République du Sénégal
Un peuple...Un but... Une foi....
UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES
ET DE GESTION
(FASEG)
Mémoire de maîtrise
Option : Analyse et Politique
Economiques
Thème :
|
IMPACTS DES POLITIQUES DE FINANCEMENT
|
ET D'ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION DES
|
ENTREPRISES DANS L'ESPACE UEMOA :
|
Cas du Bénin
|
Présenté par : Sous la direction de :
M.Tchegoun A. KOBA M. Ibrahima T.
DIOP
Année académique : 2007-2008
DEDICACES
Je dédie ce modeste travail à :
Mon Défunt Père, Alexis KOBA, pour
tous les sacrifices consentis; il aurait été fier.
Ma mère, Angèle AHOMADON, qui
m'a toujours soutenu matériellement contre le dénuement et les
difficultés de la vie. Votre courage, votre bravoure, votre
générosité et votre soutien me séduisent tant et
constituent pour moi une source inépuisable de motivation. Comme le
parcours de la vie m'a donné l'occasion de vous exprimer ma profonde
gratitude, je prie pour que Dieu vous donne une longue vie et vous couvre de sa
bénédiction ainsi qu'à toute la famille.
Mon frère ainé Bamidélé
KOBA et son épouse Aurore ATCHOGBON pour tous les sacrifices
consentis. Veuillez y retrouver l'expression de toute ma reconnaissance. Que
vous m'accompagniez encore dans ce monde pour de plus belles
réussites.
Ma grande soeur Isiba KOBA et son époux Thomas
ASSOU, pour leur prière, soutien et les conseils qu'ils ont su
m'apporter.
Mes cousins Marcellin KOBA et Adebayor AKPAKI,
pour leur disponibilité et écoute. Mes neveux et nièce
Fumi, Othniel, Josias, Gaius et Nikè pour votre joie de
vivre qui solidifie mon équilibre.
La famille ADJAKPA, Gisèle, Carmen, Nadège
et Edgar pour leur encouragements Ma seconde famille
Sénégalaise je veux nommer AIESEC
Sénégal et tous ses membres pour avoir fait de moi le
Président de la plus grande organisation de jeunesse au monde.
Spécialement André PEREIRA, Manu Yao SESHI, Salimata
DIEDHIOU, Claire SAMBOU, Séimane DIOUF et autres... qui m'ont
servi de conseils aux moments difficiles de mon travail.
Ma très chère défunte amie et camarade
Anne Marietou DIAKH qui m'a facilité mon
intégration à l'UCAD. Que la terre lui soit
légère.
Tous les frères et soeurs en Christ pour leur
prière depuis Cotonou ; Natacha, Faustin,
Catherine...
Tous les étudiants de la 4ème
année Analyse et Politique Economiques de la FASEG de
l'Université Cheikh Anta DIOP de Dakar.
REMERCIEMENTS
Je voudrais, au soir de ce mémoire, rendre grâce
à Dieu Tout-Puissant et Le remercier d'avoir exaucé mes
prières.
Puisse Dieu me pardonner et m'excuser auprès de tous ceux
que j'ai eu à indisposer durant cette épreuve.
Au regard de leur nombre très important, devions nous
éviter d'ouvrir une liste.
Toutefois qu'il nous soit permis de dire merci de manière
solennelle à certaines d'entre elles.
A mon directeur de mémoire Monsieur Ibrahima
Thione DIOP Chef Département Analyse et Politique Economiques
à la FASEG - UCAD pour avoir accepté de m'encadrer.
A Monsieur Khafor TOURE, Directeur général de
l'Agence Nationale pour l'Emploi des Jeunes ANEJ Sénégalet. Sa
disponibilité sans limite au service de la jeunesse a renforcé
l'estime et le respect que j'ai pour lui.
A Monsieur Famara SANE, Sénateur du Sénégal
qui m'a beaucoup conseillé.
A la Jeune Chambre International Sénégal pour les
formations et le professionnalisme qu'ils m'ont insufflés.
Enfin, nous disons merci à nos parents, amis et à
tous nos collègues promotionnaires.
SIGLES ET ABREVIATIONS
- PADME : Agence pour le développement
des Petites et Moyennes Entreprises.
- PAPME : Association pour la promotion et
l'appui aux PME
- BCEAO : Banque Centrale des Etats de
l'Afrique de l'Ouest
- BU : Bibliothèque Universitaire
- BRS : Banque Régionale de
Solidarité
- CCIAD : Chambre de Commerce d'Industrie et
d'Agriculture de Dakar
- CCIB : Chambre de Commerce d'Industrie du
Bénin
- CM : Crédit Mutuel
- CLCAM : Caisse Local Crédit Agricole
et Mutuelle
- CREA : Centre de Recherche en Economie
Appliquée
- DSRP : Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté
- Fececam : Fédération des
caisses d'épargne et de crédit agricole mutuel
- FMI : Fonds Monétaire International
- FODEFCA : Fonds d'Appui
- GIE : Groupement d'intérêt
Economique
- IMF : Institut de Micro Finance
- INSEE : Institut National de la Statistique
et des Etudes Economiques
- MPE : Micro et Petites Entreprises
- OPCVM : Organismes de Placements Collectifs
en Valeurs Mobilières
- PME : Petites et Moyennes Entreprises
- PMI : Petites et Moyennes Industries
- PAS : Programme d'Ajustement Structurel
- PIP : Programme des Investissements
Publics
- TIC : Technologie de l'Information et de
Communication
- TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
- UEMOA : Union Economique et Monétaire
Ouest-Africaine
Sommaire
DEDICACES 2
REMERCIEMENTS 3
SIGLES ET ABREVIAT IONS 4
Sommaire 5
Introduction 6
Chapitre I : Politiques de financement et création des
PME/PMI 8
Section I . Dispositif sous régional de financement et
impacts 8
I.1. Système de financements et de promotion des PME/PMI
dans UEMOA 8
I.1 .1. Aperçu de l'UEMOA 8
I.1.2. Politiques et règlementations communautaires de
la promotion des PME. 10
I.1.3. Le financement des entreprises dans l'UEMOA 14
I.1.4. Les Crédits à Moyen terme 17
I.2. Impact des politiques sous régionales 19
I.2.1. Le développement du secteur des PME/PMI 19
I.2.2. La facilitation du financement des activités des
PME/PMI 20
I.2.3. Les difficultés rencontrées par les
entreprises dans l'UEMOA 21
Section II : Diagnostic et retombées de la plateforme de
financement des PME/PMI en
République du Bénin. 23
II.1. Diagnostic du système de financement des
entreprises au Bénin 23
II.1.2. Le secteur de la microfinance 24
II.2. Impacts économiques du dispositif 26
II.2.1. Contraintes inhérentes aux MPE&PME 27
II.2.2. Caractéristiques & résultats des IMF
qui financent les MPE&PME 27
II.2.3. Contraintes majeures à l'intervention des IMF
28
Conclusion partielle 28
CHAPITRE 2 : Accompagnement à la création des
Entreprises 30
Section I : Politiques d'accompagnement à l'entreprenariat
dans l'UEMOA 31
I.1. Dispositifs d'appui à la création 31
I.1.1. Soutien et accompagnement des entrepreneurs 31
I.1.2. L'accompagnement : une pratique aux multiples
visages 33
I.2. Impacts et recommandations 34 Section II :
Caractéristiques et impacts du système d'accompagnement à
la création des
PME/PMI au Bénin. 36
II.1. Différenciation des acteurs et des secteurs formel
et informel 36
II.1.1. Repérage des acteurs et proposition de
classification 36
II.1.2.Réponses aux besoins des entrepreneurs par une
dynamique de réseau 39
II.1.3. Des idées nouvelles qui rencontrent un
marché 40
II.2. Diagnostic et Impacts sur la nouvelle Economie sociale
41
II.2.1. Les innovations introduites par les structures de
l'économie Sociale 41
II.2.2. Les spécificités des services
d'accompagnement de l'Economie Sociale 41
Conclusion Générale 43
BIBLIOGRAPHIE 45
Introduction
Dans les années 90, suite aux vents de
démocratisation et de libéralisme économique qu'a connu
les pays ouest africains ; la question de l'emploi et de la création de
richesse font l'objet d'une attention particulière de la part des
pouvoirs publics nationaux et régionaux, mais aussi d'une certaine
société civile.
Devant l'importance d'assurer la création d'entreprise
viables, les politiques et systèmes de financement, d'accompagnement et
d'appui se sont progressivement imposés et développés.
Dans la plupart des pays de l'UEMOA et particulièrement au Bénin,
le politiques d»aide à la création d'entreprise se sont
considérablement développées au cours de ces
dernières années. De plus l'échec des politiques
macroéconomiques nationales et sous régionales de lutte contre la
pauvreté et le chômage a contraint les pays de l'espace UEMOA
à adopter une politique commune de promotion et de financement des
Petites et moyenne entreprise.
Malgré tout, de l'avis de certains, l'efficacité
des dispositifs de soutien demeurent mitigés (Marion, 1999). Des
études réalisées par l'OCDE (1998) confirment le
nécessaire et évident besoin d'accompagnement des jeunes
entreprises mais l'accompagnement tous azimuts n'est pas suffisant.
Les systèmes de financement et d'appui à la
création d'entreprises, les modes et les méthodes
d'accompagnement des entrepreneurs ont jusqu'à maintenant
provoqué un faible intérêt parmi les chercheurs
engagés dans le champ de l'entrepreneur. L'importance des mesures de
soutien et d'accompagnement n'est plus à faire, mais elles demeurent
encore perfectibles. En raison des résultats mitigés des
systèmes de soutien, il s'avère indispensable de poursuivre la
recherche s'intéressant aux dispositifs d'appui.
C'est pourquoi l'étude dont fait état ce
mémoire cherche à analyser l'ensemble des politiques de
financement, de soutien et d'accompagnement des entrepreneurs dans l'espace
UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africain), mais plus
particulièrement au Bénin et par le fait même à
évaluer les différentes aides disponibles en fonction des besoins
du milieu. Pour y arriver, une répartition en deux grandes parties de
notre étude a été réalisés avec deux
chapitres chacune.
Dans un premier temps, nous aborderons les politiques et
dispositifs de financement à la création aussi bien au niveau
régional qu'au Bénin. Par la suite, nous présenterons
quelques précisions sur la notion de soutien et l'accompagnement des
entrepreneurs, divers stades de formation d'une entreprise. Finalement, avant
de conclure, nous revenons sur les principaux constats, notamment le besoin de
formation des intervenants accompagnateurs, la nécessité d'un
meilleur arrimage des différents organismes présents sur le
territoire de même qu'un besoin de personnalisation des outils offerts
aux agents intervenants.
Chapitre I : Politiques de financement et création
des PME/PMI
Le développement de l'entrepreneuriat concerne
désormais les populations urbaines comme rurales, et se présente
comme un élément majeur de sécurisation des revenus et,
plus globalement, de développement économique. Mais d'importants
facteurs de blocage freinent ce développement, dont l'absence d'un cadre
réglementaire clair favorisant l'émergence de la petite
entreprise et, en ce qui nous concerne plus précisément, le
problème du financement de ces petites entreprises, qui font pour la
majorité de l'économie informelle.
Section I. Dispositif sous régional de
financement et impacts
Le financement des petites entreprises reste toujours le «
chaînon manquant » entre microfinance et secteur bancaire.
La réforme du secteur financier et bancaire et les
programmes de privatisation mis en route dans de nombreux pays africains depuis
la fin des années 1980 ont reposé la question du financement des
PME africaines. Le rapprochement entre banques et PME paraît
intéressant non seulement dans la perspective d'une meilleure
intégration et stabilisation des activités bancaires dans
l'économie réelle des pays concernés, mais
également pour faciliter des investissements à la base,
Générateurs de revenus et d'emplois.
I.1. Système de financements et de promotion
des PME/PMI dans l'UEMOA I.1.1. Aperçu de l'UEMOA
L'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)
a été créée par traité signé à
Dakar le 10 janvier 1994 par les Chefs d'Etat et de Gouvernement des sept pays
de l'Afrique de l'Ouest ayant en commun l'usage du F CFA comme monnaie à
savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali, le
Niger, le Sénégal et le Togo. La
Guinée-Bissau est devenue le 8ème
État membre de l'Union2 le 02 mai 1997. L'UEMOA est
née de la volonté de ces pays d'approfondir leur
intégration économique en complément de l'union
monétaire déjà réalisée depuis 1962 à
travers l'UMOA (Union Monétaire Ouest Africaine). Les mécanismes
de régulation monétaire se devaient d'être
complétés par des réformes économiques afin
d'assurer la cohésion de l'Union et lancer les bases d'une croissance
durable. L'UEMOA vise à établir un espace économique
intégré et s'est assignée comme objectifs de :
- « renforcer la compétitivité des
activités économiques et financières des États
membres dans le cadre d'un marché ouvert et concurrentiel et d'un
environnement juridique rationalisé et harmonisé ;
- assurer la convergence des performances et des politiques
économiques des États membres par l'institution d'une
procédure de surveillance multilatérale ;
- créer entre les Etats membres un marché commun
basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des services,
des capitaux et le droit d'établissement des personnes exerçant
une activité indépendante ou salariée, ainsi que sur un
tarif extérieur commun et une politique commerciale commune ;
- instituer une coordination des politiques sectorielles
nationales par la mise en oeuvre d'actions communes, et éventuellement,
de politiques communes notamment dans les domaines suivants : ressources
humaines, aménagement du territoire, agriculture, énergie,
industrie, mines, transports, infrastructures et
télécommunication ;
- harmoniser, dans la mesure nécessaire au bon
fonctionnement du marché commun, les législations des
États membres et particulièrement le régime de la
fiscalité. »
L'espace UEMOA couvre une superficie d'environ 3,5 millions de
km2 et constitue un marché de plus de 78 millions de
consommateurs (en 2003) soit environ 30% de la population de l'Afrique de
l'Ouest. Le taux de croissance démographique est d'environ 2,8%.
Sur le plan économique, l'UEMOA vaut aujourd'hui
environ 23 000 milliards de FCFA en termes de produit intérieur brut,
soit près de 33% du PIB ouest africain. En 2004, le taux de croissance
économique enregistré était de 4,6%. La répartition
sectorielle du PIB laisse transparaître des disparités.
L'activité économique au sein de l'UEMOA en 2003 était
majoritairement concentrée dans le secteur tertiaire avec environ 53% du
PIB de l'Union, montrant ainsi l'importance des services relativement aux
autres domaines de l'activité économique. Les secteurs primaire
et secondaire ne représentaient respectivement qu'environ 28% et 19% du
PIB de l'Union.
Au sein de l'UEMOA, la Côte d'Ivoire constitue
l'économie dominante avec en moyenne environ 38% du PIB de l'Union sur
les dernières années. Elle est suivie du Sénégal
(18% du PIB), du Burkina Faso et du Mali (11% chacun). Les autres pays viennent
ensuite avec des proportions de 9%, 7%, 5% et 1% respectivement pour le
Bénin, le Niger, le Togo et la Guinée Bissau. Le taux
d'investissement au sein de l'Union n'a représenté en moyenne sur
les dernières années qu'environ 16% du PIB.
Les échanges commerciaux de l'Union sont estimés
en 2003 à 7183,8 milliards de FCFA pour les importations et 6320,8
milliards de FCFA pour ce qui concerne les exportations. Le volume des
échanges de l'Union représente en 2003 environ 5% du volume total
des échanges réalisés au niveau continental. Quant aux
échanges intra- communautaires, ils ne dépassent pas 6% de
l'ensemble des flux du commerce extérieur cumulés des Etats de
l'Union.
I.1 .2. Politiques et règlementations
communautaires de la promotion des PME
Dans une optique de relance de la création des PME dans
l'espace UEMOA le conseil des ministres des Etats membres a pris la
décision :
N°16/2003/CM/UEMOA RELATIVE AU PROGRAMME
D'ACTIONS POUR LA PROMOTION ET LE FINANCEMENT DES PME DANS L
'UEMOA.
Cette décision vise essentiellement trois grands objectifs
à savoir :
> Créer un environnement incitatif pour la PME
> Assurer un appui direct performant au service de la PME dans
l'UEMOA. > Assurer une offre de financement adaptée à la
PME
Nous ferons ensuite une présentation des actions et
objectifs intermédiaires par rubriques de la politique Communautaire de
l'Union.
I.1 .2.1. Créer un environnement incitatif pour la PME
1. élaborer une charte des PME, sous la forme d'une
déclaration de politique forte en faveur des PME et comprenant notamment
une définition communautaire de la PME, sous l'impulsion de la
Commission de l'UEMOA, déclinée à travers une politique
Communautaire de développement des PME ;
2. favoriser la mise en place dans l'Administration de chaque
Etat membre de l'UEMOA d'une Direction forte, garante des intérêts
des PME et rattachée de façon pérenne à un
Ministère approprié ;
3. mettre en place, sur initiative conjointe de la Commission
de l'UEMOA, de la BOAD, de la BCEAO et de la Chambre consulaire
régionale, un Observatoire des PME de l'UEMOA, et procéder, dans
chaque Etat, à un recensement des PME ;
4. introduire dans le cursus scolaire, ainsi qu'au niveau de
la formation professionnelle et des centres d'apprentissage des modules
d'initiation à l'entrepreneuriat, notamment les jeux, les simulations,
les visites d'entreprises, en vue de promouvoir l'esprit d'entreprise dans les
pays de l'UEMOA ;
5. diffuser les cas de réussite d'entrepreneurs de
l'UEMOA, notamment par l'attribution de prix à l'occasion de
manifestations fortement médiatisées au niveau national et
régional ;
6. accélérer la mise en place d'un code
communautaire des investissements incitatif pour les PME ;
7. rendre simple et accessible l'acte de création
d'entreprise, notamment en mettant en place des centres de formalités
informatisés et en réduisant les délais et les frais de
constitution des PME ;
8. faciliter, avec les institutions de financement, la mise
en place d'incubateurs et de domaines industriels dans l'espace UEMOA; pour ce
faire, la BOAD réalisera une étude de faisabilité pour
l'implantation d'incubateurs et de domaines industriels privés dans les
pays de l'UEMOA ;
9. simplifier et alléger davantage la fiscalité
pour les PME et généraliser la mise en place dans les tribunaux
de commerce de chambres juridiques spéciales pour les PME, en vue
d'accélérer et de faciliter les procédures juridiques et
judiciaires ;
10. prendre une directive, au niveau de l'UEMOA, pour favoriser
dans la transparence l'accès des PME aux marchés publics
communautaires et nationaux ;
11. mettre en place des dispositifs juridiques favorisant la
continuité de l'activité des entreprises en difficulté et
potentiellement viables mais menacées de liquidation ;
I.1.2.2. Mise en place d'un appui direct performant au service de
la PME dans l'UEMOA
12. rationaliser le dispositif d'appui direct des PME, en
généralisant la mise en place par les Etats d'une Agence de
développement des PME, forte, autonome et dotée de ressources
humaines, financières et matérielles adaptées ;
13. s'appuyer sur les Nouvelles Technologies de l'Information
et de la Communication (NTIC) pour améliorer l'accès à
l'information et le partenariat au profit des PME, notamment par la
création dans tous les pays de l'UEMOA de bourses de sous-traitance et
de partenariat en vue de leur mise en réseau au niveau
sous-régional, sous l'impulsion de la Commission de l'UEMOA, avec
l'appui des ministères impliqués, des chambres consulaires et des
partenaires au développement ;
14. promouvoir et diffuser les nouveaux enjeux de
compétitivité, notamment en élaborant, dans le cadre de
mise en oeuvre de la Politique Industrielle Commune de l'UEMOA, des
stratégies de développement des grappes régionales;
15. encourager la mise en place, avec l'appui des chambres
consulaires nationales et régionale et des organisations
professionnelles, de fédérations des PME fortes et
interlocutrices des instances nationales et communautaires ;
I.1.2.3. Assurance d'une offre de financement adaptée
à la PME :
16. soutenir, notamment avec l'appui de la BOAD et des
institutions de financement nationales et régionales, la consolidation
et l'approfondissement du système financier de l'Union de manière
à permettre la couverture des besoins de financement des PME ; par
ailleurs, il sera étudié l'opportunité et la
faisabilité de la création d'établissements de
crédit en faveur des PME dans les pays de l'UEMOA ;
17. créer un environnement plus incitatif pour le
financement des PME par le système financier actuel, notamment :
- faire bénéficier aux investissements
financés par crédit-bail des mêmes avantages du code des
investissements que les investissements classiques ;
- mener à son terme la mise en place de la loi-cadre
concernant le capital-risque et les sociétés d'investissement en
fonds propres sur la transparence fiscale ;
- aménager des incitations fiscales pour amener les
banques commerciales à financer davantage les PME et les micros
entreprises ;
- instituer des fonds de garantie dédiés aux PME
dans les pays de l'UEMOA ; - réduire les coûts d'enregistrement
des hypothèques pour les PME ;
- promouvoir la microfinance, notamment dans le sens de
renforcer la capitalisation des institutions actives dans ce domaine et
développer la coopération financière entre elles
et le système bancaire de manière à soutenir
la création de passerelles permettant aux micro-entreprises
d'évoluer vers des PME ;
- poursuivre l'approfondissement et la diversification du
système financier de l'UEMOA, en vue notamment de l'émergence de
banques de proximité.
Ces actions et objectifs intermédiaires des politiques
de promotion communautaire des PME dans l'UEMOA se basent essentiellement sur
les instruments de développement et d'intégration que sont la
BCEAO et la BOAD.
Mais notons qu'avec la loi PARMEC dans les années 1997
un nouveau secteur de financement à la PME s'est développé
à un rythme exponentiel au point de créer un effet boomerang dans
d'autres secteurs.
I.1.3. Le financement des entreprises dans
l'UEMOA
Dans le cadre de leur fonctionnement, les entreprises sont
emmenées à financer soit leur exploitation, c'est à dire
le Besoin en Fonds de Roulement, soit leur croissance, c'est à dire les
investissements.
A cet effet, elles s'adressent soit aux banques et
établissements financiers pour le financement de l'exploitation
courante, soit au Marché Financier pour le financement de leur
investissement et le renforcement de leurs capitaux permanents.
Pour assurer une compréhension immédiate de notre
propos, nous procéderons à une schématisation simple du
marché des types de financement.
I.1.3.1. FINANCEMENT PAR LES BANQUES ET
ETABLISSEMENTS FINANCIERS
Le recours au système bancaire et aux
établissements financiers se définit simplement par le recours
à l'emprunt de court ou moyen terme, généralement d'une
durée de 1 à 3 ans, et 5 ans dans des cas de structuration
spécifique de crédits
Les différents outils de financements offerts par les
banques et les établissements de crédit ou autres institutions
financières actives dans ce secteur sont divers et variés. A
titre d'illustration, nous ne citerons que les exemples suivants :
I.1.3.2. Les crédits à court terme
Les prêts à court terme sont relativement
diversifiés, mais on peut les regrouper selon une classification simple
:
· Les prêts non affectés ; · Les
prêts affectés.
Dans le premier cas, aucun usage déterminé n'a
été assigné au prêt. Dans le second cas, le
prêt est consenti en fonction d'une destination particulière.
I.1.3.2.1 Les Prêts Non Affectés (Crédits en
Blanc) Il existe en fait deux techniques :
- Le Crédit par Caisse
Il peut s'agir d'abord d'un prêt par virement direct des
sommes au bénéficiaire. Plus souvent sera utilisée la
technique du découvert en compte : le banquier laisse le compte devenir
débiteur.
Le crédit par découvert en compte est
normalement un crédit revolving. En d'autres termes, à chaque
remboursement opéré par l'emprunteur, une autre
possibilité de crédit lui est accordée, dans la mesure de
son remboursement. L'emprunteur reconstitue en fait sa réserve de
crédit au fur et à mesure des remboursements.
- Le Crédit par Billet
On retient ici la technique de l'escompte de papier financier.
Il est demandé au bénéficiaire de souscrire un billet
à l'ordre de son banquier. Le banquier escompte le billet et
crédite le compte de l'entreprise du montant du billet sous
déduction des agios calculés sur la période à
courir jusqu'à l'échéance.
La pratique bancaire connaît diverses catégories
de crédits à court terme répondant à un vocabulaire
assez spécifique (Crédit de courrier, Crédits spots,
Facilités de caisse, Découvert).
* Crédit de Courrier
Il s'agit d'une aide de très courte durée : 24
heures à 48 heures. * Crédits Spots
Ces crédits n'intéressent que de grandes
entreprises industrielles ou commerciales qui peuvent avoir besoin de
facilités de trésorerie pour des durées très
courtes, parfois pour quelques heures.
Les crédits spots sont des opérations portant sur
des montants très élevés, et sont consentis dans le cadre
d'accords exorbitants du droit commun.
Les titres de créances négociables, et plus
particulièrement les billets de trésorerie, ont été
créés notamment pour permettre aux entreprises d'obtenir des
crédits concurrentiels de ces spots.
* Facilités de Caisse
Il s'agit de concours bancaires consentis pour quelques jours.
Ces facilités sont appréciées par les
entreprises qui doivent faire face à des décalages de
trésorerie. Elles sont souvent renouvelées, mais il ne saurait
s'agir de concours permanents.
* Découvert
Intérêts du découvert
Pour l'entreprise, le découvert offre une très
grande facilité d'utilisation. Elle ne paie d'intérêts
débiteurs que sur les sommes effectivement utilisées, le
prêt étant en permanence adapté à ses besoins.
La charge de la dette est très facile à
alléger puisque toute rentrée nouvelle contribue à cet
allégement.
Risques du découvert
Pour le client, le risque est celui de l'incertitude : le
crédit par découvert n'offre pas une sécurité
absolue sur le plan de la trésorerie.
Il est nécessaire, si l'on veut se mettre à l'abri
de certains dangers, de demander une confirmation écrite : cette
confirmation mentionnera clairement le montant autorisé.
I.1.3.3. Les Prêts affectés (Crédits de
Trésorerie Spécialisés) I.1 .3.3.1.)
Crédits Relais
Ces crédits intéressent les situations dans
lesquelles une entreprise est dans l'attente d'une rentrée
précise et exceptionnelle.
I.1.3.3.2.) Crédits de
Campagne
Bénéficient notamment des crédits de
campagne, les activités à caractère périodique
(activités agricoles, tourisme, ventes de nature saisonnière
etc.)
Le crédit de campagne peut être distribué
sous trois formes (Crédit par caisse, Crédit par billet,
Warrantage).
* Crédit par caisse
L'entreprise se fait consentir une avance en compte courant. La
banque autorise l'entreprise à devenir débitrice en compte
pendant la durée de la campagne.
* Crédit par billet
L'entreprise escompte auprès de son banquier des billets
financiers dans la limite de l'autorisation qui lui est accordée.
* Warrantage
Ce financement se fait par escompte de warrants.
Les crédits de campagne peuvent être
accordés sans aucune garantie. Parfois, le banquier a quelque raison de
se méfier et il demande des sûretés. Peuvent ainsi
être utilisés :
Le cautionnement donné par les dirigeants ; Le
nantissement des marchandises.
I.1.3.3.3) Escompte
L'escompte est l'opération de crédit par
laquelle un fournisseur de crédit, l'escompteur (le plus souvent une
banque) avance au crédité, titulaire d'une créance
à terme (souvent le porteur d'une lettre de change), le montant de
celle-ci, contre son transfert en propriété, moyennant
rémunération et sous réserve d'encaissement à
l'échéance.
L'escompte est un instrument de crédit commode pour le
crédité qui est déchargé du soin de recouvrer
l'effet de commerce et pour le créditeur qui peut se refinancer.
I.1.4. Les Crédits à Moyen
terme
I.1.4.1) Crédits à Moyen Terme Mobilisable
Ce crédit est consenti à ses risques par un ou
plusieurs établissements de crédit après avoir fait
l'objet d'un accord préalable d'un organisme mobilisateur.
Durée des prêts : deux à sept ans.
Biens financés: acquisition d'investissements productifs
ou construction et l'aménagement de locaux professionnels.
I.1.4.2) Crédits à Moyen Terme non mobilisables
Toutes les banques peuvent octroyer des crédits à
moyen terme : hors mobilisation, il n'y a plus de contrainte.
Chacun peut définir librement les modalités de ses
interventions. I.1 .4.2.1) Multiples Options Financing Facilities
(MOFF)
Fréquentes autour des années 1988, les MOFF sont
rares aujourd'hui car trop coûteuses pour les banques en terme de ratio
Cooke.
Il s'agit d'enveloppes multi crédits sur lesquels les
entreprises ont la possibilité de tirer à tout moment.
Accordée généralement pour une
durée de cinq ans, la MOFF permet indéfiniment d'obtenir des
crédits classiques à divers taux, des emprunts par adjudication
et des montages d'émissions sur l'euromarché.
Elle peut servir de caution à des billets de
trésorerie ou à des eurocommercials papers. Pour les entreprises,
l'avantage de ces MOFF est indiscutable : elles disposent désormais de
ressources sûres sur de longues périodes ; elles n'ont plus
à négocier au coup par coup avec les banques.
La MOFF confère à l'émetteur une
réserve de financement à moyen terme à faible coût
qui permet de saisir toute opportunité de croissance sans devoir
affronter une négociation de façon impromptue avec les
banques.
La MOFF peut être utilisée pour l'acquisition
d'une société ; elle peut être utilisée pour la
simple gestion de la trésorerie.
Caractéristiques des MOFF
Le montant d'une MOFF est toujours considérable
(plusieurs milliards de FCFA) ; la durée est de trois à cinq ans,
avec souvent possibilité de renouvellement jusqu'à sept ans ;
La MOFF est assurée par un pool de banques.
La MOFF n'est pas un produit au sens strict mais un ensemble
de produits dans lequel on trouve : des émissions de divers papiers, des
crédits bancaires classiques, des contrats d'échange de devises
ou de taux d'intérêt ;
La MOFF est d'usage très souple. Le tirage peut se
faire dans n'importe quelle devise prévue au contrat. La MOFF peut
être utilisée par la société mère ou ses
filiales françaises ou étrangères ;
La MOFF est une ouverture de crédit à un taux
avantageux. I.1.4.3.) Crédits Bail Mobilier
Les opérations de crédit-bail de matériel
sont des opérations de location de biens d'équipement, de
matériel et d'outillage achetés en vue de leur location par des
entreprises qui en demeurent propriétaires, lorsque ces
opérations, quelle que soit leur qualification, donnent aux locataires
la possibilité d'acquérir tout ou partie des biens loués
moyennant un prix convenu tenant compte, au moins pour partie, des versements
effectués à titre de loyer.
Le crédit-bail se présente alors comme un mode
de financement d'achats de biens d'équipement, de biens de consommation
durable effectués par des sociétés financières
spécialisées acquérant la propriété de ces
biens pour le compte d'un tiers et les lui confiant en location pour une
durée plus ou moins longue.
Au terme de la période locative, le preneur a en
principe la faculté d'acquérir la propriété du bien
pour un faible prix, déterminé dès la conclusion du
contrat.
I.2. Impact des politiques sous régionales
I.2.1. Le développement du secteur des PME/PMI
Il s'agit pour les Etats membres d'intensifier les actions
tendant à créer les conditions favorables au développement
du secteur privé en général et des PME/PMI en particulier.
Les politiques ciblées sur le développement des PME/PMI et de la
micro- entreprise sont de ce fait à encourager, de même que le
partenariat public-privé au sein de l'Union est à promouvoir, en
offrant, par exemple, plus facilement l'accès des PME aux marchés
publics. Le Sénégal par exemple, prévoit dans sa charte
des PME octroyer annuellement des marchés publics de l'Etat et des
entreprises parapublics aux PME. Les quotas sont de 10%, 20% et 70% des budgets
respectivement pour les petites entreprises, les moyennes entreprises et les
grandes entreprises. Les autres pays de l'UEMOA pourraient s'inspirer de
l'exemple du Sénégal dans ce domaine.
Les centres de promotion des investissements doivent
constituer un guichet unique pour les investisseurs et non un guichet de plus
lors de la création d'entreprise. Les centres de promotion des
investissements doivent être dynamiques et s'investir pleinement dans le
rôle d'information, de facilitation, d'encouragement et de soutien aux
investissements. Des structures d'appui et d'assistance-conseil aux PME
pourront être mises en place afin de satisfaire les besoins des
entreprises en matière de conseil, de formation et d'information. Une
synergie d'action entre ces structures, les centres de promotion des
investissements et les institutions de financement est à recommander
pour faciliter l'installation des entreprises.
En outre, les partenariats de « joint venture »
sont à encourager davantage de même que les initiatives de
création d'industries et d'entreprises communautaires. La
finalité étant d'attirer aussi bien plus d'investissements
étrangers que de promouvoir les investissements intra-communautaires.
I.2.2. La facilitation du financement des
activités des PME/PMI
Le financement des activités des PME/PMI constitue un
obstacle au développement du secteur, compte tenu de l'incertitude et
des risques apparents que montrent ces entreprises. Il importe de
réorganiser et d'adapter le système financier afin que les
PME/PMI puissent accéder aux services financiers dont ils ont besoin
pour l'expansion de leurs activités. Les banques doivent pouvoir se
convaincre des potentialités des PME/PMI à générer
de hauts rendements et partant, accroître leur participation au
développement du secteur en offrant des financements
qui leur sont adaptés. La Banque malienne de solidarité a assez
réussi dans cette voie et peut constituer un exemple dans le domaine
pour les autres pays de l'Union (encadré 2). Les institutions de
microfinance doivent jouer un rôle plus prépondérant et
s'investir davantage dans le financement des activités des PME/PMI.
Elles pourront ainsi suppléer au vide que laissent les banques
commerciales.
Au niveau régional, sur les marchés financiers,
la BRVM doit mener des actions orientées en faveur des PME/PMI. Il
s'agirait pour la BRVM de faciliter l'accès des PME au financement
boursier en mettant en place par exemple un dispositif pour un accès
direct des PME aux ressources financières du marché. Sur le court
terme, l'arrivée de nouvelles sociétés à la
côte renforcerait la capitalisation boursière et attirerait sans
doute de nouveaux investisseurs sur le marché.
I.2.3. Les difficultés rencontrées
par les entreprises dans l'UEMOA
> Conditions d'accès au financement
Les dirigeants des petites et moyennes entreprises dans les
pays de l'UEMOA mentionnent généralement les difficultés
d'accès au financement du secteur bancaire comme une importante
contrainte à leur bon fonctionnement. Ces difficultés sont le
plus souvent associées aux politiques monétaires en vigueur et
aux pratiques bancaires qui font qu'il est difficile pour les banques de
couvrir les coûts et les risques élevés qu'impliquent les
opérations de prêt aux petites entreprises.
S'agissant du marché financier, les conditions
d'opérer sur le marché primaire limitent d'office son
accès aux grandes entreprises, dont le capital est ouvert à plus
de 100 personnes.
Les PME et PMI à fort potentiel, dont la
géographie du capital ne respect pas ces conditions ne peuvent donc
pas avoir accès au financement pour leur croissance.
Seules les grandes entreprises peuvent intervenir sur le
marché financier, alors que environ 80% des entreprises de la zone sont
dans l'impossibilité de respecter ces critères, vu leur petite
taille (capital, chiffre d'affaire, nombre d'actionnaires).
De plus, ces grandes entreprises sont
généralement des filiales de multinationales européennes.
De ce fait leur financement se fait directement à partir de la maison
mère.
Section II : Diagnostic et retombées de la
plateforme de financement des PME/PMI en République du
Bénin.
II.1. Diagnostic du système de financement des
entreprises au Bénin
L'intermédiation financière reste aussi
très limitée au Bénin, comme dans les autres pays de
l'UEMOA. Le ratio de pénétration (M2/PIB) se limite à 32
pour cent au cours des trois dernières années. Le crédit
au secteur privé ne représentait que 12 pour cent du PIB en
2002.Le système financier consiste en huit banques commerciales, deux
compagnies de crédit-bail, huit compagnies d'assurance et plus de cent
institutions de microfinance formelles. Malgré sa forte expansion depuis
1995, le secteur de l'assurance reste peu développé. Il n'y a pas
de marché local d'actions et très peu d'entreprises font appel
à la BRVM (Banque régionale des valeurs mobilières). Le
secteur bancaire est relativement concentré (trois banques dominent le
marché). Toutes les banques sont privées, sauf une, et la
présence étrangère est dominante. Globalement le secteur
bancaire est solide au Bénin. Les banques ont dernièrement
amélioré leur profitabilité et leur respect des ratios
prudentiels (à l'exception du niveau de concentration des risques). Le
taux de portefeuilles non performants est parmi le plus faible de la
région (5.4 pour cent). Cependant, bien que les banques commerciales
représentent plus de 90 pour cent de l'actif total du secteur financier,
leur clientèle reste limitée et concentrée dans les zones
urbaines. Le secteur de la microfinance s'est largement développé
ces dix dernières années dans tout le pays, notamment dans es
régions les plus pauvres où la pénétration bancaire
est faible.
Les PME se tournent donc largement vers la microfinance pour
répondre à leurs besoins en financement. De 1998 à 2002,
le nombre de clients des institutions de microcrédit au Bénin a
augmenté de 75 pour cent, pour atteindre 500 000 personnes (soit un taux
de pénétration d'environ 15 pour cent de la population active),
tandis que le montant total des dépôts d'épargne a
été multiplié par 1,6 (32 milliards FCFA ou 51 millions
dollars au 31 décembre 2002) et celui des prêts par 2,5 (à
46 milliards FCFA ou 69 millions de dollars).
Ainsi, malgré sa petite taille, le pays possède
le plus grand nombre d'institutions de microfinance de l'UEMOA. Le montant
moyen des dépôts d'épargne a peu évolué au
fil des ans, se maintenant à 220 000 FCFA (352 dollars). En revanche, le
montant moyen des prêts par client a augmenté de 44 pour cent en
cinq ans pour atteindre 315 000 FCFA en décembre 2002, soit quelque 133
pour cent du PIB par habitant. Deux réseaux se sont
développés en parallèle : l'activité mutualiste,
chapeautée par la Fececam (Fédération des caisses
d'épargne et de crédit agricole mutuel), qui transforme
l'épargne collectée en crédits ; et les institutions de
crédits directs qui se financent sur les marchés financiers,
auprès des autorités et des bailleurs de fonds, avec le Projet
d'appui au développement des micro-entreprises (Padme), et l'Association
pour la promotion et l'appui aux PME (Papme). Le coût de la microfinance
reste cependant élevé (le taux d'intérêt est de
l'ordre de 2 pour cent par mois) et les financements octroyés se
concentrent sur l'agriculture et le commerce, laissant l'artisanat à
l'écart.
En conséquence, un large pan de la population continue
à se référer au système traditionnel de la tontine4
pour épargner et démarrer des projets. De plus, les institutions
de microfinance ne connaissent elles aussi des difficultés de
financement, même si le secteur tend à se professionnaliser petit
à petit.
II.1.2. Le secteur de la microfinance
La microfinance au Bénin, une activité dynamique
chargée du financement des PME : la Fececam et le Papme
La Fececam (Fédération des caisses
d'épargne et de crédit agricole mutuel) rassemble les
institutions qui effectuent des prêts sur la base de l'épargne
collectée. A fin septembre 2004, elle recensait 101
représentations dans tout le Bénin (dont une vingtaine en zone
urbaine), 420 000 sociétaires, 31.5 milliards de FCFA de
dépôts et 24.5 milliards de FCFA de crédits pour environ 90
000 emprunteurs. Sa clientèle est principalement constituée
d'agriculteurs, d'éleveurs et de commerçants. Le réseau
Fececam se spécialise sur les crédits de campagne (d'une valeur
entre 100 000 et 2 millions de FCFA) sur une durée d'environ huit mois
à raison d'un taux d'intérêt de 2 pour cent par mois. La
garantie requise est basée sur les groupes de solidarité. En zone
urbaine, il procède à des prêts aux commerçants avec
demande
de garanties matérielles (parcelles, camions, maisons)
pour tout crédit supérieur à 200 000 FCFA. L'institution
connaît un taux de recouvrement de l'ordre de 89 pour cent
(jusqu'à 95 pour cent pour les crédits au commerce), qui varie
fortement en fonction de la conjoncture agricole. Structurellement, la Fececam
souffre de la difficulté de transformer les ressources de court terme
qu'elle collecte en ressources de long terme. Notamment, les produits
d'épargne de long terme qu'elle offre rencontrent peu de succès
auprès de sa clientèle. Elle déplore aussi la faible
efficacité du système judiciaire, qui rend impossible le
recouvrement des petites sommes, alourdit le prix du crédit et constitue
en conséquence une limite majeure
au financement des PME. Le renforcement de la centrale des
risques pour les utilisateurs de la microfinance - dont l'expérience a
dû être arrêtée par faute de financement - limiterait
certainement les risques de défaut.
Le Papme (Association pour la promotion et l'appui aux PME) a
été créé en 1993 sous forme de projet soutenu par
les pouvoirs publics et la Banque mondiale. Il a été
transformé en association à caractère économique en
juillet 1999 avec pour objectif final de pouvoir lever des fonds sur le
marché des capitaux et acquérir ainsi une plus grande
indépendance financière. L'association avait pour objectif
initial la promotion du développement des PME, mais se concentre depuis
2000 sur l'accès au financement. Le Papme possède 25 bureaux
décentralisés, mais concentre son activité dans les zones
urbaines. Il fonctionne essentiellement sur les financements externes, mais
développe depuis 2003 des outils de collecte de l'épargne
(dépôts de garantie, dépôts à vue,
dépôts à terme). Parallèlement, il a
développé la gamme de produits financiers en les
élargissant aux cautions aux entreprises, aux transferts d'argent, aux
crédits d'investissement et aux prêts aux particuliers. Le montant
des crédits déboursés a été de 21 milliards
FCFA en 2003 pour 11 233 clients, soit une augmentation de 48 pour cent du
nombre de clients par rapport à 2002. Les crédits octroyés
sont majoritairement à court terme (à 93 pour cent) à
destination du secteur du commerce (à 90 pour cent), avec un taux de
remboursement de l'ordre de 95 pour cent.
II.2. Impacts économiques du
dispositif
Comme dans beaucoup de pays, les principales
caractéristiques du secteur de la MPE au Bénin et, dans une
moindre mesure, de la PME - sont :
· le manque de diversification vers des créneaux
porteurs et le mimétisme entraînant une saturation rapide des
quelques créneaux explorés ;
· la faiblesse, voire l'inadéquation, des
équipements notamment dans le secteur de l'agriculture et de l'artisanat
;
· la faible qualité des produits, avec notamment des
problèmes de finition ;
· la difficulté de trouver des marchés
internes (saturation et concurrence de produits importés) et
externes.
Les besoins financiers de la MPE sont
généralement de trois ordres : le financement de fonds de
roulement ordinaire, le financement d'avances sur marché et le
financement des équipements (matériel neuf ou d'occasion). De
manière générale, le secteur de la MPE constitue une des
principales cibles du système financier de proximité qui a
développé des produits adaptés à cette
clientèle. C'est ainsi que les besoins de financement des MPE sont
généralement assez bien satisfaits, à l'exception
toutefois de certains types de besoins tels que le financement des
investissements dont la durée et le montant sont parfois hors de
portée des institutions de microfinance.
La PME pour sa part rencontre des besoins
généralement similaires, à des niveaux plus importants :
un besoin de financer son implantation (investissement et fonds de roulement de
départ), un besoin de financer le développement de
l'activité, un besoin de financer le fonds de roulement ordinaire, un
besoin de financer des marchés spécifiques (par exemple la
réalisation de commandes importantes), et un besoin d'autres services
financiers tels que la caution sur marché, la caution d'avance de
démarrage. Le niveau de ces besoins financiers est très variable,
mais ils sont généralement de trois types : les crédits
d'investissement, les crédits à court terme (crédit de
trésorerie), les engagements par signature (cautions).
II.2.1. Contraintes inhérentes aux
MPE&PME
Trois éléments apparaissent primordiaux : le
système d'information, la structure financière, les garanties.
Le principal élément est le manque de
transparence dans la gestion. En effet, les PME et MPE ont
généralement un système d'information de gestion
défaillant qui ne permet pas aux structures de financement - notamment
les banques -d'obtenir une information financière exhaustive et fiable
(absence de procédures claires et d'états financiers). Cette
absence de transparence et d'informations fiables est source de risques pour
les prêteurs.
L'autre élément déterminant est le niveau
des fonds propres, donc de capitalisation. C'est un élément
important dans la mesure où il indique le degré d'engagement des
propriétaires de l'entreprise. De manière générale,
la PME sénégalaise est faiblement capitalisée. Compte tenu
de l'intérêt que les structures de financement attachent au niveau
des fonds propres, leur faiblesse limite leur volonté d'apporter leurs
concours.
Face à l'insuffisance de fonds propres et au manque de
transparence financière, certaines structures de financement «
ferment les yeux », mais exigent d'importantes garanties - notamment
physiques - dont la plupart des PME ne disposent pas
II.2.2. Caractéristiques &
résultats des IMF qui financent les MPE&PME
Les IMF répondent aujourd'hui de manière
adaptée au besoin de financement de la MPE, que ce soit les mutuelles
d'épargne et de crédit (MEC) isolées ou en réseau,
les Caisse locales de crédit agricole mutuel (CLCAM), ou simplement les
systèmes financiers décentralisés conventionnés
(Convention cadre). En effet, ces IMF octroient des volumes de prêts, des
durées et des taux d'intérêt qui prennent
généralement en compte : le souci de faire accéder les MPE
au crédit, le souci de les amener à accroître leurs
activités au fur et à mesure qu'elles obtiennent de nouveaux
crédits, le souci de prendre en compte toutes leurs catégories de
besoins tant social qu'économique et leur propre souci de
viabilité et de pérennité financière. Par contre,
les IMF sont peu présentes dans le financement des besoins de la PME. A
ce jour, seule PAPME a commencé à adresser les besoins de ce
segment de
marché, mais ceci repose moins sur une volonté
de financer systématiquement les PME - du moins à ce jour - que
d'éviter la perte d'une partie de sa clientèle la plus dynamique
et la plus solvable et qu'elle a accompagné tout au long de son
évolution de l'état de micro entreprise vers la PME. Les autres
réseaux tels que PADME, FECECAM et FINADEV l'ont incluse dans leur plan
de développement et envisagent d'y intervenir à court terme.
II.2.3. Contraintes majeures à
l'intervention des IMF
La faible intervention des IMF dans le financement de la PME
trouve son explication notamment :
? dans la structure des ressources des IMF qui sont
généralement constituées
par les dépôts à vue des membres/clients, ce
qui limite leur capacité de transformation ;
? dans le faible niveau de capitalisation des IMF : en dehors du
PAPME, les IMF
ne disposent que d'un faible capital social
(généralement constitué par les parts sociales des
membres) ; il faut dire que la Loi Parmec constitue à ce titre un
facteur limitant dans la mesure où le système mutualiste ne
favorise pas la prise de participation importante au capital des IMF par des
personnes physiques ou morales ;
? dans le manque de relations commerciales entre le secteur
bancaire et le
secteur de la microfinance, le premier ignorant
généralement le second - à quelques exceptions près
- et l'assimilant à un secteur peu viable, trop risqué, et
porté par des idées plus sociales qu'économiques ; cette
mentalité connaît cependant une évolution favorable,
notamment du fait de la concurrence entre banques sur un marché de plus
en plus étroit.
Conclusion partielle
En définitive, on constate qu'il y a une
complexité du dispositif institutionnel liée à
sa transversalité, à la multiplicité de structures
intervenant dans la PME avec des relations timides voire inexistantes ce qui
limite l'efficacité de la portée de leurs
actions. En effet l'inexistence de concertation, de
cohérence complique la tache des PME, ce qui peut mener à
l'inefficacité.
En outre, le secteur est caractérisé par
l'absence de vision et d'une stratégie claire et partagée par
l'ensemble des acteurs du secteur, ce qui complique davantage la coordination
des appuis des différents intervenants. Face à ces multiples
problèmes, il est urgent de rationaliser la dispositif institutionnel
pour permettre une utilisation optimale des ressources financières et
humaines afin de booster le secteur des PME. La lettre de politique sectorielle
élaborée par la Direction des PME est une opportunité qui
est venue à point nommé pour apporter une solution à la
rationalisation du dispositif institutionnel.
CHAPITRE 2 : Accompagnement à la création
des Entreprises
L'aide à la création d`entreprises s'est
développée depuis les années 80. L'échec des
politiques Africaines macroéconomiques de lutte contre le chômage,
la redécouverte des vertus de la petite entreprise sur les dynamiques
locales de l'emploi, ainsi que la nécessité croissante pour de
nombreux chômeurs de créer leur propre emploi ont conduit les
pouvoirs publics à développer des initiatives d'aide à la
création d'entreprise. Cependant, il est intéressant de noter une
particularité de la situation ouest africaine : le développement
de systèmes d'appui aux créateurs n'a pas fait l'objet d'une
politique sous régionale. Plusieurs études ont effectivement
montré que ce sont les acteurs locaux ou régionaux, tant
privés que publics, qui ont pris le relais et créé leurs
systèmes d'appui, pour relever les enjeux en terme d'emplois, de
renouvellement des tissus économiques locaux. Il en résulte
aujourd'hui un très grand nombre d'acteurs et une large diversité
des actions engagées, qui se structurent autour de trois axes : le
développement de réseaux d'accompagnement, le soutien logistique
et l'appui financier. Ces axes pourraient être croisés avec les
publics ciblés (chômeurs, chercheurs, ...) pour aboutir à
une segmentation plus pertinente des acteurs présents. Parmi ces
derniers, l'économie sociale tient une place singulière, comme en
témoigne le marché Béninois que nous étudions ici.
Associations, ONGs, Coopératives (Coopérative d'Activité
et d'Emploi)..., autant de structures de l'économie sociale
implantées sur le territoire Béninois qui offrent aujourd'hui des
services d'accompagnement et de financements à des entrepreneurs
s'inscrivant majoritairement dans l'économie classique. Ces structures
de l'économie sociale cherchent, au delà de la création
d'entreprises, à valoriser le droit à l'initiative. Elles
revendiquent ainsi une insertion possible par l'économique, remettant en
cause une logique de l'assistanat induite par le traitement social du
chômage. Pour ce faire, elles ont, depuis plusieurs années,
introduit des innovations sociales dans le champ de la création
d'activités pour des publics en difficultés en se plaçant
aux confins de plusieurs problématiques : celle du développement
économique, du développement local, de l'insertion
économique et de l'insertion sociale. Cherchant à déployer
leurs services en réseau, elles s'appuient sur la mobilisation d'acteurs
pluriels (publics et privés), dont les logiques et rationalités
peuvent entrer en conflit. L'analyse de ces structures présente un
intérêt
majeur tant elle concentre de questionnements qui
émaillent régulièrement les recherches à propos de
l'économie sociale, ses rapports avec l'économie dite classique,
sa professionnalisation, son inscription territoriale, ses tendances à
l'isomorphisme organisationnel, ou la spécificité de son «
utilité sociale ».
Section I : Politiques d'accompagnement à
l'entreprenariat dans l'UEMOA
I.1. Dispositifs d'appui à la création
Les dispositifs d'appui à la création
d'entreprises, notamment en direction de publics en difficulté,
connaissent un essor particulier depuis une dizaine d'années. Ces
structures associatives et publiques côtoient désormais dans le
champ de la création d'entreprise les acteurs historiques et
institutionnels que sont les chambres de commerce et d'industrie et les
chambres des métiers, ainsi que des acteurs privés
spécialisés (experts comptables, avocats).
I.1.1. Soutien et accompagnement des
entrepreneurs
L'objectif de ces dispositifs locaux, nationaux mais aussi
ouest africain, est d'inciter les chômeurs ou les sans emploi à
créer leur entreprise pour favoriser leur retour à l'emploi. Ils
sont en cela aidés par des associations, coopératives et
structures publiques, dont les métiers s'articulent autour de
l'accompagnement et/ou du financement de projet. OEuvrant pour l'insertion par
l'économique, ces dispositifs présentent une double facette. Ils
apparaissent comme une voie possible de lutte contre le chômage et
l'exclusion, et constituent un maillon de la politique de l'emploi : ils
s'inscrivent donc dans le champ de la politique sociale.
L'OCDE (2001) présente un tableau synthèse des
dispositifs de promotion de l'entrepreneuriat chez les jeunes (voir le tableau
1). Les jeunes constituent en effet un public cible très soutenu par les
différents programmes. Outre quelques nuances, la grande partie de ces
dispositifs sont aussi utilisés auprès des autres publics. Bien
qu'il faille admettre qu' « aucun pays ne le met en oeuvre dans son
intégralité », le
tableau présente la totalité du processus,
implanté de façon optimale, systématique et
idéal.
Tableau 1 : Caractéristiques des dispositifs de
promotion de l'entrepreneuriat
Formation hors du système d'enseignement
ordinaire
|
Compétences en gestion des entreprises Qualités
d'entrepreneur
|
Aide au démarrage
Aide au développement de l'entreprise
|
Financement :
Capitaux : prêts, subventions, prix Accès au
crédit
Soutien logistique
Locaux
Équipements
Idées
Conseils et encadrement
Soutien opérationnel
Planification
Gestion opérationnelle
Gestion financière
|
Formation de réseaux
|
Associations nationales et internationales
|
Transferts entre génération
|
De connaissances à travers le conseil D'entreprises et
activité lors du départ à la retraite
|
Tiré d'OCDE (2001)
Pour Howard (1990) trois types de soutien facilitent le
démarrage : le soutien financier, le soutien stratégique et le
soutien commercial. De son côté Barès (2004) identifie
trois axes pour faciliter l'accès à la création
d'entreprise : l'appui financier, le développement d'un réseau
conseil et le soutien logistique. Dans le cas d'une création ex-nihilo,
le soutien fait appel aux conseils stratégiques, financiers, juridiques
et fiscaux et à la mise en place de toutes les politiques fonctionnelles
(production, communication, vente, gestion ou ressources humaines) (Kokou
Dokou, 2001). Pour Maggioni et al. (1999), les mesures peuvent
chercher deux objectifs : d'une part former et encourager les gens à
devenir entrepreneur, et d'autres part diminuer les coûts liés aux
activités entrepreneuriales (réduction de taxes, incubateur,
information, prêts garantis et des subventions). On peut ainsi dire que
les mesures visent l'accès à trois types de capital : 1- le
capital financier, 2- le capital humain et 3- le capital social. Le premier
relève davantage de mesures
gouvernementales nationales, qui permettent aux entrepreneurs
d'avoir accès à des fonds divers sous formes de subventions ou
autres. Les deux autres, quant à eux, sont souvent l'affaire du milieu
local. Ce sont donc les agents locaux qui ont la responsabilité de cette
acquisition. Par le biais des programmes de formation et de suivi par des
conseillers par exemple, les entrepreneurs peuvent acquérir de nouvelles
compétences (capital humain) de même qu'être mis en relation
avec divers réseaux (capital social). Sous l'influence croisée de
ces agents, le territoire peut connaître de notables transformations pour
s'assurer une dynamique économique favorisée par les pratiques
d'accompagnement (Albert et al. 1994; Saporta, 1994). Cet
accompagnement entrepreneurial, il s'inscrit dans la perspective de l'aide au
conseil à la création et au management stratégique. Il
s'agit d'une méthode fondée sur l'heuristique de décision
et sur la systémique (Julien, 1997). Les démarches
d'accompagnement à la création d'entreprise sont désormais
courantes et font partie des préoccupations socio-économiques
locales (Fourcade, 1991). Les actions collectives de sensibilisation à
la création d'entreprise et d'accompagnement des créateurs
émanent de cette nécessité de dynamiser le territoire
local
(Johannison, 1988).
I.1.2. L'accompagnement : une pratique
aux multiples visages
Bien que l'accompagnement ne soit pas une pratique nouvelle,
elle a gagné dans les dernières années en
popularité. L'accompagnement n'est pas limité au champ de
l'entrepreneuriat, bien au contraire. On pratique l'accompagnement dans
plusieurs milieux : en éducation, en formation professionnelle, dans le
domaine sportif, juridique, social ou encore socio-économique, dans le
contexte hospitalier, et bien d'autres. Cette pluralité des domaines
d'application rend l'accompagnement parfois difficile à cerner, d'autant
plus qu'il s'agit d'une pratique devant être adaptée selon les
situations. Certains en parlent d'ailleurs comme d'une « nébuleuse
» (Paul, 2002). La sémantique utilisée pour parler
d'accompagnement illustre bien cette réalité. Dans la langue
française, il est souvent synonyme d'aide, de conseil, de soutien, alors
qu'en anglais, on en parle aussi avec des termes tels que counselling,
coaching, tutoring, sponsoring ou encore mentoring. La
figure 1 reprend la nébuleuse telle que schématisée par
Paul (2002).
Malgré tout, ces différents visages de
l'accompagnement présentent des caractéristiques commues et
reposent sur une même logique. Sa véritable essence est une
question de position relationnelle, de valeurs et d'éthique (Roberge,
2002, p.2) .Accompagner, dans son sens strict signifie « se joindre
à quelqu'un pour aller où il va en même temps que lui
» (Paul, 2002, p.54).
Au-delà d'une pratique, il s'agit à la fois un art
et un métier. En effet, « le métier
I.2. Impacts et recommandations
La confiance générée et la
légitimité acquise permettent aux organismes de l'économie
sociale d'engager les entrepreneurs dans une dynamique d'apprentissage de leur
métier de manager et contribuent à façonner leur capital
social et humain. Le dispositif d'aide est aujourd'hui bien établi et
permet de répondre à la diversité des besoins à
chaque étape du processus de création de l'entreprise, depuis la
sensibilisation à la question « pourquoi pas moi ? » aux
premières commandes des clients. Force est de constater
que l'offre de conseils, de formations et de financements a
considérablement évolué au cours des deux dernières
décennies. Des premiers rendez-vous individuels donnés dans une
boutique de gestion aux effectifs bénévoles et réduits, on
est passé à des cycles de formation très structurés
délivrés par des professionnels.
Mais au delà de cette capacité à former
des managers, les associations et organismes régionaux doivent
développent par leurs outils d'accompagnement de véritables
capacités à gérer un trajectoire professionnelle. Ceci est
particulièrement vrai lorsque l'activité créée
n'est finalement qu'une activité de survie ou une activité qui
permet tout juste de faire vivre la famille, sans avoir un véritable
potentiel de développement (Richez-Battesti, 2003). La
création d'entreprise est alors susceptible de limiter
l'intégration économique. D'autant que le
créateur est confronté à l'isolement du chef d'entreprise
et la faiblesse de ses revenus ne permet pas toujours l'accès à
la protection sociale. Il doit aussi affronter les risques de
défaillance de son entreprise. Le créateur risque alors de
continuer à s'inscrire dans cette précarité,
déjà largement expérimentée dans sa trajectoire
sociale et professionnelle antérieure (récurrence de petits
boulots, instabilité professionnelle...). Ici, créer son
entreprise c'est sortir de la précarité, mais c'est aussi rentrer
dans un autre type d'incertitude. Les entrepreneurs de leur propre emploi, en
réalisant leur projet, rentrent dans un « espace
intermédiaire » (Roulleau-Berger, 1999). RichezBattesti (2003)
préfère parler d'espace de transition en ce sens qu'il
débouche sur plusieurs configurations : soit la pérennisation de
l'activité entrepreneuriale avec une logique de professionnalisation,
soit un accès à l'emploi salarié exprimant ainsi pour eux
une reformulation des règles d'accès à ce travail
salarié, soit le retour à la situation initiale, voire à
une forme d'isolement social. On voit ici que le projet d'insertion est
largement corrélé à la nature de l'accompagnement. Et que
la diversité des situations et des projets personnels requiert une
diversité des formes d'accompagnement. C'est probablement dans cette
capacité à se représenter cette diversité et
à y répondre que l'économie sociale fait preuve d'une
grande capacité d'innovation. Au-delà de la création d'un
réseau de confiance qui permette aux entrepreneurs de s'insérer
dans l'économie, elle va développer des outils de management de
projet qui concernent à la fois le projet entrepreneurial et le projet
personnel. Ceci se traduit par un souci d'expertise, d'accompagnement global,
de professionnalisation.
Section II : Caractéristiques et impacts du
système d'accompagnement à la création des PME/PMI au
Bénin.
En ce qui concerne la promotion des PME/PMI dans le cadre des
économies locales décentralisées, il s'agit de recenser
les potentialités de développement de nos localités, qui
en raison des contraintes diverses (absence ou état défectueux
des voies d'accès, faibles capacités des administrations locales,
fiscalité locale inadaptée à la petite entreprise, absence
d'une manière générale de structures d'appuis, et
particulièrement de services financiers offrant des produits
adaptés aux PME/PMI, etc.) ne sont valorisées et d'initier des
actions appropriées pour promouvoir l'entreprenariat local. Les actions
inscrites ici visent à accompagner le mouvement de la
décentralisation au Bénin.
II.1. Différenciation des acteurs et des
secteurs formel et informel
II.1.1. Repérage des acteurs et
proposition de classification
Au-delà d'une simple énumération des
principaux acteurs présents dans la phase d'accompagnement ante
création et proposant différents appuis en matière de
création d'entreprise, nous avons tenté - à partir des
entretiens réalisés auprès des acteurs de la ville Cotonou
au Bénin - de construire une classification ; elle a été
réalisée, à partir de plusieurs critères, à
savoir leur forme juridique (publique / privée et associative ou
coopérative) et leur métier (spécialiste de
l'accompagnement / généraliste) (Cf. tableau 2) et les types de
publics accompagnés (Cf. tableau 3).
Vu qu'il existe peut de statistiques sur les organisations
opérant dans le secteur de l'accompagnement au Bénin, une
ébauche de structuration des aides s'impose.
Tableau n°2: Structures d'aide à la
création d'entreprises par statut / métier
Organisations publiques ou parapubliques
|
Organisations privées
|
|
Economie Sociale
|
|
Généralistes
|
Généralistes
|
Spécialisées
|
Chambre de Commerce et d'Industrie du Bénin
Chambre des Métiers
Information, formation, mise à disposition de
conseillers Hébergement du centre de formalité des
entreprises
ANPE Spécialisées
|
PADME
Formation, accompagnement Public défavorisé
/ chômeurs Compétences
Bénévoles, conseil en structuration,
financement, démarches administratives
Entente des Générations pour l'Emploi
et l'Entreprise Bénévoles, Conseil et
Parrainage
Coopérative d'Activité et d'Emploi
Portage salarial PAPME
Financement et accompagnement
PADME
Plate forme d'initiative locale, accueil,
accompagnement, prêt d'honneur
Fonds de Développement Solidaire
Publics en difficulté, accompagnement
Association pour le Droit à l'Initiative
Economique Financement Nouvelle Economie
Fraternelle
Financement Vital Finance
Financement
|
Ordre des Experts
comptables
Ordre des Avocats
Cabinets conseils spécialisés dans
l'accompagnement
Banques
IMFs
|
Acropole
Technopole, accueil des porteurs de projets
innovants, conseil,
formation, club
d'entrepreneurs
|
Tableau n°3 : Structures d'aide à la
création d'entreprise par public / projet
Caractéristiques du public/projet
|
Structures concernées :
|
Tous publics, l'activité est commerciale ou
industrielle
|
La CCIB
La BRS
Compétences
Ordre des Experts Comptables
|
Tous publics, l'activité est artisanale
|
La Chambre de métiers
Ordre des Experts Comptables
|
Tous publics, l'activité est agricole
|
La Chambre d'agriculture Ordre des Experts Comptables
|
Le projet est porté par un demandeur d'emploi
|
L'ANPE propose une information et des services d'aide à
l'élaboration du projet La BRS
Compétence
Important travail en relais avec autres services
d'aide à l'insertion par l'économie tels la
Plate
Forme d'Initiative Locale
|
Le projet est porté par un demandeur d'emploi
cadre
|
L'APEC qui organise des réunions d'information et des
services d'aide à l'élaboration de projets
La BRS
Compétence
Important travail en relais avec autres services
d'aide à l'insertion par l'économie tels la
Plate
Forme d'Initiative Locale
|
Le projet est porté par une ou plusieurs personnes
exclues du marché du travail et du
système bancaire classique
|
- L'ADIE, qui aide les personnes en difficulté à
créer leur propre emploi
- FODEFCA
|
II.1 .2.Réponses aux besoins des
entrepreneurs par une dynamique de réseau
La problématique de l'accompagnement nous renvoie
implicitement au débat autour des interactions Individu / Structures
socio-économiques, à savoir est-ce l'entrepreneur qui tire le
développement économique ou est-il porté par la dynamique
des marchés (Boutillier et Uzunidis 1995) ? Quels que soient les pays et
la nature de leur politique économique, force est de constater que les
pays plus libéraux ont toujours favorisé des mesures d'appui
à la création d'entreprise, car il existe de nombreuses
interactions entre l'acteur et le système.
Aussi, pour le petit entrepreneur, devenu aux yeux des
pouvoirs publics, créateur d'emplois (le plus souvent son seul emploi),
si la création d'entreprise peut être assimilée à un
réflexe de survie (créer son propre emploi), il ne peut faire fi
du contexte concurrentiel dans lequel s'inscrit son projet de création.
D'où l'intérêt de développer des démarches
d'accompagnement d'ordre socio-économique, afin d'accompagner des
porteurs vers une création qui leur permettra de sortir de la
précarité et d`acquérir un statut ainsi qu'une
reconnaissance sociale.
Du héros mythique de l'histoire économique
schumpetérienne, les économistes français, depuis
Cantillon18 et surtout Jean Baptiste Say, ont très vite montré
combien il se différenciait du capitaliste. L'analyse du profit comme
rémunération du risque et des « talents » de
l'entrepreneur les conduisent à examiner de plus près ce «
travail » singulier de l'entrepreneur. Une importante littérature
lui a été depuis consacrée mais puisque nous traitons ici
de l'économie sociale, laissons Charles Gide (1919, p.607-608) nous
rappeler comment l'économiste conçoit les principales fonctions
de l'entrepreneur :
« - l'invention, [...] le rôle de l'entrepreneur
est justement d'avoir des idées - non pas nécessairement des
idées de génie mais des idées commerciales-
c'est-à-dire surtout de découvrir ce qui plaira au public.
[...]
La direction, [...] le travail collectif est plus productif
que le travail isolé - mais à condition d'être
organisé, discipliné, commandé. Il faut donc quelqu'un qui
distribue les tâches et assigne chacun à sa place : c'est le
rôle de l'entrepreneur [...]
- la spéculation commerciale. Ce n'est rien de produire
: l'important c'est de vendre, c'est de trouver des débouchés.
Voilà encore un des traits caractéristiques du travail de
l'entrepreneur, et de la plus haute importance sociale, puisque par là
il tend,
quoiqu'inconsciemment, à rétablir sans cesse
l'équilibre entre la production et la consommation. »
Encore faut-il, aurait ajouté J.B.Say (1803)19, qu'il
puisse trouver des fonds pour financer son entreprise et que pour ce faire
« il soit solvable, connu pour un homme intelligent et prudent ».
Depuis la crise de 1975, ces repères théoriques et
économiques relatifs à l'entrepreneur se sont brouillés,
pour aboutir à une distinction entre deux catégories
d'entrepreneur, à savoir, l'entrepreneur routinier et l'entrepreneur
innovateur, dont les possibilités d'action changent en fonction de
l'état de la technologie, de la concurrence, de la
réglementation, du niveau de production industrielle, du degré de
socialisation des rapports marchands (Boutillier et Uzunidis 1999). C'est
précisément cette caractérisation préalable des
difficultés et contraintes propres à chaque période qu'il
importe de prendre en compte pour mieux cerner la nature des besoins des
entrepreneurs.
II.1.3. Des idées nouvelles qui
rencontrent un marché
- Vers une démarche socio-économique
Schumpeter a donné une lecture assez dramatique de
l'innovation qui reste encore très prégnante dans la
littérature et dans les esprits. Nous voudrions ici rompre avec cette
lecture mythique tant la réalité de la création
d'entreprise comme les analyses théoriques de l'innovation s'y opposent.
Les dernières ont montré son caractère cumulatif,
localisé, et tendent de plus en plus à valoriser les innovations
incrémentales et leur rôle incomparable dans le
développement technologique et le développement des
marchés. Les créations d'entreprises concernent majoritairement
des entreprises individuelles (création ex nihilo et auto-emploi)
largement centrées sur la reproduction d'activités
déjà existantes (entrepreneuriat routinier), ce que Sallais et
Storper (1993) nomment le « monde de la petite production de
proximité ». Il ressort, d'un dialogue entre la
réalité et la théorie, la nécessité de
relativiser le lien entre innovation et création d'entreprise pour ne
considérer celle-ci que de façon très
générale comme l'aboutissement d'un projet personnel, concernant
une idée plus ou
II.2. Diagnostic et Impacts sur la nouvelle Economie
sociale
II.2.1. Les innovations introduites par les
structures de l'économie Sociale
A ce jour, ces structures de l'économie sociale
constituent des acteurs clés du dispositif d'appui à la
création d'entreprise et d'insertion par l'économie, dès
lors que l'on contextualise les données sur la création
d'entreprise (Cf. encadré 1, qui montre le poids de l'auto emploi dans
les statistiques sur la création). Elles doivent leur succès
à une stratégie de réponse adaptée aux besoins
spécifiques des entrepreneurs qu'elles accompagnent, à savoir
majoritairement des chômeurs et des déflatés. C'est en
analysant les besoins des porteurs de projet, que nous montrerons quelle peut
être la spécificité des besoins de ces entrepreneurs
singuliers qui constituent le public des structures de l'économie
sociale. Puis nous montrerons comment la capacité de l'économie
sociale à gérer des logiques diverses et à
s'insérer dans des réseaux lui permet de répondre de
façon adéquate à ces besoins.
II.2.2. Les spécificités des
services d'accompagnement de l'Economie Sociale
Si l'entrepreneuriat s'inscrit dans un dynamique de
réseau, la question qui se pose à nous est celle de la
spécificité de l'économie sociale au regard d'autres
organismes publics ou para publics.
A la question « Pourquoi l'économie sociale ?
», la littérature consacrée répond par une analyse
des défaillances du marché et des contrats (Hansmann, 1980) ou
par celle des carences des pouvoirs publics dans l'offre de biens publics
(Weisbrod, 1988). Elle considère que les parties prenantes (Ben-Ner, Van
Hoomissen, 1993) d'une association sont réunies pour s'offrir et fournir
à d'autres des biens ou services qui ne sont pas fournis de façon
adéquate par le marché ou le secteur public ; elle
affirme en outre que la structure singulière des droits de
propriété et des modalités de gouvernance permet de
résoudre des difficultés de coordination (Enjolras,
2000).
Hite (2005) souligne que c'est la caractéristique des
relations de réseau qui vont influencer la façon dont les
opportunités et les ressources vont être identifiées,
mobilisées et exploitées par les entrepreneurs. Il s'agit donc
pour nous d'examiner dans quelle mesure les relations de réseau
entretenues par les associations peuvent fournir de façon
adéquate des moyens d'identifier, de mobiliser et d'exploiter des
ressources et des opportunités et si la spécificité des
organisation l'économie sociale et de leur gouvernance peut aider les
entrepreneurs à résoudre certaines difficultés de
coordination avec les réseaux adéquats.
Les dispositifs de soutien à la création et au
développement des entreprises sont nombreux au point tel d'engendrer
certains problèmes. Dans le cadre de cette étude, les
intervenants ont soulevé le manque d'arrimage et de concertation entre
les différentes entités. L'organisation générale de
l'offre en matière de soutien à l'entrepreneuriat pourrait donc
être améliorée. D'une part, il est proposé de
renforcer la cohésion entre les divers organismes d'intervention.
D'autre part, en raison de la multitude d'intervenants existants, il semble que
les promoteurs ont une méconnaissance des organismes existants et ne
savent souvent pas toujours vers qui se tourner.
Conclusion Générale
Dans la représentation commune, le développement
est synonyme de niveau de vie élevée et d'accès au
bien-être pour tous. Ce développement ne doit pas être
abordé seulement à partir d'une optique quantitative, mais aussi
« comme un processus de transformation de la gestion des ressources
humaines en potentiel de développement ». Il convient alors de
faire la différence entre développement et croissance comme
l'affirme Bairoch repris par Greffe (1992) : « La croissance se limite
à l'augmentation du volume de production par habitant et ce n'est que
lorsque cette croissance est accompagnée des changements structurels en
question que l'on parle de développement... »
Cette recherche exploratoire a permis de souligner les
innovations que les acteurs de l'économie sociale ont introduites en
matière de politiques de financement et d'accompagnement à la
création d'entreprise. Le secteur de l'accompagnement à la
création d'entreprises connaît des bouleversements qui aujourd'hui
méritent que l'on y apporte une attention soutenue tant il devient un
enjeu national. On a montré ici comment les organismes de
l'économie sociale ont contribué de façon très
notable à la structuration de l'offre d'accompagnement et comment elle a
servi et continue à servir de laboratoires d'expérimentation pour
de nouvelles politiques économiques et sociales. En particulier, les
associations ont créé l'accompagnement global du futur
entrepreneur, avec l'idée sous-jacente de l'aider à se construire
un capital humain, social et/ou économique qui lui fait défaut,
en orientant leur activité autour des enjeux humains de la
création d'entreprise.
Reste aujourd'hui à s'interroger sur les tensions
imprimées à ces associations du fait même de leur
implication dans des logiques d'action et des mondes pluriels. Par exemple,
l'aptitude de l'économie sociale à travailler en étroite
collaboration avec les pouvoirs publics, fondée par une même
logique d'action civique, l'oblige à adapter ses outils de gestion et
ses objectifs à ceux de ces mêmes pouvoirs publics. Avec le risque
de divergence entre les objectifs finaux de leur activité
(insérer les candidats à la création d'entreprise) et
l'évaluation qui en est faite (nombre d'entreprises
créées). Cette question des objectifs finaux renvoie aussi
à celle de la professionnalisation.
Insérer un public en voie d'exclusion économique
par la création d`activité exige, on l'a montré, des
compétences spécifiques qui vont au delà d'une simple
technicité. Les associations doivent s'engager dans des politiques de
ressources humaines visant à développer ces multiples
compétences. Mais sont-elles en mesure de créer un
véritable marché du travail pour les personnels concernés
? Et si la constitution de ce marché du travail n'était pas
intrinsèquement liée à l'émergence d'un
véritable marché de l'accompagnement à la création
d'entreprise associant des opérateurs de l'économie dite
classique ?
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