (1999). Dittmar et Gavin (1999) trouvent graphiquement, des
résultats comparables.
Le résultat de l'avantage gratuit se
vérifie-t-il dans la pratique ? Pour Parkin (2001), il n'est pas
aisé de répondre à la question dont la solution
dépend absolument de la crédibilité de la Banque Centrale
à conduire efficacement le ciblage : la crédibilité reste
la clef de l'efficacité d'une cible fondée sur le niveau des prix
car si les attentes sont rétrospectives, la production peut devenir plus
variable si l'on cible celui-ci plutôt que le taux d'inflation. Selon
Vestin (2006), la poursuite d'une cible de niveau des prix permet
d'améliorer le bien-être lorsque l'autorité
monétaire ne peut s'engager au sujet de sa politique future. Yetman
(2004) étudie la sensibilité de l'avantage gratuit à
partir d'une courbe de Phillips de type nouveau keynésien au regard du
problème de crédibilité de la politique monétaire :
le processus de formation des anticipations est apparu crucial. « Si une
partie des agents croit en la persistance de l'inflation dans le futur ou
ignore la cible de niveau des prix, celle-ci s'accompagne plus de coûts
que d'avantages pour la société notamment lorsqu'elle accorde un
important poids à la stabilisation de l'inflation dans la fonction de
perte », (Yetman, 2004, p 14).
Partant de l'hypothèse d'une crédibilité
imparfaite, modélisée sous la forme d'une adaptation progressive
des croyances du secteur privé à l'adoption d'une cible de niveau
des prix, Kryvtsov, Shukayev et Ueberfeldt (2008) mesurent les gains de
bien-être attendus de l'abandon d'une cible d'inflation au profit d'une
cible fondée sur le niveau des prix : si gains il y a, concluent-ils,
ceux-ci sont modestes et un recul de bien-être est perceptible lorsque le
manque de crédibilité persiste longtemps. Covas & Zhang
(2008) aboutissent au même résultat de sensibilité de la
cible : dans le cadre d'un modèle dynamique d'équilibre
général à prix rigides qui intègre des
marchés obligataire et boursier imparfaits, le régime prenant
pour cible le niveau des prix s'avère supérieur, mais sa
supériorité est moins marquée lorsque l'imperfection des
marchés financiers est prise en compte.
Barnett et Engineer (2001) montrent que, lorsque la Banque
Centrale agit de façon discrétionnaire, il est bon de viser une
cible basée sur le niveau des prix quand les attentes sont prospectives
soit directement, soit indirectement du fait de la persistance de la
production (la production est un AR(1) avec un coefficient
d'autocorrélation supérieur à 0,5). D'autres travaux dont
les conclusions sont favorables à l'adoption d'une cible de niveau des
prix méritent d'être évoqués : l'avantage gratuit
résiste bien au changement d'instrument monétaire avec le
contrôle d'agrégats monétaires notamment (Svensson, 1999) ;
le même résultat est obtenu avec une courbe de Phillips de type
néokeynésien (Dittmar & Gavin, 2000) ; Vestin (2000) montre
que ce résultat est aussi observé quand un processus
d'établissement des prix à la Calvo (1983) est incorporé
à la fonction d'offre globale.
Quels effets réels les cibles de niveau des prix
ont-elles eus ? Parmi les études d'évaluation entreprises, celle
de Johnson12 (1999), portant sur un champ plus étroit et
mieux délimité permet de se situer. L'auteur examine cinq pays
ayant défini des cibles d'inflation (l'Australie, le Canada, la
Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et la Suède) et six autres pays
qui s'en sont abstenus (l'Allemagne, les États-Unis, la France,
l'Italie, le Japon et les Pays-Bas) afin de déterminer si l'adoption de
cibles modifie le taux d'inflation attendu, l'incertitude entourant l'inflation
et les erreurs pouvant affecter sa prévision. Si l'établissement
de cibles a pour effet de réduire sensiblement le taux d'inflation
attendu, il contribue à diminuer le taux d'inflation effectif au prix
d'un moindre écart de production. S'il donne lieu à une baisse de
l'incertitude entourant l'inflation, il entraîne un accroissement du
bien-être -- sous une forme difficile à chiffrer certes -- en
améliorant l'allocation des ressources. Enfin, si l'adoption de cibles
ne provoque pas de hausse importante des erreurs de prévision, elle ne
fait pas augmenter l'écart moyen de production, en valeur absolue.
Qu'ils se dotent ou non de cibles explicites, tous les pays qui parviennent
à réduire leur taux d'inflation obtiennent une
désinflation inattendue. L'étude de Johnson permet d'affirmer que
la formulation de cibles semble bel et bien aider à réduire
l'inflation et à la maintenir à un niveau inférieur, et
ce, en influant sur le taux d'inflation attendu.
En apportant une contribution d'ordre quantitatif au
débat sur le choix d'une cible formulée en fonction du taux
d'inflation ou du niveau des prix sur la base des équations (1.7), (1.8)
et (1.9), Cateau (2008) constate l'existence de l'avantage gratuit au Canada,
même si la cible de niveau des prix peut s'accompagner d'une plus grande
volatilité de l'inflation selon l'importance accordée à
l'écart de production dans la fonction de perte, la
12 Cité par Parkin (2001), pp 261-262
solution ne requérant pas la stationnarité du
niveau des prix. L'auteur analyse ensuite le degré de sensibilité
des résultats à l'incertitude du modèle : le régime
fondé sur une cible de niveau des prix s'avère robuste; son
efficacité baisse plus lentement que celle du régime de cibles
d'inflation, et elle ne diminue pas autant en termes absolus.
Deux questions sont cependant sujettes à débats
dans la mise en oeuvre des politiques de ciblage du niveau des prix; il s'agit
d'une part de la cible d'inflation nulle ou positive et d'autre part, de
l'incompatibilité d'une cible d'inflation ou de niveau des prix avec des
chocs d'offre permanents. Elles sont d'une importance encore capitale au regard
des spécificités économiques de l'espace UMOA. S'il est
trivial que l'inflation n'est pas en soi, une bonne chose, les avantages et les
coûts d'un taux d'inflation nul sont difficiles d'approche. Du
côté des coûts, trois arguments émergent pour
justifier qu'une inflation positive pourrait être
préférée à une inflation nulle (Parkin, 2001, pp
279-291): i) l'inflation mesurée est supérieure à
l'inflation véritable, ii) l'inflation lubrifie les rouages du
marché du travail et en rend le fonctionnement plus efficient, iii) les
taux d'intérêt nominaux ne peuvent devenir négatifs,
impliquant pour les autorités monétaires, l'impossibilité
de juguler une récession par la baisse des taux.
Engone Mve (2003) a déterminé pour la zone
CEMAC, le niveau cible d'inflation ; prenant appui sur la théorie de la
coïntégration appliquée à l'inflation tendancielle,
il conclut que le taux d'inflation à viser à long terme est de
1,5 point de pourcentage avec des bornes allant de 0 à 2% pour un
horizon de trois ans. Par ailleurs, prenant pour point de départ, le
régime de cibles d'inflation modélisé par Svensson (1997),
Nishiyama (2009) intègre explicitement l'effet à retardement des
mesures de politique monétaire. De manière numérique, il
montre que la politique monétaire doit être mise en oeuvre de
façon plus énergique et plus préventive quand le
délai de transmission de ses effets est pris en compte. L'auteur en
conclut qu'un délai de transmission relativement important devrait
inciter les Banquiers Centraux ou les Gouvernements à viser des taux
d'inflation plutôt élevés.
Sur la deuxième question, deux courants s'opposent : la
poursuite de cibles d'inflation en cas de chocs d'offre externes -
négatifs ou positifs - accentue les fluctuations de la production ;
toute variation de l'offre résultant de chocs externes est
entérinée en
partie, compte tenu de l'importance relative que la Banque
Centrale accorde respectivement à la stabilité des prix et
à celle de la production. Toutefois, différents types de chocs
d'offre existent. Particulièrement, ceux qui résultent d'un
changement technologique sont efficients, tandis que ceux imputables à
des interventions ou à des distorsions ne le sont pas. En règle
générale, la tâche de la Banque Centrale consiste à
ne pas s'opposer aux chocs efficients et à atténuer les autres
(Parkin, 2001, pp 266-267).
Coletti, Lalonde et Muir (2008) comparent la capacité
de règles simples, comportant soit une cible d'inflation, soit une cible
de niveau des prix, à stabiliser l'économie à la suite de
chocs similaires à ceux survenus au Canada et aux Etats-Unis entre 1983
et 2004. Avec un modèle à deux pays (Canada et aux Etats-Unis) et
à deux secteurs (celui des biens échangeables et celui des biens
non échangeables), ils concluent que les régimes prenant pour
cible le niveau des prix parviennent un peu mieux que les régimes de
cibles d'inflation à stabiliser l'économie, atténuant la
volatilité de l'inflation et des taux d'intérêt nominaux au
prix d'une légère accentuation de la variabilité de
l'écart de production ; la conclusion reste la même lorsque
l'analyse est limitée aux chocs jugés les plus
déterminants pour l'évolution des termes de l'échange de
1983 à 2004. Les auteurs montrent également que leurs
résultats sont sensibles à l'interaction entre l'importance
relative des différents types de chocs macroéconomiques et le
degré de prospectivité du processus d'établissement des
prix et des salaires.
SECTION III : MODELE EMPIRIQUE ET CADRE
METHODOLOGIQUE
Le cadre méthodologique et opératoire expose
successivement le processus d'appréciation et de validation de la
question de recherche. Il comprend entre autres indications, la nature, les
propriétés statistiques et la source des variables puis le
modèle, les outils et la méthode d'analyse.
III.1- MODELE EMPIRIQUE, OUTIL ET METHODE D'ANALYSE
Au regard des fondements théoriques, la présente
étude emprunte à Svensson (1999), le cadre méthodologique
et opératoire pour apprécier et valider la question de recherche.
Le
modèle empirique inspiré des
développements théoriques élaborés dans le domaine
est relativement sommaire et s'inscrit dans la lignée des études
sur la question, celle de Svensson (1999) notamment. Il comprend alors,
i) Une fonction d'offre (production) globale de court terme,
d'inspiration néo classique, représentée par une courbe de
Phillips avec persistance et illustrant le fonctionnement d'un régime
visant la réalisation de cibles d'inflation ou de niveau des prix, dans
laquelle l'écart de production est généré par
l'équation13 (1.13).
Yt = PYt-i + a(nt -- Et-int) + Et (1.13)
ii) Une fonction de perte représentant le comportement
de la Banque Centrale avec pour arguments, l'inflation ou le niveau des prix
suivant la cible visée et l'écart de production suivant
l'équation (1.14).
Lt = Et E;to fit-to 2i [(nt --
n*)2 + .1(Yt)2] (1.14)
De même que Svensson (1997 & 1999) et d'autres
auteurs, Dittmar & Gavin (2000), Dittmar, Gavin & Kydland (1999),
Parkin (2001), l'objectif cible en terme
d'output gap (Y*) est supposé nul. Ceci
tient fondamentalement qu'à long terme,
l'écart de production ne pourrait faire l'objet de
décisions de la part des autorités monétaires mais reste
dépendant des seules capacités productives de
l'économie14.
iii) Un processus d'optimisation approprié de la
Banque qui use de son pouvoir discrétionnaire au cours de chaque
période pour minimiser Lt dans l'équation (1.14) sous
réserve de la contrainte imposée par l'équation (1.13) et
définir ainsi
le couple (Yt, nt) .
13
Les variables sont définies de la même
manière qu'en page 14.
14 *
Pour le cas spécifique de y >0, voir Svensson (1999)
quant aux implications.
8
t=to
[min E 1 igt-to1/2 [(n-t --
n-*)2 + '1(3t)2 -- gt(3t -- P3t-1
-- a(n-t -- Et-in-t) -- Et)]
La fonction de perte du programme d'optimisation dépend
des écarts de production, courant et passé, que la Banque
contrôle, et de l'anticipation rationnelle des taux d'inflation courant
et futurs. Le traitement de cette anticipation donne lieu à deux
règles de décision différentes : Svensson (1999)
considère qu'elle dépend de l'écart de production ;
Dittmar et Gavin (2000) la considèrent comme exogène. Dans le
cadre de la présente étude sur l'UMOA, il est plus vraisemblable
de postuler l'hypothèse de Dittmar et Gavin (2000).
L'étude comparée des deux règles
centrée sur les variabilités respectives de l'inflation et de
l'écart de production, mesurées par leur variance non
conditionnelle - à variance constante de l'output gap - permettant de
mettre en évidence l'existence de l'avantage gratuit lié au
ciblage du niveau des prix pour réaliser la stabilité des prix
dans l'économie procède de la méthode d'optimisation
visée en iii). Plus spécifiquement, de même que Svensson
(1999) l'adopte, la minimisation de la fonction de perte associée
à la politique monétaire de la Banque Centrale permet
d'apprécier les variabilités respectives des écarts de
production et d'inflation qui en sont les arguments principaux. gt
représente le multiplicateur associé à la courbe d'offre
à la date t. Les règles spécifiques de ciblage se
déduisent des conditions de premier ordre. Les analyses graphiques de
fonctions de variabilité des arguments sous l'un ou l'autre des
régimes vont renforcer cette approche statistique et
économétrique de la méthode d'analyse afin de mettre en
relief le free lunch.
III.2- LES VARIABLES : NATURE, SOURCES ET TRAITEMENT
L'étude de l'efficacité comparée des
politiques de ciblage de l'inflation et de niveau des prix implique un panel de
variables économiques de politique monétaire et de mesure de
l'activité notamment celles représentant les cibles de politique
monétaire à savoir, le taux d'inflation, le niveau des prix, le
produit intérieur brut (effectif et potentiel). Toutes les séries
utilisées sont en fréquence trimestrielle, comme cela est souvent
le cas dans les recherches empiriques relatives à la politique
monétaire (Taylor (1993), Ball (1997), Svensson (1999), Dittmar et Gavin
(2000), Dittmar et al (1999), Aubert et Adjemian (2003), Ténou (2002),
entre
autres), ceci pour tenir compte de la courte nature du terme
de la politique monétaire. Très généralement,
toutes les séries sont prises en logarithme. L'étude couvre la
période de 1993.IV à 2008.IV et concerne l'espace UMOA avec une
politique monétaire unique exprimée par l'institut
d'émission, la BCEAO.
Outre les Notes d'Informations Statistiques (NIS) et les
rapports annuels de la Banque Centrale, les données utilisées
proviennent aussi de la base de données du FMI : les
Statistiques Financières Internationales.
|
Les variables de niveau de prix et
d'inflation
|
L'Indice Harmonisé des Prix à la Consommation
(IHPC) est l'indicateur usuel du niveau général des prix dans
l'économie. Dans la méthodologie adoptée, l'IHPC de chaque
Etat membre de l'UMOA est un indice de type Laspeyres couvrant la consommation
des ménages au sens de la comptabilité nationale. L'indice UMOA
des prix à la consommation (IHPC) correspond ainsi, à la moyenne
pondérée des Indices Harmonisés des Prix à la
Consommation des pays membres de l'Union15. La mise en oeuvre de
l'objectif de stabilité des prix à assurer à moyen terme
donne un rôle à l'IHPC de l'union, étant donné que
la Banque réagit en fonction des évolutions relatives à la
zone dans son ensemble. En dépit des insuffisances liées au
retard de mise à jour des pondérations utilisées pour en
améliorer la mesure au niveau national, l'IHPC calculé en
fréquence mensuelle présente des avantages de
disponibilité et de crédibilité.
L'évolution de l'Indice Harmonisé des Prix
à la Consommation est la mesure du niveau général des prix
retenue par la BCEAO pour mesurer l'inflation. Trois raisons expliquent ce
choix16 : a) la forte harmonisation de cet indice dans les pays de
la zone ; b) la disponibilité ; c) l'importance relative dans les
décisions des agents économiques. A partir des IHPC, il existe
différentes approches du taux d'inflation. L'inflation en glissement
annuel
15Le poids d'un pays est égal à la part
des dépenses de consommation des ménages de la principale
agglomération du pays dans le total des dépenses de consommation
des ménages des principales agglomérations des pays membres.
16 Mais il peut être volatil dans les périodes
où certaines de ses composantes - prix alimentaires ou prix
pétroliers notamment - sont affectées par des chocs transitoires
n'influençant pas le rythme de la hausse des prix à moyen et long
terme qui est la préoccupation des autorités monétaires.
Pour pallier ce problème, il est utilisé parfois une mesure de
l'inflation sous-jacente ou structurelle.
mesuré par l'évolution annuelle des prix entre
un trimestre donné et le même trimestre de l'année
précédente est retenue, comme dans la plupart des études -
dont Taylor (1993) - afin d'éviter les variations
erratiques17. Ainsi, on a :
nt = (11113Ct - IHPCt_4)/11PCt-4
L'écart d'inflation étant la différence
entre le taux observé et le taux objectif, il se calcule
aisément. La Banque Centrale fixe en effet un taux d'inflation ex-ante
(n*) pour tenir compte de l'objectif de stabilité des prix et
des critères de convergence économique dans la
zone UMOA. Alors l'écart d'inflation se déduit
(nt - n*) .
La série des indices trimestriels calculés sur
la base 100 de l'année 1996 - année d'adoption de l'IHPC -
proviennent des NIS et des archives y relatives de l'UEMOA, disponibles sur le
site Web de la Commission.
|
Les variables de production et d'output
gap
|
L'activité économique est
représentée dans l'analyse par le PIB agrégé pour
l'ensemble des pays18. De façon générale,
l'indicateur auquel les Banques Centrales sont supposées réagir
constitue l'écart de production (output-gap) obtenu par
différenciation du PIB effectif par rapport à son niveau
potentiel de nature inobservable. Du point de vue méthodologique, en
l'absence d'observations infra-annuelles sur le PIB, il est fait recours au
processus de trimestrialisation des séries annuelles du PIB tel qu'il
résulte de l'algorithme d'interpolation proposé par Goldstein et
Khan (1976). Seulement si cette trimestrialisation est possible pour la
série du PIB effectif, il n'en est pas de même du produit
potentiel non observable, correspondant à un équilibre de plein
emploi et de l'écart au produit dont l'appréciation et
l'évaluation restent complexes.
Plusieurs méthodes sont proposées pour
évaluer le produit potentiel. Baghli, et al
17
Cette approche diffère bien de celle de Svensson et
autres qui considèrent le taux d'inflation par rapport au trimestre
précédent. Si cette méthode s'applique bien dans les
économies non extraverties, elle ne saurait rendre compte aussi
efficacement la variation du niveau des prix dans l'UMOA en raison de
l'importance des effets transitoires.
18 ..
ii pourrait être plus utile et plus pertinent d'adopter un
processus d'agrégation des données nationales suivant une
pondération liée à la taille de l'économie
considérée dans l'activité économique globale de
l'union.
(2002) en présentent les principales : deux approches
statistiques univariées, le lissage par la méthode du filtre
Hodrick-Prescott et l'ajustement d'une tendance ; deux prolongements portant
sur les méthodes statistiques étendues aux cas
multivariés, l'analyse de modèles VAR structurels et de
modèles à composantes inobservables (dont le filtre de Kalman) ;
puis, une évaluation fondée sur une méthode structurelle
dans laquelle la production du secteur marchand est décrite par une
fonction Cobb-Douglas alors que celle du secteur non- marchand est
supposée exogène.
Diop (2000) montre que la méthode d'estimation par la
fonction de production contribue à une meilleure estimation de la
production potentielle dans l'espace UMOA ; seulement, elle comporte aussi des
insuffisances liées au calcul du stock de capital et à une
moindre mesure de la dynamique du marché du travail. La mise en oeuvre
pratique des différentes méthodes achoppe au manque de
données statistiques fiables lié à
l'indétermination du seuil de plein emploi pour les pays à
économie sous développée notamment. En conséquence,
des hypothèses plausibles et moins restrictives conduisent à une
estimation du produit potentiel. La méthode d'estimation dépend
évidemment de l'étude. Le processus de filtrage Hodrick-Prescott
est adopté dans le cadre de cette étude : les insuffisances de
cette approche sont connues car étant dépourvue de fondements
théoriques rigoureux mais justifiée par l'absence de
données et de repères méthodologiques pratiques pour en
adopter d'autres.
Afin de recueillir un maximum d'informations statistiques
utiles sur les données, il apparaît indispensable de
procéder à une étude statistique approfondie des
différentes séries chronologiques des modèles d'analyse. A
cette phase, les tests pré-estimations sont nécessaires ; aussi
sera-t-il procédé successivement au test de normalité pour
connaître de la distribution de probabilité des observations, au
test de stationnarité des séries pour apprécier
l'existence ou non de racine unitaire puis l'étude des différents
processus ARMA (p,q).
|
Le test de normalité des
séries
|
Le concept de normalité sans être crucial permet en
effet, de vérifier si les différentes
hypothèses implicites aux modèles à
étudier sont conformes pour valider les tests statistiques
subséquents. Certains modèles et applications
économétriques impliquent des séries présentant une
distribution normale. Dès lors, il devient pertinent de vérifier
cette hypothèse de normalité. Une façon de tester la
normalité d'une série chronologique d'observations ou de
résidus consiste à mesurer l'écart que leur distribution
présente par rapport à la distribution normale théorique
en se focalisant sur les moments d'ordre 3 et 4 à savoir, le coefficient
d'asymétrie ou Skewness (m3) et le coefficient d'aplatissement ou
Kurtosis (m4).
Le test de Jarque-Bera (1987), un test d'hypothèse sur la
normalité des séries est appliqué.
J - K
6
(S2 + (I( - 3)2R
4
HI =
n = Nombre d'observations
k = Nombre de variables explicatives si les données
proviennent des résidus d'une régression linéaire. Sinon,
k = 0.
S = Skewness : moment d'ordre 3 d'une variable
centrée-réduite.
K = Kurtosis : moment d'ordre 4 d'une variable
centrée-réduite.
La statistique JB suit asymptotiquement une loi du
÷2 à 2 degrés de liberté. Une loi normale
a un coefficient d'asymétrie S = 0 et une kurtosis K = 3. En
conséquence, si les données suivent une loi normale, le test tend
alors vers 0 et il ne peut être rejeté l'hypothèse Ho de
normalité au seuil á. Plus formellement, le test de Jarque-Bera
ne teste pas à proprement parler si les données suivent une loi
normale, mais plutôt si les deux coefficients empiriques sont les
mêmes que ceux d'une loi normale de même espérance et de
même variance.
|
Le test de stationnarité des
séries
|
Un concept fondamental dans l'analyse de série
chronologique est sans aucun doute la stationnarité et plus
particulièrement la stationnarité au sens faible. Elle est
requise en effet pour observer la convergence des différents moments
empiriques vers les moments
théoriques correspondants. Il est dès lors
très important de s'assurer que cette condition de constance dans la
distribution des séries est remplie. Une série est faiblement
stationnaire, si elle présente une moyenne finie et constante, une
variance finie et constante et des autocorrélations indépendantes
de la date à laquelle les variables sont mesurées. Pour s'assurer
de la stationnarité d'une série, plusieurs approches sont
possibles dont le test de racine unitaire. En correction des éventuelles
autocorrélations des observations sérielles, le test Augmented
Dicker-Fuller (ADF) qui ajoute des retards (lags) au modèle
testé, est privilégié pour la mise en évidence de
la racine unitaire.
Y
?Xt = cste + fit + ØXt_1 +
Iej?Xt_i + gt
j=1
Suivant l'état de l'analyse, les hypothèses
alternatives vont varier dans le trend ou la constance. Les trois principales
sources de non stationnarité sont étudiées, à
savoir, le changement structurel, la tendance déterministe et la
tendance stochastique. Pour la qualité de l'examen de la
stationnarité des séries, le test de Perron (1989) qui permet
notamment, la prise en compte des ruptures de tendance dans les séries
renforce l'analyse.
L'hypothèse nulle de l'ensemble de ces tests est la
présence d'une racine unitaire, signifiant la non stationnarité
de la série. Si la statistique du test est supérieure à la
valeur critique il est rejeté l'hypothèse nulle de
non-stationnarité de la série, équivalant à la
présence de racine unitaire. A posteriori, l'analyse de la
stationnarité pourra permettre la détermination de l'ordre
d'intégration des séries dans le cas échéant pour
des processus Differency Stationnary (DS).
|
L'examen des processus AR(p)
|
Cet exercice se justifie essentiellement compte tenu de la
spécification du modèle d'analyse, laquelle implique des
observations retardées pour la variable de production notamment. Pour
ceci, il est estimé à l'instant t, le processus X comme
étant une somme pondérée de ses p valeurs passées
et d'un bruit blanc contemporain u.
Xt = Ø1Xt_1 + Ø2Xt_2 +
Ø3Xt-3 ... ... ... ... . . +ØpXt-p + Ut
Parmi les approches traditionnelles pour déterminer le
nombre de lags optimal, le corrélogramme de fonction
d'autocorrélation partielle, les critères d'information AIC de
Akaike (1973) et BIC de Schwartz (1978) puis le critère HQ19
proposé par Hannan et Quinn (1979) pour les processus ARMA sont à
considérer dans l'analyse.
Enfin, dans la perspective de vérification,
l'hypothèse de recherche étant que le ciblage du niveau des prix
implique un avantage spécifique de moindre variabilité de
l'inflation comparativement à la politique de ciblage du taux
d'inflation, la valeur estimée du paramètre
p mesurant la persistance endogène de la
production par rapport à la valeur 0.5 est une condition
nécessaire. La comparaison analytique et graphique de la
variabilité du taux d'inflation suivant les deux règles permet de
dégager l'avantage recherché et donc leur efficacité
relative.
19
Le critère HQ est considéré comme un
intermédiaire entre les critères AIC et le BIC ; notamment, il
adoucit quelque peu la sévérité de la fonction de
pénalité du critère BIC relativement à la
croissance de la taille de l'échantillon tout en maintenant une forte
convergence dans l'identification de l'ordre réel du modèle.
CHAPITRE II
RESULTATS ET ANALYSES EMPIRIQUES
Après l'exploration des cadres théorique et
méthodologique de la recherche, ce chapitre présente les
résultats empiriques dont l'analyse permettra d'infirmer ou de confirmer
l'hypothèse de l'étude, nécessaire pour la
réalisation de l'objectif défini. Dans cette partie empirique de
l'étude, les différents résultats sont exposés
suivant l'un ou l'autre des deux régimes de ciblage : le niveau des prix
et l'inflation.
SECTION I : PROPRIETES STATISTIQUES DES VARIABLES
Au regard de l'importance des caractéristiques
intrinsèques des variables retenues dans le modèle empirique, il
est apparu nécessaire de procéder à l'étude
statistique des observations afin de valider au mieux les résultats du
modèle dans le cas spécifique de l'UMOA. Il est passé en
revue, pour chacune des observations, l'évolution dans le temps puis les
tests de normalité et de stationnarité sans omettre la
caractérisation du processus autorégressif des variables.
I.1- Le niveau des prix (IHPC)
L'Indice Harmonisé des Prix à la Consommation
(IHPC) mesure le niveau général des prix dans l'ensemble des pays
de l'UMOA depuis Janvier 1997, date de son adoption. Le graphe II.1 retrace
l'évolution de la variable sur la période d'étude.
L'envolée des prix consécutive à la
dévaluation du franc CFA de Janvier 1994 explique l'ascendance de la
courbe dès cette année, avant de connaître une relative
stabilisation autour de 1996, l'année de base. Un accroissement du
niveau des prix suivant une tendance est remarquable de 1997 à 2007,
justifiant ainsi une relative maîtrise des variations des prix dans
l'espace. L'année 2008 a enregistré un dépassement du
niveau de 140 points avec donc une forte variation des prix par rapport aux
périodes précédentes : la triple crise
énergétique, alimentaire et financière à
l'échelle mondiale est la cause de cette nouvelle envolée des
prix.
Graphe II.1 : Trajectoire du niveau des prix
(IHPC)
1990 1995 2000 2005 2010
time
Comparativement à décembre 2007, soit en
glissement annuel, le niveau général des prix a progressé
de 8,5 % ; les types de consommation qui ont influencé à la
hausse le niveau général des prix sont principalement les
produits alimentaires, les services de logement et ceux des transports dont les
contributions à l'inflation se sont établies à 5,4 points,
0,7 point et 0,8 point, respectivement20. Le premier trimestre de
l'année 2009 augure des perspectives meilleures quant à la
décrue du niveau général des prix dans l'espace.
Le test de normalité de la variable est fait avec la
statistique JB. Le résultat se présente ainsi :
Skewness/Kurtosis tests for Normality
joint
Variable | Pr(Skewness) Pr(Kurtosis) adj chi2(2) Prob>chi2
+
ihpc | 0.298 0.305 2.23 0.3278
20 Commission de l'UEMOA : Note IHPC décembre 2008
La probabilité du test est de 0.32 ; on ne peut donc
rejeter l'hypothèse nulle de normalité au seuil de 5%. La
variable de niveau des prix (ihpc) présente en conséquence une
distribution normale, se prêtant alors aux hypothèses requises
pour l'estimation du modèle.
Deux tests standards ont été utilisés
pour l'étude de la stationnarité des séries : le test de
Dickey-Fuller Augmenté (ADF), et le test de Philips-Perron (PP) pour la
solidité du résultat. Ils sont effectués avec ou sans
inclusion de constante et de tendance déterministe sous
l'hypothèse nulle de la présence d'une racine unitaire ou la non
stationnarité. Les tables 1 et 2 de l'Annexe I présentent les
résultats de ces tests pour la série de niveau des prix sur la
période 1993.4 - 2008.4. Les résultats des différents
tests sont unanimes : la variable de niveau des prix (ihpc) est stationnaire
sans tendance ni constante au seuil de 1%, avec k = 3 nombre de
retards21. Les tests sont globalement favorables à la
stationnarité de la série ; le niveau des prix est
intégré d'ordre 0. Par ailleurs, l'analyse du
corrélogramme des fonctions d'autocorrélation et
d'autocorrélation partielle révèle bien la
représentation du mécanisme générateur de la
série par un processus autorégressif AR(4) ; ceci renforce bien
l'approche du taux d'inflation en glissement annuel retenue.
I.2- Le taux d'inflation
Svensson (1999) et les autres auteurs qui abordent
l'étude des règles de ciblage dans le cas des économies
intégrées (USA, Canada, UE) considère le taux d'inflation
comme la variation des indices de prix entre deux trimestres
consécutifs. L'inflation en glissement annuel est retenue dans le cadre
de cette étude afin de minimiser l'effet des variations erratiques
parfois importantes entre deux mois dans l'espace UMOA.
inft = log(ihpct) -log(ihpct_4) (2.1)
Le graphe II.2 retrace la trajectoire de la variable de taux
d'inflation sur la période d'étude, calculé selon les deux
approches. Il transparait alors de manière claire que l'inflation en
glissement annuel représentée par la courbe « infglis
» connaît moins de
21
Le critère reposant sur le choix optimal à partir
de la valeur k max est retenu avec des estimations successives jusqu'au dernier
k significatif (Ng et Perron, 1995).
variations transitoires que l'inflation mesurée entre
deux trimestres consécutifs représentée par la courbe
« inf ». Ce qui confirme l'hypothèse de travail
convenue à ce propos et qui milite en faveur de l'inflation en
glissement annuel retenu. Les effets inflationnistes de la dévaluation
de 1994 ont persisté jusqu'à 1996 avec un fort taux d'inflation
au-delà de 10 points de pourcentage. Tout comme l'indique
l'évolution du niveau des prix, l'inflation a été
modérée entre 1997 et 2007, avant d'enregistrer une forte
élévation en 2008 du fait de la survenue des crises.
Graphe II.2 : Trajectoire du taux
d'inflation
1990 1995 2000 2005 2010
time
inf
infgl
is
Deux pics sont cependant remarquables en 2003 et 2005
au-delà de la norme communautaire de 3% : par rapport à juin
2004, les prix à la consommation ont augmenté de 4,5 % en rapport
avec la progression du niveau des prix des produits alimentaires et des
services liés aux transports et au logement. En 2008, le taux
d'inflation s'est établi à plus de 10%, compte tenu des crises
ayant touché notamment les secteurs de l'énergie et des aliments
dans l'ensemble des pays de l'union.
Le test de normalité de la variable est fait avec la
statistique JB. Le résultat se présente ainsi :
Skewness/Kurtosis tests for Normality
joint
Variable | Pr(Skewness) Pr(Kurtosis) adj chi2(2) Prob>chi2
+
inf | 0.000 0.000 56.90 0.0000
infglis | 0.000 0.000 52.82 0.0000
Il s'en dégage, qu'au seuil de 5%, les deux mesures de
l'inflation présentent une distribution non normale au sens du test de
Jarque-Bera, leur probabilité étant inférieure à
0,05 ou de manière équivalente, JB > 5,99. L'hypothèse
de normalité de la série est en conséquence rejetée
; toutefois, l'asymétrie présente une bonne distribution
(skewness = 0).
De la même manière que le niveau des prix, deux
tests standards ont été utilisés pour l'étude de la
stationnarité des séries : le test de Dickey-Fuller
Augmenté (ADF) et le test de Philips-Perron (PP) pour la solidité
du résultat. Ils sont effectués avec ou sans inclusion de
constante et de tendance déterministe sous l'hypothèse nulle de
la présence d'une racine unitaire ou la non stationnarité. Les
tables 3 et 4 de l'Annexe I présentent les résultats de ces tests
pour la série de taux d'inflation mesuré en glissement annuel sur
la période d'étude. Les résultats des différents
tests sont unanimes : la variable de taux d'inflation en glissement annuel
(infglis) est stationnaire avec constante mais sans tendance au seuil
de 5%, avec k = 1 nombre de retards. Le test de Perron est apparu plus
favorable à la stationnarité de la série au seuil de 1% ;
le taux d'inflation est intégré d'ordre 0. Par ailleurs,
l'analyse du corrélogramme des fonctions d'autocorrélation et
d'autocorrélation partielle révèle bien la
représentation du mécanisme générateur de la
série par un processus autorégressif AR(2).
I.3- L'output gap
L'écart de production ou l'output gap mesure la
différence entre le produit effectif et le produit potentiel.
L'obtention des fréquences trimestrielles implique une
désagrégation, donc une méthode adéquate
d'estimation pour générer des valeurs trimestrielles
équivalentes à l'agrégat annuel. Dans cette perspective,
l'algorithme d'interpolation de
séries trimestrielles à partir de données
annuelles pour générer des PIB trimestriels proposé par
Golstein et Khan (1976) est utilisé (voir Annexe II). Seulement si cette
trimestrialisation est possible pour la série du PIB effectif, il n'en
demeure pas de même du produit potentiel non observable, correspondant
à un équilibre de plein emploi dont l'appréciation et
l'évaluation restent complexes. L'approche statistique du filtre
Hodrick-Prescott est utilisée pour évaluer la production
potentielle22. Comme dans la plupart des études, la mesure de
l'output gap est appréhendée par,
ys = log (outputs) - log (output potentiels) (2.2)
Le graphe II.3 retrace la trajectoire de la variable de
l'écart de production sur la période d'étude.
1990 1995 2000 2005 2010
ti me
Graphe II.3 : Trajectoire de l'output
gap
22Les autres différentes méthodes
achoppent au manque de données statistiques fiables lié à
l'indétermination du seuil de plein emploi pour les pays à
économie sous développée notamment.
Deux périodes peuvent être distinguées
dans la trajectoire de l'écart de production. La sous période de
1994 à 1999 est caractérisée par un écart de
production positif signifiant un dépassement du niveau potentiel de
l'output dans l'espace UMOA : les effets de relance imputables à la
dévaluation peuvent bien expliquer cette dynamique productive des
économies étudiées. Les capacités productives sont
apparues insuffisamment utilisées sur la période 2000 à
2006, impliquant une sous production par rapport au niveau potentiel. Par
ailleurs, la relance de 2007, caractérisée par un écart
positif a été très brève avec la baisse de la
production estimée de l'année 2008 liée à la triple
crise précédemment évoquée.
Le test de normalité de la variable est fait avec la
statistique JB. Le résultat se présente ainsi :
Skewness/Kurtosis tests for Normality
joint
Variable | Pr(Skewness) Pr(Kurtosis) adj chi2(2) Prob>chi2
+
outputgap | 0.300 0.000 27.02 0.0000
Au terme du test de Jarque-Bera, l'hypothèse de
normalité ne peut être acceptée au seuil de 5% au regard de
la probabilité ainsi affichée ; notamment, le coefficient
d'aplatissement de la série (Kurtosis = 0) étant nul en
comparaison à la valeur normale (K = 3). Ce résultat n'est pas
néanmoins loin d'être imputable au processus qui a permis de
générer la composante potentielle.
L'étude de la stationnarité de la variable est
faite avec les deux tests standards utilisés précédemment
: le test de Dickey-Fuller Augmenté (ADF), et le test de Philips-Perron
(PP) pour la solidité du résultat. Ils sont effectués avec
ou sans inclusion de constante et de tendance déterministe sous
l'hypothèse nulle de la présence d'une racine unitaire ou la non
stationnarité. Les tables 5, 6 et 7 de l'Annexe I présentent les
résultats de ces tests pour la série de taux d'inflation
mesuré en glissement annuel sur la période d'étude. En
niveau, les résultats des différents tests sont unanimes : la
variable de l'écart de production (outputgap) est non stationnaire.
L'output gap s'est révélé un processus Differency
Stationary : seule la première différence de la série
est stationnaire sans tendance ni constante au seuil de 1%
pour les deux tests. L'écart de production est un
processus intégré d'ordre 1. Par ailleurs, l'analyse du
corrélogramme des fonctions d'autocorrélation et
d'autocorrélation partielle révèle bien la
représentation du mécanisme générateur de la
série par un processus autorégressif AR(2). Ainsi se trouve
confirmée partiellement, l'hypothèse de persistance de
l'écart de production, laquelle est fondamentale pour construire la
courbe de Phillips de type néoclassique23.
Le modèle d'analyse inclut d'une part la fonction
d'offre globale représentée par une courbe de Phillips avec
persistance puis d'autre part, une fonction quadratique de perte sociale de la
Banque Centrale ayant pour arguments, l'écart de production et
l'inflation. Les résultats empiriques vont concerner ces deux
composantes des stratégies de ciblage suivant que la cible est
l'inflation ou le niveau des prix. La méthode d'optimisation permet de
dériver les différentes règles pour en juger les
efficacités respectives dans l'UMOA.
SECTION II : RESULTATS SOUS CIBLE D'INFLATION :
PRESENTATION ET ANALYSES
L'estimation de la fonction d'offre et l'optimisation de la
fonction de perte permettent de dériver la règle sous le
régime de ciblage du taux d'inflation.
II.1- La courbe de Phillips : estimation et
analyses
C'est une fonction d'offre globale de court terme, d'inspiration
néo classique, représentée par une courbe de Phillips avec
persistance et illustrant le fonctionnement d'un
régime visant la réalisation de cibles d'inflation
(nt) ou de niveau des prix (pt) dans laquelle
l'écart de production est généré par
l'équation :
Yt = PYt-i + a(nt -- Et-int) + Et (2.3)
Yr représente l'écart de
production à la période t, p mesure le degré de
persistance
de l'écart de production (0 < p < 1).
nt = pt -- pt-i mesure le taux d'inflation à la
période
23 Seulement, pour des raisons de commodité et
de simplification du modèle, l'output gap est considéré
dans la suite comme un processus AR(1) comme dans la plupart des
études.
t, avec pt étant le log du niveau des prix ; Et-int
traduit l'anticipation rationnelle du taux
d'inflation, compte tenu de l'information disponible à
la période précédente. Le paramètre a exprime la
vigueur de la réaction de la production à une variation
inattendue de l'inflation
(a>0).
Pour apprécier l'inflation anticipée, le
principe d'ajustement partiel du taux passé est adopté ainsi que
le fait Ténou (2002) dans ses travaux sur la règle
monétaire dans l'UMOA : l'inflation anticipée peut être
décrite comme une équation d'ajustement partiel du taux
d'inflation passé suivant la relation :
Et-int = gnt-i + (1 --g)n* (2.4)
g est un paramètre mesurant la
crédibilité de l'objectif d'inflation (n*).
L'équation (2.4) signifie que les agents économiques anticipent
que l'inflation future est une moyenne pondérée de l'objectif
d'inflation fixé et de l'inflation passée. g peut prendre deux
valeurs extrêmes : 0 et 1.
Une valeur de g = 0 signifie que l'objectif d'inflation,
explicite ou implicite, est crédible. Dans ce cas, l'équation
(2.4) s'écrit :
Et-int = n* (2.5)
A contrario, une valeur de g = 1 implique que l'objectif
d'inflation n'est pas réalisé, ni crédible.
L'équation (2.4) s'écrit dans ce cas :
Et-int = nt-i (2.6)
A l'instar de Ténou (2002) et d'autres encore,
l'hypothèse que les agents économiques de l'UMOA sont convaincus
de la capacité de la BCEAO à limiter l'inflation à son
niveau objectif est posée. Entre autres arguments favorables, le niveau
relativement modéré de l'inflation dans les pays de l'UMOA sur la
période d'étude, dans le cadre de la gestion prudente de la
monnaie, justifie cette hypothèse. Dans ces conditions, g = 0 et
Et_int = ff*. En d'autres termes, l'inflation
anticipée est égale à l'objectif d'inflation24.
En remplaçant Et_int par sa valeur dans l'équation (2.4), il s'en
suit :
Yt = PYt-i + a(1~-1*)+ Et (2.7)
Compte tenu de la cible communautaire établie à
3%, l'équation est estimée par la méthode Moindres
Carrés ordinaires, complétée de l'option «
robust » afin de corriger éventuellement les
t-Student de l'hétéroscédasticité des
erreurs. Les résultats de l'estimation sont consignés dans la
table 1 en annexe III et se résument ainsi :
outputgapt = 0.9434 (outputgapt_i) + 0.0352 (ecartinfglist)
(32.89) (1.37)
F (2, 55) = 615.54 Prob (F) = 0.0000
o. = 0.00926
Durbin-Watson d-statistic (2; 57) = 1.715023
|
Les chiffres entre parenthèses indiquent les
statistiques de Student associées aux coefficients auxquels elles se
rapportent. Avec un risque de première espèce de 5%, le
coefficient régresseur lié à l'écart de production
retardé est significativement non nul : il est rejeté
l'hypothèse nulle de l'estimateur p. Les caractéristiques
attendues du paramètre estimé sont bien observées pour la
formation de l'écart de production dans l'UMOA : la courbe de Phillips
avec persistance est donc caractéristique de la fonction d'offre de
court
terme dans les pays (0 < p = 0.9434 < 1). Par ailleurs,
le paramètre a exprimant la
vigueur de la réaction de la production à une
variation inattendue de l'inflation s'est
révélé significativement nul : l'hypothèse de
nullité du paramètre ne peut être rejeté,
nonobstant
le respect de la condition de positivité (a = 0.0352
> 0). Le faible poids de ce coefficient
estimé traduit en effet une faible
réactivité des agents à une variation du taux de
l'inflation
24
Depuis Janvier 1997, la norme communautaire fixée comme
l'objectif cible d'inflation (valeur maximale) est de 3%. Cette valeur a
été confirmée pour la période d'étude.
dans l'espace. Ceci appelle assurément des implications
de politique monétaire à envisager dans la suite. La
qualité globale de l'estimation est acceptable au regard du test de
Fischer ; le test de Durbin Waston rejette la présence d'auto
corrélation des erreurs (DW = 1.715). L'économie subit au cours
de chaque période un choc d'offre : il s'agit de chocs
indépendants et identiquement distribués (iid) de
moyenne zéro et de variance a2. Le graphe
II.4 montre les deux courbes de l'écart de production (outputgap)
observé puis l'écart estimé (linear prediction) : la
similitude des tendances corrobore bien la qualité de l'estimation avec
des erreurs minimales.
Graphe II.4 : Trajectoires comparées de
l'output gap effectif et estimé
1990 1995 2000 2005 2010
time
outp
utg
ap
Linear
prediction
L'écart de production dépend positivement et de
son niveau en période précédente et de l'écart
d'inflation courant sous l'hypothèse que l'inflation anticipée
est la réalisation de l'objectif cible fixé par la Banque
Centrale. Plus pratiquement, lorsque l'écart de production est positif
à la période t-1 (output effectif < output potentiel),
l'ajustement se fait à la période t pour réduire la
persistance dans la formation de l'écart courant. De même, lorsque
les agents anticipent une inflation au-delà de la cible annoncée
(écart de taux positif), il s'en suivra un dépassement de la
production potentielle compte tenu des capacités productives ;
seulement cette réponse reste faible dans l'espace
UMOA, posant alors la problématique des interactions entre sphère
réelle et sphère monétaire. Ces différents
résultats autorisent l'étude de la fonction de réaction
(ou fonction de perte) de la Banque Centrale pour le cas du ciblage de
l'inflation.
II.2- La fonction de perte : optimisation et
analyses
La fonction de perte représente le comportement de la
Banque Centrale avec pour arguments, l'inflation et l'écart de
production suivant l'équation,
Lt = Et E7=T fi't-T1/ 2 [(irt --
ir*)2 + ,1(yt)2] (2.8)
Le processus d'optimisation approprié de la Banque qui use
de son pouvoir discrétionnaire au cours de chaque période pour
minimiser Lt dans l'équation (2.8) sous la
contrainte imposée par l'équation (2.7) pour
définir le couple (yt, irt) est,
t=to
[min E / fi't-to 1/2 [(irt --
ir*)2 + ,1(yt)2 -- lit(yt -- Pyt-1 -- a(irt --
Et- iirt) -- Et)]
Les conditions de premier ordre de cette optimisation avec le
multiplicateur Lagrangien se déduisent ainsi. Par rapport à
l'argument yt, elles donnent :
2,1yt -- lit + fi'PEtlit+i = 0 (2.9)
En résolvant l'équation lagrangienne par rapport
à l'argument irt, la condition de premier ordre donne :
2(irt -- ir*) + alit = 0
(2.10)
En éliminant le multiplicateur lagrangien des conditions
de premier ordre, il en résulte l'équation d'Euler
représentée par :
i
'IYt + a (11-t -- 11-*) --
PaP
Et(11-t-Fi--11-*) = 0 (2.11)
Ainsi, la Banque Centrale lisse le taux d'inflation par
rapport à la cible avec un ajustement à l'écart de
production courant. La politique contra-cyclique de la Banque Centrale
transparaît dans cette relation d'Euler : en fonction des anticipations,
un écart positif de la production par rapport à son niveau
naturel conduit la Banque à abaisser l'inflation en dessous de sa
cible.
Il est postulé une solution25 linéaire
de l'équation (2.11) représentative de la règle de
décision relativement à l'inflation comme étant de la
forme,
11-t = Ai + AzYt-i + A3Et (2.12)
A partir de cette forme anticipée, les anticipations
à la période t -- 1 peuvent s'écrire :
Et-i11-t = Ai + AzYt-i (2.13)
Les équations (2.12) et (2.13) sont
intégrées dans la fonction d'offre représentative de la
courbe de Phillips et la contrainte du programme (équation 2.3).
L'équation d'output gap prend la forme :
Yt = PYt-i + (1 + aA3)Et (2.14)
Il est à observer que la règle de décision
en matière d'inflation reste invariante suivant les périodes. En
conséquence, l'inflation à la période t + 1 s'écrit
:
11-t-Fi = Ai + AzYt + A3Et-Fi
25.
A l'instar des études antérieures dans la
résolution du programme, la méthode des coefficients
indéterminés est utilisée.
Le principe consiste à anticiper la forme fonctionnelle
générale de la solution et ensuite d'utiliser le modèle
pour déterminer la valeur précise des coefficients.
7Tt+i = Al + A2 [PYt-1 + (1 +
aA3)Et] + A3Et+1 (2.15)
La substitution des facteurs nt et irt+i par leurs
expressions respectives,
représentées par (2.12) et (2.15) dans la relation
de condition de premier ordre (2.11),
compte tenu de l'anticipation, permet de déterminer les
coefficients A1, A2 , A3 par la
méthode d'identification des coefficients (Voir annexe
IV).
Les solutions du programme d'optimisation de la fonction de perte
se déduisent ainsi :
Yt = pyt_i +
|
l_pp2
2 Et (2.16)
l_pp2+kr
|
aÂ.p Â.
nt = n* - a
i_pp2y .,. - 1 - ·
1_13p2+Âa2 Et (2.17)
aÂ.
Âa2
Avec, p > 0 , 1-ap 2 >
0 et l_pp2+ > 0
L'analyse de ces principaux résultats permet
d'apprécier les déterminants des deux arguments entrant dans la
fonction de réaction de la Banque Centrale. A chaque période, le
taux d'inflation courant est égal au taux d'inflation cible (~*) avec
des ajustements contra- cycliques proportionnels à l'output gap
retardé et aux chocs de la période courante. Par ailleurs,
l'écart de production est un processus AR(1) dont la formation est
fonction de l'écart antérieur compte tenu du degré de
persistance (p), et des chocs à la période courante.
SECTION III : RESULTATS SOUS CIBLE DE NIVEAU DES PRIX :
PRESENTATION ET ANALYSES
L'estimation de la fonction d'offre et l'optimisation de la
fonction de perte permettent de dériver la règle en régime
de ciblage du niveau des prix.
III.1- La courbe de Phillips : estimation et analyses
Lorsque la cible visée par la Banque Centrale est le
niveau des prix (IHPC), l'expression de la fonction d'offre est reprise avec la
substitution de l'argument nt à sa
valeur, à savoir : nt = pt - pt-i . Soit,
Yt = PYt-i + a(Pt - Et-iPt) + Et (2.18)
En adoptant la même démarche d'anticipation que
précédemment (hypothèse implicite de
crédibilité de la Banque Centrale en terme de stabilité
des prix), la relation (2.18) s'écrit :
Yt = PYt-i + a(Pt - Pt*) + Et (2.19)
Le niveau de prix visé par la Banque Centrale est en
effet donné par la relation,
lt* = K-1 + n* (2.20)
Compte tenu de la cible communautaire établie à
3%, l'équation (2.19) est estimée par la méthode
Moindres Carrés Ordinaires (MCO), complétée de
l'option « robust » afin de corriger les paramètres
et les t-Student d'une éventuelle
hétéroscédasticité de l'erreur. Les
résultats de l'estimation sont consignés dans la table 2 de
l'annexe III. Ils se résument ainsi :
outputgapt = 0.9460 (outputgapt-i) + 0.0104
(ecartlihpct)
(27.00) (0.22)
F (2, 60) = 447.43 Prob (F) = 0.0000
o. = 0.01127
Durbin-Watson d-statistic (2; 60) = 1.5398
|
Les chiffres entre parenthèse indiquent les
statistiques de Student associées aux coefficients auxquels elles se
rapportent. Avec un risque de première espèce de 5%, le
coefficient régresseur lié à l'écart de production
retardé est significativement non nul : il est rejeté
l'hypothèse nulle de l'estimateur p. Les caractéristiques
attendues du paramètre estimé sont bien observées pour la
formation de l'écart de production dans l'UMOA : la courbe de Phillips
avec persistance est donc caractéristique de la fonction d'offre de
court
terme dans les pays (0 < p = 0.9460 < 1). Par ailleurs,
le paramètre a exprimant la
vigueur de la réaction de la production à une
variation inattendue du niveau des prix s'est révélé
significativement nul : l'hypothèse de nullité du
paramètre ne peut être rejetée,
nonobstant le respect de la condition de positivité (a =
0.0104 > 0).
Le faible poids de ce coefficient estimé traduit en
effet une faible réactivité des agents à une variation du
niveau des prix dans l'espace. Ceci appelle assurément des implications
de politique monétaire à envisager dans la suite. La
qualité globale de l'estimation est acceptable au regard du test de
Fischer ; le test de Durbin Waston rejette la présence d'auto
corrélation des erreurs (DW = 1.5398). L'économie subit au cours
de chaque période un choc d'offre : il s'agit de chocs
indépendants et identiquement distribués (iid) de
moyenne zéro et de variance a2. Le graphe II.5 montre les
deux courbes de l'écart de production (outputgap) observé puis
l'écart de production estimé (linear prediction) : la similitude
des tendances corrobore bien la qualité de l'estimation avec des erreurs
minimales.
Graphe II.5 : Trajectoires comparées de
l'output gap observé et estimé.
1990 1995 2000 2005 2010
time
outputgap
Li
near prediction
De même qu'il s'en dégageait pour le taux
d'inflation, l'écart de production dépend positivement et de son
niveau en période précédente et de l'écart de
niveau des prix courant sous l'hypothèse que le niveau anticipé
est la réalisation de l'objectif cible fixé par la Banque
Centrale. Plus pratiquement, lorsque l'écart de production est positif
à la période t-1 (output effectif < output potentiel),
l'ajustement se fait à la période t pour réduire la
persistance dans la formation de l'écart courant. De même, lorsque
les agents anticipent un niveau de prix au- delà de la cible
annoncée (écart de niveau positif), il s'en suivra un
dépassement de la production potentielle compte tenu des
capacités productives ; seulement, comme précédemment
lorsque l'inflation est ciblée, cette réponse reste faible dans
l'espace UMOA, posant alors la problématique des interactions entre
sphère réelle et sphère monétaire. Ces
différents résultats autorisent l'étude de la fonction de
réaction (ou fonction de perte) de la Banque Centrale pour le cas du
ciblage du niveau des prix.
III.2- Fonction de perte : optimisation et analyse
Lorsque la Banque Centrale choisit de cibler le niveau des prix
pour réaliser la
stabilité, la fonction de perte représentant ce
comportement a pour arguments, le niveau des prix et l'écart de
production suivant l'équation,
Lt = IEt E7=T ) 6't-T1/2[(Pt --
Pt')2 + .i.(Yt)2] (2.21)
Le processus d'optimisation approprié de la Banque qui use
de son pouvoir discrétionnaire au cours de chaque période pour
minimiser Lt dans l'équation (2.21) sous la
contrainte imposée par l'équation (2.19) pour
définir le couple (Yt,11-t) est,
Min IE [1 ) 6't-to1/2[(Pt --
Pt')2 + .i.(Yt)2 -- mt(Yt -- PYt-i -- c(Pt --
Pt') -- Et)il
t= to
Les conditions de premier ordre de cette optimisation avec le
multiplicateur Lagrangien permettent de déduire les valeurs optimales
des arguments. De manière analogue à la résolution du
programme sous cible d'inflation, substituant le niveau des prix à
l'inflation, l'équation de formation de l'écart de production
demeure la même. Ceci reste un résultat fondamental de l'analyse
des avantages comparés des règles de ciblage : sous les deux
régimes, l'écart de production est identique,
représenté précédemment par l'équation
(2.16).
Par ailleurs, quand la cible est définie en fonction du
niveau des prix, une version de l'équation (2.17) modifiée en
conséquence décrit le comportement du niveau des prix :
a,ip a,i
-- (2.22)
Pt=Pt'--
1
-
13p
zYt-
i Et
i-ppz+,iaz
Le taux d'inflation se déduit alors, par substitution,
étant donné l'expression du niveau des prix visé et
représenté par l'équation (2.20).
.
c.i.p
11-t = Pt -- Pt-1 =11-'-- 1 -- ) 6' p2
(Yt-1 --Yt-2)
|
c.i.
1 -- ) 6'p2 + .i.c2 (Et --
Et-1)
|
La synthèse des résultats ainsi obtenus lorsque la
Banque Centrale prend pour cible le niveau des prix se présente
ainsi.
yt = pyt_i +
|
l_pp2
(2.16)
1_pp2 +ive Et
|
aÂ.p aÂ.
nt = n -- * 2 (
i-PpYt-1 - Yt- 2) 1_pp2+Âa2 (Et -
Et-i) (2.23)
aÂ.p aÂ.
Avec, p > 0 , > 0
et > 0
i_pp2
i_pp2+Âa2
L'analyse de ces principaux résultats permet
d'apprécier les déterminants des deux arguments entrant dans la
fonction de réaction de la Banque Centrale. La formation du taux
d'inflation à chaque période a trois composantes : i) le taux
d'inflation cible compatible avec la cible de niveau des prix courant
(pt*) ; ii) un ajustement contra-cyclique proportionnel
à la variation de l'output gap entre les périodes t-2 et t-1 ;
iii) un deuxième ajustement contra- cyclique proportionnel à la
variation des chocs entre les périodes t-1 et t. Par ailleurs,
l'écart de production demeure identique à celui du régime
de ciblage de l'inflation, donc, un processus AR(1) dont la formation est
fonction de l'écart antérieur compte tenu du degré de
persistance (p), et des chocs à la période
courante.
L'étude comparée des variabilités de
l'inflation suivant les deux régimes qui fait l'objet du chapitre
suivant permet de mettre en évidence le gain de bien-être
résultant de la politique de ciblage du niveau des prix dans l'UMOA.
CHAPITRE III
IMPLICATIONS ET RECOMMANDATIONS DE POLITIQUE
MONETAIRE
L'outil méthodologique constitue principalement
l'analyse des variabilités respectives des deux arguments de la fonction
de réaction à travers leurs variances inconditionnelles
récapitulées dans le tableau porté en annexe V. Elles
permettent de mettre en évidence les avantages comparés des deux
règles de ciblage du niveau des prix et de l'inflation. Les implications
y relatives appellent des recommandations de politique monétaire en vue
de la réalisation de l'objectif de stabilité des prix dans
l'espace UMOA.
SECTION I : ETUDE COMPAREE DES VARIABILITES DES
ARGUMENTS
L'expression de l'équation de l'output gap étant
identique pour les deux régimes de ciblage, il en est de même de
la variabilité de cet argument mesurée par la variance
inconditionnelle26 de la variable représentée par
l'équation (2.16) ; il est aisé de calculer la
variance de l'écart de production
(aY~), étant donné celle du terme d'erreur
(~~).
2 2
2
"Y - = 'a 2 n- + ( i_"PI
) 2
u P 'Y ' m 92+À.a2 CrE
Soit,
2=
(1--/3p2)2 2
)
0"
0"
Y (1-P2)(1-flP2
-Fila2)2 E (2.24
L'expression de l'inflation étant différente
selon la règle de ciblage, il en sera de même de la
variabilité mesurée par les variances inconditionnelles
respectives. Sous un régime de ciblage de l'inflation, l'équation
(2.17) traduit le comportement de la Banque Centrale. La variance de
l'inflation est donnée par :
2
u
colp )2 ( cul. 2
a + o-
=
n '
- )6' p2 Y 1 - 'g/32 +
.i.a2) E
Etant donné l'équation (2.24), l'expression de la
variance est :
26 Avec l'hypothèse de l'absence de corrélation
entre les observations yt_i et Et
2 (aÀ)2 2
a = a (2.25)
' 0--P2)(1-13P2+Âa2)2 E
Lorsque la Banque Centrale cible le niveau des prix, son
comportement en matière d'inflation est donné par l'expression
(2.23). La variance inconditionnelle dans ce cas se
déduit comme précédemment, étant
donné la relation27 Var(?yt) = 2(1 - p)V ar (y
t)
2 2 (cul.)2 2
Cf = a (2.26)
n (1-+P)(1--fli92-FÂa2)2 E
Suivant le régime de ciblage, les solutions du programme
et leurs variances respectives sont récapitulées dans le tableau
synoptique ci-après.
27
Voir la démonstration de l'équation (2.27), p
55.
TABLEAU III.1 : SYNTHESE RECAPITULATIVE DES
RESULTATS SUIVANT LA REGLE DE CIBLAGE VISEE
Inflation Targeting Price-Level Targeting
q- p 2 q- p 2
(1) Yt pyt-i+ e Et pyt_i+ e
Et
q - p p2 + Â.c2 q - 13132 +
Â.c2
(1 pp2)2 (1 /3132)2
0
(2) Qÿ 0.
(1 - p2)(1 - /3132 + dic2)2 E
(1 - p2 ) (1 - 13 p2 + 2c2 )2 E
cp
(3) nt n* Yt-1
q - PP2
|
c cp
Ir
q - p * p2 + dic2 Et -q- p p2
(Y t-i - Yt-2)
|
cl
q - PP2 + Âc2 (Et - Et-1)
|
|
(4) E(nt) - n* m m
(ca)2 2 (aÂ)2
(5) 6 o. o.2
a - p2)(1- pp2 + 2.c2)2 E (1 +
p) (1- 13p2 + 2c2)2 E
cp
(6) Pt pt-i + le Y t-1-
q - P P2
|
cl cp
Pt Yt-1
q - p p2 + dic2Et * q - P P2
|
c
q - 13132 + dc2Et
|
|
(7) Var (p t)
|
(cj)2 2
8
(1- p2)(1 - pp2 + dic2)2
(5E
|
Source : Les résultats du programme
d'optimisation et calcul des variances.
SECTION II : IMPLICATIONS DES RESULTATS
Différentes implications se dégagent des
résultats obtenus dans l'étude. Elles sont évoquées
successivement suivant les centres d'intérêt, en
référence au tableau récapitulatif et concernent la
formation de l'écart de production, celle de l'inflation puis
l'arbitrage entre les variabilités des deux arguments.
II.1- Formation et variabilité des arguments du
modèle
L'analyse du processus de formation des différentes
variables à savoir, la production et l'inflation d'une part puis
l'étude de leurs variabilités respectives d'autre part, affichent
diverses implications.
|
L'écart de production : formation et
variabilité
|
La ligne (1) du tableau récapitulatif présente
l'équation de formation de l'écart de production. Un premier
résultat principal se déduit : l'écart de production se
forme indépendamment de la règle de ciblage adoptée par la
Banque Centrale selon un processus autorégressif d'ordre 1. Ainsi se
confirme la persistance de l'output gap dans la fonction d'offre globale
représentant la courbe de Phillips dans l'espace UMOA. Selon la cible
retenue, l'estimation du paramètre p donne respectivement 0.9434 et
0.9460 pour la règle d'inflation et la règle de niveau des prix ;
il est trivial que cette valeur est suffisamment élevée pour
marquer l'effective persistance de l'output gap dans l'union.
Comme il sera précisé davantage dans la suite,
les conditions nécessaires à une moindre variabilité de
l'inflation en régime de ciblage du niveau des prix sont ainsi
vérifiées28. Dans la plupart des études
consacrées à cette analyse, la valeur de référence
se
trouve être 0.90, (Svensson, 1999 ; Dittmar et al, 1999).
Pour la valeur probable de p = 0.9,
la variance du taux d'inflation est cinq fois plus
élevée lorsque la Banque prend pour cible le
28
Dans son analyse initiale, Svensson (1999) démontre que
l'avantage gratuit se matérialise dans un cas bien particulier, soit
celui de la courbe de Phillips des nouveaux économistes classiques dans
laquelle la persistance de la production est
endogène, p > 0.5 et les coefficients de la
production sont les mêmes, que la fonction de perte comporte un
objectif
d'inflation ou de niveau des prix.
taux d'inflation que lorsqu'elle vise le niveau des prix,
à variance donnée de l'écart de production (Parkin, 2001).
L'existence de « l'avantage gratuit » lié à la
règle de ciblage du niveau des prix dans l'UMOA est alors plausible.
La ligne (2) du tableau récapitulatif présente
la variance non conditionnelle de l'écart de production.
Particulièrement, l'expression de l'écart de production
étant identique pour les deux régimes de ciblage, la
variabilité de cet argument de la fonction de perte reste la même,
suivant que la Banque prend pour cible le niveau des prix ou l'inflation. Cette
caractéristique permet fondamentalement la comparaison de la
variabilité de l'inflation à constante variabilité de
l'écart de production.
L'écart de production et sa variance dépendent de
tous les paramètres du modèle et peuvent varier de façon
systématique. Plus spécifiquement, lorsque la BCEAO décide
de
n'accorder aucune importance à l'évolution de la
production, elle pose .1. = 0 , de sorte
qu'elle stabilise le taux d'inflation à n-* et
laisse l'écart de production suivre le sentier
yt = pyt_i + Et avec une variance non conditionnelle
égale à o-E2/(1 -- p2). Par
ailleurs, si la
Banque Centrale accorde une grande importance à la
stabilisation de la production, elle fixe
.1. = .1.* de sorte que l'écart de production
suive le sentier yt = pyt_i avec une variance non
conditionnelle tendant vers la valeur zéro.
|
L'inflation : formation et
variabilité
|
La ligne (3) du tableau récapitulatif présente
l'équation de formation de l'inflation selon les deux régimes de
ciblage. A contrario des résultats semblables obtenus pour
l'écart de production, l'expression de l'inflation reste
différente selon que la Banque Centrale cible le niveau des prix ou
l'inflation. En régime de ciblage de l'inflation, elle est une fonction
linéaire et négative de l'output gap retardé et du choc
courant, exprimant la politique contra-cyclique de la Banque :
consécutivement à un écart positif et un choc d'offre
positif, la Banque doit agir dans le sens d'un abaissement de l'inflation en
dessous de la cible. Par ailleurs, sous une règle de ciblage du niveau
des prix, l'inflation est une fonction linéaire et négative de
l'output gap en différence seconde et de la différence
première du choc, exprimant de même, une réaction
d'ajustement contra-cyclique de la Banque Centrale.
L'efficacité des deux ajustements dépend du
degré de variabilité de l'écart de production en niveau et
en différence : si l'output est suffisamment persistant, sa
variabilité en différence reste inférieure à ce
qu'elle est en niveau.
En effet, puisque pour les deux régimes de ciblage,
l'output gap est un AR (1), il peut s'écrire,
Yt = pYt-i + wt ?Yt = (p - 1)Yt-i + wt
Var(?yt) = (p - 1)2Var(yt) + V ar(wt)
Var(?yt) = (p - 1)2Var(A) + (1 -
p2)Var(yt)
Var(?yt) = 2(1 - p)Var(yt)
En conséquence, Var(yt-i - A-2) = 2(1 - p)Var(yt-i)
(2.27)
L'équation (2.27) montre ainsi que si p > 0.5, la
variance inconditionnelle de la
différence seconde de l'output gap est
inférieure à celle de l'output gap retardé. Ceci est
notablement à l'origine de la différence dans la
variabilité de l'inflation suivant que la Banque cible l'inflation ou le
niveau des prix. La Ligne (5) du tableau récapitulatif reprend la
variance calculée de l'inflation pour les deux régimes ; il est
remarquable que la variabilité de l'inflation est moindre lorsque la
Banque cible le niveau des prix que lorsqu'elle cible l'inflation si :
2/(1 + p) < 1/(1 - p2) , c'est-à-dire p >
0.5.
Dans le cadre de la présente étude
appliquée à l'espace UMOA, l'estimateur du paramètre p
s'est trouvé significativement non nul et égal à 0.94,
selon que la fonction de perte de la BCEAO considère la cible
d'inflation ou de niveau des prix. Ainsi, à constante variabilité
de la production, la variabilité de l'inflation est réduite sous
le régime de ciblage du niveau des prix dans l'union, le
paramètre estimé vérifiant cette condition. Pour
Svensson
(1999), elle est une condition à la fois
nécessaire et suffisante sous l'hypothèse d'output gap cible nul.
Il ne peut donc être rejeté dans le cadre de la politique de
stabilisation des prix et de l'activité dans l'espace UMOA, l'existence
d'un avantage gratuit « free lunch » dans le choix d'une règle
de ciblage basée sur le niveau des prix. Ce résultat fondamental
qui corrobore l'hypothèse de l'étude sera mis en relief dans la
suite en simulant plusieurs scénarios à partir des valeurs de
référence fixées pour analyser l'arbitrage qui peut
s'opérer.
Tout comme l'écart de production, l'inflation et sa
variance dépendent des différents paramètres du
modèle. Plus particulièrement, si la BCEAO décide de
n'accorder aucune
importance à la stabilisation de la production (.1. =
0) , elle ajuste le taux d'inflation à sa cible (n*), avec
une variance nulle. A contrario, à mesure que davantage
d'intérêt est accordé à la production dans la
fonction de perte de la Banque, la variabilité de l'inflation s'ensuit
dans une trop grande proportion ou faible proportion, selon que l'inflation est
ciblée ou le niveau des prix est pris pour cible. Il convient à
ce stade de préciser la condition restrictive sur le paramètre
À., résultant du modèle originel de Svensson (1999) qui
traite l'anticipation du taux d'inflation comme endogène,
dépendant de l'écart de production. L'éventail des
situations dans lequel la règle optimale est applicable est
réduit : pour qu'il
existe une solution réelle, il faut que .1, satisfasse
à la condition,
<
04a2 13--/3p2 2)2
.1. (2.28)
--
Dittmar et Gavin (2000) qui travaillent avec
l'hypothèse d'une anticipation exogène montrent que c'est une
condition restrictive non nécessaire à l'observation d'une
moindre variabilité de l'inflation. Les deux règles sont
différentes pour une valeur donnée de À., mais il
existerait une valeur donnée .*, pour laquelle elles produisent
exactement la même relation d'arbitrage (Parkin, 2001). De plus, Dittmar
et al. (1999) puis Parkin (2001) généralisent l'analyse pour
montrer que, pour toute valeur de À, il y a réduction de la
variance tant de la production que de l'inflation, à condition que la
persistance de la production soit suffisamment importante. Dittmar et Gavin
(2000) ainsi que Vestin (2000) mènent cette analyse
générale dans le cadre d'un nouveau modèle
keynésien et montrent qu'une persistance endogène dans la courbe
de Phillips n'est pas toujours nécessaire à l'obtention
de l'avantage gratuit. Aussi, la fonction de perte assortie
d'un objectif de niveau des prix n'a pas seulement l'avantage de réduire
le biais de stabilisation lorsque y* = 0; elle élimine
également le biais inflationniste quand y* > 0 (Barnett
& Engineer, 2000).
II.2- Etalonnage et arbitrage entre les
variabilités
La détermination et l'analyse comparative de la
relation d'arbitrage entre la variabilité de l'inflation et celle de la
production dans les deux régimes de ciblage, procèdent d'un
étalonnage qui fait varier le paramètre .1, de zéro
(aucune importance accordée à la stabilisation de l'écart
de production) à une valeur suffisamment élevée pour faire
presque disparaître la variance de la production29. Outre les
valeurs estimées pour les paramètres
p et a à partir du modèle empirique
étudié, la formation des combinaisons de variabilité
implique de disposer des valeurs de référence
pour les autres paramètres à savoir, .1, et fi'.
Dans la littérature, ces valeurs dépendent
essentiellement de la durée des périodes
d'observation (t) ; plus l'intervalle est long, plus les
valeurs de p et fi' sont faibles, mais plus la valeur de a est
élevée (Parkin, 2001). Le paramètre d'étalonnage
étant À., seule reste à définir, la valeur de
fi'. Comme pour la plupart des études empiriques, Dittmar et Gavin
(2000) proposent fi' = 0.99 dans le cas de données
trimestrielles.
Pour effectuer l'étalonnage en fonction des
différents paramètres, dix-huit valeurs de .1, sont prises en
référence ; les variabilités de l'écart de
production et de l'inflation qui s'en déduisent sous les deux
régimes permettent de rendre compte de la relation d'arbitrage entre les
deux objectifs de politique monétaire. Le tableau suivant
présente les résultats obtenus lorsque la BCEAO prend pour cible
le taux d'inflation.
29
Dans le cas de la règle de Svensson, cependant,
l'éventail des arbitrages possibles est limité par la condition
à laquelle doit satisfaire ~.
Tableau II.1 : Etalonnage des
variabilités sous régime de ciblage de
l'inflation
À. p
|
|
a
|
13
|
0%o2
|
02
Y
|
02
g
|
0
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,07955326
|
0
|
0,1
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,07939608
|
0
|
0,2
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,07923937
|
6,2599E-05
|
0,3
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,07908312
|
0,0002499
|
0,4
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,07892733
|
0,00056117
|
0,5
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,078772
|
0,00099568
|
1
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,07800218
|
0,00154054
|
1,5
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,07724359
|
0,00610224
|
2
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,07649602
|
0,01359716
|
2,5
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,07575924
|
0,02393991
|
3
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,07503306
|
0,03704756
|
4
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,07361168
|
0,05233789
|
5
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,0722303
|
0,09129907
|
6
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,07088745
|
0,14000267
|
7
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,0695817
|
0,19789029
|
8
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,0683117
|
0,2644345
|
9
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,06707615
|
0,33913691
|
10
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,06587383
|
0,42152647
|
Source : Calculs faits sur la base des
équations de variances
Compte tenu de cette première règle prenant pour
cible, le taux d'inflation, il est possible de reproduire l'arbitrage qui
s'offre à la Banque Centrale entre la variabilité de la
production d'une part puis celle de l'inflation d'autre part. Le graphe II.6
traduit cette relation d'arbitrage de la BCEAO suivant des valeurs
précises de À., le poids accordé à la stabilisation
de la production dans l'union.
Graphe II.6 : Arbitrage entre
variabilités de la production et de l'inflation
.065 .07 .075 .08
varoutputgap
Avec une valeur de .1. = 10, la BCEAO fait une priorité
à la stabilisation de la
production ; il en résulte une forte variabilité
de l'inflation qui demeure encore, même au- delà de ce poids,
concomitamment avec une variabilité certes faible de la production.
En conséquence, à l'opposé des études de Parkin
(2001), Dittmar et al (1999), dans lesquelles
l'output est stabilisé avec .1. = 8, annihiler la
variabilité de la production dans l'espace UMOA implique un poids
suffisamment élevé (.1. ? 00), donc toute
l'attention des autorités au
détriment de la stabilité des prix. Par ailleurs,
la tendance décroissante de la relation traduit bien l'arbitrage car
à mesure que .1. diminue, la variabilité de l'inflation
baisse considérablement pour s'annuler lorsque .1. = 0 avec une forte
variabilité de l'écart de
production.
Lorsque la cible est définie par rapport au niveau des
prix, les résultats d'étalonnage sont présentés
dans le tableau II.2.
Tableau II.2 : Etalonnage des
variabilités sous régime de ciblage du niveau des
prix
À. p
|
|
a
|
13
|
0%o2
|
02
Y
|
02
g
|
0
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,07955326
|
0
|
0,1
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,07939608
|
0
|
0,2
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,07923937
|
9,4262E-07
|
0,3
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,07908312
|
3,7668E-06
|
0,4
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,07892733
|
8,4669E-06
|
0,5
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,078772
|
1,5037E-05
|
1
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,07800218
|
2,3381E-05
|
1,5
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,07724359
|
9,3067E-05
|
2
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,07649602
|
0,00020839
|
2,5
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,07575924
|
0,00036868
|
3
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,07503306
|
0,00057329
|
4
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,07361168
|
0,00081768
|
5
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,0722303
|
0,00143995
|
6
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,07088745
|
0,0022289
|
7
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,0695817
|
0,00317992
|
8
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,0683117
|
0,00428855
|
9
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,06707615
|
0,00555048
|
10
|
0,94
|
0,0352
|
0,99
|
0,00926
|
0,06587383
|
0,00696158
|
Source : Calculs faits sur la base des
équations de variances
Compte tenu de cette seconde règle prenant pour cible,
le niveau des prix, il est possible de reproduire l'arbitrage qui s'offre
à la Banque Centrale entre la variabilité de la production d'une
part puis celle de l'inflation d'autre part. Le graphe II.7 traduit cette
relation d'arbitrage de la BCEAO suivant des valeurs précises de
À., le poids accordé à la stabilisation de la production
dans l'espace.
Graphe II.7 : Arbitrage entre
variabilités de la production et de l'inflation
.065 .07 .075 .08
varoutputgap
Les mêmes observations qui sont faites
précédemment demeurent en règle de
ciblage du niveau des prix. Avec une valeur de .1. = 10, la
BCEAO fait une priorité à la
stabilisation de la production ; la forte variabilité de
l'inflation qui en résulte persiste même au-delà de ce
poids concomitamment avec une variabilité certes faible de la
production. En
conséquence, à l'opposé des études
citées dans lesquelles l'output est stabilisé avec .1. = 8,
éliminer la variabilité de la production dans
l'espace UMOA implique un poids suffisamment
élevé (.1. ? 00), donc toute
l'attention des autorités au détriment de la stabilité des
prix. Par ailleurs, la tendance décroissante de la relation traduit
bien l'arbitrage car à mesure que .1. diminue, la variabilité
de l'inflation baisse considérablement pour s'annuler lorsque .1. = 0
avec une forte variabilité de l'écart de
production.
Le graphe II.8 qui présente les deux courbes de
variabilités dans un même repère permet de mettre en
évidence l'existence de « l'avantage gratuit » dans l'espace
UMOA.
Graphe II.8 : Evolution comparée des
arbitrages entre variabilités
.065 .07 .075 .08
varoutputgap
varinflatio
n2
vari
nfl
ation1
La moindre variabilité de l'inflation lorsque la cible
est formulée en terme de niveau des prix (courbe
représentée par varinflation2) est observable sur cette graphique
: indépendamment de la valeur donnée au paramètre
À., la variabilité de l'inflation reste
inférieure à celle qui résulte d'une règle de
ciblage de l'inflation (courbe représentée par varinflation1). En
moyenne, la variance du taux d'inflation est d'une soixantaine de fois plus
élevée lorsque la BCEAO prend pour cible le taux d'inflation que
lorsqu'elle vise le niveau des prix, à variance donnée de
l'écart de production. La Figure II.8 illustre bien les deux arbitrages
entre variabilités et « l'avantage gratuit » qui en
découle lorsque la cible est formulée en fonction du niveau des
prix. Cette analyse graphique corrobore davantage l'hypothèse du «
free lunch » dans l'espace UMOA. A la question qui peut se poser
de savoir, la nature, la source et l'observation factuelle de l'avantage
gratuit, le paragraphe suivant permet de répondre.
II.3- Nature et source de l'avantage gratuit
Comme le mentionnent Parkin (2001) et Svensson (1999), la
source de l'avantage est facile à déceler. Lorsque le taux
d'inflation est pris pour cible, la règle de décision fait en
sorte qu'il réagisse à l'écart de production. En
conséquence, la variance du taux d'inflation est proportionnelle
à celle de l'écart de production. Par ailleurs la ligne (6) du
tableau récapitulatif en annexe V établit l'équation du
niveau des prix suivant les deux régimes. Lorsque le niveau des prix est
ciblé, il réagit directement à l'écart de
production, de sorte que le taux d'inflation réagit alors à la
variation de l'écart de production. Or, il est
établi qu'à condition que le choc d'offre soit
suffisamment persistant (.1. > 0.5), comme
c'est le cas dans l'espace UMOA étudié, la variance
de la variation de l'écart de production est inférieure à
la variance de l'écart lui-même.
Plus pratiquement, en régime de ciblage du niveau des
prix, le niveau des prix est un processus stationnaire avec une tendance, celle
de pi*, avec une variance finie égale à
celle de l'inflation (voir ligne (7) du tableau récapitulatif). A
l'opposé, lorsque l'inflation est ciblée, le niveau des prix est
un processus non stationnaire mais plutôt intégré d'ordre 1
: il y a donc sous ce régime, une dérive du niveau des prix avec
une variance infinie. Et c'est parce que cette dérive n'est pas
corrigée périodiquement que la variabilité de l'inflation
est plus forte. Du point de vue de la vérification factuelle de ce
résultat de l'avantage gratuit, Parkin (2001) note qu'il est toujours
difficile de répondre à la question ; mais aussi, la
réponse dépend essentiellement de la crédibilité de
la Banque Centrale qui met en oeuvre la règle dans un cadre
discrétionnaire.
La règle de ciblage du niveau des prix qui permet
l'avantage gratuit, est une solution à l'existence tant du biais
inflationniste que du biais de stabilisation résultant d'une politique
discrétionnaire de la Banque Centrale peu crédible dans la
réalisation de l'objectif d'inflation du fait de l'incohérence
temporelle. Kydland et Prescott (1977) montrent en effet que, si les attentes
sont rationnelles, un décideur agissant de façon
discrétionnaire est incité à renier le
plan optimal précédent pour en adopter un nouveau
(passer par exemple de y* = 0 à y*
>
0) et influencer ainsi dans le mauvais sens les attentes avec un
biais inflationniste : la situation d'équilibre s'apparente au dilemme
du prisonnier.
Les économistes sont loin de s'entendre sur le
régime --engagement ou cadre discrétionnaire -- qui décrit
le mieux le problème d'optimisation de la Banque Centrale (Barnett &
Engineer, 2000, pp 134-135). Selon McCallum (1996), cité par Barnett et
Engineer (2000), les Banques Centrales peuvent très bien s'engager
à suivre une politique déterminée. Svensson (1999)
réplique que l'engagement envers une politique donnée ne permet
pas d'obtenir des équilibres parfaits pour des sous-jeux dans des
modèles de type standard. La vérité se trouve probablement
entre les deux options : la Banque Centrale doit user de son pouvoir
discrétionnaire, mais peut se voir attribuer une fonction de perte qui
combat les effets sous-optimaux d'un comportement discrétionnaire.
Souscrivant à ce raisonnement, Svensson (1999) et d'autres auteurs des
théories du ciblage du niveau des prix, préconisent pour la
Banque Centrale une fonction de perte liée à un objectif de
niveau des prix qui a l'avantage de réduire la variabilité de
l'inflation et effacer le biais inflationniste. Cet effet recherché dans
l'adoption d'une règle de ciblage du niveau des prix dans l'UMOA est
plausible car comme il transparaît dans la ligne (4) du tableau
récapitulatif annexé,
E(irt) - n* = 0
Si dans la présente étude qui suppose,
y* = 0, le biais inflationniste est
systématiquement nul pour les deux régimes, la
solution plus générale de Svensson (1999) permet de
discriminer. Lorsque la Banque Centrale cible un écart de production
positif,
(y* > 0), outre « l'avantage gratuit »,
seule la règle de ciblage du niveau des prix permet
d'éliminer le biais inflationniste. Dittmar et Gavin
(2000) ainsi que Vestin (2000) confirment cette conclusion avec une analyse
générale dans le cadre du modèle keynésien : ils
montrent qu'une persistance endogène dans la courbe de Phillips n'est
pas toujours nécessaire à l'obtention de l'avantage gratuit ; de
plus, la fonction de perte assortie d'un objectif de niveau des prix n'a pas
seulement l'avantage de réduire le biais de stabilisation lorsque
y* = 0 mais élimine également le biais
inflationniste quand y* > 0. En attribuant à la
Banque Centrale une fonction de perte assortie d'un objectif
de niveau des prix, la BCEAO peut améliorer le bien-être social en
réduisant la variation de l'inflation sans pour autant accroître
celle de la production. Cet avantage gratuit en terme d'amélioration du
bien être, ainsi étudié et vérifié dans
l'espace UMOA, tient au fait que la stationnarité des prix
contribue à atténuer la variabilité de
l'inflation, ce qui contribue à corriger le biais inflationniste et le
biais de stabilisation en régime discrétionnaire.
SECTION III : LIMITES ET RECOMMANDATIONS
Les recommandations de l'étude concernent d'une part,
la mise en oeuvre de la politique monétaire au regard des
résultats obtenus puis d'autre part, la dimension institutionnelle de la
Banque Centrale compétente. Par ailleurs, les limites de l'étude
d'ordre théorique, méthodologique et empirique ne sont pas
occultées.
III.1- Les limites de l'étude
Au niveau théorique, les recherches sur les gains en
bien-être de l'adoption des règles de ciblage de l'inflation ou du
niveau des prix se sont multipliées après le travail pionnier de
Svensson (1999) sur l'existence du free lunch. Dès lors, les
premiers résultats ont été améliorés. La
présente étude qui s'inspire fondamentalement du modèle de
Svensson s'en écarte du point de vue du traitement des anticipations
rationnelles de l'inflation aussi bien courante que future dans le programme
d'optimisation. Alors qu'elles sont supposées endogènes,
dépendantes de l'écart de production, la présente
étude a admis l'hypothèse d'anticipations exogènes dans un
souci de simplification comme le font Dittmar et Gavin (2000) puis Dittmar,
Gavin et Kydland (1999). Sans changer les principaux résultats obtenus
dans l'une ou l'autre approche, la démarche utilisée semble bien
cadrée avec la dynamique de l'espace UMOA ; cependant le cadre
général d'exploration que l'hypothèse d'anticipation
endogène permet peut révéler des enseignements assez
utiles. Par ailleurs, la fonction d'offre est représentée par une
courbe de Phillips augmentée de la théorie classique. De plus en
plus, la courbe de Phillips de type nouveau keynésien est estimée
pour représenter la fonction d'offre comme le font Dittmar, Gavin et
Kydland (1999), Aubert et Adjemian (2001). Si théoriquement dans le
cadre des économies développées, les résultats
conduisent à une supériorité de la règle de niveau
des prix, une étude empirique appliquée à l'UMOA peut
s'avérer intéressante pour évaluer le mécanisme
keynésien.
Au niveau méthodologique, les limites concernent les
variables d'inflation et d'output gap. Pour limiter l'impact des variations
erratiques sur l'inflation, le taux d'inflation en glissement annuel est
utilisé. En effet, les autorités monétaires doivent
répondre à une question importante : la politique
monétaire doit-elle prendre en compte toutes les fluctuations de
l'inflation, ou faut-il exclure les fluctuations à court terme
considérées comme exogènes? Dans la plupart des cas, le
ciblage est centré sur l'inflation sous-jacente, laquelle exclut de
l'IHPC des éléments -- comme l'énergie et les produits
alimentaires -- dont le prix est sujet à des variations atypiques et
transitoires liées aux aléas de l'offre. L'extraction du taux
d'inflation sous-jacente30 procède d'un processus plus ou
moins complexe dont l'approche pourrait améliorer la qualité des
résultats obtenus (Pikbougoum, 2004). Il est fait par ailleurs
l'hypothèse d'une politique crédible d'objectif d'inflation pour
estimer la courbe d'offre. Nonobstant la rigueur et la prudence dans la gestion
et le maintien à un niveau relativement stable de l'inflation dans la
zone, l'hypothèse apparait très forte et son relâchement
dans le cadre d'autres études pourrait s'avérer
intéressant.
La mesure de l'output gap est sujette à beaucoup de
controverses aussi bien théoriques qu'empiriques. Le produit potentiel
est obtenu par l'application du filtre Hodrick Prescott (HP) à la
série trimestrielle du PIB effectif sous Eviews. Du point de vue
théorique, des limites du filtre HP sont certaines et d'autres
techniques plus élaborées existent ; il s'agit des
méthodes procédant de la fonction de production ou du filtre de
Kalman. A cet effet, Diop (2000) montre que la méthode d'estimation par
la fonction de production contribue à une meilleure estimation de la
production potentielle dans l'espace UMOA ; toutefois, elle comporte aussi des
insuffisances liées au calcul du stock de capital et à une
moindre mesure de la dynamique du marché du travail. Compte tenu du
temps imparti à l'étude, ces méthodes plus complexes n'ont
pas été explorées pour apprécier leur effet sur la
qualité des résultats. Dans la même catégorie de
limite s'insère l'algorithme de Golstain et Khan (1976) utilisé
pour générer les observations du PIB effectif en fréquence
trimestrielle en l'absence de données y relatives.
Les contraintes et les conditions de mise en oeuvre de la
règle de ciblage du niveau
30 Les indicateurs de l'inflation sous-jacente sont
des mesures de la composante fondamentale de l'évolution des prix
permettant d'apprécier la partie de l'inflation correspondant aux
anticipations de l'inflation des agents économiques.
des prix sont potentiellement des limites à son
appropriation par les Banques Centrales des pays en développement en
général et la BCEAO en particulier. Une bonne illustration de
cette limite pratique est donnée par Croce et Khan dans leur article
dans Finance & Développement de Septembre 2000.
Si la règle de ciblage de l'inflation peut profiter aux
pays en développement de multiples façons, en leur donnant un
moyen de coordonner les anticipations inflationnistes et de jauger la
responsabilité des Banques Centrales, ces pays ont toutefois des
particularités qui peuvent rendre le système plus difficile
à appliquer que dans les pays industrialisés (Croce et Khan,
2000, pp 48-51). « ...Premièrement, le niveau relativement
élevé des taux d'inflation ne permet pas de prédire avec
exactitude le taux d'inflation futur. Le risque de manquer la cible est plus
fort que dans les pays développés... Deuxièmement, le
degré de répercussion des variations du taux de change sur les
prix et la présence généralisée de
mécanismes explicites ou même implicites d'indexation engendrent
une inflation inertielle considérable... Troisièmement, les
actifs et les obligations des pays en développement étant
libellés pour une bonne part en monnaies étrangères, des
variations importantes du taux de change peuvent avoir des conséquences
graves sur l'inflation. Quatrièmement, dans beaucoup de pays en
développement, l'indépendance de la Banque Centrale est plus
statutaire que réelle puisque ses décisions sont motivées
principalement par la nécessité de financer le déficit des
finances publiques et que la politique budgétaire reste dans une
certaine mesure dominante ».
Dans ces circonstances, les Banques Centrales pourraient bien
hésiter à relever les taux d'intérêt pour des
raisons budgétaires, même si ceci s'avère nécessaire
pour contenir l'inflation. Enfin, certains pays en développement
risquent d'avoir du mal à publier les informations sophistiquées
nécessaires aux prévisions de l'inflation. Croce et Khan
conviennent cependant que malgré ces problèmes, la règle
de ciblage semble prometteuse pour les pays en développement car, elle
offre un certain nombre d'avantages opérationnels et oblige les
responsables de la politique économique à approfondir les
réformes, à accroître la transparence et à
améliorer la politique budgétaire, avec la perspective d'une
convergence vers les niveaux internationaux d'inflation.
III.2- Les recommandations
|
Du point de vue de la politique
monétaire
|
L'objectif de stabilité des prix est assigné
prioritairement à la politique monétaire mise en oeuvre par la
BCEAO. Le taux d'inflation est devenu la variable cible de politique dans
l'espace UMOA avec un objectif de 3% de variation. Pour atteindre cet objectif,
deux options s'offrent à la Banque Centrale : cibler les prix en niveau
(ciblage du niveau des prix) ou en variation (ciblage du taux d'inflation).
L'analyse empirique de la présente étude compare
l'efficacité relative des deux mécanismes à travers la
variabilité de l'inflation et il ressort que la règle de ciblage
du niveau des prix présente un avantage gratuit : sans augmenter la
variabilité de la production, elle réduit significativement la
variabilité de l'inflation. Au regard de ce résultat obtenu,
l'adoption de la règle de ciblage du niveau des prix présente un
avantage certain dans la perspective d'une stabilisation effective des prix
dans l'UMOA. Le respect des conditions et contraintes de mise en oeuvre de
cette politique est aussi essentiel pour assurer l'existence de l'avantage
ainsi mis en évidence.
Dans son analyse initiale, Svensson (1999) précise les
conditions et contraintes : l'avantage gratuit se matérialise dans un
cas bien particulier, celui de la courbe de Phillips des nouveaux
économistes classiques dans laquelle la persistance de la production
est
endogène (.1. > 0.5), et les coefficients de la
production sont les mêmes, que la fonction de
perte comporte un objectif d'inflation ou de niveau des prix.
Par ailleurs, suivant Barnett & Engineer (2000, p 148), l'avantage gratuit
se matérialise parce que le ciblage du niveau des prix a pour effet de
conditionner les attentes en matière d'inflation de manière
à empêcher une hausse de la variabilité de l'inflation et
de la production ; cet effet est observé dans le nouveau modèle
classique même si les attentes sont prédéterminées,
parce que les attentes rationnelles sont indirectement prospectives.
Pour la période d'étude, les conditions ont
été réunies et il importe dorénavant d'inscrire les
choix et stratégies de la Banque Centrale dans le sens du respect de ces
contraintes. Le choix de la production (ou de son écart) à la
période courante influe sur la courbe de Phillips de la période
suivante par l'entremise de la production (ou de son écart)
retardée. La persistance de la variable retardée
doit être non seulement effective mais aussi endogène ; quand la
persistance de la production est exogène, la Banque Centrale ne peut
rien faire pour modifier l'arbitrage inflation-production. En terme
précis, les autorités aussi bien monétaires que
gouvernementales doivent travailler à réduire l'effet des chocs
et facteurs exogènes au système productif dans les
différents pays de l'union. Ceci implique une économie
intégrée et moins tributaire des chocs externes de prix et de
matières premières qui peuvent invalider la persistance
endogène de la production.
Pour Barnett & Engineer (2000), l'importance des attentes
et anticipations d'inflation reste essentielle dans le mécanisme de
formation de l'écart de production. Dans le cadre de l'UMOA,
l'étude empirique révèle de faibles relations moins
significatives entre la production et les anticipations d'inflation : alors que
le coefficient de référence dans les
études portant sur les économies
développées est de a = 0.5, le paramètre estimé
pour la
zone est de a = 0.0352 et 0.0104 respectivement lorsque
l'inflation et le niveau des prix
sont pris pour cible. Une hypothèse forte est faite
pour égaler l'inflation anticipée à l'inflation cible de
3%, étant donné, une anticipation rationnelle. La Banque Centrale
doit mettre en oeuvre des mécanismes qui permettent de capter
l'attention des agents économiques sur l'annonce publique de la cible
d'inflation afin qu'elle intègre les comportements en matière de
consommation et d'investissement. Les politiques visant à relever le
paramètre a, mesure de la sensibilité de la production à
l'inflation sont à promouvoir dans l'union : l'information, la
sensibilisation et le respect des engagements annoncés
(crédibilité) comptent parmi les actions plausibles.
La caractéristique principale de la règle de
ciblage du niveau des prix à l'origine de l'avantage réside dans
la correction par période des dérives dans la formation des
prix,
suivant la relation it* =
it*--i + i*. Ainsi, compte tenu de la
variation souhaitée des prix, et du niveau de prix ciblé
à la période précédente, la Banque détermine
chaque période le niveau cible à intégrer dans la
règle. Cette exigence essentielle de la mise en oeuvre de
la règle peut constituer pour la BCEAO, un défi
méthodologiquement difficile. En effet, l'élaboration des
Indices Harmonisés des Prix à la Consommation (IHPC) pour
l'ensemble des pays de l'Union connaît des retards certains dans le
processus et des limites apparentes dans l'approche. La détermination
de l'indice des prix en valeur réelle ou en tendance nécessite
une amélioration sensible qui fiabilise davantage le
mécanisme générateur : aussi bien la BCEAO que la
Commission de l'UEMOA doivent impérativement oeuvrer dans ce sens dans
le cadre de la politique économique en général et celui de
la règle de ciblage du niveau des prix en particulier, la question de la
nature des composantes de l'IHPC étant cruciale. Le niveau
prévisionnel de la variable servant d'objectif intermédiaire, et
son écart par rapport au niveau cible déterminent le choix de
l'action à mener.
Nonobstant la correction des dérives de prix, la
règle de ciblage du niveau des prix ne renseigne pas sur la nature de la
pente du sentier visé, en terme de variation des prix (n*).
Cette pente doit-elle être positive ou égale à zéro?
Dans un exposé présenté au colloque de la Banque de Canada
en 1997, Coulombe (1998) s'est fait l'avocat de cibles exprimées en
fonction du niveau des prix et des prix stables. A l'issue d'une analyse
centrée sur l'allocation entre périodes et les distorsions
qu'entraîne l'inflation dans les signaux de nature intertemporelle
transmis par les prix, il conclut qu'un régime caractérisé
par la stabilité pure des prix est clairement supérieur du point
de vue théorique. En terme clair, une inflation nulle est
préférable à une inflation positive. Si tous conviennent
en l'état des connaissances que l'inflation n'est pas une bonne chose,
ils admettent aussi que les avantages et les gains d'un taux d'inflation
égal à zéro sont difficiles à mesurer (Parkin,
2001).
Alors que certains, à l'instar de Coulombe (1998),
estiment des gains importants, d'autres, plus sceptiques, considèrent
qu'en l'absence d'indications quantitatives claires, ils sont probablement
négligeables, la stabilité pure des prix étant alors
très coûteuse. Parkin (2001) donne trois raisons pour lesquelles
une inflation positive pourrait être préférée
à une inflation nulle : i) l'inflation mesurée est
supérieure à l'inflation véritable; il faut donc viser la
stabilité du vrai niveau des prix et accepter une hausse du niveau des
prix mesuré; ii) l'inflation lubrifie les rouages du marché du
travail et rend son fonctionnement plus efficient; iii) les taux
d'intérêt nominaux ne peuvent devenir négatifs; si la
stabilité du niveau des prix est visée, l'économie se
heurtera trop souvent à la borne du zéro et les autorités
monétaires seront dans l'impossibilité de hâter la fin
d'une récession en abaissant les taux. Pour ces différentes
raisons qui s'appliquent bien à l'UMOA, une variation positive des prix
est préférable à une inflation nulle compte tenu notamment
des erreurs de mesure et de la contrainte de non-négativité du
taux d'intérêt nominal.
|
Du point de vue de la dimension institutionnelle de la
Banque Centrale
|
Un régime axé sur la poursuite de cibles
d'inflation ou de niveau de prix aide à clarifier le débat qui
oppose les règles à une conduite discrétionnaire de la
politique monétaire : la règle de ciblage du niveau des prix
constitue une solution à l'incapacité de la Banque Centrale
à s'engager véritablement et résolument sur une politique
donnée. Un tel régime établit assez clairement les
objectifs de la politique monétaire et le cadre dans lequel ils doivent
être atteints ; le cadre définit les responsabilités des
différents acteurs, les comptes qu'ils ont à rendre et le
degré de transparence à assurer, laissant toutefois à la
Banque Centrale, l'expert en la matière, le soin d'atteindre la cible au
moyen des instruments que le cadre lui permet d'employer. C'est ce que Svensson
(1999) a désigné par le pouvoir discrétionnaire
encadré (constrained discretion), lequel décrit le cadre
institutionnel de la politique monétaire sous un régime de
ciblage : l'indépendance, la crédibilité et la
transparence.
Dans un article publié dans Finances &
Développement de Septembre 2000, Croce et Khan affirment, « la
politique monétaire est plus efficace lorsque les marchés en
comprennent les objectifs et le rapport entre ces objectifs et les mesures
prescrites »31 ; en ceci consiste l'hypothèse
sous-jacente des règles de ciblage, lesquelles astreignent la Banque
Centrale à assurer une faible inflation. La transparence du processus et
des mécanismes réside dans la publication officielle de
l'objectif d'inflation ou de niveau des prix à atteindre pour une
période donnée. La responsabilité d'atteindre cet objectif
incombe à la Banque Centrale, libre de mettre en oeuvre les instruments
adéquats et efficients dans ce cadre et de publier par ailleurs
périodiquement des informations utiles sur ses choix, ses
stratégies et ses décisions. Ce devoir de transparence qui
s'impose aux autorités monétaires contribue à
réduire l'incertitude quant aux orientations futures de la politique
monétaire tout en renforçant la crédibilité et la
responsabilité de la Banque Centrale. C'est pourquoi, avant même
des mécanismes visant à intégrer les annonces dans les
comportements de consommation et d'investissement recommandé
précédemment, il importe que la BCEAO se dote d'un processus
cohérent et transparent de publication des objectifs prévus et
réalisés, de même qu'une explication précise des
écarts constatés.
31 Finances & Développement, Septembre
2000, p 49.
De toute évidence, la Banque Centrale peut asseoir sa
crédibilité en atteignant les cibles d'inflation
annoncées. Au même titre que la transparence, la
crédibilité de la Banque Centrale est un élément
fondamental dans la mise en oeuvre efficace de la règle de ciblage du
niveau des prix. Elle suppose non seulement la réalisation de la cible
annoncée, mais aussi le respect des instruments adaptés, des
stratégies annoncées et des anticipations ou prévisions
justes avec les réalisations. En réexaminant la mesure des gains
de bien-être attendus de l'abandon d'une cible d'inflation au profit
d'une cible fondée sur le niveau des prix en contexte de
crédibilité imparfaite, modélisée sous la forme
d'une adaptation progressive des croyances du secteur privé à
l'adoption d'une cible de niveau des prix, Kryvtsov, Shukayev et Ueberfeldt
(2008), concluent que s'il y a des gains, ceux-ci sont modestes ; toutefois un
recul du bien-être est observé si le manque de
crédibilité persiste longtemps. Ce résultat implique de la
part de la BCEAO, un effort accru pour asseoir des mécanismes
monétaires plus crédibles de manière à permettre
une meilleure appropriation des signaux par les agents économiques et
donc à impacter efficacement la sphère réelle.
La troisième dimension institutionnelle de la Banque
Centrale indispensable à l'efficacité de la règle de
ciblage constitue son indépendance. Hormis la définition de
l'objectif qui implique le pouvoir exécutif représenté par
le gouvernement, l'indépendance institutionnelle de la Banque Centrale
doit être totalement affirmée du point de vue de l'organisation et
des instruments. Afin de conférer une large marge de manoeuvre à
l'autorité monétaire, le mandat, l'organisation et le
fonctionnement des organes doivent être libres de tout engagement envers
le gouvernement. L'indépendance organique permet de dégager les
choix et décisions de la Banque de tout cycle électoral notamment
ou d'une politique expansionniste voulue par les pouvoirs politiques. Par
ailleurs l'indépendance de la Banque Centrale du point de vue des
instruments est aussi impérative : la Banque dispose de la
liberté de choisir la manière dont elle choisit et utilise les
instruments, ce qui lui donne une certaine marge de manoeuvre pour
réagir promptement et efficacement aux éventuels chocs
endogènes ou exogènes. Au regard de cette contrainte
institutionnelle, le bilan de la BCEAO est à relativiser : d'une part,
des réformes qualitatives s'imposent pour assurer l'indépendance
organique vis-à-vis des gouvernements des pays membres et d'autre part,
l'approfondissement du cadre décisionnel en matière d'instruments
monétaires en réponse à divers chocs est indispensable.
Ces mesures ont l'avantage d'accroître l'autonomie de la
BCEAO et l'efficacité de sa politique monétaire en
général, celle de la politique de règle de ciblage du
niveau des prix en particulier.
CONCLUSION
L'objectif de ce travail est la mise en évidence de
« l'avantage gratuit » qui existe à cibler le niveau des prix
plutôt que l'inflation à partir d'une fonction de perte pour la
BCEAO sous la contrainte d'une courbe de Phillips représentant la
formation de l'écart de production dans la zone UMOA. A l'origine de
l'étude se retrouve l'hypothèse de Svensson (1999) de l'existence
de l'avantage dont la validation nécessite l'appréciation de la
variabilité du taux d'inflation pour les deux règles de ciblage
d'une part puis l'arbitrage entre les objectifs de production et de
stabilité dans l'UMOA sur la période 1993 -2008.
L'étude statistique des séries chronologiques
obtenues en fréquence trimestrielle a permis de constater la
stationnarité des séries de taux d'inflation (avec constante et
sans tendance) et de niveau des prix (sans constante ni tendance) ; la
série de gap de production n'est stationnaire qu'en différence
première au seuil critique de 5%. Elle révèle par ailleurs
que seule la série de niveau de prix (ihpc) présente une
distribution normale. Enfin, l'étude du processus
générateur, a permis de montrer que toutes les séries
obéissent à un processus autorégressif ; en
conséquence, les observations sont apparues comme une combinaison finie
de leur propre passé. L'écart de production, tout comme les
autres variables retenues, dépend bien de ses retards. Cette
caractéristique des séries a permis le choix du modèle
d'analyse et justifié la politique de ciblage dans l'union.
Deux étapes fondamentales et complémentaires
inspirées de Svensson (1999) constituent la méthodologie de
l'étude empirique : une fonction d'offre représentée par
une courbe de Phillips avec persistance de l'output gap puis une fonction de
perte quadratique de la BCEAO.
En première étape, la démarche consiste
à estimer le modèle de formation de l'écart de production
dans la zone UMOA sous les deux régimes de ciblage : cible d'inflation
et cible de niveau des prix. Des résultats empiriques obtenus, il
ressort que le gap de production courant est une fonction croissante de sa
valeur retardée et de l'écart d'inflation ou de niveau de prix
dans une relation peu significative. Il est issu d'une courbe de Phillips de
type néo-classique avec notamment une forte persistance dans le temps.
En conséquence, plus l'écart de production est
élevé à la période antérieure, plus il en
sera à la période courante ; plus l'inflation ou le niveau des
prix s'écarte de la cible, plus se révèle l'écart
de production à
la période courante. Ainsi donc, dans le cas précis
de l'UMOA étudié ici, l'écart de production
se forme selon une courbe de Phillips avec suffisamment de
persistance (p > 0.5) quelle que soit la cible visée en objectif;
la condition nécessaire à l'existence de «
l'avantage gratuit » est alors remplie. Par ailleurs, la relation
positive entre le gap de production et la variable cible - inflation ou
niveau des prix - n'est pas significative pour les deux règles
: l'offre semble donc fonctionner indépendamment des anticipations,
des prévisions ou des réalisations de prix, aussi bien en
niveau qu'en variation. Une analyse minutieuse et comparative de ce
résultat obtenu avec celui des pays Européens et
d'Amérique dégage des disparités notables. La non
significativité du coefficient a stigmatise, une
inefficacité de la politique monétaire due au processus de
transmission des impulsions dans l'UMOA. L'écart de production est
moins un indicateur avancé de l'inflation comme c'est le cas pour
la plupart des économies ; le mode de transmission de la politique
monétaire est en cause et celle-ci se révèle moins
réactive.
En deuxième étape, sous la contrainte de la
courbe d'offre estimée, l'optimisation de la fonction de perte
quadratique associée à la politique monétaire menée
par la BCEAO, avec l'arbitrage inflation-production, est résolue
à travers l'introduction du multiplicateur lagrangien pour les deux
régimes. A l'équilibre optimal, l'inflation et l'output gap ont
été
dérivés en fonction des paramètres
d'actualisation (6') et du poids relatif de l'arbitrage entre l'inflation et
la production (.1). L'analyse comparative des variances de l'inflation sous
les
deux régimes de ciblage permet de discriminer la
règle de ciblage présentant la moindre
variabilité à l'origine de l'avantage gratuit.
Etant donné la condition p > 0.5, marquant la
persistance de l'output gap dans l'union, il est apparu
empiriquement qu'à variabilité égale de la production, la
règle de ciblage du niveau des prix assure effectivement une moindre
variabilité de l'inflation comparativement à la règle qui
considérerait la cible d'inflation. Outre la moindre variabilité
de l'inflation qui la caractérise, la règle prenant pour cible le
niveau des prix constitue une solution efficace au biais inflationniste de la
théorie de l'incohérence temporelle des choix
discrétionnaires. Ainsi se confirme l'hypothèse de l'étude
qui postule l'existence de « l'avantage gratuit » lié à
la règle de ciblage du niveau des prix. Plus pratiquement, il y a un
gain de bien-être social à cibler le niveau des prix plutôt
que le taux d'inflation dans la zone UMOA.
Afin de mieux apprécier ce résultat, une analyse
graphique des différentes variabilités est faite avec un
étalonnage précis des variances pour certaines valeurs des
paramètres
(ri = 0.99 et 0 < .1. < 10). A variance égale de
la production, la variabilité de l'inflation est
plus forte en règle de ciblage de l'inflation qu'en
règle ciblant le niveau des prix. En moyenne, la variance du taux
d'inflation est d'une soixantaine de fois plus élevée lorsque la
BCEAO prend pour cible le taux d'inflation que lorsqu'elle vise le niveau des
prix, à variance donnée de l'écart de production. Cette
analyse graphique corrobore davantage l'hypothèse du « free
lunch » dans l'espace UMOA. Lorsque le niveau des prix est pris
pour cible, il réagit directement à l'écart de production,
de sorte que le taux d'inflation réagit alors à la variation de
l'écart de production. Or, il est établi qu'à condition
que le choc d'offre soit suffisamment
persistant (.1. > 0.5), comme c'est le cas dans
l'espace UMOA étudié, la variance de la
variation de l'écart de production est
inférieure à la variance de l'écart
lui-même.
Eu égard à ce résultat empirique, il est
loisible pour la BCEAO d'adopter la politique de ciblage des prix en niveau
plutôt qu'en variation pour tirer avantage du gain en bien-être qui
en résulterait. Elle a l'avantage d'atténuer le problème
d'incohérence temporelle de la politique monétaire,
l'affranchissant d'une réalité factuelle selon laquelle aucune
Banque Centrale ne dispose de la technologie lui permettant de s'engager sur sa
politique future. C'est la recommandation principale qui est faite avec des
implications nécessaires du point de vue de la politique
monétaire et du statut de la Banque Centrale comme contraintes et
conditions à la mise en oeuvre de la règle.
Au niveau de la politique monétaire, elle implique une
économie intégrée et moins tributaire des chocs externes
de prix, et de matières premières, qui peuvent invalider la
persistance endogène de la production ; la Banque Centrale doit mettre
en oeuvre des mécanismes qui permettent de capter l'attention des agents
économiques sur l'annonce publique de la cible d'inflation afin qu'elle
intègre les comportements en matière de consommation et
d'investissement ; la détermination de l'indice des prix en valeur
réelle ou en tendance implique une amélioration sensible qui
fiabilise davantage le mécanisme générateur, la question
de la nature des composantes de l'IHPC étant cruciale ; enfin, pour
différentes raisons évoquées, qui s'appliquent bien
à l'UMOA, une variation positive des prix est préférable
à une inflation nulle compte tenu notamment des erreurs de mesure et de
la
contrainte de non-négativité du taux
d'intérêt nominal, l'instrument privilégié de
relance économique.
Au niveau institutionnel, la transparence, la
crédibilité et l'indépendance de la Banque Centrale sont
aussi importantes. Le devoir de transparence qui s'impose aux autorités
monétaires contribue à réduire l'incertitude quant aux
orientations futures de la politique monétaire tout en renforçant
la crédibilité et la responsabilité de la Banque Centrale.
Au même titre que la transparence, la crédibilité de la
Banque Centrale est un élément fondamental dans la mise en oeuvre
efficace de la règle de ciblage du niveau des prix. La troisième
dimension institutionnelle de la Banque Centrale indispensable à
l'efficacité de la règle de ciblage constitue son
indépendance.
Enfin, les limites de l'étude ont été
abordées sur les plans théoriques, méthodologiques et
empiriques. L'étude considère une fonction d'offre de type
classique ; l'analyse pourrait être faite avec une courbe de Phillips de
type keynésien sous l'hypothèse des anticipations
endogènes de prix. Les limites méthodologiques concernent les
approches des variables d'inflation et de gap de production qui peuvent
être améliorée avec des processus plus efficaces. Du point
de vue empirique, les réserves émises concernent
l'opportunité et les probabilités de réussite de la
règle de ciblage dans les pays en développement comme c'est le
cas de l'UMOA. Compte tenu de la nature des contraintes et conditions de mise
en oeuvre (transparence, indépendance institutionnelle et
crédibilité), de la nature des composantes de l'inflation (chocs
exogènes), l'application de la règle est plus difficile ; mais
elle offre un certain nombre d'avantages opérationnels et oblige les
responsables de la politique économique à approfondir les
réformes, à accroître la transparence et à
améliorer la politique budgétaire, avec la perspective d'une
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ANNEXES
ANNEXE I : ANALYSE DE LA STATIONNARITE DES SERIES
I.1- Stationnarité de ihpc
TABLE
|
1:
|
test
Test Statistic
|
for unit root Number of obs =
Interpolated Dickey-Fuller
1% Critical 5% Critical 10%
Value Value
|
57
Critical Value
|
Augmented Dickey-Fuller
|
Z(t)
|
|
|
3.347
|
-2.617
|
|
-1.950
|
-1.610
|
|
D.ihpc
|
|
|
Coef.
|
Std. Err.
|
t
|
P>|t|
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
|
ihpc
|
+ |
|
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
|
|
.0062319
|
.0018618
|
3.35
|
0.002
|
.0024975
|
.0099662
|
|
LD.
|
|
|
.4673105
|
.1327332
|
3.52
|
0.001
|
.2010813
|
.7335397
|
|
L2D.
|
|
|
-.5715382
|
.1501091
|
-3.81
|
0.000
|
-.872619
|
-.2704574
|
|
L3D.
|
|
|
.3039482
|
.0993908
|
3.06
|
0.003
|
.1045955
|
.5033009
|
TABLE
|
2:
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron
|
|
test for unit root
|
|
Number of obs =
|
60
|
|
|
|
|
|
|
Newey-West lags =
|
3
|
Interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic Value Value Value
Z(rho) 0.606 -12.980 -7.740 -5.520
Z(t) 3.086 -2.616 -1.950 -1.610
ihpc | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]
+ ihpc |
L1. | 1.010241 .0024769 407.86 0.000 1.005285 1.015197
I.2- Stationnarité de infglis
TABLE 3
Augmented Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 55
Interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic Value Value Value
Z(t) -3.295 -3.573 -2.926 -2.598
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0151
D.infglis | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]
infglis |
L1. | -.1878307 .0570071 -3.29 0.002 -.3022239 -.0734375
LD. | .2642757 .0765217 3.45 0.001 .1107236 .4178277
_cons | .0056985 .0023338 2.44 0.018 .0010154 .0103815
TABLE 4
Phillips-Perron test for unit root Number of obs = 56
Newey-West lags = 1
Interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic Value Value Value
Z(rho) -23.393 -19.008 -13.348 -10.736
Z(t) -9.985 -3.572 -2.925 -2.598
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0000
infglis | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]
+ infglis |
L1. | .5974365 .0345129 17.31 0.000 .5282424 .6666306
_cons | .0117074 .0021668 5.40 0.000 .0073632 .0160516
I-3 : Stationnarité de outputgap
TABLE 5
dfuller outputgap, lag(3) regress
Augmented Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 57
Interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic Value Value Value
Z(t) -1.699 -3.570 -2.924 -2.597
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.4316
D.outputgap | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]
+ outputgap |
L1. | -.0634455 .0373402 -1.70 0.095 -.1383741 .0114831
LD. | .1158135 .1304984 0.89 0.379 -.1460507 .3776777
L2D. | .2095736 .1332714 1.57 0.122 -.0578551 .4770023
L3D. | .0654421 .1225056 0.53 0.595 -.1803835 .3112676
cons | -.0006298 .0012486 -0.50 0.616 -.0031354 .0018757
_
TABLE 6
Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 59
Interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic Value Value Value
Z(t) -6.349 -2.616 -1.950 -1.610
D2.outputgap | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf.
Interval]
+ outputgap |
LD. | -.8013101 .1262006 -6.35 0.000 -1.053928 -.5486922
TABLE 7
Phillips-Perron test for unit root Number of obs = 59
Newey-West lags = 3
Interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic Value Value Value
Z(rho) -54.816 -12.972 -7.736 -5.518
Z(t) -6.523 -2.616 -1.950 -1.610
D.outputgap | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]
+ outputgap |
LD. | .1986899 .1262006 1.57 0.121 -.0539281 .4513078
TABLE 8
|
61
|
|
|
Number of obs =
|
61
|
ARIMA regression Sample: 1 to
|
|
|
|
|
Wald
|
chi2(2) =
|
289.20
|
Log likelihood
|
= 189.1048
|
|
|
Prob
|
> chi2 =
|
0.0000
|
|
|
|
OPG
|
|
|
|
|
outputgap |
|
Coef.
|
Std. Err.
|
z
|
P>|z|
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
+
outputgap |
|
|
|
|
|
|
|
_cons |
|
.0016938
|
.0182379
|
0.09
|
0.926
|
-.0340519
|
.0374395
|
+
|
|
|
|
|
|
|
ARMA |
ar |
|
|
|
|
|
|
|
L1. |
|
1.163599
|
.1035005
|
11.24
|
0.000
|
.9607422
|
1.366457
|
L2. |
|
-.2388272
|
.1050883
|
-2.27
|
0.023
|
-.4447966
|
-.0328579
|
|
+
|
|
|
|
|
|
|
/sigma |
|
.0107001
|
.0007009
|
15.27
|
0.000
|
.0093263
|
.0120739
|
ANNEXE II : ALGORITHME D'INTERPOLATION
Cette méthode proposée par Goldstein et Khan
(1976) considère trois observations annuelles consécutives d'une
variable de flux x(s), soit xt-1, xt et xt+1 par lesquelles passent la fonction
quadratique définie par le système suivant :
1
? (as2 + bs + c) ds =
xt-1
0
2
? (as2 + bs + c) ds = xt
1
3
? (as2 + bs + c) ds =
xt+1
2
La résolution du système d'équation
donne les valeurs de a, b et c en fonction des xi. Soit :
a = 0.5xt-1 - 1.0x + 0.5xt+1
b = -2.0xt-1 + 3.0x -
1.0xt+1
c = 1.833xt-1 - 1.166x +
0.333xt+1
Pour une année donnée (t), les séries
trimestrielles peuvent être alors interpolées, soit :
1.25
T1 = ? (as2 + bs + c) ds = 0.0545xt-1 +
0.2346xt - 0.0392xt+1
1
1.5
T2 = ? (as2 + bs + c) ds = 0.0079x
t-1 + 0.2655xt - 0.0234xt+1
1.25 1.75
T3 = ? (as2 + bs + c) ds = -0.0234xt-1 +
0.2655xt + 0.078xt+1
1.5
1
T4 = ? (as2 + bs + c) ds = -0.039xt-1 +
0.2343xt + 0.0547xt+1
1.75
Les séries trimestrielles au rythme annuel sont
obtenues en multipliant chaque observation par quatre. L'erreur relative se
situe en moyenne autour de 2%.
ANNEXE III : ESTIMATION DE LA COURBE D'OFFRE
III-1 : Sous régime de ciblage de l'inflation
TABLE 1
Linear regression Number of obs = 57
F( 2, 55) = 615.54
Prob > F = 0.0000
R-squared = 0.9318
Root MSE = .00926
|
|
|
Robust
|
|
|
|
|
outputgap |
|
Coef.
|
Std. Err.
|
t
|
P>|t|
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
+
outputgap |
|
|
|
|
|
|
|
L1. |
|
.9434028
|
.0286802
|
32.89
|
0.000
|
.8859264
|
1.000879
|
ecartinfglis |
|
.0352941
|
.0257486
|
1.37
|
0.176
|
-.0163074
|
.0868955
|
III-2 : Sous régime de ciblage du niveau des
prix
TABLE 2
Linear regression Number of obs = 60
F( 2, 58) = 447.43
Prob > F = 0.0000
R-squared = 0.8969
Root MSE = .01127
| Robust
outputgap | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]
outputgap |
L1. | .9460292 .0350437 27.00 0.000 .8758815 1.016177
ecartlihpc | .0104479 .0476723 0.22 0.827 -.0849785 .1058744
ANNEXE IV : PROCESSUS D'OPTIMISATION DE LA FONCTION
Une fonction d'offre globale de court terme, d'inspiration
néo classique, représentée par une courbe de Phillips
avec persistance et illustre le fonctionnement d'un régime visant la
réalisation de cibles d'inflation (ift) ou de
niveau des prix (pt) dans laquelle l'écart de
production est généré alternativement par
les équations :
Yt = PYt-i + a(ift -- Et-iift) + Et (A.1)
Yt = PYt-i + a(Pt -- Et-iPt) + Et (A.2)
I- En régime de ciblage de
l'inflation
La fonction de perte représente le comportement de la
Banque Centrale avec pour arguments, l'inflation et l'écart de
production suivant l'équation,
Lt = Et Er,Mt-T1/2 Rift -- if*)2
+ À(Yt)2] (A.3)
Le processus d'optimisation approprié de la Banque qui
use de son pouvoir discrétionnaire au cours de chaque période
pour minimiser Lt dans l'équation (A.3) sous la contrainte
imposée par l'équation (A.1) pour définir le
couple (Yt,ift) est,
min E [ i° Mt-t°1/2
?(ift -- if*)2 + À(Yt)2 -- lit(Yt --
PYt-i -- ~(ift -- Et- iift) -- Et)] A
t=to
Les conditions de premier ordre de cette optimisation avec le
multiplicateur Lagrangien se déduisent ainsi. Par rapport à
l'argument Yt, elles donnent :
2ÀYt -- itt + MoEtiut+i = 0 (A.4)
En résolvant l'équation lagrangienne par rapport
à l'argument ift, la condition de premier ordre donne :
2 (ift -- if*) + apt = 0 (A.5)
En éliminant le multiplicateur lagrangien des conditions
de premier ordre, il en résulte l'équation d'Euler
représentée par :
ÀYt +1 (ift -- if*)
-- j919 Et(ift+i -- if*) = 0 (A.6)
€a
Il est postulé une solution32 linéaire
de l'équation (A.6) représentative de la règle de
décision relativement à l'inflation comme étant de la
forme,
nt = A1 + A2Yt-1 + A3Et (A.7)
A partir de cette forme anticipée, les anticipations
à la période t - 1 peuvent s'écrire :
Et-int = A1 + A2Yt-i (A.8)
Les équations (A.7) et (A.8) sont
intégrées dans la fonction d'offre représentative de la
courbe de Phillips et la contrainte du programme (équation A.1).
L'équation d'output gap prend la forme :
Yt = PYt-i + (1 + aA3)Et (A.9)
Il est à observer que la règle de décision
en matière d'inflation reste invariante suivant les
périodes. En conséquence, l'inflation à la
période t + 1 s'écrit :
nt+1 = Al + A2Yt + A3Et+1
nt+i = Al + A2 [PYt-1 + (1 + aA3)Et] +
A3Et+1 (A.10)
La substitution des facteurs nt+i et nt par leurs
expressions respectives, représentées par
(A.7) et (A.10) dans la relation de condition de premier ordre
(A.6), compte tenu de
l'anticipation, permet de déterminer les coefficients A1,
A2 , A3 par la méthode
d'identification des coefficients.
dYt +
|
1 flP
(A1 +A2)1t-i + A3Et - n*) - (A1
+ A2 [PYt-i + (1 + aA3)Et] n*) = 0
a a
|
1 1
Yt + ad (A2 - ig/32A2)Yt-1 + [A3 -
N3A2(1 + aA3)]Et+ A1(1 - ) g p) - (1 - )6'
p)n* = 0
cd
Soit,
Yt = -
|
11 1
(A2 - I3P2A2)Yt-i- [A3 - if
3PA2(1 + aA3)]Et- ( A1 - n*)(1
-13P) (A.11)
cd. cd cd
|
En procédant à l'identification des
équations (A.9) et (A.11), il se dégage :
32 A l'instar des études antérieures
dans la résolution du programme, la méthode des coefficients
Indéterminés est utilisée. Le principe consiste à
anticiper la forme fonctionnelle générale de la solution et
ensuite d'utiliser le modèle pour déterminer la valeur
précise des coefficients.
1
(A2 - f3p2A2) (A.12)
P = -
ail
(1 + aA3) = - lail [A3 - /39A2(1 + aA3)]
(A.13)
- ail (A1 - n-*)(1 - f 3p) = 0 (A.14)
La résolution de ce système de trois
équations à trois inconnues permet de déduire les valeurs
des coefficients. Soit,
Al = rc*cap
-
A2 =
1 - f3p2
-ca.
En remplaçant A1, A2 et A3 par leurs valeurs ainsi
identifiées, les expressions définitives
de la production et de l'inflation sont donc :
1-192 + SPila2 2
1- ,
Yt = PYt-i + Et (A.15)
6
ailp ail
nt= Ti* - 1_16,p2Yt-i-1- , 6'
192 + ila2Et (A.16)
Avec,
2 _ (1--fli02)2
2
u
Y --
(1--P2)(1--S
uP2+À.a2)2 E
Et (a il) 2
cf
--
2
u2
ir -
(1--/02)(1--$P2+ila2)2
E
00
II- En régime de ciblage du niveau des
prix
Lorsque la Banque Centrale choisit de cibler le niveau des
prix pour réaliser la stabilité, la fonction de perte
représentant ce comportement a pour arguments, le niveau des prix et
l'écart de production suivant l'équation,
lit = Et DI e 1/2 ?(Pt -
73t*)2 + MYt)2? (A.17)
Le processus d'optimisation approprié de la Banque qui
use de son pouvoir discrétionnaire au cours de chaque période
pour minimiser lit dans l'équation (A.17) sous la
contrainte
imposée par l'équation (A.2) pour définir le
couple (yt, irt) est,
t=to
min IE [1 13t-t° 1/2 ?(pt -
pt*)2 + ~(yt)2 -
iit(yt - PYt-i - c(pt -
pt*) - Et)?A
Les conditions de premier ordre de cette optimisation avec le
multiplicateur Lagrangien permettent de déduire les valeurs optimales
des arguments. De manière analogue à la résolution du
programme sous cible d'inflation, substituant le niveau des prix à
l'inflation, l'équation de formation de l'écart de production
demeure la même. Ceci reste un résultat fondamental de l'analyse
des avantages comparés des règles de ciblage : sous les deux
régimes, l'écart de production est identique,
représenté précédemment par l'équation
(A.15).
Par ailleurs, quand la cible est définie en fonction du
niveau des prix, une version de l'équation (A.16) modifiée en
conséquence décrit le comportement du niveau des prix :
cap ca
Pt = 13t* - tY -1 , Et (A.18)
1-16 P2 1-16 p2
-Fila-
Le taux d'inflation se déduit alors, par substitution.
cap- 71"t = Pt - Pt-1 = 71-*1 - fp2 (Yt-1
-Yt-2)
|
cÀ
1 - jp2 + Àc2 (Et - Et-1)
|
La synthèse des résultats ainsi obtenus lorsque la
Banque Centrale prend pour cible le niveau des prix se résume ainsi.
1--16p2+À.P2a
1-16 2
Yt = PYt-i + Et (A.19)
ap , ca.
1-16p2+ila
Tit = Ti*n 1--c16102 * - lYt-i -
Yt-2) (Et - Et_i) (A.20)
Avec,
2 =
(1--16P2)2
2
0" 0"
Y
(1--P2)(1-16102+ila2)2
E
2 2(oil)22
Et 0" = O-
n (1+ P)(1--16102+
ila2)2 E
Etant donné,
cr7r2 = 2(1 - p)
|
1 2
ca
c" ) 0-,, + 2(1- p)( 1 - i q p2 +
Àc2)2 c)-
(1 - flP2 '
|
TABLE DES TABLEAUX
Tableau I.1 Politique optimale suivant l'objectif
visé 13
Tableau I.2 : Variances théoriques des
variables selon le régime de ciblage 16
Tableau II.1 : Etalonnage des variabilités sous
régime de ciblage de l'inflation 60
Tableau II.2 : Etalonnage des variabilités sous
régime de ciblage de niveau des prix... 62 Tableau III.1 :
Synthèse récapitulative des résultats suivant la
règle de ciblage visée 54
TABLE DES GRAPHES
Graphe II.1 : Trajectoire du niveau des prix (IHPC)
33
Graphe II.2 : Trajectoire du taux d'inflation
35
Graphe II.3 : Trajectoire de l'output gap 37
Graphe II.4 : Trajectoires comparées de
l'output gap effectif et estimé 42
Graphe II.5 : Evolution comparée de la variable
observée et estimée 48
Graphe II.6 : Arbitrage entre variabilités de
la production et de l'inflation 61
Graphe II.7 : Arbitrage entre variabilités de
la production et de l'inflation 63
Graphe II.8 : Evolution comparée des arbitrages
entre variabilités 64
TABLE DES ANNEXES
ANNEXE I : Analyse de la stationnarité des
séries II
ANNEXE II : Algorithme d'interpolation (Golstein &
Khan, 1976) V
ANNEXE III : Estimation de la courbe d'offre
VI
ANNEXE IV : Processus d'optimisation de la fonction de
perte VII
TABLE DES MATIERES
PAGE DE GARDE i
AVERTISSEMENT ii
DEDICACE iii
REMERCIEMENTS iv
RESUME v
SIGLES ET ACRONYMES vi
SOMMAIRE vii
INTRODUCTION 1
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
5
SECTION I : PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES
6
SECTION II : ASPECTS THEORIQUES ET EMPIRIQUES DU CIBLAGE
11
SECTION III : MODELE EMPIRIQUE ET CADRE METHODOLOGIQUE
22
III.1- MODELE EMPIRIQUE, OUTILS ET METHODE D'ANALYSE 22
III.2- LE S VARIABLES : NATURE, SOURCES ET TRAITEMENT 24
Les variables de prix et d'inflation 25
Les variables de production et d'output gap 26
Le test de normalité des séries 27
Le test de stationnarité des séries 28
L'examen du processus AR(p) 29
CHAPITRE II : RESULTATS ET ANALYSES EMPIRIQUES
31
SECTION I : PROPRIETES STATISTIQUES DES VARIABLES
32
I.1- Le niveau des prix 32
I.2- Le taux d'inflation 34
I.3- L'output gap 36
SECTION II : RESU LTATS SOUS CIBLE D'INFLATION :
PRESENTATION ET ANALYSE 39
II.1- La courbe de Phillips : estimation et analyses 39
II.2- La fonction de perte : optimisation et analyses 43
SECTION III : RESULTATS SOUS CIBLE DE NIVEAU DES PRIX :
PRESENTATION ET ANALYSE 45
III.1- La courbe de Phillips : estimation et analyses 46
III.2- La fonction de perte : optimisation et analyses 48
CHAPITRE III : IMPLICATIONS ET RECOMMANDATIONS DE
POLITIQUE MONETAIRE 51
SECTION I : ETUDE COMPAREE DES VARIABILITES DES ARGUMENTS
52
SECTION II : IMPLICATIONS DES RESULTATS 55
II.1- Formation et variabilité des arguments du
modèle 55
L'écart de production : formation et variabilité
55
L'inflation : formation et variabilité 56
II.2- Etalonnage et arbitrage entre les variabilités 59
II.3- Nature et source de l'avantage gratuit 65
SECTION III : LIMITES ET RECOMMANDATIONS 67
III.1- Limites de l'étude 67
III.2- Les recommandations 70
Du point de vue de la politique monétaire dans l'UMOA
70
Du point de vue de la dimension institutionnelle de la Banque
73
CONCLUSION 76
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 81
ANNEXES
TABLE DES TABLEAUX
TABLE DES GRAPHES
TABLE DES MATI ERES
TABLE DES INDEX
A
Actualisation · 12, 18, 76
Agrégats · 20
Ajustement · 27, 40, 42, 44, 48, 50, 55
Akaike (critère de) · 30
Alan Greenspan · 2
Algorithme · 26, 36, 66
Anticipation(s) · v, 5, 14, 19, 24, 40, 44, 45, 46, 56,
57,
65, 67, 69, 72, 76, 78, 90
Anticipé · 18, 48
Arbitrage · v, 2, 8, 12, 17, 18, 53, 56, 57, 58, 59, 60, 61,
68, 75, 76, 96
Argument(s) · 7, 8, 9, 10, 12, 14, 18, 21, 23, 24, 39,
40,
43, 45, 46, 49, 50, 52, 53, 54, 89, 91, 92, 96 Aubert, Adjemian
(2003) · 2, 7, 8, 10, 18, 24, 65, 79 Autocorrélation · 20, 30,
34, 36, 39
Autorité(s) · 2, 6, 7, 9, 12, 14, 19, 21, 23, 25, 59,
61, 66,
68, 70, 71, 72, 78
Avantage(s) · v, 2, 3, 6, 9, 10, 13, 15, 16, 17, 19, 20,
21, 24, 25, 49, 52, 54, 56, 57, 61, 62, 63, 64, 67, 68, 69, 70, 72, 75, 76, 77,
78, 92, 96
B
Baghli et al (2002) · 26, 79
Ball (1997) · 24, 79
Banque · vi, 3, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17,
18,
19, 21, 23, 24, 25, 26, 39, 42, 43, 44, 45, 46, 48, 50,
52, 53, 54, 55, 58, 60, 63, 64, 65, 67, 68, 69, 71, 72,
77, 78, 79, 81, 82, 89, 91, 92
Banque Centrale · vi, 3, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14,
15, 16, 17, 18, 19, 21, 23, 24, 25, 26, 39, 42, 43, 44, 45, 46, 48, 50, 52, 53,
54, 55, 58, 60, 63, 64, 65, 67, 68,
69, 71, 72, 77, 78, 79, 81, 82, 89, 91, 92
Barnett, Engineer (2000) · 12, 13, 19, 57, 64, 68, 69,
79 BCEAO · v, vi, 2, 3, 7, 8, 9, 10, 25, 40, 54, 56, 58, 59, 60,
61, 62, 64, 66, 68, 69, 71, 72, 75, 76, 77, 80, 81, 82 Biais
· 17, 57, 63, 64, 76
Bien-être · v, 19, 20, 50, 64, 65, 72, 76, 77
Budgétaire(s) · 67, 78
C
Calvo (1983) · 20
Canada · 20, 22, 34, 70, 79, 80, 81 Cateau (2008) · 20,
79
Cecchetti, Krause (2006) · 13, 79 CEMAC · vi, 21, 80
Chapitre · 6, 32, 50
Choc(s) · v, 3, 9, 10, 11, 14, 16, 17, 21, 22, 25, 42, 45,
47, 50, 55, 63, 68, 72, 77, 78
Ciblage d'inflation · 9, 17
Ciblage du niveau des prix · v, 2, 3, 7, 8, 10, 13, 15,
16,
17, 21, 24, 45, 48, 50, 52, 54, 55, 56, 60, 61, 63, 64, 66, 68,
69, 70, 71, 72, 73, 76, 78, 88, 91, 97 Cible(s) · v, 2, 3, 4, 6, 7, 8, 9,
10, 11, 12, 13, 14, 15, 17,
18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 39, 41, 42, 44, 45, 46, 48, 49, 50,
53, 54, 55, 56, 58, 60, 62, 63, 64, 67, 68, 69,
70, 71, 72, 75, 76, 77, 80, 89, 92
Cla rida et al (1999) · 19, 79
Classiques · 54, 68
Cobb-Douglas · 27
Coletti, Lalonde, Muir (2008) · 22, 80
Comparé(e) · 10, 16, 24, 50, 62, 98
Conclusion · 2, 3, 4, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 13, 16, 22, 24,
25, 26, 46, 52, 59, 61, 67
Consommation · 25, 33, 35, 69, 71, 77
Contra-cyclique · 44, 45, 50, 55
Contrainte(s) · v, 6, 11, 14, 16, 18, 23, 43, 44, 49, 66,
68,
70, 72, 75, 76, 77, 78, 89, 90, 91
Convergence · 9, 26, 28, 30, 67, 78
Corrélogramme · 30, 34, 36, 39
Coulombe (1998) · 70, 80
Courbe d'offre · 8, 17, 24, 66, 76, 99
Court terme · 8, 9, 14, 23, 39, 41, 47, 66, 89
Coûts · 3, 9, 10, 19, 21
Covas & Zhang (2008) · 19, 80
Crédibilité · v, 3, 10, 19, 25, 40, 46, 63,
69, 71, 72, 78 Croce, Khan (2000) · 66, 67, 71, 80
Croissance · 6, 30
D
Décision · 6, 14, 16, 17, 24, 44, 63, 90
Délai · 7, 21
Dérivation · 3, 8
Dérive · 2, 7, 9, 14, 16, 63
Désinflation · 20
Dévaluation · 32, 35, 38
Développement · 6, 8, 66, 67, 78
Dicker-Fuller Augmented · vi, 29
Dilemme · 63
Discrétion · 13, 18
Dittmar, Gavin (2000) · 10, 14, 19, 20, 23, 24, 57, 64, 65
Dittmar, Kydland, Gavin (1999) · 12, 24, 54, 57, 59 Durbin Waston
(test de) · 41, 42, 46, 47
Dynamique · 19, 38, 65
Incohérence temporelle · 18, 63, 76, 77
Indépendance · v, 3, 10, 67, 71, 72, 78
Indice · 12, 17, 25, 69, 77
Inflation · v, 2, 3, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16,
17,
|
18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25,
|
26,
|
32,
|
33,
|
34,
|
35,
|
36,
|
38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45,
|
48,
|
49,
|
50,
|
52,
|
53,
|
54,
|
55, 56, 57, 58, 59, 60, 61, 62,
|
63,
|
64,
|
65,
|
66,
|
67,
|
68,
|
69, 70, 71, 72, 75, 76, 77, 78,
|
80,
|
81,
|
88,
|
89,
|
90,
|
91,
|
92, 95, 96, 97, 98
|
|
|
|
|
|
|
Inflationnistes (effets) · 9, 35, 67
|
|
|
|
|
|
|
Information · v, 14, 30, 40, 69
|
|
|
|
|
|
|
Institutionnel · 71, 78
|
|
|
|
|
|
|
Institutionnelle (dimension) · 65,
|
71,
|
72,
|
78,
|
96
|
|
|
Instrument(s) · 2, 10, 14, 20, 71,
|
72,
|
78
|
|
|
|
|
Intérêt (taux) · 2, 14, 21, 22, 67,
|
70,
|
78
|
|
|
|
|
Intertemporelle · 14, 70
|
|
|
|
|
|
|
Introduction · 76
|
|
|
|
|
|
|
Investissement · 69, 71, 77
J
Jarque-Bera (1987) · 28, 36, 38
K
Kalman (filtre de) · 27, 66
Keynésien(ne) · 18, 79
Kiley (1998) · 17, 81
Kryvtsov, Shukayev, Ueberfeldt (2008) · 19, 72 Kurtosis
· 28, 33, 36, 38
L
Lagrangien (le multiplicateur) · 43, 49, 89, 92
Limites · 65, 66, 69, 78
Lissage · 2, 27
Littérature · 6, 11
Long terme · 2, 7, 8, 9, 14, 21, 23, 25
Lucas · 8
Hannan et Quinn (critère) · 30
Hétéroscédasticité · 41, 46
Hodrick-Prescott · 27, 37, 66
I
Identification (méthode) · 30, 45, 90 IHPC
· vi, 25, 26, 32, 33, 46, 66, 69, 77, 98 Imperfection · 19
Incertitude · 6, 20, 21, 71, 78
M
Marché · 2, 21, 70
Mémoire · iv
Méthodologie · 25, 75
Modèle · 3, 13, 14, 15, 19, 21, 22, 23, 29, 30, 32,
34, 39,
44, 53, 54, 56, 57, 64, 65, 68, 75, 90, 96
Monétaire(s) · iv, v, 2, 3, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12,
14, 18, 19,
20, 21, 23, 24, 25, 40, 42, 43, 47, 48, 52, 58, 65, 66,
67, 68, 70, 71, 72, 76, 77, 78, 80, 82, 96
E
Ecart d'inflation · 26,
|
42,
|
75
|
|
|
|
|
|
|
|
Ecart de production · v, 3, 8,
|
12,
|
14,
|
16,
|
17,
|
18,
|
19,
|
20,
|
22,
|
23,
|
24,
|
26,
|
36,
|
37,
|
38,
|
39,
|
41,
|
42,
|
43,
|
44,
|
45,
|
47,
|
48, 64,
|
49, 65,
|
50, 69,
|
52, 75,
|
53, 77,
|
54, 89,
|
55, 91,
|
56, 92,
|
57,
96
|
58,
|
59,
|
61,
|
62,
|
63,
|
Economie(s) · 2, 7
Empirique(s) · iv, 3, 6, 7, 8, 11, 14, 22, 23, 24, 28, 32,
39,
57, 65, 66, 68, 69, 75, 77, 78
Endogène(s) · 8, 54, 56, 57, 64, 65, 68, 77
Engagement · 64, 72
Engone Mve (2003) · 21, 80
Equilibre · v, 2, 3, 7, 8, 19, 26, 37, 63, 76
Erreurs · 20, 41, 42, 47, 70, 77 Espérance ·
28
Euler (équation d') · 43, 44, 89
|
|
|
|
|
|
|
|
Existence · v, 10, 16, 20, 24, 27,
|
54,
|
56,
|
61,
|
63,
|
65,
|
68,
|
75,
|
76
|
|
|
|
|
|
|
|
Exogène(s) · v, 3, 10, 12, 14, 24,
|
27,
|
57,
|
65,
|
66,
|
68,
|
72,
|
78
|
F
Filtre · 27, 37, 66
Fluctuations · 21, 66
Fonction de perte · v, 3, 9, 12, 13, 14, 15, 16, 18, 19,
20,
23, 24, 39, 43, 45, 48,
89, 91, 96, 99 Formation · iv, v, 19, 41,
|
49,
42,
|
54,
45,
|
56,
47,
|
57,
48,
|
64,
49,
|
68,
50,
|
75,
53,
|
76,
55,
|
57,
|
69, 75, 92, 96
Free lunch · v, 2, 9, 24, 56, 62, 65, 77, 82
Fréquence · 8, 24, 25, 66, 75
G
Glissement · 25, 33, 34, 36, 38, 66 Goldstein, Khan (1976)
· 26, 87 Gouvernement(s) · 72
H
N
NIS · vi, 25, 26, 80, 82
Nishiyama (2009) · 21, 81
Normalité · 27, 28, 32, 33, 34, 36, 38, 95 Nouvelle
Zélande · 6
Nubukpo (2002) · 3, 8, 11, 81
O
Objectif · v, 2, 3, 6, 7, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 17, 23, 25,
26,
32, 40, 41, 42, 48, 52, 54, 57, 63, 64, 66, 67, 68, 70, 71, 72,
75, 76, 97
Offre · v, 3, 8, 10, 11, 14, 15, 16, 17, 20, 21, 23, 24,
39, 41, 44, 45, 46, 47, 53, 55, 58, 60, 63, 65, 66, 67, 75, 76, 77, 78, 89, 90,
99
Optimal(es) · v, 2, 4, 6, 7, 8, 10, 11, 13, 16, 17, 19, 30,
34, 49, 56, 63, 76, 92, 97
Optimisation · v, 7, 11, 14, 18, 23, 24, 39, 43, 45, 48,
49,
64, 65, 76, 89, 91, 92, 93, 96, 99
Ordinary Least Square · vi, 41, 46
Output gap · v, 14, 16, 17, 23, 24, 26, 36, 37, 38, 39,
42,
44, 45, 48, 50, 52, 53, 55, 56, 66, 75, 76, 90, 95, 98
P
Parkin (2001) · 17, 19, 21, 22, 23, 54, 57, 59, 63, 70, 81
Persistance · v, 8, 14, 19, 23, 39, 41, 42, 45, 47, 48, 50,
53, 54, 57, 64, 68, 75, 76, 77, 89
Perte · v, 3, 9, 12, 13, 14, 15, 16, 18, 19, 20, 23, 24,
39,
43, 45, 48, 49, 54, 56, 57, 64, 68, 75, 76, 89, 91, 96, 99
Philips-Perron (1989) · 29, 34, 36, 38, 84, 85, 86
Phillips (la courbe de) · v, 3, 9, 14, 19, 20, 23, 39, 41,
44,
46, 47, 53, 54, 57, 64, 65, 68, 75, 78, 80, 81, 84, 85,
86, 89, 90, 96
Poids · 18, 19, 25, 41, 47, 59, 60, 61, 76
Politique(s) · v, 2, 3, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14,
18,
19, 21, 24, 42, 44, 47, 50, 52, 55, 56, 58, 63, 64, 65,
66, 67, 69, 71, 72, 75, 76, 77, 78, 80, 81, 82, 96 Potentiel
· 18, 24, 26, 36, 38, 42, 48, 66
Préférences · 8, 18
Premier ordre (condition) · 24, 43, 45, 49, 89, 90,
92 Prévision · 6, 14, 20
Problématique · 2, 6, 43, 48
Processus · v, 5, 6, 11, 17, 19, 20, 22, 23, 26, 27, 29,
30, 32, 34, 36, 38, 39, 43, 45, 49, 50, 53, 63, 66, 69, 71, 75, 76, 78, 89, 91,
95
Programme · 24, 44, 45, 49, 53, 65, 90, 92, 93
Prospective(s) · 19, 68
Publication · 71
Q
Quadratique · v, 3, 9, 12, 39, 75, 76, 87
R
Racine unitaire · 27, 29, 34, 36, 38
Rationnelle(s) · 5, 8, 14, 24, 40, 63, 65, 68, 69
Recherche(s) · iv, 2, 6, 22, 24, 32, 65, 82 Recommandation(s) · iv,
3, 52, 65, 67, 77, 96
Réel(s) · 20, 30
Régime(s) · v, 3, 6, 8, 10, 11, 13, 16, 17, 18, 19,
21, 22,
23, 24, 32, 39, 45, 49, 50, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58,
60, 63, 64, 70, 71, 75, 76, 88, 89, 91, 92, 97
Règle(s) · v, 2, 3, 6, 7,
|
8, 11, 13, 14, 15, 16, 17, 19, 22, 24,
|
34,
|
39,
|
40,
|
44,
|
45,
|
49,
|
52,
|
53,
|
54,
|
55,
|
56,
|
57,
|
58,
|
60,
|
61,
|
62,
|
63,
|
64,
|
65,
|
66,
|
67,
|
68,
|
69,
|
70,
|
71,
|
72,
|
75,
|
76,
|
77,
|
78,
|
82,
|
90,
|
92,
|
99
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Responsabilité · 67, 71, 78
Résultats · 3, 7, 11, 12, 16, 17, 18, 21, 22, 23, 32,
34, 36,
38, 39, 41, 43, 45, 46, 48, 50, 53, 55, 58, 60, 65, 66, 75, 92,
93, 99
Rétrospectives · 19
Robust (option) · 41, 46
S
Schwartz (critère) · 30 Sensibilté
· 19, 21, 69 Skewness · 28, 33, 36, 38
Société · 8, 12, 19
Solution · 14, 16, 18, 19, 20, 44, 56, 63, 64, 71, 76, 90
Sous-jacente (inflation) · 25, 66, 71
Spécificités · 6, 21
Stationnaire · 2, 6,
|
13,
|
17,
|
29,
|
34,
|
36,
|
38,
|
63,
|
75
|
|
|
Stationnarité · 13,
|
17,
|
20,
|
27,
|
28,
|
29,
|
32,
|
34,
|
36,
|
38,
|
64,
|
75, 95, 99
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Statistique(s) · 22,
|
24,
|
27,
|
28,
|
29,
|
32,
|
33,
|
36,
|
37,
|
38,
|
41,
|
47, 75
Statistiques · vi, 25
Stiglitz · 82
Student (test de) · 41, 46, 47
Svensson (1999) · 2, 3, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14,
15,
16, 17, 18, 64, 65, 68,
|
20, 71,
|
21, 22,
75, 82
|
23,
|
24,
|
26,
|
34,
|
54,
|
56,
|
57,
|
63,
|
T
Tableau · 13,
|
16,
|
17, 52,
|
53,
|
54,
|
55,
|
56,
|
58,
|
60,
|
63,
|
64
|
Taux d'inflation · v, 3, 7, 8, 9, 10, 11, 13, 14, 15, 16,
17,
18, 19, 20, 21, 24, 25, 26, 34, 35, 36, 38, 39, 40, 44,
45, 48, 49, 50,
|
54, 56, 58, 62, 63,
|
66,
|
67,
|
68,
|
70,
|
75,
|
76, 77, 92, 95,
|
98
|
|
|
|
|
|
Taylor (1993) · 2,
|
8, 24, 26, 80, 82
|
|
|
|
|
|
Tendance · 8, 17,
|
27, 29, 32, 34, 36,
|
38,
|
59,
|
61,
|
63,
|
69,
|
75, 77
Ténou (2002) · 3, 8, 11, 24, 40, 82
Théorie(s) · 11, 14, 21, 64, 65, 76 Trajectoire · 3, 8, 34,
37, 38
Transparence · v, 67, 71, 72, 78 Trimestriel(le) · 17,
24, 26, 33, 66, 75
U
UEMOA · v, vi, 26, 33, 69, 80, 82
UMOA · v, vi, 3, 6, 8, 9, 10, 21, 24, 25, 26, 32, 34, 38,
39,
40, 41, 64, 65, Union · 3,
|
43, 68, 10,
|
47, 69, 25,
|
48, 70, 26,
|
50, 75, 35,
|
52, 76, 54,
|
53, 77, 56,
|
54, 78, 59,
|
56, 81, 68,
|
59, 96 69,
|
61, 75,
|
62,
76
|
63,
|
V
Variabilité(s) · v, 2, 8, 9, 12, 14, 17, 18, 22, 24,
50, 52, 53,
54, 55, 56, 57, 58, 59, 60, 61, 62, 63, 64, 65, 68, 75, 76, 77,
96, 98
Variable(s) · 8, 11, 12, 14, 16, 19, 22, 24, 25, 26, 28,
29, 32, 33, 34, 36, 37, 38, 52, 53, 66, 68, 70, 75, 76, 78, 87, 95, 97, 98
Variance(s) · v, 2, 6, 14, 16, 17, 24, 28, 29, 42, 47, 52,
53,
54, 55, 56, 57, 58, 60, 62, 63, 76, 77, 93
Variation(s) · v, 2, 3, 10, 14, 17, 21, 26, 32, 34, 35, 40,
41,
47, 50, 63, 64, 66, 67, 68, 69, 70, 76, 77
Vestin · 12, 19, 20, 57, 64, 78, 82
Y
Yetman James (2005) · 19, 82
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