Déterminants de l'investissement direct a l'étranger dans les pays en voie de développement : expérience de la RDC, de 1985 à 2005( Télécharger le fichier original )par Augustin MUHINDO NGELEZA Université de Goma - licence en gestion 2009 |
II.3.2 Problèmes de la RDC pour sa gouvernanceLa RDC est le théâtre de l'une des pires crises humanitaires au monde. Bien que le pays soit sorti de ce que l'on a appelé «la Première guerre mondiale d'Afrique» en 2003 lorsque les anciens belligérants se sont réunis pour former un gouvernement de transition, des études de mortalité dont la crédibilité ne peut être remise en doute estiment que plus de 1000 personnes continuent de mourir chaque jour pour des raisons liées au conflit, en majorité de maladies et de malnutrition mais aussi du fait des violences qui se poursuivent. Une corruption rampante au sein du gouvernement de transition et la faiblesse de l'État permettent aux membres de groupes armés aussi bien que de l'armée nationale de perpétrer des abus contre les populations civiles. Grâce à l'opération de maintien de la paix la plus importante et la plus coûteuse du monde, la MONUC, le pays a relevé les défis politiques et logistiques et a organisé ses premières élections libres et justes depuis 40 ans (en juillet 2006). Cependant, la RDC doit encore faire face à d'autres défis comme la création ou la reconstruction d'institutions étatiques qui répondent de leur action devant le peuple congolais et la formation d'une armée professionnelle intégrée qui protège les civils plutôt que de les maltraiter.97(*) II.3.3 Politique d'endettement de la RDCL'endettement de la RDC est considéré comme un obstacle aux IDE car il est une source d'incertitude, de la même manière que la politique économique est aussi incertaine avec un taux d'endettement élevé. Les risques combinés d'inflations et d'impositions réduisent l'investissement. En effet, le paiement du service de la dette réduit l'excèdent de des ressources domestiques susceptibles d'être consacré aux investissements. Cette situation décrébilise l'image du pays à l'échelle internationale. Ainsi, nous pensons avec BORESTENSZTEIN, que pour les investisseurs domestiques, l'existence d'une dette très élevée réduit le rendement futur des investissements car une proportion très élevée du profit sera utilisée pour le paiement de la dette.98(*) Un taux d'endettement modéré est considéré par les investisseurs comme un signe de bonne gestion, partant, susceptible d'attirer plus les IDE. La RDC est le pays qui a un taux d'endettement le plus élevé au monde, ses voisins font partie des pays très endettés. II.3.4 Politique budgétaire : l'effondrement des dépenses publiques99(*)L'évolution des recettes publiques lue dans un rapport montre que la chute en 1990-93 de produits commercialisés s'explique par l'hyperinflation : l'inflation était si grande que les taux de taxation ne pouvaient pas être ajustés à temps. A partir de 1996, les recettes se redressent toutefois de manière remarquable. Cette hausse se poursuit les années suivantes, bien que le niveau reste en dessous des 15 pour cent du PIB atteints dans les années 60. Notons qu'une importante réforme fiscale a eu lieu en 1998, qui tente d'inclure la contribution du secteur informel, probablement dans le but d'accroître les sources de financement de la guerre. La composition des taxes se trouve payées par les comptoirs de diamant sont marginales : le diamant échappe facilement à la fiscalité. En ce qui concerne le poste « prêts et dons », soulignons que les institutions ont abandonné les prêts au cours de la décennie 1980-90. Le Congo ne payait pas les intérêts et s'engageait dans de nouveaux emprunts pour payer les acomptes sur les dettes précédentes, d'où l'explosion de la dette, évaluée à 9 milliards de dollars à la fin de 1990, et dont les responsables du pays pensent que le Congo ne devra jamais la rembourser. Le secteur public connaît un déficit permanent, planifié par le gouvernement. Le montant des dons ne peut combler le déficit de l'État, qui recourt à la «planche à billets », nourrissant inévitablement l'inflation et le risque d'un écart croissant entre le taux de change fixe (officiel) et celui du marché parallèle. L'un des effets néfastes du faible niveau des dépenses publiques est la chute du niveau de dépenses par habitant. En outre, l`État a complètement abandonné le financement des secteurs de la santé et de l'enseignement. Seuls les plus riches habitants des villes peuvent encore envoyer leurs enfants à l'école. Le taux de participation à l'enseignement primaire, jadis un des plus élevés d'Afrique, a très fortement diminué. En outre, ce taux est particulièrement bas pour les filles : la majeure partie des mères, en particulier celles qui habitent la campagne, seront analphabètes. Or l'influence de la mère sur la santé et l'éducation des enfants est prépondérante. C'est donc à une véritable régression en termes de développement humain que l'on assiste, dont les effets se feront sentir fortement chez les générations actuelles et futures. * 97http://www.crisisgroup.org/home/index.cfm * 98 Cfr E. Borestensztein, J.DE GREORIO, and LEE (1990), op.cit p.315) * 99 http://www.oecd.org/dev/pub/tp1a.htm |
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