Analyse des déterminants de l'octroi du crédit bancaire aux entreprises: le cas de Afriland First Bank( Télécharger le fichier original )par Césaire AIME TCHUMKAM Université de yaoundé II soa - Diplôme d'études supérieures spécialisés en gestion bancaire et établissements financiers 2003 |
II-2. L'offre de crédit au CamerounDe façon générale, l'offre de monnaie est considérée comme étant le résultat des actions menées par trois principales catégories d'agents économiques : Les banques commerciales, l'institut d'émission (banque centrale) et dans une moindre mesure le trésor. Ce sont des acteurs qui sont considérés comme les créateurs de la monnaie. C'est dans cette logique que les opérations de crédit et l'entrée des devises sont considérées comme les contreparties de la masse monétaire. Le système financier camerounais est constitué : · Une bourse de valeurs mobilières · Un secteur bancaire (13 banques) · Des Etablissements de microfinance (environ 450 EMF) · Dans une certaine mesure, les autres institutions financières non bancaires.
Le système bancaire est le secteur le plus actif. Il a traversé une crise d'une portée exceptionnelle par son intensité, sa durée et son impact socio-économique. Quelques chiffres pour illustrer : Tableau 2 : Quelques indicateurs démontrant la crise camerounaise
Source: GUELA SIMO (2005/2006), AFRILAND FIRST BANK AND FMO. Depuis lors, il y a eu beaucoup d'évolution. Le secteur bancaire s'est vu enrichi de plusieurs autres banques couvrant et contrôlant ainsi 86% du marché, suivi des établissements financiers autres que les assurances avec 5,6%, les compagnies d'assurances elles détiennent 4,5% du marché et le secteur de la microfinance 3,6%. L'activité bancaire demeure caractérisée par une liquidité abondante, une augmentation des crédits, une position extérieure débitrice et une amélioration des ratios prudentiels. Le bilan consolidé des banques créatrices de la monnaie en 2008 s'équilibre à deux mille trois cent vingt neuf (2329) milliards contre deux mille deux cent cinquante trois (2253) milliards en 2007. Les fonds propres nets corrigés des banques se sont stabilisés à cent seize (116) milliards26(*). Tableau 3 : Répartition des crédits par type durée (en %) au Cameroun.
Source : BEAC
Ce secteur occupe une place prépondérante en zone CEMAC car concentre environ 67% des EMF, 72 % des guichets, 70% des membres/clients, 69% de l'encours des dépôts, et 82 % de l'encours brut des crédits27(*). Les activités des EMF se sont rapidement développées en respectant les normes de la COBAC. Cet assainissement de la profession a incité un renforcement des fonds propres des EMF qui sont passés de trois (3) milliards en 2000 à plus de dix-neuf (19) milliards en 2006. En décembre 2007, les encours bruts ont atteint 150 milliards correspondant à 10,4% des crédits octroyés par le secteur bancaire tandis que le total des dépôts collectés est de 200 milliards. Notons que certains réseaux de microfinances sont parrainés par certaines banques à savoir : v Le réseau CAMCCULL (Cameroon corporative credit union ligue limited) avec la banque Union Bank ; v Les M (Mutuelles communautaires de croissance) avec la banque Afriland First Bank ; v ADVANS avec la banque SGBC ; v Le réseau CVECA (caisses villageoises d'épargne et de crédit autogérées) avec la BICEC. En ce concerne le secteur de la bourse ou le marché financier, la Douala Stock Exchange28(*) (DSX) a deux entreprises cotées (SEMC et SAFACAM) et atteint une capitalisation boursière de l'ordre de sept virgule quatre (7,4) milliards en juillet 2008. Le nombre de prestataires de services d'investissement est en pleine croissante. Les statistiques de 2008 certifient que le nombre est passé de six à huit. Au bout de cette section, force est de constater que le marché de crédit camerounais est l'expression d'un besoin de liquidité effectué par les agents non financiers en direction des créateurs de monnaie ou offreurs de liquidité dans une institution appropriée. Ce marché est assez enrichi car on y retrouve les établissements financiers, les EMF, les banques commerciales, la bourse de valeurs, les autorités monétaires telles le Ministère de tutelle et la COBAC, la BEAC. Le public vivant en zone rurale étant éloigné de l'activité bancaire, les réseaux des EMF ont trouvé le moyen de résorber ce problème en se rapprochant de cette couche de la population. SECTION 2 : LE MARCHE DU CREDIT A AFRILAND FIRST BANK Afriland First Bank, actuellement classée troisième banque camerounaise avec un capital de neuf (9) milliards de F CFA, voit le jour en 1987. Ses principaux groupes actionnaires sont un groupe de privés camerounais, un groupe de privé hollandais et un groupe de privé luxembourgeois. Cette banque s'est donnée pour mission d'apporter des solutions appropriées aux problèmes quotidiens des africains en tenant compte de leurs spécificités. Le réseau national et international de la First Bank est composé de : Ø Coté national : o La région Centre-Ouest avec les agences de Messa, Hippodrome, Retraite, Bafoussam et Bamenda. o La région Littoral-Nord avec les agences de Bonanjo, Mboppi, New-Bell, Akwa, Limbé, Nkogsamba, Kousséri, Garoua, Maroua et Ngaoundéré. Chaque région est administrée par un Directeur Général Adjoint. Ø Coté international : la banque a des filiales (Guinée Equatoriale, République démocratique du Congo, Sao Tomé et Principe), des bureaux de représentation (Congo Brazzaville, France, Chine), des représentations (la BCD du Tchad, la SMDC au Maroc, la National Bank of South Africa). * 26 Cf. Loi des finances 2009, Rapport sur la situation et les perspectives économiques, sociales et financières de la nation, Exercice 2008, p. 46-48. * 27 Cf. Loi des finances 2009, op. Cit. * 28 Cf. Loi des finances 2009, op. Cit. |
|