Méthode d'analyse
Dans le but d'atteindre les objectifs fixés par cette
étude la méthode d'analyse utilisée est essentiellement
quantitative. Toutefois, elle a été complétée par
la méthode qualitative dans le but de pouvoir expliquer certains faits
d'ordre institutionnel et socioculturel.
La statistique descriptive telle que les fréquences,
les paramètres de position (moyenne arithmétique), de dispersion
(écart-type), a été utilisée pour décrire
les caractéristiques socio-économiques des ménages
enquêtés et de quelques paramètres de la demande.
Le point de départ de l'approche hédonique
repose sur le constat que les différents biens qui sont
échangés sur les marchés ne sont pas recherchés
pour eux-mêmes mais pour les quantités de différentes
caractéristiques qui les définissent.
Mais l'approche hédonique va plus loin que de
simplement constater que les biens sont recherchés pour les
caractéristiques qu'ils possèdent. Elle affirme que les biens ne
sont rien d'autre que des ``vecteurs'' des différentes
caractéristiques qui les définissent. Telle qu'examinée
à la lumière de l'approche hédonique, un bien n'existe
pas. Seule existe une liste de quantités de caractéristiques
possédées par ce bien (Gravel, 2000). C'est ce qui fait penser
que le consommateur attache un prix implicite à chaque
caractéristique du bien.
Le modèle des prix hédoniques a connu une large
application dans le monde scientifique. Ainsi Abansi et al (1990) l'ont
utilisé pour évaluer les préférences des
consommateurs pour la qualité de riz aux Philippines. Ils ont
montré que les consommateurs de riz attachent une importance
économique aux qualités. Ce modèle a été
également utilisé par Bonifacio et Duff (1989) pour examiner en
Indonésie les effets des opérations de décorticage
``milling'' et du pré-décorticage ``pre-milling'' sur la
qualité de riz. Leurs résultats ont montré des
différences significatives dans la qualité de riz selon le type
d'opération de décorticage. Walburger et Foster (1994) ont a
travers ce modèle estimer les prix absolus des sangliers. Ce
modèle fut récemment utilisé par Langyintuo et al (2004)
dans leurs études des préférences du consommateur du
niébé (Vigna unguiculata) au Cameroun et au Ghana.
Le modèle Lancaster (1966) de la théorie de
consommation reste la base conceptuelle d'estimation de la demande du
consommateur lorsqu'on considère la qualité des biens. Ce
modèle tient compte des caractéristiques du bien et non le bien
lui-même comme objet direct de l'utilité.
Ainsi les différences de prix à travers les
différentes unités de transaction sont significativement dues aux
différentes qualités qui peuvent être mesurées en
terme de caractéristiques. Utilisant ce concept, Ladd et Suvannunt
(1976) ont développé le modèle des caractéristiques
des biens consommés qui décrit le prix d'un bien comme une
sommation linéaire de la valeur implicite de ses attributs.
Estimation des modèles
hédoniques
D'après Terra (2005), pour estimer les modèles
hédoniques, les économistes ont généralement le
choix entre plusieurs formes fonctionnelles (linéaire,
log-linéaire, semi-log, Box-Cox). Mais vu les types de donnée
collectées et des variables incluses de dans le modèle, la forme
fonctionnelle la plus appropriée est log-linéaire (appelé
aussi log-log). Ce modèle relie le logarithme du prix de vente aux
logarithmes des différentes variables explicatives.
(1)
Pour les variables continues, le coefficient d'une variable en
logarithme (j) correspond à
l'élasticité du prix de vente par rapport à cette
caractéristique. Ainsi, un accroissement de 1 % de la
caractéristique j correspondrait à une variation (en
pourcentage) du prix de vente égale au coefficient de cette variable
(j %).
Comme pour le modèle linéaire, il existe aussi
un modèle semi-log (appelé aussi modèle log-lin) reliant
le logarithme du prix de vente aux variables explicatives non
transformées :
(2)
Pour une variable xj continue, un accroissement d'une
unité de cette variable entraîne un changement (en pourcentage) du
prix de vente égal à 100 fois le coefficient de cette variable
(c'est à dire un changement de 100 j % du
prix de vente.)
Pour des variables binaires, l'interprétation des
coefficients est différente. Supposons, par exemple, que l'on cherche
à étudier l'impact de la présence de corps
étrangers (0 signifie absence de corps étrangers et 1
présence de corps étrangers) sur le prix de vente du riz à
partir des modèles (Équation 1) ou (Équation 2). Une
estimation g en pourcentage de l'impact de cette variable sur la
variable expliquée (prix de vente) est donnée par la
formule :
(3)
Tous les modèles de régression
présentés jusqu'ici sont estimés par la méthode des
moindres carrés ordinaires (MCO).
Le prix marginal implicite (c'est-à-dire le
consentement à payer marginal pour bénéficier de la
variation du niveau d'une caractéristique) se calcule
différemment pour chacune les formes fonctionnelles
précédentes.
Dans le cas du modèle semi-log (Équation 2), le
prix implicite d'un changement dans la caractéristique j sur le
prix du type de riz i est le suivant est le suivant :
(4)
Dans le cas du modèle log-log par contre
(Équation 1), le prix implicite est le suivant :
(5)
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