6. LES PRINCIPALES CONCLUSIONS
Le processus de mondialisation et l'intégration
croissante des économies, au centre de la Stratégie DSRP, ont
des effets variables selon les pays et les Régions en termes de
pauvreté et d'inégalité, qui sont encore assez mal
appréhendés en RDC. Il était alors devenu important de
questionner, la souténabilité de ce nouveau processus de
développement, à la fois mondialisé et
régionalisé, ainsi que les modalités d'insertion de
l'économie congolaise dans l'économie mondiale, suite à
des nouvelles réformes socio-économiques
préconisées par le DSCRP.
L'objectif global de cette étude était de
mesurer l'impact global sur les composantes macroéconomiques, la
sécurité alimentaire, la pauvreté et les
inégalités entre les groupes socio-économiques en RDC,
suite aux reformes socio-économiques de la stratégie DSCRP-PPTE,
basée sur la relance du secteur agricole et de la libéralisation
commerciale.
Quatre objectifs spécifiques ont été
poursuivis pour atteindre notre but et répondre à nos questions
d'étude :
1) Construction d'une Matrice de Comptabilité Sociale
(MCS) de la RDC pour l'année 2005, sur la base des objectifs de
l'étude, afin de Mettre en exergue les relations qui existent entre les
différents secteurs de l'économie congolaise et en particulier le
lien entre le secteur agricole au reste de l'économie;
2) Construire un Modèle d'Equilibre
Général Calculable (MEGC) sur la base de la Matrice de
Comptabilité Sociale ci-dessus;
3) Simuler et comparer des mesures de politique de
redistribution des fruits de la croissance économique sur la
sécurité alimentaire, l'incidence de la pauvreté et des
inégalités au sein des ménages;
4) Sur la base des simulations, recommander des politiques
permettant d'atteindre la sécurité alimentaire, la
réduction de l'incidence de la pauvreté et des
inégalités au sein des ménages.
Au terme de ce travail nous pouvons tiré les
conclusions suivantes
L'économie congolaise a connue un recule entre 1994 et
2005. Le secteur agricole, premier en importance pour ce qui concerne la
formation du PIB, a connue une diminution de 18 %, due essentiellement à
la baisse de production des cultures vivrières, d'élevage, de la
pêche ainsi que de la chasse. Le secteur tertiaire, deuxième en
importance dans la formation du PIB, a progressé de 9% entre 1994 et
2005. Le secteur « industries » a, elle aussi, connue une
amélioration dans la formation du PIB, passant de 14 à 23 % entre
1994 et 2005. Malgré une baisse de consommation de 20,6% en moyenne,
l'économie congolaise est restée une économie de
consommation importante. 89,1% du PIB sont affectés à la
consommation. On remarque, en outre, une faiblesse structurelle des
investissements. Une moyenne de 11,1% du PIB est affectée à
l'investissement. Mais la tendance s'amélioré due à
l'augmentation des dépenses allouer à la Formation Brute du
capitale. La RDC est restée Importateur net des biens et services
(exportations nettes -0,2% en moyenne) et, les impôts sur le commerce
extérieur sont restés principales sources de recette de
l'Etat.
Les simulations réalisées montre que la
conjugaison des effets prix et revenus négatif des mesures de
libéralisation des échanges agricoles freine la production
agricole et diminue les performances macroéconomiques de la RDC. Toute
fois elles entraînent une baisse de prix des importations des produits
alimentaires qui s'accompagne d'un accroissement de la demande et de la
consommation de ces produits. Cette plus grande accessibilité de la
population aux produits alimentaires renforce, en raison de son effet positif
sur le bien être du à la consommation de ces produits, leur
sécurité alimentaire qui reste, néanmoins, très
vulnérable aux chocs externes. Ce qui, contrairement aux attentes de la
politique du DSCRP, qui vise à assurer une meilleure autosuffisance
alimentaire, maintien la RDC dans une situation de la dépendance
alimentaire vis-à-vis du reste du monde. Ce passage d'une
économie de production alimentaire à une économie
d'importation, à la suite de la libéralisation des
échanges agricoles, compromet le bien être et la
sécurité alimentaire du long terme, qui implique la
réduction de la dépendance alimentaire et
l'élévation de la production domestique. En vue d'atténuer
les effets négatifs de ces mesures de libéralisation, des mesures
envisageables ont été simulées. Il ressort des
résultats de ces simulations que, l'appui financier international est
nécessaire à la RDC pour résoudre le problème de
production alimentaire et de médiocres performances
macro-économique, posé par la libéralisation des
échanges de produits agricoles.
L'effet de la hausse de la productivité du secteur
agricole de 20% est de favoriser une réallocation des ressources en
défaveur de la production vivrière et des services non-marchands,
au profit de toutes les autres branches du secteur industriel, et de celles des
services marchands. Au niveau des finances publiques, ce choc a pour effet une
amélioration de l'épargne du gouvernement de l'ordre de 8,7%.
Une hausse des prix mondiaux des céréales de
50%, entraîne une augmentation de l'indice de pauvreté de 7,98%,
laissant entrevoir que la hausse de prix mondiaux des céréales
aggrave la pauvreté, pendant que l'augmentation de la
productivité agricole réduit légèrement la
pauvreté dans les milieux urbains, car elle diminue
légèrement l'indice FGT (-1,56%).
Une amélioration de la productivité
améliore la situation des pauvres et non pauvres urbains et
dégrade par contre les conditions de vie des populations rurales. Si les
gains de productivité ne profitent pas aux populations rurales, sans un
mécanisme de compensation, la recherche de rendements plus
élevés ne peu être une motivation pour ces
ménages.
Pour les deux simulations, les variations des
inégalités sont marginales. L'accroissement de 50% du prix
mondial des céréales, diminuent légèrement les
inégalités intra- ménages pour les deux groupes de
ménages urbains dirigés par un chef non éduqué
(Kinshasa avec -0,49% et autres centres urbains, -0,35%) et l'augmentent, par
contre, pour les autres catégories de ménages.
Les résultats obtenus suite à
l'amélioration de la productivité dans le secteur agricole
peuvent paraître contre- intuitif avec une augmentation plus importante
des inégalités (mais toujours faible) pour les ménages
ruraux éduqués (2,19 %) et non éduqués (1,59 %).
Les ménages des autres centres urbains non éduqués ayant
connu une diminution de la pauvreté subissent en contre partie une
hausse de l'inégalité avec une variation de 1,52%. Les autres
groupes de ménages connaissent une légère aggravation de
leur situation inégalitaire hormis les ménages Kinois non
éduqués pour lesquels nous constatons une très
légère amélioration en terme d'inégalité
(-0,43 %).
A la lumière de ces résultats, nous
recommandons à la RDC des politiques douanières prudentes.
Une ouverture partielle et progressive est nécessaire à condition
d'une présence d'un appui financier extérieur pour
remédier aux effets néfaste de déséquilibre
macroéconomique. La politique agricole devrait être centrée
sur l'amélioration des prix agricoles ainsi qu'une politique qui
conduirait à la réduction des intermédiaires seraient des
clés de l'amélioration des revenues et des conditions de vie des
ruraux. Des études devront être menées pour
déterminer les stratégies des compensations ainsi que les mesures
d'encadrement optimales capables de faire de l'amélioration des
productivités physique une solution pour les ménages ruraux.
Les résultats de ce travail devraient servir d'outil de
base à plusieurs chercheurs et applications qui s'intéresseront
plus particulièrement aux comportements des branches agricoles de
l'économie ou encore à une modélisation du monde agricole.
Nous recommande aux étude future d'inclure dans le modèle la
dimension provinciale pour mesurer les effets différenciés des
reformes socioéconomiques préconisées par le DSCRP sur les
populations selon les provinces d'habitation. D'autres grandeurs
macroéconomiques devraient aussi être pris en compte, notamment,
l'inflation, les encaisse monétaires, les dépenses publiques,
l'inflation, le taux d'Intérêt etc.
|