INTRODUCTION
L'un des problèmes les plus graves auxquels le monde
est confronté aujourd'hui est l'augmentation du nombre de personnes qui
sont privées de toute possibilité de participation
véritable à la vie économique, sociale, politique et
culturelle de leurs communautés. Dans de telles conditions, une
société n'est ni efficace, ni sûre.
La prise en compte des Personnes Handicapées (PH)
demeure un phénomène complexe. Victimes de préjugés
socioculturels séculaires nourris à leur égard, notamment
ceux liés à l'éducation, à la formation et à
l'emploi, elles ont souvent des conditions de vie précaires.
Comme la plupart des handicapés du
Sénégal, ceux de la commune de Bambey rencontrent plusieurs
difficultés qui ont pour noms : prise en charge sanitaire, manque
d'emploi, problèmes de déplacements, sans compter la
pauvreté présente dans leurs familles à laquelle ils
doivent faire face.
Si à Dakar les handicapés occupent les feux
rouges pour mendier, leurs camarades des régions n'ont pas cette
opportunité.
Un des principes des Droits de l'Homme c'est que ce sont des
droits valables pour toutes les femmes, sans aucune discrimination, sans aucune
exception. Or, une certaine catégorie qui reste particulièrement
marginalisée est celle des femmes handicapées. Leur état
les voue à la pauvreté et à la mendicité. Cette
situation revêt les caractéristiques de véritable
problème de société auquel communauté
internationale tarde jusqu'à présent à trouver une
solution adéquate. Car s'il est question aujourd'hui d'absence de
discrimination sur la base du sexe, dans la distribution des rôles, des
pouvoirs et dans l'accès et le contrôle des opportunités ou
dans l'allocation des ressources, la question des femmes victimes de handicap
est souvent occultée ou tout simplement ignorée lorsqu'il s'agit
d'équité de genre. Elles sont les grandes oubliées. Les
politiques les concernant sont rares et inappliquées. Pourtant,
l'article 6 du Protocole Additionnel à la Charte Africaine affirme que
conformément à l'article 18 de la Charte Africaine, les femmes
ayant un handicap ont droit à des mesures spécifiques de
protection en rapport avec leurs besoins physiques et moraux.
A des degrés divers, ces FHM (Femmes Handicapées
Motrices) conscientes de leurs différences, tentent de lutter contre les
déterminants socialement construits qui tendent à accentuer les
discriminations dont elles sont victimes. Sous des bannières
associatives, elles expriment leurs besoins et mettent en place des projets. Et
très souvent, les pouvoirs locaux ne voient dans les Associations de
Personnes Handicapées (APH) qu'un moyen de promotion politique ou, quand
elles sont indépendantes, un élément de subversion.
Ces FHM sont donc laissées à
elles-mêmes ; sans instruction, ni emploi, mais avec le soutien de
proches, elles s'activent dans des Organisations d'Auto Promotion (OAP)
où elles ont souvent l'opportunité d'exprimer leurs
qualités à travers des Activités
Génératrices de Revenus (AGR).
Ces AGR leur permettent donc de prendre en charge les besoins
qui leur sont spécifiques, mais aussi d'améliorer leurs
conditions socioéconomiques et celles de leurs familles.
C'est pour appréhender l'apport de ces Activités
Génératrices de Revenus (AGR) dans l'amélioration des
conditions socioéconomiques des femmes handicapées motrices de la
Commune de Bambey, Département de Bambey, Région de Diourbel, que
nous avons entrepris la présente étude sous le prétexte de
l'Association Féminine des Handicapées Motrices de la Commune de
Bambey (AFHMCB) Le plan s'articule ainsi qu'il suit :
dans le premier chapitre, nous abordons la
problématique ;
le second chapitre concerne la recension des
écrits ;
le troisième chapitre sera réservé
à la méthodologie ;
le quatrième chapitre expose le cadre de
l'étude ;
au cinquième chapitre, nous procéderons
à l'analyse des résultats ;
enfin, le sixième chapitre, sera une proposition de
suggestions et recommandations.
1.1 POSITION DU PROBLEME ET PERTINENCE DE
L'ETUDE
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la plupart des
pays sous développés ont connu une croissance
démographique très rapide avec des répercussions directes
sur l'économie et les programmes mis en oeuvre. Les Etats ont
été ainsi confrontés à de sérieuses
difficultés pour satisfaire les besoins des populations. Tous les
efforts déployés jusque-là n'ont pas pu faire reculer la
pauvreté. Une nouvelle approche de la lutte pour le développement
s'imposait.
Ainsi, depuis prés de 50 ans, les acteurs de la
mondialisation que sont la Banque Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire
International (FMI), sont des arbitres en matière de politique de
développement en Afrique. Leurs grands thèmes qui vont de
l'Ajustement Structurel à la bonne gouvernance, en passant par la
réduction de la pauvreté et le développement durable, ont
suscité beaucoup de polémiques, orienté de nombreuses
recherches et produit un savoir considérable comme en témoignent
les rapports annuels de ces organismes. Se rendant compte des
dégâts considérables causés par leurs Politiques
d'Ajustement Structurel (PAS), notamment auprès des femmes qui
représentent la grande majorité des pauvres, des Personnes
Handicapées (PH) et autres couches défavorisées, la BM et
le FMI proclament depuis quelques années que la priorité doit
être l'éradication de la pauvreté, dans le cadre d'un
développement durable.
Lors du sommet social de Genève en 2000, les Nations
Unies ont formulé l'objectif de réduire de moitié, d'ici
à 2015, le nombre de personnes vivant dans l'extrême
pauvreté. Cet engagement a été repris également par
l'OCDE, le FMI et la BM et il a été énoncé lors de
la Déclaration du Millénaire faite par les chefs d'Etat et de
gouvernement des Nations Unies (GUPTA et al, 2000)
Le constat est que la majorité des 1,5 milliards de
personnes qui vivent avec moins d'un dollar par jour sont des femmes. De plus,
l'écart entre les femmes et les hommes s'est accentué au cours de
la dernière décennie ; ce qui a remis en selle le fameux
concept de « féminisation de la pauvreté ».
En Afrique, l'égalité des sexes en
matière de droits et de participation à la vie sociale,
culturelle, économique et politique est restée illusoire. Les
femmes demeurent les principales victimes de la pauvreté, de l'exclusion
sociale et du déficit d'accès aux services de santé et
d'éducation.
Parmi ce nombre de personnes vivant dans l'extrême
pauvreté, la personne handicapée reste une préoccupation
majeure qui partage notre humanité et s'insère dans la
société où nous vivons. Car de nos jours, des hommes et
des femmes, simplement victimes d'une déficience motrice, sensorielle
ou mentale, souffrent de marginalisation, d'exclusion, d'abandon, d'injustice
sociale, entre autres. Malgrè les tentatives de solutions et les
actions entreprises ces dernières décennies pour
remédier à ce fléau, la situation
socio-économique des Personnes en Situation de Handicap (PSH) et
notamment des femmes handicapées motrices, demeure préoccupante.
Car en plus de leur état de handicapée motrice, ces personnes
sont aussi victimes de discriminations découlant des rapports de genre
et qui freinent leur intégration dans les programmes de
développement.
Si la question de genre domine l'actualité socio
économique de ces dernières décennies, la place de la
personne handicapée, et surtout de la femme handicapée est
souvent laissée en rade dans les politiques et programmes
d'intégration socioéconomique des femmes. Ainsi, l'articulation
entre la question de genre et celle de handicap se retrouve à travers la
problématique de l'intégration socioéconomique des femmes
handicapées.
Au cours de l'Histoire, le statut social des handicapés
a considérablement varié. En effet, l'évolution
historique révélatrice de la situation actuelle, varie selon
les continents, les pays, les traditions, les époques et le niveau de
développement.
Dans la Grèce Antique,
l'infirmité était vue comme un maléfice. Un
nouveau-né difforme était un signe avertisseur des dieux
adressé à un groupe social fautif et en risque de
déviance. Le signifiant qu'est le nouveau-né mal formé
doit être renvoyé à ses expéditeurs pour montrer que
le message est reçu. La pratique qui s'ensuit est ce que les grecs
appelaient l'exposition de ces enfants. Sur décision des
responsables de la cité, les enfants présentant des anomalies
étaient emmenés hors de l'espace social où ils mouraient.
Non pas directement tués, mais laissés au bon vouloir des dieux.
Ceux qui survivaient, au moins dans l'imaginaire social, devenaient
sur-signifiants. Tel est le cas d'OEdipe par exemple. La " naissance
difforme " est maléfique, mais en même temps, elle fait signe
vers l'acceptation, impossible, de l'altérité. Il faut maintenir
la répétition de l'espèce à l'identique et se
protéger de la colère des dieux.
Au Moyen Age, la situation évoluait vers la
création des oeuvres de bienfaisance, qui s'occupaient des personnes en
situation de handicap rejetées par la société.
Mais au XIXe siècle, vu le nombre de PSH sans cesse
croissant, ces oeuvres de bienfaisance se trouvèrent dans
l'incapacité de satisfaire leurs besoins. Dès lors,
l'idée de procurer des emplois à cette catégorie
sociale est née. Et ce fut la création des ateliers des
aveugles et sourds-muets en France.
Le début du XXe siècle marque un tournant
décisif dans les consciences, les comportements et même la
compassion des valides à l'égard des victimes de guerre. Ainsi
une politique d'emploi, entre autres mesures, fut-elle adoptée,
allant de l'emploi réservé en 1916, à l'emploi
garanti en 1929, en passant par la réadaptation fonctionnelle en
1918.
Dans la seconde moitié du XXe siècle, les
efforts en faveur d'une insertion ou d'une réinsertion professionnelle
des handicapés se sont développés. Ils se sont
progressivement accompagnés de mesures destinées à
faciliter leur vie quotidienne.
Dans l'Afrique traditionnelle, la société avait
une conception positive du handicap. Les personnes en situation de handicap
étaient soit «craintes, soit
vénérées» ; car les africains croyaient en leur
pouvoir maléfique. Mais leur prise en charge était surtout
favorisée par la conception de l'unité sociale, qui est la
famille. Elle était conçue de sorte que tout individu y avait sa
place et son rôle à jouer. Les fonctions de production et
de consommation étaient collectives.
Aujourd'hui, l'incapacité ou l'invalidité en
Afrique est un problème majeur de santé publique. Selon les
estimations de l'OMS :
- 10% de la population mondiale sont handicapés et les
20% vivent dans les pays en voie de développement, dont 25% sont des
handicapés moteurs, 15 à 16% des aveugles et 8% des sourds.
(Chiffres datant de plus de 20 ans) ;
- on estime qu'au niveau mondial, il y a plus de 600 millions
de personnes vivant avec un handicap, 400 millions d'entre eux dans les pays en
voie de développement ;
- il y a, environs, 80 millions d'africains handicapés
;
- au moins 80% des personnes handicapées vivent en
milieu rural, 90% n'ont pas accès aux services sociaux de base, 20% sont
frappés par un taux d'analphabétisme élevé ;
- au Sénégal il y avait 800 000 personnes
handicapées en 1988, année du dernier recensement
publié.1(*)
Ainsi, des stratégies de prise en charge voient
progressivement le jour. Mais elles sont loin de satisfaire les besoins sans
cesse croissants. Les Nations Unies dans la tentative de solutions, ont
déclaré 1981, année internationale des Personnes
handicapées par la résolution 34154 en sa séance
plénière du 17 décembre 1979, avec comme slogan
«pleine participation et égalité».
Pour une application effective et efficiente de ces
déclarations et résolutions, les périodes 1982 - 1993 et
1994 - 2005 ont été décrétées
respectivement, première et deuxième décennie des
personnes handicapées et le 3 décembre déclaré
journée internationale des personnes handicapées.
Dans cette même perspective, l'OUA proclama 2000 / 2009
la décennie africaine des personnes handicapées. Cela vise
à donner une nouvelle impulsion à la mise en oeuvre de ce
programme d'action mondiale en Afrique au delà de 1993 et à
renforcer la coopération régionale.
La prise en charge socioéconomique de cette couche
sociale défavorisée a souvent été
évoquée sous le vocable d'insertion ou de réinsertion. Car
si le handicap apparaît à la naissance ou dans la petite enfance,
il entraîne souvent un autre handicap majeur, c'est-à-dire
l'inaccessibilité à l'éducation. Une fois adulte, la
personne handicapée rencontre un autre handicap majeur qui ne favorise
pas son épanouissement socioéconomique. Il s'agit du manque
d'emploi ou des difficultés socio - professionnelles. Car
même avec une formation professionnelle, des structures rechignent encore
à recruter des personnes handicapées parce que doutant de leur
productivité.
Ainsi, la principale activité de ces personnes demeure
la mendicité dans les rues et artères des villes où elles
arrivent plus ou moins à toucher l'âme généreuse de
quelques personnes sensibles à leur situation.
Les politiques de prise en charge des personnes
handicapées sont rares au Sénégal ou simplement
inappliquées. Et quand il s'agit de femmes handicapées, il n'y a
là aussi aucun dispositif spécifique pour cette couche
particulièrement vulnérable. Et pourtant, ces politiques et
programmes sont nombreux lorsqu'il s'agit de femmes.
Pendant la décennie de la femme, la division sexuelle
du travail et l'impact des projets de développement sur les femmes sont
largement étudiés. Les résultats de ces études et
leurs répercussions sortent les femmes des niches sociales du
développement en reconnaissant leur rôle productif.
Cette période a vu naître l'approche IFD
(Intégration des Femmes dans le Développement) qui tentait comme
l'indique son nom, d'intégrer les femmes dans le processus de
développement existant, afin de rendre celui-ci plus efficient et
efficace. A travers des projets pour femmes ou volets
« femmes » dans des projets qui se voulaient
intégrés, on visait à accroître la
productivité et le revenu des femmes.
En revanche, l'approche genre qui succède à
l'approche IFD vers les années 1990, tente de mettre l'accent sur les
relations inégales de pouvoir comme étant un des facteurs majeurs
qui conditionnent la situation des femmes .
Généralement, les questions de genre se fondent
sur une forme de discrimination sociale qui se traduit, d'une certaine
manière par une marginalisation de la femme qui ne peut jouir des
même opportunités que les hommes (accès à
l'éducation, à la formation et à l'emploi hors du foyer)
parce que confinée aux taches domestiques et absente du processus de
prise de décision, entre autre. Le manque de moyens et d'accès
aux ressources qui naît de cette situation compromet
l'épanouissement des femmes en tant qu'agents économiques pouvant
se prendre en charge ; ce qui les rend plus vulnérables à la
pauvreté.
Ce n'est pas un hasard si cette évolution des approches
par rapport aux femmes dans le contexte du développement s'est produite
parallèlement à l'évolution du concept de la
pauvreté, retracée très sommairement ci-dessus. En effet,
SEN (2000) a fortement insisté sur l'importance de la fonction d'agent
(« agency ») des femmes : « elles
ne sont plus les destinataires passives d'une réforme affectant leur
statut, mais les actrices du changement, les initiatrices dynamiques de
transformations sociales, visant à modifier l'existence des hommes aussi
bien la leur ».
L'activité économique des pays africains reste
marquée par un secteur informel très développé dans
lequel souvent les acteurs se limitent à des AGR. Les entreprises
représentent une minorité. Quand il s'agit d'entreprises de
femmes, la minorité devient rareté. C'est pour cela que presque
tous les pays de l'Afrique de l'Ouest ont mis en place des mécanismes et
dispositifs institutionnels d'appui et de promotion de l'entreprise, en
particulier des entreprises crées et dirigées par des femmes.
Conscient de ses limites par rapport à une prise en
charge adéquate de la problématique femme, « l'Etat
sénégalais a adopté une stratégie qui vise selon
NDIAYE M T, cité par BA. P. A (1998) à faciliter la mise sur
pied des Groupements de Promotion Féminine (GPF) qui semblent être
un cadre privilégié pour une promotion adéquate des femmes
dans un environnement pluridisciplinaire qui intègre la formation,
l'éducation, la santé, leurs droits spécifiques et leurs
activités économiques »2(*).
Malheureusement, ni les experts en développement, ni
les grands chercheurs ne se sont véritablement penchés sur la
question de stratégies d'amélioration des conditions
socioéconomiques des femmes handicapées motrices. Ils se limitent
le plus souvent à évoquer leurs situations difficiles.
Or, en plus des discriminations ou des conditions
défavorables qui touchent également les hommes et les femmes
(dues à l'ethnie, à la classe, à la caste, etc.), les
femmes handicapées motrices pâtissent des relations
inégales avec les personnes valides.
Les femmes handicapées motrices qui ne manquent
pourtant pas de volonté, tentent de lutter contre ces discriminations en
se regroupant en associations afin de répondre à
l'impératif d'amélioration de leurs conditions de vie.
A ce titre, la contribution de l'Association Nationale des
Handicapés Moteurs du Sénégal (ANHMS) à
l'émancipation et l'autonomisation des personnes en situation de
handicap, fut déterminante. Elle regroupe en son sein une section
féminine.
Dans le contexte de pauvreté de la commune de Bambey,
l'insuffisance des ressources financières contraint les personnes
handicapées et en particulier les femmes handicapées motrices
à mener des activités de promotion qui puissent assurer leur
intégration économique et sociale. La faible capacité
d'organisation des handicapés et la faiblesse en ressources
financières et matérielles (logistiques, équipement)
constituent un frein pour leur insertion et leur contribution au
développement local.
La commune n'a pas à proprement parler, une
stratégie ou un modèle d'appui et de prise en
considération des personnes handicapées, reposant sur
l'institutionnalisation et la spécialisation. Les femmes
handicapées motrices sont confrontées à plusieurs limites
telles que : la non existence de structures spécifiques de prise en
charge, une prise en charge coûteuse, une marginalisation, ...
Au regard de tout ce qui précède, nous nous sommes
posés la question suivante : quel est l'apport des Activités
Génératrices de Revenus (AGR) dans l'amélioration des
conditions socio-économiques des femmes handicapées motrices de
la commune de Bambey ?
1.2 JUSTIFICATION DE
L'ETUDE
Le choix du thème de notre mémoire se justifie
par deux raisons fondamentales :
1.2.1 Au plan
personnel
La commune de Bambey se trouve être parmi les communes
les plus pauvres du sénégal. Cette pauvreté affecte
surtout les couches les plus vulnérables de ses habitants, à
savoir les jeunes, les personnes du troisième âge, les
handicapés, mais surtout les femmes qui constituent plus de la
moitié de sa population.
Touchés par ce constat, nous avons voulu à
travers cette étude, explorer les opportunités qui s'offrent aux
personnes vulnérables de la commune, particulièrement les femmes
handicapées motrices qui s'impliquent dans les AGR.
1.2.2 Au plan professionnel
A ce niveau, la pertinence du thème de notre
étude se justifie par notre position de mobilisateur, de
médiateur et de technicien des relations humaines convaincu qu'un
développement ne sera pas possible si plus de la moitie de la population
subit une discrimination qui ne lui permet pas de participer au
développement du pays.
Ainsi, il est de notre devoir en tant que travailleur social
d'oeuvrer en faveur de la prise en charge effective des questions de genre,
mais aussi de la prise en compte des femmes handicapées motrices pour
stimuler le développement du pays.
Le travailleur social se basera donc sur le principe de la
solidarité participative des associations, pour répondre à
la satisfaction et des demandes utilitaires, en permettant la production de
revenus intermédiaires. Ceci entre dans la visée de créer
pour ces femmes handicapées motrices, des postes de travail
véritables « marche - pied » vers
l'intégration sociale.
1. 3 DEFINITION
OPERATIONNELLE DES TERMES
1. 3 .1 Le Handicap
« Le handicap est une figure de mots, une
image. » Le plus grand dictionnaire anglais (Oxford English
Dictionnary) nous apprend qu'au XVIII ème siècle,
existait un jeu : pour faire le troc entre deux objets, un arbitre fixait
la différence de valeur à payer, mais ne l'annonçait
qu'après avoir misé dans une casquette avec les deux
propriétaires (hand in cap = main dans la casquette ou main dans le
chapeau). Handicaper un concurrent, c'est diminuer ses chances de succès
en le chargeant au départ d'un poids supplémentaire ou en
l'obligeant à parcourir une distance plus longue : le but de
l'opération étant, en handicapant les plus forts,
d'égaliser les chances de tous les partants. Si les handicaps sont bien
répartis, le résultat de la course devient si incertain que, pour
parier, il est aussi simple de mettre les noms des chevaux sur des petits
papiers au fond d'un chapeau, et d'y puiser à la main le nom d'un
possible vainqueur.
Le mot est d'apparition relativement récente en langue
française (1827) et a longtemps gardé exclusivement sa
connotation hippique. Dans le langage courant, le terme handicapé a
pratiquement remplacé tous les mots précédemment
utilisés pour désigner une personne atteinte d'une
déficience physique ou mentale. Les mots infirme, paralysé,
mutilé, invalide, débile ne sont plus beaucoup utilisés
dans le discours quotidien.
Le handicap est une notion aux contours très
extensibles. C'est une gêne physique ou psychique, transitoire ou
permanente qui empêche la personne qui en est affectée d'effectuer
normalement les gestes de la vie courante (ex. : se nourrir, faire sa
toilette, réaliser des activités domestiques, accéder au
lieu de vie et y circuler pour ne citer que ceux-ci).
Le handicap affecte aussi toute la psychologie de la personne
qui en est atteinte. Elle se perçoit comme un être à qui il
manque quelque chose, et qui a besoin de combler ce manque. Et lorsque le
manque ne peut être comblé, il entraîne des frustrations.
Le handicap est souvent associé à une
dépendance à autrui, à une infériorité. Et
pour nombre de personnes, cette infériorité transparaît
dans le regard des autres lorsque ceux-ci se trouvent en face d'une personne
handicapée, ils la perçoivent comme étant diminuée,
différente, et dans bien des cas inférieure. Les causes de
handicap sont multiples :
a) Les handicaps par malformation :
Une malformation est toujours congénitale même si
ses conséquences peuvent ne se révéler qu'après.
Ex: spina-bifida (malformation vertébro-médullaire).
b) Les handicaps traumatiques (ou par
blessures traumatiques) :
Il s'agit de handicaps par blessures accidentelles
(traumatismes extérieurs) sauf exception acquise. Ex: blessé
médullaire, fractures, amputations.
c) Les handicaps par maladie :
Les maladies peuvent être congénitales ou
acquises, héréditaires ou non. Ex. : infirmité
motrice cérébrale, accidents vasculaires cérébraux,
sclérose en plaques, poliomyélite, etc.
d) Les handicaps par le vieillissement :
Certains handicaps sont évolutifs, d'autres ne le sont
pas. Mais aujourd'hui la déficience seule ne suffit plus à
définir le handicap moteur. Un handicapé moteur est une personne
qui en plus de sa déficience et / ou du fait de sa déficience
(les deux facteurs sont concomitants) se trouve limitée dans ses
activités ou restreinte dans sa vie sociale.
La vision du handicap en général et du handicap
moteur en particulier s'est élargie pour tenir compte des facteurs
environnementaux. La situation de handicap moteur induit une rupture
d'égalité des chances, à bien des niveaux.
1. 3 .2 Le handicap moteur
Une déficience motrice est une atteinte (perte de
substance ou altération d'une structure ou fonction, physiologique ou
anatomique) de la motricité, c'est-à-dire de la capacité
du corps ou d'une partie du corps à se mouvoir ou à se maintenir
dans une position donnée de façon ordinaire, quels que soient le
but et la fonction du mouvement produit ou du positionnement obtenu :
déplacement (locomotion, transferts, etc), fonction posturale (se tenir
debout, assis, etc).
Nous entendons ici par femme handicapée motrice, tout
être humain de sexe féminin ayant perdu la totalité ou une
partie de l'usage de ses membres inférieurs. Ce qui réduit
considérablement sa capacité à se déplacer et
à mener convenablement ses activités. Cette situation crée
une dépendance vis-à-vis de l'entourage qui assure à la
femme l'exécution de certaines tâches ou prend en charge les
besoins socioéconomiques de ces femmes.
1. 3 .3 Amélioration des conditions
socioéconomiques
Les femmes sont désignées comme étant la
couche la plus touchée par la pauvreté. C'est ainsi que des
concepts comme la « féminisation de la
pauvreté » sont apparus pour caractériser l'ampleur
de ce phénomène qui touche plus de la moitié de la
population mondiale. C'est ainsi que l'idée de renverser cette tendance,
a permis de développer des concepts tels que
« l'amélioration des conditions
socioéconomiques ».
Dans cette étude, nous entendons comme
amélioration des conditions socioéconomiques, l'ensemble des
facteurs qui font passer la femme handicapée motrice d'une situation de
dépendance à celle de pleine actrice dans le développement
socioéconomique de sa famille.
Ainsi, il s'agira de voir comment les AGR pourraient permettre
aux femmes handicapées motrices de la commune de penser d'elles
mêmes de décider d'elles mêmes et d'agir selon leurs
moyens.
1. 3 .4 Genre
Le terme genre fait référence à la
construction sociale des rôles féminins ou masculins. Ceux-ci ne
sont pas seulement définis par le caractère biologique du sexe,
mais sont le résultat des conditions de production et de reproduction
propres à chaque société et en évolution constante.
Selon GRESEA (2000) : « les genres ont une base
culturelle ; ils sont définis par la société qui en
détermine les activités, les statuts, les caractéristiques
psychologiques, culturelles et démographiques, dont le point de
départ est la différence sexuelle, mais qui ne peuvent pas se
résumer ou se justifier par cette seule différence
sexuelle ».
Dans notre entendement, le genre inclut au delà de la
différence sexuelle, les différences anatomiques
résultants des handicaps. Car si les femmes sont
désavantagées à cause de leur sexe, celles
handicapées le sont beaucoup plus avec leur handicap physique. Il s'agit
ici de les réintégrer dans le tissu économique au
même titre que leurs soeurs valides.
1. 3 .5 Activités Génératrices de
Revenus
Ce sont de petites activités économiques au
profit des couches sociales pauvres, ne nécessitant pas un grand apport
financier, mais rapportant des gains qui permettent la prise en charge des
besoins biologiques et sociaux de la famille. Le micro crédit a permis
le développement de ces AGR, d'autant plus que les institutions
financières traditionnelles ne sont pas accessibles aux populations
pauvres. Il s'agit d'activités comme le commerce, la transformation de
produits, l'artisanat, ...
1. 3 .6 Association
En Droit, l'association désigne un groupement dont les
membres poursuivent en commun un but autre que celui de partager des
bénéfices.
Il est toujours permis, en principe, à ceux qui ont en
commun un but de ce genre de se grouper en association pour l'accomplir : c'est
le principe de la liberté d'association, qui a été mis en
oeuvre par la loi du 1er juillet 1901.
Dans le contexte de notre étude, l'association des
femmes handicapées motrices est une structure regroupant des femmes
handicapées motrices ayant comme aspirations :
- d'unir toutes les femmes handicapées motrices de la
commune ;
- de favoriser l'entre aide et la solidarité entre les
femmes handicapées motrices ;
- de développer des Activités
Génératrices de Revenus (AGR) pour la promotion socio
économique des femmes handicapées motrices ;
- de lutter contre toutes les discriminations dont sont
victimes les femmes handicapées motrices de la commune
Au cours de nos investigations, nous avons pu nous rendre
compte de la rareté des données sur les conditions
socioéconomiques des femmes handicapées motrices et les solutions
préconisées à cet effet. Des études
spécifiques et exhaustives portant sur ce sujet n'ont que peu
été initiées jusque là, notamment dans les Pays en
Voie de Développement.
Les conditions de vie des femmes en général et
de celles handicapées motrices en particulier, dans les
sociétés ont suscité quelques réflexions et
investigations de la part d'auteurs à travers le monde. La situation de
la femme surtout son statut, sa position sociale et ses conditions de vie
socioéconomiques ont souvent été évoquées
par les décideurs et les gouvernants.
Cet état de fait est à l'origine de recherches
sociologiques, démographiques, ethnologiques, socioéconomiques
visant à assurer une meilleure circonscription de la
problématique « femme handicapée motrice».
Nous nous proposons ici de faire la revue de ce qui a
été dit sur les conditions socio-économiques des femmes en
général et de celles handicapées motrices, avant
d'explorer les efforts consentis par ces dernières en milieu urbain,
pour l'amélioration de leurs conditions socioéconomiques.
2. 1 Les conditions
socioéconomiques des femmes : la division sexuelle du travail
La pauvreté de la femme a souvent été
considérée comme la résultante d'une discrimination dont
elle a fait l'objet depuis l'avènement de l'homme sur terre. Si d'aucuns
y voient une volonté divine ou la force de la nature, d'autres
incriminent le rôle donné à la femme dans la division
sexuelle du travail.
S. MOSCOVICI (2000)3(*), trouve le fondement de la dépendance
socio-économique des femmes dans « l'organisation (lignage),
dans la rationalisation et dans la représentation de chaque groupe
humain ». Pour lui, « le statut et la place de la femme
dans le processus de développement relèvent d'une superstructure
sociale et des institutions qui traitent le genre féminin suivant une
certaine hiérarchisation des normes préétablies. Ainsi, le
statut de la femme ne peut être correctement appréhendé
qu'à travers l'avènement de sa vie qu'est le mariage, avec ses
trois problèmes fondamentaux : la dot, la polygamie et le
matrilignage ».
Pour MENDRAS H. (1975), « la division sexuelle du
travail est un phénomène "quasi- universel" qui traduit une
certaine prééminence de l'homme sur la femme. C'est la question
du pouvoir qui est au coeur des rapports de sexes. Ces rapports peuvent
revêtir des formes différentes et se manifestent tant au niveau
économique, politique que social »4(*).
EAGLY cité par MOSCOVICI (2000), accorde dans ce sens
en affirmant que « la mise en place des rôles, notamment la
division sexuelle du travail qui se traduit plutôt par le rôle
sexuel agentif des hommes et le rôle plutôt communautaire des
femmes, résulte de l'acquisition des compétences, des croyances
et des attentes correspondant à chaque sexe ».5(*) Le modèle d'EAGLY repose
sur le fait que le rôle attribué à chaque sexe est un
ensemble d'attentes consensuelles fonctionnant comme une norme dans l'influence
qu'elles exercent sur le comportement des membres du groupe concerné.
Ces attentes portent non seulement sur le comportement de l'individu, mais
aussi sur celui des autres. La conformité aux rôles liés
à leur sexe exerce une influence significative sur le comportement des
hommes et des femmes, donnant lieu à des différences
quantifiables dans la moyenne de leurs performances.
MUNROE cité par MOSCOVICI (2000), affirme à la
suite de EAGLY que « bien que les attributs communautaires et
agentifs puissent être étroitement liés à la
division du travail, dans le monde entier les femmes consacrent davantage de
temps que les hommes à la famille, car elles sont souvent
chargées de s'occuper des enfants et des tâches
ménagères. Les attributs communautaires sont donc liés
à la vie domestique tant comme les traits agentifs sont liés
à la sphère publique ».
I. FALL (2005) renforce cette idée en faisant
référence à « la notion de chef de famille qui
pour elle, est une prérogative d'essence masculine fondée sur les
constructions sociales et religieuses qui indiquent que les
sociétés sont de natures patriarcales : l'autorité
est masculine et la femme dépend sous ce rapport, de l'homme (le mari,
le père ou le frère aîné) »6(*).
Cette suprématie des hommes suppose l'entretien et la
prise en charge des femmes dans tous les domaines. Dés lors
apparaît la division du travail : les hommes assurent les
activités de production et les femmes les activités de
reproduction et d'entretien du foyer.
Ces auteurs semblent s'accorder sur un point : la
division sexuelle du travail désavantage l'épanouissement
socioéconomique de la femme. Les effets de cette situation affectent
directement sa capacité à participer pleinement aux
activités économiques et politiques. Il en résulte que les
rapports socioéconomiques fondés sur le genre sont en
défaveur de la femme.
Ces considérations sur la division sexuelle du
travail ne doivent cependant pas occulter le constat selon lequel les femmes
(notamment celles urbaines) réussissent très souvent dans leurs
entreprises d'auto promotion et d'insertion socioéconomiques. Aussi, il
convient d'étudier la particularité des recherches sur la
situation socioéconomique de la femme handicapée motrice.
2. 2 La
particularité de la femme handicapée
La situation de la femme handicapée motrice n'est pas
meilleure que celle de la femme en général, car en plus d'un
désavantage lié à l'aspect genre, ces femmes sont aussi
limitées par un handicap physique qui affecte leur motricité. Se
déplaçant difficilement, elles voient leurs chances de participer
à la vie socioéconomique très réduites, pour ne pas
dire nulles.
En effet, MORROW M.7(*) traduisant la situation de la femme handicapée,
dira que « le sexe et le contexte ont une incidence sur
l'expérience sociale de vivre avec une maladie chronique et une
incapacité ». Ainsi, pour cet auteur, les incapacités
ont un contexte social et les déterminants comme le sexe, la race et les
circonstances socio-économiques ont des effets par rapport au fait de
développer et de vivre avec des incapacités. En effet, les
discriminations à l'égard de la femme handicapée sont
multiples et visibles dans plusieurs domaines :
- limitation dans le domaine de la mobilité ;
- l'accès à l'école est souvent
très difficile, compromettant ainsi leur intégration au
marché du travail ;
- de plus, elles sont confrontées à de graves
difficultés à la fois pour trouver et pour conserver un travail.
Et le « taux d'emploi des femmes handicapées est beaucoup plus
faible ».
La prise en charge en matière de protection de la
santé est insuffisante. Les services de santé sont en
général peu accessibles aux personnes handicapées. Elles
ont difficilement accès aux médecins.
SOW A. dira dans ce sens « qu'en matière de
Santé, les femmes, au premier chef, constituent la couche de la
population la plus exposée. Cette différence est encore plus
accentuée chez les femmes handicapées qui souffrent doublement en
raison de leur statut de femme et de leur handicap physique ou
intellectuel ».
Concernant l'éducation, les filles handicapées
n'ont pas la même chance d'y accéder que leurs consoeurs valides.
Lorsque le choix sur la scolarisation des enfants se pose, les parents
préfèrent investir chez l'enfant non handicapé. Par
ailleurs, certains handicaps empêchent ou limitent les
possibilités de l'enfant à fréquenter l'école.
NDECKY H. (2004) souligne à cet effet que « une fois dans le
circuit formel d'éducation, ces filles handicapées en ressortent
très tôt à cause de difficultés telles que :
- l'inadéquation des moyens de transport ;
- l'inhibition des capacités intellectuelles de
l'enfant du fait du sentiment d'infériorité né de la
situation de handicap ;
- une mentalité de surprotection de l'enfant
handicapé qui ne favorise pas son ouverture au monde ;
... 8(*)»
Sur le plan psycho - affectif, la femme handicapée
motrice n'a pas aussi une assez large ouverture au monde. Si elle n'a pas la
possibilité de mendier dans les rues et artères de la ville, elle
reste souvent dans la cellule familiale de base où elle est a peine
visible pour ne pas « être la honte de la famille ».
Ses relations sociales sont restreintes. COURBEYE J. dira à cet effet
que « l'apparition d'un handicapé dans une famille est souvent
malvenue et mal acceptée par les parents. Elle est source d'humiliation
et peut même provoquer la déchirure de certains
couples ».9(*)
Aussi dans le contexte de la sexualité des femmes
handicapées, le célibat semble dominer cette couche sociale.
C'est ainsi que plusieurs recherches ont tenté de comprendre leur vie
sexuelle.
COLOMBY P. et GIAMIA diront (parlant de relations
socio-sexuelles), que « les personnes handicapées ont moins
fréquemment des relations socio-sexuelles que les personnes valides.
Sachant que la possibilité d'établir de telles relations varie
selon les caractéristiques socio-démographiques des personnes
concernées, telles que le sexe, l'âge, le niveau d'études,
l'emploi, le statut juridique ou les revenus.
- la probabilité d'avoir des relations socio-sexuelles
varie selon le type de déficiences (mentales, motrices, sensorielles et
métaboliques).
- le degré d'incapacité associé aux
déficiences exerce une influence sur la possibilité d'avoir des
relations socio-sexuelles.
- la sociabilité des personnes, à savoir les
contacts avec des membres de la famille, des voisins ou des amis, la
participation à des activités de loisirs ou culturelles, la
participation à des activités associatives, la fréquence
des départs en vacances peut également contribuer à
expliquer l'existence (ou l'inexistence) de relations socio-sexuelles.
- la possibilité d'avoir des relations socio-sexuelles
dépend des conditions d'hébergement faites aux individus et des
types d'institution dans lesquels ils sont placés ».10(*)
Sur le plan socioéconomique, les femmes
handicapées motrices font les frais de leur faible instruction et de
leur manque de qualification professionnelle. Ceci vient s'ajouter aux
désavantages dont sont aussi victimes les femmes en
générale. Leur ultime alternative reste souvent la
mendicité.
Considérant « le travail comme essentiel
à notre intégration sociale et à notre équilibre
psychologique »11(*), FALL. A, (1997) pointera l'exclusion sociale des
personnes handicapées et surtout des femmes handicapées. Ces
personnes sont donc très souvent condamnées à une
situation de dépendance.
SENGHOR. D, (1981) renforcera cette idée en soulignant
le fait que « "ces déchets humains" pèsent sur
l'économie ; constituent une partie des forces productives qui est
amputée et un frein au développement de telle sorte que c'est la
société toute entière qui se trouve
handicapée 12(*)».
Ainsi, tous ces écrits semblent aller dans le sens d'un
environnement socioéconomique défavorable pour la femme en
général et surtout pour celle handicapée. Cependant, des
actions ont été menées pour trouver une issue à la
situation défavorable de la femme. Nous voulons ici étudier la
particularité de la contribution de la micro finance dans
l'amélioration de la situation de la femme et de celle handicapée
en particulier.
2. 3 Les initiatives
entreprises pour l'amélioration de la situation de la femme
La question genre a fait son apparition dans les
politiques et stratégies de développement, après
l'échec de plusieurs politiques et stratégies qui occultaient la
prise en charge des groupes vulnérables.
Ainsi, les gouvernements et partenaires au
développement se sont rendus compte qu'un développement ne
pourrait être possible sans la participation de plus de la moitié
de la population en terme quantitatif et une main hautement qualitative. Tous
les acteurs du développement se sont rendus à l'évidence
de l'urgence d'accorder une attention particulière à la condition
de la femme. Entre autres stratégies, la micro finance est apparue comme
un moyen d'impliquer la femme dans le processus économique dont elle
constituait déjà un poids considérable.
GUERIN.I, voit en la micro finance un outil
d'émancipation et de promotion de la condition féminine. Pour
elle, les objectifs visés sont multiples : augmenter leurs revenus
et faciliter leur indépendance financière, stabiliser et
professionnaliser leurs activités entreprenariales, mais aussi, et peut
être surtout, améliorer leur statut au sein de la famille,
renforcer l'estime qu'elles ont d'elles-mêmes, ou encore favoriser leurs
capacités d'auto organisation et donc d'expression et de
revendication.
Dans la visée, SEN (1993) affirme que la micro finance
apparaît en quelque sorte comme un moyen d'augmenter l'autonomie et la
liberté réelle des femmes.
GUERIN.I, renforce en voyant en l'économie solidaire
comme étant le seul moyen d'accéder à des droits
économiques et sociaux de base pour les pays du Sud. Cependant, se
voulant prudente, elle prévient que d'un point de vue individuel, on
observe que la micro finance peut tout autant favoriser l'autonomie des femmes
en leur permettrant de stabiliser une activité génératrice
de revenus et de s'affranchir de certains liens de dépendance
qu'alourdir le poids de leurs obligations, renforçant ainsi les
inégalités entre hommes et femmes mais aussi entre femmes
elles-mêmes. D'un point de vue collectif, on constate que la micro
finance peut consolider les réseaux sociaux comme les
déstabiliser, appuyant les compétences collectives d'organisation
et de gestion comme susciter et encourager la création de groupes
fictifs ou monopolistiques. Par conséquent, s'il semble
nécessaire d'apprécier et de soutenir les potentialités de
l'action collective via la micro finance, il convient donc également de
reconnaître ses limites.
CLOUTIER, L et DIARRA, D (1993), constatent que
« les femmes ont tendance à s'investir surtout dans le
commerce (46% des activités occupées) et dans les affaires. Elles
mettent en pratique différentes stratégies de lutte contre la
pauvreté et la dégradation de leur milieu13(*) ».
Ainsi, les femmes semblent s'être parfaitement
insérées dans le secteur informel qui leur apparaît alors
comme un secteur d'accueil susceptible d'offrir du travail à presque
toutes celles qui le désirent. D'où la nécessité de
le formaliser en octroyant des financements aux femmes et leur permettre de
s'insérer aisément dans le tissu économique.
La quasi-totalité de ces études et
résultats de recherches ont montré des conditions de vie
précaires pour la femme en général et pour celle
handicapée en particulier. Celles-ci n'ont jamais cessé de se
battre pour améliorer leur situation socioéconomique. Ainsi, ces
écrits ont démontré que les femmes ont investi le secteur
informel qui reste pour elles une source d'auto promotion.
Par ailleurs bien qu'ils aient insisté sur les
initiatives entreprises par ces femmes, aucun d'entre eux n'a été
orienté vers l'analyse de l'apport des Activités
Génératrices de Revenus dans l'amélioration de la
condition socioéconomique de la femme en général et plus
particulièrement, de celle handicapée en milieu urbain.
C'est pour cette raison que nous essayerons dans cette
étude d'analyser cet apport sous le prétexte d'une étude
centrée sur le cas de l'AFHMCB.
3.1 CADRE D'ETUDE
Le Sénégal est situé à
l'extrême ouest du continent africain et couvre une superficie de 196 722
km2. La population du pays est d'environ 10 852 147 habitants avec
un taux de croissance de 2,52% et une densité de 57 habitants au
km2 (estimations de 2004). La population urbaine s'élevait
à environ 49% de la population totale en 2002.
Située à 14°42 de latitude Nord et
16°27 de longitude Ouest, la ville de Bambey appartient au
département du même nom dont elle est le chef-lieu.
Ce département de la région de Diourbel, avec
une superficie de 135 km2, est limité par ceux de Mbacké,
Diourbel, Fatick, Tivaouane, Thiès et Mbour, et est situé dans
une zone continentale qui ne dispose ni de cours d'eau, ni de ressources
minières, ni de forêts classées.
Avec la présence de fonctions éducatives et de
recherche dans les domaines sylvo - pastoral et de la foresterie, des
équipements de santé, administratifs et marchands, la commune de
Bambey centralise l'ensemble de son département. Au niveau national,
Bambey est à 24 km de Diourbel, 55 km de Thiès, 40 km de Fatick
et 123km de Dakar.
La ville de Bambey est au carrefour de l'inter
régionale Méckhé-Fatick et de la Nationale III. Elle fut
créée en 1886 à partir des hameaux qui s'étaient
implantés autour du marigot. Cette affluence de populations s'est vue
accentuée par le forage du puits de Kabe en 1906.
En 1907, l'ancien royaume du Baol fut érigé en
cercle avec comme chef lieu Diourbel et comprenait trois subdivisions dont
celle de Bambey qui renfermait les cantons de Tieppes, Ndadène ,
Guéaul et Lambaye ;
En 1926, Bambey fut une commune mixte et elle devient
seulement commune en plein exercice en 1956. En 1976, la région de
Diourbel fut divisée en deux avec la création de celle de Louga,
et comprend depuis lors trois départements que sont : Diourbel,
Mbacké et Bambey.
Le département de Bambey se trouve être l'un des
plus pauvres du Sénégal. La majorité de sa population
travaille dans le secteur agricole. Le niveau d'instruction des populations est
relativement faible. Bambey présente une physionomie foncièrement
rurale.
Les acteurs du développement local
comprennent ;
- l'Etat et ses démembrements qu sont les services
techniques, l'ISRA et l'ENCR ;
- la commune de Bambey qui fait partie des communes les plus
pauvres du Sénégal ;
- les autres acteurs que sont la société
civile ; les privés ; les associations ; etc.
Cette pauvreté se traduit par l'analphabétisme,
la non accessibilité à l'eau, à
l'électricité, au logement décent entre autres.
Dans le contexte de pauvreté de la ville de Bambey, les
femmes et les handicapés se présentent comme les acteurs les plus
vulnérables. Ils sont confrontés à l'insuffisance des
moyens basiques pour satisfaire leurs besoins primaires.
Il existe une association des handicapés moteurs dans
la commune, mais l'insuffisance des ressources financières contraint les
membres à mener des activités de promotion qui puisse assurer
leur intégration économique et sociale. La faible capacité
d'organisation des handicapés et la faiblesse en ressources
financières et matérielles (logistiques, équipement)
constituent un frein pour leur insertion et leur contribution au
développement local.
Il n'existe pas, à proprement parler, une
stratégie ou un modèle d'appui et de prise en
considération des personnes handicapées, reposant sur
l'institutionnalisation et la spécialisation. Les handicapés sont
confrontés à plusieurs limites telles que : la non existence
de structures spécifiques de prise en charge, une prise en charge
coûteuse, une marginalisation, ... Il n'y a pratiquement aucune relation
entre le centre de santé et les personnes handicapées
Seuls quelques ONG, bonnes oeuvres et organes étatiques
décentralisés tels que le SDAS s'occupent encore timidement des
handicapés.
C'est dans ce cadre que l'Etat et des partenaires en
collaboration avec le SDAS, ont mis en place un programme de
Réadaptation à Base Communautaire (RBC). C'est une
stratégie qui s'inscrit dans le cadre du développement
communautaire pour la réadaptation, l'égalisation des chances et
l'intégration de toutes les personnes handicapées.
Au niveau de la population, une certaine compassion à
l'égard des handicapés est notée. Elle accepte de plus en
plus et encourage l'émergence d'associations de personnes
handicapées, mais ne traduit pas encore ce soutien en des actes
concrets.
Cependant, beaucoup de préjugés et de
stéréotypes subsistent encore. Nous avons même noté
des cas d'abus sexuels sur des mineurs handicapés, des refus de
paternité sur des grossesses de handicapées et des oppositions
à des projets de mariages.
L'environnement est encore hostile à
l'épanouissement des handicapés moteurs. Mais il faut
reconnaître qu'avec le dynamisme croissant des associations de personnes
handicapées, il y'a un début encore timide de prise en charge de
cette couche de la population.
A ce titre, des formations ont été
dispensées à certaines membres de l'AFHMCB et concernaient des
domaines tels que la couture/broderie, la coiffure, l'art ménager et la
transformation des fruits et légumes avec l'ITA. Les membres
formés sont capables aujourd'hui de développer des AGR, de les
gérer et s'autonomisent de plus en plus.
3.2 CHAMP D'ETUDE
Le nombre de personnes handicapées motrices
recensé dans la commune s'élève à ce jour à
136. Dans ce nombre, 62 sont des femmes, soit 46% de la population totale de
handicapés moteurs de la commune.
Le groupe sur lequel nous avons choisi de faire notre
étude se nomme Association Féminine des Handicapées
Motrices de la Commune de Bambey (AFHMCB). Elle a été
créée en 1999, suite à des malversations
financières ayant disloquées l'Association des Handicapés
Moteurs de Bambey.
En effet, les femmes membres de ladite association,
regroupées au sein de la section féminine, avaient
décidé de créer leur propre association, après
constatation des discriminations dont elles faisaient objet et des
malversations financières continuelles.
L'AFHMCB a son siége social au quartier léona
nord, sur la route de Gawane, chez le domicile du chef de quartier feu
Salif NDIAYE.
La raison d'être de l'association est l'entre aide et la
solidarité entre ses membres. Ce besoin d'entre aide découle du
fait qu'elles se sont toujours senties laissées en rade par les
autorités locales et les institutions, malgré les voeux pieux
faits à l'endroit des handicapés.
Ce but a été traduit en trois objectifs majeurs
que sont :
- regrouper toutes les femmes handicapées motrices de
la commune, au sein d'une même association ;
- favoriser l'entre aide et la solidarité entre les
femmes handicapées motrices ;
- développer des Activités
Génératrices de revenus (AGR) pour la promotion socio
économique des femmes handicapées motrices.
Le problème centrale des membres de l'association se
trouve être les difficultés de déplacement de ses membres,
du fait du handicap.
En effet, ces difficultés de déplacement se
traduisent par un manque de moyens de locomotion spécifique à
leur handicap, à savoir : des chaises roulantes et des
béquilles. Cela entraîne beaucoup de retard dans leurs
activités, des absences fréquentes lors des réunions et
même des démissions.
L'AFHMCB est sous la tutelle de L'Association Nationale des
Handicapés Moteurs du Sénégal (ANHMS)
L'ANHMS est une association à but non lucratif,
officiellement reconnue le 06 MAI 1982 avec récépissé
délivré par le Ministère de l'Intérieur sous le
N°3882/MINT/DAGAT.
Elle regroupe des personnes handicapées motrices, les
parents et les amis de celles-ci et est présente dans tout le territoire
sénégalais. Sa structuration est modelée sur la
décomposition géographique du pays.
Elle est composée d'un Bureau National, de 10 bureaux
régionaux, de 31 bureaux départementaux et des comités de
quartiers. Elle travaille à l'amélioration des conditions de vie
des personnes handicapées en général et de ses membres en
particulier.
La section féminine née de l'assemblée
générale statutaire de 1998 a permis à l'association
de faire un pas considérable dans sa structuration.
La femme handicapée, du fait de sa situation de
marginale à plus d'un titre (en tant que femme et en tant que
handicapée), méritait qu'on lui consacre un plan
spécifique d'insertion.
La section compte à ce jour plus de 200 000 membres
à travers le Sénégal et a suivi la structuration de
l'association. Ainsi, elle a des filiales dans toutes les sections
régionales et sous-sections départementales de l'association.
L'AFHMCB, depuis sa création en 1999, n'a pas poursuivi
sa structuration. Elle ne disposait donc pas de texte organique, mais officiait
surtout dans l'informel. Cependant bien que n'ayant pas de reconnaissance
juridique, cette association avait toujours le soutien de partenaires tels que
le SDAS/Bambey, AHDIS ou encore le CMS.
L'adhésion à l'association est libre et
volontaire, pourvu que l'adhérant soit femme handicapée motrice.
Le droit à l'adhésion s'élève à 2500F CFA.
Pour prétendre à des financements et participer aux
activités de l'association, le membre devra verser mensuellement, la
somme de 500F CFA.
Le bureau de l'association est composé :
- d'une présidente ;
- d'une présidente adjointe ;
- d'une secrétaire générale ;
- d'une trésorière ;
- d'une trésorière adjointe ;
- de trois commissaires aux comptes.
Ce bureau a été mis en place en 1999, à
la suite d'un vote. Les membres n'ont pas jugées nécessaire de le
renouveler, puisque l'association na pas encore achevée sa structuration
par une reconnaissance juridique.
Le consensus est de rigueur dans les prises de
décision. A l'occasion, la présidente convoque tous les membres
disponibles pour prendre une décision unanime. Cependant, il arrive
parfois que l'acuité de la situation ne permette pas la réunion
de tous les membres. La présidente reçois alors le plein pouvoir
de décider pour et dans l'intérêt de l'association et
ensuite de rendre compte aux membres.
Avec le problème de déplacement qui affecte la
quasi-totalité des membres du bureau, sinon de l'association, les fonds
ont été confiés à la présidente qui les
gère et garde les documents et archives. Les autres membres lui font
entièrement confiance et n'interviennent que lorsque la situation le
demande : par exemple quand la signature de la trésorière ou
de la secrétaire générale est demandée.
Jusque là, la seule sanction appliquée reste
celle financière. En effet, l'association n'est pas encore
confrontée à des fautes graves, outre des
irrégularités notées sur le versement de la cotisation
mensuelle de 500F CFA. Ainsi, pour prétendre à un quelconque
financement, le membre devra d'abord s'acquitter du versement de toutes ses
cotisations mensuelles, sinon de ses arriérées de cotisation. En
cas de non paiement, son financement sera réparti aux autres membres
ayant émis le désir d'acquérir une somme plus
importante.
Avec l'imminence de la reconnaissance juridique, l'association
passe progressivement de la gestion informelle à une structuration.
Cependant, cette structuration devrait s'accompagner de la résolution
d'un certain nombre de problèmes comme celui de la mobilité.
Les membres sont très motivés, malgré
leur handicap moteur. La raison est à chercher certainement dans leur
désir de trouver les ressources nécessaires leurs permettant de
mener des activités socio - économiques afin de s'auto prendre en
charge
Dans ce désir commun, tous les membres s'entendent
parfaitement et entretiennent des relations d'amitié, de
fraternité et de solidarité. C'est la raison pour laquelle les
conflits et les clans sont inexistants au sein de l'association. Aussi, la
présidente jouit d'une certaine notoriété à cause
de ses qualités personnelles de conciliatrice, d'écoute et de
gestion collégiale dans la transparence.
D'autres membres jouent aussi des rôles
importants ; qui à cause de leurs dynamismes, qui d'autre à
cause de leurs niveaux d'instruction.
La massification a fait naître en chacune des membres un
dynamisme nouveau. Certaines étaient totalement inactives avant
d'adhérer à l'association. L'esprit de solidarité et
d'entre aide a réveillé en elles le goût de
l'entreprenariat, l'ouverture à l'environnement qui semblait
fermée pour elles et le développement de relations et de
partenariats.
A ce jour, l'AFHMCB ne dispose d'aucun matériel de
fonctionnement et ne compte à son affectif, aucune réalisation
visible, hormis le compte au CMS. Les financements qu'elles acquièrent
sont partagés entre les membres qui détermineront elles -
mêmes les activités sur lesquelles elles vont s'investir ainsi que
le mode de gestion des fonds alloués. Les seules exigences sont
l'ouverture d'un compte d'épargne et le remboursement des fonds
alloués.
Pour les finances, l'association possède un compte
d'épargne au CMS. Les inscriptions et cotisations mensuelles y sont
versées. Le compte qui s'élève aujourd'hui à
hauteur de 150.000F CFA, sert parfois à financer les activités
des membres en cas de non disponibilité de fonds de partenaires.
Les financements des partenaires pour chaque membre vont de
50.000F CFA à 100.000F CFA. Ces partenaires sont le SDAS, AHDIS, le
PNUD, le PLCP et le CMS.
Le problème central de l'AFHMCB est celui de la
mobilité de ses membres. En effet, étant handicapées
moteurs, ces femmes ont besoins d'appareils spécifiques qui puissent
leur permettre de se déplacer. Il s'agit de béquilles et de
chaises roulantes. Malheureusement, ces appareils coûtent chers et ne
sont pas à la portée de presque l'ensemble des membres de
l'association. Les rares membres qui en possèdent sont
confrontées à un autre problème: celui de l'entretien et
de la maintenance des appareils.
En effet, les chaises roulantes ont besoin d'un bon entretien
et des pièces de rechanges constamment disponibles pour des
réparations. Malheureusement, ces pièces de rechanges ne sont
parfois même pas disponibles sur le marché.
Il se trouve que la majeur partie des femmes
handicapées a surtout besoin de chaises roulantes assez
spécifiques, du fait de la nature et du degré de leur handicap,
mais surtout à cause de leur âge avancé. Il s'agit de
chaises roulantes motorisées et assez spacieuses pour le confort.
Ce problème de mobilité est la cause majeure des
retards notés dans le déroulement des activités de
l'association, notamment l'écoulement des produits issus de leurs
activités.
L'association est aussi confronté à d'autres
problèmes tels que l'insuffisance de l'appui technique, la non
disponibilité de matériels pour le plein exercice des AGR,
l'inadaptation des systèmes de crédits en cours qui font de
petits prêts qui ne permettent pas de prendre en charge certaines
activités et qui ne prennent pas en compte les besoins
spécifiques du handicapé et les besoins primaires du foyer.
Ainsi, les membres ne peuvent mener ensemble des activités communes et
sont obligées de se partager les financements à cause de leur
insignifiance
Au plan social, l'inadéquation du milieu de vie avec
les discriminations, stéréotypes et marginalisations de la
population et surtout des autorités locales, constituent un second
handicap pour ces femmes. Nous pouvons affirmer que c'est même le
handicap majeur pour ces femmes. Certaines se sont vues opposer des projets de
mariage, d'autres ont subi des abus sexuels, des refus de reconnaissance de
leurs enfants à cause de leur état de faiblesse. Malheureusement,
elles ne disposent pas encore des armes nécessaires pour faire face
à l'hostilité du milieu, malgré leur dynamisme et leur
expertise dans certains domaines comme la coiffure, la couture et la
transformation des fruits et légumes
4.1 Type de recherche
Nous avons choisi de faire une étude descriptive
centrée sur une association. Il s'agit d'une investigation au sein d'un
groupe (l'Association Féminine des handicapés moteurs de la
Commune de Bambey), afin de répondre à la question de savoir ce
que les AGR apportent à l'amélioration des conditions de vie des
femmes handicapées motrices de la commune de Bambey.
4.2 But
Le but de cette étude est de contribuer à
l'amélioration des conditions socio-économiques des femmes
handicapées motrices de la commune de Bambey à travers les
Activités Génératrices de Revenus (AGR).
4.3 Objectifs de
recherche
4.3.1 Objectif
général
Appréhender l'impact des Activités
Génératrices de Revenus (AGR) dans l'amélioration des
conditions socio-économiques des femmes handicapées motrices
de la commune de Bambey.
4.3.2 Objectifs
spécifiques
- Décrire les caractéristiques
sociodémographiques, sanitaires et socioéconomiques des femmes
membres de l'Association Féminine des Handicapés Moteurs de la
Commune de Bambey (AFHMCB);
- Analyser la nature et l'impact des Activités
Génératrices de Revenus (AGR) pratiquées par les femmes
membres de l'AFHMCB;
- Analyser la perception que les femmes membres de l'AFHMCB
ont d'elles mêmes en terme de pouvoir de décision et d'autonomie
d'action ;
- Recueillir les suggestions des femmes membres de l'AFHMCB,
de leurs conjoints ou parents proches (ascendants, membres de la fratrie ou
enfants) et des organismes de financement et partenaires ;
4.4 Population à
l'étude
La population cible est composée de trois
sous-groupes :
- les femmes handicapées motrices exerçant une
AGR au niveau de la commune de Bambey ;
- les partenaires (associatifs ou institutionnels) ayant
financé et/ou assuré la formation, l'accompagnement technique et
le suivi des activités des femmes de l'association ;
- les conjoints ou parents proches (ascendants, membres de la
fratrie ou enfants) des femmes handicapées motrices exerçant une
AGR au niveau de la commune de Bambey.
Ainsi, la population observée est composée de
trois (03) sous-groupes :
- les femmes membres de l'association féminine des
handicapées motrices résidant dans la commune de Bambey et
exerçant une Activité Génératrices de Revenus;
- les agents prestataires de services des structures ou
services d'accompagnement ;
- les conjoints ou parents proches des femmes de l'association
féminine des handicapées moteurs de la commune de Bambey.
4.5 Echantillonnage et
échantillon
En raison de l'effectif assez réduit des membres de
l'association (23) et compte tenu des besoins de représentativité
de l'étude, la base de sondage retenue est une nomenclature
La nomenclature en question est la liste des femmes membres de
l'Association Féminine des Handicapés Moteurs de la Commune de
Bambey et exerçant une AGR.
Cette nomenclature nous fournit l'information sur
l'identité et l'adresse, afin d'accéder facilement à la
population à observer.
L'échantillonnage est de type non probabiliste. La
méthode non aléatoire adoptée nous permet de disposer d'un
échantillon dirigé selon les critères d'inclusion
ci-après :
- être membre de l'Association Féminine des
Handicapés Moteurs de la Commune de Bambey :
- avoir au moins 18 ans ;
- exercer une AGR..
Ainsi, l'échantillon enquêté est
composé de onze (11) individus. Tous ces individus réunissent les
critères d'inclusions retenus pour l'enquête.
- Unité d'échantillon
L'unité d'échantillon est un individu qui fait
partie de la base de sondage et qui peut être
sélectionnée : il s'agit ici de l'unité
« femme handicapée motrice exerçant une Activité
Génératrices de Revenus (AGR) ».
- Unité déclarante
C'est l'individu qui fournit l'information qu'exige notre
recherche. Dans cette étude il y' a trois (03) unités
déclarantes : les femmes handicapées motrices
exerçant une AGR, les conjoints ou parents proches des femmes
handicapées motrices exerçant une AGR et les partenaires,
structures d'appui et d'accompagnement.
- Unité de
référence
C'est l'unité au sujet de laquelle l'information est
fournie, unité qui sert de référence à l'analyse
des résultats de la recherche : il s'agit ici de la femme
handicapée motrice exerçant une AGR.
4.6 Techniques et
instruments de collecte de données
4.6.1 Validation des
instruments
La collecte des données et informations
nécessaire au bon déroulement de notre recherche est axée
sur deux phases principales : la recherche documentaire et l'enquête
proprement dite sur le terrain.
Les différents instruments utilisés pour
l'enquête seront l'administration d'un questionnaire, l'entretien et
l'observation participante.
Auparavant une recherche documentaire permettra de cerner les
axes du thème.
- La recherche documentaire
Pour cette étape du travail, nous avons
procédé à la consultation de plusieurs documents relatifs
à notre thème dans des centres documentaires tels que
- la bibliothèque de l'Ecole Nationale des Travailleurs
Sociaux Spécialisés (ENTSS) ;
- la bibliothèque de l'Ecole Nationale d'Economie
Appliquée (ENEA) ;
- la bibliothèque de l'Ecole Nationale de
Développement Sanitaire et Social (ENDSS) ;
- la bibliothèque du Bureau International du Travail
(BIT) ;
Il s'agit particulièrement de mémoires de fin
d'études, d'ouvrages, de rapports de stage ou de séminaires,
d'articles de journaux, de sites Internet abordant les questions de genre, de
handicap et d'Activités Génératrices de Revenus.
- L'entretien
L'entretien est une technique de recueil de l'information qui
se déroule dans une relation de face à face afin de recueillir
des informations dans tous les domaines. Elle vise à :
- Obtenir des informations, perceptions, sentiments, attitudes
ou opinion de la part de l'enquêté ;
- Comprendre ce que les personnes pensent ou peuvent penser
sur un sujet
- Approfondir des points importants ;
- Initialiser une démarche participative.
Nous avons choisi cette méthode d'une part à
cause du niveau d'instruction assez bas de notre population d'étude
principale (les femmes de l'association féminine des handicapés
moteurs de la commune de Bambey), d'autre part, elle assure la fiabilité
à nos données car nous offrant la possibilité de contenir
les écarts de réponses.
- Le questionnaire
Il sera élaboré pour les partenaires et
organismes de financement et d'encadrement des femmes exerçant une
AGR.
Il s'agira pour ces partenaires de financement et
d'encadrement des femmes exerçant une AGR, de répondre à
une liste de question qui leur sera livrée à domicile.
L'avantage de cette méthode est qu'ils prendront le
temps (dans un délais raisonnable) de réfléchir aux
différentes questions qui leur seront remises.
- L'observation participante
Il s'agira pour nous de participer aux activités
menées par les femmes handicapées moteurs entrepreneurs, afin de
pouvoir apprécier un certain nombre de facteurs liés à
leur organisation et à l'intérêt qu'elles portent aux
activités collectives.
Ainsi, nous avons trois (03) instruments de recueil de
données :
- un (01) guide d'entretien à l'intention des femmes
handicapées motrices exerçant une AGR, de l'association
féminine des handicapées moteurs de la commune de
Bambey ;
- un (01) guide d'entretien à l'intention des conjoints
ou parents proches des femmes handicapées motrices de l'association
féminine des handicapés moteurs de la commune de Bambey ;
- un (01) questionnaire à l'intention des organes de
financement et partenaires des femmes handicapées motrices de
l'association féminine des handicapés moteurs de la commune de
Bambey.
Les informations recueillies avec ces trois (03) instruments
seront complétées par celles consignées dans le carnet de
recherche, grâce à l'observation participante au cours de la
recherche.
4.6.2 Analyse critique des
instruments
Les guides d'entretiens et le questionnaire d'enquête
ont été soumis à notre encadreur de mémoire qui a
vérifié la conformité des questions avec les objectifs de
recherche, suggéré l'élimination ou la reformulation de
certaines questions,
Ensuite, des entretiens avec des spécialistes en
handicap moteur au bureau de Handicap International et avec un
spécialiste de la micro finance à l'Ecole Nationale des Cadres
Ruraux de Bambey, a permis la redéfinition de certains termes techniques
concernant le handicap et l'entreprenariat féminin.
4.6.3 Le pré-
test
Par souci de vérifier la clarté et la
précision des instruments confectionnés, nous avons fait le
pré-test à Bambey qui se trouve être la zone de notre
étude ; mais avec une cible différente de celle que nous
devrons étudier. Il s'agit du GIE Pastef qui regroupe des
femmes s'activant essentiellement dans le petit commerce. Cependant, cette
cible ne regroupe pas des femmes handicapées motrices.
Ce pré-test nous a permis de réajuster les
outils méthodologiques, certaines questions et de revoir la
conformité des questions avec le thème de notre recherche.
4.7 Déroulement de
l'enquête
L'enquête proprement dite sur le terrain, s'est
déroulée du 27 décembre au 30 décembre 2006.
D'emblé, nous avons soumis un questionnaire aux partenaires des femmes
qui après information sur les objectifs de l'étude, ont pris
trois (03) jours pour remplir ce questionnaire.
Sur le terrain, nous administrions quatre (04) guides par
jours, à raison de deux (02) femmes handicapées motrices le matin
et deux autres l'après midi. Les femmes qui devaient faire l'objet d'une
enquête étaient averties la veille par téléphone et
avaient ainsi le temps de se préparer. Les enquêtes auprès
des femmes étaient complétées par celles
administrées aux conjoints ou proches des femmes.
L'ambiance au début des entretiens était un peu
crispée car les femmes avaient des réserves par rapport à
l'objet de l'entretien. Au fur et à mesure que l'enquête se
déroulait, elles prenaient confiance et se livraient totalement aux
questions.
4.8 Aspects éthiques
et déontologiques
Dans le but de garantir la confidentialité des
données recueillies sur le terrain, nous avons
préféré garder l'anonymat des personnes
enquêtées.
De même, l'éthique dans le traitement des livres
et revues a été respectée conformément au principe
déontologique de la recherche.
4.9 Plan d'analyse des
données
Après un dépouillement de nos enquêtes,
nous avons analysé les réponses apportées par la
population à l'étude par rapport au but de notre étude et
par rapport à nos objectifs.
Les données sont analysées par rapport à
la situation socio-économique de la femme avant la survenue du handicap
et après la survenue du handicap, notamment avec l'exercice d'AGR.
Nous avons d'abord essayé d'analyser
l'amélioration des conditions des femmes membres de l'association
féminine des handicapés moteurs de la commune de Bambey, en
procédant par une comparaison de leur situation avant et après le
début de la pratique d'AGR. Pour arriver à cela, nous
procéderons par déduction, à travers les réponses
relatives à ce que les revenus des AGR leur ont permis de
réaliser.
Le dépouillement des données recueillies
auprès des conjoints des femmes et des partenaires sera un
complément d'information sur la situation socio-économique des
femmes handicapées avant et après le début de la pratique
d'AGR, tout en mettant l'accent sur l'aspect qualitatif de
l'amélioration des conditions socioéconomiques,
c'est-à-dire en terme d'autonomie de décision et d'action.
4.10 Difficultés et
limites de l'étude
La principale difficulté de l'étude
réside dans l'impossibilité de trouver une documentation relative
à la prise en charge spécifique des conditions
socioéconomiques des femmes handicapées motrices. Les
écrits disponibles sont en général soit une
évocation sommaire des conditions difficiles de la femme
handicapée motrice, soit ses capacités à pouvoir jouir
pleinement d'une vie sexuelle satisfaisante.
Il nous a fallu contourner cette difficulté en mettant
une corrélation entre les conditions des femmes en
générale et celles handicapées motrices, à travers
les questions de genre
5.1 ANALYSE ET
INTERPRETATION DES RESULTATS
Dans ce chapitre, nous voulons développer les
différents aspects relatifs aux données collectées en
rapport avec les objectifs de la recherche.
La présentation des données relatives à
une variable ou un groupe de variables sous formes de tableaux ou de graphiques
(diagrammes en secteurs, courbes, histogrammes, ...) est suivie de l'analyse
des informations ainsi fournies et de leur interprétation en
référence au contexte global de la recherche et des
réalités sociologiques, culturelles et économiques de la
population.
5.1.1 Caractéristiques sociodémographiques des
femmes handicapées motrices
Cette partie permet d'apporter des informations relatives au
premier objectif spécifique de l'étude à savoir
l'identification des caractéristiques sociodémographiques des
femmes membres de l'Association Féminine des Handicapées Motrices
de la Commune de Bambey. Cette identification s'est opérée sur la
base des critères suivants: l'âge, la situation matrimoniale, le
niveau d'instruction, le nombre d'enfants, ...
5.1.1.1. Relation âge - situation matrimoniale et
situation matrimoniale - nombre d'enfants
Nous cherchons ici à faire une corrélation entre
l'âge et la situation matrimoniale dans un premier temps et ensuite entre
la situation matrimoniale et le nombre d'enfants.
Tableau 1 :
Répartition des femmes handicapées motrices selon l'âge et
la situation matrimoniale
|
Situation matrimoniale
|
|
|
|
Célibataire
|
Mariée monogame
|
Mariée polygame
|
|
|
Tranches d'âge
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
TOTAL
|
%
|
18 - 24
|
02
|
18,18
|
-
|
-
|
-
|
-
|
02
|
18.18
|
25 - 34
|
02
|
18.18
|
01
|
9.09
|
01
|
9.09
|
04
|
36,36
|
35 - 44
|
03
|
27,27
|
-
|
-
|
-
|
-
|
03
|
27,27
|
45 - 54
|
01
|
9.09
|
-
|
-
|
01
|
9.09
|
02
|
18.18
|
TOTAL
|
08
|
72.72
|
01
|
9.09
|
02
|
18.18
|
11
|
100
|
Source: Enquêtes sur le terrain
L'examen du tableau révèle une distribution
quasi équitable des femmes handicapées motrices, avec une
prédominance de la tranche d'âge 35 - 44 ans qui représente
le ¼ de l'échantillon enquêté. La population
enquêtée est essentiellement constituée d'adultes (30 - 55
ans) qui font ainsi ¾ de cette population totale.
Nous notons que la grande majorité des femmes
handicapées motrices (3/4), sont des célibataires. Les tranches
d'âge 18 - 24 ans et 35 - 44 ans sont beaucoup plus frappées par
le célibat.
L'importance de la proportion de célibataires est
révélatrice de la difficulté de ces femmes à se
marier. Cette situation pourrait découler de certaines pesanteurs
socioculturelles et des préjugés qui font que bon nombre d'entre
elles ont des relations sociales restreintes.
Ainsi, si leurs soeurs valides de la même tranche
d'âge arrivent à se marier, elles par contre trouvent
difficilement un conjoint qui puisse les accepter avec leur handicap. Car selon
NDECKY. H (2004), « le problème ne se situe pas au niveau des
deux prétendants, mais c'est plutôt la famille du valide qui
s'indigne de voir leur enfant épouser une femme handicapée qui ne
saurait s'occuper convenablement de son ménage ».
Aussi, beaucoup de femmes handicapées motrices
hésitent encore à contracter une relation amoureuse, pour ne pas
être victimes de déceptions ou d'abus de la part de certains
hommes, du fait de leur situation de handicap.
SOW. A14(*) (2006), citant DICK. S, présentera
« une enquête menée sur 245 femmes handicapées en
1988 par le Réseau d'action des femmes handicapées du Canada,
selon laquelle la violence et la crainte de la violence sont les questions les
plus cruciales auxquelles sont confrontées les femmes
handicapées. Ainsi, il y ressort que :
- le danger d'exploitation sexuelle des personnes
handicapées semble être au moins de 150 % plus élevé
que celui des personnes du même sexe et d'âge similaire mais sans
handicap ;
- quarante pour cent (40%) de ces femmes avaient
été violées, maltraitées ou
agressées. »
Enfin, pour sortir du célibat, ces femmes n'ont pas en
général de choix sur l'option (polygamie ou monogamie). Ce qui
explique que beaucoup de celles mariées sont polygames.
Nous nous sommes aussi intéressés à la
fécondité des femmes handicapées et les résultats
obtenus sont récapitulés dans le tableau ci-dessous.
Tableau 2 :
Répartition des femmes handicapées motrices selon la situation
matrimoniale et le nombre d'enfants
|
Situation Matrimoniale
|
|
|
|
Célibataire
|
Mariée monogame
|
Mariée polygame
|
|
|
Nombre d'enfants.
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
TOTAL
|
%
|
0
|
06
|
54,54
|
-
|
-
|
-
|
-
|
06
|
54,54
|
1
|
01
|
09,09
|
01
|
09,09
|
-
|
-
|
02
|
18,18
|
2
|
01
|
09,09
|
-
|
-
|
01
|
09,09
|
02
|
18,18
|
5
|
-
|
-
|
-
|
|
01
|
09,09
|
01
|
09,09
|
TOTAL
|
08
|
72,72
|
01
|
09,09
|
02
|
18,18
|
11
|
100
|
Source: Enquêtes sur le terrain
Le tableau ci-dessus nous montre que les femmes
handicapées motrices ont une fécondité assez faible. En
effet, seule une d'entre elles a eu plus de deux (02) enfants. Ce chiffre est
plus bas que « l'Indice Synthétique de Fécondité
(ISF) du Sénégal estimé en 1997 à 5,7 enfants par
femme »15(*)
(EDS III, 1997).
Cette situation serait due en partie au célibat qui
touche ¾ de ces femmes. Et dans ce lot de célibataires, plus de la
moitié (54,54%) n'ont pas encore d'enfants. Cependant, ces
résultats pourraient être nuancés dans la mesure où
81,81% de ces femmes n'ont pas encore atteint l'âge de la
ménopause (18 - 44 ans) et donc peuvent encore avoir des enfants.
Aussi, nous notons que 45% des femmes handicapées
motrices ont au moins chacune un (01) enfant et ce, quelque soit la situation
matrimoniale.
5.1.1.2. Provenance des femmes handicapées motrices
Ce point nous renseigne sur les lieux d'habitation des femmes
handicapées motrices membres de l'AFHMCB et leurs positions par rapport
au point focal des activités économiques de la commune de Bambey
et par rapport au siége social de l'association. Ceci dans l'optique de
circonscrire leurs rayons de déplacement.
Graphique n° 1:
Diagramme de la provenance des femmes membres de l'Association Féminine
des Handicapés Moteurs de la Commune de Bambey.
Source: Enquête sur le terrain
Nous avons constaté que 32% des femmes
handicapées motrices membres de l'AFHMCB vivent prés du
siège social de l'association qui se trouve dans le quartier
léona nord sur la route de Gawane. Aussi, 41% sont à plus de 500
mètres du siège social et 27% résident à plus d'un
(01) kilomètre du siège social.
Si le siège social constitue le point focal des
activités de l'association, c'est donc 68% des membres qui sont beaucoup
plus touchées par le problème de déplacement.
Les rayons d'habitation peuvent sembler insignifiant, mais
avec le handicap, ces femmes éprouvent d'énormes
difficultés pour se déplacer parce que la quasi-totalité
d'elles n'a pas de moyens de locomotion. Les quelques témoignages
recueillis ont permis de constater que ce problème de déplacement
vers le siége social serait la cause de la non participation de
plusieurs membres aux réunions et activités de l'association.
Nous avons constaté aussi que 90% des membres non actives,
résident à plus de 500 mètres du siège social.
Aussi, faut - il souligner que le marché qui constitue
le point focal des échanges dans la commune ne se trouve pas à
moins de trois cent (300) mètres de la résidence d'un membre de
l'association. Avec le problème de déplacement, ces femmes
pourraient avoir des difficultés d'approvisionnement en matières
premières et d'écoulement de leurs produits ou services.
5.1.1.3. Age et niveau d'instruction
Selon l'Enquête Sénégalaise Auprès
des Ménages 16(*)(ESAM), l'alphabétisation est le fait, pour une
personne de 15 ans et plus, de savoir lire, écrire et comprendre, dans
une langue quelconque (y compris les langues nationales), un texte court et
simple sur des faits ayant trait à la vie quotidienne.
La relation âge - niveau d'instruction permet
d'apprécier le niveau d'instruction des femmes à travers les
tranches d'âges et par rapport aux programmes gouvernementaux mis en
place pour la scolarisation des filles et l'alphabétisation des femmes.
Ceci dans le but de voir si ces programmes touchent les femmes
handicapées motrices.
Tableau 3: Réponses des femmes
handicapées motrices réparties selon l'âge, la nature et le
niveau d'instruction
|
Nature et niveau d'instruction
|
|
|
|
Non instruite
|
Primaire
|
Secondaire
|
Coranique
|
Alphabétisation
|
|
|
Age
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
TOTAL
|
%
|
18 - 24
|
-
|
-
|
02
|
15,38
|
-
|
-
|
-
|
-
|
02
|
15,38
|
04
|
30,76
|
25 - 34
|
01
|
7,69
|
01
|
7,69
|
01
|
7,69
|
01
|
7,69
|
-
|
-
|
04
|
30,76
|
35 - 44
|
02
|
15,38
|
01
|
7,69
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
03
|
23,07
|
45 - 54
|
02
|
15,38
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
02
|
15,38
|
TOTAL
|
05
|
38,46
|
04
|
30,76
|
01
|
7,69
|
01
|
7,69
|
02
|
15,38
|
13
|
100
|
Source: Enquêtes sur le terrain
La lecture du tableau n° 3 nous montre un faible niveau
d'instruction chez ces femmes handicapées motrices (61,53% ne
fréquente pas l'école française) et une déperdition
scolaire notable, vu le nombre de femmes ayant déclaré avoir
arrêté leurs études au niveau primaire (un sur trois).
Cependant, en considérant en plus de l'école française,
l'école coranique et l'alphabétisation, 61,52% des femmes sont
instruites, pour seulement 38,46% de non instruites. Donc la persistance de
l'analphabétisme serait à nuancer.
Aussi, si certaines parviennent à atteindre le
secondaire, cela peut être considéré comme une
évolution vers une scolarisation des filles en général et
des personnes handicapées en particulier.
Par ailleurs, toutes les femmes handicapées de la
tranche d'âge 40 - 55 ans n'ont pas eu accès à un
système formel d'éducation. Ceci serait dû à la
conception jadis négative sur l'instruction des handicapés et
plus particulièrement des filles handicapées. Si leurs consoeurs
valides n'ont véritablement eu accès à l'école
qu'après de multiples programmes tendant à motiver leur
instruction (campagnes de scolarisation des filles), elles au contraire ont
fait les frais de la gêne qu'ont souvent les parents à
« exposer » devant la société un enfant
infirme.
Un autre élément qui attire notre attention
demeure le fort taux de déperdition scolaire. En effet, sur les 38,45%
de femmes ayant suivi un cycle formel, 30,76% ont abandonné au primaire
et 7,69% au secondaire. Aucune d'elles n'a pu accéder aux études
supérieures.
Ce fort taux d'abandon scolaire se justifie par de multiples
raisons :
- d'abord au niveau familial, les préjugés
cultivent une mentalité de protection et d'assistance aux PSH à
tel point que certains parents ne songent pas à envoyer leurs enfants
handicapés à l'école ou à les soutenir à
réussir comme tout enfant dit normal. Il y a aussi que le coût de
la scolarité d'un enfant handicapé reste très
élevé (appareillage adéquat, transport
adapté...) ;
- ensuite, au niveau personnel, les préjugés
défavorables de la société peuvent imprimer dans la
conscience de l'enfant handicapé une situation de résignation qui
fait qu'il se sente inférieur à ses pairs valides. Ce qui peut
inhiber ses potentialités intellectuelles ;
- enfin, la législation sénégalaise n'a
pas mis en place des mesures réglementaires de protection de la
scolarité des PSH tels que :
* l'accessibilité des infrastructures scolaires aux
PSH ;
* l'octroi d'un quart d'heure académique,
c'est-à-dire, les accepter en classe après un quart d'heure de
cours ;
* le recul des limites d'âge aux examens et
concours ;
* la mise en oeuvre des moyens de transport
adéquats ;
* l'accessibilité de l'appareillage à tout
enfant à l'âge scolaire ou scolarisé.
Enfin, grâce à des programmes spéciaux
d'alphabétisation, 15% des femmes handicapées ont pu être
alphabétisées en langue wolof.
5.1.1.4. Niveau d'instruction et activité
professionnelle
Nous considérons ici comme activité professionnelle
toute activité capable de générer des revenus pour la
femme handicapée.
Tableau 4: Réponses des femmes
handicapées motrices réparties selon le niveau d'instruction et
l'activité professionnelle
|
Niveau d'instruction des femmes handicapées
motrices
|
|
|
|
Primaire
|
Second.
|
Coranique
|
Alphabétisation
|
Non instruite
|
|
|
Occupations
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Total
|
%
|
Couture/broderie
|
02
|
11,76
|
-
|
-
|
01
|
05,88
|
01
|
05,88
|
01
|
05,88
|
05
|
29,41
|
Petit commerce
|
03
|
17,64
|
-
|
-
|
--
|
-
|
02
|
11,76
|
02
|
11,76
|
07
|
41,17
|
Coiffure
|
01
|
05,88
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
02
|
11,76
|
03
|
17,64
|
Transformation de fruits &
légumes
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
05,88
|
01
|
05,88
|
Enseignement
|
-
|
-
|
01
|
05,88
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
05,88
|
TOTAL
|
06
|
35,29
|
01
|
5,88
|
01
|
5,88
|
03
|
17,64
|
06
|
35,29
|
17
|
100
|
Source : Enquêtes sur le terrain
A la lecture des données ci-dessus
représentées, nous notons que le niveau d'instruction n'a pas un
impact réel sur l'activité professionnelle des femmes
handicapées motrices. Ce qui démontre que le niveau d'instruction
n'a pas un grand impact dans la pratique de certaines AGR. Cependant, la
plupart d'entre elles ont appris un métier avec des proches de leurs
familles ou à travers des amis, ou bien à la suite d'une session
de formation.
Les filières exploitées par les femmes
handicapées peuvent être regroupées en deux (02) grandes
catégories :
- les filières agro-alimentaires (transformation de
fruits et légumes) ;
- l'artisanat (production, art et services : coiffure,
couture/broderie et petit commerce).
Les activités auxquelles s'adonnent
généralement ces femmes ne demandent pas d'efforts physiques
intenses.
Ces femmes handicapées moteurs travaillent dans le
secteur informel où l'occupation qui prédomine reste le petit
commerce. La forte concentration des femmes handicapées moteurs dans un
petit nombre d'activités peut être également
constatée pour les branches d'activités. On trouve d'ailleurs que
c'est seulement dans les branches commerce et artisanat de services qu'elles
sont présentent.
SARR, M (1994) dira « qu'on ne doit pas
s'étonner de cette présence massive des femmes dans ces deux
branches, si l'on sait d'une part, que les difficultés d'accès
des femmes au secteur moderne font naturellement du secteur informel une source
privilégiée d'emploi pour elles, d'autre part que le commerce et
les services divers constituent l'essentiel des activités de ce
secteur »17(*).
5.1.2. Synthèse
partielle
Les caractéristiques sociodémographiques,
révèlent une distribution quasi équitable des femmes
handicapées motrices dans toutes les tranches d'âge, mais avec une
prédominance des adultes qui constituent ¾ de la population
enquêtée. Ces femmes proviennent des divers quartiers de la
commune, mais sont surtout concentré dans le quartier Léona nord,
abritant le siège social de l'Association.
A cause de pesanteurs socioculturelles qui les jugent
incapables de « s'occuper convenablement d'un
ménage », ¾ de ces femmes sont encore célibataires
et plus de la moitié d'entre elles n'ont pas d'enfants.
En général, c'est en atteignant la
majorité qu'elles sentent le besoin de sortir, de s'affirmer mais aussi
et surtout d'aller à la rencontre des autres. Elles ont ainsi la
possibilité de militer dans les associations de personnes
handicapées où elles peuvent s'épanouir et apprendre des
métiers ou développer des talents jusque là sous
exploités.
Ce retard accusé par ces femmes pour découvrir
le `'monde extérieur'', cumulé aux préjugés de
toutes sortes qui les poussent à l'isolement et le repli sur soi, a pour
principale conséquence une exclusion sociale qui ne favorise pas le
mariage de ces femmes. Ainsi, le fait que les 3/4 de notre échantillon
soient constitués de femmes célibataires se justifie. Cette
difficulté à trouver un époux, cumulée au
désir de vivre une certaine sexualité dans un contexte
socioéconomique extrêmement précaire pour ces femmes
handicapées motrices, les expose à des chantages sexuels, des
grossesses non désirées voire à la prostitution
clandestine.
Aussi, le niveau d'instruction de ces femmes est très
faible, car si 1/3 d'elles n'ont pas pu accéder à un cycle formel
d'éducation, la même portion a due sortir de ce cycle dés
le primaire ou dans le secondaire.
Cependant, ce niveau d'instruction n'a pas un impact réel
sur l'occupation des femmes handicapées motrices, car elles ont envahi
le secteur informel, à travers le commerce et les services divers qui
semblent être plus accessibles pour elles.
5.1.3 Caractéristiques
socio- sanitaires des femmes handicapées motrices
Cette partie permet d'apporter des informations relatives au
second objectif spécifique de l'étude, à savoir la nature
du handicap, son impact sur le vécu de la femme, les contraintes et
difficultés dans le vécu du handicap, les moyens de prise en
charge du handicap, ...
5.1.3.1. Survenue et
degrés du handicap
Dans cette sous partie, nous voulons appréhender les
causes de handicap chez les femmes de la commune de Bambey et leur degré
afin de mesurer le poids que le handicap a sur la vie de la femme, notamment sa
capacité à se déplacer et éventuellement à
s'activer.
Tableau 5: Répartition des femmes
handicapées motrices selon la survenue et le degré du
handicap
|
Survenue du handicap
|
|
|
|
A la suite d'une maladie
|
A la suite d'un accident
|
|
|
Degrés du handicap
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
TOTAL
|
%
|
Paralysie partielle
|
04
|
36,36
|
01
|
09,09
|
05
|
45,45
|
Paralysie totale
|
02
|
18,18
|
04
|
36,36
|
06
|
54,54
|
TOTAL
|
06
|
54,54
|
05
|
45,45
|
11
|
100
|
Source: Enquêtes sur le terrain
L'interprétation de ce tableau nous renseigne sur
l'origine du handicap de notre population cible. Au regard des effectifs, l'on
constate que plus de la moitié des femmes de l'échantillon
enquêté sont victimes d'une paralysie totale, c'est-à-dire
des deux membres inférieurs. Ce même pourcentage est aussi
noté chez les sujets atteints de handicap à la suite d'une
maladie.
La maladie serait donc la première cause de handicap
dans la commune. Ces maladies seraient généralement
contractées dans la petite enfance.
Ainsi, pour lutter contre le handicap moteur, un accent
particulier doit être mis sur la sensibilisation contre les maladies
handicapantes, dont principalement la poliomyélite.
Le pourcentage de handicaps contractés à la
suite d'accidents est aussi non négligeable car 4/5 des cas de paralysie
totale, le sont à la suite d'accidents qui surviennent en
générale dans la petite enfance.
Si des efforts considérables ont été
faits par le gouvernement depuis plus d'une décennie dans la
prévention de la poliomyélite à travers les campagnes de
vaccination, il reste que l'éducation de la population dans la
prévention des accidents domestiques, pourrait éviter beaucoup de
cas de handicap.
5.1.3.2. Relation entre le
degré du handicap et son impact dans le vécu de la femme
Cette sous partie présente les conséquences du
handicap dans le vécu des femmes handicapées motrices.
Tableau 6: Réponses des femmes
handicapées motrices réparties selon le degré du handicap
et son impact sur le vécu de la femme
|
Degré du handicap
|
|
|
Impact du handicap sur le vécu
|
Paralysie partielle
|
Paralysie totale
|
TOTAL
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Problème de déplacement
|
04
|
13,79
|
06
|
20,68
|
10
|
34,48
|
Problème de qualification
|
-
|
-
|
03
|
10,34
|
03
|
10,34
|
Problème de travail
|
03
|
10,34
|
02
|
6,89
|
05
|
17,24
|
Problème de mariage
|
-
|
-
|
02
|
6,89
|
02
|
6,89
|
Problème de santé
|
04
|
13,79
|
04
|
13,79
|
08
|
27,58
|
Problème d'éducation
|
01
|
3,44
|
-
|
-
|
01
|
3,44
|
TOTAL
|
12
|
41,37
|
17
|
58,62
|
29
|
100
|
Source: Enquêtes sur le terrain
Au regard de ce tableau, nous constatons que les femmes ayant
une paralysie totale (54,54%) rencontrent plus de problèmes que celles
avec une paralysie partielle. En effet, avec la perte de l'usage de leurs deux
membres inférieurs, leurs difficultés semblent plus accrues,
d'autant plus que la majorité d'entre elles ne dispose pas
d'appareillages nécessaires pour leurs déplacements.
En plus des conséquences fonctionnelles
(problème de déplacement et de santé), le degré de
handicap permet d'appréhender son impact sur la réalisation des
activités quotidiennes, l'exercice des rôles sociaux ; et
donc, des conséquences sociales de l'incapacité.
Si l'opinion juge les femmes handicapées motrices
incapables de « gérer convenablement un foyer »
(problème de mariage), c'est parce que ces dernières vivent le
plus souvent dans une situation de dépendance (légère,
modérée ou forte, selon le degré de handicap) dans la
réalisation des activités quotidiennes et domestiques (soins
personnels, tâches ménagères, préparation des repas
...).
Au-delà de l'incapacité physique, ces femmes
sont surtout handicapées par le manque d'instruction et par ricochet, de
qualification et de travail. Ce qui expliquerait en grande partie leur
situation de dépendance.
Cependant, cette dépendance est à relativiser,
si on tient toujours compte du degré de handicap, mais aussi et surtout,
de la motivation de la femme à vouloir se passer de cette
dépendance. Car selon la définition des psychologues, la
motivation est l'ensemble des comportements humains, volontaires,
orientés vers un objectif.
Pour mesurer cette motivation, il serait intéressant
d'appréhender ce qui la sous tend et comment elle se manifeste. Ainsi,
nous allons voir tour à tour la relation entre le degré de
handicap et l'occupation de la femme handicapée motrice, ainsi que le
regard qu'elle porte sur sa situation de femme handicapée et son
appréciation du regard porté sur elle par son entourage.
5.1.3.3. Degré de
handicap et activité professionnelle de la femme handicapée
motrice
Tableau 7: Réponses des femmes
handicapées motrices réparties selon le degré de handicap
et l'activité professionnelle
|
Degrés du handicap
|
|
|
Activité professionnelle
exercée
|
Paralysie partielle
|
Paralysie totale
|
TOTAL
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Couture/broderie
|
02
|
15,38
|
02
|
15,38
|
04
|
30,76
|
Petit commerce
|
03
|
23,07
|
01
|
7,69
|
04
|
30,76
|
Coiffure
|
01
|
7,69
|
02
|
15,38
|
03
|
23,07
|
Transformation de fruits et légumes
|
-
|
-
|
01
|
7,69
|
01
|
7,69
|
Enseignement
|
01
|
7,69
|
-
|
-
|
01
|
7,69
|
TOTAL
|
07
|
53,84
|
06
|
46,15
|
13
|
100
|
Source : Enquêtes sur le terrain
On note à partir de ce tableau, que les principales
activités des femmes handicapées motrices (84,59% des
activités) restent le petit commerce, la couture/broderie et la
coiffure. Cet intérêt pour ces types d'activités
découlerait du fait qu'elles ne demandent pas d'efforts physiques
intenses, notamment beaucoup de déplacements. En outre, BIT (1989),
citant USAID (1988), signale que « cette présence massive des
femmes dans ces branches d'activités, à savoir le commerce et les
services divers, serait dû d'une part au fait que les difficultés
d'accès des femmes au secteur moderne font naturellement du secteur
informel une source privilégiée d'emploi pour elles, d'autre part
que le commerce et les services divers constituent l'essentiel des
activités de ce secteur ».
Aussi, nous remarquons que les femmes victimes de paralysie
totale s'adonnent moins au petit commerce (pourtant activité la plus
pratiquée avec 30,76%) que celles victimes de paralysie partielle.
L'explication est à trouver certainement dans le fait que cette
activité nécessite beaucoup plus de déplacement que les
autres, notamment dans la recherche des matières premières et
l'écoulement des produits. Cependant, la couture/broderie et la coiffure
reste leur apanage.
5.1.3.4.
Appréciation de la situation personnelle et avis sur le regard de
l'entourage
Notre objectif ici est d'analyser l'état psychologique
des femmes handicapées motrices par rapport au vécu du handicap
et la relation avec l'entourage.
Tableau 8: Réponses des femmes
handicapées motrices réparties selon l'appréciation de la
situation personnelle et l'avis sur le regard de l'entourage
|
Appréciation de la situation
personnelle
|
|
Volonté divine
|
Absence de soutien
|
Ne constitue pas un empêchement au
travail
|
Difficultés dans l'exécution des
tâches ménagères
|
Ne constitue pas un motif de
dépendance
|
|
Avis sur le regard de l'entourage
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Soutien de l'entourage
|
03
|
12,5
|
-
|
-
|
02
|
12,5
|
01
|
6,25
|
03
|
18,75
|
Pas de discrimination
|
-
|
-
|
01
|
6,25
|
01
|
6,25
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Compassion
|
01
|
6,25
|
-
|
-
|
01
|
6,25
|
-
|
-
|
01
|
6,25
|
Indifférence
|
01
|
6,25
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
6,25
|
Solidarité
|
01
|
6,25
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
TOTAL
|
05
|
31,25
|
01
|
6,25
|
04
|
25
|
01
|
6,25
|
05
|
31,25
|
Source: Enquêtes sur le terrain
Le tableau ci-dessus nous montre que beaucoup de femmes
handicapées motrices refusent de voir dans leur situation « un
motif de dépendance », puisqu'elles ont le « soutien
de leur entourage ». Ce soutien semble être déterminant
dans le vécu du handicap et dans la motivation pour l'exercice d'AGR,
puisque 50% d'entre elles y comptent.
Un guide d'entretien adressé aux conjoints et /ou
membres de la famille des femmes handicapées a permis d'analyser leurs
perceptions sur la situation de handicap. Il importe de savoir que quel que
soit le degré du handicap, il crée une souffrance familiale que
les proches arrivent à surpasser plus ou moins avec le temps. Ainsi,
36,36% d'eux estiment que c'est une volonté divine. Aussi, ¼ des
membres pense que le handicap ne devrait pas constituer une gêne aussi
bien pour la femme que pour les membres de sa famille.
Ainsi, 81,81% des familles déclarent que le handicap
n'a pas réduit les pouvoirs de décision et d'action des femmes
handicapées motrices.
La famille et les proches jouent donc un rôle essentiel
en assurant un soutien social à la personne ayant un handicap. En fait,
les recherches ont démontré qu'il existe un lien entre
l'entourage social d'une personne et sa santé : les individus ayant
des relations intimes satisfaisantes offrent une meilleure résistance
à la maladie.
L'entourage social fait donc partie des ressources
environnementales immédiates dont la femme handicapée motrice
bénéficie surtout dans le processus d'élaboration de
l'AGR. Ce soutien se traduit par des encouragements synonymes
d'empowerment18(*)
pour la femme handicapée, une participation active dans la mise en
oeuvre de l'AGR, mais aussi les moyens financiers de prise en charge de ses
besoins personnels et ceux relatifs au handicap.
5.1.3.5. Moyens de prise en
charge du handicap
Il s'agit ici de voir si les femmes handicapées
motrices s'auto prennent en charge dans les frais relatifs à leur
handicap; ceci dans le but d'analyser leur degré de dépendance et
le soutien extérieur.
Tableau 9 : Réponses des femmes
handicapées motrices réparties selon les moyens de prise en
charge du handicap
Moyens de prise en charge du handicap
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Moyens personnels
|
07
|
44
|
Moyens de la famille
|
07
|
44
|
Moyens de l'AFHMCB
|
02
|
12
|
Total
|
16
|
100
|
Source : Enquêtes sur le
terrain
Le soutien familial évoqué
précédemment, se traduit entre autres par la mobilisation de
moyens financiers pour la prise en charge des frais relatifs au handicap
(déplacement, frais médicaux, prothèses, chaises
roulantes, ...). Ainsi, le tableau ci-dessus nous montre que 88% des moyens
financiers mobilisés pour la prise en charge du handicap, proviennent de
la familleet de la femme handicapée elle - même. La femme
handicapée motrice compte d'abord sur ses propres ressources et sur ceux
de sa famille. Ceci met à nu la faiblesse du soutien extérieur
qui n'est que de 12% et visible à travers les activités et
programmes de l'AFHMCB. Les services sociaux de base seraient-ils donc encore
inaccessibles pour cette couche vulnérable ?
SOW (A), 2006, souligne « qu'en matière de
Santé, les femmes constituent la couche de la population la plus
exposée et la plus défavorisée. Ceci est encore plus
accentué chez les femmes handicapées qui souffrent doublement en
raison de leur statut de femme et de leur handicap physique.
Elles bénéficient difficilement des prestations
de santé à cause des difficultés d'accès aux
structures et de la non prise en compte de leur spécificité.
Conscientes du défi de tous les jours qui les attend et
voulant lutter contre leur exclusion sociale, les personnes handicapées
se regroupent généralement en associations où elles
partagent leurs expériences et leur savoir-faire. »
C'est ainsi que nous allons analyser le soutien de l'AFHMCB
à travers les motivations qui ont poussé ses membres à y
adhérer.
5.1.3.6. Durée d'adhésion à l'AFHMCB et
motifs de cette adhésion
Tableau 10: Réponses des femmes
handicapées motrices réparties selon la durée
d'adhésion à l'AFHMCB et les motifs de cette
adhésion
|
Durée d'adhésion à
l'AFHMCB
|
|
|
Motifs de l'adhésion à
l'AFHMCB
|
0 - 4 ans
|
5 - 9 ans
|
TOTAL
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Soutien financier pour la pratique d'AGR
|
01
|
7,69
|
01
|
7,69
|
02
|
15,38
|
Recherche de solidarité et d'entre
aide
|
-
|
-
|
05
|
38,46
|
05
|
38,46
|
Recherche de travail
|
01
|
7,69
|
02
|
15,38
|
03
|
15,38
|
Appel de la présidente de l'AFHMCB
|
01
|
7,69
|
02
|
15,38
|
03
|
15,38
|
TOTAL
|
03
|
15,38
|
10
|
76,92
|
13
|
100
|
Source : Enquêtes sur le terrain
Si les résultats du guide d'entretien adressé
aux conjoints ou membres de la famille de la femme handicapée motrice
ont montré que 100% d'entre eux déclarent les soutenir notamment
dans la pratique d'AGR, la recherche d'un soutien psychoaffectif à
travers l'union, la solidarité et l'entraide est un facteur
déterminant dans l'adhésion des femmes à l'AFHMCB. En
effet, 38,46% d'entre elles affirment trouver une motivation
considérable dans l'union avec leurs consoeurs ayant le même
handicap.
C'est donc dans le vécu des mêmes
réalités socioéconomiques et sanitaires et le partage des
mêmes objectifs que les femmes handicapées motrices puisent
l'énergie nécessaire pour s'en sortir. La présence de
diverses aspirations traduites autour de l'association serait
déterminant dans la décision de bon nombre d'entre elles qui ne
s'activaient pas ou peu, de s'adonner à la pratique d'AGR.
5.1.4. Synthèse Partielle
Les caractéristiques socio sanitaires
révèlent une population prédominée par les femmes
ayant un handicap total. La première cause de ces handicaps reste la
maladie contractée dans la petite enfance. C'est pourquoi les campagnes
de vaccination contre la poliomyélite sont un moyen efficace de
prévention contre le handicap dans la commune de Bambey.
Les conséquences de ces handicaps ne sont pas seulement
d'ordre fonctionnel, mais ont des répercussions sur les aspects
socioéconomiques de la femme, notamment sur l'exercice des rôles
sociaux, l'éducation, la qualification et le travail. Ce qui installe
ces femmes dans une situation de dépendance (soins personnels,
tâches ménagères, préparation des repas ...) qui est
cependant à relativiser, d'autant plus qu'avec le soutien psychoaffectif
et financier de leurs proches et l'union et la solidarité avec leurs
consoeurs dans la même situation de handicap, le vécu de ces
dommages est atténué par la pratique d'AGR qui est une source de
motivation considérable.
Ce soutien se traduit aussi par la mobilisation des ressources
financières de la famille pour la prise en charge des frais relatifs au
handicap. Mais, la femme handicapée compte d'abord sur elle - même
pour gérer son problème de handicap. C'est ainsi qu'elle
mène des AGR en vu de se rendre autonome.
Nous nous proposons dans la partie suivante, d'identifier la
nature de ces AGR et d'analyser leurs apports dans l'amélioration des
conditions socioéconomiques des femmes handicapées motrices de la
commune de Bambey.
5.1.5. Caractéristiques
Socio- économiques des femmes handicapées motrices
Cette partie permet d'apporter des informations relatives au
troisième et quatrième objectif spécifique, à
savoir, la nature des AGR pratiquées par les femmes handicapées
motrices et leurs apports dans l'amélioration des conditions
socioéconomiques de ces femmes.
5.1.5.1. Situation
socioéconomique du ménage ou de la famille
Nous analyserons à ce niveau les
caractéristiques socioéconomiques du ménage ou de la
famille de la femme handicapée motrice à travers la taille du
ménage ou de la famille, les charges, le principal soutien financier, le
niveau de couverture des charges et les activités de subsistance.
5.1.5.1.1. Taille du ménage ou de la famille et
place occupée dans la structuration du ménage ou de la
famille
La place occupée par la femme handicapée motrice
dans le ménage ou la famille nous renseigne sur son niveau d'autonomie
par rapport aux autres membres du ménage ou de la famille.
La taille de la famille est considérée ici comme
le nombre de personne que comprend la famille.
Tableau 11: Réponses des femmes
handicapées motrices réparties selon la taille du ménage
ou de la famille et la place de la femme handicapée motrice dans la
structuration
|
Place occupée au sein de la famille
|
|
|
Taille de la famille
|
Enfant
|
Epouse ou mère
|
TOTAL
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
0 - 4
|
-
|
-
|
01
|
8,33
|
01
|
8,33
|
5 - 9
|
01
|
8,33
|
01
|
8,33
|
02
|
16,66
|
10 - 14
|
03
|
25
|
02
|
16,66
|
05
|
41,66
|
15 - 19
|
02
|
16,66
|
01
|
8,33
|
03
|
25
|
20 - 24
|
01
|
8,33
|
-
|
-
|
01
|
8,33
|
TOTAL
|
07
|
58,33
|
05
|
41,66
|
12
|
100
|
Sources : Enquêtes sur le terrain
La famille des femmes handicapées motrices est à
l'image de celles traditionnelles africaines qui sont assez élargies. En
effet, la taille de ces familles est généralement comprise entre
10 et 14 membres et regroupe en son sein les ascendants directs et indirects,
les descendants et condescendants, ...
La polygamie constituerait un élément
justificatif de ce nombre puisque la plupart des familles des femmes
handicapées motrices sont polygames. La taille de ces familles pourrait
être un indice de pauvreté, vu que les revenus ne permettent pas
de prendre en charge tous les besoins des membres. C'est pourquoi ces revenus
sont essentiellement consacrés à la satisfaction des besoins
biologiques et ceux sociaux qui sont incontournables (eau,
électricité, téléphone).
L'analyse du tableau permet aussi de retrouver la place de la
femme handicapée motrice dans la structuration de sa famille. Ainsi,
nous remarquons que sa position dénote encore une situation de
dépendance, d'autant plus que 58,33% d'entre elles vivent encore dans
leurs cellules familiales de base où elles sont des enfants à la
charge des parents. Le célibat de la plupart de ces femmes serait une
explication de la présence de ces femmes encore dans la cellule
familiale, car elles sont en attente d'un époux qui prendrait en charge
leurs difficultés socioéconomiques.
Dans cette même dynamique, nous voulons évaluer
les charges du ménage ou de la famille par rapport à sa
taille.
5.1.5.1.2. Relations entre taille et charges du
ménage ou de la famille
La situation socioéconomique de la famille pourrait
être appréhendée dans la relation entre la taille et les
charges du ménage ou de la famille.
Tableau 12: Réponses des femmes
handicapées motrices réparties selon la taille du ménage
ou de la famille et les charges
|
|
Taille du ménage
|
|
|
|
|
0 - 4
|
5 - 9
|
10 - 14
|
15 - 19
|
20 - 24
|
|
|
|
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Total
|
%
|
Nature des Charges du ménage
|
Nourriture
|
01
|
1,66
|
02
|
3,33
|
05
|
8,33
|
02
|
3.33
|
01
|
1,66
|
11
|
18,33
|
Habillement
|
01
|
1,66
|
01
|
1,66
|
03
|
05
|
01
|
1,66
|
-
|
-
|
06
|
10
|
Éducation
|
01
|
1,66
|
-
|
-
|
02
|
3,33
|
01
|
1,66
|
01
|
1,66
|
05
|
8,33
|
Soins
|
01
|
1,66
|
01
|
1,66
|
04
|
6,66
|
02
|
3.33
|
01
|
1,66
|
09
|
15
|
Eau
|
-
|
-
|
01
|
1,66
|
05
|
8,33
|
02
|
3.33
|
01
|
1,66
|
09
|
15
|
Électricité
|
-
|
-
|
02
|
3,33
|
05
|
8,33
|
02
|
3,33
|
01
|
1,66
|
10
|
16,66
|
Téléphone
|
-
|
-
|
-
|
-
|
05
|
8,33
|
01
|
1,66
|
01
|
1,66
|
07
|
11,66
|
Logement
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
1,66
|
01
|
1,66
|
Transport
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
1,66
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
1,66
|
Cérémonies familiales
|
-
|
-
|
01
|
1,66
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
1,66
|
|
TOTAL
|
04
|
6,66
|
08
|
13,33
|
30
|
50
|
11
|
18,33
|
07
|
11,66
|
60
|
100
|
Source : Enquêtes sur le terrain
Le tableau ci-dessus, nous présente la relation entre
la taille et les charges du ménage ou de la famille. Ainsi, nous
remarquons que plus la taille de la famille ou du ménage est grande,
plus les besoins augmentent.
Ce rapport taille/charges ne pourrait - il pas constituer un
indice de pauvreté du fait de l'accroissement des besoins par rapport
aux revenus du ménage ou de la famille ?
D'autre part, l'expression des besoins donne la
priorité à la nourriture qui est un besoin physiologique de base
(18,33%) et aux besoins sociaux (l'électricité, l'eau, le
téléphone). Cependant, nous nous étonnons que le transport
soit la charge la moins exprimée, d'autant plus que ce sont des femmes
handicapées motrices confrontées à des problèmes de
déplacement du fait d'un manque de fauteuils roulants.
Cela pourrait être expliqué par le fait que les
faibles revenus de ces familles sont essentiellement concentrés dans la
satisfaction des besoins physiologiques.
Ainsi, il serait important d'identifier le principal soutien
financier du ménage ou de la famille et son occupation, afin de pouvoir
évaluer la capacité du ménage ou de la famille à
pouvoir satisfaire ses besoins.
5.1.5.1.3. Occupation du principal soutien financier du
ménage ou de la famille
Cette sous partie permet d'identifier le principal soutien
financier du ménage ou de la famille et son occupation.
Tableau 13: Répartition des femmes
handicapées motrices selon le principal soutien financier du
ménage ou de la famille et son occupation
|
Principal soutien financier du ménage ou de la
famille
|
|
|
Occupation du principal soutien financier
|
Membre de la fratrie utérine
|
Ascendant direct
|
Ascendant indirect
|
Conjoint
|
Soi-même
|
TOTAL
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Enseignant/professeur
|
01
|
9,09
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
9,09
|
-
|
-
|
02
|
18,18
|
Commerçant
|
-
|
-
|
02
|
18,18
|
01
|
9,09
|
-
|
-
|
01
|
9,09
|
04
|
36,36
|
Retraité
|
-
|
-
|
01
|
9,09
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
9,09
|
Chauffeur
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
9,09
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
9,09
|
Infirmier
|
01
|
9,09
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
9,09
|
Gérant de télécentre
|
-
|
-
|
01
|
9,09
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
9,09
|
Restauratrice
|
01
|
9,09
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
9,09
|
TOTAL
|
03
|
27,27
|
04
|
36,36
|
02
|
18,18
|
01
|
9,09
|
01
|
9,09
|
11
|
100
|
Sources : Enquêtes sur le terra
L'analyse de ce tableau montre que les principaux soutiens
financiers du ménage ou de la famille sont les ascendants directs
(Père et mère). Ce que traduit la situation de dépendance
de ces femmes vis-à-vis de leurs ascendants.
Ceci s'expliquerait par le fait que ¾ de ces femmes sont
encore célibataires et vivent sous le toit de leurs parents. Leurs
ascendants directs s'activent le plus souvent dans le commerce parce que Bambey
a la caractéristique d'être une ville essentiellement
commerciale.
D'autre part les membres de la fratrie utérine qui ont
pu accéder à une situation socioprofessionnelle, deviennent par
là les principaux soutiens financiers de la famille.
Aussi, il est important d'analyser le niveau de couverture des
charges du ménage ou de la famille par ces soutiens financiers.
5.1.5.1.4. Couverture des charges du ménage ou de
la famille
Nous analyserons l'apport du principal soutien financier dans la
couverture des charges du ménage ou de la famille
Tableau 14: Réponses des femmes
handicapées motrices réparties selon la nature des charges du
ménage ou de la famille et le niveau de couverture de ces
charges.
|
Niveau de couverture des charges du ménage ou de
la famille
|
|
|
Nature des charges
|
Jamais
|
Rarement
|
Occasionnellement
|
Assez souvent
|
Très souvent
|
TOTAL
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Nourriture
|
-
|
-
|
-
|
-
|
02
|
3,38
|
05
|
8,47
|
04
|
6,77
|
11
|
18,64
|
Habillement
|
02
|
3,28
|
02
|
3,38
|
-
|
-
|
01
|
1,69
|
-
|
-
|
05
|
8,47
|
Éducation
|
-
|
-
|
01
|
1,69
|
02
|
3,38
|
01
|
1,69
|
-
|
-
|
04
|
6,77
|
Soins
|
01
|
1,69
|
02
|
3,38
|
03
|
5,08
|
03
|
5,08
|
01
|
1,69
|
10
|
16,94
|
Eau
|
-
|
-
|
-
|
-
|
02
|
3,38
|
04
|
6,77
|
04
|
6,77
|
10
|
16,94
|
Électricité
|
-
|
-
|
-
|
-
|
02
|
3,38
|
04
|
6,77
|
04
|
6,77
|
10
|
16,94
|
Téléphone
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
1,69
|
03
|
5,08
|
01
|
1,69
|
05
|
8,47
|
Logement
|
01
|
1,69
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
02
|
3,38
|
Transport
|
01
|
1,69
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
1,69
|
-
|
-
|
01
|
1,69
|
Cérémonies familiales
|
-
|
-
|
01
|
1,69
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
1,69
|
TOTAL
|
05
|
8,47
|
06
|
10,16
|
12
|
20,33
|
22
|
37,28
|
14
|
23,72
|
59
|
100
|
Sources : Enquêtes sur le terrain
A travers ce tableau, nous pouvons constater que 1/3 des
femmes handicapées motrices trouvent que les charges de leurs
ménages ou de leurs familles sont « assez souvent »
couvertes et prés de ¼ trouvent que ces charges sont
« très souvent » couvertes. Cette satisfaction
notée dans la couverture des charges du ménage ou de la famille
des femmes handicapées motrices seraient due au fait que prés de
¼ des soutiens financiers mènent des activités
socioprofessionnelles avec des salaires qui peuvent prendre en charge les
besoins habituels d'une famille. Aussi, d'autres soutiens financiers s'activent
dans des domaines économiquement rentables tels que le commerce.
Cependant, 39% des femmes handicapées motrices
affirment tout de même que ces charges sont
« jamais », « rarement » ou
« occasionnellement » couvertes. La taille de la famille
pourrait être un facteur de non satisfaction des charges du ménage
ou de la famille, mais aussi l'occupation du principal soutien financier qui ne
génère pas assez de revenus.
C'est ainsi que le ménage ou la famille de ces femmes
handicapées fait recours à d'autres activités ou d'autres
membres de la famille pour couvrir le gap observé dans la couverture des
charges du ménage ou de la famille.
5.1.5.1.5. Couverture du gap observé dans la
satisfaction des charges du ménage ou de la famille
La non satisfaction de toutes les charges du ménage ou
de la famille, fait recourir à des activités de subsistance pour
couvrir le gap observé au niveau du revenu. C'est ainsi que d'autres
membres de la famille exerçant une activité , apportent leur
contribution dans la couverture des charges.
Tableau 15: Réponses des femmes
handicapées motrices réparties selon les activités de
subsistance du ménage ou de la famille et le niveau de couverture du gap
observé au niveau du revenu
|
|
Niveau de couverture du gap observé au niveau
des revenus
|
|
|
|
|
Très peu
|
Moyennement
|
Entièrement
|
TOTAL
|
%
|
|
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Activités de subsistance
|
Enseignant
|
01
|
5,88
|
-
|
-
|
02
|
11,76
|
03
|
17,64
|
Informaticien
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
5,88
|
01
|
5,88
|
Plombier
|
01
|
5,88
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
5,88
|
Couturier
|
-
|
-
|
02
|
11,76
|
-
|
-
|
02
|
11,76
|
Commerçant
|
-
|
-
|
01
|
5,88
|
-
|
-
|
01
|
5,88
|
Coiffeur
|
01
|
5,88
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
5,88
|
Mécanicien
|
-
|
-
|
01
|
5,88
|
-
|
-
|
01
|
5,88
|
Tailleur
|
-
|
-
|
01
|
5,88
|
-
|
-
|
01
|
5,88
|
Pharmacien
|
-
|
-
|
01
|
5,88
|
-
|
-
|
01
|
5,88
|
Secrétaire
|
-
|
-
|
01
|
5,88
|
01
|
|
02
|
11,76
|
Apprenti chauffeur
|
-
|
-
|
01
|
5,88
|
-
|
-
|
01
|
5,88
|
Bonne
|
-
|
-
|
01
|
5,88
|
-
|
-
|
01
|
5,88
|
Ouvrier
|
01
|
5,88
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
5,88
|
|
TOTAL
|
04
|
23,52
|
09
|
52,94
|
04
|
23,52
|
17
|
100
|
Sources : Enquêtes sur le terrain
Il ressort de ce tableau que les ménages ou les
familles des femmes handicapées motrices n'ont pas qu'un seul soutien
financier, mais que tous les membres actifs contribuent dans la satisfaction
des besoins. Ainsi, si le principal soutien financier contribue
régulièrement dans la satisfaction de ces besoins, d'autres
membres participent « moyennement » (une fois sur deux)
dans la couverture du gap observé au niveau du revenu du ménage
ou de la famille.
Dés lors, nous voulons analyser ici la contribution des
femmes handicapées motrices dans le fonctionnement de leurs
ménages ou familles, à travers les AGR qu'elles mènent.
Cette analyse passera par l'identification des AGR exercées par
elles.
5.1.5.2 Nature des
Activités Génératrices de Revenus
Nous voulons identifier ici les différentes AGR, les
conditions dans lesquelles elles sont pratiquées et le rôle de
l'association dans leur essor et leur développement.
5.1.5.2.1 Nature et durée exercice AGR
L'ancienneté dans l'exercice d'AGR permet de voir le
degré de motivation de la femme handicapée motrice
entrepreneur.
Tableau 16: Réponses des femmes
handicapées motrices réparties selon l'AGR exercée et la
durée de sa pratique
|
|
Activités Génératrices de Revenus
pratiquées par les femmes
|
|
|
|
|
Couture/Broderie
|
Petit commerce
|
Coiffure
|
Transformation de fruits et légumes
|
Enseignement
|
|
|
|
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Total
|
%
|
Durée d'exercice AGR
|
0 - 4 ans
|
01
|
8,33
|
03
|
25
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
8,33
|
05
|
41,66
|
5 - 9 ans
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
8,33
|
01
|
8,33
|
-
|
-
|
02
|
16,66
|
10 - 14 ans
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
15 - 19 ans
|
02
|
16,66
|
-
|
-
|
01
|
8,33
|
-
|
-
|
-
|
-
|
03
|
25
|
20 - 24 ans
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
8,33
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
8,33
|
25 - 29 ans
|
-
|
-
|
01
|
8,33
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
8,33
|
|
TOTAL
|
03
|
25
|
04
|
33,33
|
03
|
25
|
01
|
8,33
|
01
|
8,33
|
12
|
100
|
Sources: Enquêtes sur le terrain
Il ressort de ce tableau que la majeure partie des femmes
handicapées motrices exerce une AGR jeune. En effet, 41,66% des femmes
ont moins de cinq (05) ans dans la pratique de leur AGR. Ceci
découlerait du fait que bon nombre de ces femmes sont victimes de
paralysie totale ; ce qui a accrue leur situation de dépendance
vis-à-vis de leur entourage. Aussi l'instinct de protection des autres
membres de la famille vis-à-vis de ceux en situation de faiblesse,
aurait développé en elle le sentiment de non productivité
et de dépendance.
Cependant, nous notons que certaines de ces femmes
s'activaient quand même depuis quelques années dans le petit
commerce, la coiffure ou la couture. Mais ce ne fut en général
que pour se rendre utile en rendant service à des proches, qu'elles
menaient ces activités. Car ces femmes ont un certain don dans certaines
activités comme la couture/broderie ou la coiffure. Ainsi, à
l'occasion de certaines cérémonies religieuses ou familiales,
c'est tout naturellement qu'elles rendaient service à des membres de la
famille, puis à des amis et ainsi à beaucoup de gens du quartier
qui au passage, les gratifiaient de petits cadeaux.
C'est avec le conseil de quelques proches et les actions
sensibilisatrices de l'AFHMCB, qu'elles auraient pris conscience de
l'opportunité d'en faire des activités génératrices
de revenus.
5.1.5.2.2. Impact de l'AFHMCB dans l'exercice
d'AGR
Il importe d'analyser la contribution de l'AFHMCB dans
l'exercice d'AGR de ces femmes handicapées motrices.
Tableau 17: Répartition des femmes
handicapées motrices selon la durée de l'adhésion à
l'AFHMCB et la durée de l'exercice d'AGR
|
Durée adhésion à
l'AFHMCB
|
|
|
Durée exercice de l'AGR
|
0 - 4 ans
|
5 - 9 ans
|
TOTAL
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
0 - 4 ans
|
-
|
-
|
04
|
36,36
|
04
|
36,36
|
5 - 9 ans
|
-
|
-
|
02
|
18,18
|
02
|
18,18
|
15 - 19 ans
|
01
|
9,09
|
02
|
18,18
|
03
|
27,27
|
20 - 24 ans
|
-
|
-
|
01
|
9,09
|
01
|
9,09
|
25 - 29 ans
|
01
|
9,09
|
-
|
-
|
01
|
9,09
|
TOTAL
|
02
|
18,18
|
09
|
81,81
|
11
|
100
|
Source : Enquêtes sur le terrain
L'AFHMCB a eu une influence déterminante dans la
pratique d'AGR de ces femmes. En effet, la moitié de ces femmes ont
commencé à développer une AGR après avoir
adhéré à l'AFHMCB. La massification aurait fait
naître chez ces femmes un esprit d'entreprenariat qui leur a permis de
passer d'une situation de dépendance à celle d'actrice dans la
prise en charge des besoins de la famille ou du ménage. L'association a
donc permis à ces femmes de ne pas s'adonner à la
mendicité.
Aussi, si certaines de ces femmes pratiquaient
déjà une AGR avant d'adhérer à l'association,
celle-ci leur a permis, à travers des financements, de gagner en
confiance et d'en faire un levier de gain de ressources permettant de prendre
en charge leurs besoins.
Ainsi, le sentiment d'appartenance à un groupe serait
une motivation déterminante dans la pratique d'AGR de ces femmes
handicapées motrices et donc dans l'amélioration de leurs
conditions de vie. Aussi, voulons nous analyser le soutien des proches de la
femme handicapées motrices dans le processus d'élaboration
d'AGR.
5.1.5.2.3 Moment du soutien des proches dans
l'élaboration d'AGR
Pour témoigner au membre de leur famille
handicapée motrice leur soutien dans leur volonté manifeste de
s'autonomiser, les proches s'impliquent très souvent dans le processus
d'élaboration de l'AGR. Il s'agit ici de voir le moment où ce
soutien est plus effectif.
Graphique 2: Diagramme circulaire des proches de
la femme handicapée selon le moment du soutien dans le processus
d'élaboration de l'AGR
Processus de transformation
18%
Ecoulement des produits
18%
Recherche de matières
premières
64%
Sources: Enquêtes sur le terrain
Le soutien des proches se manifeste donc dans la
première phase d'élaboration de l'AGR, c'est-à-dire dans
la recherche de matières premières. La femme handicapée ne
pouvant se déplacer au point focal de la commune qu'est le
marché, 64% du soutien lui est donc témoigné par une aide
dans l'acquisition de ces matières premières.
Dans cette même dynamique, l'Etat témoigne de son
soutien à ces femmes à travers ces services
déconcentrés comme le SDAS qui oeuvre dans l'assistance,
l'insertion et la réinsertion socioéconomique et professionnelle
des groupes vulnérables parmi lesquels les personnes
handicapées.
Ce soutien se traduit par un encadrement et un appui
technique, une orientation vers les Structures de Fonds de Développement
(SDF) et des partenaires d'aide au développement.
Ainsi, il importe de voir les sources de financement de ces
femmes dans l'exercice de leurs AGR.
5.1.5.2.4 Financement des activités
génératrices de revenus
Le soutien à ces femmes entrepreneurs se traduirait
surtout par un apport en financement pour leurs permettre de bien mener les
AGR. Il s'agit ici d'analyser les sources et les modalités de ces
financements.
Tableau 18: Réponses des femmes
handicapées motrices réparties selon les sources et les
modalités de financements
|
|
Sources de financement
|
|
|
|
|
Fonds propres
|
AFHMCB
|
SDAS
|
TOTAL
|
%
|
|
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Modalités de financement
|
10000Fcfa/mois
|
-
|
-
|
03
|
20
|
-
|
-
|
03
|
20
|
20000Fcfa/3 mois
|
-
|
-
|
01
|
6,66
|
-
|
-
|
01
|
6,66
|
25000Fcfa/6 mois
|
-
|
-
|
02
|
13,33
|
-
|
-
|
02
|
13,33
|
75000Fcfa/an
|
-
|
-
|
-
|
-
|
04
|
26,66
|
04
|
26,66
|
Aucun financement
|
05
|
33,33
|
-
|
-
|
-
|
-
|
05
|
33,33
|
|
TOTAL
|
05
|
-
|
06
|
-
|
04
|
-
|
15
|
-
|
|
%
|
-
|
33,33
|
-
|
40
|
-
|
26,66
|
-
|
100
|
Sources : Enquêtes sur le terrain
Pour mener une AGR, il faut un capital susceptible de
permettre l'achat des matières premières, l'outillage
nécessaire et un fond de roulement pour le processus de transformation
et d'écoulement. Ceci n'est possible qu'avec un partenariat avec des
institutions de micro finance, d'autant plus que les institutions
conventionnelles (banques) restent encore inaccessibles pour une grande
majorité des populations.
Si les institutions de micro crédits allouent de plus
en plus des fonds aux associations, GIE et autres GPF, elles sont encore un peu
réticentes vis-à-vis des personnes handicapées et
notamment pour les femmes handicapées motrices qui à priori ne
présentent aucune garantie de réussite dans leurs
activités et surtout de remboursement. D'autres part les fonds qu'elles
allouent sont encore trop faibles et ne permettent pas de tenir une AGR
constante. Aussi, ces institutions ne tiennent pas compte des facteurs
socioéconomiques de leurs clients qui sont le plus souvent très
pauvres. C'est ainsi que des détournements d'objet sont très
fréquents, car les clients utilisent ces financements soit pour les
besoins vitaux de la famille, soit pour rembourser une dette contractée
ailleurs. Il faut ajouter à cela des taux d'intérêt
élevés qui ont comme conséquences des retards dans les
délais de remboursement.
Ainsi, l'AFHMCB reste la première source de financement
des femmes handicapées motrices, car 40% des femmes comptent sur ses
financements pour mener à bien leurs AGR.
Cependant, ses financements sont très faibles. La
raison en est que l'association compte sur les cotisations mensuelles de ses
membres qu'elle redistribue sous forme de prêts. Il ressort que les
cotisations sont irrégulières et les remboursement de prêts
très tardifs.
Il faut aussi noter que 1/3 des femmes handicapées
motrices utilisent leurs propres fonds pour mener leurs activités. Les
institutions publiques contribuent dans le ¼ des cas dans le financement
de ces femmes, à travers les services décentralisés de
l'Etat tel que le SDAS qui développe des programmes au profit des
personnes handicapées.
5.1.5.3. Apport des AGR
dans l'amélioration des conditions socioéconomiques des femmes
handicapées
Dans ce point, nous voulons analyser la contribution des AGR
dans l'amélioration des conditions socioéconomiques des femmes
handicapées motrices. Ceci passe par une évaluation de l'apport
en gain de chaque AGR et l'impact de ce gain sur les charges du ménage
ou de la famille.
5.1.5.3.1. Gains générés par les
AGR
Il s'agit ici de voir le poids économique de chaque AGR
en terme de gains. L'objectif étant de voir l'AGR qui rapporte le
plus.
Tableau 19: Réponses des femmes
handicapées motrices réparties selon l'AGR pratiquée et
les gains générés
|
AGR exercée
|
|
|
Gains générés par l'AGR dans le
mois (en F cfa)
|
Couture
|
Petit commerce
|
Coiffure
|
Transformation de fruits et légumes
|
TOTAL
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
= 25000
|
02
|
16,66
|
02
|
16,66
|
03
|
25
|
01
|
8,33
|
08
|
66,66
|
[25000 - 50000[
|
-
|
-
|
01
|
8,33
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
8,33
|
[50000 - 75000[
|
-
|
-
|
03
|
25
|
-
|
-
|
-
|
-
|
03
|
25
|
TOTAL
|
02
|
16,66
|
06
|
50
|
03
|
25
|
01
|
8,33
|
12
|
100
|
Sources : Enquêtes sur le terrain
L'analyse du tableau nous permet de constater que 2/3 des
activités génèrent des gains en dessous de 25000F CFA.
Ceci traduit leurs caractères peu rentables. Il n'y a que le petit
commerce qui dans le 1/3 des cas, génère des revenus moyens
compris entre 25000 et 75000F CFA.
A priori, ces activités ne constituent pas des
créneaux porteurs dans la mesure où elles ne
génèrent pas une rentabilité économique et/ou
financière pouvant couvrir les besoins de ces femmes handicapées
motrices. Car pour être porteur, un créneau devra permettre entre
autres :
- la création de valeur ajoutée ;
- la rentabilité économique et /ou
financière ;
- la création d'emplois durables et
rémunérés ;
- l'économie et/ou l'apport en devises ; ...
Cependant, le problème de déplacement de ces
femmes pourrait être un handicap pour la rentabilité de ces AGR,
surtout dans les phases de recherche de matières premières et
d'écoulement des produits et services.
Une autre difficulté rencontrée dans le
processus d'élaboration de l'AGR, demeure l'absence ou la faiblesse des
financements octroyés à ces femmes, ainsi que des taux
d'intérêts élevés.
Il faut aussi souligner que certaines de ces activités
(la coiffure et la couture), ne sont généralement rentables
qu'à la veille de certains événements comme les
fêtes religieuses et les cérémonies familiales.
L'observation participante nous a permis de constater chez certaines de ces
femmes, un problème de valorisation de soi et de son AGR. Car elles
exercent souvent ces activités juste pour rendre service à leur
entourage sans rien réclamer en contre partie. L'association a certes
fait un pas dans la valorisation du savoir-faire de ces femmes mais il demeure
encore des insuffisances dans la capacité de gestion de ces femmes.
Dés lors, il serait opportun de voir si les gains
générés par ces AGR permettent de satisfaire les charges
des ménages ou familles de ces femmes handicapées motrices.
5.1.5.3.2. Relation entre revenus des AGR et charge du
ménage ou de la famille
La contribution des AGR est utilisée dans la
satisfaction des charges du ménage ou de la famille. Il s'agit ici de
voir si les revenus peuvent supporter toutes les charges.
Tableau 20: Réponses des femmes
handicapées motrices réparties selon les gains
générés par l'AGR et les charges du ménage ou de la
famille
|
|
Gains générés par l'AGR dans le
mois
|
|
|
|
|
= 25000
|
[25000 - 50000[
|
[50000 - 75000[
|
Total
|
%
|
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Charges du ménage ou de la famille
|
Nourriture
|
07
|
12,06
|
01
|
01,72
|
03
|
05,17
|
11
|
18,96
|
Habillement
|
03
|
05,17
|
01
|
01,72
|
02
|
03,44
|
06
|
10,34
|
Éducation
|
02
|
03,44
|
01
|
01,72
|
01
|
01,72
|
04
|
06,89
|
Soins
|
06
|
10,34
|
01
|
01,72
|
02
|
03,44
|
09
|
15,51
|
Eau
|
06
|
10,34
|
01
|
01,72
|
02
|
03,44
|
09
|
15,51
|
Électricité
|
06
|
10,34
|
01
|
01,72
|
03
|
05,17
|
10
|
17,24
|
Téléphone
|
03
|
01,72
|
01
|
01,72
|
02
|
03,44
|
06
|
10,34
|
Transport
|
01
|
01,72
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
01,72
|
Logement
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
01,72
|
01
|
01,72
|
Cérémonies familiales
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
01,72
|
01
|
01,72
|
|
TOTAL
|
34
|
58,62
|
07
|
12,06
|
17
|
29,31
|
58
|
100
|
Sources : Enquêtes sur le terrain
Il ressort de ce tableau que les bénéfices des
AGR sont principalement utilisés dans la satisfaction des besoins
biologiques et sociaux. En effet, la nourriture vient en première
position et est suivie de l'électricité, l'eau et les soins.
Aussi, nous remarquons que les femmes qui gagnent des revenus
compris entre 50000 et 75000F CFA font plus de dépenses. Ainsi, les
dépenses augmenteraient avec l'accroissement des revenus.
5.1.5.3.3. Acquis et améliorations du fait de la
pratique d'AGR
Tableau 21: Réponses des femmes
handicapées motrices réparties selon les gains et les acquis ou
améliorations générés parla pratique
d'AGR
|
Gains générés par l'AGR dans le
mois (en F cfa)
|
|
|
|
[0 - 25000[
|
[25000 - 50000[
|
[50000 - 75000[
|
TOTAL
|
%
|
Acquis et améliorations
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Prise en charge des frais de la nourriture
|
02
|
13,33
|
01
|
6,66
|
01
|
6,66
|
04
|
26,66
|
Prise en charge des frais de l'habillement
|
02
|
13,33
|
01
|
6,66
|
01
|
6,66
|
04
|
26,66
|
Biens d'équipement
|
02
|
13,33
|
01
|
6,66
|
-
|
-
|
03
|
20
|
Occupation permanente
|
01
|
6,66
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
6,66
|
Prise en charge des frais de scolarité des
enfants
|
01
|
6,66
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
6,66
|
Participation financière à des
cérémonies familiale
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
6,66
|
01
|
6,66
|
Ne se prononce pas
|
01
|
6,66
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
6,66
|
TOTAL
|
09
|
60
|
03
|
20
|
03
|
20
|
15
|
100
|
La faiblesse des gains générés par les
AGR fait que les femmes handicapées motrices ressentent difficilement
des améliorations dans leurs conditions socioéconomiques.
Ainsi, les améliorations et acquis notés sont
dans la plupart des cas, des contributions dans l'amélioration du menu
et les frais d'habillement des femmes handicapées motrices. Les AGR
pratiquées par les femmes handicapées motrices seraient encore
peu rentables, dans la mesure où elles ne satisfont pas totalement les
besoins de ces femmes et n'engendrent pas un nouveau capital permettant de
renforcer leurs activités.
L'insuffisance des financements serait une des raisons de ces
faibles revenus. Car ces femmes gagnent juste de quoi rembourser leurs
prêts ; le surplus est destiné à la nourriture de la
famille. C'est pourquoi un membre sur deux de la famille de la femme
handicapée motrice estime que les AGR n'ont aucun impact sur les
conditions socioéconomiques de la famille de la femme handicapée
motrice. Tout juste, permet-elle à la femme de s'occuper, même si
18,18% reconnaissent qu'elle a sensiblement eu un impact dans
l'amélioration du menu.
Cependant, 1/5 des femmes ont acquis des biens
d'équipement grâce aux AGR et ¼ ont pu même
épargner à travers les tontines ou le CMS. Cet argent
épargné a constitué un fonds pour le développement
de l'AGR.
Les partenaires des femmes tel le SDAS, estiment plutôt
que les AGR ont procuré à la femme handicapée motrice une
insertion dans la vie active, une auto prise en charge et une
amélioration de leur situation matrimoniale.
Ceci démontre qu'avec un peu plus de soutien, ces
femmes arriveraient à réaliser beaucoup de choses avec les
AGR.
5.1.6. Synthèse
Partielle
L'analyse de la situation socioéconomique de la femme
handicapée motrice a permis de constater que celle-ci vit dans une
famille élargie où sa position dans la structuration
dénote une situation de dépendance.
Les besoins exprimés par les membres de leurs familles
sont assez souvent pris en charge par le principal soutien financier qui est un
ascendant direct de la femme handicapée motrice. Ce principal soutien
financier est dans la plupart du temps soutenu par d'autres membres de la
famille qui contribuent moyennement à la couverture du gap
observé dans la satisfaction des besoins.
C'est ainsi que la femme handicapée motrice exerce une
AGR pour apporter sa contribution dans la gestion du ménage ou de la
famille. Cependant, si au début cette activité était juste
une forme d'occupation ou bien un service rendu à des proches, elle a pu
être valorisé grâce au soutien des membres de leurs familles
et grâce à l'AFHMCB qui a développé chez ses
membres, l'union, la solidarité, l'entreaide, l'esprit d'entreprenariat,
mais aussi l'estime de soi.
Cependant, ces femmes rencontrent dans l'exercice de leurs AGR
des difficultés comme l'absence ou la faiblesse des financements qui
font que leurs AGR sont encore peu rentables et permettent juste de rembourser
les prêts contractés et de contribuer à la satisfaction des
besoins essentiels de leurs ménages ou familles.
Le handicap occasionnant souvent des problèmes d'estime
et de valorisation de soi à cause de l'inactivité et la situation
de dépendance, il serait opportun d'analyser l'apport des AGR dans la
perception que les femmes membres de l'AFHMCB ont d'elles mêmes en terme
d'autonomie de décision et d'action.
5.1.7. Perceptions des femmes handicapées motrices
sur elles-mêmes
Nous analysons ici l'impact psychologique des AGR sur le
vécu de la femme handicapée motrice, notamment sa capacité
à se rendre autonome et à pouvoir décider et agir
d'elle-même. Ceci passera d'abord par un diagnostic des contraintes et
difficultés qu'elles rencontrent, afin de pouvoir jauger leurs
capacités à les surmonter.
5.1.7.1. Contraintes et
difficultés rencontrées
Tableau 22: Réponses des femmes
handicapées motrices réparties selon les contraintes et
difficultés rencontrées dans le vécu du handicap et dans
l'exercice d'AGR
|
|
Contraintes et difficultés dans le vécu
du handicap
|
|
|
|
|
Préjugés
|
Hostilité au travail des personnes
handicapées
|
Abandon des études
|
Ne se prononce pas
|
TOTAL
|
%
|
|
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Contraintes et difficultés dans l'exercice
AGR
|
Problème de déplacement pour
l'écoulement des produits
|
01
|
7,14
|
01
|
7,14
|
01
|
7,14
|
05
|
35,71
|
08
|
57,14
|
Lenteurs dans le travail
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
02
|
14,28
|
02
|
14,28
|
Problème de santé
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
7,14
|
01
|
7,14
|
Ne se prononce pas
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
03
|
21,42
|
03
|
21,42
|
|
TOTAL
|
01
|
7,14
|
01
|
7,14
|
01
|
7,14
|
11
|
78,57
|
14
|
100
|
Sources : Enquêtes sur le terrain
L'analyse du tableau nous montre que les femmes
éprouvent une certaine gêne à parler de leurs
difficultés. En effet, ¾ d'entre elles préfèrent ne
pas se prononcer sur les difficultés qu'elles rencontrent en tant que
femmes handicapées, mais aussi dans la gestion de leurs AGR. Cette
situation serait due au fait que les femmes handicapées ne veulent pas
paraître vulnérables devant l'opinion et ainsi susciter de la
pitié.
Si plus de la moitié de ces femmes estiment que le
problème de déplacement occasionne des difficultés dans
l'écoulement de leurs produits, d'autres renforcent ces propos en
parlant plutôt en termes de lenteurs dans le déroulement du
travail.
En plus de confirmer les difficultés de
déplacement, le SDAS évoque aussi des difficultés
d'accès aux structures sociaux d'encadrement et de financement, une
insuffisance des fonds attribués pour le financement de ces femmes, des
procédures d'accès souvent lourd et des difficultés
liées au délai de remboursement, différé,
moratoire, ...
La mobilité semble donc être le principal frein
au développement des AGR de ces femmes. Aussi, le passage de la
situation d'inactivité à celui d'entrepreneur aura certainement
un impact sur la perception de ces femmes sur elles mêmes mais aussi sur
les rapports avec leur entourage.
5.1.7.2. Impact de l'AGR
sur la perception de soi et sur les rapports avec l'entourage
Les AGR auront certainement un impact sur la confiance et la
motivation de ces femmes à s'affranchir de la dépendance. C'est
le sens de notre analyse sur l'influence de l'AGR sur le comportement de la
femme handicapée motrice et son rapport avec son environnement
familial.
Tableau 23: Réponses des femmes
handicapées motrices réparties selon l'influence de l'AGR sur la
perception de soi et les rapports avec l'entourage
|
Nature du changement dans la perception de
soi
|
|
|
Nature de l'influence de l'AGR sur les rapports avec
l'entourage
|
Prise en charge des besoins personnels
|
Contribution dans les charges de la famille
|
Réalisation de soi
|
Insertion socioéconomique
|
Ne se prononce pas
|
TOTAL
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Exploitation de l'entourage
|
-
|
-
|
01
|
5,88
|
-
|
-
|
01
|
5,88
|
-
|
-
|
02
|
11,76
|
Implication dans les charges de la famille
|
-
|
-
|
01
|
5,88
|
01
|
5,88
|
-
|
-
|
-
|
-
|
02
|
11,76
|
Moins de tolérances
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
5,88
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
5,88
|
Plus grande considération
|
01
|
5,88
|
-
|
-
|
02
|
11,76
|
-
|
-
|
-
|
-
|
03
|
17,64
|
Ne se prononce pas
|
03
|
17,64
|
01
|
5,88
|
02
|
11,76
|
01
|
5,88
|
02
|
11,76
|
09
|
52,94
|
TOTAL
|
04
|
23,52
|
03
|
17,64
|
06
|
35,29
|
02
|
11,76
|
02
|
11,76
|
17
|
100
|
Sources : Enquêtes sur le terrain
L'analyse du tableau révèle que la
« réalisation de soi » reste l'acquis majeur de ces
femmes. En effet, plus de 1/3 d'entre elles estiment que leur AGR leur a permis
de se réaliser. Cette réalisation de soi serait pour elles
synonyme d'un sentiment d'appartenance à une société
où elles reconnaissent leur valeur et leur place malgré un
handicap physique majeur. Le fait de pouvoir contribuer activement et
financièrement à la gestion de leurs ménages ou de leurs
familles aurait un impact psychologique dans leur sentiment d'appartenance et
d'utilité vis-à-vis de cette famille. Ainsi, elles passeraient
d'un état psychologique de non productivité et de
dépendance, à celui d'actrices dans la gestion de leurs familles.
Ceci a un impact sur les relations avec leur entourage, puisque 17,64%
ressentent une « plus grande considération » de leur
entourage. En les affranchissant de la dépendance, le travail leur a
procuré un statut social.
Ce statut social se caractériserait par une autonomie
de décision et d'action qui donnerait à la femme le pouvoir de
décider et d'agir pour elle-même.
(i) 5.1.7.3. Autonomie
dans le pouvoir de décision et d'action
Tableau 24: Réponses des femmes
réparties selon l'acquisition d'autonomie de décision et
d'action
|
Autonomie de décision
|
|
|
Autonomie d'action
|
Prise en compte de mon avis dans la famille
|
Autonomie dans l'expression de mes besoins
|
Ne se prononce pas
|
TOTAL
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Satisfaction personnelle de mes besoins
|
02
|
15,38
|
02
|
15,38
|
-
|
-
|
04
|
30,76
|
Participation volontaire aux charges de la
famille
|
01
|
7,69
|
01
|
7,69
|
01
|
7,69
|
03
|
23,07
|
Gestion personnelle de mon argent
|
-
|
|
01
|
7,69
|
01
|
7,69
|
02
|
15,38
|
Ne se prononce pas
|
01
|
7,69
|
-
|
-
|
03
|
23,07
|
04
|
30,76
|
TOTAL
|
04
|
30,76
|
04
|
30,76
|
05
|
38,46
|
13
|
100
|
%
|
-
|
|
-
|
|
-
|
|
-
|
|
Sources : Enquêtes sur le terrain
Nous constatons à travers ce tableau un pourcentage
élevé de « non réponse ». Ceci traduit
une incapacité pour ces femmes à évaluer leurs acquis en
termes d'autonomie de décision et d'action. D'autre part, la femme
sénégalaise dans son ménage ou sa famille n'a pas beaucoup
droit à la parole et aux initiatives, même si c'est elle qui en
général gère ce ménage ou cette famille et apporte
les ressources financières qui satisfont les besoins biologiques des
membres de la famille.
Cependant, 2/3 de ces femmes estiment que « leur
avis est pris en compte dans les décisions de la famille » et
qu'elles ont acquis « une autonomie dans l'expression de leurs
besoins ». Ceci se traduirait en terme d'autonomie d'action par
une « satisfaction aux charges de la famille ». Ainsi,
les gains générés par les AGR ont permis à ces
femmes de s'impliquer activement dans la gestion de la famille.
Leurs pouvoirs de décision et d'action se trouvent donc
renforcés par l'exercice d'AGR qui leur procure un statut social que la
situation de handicap leur avait privé.
Si 81 ,81% des proches des femmes handicapées
déclarent avoir changé de perception sur le handicap depuis que
les femmes handicapées motrices ont commencé à exercer une
AGR, 72,72% de ces proches ont désormais accordé à ces
femmes plus de pouvoir de décision et d'action.
Ces pouvoirs ont été traduits par les
partenaires des femmes en termes de participation aux activités de
développement (programme, réunions et autres manifestations,) et
une implication dans les actions de développement
socioéconomiques, culturelles et politiques.
Dés lors, nous avons essayé de recueillir leurs
suggestions pour le développement de leurs AGR et l'amélioration
de leurs conditions socioéconomiques.
5.1.8. Synthèse partielle
Si la plupart des femmes hésitent à
évoquer leurs contraintes et difficultés, elles s'accordent au
moins à reconnaître le problème de déplacement comme
un frein à l'épanouissement de leurs AGR. Cependant, d'autres
difficultés qui ne sont pas des moindres empêchent l'essor de ces
AGR. Il s'agit entre autres, de l'absence ou de la faiblesse des financements.
Même avec toutes ces difficultés, les femmes se réjouissent
d'avoir trouver dans les AGR, une réalisation de soi et un
affranchissement de la dépendance.
Cet affranchissement se traduirait surtout à travers un
accroissement des pouvoirs de décision et d'action de la femme au sein
de sa famille.
5.1.8. Suggestions des femmes handicapées
motrices pour le développement de leurs AGR et l'amélioration de
leurs conditions socioéconomiques.
Tableau 25: Réponses des femmes
handicapées motrices réparties selon leurs suggestions pour le
développement de leurs AGR et l'amélioration de leurs conditions
socioéconomiques
|
Suggestions pour l'amélioration des conditions
socioéconomiques
|
|
|
Suggestions pour le développement des
AGR
|
Amélioration des conditions de
travail
|
Amélioration de l'état de
santé
|
Toilettes intérieures
|
Travail pour les parents
|
Financements pour le travail
|
Ne se prononce pas
|
TOTAL
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréqu
|
%
|
Renforcement du matériel de travail
|
-
|
-
|
01
|
6,66
|
01
|
6,66
|
01
|
6,66
|
-
|
-
|
-
|
-
|
03
|
20
|
Financements pour le travail
|
02
|
13,33
|
-
|
-
|
01
|
6,66
|
-
|
-
|
01
|
6,66
|
-
|
-
|
04
|
26,66
|
Prise en charge médicale du handicap
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
6,66
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
6,66
|
Acquisition d'un local pour les
handicapés
|
03
|
20
|
01
|
6,66
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
04
|
26,66
|
Marché d'écoulement des
produits
|
01
|
6,66
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
6,66
|
Ne se prononce pas
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
02
|
13,33
|
02
|
13,33
|
TOTAL
|
06
|
40
|
02
|
13,33
|
02
|
13,33
|
02
|
13,33
|
01
|
6,66
|
02
|
13,33
|
15
|
100
|
Sources : Enquêtes sur le terrain
Le tableau ci-dessus nous montre que 40% des femmes pensent
que l'amélioration de leurs conditions de vie passerait par une
amélioration de leurs conditions de travail. C'est donc le
développement de leurs AGR qui pourrait leur assurer de meilleures
conditions socioéconomiques.
Parallèlement, le développement des AGR passe
selon ¼ des femmes handicapées motrices, par une allocation de
financements consistants, leurs permettant de bien mener le travail, mais aussi
par l'acquisition d'un local où toutes les femmes handicapées
motrices pourraient exercer leurs AGR, selon 26,26% des réponses
fournies. Les partenaires confirment ces propos en parlant plutôt de
création de micro entreprise au détriment de l'approche
individualiste.
Ainsi, les femmes comptent sur de meilleures conditions de
travail pour améliorer leurs conditions socioéconomiques. Elles
sollicitent donc l'appui des autorités locales et des partenaires pour
sortir de leur principal handicap qui est la dépendance et ainsi s'auto
prendre en charge à travers les AGR.
5.2. SYNTHESE GENERALE DES
RESULTATS
La démarche que nous avons
adoptée tout au long de notre étude a été soumise
à un certain nombre d'orientations. Ainsi, la première d'entre
elles a consisté à faire la présentation des
caractéristiques sociodémographiques des femmes
handicapées motrices membres de l'Association Féminine des
Handicapées Motrices de la Commune de Bambey. Celle-ci a
dévoilé les résultats suivants :
- une prédominance de femmes adultes
célibataires ;
- un taux de fécondité largement au-dessous de
la moyenne nationale ;
- un niveau d'instruction très bas, avec un taux
élevé de déperdition scolaire ;
- et un investissement dans des AGR ne nécessitant pas
beaucoup de déplacements vu leur situation de handicapée motrice.
Ainsi, même si ces femmes ont été souvent
victimes des préjugés liés aux pesanteurs socioculturels
qui ont restreint leurs rapports sociaux et les ont éloigné des
cycles formels d'éducation, elles ont pû trouver une issue
à travers les AGR qui leur épargnent la dépendance et leur
révèlent une appartenance à une société
où elles retrouvent leurs places dans le tissu socioéconomique.
Le second objectif aura consisté à
décrire les conditions socio-économiques qui ont
révélé les résultats suivants :
- une population dominée par des femmes avec un
handicap total ;
- des conséquences sociales du handicap, notamment des
contraintes dans l'exercice des rôles sociaux ;
- l'inaccessibilité aux services sociaux de
base ;
- la volonté née de l'union et la
solidarité de l'AFHMCB et visant à lutter contre les exclusions
sociales ;
- un soutien psychoaffectif des proches et de l'AFHMCB qui
procure à ces femmes une motivation à exercer une AGR avec ou
sans moyens extérieurs.
Le troisième objectif qui consistait en l'analyse de la
nature et de l'apport des AGR dans l'amélioration des conditions
socioéconomiques donnera les résultats suivants :
- une famille élargie où la femme
handicapée motrice est dans une situation de dépendance
socioéconomique ;
- des charges dominées par les besoins biologiques et
sociaux ;
- un ascendant souvent soutien financier de la famille mais
ayant l'appui matériel et financier des autres membres dont la femme
handicapée motrice ;
- des charges assez souvent couvertes, non sans quelques
activités de subsistances pour couvrir le gap noté au niveau du
revenu du principal soutien financier ;
- une valorisation des activités des femmes
handicapées motrices ;
- des contraintes et difficultés dans l'exercice d'AGR
liées au problème de déplacement et à l'absence ou
la faiblesse des financements ;
- des revenus encore trop faibles pour constituer une
contribution significative à l'amélioration des conditions
socioéconomiques des ménages ou familles des femmes
handicapées motrices.
Ces femmes estiment aussi que les systèmes de
crédit en cours ne sont pas adaptés à leur situation. Les
prêts contractés au niveau des structures de crédits, sont
pour une grande part utilisés pour les besoins domestiques de base ou
pour le remboursement de prêts contractés ailleurs (chez les
commerçants) sous formes de produits alimentaires destinés
à la nourriture de la famille. Les petits prêts ne permettent donc
pas de prendre en charge certaines activités.
Aussi, l'insuffisance ou la faiblesse en ressources
financières et matérielles (logistiques, équipements)
constituent un frein pour leur insertion et leur contribution au
développement local de la commune.
Cependant, en dépit des faibles revenus des AGR, le
quatrième objectif qui analysait la perception que ces femmes
handicapées motrices ont d'elles mêmes avec l'exercice d'AGR, a
donné les résultats suivants :
- un sentiment de réalisation de soi et d'appartenance
à une société ;
- la capacité à pouvoir décider dans la
gestion personnelle de ses activités ;
- une implication dans les activités de
développement et de gestion de la famille ;
- un sentiment de reconnaissance de sa valeur par
l'entourage.
Ainsi, dans l'optique d'améliorer leurs conditions
socioéconomiques, les femmes handicapées motrices formuleront
dans le cinquième objectif, quelques suggestions visant à
développer leurs AGR.
Nous voulons les rejoindre dans cette optique en formulant
dans le prochain chapitre, quelques suggestions et recommandations pour
l'amélioration des conditions socioéconomiques des femmes
handicapées motrices de la commune de Bambey.
6.1 SUGGESTIONS ET
RECOMMANDATIONS
Les résultats auxquels nous avons abouti à
travers cette étude ont révélé que les AGR
pratiquées par les femmes handicapées motrices n'ont pas
d'apports financiers considérables permettant leur développement.
C'est pourquoi leurs contributions dans l'amélioration des conditions
socioéconomiques de la femme handicapée ainsi que de sa famille
ne sont pas bien ressenties ou significatives.
Par ailleurs, la pauvreté des ménages ou
familles des femmes handicapées motrices rend difficile leur prise en
charge au niveau de ces ménages ou familles.
Les suggestions et recommandations vont donc dans le sens de
permettre un développement des AGR, en vue de susciter un impact assez
considérable sur les conditions socioéconomiques des femmes
handicapées motrices, ainsi que celles de leurs ménages.
Les femmes et leurs proches, ainsi que les partenaires,
estiment que développer les AGR pratiquées par elles, c'est leur
permettre l'accès au crédit. Cette condition assurerait à
ces femmes des opportunités d'investissement dans d'autres secteurs plus
rentables.
La mise à profit de la mobilisation et de la
cohésion sociale de ces femmes autour d'activités
créatrices de richesses s'exprimerait à travers leurs prise en
compte en :
- renforcement des capacités de gestion
financière et organisationnelle afin d'asseoir un esprit
d'entreprise pour mieux s'insérer dans le tissus économique de la
commune;
- un accès plus facile au crédit avec la
réduction des taux d'intérêt et du montant des apports.
Sur le plan socio sanitaire, l'Etat et les
collectivités locales devraient permettre à cette couche
vulnérable, un accès plus facile aux services sociaux de base,
notamment les structures de santé, les écoles, ...afin de
réduire au minimum les « autres handicaps » qui
freinent le développement socioéconomique des personnes
handicapées.
L'avènement depuis un an du Centre National des
Handicapés dans l'espace communal de Bambey devrait profiter en premier
à la formation des handicapés de la commune, afin de combler le
vide laissé par l'insuffisance notée dans leur scolarisation.
Enfin, dans le long terme, la mise à disposition pour
ces femmes d'un local dans le point focal des activités
économiques de la commune, permettrait la création de micros
entreprises qui regrouperaient les femmes par types d'activités,
favorisant ainsi une production plus importante et une meilleure
visibilité dans l'espace communal. Ceci aura certainement pour effet de
stimuler l'apport en devises et en revenus et ainsi, l'amélioration de
leurs conditions socioéconomiques.
6.1 RÔLE DU
TRAVAILLEUR SOCIAL
Si à ses débuts le travailleur social faisait
oeuvre de bienfaisance, jouant un rôle d'assistanat et correcteur des
différents handicaps socioéconomiques, la tendance actuelle
semble militer en faveur d'une intervention dynamique, promotionnelle et
préventive.
L'objet du travail social est l'homme et son objectif est le
bien être social, psychologique et économique de cet homme.
En tant que technicien pour la résolution des
problèmes sociaux, le travailleur social doit constamment analyser les
interactions et faire prévaloir l'intérêt de la population.
Il doit mettre ses connaissances et sa technique au service de la population,
en se faisant le garant des objectifs de travail déterminés en
commun.
Dans le cadre de notre étude, le travailleur social
pourra jouer un rôle important en amont, c'est-à-dire dans la
prévention des maladies handicapantes, mais aussi en aval par
l'amélioration des conditions socioéconomiques des groupes
vulnérables tels que les femmes handicapées motrices.
Ainsi, il devra mener des actions à trois (03)
niveaux :
- vis-à-vis des femmes handicapées motrices;
- vis-à-vis des structures de prise en charge des
femmes handicapées motrices ;
- vis-à-vis de l'environnement.
Pour les femmes handicapées motrices il s'agira d'abord
de leur apporter une relation d'aide psychoaffective, en étroite
collaboration avec l'AFHMCB, en vue de leur permettre de se sentir pleinement
membre de cette société en tant qu'actrices de
développement.
Ce soutien psychoaffectif sera complété par une
assistance et une insertion socioéconomique et professionnelle qui
permettra à la femme handicapée motrice de sortir de la
dépendance et de s'autonomiser. Cela consistera en la formation,
l'encadrement, la recherche de partenaires financiers et le
suivi/évaluation des activités individuelles et collectives de
ces femmes. A ce titre, la promotion de l'approche participative et
communautaire au détriment de celle individualiste pourrait aller dans
le sens de la création de micros entreprises en vue de valoriser toutes
les compétences et responsabiliser chacune des membres de
l'association.
Pour en arriver là, les structures de prise en charge
à savoir, les services sociaux de base devront être mis en
contribution.
Ainsi, le travailleur social serra en collaboration avec les
autorités locales, la possibilité de permettre aux
handicapés un accès plus facile au centre de santé de la
commune, notamment une subvention sur leurs tarifs de consultation et sur les
frais des médicaments. La participation à une mutuelle de
santé prenant en compte leurs spécificités serait un
début de réponse à leurs problèmes de santé.
Le problème de déplacement des personnes handicapées de la
commune de Bambey ne pourra être pris en charge que dans un partenariat
entre, la cible même, les autorités locales et les partenaires
(ONG et associations de prise en charge de personnes handicapées), en
vue de faciliter l'acquisition de prothèses et autres fauteuils roulants
aux handicapés.
Le travailleur social pourrait aussi initier un plaidoyer pour
un accès facile aux micro crédits (sans beaucoup de
garanties ; avec un taux d'intérêt peu élevé et
un délai de recouvrement raisonnable) pour les groupes
vulnérables de la commune en général et les personnes
handicapées en particulier.
Dans le but de rendre l'environnement plus favorable à
l'insertion socioéconomique des personnes handicapées en
général et des femmes handicapées motrices en particulier,
une sensibilisation de l'opinion publique tendant à lutter contre les
pesanteurs socioculturels et les préjugés véhiculés
à l'encontre de ces personnes mettrait en contribution les
autorités politiques, administratives, religieuses, les personnes
influentes de la commune et les associations et autres oeuvres de bienfaisance.
Pour matérialiser la capacité de ces personnes handicapées
à pouvoir participer au processus de développement de la commune,
le travailleur social pourra stimuler une meilleure visibilité des
activités de ces personnes par une mise à leur disposition d'un
local au coeur du point focal des activités économiques de la
commune, afin que les populations puissent pleinement bénéficier
de leurs prestations de services.
6.3 PLAN D'ACTION
But: Contribuer à l'amélioration des
conditions socioéconomiques des femmes handicapées motrices de la
commune de Bambey
Objectif Général
|
Objectifs Spécifiques
|
Activités à développer
|
Ressources à mobiliser
|
Indicateurs de progrès
|
Durée
|
Partenaire dans l'activité
|
PERMETTRE AUX FEMMES HANDICAPEES MOTRICES DE LA
COMMUNE DE BAMBEY D'AVOIR DE MEILLEURES CONDITIONS SOCIOECONOMIQUES
|
Faciliter une prise en charge globale des
problèmes de déplacement et de santé des femmes
handicapées motrices
|
- Faire l'inventaire des besoins de santé ;
- Mobiliser et collecter des fonds;
- Trouver un fournisseur de chaises roulantes et
béquilles ;
- former les membres de l'association pour l'entretien et la
maintenance du matériel.
|
- RH (AFHMCB, partenaires, ...)
- RM (à déterminer) ;
- RF (fonds propres et fonds collectés auprès des
partenaires)
|
- Chaque membre dispose d'une chaise roulante et des
béquilles et est capable d'assurer l'entretien du matériel mis
à sa disposition ;
- Accès aux structures de santé.
|
A moyen terme
|
- Préfecture;
- Mairie;
- SDAS ;
- ANHMS ;
- Centre de Santé ;
- ONG et partenaires ; ...
|
Redynamiser et mieux organiser les Associations de
Personnes Handicapées
|
- Aider à une meilleure structuration des associations de
personnes handicapées de la commune ;
- regrouper ces associations selon le type de handicap ;
Faire des formations/action et formation/développement
pour mieux outiller ces PH.
|
- RH (AFHMCB, partenaires, ...)
- RM (à déterminer) ;
- RF (fonds propres et fonds collectés auprès des
partenaires)
|
- les APH sont bien structurées avec une reconnaissance
juridique ;
- elles ont une meilleure gestion de leurs activités
|
A court terme
|
- Préfecture;
- Mairie;
- SDAS ;
- Centre National des Handicapés
- ANHMS ;
- Centre de Santé ;
- ONG et partenaires ; ...
|
Favoriser une meilleure perception de la population sur
les personnes handicapées
|
- sensibiliser et former des relais (sur l'importance de la prise
en charge des handicapés ;
- Impliquer la société civile et les organismes de
défense des femmes et des handicapés
|
- RH (AFHMCB, partenaires, relais et organismes de défense
des femmes et personnes handicapées, ...)
- RM (à déterminer) ;
- RF (fonds propres et fonds collectés auprès des
partenaires)
|
- La population est consciente des discriminations et
marginalisations faites aux personnes handicapées et adopte une attitude
plus positive à leur égard ;
- les handicapés participent de mieux en mieux au
développement socio - économique de la commune.
|
A moyen et long terme
|
- Préfecture;
- Mairie;
- SDAS ;
- ANHMS ;
- Personnes influentes ( Religieux, délégués
de quartiers , ...) ;
- Relais
|
Faciliter l'accès au crédit pour les
femmes handicapées motrices
|
- Conscientiser les Institutions de micro finance sur la
nécessité pour les personnes handicapées de pouvoir
bénéficier des micro crédits ;
- Favoriser l'acquisition de montants assez importants avec un
taux d'intérêt peu élevé et un délai de
remboursement tenant compte de la spécificité de la cible.
|
- RH (AFHMCB, partenaires, relais et organismes de défense
des femmes et des personnes handicapées, institutions de micro finance,
...)
- RM (à déterminer) ;
- RF (fonds propres et fonds collectés auprès des
partenaires)
|
- les femmes handicapées motrices disposent de
financements assez consistant pour mener leurs A.G.R. ;
- elles arrivent à rembourser dans les délais, les
crédits qui leurs sont octroyés.
|
A court et moyen terme
|
- Préfecture;
- Mairie;
- SDAS ;
- ANHMS ;
- Personnes influentes (Religieux, délégués
de quartiers, ...) ;
- Institutions de micro finance
|
|
Disposer d'un centre polyvalent permettant de
développer ensemble des Activités Génératrices de
Revenus (AGR) durables
|
- Faire l'étude d'un projet de centre polyvalent
implanté au coeur du marché ;
- Acquérir un local qui servira de centre
polyvalent ;
- Soumettre et faire suivre le projet auprès des
autorités administratives et des partenaires ;
- Développer des A.G.R. plus rentables.
|
- RH (membres de l'association, autorités ONG et
partenaires oeuvrant dans la commune, techniciens en étude de projet,
...)
- RM (moyens de locomotion,
- RF (moyens financiers consistant)
|
- Le projet est accepté ;
- Les fonds nécessaires sont mobilisés ;
- Le projet est mis en oeuvre ;
- L'association dispose d'un local où elle mène des
activités de couture - broderie, de coiffure, de transformation de
fruits et légumes, ...
|
Court et moyen terme
|
- Préfecture;
- Mairie;
- SDAS ;
- ANHMS ;
- AHDIS ;
- PLCP ;
- PNUD ;
- UNIFEM ;
- CMS ; - Préfecture;
- Mairie;
- RAPHA ;
- ENDA ;
- réseau Siggil Jigéen ; ...
|
|
Protection et promotion des personnes
handicapées
|
- Application de textes législatifs protégeant
l'ensemble des droits des personnes handicapées
- Elaboration d'une Stratégie Nationale de Promotion,
d'Intégration socio-économique et de Protection des Personnes
Handicapées et des femmes handicapées en particulier ;
- Elaboration d'un Plan d'Action National axé sur
l'éducation, la santé et le travail des personnes
handicapées
- Campagnes de sensibilisation sur les aptitudes des
Personnes Handicapées à être productifs ;
- Appui aux Associations de personnes handicapées
|
- RH (ANHMS, Organismes nationaux et internationaux)
- RM (textes de lois, Conventions,...) ;
- RF (fonds propres et fonds collectés auprès des
partenaires)
|
Les personnes handicapées, particulièrement les
femmes handicapées jouissent de tous leurs droits et
bénéficient de discriminations positives dans l'accès
à l'éducation, à la santé et à l'emploi.
- Les personnes handicapées sont prise en compte dans
toutes les décisions et actions concernant la population en
général.
|
A long terme
|
- Etat du Sénégal ;
- Handicap International ;
- Organisations internationales de personnes
handicapées ;
- ONG ;
- Associations nationales de personnes
handicapées ;
- presse nationale et internationale,
- personnes influentes ; ...
|
CONCLUSION
Les hommes et les femmes présentant un handicap sont
des membres à part entière de notre société. Comme
tout le monde, ces personnes veulent avancer dans la vie, caresser des
rêves, réaliser des projets, et, tout simplement, être
heureuses. Plus que d'autres, elles ont toutefois besoin d'un soutien attentif
et chaleureux : celui d'un père, d'une mère, d'un frère,
d'une soeur, d'un proche, bien sûr, mais aussi celui de la
collectivité tout entière.
La situation socioéconomique de la femme
handicapée motrice de la commune de Bambey est à l'image de celle
des femmes handicapées motrices du pays.
Elles sont victimes des pesanteurs socioculturels et des
préjugés qui les handicapent au niveau de l'accès à
l'éducation et à l'emploi, mais aussi limitent leurs rapports
sociaux.
Si leur dynamique interne leur permet souvent de se regrouper
en associations afin de lutter contre les discriminations qu'elles subissent,
elles n'ont pas souvent le soutien qu'il faut pour pouvoir améliorer
leurs conditions socioéconomiques.
Nous avons pu nous rendre compte du dynamisme dont font montre
ces femmes doublement handicapées (en tant que femmes et en tant que
personnes handicapées motrices) pour résoudre leurs
difficultés, même si l'environnement leur est encore hostile. Le
rôle du travailleur social est de les accompagner dans ce processus
d'insertion sociale.
Pour cela, la prise en charge de leurs problèmes de
santé et de déplacement serait un premier pas. Pour
résoudre le problème de formation et d'emploi, le Centre
Polyvalent des Handicapés du Sénégal construit dans la
ville est une opportunité dont devrait bénéficier toutes
les femmes handicapées motrices.
Enfin, l'accès au crédit viendrait appuyer les
initiatives déjà prises par ces femmes à travers les
A.G.R., pour leur permettre d'avoir de meilleures conditions
socioéconomiques et de participer ainsi au développement du
pays.
BIBLIOGRAPHIE
1. BA (PA), 1998, Contribution des ONG
à la promotion socio-économique des femmes en milieu rural :
Cas de l'ONG AFRICARE dans la région de Kaolack, Mémoire de
fin d'études ENDSS ;
2. BIT (2003), Femme et économie
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3. CLOUTIER, L ; DIARRA, D (1993),
D'autres voix, d'autres perspectives, contribution à
l'élaboration canadienne en Afrique de l'Ouest, Québec,
Centre Sahel ;
4. COURBEYED, J (1969), Les
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Laffont, ;
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conditions socio-économiques des membres de Groupements de Promotion
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6. DPS (2004), La pauvreté au
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pauvreté en milieu rural : étude de cas sur l'intervention
du Programme National d'Infrastructure Rurales (PNIR) dans le cadre de la
pauvreté des femmes de la communauté rurale de Ross
Béthio, Mémoire ENDSS ;
9. MENDRAS H (1975), Eléments de
sociologie, Paris, A. Colin
10. Ministère de l'Action Sociale
(1981), Année Internationale des Personnes
handicapées, - Dakar, 1979 ;
11. MORROW M, Les femmes
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santé. Centre d'Excellence pour la Santé des Femmes -
Région de la Colombie-Britannique ;
12. MOSCOVICI, S. (2000), sous la direction de,
Psychologie sociale des relations à autrui,
Nathan/Her ;
13. NDECKY, H (2004), L'Union des Jeunes
Handicapés de Dakar et la prise en charge socioéconomique
des personnes en situation de handicap moteur, Mémoire de fin
d'études, ENDSS,
14. COLOMBY, P et GIAMI, A :
Relations socio-sexuelles des personnes handicapées
vivant en institution - INSERM U 292
15. Plan de développement économique et
social de Bambey, Mai 2003 ;
16. Quotidien « le Soleil » du 27 - 01
- 2005 ;
17. SARR M (1994), Emploi et travail des
femmes au Sénégal, Bureau de l'OIT Dakar ;
18. SENGHOR (D). Handicapés ;
les pots les plus mal classés du sous-développement, revue
Famille et développement no 27 - Dakar - 1981.
ANNEXES
ANNEXE 1
Guide d'entretien à l'intention des femmes
membres de l'Association féminine des handicapées motrices de la
commune de Bambey
I. Caractéristiques
sociodémographiques
1- Quel est votre âge ?
2- Quelle est votre ethnie ?
e.1) Wolof
e.2) Sérère
e.3) Poular
e.4) Diola
e.5) Autres (à préciser)
.....................................
3- Quelle est votre religion ?
r.1) Musulmane
r.2) Chrétienne
r.3) Juive
r.4) Autres (à préciser)
.....................................
4- Quelle est votre confrérie ?
x.1) Mouride
x.2) Tidjiane
x.3) Layène
x.4) Autres (à préciser)
.....................................
5- Dans quel quartier habitez-vous ?
q.1) Léona nord
q.2) Léona sud
q.3) Wakhaldiam
q.4) DVF
q.5) Kayéne
q.6) Keur S. Badiane
q.7) Autres (à préciser)
.....................................
6- Quelle est votre situation matrimoniale ?
m.1) Célibataire
m.2) Mariée monogame
m.3) Mariée polygame
m.4) Vivant maritalement
m.5) Divorcée
m.6) Veuve
m.7) Autres (à préciser)
.....................................
7- Avez-vous des enfants ?
Oui
Non
8- Si Oui, indiquez le nombre d'enfants
9- Avez-vous subi une alphabétisation ?
Oui
Non:
10- Si Oui, dans quelle langue ?
s.1) Wolof
s.2) Sérère
s.3) Poular
s.4) Diola
s.5) Autres (à préciser)
.....................................
11- Quel est votre niveau d'étude ?
n.1) Aucun
n.2) Maternel
n.2) Primaire
n.3) Moyen
n.4) Secondaire
n.6) Enseignement technique et professionnelle
n.5) Supérieure générale
n.6) Ecole coranique
12- Exercez-vous une activité professionnelle ?
Oui
Non
13- Si Oui, laquelle (ou lesquelles) ?
Activités
|
Domaines d'activités
|
Activité 1
|
Activité 2
|
Activité 3
|
Secteurs d'activités
|
Primaire
|
|
|
|
|
|
|
Secondaire
|
Agroalimentaire
|
|
|
|
|
|
Tertiaire
|
Textile
|
|
|
|
Commerce
|
|
II. Caractéristiques socio-sanitaires
1- Depuis quand avez-vous subi ce handicap physique ?
d.1) A la naissance
d.2) Après la naissance
d.2.1) A la suite d'une maladie
d.2.2) A la suite d'un accident
2- Quel est la nature de votre handicap ?
h.1) Handicapée des membres supérieurs
h.2) Handicapée des membres inférieurs
3- Quel est le degré de votre handicap ?
p.1) Paralysie partielle
p.2) Paralysie totale
4- Comment se traduit l'impact du handicap sur votre
vécu ?
i.1) Problème de déplacement
i.2) Problème de santé
i.3) Problème d'alimentation
i.4) Problème de qualification
i.5) Problème de travail
i.6) Autres problèmes (à préciser)
...............................................................................................
5- Quelles sont les contraintes et difficultés que vous
pose votre handicap ?
...........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
6- Quel regard portez-vous sur votre situation de femme
handicapée ?
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
7- Quel regard votre entourage porte-t-il sur votre
handicap ?
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
8- Par quels moyens prenez-vous en charge votre
handicap ?
l.1) Moyens propres
l.2) Moyens de la famille
l.3) Moyens provenant de l'AFHMCB
l.4) Moyens provenant d'organes de soutien ou de partenaires
l.5) Autres moyens (à préciser)
................................................................................................
9- Quels sont les problèmes prioritaires dans
l'affectation des moyens prévus pour la prise en charge de votre
handicap ? (Classez les problèmes par ordre en
les numérotant)
k.1) Problème de déplacement
k.2) Problème de santé
k.3) Problème d'alimentation
k.4) Problème de qualification
k.5) Problème de travail
k.6) Autres problèmes
III. Caractéristiques
socioéconomiques
a) Situation socioéconomique de la
famille
1- Taille de la famille : Combien de personnes compte votre
ménage ou votre famille ?
2- Quelle place occupez-vous dans la structuration de la famille
(ou du ménage) ?
f.1) Epouse ou mère
f.2) Enfant
f.3) Autres (à préciser)
............................................................................................................
3- Quelles sont les charges du ménage ou de la
famille ?
c.1) Nourriture
c.2) Habillement
c.3) Education
c.4) Soins
c.5) Eau
c.6) Electricité
c.7) Téléphone
c.8) Logement
c.9) Transport
c.10) Autres (à préciser)
...........................................................................................................
4- Soutien financier : Qui est le principal soutien
financier du ménage ou de la famille ?
.......................................................................................................................................
5- Quelle est son occupation ?
...............................................................................................................
6- Ses revenus couvrent-elles toutes les charges du
ménage ?
|
Niveau de couverture des charges
|
Charges du ménage ou de la famille
|
Jamais
|
Rarement
|
Occasionnellement
|
Assez souvent
|
Très souvent
|
Nourriture
|
|
|
|
|
|
Habillement
|
|
|
|
|
|
Education
|
|
|
|
|
|
Soins
|
|
|
|
|
|
Eau
|
|
|
|
|
|
Electricité
|
|
|
|
|
|
Téléphone
|
|
|
|
|
|
Logement
|
|
|
|
|
|
Transport
|
|
|
|
|
|
Autres
|
|
|
|
|
|
7- Quelles sont les autres activités de subsistance du
ménage ou de la famille ? (Cette question n'est pertinente que si
les réponses à la question N°6 sont « Jamais,
rarement, ou occasionnellement »)
a.1) Activité 1
....................................................
a.2) Activité 2
....................................................
a.3) Activité 3
....................................................
8- Ces activités de subsistance couvrent-elles le gap
observé au niveau du revenu ?
Couverture du
gap
|
Très peu
|
Moyennement
|
Entièrement
|
Activités de subsistance
|
Activité 1
|
|
|
|
Activité 2
|
|
|
|
Activité 3
|
|
|
|
b) Nature des Activités
Génératrices de Revenus (AGR)
1- Dans quel(s) domaine(s) vous activez-vous ?
...................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
2- Depuis quand pratiquez-vous cette AGR ?
...............................................................................................................
3- Quel est la nature et le prix des produits ou services que
vous proposez ?
Nature des produits
ou services
|
Prix de vente
|
|
|
|
|
|
|
4- Quelles sont les ressources que vous utilisez dans
l'exploitation de votre activité ?
Ressources
|
Nature
|
Nombre/Montant
|
Qualité/Etat
|
Humaines
|
|
|
|
Matérielles
|
|
|
|
Financières
|
|
|
|
5- Quelles sont vos sources et modalités de
financement ?
Sources de financement
|
Modalités de financement
|
|
|
|
|
6- Quels sont les acteurs qui interviennent dans le processus
d'élaboration de l'AGR ?
Processus d'élaboration de l'AGR
|
Acteurs
|
Recherche des matières premières
|
|
Processus de transformation
|
|
Ecoulement des produits ou services
|
|
7- Comment écoulez-vous vos produits ou services ?
8- Combien gagnez-vous ?
- par jour : _________________________________________
- par semaine : ______________________________________
- par mois : _________________________________________
c) Apport des Activités Génératrices
de Revenus (AGR)
1- Depuis quand avez-vous adhérée à
l'association ?
...............................................................................................................
2- Quel est le motif de cette adhésion ?
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
3- Qu'avez-vous acquis ou amélioré depuis que vous
pratiquez cette AGR ?
Acquisitions
|
Améliorations
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4- Participez-vous à un système
d'épargne ?
Oui
Non
5- Si oui, lequel (ou lesquelles) ?
..............................................................................................................................................................................................................................................................................
IV. Perception des femmes handicapées moteurs sur
elles-mêmes
1- Quelles sont les difficultés que vous rencontrez en
tant que femmes handicapées moteurs, dans la pratique de votre
AGR ?
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
2- Votre AGR vous a-t-elle permis d'avoir une autre perception de
vous même ?
Oui
Non
3- Si oui, laquelle (ou lesquelles) ?
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
4- L'exercice de cette AGR a-t-il eu une influence sur vos
rapports avec votre entourage ?
Oui
Non
5- Si oui, de quelle nature ?
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
6- Avez-vous acquis une autonomie de décision grâce
à l'exercice de cette AGR ?
Oui
Non
7- Si oui, dans quels domaines ?
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
8- Avez-vous acquis une autonomie d'action grâce à
l'exercice de cette AGR ?
Oui
Non
9- Si oui, dans quels domaines ?
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
V. Suggestions
1- Selon vous, que faudrait-il pour vous permettre de
développer votre AGR ?
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
2- Selon vous, que faudrait-il pour vous permettre
d'améliorer vos conditions socioéconomiques ?
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
ANNEXE II
Guide d'entretien à l'intention des conjoints
ou parents proches des femmes handicapées moteurs
1- Quel est votre lien avec X ?
...............................................................................................................
2- Comment percevez-vous sa situation de
handicapé ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
3- Ce handicap a-t-il réduit son autonomie de
décision et d'action au sein de la famille ?
Oui
Non
4- Quelle(s) appréciation(s) faites -vous de son processus
d'élaboration d'AGR ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
5- La soutenez-vous dans la pratique de son AGR ?
Oui
Non
6- Si oui, à quel moment du processus d'élaboration
de l'AGR ?
Recherche de matières premières
|
Transformation
|
Ecoulement
|
|
|
|
7- Quelles appréciations faites-vous des conditions
socioéconomiques du ménage ou de la famille ?
Périodes
|
Avant pratique
AGR
|
Pendant et/ou après pratique AGR
|
Eléments d'appréciation de la situation
socioéconomique
|
Revenus mensuels
|
|
|
Couverture des charges
|
|
|
Habitudes alimentaires
|
|
|
Equipements
|
|
|
Epargne
|
|
|
Autres
|
|
|
8- Ses activités ont-elles changé la perception que
vous aviez de son handicap ?
Oui
Non
9- Lui avez-vous accordé depuis, une plus large autonomie
de décision et d'action ?
Oui
Non
ANNEXE III
Questionnaire adressé aux partenaires et
organes d'accompagnement
1- Nom et sigle
..............................................................................................................................................................................................................................................................................
2- Domaines d'intervention
............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
3- Cibles
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
4- Motifs du partenariat avec l'association féminine des
handicapées moteurs
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
5- Modalités du partenariat
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
6- Types d'AGR financées pour les femmes
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
7- Contraintes notées relevant de l'aspect genre
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
8- Contraintes notées relevant de l'aspect handicap
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
9- Contraintes notées relevant de l'aspect
organisationnel
............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
10- Formations dispensées aux femmes
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
11- Comment se fait le suivi des activités ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
12- Qu'avez-vous noté comme amélioration dans les
conditions socioéconomiques des femmes ?
............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
13- Acquis en terme d'autonomie de décision des femmes
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
14- Acquis en terme d'autonomie d'action des femmes
............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
15- Perspectives envisagées avec les femmes
............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
16- Suggestions et recommandations
............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
* 1 Quotidien « le
Soleil du 27 - 01 - 2005. P. 10
* 2 BA (PA), 1998, Contribution
des ONG à la promotion socio-économique des femmes en milieu
rural : Cas de l'ONG AFRICARE dans la région de Kaolack,
Mémoire de fin d'études ENDSS
* 3 MOSCOVICI, S. (2000), sous
la direction de : Psychologie sociale des relations à autrui,
Nathan/Her
* 4 MENDRAS (H), Eléments
de sociologie, 1975, Paris, A. Colin
* 5 MOSCOVICI, S. (2000), sous
la direction de : Psychologie sociale des relations à autrui,
Nathan/Her
* 6 FALL, I (2005) : Genre
et pauvreté en milieu rural : étude de cas sur
l'intervention du Programme National d'Infrastructures Rurales (PNIR) dans le
cadre de la réduction de la pauvreté des femmes de la
communauté rurale de Ross Béthio ; ENDSS
* 7 MORROW Marina : Les
femmes handicapées d'âge mûr et leurs besoins en
matière de santé. Centre d'Excellence pour la Santé des
Femmes - Région de la Colombie-Britannique
* 8 NDECKY, H (2004) :
L'Union des Jeunes Handicapés de Dakar et la prise en charge
socioéconomique des personnes en situation de handicap moteur,
Mémoire de fin d'études, ENDSS, p. 64
* 9 COURBEYED (J) : Les
handicapés moteurs et leurs problèmes, Paris, Robert Laffont,
1969, p. 184
* 10 COLOMBY, P et GIAMI,
A : Relations socio-sexuelles des personnes
handicapées vivant en institution - INSERM U 292
* 11 FALL (A) : La
situation des personnes handicapées visuelles et motrices à
Saint-Louis, mémoire ENTSS 1997
* 12 SENGHOR (D) .
Handicapés ; les pots les plus mal classés du
sous-développement, revue Famille et développement no 27 - Dakar
- 1981.
* 13 CLOUTIER, L ; DIARRA,
D (1993), D'autres voix, d'autres perspectives, contribution à
l'élaboration canadienne en Afrique de l'Ouest, Québec, Centre
Sahel, p. 59
* 14 SOW A. (2006) :
Femmes handicapées motrices et santé de la reproduction :
Niveau de connaissance, attitudes, pratiques en santé de la reproduction
et accès aux prestations de services. Mémoire de DEA, Institut de
Formation et de Recherche en Population, Développement et Santé
de la Reproduction ; UCAD
* 15 MINISTERE DE L'ECONOMIE ET
DES FINANCES, Direction de la Prévision et de la
Statistique : 3ème Enquête Démographique et
de Santé du Sénégal (EDS III), 1997.
* 16 MINISTERE DE L'ECONOMIE ET
DES FINANCES, Direction de la Prévision et de la
Statistique : Caractéristiques sociodémographiques
des personnes handicapées,
* 17 SARR M (1994) :
Emploi et travail des femmes au Sénégal, Bureau de l'OIT Dakar
* 18 Encouragements et
motivations qui ont un effet de prise de conscience de ses aptitudes et
capacités à surmonter des difficultés.
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