REPUBLIQUE DU CAMEROUN
PAIX-TRAVAIL-PATRIE
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REPUBLIC OF CAMEROON
PEACE- WORK-FATHERLAND
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UNIVERSITE DE YAOUNDE II-SOA
THE UNIVERSITY OF YAOUNDE II-SOA
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
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FACULTY OF ECONOMICS
AND MANAGEMENT
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PROGRAMME DE FORMATION DOCTORALE
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DOCTORAL PROGRAM
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D.E.S.S. DE GESTION BANCAIRE
ET DES ETABLISSEMENTS FINANCIERS
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MASTER IN BANKING
AND MANAGEMENT OF FINANCIAL INSTITUTIONS
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ANALYSE DES DETERMINANTS DE L'OCTROI DU CREDIT
BANCAIRE AUX ENTREPRISES :
LE CAS DE AFRILAND FIRST BANK
MEMOIRE PRESENTE ET SOUTENU
EN VUE DE L'OBTENTION DU DIPLOME D'ETUDES SUPERIEURES
SPECIALISEES EN GESTION BANCAIRE ET ETABLISSEMENTS FINANCIERS
(DESS-GBEF)
Option : Banque
Par :
Aimé TCHUMKAM Césaire
Maîtrise ès-Sciences de Gestion
Sous la direction de
Pr. CHAMENI Célestin
Maître de Conférences U.Y. II-SOA
Année académique 2007-2008
DÉDICACES
A Ma Famille,
A Toutes Les Personnes Qui Ont Contribué
Profusément à Ce Travail.
REMERCIEMENTS
Une pensée des sages africains dit souvent que le
trajet est aussi important que la destination. Les vingt-cinq (25) mois de
formation passés en D.E.S.S (diplôme d'études
supérieures spécialisées) option banque m'ont permis de
bien comprendre la signification de cette phrase toute simple. Ce parcours, en
effet, ne s'est pas réalisé sans défis et sans soulever de
nombreuses questions pour lesquelles les réponses nécessitaient
de longues heures de travail.
Je tiens tout d'abord à exprimer toute ma gratitude
à mon Directeur de recherche, le Professeur CHAMENI
Célestin, pour son encadrement, pour ses conseils utiles et
pour sa disponibilité.
Je remercie MM. ZOA À NOMO
Jean Pascal, MOUKOURY Jean Pierre, YAMDJEU Magloire, KAMDEM Hervé, BELL
NYEMECK J. B., CHOUB Christophe pour leurs enseignements, leurs
précieuses remarques et suggestions qui m'ont édifié.
Je dirais autant du Professeur KENMOGNE Alain
et des Docteurs ESSAMA Joséphine, PIGLA
Catherine, BEGNE Jean Marie, FOMBA Benjamin pour leur soutien
illimité.
Une grande reconnaissance à tous les auditeurs, et
à tout le corps enseignant de la formation DESS/GBEF coordonné
par le Professeur OKAH-ATENGA Xavérie
Euphémie dont l'expertise marque nos premiers pas dans
la recherche.
Merci à M. NYANGANG Robert, Directeur
général de « SUP de CO » Yaoundé,
l'équipe dirigeante qui l'accompagne, le corps enseignant, les
superviseurs, les secrétaires, tous les autres membres qui y
travaillent, les étudiants et surtout leurs
délégués.
Mes remerciements vont également à
AFRILAND FIRST BANK qui m'a retenu pour mon stage
académique et permis d'acquérir une formation indispensable
à l'aboutissement de ma recherche. Je voudrais ici tirer ma
révérence à mon parrain EBEKE à RIWOU
Simon pour sa disponibilité et tous les responsables
qui m'ont encadré.
J'adresse enfin ma gratitude à toute ma famille
SUNKAM TCHUMKAM, tous mes amis, toutes mes relations pour leur soutien
indéfectible à la réalisation de cette oeuvre. Que
personne ne sente oublier
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX
Figure 1 : Financement direct par le
marché 14
Figure 2 : Financement
intermédié 14
Figure 3 : Bilan fonctionnel : la
détermination du fonds de roulement 30
Figure 4 : Bilan fonctionnel :
l'utilisation par l'entreprise du fonds de roulement 31
Figure 5 : Bilan fonctionnel : la
reconstitution du fonds de roulement 31
Figure 6 : Besoin en fonds de roulement
32
Tableau 1 : Situation économique du
Cameroun en 2003 41
Tableau 2 : Quelques indicateurs
démontrant la crise camerounaise 45
Tableau 3 : Répartition des
crédits par type durée (en %) au Cameroun. 46
Tableau 4 :. Évolution de
l'activité des M entre 2000 et 2006 53
Tableau 5 : Définition des
variables 58
Tableau 6 : Répartition des
promoteurs d'entreprises par sexe 60
Tableau 7 : Répartition des
promoteurs par région d'origine 60
Tableau 8
: Répartition des promoteurs selon la
ville de localisation de leur activité 61
Tableau 9: Répartition des promoteurs selon
la forme juridique de leur activité 62
Tableau 10 : Répartition des promoteurs
selon leur activité principale 62
Tableau 11 : Répartition des
entreprises selon le type de prêt sollicité 63
Tableau 12 : Répartition des
entreprises selon l'objet du prêt sollicité 63
Tableau 13 : Répartition des
entreprises selon le type de garanties offertes pour le prêt
sollicité 64
Tableau 14: Rationnement du crédit
65
Tableau 15 : Garanties 65
Tableau 16 : Ville de localisation et
qualité de l'emprunteur 66
Tableau 17 : Classe d'âge du promoteur
et décision d'octroi de crédit 66
Tableau 18 : Sexe du promoteur et
décision d'octroi de crédit 67
Tableau 19 : Région d'origine du
promoteur et décision d'octroi de crédit 67
Tableau 20 : Forme juridique de l'entreprise
et décision d'octroi de crédit 68
Tableau 21 : Activité principale du
promoteur et décision d'octroi de crédit 68
Tableau 22 : Type de prêts
sollicités par le promoteur et décision d'octroi de
crédit 69
Tableau 23 : Objet de demande du prêt et
décision d'octroi de crédit 69
Tableau 24 : Type de garanties offertes et
décision d'octroi de crédit 70
Tableau 25 : Rationnement du crédit et
décision d'octroi de crédit 70
Tableau 26 : Niveau de garanties offertes et
décision d'octroi de crédit 71
Graphique
1 : Évolution de quelques agrégats bancaires en milliers de
F CFA. 50
Graphique
2 : Un résultat en nette progression 50
Graphique
3 : Répartition des entreprises selon leur
qualité (bon ou mauvais emprunteur)
59
Graphique 4:
Qualité de l'emprunteur et Rationnement du crédit
76
Graphique
5 : Qualité de l'emprunteur et Rationnement du crédit
76
Graphique
6 : Qualité de l'emprunteur et le niveau de garanties
offert 77
Graphique
7 : Qualité de l'emprunteur et ses caractéristiques
socioprofessionnelles 77
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
ABF : Agents à besoin de
financement
AEF : Agents à excédent de
financement
ACM : Analyse des Composantes Multiples
AI : Actif immobilisé
AC : Actif circulant
ANIF : Agence nationale d'investigation
financière
BEAC : Banque des Etats de l'Afrique Centrale
BICEC : Banque internationale pour le
commerce et l'épargne du Cameroun
BFR : Besoin en fonds de roulement
CA/SCB : Crédit
agricole/Société camerounaise de banque
CAMCCULL: Cameroon credit cooperative union
league limited
COBAC : Commission bancaire d'Afrique
Centrale
CVECA : Caisses villageoises
d'épargne et de crédit autogérées
DSX : Douala stock exchange
F CFA : Franc de la coopération
française d'Afrique
GABAC : Groupe d'action contre le
blanchiment de l'argent en Afrique centrale
E.T : Endettement total
IF : Intermédiaires financiers
IFNM : Intermédiaires financiers non
financiers
M : Mutuelles communautaires de
croissance
NFC : National financial credit bank
ONG : Organismes non gouvernementaux
UBA: United bank for Africa
UBC: United bank of Cameroon
PIB : Produit intérieur brut
SEMC : Société des eaux
minerales du Cameroun
SAFACAM : Société africaine
forestière et agricole du Cameroun
SPSS: Statitical package for social science
SOMMAIRE
Dédicaces i
Remerciements ii
Liste des figures et tableaux iii
Liste des sigles et acronymes iv
Résumé v
Abstract vii
Introduction
Générale 1
1ère PARTIE :
ANALYSE CONCEPTUELLE DE L'OPERATION DE CREDIT DANS L'INTERMEDIATION FINANCIERE
DES BANQUES 7
CHAPITRE I : La place des
marchés et institutions financières dans la conclusion des
contrats financiers : le cas du crédit bancaire
9
SECTION 1 : Le Phénomène
d'asymetrie d'information 10
I- Les principes d'analyse 10
II- Intérêts et limites du
marché dans l'élaboration des marchés financiers
13
SECTION 2 - La Théorie de
l'intermédiation financière 18
I-Les banques comme producteurs d'informations
19
II-La banque comme producteur de
liquidité 22
CHAPITRE II : Les informations
financières nécessaires à l'octroi du
crédit 23
SECTION 1 : Comment négocier un
crédit bancaire ? 25
I-Renseignements sur le passé, le
présent et le futur 25
II-Les élements essentiels de la situation
financière pour la banque 27
SECTION 2 : L'analyse financière du
point de vue du prêteur (banquier) 29
I-L'appréciation de la solvabilite de
l'entreprise 29
II-L'analyse des ratios 32
2ème PARTIE : EXAMEN
DES DETERMINANTS DE L'ACCES AU CREDIT BANCAIRE A AFRILAND FIRST
BANK 36
CHAPITRE III : Le Procesus d'octroi du
crédit bancaire au Cameroun : Le cas de la FIRST BANK
38
SECTION 1 : Le marché du crédit
bancaire du Cameroun 39
I-La demande de crédit camerounaise
40
II-L'offre de crédit au Cameroun
44
SECTION 2 : Le marché du crédit
à AFRILAND FIRST BANK 48
I-Le marché de crédits et de
dépôts 48
II-La jointure des tontines aux banques : les M
51
CHAPITRE IV : Etude statistique des
déterminants de l'octroi du crédit à la FIRST
BANK 54
SECTION 1 : Justification théorique des
outils statistiques utilisés 55
I-Analyse factorielle discriminante 55
II- Analyse des correspondances multiples (ACM) et
Régression logistique 56
SECTION 2 - Appréhension des
déterminants de l'octroi du crédit bancaire (le test de khi-2,
l'analyse des composantes multiples et la régression logistique)
58
I-Les caractéristiques de la population de
l'étude 58
II- La détermination des variables
discriminantes dans l'analyse factorielle de l'octroi du crédit bancaire
72
Conclusion
Générale 82
Annexes viii
Bibliographie xv
Table des matières xvii
RÉSUMÉ
L'octroi de crédit par la banque AFRILAND FIRST BANK
correspond à une prise de risque : celui du défaut de
l'emprunteur. L'analyse des mécanismes d'attribution des crédits
bancaires passe par l'estimation de plusieurs variables qui permettent à
la banque de se prémunir du risque. L'objectif du présent travail
s'intéresse à la pertinence de traitement des dossiers (un
échantillon de 109 emprunteurs) à travers des outils statistiques
et économétriques (test de khi deux, analyse factorielle, analyse
discriminante, régression logistique) tiré de la direction du
crédit et du contrôle des engagements (DCCE) de la banque
permettant l'octroi des crédits aux différents clients. Cela
passe nécessairement par une étude du marché du
crédit bancaire, l'examen complet des informations financières du
dossier de l'emprunteur, et des tests à apprécier.
Mots clés : banque,
crédit, estimation, information financière, contrat financier,
marché.
ABSTRACT
The granting of loans by AFRILAND FIRST BANK corresponds to a
risk: which is the debtor's inability to pay back. The analysis of mechanisms
for the granting of bank loans is through an estimate of various variables,
which permit the bank to foresee risks. This endeavour is interested in the
importance attached to the treatment of files (a sample of 109 loan
applications) trough the use of statistical tools and econometrics (the Chi
tests, factorial analysis, discriminatory analysis, logistic
regressions) got from the Loans and Control of Engagement Service (LCES)
of the bank; that allows loans to be granted to various costumers. This
necessarily goes through a study of the bank loan environment, the complete
examination of the file's financial information on the loan applicant and tests
of appreciation.
Key words: Bank, loan, estimates,
financial information, financial contract, loan environment
Introduction générale
Contexte de l'étude
Le mot «banque» trouve son origine
au Moyen Age. Il dérive de l'italien «banca»
qui désigne un banc en bois sur lequel les changeurs de l'époque
exerçaient leur activité. Pourtant, dans les temps anciens,
existaient déjà certaines activités auxquelles on peut
donner le nom de banque. Les activités «bancaires» de
l'époque présentaient un caractère religieux. Ainsi, les
prêtres recevaient des offrandes de personnes désireuses de
bénéficier de la protection divine, rassemblaient des ressources
énormes par l'accumulation de petits dons (grains, bétail,...),
prêtaient aux commerçants et aux agriculteurs (champs,
bétail, esclaves,...) et consignaient ces opérations sur des
tables d'argile.
Pendant très longtemps, la banque est demeurée
la source exclusive de financement1(*). De nos jours, elle est un
élément très important du système financier
malgré l'avènement et l'émergence des marchés
financiers et des établissements de microfinance2(*). Au milieu des
années 1980, le Cameroun faisant partie de la zone BEAC et dont le
produit intérieur brut représentait la moitié de celui de
cette zone, a connu une grave crise financière. Les dépôts
à terme ont diminué de 33% entre 1985 et 1987, et les
dépôts à vue de 22% 3(*). Cette chute de dépôts
était le résultat d'un état de méfiance des
épargnants vis-à-vis du système bancaire. Les banques
deviennent insolvables du fait de nombreuses créances douteuses
chiffrées à 253 milliards de FCFA en 1988 (A. Joseph, 2001).
L'Etat, omniprésent dans l'actif des banques, porte une grande part de
responsabilité. Il est considéré comme le meilleur
emprunteur dans la mesure où il incarne les institutions. Cependant,
l'Etat n'effectue pas toujours ses remboursements ou le fait avec retard (A.
Joseph, 2001). Ce qui contribue davantage à accentuer la crise bancaire.
Il convient également de noter comme autres facteurs de la crise les
faits ci-après :
· l'insuffisance de l'épargne longue
collectée par les banques camerounaises ;
· la concurrence des banques avec le secteur
informel ;
· l'inadaptation du secteur bancaire au contexte
socioculturel ;
· la pression fiscale et la détermination du taux
d'intérêt.
Pour éviter un effondrement du secteur bancaire, des
restructurations ont été entreprises en 1989 (A. Joseph, 2001).
Malheureusement plusieurs banques ont fait faillite. Il s'agit notamment
de la BCCC (Bank of Credit and Commerce Cameroon) en 1992 dont une partie
des actifs est transférée à la Standard Chartered
Bank : c'est la scission-liquididation. D'autres banques sont
concernées par le même phénomène comme la BIAO
(Banque Internationale pour l'Afrique Occidentale) en 1991; la FIB (First
Investment Bank) en 1993. Certaines ont été
restructurées4(*) : la BICIC (Banque Internationale pour
le Commerce et l'Industrie du Cameroun) en 1997 devenue BICEC ; la
CCEI-Bank (Caisse commune d'épargne et d'investissement) devenue
Afriland First Bank ; la BCD (Banque Camerounaise de Développement)
en 1989 ; la Cameroon Bank en 1989 ; la BPC (Bank Paribas Cameroon)
en 1989. Ces trois dernières banques ont disparu. D'autres enfin, ont
été restructurées et fusionnées : la SCB
devient SCB-CL (née de la fusion entre la Société
Camerounaise de Banque et le Crédit Lyonnais) puis CL (Crédit
Lyonnais).
C'est ainsi qu'en 1992, la Commission Bancaire d'Afrique
Centrale (COBAC) restaure la confiance auprès du public en assurant un
contrôle prudentiel des structures financières à travers
plusieurs ratios parmi lesquels les ratios Cooke et Mac Donough5(*). Or, le 12 janvier
1994 à minuit, les économies africaines de la Zone Franc, dont
fait partie le Cameroun, subissent la dévaluation du Franc
CFA6(*). Plusieurs épargnants
sont incités à placer leurs avoirs à l'extérieur et
notamment en France (Anne Joseph, 2001). Ce n'est qu'en 1997 après
l'impact de la dévaluation, que la liquidité bancaire s'est
améliorée dans son ensemble.
Depuis les réformes bancaires et monétaires, les
banques sont surliquides (R. WANDA, 2007). Cependant, elles continuent
d'accumuler des créances fictives. Ce qui pourrait entraîner une
nouvelle crise bancaire. Par ailleurs, il importe de reconnaître que la
relance de l'économie et même la croissance économique sont
fortement tributaires de la mise à la disposition des emprunteurs des
liquidités dont ils ont besoin pour créer et/ou développer
des entreprises. Pourtant selon les sources de la BEAC (1991), les
crédits ont chuté pratiquement de 50%, avec une
prédominance de crédits à court terme qui
représentent au moins 80% des crédits accordés. De
nombreuses raisons sont invoquées par les banques pour justifier cet
état de fait (crise financière, imposture de la part des
emprunteurs, faillite de certains projets financés, etc.). Toutes ces
raisons concourent d'une étude des facteurs contribuant à un
accès plus favorable au crédit bancaire. C'est donc à
juste titre que cette étude est intitulée
« Analyse des déterminants de l'octroi du
crédit bancaire aux entreprises : le cas de la Afriland First
Bank ».
PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE
La banque doit limiter les risques pris auprès des
emprunteurs (ratios de contrepartie, de solvabilité) et garantir aux
différents épargnants la possibilité de rentrer en
possession de leurs fonds dès qu'ils en font la demande (ratio de
liquidité). Il convient au préalable de clarifier certains termes
clés qui nous permettront de mieux cerner la problématique.
Le Système financier7(*) est un
ensemble cohérent de structures permettant de transférer des
fonds depuis les agents économiques (ménages, entreprises,
collectivités publiques) qui épargnent (car leurs dépenses
sont inférieures à leurs revenus) vers les agents
économiques qui souhaitent emprunter, c'est-à-dire
dépenser plus que leurs revenus. On dit qu'il sert
d'intermédiaire financier entre les agents à capacité
de financement et les agents à besoin de
financement.8(*) Les
intermédiaires financiers jouent ainsi un rôle important dans
l'économie : fournir des services de liquidité, faciliter le
partage des risques, réduire les coûts de transaction et les
problèmes d'asymétrie d'information. On en distingue trois
types : les institutions de dépôt (principalement
les banques), les établissements d'épargne contractuelle
(compagnies d'assurance vie et fonds de pension) et les entreprises
d'investissement (intermédiaires de placement).
Selon la loi bancaire française de 1984,
les institutions de dépôt ou Banques
sont définies comme suit : «
Sont considérées comme banques, les entreprises
ou établissements qui font profession habituelle de recevoir du public,
sous forme de dépôt ou autrement, des fonds qu'ils emploient pour
leur propre compte, en opérations d'escompte, en opérations de
crédit ou en opérations
financières». L'article 2 de la même
loi stipule que : « Sont
considérés comme fonds reçus du public, les fonds qu'une
entreprise ou qu'une personne reçoit sous une forme quelconque, de tiers
ou pour le compte de tiers à charge de les
restituer ».
De façon générale, le métier de la
banque est le commerce de l'argent : les clients viennent épargner
à travers leurs dépôts, la banque met à la
disposition des emprunteurs ces épargnes par l'octroi des
crédits, les crédits de la banque font de nouveaux
dépôts lorsqu'ils sont remboursés. L'obligation de
restituer les prêts impose à la banque de se prémunir
contre d'éventuels risques financiers. Il convient de rappeler que
le risque peut être perçu comme
un phénomène aléatoire correspondant à une
situation où le futur n'est prévisible qu'avec des
probabilités par rapport à l'incertitude (futur
totalement imprévisible, échappant au calcul), d'une part ; et la
certitude (prévision affectée d'une probabilité
égale à l'unité)9(*), d'autre part.
Ainsi, la présente recherche vise à examiner les
différents facteurs explicatifs de l'octroi du crédit bancaire.
De cette problématique découle notre question fondamentale de
recherche à savoir : Quelles sont les variables les plus
pertinentes permettant à la banque d'accorder le crédit aux
entreprises ?
Cette question de recherche peut se décliner en deux
sous questions explicatives à savoir :
1) Quelle est l'influence des caractéristiques
de l'entreprise sur l'octroi du crédit bancaire ?
2) La pertinence des informations financières
produites par l'entreprise explique-t-elle son obtention du crédit
bancaire ?
OBJECTIF DE RECHERCHE
Notre étude s'articule autour de l'objectif principal
suivant :
Identifier les variables qui influent sur la
décision d'octroi du crédit.
HYPOTHESE DE RECHERCHE
La présente étude est réalisée
sous l'hypothèse principale selon laquelle l'accès au
crédit est conditionné par les caractéristiques de
l'entreprise qui exprime la demande. Cette hypothèse principale peut se
décliner en deux hypothèses secondaires qui sont :
H1 : La présentation d'une garantie
augmente les chances d'accéder au crédit.
H2 : La fiabilité des informations
financières augmente la probabilité d'octroi de
crédit.
METHODOLOGIE DE RECHERCHE
Cette étude a été réalisée
alors que nous étions en stage académique à Afriland First
Bank. Pendant notre séjour dans cette institution, nous avons parcouru
plusieurs directions et services. Dans la Direction du crédit et du
contrôle des engagements, nous avons collecté des données,
afin de tester l'hypothèse principale de notre étude. Ces
données ont été collectées auprès :
· des responsables de la Direction du crédit
· des responsables de la Division du contrôle des
engagements
· des responsables de la Division crédit et
marketing.
L'étude de ces données fait appel à la
méthodologie d'analyse statistique (test de khi deux, analyse de
composantes multiples, analyse discriminante et régression
logistique).
PLAN DE L'ETUDE
Cette recherche comporte deux parties de deux chapitres
chacune.
1ERE PARTIE : ANALYSE CONCEPTUELLE DE
L'OPERATION DE CREDIT DANS L'INTERMEDIATION FINANCIERE DES BANQUES
Chapitre 1 : La place des marchés et
institutions financières dans la conclusion des contrats
financiers : le cas du crédit bancaire
Section 1 : Le phénomène d'asymétrie
d'information
Section 2 : La théorie de l'intermédiation
financière
Chapitre 2 : Les informations financières
nécessaires à l'octroi du crédit bancaire
Section 1 : Comment négocier un crédit
bancaire ?
Section 2 : L'analyse financière du point de vue
du banquier
2EME PARTIE : EXAMEN DES DETERMINANTS
DE L'ACCES AU CREDIT BANCAIRE
Chapitre 3 : Le processus d'octroi de
crédit bancaire au Cameroun : le cas de la First Bank
Section 1 : Le marché du crédit au
Cameroun
Section 2 : Le marché du crédit à
Afriland First Bank
Chapitre 4 : ETUDE STATISTIQUE DES DETERMINANTS DE
L'OCTROI DU CREDIT A LA FIRST BANK
Section 1 : Justification théorique des outils
statistiques utilisés
Section 2 : Appréhension des déterminants
de l'octroi du crédit bancaire par l'analyse de tests de khi-deux,
l'analyse des composantes multiples, l'analyse discriminante et la
régression logistique.
.
1ère PARTIE : ANALYSE
CONCEPTUELLE DE L'OPERATION DE CREDIT DANS L'INTERMEDIATION FINANCIERE DES
BANQUES
L'octroi du crédit par une banque correspond à
une prise de risque : celui de l'insolvabilité de l'emprunteur. De
façon traditionnelle, les banques assurent la fonction
d'intermédiaire entre les agents à excédent de financement
et ceux à déficit de financement. La fourniture de ce service
s'inscrit généralement dans le cadre d'une prestation de longue
durée et dans une logique de renouvellement. Elle conduit à une
relation de crédit/relation contractuelle entre la banque et son client
qui a pour vecteur la confiance sans laquelle, comme le relève H. de la
BRUSLERIE (1998), le risque de contrepartie devient une crainte de
défaillance.
Le risque de contrepartie ou de défaut de l'emprunteur
découle des facteurs issus de la situation politique, économique,
sociale, professionnelle et morale de la personne morale de l'emprunteur (J.M.
BEGNE, 2004)10(*). Le banquier se doit de réunir
plusieurs sources d'informations suffisamment fiables pour motiver et justifier
sa prise de décision.
C'est dans cette optique que nous analyserons successivement
dans un premier chapitre la place des marchés et institutions
financières dans la conclusion des contrats financiers : le cas du
crédit bancaire ; puis dans un second chapitre, les informations
financières nécessaires à l'octroi du crédit
bancaire.
CHAPITRE I : LA PLACE DES MARCHES ET INSTITUTIONS
FINANCIERES DANS LA CONCLUSION DES CONTRATS FINANCIERS : LE CAS DU CREDIT
BANCAIRE
On peut définir le contrat financier comme étant
une convention, un accord passé entre deux parties en vue de
réaliser des opérations financières et bancaires sur un
marché. Le marché financier est considéré comme le
marché de l'argent ou des capitaux à long terme. Il peut
s'assimiler au marché boursier11(*).
Il existe deux procédures de financement externe des
agents non financiers (ménages, administration, entreprises) :
L'une directe (financement par le marché), l'autre
indirecte (financement intermédié ou intermédiation
financière). Ce chapitre sera donc consacré à la raison
d'être des deux procédures en s'interrogeant en particulier sur la
spécificité de l'intermédiation exercée par les
banques.
Nous présenterons dans un premier temps le
modèle théorique qui fonde toute la réflexion
contemporaine sur cette intermédiation : les asymétries
d'information ; puis dans un second, nous analyserons
l'intérêt et les limites des marchés dans
l'élaboration des contrats financiers
SECTION 1 : LE PHENOMENE D'ASYMETRIE
D'INFORMATION
Les marchés sont souvent étudiés en
microéconomie en passant sous silence les problèmes relatifs aux
différences informationnelles. On considère souvent qu'acheteurs
et vendeurs sont au même degré ou niveau d'information en ce sens
qu'ils sont parfaitement informés sur la qualité des biens sur le
marché. Cette hypothèse est défendable seulement si la
qualité des biens est vérifiable de manière à
permettre au prix de s'ajuster pour refléter les différences de
qualité. L'obtention d'informations sur la qualité d'un bien a un
coût et le rejet de l'hypothèse d'information disponible pour tous
a permis d'étudier les marchés où règnent des
asymétries d'information.
I- LES PRINCIPES D'ANALYSE
Il y a asymétrie d'information sur un
marché quand certains opérateurs détiennent des
informations particulières qui ne sont pas transmises au prix des actifs
sur le marché. L'asymétrie d'information sur un marché
peut conduire :
· Soit à la sélection adverse ou
anti-sélection
· Soit à l'aléa de moralité ou
hasard moral.
La sélection adverse ou l'anti-sélection se
rapporte à des situations où un côté du
marché, notamment le côté acheteur, est dans
l'impossibilité de connaître la qualité des biens devant
faire l'objet d'une transaction : on parle dans ces conditions de
« type caché ». Ces situations peuvent même
conduire à un conflit.
Le hasard moral se réfère à des
situations où un côté du marché ne peut observer le
comportement de l'autre. Exemple : Le marché d'assurance où
l'assureur ne connaît toujours pas le comportement de l'assuré,
d'où l'introduction des clauses pour contrôler et limiter ou
introduire des éléments de redressement des comportements.
Les asymétries d'information incitent et conduisent les
opérateurs à des réactions visant soit à les
exploiter (on parle de comportements opportunistes) soit pour limiter les
inconvénients (recherche de l'information, surveillance, incitations
diverses à l'exécution des contrats).
La théorie de l'agence et celle des signaux ont
contribué à l'identification des conflits d'intérêt
et à la modélisation des comportements pour en délimiter
les inconvénients.
Ainsi, la théorie de l'agence vise à expliciter
les formes de contrat dans un contexte d'asymétrie d'information. En
déléguant une partie des décisions à un mandataire
que l'on appelle agent, le mandant (le principal) réduit ce qu'il devait
engager en l'absence de cette délégation. Cependant, la relation
d'agence n'est pas sans coûts ; ces coûts sont relatifs
à la surveillance du mandataire, aux incitations à lui fournir
pour qu'il fasse urgence ou à un coût résiduel.
La théorie des signaux quant à elle recherche
les moyens utilisés par certains agents pour se signaler au
marché et leur permettre de se différencier des autres
(différencier les mauvais des bons).
I-1. Présentation
succincte du modèle de G. AKERLOF
Le marché des voitures d'occasion est
représentatif d'un marché où acheteurs et vendeurs ont des
informations différentes sur la qualité des biens vendus ;
l'analyse d'un tel marché a été présentée en
1970 par George AKERLOF.
AKERLOF déduit de son analyse que dans de telles
conditions, la présence d'une institution bénéficiant
d'informations privilégiées, centralisant les échanges en
discriminant économiquement les mauvais peuvent s'avérer
bénéfique. Les étapes de sa démonstration ont
été fondées sur les hypothèses suivantes :
Hypothèse 1 Supposons un marché sur
lequel opèrent cent (100) vendeurs et cent (100) acheteurs de voitures
d'occasion.
Hypothèse 2 Supposons que cinquante (50)
voitures mises en vente soient de bonnes occasions et cinquante (50) autres de
mauvaises.
Hypothèse 3 On suppose que les vendeurs
connaissent parfaitement la qualité de leurs voitures tandis que les
acheteurs sont dans l'ignorance de cette qualité.
Hypothèse 4 Soit un million
(1 000 000) de F CFA et deux millions (2 000 000) de F CFA,
les prix souhaités respectivement par un vendeur de mauvaises occasions
et un vendeur de bonnes occasions.
Hypothèse 5 Soit un million deux cent mille
(1 200 000) de F CFA et deux millions quatre cent mille
(2 400 000) de F CFA, les prix que sont disposés à
payer respectivement un acheteur de mauvaise occasion et un acheteur de bonne
occasion.
Hypothèse 6 Les acheteurs ne pouvant observer la
qualité des voitures, doivent alors l'estimer. On suppose qu'une voiture
a une probabilité égale d'être une bonne occasion qu'une
mauvaise occasion (c'est-à-dire Pbo = Pma).
A partir de ces hypothèses, la valeur attendue pour un
acheteur normal d'une voiture d'occasion est égal à [(½) x
1 200 000] + [(½) x 2 400 000] =1 800 000 F
CFA.
Pour ce prix (1 800 000 FCFA), seuls les vendeurs de
mauvaises occasions sont intéressés à vendre. Etant
donné que par hypothèse, les vendeurs de bonnes occasions en
réclament deux millions (2 000 000) pour s'en séparer.
Une conséquence immédiate de cette situation est leur retrait du
marché.
La leçon de ce cas de figure de marché est que
sur le marché, bien que les acheteurs de bonnes occasions soient
disposés à payer à un prix supérieur aux prix
auxquels les vendeurs souhaitent leur vendre (2 400 000 >
2 000 000), les transactions de ce type d'occasion n'auront pas lieu.
En d'autres termes, il y a échec du marché, ce qui implique
l'intervention de l'Etat. La cause de l'échec du marché
réside dans le fait qu'il y a une externalité négative
entre vendeurs de véhicules de bonne qualité et vendeurs de
véhicules de mauvaise qualité de telle sorte que lorsqu'un
individu décide de mettre en vente une voiture de mauvaise
qualité, il influe du même coup l'estimation que les acheteurs
font de la qualité du véhicule moyen sur le marché. Ceci
nuit à ceux qui essayent de vendre des véhicules de bonne
qualité.
Les enseignements tirés du modèle d'AKERLOF sont
très pertinents. L'exemple des voitures d'occasion montre qu'en
présence d'asymétrie d'information sur la qualité du
produit, le marché obéit à la loi de GRESHAM
généralisée à savoir, « les mauvais
produits chassent les bons à tel point que le marché peut finir
pas disparaître ».
En effet, les mauvais produits étant vendus au
même prix que les bons, acheteurs et offreurs de bonne qualité
désertent le marché quand bien même ils étaient
désireux d'échanger. Dans ces conditions, la présence
d'institutions bénéficiant d'information
privilégiées, centralisant les échanges et discriminant
les mauvais produits peut s'avérer bénéfique.
I-2. Quelques remarques
L'article d'AKERLOF appelle plusieurs remarques. D'une part,
il tend à montrer qu'il peut exister dans l'économie des produits
pour lesquels il n'existe aucun marché du fait du manque d'informations.
D'autre part, il fournit un bon exemple des possibilités de
sélection adverse, c'est-à-dire la situation dans laquelle lors
d'un échange, l'offreur est bien au courant des caractéristiques
de son produit, lesquelles ne sont pas connues de son acheteur.
Ensuite, le modèle d'AKERLOF permet d'expliquer
l'importance du phénomène de marque et de la confiance qui s'y
attache. De plus, cet article permet de comprendre un aspect de
l'activité des intermédiaires financiers. Si ce n'est pas la
production, c'est tout au moins la recherche et la gestion de l'information
disponible sur les actifs par les institutions.
Enfin, il jette les bases explicatives de la
spécificité des banques à savoir l'illiquidité de
leurs actifs. Les banques seraient des intermédiaires financiers
nés de la nécessité de financer et de gérer
certains actifs illiquides du fait d'un manque d'informations disponibles
autour du marché.
Cette analyse trouve un fondement sur le marché du
crédit et peut justifier l'accès au crédit par les
entreprises. Celles-ci peuvent bénéficier donc d'une offre de
crédit du fait leurs caractéristiques, qui ici peuvent se
confondre à leur marque. En plus, les entreprises peuvent se signaler
sur le marché du crédit en présentant des garanties, au
moment de la demande de crédit.
II-INTERETS ET LIMITES DU
MARCHE DANS L'ELABORATION DES CONTRATS FINANCIERS
II-1. Financement direct vers un
financement indirect
Dans une économie, les agents financiers sont
représentés par ceux qui participent au cycle de production et se
livrent aux transactions sur biens et services. Certains de ces agents
n'utilisent pas la totalité de leur revenu. Ces revenus excèdent
leurs dépenses courantes. D'autres par contre veulent dépenser
plus que leur revenu.
La première catégorie est appelée
unité à surplus financier ou à capacité de
financement ; la deuxième catégorie est constituée
d'unités à déficit de financement. Le financement des
agents en déficit peut s'opérer de deux manières ou selon
deux modalités, soit directement, soit indirectement par le biais d'un
intermédiaire financier.
a) Le financement direct
Il apparaît lorsque les unités
déficitaires entrent elles-mêmes en contact avec les unités
à capacité de financement, pour se financer directement. Cette
situation se produit lorsqu'une entreprise émet des actions ou des
obligations souscrites par des particuliers ou lorsque l'Etat émet un
emprunt souscrit directement sans intermédiaires. Le recours à la
finance directe n'est pas la principale source de financement pour des raisons
que nous développerons ultérieurement. Le processus de
transmission de la capacité de financement des agents à
excédent de financement aux agents déficitaires revient
également à la finance indirecte exercée par les
intermédiaires financiers.
Figure 1 :
Financement direct par le marché
R= salaire
Entreprises Consommation Ménages
L'épargne est placée directement S = Epargne
b) Le financement indirect
Le financement indirect se fait par le biais d'un
intermédiaire financier. Un intermédiaire financier peut
être défini comme un agent qui emprunte de la monnaie aux agents
excédentaires et la canalise vers les agents déficitaires. En
d'autres termes, l'activité d'intermédiaire financier à
recevoir en dépôt de la monnaie qu'il prête ensuite selon
les besoins de financement. L'intermédiaire financier émet un
actif secondaire (une créance sur lui-même) au profit d'un
prêteur, en contrepartie de son dépôt de monnaie.
Figure 2 :
Financement intermédié
IF
AEF
ABF
Prêteurs Emet des actifs secondaires
Emprunteurs
Achète des actifs
primaires
Prêteur
ABF = Agents à Besoins de Financement.
AEF = Agents à Excédents de Financement.
IF = Intermédiaires financières.
Ensuite, dans le processus de prêt,
l'intermédiaire financier achète des outils primaires
auprès des emprunteurs en contrepartie de prêts d'argents.
Les intermédiaires financiers se différencient
selon leurs caractéristiques monétaires et non monétaires,
c'est-à-dire qu'ils aient ou non la faculté de créer de la
monnaie. Leur caractéristique commune est cependant de remplir la
fonction d'intermédiation entre les ABF et les AEF.
Les intermédiaires financiers non monétaires
(IFNM) (Caisse d'assurance, caisse nationale d'épargne,...) accordent
des crédits aux agents après avoir collecté au
préalable auprès des agents à surplus de financement non
monétaires.
Les intermédiaires financiers monétaires (IFM)
quant à eux ont une double fonction.
o Ils sont de simples intermédiaires financiers, ils
offrent des moyens de paiement additionnels aux agents qui ont un besoin de
financement. (L'exemple représentatif de ce type d'IF est la banque).
o Somme toute, les IFM appelées banques ont la
caractéristique de créer de la monnaie mais également
l'aptitude à remettre en circulation la monnaie existante.
II-2.
Intérêts des marchés dans l'élaboration des contrats
financiers : la réduction des coûts
Dans la mesure où il existe un marché bien
organisé, les coûts de transaction peuvent être
réduits. Il est plus facile de vendre et de revendre des actifs par
rapport à une situation de « face à face » ou
de gré à gré. Dans une telle situation,
l'amélioration de la négociabilité pourrait être
obtenue grâce à la multitude d'intermédiaires facilitant la
rencontre de l'offre et de la demande, lesquelles reçoivent une
rémunération en contrepartie d'une économie du temps.
Le fractionnement des placements, appliqué aux gros
prêts, peut faciliter la découverte des prêteurs et
contribuer à une dispersion de la propriété commerciale,
ainsi qu'une réaffectation des ressources financières aux
différentes sociétés.
Le fractionnement accroît également la
négociabilité, laquelle serait impossible voire difficile dans le
cadre d'une opération de gré à gré notamment lors
du dénouement des opérations avant échéance.
a) Les limites du marché : les contrats
incomplets12(*)
Le marché facilite le financement de l'économie
avec divers coûts d'information.
Ø Le premier coût est relatif au coût de la
recherche. Les transactionnaires potentiels doivent chercher, obtenir des
informations, sélectionner, se rencontrer et négocier avec
d'autres parties potentielles pour un contrat. A ce titre, il pourrait
être difficile de vendre une part dans une entreprise et donc de
satisfaire directement la liquidité.
Ø Le second coût est celui de la
vérification ou d'examen qui est supporté par chaque
prêteur. Ces coûts proviennent de l'évaluation des
propositions d'endettement quand les prêteurs sont dans
l'impossibilité d'accéder aux perspectives futures de
l'emprunteur. Particulièrement lorsque certains emprunteurs sont
portés à donner une image plus qu'optimiste du futur.
La sélection adverse peut se présenter quand il
existe une asymétrie d'information dans les coûts dus à
l'incapacité des prêteurs d'observer les attributs de l'emprunteur
et les contingences sous lesquelles il opère.
Ø Le troisième coût est constitué
des coûts de surveillance : c'est ce qu'on appelle
« monitoring cost ». Ils peuvent se présenter
lorsqu'on analyse les actions des emprunteurs en termes de consistance avec les
termes du contrat pour s'assurer qu'aucune faute ne viendra remettre en cause
les promesses pour quelque raison que ce soit.
L'aléa de moralité se réfère ici
au problème qui peut provenir de l'impossibilité ou de
l'incapacité des prêteurs d'exercer un contrôle sur le
comportement des emprunteurs, soit en vue d'examiner le respect du choix du
projet d'investissement, soit le respect de l'effort avec lequel les affaires
sont gérées.
Ø Un quatrième coût que l'on peut
rencontrer est celui de la mise en application. La question sous-jacente ici
est de savoir si oui ou non les emprunteurs sont capables de mettre en oeuvre
leur projet. Il est à noter ici que les acquéreurs potentiels
d'actions ont accès à des agents de rating (fournisseurs
d'informations) ou à des journaux d'informations financières.
Toutefois, les informations quant aux perspectives de primes sont difficiles
à acquérir et très controversées pour les individus
qui souhaitent être informés des activités de la firme pour
l'influencer.
b) Le manque d'efficience
Le marché peut donc manquer d'efficience en ce sens
qu'il n'évalue pas correctement les actifs. Ensuite, il y a une illusion
de liquidité quelle que soit l'amélioration de la
négociabilité des titres. Il est impossible de garantir la
liquidité d'un marché ; nul ne peut assurer que tout vendeur
trouvera un acheteur pour la quantité qu'il propose au prix qu'il
demande. De même, il est difficile pour les prêteurs de trouver des
intéressés pour les conditions de prêt à savoir le
taux d'intérêt, la durée du remboursement, les
modalités de remboursement.
C'est pour répondre à ces questions ou ces
limites qu'il est important de faire intervenir un autre agent qui est
l'intermédiaire financier (de plus, le marché financier ne peut
pas satisfaire tout le monde). Cela fera l'étude de notre
deuxième section.
SECTION 2 - LA THEORIE DE L'INTERMEDIATION
FINANCIERE
Pendant longtemps, l'existence des intermédiaires
financiers a été justifiée par les transformations
d'échéance et de risque qu'ils opèrent (GUERLEY,
SHAW ; 1960).
Comme l'ont observé GUERLEY et SHAW, les banques
transforment la gamme de crédits désirés par les
emprunteurs en une gamme de dépôts à vue et produits
d'épargne désirés par les prêteurs.
L'activité comporte deux aspects :
Tout d'abord, les banques fournissent une activité de
transformation ; les entreprises aiment emprunter de part la nature de
leurs projets. Les ménages par contre préfèrent en
général emprunter à court terme afin de faire face
à des besoins de liquidité. Les banques sont donc, selon GUERLEY
et SHAW, un moyen d'effectuer cette transformation. Force est cependant de
constater que d'autres institutions, notamment les marchés, remplissent
également ces fonctions. Par conséquent, la
spécificité de l'intermédiation financière
réside ailleurs. La justification théorique de
l'intermédiation financière trouve aujourd'hui ses racines dans
deux voies qui conduisent à faire de la banque un producteur de
services. Il peut s'agir soit des services d'information (le banquier
rassemblant et surveillant des titres issus des débiteurs divers), soit
des services de liquidité. Dans ce cas, le banquier mutualise les
risques que courent les individus en situation incertaine en mettant à
leur disposition des dépôts immédiatement utilisables.
Le principe de la banque se trouve donc dans la
résolution de deux types d'asymétrie d'information.
· L'une concerne la relation Prêteur-Emprunteur
(cette relation est entachée d'asymétrie d'information :
sélection adverse, hasard moral, ce qui implique des coûts
à relever... donc chacun ne supporte plus les différents
coûts seuls) et justifie l'existence d'une institution
déléguée, chargée de contrôler le bien
fondé et les résultats des capitaux prêtés. On
explique ainsi que les actifs bancaires soient illiquides car leurs valeurs
reposent sur des informations privées.
· L'autre asymétrie concerne la banque et les
déposants. L'impossible connaissance des besoins en liquidité de
chaque individu permet de rendre compte de l'utilité des contrats de
dépôts, mais elle explique également l'instabilité
des ressources bancaires.
Le mécanisme de panique bancaire naît de la
conjonction entre l'illiquidité des actifs de la banque et la
nécessaire liquidité des ressources des intermédiaires
financiers.
I-LES BANQUES COMME PRODUCTEURS
D'INFORMATIONS
Dans un marché concurrentiel sans coût de
faillite où les agents sont neutres vis à vis du risque, la
présence d'un intermédiaire ne se comprend qu'à partir de
l'économie d'information dans un contexte d'asymétrie
d'information.
Pour la littérature à savoir AKERLOF (1970),
DIAMOND et DYBVIG (1983), DIAMOND (1984), LELAND et PYLE (1977), c'est
l'existence d'imperfections sur les marchés qui conduit à
l'apparition des intermédiaires financiers.
Les banques naissent de l'impossibilité
d'échanger sur un marché organisé des actifs faisant
l'objet d'une information nulle ou partielle.
La théorie de l'agence explique le comportement des
prêteurs et des emprunteurs et la plupart des modèles
développés prennent comme facteur initial engendrant les
asymétries d'information sur les projets à financer et la
malhonnêteté de certains investisseurs. Les modèles
diffèrent par les hypothèses qu'ils font sur les
asymétries, sur la nature des contrats d'agence comme sur les
instruments de signalisation.
I-1. Selon LELAND et PYLE
(1977)
Pour LELAND et PYLE (1977), c'est l'asymétrie
d'information ex-ante qui justifie l'existence des banques (ceci a trait
à la sélection, à la recherche, c'est-à-dire
à la sélection adverse).
Dans le modèle présenté, les emprunteurs
sont supposés bénéficier d'informations
privilégiées sur la qualité des projets qu'ils
désirent mettre en place. Ces emprunteurs disposent d'informations de
part leur position de producteurs d'informations sur la qualité et la
rentabilité de leurs projets ; lesquelles informations sont
ignorées des prêteurs. Ces emprunteurs disposent également
d'informations sur les risques encourus et peuvent ne pas les
révéler aux prêteurs. L'emprunteur peut aussi dissimuler
certains aspects du risque qui lui sont connus. Pour s'attirer les capitaux,
les propriétaires de projets de mauvaise qualité ont
intérêt à fausser l'information et à enjoliver les
résultats escomptés des projets.
Ne pouvant se distinguer des projets plus risqués
(mauvais investissements), les bons projets sont soumis à une surprime
de risque. Leurs promoteurs qui connaissent la vraie valeur de leurs projets
sont donc conduits à disparaître du marché ou à
tenter de se signaler au marché pour prouver la confiance qu'ils portent
dans leurs projets (théorie des signaux : Exemple, en investissant
une part personnelle aussi importante dans le projet).
Les signaux peuvent être variés, mais les plus
convaincants consistent à investir dans le projet une part de leur
dotation supérieure à ce qu'ils auraient investi dans une optique
de diversification normale. Le hasard moral est ainsi réduit et
l'incitation à mener à bien le projet se trouve
renforcée.
Cette activité de signalisation est coûteuse et
ce coût pourrait être pris en charge par des entreprises
spécialisées. S'il existe une internalité à
l'acquisition de l'information, c'est-à-dire la possibilité
d'économies d'échelles, alors les agences d'information
spécialisées pourraient baser leurs activités sur l'achat
et la vente d'informations sur leur projet. Toutefois, comme toute information,
le seul fait de la vendre ferait perdre à l'entreprise l'avantage
qu'elle détient sur le reste du marché. Une manière de
vendre l'information sans la divulguer passe par l'investissement direct dans
les projets et donc par la création d'intermédiaires
financiers.
I-2. Selon DIAMOND (1984)
Pour DIAMOND (1984), l'avantage comparatif des banques dans le
traitement de l'information est déterminant et justifie leur existence.
Dans le modèle avancé pour soutenir cette idée, on trouve
l'asymétrie ex-post entre prêteurs potentiels et l'entrepreneur
à la recherche des capitaux pour investir dans un projet risqué.
Les prêteurs ne peuvent connaître ex-post le rendement du projet
qu'au prix de l'information coûteuse alors que cette information est
gratuite pour l'emprunteur. Or c'est sur la base de cette information que cet
entrepreneur reversera une partie des profits aux investisseurs. Dans une telle
situation, DIAMOND montre que le financement optimal prend la forme d'un projet
à échéance fixe accompagné d'une
pénalité de défaut au moins égale à
l'échéance.
Afin d'éviter d'être trompé par
l'entrepreneur, notamment par le biais du mauvais rendement, fictif, les
prêteurs se doivent de surveiller la gestion et les résultats de
l'investissement. Ce sont ces coûts de surveillance (monitoring cost) qui
peuvent faire naître les intermédiaires financiers.
Les intermédiaires vont, comme chez LELAND et PYLE,
procurer le financement des projets sous forme de pénalité et en
assurer le monitoring. Mais les institutions ne possèderont un avantage
par rapport à un investisseur particulier sur le marché que si le
portefeuille est diversifié.
Somme toute, les intermédiaires financiers sont
nés de la nécessité d'obtenir et de gérer un
certain nombre d'informations qui, soit ne sont pas connues du marché,
soit font l'objet de possibilité de sélection adverse. L'avantage
informationnel de l'intermédiaire financier réside dans sa
capacité à avoir l'information. L'information dont il dispose de
part ses activités et son expertise à réduire le risque
pour le client. Plus particulièrement, les banques peuvent
réduire le risque de leur emploi en actif du bilan au
bénéfice de leurs déposants.
En effet, de par leur fonction de distribution de
crédit, les banques sont mieux armées que le marché pour
établir le risque encouru par une entreprise. Les banques ont, de part
leurs pratiques, une estimation des fonds propres requis pour qu'une entreprise
puisse mener à bien une opération d'investissement. Le suivi des
relations entre une banque et son client est une garantie de l'information de
même que la tenue des comptes.
Eugène FAMA13(*) a particulièrement souligné
l'arbitrage que constituait pour les banques leur fonction de teneurs de livre.
Le contrat passé entre une banque et un client pour un crédit est
d'une nature différente du contrat passé sur le marché
financier. On retiendra que l'illiquidité de certains actifs s'explique
par le fait que leur transmission fait supporter à l'acheteur tous les
coûts de surveillance déjà mis en place par le vendeur. Les
banques en tant qu'intermédiaires financiers présentent
également leur avantage dans le cadre de la délégation du
contrôle. Ils les prêteurs sont nombreux, ils réduisent les
coûts d'information en déléguant cette tâche à
un intermédiaire financier ; agent le mieux placé et mieux
qualifié pour l'assurer.
En conséquence, si le contrôleur est un
intermédiaire financier (IF), il a un avantage initial en matière
d'information. Il se servira de cet avantage pour proposer des placements
correspondants à ces clients mais il ne publiera pas l'information de
sorte que celle-ci n'étant pas publique, demeurera un bien
coûteux. Si l'IF a une activité diversifiée, la
qualité de son information en bénéficiera et profitera
à ces clients prêteurs. La diversification apparaît comme un
facteur de réduction de coût de transaction en ce qui concerne les
opérations des IF sur le marché mais aussi comme facteur de
réduction de coût d'information. La qualité
supplémentaire de l'article de DIAMOND est de montrer clairement que
l'avantage comparatif des banques vis-à-vis des marchés ne peut
exister que grâce à la politique jointe d'évaluation
(création d'information) et de diversification. De l'ensemble des
analyses, on peut croire qu'une entreprise dans le contexte d'asymétrie
d'information peut avoir besoin d'un prêteur mais une fois l'information
obtenue, il n'a plus besoin aussi longtemps de l'emprunteur. Les banques ont
été développées de différentes
manières pour résoudre le conflit potentiel
d'intérêt. Une voie pour les banques de résoudre ce conflit
est de prendre des actions dans la firme ou d'avoir des liens d'affaires avec
la firme à travers une implication dans le conseil d'administration ou
la promesse d'action (c'est le cas par exemple en Allemagne et au Japon
où les banques acquièrent des actions des compagnies) et/ou la
place (la banque) à la direction ou façonne le groupe ;
c'est le cas par exemple des banques japonaises. Une voie alternative de
refuser le conflit d'intérêt dans la pure tradition anglo-saxonne
implique la création d'un réseau au sein duquel il y a transfert
confidentiel d'informations.
Somme toute, en se forgeant une véritable
compétence dans le traitement de l'information sur la solvabilité
des emprunteurs, l'IF assume le risque de crédit et le gère
grâce à la direction des risques. Les contrats qu'ils proposent
sont meilleurs que ceux offerts par le marché.
Mentionnons enfin le rôle important joué par les
banques dans le financement de projets qui ne peuvent être
éligibles au marché financier. Il convient d'indiquer ici
qu'accéder au marché financier revient à remplir un
certain nombre d'obligations touchant à la fois des informations
financières et de crédibilité. Toute chose qui n'est
possible qu'aux grandes entreprises de bonne réputation et disposant de
fonds propres élevés qui rendent la faillite improbable. Par
contre, une entreprise aux fonds propres limités n'ayant pas
remboursé un prêt dans le passé ou n'ayant pas encore pu
bâtir une réputation de solvabilité devra être
évaluée et surveillée. De ce fait, la banque joue un
rôle déterminant à l'endroit des entreprises qui peuvent
être évincées du marché financier.
II-LA BANQUE COMME PRODUCTEUR
DE LIQUIDITE
Dans les différents modèles avancés, ce
qui va conduire à la formation des banques est, d'une part,
l'incertitude des agents sur le moment qu'ils auront besoin de
liquidités pour consommer et, d'autre part, l'impossibilité
qu'ils ont de transmettre aux autres agents l'information quant à ce
besoin inattendu de liquidité.
Les étapes de la démonstration sont les
suivantes :
· Chaque agent est doté, à un moment de son
existence, d'un capital qu'il est libre
d'allouer entre différentes périodes afin de
satisfaire sa structure temporelle de consommation.
· L'allocation des ressources se fait grâce
à des informations individuelles et privées ;
lesquelles ne peuvent être transmises aux autres agents
de façon standardisée (c'est-à-dire publique).
· Pour s'assurer un revenu, les agents peuvent investir
dans les actifs illiquides qui
leur apportent un intérêt. Si les agents tentent
de liquider leur investissement avant l'échéance, cela leur
coûte le taux d'intérêt c'est à dire que le retrait
prématuré de leurs capitaux ne leur rapportera rien ou leur
occasionnerait des pertes. Tout agent possédant un portefeuille
individuel coure donc un risque de taux qui pourrait être
décomposé en risque du coût d'opportunité s'il garde
son capital sous forme liquide alors qu'il ne pourrait le consommer que dans le
long terme. Un risque de perte s'il investit dans les actifs illiquides et qui
doit s'en dessaisir précipitamment pour consommer plus tôt qu'il
ne le prévoyait. Le fait que les placements et les consommations se
passent en fonction d'informations privées qui ne peuvent être
transmises aux autres agents empêche les agents de s'assurer entre eux.
En effet, une assurance de liquidité
préconisée pourrait s'instituer sans un flux implicite
d'informations communes et publiques. Les justifications à fournir pour
se procurer de la liquidité à n'importe quel moment doivent
être en grande partie standardisées et
dépersonnalisées. Or chaque déboursement, remboursement se
fait à partir d'informations individuelles toutes différentes,
non communicables mais compréhensibles car relevant de la vie
privée de chaque agent. Les intermédiaires financiers seront
nés dans le but de procurer des assurances contre les besoins de
liquidités imprévus. Cette assurance passe par la création
des contrats entre la banque et les agents, contrat qui se matérialise
sous forme de dépôt.
En définitive, il est à noter que le contrat
financier fait intervenir sur un marché financier des
intermédiaires financiers mettant en relation des agents à besoin
de financement avec ceux à excédent de financement. Force est de
constater que l'asymétrie d'information, le passage de la finance
directe vers la finance indirecte, la réduction des coûts dans
l'élaboration des contrats financiers, la banque comme producteur
d'information et de liquidité permettent de mettre en relief la
connexion Prêteur-Emprunteur. Dans le chapitre suivant, il sera question
de déterminer les données pertinentes pour l'octroi du crédit.
CHAPITRE II : LES
INFORMATIONS FINANCIERES NECESSAIRES A L'OCTROI DU CREDIT
Le crédit peut être défini comme
étant le fait qu'une personne physique ou morale (prêteur/banque)
mette ou promette de mettre des fonds à la disposition d'une autre
personne physique ou morale bénéficiaire (emprunteur/client)
à un taux d'intérêt précisé et remboursable
à une certaine échéance.
Il est important pour le banquier de maîtriser certaines
informations financières de l'emprunteur qui lui adresse une demande de
crédit. Une présentation synthétique de l'analyse de
crédit doit suivre un canevas précis pour faciliter la prise de
décision. La forme la plus synthétique de l'analyse est la
fiche d'analyse de crédit qui reprend les grands points sur
l'identification du client et l'avis des décideurs. Toutefois le dossier
complet de crédit comprend en général les parties
suivantes :
o Présentation du client (dénomination, forme
juridique, géographie du capital, métier)
o Situation des engagements dans les autres banques et dans
l'informel
o Aptitudes techniques, surface patrimoniale et
moralité du ou des promoteurs
o Etude du marché (rentabilité, analyse
financière, risques, besoins en crédit).
SECTION 1 : COMMENT NEGOCIER LES CREDITS ?
En prêtant à l'entreprise, la banque prend le
risque de ne pas être payé ou remboursé à
l'échéance. Elle sait qu'en cas de liquidation de l'entreprise,
les créances antérieures à la date ou à la
cessation de paiement constatées, ont peu de chances d'être
recouvrées. En cas de « redressement judiciaire », elle devra
supporter de longs délais, sinon l'abandon d'une partie de la
créance. Le risque n'est pas théorique, et plus les marges sur
les crédits diminuent, plus il devient important pour la banque de
l'apprécier d'aussi près que possible ; 2% de mauvaises
créances chaque année absorberaient une marge nette de 2%. Il est
donc normal que l'entreprise donne suffisamment de renseignements et de
prévisions à la banque pour obtenir les crédits
demandés, sinon fournisse des garanties sur l'actif de l'entreprise ou
des garanties extérieures.
Au-delà des chiffres et des garanties formelles, il
faut développer avec le banquier un climat de confiance envers
l'entreprise et son représentant financier.
I- RENSEIGNEMENTS SUR LE
PASSE, LE PRESENT ET LE FUTUR
I-1. Les renseignements sur le
passé
En plus des comptes et rapports annuels, qui permettent
à la banque de calculer les ratios financiers et de suivre leur
évolution, il est bon de fournir des explications sur l'historique de la
société et son développement. Le banquier
appréciera aussi des éclaircissements sur la signification
économique de certains postes du bilan et du compte de résultat,
ainsi que sur les méthodes de comptabilisation utilisées.
Il conviendra de lui faire ressortir la valeur réelle
des immobilisations, en francs courants, ainsi que des éléments
de sous-évaluation des résultats comptables par rapport à
la réalité économique. Si l'entreprise a eu des
impayés (chez la banque ou une autre banque), il paraît
préférable que cette question soit abordée surtout s'il
s'agit d'un accident tout à fait exceptionnel. Ces informations peuvent
être obtenues à travers les syndicats des banques, surtout si
ceux-ci sont chargés de partager des informations sur les clients
douteux.
I-2. Les renseignements sur le
présent
Le banquier sera intéressé d'être tenu
informer au fur et à mesure des évènements importants dans
la vie de l'entreprise (dans le cas où l'emprunteur n'est pas un
particulier), surtout si des difficultés surviennent, risquant de se
traduire par une poussée de l'endettement. Il acceptera ainsi plus
facilement de payer les chèques et effets présentés au
paiement, même si le plafond du découvert autorisé est
dépassé.
Suivant la taille de l'entreprise, le dirigeant, responsable
administratif et financier ou le trésorier organiseront des contacts
réguliers pour faire le point, notamment à l'occasion du
renouvellement annuel des lignes de crédit mais aussi à d'autres
occasions. Une visite des installations, à l'occasion d'un changement,
permet au banquier d'avoir une vue plus concrète de l'entreprise.
Tous renseignements doivent être donnés sur la
répartition du capital, la situation des apports en compte courant, les
relations avec la société mère ou les filiales ;
cette opération « portes ouvertes » est de nature à
inspirer confiance. A. juste titre, le banquier craint en effet tous« les
pièges» susceptible de l'empêcher de repérer la
situation réelle de l'entreprise.
I-3. Les renseignements sur le
futur
Dans le plan à long terme, nous pouvons dire
que :
Toute banque même n'octroyant que des crédits
à court terme, a besoin de connaître le plan d'investissement et
de financement de l'entreprise car la trésorerie est la
résultante de tous les flux financiers. De plus, lorsqu'elle s'engage
sur une ligne de crédit court terme, il est difficile à la
banque, sauf incidents graves, de ne pas renouveler l'année suivante.
Dans le plan à long terme, ce qui compte surtout, ce sont les
échéances d'emprunts des années à venir par rapport
à la capacité d'autofinancement.
Le budget de trésorerie est le document de base pour la
banque puisqu'il indique l'évolution prévue des en-cours de
crédit court terme. Le banquier admettra qu'il ait une assez grande
marge d'incertitude en la matière. Il appréciera
particulièrement que l'entreprise établisse deux ou trois
scénarii dont l'un correspond à l'évaluation maximale des
besoins.
L'entreprise justifiera ainsi à l'avance que
l'utilisation des crédits soit très inférieure à la
ligne demandée. Prévisions à quelques mois. Le fait que
l'entreprise soit à mesure d'indiquer, même
schématiquement, les variations envisagées dans ses encours de
crédits, constitue un point très positif du point de vue du
banquier :
o Cela prouve que l'entreprise maîtrise sa
trésorerie ;
o C'est une information qui peut lui être utile dans sa
gestion.
II- LES ELEMENTS
ESSENTIELS DE LA SITUATION FINANCIERE POUR LA BANQUE
II-1. Les données
fondamentales
Les données primordiales que le banquier s'efforcera
d'obtenir ou de reconstituer, pour le passé et pour l'avenir, sont
principalement :
· Le fonds de roulement net qui doit être positif
pour une entreprise industrielle et couvrir tout ou partie des stocks ;
· Le chiffre d'affaires, et si possible son profil
saisonnier ;
· Le besoin en fonds de roulement et ses
éléments constituants exprimés en délai de rotation
et, globalement, en nombre de jours de vente ;
· L'endettement court terme et total, y compris le long
terme et les dettes non financières, par rapport aux fonds propres et
à la capacité d'autofinancement ;
· Les frais financiers en pourcentage du chiffre
d'affaires et par rapport au résultat d'exploitation.
L'entreprise demandera à la banque
o soit une ligne de crédit utilisable à dure
concurrence à tout moment au cours d'une certaine période, en
principe pour une année ;
o Soit un crédit mobilisé
immédiatement.
Elle lui précisera :
o le montant de la ligne ou du crédit ponctuel
demandé ;
o la forme du crédit (cession de créances,
émission de billet à l'ordre de la banque, ou du crédit en
compte) et de la nature du bien financé (stocks ou créances),
éventuellement le type d'activité (exportation, marchés
publics...) ;
o la durée du crédit ;
o éventuellement les garanties offertes.
Le banquier souhaiterait connaître comment le
crédit demandé s'inscrit dans le total des plafonds ou en-cours
de crédits de l'entreprise.
II-2. Négocier les
conditions avec la banque
Dans un contexte favorable, on éprouve toujours une
certaine tentation à traiter les banquiers comme des fournisseurs pour
obtenir sur chaque point le « prix» le plus bas du marché.
Mais le banquier n'est pas un fournisseur comme les autres.
L'argent est le nerf de la guerre pour l'entreprise. Il convient d'autant plus
de ménager l'avenir que la situation du marché de l'argent ou
celle de l'entreprise peut changer radicalement. Il est important de maintenir
un climat de confiance, sinon d'amitié. N'oublions pas non plus le
rôle de conseil du banquier dans des domaines devenus
particulièrement complexes.
Encore plus qu'avec d'autres fournisseurs il convient par
conséquent d'agir avec discernement, diplomatie, et en recherchant, si
possible, l'intérêt à long terme des deux parties en
présence.
Il est inutile de tout négocier avec tous les
banquiers. Il faut choisir ce qui est important pour l'entreprise, ce qu'on
peut demander raisonnablement et à quelle banque, replacer la demande
dans le cadre des relations globales entre les deux parties , offrir une
contrepartie au sacrifice demandé, enfin suivre l'application des
accords passés.
En fin d'analyse, le banquier devrait posséder toutes
les données relatives à la vie de l'entreprise qui fonde la
demande de crédit.
SECTION 2 : L'ANALYSE FINANCIERE DU POINT DE VUE
DU PRETEUR
Le prêteur qu'il s'agisse du banquier ou de tout autre
organisme de crédit est avant tout intéressé par la
solvabilité14(*) de l'entreprise. Le prêteur à
long terme devra donc s'assurer que la solvabilité à long terme
est satisfaisante, le prêteur à court terme s'inquiètera de
sa solvabilité à court terme, sans pour autant négliger la
solvabilité à long terme de la firme car l'équilibre
financier de l'entreprise est un.
I-L'APPRECIATION DE LA
SOLVABILITE DE L'ENTREPRISE 15(*)
I-1. Solvabilité
à long terme
Le prêteur (banquier) fait d'abord porter son attention
sur la capacité d'endettement de l'entreprise, sur la structure des
ressources qu'elle dispose. Il calculera la part que représentent les
capitaux propres de l'entreprise par rapport au total de ses ressources, celles
qu'ils représentent par rapport au seul total des capitaux permanents.
Il effectuera ce calcul avant et après enregistrement du prêt
demandé par l'entreprise pour analyser les conséquences de son
éventuel octroi.
A partir des études statistiques, les
spécialistes estiment que lorsque les capitaux propres
représentent les deux tiers (2/3) du total des ressources, la
capacité d'endettement et la solvabilité de l'entreprise sont
très grandes, lorsqu'ils en représentent plus de la
moitié, elles sont satisfaisantes ; par contre, en
deçà, la situation de l'entreprise mérite une étude
approfondie et il est conseillé aux prêteurs de demander des
garanties16(*).
Lorsque les capitaux propres ne dépassent pas le tiers
des ressources totales, la situation financière de l'entreprise peut
devenir délicate et certaines banques pensent qu'il est imprudent de lui
prêter des capitaux à long terme sans exiger d'elle d'augmenter
ses fonds propres.
De façon traditionnelle, l'entreprise dont les capitaux
propres sont inférieurs à l'endettement à moyen et long
terme apparaît déjà très endettée. Un certain
rapport entre les fonds propres (F.P) et l'endettement (E.T) doit être
observé :
F.P = 40
E.T 60
Le prêteur à long terme devra s'enquérir
de l'utilisation des fonds qui lui sont qui lui sont réclamés,
l'entreprise devra lui fournir un plan de l'investissement et de financement
sur trois à cinq ans en termes de besoins et de ressources. Il pourra
tester la cohérence de ces prévisions en établissant le
tableau des emplois et des ressources (TAFIRE) des deux et trois
dernières années.
I-2. Solvabilité
à court terme
Ici, la tâche du banquier se ramène à
analyser avec soin les besoins de financement de l'exploitation de l'entreprise
et à apprécier le niveau de fonds de roulement. Plusieurs
entreprises consomment leur fonds de roulement pour l'acquisition de nouvelles
immobilisations, le remboursement de dettes, la couverture des pertes
d'exploitation.
Phase1 : L'entreprise dispose d'un fond de
roulement positif, le bilan arrêté à la première
phase de vente, ceci après affectation du résultat.
Figure 3 : Bilan
fonctionnel : la détermination du fonds de roulement
Actif Immobilisé (A I)
|
Capitaux Permanents
(C P)
Fonds de roulement (FR)
Dettes à Court Terme
(DCT)
|
Actif Circulant (A C)
|
Ø F R = C P - A I (par le haut du
bilan)
Ø F R = A C - D C T (par le bas du
bilan).
Phase 2 : L'entreprise consomme son fonds de
roulement pour faire face :
o A l'augmentation de son actif immobilisé
(1) ;
o Au remboursement de ses dettes à long et moyen terme
(2) ;
o A la perte d'exploitation qu'elle enregistre pendant la
morte saison (3).
o Elle a donc des besoins de fonds à court terme (4),
(cf. figure 2).
Figure 4 : Bilan
fonctionnel : l'utilisation par l'entreprise du fonds de
roulement
Actif Immobilisé (A I)
(1)
|
Capitaux Permanents
(C P)
(2)
Dettes à Court Terme
(DCT)
(4)
|
Actif Circulant (A C)
(3)
|
Phase 3: Lors de l'arrêté du bilan,
après la fin de saison, le fonds de roulement se trouve
reconstitué : les amortissements sont venus en diminution de
l'actif immobilisé (1), et le bénéfice non
distribué (BND) vient en augmentation des capitaux permanents de
l'entreprise (2) (cf. figure 3).
Figure 5 : Bilan
fonctionnel : la reconstitution du fonds de roulement
Actif Immobilisé (A I)
|
Capitaux Permanents
(C P)
Fonds de roulement (FR)
Dettes à Court Terme
(DCT)
Bénéfice
(2)
|
(1)
Actif Circulant (A C)
|
Notons également que dans l'appréciation de la
solvabilité de l'entreprise, la détermination du besoin en fonds
de roulement (BFR) joue un rôle important. Le BFR est l'excédent
des besoins d'exploitation et hors exploitation sur les ressources
d'exploitation et hors exploitation de l'entreprise. A cela, l'on peut ajouter
la trésorerie nette (TN) qui est la différence entre le fonds de
roulement et le besoin en fonds de roulement.
Figure 6 : Besoin en
fonds de roulement
BESOINS
RESSOURCES
Stocks
|
Besoins en fonds de roulement (BFR)
|
|
Clients
|
|
Dettes fournisseurs
|
Créances diverses
|
|
Dettes fiscales et sociales
|
|
|
Dettes diverses
|
BFR = Besoins - Ressources
TN = FR - BFR.
II-L'ANALYSE DES RATIOS
II-1. Le ratio de couverture
des risques
C'est le ratio de couverture des risques qui fait obligation
aux établissements de crédit de justifier en permanence que leurs
fonds propres nets couvrent au minimum 8 % de l'ensemble de leurs concours.
Composants
|
Calculs
|
Fonds propres (FP)
|
>= 8% de l'ensemble des concours
|
Il convient de préciser que ces engagements
bénéficiant aux Etats sont pris en compte sans pondération
dans le calcul des risques.
II-2. Le ratio de divisions des
risques
Ce ratio limite les encours de crédit à un seul
client et les encours de crédit en faveur de leurs gros clients.
Composants
|
Calculs
|
Sur 1 bénéficiaire
|
Ensemble des risques sur 1 bénéficiaire
< 45% des FP
|
Sur les bénéficiaires > 15% des fonds propres
nets
|
Ensemble des risques sur tous < 800% des FP
|
Avec :
Ensemble des risques = (Encours -- Provisions)
pondérés par type d'emprunteur et durée
résiduelle
II-3. Le ratio de couverture
des immobilisations
Il oblige les établissements de crédit à
financer leurs immobilisations au minimum à 100 % par leurs ressources
permanentes.
Composants
|
Calculs
|
Ressources permanentes
|
>=100% des immobilisations
|
II-4. Les limites des
activités non bancaires
Une prise de participation au capital d'une entreprise par un
établissement de crédit est limitée à 15 % des
fonds propres nets, l'ensemble des participations ne pouvant dépasser 75
%; cette limite devra être ramenée à 45 %
ultérieurement.
Composants
|
Calculs
|
Participation dans une entreprise
|
< 15% des FP
|
Participation globale
|
< 45% des FP
|
Opérations non bancaires
|
< 100% du PNB
|
II-5. Les concours aux
actionnaires
Ce concours est inférieur à 15% des fonds
propres.
Composants
|
Calculs
|
Concours aux actionnaires, administrateurs, dirigeants et
personnel
|
< 15% des FP
|
II-6. Les ratios de
rentabilité nette, de rentabilité financière et
rentabilité globale
Le premier ratio mesure le taux de revenus
secrétés pour un chiffre d'affaires, le second mesure la
rentabilité des capitaux propres engagés et le dernier mesure le
taux de ressources générées pour un franc de chiffres
d'affaires.
Composants
|
Calculs
|
Rentabilité nette
|
Résultat net / Chiffres d'affaires H.T
|
Rentabilité financière
|
Résultat net / Capitaux propres après
répartition au titre de l'exercice précédent
|
Rentabilité globale
|
Capacité d'autofinancement / Chiffres d'affaires H.T
|
Pour s'arrimer et vibrer en phase avec le reste du monde dans
sa lutte contre le blanchiment d'argent, le Cameroun a promulgué un
décret portant création un organisme spécialisé
dans ce domaine. Le GABAC17(*) créé en 2000 et
l'ANIF18(*), créée par décret du
chef de l'Etat Camerounais le 31 mai 2005, viennent compléter le paysage
des organes de contrôle des transactions financières au sein de la
COBAC.
En définitive, une bonne maîtrise des
crédits octroyés par la banque passe essentiellement par
l'étude du dossier de cette demande de crédit. La banque pour se
prémunir de tout risque doit analyser les informations sur le
passé, le présent, et le futur de l'entreprise ; cette
analyse nécessite de regarder au mieux les informations
financières lui autorisant l'accord au crédit.
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Le crédit bancaire est un contrat financier qui met en
relation un prêteur (banque) qui est à excédent de
liquidité et un emprunteur (client) qui est à déficit de
liquidité sur un marché financier. Ce financement peut
s'effectuer de façon directe ou de façon indirecte. La notion
d'information dans ce processus est d'importance capitale. Le principe
d'asymétrie d'information a conduit les clients à
bénéficier de certains atouts mais surtout à la banque de
limiter des désagréments en recherchant de manière accrue
l'information, en vérifiant les documents fournis, en contrôlant
l'exécution des contrats.
Le prêteur en mettant à la disposition du
demandeur de liquidité des fonds doit éloigner au maximum des
éventuels risques. Il peut procéder par l'intermédiaire
financière. Les intermédiaires financiers assument le risque de
crédit et le gèrent grâce à la direction des
risques. Les contrats qu'ils proposent sont meilleurs que ceux offerts par le
marché.
Les données financières relatives à
l'octroi du crédit bancaire sont correspondantes à une
étude sur le passé, le présent et le futur de
l'entreprise. C'est ainsi que toute étude de crédit
effectué suivant le plan d'analyse ainsi défini doit aboutir
à une conclusion motivée et objective quant à :
· l'opportunité pour la banque d'investir dans le
secteur d'activité ;
· l'intérêt que présente la relation
par sa solvabilité, sa moralité et ses potentialités
· les besoins réels en crédits ;
· les garanties à confier en contrepartie des
concours sollicités avec nécessité de garanties
réelles pour les crédits de fonctionnement et crédits
à moyen terme ;
· que les garanties proposées soient solides et
couvrent largement le montant du concours.
2ème PARTIE : EXAMEN DES
DETERMINANTS DE L'OCTROI DU CREDIT BANCAIRE A AFRILAND
FIRST BANK AUX
ENTREPRISES
Cette partie s'intéresse au
traitement bancaire (par des outils statistiques) des différentes
demandes de crédits par l'offre dont dispose Afriland en fonction du
marché de crédit camerounais et des informations
financières reçues des emprunteurs. Il est d'abord question de
présenter de façon générale le marché de
crédit bancaire au Cameroun (demande, offre de crédit des
ménages et des entreprises), puis le marché de crédit
à la First Bank (marché des dépôts et des
crédits). Ensuite, nous utiliserons des tests statistiques pour
démontrer l'opportunité du choix de la banque à octroyer
les crédits aux entreprises.
CHAPITRE III : LE
PORCESSUS D'OCTROI DU CREDIT BANCAIRE AU CAMEROUN : Le cas AFRILAND FIRST
BANK
Il est question ici de présenter les différentes
articulations de demande et d'offre du marché de crédit bancaire
camerounais en faisant ressortir par après le cas de la banque AFRILAND
FIRST BANK. En ce qui concerne la demande de crédit bancaire, elle
touche l'Etat, les particuliers et surtout les entreprises. S'agissant de
l'offre de crédit, elle est proposée par les secteurs
suivants : la bourse, les banques, les établissements de
microfinance, les tontines et l'informel. Dans une première section,
nous étudierons le marché du crédit bancaire au
Cameroun ; et dans une seconde section, la spécificité de la
banque First Bank.
SECTION 1 : LE MARCHE DU CREDIT BANCAIRE DU
CAMEROUN
Le marché de crédit est considéré
selon l'hypothèse néoclassique19(*)
comme tout marché où l'on retrouve des offreurs et des
demandeurs de crédit. Les conditions d'accessibilité à la
demande de ce marché obéissent aux conditions du marché de
concurrence pure et parfaite. Les caractéristiques fondamentales de ce
marché sont les suivantes :
· La pureté qui se traduit par deux
éléments suivants :
o L'atomicité : on suppose qu'il existe un
très grand nombre de vendeurs et d'acheteurs sur le marché, aucun
d'eux n'ayant une taille susceptible d'influencer les conditions ou les
résultats du marché.
o La libre entrée et sortie : on suppose
qu'à tout moment, n'importe quel agent économique acheteur ou
vendeur est libre de participer ou non à l'activité du
marché. Il n'existe aucune entrave à la participation au
marché.
· La concurrence. Elle se traduit par :
o L'homogénéité des produits : tous
les vendeurs mettent sur le marché un produit homogène
c'est-à-dire considéré identique par les acheteurs qui
sont indifférents à l'identité du vendeur. La concurrence
ici entre les vendeurs ne peut se porter sur des caractéristiques du
produit vendu mais plutôt sur le prix.
o La mobilité des facteurs : les facteurs de
produit peuvent se déplacer sans délai librement, d'une
entreprise à une autre, d'un marché à un autre, à
la recherche de gain.
o La transparence : on suppose ici que les formations des
différents agents qui interviennent sur les marchés est parfaite
c'est-à-dire disponible immédiatement et sans coût. Cela
signifie que tout le monde connaît en même temps et gratuitement
les quantités offertes et les prix pratiqués sur tous les
marchés.
L'équilibre sur le marché de crédit se
traduit par l'équilibre entre l'offre et la demande de crédit. Le
prix est la variable d'ajustement :
§ Si la demande augmente, alors le taux
d'intérêt augmente jusqu'à ce que l'offre égalise la
demande de crédit ;
§ Si la demande baisse, c'est la situation inverse.
Analyser le marché de crédit sous cet angle
revient à considérer que ce marché est un marché
aux enchères, en d'autres termes un marché où les
transactions entre les différents agents sont instantanés. Cela
suppose ainsi que les offreurs et les demandeurs ne se connaissent pas,
pourtant dans ce marché les transactions commencent et s'achèvent
dans le futur. Avec cette vision du marché, le contenu en information du
prix peut donc apparaître insuffisant pour réguler le
fonctionnement du marché du crédit. L'information devient une
variable essentielle sur le marché de crédit.
Sur les marchés néoclassiques, la livraison du
bien par le vendeur et le paiement par l'acheteur sont simultanés, alors
que sur le marché du crédit, le prêteur et l'emprunteur
échangent une promesse de remboursement. Le risque de défaut
s'explique par la différence entre cette promesse et les remboursements
effectués. Les prêteurs se préoccupent donc
d'évaluer la qualité de la promesse de l'emprunteur,
c'est-à-dire sa probabilité de défaillance. Une des
activités principales des banques est de collecter et de traiter des
informations sur les emprunteurs potentiels. Les informations ainsi
accumulées par chaque banque sont non transmissibles (elles reposent en
partie sur des critères subjectifs) et, de ce fait, l'engagement est
irréversible : le contrat de prêt n'est pas
négociable20(*).
De plus, la banque spécifie elle-même les termes
du contrat : elle définit le taux d'intérêt et n'est pas un
agent "price taker" comme sur les marchés néoclassiques
habituels. Le taux d'intérêt défini par la banque comprend
une prime de risque censée compenser la perte encourue en cas de
défaillance de l'emprunteur. Cependant, la prime de risque ne peut pas
être trop élevée car le taux d'intérêt
influence la qualité du crédit, c'est-à-dire la
capacité de l'emprunteur à respecter ses engagements.
I-LA DEMANDE DE CREDIT
CAMEROUNAISE
De façon générale, il s'agit de la
manifestation d'un besoin d'encaisse c'est-à-dire de liquidité
effectué par les agents non financiers en direction des créateurs
de monnaie. La demande de monnaie est abordée ici en mettant en exergue
les raisons qui amènent les agents économiques à souhaiter
conserver leurs avoirs. Autrement dit-il s'agit d'étudier la demande de
monnaie selon ses motifs (transaction, précaution et
spéculation).
Voici un bref aperçu de la situation économique
du Cameroun en 2003 sous forme de tableau.
Tableau 1 : Situation
économique du Cameroun en 2003
1
|
Afrique en miniature
|
2
|
10 provinces administratives
|
3
|
16,7 millions d'habitants
|
4
|
475.000 km2
|
5
|
Capitale Politique : Yaoundé
|
6
|
Capitale Economique : Douala
|
7
|
Monnaie : F CFA ; (1 EURO= 655.957F CFA)
|
8
|
Langues : Français & anglais
|
9
|
PIB : 8 963,6 US Dollars
|
10
|
PIB par habitants 984 US Dollars
|
Source: GUELA S.,
AFRILAND FIRST BANK AND FMO
La demande de crédit au Cameroun peut être
définie comme la quantité de monnaie que les ménages, les
entreprises et l'Etat souhaitent ou désirent obtenir auprès des
institutions bancaires et financières sur la base des certaines
garanties. Pour cela, ces emprunteurs doivent se rapprocher de ces
établissements de crédit, qu'ils ouvrent des comptes et se
connectent à l'activité bancaire et financière. Ils
peuvent octroyer différents crédits (court terme, moyen et long
terme).
Or, le pays est frappé par une crise qui a conduit
à une restructuration (1990-1995) du secteur bancaire dont les
principales caractéristiques sont les suivantes :
ü Six (6) banques liquidées
ü Trois (3) banques recapitalisées
ü Une (1) nouvelle banque créée
ü Quatre mille (4000) emplois supprimés
ü Cent quatre (104) guichets de banque fermés
ü Coût global cinq cent trente huit (538)
milliards.
Le Cameroun retrouve ainsi un réseau bancaire moins
dense21(*) avec une prolifération des
établissements de microfinance (très sollicités et
appréciés par les populations), mais très
étroitement contrôlées par la COBAC.
I-1. Prenons l'exemple des
ménages de la zone du grand Nord camerounais 22(*)
Seuls 5,8% des ménages dont 3,5% en milieu urbain et
2,3% en milieu rural, ont déclaré avoir sollicité un
crédit d'investissement au cours des douze derniers mois
précédant l'enquête ; niveau relativement bas par rapport
à la moyenne nationale qui est de 8,7%. Comme dans les autres provinces
(appelées aujourd'hui régions), les populations semblent ne pas
être habituées à la demande de crédit
d'investissement. Elles sollicitent davantage les crédits de
consommation pour financer la célébration du mariage, la
préparation de la rentrée scolaire ou l'acquisition d'un bien
durable de consommation. Les taux nets d'accès au crédit
calculés par rapport aux ménages qui en ont fait la demande sont
évalués à 15,7% pour la province contre une moyenne
nationale de 12,1%. Cette situation s'explique principalement par la
multiplicité des groupements communautaires ayant des volets
épargne crédits dans leurs activités (Caisses populaires,
GIC, associations diverses, etc.) ainsi qu'à l'existence dans la
région de plusieurs ONG et projets accordant des microcrédits.
Suivant le niveau de vie, les pauvres ont relativement moins accès au
crédit d'investissement que les non pauvres lorsqu'ils en demandent. Il
en est de même des citadins par rapport aux ruraux.
Cette situation se justifie par le fait que les pauvres
possèdent moins souvent la garantie exigée pour ces types de
crédits ou manquent d'appui dans les démarches. Les profils
d'accès au crédit par les ménages de l'Extrême Nord
et ceux de l'ensemble des ménages du Cameroun sont comparables. La
province se démarque néanmoins du reste du pays par la proportion
particulièrement élevée de crédits destinés
à la création d'unités de production par rapport à
l'ensemble des crédits obtenus.
Pour ce qui concerne le Cameroun, l'année 2004 n'aura
donc pas été celle du boom du crédit23(*). La
surliquidité, étant générale dans la
sous-région, presque aucune banque ne présente de besoins
importants et urgents de trésorerie. Cette surliquidité est
d'ailleurs telle que le gouverneur de la BEAC, Jean-Félix MAMALEPOT, a
pris de nombreuses mesures de ponction de liquidité, notamment à
travers les mécanismes de réserves obligatoires, pour effectuer,
de mois en mois, la captation des ressources. Ainsi, au titre des
réserves obligatoires constituées, les banques camerounaises ont
déposé plus de 80 milliards de francs CFA auprès de la
Banque centrale, sur un total de 129 milliards de francs déposés
par l'ensemble des banques de la sous-région, sans compter un peu moins
de 30 milliards déposés régulièrement par les
banques camerounaises. C'est dire l'ampleur de la surliquidité du
système bancaire sous-régional, qui tranche par contre avec le
volume du crédit.
I-2. La demande des petites et
moyennes entreprises (PME)
Aujourd'hui, près de 40% des PME24(*) sollicitent un
concours bancaire pour financer leurs besoins. La réponse est en
général négative à cause de la multiplicité
et du coût exorbitant des garanties demandées au promoteur.
Malgré cette situation défavorable, certaines banques ont la
volonté d'intervenir dans le financement des PME. Il s'agit par exemple
des banques de petites et moyennes dimensions telles Amity Bank, Ecobank et
Afriland First Bank. En outre, il existe des établissements financiers
et des sociétés de leasing pour financer l'acquisition des biens
d'équipement professionnels. De manière générale,
les prêts à long et moyen terme sont financés par les
banques suivantes :
· La Société générale de
banque au Cameroun (SGBC) qui intervient dans toutes les opérations de
banque ;
· La Standard chartered bank of Cameroon qui finance le
secteur du commerce et assure toutes les opérations de banque ;
· La Banque Internationale pour le Crédit et
l'Epargne du Cameroun (BICEC) qui finance toutes les opérations de
banque ;
· Citibank qui finance le secteur du commerce, de
l'industrie et assure toutes les opérations de banque ;
· Le Crédit foncier du Cameroun qui finance
beaucoup plus le secteur de l'immobilier ;
· Le Crédit agricole/Société
camerounaise de banque (CA/SCB) qui finance les crédits des
entreprises.
II-L'OFFRE DE CREDIT AU
CAMEROUN
II-1. Rappels théoriques
de certains auteurs
Selon J.M. KEYNES 25(*):
« L'expansion se caractérise par un excès de
l'investissement sur l'épargne et la récession se
caractérise par un excès de l'épargne sur
l'investissement ». Dans une série de conférences
données en 1931 à l'Université de Chicago, donne son
analyse de la crise économique et les remèdes possibles pour
en sortir. Une abondance d'épargne peut avoir des effets néfastes
sur l'économie et sur l'emploi en particulier. Avant de
s'intéresser aux différences et aux fluctuations entre
l'épargne et l'investissement, Keynes analyse les deux notions et trouve
une identité entre les deux. L'épargne est la part du revenu non
consommé immédiatement. L'investissement permet de créer
ou d'acheter des biens de production. L` investissement peut être
matériel, c'est par exemple, l'achat de nouvelles machines de
production, mais aussi immatériel, comme dans les services.
KEYNES réfute ces analyses où l'épargne
égale l'investissement à priori et surtout où c'est
l'épargne qui détermine l'investissement. Il a la vision
suivante : pour lui trop d'épargne peut être nuisible
à l'économie et c'est l'investissement qui détermine
l'épargne notamment avec le processus du multiplicateur. KEYNES s'oppose
à la logique de l'équilibre de marché, il
préfère une approche par le circuit (demande
--> revenu --> dépenses). Pour lui, l'épargne est la
différence entre le revenu et la consommation, et l'investissement est
la différence entre le produit global et la consommation. Si, comme le
note M. HERLAND dans son livre : Keynes et la
macroéconomie, on « identifie le revenu et le
produit, ce qui n'est certes pas incontestable » on trouve
l'identité entre l'épargne et l'investissement.
Selon J.B. SAY, du courant néoclassique opposé
à la pensée keynésienne, affirme que
« l'offre crée sa propre demande ». Pour
SAY, une augmentation de la production permet de distribuer un
supplément de revenu. L'individu, plus riche, achètera plus de
biens ou services, et facilite ainsi l'écoulement des nouveaux
« débouchés ». C'est une économie
basée sur l'offre qui servira de base aux
néo-classiques. Pour eux, il y a égalité a priori entre
l'épargne et l'investissement. L'épargne est faite pour
être investie. Le revenu est égal à la somme de la
consommation et de l'épargne et la demande est égale à la
somme de la consommation et de l'investissement. Les néo-classiques en
déduisent que le revenu est égal à la demande. C'est le
taux d'intérêt qui permet de réaliser l'équilibre.
L'augmentation du revenu permet de transmettre l'accroissement de l'offre
à la demande.
II-2. L'offre de crédit
au Cameroun
De façon générale, l'offre de monnaie est
considérée comme étant le résultat des actions
menées par trois principales catégories d'agents
économiques : Les banques commerciales, l'institut
d'émission (banque centrale) et dans une moindre mesure le
trésor. Ce sont des acteurs qui sont considérés comme les
créateurs de la monnaie. C'est dans cette logique que les
opérations de crédit et l'entrée des devises sont
considérées comme les contreparties de la masse
monétaire. Le système financier camerounais est
constitué :
· Une bourse de valeurs mobilières
· Un secteur bancaire (13 banques)
· Des Etablissements de microfinance (environ 450
EMF)
· Dans une certaine mesure, les autres
institutions financières non bancaires.
a) Le système bancaire
Le système bancaire est le secteur le plus actif. Il a
traversé une crise d'une portée exceptionnelle par son
intensité, sa durée et son impact socio-économique.
Quelques chiffres pour illustrer :
Tableau 2 : Quelques
indicateurs démontrant la crise camerounaise
Principaux indicateurs
|
1985
|
1986-1986
|
Taux de croissance
|
+7,1% du PIB
|
-1,3% du PIB
|
Solde budgétaire
|
+1% du PIB
|
-11,4% du PIB
|
Balance de paiement
|
-3,7% du PIB
|
-14,1% du PIB
|
Endettement
|
+65% du PIB
|
+75% du PIB
|
Avoirs extérieurs nets
|
220 milliards de F CFA
|
-95 milliards de F CFA
|
Taux de couverture de la monnaie
|
56,5%
|
22,3%
|
Compte d'opérations
|
+208,7 milliards de F CFA
|
-72,8 milliards de F CFA
|
Source: GUELA SIMO
(2005/2006), AFRILAND FIRST BANK AND FMO.
Depuis lors, il y a eu beaucoup d'évolution. Le secteur
bancaire s'est vu enrichi de plusieurs autres banques couvrant et
contrôlant ainsi 86% du marché, suivi des établissements
financiers autres que les assurances avec 5,6%, les compagnies d'assurances
elles détiennent 4,5% du marché et le secteur de la microfinance
3,6%. L'activité bancaire demeure caractérisée par une
liquidité abondante, une augmentation des crédits, une position
extérieure débitrice et une amélioration des ratios
prudentiels.
Le bilan consolidé des banques créatrices de la
monnaie en 2008 s'équilibre à deux mille trois cent vingt neuf
(2329) milliards contre deux mille deux cent cinquante trois (2253) milliards
en 2007. Les fonds propres nets corrigés des banques se sont
stabilisés à cent seize (116) milliards26(*).
Tableau 3 :
Répartition des crédits par type durée (en %) au
Cameroun.
Libellés
|
30/06/2005
|
30/06/2006
|
30/06/2007
|
30/06/2008
|
Crédits à court terme
|
0,3
|
1,2
|
2,3
|
2,34
|
Crédits à moyen terme
|
31,9
|
34,3
|
34,2
|
7,1
|
Crédits à long terme
|
28,1
|
28
|
27,6
|
26,6
|
Créances brutes en souffrance
|
13,2
|
12,5
|
13,2
|
12,95
|
Comptes débiteurs de la clientèle
|
26,0
|
22,4
|
21,2
|
20,03
|
Autres sources dues par la clientèle
|
0,4
|
0,8
|
1
|
1,98
|
Source :
BEAC
b) Le secteur de la microfinance et la
bourse
Ce secteur occupe une place prépondérante en
zone CEMAC car concentre environ 67% des EMF, 72 % des guichets, 70% des
membres/clients, 69% de l'encours des dépôts, et 82 % de l'encours
brut des crédits27(*). Les activités des EMF se sont
rapidement développées en respectant les normes de la COBAC. Cet
assainissement de la profession a incité un renforcement des fonds
propres des EMF qui sont passés de trois (3) milliards en 2000 à
plus de dix-neuf (19) milliards en 2006. En décembre 2007, les encours
bruts ont atteint 150 milliards correspondant à 10,4% des crédits
octroyés par le secteur bancaire tandis que le total des
dépôts collectés est de 200 milliards. Notons que certains
réseaux de microfinances sont parrainés par certaines banques
à savoir :
v Le réseau CAMCCULL (Cameroon corporative credit union
ligue limited) avec la banque Union Bank ;
v Les M (Mutuelles communautaires de croissance) avec la
banque Afriland First Bank ;
v ADVANS avec la banque SGBC ;
v Le réseau CVECA (caisses villageoises
d'épargne et de crédit autogérées) avec la
BICEC.
En ce concerne le secteur de la bourse ou le marché
financier, la Douala Stock Exchange28(*) (DSX) a deux entreprises cotées (SEMC
et SAFACAM) et atteint une capitalisation boursière de l'ordre de sept
virgule quatre (7,4) milliards en juillet 2008. Le nombre de prestataires de
services d'investissement est en pleine croissante. Les statistiques de 2008
certifient que le nombre est passé de six à huit.
Au bout de cette section, force est de constater que le
marché de crédit camerounais est l'expression d'un besoin de
liquidité effectué par les agents non financiers en direction des
créateurs de monnaie ou offreurs de liquidité dans une
institution appropriée. Ce marché est assez enrichi car on y
retrouve les établissements financiers, les EMF, les banques
commerciales, la bourse de valeurs, les autorités monétaires
telles le Ministère de tutelle et la COBAC, la BEAC. Le public vivant en
zone rurale étant éloigné de l'activité bancaire,
les réseaux des EMF ont trouvé le moyen de résorber ce
problème en se rapprochant de cette couche de la population.
SECTION 2 : LE MARCHE DU CREDIT A AFRILAND FIRST
BANK
Afriland First Bank, actuellement classée
troisième banque camerounaise avec un capital de neuf (9) milliards de F
CFA, voit le jour en 1987. Ses principaux groupes actionnaires sont un
groupe de privés camerounais, un groupe de privé hollandais et un
groupe de privé luxembourgeois. Cette banque s'est donnée pour
mission d'apporter des solutions appropriées aux problèmes
quotidiens des africains en tenant compte de leurs spécificités.
Le réseau national et international de la First Bank est composé
de :
Ø Coté national :
o La région Centre-Ouest avec les agences de Messa,
Hippodrome, Retraite, Bafoussam et Bamenda.
o La région Littoral-Nord avec les agences de Bonanjo,
Mboppi, New-Bell, Akwa, Limbé, Nkogsamba, Kousséri, Garoua,
Maroua et Ngaoundéré.
Chaque région est administrée par un Directeur
Général Adjoint.
Ø Coté international : la banque a des
filiales (Guinée Equatoriale, République démocratique du
Congo, Sao Tomé et Principe), des bureaux de représentation
(Congo Brazzaville, France, Chine), des représentations (la BCD du
Tchad, la SMDC au Maroc, la National Bank of South Africa).
I- LE MARCHE DE CREDITS ET DE
DEPOTS
I-1. Le marché des
crédits
L'analyse du marché bancaire en général
au 30 juin 2007 montre un recul dans l'octroi des crédits par rapport
à décembre 2006 (baisse de 2,55%). Par rapport à la
même période de l'année 2006, il s'agit plutôt d'une
hausse de l'ordre de 2,55%. Par rapport au début de 2008, le montant de
crédits alloué par la First Bank a connu une baisse de 5,94%,
passant de F CFA 127 921 millions à F CFA 120 327. La
conséquence directe est que la part de marché de la banque
s'établit alors à 12,53% au lieu de 12,98% en janvier 2008. A
cette date, Afriland First Bank conserve la troisième place
derrière la BICEC (21, 05% de part de marché en 2008), la CA/SCB
(14,11% de part de marché en 2008).
I-2. Le marché des
dépôts
Au 30 juin 2007, le total général des
dépôts s'élève à F CFA 1 625 299
millions. En hausse de 5,34% par rapport à décembre 2006. Par
rapport à la même période l'année 2006, la hausse
est de 13,07%. Le montant des ressources collectées par la First Bank a
connu une hausse de 17,07% par rapport au 30 juin 2006 et de 5,54% par rapport
à décembre 2006. La conséquence directe de ce bon
comportement est que la part de marché de la banque s'établit
alors à 14,55% contre 14,52% en début 2008. La SGBC garde le
leadership au Cameroun en matière de dépôts (F CFA
321 403 millions). La First Bank occupe la troisième place à
la suite de la BICEC (F CFA 311 754 millions), et du CA/SCB (F CFA
279 523).
Nota Bene : La First Bank consolide sa
position dans le peloton de tête du marché bancaire au
Cameroun.
Au 31 décembre 2007, Afriland First Bank affiche un
total de bilan de 324 milliards de F CFA contre près de 234 milliards de
F CFA au 31 décembre 2005, soir une marge de progression de 38%. Les
dépôts de la clientèle connaissent la même courbe
ascendante, passant 185 milliards de francs CFA à 261 milliards de F
CFA. Le résultat avant impôt est supérieur à 5
milliards de F CFA contre 3,9 milliards en F CFA sur l'exercice
précédent, soit un accroissement de + 28%. Afriland First Bank
confirme ainsi son fort potentiel de croissance et consolide sa position dans
le peloton de tête du marché bancaire camerounais. Les principaux
indicateurs bancaires s'inscrivent tous en hausse sur l'exercice, confirmant
ainsi le dynamisme affiché en 2005 et 2006 (Cf. Tableau 4).
Pour soutenir cette croissance et appuyer la dynamique ainsi
engagée, les actionnaires ont procédé à une
nouvelle augmentation de capital qui passe de 7,5 milliards de francs CFA
à 9 milliards de francs CFA. Le renforcement des fonds propres qui en
résulte permettra à la banque de progresser dans tous ses
métiers, qu'il s'agisse des services financiers aux entreprises et aux
particuliers (Cf. Tableau 5).
Tableau 4 :
Évolution de quelques agrégats bancaires en milliers de F
CFA.
Tableau 5 : Un
résultat en nette progression
II-LA JOINTURE DES TONTINES29(*) AUX BANQUES : LES M30(*)
II-1. L'articulation des
tontines M à la First Bank
Les Mutuelles Communautaires de Croissances (M) sont des
micro-banques de développement rural ou tonti-banques (Nzemen, 1993) qui
bénéficient de l'appui technique et financier de l'ONG
Appropriate Developement for African Foundation (ADAF), de Afriland First Bank.
La particularité des M est d'associer aux techniques modernes de gestion
des institutions financières les valeurs socioculturelles. Elles
apparaissent ainsi comme des structures tontinières aux pratiques
hybrides. Les M sont créées et gérées par les
membres d'une communauté. Les M proposent aux populations rurales des
solutions adaptées pour surmonter leurs problèmes d'accès
aux services financiers essentiels. L'abréviation M rappelle la
célèbre formule d'Einstein, mais ici elle signifie que la
Victoire sur la Pauvreté (VP) est possible à
condition que les Moyens (M) et les
Compétences(C) de la Communauté
(C) soient mis ensemble. D'où la formule :
VP = M x C x C = M.
Les buts fondamentaux des M peuvent être regroupés
autour de quatre axes principaux.
· Faire prendre conscience à la population rurale
qu'elle est seule responsable de son destin et qu'elle seule peut apporter des
solutions durables à ses problèmes.
· Révéler aux populations rurales l'immense
potentiel dont regorge leur patrimoine culturel
· Les amener à se prendre en charge de
façon durable.
· Garantir la liberté individuelle et
collective
Les missions assignées par ses initiateurs à
cette micro-banque est d'une part de démontrer les limites de la
théorie économique classique qui affirme que
« le pauvre est trop pauvre pour épargner et
pour recevoir un crédit »31(*), d'autre part
d'associer aux techniques modernes de gestion des institutions de
micro-financement les valeurs socioculturelles, pour faire
bénéficier le maximum de mutualistes des services financiers de
la M.
II-2. L'Évolution de
l'activité des M
La crise économique des années 1980-1990 a
permis un développement des coopératives appelées plus
tard des établissements de microfinance. C'est ainsi qu'en 1991,
l'ancienne CCEI-Bank décide de lancer son projet de création des
Mutuelles Communautaires de Croissance (M). L'objectif des promoteurs est de
créer en milieu rural des institutions communautaires basées sur
des relations de proximité. Faisant son chemin, les M occupent
aujourd'hui la seconde place dans les réseaux de microfinances du
Cameroun après CAMCCULL (1963).
Au 31 décembre 2007, soixante-dix (70) M étaient
opérationnelles dans l'ensemble des dix régions du Cameroun et
près d'une trentaine en voie de création pour plus de quatre
vingt dix mille (90 000) comptes ; elles comptent un peu plus de cinq cent
(500) caisses dans le pays avec plus de douze mille huit cent dix (12 810)
sociétaires ou associés. Elles obéissent à la
réglementation sur la microfinance dans la zone BEAC (loi 92/006 du 14
aout 1992, décret n° 98/300/PM du 9 septembre 1998,
règlement n°1/03/CEMAC/UMAC/COBAC du 13 avril 2002).
L'épargne mobilisée se situe à plus de quatorze (14)
milliards de F CFA. Les projets financés l'ont été pour
une enveloppe globale de trente (30) milliards de F CFA avec des
investissements orientés vers les secteurs de l'agriculture et de
l'élevage, la transformation, le commerce, les services et le social.
Tableau 4 :
Évolution de l'activité des M entre 2000 et 2006
|
En milliers de F CFA
|
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
Capital libéré
|
630 048
|
742 721
|
870 523
|
962 137
|
1 287 715
|
1 844 319
|
2 022 979
|
Montant des dépôts
|
2 741 169
|
3 404 133
|
5 022 972
|
5593228
|
7 408 523
|
8 841 152
|
9 944 211
|
Montant des crédits bruts
|
1 298 374
|
1 607 977
|
2 128 461
|
2 859 080
|
3 459 064
|
3 939 978
|
5 626 405
|
Nombre de clients ou membres
|
27, 740
|
27, 812
|
7, 192
|
48, 321
|
57, 607
|
68, 687
|
83, 668
|
|
Nombre de guichets ou agences
|
33
|
7
|
41
|
50
|
54
|
61
|
64
|
Taux d'intérêt sur les crédits/an
|
10-12%
|
10-12%
|
10-12%
|
12-15%
|
12-15%
|
12-15%
|
12-15%
|
Taux d'intérêt sur les dépôts/an
|
2,5-3%
|
2,5-3%
|
2,5-3%
|
2,5-3%
|
2,5-3%
|
2,5-3%
|
2,5-3%
|
Source : Direction
Générale Afriland First Bank à Yaoundé
En somme, la First Bank occupe une place de choix dans le
secteur bancaire camerounais. Elle a réussi à se rapprocher des
populations en marge du système financier grâce à
l'impulsion des M.
CHAPITRE
IV : ETUDE STATISTIQUE DES DETERMINANTS DE L'OCTROI DU
CREDIT A LA FIRST BANK
Notre étude sera basée sur l'échantillon
de cent neuf (109) emprunteurs que nous avons comme base de données.
Nous présenterons tout d'abord la théorie des différentes
méthodes descriptives et explicatives que nous utiliserons, puis
l'application pratique à travers nos variables qualitatives et
quantitatives, afin de déterminer la probabilité d'octroi de
crédit bancaire aux entreprises.
SECTION 1 :
JUSTIFICATION THEORIQUE DES OUTILS STATISTIQUES UTILISES
Des techniques statistiques ont été
utilisées pour développer le modèle, il s'agit de :
le khi deux, l'analyse des composantes multiples, l'analyse factorielle
discriminante et de la régression logistique. Soulignons que nous avons
mis un temps d'arrêt sur le khi deux (÷, on prononce
« qui »32(*)).
LE KHI DEUX est utilisé à la
fois comme test d'ajustement ou comme test d'indépendance. Dans les deux
cas, la formule est la même ()33(*) . Cependant, il existe des
différences au niveau de l'application et de certains calculs notamment
dans le calcul des fréquences théoriques. Nous avons eu recours
au logiciel SPSS 10.0 (Statistical Package for Social Science) et STATA 9 pour
mettre en oeuvre les techniques statistiques ci-dessus mentionnées.
I- L'ANALYSE FACTORIELLE
DISCRIMINANTE
L'analyse factorielle discriminante ou analyse discriminante
est une technique
statistique qui
vise à décrire, expliquer et prédire l'appartenance
à des groupes prédéfinis (classes, modalités de la
variable à prédire, ...) d'un ensemble d'observations (individus,
exemples, ...) à partir d'une série de variables
prédictives (descripteurs, variables exogènes, ...).
On distingue généralement deux grandes
approches :
I-1. L'analyse factorielle
discriminante peut être une technique descriptive
On parle dans ce cas d'analyse factorielle discriminante (ou
analyse discriminante descriptive). L'objectif est de proposer un
nouveau système de représentation, des variables latentes
formées à partir de combinaisons linéaires des variables
prédictives, qui permettent de discerner le plus possible les groupes
d'individus. En ce sens, elle se rapproche de l'analyse factorielle car elle
permet de proposer une représentation graphique dans un espace
réduit, plus particulièrement de l'analyse en composantes
principales calculée sur les centres de gravité conditionnels des
nuages de points avec une métrique particulière. On parle
également d'analyse canonique discriminante, notamment dans les
logiciels anglo-saxons.
I-2. L'analyse discriminante
peut être prédictive
Il s'agit dans ce cas de construire une fonction de classement
(règle d'affectation, ...) qui permet de prédire le groupe
d'appartenance d'un individu à partir des valeurs prises par les
variables prédictives. En ce sens, cette technique se rapproche des
techniques supervisées en apprentissage automatique telles que les
arbres de décision, les réseaux de neurones,... Elle repose sur
un cadre probabiliste. Le plus connu est certainement l'hypothèse de
distribution multinormale (loi normale). Additionnée à
l'hypothèse d'homoscédasticité, les nuages de points
conditionnels ont la même forme, nous aboutissons à l'
analyse
discriminante linéaire. Elle est très séduisante
dans la pratique car la fonction de classement s'exprime comme une combinaison
linéaire des variables prédictives, facile à analyser et
à interpréter. Cette technique est, avec la
régression
logistique, très utilisée dans le scoring,
lorsque nous voulons par exemple caractériser l'appétence - la
propension à acheter - d'un client face à un nouveau produit.
La distinction entre ces deux approches n'est pas aussi
tranchée. Il est par exemple possible de dériver des
règles géométriques d'affectation à partir de
l'analyse factorielle discriminante
II- L'ANALYSE DES
CORRESPONDANCES MULTIPLES (ACM) ET REGRESSION LOGISTIQUE
II-1. L'Analyse des correspondances multiples (ACM)
L'ACM permet d'étudier les liaisons (ou
correspondances entre plusieurs variables qualitatives sur une même
population. Lorsque les variables étudiées ne sont pas
qualitatives, il est toujours possible d'utiliser l'ACM en transformant les
variables quantitatives en variables qualitatives (en regroupant les valeurs
des variables initiales en classes). C'est donc une technique statistique
utilisée pour mettre en évidence les associations entre les
différentes modalités des variables qualitatives décrivant
la population. Ces correspondances permettent de faire ressortir des facteurs
indépendants dont l'interprétation permet d'expliquer certains
phénomènes. En utilisant exclusivement des représentations
graphiques, il sera possible d'étudier et de mettre en évidence
les associations entre les modalités des variables
étudiées.
Il est important de noter ici que l'interprétation se
fait suivant les axes factoriels (combinaisons linéaires des variables
initiales) et sous certaines conditions :
- Un des critères de sélection des axes
factoriels est de ne retenir que les axes correspondants aux valeurs propres
supérieurs à 1/p où p est le nombre de variables de
l'étude.
- Les modalités doivent avoir une qualité de
représentation assez grande au sens où les distances sont
les moins altérées par la projection.
En ce qui concerne l'interprétation proprement
dite :
* Proximité entre
individus : deux individus sont proches si leur distance est faible,
c'est-à-dire s'ils prennent à peu près les mêmes
modalités des différentes variables.
* Proximités entre
modalités de variables différentes : deux points
modalité de variables différentes sont proches si leur distance
est faible : ce sont les mêmes individus qui prennent
simultanément ces modalités.
* Proximité entre
individus et modalité : un individu et un point
modalité sont proches si l'individu prend cette modalité. Cette
interprétation n'a de sens que si l'individu et la modalité sont
bien représentés sur l'axe factoriel.
* Proximité entre
modalités différentes de la même variable :
théoriquement, les modalités d'une variables sont
éloignées l'une de l'autre : elles s'excluent mutuellement.
II-2. Régression Logistique
La régression logistique est une technique statistique
qui a pour objectif, à partir d'un fichier d'observations, de produire
un modèle permettant de prédire les valeurs prises par une
variable catégorielle, le plus souvent binaire, à partir d'une
série de variables explicatives continues et/ou binaires. Contrairement
à l'analyse discriminante, la régression logistique recourt
à l'approche du Maximum de Vraisemblance pour estimer les
paramètres du modèle. Le terme d'erreur est supposé suivre
une distribution logistique.
SECTION 2 - L'APPREHENSION DES DETERMINANTS DE
L'OCTROI DU CREDIT (le test de khi-2, l'analyse des composantes multiples et la
régression logistique)
I- LES CARACTERISTIQUES DE LA
POPULATION DE L'ETUDE
Nous commençons par faire une description
générale de la base de données à notre disposition
(échantillon de 109 emprunteurs) et sur laquelle nous ferons les
différents traitements qui nous conduirons à la solution de notre
question de recherche. Notons que le logiciel STATA 9
utilisé pour le khi deux pourra avoir des effectifs totaux
différents de cent neuf (109) du fait du manque de certaines
informations chez les emprunteurs (par exemple 85, 87, 94, 96).
Tableau 5 :
Définition des variables
N°
|
Dénomination sociale
|
NOM de la variable
|
Nature de la variable
|
1
|
Ville d'implantation
|
VILLE
|
qual
|
2
|
Age du promoteur
|
AGEPROMO
|
quant
|
3
|
Genre de l'emprunteur
|
GENRE
|
qual
|
4
|
Région Origine ethnique
|
REGION
|
qual
|
5
|
Expérience professionnelle en nombre d'années
|
EXPPROF
|
quant
|
6
|
Forme juridique
|
FORJUR
|
qual
|
7
|
Activité
|
ACT
|
qual
|
8
|
Date de création
|
DATECRE
|
date
|
9
|
Date d'entrée en relation
|
DATEREL
|
date
|
10
|
Type de prêt
|
TYPEPRET
|
qual
|
11
|
Montant de prêt demandé
|
MTPRET
|
quant
|
12
|
Montant de prêt réellement reçu
|
MTRECU
|
quant
|
13
|
Objet déclaré du prêt
|
OBPRET
|
qual
|
14
|
Date de demande du prêt
|
DATEDDE
|
date
|
15
|
Date de mise en place du prêt
|
DAMISPL
|
date
|
16
|
Taux d'intérêt annualisés
|
TXINT
|
quant
|
17
|
Durée du prêt en nombre de mois
|
DUREEPRET
|
quant
|
18
|
Nombre de prêts reçus par le client
|
NPRETPASS
|
quant
|
19
|
Valeur estimée des garanties
|
VALGAR
|
quant
|
20
|
Types de garantie
|
TYPEGAR
|
qual
|
21
|
Total bilan
|
BILAN
|
quant
|
22
|
Capitaux propres
|
CAPPROP
|
quant
|
23
|
Fonds de roulement
|
FONDROUL
|
quant
|
24
|
total dettes
|
DETTE
|
quant
|
N°
|
Dénomination sociale
|
NOM de la variable
|
Nature de la variable
|
25
|
Actif circulant
|
ACTCIRC
|
quant
|
26
|
passif circulant
|
PASSCIR
|
quant
|
27
|
Trésorerie active
|
TRESACT
|
quant
|
28
|
Chiffres d'affaires
|
CA
|
quant
|
29
|
valeur ajoutée
|
VA
|
quant
|
30
|
Frais financiers
|
FRAISFIN
|
quant
|
31
|
Résultat net
|
RESNET
|
quant
|
32
|
Décision d'octroi du crédit
|
DECISION
|
qual
|
Source : Notre
enquête
Le tableau ci-dessus présente toutes les variables de
notre échantillon.
Pour ce qui est de la description proprement dite de notre
échantillon, nous débuterons par les variables
caractéristiques des chefs d'entreprises sollicitant la banque pour un
crédit.
Il est tout d'abord important de préciser que
nous attestons et admettons ici que lorsque la décision de la banque est
favorable à l'octroi du crédit (Oui, Accepté),
l'entreprise est considérée comme un « bon
emprunteur » pour la banque et dans le cas contraire (Non,
Refusé), comme un « mauvais
emprunteur ».
Il est alors évident que dans notre échantillon
de cent neuf (109) entreprises, conformément au graphique suivant,
près de 71 % des entreprises (soit 77entreprises) sont de
« bons emprunteurs ».
I-1. L'Analyse
univariée
a) Qualité de l'emprunteur
Graphique 3 :
Répartition des entreprises selon leur qualité (bon ou mauvais
emprunteur)
70, 6
29, 4
Bon
Emprunteur
Mauvais
Emprunteur
Source : Nos enquêtes à
Afriland First Bank
b) Sexe du promoteur (chef d'entreprise)
Tableau 6 :
Répartition des promoteurs d'entreprises par sexe
Sexe du promoteur
|
Fréquence absolue
|
Pourcentage
|
Masculin
|
87
|
79,8
|
Féminin
|
22
|
20,2
|
Total
|
109
|
100,0
|
Source : Nos enquêtes à
Afriland First Bank
Dans notre échantillon, 79,8 % des promoteurs sont des
hommes contre 20,2 % qui sont des femmes.
c) Région du promoteur
Tableau 7 :
Répartition des promoteurs par région d'origine
N.B : Notre étude n'a pas pu identifier que tous les
emprunteurs (seulement 97/109)
Région d'origine
|
Accepté
|
Refusé
|
Total
|
Ouest (Bamiléké)
|
57
|
15
|
72
|
Centre-Sud-Est (Béti)
|
9
|
2
|
11
|
Grand Nord (Peul)
|
7
|
1
|
8
|
Littoral (Sawa)
|
2
|
0
|
2
|
Expatriés
|
3
|
1
|
4
|
Ensemble
|
78
|
19
|
97
|
Résultat du test de khi 2
|
Pearson chi 2(4) = 0.9015 Pr = 0.924
|
Source : Nos enquêtes à
Afriland First Bank
Notre échantillon est constitué en
majorité de promoteurs d'origine de l'Ouest, car cette seule
région représente 75,2 % des chefs d'entreprises. Les 25% restant
sont repartis entre les régions du Centre, du Sud et de l'Est (11 %), la
région Grand Nord (8,3%), celle du Littoral (1,8%) et les
Expatriés (3,7%). Cette répartition conforte les
prévisions de l'imagerie populaire et les dispositions entrepreneuriales
d'une certaine région sur l'activité commerciale du pays. Cette
domination qui se reflète sur notre terrain d'étude est
adossée sur une organisation traditionnelle dont les vertus sont
l'entraide et la solidarité. Ces deux facteurs concourent
énormément à la mobilisation de l'épargne lors de
la promotion d'une activité, l'emprunt bancaire venant ainsi consolider
les acquis.
d) Age du promoteur
L'âge moyen des promoteurs se situe autour de quarante
huit (48) ans avec un écart type de 5,959 qui montre que la
répartition par âge des promoteurs n'est pas très
dispersée. L'âge modal ici est de quarante quatre (44) ans,
c'est-à-dire que la majorité des chefs d'entreprises de notre
échantillon ont 44 ans. L'âge médian est de quarante six
(46) ans. L'âge minimum est de 32 ans et l'âge maximum est de 60
ans. Cet âge retrouve la durée de vie moyenne de la population
camerounaise qui est les cinquante (50) ans.
e) Expérience professionnelle
Les promoteurs de notre échantillon ont en moyenne dix
sept (17) ans et demi de pratique de leur activité. Le nombre
d'année de pratique majoritaire est de 15ans. L'expérience
minimum ici est de cinq (5) ans et le nombre maximum d'année de pratique
est de trente cinq (35) ans d'activité. Cette expérience
évoquée confère à certains une véritable
expertise et une notoriété dans l'activité. Fort de cela,
voulant étendre leur activité dans d'autres zones, ils
sollicitent des concours bancaires à défaut d'autofinancement.
f) Répartition des promoteurs selon la ville de
localisation de leur activité
Tableau 8 :
Répartition des promoteurs selon la ville de localisation de leur
activité
Localisation
|
Accepté
|
Refusé
|
Total
|
Douala
|
46
|
15
|
61
|
Yaoundé
|
30
|
5
|
35
|
Ensemble
|
76
|
20
|
96
|
Résultat du test de khi 2
|
Pearson chi 2(1) = 1,4318 Pr = 0,231
|
Source : Nos enquêtes à
Afriland First Bank
L'analyse du tableau 4 montre que les demandes de
crédit viennent pour la plus part des entreprises localisées
à Douala, soit 63,54%. Ce résultat est conforme à la
distribution des entreprises camerounaises. Près de 75% des entreprises
camerounaises sont localisées à Douala. Les entreprises de Douala
enregistrent aussi le plus fort taux de rejet de demande de crédit, soit
75%. Ce taux est supérieur à la proportion d'entreprises de
Douala de l'échantillon (63,54%). Par ailleurs, il n'existe pas une
relation d'interdépendance entre la localité de l'entreprise et
la demande de crédit. Cette affirmation est le résultat du test
de khi 2, qui affiche une probabilité très élevée,
soit 23,1%.
g) Répartition des promoteurs selon la forme
juridique de leur activité :
Tableau 9 :
Répartition des promoteurs selon la forme juridique de leur
activité
Forme juridique
|
Accepté
|
Refusé
|
Total
|
ETS
|
18
|
4
|
22
|
SA
|
6
|
5
|
11
|
SARL
|
49
|
12
|
61
|
Total
|
73
|
21
|
94
|
Résultat du test de khi 2
|
Pearson chi 2(2) = 3,8570 Pr = 0,145
|
Source : Nos enquêtes à
Afriland First Bank
Près de 64,89% des entreprises de notre
échantillon sont des Sociétés Anonymes à
Responsabilités Limitées (SARL). Sur les 35,11% restantes, 23,40%
sont des Sociétés Anonymes (SA) et 11,71% sont des Etablissements
(ETS). Ce résultat montre que les SARL ont plus recours au crédit
bancaire. C'est aussi elles (SARL) qui enregistre des taux de rejet plus
élevé ; lequel est de 19,67% (12/61). Ce taux de rejet est
de 45,45% (5/11) chez les sociétés anonymes et de 18,18% (4/22)
chez les établissements. Par ailleurs, il n'existe pas de relation
d'interdépendance entre la forme juridique de l'entreprise et la
décision d'octroi de crédit, car le test de khi 2 affiche une
probabilité élevée, soit 14,5%.
h) Répartition des promoteurs selon leur
activité principale
Tableau 10 :
Répartition des promoteurs selon leur activité principale et la
décision d'octroi
Secteurs d'activités
|
Accepté
|
Refusé
|
Total
|
Industrie
|
12
|
3
|
15
|
Service et transport
|
28
|
8
|
7
|
Commerce général
|
34
|
11
|
45
|
Total
|
74
|
22
|
96
|
Résultat du test de khi 2
|
Pearson chi 2(2) = 0.1415 Pr = 0.932
|
Source : Nos enquêtes à
Afriland First Bank
Les entreprises qui font dans le commerce
général sont celles qui demandent plus de crédit. Elles
représentent 46,875% d'entreprises de l'échantillon ayant
effectué une demande de crédit. Mais, elles enregistrent les taux
de rejet les plus élevés, soit 24,44% (11/45). Ce taux est de 20%
(3/15) dans l'industrie et de 22,22% (8/7) dans les services et le transport.
Toute fois, le secteur d'activité n'a pas de lien
d'interdépendance avec la décision d'acceptation d'octroi du
crédit, comme le montre les résultats du test de khi 2
(Probabilité de 93,2%).
i) Répartition des entreprises selon le type de
prêt sollicité :
Tableau 11 :
Répartition des entreprises selon le type de prêt
sollicité
Type de prêt sollicité
|
Fréquence absolue
|
Pourcentage
|
Crédit CT
|
94
|
86,0
|
Crédit MT
|
14
|
12,8
|
Crédit LT
|
1
|
1,2
|
Total
|
109
|
100,0
|
Source : Nos enquêtes à
Afriland First Bank
Les crédits sollicités sont à 86% des
Crédits à court terme, 12,8% sont des crédits à
moyen terme et seulement 1,2% sont des crédits à long terme. Ce
résultat est conforté par la durée en mois des
différents prêts sollicités puisqu'en moyenne, les
prêts sollicités ont une durée de dix neuf mois et demie.
La durée modale étant de douze mois (soit un an), la durée
minimum est de un mois. Dans l'ensemble, les différents concours
sollicités servent à renforcer le fonds de roulement et font face
au décalage entre les délais de règlement des factures et
du règlement des fournisseurs.
j) Répartition des entreprises selon l'objet du
prêt sollicité
Tableau 12 :
Répartition des entreprises selon l'objet du prêt sollicité
et la décision d'octroi
Objet du prêt sollicité
|
Accepté
|
Refusé
|
Total
|
Exploitation
|
64
|
16
|
80
|
Investissement
|
3
|
1
|
4
|
Expansion
|
1
|
0
|
1
|
Total
|
68
|
17
|
85
|
Résultat du test de khi 2
|
Pearson chi2(2) = 0.3125 Pr = 0.855
|
Source : Nos enquêtes à
Afriland First Bank
L'analyse révèle que 94,1% des prêts sont
demandés pour des motifs d'exploitation ; 4,7% sont demandés
pour des besoins d'investissement et seule 1,2% sont demandés pour des
besoins d'expansion. Pour ce qui est du taux d'intérêt des
prêts sollicités, ils varient entre 0,1% et 15,8%. Le taux moyen
étant de 13,278%. Le taux d'intérêt modal est de 13,8%.
Dans 63,3% des cas, le montant des prêts demandés
est inférieur au montant de prêts reçus par le promoteur.
Cette différence représente en moyenne 15,5% du montant des
prêts sollicités. Cela est dû au fait qu'à l'analyse
des éléments financiers de l'entreprise ou du projet, la banque
constate quelquefois des déséquilibres qu'il faut gérer.
Après réajustement, le promoteur pourrait se voir attribuer un
montant supérieur ou égal au montant de sa requête.
k) Répartition des entreprises selon le type de
garanties offertes pour le prêt sollicité :
Tableau 13 :
Répartition des entreprises selon le type de garanties offertes pour le
prêt sollicité et la décision d'octroi
Type de garantie
|
Accepté
|
Refusé
|
Total
|
Personnelle
|
3
|
2
|
5
|
Réelle
|
41
|
13
|
54
|
Réelle et personnelle
|
25
|
3
|
28
|
Ensemble
|
69
|
18
|
87
|
Résultat du test de khi 2
|
Pearson chi2(2) = 3.2112 Pr = 0.201
|
Source : Nos enquêtes à
Afriland First Bank
L'analyse révèle que 62,06 % de garanties
offertes sont des garanties réelles, 32,18 % sont des garanties
réelles et personnelles et 5,74 % sont des garanties exclusivement
personnelles. En moyenne, ces garanties ont une valeur de F CFA 280 142 831,
29 ; quoique le montant le plus sollicité soit de F CFA 41
000 000. Le montant de ces garanties représente en moyenne 3,64
fois le montant du prêt sollicité. Dans certains cas
extrême, il va jusqu'à trente (30) fois le montant du prêt
demandé par le promoteur. Cela peut s'expliquer par l'analyse et
l'évaluation des risques encourus par la banque.
l) Répartition des offres de crédit par la
banque selon que le montant est égal ou différent au montant
demandé par le promoteur.
Le rationnement du crédit consiste pour la banque
à octroyer à un promoteur qui sollicite un prêt, un montant
inférieur à celui qu'il souhaitait ou refuser totalement
d'effectuer l'opération.
Tableau 14 :
Rationnement du crédit
Rationnement
|
Fréquence absolue
|
Pourcentage %
|
Crédits rationnés
|
71
|
65,1
|
Crédits non rationnés
|
38
|
34,9
|
Total
|
109
|
100,0
|
|
Source : Nos enquêtes à
Afriland First Bank
Le tableau ci-dessus nous indique que dans notre
échantillon, la banque a eu à appliquer la politique de
rationnement du crédit dans 65,1% des cas. La politique de rationnement
du crédit rentre dans les mesures d'encadrement des crédits. En
réalité, cette mesure appliquée par la banque a pour but
de limiter son risque de sur l'emprunteur, puis d'être empêcher
plus loin d'être accusé de participer surendettement de sa
clientèle (voire de financement illicite).
m) Répartition des entreprises selon le niveau de
garanties offertes.
Il s'agit ici de savoir si la valeur des garanties
proposées peut permettre de couvrir le crédit octroyé par
l'emprunteur.
Tableau 15 :
Garanties
Garanties
|
Fréquence absolue
|
Pourcentage %
|
Garanties supérieures au prêt
|
68
|
62,4
|
Garanties inférieures au prêt
|
41
|
37,6
|
Total
|
109
|
100,0
|
|
Source : Nos enquêtes à
Afriland First Bank
Dans 62,4% des cas, la valeur des garanties est
supérieure au montant de prêt demandé. Face aux concours
bancaires, l'orthodoxie exige la prise des risques des garanties saines et
réalisables. Cependant, en fonction de l'activité, de
l'ancienneté, de la relation bancaire du demandeur, l'exigence en
matière de garanties peuvent être modulées
(ajustées, adaptées).
II-2. L'Analyse des
relations d'indépendance entre les variables pertinentes de l'octroi du
crédit bancaire (Analyse bivariée)
a) Ville de localisation et qualité de
l'emprunteur
Tableau 16 : Ville de
localisation et qualité de l'emprunteur
Qualité de l'emprunteur
|
Ville de localisation
|
Douala
|
Yaoundé
|
Bon emprunteurs
|
79,4%
|
65,0%
|
Mauvais emprunteurs
|
20,6%
|
35,0%
|
Total
|
100,0%
|
100,0%
|
Source : Nos enquêtes à
Afriland First Bank
Dans notre échantillon, 61,2% des promoteurs
résident à Douala. Parmi ceux-ci, 79,4 sont
considérés comme de bons emprunteurs contre 65% à
Yaoundé. Le test du Khi deux appliqué à ces deux variables
ne donne pas assez d'évidence pour que l'on prétende à
l'existence d'un quelconque lien entre elles.
b) Classe d'âge du promoteur et décision
d'octroi de crédit
Tableau 17 : Classe
d'âge du promoteur et décision d'octroi de
crédit
Qualité du promoteur
|
Classe d'âge
|
Moins de 35 ans
|
35 à 45 ans
|
45 à 55 ans
|
55 ans et plus
|
Bon emprunteurs
|
100,0%
|
76,0%
|
82,6%
|
83,3%
|
Mauvais emprunteurs
|
|
24,0%
|
17,4%
|
16,7%
|
Source : Nos enquêtes à
Afriland First Bank
Après avoir opéré un regroupement
par classe d'âge des promoteurs, nous croisons cette
caractéristique avec la répartition selon la décision
d'octroi de crédit. Nous obtenons le tableau ci-dessus qui nous enseigne
que : tous les entrepreneurs de moins de 35 ans sont de bon emprunteurs.
76% des emprunteurs de 35 à 45 ans sont de bons emprunteurs contre 82,6%
chez les 45 à 55 ans et 83,3% chez les 55 ans et plus. Les promoteurs de
35 ans sont au début de leur vie professionnelle en quête de leurs
premiers concours bancaires. Au sein de leur structure familiale, ils ont moins
de charges et d'engagements que les autres classes d'âge.
c) Sexe du promoteur et décision d'octroi de
crédit
Tableau 18 : Sexe du
promoteur et décision d'octroi de crédit
Qualité de l'emprunteur
|
Sexe du promoteur
|
Total
|
Masculin
|
Féminin
|
|
Bon emprunteurs
|
87,0%
|
13,0%
|
100,0%
|
Mauvais emprunteurs
|
62,5%
|
37,5%
|
100,0%
|
Source : Nos enquêtes à
Afriland First Bank
Parmi les 77 entrepreneurs jugés
« bon emprunteur », on note une forte présence des
hommes 87% (soit 67 demandeurs) contre 13% qui sont des femmes (10
promotrices). Nous notons toutefois que cette répartition reste
identique dans le cas des mauvais emprunteurs puisqu'on y retrouve 62,5% qui
sont des hommes (soit 20 demandeurs et 37,5% (soit 12 promotrices) qui sont des
femmes. Le test du khi deux appliqué dans ce cas montre clairement qu'il
existe un lien entre la décision d'octroi et le fait que le promoteur
soit un homme ou une femme, puisque le coefficient associé à ce
test est significatif au seuil de 5%.
d) Région d'origine du promoteur et
décision d'octroi de crédit
Tableau 19 :
Région d'origine du promoteur et décision d'octroi de
crédit
Qualité de l'emprunteur
|
Région d'origine du promoteur
|
Ouest
(Bamil.)
|
Centre-Sud-Est
(Béti)
|
Grand Nord
(Peul)
|
Littoral
(Douala)
|
Expatriés
(étrangers)
|
Bon emprunteurs
|
72,0%
|
66,7%
|
55,6%
|
50,0%
|
100,0%
|
Mauvais emprunteurs
|
28,0%
|
33,3%
|
44,4%
|
50,0%
|
|
Source : Nos enquêtes à
Afriland First Bank
Nous remarquons que tous les entrepreneurs expatriés
sont de bons emprunteurs (car ils ont bénéficié du
crédit demandé). Les originaires des régions du littoral
et du grand nord ont une répartition presque uniforme entre bons et
mauvais emprunteurs. Ceux de la région Ouest, déjà
majoritaires parmi les demandeurs (82 sur 109) sont à 72% de bons
emprunteurs contre 66,7% chez les autres promoteurs.
Le fait que le test du khi deux soit non significatif dans ce
cas permet de conclure que la décision d'octroi de crédit et
l'ethnie du promoteur sont deux variables indépendantes.
e) Forme juridique de l'entreprise et décision
d'octroi de crédit
Tableau 20 : Forme
juridique de l'entreprise et décision d'octroi de
crédit
Qualité de l'emprunteur
|
Forme juridique
|
ETS
|
SA
|
SARL
|
Bon emprunteurs
|
45,0%
|
91,3%
|
71,2%
|
Mauvais emprunteurs
|
55,0%
|
8,7%
|
28,8%
|
Source : Nos enquêtes à
Afriland First Bank
Les SA (91,3%) et SARL (71,2%) sont en majorité de bons
emprunteurs. Pour les ETS, l'on a plus de mauvais emprunteurs (55%). Comme
nous l'avions déjà relevé, les ETS ont davantage une
activité de services notamment la livraison de fournitures à
l'Etat. Le délai de règlement des factures est tributaire de la
situation du trésor et de l'emploi du temps des responsables
ministériels. Ces aléas ne sont pas toujours imputables aux
emprunteurs (ETS), et malheureusement sont sources d'impayés.
Le test du khi deux est significatif dans ce cas. L'on peut
donc penser qu'il existe un lien entre la forme juridique de l'entreprise et la
décision d'octroi du crédit.
f) Activité principale du promoteur et
décision d'octroi de crédit
Tableau 21 :
Activité principale du promoteur et décision d'octroi de
crédit
Qualité de l'emprunteur
|
Activité principale
|
Agro-industrie
|
BTP
|
Commerce général
|
Service
|
Bon emprunteurs
|
87,5%
|
60,0%
|
64,5%
|
82,8%
|
Mauvais emprunteurs
|
12,5%
|
40,0%
|
35,5%
|
17,2%
|
Source : Nos enquêtes à
Afriland First Bank
Les promoteurs d'Agro-industries représentent 87,5% de
bons emprunteurs (7sur 8) contre 60% chez les promoteurs de BTP (6 sur 10),
64,5% chez les commerçants (40 sur 62) et 82,8% chez les fournisseurs de
service (24 sur 29). Il est important de noter ici que les 64,5% des
commerçants représentent près de 52% des bons emprunteurs
de l'échantillon.
Le test du khi deux ici est non significatif. Ces deux
variables sont donc indépendantes.
g) Type de prêts sollicités par le promoteur
et décision d'octroi de crédit
Tableau 22 : Type de
prêts sollicités par le promoteur et décision d'octroi de
crédit
Qualité de l'emprunteur
|
Type de prêt
|
Crédit CT
|
Crédit MT
|
Crédit LT
|
Bon emprunteurs
|
79,7%
|
72,7%
|
100,0%
|
Mauvais emprunteurs
|
20,3%
|
27,3%
|
|
Source : Nos enquêtes à
Afriland First Bank
Dans notre échantillon, on dénombre un seul
demandeur de crédit à long terme qui représente 100% de
crédit à long terme qui et satisfait au bout du processus. 79,7%
des demandeurs de crédits à court terme sont de bons emprunteurs
contre 72,7% chez les demandeurs de crédit à moyen terme. Bien
que l'activité d'une banque commerciale soit davantage portée sur
les crédits à court et moyen terme, nous observons cependant que
les crédits à long terme se soldent sans incident.
Le test du khi deux ici est non significatif. Ces deux
variables sont donc indépendantes.
h) Objet de demande du prêt et décision
d'octroi de crédit
Tableau 23 : Objet de
demande du prêt et décision d'octroi de crédit
Qualité de l'emprunteur
|
Objet de demande
|
Exploitation
|
Investissement
|
Expansion
|
Bon emprunteurs
|
81,3%
|
75,0%
|
100,0%
|
Mauvais emprunteurs
|
18,8%
|
25,0%
|
|
Source : Nos enquêtes à
Afriland First Bank
Les motifs déclarés lors de la demande des
prêts sont relatifs à l'exploitation (94,7%), à
l'investissement (4,7%) et à l'expansion (1,2%). Parmi ceux-ci, 81,3%
des demandeurs de crédit pour l'exploitation sont de bons emprunteurs
contre 75% chez les demandeurs pour investissement et 100% chez les demandeurs
pour expansion. Ceci peut s'expliquer davantage par le fait que nous sommes en
présence d'une banque commerciale qui finance en majorité les
crédits d'exploitation.
Le test du khi deux ici est non significatif. Ces deux
variables sont donc indépendantes. Bien que l'objet de prêt ne
soit plus strictement une condition liée à l'octroi du
prêt, il reste important à titre informatif. Les causes
évoquées résultent souvent d'une étude de
marché insuffisante (voire surdimensionnement projet).
i) Type de garanties offertes et décision d'octroi
de crédit
Tableau 24 : Type de
garanties offertes et décision d'octroi de crédit
Qualité de l'emprunteur
|
Type de garanties
|
Réelle
|
Réelle et perso
|
Personnelle
|
Bon emprunteurs
|
80,4%
|
71,4%
|
100,0%
|
Mauvais emprunteurs
|
19,6%
|
28,6%
|
|
Source : Nos enquêtes à
Afriland First Bank
Les formes de garanties le plus présentées sont
les garanties matérielles (réelles) (62,9%). Parmi ceux des
clients offrant ces garanties, 80,4% sont bons emprunteurs.
j) Rationnement du crédit et décision
d'octroi de crédit
Tableau 25 :
Rationnement du crédit et décision d'octroi de
crédit
|
Qualité de l'emprunteur
|
Total
|
Bons emprunteurs
|
Mauvais emprunteurs
|
Rationnement du crédit
|
Crédit rationné
|
54,5%
|
100,0%
|
60,2%
|
Crédit non rationné
|
45,5%
|
,0%
|
29,8%
|
Source : Nos enquêtes à
Afriland First Bank
Ce tableau présente la répartition des
emprunteurs en fonction de leur qualité et selon que dans le traitement
de leur demande de prêt, le crédit qui leur est finalement offert
ait été rationné ou pas.
Il en ressort que 60,2% des crédits demandés par
les promoteurs de l'échantillon ont été soumis au
rationnement. De plus, pour les bons emprunteurs, 54,5% des demandes ont
été rationnées tandis que 45,5% ne l'ont pas
été. Pour les mauvais emprunteurs de l'échantillon, toutes
les demandes de crédits ont été rationnées. Le
rationnement est la cause de l'échec de certains projets ou des
difficultés de certains projets en ce sens que la banque a estimé
que le projet était surévalué par exemple et qu'elle
procède alors à un encadrement qui ne répond pas aux
aspirations du promoteur, encore moins à ses besoins. De ce fait, les
crédits insuffisants ne permettent pas au projet de voir pleinement le
jour dans toutes ses dimensions. Par conséquent, les difficultés
de fonctionnement et d'exploitation naissent et compromettent la bonne
santé financière de l'entreprise qui, en difficulté,
rembourse difficilement ses crédits. De plus le test du Khi-deux dont
les éléments sont présentés ci-dessous et dont le
résultat est largement significatif au seuil de 10%, nous enseigne qu'il
existe bel et bien un lien entre le rationnement du crédit et la
décision d'octroi de crédit.
Tests du Khi-deux du lien entre le rationnement du
crédit et décision d'octroi de crédit
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Signification exacte (bilatérale)
|
Signification exacte (unilatérale)
|
Khi-deux de Pearson
|
8,302
|
1
|
,004
|
|
|
Correction pour la continuité
|
6,513
|
1
|
,011
|
|
|
Rapport de vraisemblance
|
12,179
|
1
|
,000
|
|
|
Test exact de Fisher
|
|
|
|
,003
|
,002
|
k) Niveau de garanties offertes et décision
d'octroi de crédit
Représentation
26 : Niveau de garanties offertes et décision d'octroi de
crédit
|
Qualité de l'emprunteur
|
Total
|
Bon emprunteurs
|
Mauvais emprunteurs
|
Garantie par rapport au prêt
|
garanties supérieures au prêt
|
71,4%
|
18,2%
|
72,7%
|
garanties inférieures au prêt
|
28,6%
|
81,8%
|
27,3%
|
Source : Nos enquêtes à
Afriland First Bank
Ce tableau présente la distribution des emprunteurs par
rapport au niveau de garanties qu'ils offrent à la demande de leur
prêt.
L'on note que 72,7 % des emprunteurs de l'échantillon
offrent des garanties supérieures au montant du prêt qu'ils
sollicitent. Parmi ceux-ci, il a été relevé 71,4% dont la
décision d'octroi est inexistante et 18,2% dont la décision
d'octroi semble avérée. Pour ceux dont le montant des garanties
est inférieur au montant du prêt demandé, l'on recense
81,8% dont la décision d'octroi est considérable et 28,6% dont la
décision d'octroi est inexistante.
Il ressort de cette lecture que la décision d'octroi de
crédit semble liée au niveau de garanties que ce dernier offre
à la banque lorsqu'il demande le prêt. Le test du Khi-deux mis en
oeuvre entre ces deux variables et dont le résultat est
présenté ci-dessous, conforte nos présomptions quant
à l'existence de ce lien. Puisque le résultat est tout de
même significatif au seuil de 10%.
Tests du Khi-deux du lien entre le niveau de garanties
offert et la décision d'octroi de crédit
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Signification exacte (bilatérale)
|
Signification exacte (unilatérale)
|
Khi-deux de Pearson
|
,524
|
1
|
,0469
|
|
|
Correction pour la continuité
|
,131
|
1
|
,0717
|
|
|
Rapport de vraisemblance
|
,563
|
1
|
,0453
|
|
|
Test exact de Fisher
|
|
|
|
,0720
|
,0374
|
Source : Nos enquêtes à
Afriland First Bank
II- LA DETERMINATION DES
VARIABLES DISCRIMINANTES DANS L'ANALYSE FACTORIELLE DE L'OCTROI DU CREDIT
BANCAIRE
II-1. L'Analyse des
Correspondances Multiples ACM (Analyse Multivariée)
L'ACM permet d'étudier les liaisons (ou correspondances
entre plusieurs variables35(*) qualitatives sur une même population.
Lorsque les variables étudiées ne sont pas qualitatives, il est
toujours possible d'utiliser l'ACM en transformant les variables quantitatives
en variables qualitatives (en regroupant les valeurs des variables initiales en
classes). C'est donc une technique statistique utilisée pour mettre en
évidence les associations entre les différentes modalités
des variables qualitatives décrivant la population. Ces correspondances
permettent de faire ressortir des facteurs indépendants dont
l'interprétation permet d'expliquer certains phénomènes.
En utilisant exclusivement des représentations graphiques, il sera
possible d'étudier et de mettre en évidence les associations
entre les modalités des variables étudiées.
ACM toutes variables incluses :
Histogramme des valeurs propres :
HISTOGRAMME DES 8 PREMIERES VALEURS PROPRES
+--------+------------+----------+----------+----------------------------------------------------------------------------------+
| NUMERO | VALEUR | POURCENT.| POURCENT.|
|
| | PROPRE | | CUMULE |
|
+--------+------------+----------+----------+----------------------------------------------------------------------------------+
| 1 | 0.2889 | 21.67 | 21.67 |
********************************************************************************
|
| 2 | 0.2627 | 19.71 | 41.37 |
*************************************************************************
|
| 3 | 0.2007 | 15.06 | 56.43 |
********************************************************
|
| 4 | 0.1784 | 13.38 | 69.81 |
**************************************************
|
| 5 | 0.1298 | 9.74 | 79.54 |
************************************
|
| 6 | 0.1021 | 7.66 | 87.20 |
*****************************
|
| 7 | 0.0928 | 6.96 | 94.17 |
**************************
|
| 8 | 0.0778 | 5.83 | 100.00 |
**********************
|
+--------+------------+----------+----------+----------------------------------------------------------------------------------+
a) choix du nombre d'axes factoriels :
De façon rigoureuse, selon la méthode du coude,
l'histogramme des valeurs propres présente une cassure juste
après la quatrième barre. Ce qui limite le nombre d'axes
factoriels à 4, avec 69,81% d'information (inertie totale)
conservé par la projection. Toutefois, pour simplifier et en ne visant
que nos objectifs, nous limiterons nos analyses aux deux premiers axes
factoriels avec à peu près 41,37% d'inertie conservé.
- axe1 : La dimension 1 explique
à elle seule 21,67% de l'inertie totale. (cf. graphique ci-dessus). Sur
cet axe, les variables « Niveau de garanties»,
«Rationnement du crédit » et « Décision
d'octroi ou Qualité du client» ont une bonne qualité de
représentation et par conséquent, l'interprétation peut
porter sur ces variables.
Interprétation sur l'axe :
On remarque une opposition entre les deux modalités de
la variable « Décision d'octroi ou Qualité du
client» ; ce qui était prévisible et témoigne
là du fait qu'il existe une parfaite disjonction entre ces
modalités.
Nous pouvons observer sur le graphique une proximité
entre la modalité « Bon emprunteur » et
« Crédit non rationné » dans un premier temps
et « Bon emprunteur » et « Niveau de garantie
élevé ». De même, les modalités
opposées de ces dernières forment aussi un groupe de
proximité. On peut donc dire sans risque de se tromper que l'existence
des liens entre le rationnement du crédit et la décision d'octroi
de crédit, et entre la décision d'octroi de crédit et le
niveau de garanties offert est formelle (absolue).
Coordonnées et contributions
AXES 1 A 5
+------------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------+
| MODALITES |
COORDONNEES | CONTRIBUTIONS | COSINUS CARRES |
|------------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------|
| IDEN - LIBELLE P.REL DISTO | 1 2 3
4 5 | 1 2 3 4 5 | 1 2 3 4 5 |
+------------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------+
| 1 . Ville
|
| AA_1 - =1 9.63 0.73 | 0.31 0.64 -0.15
-0.10 -0.12 | 3.3 15.0 1.1 0.6 1.0 | 0.14 0.56 0.03 0.01 0.02 |
| AA_2 - =2 7.03 1.37 | -0.43 -0.88 0.21
0.14 0.16 | 4.5 20.5 1.5 0.8 1.4 | 0.14 0.56 0.03 0.01 0.02 |
+------------------------------------------+---------
CONTRIBUTION CUMULEE = 7.8 35.5 2.6 1.3 2.3 +--------------------------+
| 2 . Genre
|
| AB_1 - C3=1 14.83 0.12 | 0.07 0.08 0.26
0.01 0.20 | 0.2 0.4 5.0 0.0 4.4 | 0.04 0.05 0.55 0.00 0.31 |
| AB_2 - C3=2 1.83 8.08 | -0.55 -0.66 -2.11
-0.10 -1.58 | 1.9 3.0 40.7 0.1 35.5 | 0.04 0.05 0.55 0.00 0.31 |
+------------------------------------------+---------
CONTRIBUTION CUMULEE = 2.2 3.4 45.8 0.1 39.9 +--------------------------+
| 3 . Région
|
|
| AD_1 - C5=1 11.77 0.42 | 0.48 0.04 -0.06
0.18 -0.18 | 9.5 0.1 0.2 2.1 2.8 | 0.56 0.00 0.01 0.08 0.07 |
| AD_2 - C5=2 4.89 2.41 | -1.16 -0.09 0.15
-0.43 0.42 | 22.7 0.2 0.6 5.0 6.7 | 0.56 0.00 0.01 0.08 0.07 |
+------------------------------------------+---------
CONTRIBUTION CUMULEE = 32.2 0.2 0.8 7.1 9.5 +--------------------------+
| 5 . Ratcrdit
|
| AE_1 - C6=1 10.86 0.54 | -0.52 0.25 -0.04
-0.03 -0.04 | 10.1 2.6 0.1 0.0 0.2 | 0.50 0.12 0.00 0.00 0.00 |
| AE_2 - C6=2 5.81 1.87 | 0.97 -0.47 0.07
0.05 0.08 | 18.8 4.8 0.1 0.1 0.3 | 0.50 0.12 0.00 0.00 0.00 |
+------------------------------------------+---------
CONTRIBUTION CUMULEE = 28.9 7.4 0.2 0.1 0.5 +--------------------------+
| 6 . Garant1
|
| AF_1 - C7=1 10.40 0.60 | 0.53 -0.25 0.10
-0.19 0.00 | 10.0 2.5 0.5 2.2 0.0 | 0.46 0.11 0.02 0.06 0.00 |
| AF_2 - C7=2 6.27 1.66 | -0.87 0.42 -0.16
0.32 0.00 | 16.5 4.2 0.8 3.6 0.0 | 0.46 0.11 0.02 0.06 0.00 |
+------------------------------------------+---------
CONTRIBUTION CUMULEE = 26.5 6.7 1.3 5.8 0.0 +--------------------------+
a. Graphique synthétique (Graphique
4)
b. Graphiques simplifiés (Graphique
5)
ü Qualité de l'emprunteur et le Rationnement du
crédit
Les bons emprunteurs se rapprochent de la modalité
« crédit non rationné » et les mauvais
emprunteurs sont plus proches de « crédits
rationnés ». Il existe donc un lien formel entre la
décision d'octroi de crédit et le rationnement du
crédit.
ü Qualité de l'emprunteur et le niveau de garanties
offert (Graphique 6)
Les bons emprunteurs se rapprochent de la modalité
niveau de garanties élevées et les mauvais emprunteurs sont plus
proches de niveau de garanties faible. L'existence du lien entre la
décision de crédit et le niveau de garanties offert ne fait plus
l'ombre d'un doute.
ü Qualité de l'emprunteur et ses
caractéristiques socioculturelles (Graphique
7)
Les bons emprunteurs se rapprochent des modalités
Masculin, Douala (localisation) et Bamiléké (région
ouest). On peut donc penser que les bons emprunteurs ont plus tendance à
être des hommes dont l'activité est localisée à
Douala et originaire de la région de l'ouest. Les mauvais emprunteurs
sont plus proches des caractéristiques : Féminin,
Yaoundé et Peul et/ou Béti. Il existe donc un lien formel entre
la décision d'octroi de crédit et certains
caractéristiques du promoteur du projet tels son sexe, sa région
d'origine, la localisation de son entreprise.
II-2. L'Analyse de la
régression logistique
a) Le modèle Logit
Notons p la probabilité de l'octroi du crédit.
L'estimation du modèle nous conduit à l'équation
suivante :
(Equation 1)
Le risque d'octroi représenté par la
probabilité d'octroi de crédit est déterminé par
l'équation ci-dessous :
(Equation 2)
Nous avons pu observer que pour un emprunteur ayant les
caractéristiques suivantes :
1. Niveau de garanties :
élevé ;
2. État du crédit : non
rationné ;
3. Nombre de prêt : 2 ;
4. Taux d'intérêt annualisé :
18%
5. Région : Ouest, Douala ou
Expatrié ;
6. Sexe : Masculin ;
7. Ville : Yaoundé
8. Forme juridique : SARL ;
9. Activité : Services ;
10. Durée du prêt : 20 mois ;
11. Dette totale : 2 500 000.
La probabilité d'octroi de crédit est
estimée à : p = 0,043837427 ou encore 4,384 %
< 5% (maximum de vraisemblance) est très significative
et démontre la pertinence des variables utilisés (niveau d'erreur
qui nous permet de toucher le seuil d'acceptabilité de
l'échantillon).
L'idéal pour la banque serait que les clients
remboursent entièrement leurs emprunts, quelques soient leurs garanties.
b) Adéquation du modèle
L'analyse des tableaux ci-dessous montre que le modèle
est globalement adéquat. Les variables explicatives retenues sont celles
qui semblent les plus importantes dans l'explication et la détermination
de la décision de l'octroi de crédit. On procèdera par des
tests :
Tests de spécification du modèle
|
Khi-deux
|
ddl
|
Signification
|
Étape
|
41,321
|
11
|
,000
|
Bloc
|
41,321
|
11
|
,000
|
Modèle
|
41,321
|
11
|
,000
|
Test omnibus de Hosmer-Lemeshow
Etape
|
Khi-deux
|
ddl
|
Signification
|
1
|
11,648
|
8
|
,000
|
Récapitulatif du modèle
Etape
|
-2log-vraisemblance
|
R-deux de Cox & Snell
|
R-deux de Nagelkerke
|
1
|
90,64036(*)
|
0,316
|
0,449
|
Variables dans l'équation
N°
|
Variables
|
B
|
E.S.
|
Wald
|
ddl
|
Signification
|
Exp(B)
|
1
|
genre
|
-,469
|
,796
|
,347
|
1
|
,056
|
,626
|
2
|
région
|
-,020
|
,347
|
,003
|
1
|
,095
|
,980
|
3
|
forjur
|
-,075
|
,370
|
,041
|
1
|
,084
|
,928
|
4
|
act
|
-,566
|
,373
|
2,296
|
1
|
,013
|
,568
|
5
|
txint
|
-,058
|
,150
|
,150
|
1
|
,070
|
,944
|
6
|
dureepre
|
,023
|
,019
|
1,551
|
1
|
,021
|
1,024
|
7
|
npretpas
|
-,154
|
,186
|
,692
|
1
|
,041
|
,857
|
8
|
dette
|
,000
|
,000
|
2,713
|
1
|
,010
|
1,000
|
9
|
ratcrdit
|
-1,459
|
,769
|
3,603
|
1
|
,058
|
,233
|
10
|
garant1
|
1,417
|
,607
|
5,442
|
1
|
,020
|
4,123
|
11
|
Constante
|
1,724
|
3,819
|
,204
|
1
|
,065
|
5,608
|
Pouvoir de prédiction du modèle
Le pouvoir de prédiction du modèle est
très satisfaisant. Il prédit correctement 78,9%
des cas si le point de coupure est fixe à 0,5.
Tableau de classification
Observé
|
Prévu
|
qualemp
|
Pourcentage correct
|
Bon emprunteur
|
Mauvais emprunteur
|
|
Étape 1
|
qualemp
|
Bon
|
68
|
9
|
88,3
|
Mauvais
|
14
|
18
|
56,3
|
Pourcentage global
|
|
|
78,9
|
c) Les déterminants de la probabilité de
l'octroi de crédit
Les paramètres avec des coefficients positifs
influencent positivement la probabilité de l'octroi de crédit et
ceux munis de coefficients négatifs l'affectent négativement.
Dans la première équation ci-dessus, le degré de
rationnement (ratcrdit), le sexe du promoteur (genre), sa
région d'origine (région), la forme juridique de son
entreprise (forjur), son activité principale (act), le
taux d'intérêt annualisé (txint) et le nombre de
prêt reçus par l'emprunteur (npretpas) réduisent
la probabilité d'octroi quand ils passent d'un niveau plus bas vers un
niveau élevé. Au contraire, le niveau de garanties
(garant), la durée du prêt en mois (dureepre),
le total de la dette de l'entreprise (dette) et le type de garanties
offerts (typegar) ont une relation positive avec la probabilité
d'octroi de crédit de l'emprunteur.
Résultats du modèle
· Un emprunteur qui paie un taux d'intérêt
plus élevé est moins susceptible de faire défaut. Lorsque
le taux d'intérêt augmente par exemple de 18% à
25%, la probabilité d'octroi de crédit diminue de
0,170%.
· Plus le degré de rationnement est important,
plus importante est la probabilité d'octroi, c'est-à-dire que
pour un emprunteur qui voit le crédit qui lui est offert passer du
statut de non rationné à celui de rationné, la
probabilité d'octroi de crédit croit de 12,089%.
· Un emprunteur qui offre d'importantes garanties est
moins successible de faire défaut. Lorsque le niveau de garanties passe
d'un niveau bas à un niveau plus élevé, la
probabilité d'octroi de crédit baisse de 11,520%.
· De même, un emprunteur qui a déjà
reçu plusieurs prêts est moins successible de défaut. Si le
nombre de prêts reçu passe de deux à quatre,
alors la probabilité d'octroi de crédit baisse de
1,124%.
· Plus la durée du prêt est important, moins
importante est la probabilité d'octroi de crédit,
c'est-à-dire que pour un emprunteur qui voit la durée du
crédit qui lui est offert passer par exemple de dix mois à
vingt mois, la probabilité d'octroi de crédit
décroît de 0,869%.
· Plus les conditions financières sont
élevées, plus grande est la probabilité d'octroi.
L'exigence de conditions financières vise au moins deux objectifs.
Premièrement, les conditions financières visent à tester
la disposition de l'emprunteur à contribuer financièrement au
projet à financer et son engagement envers ce projet.
Deuxièmement, elles visent à sécuriser l'institution
contre le risque de crédit et le risque d'illiquidité.
· Des techniques utilisées, il semble que la
régression logistique est plus facile à utiliser et les valeurs
prédites de la variable dépendante se situent toujours entre 0 et
1 et peuvent être interprétées comme des
probabilités. Tel n'est pas le cas pour l'analyse discriminante qui
requiert un certain nombre de conditions dont la normalité des variables
explicatives. En outre, les coefficients issus de la régression
logistique peuvent être interprétés en termes d'effets
marginaux sur la probabilité de défaut, ce que ne permet pas
l'analyse discriminante.
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
En définitive, l'étude expérimentale que
nous avons essayé de peaufiner met bien en exergue certains
éléments du marché bancaire camerounais :
ü Le Cameroun a enduré une crise
économico-financière (1985-1995) ayant supprimé plusieurs
emplois ;
ü Une restructuration du secteur bancaire
(1990-1995) ;
ü La naissance de nouvelles banques ;
ü Une prolifération des établissements de
microfinance (très sollicités et appréciés par les
populations), mais très étroitement contrôlées par
la COBAC ;
ü La place d'Afriland First Bank dans l'environnement
bancaire du Cameroun.
Ayant réalisé notre étude sur un
échantillon de cent neuf emprunteurs à la First Bank où
nous avons utilisé des outils statistiques (khi-deux, analyse des
composantes multiples, régression logistique), nous avons
travaillé sur trente deux (32) variables dont onze (11) ont
été sélectionnées pour la vérification de
notre hypothèse d'octroi du crédit par la banque. Les
résultats ont montré l'importance de la relation de long terme,
du taux d'intérêt, le type des garanties offertes et du
rationnement de crédit dans la détermination de
probabilité d'octroi du crédit. Le modèle qui a
été développé à partir de la
régression logistique et de l'analyse des composantes multiples
prédit correctement dans plus 60% des cas.
Conclusion Générale
Au terme de notre analyse, force est de constater que nous
avons mis tout en oeuvre pour répondre à la question fondamentale
de recherche à savoir « quelles sont les variables les
plus pertinentes permettant à la banque d'accorder le crédit aux
entreprises ? ». L'objectif principal de la
présente recherche (d'où découle notre
problématique) intitulée « Identifier les variables qui
influent sur la décision d'octroi du crédit » nous a
permis d'admettre onze (11) variables sur trente deux comme pertinentes
à l'étude. Cela s'est réalisé à travers nos
deux hypothèses secondaires37(*) qui ont su apportées des solutions au
problème posé.
Il a été question dans un premier temps de
présenter la littérature concernant l'analyse conceptuelle de
l'opération de crédit dans l'intermédiation
financière des banques (Guerley et Shaw (1960), Akerlof (1970), Leland
et Pyle (1977), Diamond et Dybvig (1983)) ; puis dans un second temps,
opérationnaliser ces concepts au travers notre base
d'échantillonnage, ceci en faisant des tests statistiques de khi deux,
d'analyse des composantes multiples et de régression logistique.
Les résultats obtenus permettent de valider à
plus de 60% notre objectif principal ainsi que nos hypothèses
secondaires. Il ressort que l'outil statistique khi-deux ne permet pas
entièrement de déterminer la relation d'indépendance entre
les variables, toutefois l'analyse des composantes multiples et la
régression logistique confirment la théorie et les travaux
empiriques existant dans le domaine.
En remerciant la First Bank et ses responsables de nous avoir
accueilli comme stagiaire, nous affirmons que notre étude ne saurait
être une panacée pour les utilisateurs de ce document, car
comporte quelques limites. Nous aurions souhaité disposer de plus de
temps (seulement deux semaines passées à la DCCE sur douze) pour
collecter des informations supplémentaires sur ces variables dans la
banque. Le travail abattu nécessitait aussi des moyens financiers
(transport, matériel de travail, apprentissage de logiciels, etc.) que
nous ne disposions pas.
Comme recommandations :
a) Les conditions financières rendent
le coût global du prêt plus élevé pour l'emprunteur.
Elles doivent être fixées à un niveau raisonnable, de
manière à réduire les coûts pour l'emprunteur sans
pour autant négativement affecter son engagement à fournir un
niveau souhaitable ou élevé d'effort.
b) Plus spécifiquement, les taux
d'intérêt doivent être fixés à des
niveaux qui tiennent compte de la pérennité de l'institution. Par
ailleurs, il serait utile de bien gérer la communication pour
éviter toute confusion pour les employés et pour les
emprunteurs.
c) Dans certains cas, il serait mieux de rejeter un prêt
plutôt que d'octroyer la moitie du montant demandé
(rationnement). La réduction du montant demandé
peut amener l'emprunteur à changer son plan initial d'utilisation du
prêt et cela peut entrainer des problèmes d'alea de
moralité et par conséquent des difficultés de
remboursement.
d) Même s'il est important de se donner assez de temps
(temps d'attente) pour analyser les demandes, il semble
également très utile d'éviter de rendre le processus trop
long. Un processus trop long augmenterait les coûts de transactions pour
l'emprunteur.
Nul n'ayant le monopole du savoir, nous posons les premiers
pas de travaux dans la recherche, aussi des pistes de clairvoyance et
d'approfondissement seraient la bienvenue pour améliorer ces travaux
sont ouvertes.
Annexes
1- La Collecte des Données
La collecte des données s'est faite par
nous-mêmes à au siège à Yaoundé Hippodrome
à la Direction du crédit et du contrôle des engagements
(DCCE). Nous avons pu recueilli les informations mises à votre
disposition avec la collaboration des responsables en poste. Cela n'a pas
été facile car la DCCE gère tout le fichier de
crédit du réseau de la banque. Il fallait porter les chemises de
dossiers empilés dans les étagères et les éplucher
un par un.
Les interviews avaient lieu sur rendez-vous et prenaient en
compte l'accord mais aussi la disponibilité des responsables car ceux-ci
étaient très occupés.
2- Le traitement des données
SPSS 10.0 et 12.5 : ont permis d'apurer
les données et de produire les résultats statistiques.
Malgré les précautions prises pendant la saisie, des erreurs ont
persisté dans la base de données. Pour corriger ces erreurs, nous
avons utilisé ces logiciels en procédant lorsque cela a
été nécessaire à un contrôle
systématique de chaque question qui posait des problèmes ou
présentait des valeurs aberrantes.
EXCEL : a permis de transcrire les
données dans SPSS et de faire les traitements des données issues
de la banque avant de les transférer dans le logiciel STATA 9.
STATA 9.0 : quant à lui nous a
permis d'effectuer des régressions, de produire des tableaux
statistiques et de présenter les tests de khi deux. En voici quelques
uns :
a) tab typegar Decision, chi2
| Decision
typegar | 0 1 | Total
----------------+----------------------+----------
Personnelle | 2 3 | 5
Réelle | 13 41 | 54
Réelle et perso | 3 25 | 28
----------------+----------------------+----------
Total | 18 69 | 87
Pearson chi2(2) = 3.2112 Pr = 0.201
b) tab objprett Decision, chi2
| Decision
objprett | 0 1 | Total
---------------+----------------------+----------
Exploitation | 16 64 | 80
Investissement | 1 3 | 4
Expansion | 0 1 | 1
---------------+----------------------+----------
Total | 17 68 | 85
Pearson chi2(2) = 0.3125 Pr = 0.855
c) tab ethnie Decision, chi2
| Decision
ethnie | 0 1 | Total
-----------+----------------------+----------
Bamileké | 15 57 | 72
Beti | 2 9 | 11
Expatrié | 1 3 | 4
Peul | 1 7 | 8
Sawa | 0 2 | 2
-----------+----------------------+----------
Total | 19 78 | 97
Pearson chi2 (4) = 0.9015 Pr = 0.924
d) tab txint Decision, chi2
| Decision
txint | 0 1 | Total
-----------+----------------------+----------
.03 | 0 1 | 1
.05 | 0 1 | 1
.0675 | 1 0 | 1
.069 | 0 1 | 1
.08 | 0 1 | 1
.09 | 1 1 | 2
.1 | 0 4 | 4
.11 | 0 4 | 4
.12 | 2 3 | 5
.1275 | 0 1 | 1
.13 | 1 1 | 2
.135 | 0 1 | 1
.1375 | 5 26 | 31
.145 | 0 1 | 1
.1475 | 0 2 | 2
.15 | 1 1 | 2
.155 | 4 15 | 19
.1575 | 2 6 | 8
-----------+----------------------+----------
Total | 17 70 | 87
Pearson chi2 (17) = 13.5270 Pr = 0.700
e) tab typeprett Type_gar, chi2
| Type_gar
typeprett | Personnel Réelle Réelle et |
Total
-----------+---------------------------------+----------
Crédit LT | 0 1 0 | 1
Crédit MT | 1 5 4 | 10
crédit CT | 4 42 22 | 68
-----------+---------------------------------+----------
Total | 5 48 26 | 79
Pearson chi2(4) = 1.2412 Pr = 0.871
f) tab localite type_garantie,chi2
| type_garantie
localite | 1 2 3 | Total
-----------+---------------------------------+----------
1 | 21 8 1 | 30
2 | 35 19 4 | 58
-----------+---------------------------------+----------
Total | 56 27 5 | 88
Pearson chi2(2) = 0.9707 Pr = 0.615
g) tab secteur_activite objprett,chi2
secteur d'activité |
du demandeur de | objprett
crédit | Exploitat Investiss expansion |
Total
---------------------+---------------------------------+----------
industrie | 13 1 0 |
14
service et transport | 25 2 1 |
28
commerce général | 40 1
0 | 41
---------------------+---------------------------------+----------
Total | 78 4 1 |
83
Pearson chi2(4) = 3.0403 Pr = 0.551
h) tab secteur_activite type_garantie,chi2
secteur d'activité |
du demandeur de | type_garantie
crédit | 1 2 3 |
Total
---------------------+---------------------------------+----------
industrie | 9 5 1 |
15
service et transport | 20 5 3 |
28
commerce général | 26 16
1 | 43
---------------------+---------------------------------+----------
Total | 55 26 5 |
86
Pearson chi2(4) = 4.5968 Pr = 0.331
i) tab statut_juridique type_garantie,chi2
statut_jur | type_garantie
idique | 1 2 3 | Total
-----------+---------------------------------+----------
1 | 37 17 2 | 56
2 | 7 2 1 | 10
3 | 12 7 1 | 20
-----------+---------------------------------+----------
Total | 56 26 4 | 86
Pearson chi2(4) = 1.3826 Pr = 0.847
j) tab fondroul Decision,chi2
| Decision
fondroul | 0 1 | Total
-----------+----------------------+----------
-3.96e+08 | 1 0 | 1
-2.42e+08 | 0 1 | 1
-8.44e+07 | 1 0 | 1
-7.93e+07 | 1 1 | 2
-7.58e+07 | 0 1 | 1
-5.19e+07 | 0 1 | 1
-1.85e+07 | 0 1 | 1
-1.61e+07 | 0 1 | 1
-1.17e+07 | 0 1 | 1
-4421371 | 0 1 | 1
-1297465 | 0 1 | 1
0 | 0 2 | 2
37.5 | 0 1 | 1
2117082 | 1 0 | 1
2238905 | 0 1 | 1
3206960 | 0 1 | 1
3560000 | 0 1 | 1
3580000 | 0 1 | 1
6136312 | 1 0 | 1
6400000 | 1 0 | 1
8480000 | 0 1 | 1
8862568 | 0 2 | 2
1.25e+07 | 0 1 | 1
1.50e+07 | 0 1 | 1
1.64e+07 | 0 1 | 1
1.67e+07 | 0 1 | 1
1.89e+07 | 1 0 | 1
2.02e+07 | 1 0 | 1
2.04e+07 | 0 1 | 1
3.02e+07 | 1 0 | 1
3.09e+07 | 0 1 | 1
3.34e+07 | 0 1 | 1
5.25e+07 | 0 1 | 1
5.35e+07 | 0 1 | 1
5.38e+07 | 0 1 | 1
5.70e+07 | 0 1 | 1
6.31e+07 | 0 1 | 1
6.66e+07 | 0 1 | 1
8.08e+07 | 0 1 | 1
9.01e+07 | 0 1 | 1
9.41e+07 | 0 1 | 1
1.03e+08 | 0 1 | 1
1.03e+08 | 1 0 | 1
1.55e+08 | 0 1 | 1
1.59e+08 | 0 1 | 1
1.92e+08 | 0 1 | 1
2.09e+08 | 1 0 | 1
2.12e+08 | 0 1 | 1
2.28e+08 | 0 1 | 1
2.55e+08 | 0 1 | 1
3.00e+08 | 0 1 | 1
3.71e+08 | 0 1 | 1
3.92e+08 | 1 0 | 1
4.60e+08 | 0 1 | 1
5.03e+08 | 0 1 | 1
5.06e+08 | 0 1 | 1
6.44e+08 | 1 0 | 1
9.10e+08 | 0 1 | 1
9.66e+08 | 0 1 | 1
1.12e+09 | 0 1 | 1
1.12e+09 | 0 1 | 1
1.73e+09 | 0 1 | 1
1.87e+09 | 0 1 | 1
5.02e+09 | 0 1 | 1
6.14e+09 | 0 1 | 1
1.04e+10 | 0 1 | 1
1.05e+10 | 1 0 | 1
1.11e+10 | 1 0 | 1
-----------+----------------------+----------
Total | 15 56 | 71
Pearson chi2(67) = 67.9994 Pr = 0.443
3- L'organigramme de la First Bank (avec La Direction
du crédit et du contrôle des engagements (DCCE)
CA
Services du Président
Direction générale
Assistante DG
Inspection générale
DGA2 Centre-Ouest
DGA1 Littoral-Nord
Accueil et services administratifs
Succursale Douala
Succursale Bafoussam
Accueil et services administratifs
Succursale Yaoundé
DCCEG
DSI
DRHAG
DECB
DAJC
DFC
Dpt Crédit
Dpt Ctrl des engagements
Dpt Engagemts internat.
Dpt Exploitation
Dpt Recherche et exploitation
Dpt Gestion technique
D° Internationale
D° des Affaires générales
D° des Ress. humaines
D° Doc & Formation
Dpt Rech et Dvpt
Dpt Etudes et Projets
Dpt Micro Banques
Dpt Corporate Banking et
Marché Bancaire
DCE
D° Accueil et Administration
Dpt Commercial
Dpt Opérations
internationales
Dpt Exploitation
Agences de Rcvmt Dla
Dpt des affaires juridiques
Dpt Comptable
DptCtrl comptable
DFC Adjoint
D° Analyse du crédit
D° du Ctrl des engagements
D° Inspection
D° Exploitat° générale
D° Suivi des Unités
D° Suivi des Unités
D° Suivi des Unités
D° Communication
D° Commerciale
D° de la Trésorerie
D° des Opérations
D° des Opérations
D° Qualité
D° analyses économiques
D° Recherche
D° Projets
D° Investissements
D° Région Littoral
D° Région Ouest
D° Région Grand Nord
D° région Centre/Sud/Est
D° Audit Micro structures
D° Corporate Banking
D° Clientèle Hors contrat
D° Assets Management
D° Comptable et Fiscalité
D° Ctrl budgétaire
D° Ctrl Littoral-Nord
D° Ctrl Centre-Ouest
D° Ctrl des Op. internationales
D° Gestion technique
D°Electricité et Maintenance
D° A J Baf
D° A J Dla
D° A J Ydé
Agences de Rcvmt Baf
Agences de Rcvmt Ydé
Conseil d'audit
Agence Bamenda
Agence Garoua
Agence Kousséri
Agence Limbé
Agence Nkongsamba
Légende
CA : Conseil
d'Administration
DG : Directeur
Général
DCCEG : Direction du
Crédit et du Contrôle des
Engagements Groupe
DTIG : Direction des
Techniques de l'Information
Groupe
DRHAG : Direction des
Affaires Générales et de
l'Administration Générale
DRCB : Direction de la
Recherche et du Corporate
Banking
DCE : Direction
Commerciale et de l'Exploitation
DFC : Direction
Financière et Comptable
DAJC : Direction des
Affaires Juridiques et du
Contentieux
Dpt : Département
D° : Division
Rcvmt : Recouvrement
Dla : Douala
Ydé : Yaoundé
Rech : Recherche
Dvpt : Développement
Ctrl : Contrôle
Division du Contrôle
Des engagements
Département Engagements
internationaux
Département Crédit
Département Contrôle
Des engagements
DCCEG
Division Analyse
Du crédit
NOS ENQUETES A AFRILAND FIRST BANK
N°
|
NOM
|
VILLE
|
AGE
PROMO
|
GENRE
|
ETHNIE
|
EXP
PROF
|
FORJUR
|
ACT
|
DATE
CRE
|
DATEREL
|
TYPE
PRET
|
MTPRET
|
MT
RECU
|
OBPRET
|
DATEDDE
|
DAMISPL
|
1
|
1
|
Yaoundé
|
37
|
M
|
Expatrié
|
13
|
SARL
|
Service
|
1990
|
2002
|
crédit MT
|
12 000 000
|
|
Exploitation
|
07/01/2004
|
|
2
|
2
|
Yaoundé
|
45
|
F
|
Beti
|
8
|
ETS
|
Service
|
1998
|
1998
|
crédit CT
|
20 000 000
|
20 000 000
|
Exploitation
|
29/04/2005
|
|
3
|
3
|
Yaoundé
|
38
|
M
|
Beti
|
|
SARL
|
commerce gene
|
1998
|
1999
|
crédit CT
|
50 000 000
|
|
Investissement
|
31/01/2005
|
|
4
|
4
|
Yaoundé
|
49
|
F
|
Bamileké
|
12
|
SARL
|
Service
|
1992
|
1999
|
Crédit LT
|
80 000 000
|
|
Exploitation
|
12/10/2004
|
|
5
|
5
|
Yaoundé
|
50
|
F
|
|
|
SARL
|
Service
|
1995
|
1997
|
|
|
|
|
|
|
6
|
6
|
Yaoundé
|
38
|
M
|
Beti
|
|
SARL
|
commerce gene
|
2006
|
2006
|
crédit CT
|
50 000 000
|
50 000 000
|
Exploitation
|
31/07/2006
|
|
7
|
7
|
Yaoundé
|
|
|
|
|
ETS
|
BTP
|
1991
|
2003
|
|
|
|
|
|
|
8
|
8
|
Yaoundé
|
51
|
M
|
Peul
|
24
|
ETS
|
commerce gene
|
1999
|
1999
|
crédit CT
|
8 000 000
|
8 000 000
|
Exploitation
|
|
|
9
|
9
|
Yaoundé
|
|
M
|
Bamileké
|
|
SARL
|
BTP
|
2000
|
2000
|
|
454 600 000
|
454 600 000
|
Exploitation
|
01/07/2006
|
|
10
|
10
|
Yaoundé
|
52
|
M
|
Bamileké
|
|
SARL
|
|
1991
|
2001
|
|
|
|
|
22/06/2006
|
|
11
|
11
|
Yaoundé
|
|
M
|
Bamileké
|
|
|
|
|
|
|
700 000 000
|
|
|
|
|
12
|
12
|
Yaoundé
|
|
M
|
Peul
|
|
SARL
|
BTP
|
|
|
|
|
|
|
|
|
13
|
13
|
Yaoundé
|
|
|
|
|
SA
|
|
1999
|
2001
|
|
|
|
|
|
|
14
|
14
|
Yaoundé
|
|
M
|
Bamileké
|
|
SARL
|
commerce gene
|
1999
|
2000
|
|
80 000 000
|
|
Exploitation
|
05/07/2007
|
|
15
|
15
|
Yaoundé
|
|
M
|
Bamileké
|
|
SARL
|
commerce gene
|
1989
|
1993
|
crédit MT
|
400 000 000
|
400 000 000
|
|
13/06/2006
|
|
16
|
16
|
Yaoundé
|
46
|
|
Sawa
|
12
|
|
BTP
|
1996
|
1997
|
crédit CT
|
89 600 000
|
89 600 000
|
Exploitation
|
30/01/2007
|
|
17
|
17
|
Douala
|
44
|
M
|
Peul
|
|
SARL
|
Agro Insdustrie
|
|
2005
|
crédit CT
|
947 000 000
|
|
Exploitation
|
29/01/2007
|
|
18
|
18
|
Douala
|
52
|
M
|
Bamileké
|
17
|
SA
|
commerce gene
|
1985
|
|
crédit CT
|
325 000 000
|
325 000 000
|
Exploitation
|
|
09/01/2004
|
19
|
19
|
Douala
|
46
|
M
|
Bamileké
|
14
|
SARL
|
commerce gene
|
1990
|
1992
|
crédit CT
|
140 000 000
|
140 000 000
|
Exploitation
|
20/10/2004
|
21/06/2005
|
NOS ENQUETES A AFRILAND FIRST BANK
TXINT
|
DUREEPRET
|
NPRETPASS
|
VALGAR
|
TYPEGAR
|
BILAN
|
CAPPROP
|
FONDROUL
|
DETTE
|
ACTCIRC
|
PASSCIR
|
TRESACT
|
CA
|
VA
|
FRAISFIN
|
RESNET
|
DECISION
|
10%
|
|
0
|
17 865 000
|
Réelle
|
44 750 000
|
1 000 000
|
16 400 000
|
|
43 000 000
|
26 600 000
|
4 930 000
|
40 570 000
|
14 810 000
|
|
1 380 000
|
OUI
|
15,75%
|
|
2
|
139 000 000
|
Réelle
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
OUI
|
|
12
|
0
|
81 000 000
|
Réelle et perso
|
1 000 000
|
1 000 000
|
2 117 082
|
0
|
162 900 238
|
106 365 233
|
25 746 952
|
1 673 285 618
|
51 020 179
|
0
|
11 224 716
|
NON
|
15,50%
|
60
|
0
|
94 000 000
|
Réelle
|
40 680 000
|
15 930 000
|
8 480 000
|
2 850 000
|
14 740 000
|
1 980 000
|
14 270 000
|
65 650 000
|
32 580 000
|
2150000
|
15 640 000
|
OUI
|
|
|
|
91 400 000
|
Réelle
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
13,75%
|
12
|
0
|
115 000 000
|
Réelle
|
161 000 000
|
1 000 000
|
12 451 140
|
|
|
|
|
1 529 306 745
|
|
|
18 538 671
|
OUI
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
12
|
0
|
18 800 000
|
Réelle
|
97 600 000
|
75 000 000
|
0
|
|
58 400 000
|
12 000 000
|
200 000
|
85 300 000
|
|
1000000
|
4 700 000
|
OUI
|
13,75%
|
|
7
|
270 000 000
|
Réelle
|
648 085 339
|
15 000 000
|
|
49 845 416
|
432 353 751
|
698 261 724
|
48 946 966
|
901 871 704
|
5 590 666
|
10272908
|
85 634 466
|
OUI
|
13,75%
|
|
2
|
46 800 000
|
Réelle
|
116 691 750
|
1 500 000
|
-79 264 367
|
0
|
51 358 397
|
91 282 858
|
242 928
|
217 612 077
|
29 221 190
|
10342528
|
-6 431 270
|
OUI
|
12%
|
60
|
|
|
|
16 966 000 000
|
2 118 000 000
|
|
|
|
|
|
8 851 000 000
|
|
|
64 000 000
|
|
13,75%
|
|
2
|
530 000 000
|
Réelle
|
|
|
-401 000 000
|
|
|
|
|
|
|
|
-98 000 000
|
|
|
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
13,75%
|
4
|
2
|
370 000 000
|
Réelle
|
252 466 165
|
5 000 000
|
|
113 231 231
|
241 397 046
|
20 226 601
|
3 190 218
|
467 439 444
|
48 230 372
|
16003527
|
1 984 953
|
OUI
|
13,75%
|
5
|
3
|
3 495 000 000
|
Réelle et perso
|
7 858 000 000
|
205 000 000
|
255 000 000
|
399 000 000
|
6 224 000 000
|
|
69 000 000
|
31 427 263 769
|
|
293357702
|
568 522 414
|
OUI
|
13,75%
|
12
|
5
|
71 500 000
|
|
117 500 000
|
74 200 000
|
66 600 000
|
|
72 900 000
|
22 400 000
|
600 000
|
214 500 000
|
48 700 000
|
5000000
|
4 800 000
|
OUI
|
11%
|
12
|
1
|
|
Personnelle
|
8 590 483 840
|
410 038 418
|
965 963 390
|
5 209 710 921
|
6 603 900 145
|
2 712 400 472
|
45 198 223
|
13 582 515
|
2 709 584 804
|
403085009
|
-421 620 272
|
OUI
|
12%
|
24
|
1
|
761 000 000
|
Réelle
|
677 687 000
|
10 000 000
|
3 580 000
|
492 577 000
|
677 687 000
|
401 828 000
|
8 778 000
|
1 985 754 200
|
274 033 625
|
30875600
|
65 323 615
|
OUI
|
15,50%
|
25
|
6
|
179 000 000
|
Réelle et perso
|
904 050 723
|
167 260 831
|
2 238 905
|
678 356 200
|
423 685 545
|
736 725 648
|
73 757 396
|
1 614 680 541
|
340 248 448
|
43001210
|
58 369 448
|
|
NOS ENQUETES A AFRILAND FIRST BANK
FRAISFIN
|
RESNET
|
DECISION
|
|
1 380 000
|
OUI
|
|
|
OUI
|
0
|
11 224 716
|
NON
|
2150000
|
15 640 000
|
OUI
|
|
|
|
|
18 538 671
|
OUI
|
|
|
|
1000000
|
4 700 000
|
OUI
|
10272908
|
85 634 466
|
OUI
|
10342528
|
-6 431 270
|
OUI
|
|
64 000 000
|
|
|
-98 000 000
|
|
|
|
|
16003527
|
1 984 953
|
OUI
|
293357702
|
568 522 414
|
OUI
|
5000000
|
4 800 000
|
OUI
|
403085009
|
-421 620 272
|
OUI
|
30875600
|
65 323 615
|
OUI
|
43001210
|
58 369 448
|
NON
|
4- La Collecte des Données
La collecte des données s'est faite par
nous-mêmes à au siège à Yaoundé Hippodrome
à la Direction du crédit et du contrôle des engagements
(DCCE). Nous avons pu recueilli les informations mises à votre
disposition avec la collaboration des responsables en poste. Cela n'a pas
été facile car la DCCE gère tout le fichier de
crédit du réseau de la banque. Il fallait porter les chemises de
dossiers empilés dans les étagères et les éplucher
un par un.
Les interviews avaient lieu sur rendez-vous et prenaient en
compte l'accord mais aussi la disponibilité des responsables car ceux-ci
étaient très occupés.
Bibliographie
1) A. JOSEPH (2001), Quels moyens mettre en
oeuvre pour faciliter l'accès des entreprises au crédit
bancaire ?
2) A. SILEM et J.M. ALBERTINI (2006), Lexique
d'économie, 9e édition, Dalloz, Paris, p. 666.
3) DGTPE, TRÉSOR-ÉCO -
n° 7 - Janvier 2007 - L'accès des entreprises au
crédit bancaire-p.2.
4) Direction de la Statistique et Comptabilité
Nationale (DSCN), Conditions de vie et profil de pauvreté
à l'Extrême-Nord Cameroun en 2001/ 2002, Page 11.
5) F. BAMBOU (2004), CAMEROUN LINK, Le
portail du Cameroun / Cameroon Portal, Microsoft Internet Explorer.
6) F. DESMICHT (2004), Pratique de
l'activité bancaire, DUNOD, Paris
7) F. MISHKIN (2007), Monnaie, banque et
marchés financiers, 8e édition, Nouveaux
Horizons, Paris, p. 203.
8) FOKAM K. P. (2000), Et si l'Afrique se
réveillait ? Les éditions Jaguar, Paris, 210p.
9) G. SARPOTA, La notation statistique
des emprunteurs ou « scoring », Conservatoire des arts
et métiers, Paris.
10) G. AKERLOF (1970), The market for
lemons: quality, uncertainty and the market mechanism, Quarterly Journal
of Economics 84, p. 488-500.
11) H. CARMOY (1990),
Stratégie bancaire, le refus de la dérive, Paris,
Presses Universitaires de France.
12) H. de la BRUSLERIE (1998), Analyse
financière du risque de crédit : du fonds de roulement
à la trésorerie, Economies et sociétés,
Sciences de gestion, Série S.G. n° 8.
13) J. M. BEGNE (2004), Confiance et
relation de crédit bancaire en Afrique Noire Francophone :
l'influence du contexte socioculturel, Communication Colloque du Liban par
l'AUF.
14) J. M. KEYNES (1936), La
théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et
de la monnaie.
15) J.P. CRAUSER and al, Guide pratique
d'Analyse des données, Les Editions d'organisation
16) L. BRYAN (1988), La banque
éclatée, Paris, InterEditions.
17) LEKANE T. D. (2001), Evaluation de
l'impact de la M dans les secteurs de l'agriculture et de l'élevage
à Baham (Cameroun), U.Y.I, Département de Géographie,
mémoire de maitrise, 109p.
18) Le Financier d'Afrique n° 21,
décembre 2008/janvier 2009, p.17.
19) Loi des Finances (2009), Rapport sur
la situation et les perspectives économiques, sociales et
financières de la nation, Exercice 2008, p. 46-48.
20) L. BERNET-ROLLANDE (2004), Principes
de technique bancaire, 23e édition, DUNOD, Paris, pp.
128-131.
21) M.-C. DELAVEAUD (2003), Le
« Risk Managemen t » en 5 étapes, AMRAE,
Paris.
22) M. BARDOS (2001), « Analyse
discriminante, application au risque et scoring financier », Dunod.
23) R. LAVAUD (1985), « Comment
mener une analyse financière », 3e
édition, DUNOD Entreprise, p. 176-189.
24) R. WANDA (2007), Risques,
comportements bancaires et déterminants de la surliquidité,
Cahiers électroniques du CRECCI, IAE.
25) T. HASTIE, R. TIBSHIRANI et J. FRIEDMAN,
«The Elements of Statistical Learning Theory », Springer-Verlag,
2001.
26) http://
www.la microfinance.org
27) http://
www.la banque.org
TABLE DES MATIÈRES
Dédicaces i
Remerciements ii
Liste des figures et tableaux iii
Liste des sigles et acronymes iv
Résumé v
Abstract vii
Introduction Générale
1
1ère PARTIE :
ANALYSE CONCEPTUELLE DE L'OPERATION DE CREDIT DANS L'INTERMEDIATION FINANCIERE
DES BANQUES 7
CHAPITRE I : La place des
marchés et institutions financières dans la conclusion des
contrats financiers : le cas du crédit bancaire
9
Section 1 : Le Phénomène
d'asymétrie d'information 10
I- Les principes d'analyse 10
I-1. Présentation succincte du modèle
de G. AKERLOF 11
I-2. Quelques remarques 12
II- Intérêts et limites du
marché dans l'élaboration des marchés financiers
13
II-1. Financement direct vers un financement
indirect 13
II-2. Intérêt des marchés dans
l'élaboration des contrats financiers : la réduction des
coûts 15
Section 2 : La Théorie de
l'intermédiation financière 18
I- Les banques comme producteurs d'informations
19
I-1. Selon LELAND et PYLE (1977) 19
I-2. Selon DIAMOND (1984) 20
II-La banque comme producteur de
liquidité 22
CHAPITRE II : Les informations
financières nécessaires à l'octroi du
crédit 24
Section 1 : Comment négocier les
crédits? 25
I- Renseignements sur le passé, le
présent et le futur 25
I-1. Renseignements sur le passé
25
I-2. Renseignements sur le présent
26
I-3. Renseignements sur le futur 26
II- Les éléments essentiels de la
situation financière pour la banque 27
I
I-1. Les données fondamentales 27
II-2. Négocier les conditions avec la
banque 28
Section 2 : L'analyse financière du
point de vue du prêteur (banquier) 29
I-L'appréciation de la solvabilité de
l'entreprise 29
I-1. Solvabilité à long terme
29
I-2. Solvabilité à court terme
30
II- L'analyse des ratios 32
I
I-1. Le ratio de couverture des risques
32
II-2. Le ratio de divisions des risques
33
I
I-3. Le ratio de couverture des immobilisations
33
II-4. Les limites des activités non
bancaires 33
I
I-5. Les concours aux actionnaires 33
II-6. Les ratios de rentabilité nette,
financière et globale 34
Conclusion de la première partie
35
2ème PARTIE : EXAMEN
DES DETERMINANTS DE L'ACCES AU CREDIT BANCAIRE A AFRILAND FIRST BANK
36
CHAPITRE III : Le Processus d'octroi
du crédit bancaire au Cameroun : Le cas de la FIRST
BANK 38
Section 1 : Le marché du crédit
bancaire du Cameroun 39
I- La demande de crédit camerounaise
40
I-1. Prenons l'exemple des ménages de la
zone du grand Nord camerounais 42
I-2. La demande des petites et moyennes entreprises
(PME) 43
II- L'offre de crédit au Cameroun
44
I
I-1. Rappels théoriques de certains auteurs
44
II-2. L'offre de crédit au Cameroun
45
Section 2 : Le marché du crédit
à AFRILAND FIRST BANK 48
I- Le marché de crédits et de
dépôts 48
I-1. Le marché de crédits
48
I-2. Le marché des dépôts
49
II- La jointure des tontines aux banques : les
M 51
I
I-1. L'articulation des tontines M à la
First Bank 51
II-2. L'évolution de l'activité des M
52
CHAPITRE IV : Etude statistique des
déterminants de l'octroi du crédit à la FIRST
BANK 54
Section 1 : Justification théorique
des outils statistiques utilisés 55
I- L'Analyse factorielle discriminante
55
I-1. L'analyse discriminante peut être une
technique descriptive 55
I-2. L'analyse discriminante peut être
prédictive 56
II- L'Analyse des correspondances multiples (ACM)
et Régression logistique 56
I
I-1. L'Analyse des correspondances multiples
(ACM) 56
II-2. Régression logistique 57
Section 2 : Appréhension des
déterminants de l'octroi du crédit bancaire (le test de khi-2,
l'analyse des composantes multiples et la régression logistique)
58
I- Les caractéristiques de la population de
l'étude 58
I-1. L'Analyse univariée 59
I-2. L'Analyse des relations d'indépendance
entre les variables pertinentes de l'octroi du crédit bancaire
66
II- La détermination des variables
discriminantes dans l'analyse factorielle de l'octroi du crédit bancaire
72
I
I-1. L'Analyse des Correspondances Multiples ACM
(Analyse Multivariée) 72
II-2. L'Analyse de la régression
logistique 78
Conclusion de la deuxième partie
81
Conclusion Générale
82
Annexes viii
Bibliographie xv
Table des matières xvii
* 1 F. MISHKIN, (2007),
Monnaie, banque et marchés financiers, 8e
édition, Nouveaux horizons, Paris, p.203.
* 2 A. C. CREUSOT (2006),
L'état des lieux de la microfinance au Cameroun, www.la
microfinance.org
* 3 A. Joseph (2001), Quels
moyens mettre en oeuvre pour faciliter l'accès des entreprises au
crédit bancaire ?
* 4 R. WANDA (2007),
Risques, comportements bancaires et déterminants de la
surliquidité, Cahiers électroniques du CRECCI, IAE
* 5 Le ratio Cooke est le
rapport entre les engagements et les fonds propres que les banques
internationales doivent respecter. Leur endettement doit être
inférieur ou égal à 8 fois le montant de leurs fonds
propres.
Le ratio Mc Donough est un ratio prudentiel successeur officiel
du ratio Cooke ; celui-ci tend à corriger les faiblesses du ratio
Cooke. (A. SILEM & J.M ALBERTINI, 2006)
* 6 Décision d'un
gouvernement en accord avec ses partenaires de baisser la valeur de sa monnaie
par rapport aux autres monnaies
* 7 F. MISHKIN, op. Cit.,
p.27.
* 8 F. MISHKIN, op. Cit.
* 9 A. SILEM et J.M. ALBERTINI
(2006), Lexique d'économie, 9e édition
Dalloz, Paris, p. 666.
* 10 J. M. BEGNE (2004),
Confiance et relation de crédit bancaire en Afrique Noire
Francophone : l'influence du contexte socioculturel, Communication
Colloque du Liban par l'AUF.
* 11 A. SILEM et J.M. ALBERTINI
(2006), op. Cit. pp. 484-486.
* 12 Jean TIROLE : c'est
le fait qu'un contrat n'ait pas toutes les contingences prévues, c'est
l'existence des coûts de transactions élevés qui conduit
à des contrats incomplets car on ne peut prévoir toutes les
actions ex-post des contractants.
* 13 Né à
Boston le 14/02/1939, Eugène FAMA est un économiste
américain, auteur de la théorie d'efficience des marchés
financiers.il est le père de l'hypothèse du marché
efficace.
* 14 Capacité de pouvoir
régler ses dettes , aptitude à assurer une dépense.
* 15 R. LAVAUD (1985),
« Comment mener une analyse financière »,
3e édition, DUNOD Entreprise, p. 176-189. Savoir
apprécier la situation financière d'une entreprise, quelle que
soit sa taille ; établir le bulletin de santé d'une
société en fondant le diagnostic sur une étude
documentée et non sur de simples intuitions ; faire un pronostic
sur l'évolution future de la situation financière d'une
entreprise dont on est actionnaire, prêteur ou salarié, tels sont
les objectifs de toute analyse financière permettant de répondre
aux questions suivantes : où trouver les informations
indispensables ? Comment les traiter ? Quelle méthode adopter
pour travailler dans une optique prospective et non dans une optique purement
historique.
* 16 L. BERNET-ROLLANDE
(2004), Principes de technique bancaire, 23e
édition, DUNOD, Paris, pp. 128-131.
Lorsque le banquier accorde des crédits, il le fait en
grande partie avec des fonds qui ne lui appartiennent pas. Il doit être
prudent dans la gestion des fonds qui lui sont confiés et souvent
conforter sa situation de créancier en prenant des garanties
appelées encore sûretés. On peut distinguer les garanties
personnelles (cautionnement et aval) et les garanties réelles (droit de
rétention, nantissement, hypothèque, privilèges.
* 17 Le Financier
d'Afrique n° 21 décembre 2008/janvier 2009 p. 17 : Le
Groupe d'action contre le blanchiment de l'argent en Afrique Centrale (GABAC)
est un acte additionnel signé le 14 décembre 2000 au lendemain de
la Conférence des Chefs d'Etat, a comme missions la lutte contre le
contre le blanchiment d'argent et des produits de crime, l'évaluation
des résultats et l'efficacité des mesures adoptées.
* 18 L'Agence
Nationale d'Investigations Financières est un service public de
renseignement financier, doté de l'autonomie financière ainsi que
d'un pouvoir de décision sur les matières relevant de sa
compétence. L'ANIF, rattaché au ministère de l'Economie et
des Finances, a pour mission, entre autres, de recevoir, de traiter et, le cas
échéant, de transmettre aux autorités judiciaires
compétentes tous renseignements propres à établir
l'origine des sommes ou la nature des opérations faisant l'objet de la
déclaration de soupçon au titre de la lutte contre le blanchiment
des capitaux et le financement du terrorisme.
* 19 Ecoles de
pensées économiques apparues entre 1871 et 1874 à la suite
des publications de Menger, Jevons et Walras (marginalisme,
néoclassicisme et libéralisme).
* 20 Les créances
hypothécaires font exception, elles peuvent être
négociées sur un marché secondaire étant
donné qu'elles sont assorties d'une garantie (hypothèque) proche
de la valeur du montant à rembourser. La titrisation permet
également de négocier des titres de créance. Ce
phénomène n'est pas encore très répandu dans les
pays en développement, et il concerne certains types de contrats bien
spécifiques.
* 21 Nous remarquerons qu'en
cette date de 2009, le réseau bancaire s'est amélioré en
passant à treize banques à savoir Amity bank, Ecobank, CBC, SCBC,
SGBC, Citibank, Afriland F.B., BICEC, NFC, CFC, UBC, UBA, CA/SCB.
* 22
Direction de la Statistique et Comptabilité Nationale (DSCN),
Conditions de vie et profil de pauvreté à
l'Extrême-Nord Cameroun en 2001, 2002, Page 11.
* 23 F. BAMBOU (2004),
CAMEROUN LINK, Le portail du Cameroun / Cameroon Portal, Microsoft
Intrenet Explorer.
* 24 Source :
COBAC.
* 25 J. M. KEYNES (1936),
Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et
de la monnaie.
* 26 Cf. Loi des finances 2009,
Rapport sur la situation et les perspectives économiques, sociales
et financières de la nation, Exercice 2008, p. 46-48.
* 27 Cf. Loi des finances 2009,
op. Cit.
* 28 Cf. Loi des finances 2009,
op. Cit.
* 29 Ce mot provient de
Lorenzo TONTI au XXVIIe siècle.
* 30 LEKANE T. D. (2001),
Evaluation de l'impact de la MC 2 dans les secteurs de l'agriculture et de
l'élevage à Baham (Cameroun), Département de
Géographie, Université Yaoundé I, Yaoundé, 109 p.,
(Mémoire de maîtrise)
* 31 FOKAM K. P. (2000),
Et si l'Afrique se réveillait ? Les éditions du
Jaguar, Paris, 210 p.
* 32 En anglais on écrit
Chi et on prononce kaï. Il arrive parfois que les traducteurs utilisent
l'écriture anglaise.
* 33 Fo
représente les fréquences observées, Fe Les
fréquences théoriques (On utilise également
Ft)34
* 35 Lorsque le nombre de
variables est égal à deux, on parle d'analyse des correspondances
simples.
* 36 L'estimation a
été interrompue au numéro d'itération 20 parce que
le nombre maximal d'itérations a été atteint. Solution
finale introuvable.
* 37 Voir page 4 :
Hypothèse de recherche.
|