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Reformes macro-économiques et réduction de la pauvreté en république démocratique du Congo: une analyse en équilibre général calculable

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par Michel DISONAMA SINDO
Institut facultaire des sciences agronomiques de Yangambi - Doctorat d' économie agricole 2008
  

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6. LES PRINCIPALES CONCLUSIONS

Le processus de mondialisation et l'intégration croissante des économies, au centre de la Stratégie DSRP, ont des effets variables selon les pays et les Régions en termes de pauvreté et d'inégalité, qui sont encore assez mal appréhendés en RDC. Il était alors devenu important de questionner, la souténabilité de ce nouveau processus de développement, à la fois mondialisé et régionalisé, ainsi que les modalités d'insertion de l'économie congolaise dans l'économie mondiale, suite à des nouvelles réformes socio-économiques préconisées par le DSCRP.

L'objectif global de cette étude était de mesurer l'impact global sur les composantes macroéconomiques, la sécurité alimentaire, la pauvreté et les inégalités entre les groupes socio-économiques en RDC, suite aux reformes socio-économiques de la stratégie DSCRP-PPTE, basée sur la relance du secteur agricole et de la libéralisation commerciale.

Quatre objectifs spécifiques ont été poursuivis pour atteindre notre but et répondre à nos questions d'étude :

1) Construction d'une Matrice de Comptabilité Sociale (MCS) de la RDC pour l'année 2005, sur la base des objectifs de l'étude, afin de Mettre en exergue les relations qui existent entre les différents secteurs de l'économie congolaise et en particulier le lien entre le secteur agricole au reste de l'économie;

2) Construire un Modèle d'Equilibre Général Calculable (MEGC) sur la base de la Matrice de Comptabilité Sociale ci-dessus;

3) Simuler et comparer des mesures de politique de redistribution des fruits de la croissance économique sur la sécurité alimentaire, l'incidence de la pauvreté et des inégalités au sein des ménages;

4) Sur la base des simulations, recommander des politiques permettant d'atteindre la sécurité alimentaire, la réduction de l'incidence de la pauvreté et des inégalités au sein des ménages.

Au terme de ce travail nous pouvons tiré les conclusions suivantes

L'économie congolaise a connue un recule entre 1994 et 2005. Le secteur agricole, premier en importance pour ce qui concerne la formation du PIB, a connue une diminution de 18 %, due essentiellement à la baisse de production des cultures vivrières, d'élevage, de la pêche ainsi que de la chasse. Le secteur tertiaire, deuxième en importance dans la formation du PIB, a progressé de 9% entre 1994 et 2005. Le secteur « industries » a, elle aussi, connue une amélioration dans la formation du PIB, passant de 14 à 23 % entre 1994 et 2005. Malgré une baisse de consommation de 20,6% en moyenne, l'économie congolaise est restée une économie de consommation importante. 89,1% du PIB sont affectés à la consommation. On remarque, en outre, une faiblesse structurelle des investissements. Une moyenne de 11,1% du PIB est affectée à l'investissement. Mais la tendance s'amélioré due à l'augmentation des dépenses allouer à la Formation Brute du capitale. La RDC est restée Importateur net des biens et services (exportations nettes -0,2% en moyenne) et, les impôts sur le commerce extérieur sont restés principales sources de recette de l'Etat.

Les simulations réalisées montre que la conjugaison des effets prix et revenus négatif des mesures de libéralisation des échanges agricoles freine la production agricole et diminue les performances macroéconomiques de la RDC. Toute fois elles entraînent une baisse de prix des importations des produits alimentaires qui s'accompagne d'un accroissement de la demande et de la consommation de ces produits. Cette plus grande accessibilité de la population aux produits alimentaires renforce, en raison de son effet positif sur le bien être du à la consommation de ces produits, leur sécurité alimentaire qui reste, néanmoins, très vulnérable aux chocs externes. Ce qui, contrairement aux attentes de la politique du DSCRP, qui vise à assurer une meilleure autosuffisance alimentaire, maintien la RDC dans une situation de la dépendance alimentaire vis-à-vis du reste du monde. Ce passage d'une économie de production alimentaire à une économie d'importation, à la suite de la libéralisation des échanges agricoles, compromet le bien être et la sécurité alimentaire du long terme, qui implique la réduction de la dépendance alimentaire et l'élévation de la production domestique. En vue d'atténuer les effets négatifs de ces mesures de libéralisation, des mesures envisageables ont été simulées. Il ressort des résultats de ces simulations que, l'appui financier international est nécessaire à la RDC pour résoudre le problème de production alimentaire et de médiocres performances macro-économique, posé par la libéralisation des échanges de produits agricoles.

L'effet de la hausse de la productivité du secteur agricole de 20% est de favoriser une réallocation des ressources en défaveur de la production vivrière et des services non-marchands, au profit de toutes les autres branches du secteur industriel, et de celles des services marchands. Au niveau des finances publiques, ce choc a pour effet une amélioration de l'épargne du gouvernement de l'ordre de 8,7%.

Une hausse des prix mondiaux des céréales de 50%, entraîne une augmentation de l'indice de pauvreté de 7,98%, laissant entrevoir que la hausse de prix mondiaux des céréales aggrave la pauvreté, pendant que l'augmentation de la productivité agricole réduit légèrement la pauvreté dans les milieux urbains, car elle diminue légèrement l'indice FGT (-1,56%).

Une amélioration de la productivité améliore la situation des pauvres et non pauvres urbains et dégrade par contre les conditions de vie des populations rurales. Si les gains de productivité ne profitent pas aux populations rurales, sans un mécanisme de compensation, la recherche de rendements plus élevés ne peu être une motivation pour ces ménages.

Pour les deux simulations, les variations des inégalités sont marginales. L'accroissement de 50% du prix mondial des céréales, diminuent légèrement les inégalités intra- ménages pour les deux groupes de ménages urbains dirigés par un chef non éduqué (Kinshasa avec -0,49% et autres centres urbains, -0,35%) et l'augmentent, par contre, pour les autres catégories de ménages.

Les résultats obtenus suite à l'amélioration de la productivité dans le secteur agricole peuvent paraître contre- intuitif avec une augmentation plus importante des inégalités (mais toujours faible) pour les ménages ruraux éduqués (2,19 %) et non éduqués (1,59 %). Les ménages des autres centres urbains non éduqués ayant connu une diminution de la pauvreté subissent en contre partie une hausse de l'inégalité avec une variation de 1,52%. Les autres groupes de ménages connaissent une légère aggravation de leur situation inégalitaire hormis les ménages Kinois non éduqués pour lesquels nous constatons une très légère amélioration en terme d'inégalité (-0,43 %).

A la lumière de ces résultats, nous recommandons à la RDC des politiques douanières prudentes. Une ouverture partielle et progressive est nécessaire à condition d'une présence d'un appui financier extérieur pour remédier aux effets néfaste de déséquilibre macroéconomique. La politique agricole devrait être centrée sur l'amélioration des prix agricoles ainsi qu'une politique qui conduirait à la réduction des intermédiaires seraient des clés de l'amélioration des revenues et des conditions de vie des ruraux. Des études devront être menées pour déterminer les stratégies des compensations ainsi que les mesures d'encadrement optimales capables de faire de l'amélioration des productivités physique une solution pour les ménages ruraux.

Les résultats de ce travail devraient servir d'outil de base à plusieurs chercheurs et applications qui s'intéresseront plus particulièrement aux comportements des branches agricoles de l'économie ou encore à une modélisation du monde agricole. Nous recommande aux étude future d'inclure dans le modèle la dimension provinciale pour mesurer les effets différenciés des reformes socioéconomiques préconisées par le DSCRP sur les populations selon les provinces d'habitation. D'autres grandeurs macroéconomiques devraient aussi être pris en compte, notamment, l'inflation, les encaisse monétaires, les dépenses publiques, l'inflation, le taux d'Intérêt etc.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus