Mémoire pour l'obtention
d'un master Banque et Finance
Diplôme délivré par L'ESCA
Maroc
&
L'université de LILLE II
France
Préparé
par :
- M. TAMOUH JAAFAR
- M. NODJIAMBAYE MBAIOUNDAKOM
Sous l'encadrement de :
- M. SEBTI MEHDI
Année universitaire 2006-2007
Dédicaces
A nos très chères mères
A nos adorables pères
A nos soeurs et frères
A tous nos proches et amis
A toute personne qui nous a soutenu
De près ou de loin dans la réalisation de
notre mémoires
A vous
Remerciements
Nous tenons à remercier Allah le
miséricordieu pour son soutien et sa présence dans notre vie.
Nous tenons aussi à remercier M. SEBTI Mehdi
pour tout ce qu'il a mis notre disposition, comme de son soutien moral.
Nos très grandes considérations vont
aussi à tout le corps enseignant de l'ESCA et de l'Université de
LILLE 2.
Sans citer leurs noms, tous le personnel de
Attijariwafa Bank et de Planetfinance qui ont été d'une grande
disponibilité pour la réalisation de ce mémoire.
Enfin, nous tenons à offrir notre travail
à tout les membres de notre famille et proches pour leur soutien tout au
long de ce master.
Sommaire
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : L'INSTAURATION DES NOUVELLES
NORMES IAS/IFRS
Chapitre I : Rappel historique
Chapitre II : Contexte international
I- Dispositif Européen
II- Mécanismes d'adoption en Europe
III- Textes applicables
IV- Les organismes de surveillance
Chapitre III : Organisation actuelle du
comité IASC
I- Principaux organes
II- Objectifs de L'IASB
III- Modalités pratiques d'élaboration des
normes
IV- Normes IAS & IFRS
V- Utilisateurs concernes et principales
échéances
VI- Application dans les Pays hors Union Européenne
Chapitre IV : Enjeux Pour les entreprises
marocaines
I - Avis du conseil national de comptabilité
II - Note Circulaire N°06/05 du CDVM
III- Le Maroc : Chantier Pour l'adoption des IAS/IFRS
IV- Principales divergences entre les normes IAS/IFRS et le
référentiel marocain
LA PROBLEMATIQUE
Absence des retraitements des données comptables selon
les normes IAS/IFRS dans l'évaluation du risque crédit dans les
banques au Maroc
(cas :Attijariwafa Bank)
DEUXIEME PARTIE : RATING COTATION RIQUE
Chapitre I : Méthodologie du
système de notation applique au maroc
I - Introduction
II - Rappel de l'existant
III - Utilisation de La cotation
IV - Système de cotation suggère
V - Mécanismes et articulation
VI - Modalité de notation
Chapitre II : le retraitement des données
comptables et la mise en application du
Système de notation suggère
I - Les Principales redressements de comptes à
opérer
II - La Mise en application
III- Comparaison et interprétation des résultats
trouves
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
Introduction
L
a globalisation des échanges impose aux acteurs
économiques l'utilisation d'un langage commun. En matière
d'information financière, ce besoin est particulièrement vrai.
Depuis environ 30 ans, de nombreux pays ont participé au
développement de normes comptables internationales dont la vocation est
d'être appliquées au plus grand nombre.
Sous l'impulsion de l'International Accounting Standards Board
(IASB), ces normes d'abord qualifiées de comptables et désormais
considérées comme des standards d'informations et de reporting
financier, posent un certain nombre de questions sur leur mise en application
au regard des normalisations nationales existantes.
Au sein de l'Union Européenne, cette situation se
traduit aujourd'hui par l'obligation, à compter de 2005,
pour les sociétés cotées de respecter et d'appliquer ce
référentiel international dans le cadre de l'établissement
de leurs comptes consolidés (essentiellement pour les
sociétés cotées en bourses).
Toutefois, les entités qui n'entrent pas dans ce
périmètre devront respecter les décisions prises par
chaque pays membre qui pourra maintenir les normes nationales en vigueur,
imposer l'application des standards internationaux ou encore rendre ces choix
optionnels.
A ce jour, la France maintient l'application des
règlements nationaux pour l'établissement des comptes individuels
de toutes les entreprises et des comptes consolidés des groupes non
cotés tout en réfléchissant activement sur les
évolutions possibles compte tenu de l'environnement juridique et fiscal.
Cependant, la volonté du Conseil National de la Comptabilité
consiste à favoriser la convergence entre les positions nationales et
internationales.
Ainsi, la comptabilité financière connaît
actuellement des changements notables. Par rapport aux modifications
antérieures, d'aucuns parlent d'une véritable révolution,
voire, à terme, de la disparition d'un droit comptable spécifique
à chaque pays.
L'évolution économique impose d'harmoniser
l'information financière au niveau européen et au niveau
international de manière à accroître la transparence et la
comparabilité des entreprises, principalement en ce qui concerne celles
faisant appel aux marchés financiers.
Le Maroc de façon directe et indirecte, de part sa
proximité géographique du vieux continent,de l'accord de libre
échange avec les USA et d'autres pays, de l'ouverture du port Tanger Med
ainsi que d'autres importants facteurs .
Plusieurs mesures sont déjà entamées,
même si elles ne concernent que les groupes qui présentent des
états consolidés, et des échéances sont
fixés. Il est attendu que le nouveau référentiel soit
utilisé plus largement au Maroc suite aux exigences des banques;
L'entreprise qui fera l'objet de la présente analyse,et
sur laquelle seront calculés, Les impacts du nouveau
référentiel est une filiale d'un grand groupe international.
Cependant et pour le respect de l'aspect confidentiel des
informations financières qui ont été mis à
disposition pour la réalisation de ce travail, la dénomination
sociale de la société sur laquelle on va faire notre étude
de cas, tout au long de ce mémoire, sera remplacée par le
pseudonyme « Société TANODJI ».
Dans cette invisibilité sur le sujet, plusieurs
questions se veulent évidentes :
§ Quel est l'intérêt d'étudier
l'application des IFRS ?
§ Quels sont les enjeux du passage de cette
société au nouveau référentiel ?
§ Quel serait l'impact d'un tel changement sur les
états financiers ?
§ Quel serait l'impact de ce changement sur la notation
de la société ?
En vue de répondre à cette problématique,
et pour atteindre les objectifs escomptés de la réalisation du
présent mémoire, une première partie développe le
contexte dans lequel évolue ces normes, en traitant des avancements des
travaux de réglementation,et des organismes de tutelle, et ce afin de
vulgariser le terme IFRS et de susciter l'intérêt d'un tel terme
pour les lecteurs.
Dans un second lieu, une autre partie sera consacrée
à la notation et les calculs des ratios établis sur la base d'un
bilan retraité de manière à évaluer le plus exacte
possible la solvabilité et la capacité de la
société à faire face à ces engagements vis à
vis de la banque.
Première Partie
Chapitre I : Rappel
historique
H
istoriquement, les règles comptables ont
été élaborées selon des modèles
spécifiques et des procédures différentes propres à
chaque pays (par exemple, alors que le plan comptable est
décrété par les Pouvoirs Publics en France, la
comptabilité anglo-saxonne est élaborée de manière
continue par les professionnels).
Au niveau européen, cet effort d'harmonisation a
commencé avec les premières directives. Ainsi, le nouveau plan
comptable français de 1982 a intégré les prescriptions de
la 4e directive de la Communauté européenne concernant les
comptes annuels de certaines formes de sociétés. La 7e directive
du 13/06/1983 portant sur les comptes consolidés constitue
également un apport essentiel à la constitution d'un droit
comptable unifié entre les États membres. Mais aujourd'hui, la
normalisation ne peut se limiter au plan européen, l'évolution du
cadre comptable doit prendre en compte les normes admises par l'ensemble de la
communauté internationale.
Des scandales financiers de grande ampleur ont marqué
l'actualité tel que « l'affaire ENRON »la grande
entreprise américaine, qui a annoncé le 16 octobre 2001, un
milliards de dollar de perte alors que les analystes financiers s'accordaient
pour considérer cette société comme étant en bonne
santé. Et le 2 décembre 2001 « ENRON » se
place sous la loi américaine sur les faillites, c'était la plus
grosse faillite jamais enregistrée aux USA et qui a été
causée, selon les médias par une comptabilité
« créative »menée par l'entreprise et qui a
conduit à des manoeuvres peu recommandables : résultats
tronqués, ventes fictives... .
Le phénomène ENRON n'est pas un cas isolé
d'autres sociétés connaissent des situations comparables tel
que :WorldCom ,Tyco, Kmart, Xerox... De ce fait, la restauration d'un
climat de confiance, par un renforcement de la sécurité des
investisseurs, devient donc une urgence et donc la transparence
financière constitue une condition préalable, nécessaire
mais non suffisante, pour assurer cet objectif.
Certaines mesures prises dans ce sens (Sarbanes-Oxley Act aux
USA; directive Transparence en Europe ; loi de sécurité
financière en France) dépassent le seul cadre du droit
comptable.
Dans le domaine comptable, la recherche d'une normalisation
sur le plan international n'est pas récente. Dès 1973, un
organisme de normalisation international a été
créé, le Comité des normes comptables internationales
(IASC: International Accounting Standards Committee) qui élabore les
normes IAS. Les organisations comptables des plus grands pays du monde ont
adhéré à cet organisme (notamment, l'Allemagne,
l 'Australie, le Canada, les Etats-Unis, le Japon, le Mexique, le Royaume
Uni et l 'Irlande).
D'initiative privée, celui-ci avait à l'origine
un rôle limité qui s'est aujourd'hui considérablement
accru. Récemment, l'IASC s'est restructuré et s'est en
particulier doté d'un nouveau comité exécutif (IASB pour
International Accounting Standards Board) et depuis 2001, il a élargi le
domaine de normalisation à l'information financière en
décidant que les normes porteraient désormais le nom de Normes
d'information financière internationales (IFRS:International Financial
Reporting Standards). Actuellement, il existe quarante et une de ces normes
dont 37 numérotées IAS 1 à IAS 41et 7
numérotés IFRS 1 à IFRS 7.
Les Objectifs principaux de cet organisme se résument
en trois points:
- Formuler et publier des normes comptables (normes IAS/IFRS)
;
- Promouvoir leur utilisation et leur
généralisation à l'échelle mondiale ;
- Contribuer à l'harmonisation des
réglementations, des normes et des procédures relatives aux
états financiers.
Toutefois, cet organisme n'a pas de pouvoir pour imposer
l'application des normes IAS mais seulement de les diffuser au niveau mondial
grâce au soutien de différents organismes qui agissent dans la
limite de leurs juridictions.
Il faut signaler que l'Europe a mis en place un ensemble de
moyens destiné à assurer l'application des normes internationales
dans l'Union. En particulier, un organisme a été
créé (CESR pour Committee of European Securities Regulators) pour
assurer la cohérence entre tous les États membres.
Donc, on peut résumer les raisons
générales expliquant l'instauration des normes IAS-IFRS comme
suit :
· la confiance du public dans la qualité des
informations publiées par les entreprises a été
ébranlée par des événements intervenus dans le
monde entier.
· Les marchés de capitaux ne fonctionnent que si
l'information est crédible et fiable.
· La restauration de la confiance des marchés
implique le développement au plan mondial d'un ensemble de principes
comptables universels.
· Un seul jeu de normes appliquées de
façon harmonisée sur le plan mondial permettrait des comparaisons
entre sociétés, d'un pays à l'autre, pour tous les pays et
tous les secteurs d'activité. Tel est l'objectif principal des
«International Financial Reporting Strandards» (IFRS),
élaborées par «l'International Accounting Standards
Board» (IASB).
Chapitre II : Contexte
international
L
a première normalisation comptable a été
mise en place par la profession comptable aux Etats-Unis en 1939. Cette
normalisation a été mise en place avec le soutien du CAP
(Committee on Accounting Procedure). Cette organisation, après avoir
pris son indépendance de la profession comptable, est devenue FASB1
(Financial Accounting Standard Board). Le FASB est un organisme professionnel
américain qui a pour mission d'établir et d'améliorer les
normes de la comptabilité financière et l'établissement
des états financiers pour les entreprises et le public. Les normes du
FASB sont aujourd'hui au nombre de 148.
Sur ce même modèle, et aussi sur le
modèle britannique, l' IASC (International Accounting Standards
Committee) s'est bâti pour devenir en 2001 IASB (International Accounting
Standards Board). Cette dernière institution est chargée
d'élaborer des normes comptables qui pourront être adoptées
par le monde entier.
« Les modèles de normes mis en place par les
organismes américains (et britanniques) ont fortement inspiré
l'IASB » (Pratiques des normes IAS/IFRS, Robert OBERT, 2004, P 7 .
Dunod).
I- Dispositif européen :
Texte fondateur
« Toutes les sociétés
cotées régies par le droit national
d'un état européen devront appliquer le
référentiel IFRS dans leurs comptes
consolidés des exercices ouverts à
compter du 1er janvier 2005»
(Pratiques des normes IAS/IFRS, Robert OBERT, 2004, P
23 . Dunod)
En juillet 2002, le Parlement Européen et le conseil
des ministres de l'Union Européenne ont adopté, sous l'impulsion
de la commission européenne un règlement (article 5 du
règlement européen) imposant qu'à partir du 1 janvier
2005, toutes les sociétés cotées de l'Union
Européenne (soit approximativement 7000 sociétés)
présentent leurs états financiers consolidés
conformément à un seul et unique référentiel
comptable, les normes IAS/IFRS, en lieu et place des règles comptables
européennes.
Ce règlement européen de 2002 a pour but
d'améliorer le fonctionnement des marchés financiers en
augmentant la comparabilité des comptes consolidés des
sociétés cotées.
Cette obligation comptable a commencé à peser
sur les sociétés cotées à partir de l'exercice de
2005. Toutefois, il faut tenir compte que les comptes relatifs à
l'exercice comptable 2005 doivent, dans une perspective de
comparabilité, comprendre aussi les données relatives à
l'exercice précédent, dans ce cas l'exercice 2004,
conformément aux mêmes règles comptables, c'est à
dire conformément aux normes IAS/IFRS. Cela a pour conséquence
que les données des bilans arrêtées au 31 décembre
2003 devront pouvoir être converties selon les normes IAS/IFRS sachant
que le bilan d'ouverture de l'exercice 2004 est constitué par les
données reprises dans le bilan de clôture de l'exercice 2003. Il
est donc important que les sociétés concernées et les
professionnels comptables internes et externes qui les assistent pour cette
conversion réussissent ce changement fondamental.
Cependant, la Commission Européenne accorde aux
états membres la faculté d'étendre les exigences de ce
règlement aux sociétés non cotées et à
l'établissement des comptes non consolidés. En outre, les
états membres ont également la possibilité de
différer l'application du règlement jusqu'en 2007 pour les
sociétés dont seules les obligations sont cotées et celles
qui sont cotées en Europe et dans un pays tiers et qui appliquent les US
GAAP en tant que référentiel comptable.
De plus, les sociétés cotées et leurs
filiales ressortissant d'un autre Etat membre, sont tenues d'utiliser le
référentiel comptable constitué par les normes IAS/IFRS
pour établir les documents financiers utilisés par la
société mère cotée pour dresser les comptes
consolidés de cette dernière.
Le SIC (Standing Interpretation Committee) créé
en 1997, est un comité chargé de répondre rapidement aux
problèmes d'interprétation posés par certaines normes.
L'IFRIC (International Financial Reporting Interpretation Committee) remplace
depuis 2001 le SIC. Les interprétations de l'IFRIC doivent faire l'objet
d'une approbation par le Board qui est l'organe central de l'IASB.
La mise en place du règlement européen conduit
donc les entreprises cotées européennes à appliquer un
référentiel écrit par un organisme indépendant
international qu'est l'IASB. Pour éviter l'abandon de la
souveraineté de l'Union en matière de droit comptable, le
règlement présente un mécanisme spécifique
d'adoption des normes.
II- Mécanismes d'adoption en
Europe
Ce mécanisme implique l'intervention d'un comité
de réglementation comptable européen (CRCE) ou l'ACR (Accounting
Regulatory Committee) et d'un organe technique, l'EFRAG (European Financial
Reporting Advisory Group).
Selon le règlement européen, les IAS/IFRS ne
peuvent être adoptées et appliquées au sein de l'Union
Européenne que si elles répondent aux critères
fixés par le règlement européen. Chacune des normes doit
faire l'objet d'un examen de l'EFRAG puis de l'ARC avant d'être
publiée sous forme de règlement au JOCE (journal officiel de la
communauté européenne)
Suite à ce mécanisme, les sociétés
européennes pourraient être amenées à appliquer un
référentiel IAS/IFRS qui ne soit pas intégral. Mais, en
novembre 2002, l'ARC a prévu d'adopter les normes IAS « en bloc
». Cependant, le secteur bancaire et le secteur des assurances suivi par
d'autres entreprises se sont opposés aux normes IAS 32 et 39
(instruments financiers). En conclusion, en juillet 2003, l'ARC suivi par la
Commission Européenne a adopté à l'unanimité les
normes IAS et les interprétations du SIC qui y sont relatifs, à
l'exception des IAS 32 et 39.
III- Textes
applicables
Actuellement en Europe, le référentiel comptable
des entreprises industrielle et commerciales repose sur deux directives,
à savoir la 4ème (en 1978) et la 7ème directive (en 1983),
traitant respectivement des comptes individuels, et ceux consolidés.
Pour les secteurs spécifiques, une directive a été
adoptée en 1986 pour les banques et établissements financiers, et
une autre directive a été consacrée en 1991 aux compagnies
d'assurance.
L'ensemble de ces directives, à l'occasion du passage
au IFRS, ont été revues et modifiées par deux directives.
La première, adoptée le 27 septembre 2001, a introduit le Concept
de la « Juste Valeur » ( montant pour lequel un actif
pourrit être échangé ou un passif éteint, entre des
parties bien informées et consentantes dans le cadre d'une transaction
effectuée dans des conditions de concurrence normale). La
deuxième directive, celle du 18 juin 2003 est venue modifier les
anciennes directives pour les rendre compatibles avec les IFRS.
Le délai du 1er janvier 2005 a été
fixé pour les états membres pour transposer ces directives dans
les droits nationaux. Ainsi, toutes les normes et interprétations
adoptées ont dû être traduites aux langues officielles de
ces Etats.
(Présentation des différentes directives :
Pratiques des normes IAS/IFRS, Robert OBERT, 2004, P 22 et 23 . Dunod)
IV- Les organismes de surveillance
Depuis Juillet 2001, l'union européenne a connu la
naissance de 2 comités stratégiques faisant partie des services
financiers, il s'agit de :
- Comité européen des valeurs mobilières
ESC (European Securities committee). C'est un organisme de conseil de la
commission européenne dans le domaine de la réglementation des
valeurs mobilières. Il est composé de représentants des
états membres. (les IFRS n'étant destines directement qu'aux
groupes cotés en Europe) ;
- Comité des régulateurs européens des
valeurs mobilières CESR (Committee of European Securities Regulators).
C'est un conseiller technique de la Commission Européenne. Cet organisme
veille sur la cohérence dans l'application des nouvelles
réglementations européennes en coordonnant les actions des
autorités de régulation des marchés financiers des
états membres.
CHAPITRE III : Organisation actuelle du
Comité IASC
I
l faut savoir que différentes normes comptables
existaient (et existent toujours) selon les pays. Cela a pour
conséquence que les états financiers des différents pays
sont difficilement comparables. En effet, les divergences existant dans les
différents référentiels comptables imposent des
coûts supplémentaires aux sociétés qui doivent, si
elles veulent être comprises, préparer leurs états
financiers sur base de plusieurs référentiels.
I- Principaux organes
En 1973, l'IASC (International Accounting Standards Board) a
donc été créé. L'objectif de cet organisme
international indépendant étant de formuler, développer et
de publier des normes comptables (normes IAS) acceptées mondialement
ainsi que de promouvoir l'amélioration et l'harmonisation des
règles comptables, pour faire face aux différences des principes
comptables nationaux, qui étaient très contraignantes au commerce
et investissements internationaux.
En avril 2001, l'IASC s'est restructuré en IASB. Lors
de sa première réunion, l'IASB a décidé d'adopter
les normes IAS et les SI publiées par l'IASC.
Les normes promulguées par l'IASB n'étant plus
intitulées IAS (International Accounting Standards) mais IFRS
(International Financial Reporting Standard). Les normes IFRS désignent
à la fois les normes IAS existantes et celles à venir.
En septembre 2002, à la suite d'une réunion, le
FASB et l'IASB se sont mis d'accord pour travailler ensemble afin de rendre
leurs normes respectives (US GAAP et IAS/IFRS) compatibles.
En juin 2005, l'IASB était composé de 14 membres
dont la moitié était chargée de la coordination entre les
organismes nationaux, responsables de la normalisation. Ses membres sont
choisis selon leurs expériences professionnelles de manière
à ce qu'un équilibre géographique et technique soit
respecté.
II- Objectifs de l'IASB
Les objectifs de l'IASB sont les suivants :
Ø « Elaborer dans l'intérêt
général un jeu unique de normes comptables de haute
qualité, compréhensibles et que l'on puisse faire appliquer dans
le monde entier, imposant la fourniture dans les états financiers et
autres informations financières, d'informations de haute qualité,
transparentes et comparables, afin d'aider les différents intervenants
sur les marchés de capitaux dans le monde, ainsi que les autres
utilisateurs dans leur prise de décisions économiques »
Ø « Promouvoir l'utilisation et l'application
rigoureuse de ces normes » ;
Ø « Tendre vers la convergence des normes
comptables nationales et des normes comptables internationales pour des
solutions de haute qualité ».
III- Modalités
pratiques d'élaboration des normes
« Due Process » est la procédure
prédéfinie, nécessaire à l'élaboration de
toutes les normes IFRS. Il s'agit d'un ensemble d'étapes
organisées, consistant en :
- Première réflexion de l'équipe
technique sur le thème étudié ;
- Comparaison des pratiques et normes nationales, notamment en
concertation avec les normalisateurs de chaque pays ;
- Consultation de l'avis du SAC sur l'importance du
thème et l'intérêt de le prévoir dans le programme
de travail de l'IASB ;
- Constitution d'un comité consultatif de
l'IASB ;
- Publication d'un document de discussion, accompagné
d'un appel aux avis ;
- Publication d'un récapitulatif des conclusions et
intentions de l'IASB sous forme de projet de norme afin de collecter les
commentaires du public ;
- Etude des commentaires reçus ;
- Approbation de la norme par l'IASB ;
- Publication de la norme définitive et de ces
compléments.
IV- Normes IAS ET IFRS
Les normes IAS sont au nombre de 34.
|
Intitulé
|
Objectif
|
IASI
|
Présentation des états financiers.
|
Définir la base de présentation des états
financiers. Etablir un cadre général de
présentation des états financiers, donner des
commentaires pour leur structure et établir les dispositions minimales
pour le contenu des états financiers.
|
IAS2
|
Stocks
|
Définir le traitement comptable applicable aux
stocks dans le système de coût
historique.
|
IAS7
|
Tableau des flux de trésorerie
|
Définir la présentation d'une information sur
l'historique des évolutions de la trésorerie
et des équivalents de trésorerie d'une
entreprise, au moyen d'un tableau des flux de trésorerie de
l'exercice.
|
IAS8
|
Résultat net de l'exercice, erreurs fondamentales et
changements de méthodes comptables
|
Définir le classement. Les informations à
fournir et le traitement comptable de certains éléments du compte
de résultat, de façons ç ce que l'ensemble des entreprises
établissent et présentent un compte de résultat sur une
base cohérente et permanente.
|
IAS10
|
Evénements postérieurs à la date de
clôture
|
- Définir quand entreprise doit ajuster ses
états financiers en fonction d'événements
postérieurs à la date de clôture;
- Définir les informations q'une entreprise doit
fournir concernant la date d'autorisation de publication des états
financiers et sur des événements postérieurs à la
date de clôture.
|
IAS11
|
Contrats de constructions
|
Définir le traitement comptable des produits et
coûts relatifs aux contrats de construction dans les états
financiers des entrepreneurs.
|
IAS12
|
Impôts sur le résultat
|
Définir le traitement comptable des impôts sur le
résultat.
|
IAS14
|
Information sectorielle
|
-Définir les principes de la communication d'une
information financière sectorielle, par secteur d'activité et par
zone géographique.
|
IAS15
|
Information reflétant les effets des variations de
prix
|
Définir les informations à fournir relatives aux
effets des variations de prix sur les évaluations utilisées pour
la détermination des résultats et de la situation
financière de l'entreprise.
|
IAS16
|
Immobilisations corporelles
|
Définir le traitement comptable
des immobilisations corporelles
-Etablir les principes et les commentaires relatifs à
la date de comptabilisation, et la comptabilisation ultérieure d'actifs
corporels
|
IAS17
|
Contrat de location
|
Prescrire les traitement comptables appropriés et les
informations à fournir au titre des contrats de location-financement et
location simple pour le preneur et le bailleur
|
IAS18
|
Produit des activités ordinaires
|
Définir le traitement comptable des produits des
activités ordinaires provenant de certains types de transactions et
événements.
|
IAS19
|
Avantage du personnel
|
L'objectif de la norme est de comptabiliser les avantages du
personnel, répartis en avantages court terme, indemnités de fin
de contrat de travail, avantages postérieurs à l'emploi
(cotisation / prestations définies) et autres avantages long terme,
avantages sur capitaux propres
|
IAS20
|
Comptabilisation des subventions publiques et informations
à fournir sur l'aide publique
|
Définir le mode de comptabilisation et les informations
à fournir sur les subventions publiques et autres formes
d'aide publique.
Il existe deux catégories de subventions : celles
liées au résultat et celles liées à des
actifs.
|
IAS21
|
Effets des variations des cours des monnaies
étrangères
|
Définir le traitement comptable des regroupements
d'entreprises, c'est-à-dire les transactions en monnaies
étrangères et les activités à l'étranger
|
IAS22
|
Regroupements
d'entreprises
|
Définir le traitement comptable des regroupements
d'entreprises ( l'acquisition d'une entreprise par une autre, tout comme la
situation beaucoup plus rare, d'une mise en commun d'intérêt dans
laquelle l'acquéreur ne peut être identifié).
|
IAS23
|
Coûts d'emprunt
|
Définir le traitement comptable des coûts
d'emprunt. Ces charges sont normalement passées au compte de
résultat de la période au cours de laquelle elles sont
encourues.
Dans certains cas définis, la norme permet à
l'entreprise d'incorporer au coût de l'actif financé les
coûts d'emprunt directement attribuables à son acquisition, sa
construction ou sa production
|
IAS24
|
Information relative aux parties liées
|
Définir les informations à fournir
nécessaires aux relations et transactions avec des parties liées
exerçants un contrôle ou une influence notable.
|
IAS26
|
Comptabilité et rapport financiers des régimes
de retraite
|
Définir les principes d'évaluation et
d'information pour les rapports financière présentés par
les régimes de retraite.
|
IAS27
|
Etats financiers consolidé et comptabilisation des
participations dans des filiales
|
Cette norme précise les modalités de
préparation e présentation des états financier
consolidés et traitement comptable entités sous contrôle.
Elle contient les normes de comptabilisation des participations dans
entités sous contrôle, contrôle conjoint ou influences
notable dans les états financiers individuels de la mère
|
IAS28
|
Comptabilisation de la participation dans des entreprises
associées
|
Cette norme prévoie comptabilisation, par un
investisseur, des participations dans les entreprises associées dans
lesquelles il a une influence notable.
|
IAS29
|
Information financière dans les économies hyper
inflationnistes
|
Définir les règles spécifiques pour les
entreprises leurs états financier dans la monnaie d'économie
hyper inflationniste, afin que l'information financier fournie soit utile.
|
IAS30
|
Information à fournir dans les états financiers
des banques et de l'institution financière assimilée
|
Définir les règles de présentation et
d'information à fournir dans les états financier des banques et
de l'institution financière assimilée, qui s'ajoutent aux
dispositions des autres normes.
|
IAS31
|
Information financière relative aux participations dans
les coentreprises
|
Cette norme s'applique pour le traitement comptable des
participation dans les coentreprises, quelles que soient les structure ou les
fourmes selon lesquelles sont menées les activités de la
coentreprises.
|
IAS32
|
Instruments financiers
|
Les grands principes liés à IAS32 et 39 sont que
les dérivés engendrent des droits et des obligation qui
remplissent la définition d'actif et de passifs, que la juste valeur est
la seule mesure pertinente pour les dérivés, que la
comptabilité de couvertures est une exception, que seule les
éléments répondent aux critères d'actifs et de
passifs peuvent être reconnus au bilan.
|
IAS33
|
Résultat par action
|
Définir les principes détermination et de
présentation du résultat par action afin d'améliorer les
comparaisons de la performance entre différentes entreprises suer le
même exercice pour la même entreprise. La norme se concentre sur la
calcule du dénominateur du résultat par action.
|
IAS34
|
Information financière intermédiaire
|
-Définir le contenu minimum d'un rapport financier
intermédiaire, et -les principes de comptabilisation et
d'évaluation à appliquer aux états financiers d'une
période intermédiaire.
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IAS35
|
Abandon activité
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Etablir les principes pour les information relatives aux
abondons d'activités, en séparent les information relatives aux
activités abandonnées. La norme n'établit aucun principe
de comptabilisation ou d'évaluation au titre des activités
poursuivies.
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IAS36
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Déprécation d'activité
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S'assurer que les actives comptabilisés pour une valeur
qui n'excède par leur valeur recouvrable. Définir la
méthode de calcul de la valeur recouvrable.
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IAS37
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Provision, passifs
Eventuels et actifs
Eventuels
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S'assurer que les critères de comptabilisation et les
bases d'évaluation appliquées aux provisions , aux passifs et aux
actifs éventuels sont appropriés et que les notes annexes
fournissent suffisamment d'informations pour permettre aux utilisateurs d'en
comprendre la nature , l'échéance et le montant . la nature a
aussi pour but de s'assurer que seules les obligations véritables sont
comptabilisées dans les états financiers
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IAS38
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Immobilisation
Incorporelles
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Définir le traitement comptable des immobilisations
incorporelles qui ne sont pas spécifiquement traitées par une
autre norme IAS. La présente norme impose aux entreprise de
comptabiliser une immobilisation incorporelle si , et seulement , certains
critères sont réunis.
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IAS39
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Instruments financiers :
Comptabilisation et
Evaluation
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Définir les principes de comptabilisation,
d'évaluation et d'information à fournir concernant les actifs et
les passifs financiers d'une entreprise.
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IAS40
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Immeubles de placement
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Définir le traitement comptable pour les immeubles de
placements et les dispositions correspondantes en matière d'information
à fournir.
Remplacer les dispositions antérieurs qui concernaient
les immeubles de placement dans IAS 25 , comptabilisation des placements
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IAS41
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Agriculture
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Etablir les règles comptables pour l'activité
agricole, à savoir la gestion de la transformation biologique des actifs
biologiques (plantes et animaux vivants) en produits agricoles.
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Quant aux normes IFRS, ils sont au nombres de 7 et se
présentent comme suit :
-IFRS 1 : Première
application des normes d'information financière internationales
-IFRS 2 : Paiement fonde sur des actions
-IFRS 3 : Regroupement d'entreprises
-IFRS 4 : Contrats d 'assurance
-IFRS 5 : Actifs non courants
détenus en vue de la vente et activités
Abandonnées
-IFRS 6 : Prospection et
évaluation des ressources minérales
-IFRS 7 : Instruments financiers :
informations à fournir
V- Utilisateurs concernés et principales
échéances
Les IFRS touchent directement, et pour au plus tard le 1er
janvier 2005, tous les groupes cotés sur un marché
réglementé de l'union européennes et dont les
sièges sont sis dans l'un des pays membres, ainsi que leurs filiales. Au
sein du groupe, il peut s'agir de sociétés commerciales et
industrielles, comme il peut s'agir d'établissements financiers et
compagnies d'assurance.
Cependant, les dispositions transitoires permettent une
dérogation à cette échéance en donnant deux
années de grâce de 2 ans aux :
- Sociétés bénéficiant d'emprunts
donnant droit à des titres (ex : Emprunts obligataires, ou bons de
financement), si ces derniers sont les seuls titres cotés sur un
marché réglementé d'un pays membre ;
- Sociétés dont les actions sont cotées
dans un marché financier hors l'UE, et utilisent déjà des
Normes Internationales Reconnues, et ce depuis une année
antérieure à celle de la publication au JOCE (Ex :
Sociétés allemandes cotées aux USA, et utilisent le
référentiel US GAAP)
Si le référentiel IFRS est rendu obligatoire
à partir du 1er janvier 2005, et ainsi, la première publication,
une autre échéance a été fixée au 1er
janvier 2004 pour la première application. Il s'agit d'une date
d'application volontariste par les sociétés désirant
intégrer des indices qualité spécifiques de l'EURONEXT
(organisme regroupant des 4 places financières européennes belge,
hollandaise, portugaise et françaises) ainsi que du LIFFE (marché
à terme d'instruments financiers de Londres).
VI- Application dans les pays hors Union
Européenne
Comme estimé, l'étendue du
référentiel IFRS est beaucoup plus vaste que le
périmètre UE. En effet, plusieurs pays ont pris conscience,
à travers le comportement de ces entreprises cotées, de
l'importance du passage aux IFRS, bien sûr adaptées par leurs
normalisateurs.
A Chypre par exemple, toutes les entreprises, de toute taille
appliquent depuis longtemps les IFRS, et sont par conséquent
habitués à leurs exigences.
L'Australie a aussi démontré une bonne
volonté d'application des IFRS australiennes. Quand à la
Nouvelle-Zélande, le normalisateur a exigé pour toutes les
sociétés d'établir leurs états financiers selon les
normes NZIFRS, équivalents des IFRS en Nouvelle-Zélande à
partir de 2007.
L'Uruguay s'est contenté de promulguer un décret
obligeant les sociétés cotées depuis novembre 2004, mais
n'a plus jamais exigé d'adopter les versions mises à jour.
Beaucoup d'autres pays ont imposé le passage au
référentiel IFRS. On peut citer notamment Les Philippines, le
Bengladesh, Hong-Kong, des pays du moyen orient.
CHAPITRE IV : Enjeux pour les entreprises
marocaines
L
e Maroc qui a, depuis son indépendance, fait de la
libre entreprise une constante de sa politique économique, ne pouvait
rester en dehors des profondes mutations qu'a connues l'économie
mondiale.
Ainsi, le Maroc s'est engagé dans un vaste programme
d'ajustement et de mise à niveau de son économie qui a
transformé, de manière notable, aussi bien les structures que la
physionomie du paysage économique national. La matière comptable
ne pouvait pas évidemment échapper à ce grand mouvement de
réformes et ceci, à plusieurs titres.
La réforme a d'abord touché au cadre
institutionnel qui, une fois parachevé, a cédé place
à la réforme réglementaire .En effet, l'harmonisation
de la réglementation comptable avec les normes internationales
représente une mesure d'accompagnement nécessaire à tout
programme visant la libéralisation de l'économie. La
normalisation comptable marocaine s'est ainsi caractérisée par
une fidélité aux principes et normes comptables admis sur le plan
international.
Toutefois, les entreprises marocaines sont elles prêtes
pour affronter les mutations que connaît l'économie mondiale?
Sont-elles bien outillées pour demeurer
compétitives et attirer de plus en plus de capitaux et d'investissements
étrangers ?
Il est incontestable que l'insertion dans l'économie
mondiale est devenue pour le Maroc un impératif, celui ci est contraint
de s'aligner aux exigences de ce nouveau contexte. C'est ainsi qu'il a
opté pour la voie du libéralisme et en a fait une constante de sa
politique et de ses orientations stratégiques à long terme, et
dans cette perspective le Maroc a encouragé l'afflux d'investissements
étrangers afin de renflouer sa machine économique. C'est ainsi
que l'on a assisté à une vague de prises de participations dans
les entreprises marocaines en plus de l'implantation de filiales de groupes
étrangers dans notre pays. Ces entreprises
« hybrides » de par la structure de leurs capitaux, doivent
du fait qu'elles sont implantées sur le territoire marocain ,se plier
aux textes et aux lois en vigueur dans le pays d'accueil .Elles sont, par
conséquent, tenues d'éditer des états financiers qui
soient en conformité avec les prescriptions du CGNC. Par ailleurs, elles
ont l'obligation de reporter à la société mère,
tout en respectant scrupuleusement, dans l'établissement de ce
« reporting », les règles du groupe et donc les
dispositions d'un autre référentiel comptable.
Editer un double jeu de comptes n'est pas une tâche
facile. C'est une problématique que vit et qu'essaie, de gérer,
actuellement, un nombre grandissant de firmes installées au Maroc,
surtout que le développement économique du pays est largement
tributaire de sa capacité à attirer les investisseurs
étrangers et la décision d'investissement de ces derniers est
liée au degré de pertinence et de comparabilité des
comptes de nos sociétés et nos groupes par rapport aux standards
internationaux. Malheureusement, au Maroc, la qualité de l'information
consolidée est encore insuffisante de ce qui est requis par ces
standards, car la consolidation n'est obligatoire que pour les groupes
bancaires, mais, le CGNC qui traite la consolidation donne la
possibilité d'utilisation d 'un référentiel reconnu
sur la plan international.
Toutefois, un projet de loi sur les comptes consolidés
existe depuis plusieurs années et qui prévoit la
possibilité d 'utilisation d 'un référentiel
reconnu pour les groupes cotés
et après avis du CNC mais ,le CDVM recommande aux
autorités l 'adoption des normes IAS.
Actuellement, plusieurs groupes marocains établissent
et publient des comptes consolidés et les principes comptables et
d'évaluations retenues sont utilisés au niveau des comptes
sociaux (CGNC) avec les retraitements de base de consolidation. Mais le recours
aux normes reconnus sur le plan international n'est que ponctuel, de plus les
comptes consolidés publiés par les groupes marocains sont
difficilement rapprochables ou comparables avec les standards internationaux,
en matière de :
- Règles et principes d'évaluation,
- Règles de présentation
De ce fait, les principes de consolidation retenus par les
groupes marocains sont de plus en plus dépassés. Ils le sont plus
avec l'entrée en vigueur des normes IAS/IFRS.
Subséquemment, au Maroc, l'évolution vers les
normes IAS est inéluctable que ça soit pour les groupes
Marocains :
-Pour les besoins d'investisseurs étrangers
s'intéressant au Maroc
-Pour les besoins des bailleurs de fonds étrangers
-Pour les groupes marocains qui veulent se faire coter sur un
marché financier étranger
-Pour les groupes qui souhaitent aller vers une plus grande
transparence et améliorer leur gestion et leur politique de
communication. Ou encore pour les filiales de multinationales pour remonter des
reporting en normes IAS à leurs groupes pour leur permettre
d'établir leur consolidation.
I- Avis du Conseil National de Comptabilité
Le CNC, étant le normalisateur comptable de la place
marocaine, à définit clairement, pour l'établissement des
comptes consolidés de toutes les entreprises marocaines, les
référentiels autorisés.
En effet, les deux choix que laisse le CNC à toutes les
sociétés pour établir des comptes consolidés sont
le référentiel marocain, ou les normes comptables internationales
IAS /IFRS.
Ce dispositif a été complété par
les apports du nouveau code de commerce (loi N° 15-95) ainsi que des lois
17-95 sur la SA et 5-96 sur les autres formes de sociétés. En
effets, toutes ces lois sont venues avec des prescriptions destinées
à offrir une meilleure transparence financière.
II- Note circulaire N° 06/05 du CDVM
(13 octobre 2005)
Il s'agit d'une note publiée par le Conseil
Déontologique des Valeurs Mobilières CDVM marocain, relative
à la publication et à la diffusion d'informations
financières par les personnes morales faisant appel public à
l'épargne, dans un souci de maximisation de la transparence de la dite
information.
L'article 6 de la circulaire stipule que pour toute
personne morale, faisant appel public à l'épargne:
- Les états de synthèse consolidés
doivent être établis selon la législation en vigueur ou
selon les normes comptables internationales (IAS/IFRS).
- Dans le cas où un émetteur souhaiterait un
passage progressif aux normes IAS/IFRS, les modalités de transition
doivent être préalablement approuvées par le CDVM. En ce
cas, la mise en oeuvre complète des normes IAS/IFRS doit être
effective au plus tard pour les comptes relatifs à l'exercice clos le 31
décembre 2007.
- Pour un émetteur étranger soumis à une
réglementation étrangère, les normes utilisées pour
la consolidation doivent être clairement explicitées et
comparées aux normes marocaines ou internationales. Le CDVM se
réserve la possibilité de demander à l'émetteur
d'apprécier l'impact des différences sur les
comptes. »
III- Le Maroc :
chantier pour l'adoption des normes IAS/IFRS
Il ne reste plus beaucoup de temps, aux acteurs financiers
marocains pour préparer et assurer un bon passage aux normes IFRS. En
effet, d'ici 2008 au plus tard, les entreprises doivent se plier à ces
normes inspirées des normes comptables américaines (US Gaap),
pour coller aux exigences internationales.
La base réglementaire comptable et les obligations
en matière de diffusion des informations financières,
citées dans les points précédents existent
déjà. Cependant, il faudra les compléter très
rapidement pour préparer les préalables de la mutation devenue
certaine, en l'occurrence la refonte du plan comptable, l'adoption d'une loi
sur la consolidation et l'harmonisation des textes juridiques et fiscaux. En
effet, ce qui parait comme un simple réglage des présentations
comptables est au fond un bouleversement de la logique même de la
confection des comptes des entreprises et les réglementations qui les
régissent. Il y'a donc nécessité immédiate d'une
prise de conscience collective à la fois du législateur, des
opérateurs économiques et des professionnels de la
comptabilité pour réussir cette transition.
Le dispositif s'impose pour réussir l'adhésion
à l'économie mondiale. Il est utile encore pour la transparence
et la comparabilité des activités économiques. Si depuis
le 1er janvier 2005, les entreprises cotées de l'Union européenne
établissent leurs comptes consolidés selon les normes IFRS, ceci
a sensiblement amélioré la lisibilité de leurs
états financiers tout en donnant encore une image fidèle de leurs
situations patrimoniales.
Les avis de certains experts de la place marocaine, peuvent
donner une idée sur la perception des IFRS par les
professionnels de la comptabilité marocaine :
(extraits du quotidien marocain l'économiste du 6 juin
2005)
« A la différence de la
comptabilité nationale, plutôt conçue à l'usage de
l'administration fiscale, ce référentiel commun IFRS est
destiné essentiellement aux investisseurs pour comparer plus facilement
les sociétés entre elles, ainsi qu'avec les entreprises
internationales qui appliquent les mêmes normes ».
Samir Agoumi, Associé gérant au cabinet
d'expertise Dar Al Khibra
« L'adoption de ces normes modifie la perception
de certaines entités économiques dans la mesure où leurs
résultats, leur endettement et leurs capitaux propres pourrait
connaître d'importantes variations »
Mohamed Hdid, 1er vice-président de l'Institut des
experts-comptables du Maroc
« L'étude élaborée par La
Banque Mondiale en 2002 souligne plusieurs dysfonctionnements de fond qui
appelle une réforme globale de la structure des
comptes ».
Abdelaziz Al Mechatt, Associé Gérant de
PriceWaterhouseCoopers Maroc
L'adoption des IFRS vient renforcer la transparence des
marchés financiers et permettra de contribuer fortement au
développement des activités d'appel à l'épargne
publique.
De ce fait, leur mise en oeuvre implique la refonte de toute la
disposition financière, comptable, juridique et fiscale de l'entreprise.
Il s'agit en fait d'une obligation de mise à niveau globale des
dispositifs en vigueur pour harmoniser les traitements comptables et fiscaux.
Et si M. HDID pense que l'adoption de ces normes modifie la
perception de certaines entités, c'est qu'elles apportent plusieurs
dispositifs notamment la «juste valeur» dans l'évaluation de
nombreux actifs et passifs des entreprises et la prééminence de
la réalité économique sur l'apparence juridique dans tout
ce qui est des contrats de location financement. Dans ce sens, les postes du
bilan doivent être réévalués de façon
continue à leur valeur du marché, et pour certains postes,
réalisables sue une durée supérieure à
l'année, il faudra répondre à la question du taux
d'actualisation pour réaliser une évaluation à la
«juste valeur».
De ce fait, la gestion financière de l'entreprise
marocaine va subir une grande modification avec la prise en compte de ces
éléments précités, dans le bilan ou le compte
d'exploitation et d'autres éléments comme les stock-options qui
viendront se rajouter au résultat, les actifs en leasing qui
apparaîtront à l'actif et l'équivalent en dettes au passif,
ou encore les engagements futurs de l'entreprise, comme les retraites à
servir aux salariés, qui vont être fréquemment
actualisées à leur valeur actuelle. Le bilan reflètera
ainsi davantage la véritable valeur de l'entreprise marocaine pour une
meilleure appréciation de sa situation financière et ses
potentialités de développement.
Quand à l'étude de la Banque mondiale,
citée par M. AL Mechatt, sur les pratiques comptables au Maroc.,
l'analyse recommande une mise à niveau des dispositifs en vigueur pour
les adapter à la réalité économique des
sociétés. Parmi les principales critiques faites à la
comptabilité marocaine, c'est qu'elle ne reflète nullement une
image fidèle de l'entreprise. Aussi, le dispositif tel qu'il est mis en
pratique n'est-il pas adapté à la consolidation et ne
prévoit aucune obligation pour la présentation des états
financiers sur les entités ad hoc. Et enfin, la comptabilité
locale ne vise pas en définitive l'investisseur, car elle consacre le
principe de la prudence dans la confection des comptes.
Plusieurs projets ont été définis en
droite ligne avec les recommandations de la Banque mondiale visant la refonte
de la structure du plan comptable pour l'amélioration de la
présentation des états financiers des entreprises.
Dans un contexte d'ouverture économique, l'adoption des
normes IFRS apparaît comme un accélérateur
d'intégration à l'économie mondiale. En effet, les
échanges commerciaux se font de plus en plus selon la réputation
et la situation financière des entreprises. Plus il y a d'informations
fiables et comparables sur une entreprise, plus il lui est facile
d'accéder aux marchés étrangers. Diffuser des états
qui reprennent une image fidèle du patrimoine et des
potentialités de développement est un facteur de
compétitivité de premier ordre sur les marchés
étrangers.
Il est aussi judicieux de mettre en évidence les
impacts conjugués et simultanés des IFRS et des accords de BALE
II. Ces accords visant à améliorer les mesures
prudentielles des banques au niveau international ainsi que local (via les
banques centrales) ne restent pas sans incidence sur les autres entreprises
autres que les banques.
En effet, ces accords, prolongement direct du fameux ratio
Cooke et du Bâle I, vise l'activité des banques et concerne donc
la relation des banques avec leurs clients. Ces derniers sont ainsi autant
concernés que leurs bailleurs de fonds. C'est le piler 1 (1 chapitre
parmi 3) du texte de l'accord Bâle II, intitulé Exigence de fonds
propres qui concerne très directement les entreprises non bancaires.
Contrairement à l'ancienne conception du risque chez les banques,
mesurée bien évidemment par le ratio Cooke, et qui traitait les
crédits accordés de façon uniforme, sans tenir compte de
la qualité du débiteur, l'accord de Bâle II innove
puisqu'il prévoit que pour chaque débiteur, doit être
attribuée une « note » ou un «
rating » qui sera inclut dans son risque de crédit. Un
coefficient de pondération sera appliqué à chaque rating,
et sera intégré dans le calcul par la banque de son encours
pondéré.
Un bon Rating permet d'appliquer un coefficient de
pondération faible et à la banque pourrait donc octroyer plus de
crédit et d'être plus rentables. Le terme utilisé dans ce
contexte est «économiser les capitaux propres» qui veut dire
préserver le
développement des octrois de financements par les
banques. Pour ce faire, et surtout si elles comptent abandonner le rating
externe, pour leurs propres ratings, elles devront collecter d'innombrables
données sur l'Entreprise, son secteur, sa direction et de les traiter
d'une manière très développée.
Pour affiner le rating de leurs clients, les banques devront
« tous savoir » sur leurs clients. Dès lors, un
monde de transparence va s'imposer aux entreprises intéressées
par l'accès au financement. Cette transparence concerne à la fois
les comptes annuels et rapports de gestion, ainsi que les comptes
prévisionnels supposés être sincères.
Elle concerne aussi l'équipe dirigeante, la
compréhension par l'entreprise de son environnement et de son
évolution.
D'autres partenaires seront aussi intéressés par
cette transparence notamment les clients des entreprises, leurs fournisseurs et
leurs concurrents.
Parmi les exigences attendues, l'application des normes IFRS
qui apportera systématiquement une réponse à une grande
partie de ces besoins en information, et le point suivant traitant des
changements organisationnels qu'impliquerait l'application des IFRS montrera
à quel point les entreprises communiquant leurs informations
financière selon le référentiel IFRS pourront facilement
bénéficier d'un bon rating suite à la qualité
importante que présentent leurs états de synthèses. Ces
sociétés constituent un Bon Risque pour les banques.
IV- Principales différences entre
les normes IFRS et le référentiel marocain
Le référentiel IFRS est très
différent du marocain, et apporte beaucoup d'innovations. En effet, ils
y sont comblés beaucoup de vides caractérisant la
réglementation comptable de son homologue marocain, notamment en
matière de comptabilisation des engagements hors bilan, des modes de
dépréciation des actifs, de la comptabilisation
des instruments financiers, des regroupements d'entreprises,
de consolidation et des informations sectorielles.
Aussi, existe-t-il des divergences des principes comptables.
Les plus importants résident dans la comptabilisation des
immobilisations acquise par voie de crédit bail, les différences
de change, la notion d'impôts différés, des immobilisations
en non valeur.
L'autre innovation des IFRS par rapport au
référentiel marocain consiste en le détail que doit
comporter l'Annexe, équivalent de l'ETIC au Maroc. L'annexe
prévue par les IFRS est étoffée d'informations de
manière à ce que le lecteur puisse avoir une image fidèle
et comprendre tout le contenu des états de synthèse d'une
entreprise, sans être initié à ses propres pratiques.
Ce point comportera une analyse des principales
différences par norme entre le contenu des IFRS et celui du
référentiel marocain.
- IAS 1 : Présentation des états
financiers
Le référentiel comptable marocain n'exige pas
que les états financiers contiennent le tableau des flux de
trésorerie, ni encore le tableau de variation des capitaux propres.
Aussi, faut-il rappeler la différence de
présentation du bilan et du compte de résultat. En effet, si le
CGNC repose sur un schéma comptable (plan comptable) alors que les IFRS
ne prévoient aucun canevas prédéfini.
Une autre grande différence de présentation
concerne cette fois ci les actifs à recevoir et les passifs à
régler dont l'échéance est supérieure à 12
mois qui en IFRS, doivent être présentés distinctement.
- IAS 2: Stocks
En ce qui concerne cette norme les différences entre
les deux référentiels concerne les méthodes de
valorisation ainsi que l'imputation des frais généraux dans le
coût de production.
En effet quand le CGNC et la législation fiscale
autorisent l'évaluation des biens fongibles (interchangeables) selon la
méthode CMUP ou FIFO. Les normes IFRS donnent la
possibilité de recourir au LIFO, mais elles prévoient des
informations plus détaillées fournies en annexe
Pour l'imputation des frais généraux, le CGNC
préconise de ne pas les incorporer dans le coût de production, par
contre la norme IAS 2 distingue les frais généraux
administratifs qui ne sont pas incorporables, des frais généraux
de production. Aussi, ces derniers peuvent être soit des frais de
structure, incorporables selon les cas ou des frais opérationnels
incorporables.
- IAS 7: Tableau des flux de
trésorerie
Un tableau des flux de trésorerie doit faire partie des
états financiers de toute entreprise. Il présente les flux de
trésorerie par activité (opérationnelle, financement,
Investissement)
- IAS 8: Méthodes comptables, changement
d'estimations et erreurs
Le référentiel comptable marocain ne fait pas de
distinction au niveau du changement des méthodes comptables, du
changement d'estimations et de corrections des erreurs, ils sont imputés
systématiquement au résultat de l'exercice. Par contre, l'IAS 8
prévoit d'impacter les changements d'estimations sur le résultat,
et d'impacter les corrections d'erreurs et les changements de méthodes
comptables sur les capitaux propres.
- IAS 10: Evènements postérieurs
à la clôture
Il n'existe pas de divergence significative entre les deux
référentiels sauf en cas de remise en cause de la
continuité d'exploitation. En effet, quand il y'a remise en cause de la
continuité de l'exploitation par un événement
postérieur à la clôture, l'IAS 10 prévoit
automatiquement la comptabilisation en valeur liquidative (modification
radicale de la convention comptable).
Pour ce qui est des règles marocaines, la
comptabilisation des comptes en valeurs liquidatives est fonction de
l'existence d'un lien direct prépondérant avec une situation
existant à la date de clôture, faute de quoi, il est suffisant de
donner une simple information dans l'ETIC.
- IAS 12: Impôts sur le
résultat
Les règles marocaines ne prévoient pas la
comptabilisation des impôts différés dans les comptes
individuels des entreprises.
- IAS 14: Information sectorielle
Les règles marocaines ne prévoient pas
d'informations sectorielles à fournir au niveau des états de
synthèse. Par contre les IFRS exigent une information sectorielle en
fonction des activités de l'entreprise et des zones
géographiques.
- IAS 16: Immobilisations corporelles
L'évaluation initiale d'une immobilisation selon les
normes IFRS, intègre dans le coût d'acquisition, des
éléments non pris en compte par le référentiel
marocain. Il s'agit notamment des droits d'enregistrement capitalisés,
des honoraires versés à un ingénieur consultant en charge
de la supervision du processus d'installation capitalisés et le
coût de démantèlement et de remise en état du
site.
Pour l'évaluation ultérieure des immobilisations
corporelles, les IFRS permettent la réévaluation de certaines
immobilisations mais, par catégories et de façon
régulière. Quand aux règles marocaines, la
réévaluation peut se faire seulement pour l'ensemble des
immobilisations corporelles. L'aspect régulier des
réévaluations n'étant pas exigé.
Une autre notion importante en IFRS est la durée
d'utilité. En effet, la durée d'amortissement des immobilisations
corporelles n'est plus une durée fiscale, mais plutôt la
durée de d'utilisation prévue. La base amortissable est
égale à la différence entre le coût d'acquisition et
la valeur résiduelle estimée à la fin de la durée
d'utilité.
L'amortissement des immobilisations par composants distincts
est obligatoire pour les IFRS est moins systématique en règles
marocaines.
- IAS 17: Contrats de location
Les IFRS prévoient la distinction entre les contrats de
location-financement et les contrats de location simple et en définit
clairement les critères. Les immobilisations acquises par contrat de
location-financement sont inscrits à l'actif de l'entreprise avec en
contrepartie un passif (dettes).
- IAS 18: Produits des activités
ordinaires
La distinction entre les « produits
d'exploitation », les « produits financiers » et
ceux « courant » n'est pas prévue par l'IAS 18.
D'autres rubriques sont prévues par exemple, « ventes de
biens », « prestations de services »,
« Intérêts »,
« Redevances »,
« dividendes »...etc.
- IAS 19: Avantages du personnel
En ce qui concerne la comptabilisation des avantages à
long terme du personnel comme la retraite et la prévoyance maladie est
obligatoire. Encore faut-il actualiser les engagements vis-à-vis du
personnel dépassant 12 mois après la date de clôture de
l'exercice.
- IAS 21: Effets de variation des cours des
monnaies étrangères
Les écarts de conversion Actif et Passif prévus
en bilan par le CGNC sont comptabilisés directement en résultat
selon cette norme.
- IAS 23: Coûts d'emprunt
L'incorporation des coûts d'emprunt dans le coût
d'un actif est optionnelle en IFRS comme en règles marocaines mais avec
des modalités définies avec plus de précision. Toutefois,
cette incorporation n'est pas prévue pour les emprunts inférieurs
à 12 mois.
- IAS 27, 28, 31: Consolidation
La présomption de contrôle n'est pas à
l'ordre du jour pour les filiales détenues entre 40 et 50% en IFRS. En
effet, le contrôle doit être démontré.
Aussi, toute entité contrôlée même
si le groupe n'en possède aucune action peut être
consolidée en IFRS. Par contre, pour le référentiel
marocain, il est nécessaire de détenir au moins une part de cette
entité.
L'autre traitement autorisé de IAS 31, prévoit
la consolidation des coentreprises (contrôle conjoint) selon la
méthode de la mise en équivalence, ce qui est interdit en
règles marocaines.
- IAS 33: Résultat par
action
Cette norme prévoit de calculer le résultat par
action. Ce qui n'est pas prévu par le CGNC.
- IAS 34: Information financière
intermédiaire
Le référentiel comptable marocain ne traite pas
de l'information financière intermédiaire.
- IAS 36: Dépréciations
d'actifs
Cette norme, consacrée au détail de la
dépréciation des actifs, apporte des notions nouvelles, notamment
la valeur recouvrable, Valeur d'utilité (obtenue de l'actualisation des
cash flow futurs) et unité génératrice de
trésorerie (centre de profit).
Elle rend aussi obligatoire d'effectuer des « Tests
de dépréciation » à la fin de chaque exercice,
ainsi que l'utilisation d'indicateurs de pertes de valeur.
- IAS 37: Provisions, passifs éventuels et
actifs éventuels
Cette norme apporte énormément de
précision au niveau du traitement des provisions. Elle prévoit
notamment de lier la provision à l'obligation actuelle des flux futurs
à provisionner, de donner une estimation fiable des flux futurs. Une
information détaillée sur le calcul des provisions est aussi
prescrite par cette norme.
Pour ce qui est des actifs et des passifs éventuels le
référentiel marocain n'en fait pas référence.
- IAS 38: Immobilisations
incorporelles
Pour les frais de recherche et développement, il
n'existe pas de distinction entre la recherche fondamentale et la recherche
appliquée dans les normes IFRS. En effet, elles prévoient de
comptabiliser les dépenses de recherche en charges, et les
dépenses de développement en immobilisations. Reste à
vérifier toutes les conditions pour classer les frais en dépenses
de développement. Aussi, la réévaluation des
immobilisations incorporelles interdite en règles marocaines est rendue
possible selon les IFRS. Quand à la comptabilisation à l'actif
des charges différées ou à étalage des frais
d'établissement sur plusieurs, les IFRS rendent interdite cette
pratique.
- IAS 40: Immeubles de placement
La notion d'immeubles de placement (immeubles acquis et
destinés à autre chose que l'exploitation normale de
l'entreprise, exemple des terrains acquis et loués comme parkings)
n'existe pas dans le référentiel comptable marocain. Par contre,
les IFRS prévoient leur évaluation à la juste valeur.
Deuxième Partie
Chapitre 1 : Méthodologie du
système de notation appliqué au
Maroc
I- INTRODUCTION:
L
a présente réflexion s'inscrit dans le cadre de
l'élaboration d'un système de cotation des entreprises dont
l'hétérogénéité impose une méthode
d'évaluation qui soit harmonisée. Il s'agit d'une
évaluation du niveau de risque global présenté par une
entreprise ( grande entreprise ou PME ) cliente ou prospect.
II- RAPPEL DE L'EXISTANT:
Le portefeuille actuel de la banque est composé
de quatre catégories de clientèles différenciées
par un code notoriété décidé par les comités
de risque habilités :
catégorie `'A'': relation de premier ordre, risque
excellent ;
catégorie `'B'': bonne clientèle;
catégorie `'C'': clientèle ordinaire ( tout
venant );
catégorie `'D'': risque préoccupant
à surveiller sans possibilité de dépassement pour les
exploitants du front office. Dans ce dernier compartiment, on peut trouver
également et sans distinction de catégories, les clients ayant
été virés à prédouteux, à douteux ou
à compromis.
Cette codification est prise en charge au niveau du
système informatique principalement en matière des pouvoirs de
dépassement par catégorie de clientèle.
Elle est également retenue comme directive en
matière de rémunération des fonds propres de la banque
(objectif de rémunération de 10%, 15%, 20% et 25% pour les fonds
propres consommés en vertu du ratio minimum de solvabilité,
respectivement par les entreprises de catégorie A, B, C ou D) .
III- UTILISATION DE
LA COTATION :
Le système de cotation à élaborer doit
répondre aux objectifs suivants:
renforcer l'objectivité des décisions;
définir un système de délégation
différencié par catégorie de risque;
asseoir une politique commerciale par objectif:
développer, maintenir, se désengager au niveau d'une relation,
d'un groupe de relations etc .... ;
ajuster l'offre commerciale: allocation des compétences
commerciales, différenciation des conditions bancaires, des
crédits, des garanties etc....;
améliorer l'évaluation et le suivi des
risques: réexamen systématique des affaires à risque,
déclassement des créances etc... .
IV- SYSTEME DE COTATION
SUGGERE :
Le rating est une notation permettant d'évaluer
le niveau du risque global de l'entreprise à partir du risque de
contrepartie (risque intrinsèque) et de la qualité de la
relation bancaire (physionomie du compte, rentabilité). Dans le cadre du
présent travail, la cotation sera limitée au risque de
contrepartie qui sera évalué à partir des critères
complémentaires suivants :
· du positionnement concurrentiel sur le marché ;
· de la qualité du dirigeant et de son management
;
· des performances financières
appréciées sur la base de 6 ratios financiers
développés ultérieurement.
V- COTATION : MECANISMES ET ARTICULATION.
La cotation des PME est établie sur une grille sur la
base des 3 critères ci-dessus :
· le positionnement de l'entreprise sur son
marché;
· la qualité du dirigeant et de son
management ;
· les performances financières de l'entreprise
appréciées à partir des six ratios suivants:
Endettement
..................= Endettement à terme
x 100
fonds propres
Autonomie.....................=
total dettes bancaires x 100
total bilan corrigé
Capacité de remboursement =
dettes financières stables bancaires x100
C A F
Poids des charges
financières = charges
financières x 100
E B E
Trésorerie........................=
trésorerie compt.Nette x 360
CA HT
Rentabilité.......................=
E B E x 100
CA HT
VI- MODALITES DE NOTATION :
Le système de notation a pour finalité
d'affecter à chaque entreprise une note qui traduit le risque global qui
lui est associé. Cette note peut varier, par classe de risque , comme
suit :
CLASSE DE RISQUE N O T E S
Note A ===========>
Relation de 1er ordre.
GESTION NORMALE Note
B ===========> Très bonne relation.
Note C ===========>
Clientèle courante.
GESTION PREVENTIVE Note
D ======> Dossier répondant au moins
à 1 critère de détection des dossiers
difficiles
CONTENTIEUX &
Note E =====> Dossier Déclassé à
prédouteux.
RECOUVREMENT Note
F =====> Dossier déclassé
à douteux.
Note G =====>
Dossier déclassé à compromis.
· Les notes A , B ou C seront attribuées par
le système de cotation décrit ci-dessous et correspondent
respectivement à des clients excellents , bons et moyens .
· La note «D» est affectée par
l'application «détection des dossiers difficiles» à
tout client répondant à au moins un clignotant d'alerte.
· Les notes E , F et G sont déterminées
par l'application «Déclassement des créances» et
affectées à des catégories de dossiers ne
relevant plus de la gestion normale et respectivement
déclassés à prédouteux , douteux et à
compromis
Techniquement, chaque note représente un intervalle,
ils sont répartis comme suit :
· Une classification A est attribuée à une
note comprise entre 90 et 100
· Une classification B est attribuée à une
note comprise entre 80 et 90
· Une classification C est attribuée à une
note comprise entre 70 et 80
· Une classification D est attribuée à une
note comprise entre 50 et 70 »
· Une classification E est attribuée à une
note comprise entre 40 et 50 »
· Une classification G est attribuée à une
note comprise entre 30 et 40 »
· Une classification F est attribuée à une
note inférieure à 30.
Chapitre 2 : Le retraitement des
données comptables et la mise en
application du système de notation
suggéré
S
i les informations comptables issues du bilan comptable sont
tout à fait essentielles lors de la préparation du diagnostic
financier d'une entreprise par un banquier, il n'en demeure pas moins que,
préalablement à la mise en oeuvre de cet examen, il est
souhaitable que celui-ci procède à un certain nombre de
corrections (redressements de comptes et/ou regroupements de comptes) de ces
données pour lui permettre de disposer de données plus
pertinentes et d'ensembles plus significatifs sur le plan financier.
I - Les principaux redressements de comptes à
opérer
A. le traitement des actifs fictifs ou non valeurs
B. le problème de l'imputation du résultat de
l'exercice
C. la réintégration des `effets
escomptés et non échus'
D. la réintégration des opérations de
crédit-bail
E. la réimputation des `provisions pour risques et
charges'
F. la réimputation des prêts participatifs aux
fonds propres
G. la revalorisation éventuelle des actifs
immobilisés de l'entreprise.
A noter que notre présent mémoire ne traite pas
la correction d'un bilan mais l'impact de ce retraitement sur le rating d'une
entreprise.
II- Mise en application : Présentation du
programme
1ére Etape :
Saisie du bilan ( vous trouverez en annexe les bilans
comptables de la société TANODJI)
2éme Etape :
Elaboration d'un bilan fonctionnel
3éme Etape :
Calcul des ratios et scoring sur la base d'un bilan
comptable
(cf en annexe le tableau des bornes de notation )
4éme Etape :
Calcul des ratios sur la base d'un bilan retraité
(vous trouverez en annexe le bilan retraité de la société
TANODJI)
CF ficher ecxel « Bilan
société TANODJI »
CF ficher ecxel « Scoring
société TANODJI retraité »
III- Comparaison et interprétation des
résultats trouvés
1er résultat :
- Sur la base d'un bilan comptable, la société
TANODJI a obtenu un scoring de C .
La note C : représente a clientèle
courante, elle donne droit à :
Ø le même taux que celui appliqué pour
toutes les sociétés dans la même catégorie.
Ø Une couverture réelle à hauteur de 50%
du montant sollicité;
2éme résultat :
- Sur la base d'un bilan retraité, la
société TANODJI a obtenu un scoring de B .
La note B : représente a clientèle
courante, elle donne droit à :
Ø le taux bonifié
« prestige »
Ø Une couverture réelle à hauteur de 25%
du montant sollicité;
En vue des résultats trouvés, on peut dire avec
certitude que la correction des bilans, en respectant les nouvelles normes
IFRS, impactent directement le système de scoring adopté par la
banque.
Et si les informations issues du bilan comptable sont tout
à fait essentielles lors de la préparation du diagnostic
financier d'une entreprise par un banquier, il n'en demeure pas moins que,
préalablement à la mise en oeuvre de cet examen, il est
souhaitable que celui ci procède à un certain nombre de
corrections (redressements de comptes et/ou regroupements de comptes) de ces
données pour lui permettre de disposer de données plus
pertinentes et d'ensembles plus significatifs sur le plan financier.
Il faut noter toutefois que l'application des normes IFRS /
IAS ne constitue pas un simple retraitement de données
financières ni un changement de référentiel comptable.
Elles représentent un véritable bouleversement de la philosophie
de la production de l'information financière. Jusqu'ici
l'efficacité de cette information était essentiellement
orientée vers l'intérieur de l'entreprise. Les Normes IFRS vont
conduire les dirigeants des entreprises à se tourner vers
l'extérieur : actionnaires, communauté financière,
régulateurs, partenaires.
Il est permis d'anticiper que les normes deviendront
applicables à tous les groupes cotés et non cotés, sous la
pression des marchés financiers, des concurrents ou des clients
obligeant leurs fournisseurs à être conforme aux normes «
IFRS ».
Conclusion
A
u terme de ce mémoire, on peut dire que le retraitement
des bilans est devenu essentiel pour les banques ainsi que pour les
sociétés. Cependant le problème de cette correction reste
très complexe.
Ces normes comptables sont devenues désormais, un outil
puissant de politique économique, même plus déterminant que
certaines mesures d'incitation à l'investissement (mesures d'ordre
réglementaires, fiscal...) du fait que c'est un argument fort vis
à vis des investisseurs étrangers, susceptible de
sécuriser leurs relations avec le tissu économique d'un pays,
à une époque où l'investisseur est devenu très
sensible à l'effort déployé pour l'obtention d'une image
fidèle des entreprises auxquelles ils apportent des ressources.
Ainsi, puisque l'idée d'une opinion et d'une pratique
comptable harmonisées gagne davantage du terrain à travers le
monde, il est devenu sine qua non pour le Maroc de mettre en exergue sa
capacité à promouvoir une image de marque de qualité au
niveau des différentes places financières en adhérant, le
plus tôt possible au processus de normalisation comptable.
Cependant, on constate que la réglementation comptable
marocaine se caractérise toujours par des absences de prise de
positions, voir des « vides » qui incitent l'utilisateur
des comptes marocains de se reporter à des référentiels
internationaux pour avoir des réponses à ses interrogations.
Ceci est une résultante de l'absence, depuis
l'instauration des normes marocaines, d'un travail de suivi et d'accompagnement
à l'instar de ce qui se fait ailleurs, comme en France, où des
organismes professionnels tels que le CNCC, l'OEC ou même le CNC
émettent périodiquement des avis, recommandations et publications
permettant d'être éclairé sur divers points de la doctrine
comptable ainsi que l'actualité professionnelle .
Toutefois, il faut dire que l'adoption de ces nouvelles normes
internationales demeurent une affaire délicate que cela soit lié
aux entreprises marocaines qu'étrangères, qui trouvent, selon les
praticiens et les experts dans la comptabilité et l'audit, beaucoup de
difficultés lors de la mise en place de ces normes
Ainsi, au delà de ces carences et de l'effort colossal
d'adaptation et de mise à niveau à déployer, les
entreprises aussi bien marocaines qu'étrangères envisageant la
conversion de leurs comptes aux normes IAS/IFRS doivent être conscientes
de l'ampleur de ce passage dont « la réussite est tributaire
de l'adoption d'une méthodologie spécifique, qui implique toutes
les fonctions de l'entreprise et qui s'articule entre autres sur de nombreux
points. Il s'agit du diagnostic des systèmes d'informations et leur
capacité à produire les informations requises pour les IFRS, de
l'analyse des orientations stratégiques de la direction, de la formation
technique et enfin de l'implémentation des normes par la
détermination des impacts sur le bilan d'ouverture et la mise en place
des procédures et systèmes nécessaires » selon
les propos de M Abdelmajid Benjelloun Touimi « DG de BMCE
BANK ».(interview publiée à l'économiste du
vendredi 11 juin 2004).
.
Bibliographie
Ouvrages :
- Notes iternes d'Attijariwafa Bank
- Cours de M.Lesoin
- Association nationale des Directeurs Financiers et de
Contrôle de Gestion « Normes IAS/IFRS : Que faut-il
faire ? Comment s'y prendre ? », Eric Delessalle, Editions
d'organisation (174 pages)
- Cours de l'INTEC : Normes Comptables Internationales.
- Cours sur les normes IAS/IFRS : Support de M.Mhammed El
Hamza.
- « Lepetit IFRS 2006/2007 », Robert Obert,
Dunod ( 47 pages)
- Bernard Raffounier « les normes comptables
internationales » éditions Economica, 1996.
Sites Internet :
-
www.ecogesam-ac-aix-marseille.fr/revue/N2tmp/normescomptables
-
www.cegid.fr/lyon-finance.org/normescomptables
-
www.conseil-création.com/decf/iasb.php
- www.iasb.org .uk
- www.iasplus.com
Annexe
Bilan physique de la société
TANODJI
Bilan retraité de la société
TANODJI