Analyse des déterminants de l'octroi du crédit bancaire aux entreprises: le cas de Afriland First Bank( Télécharger le fichier original )par Césaire AIME TCHUMKAM Université de yaoundé II soa - Diplôme d'études supérieures spécialisés en gestion bancaire et établissements financiers 2003 |
II-LA JOINTURE DES TONTINES29(*) AUX BANQUES : LES M30(*)II-1. L'articulation des tontines M à la First BankLes Mutuelles Communautaires de Croissances (M) sont des micro-banques de développement rural ou tonti-banques (Nzemen, 1993) qui bénéficient de l'appui technique et financier de l'ONG Appropriate Developement for African Foundation (ADAF), de Afriland First Bank. La particularité des M est d'associer aux techniques modernes de gestion des institutions financières les valeurs socioculturelles. Elles apparaissent ainsi comme des structures tontinières aux pratiques hybrides. Les M sont créées et gérées par les membres d'une communauté. Les M proposent aux populations rurales des solutions adaptées pour surmonter leurs problèmes d'accès aux services financiers essentiels. L'abréviation M rappelle la célèbre formule d'Einstein, mais ici elle signifie que la Victoire sur la Pauvreté (VP) est possible à condition que les Moyens (M) et les Compétences(C) de la Communauté (C) soient mis ensemble. D'où la formule : VP = M x C x C = M. Les buts fondamentaux des M peuvent être regroupés autour de quatre axes principaux. · Faire prendre conscience à la population rurale qu'elle est seule responsable de son destin et qu'elle seule peut apporter des solutions durables à ses problèmes. · Révéler aux populations rurales l'immense potentiel dont regorge leur patrimoine culturel · Les amener à se prendre en charge de façon durable. · Garantir la liberté individuelle et collective Les missions assignées par ses initiateurs à cette micro-banque est d'une part de démontrer les limites de la théorie économique classique qui affirme que « le pauvre est trop pauvre pour épargner et pour recevoir un crédit »31(*), d'autre part d'associer aux techniques modernes de gestion des institutions de micro-financement les valeurs socioculturelles, pour faire bénéficier le maximum de mutualistes des services financiers de la M. II-2. L'Évolution de l'activité des MLa crise économique des années 1980-1990 a permis un développement des coopératives appelées plus tard des établissements de microfinance. C'est ainsi qu'en 1991, l'ancienne CCEI-Bank décide de lancer son projet de création des Mutuelles Communautaires de Croissance (M). L'objectif des promoteurs est de créer en milieu rural des institutions communautaires basées sur des relations de proximité. Faisant son chemin, les M occupent aujourd'hui la seconde place dans les réseaux de microfinances du Cameroun après CAMCCULL (1963). Au 31 décembre 2007, soixante-dix (70) M étaient opérationnelles dans l'ensemble des dix régions du Cameroun et près d'une trentaine en voie de création pour plus de quatre vingt dix mille (90 000) comptes ; elles comptent un peu plus de cinq cent (500) caisses dans le pays avec plus de douze mille huit cent dix (12 810) sociétaires ou associés. Elles obéissent à la réglementation sur la microfinance dans la zone BEAC (loi 92/006 du 14 aout 1992, décret n° 98/300/PM du 9 septembre 1998, règlement n°1/03/CEMAC/UMAC/COBAC du 13 avril 2002). L'épargne mobilisée se situe à plus de quatorze (14) milliards de F CFA. Les projets financés l'ont été pour une enveloppe globale de trente (30) milliards de F CFA avec des investissements orientés vers les secteurs de l'agriculture et de l'élevage, la transformation, le commerce, les services et le social. Tableau 4 : Évolution de l'activité des M entre 2000 et 2006
Source : Direction Générale Afriland First Bank à Yaoundé En somme, la First Bank occupe une place de choix dans le secteur bancaire camerounais. Elle a réussi à se rapprocher des populations en marge du système financier grâce à l'impulsion des M. CHAPITRE IV : ETUDE STATISTIQUE DES DETERMINANTS DE L'OCTROI DU CREDIT A LA FIRST BANK Notre étude sera basée sur l'échantillon de cent neuf (109) emprunteurs que nous avons comme base de données. Nous présenterons tout d'abord la théorie des différentes méthodes descriptives et explicatives que nous utiliserons, puis l'application pratique à travers nos variables qualitatives et quantitatives, afin de déterminer la probabilité d'octroi de crédit bancaire aux entreprises. SECTION 1 : JUSTIFICATION THEORIQUE DES OUTILS STATISTIQUES UTILISES Des techniques statistiques ont été utilisées pour développer le modèle, il s'agit de : le khi deux, l'analyse des composantes multiples, l'analyse factorielle discriminante et de la régression logistique. Soulignons que nous avons mis un temps d'arrêt sur le khi deux (÷, on prononce « qui »32(*)). LE KHI DEUX est utilisé à la fois comme test d'ajustement ou comme test d'indépendance. Dans les deux cas, la formule est la même ()33(*) . Cependant, il existe des différences au niveau de l'application et de certains calculs notamment dans le calcul des fréquences théoriques. Nous avons eu recours au logiciel SPSS 10.0 (Statistical Package for Social Science) et STATA 9 pour mettre en oeuvre les techniques statistiques ci-dessus mentionnées. * 29 Ce mot provient de Lorenzo TONTI au XXVIIe siècle. * 30 LEKANE T. D. (2001), Evaluation de l'impact de la MC 2 dans les secteurs de l'agriculture et de l'élevage à Baham (Cameroun), Département de Géographie, Université Yaoundé I, Yaoundé, 109 p., (Mémoire de maîtrise) * 31 FOKAM K. P. (2000), Et si l'Afrique se réveillait ? Les éditions du Jaguar, Paris, 210 p. * 32 En anglais on écrit Chi et on prononce kaï. Il arrive parfois que les traducteurs utilisent l'écriture anglaise. * 33 Fo représente les fréquences observées, Fe Les fréquences théoriques (On utilise également Ft)34 |
|