I-LES BANQUES COMME PRODUCTEURS
D'INFORMATIONS
Dans un marché concurrentiel sans coût de
faillite où les agents sont neutres vis à vis du risque, la
présence d'un intermédiaire ne se comprend qu'à partir de
l'économie d'information dans un contexte d'asymétrie
d'information.
Pour la littérature à savoir AKERLOF (1970),
DIAMOND et DYBVIG (1983), DIAMOND (1984), LELAND et PYLE (1977), c'est
l'existence d'imperfections sur les marchés qui conduit à
l'apparition des intermédiaires financiers.
Les banques naissent de l'impossibilité
d'échanger sur un marché organisé des actifs faisant
l'objet d'une information nulle ou partielle.
La théorie de l'agence explique le comportement des
prêteurs et des emprunteurs et la plupart des modèles
développés prennent comme facteur initial engendrant les
asymétries d'information sur les projets à financer et la
malhonnêteté de certains investisseurs. Les modèles
diffèrent par les hypothèses qu'ils font sur les
asymétries, sur la nature des contrats d'agence comme sur les
instruments de signalisation.
I-1. Selon LELAND et PYLE
(1977)
Pour LELAND et PYLE (1977), c'est l'asymétrie
d'information ex-ante qui justifie l'existence des banques (ceci a trait
à la sélection, à la recherche, c'est-à-dire
à la sélection adverse).
Dans le modèle présenté, les emprunteurs
sont supposés bénéficier d'informations
privilégiées sur la qualité des projets qu'ils
désirent mettre en place. Ces emprunteurs disposent d'informations de
part leur position de producteurs d'informations sur la qualité et la
rentabilité de leurs projets ; lesquelles informations sont
ignorées des prêteurs. Ces emprunteurs disposent également
d'informations sur les risques encourus et peuvent ne pas les
révéler aux prêteurs. L'emprunteur peut aussi dissimuler
certains aspects du risque qui lui sont connus. Pour s'attirer les capitaux,
les propriétaires de projets de mauvaise qualité ont
intérêt à fausser l'information et à enjoliver les
résultats escomptés des projets.
Ne pouvant se distinguer des projets plus risqués
(mauvais investissements), les bons projets sont soumis à une surprime
de risque. Leurs promoteurs qui connaissent la vraie valeur de leurs projets
sont donc conduits à disparaître du marché ou à
tenter de se signaler au marché pour prouver la confiance qu'ils portent
dans leurs projets (théorie des signaux : Exemple, en investissant
une part personnelle aussi importante dans le projet).
Les signaux peuvent être variés, mais les plus
convaincants consistent à investir dans le projet une part de leur
dotation supérieure à ce qu'ils auraient investi dans une optique
de diversification normale. Le hasard moral est ainsi réduit et
l'incitation à mener à bien le projet se trouve
renforcée.
Cette activité de signalisation est coûteuse et
ce coût pourrait être pris en charge par des entreprises
spécialisées. S'il existe une internalité à
l'acquisition de l'information, c'est-à-dire la possibilité
d'économies d'échelles, alors les agences d'information
spécialisées pourraient baser leurs activités sur l'achat
et la vente d'informations sur leur projet. Toutefois, comme toute information,
le seul fait de la vendre ferait perdre à l'entreprise l'avantage
qu'elle détient sur le reste du marché. Une manière de
vendre l'information sans la divulguer passe par l'investissement direct dans
les projets et donc par la création d'intermédiaires
financiers.
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