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Application du modèle hédonique sur le riz au Benin

( Télécharger le fichier original )
par A.A. Djalalou-Dine ARINLOYE
Faculté des Sciences Agronomiques d'Abomey-Calavi, Cotonou, Bénin - Ingenieur agro-économiste 2006
  

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CONSENTEMENT DES CONSOMMATEURS A PAYER POUR LE RIZ LOCAL ET LE RIZ IMPORTE AU CENTRE ET AU SUD DU BENIN

Djalalou-Dine A.ARINLOYE1, Patrice Y. ADEGBOLA2 Gauthier BIAOU3

1 Institue Internationale d'Agriculture Tropicale (IITA-BENIN) 08 BP: 0932 Cotonou Benin Tel (229) 21 35 01 88, Fax : (229) 21 35 05 56 e-mail : a.arinloye@cgiar.org

2Programme Analyse de la Politique Agricole (PAPA) du Centre des Recherches Agricoles à vocation Nationale basé à Agonkanmey (CRAA) de l'Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB). BP: 128 Porto-Novo, Bénin, Tél: (229) 20212773, e-mail: lesr@intnet.bj

3 Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de l'Université d'Abomey-Calavi (UAC), Département d'Economie, de Socio-Anthropologie et de Communication pour le Développement Rural (DESAC), BP 526 Cotonou, Bénin, e-mail: gbiaou@yahoo.fr

RESUME

Le présent article vise à analyser les facteurs déterminant la préférence des consommateurs et leur consentement à payer pour bénéficier des attributs du riz local et du riz importé. Le modèle de prix hédonique a été utilisé pour déterminer les prix marginaux implicites des attributs du riz local et du riz importé à travers une régression économétrique linéaire semi-log. Les données aussi bien quantitatives que qualitatives ont été collectées auprès d'un échantillon de 233 ménages consommateurs de riz repartis dans six villages et quartiers de ville de deux Départements du Bénin (Collines et Littoral, respectivement grande zone de production et consommation de riz au Benin). Les résultats d'analyse montrent que le riz local est très peu connu en zone urbaine (2,6%). Au niveau du riz importé, les prix marginaux implicites sont positif pour attributs tels que l'absence de corps étrangers, la disponibilité toute l'année, la blancheur, l'arôme et la cohésion des grains. Quant au riz local, les consommateurs sont disposés à payer un prix marginal positif pour bénéficier des attributs tels que la cohésion et la forte capacité de gonflement. L'étude a par ailleurs montré que les facteurs tels que la disponibilité en période pré récolte, la disponibilité en période de récolte ou de post-récolte et le goût, affectent négativement la préférence des consommateurs pour le riz local. L'étude conclus que les résultats peuvent être d'une grande utilité pour les services de vulgarisations et des décideurs politiques pour l'instauration d'une stratégie d'amélioration des techniques post-récoltes et pour une meilleure incorporation de ces attributs favorables au riz importé et une correction des propriétés défavorables à la demande du riz local.

Mots clés : Prix Hédonique, Riz local, Riz importé, Consentement à payer

ABSTRACT

This paper aims to analyze factors determining rice consumer preferences and their Willingness To Pay regarding the attributes of these rice. Hedonic price model has been used to determine implicit price of different attributes of the local and imported rice through a semi-log linear regression. Quantitative and qualitative data have been collected within 233 household left in two departments of Benin (Collines and Littoral respectively the most rice production and consumption zone in Benin). Data analysis chows that local produced rice is hardly known in urban zone (2.6%) contrary to imported rice. As far as imported rice is concerned, the study shows that the hedonics prices are positive for the attribute such as impurity absence, the availability all the year round, the whiteness, the good aroma the grains cohesion. The results also show that consumers are willing to pay positive premium for local rice attributes such as the cohesion and the inflation capacity. For the other local rice attributes such as availability in meadow harvests period, availability in harvest or post-harvest period, and the taste, the marginal implicit prices are negative. The study conclude that the findings will be a usefull guide tool for extension services and policy decision makers for establishing post-harvest improved technologies to match local produce rice attributes with consumer preferences.

Key words:, Hedonic Price, Local rice, Imported rice, Willingness To Pay

INTRODUCTION

Avec une production de l'ordre de 393,6 millions de tonnes en 2000 et estimée à 439,5 millions de tonnes en 2010, le riz est la 2ème céréale cultivée et la 3ème produite, consommée et exportée dans le monde derrière le blé et le maïs (IRC, 2005). En Afrique, malgré quelques producteurs importants (Egypte, Nigeria, Madagascar), le riz se situe loin derrière les mils/sorghos, le maïs et le blé, aussi bien en terme de superficie cultivée qu'en terme de production.

Au Bénin, considéré par le passé comme aliment de luxe, donc consommé seulement lors des fêtes et manifestations spéciales, le riz est progressivement entré dans les habitudes alimentaires. Comparativement aux autres céréales, le riz a conquis sa place au sein des ménages et dans la restauration collective, en raison de la facilité et de la rapidité de sa préparation et de sa cuisson. Selon l'Onasa (1999), la consommation de riz est un phénomène urbain qui enregistre une ampleur beaucoup plus considérable au sud comparativement aux autres régions du pays. La proportion de la population vivant en ville expliquerait 75% de la variation de la demande de riz entre 1961 et 1989 (Houndékon, 1996). La consommation moyenne de riz par tête et par an est de 6 à 20 kg en zones rurales et de 10 et 30 kg en zones urbaines (ADRAO, 2004). Les autorités béninoises à l'instar de celles des autres pays de l'Afrique de l'Ouest ont investi d'énormes ressources au cours des trois dernières décades pour augmenter la production nationale en vue de réduire ces importations.

Cependant, la production de riz local (73 003. tonnes en 2005) est très insuffisante pour satisfaire les besoins en consommation. C'est donc le riz importé qui couvre finalement le déficit alimentaire qui aujourd'hui est de l'ordre de 75% des besoins pour cet aliment. Ces importations sont passées de 129.011 tonnes en 1996 à 236.563 tonnes en 2004 (MAEP, 2005). Or le Bénin dispose d'un potentiel non négligeable en ressources naturelles pour la production de riz : plus de 322.000 ha de terres rizicultivables, dont 205.000 ha de bas-fonds et 117.000 ha de plaines inondables (Verlinden et Soulé, 2003). Moins de 8% de ce potentiel est actuellement exploité, en raison de politique rizicole non appropriée.

Les récentes études réalisées sur le riz au Bénin sont relatives à la compétitivité du riz local, l'adoption et l'impact des nouvelles technologies. Ces études ont révélé des contraintes au développement de cette culture (FAO, 1997; Munyemana et Kanoute, 2000 ; Adégbola et Sodjinou, 2003, Adégbola, 2005). Des axes d'intervention ont alors été définis pour lever quelque peu ces goulots d'étranglement et promouvoir le développement de cette filière. Du point de vue économique, très peu d'études se sont intéressées à l'évaluation comparée des déterminants la demande et des préférences des consommateurs aussi bien pour le riz local que pour le riz importé

La présente étude se propose d'analyser les facteurs déterminant le prix du riz au Sud et au Centre du Bénin à l'aide du modèle des Prix Hédoniques. Elle vise de façon générale d'analyser et d'identifier les aspects liés à la préférence des consommateurs des attributs aussi bien du riz local que du riz importé consommes et, d'identifier les grand points d'intérêt des consommateurs sur lesquels vont se baser les recommandations pour la valorisation et la compétitivité du riz local, aussi bien sur le marché local que régional et international. Spécifiquement, l'étude vise à : (1) identifier et analyser les préférences des consommateurs dans les différentes zones d'étudier et les facteurs influençant leur choix (2) analyser les qualités organoleptiques et physiques orientant le choix du consommateur. En d'autres termes, il s'agira de répertorier les attributs du (ou des) type (s) de riz consommé (s) dans le ménage et d'analyser son (leur) influence sur l'aptitude des consommateurs à payer pour bénéficier de ces attributs.  

Après ce chapitre introductif, il sera présenté au chapitre 2, la méthodologie suivie dans la réalisation de cette étude. Une brève présentation des caractéristiques socio-écononiques et démographiques des ménages enquêtés fera l'objet du chapitre 3. Le chapitre 4 sera consacré aux résultats et discussions, et sera suivie des conclusions et recommandations.

METHODES

Choix de la zone d'étude et de l'unité de recherche

Plusieurs raisons ont guidé le choix des sites étudiés. Pour ce qui est des départements, celui des Collines occupe une place importante en matière de superficies en riz emblavées chaque campagne et la présence de bas-fonds potentiels pour l'exploitation rizicole. En effet, le département des Collines a toujours réalisé plus de 85% des superficies emblavées de la région Zou-Collines. Les raisons sont les mêmes en ce qui concerne la commune de Glazoué à laquelle appartient ces villages qui regorgent d'institutions d'appui et de recherche ainsi que de bas-fonds. Cette zone a donc été choisie comme zone rurale de production. Le département du Littoral quant à lui a été choisi parce constitue de par son poids démographique un imminent pôle de consommation du riz au Bénin. Ainsi, la commune de Cotonou a été choisie comme zone urbaine de consommation où débarquent d'importantes quantités de riz importé à travers le port autonome de Cotonou.

Les unités de recherche concernées par la présente étude sont principalement des consommateurs qui sont à même de fournir des informations sur les différents types de riz consommés et les facteurs déterminant leur choix. Par ailleurs, quelques commerçants de riz local et de riz importé ont été enquêtés pour recueillir des données non seulement sur les prix des différentes variétés de riz vendus et leurs origines, mais aussi sur les critères de choix de leur clientèle sans oublier les types de riz les plus demandés et leurs caractéristiques respectives.

Echantillonnage

La nécessité de cerner de près les facteurs déterminant le choix des consommateurs nous a conduit à aller jusqu'au niveau des ménages. Vu notre incapacité à lister tous les ménages de la zone d'étude, un échantillonnage raisonné selon le sexe, les activités professionnelles et le niveau de vie a été fait. Ainsi, un inventaire des catégories socioprofessionnelles existant a été fait. Ceci qui nous a permis d'avoir un échantillon composé de producteurs, de transformateurs, de commerçants, de fonctionnaires, d'artisans et d'autres catégories socioprofessionnelles. Considérant la commune de Glazoué comme un milieu homogène et se basant sur les travaux antérieurement réalisés dans cette commune, trois (3) villages ont été ciblés. Il s'agit des villages de Sowé, Ouèdèmè et Glazoué-Centre. Vu l'aspect hétérogène que présente la commune de Cotonou, l'échantillonnage dans cette localité a été faite tenant compte de cette hétérogénéité. Ainsi, l'étude a été menée dans trois (3) types de quartiers dont un (1) en zone périphérique (Vossa), et les deux (2) autres au centre (Sainte-Rita et Cadjèhoun). En se référant à la littérature (Anihouvi, 2002), le quartier périphérique (Vossa) représente le quartier des pauvres. Le quartier de Sainte-Rita est assimilé au quartier des moyens et le quartier de Cadjèhoun au quartier des riches, considérant leurs situations socio-économiques. Pour les exigences de l'analyse statistiques et la signification des modèles économétriques, il a été nécessaire de choisir au moins 100 enquêtés dans chacune des deux zones d'étude. Ainsi l'étude a été conduite sur un total de 233 ménages dont (119) dans la commune de Glazoué et (114) dans la commune de Cotonou comme l'illustre le tableau

Collecte des données

Les données ont été collectées en trois phases. Au cours de la première phase, les données secondaires ont été collectées. Des séances d'entretiens non structurés avec des personnes ressources ont permis de mieux comprendre l'organisation de la filière riz au Bénin. Cette étape est suivie d'étude exploratoire au cours de quelle les sites d'enquête ont été identifiés sur la base d'un certain nombre de critères tels que l'existence de marchés périodiques (urbains ou ruraux) de commercialisation du riz, de commerçants et d'importateurs du riz. Les consommateurs devant faire partie de l'échantillon ont été également identifiés. Aussi la typologie et la catégorisation des consommateurs ont-elles été faites. La troisième phase a consisté à l'enquête proprement dite. Cette collecte a été effectuée à l'aide des enquêtes sous forme d'entretiens semi ou non structurés auprès des consommateurs et commerçants aussi bien du riz local que du riz importé. Au total, 233 ménages dont (119) dans la commune de Glazoué et (114) dans la commune de Cotonou ont été enquêtés comme l'illustre le tableau 1.

Tableau 1. Répartition des consommateurs de riz enquêtés par localité

Zone

Departement

Type de milieu

Commune

Villages/

quartiers de ville

Effectif d'enquêtés

TOTAL

Centre

Collines

Rural

Glazoué

Sowé

39

119

Ouèdèmè

39

Ayédéro

41

Sud

Littorale

Urbain

Cotonou

Vossa Agongbo

41

114

Sainte-Rita

39

Cadjèhoun

34

TOTAL

 

233

Source : Résultats d'enquête, Juillet-Août 2006

Méthode d'analyse

Dans le but d'atteindre les objectifs fixés par cette étude la méthode d'analyse utilisée est essentiellement quantitative. Toutefois, elle a été complétée par la méthode qualitative dans le but de pouvoir expliquer certains faits d'ordre institutionnel et socioculturel.

La statistique descriptive telle que les fréquences, les paramètres de position (moyenne arithmétique), de dispersion (écart-type), a été utilisée pour décrire les caractéristiques socio-économiques des ménages enquêtés et de quelques paramètres de la demande.

Le point de départ de l'approche hédonique repose sur le constat que les différents biens qui sont échangés sur les marchés ne sont pas recherchés pour eux-mêmes mais pour les quantités de différentes caractéristiques qui les définissent.

Mais l'approche hédonique va plus loin que de simplement constater que les biens sont recherchés pour les caractéristiques qu'ils possèdent. Elle affirme que les biens ne sont rien d'autre que des ``vecteurs'' des différentes caractéristiques qui les définissent. Telle qu'examinée à la lumière de l'approche hédonique, un bien n'existe pas. Seule existe une liste de quantités de caractéristiques possédées par ce bien (Gravel, 2000). C'est ce qui fait penser que le consommateur attache un prix implicite à chaque caractéristique du bien.

Le modèle des prix hédoniques a connu une large application dans le monde scientifique. Ainsi Abansi et al (1990) l'ont utilisé pour évaluer les préférences des consommateurs pour la qualité de riz aux Philippines. Ils ont montré que les consommateurs de riz attachent une importance économique aux qualités. Ce modèle a été également utilisé par Bonifacio et Duff (1989) pour examiner en Indonésie les effets des opérations de décorticage ``milling'' et du pré-décorticage ``pre-milling'' sur la qualité de riz. Leurs résultats ont montré des différences significatives dans la qualité de riz selon le type d'opération de décorticage. Walburger et Foster (1994) ont a travers ce modèle estimer les prix absolus des sangliers. Ce modèle fut récemment utilisé par Langyintuo et al (2004) dans leurs études des préférences du consommateur du niébé (Vigna unguiculata) au Cameroun et au Ghana.

Le modèle Lancaster (1966) de la théorie de consommation reste la base conceptuelle d'estimation de la demande du consommateur lorsqu'on considère la qualité des biens. Ce modèle tient compte des caractéristiques du bien et non le bien lui-même comme objet direct de l'utilité.

Ainsi les différences de prix à travers les différentes unités de transaction sont significativement dues aux différentes qualités qui peuvent être mesurées en terme de caractéristiques. Utilisant ce concept, Ladd et Suvannunt (1976) ont développé le modèle des caractéristiques des biens consommés qui décrit le prix d'un bien comme une sommation linéaire de la valeur implicite de ses attributs.

Estimation des modèles hédoniques

D'après Terra (2005), pour estimer les modèles hédoniques, les économistes ont généralement le choix entre plusieurs formes fonctionnelles (linéaire, log-linéaire, semi-log, Box-Cox). Mais vu les types de donnée collectées et des variables incluses de dans le modèle, la forme fonctionnelle la plus appropriée est log-linéaire (appelé aussi log-log). Ce modèle relie le logarithme du prix de vente aux logarithmes des différentes variables explicatives.

(1)

Pour les variables continues, le coefficient d'une variable en logarithme (j) correspond à l'élasticité du prix de vente par rapport à cette caractéristique. Ainsi, un accroissement de 1 % de la caractéristique j correspondrait à une variation (en pourcentage) du prix de vente égale au coefficient de cette variable (j %).

Comme pour le modèle linéaire, il existe aussi un modèle semi-log (appelé aussi modèle log-lin) reliant le logarithme du prix de vente aux variables explicatives non transformées :

(2)

Pour une variable xj continue, un accroissement d'une unité de cette variable entraîne un changement (en pourcentage) du prix de vente égal à 100 fois le coefficient de cette variable (c'est à dire un changement de 100 j % du prix de vente.)

Pour des variables binaires, l'interprétation des coefficients est différente. Supposons, par exemple, que l'on cherche à étudier l'impact de la présence de corps étrangers (0 signifie absence de corps étrangers et 1 présence de corps étrangers) sur le prix de vente du riz à partir des modèles (Équation 1) ou (Équation 2). Une estimation g en pourcentage de l'impact de cette variable sur la variable expliquée (prix de vente) est donnée par la formule :

(3)

Tous les modèles de régression présentés jusqu'ici sont estimés par la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO).

Le prix marginal implicite (c'est-à-dire le consentement à payer marginal pour bénéficier de la variation du niveau d'une caractéristique) se calcule différemment pour chacune les formes fonctionnelles précédentes.

Dans le cas du modèle semi-log (Équation 2), le prix implicite d'un changement dans la caractéristique j sur le prix du type de riz i est le suivant est le suivant :

(4)

Dans le cas du modèle log-log par contre (Équation 1), le prix implicite est le suivant :

(5)

Modèle empirique

Pour mesurer la volonté et l'aptitude des enquêtés à payer pour l'acquisition de certains types de riz, les indicateurs liés aux attributs des types de riz consommés et aux caractéristiques du ménage ont été retenus, les prix marginaux implicites de ces différentes caractéristiques ont été calculés.

On déduit du modèle théorique de l'approche hédonique développée ci haut les modèles empiriques suivants qui épousent celle proposée par Williams and al (2006)

Lorsqu'on considère le riz local, on a :

(a)

Pour le riz importé :

(b)

Où :

Pr loci représente le prix moyen du riz local en FCFA par unité de mesure (kg) payé par le ménage i au cours de l'année 2005;

Pr impi représente le prix moyen du riz importé en FCFA par unité de mesure (kg) payé par le ménage i au cours de l'année 2005;

QANTOTi2 et QANTOTi3 sont respectivement la quantité totale de riz local et de riz importé en kg consommée par le ménage i au cours de l'année 2005. ces variables sont continues incluses dans les modèles. D'après la théorie économique relative aux biens normaux, toute augmentation de la demande est le résultat d'une diminution du prix du bien offert. On espère ainsi un signe négatif pour le coefficient de ces variables.

DISPOi est la période de l'année au cours de laquelle le riz est disponible sur le marché (période de récolte, période de non récolte et toute l'année). Pour DISPO1, il s'agit d'une variable muette prenant la valeur 1 pour une disponibilité du riz en saison pluvieuse assimilée à la période de pré-récolte et la valeur 0 si non. DISPO2, est aussi une variable muette qui prend la valeur 1 pour la saison sèche ou période post-récolte et 0 si non. Durant la saison pluvieuse correspondant à la période de production du riz, il est supposé une faible disponibilité du riz sur le marché ; ce qui peut expliquer une hausse de prix du riz. Nous escomptons donc un signe négatif pour le coefficient de la variable DISPO1. Quant à la variable DISPO2, le signe espéré est positif, car c'est au cours de la saison sèche que se fait la récolte (période de récolte ou de post-récolte) et par conséquent, le riz serait disponible sur le marché à bas prix.

DISPO3 correspond à une disponibilité du riz durant toute l'année. Dans le modèle (a) cette variable est considérée comme variable de référence ou de base.

ATRIBni représente une série de variables explicatives relatives aux différents attributs du riz tels que : l'absence de corps étrangers (ATRIB2), la blancheur (ATRIB3), la cohésion des grains après cuisson (ATRIB5), l'arôme (ATRIB7), la capacité de gonflement (ATRIB8) et la texture (ATRIB9).

ATRIB2 : cette variable dichotomique prend la valeur 1 en cas d'absence de corps étrangers et 0 si non. La propreté du riz faisant partir des critères de compétitivité du riz sur le marché (Adégbola et Sodjinou, 2003), nous supposons que les riz dépourvus de corps étrangers seront plus compétitifs sur le marché et seront vendus plus chers. Ainsi, cette variable est supposée avoir une relation positive avec l'aptitude des consommateurs à payer ce type de riz.

ATRIB: cette variable binaire prend la valeur 1 pour le riz de couleur blanche et 0 sinon. Nous pensons que le riz de couleur blanche est plus attractif qu'un riz de toute autre couleur. Il sera donc vendu beaucoup plus cher que les autres. Cette variable est supposée avoir une relation positive avec l'aptitude des consommateurs à payer cher un type de riz ayant cette caractéristique.

ATRIB5 : cette variable prend la valeur 1 pour un type de riz collant après cuisson et 0 dans le cas contraire. Elle peut influencer positivement ou négativement l'aptitude du consommateur à payer cher le riz ayant cette caractéristique, laquelle aptitude pouvant varier selon les mets qu'il aimerait préparer.

ATRIB: cet attribut correspond à l'arôme du riz consommé c'est-à-dire la présence ou non de parfum. Il prendra la valeur 1 pour les riz parfumés et 0 sinon. Les statistiques ayant montré que les riz parfumés sont plus chers que le non parfumé, il s'ensuit que la présence de parfum est un déterminant d'un riz de bonne qualité. L'hypothèse est donc que ATRIB détermine positivement l'aptitude des consommateurs à payer cher un type de riz ayant cette caractéristique.

ATRIB8 : cet attribut correspond à la capacité de gonflement du riz. Il prend la valeur 1 pour les riz à bonne capacité de gonflement et 0 sinon. Lorsqu'on considère la capacité de gonflement comme critère de qualité du riz, on pourrait s'attendre à une corrélation positive entre cette variable et la volonté des consommateurs à payer cher pour bénéficier les avantages de cet attribut.

ATRIB: cette variable muette correspond à la texture du riz. Elle prend la valeur 1 pour une texture tendre et 0 pour une texture dure. D'après les résultats de la phase exploratoire, plus le riz est dur moins il est apprécié par les consommateurs. Pour cela, il est supposé que ATRIB9 ait un effet réducteur sur le prix du riz. Un signe négatif est donc espéré pour le coefficient de cette variable.

CASODri : représente une série de caractéristiques socio-économiques du ménage telles que : revenu net (net income) du ménage i au cours de l'année 2005 (CASOD1), la taille du ménage (CASOD2) et le niveau d'instruction du chef de ménage (CASOD3).

CASOD1: représente le revenu net du ménage durant l'année 2005. Il s'agit d'une variable continue mesurée en FCFA qui prend en compte toutes les sources de revenu du ménage. Ce revenu est le résultat de la différence entre le revenu brut du ménage et les dépenses effectuées au cours de la même période. Elle est incluse dans les modèles (A) et (B) sous forme logarithmique. Plusieurs études ont montré que plus le revenu de ménage augmente, plus le ménage sera disposé à dépenser dans l'achat des biens consommables et plus il sera disposé à consommer les produits de bonne qualité. Aussi sera-t-il disposé à payer les biens supérieurs. En conséquence on espère un signe positif pour le coefficient de cette variable dans les deux modèles.

CASOD2 : Cette variable continue indique le nombre de personnes vivant dans le ménage. Elle est introduite dans les modèles sous forme logarithmique. Il est prouvé que plus la taille du ménage est élevée, moins sera le revenu par membre du ménage et moins il sera apte à payer quantitativement et qualitativement. Nous espérons donc une relation négative entre cette variable et la quantité de riz consommée (modèle a) d'une part et le prix d'achat du riz (modèle hédonique a et b) d'autre part.

CASOD3 : correspond au niveau d'instruction du chef de ménage. Cette variable prend la valeur 1 lorsque le chef de ménage a reçu une éducation formelle et 0 sinon. L'hypothèse est que les chefs de ménage ayant reçu une éducation formelle achètent les riz de bonne qualité. Ils sont donc supposés être capables d'acheter le riz plus cher que ceux n'ayant reçu aucune éducation formelle. Dans les modèles hédoniques nous espérons alors un signe positif pour le coefficient de cette variable.

ei est le terme d'erreur ;

1, 2 et 3, ? représentent les effets marginaux des variables incluses dans le modèle (a) ;

1, 2 et3, représentent les effets marginaux des variables incluses dans le modèle (b) ;

ni correspondent au prix marginal implicite de la caractéristique n (c'est-à-dire le consentement à payer marginal pour bénéficier de la variation du niveau de l'attribut n) dans le model (a) ;

correspondent au prix marginal implicite des variables représentant les caractéristiques ou attributs n dans le model (b) ;

correspondent aux effets marginaux liés au consentement du consommateur à payer le riz selon ses caractéristiques socio-économiques incluses dans le modèle (a) ;

correspondent aux effets marginaux liés au consentement du consommateur à payer le riz selon ses caractéristiques socio-économiques incluses dans le modèle (b).

Avant la spécification du modèle, il convient de faire une analyse de corrélation entre les variables indépendantes qui sont incluses dans le modèle. En effet, la multicolinéarité a plusieurs conséquences dont par exemple, l'obtention des coefficients imprécis et instables. Cette instabilité peut même conduire à des signes pervers. Pour réduire ces effets, les variables ont été sélectionnées de manières à avoir des variables peu corrélées

Caractéristiques socio-économiques et démographiques des ménages étudiés

Taille de ménage et âge des chefs de ménage

Le tableau 4 présente la description statistique de la taille des ménages de même que l'âge moyen des personnes enquêtées. L'analyse de ce tableau montre que la taille des ménages enquêtés varie entre une (1) et 14 personnes avec une moyenne de 5,42 (2,295) personnes. A Cotonou la taille de ménage varie entre deux (2) et 11 personnes avec une moyenne de 5,122 (#177;1,911) contre 5,735 (#177;2,598) à Glazoué. L'âge des chefs de ménage enquêtés varie entre 17 ans et 83 ans avec une moyenne de 37 (12,153) ans dans tout l'échantillon. Cette moyenne est de 39,198 (#177;11,759) ans à Glazoué et de 34,904 (#177;12,709) ans à Cotonou.

Tableau 3 taille de ménages et âge des personnes enquêtées

 

Taille des ménages

Age des enquêtés

 

Glazoué

Cotonou

Total

Glazoué

Cotonou

Total

Effectif

119

114

233

119

114

233

Minimum

1

2

1

19

17

17

Maximum

14

11

14

80

83

83

Moyenne

5,735 (2,598)

5,122

(1,911)

5,4249 (2,295)

39,198

(11,759)

34,904

(12,709)

37,33

(12,153)

Source : Résultats d'enquête, Juillet-Août 2006 ( )  = écart-types

Importance du prix dans le choix du type de riz consommé

Le prix d'un bien consommable constitue l'un des principaux facteurs déterminant sa demande (FAO, 1995). Dans ce paragraphe nous présentons l'étude comparée du prix du riz local et celui du riz importé et leur détermination dans le choix du type de riz consommé par nos enquêtés.

Les résultats de la comparaison du prix moyen de vente du riz local et du riz importé à Glazoué et à Cotonou sont présentés dans le tableau 4. Ces résultats indiquent que le riz local est vendu moins cher que le riz importé sur le marché. En effet, au cours de l'année 2005, le kilogramme du riz local est vendu à un prix moyen de 281,26 (#177;44,76) FCFA alors que celui du riz importé est livré à un prix moyen de 312,70 (#177;21,32) FCFA dans la commune de Glazoué. A Cotonou, le prix moyen du riz local est de 353,12(#177;59,84) FCFA alors que celui du riz importé est de 401,8743(#177;51,78) FCFA.

Tableau 4 : Résultat du test de comparaison des prix moyens du riz local et du riz importé en 2005

Variables

 

Glazoué

Cotonou

 

Moyenne

Ecart-type

 

Moyenne

Ecart-type

Prix moyen riz importé

 

312,701

21,3229

 

401,8743

51,77952

Prix moyen riz local

 

281,2695

44,76877

 

353,125

59,83919

combiné

 

297,401

38,08454

 

399,9243

52,66381

Différence

 

31,43143

5,059612

 

48,74929

26,55899

t-statistics

 

6,2122***

 

1,8355*

Source : Résultats d'enquête, Juillet-Août 2006

* , *** =significatif respectivement au seuil de 10% et 1%.

Le tableau nous montre également qu'il existe une différence significative au seuil de 1% et 10% entre ces deux moyennes respectivement à Glazoué et à Cotonou.

Ce résultat nous conduit au rejet de l'hypothèse selon laquelle le faible prix d'achat du riz importé oriente les consommateurs à le préférer au riz local. Contrairement à nos attentes, les analyses révèlent que le prix du riz local sur le marché demeure significativement inférieur au prix du riz importé dans notre zone d'étude ; ce qui devrait être un atout favorable à la consommation du riz local. Il s'ensuit donc que le prix élevé du riz importé comparativement au riz local n'empêche pas les consommateurs à le préférer au riz local. Il existe alors d'autres raisons qui justifieraient ce penchant des consommateurs pour le riz importé malgré son prix relativement élevé. En conséquence, le prix ne peut plus être considéré de façon unilatérale comme facteur déterminant le choix du consommateur. D'autres variables ou caractéristiques intrinsèques constituant les attributs de ces riz pourraient expliquer l'attitude des consommateurs.

Analyse des facteurs de préférence liés au riz importé

Les résultats de la régression du modèle hédonique (A) relatif au riz importé sont présentés dans le tableau 5. Il ressort de l'analyse de ce tableau que le modèle est globalement significatif avec un coefficient de détermination multiple (R²) égal à 0,49. Ce qui signifie que 49% des variations du prix du riz importé sont expliquées par les variables explicatives introduites dans ce modèle.

Le tableau indique également que le coefficient de la variable disponibilité du riz importé toute l'année est significatif au seuil de 1%, l'absence de corps étrangers à 1%, la blancheur à 1%, l'arôme (parfum) à 10%, la cohésion après cuisson à 10% et la taille du ménage à 5%.

Tableau 5: Résultat d'estimation du modèle hédonique relatif au riz importé

Ln(prix moyen du riz importé en 2005)=Y

lprimp5

Coefficients.

[95% Conf.Interval]

Prix Hédonique

disponibilité du riz importé durant toute l'année

dispo3

0,15(5,31)***

0,092

0,202

46,25

absence de corps étrangers dans riz importé

atrib2

0,14(5,47)***

0,092

0,196

45,30

Riz importé de couleur blanche

atrib3

0,16(7,11)***

0,118

0,210

51,66

Riz importé parfumé (arôme)

atrib7

0,05(1,69)*

-0,009

0,112

16,21

Riz importé collant

atrib5

0,04(1,94)*

-0,001

0,091

14,11

Ln(Revenu total du ménage)

lcasod1

0,004(0,47)

-0,014

0,023

-

Ln(taille ménage)

lcasod2

0,04(1,75)*

-0,005

0,087

-

Ln(quantité totale riz importé consommé)

lqantimp

-0,01(-0,82)

-0,038

0,016

-

Constance

_cons

5,43(38,37)***

5,149

5,710

-

Nombre d'observation (N)

135

F de Fesher ( 8, 126)

46,74***

R-carré (R²)

0,49

Source : Résultats d'enquête, Juillet-Août 2006

* ; **  et *** =significatif respectivement au seuil de 10%, 5% et 1%.

(.)=Robust t-statistics ; ln=Logarithme népérien

Disponibilité toute l'année

Considérant le facteur de disponibilité du riz toute l'année, son degré de signification montre l'importance de cette variable dans la fixation du prix sur le marché. Le signe positif du coefficient de cette variable renseigne sur le fait que cette disponibilité permanente aurait un effet positif sur l'augmentation du prix du riz importé sur les marchés fréquentés par les consommateurs enquêtés. Le prix marginal implicite lié à la disponibilité du riz importé sur le marché durant toute l'année constitue le prix hédonique de cette variable. C'est le prix que le consommateur est prêt à payer pour profiter de la disponibilité du riz importé sur le marché en toute période de l'année. Ce prix est égal à 46,25 FCFA d'après l'estimation du modèle (a) et l'élasticité de cette variable sur le prix d'achat du riz importé est égale à 0,14 (voir Annexe 1).

Absence de corps étrangers

Les corps étrangers sont essentiellement constitués des impuretés issues de la transformation et/ou du stockage (conservation) du riz.

Le signe positif et significatif du coefficient de cette variable traduit son impact positif sur le prix pratiqué sur les marchés. Aussi, l'absence de corps étrangers constitue t-elle un facteur déterminant l'aptitude des consommateurs enquêtés à préférer le riz importé.

L'élasticité de cette variable sur le prix d'achat du riz importé est égale à 0,14 (Annexe8) et le prix marginal implicite est estimé à 45,30FCFA. Ce prix s'interprète comme étant l'accroissement de valeur qu'entraînerait l'absence ou l'enlèvement de corps étrangers dans un type de riz qui en contenait.

Il est alors évident que la présence de corps étrangers dans le riz n'a qu'un effet défavorable sur la qualité du riz et par conséquent sur son prix.

La blancheur

C'est la variable relative à la couleur du riz importé. Le signe positif et significatif du coefficient de cette variable indique que la couleur blanche du riz importé fait partie de ses critères d'appréciation comme l'ont montré Adégbola et Diagne (2006). Ainsi, plus le riz importé est blanc, plus son prix est élevé sur le marché. Egalement ce signe indique l'aptitude des personnes enquêtées à payer marginal pour acquérir le riz importé du fait de sa couleur blanche. Le prix marginal implicite de cette variable est estimé à 51,66 FCFA et l'élasticité à 0,16.

L'arôme

L'arôme ou le parfum constitue l'un des facteurs les plus importants d'appréciation du riz. Le signe positif et significatif du coefficient de cette variable montre la corrélation positive existant entre elle et le prix du riz sur les marchés fréquentés par nos enquêtés. Ainsi, plus le riz importé est parfumé plus son prix augmente et plus les ménages sont aptes à l'acheter cher. Cette variable a une valeur marginale implicite égale 16,21FCFA.

Cohésion après cuisson

Comme l'arôme, cette variable a un coefficient positif et significatif à un seuil de 10%. Ce qui signifie que l'aspect collant du riz importé est en faveur de son prix sur le marché. Bien que cette appréciation reste subjective, certains enquêtés nous ont déclaré ce qui suit : 

« Lorsque le riz colle après cuisson, cela permet la rétention de la sauce à la surface du riz au cours du repas ; cela est mieux que d'aller à la rencontre de la sauce en dessous du riz au contact du bol à la fin du repas. Nous apprécions le riz de qualité collante ».

Cette déclaration confirme les résultats obtenus et montre l'aptitude de certains consommateurs à payer marginal pour bénéficier de cet avantage que constitue la cohésion du riz. Le prix hédonique de cette variable est de 14,11FCFA. Autrement dit, la cohésion du riz importé coûte implicitement 14,11FCFA, toutes choses étant égales par ailleurs.

Le revenu du ménage

Le revenu du ménage constitue également l'un des facteurs influençant la décision du chef de ménage. Cette variable est positivement corrélée avec le prix d'achat du riz importé. Ceci signifie que plus le revenu du ménage augmente, plus il est disposé à acheter le riz importé bien qu'il soit cher sur le marché. L'effet marginal du revenu du ménage sur le prix du riz importé est estimé à 0,0043FCFA correspondant à l'élasticité-revenu du prix du riz importé. Ainsi, une augmentation de 1% du revenu induit un accroissement de 0,004FCFA de la capacité du ménage à acheter un riz plus cher, ce qui est suffisamment faible.

Analyse des facteurs de préférence liés au riz local

Les résultats de la régression du modèle (a) relatif au riz local sont présentés dans le tableau 6. L'analyse de ce tableau révèle que le modèle est globalement significatif avec un coefficient de détermination multiple (R²) égal à 0,30. Ce qui signifie que 30% des variations du prix du riz importé sont expliquées par les variables explicatives introduites dans ce modèle.

Tableau 6: Résultat de l'estimation du modèle hédonique (a) relatif au riz local.

Ln(prix moyen d'achat du riz local en 2005)=Y

lprloc5

Coefficients.

[95% Conf.Interval]

Prix Hédonique

Disponibilité du riz local en période pré récolte

dispo1

-0,1685804(3,88)***

-.2549653

-.0821955

-48,2402

Disponibilité du riz local en période de récolte ou post-récolte

dispo2

-0,1395758(-4)***

-.20908

-.0700716

-39,9404

Riz local collant

atribl5

0,0659907(1,72)*

-.0103953

.1423767

18,8836

Riz local à forte capacité de gonflement

atribl8

0,0483815(1,67)*

-.0093012

.1060642

13,8446

Riz local à texture dure

atribl9

0,1261518(2,13)**

.0081928

.2441107

36,0990

Ln(taille ménage)

lcasod2

-0,1450048(-3,3)***

-.2325718

-.0574377

-7,6487

Niveau d'instruction du chef ménage

casod4

0,064723(1,75)*

0,1146968

0,0050507

18,6079

Ln(quantité totale riz local consommé)

lqttotloc

0,0406141(1,86)

-.002784

.0840122

11,6219

Constance

_cons

5,868164(74,2)***

5.71075

6.025578

-

Nombre d'observations (N)

89

F de Fesher ( 9; 79)

4,53***

R-carré (R²)

0,30

Source :Résultats d'enquête, Juillet-Août 2006

* ; **  et *** =significatif respectivement au seuil de 10%, 5% et 1% .

(.)=Robust t-statistics wise ; l=Logarithme népérien

Les tableau indique que le coefficient des variables disponibilité du riz local en période pré récolte est significatif à un seuil de 1%, la disponibilité du riz local en période de récolte ou post-récolte à 1%, la cohésion du riz local à 10%, le bon goût à 1% , la forte capacité de gonflement à 10%, la texture dure du riz local à 5%, la taille du ménage à 1% et le niveau d'instruction du chef de ménage qui est significatif à 10%.

La disponibilité du riz local en période pré récolte

Cette variable est négativement corrélée avec la variation du prix du riz local avec un coefficient hautement significatif. Ceci rend compte du fait que la disponibilité du riz local pendant la période pré récolte n'a pas un impact positif sur l'augmentation du prix d'achat, mais au contraire, il est payé par les consommateurs enquêtés à bas prix durant cette période. Autrement dit, le consommateur n'est pas apte à payer pour une augmentation du prix du riz local au cours de cette période mais plutôt pour une baisse de prix. Ici le prix hédonique de cette variable est négatif et égal à -48,24 FCFA. Ce prix est synonyme du fait qu'une disponibilité du riz local en période pré-récolte induit une réduction du prix d'achat de 48,24FCFA.

Ce résultat est contraire à nos attentes qui étaient un effet marginal positif pour la disponibilité du riz local au cours de cette période. Cela nous amène à conclure que les consommateurs ne sont pas encore prêts à payer le riz local à un prix convenable même s'il était disponible en période de pénurie (toutes choses égales par ailleurs). Le problème de la préférence du riz local est donc à rechercher ailleurs.

La disponibilité du riz local en période de récolte ou post-récolte

Comme précédemment, la disponibilité du riz local en période de récolte ou de post-récolte est négativement corrélée avec le prix du riz local comme l'indique le tableau 6 Cet état de chose trouve sa justification dans le fait qu'au cours de cette période, les producteurs livrent à vil prix leur produit de récolte pour se faire un revenu pour mieux se ravitailler en d'autre produits. Aussi certains producteurs bradent-ils leur riz au cours de cette période pour faire face aux dépenses des fêtes de fin d'année. Ainsi les consommateurs ne sont pas à même de payer pour un riz local cher durant la période récolte où le riz local est supposé facilement accessible surtout en zone de production. Ici également le prix hédonique de même que l'élasticité de cette variable (voir Annexe 2) sont négatifs et respectivement égal à -39,94FCFA et -0,14. Le premier s'interprète comme étant la réduction du prix du riz local exprimée ou souhaitée par les consommateurs en période de récolte et post récolte. L'élasticité égale à -0,14 signifie qu'une disponibilité du riz local pendant cette période engendrerait une réduction de 14% du prix moyen.

La cohésion du riz local

Comme au niveau du riz importé, le coefficient de la variable cohésion du riz local est positif et significatif au seuil de 10%. La cohésion des grains constitue l'un des principaux facteurs d'appréciation du riz local, comme l'ont démontré Adégbola et Diagne (2006). Ainsi les consommateurs enquêtés se disent aptes à payer marginal pour acquérir le riz importé à un prix élevé lorsqu'on considère sa capacité de cohésion. Pour eux le riz local n'a rien à envier au riz importé lorsqu'on se réfère à cette variable. Le prix marginal implicite de cette variable est positif et égal à 18,88FCFA. Un essai de comparaison entre ce prix implicite et celui du riz importé nous montre que la cohésion du riz local après cuisson est mieux appréciée par les enquêtés (18,88 FCFA contre 11,14 FCFA pour le riz importé).

La forte capacité de gonflement

D'après nos enquêtes, la capacité de gonflement est le second facteur d'appréciation du riz local après le goût. Les résultats de l'estimation du modèle indiquent une corrélation positive entre cette variable et la variable expliquée. Avec un prix marginal implicite égal 13,84 FCFA et une élasticité de 0,48 ; les consommateurs de notre échantillon acceptent une augmentation du prix du riz local de 13,84 FCFA lorsque sa capacité de gonflement est reconnue bonne. Autrement dit, un riz local de forte capacité de gonflement peut induire un accroissement de 48% de son prix moyen. Ce résultat vient confirmer celui de Adégbola et Diagne (2006) qui avaient montré que la capacité de gonflement fait partie des critères d'appréciation du riz local dans leurs zones d'études.

La texture du riz local

Les résultats de la régression du modèle hédonique relatif au riz local montrent que le coefficient de la variable binaire texture dure du riz local est positif et significatif au seuil de 5%. Cela signifie que les composantes de notre échantillon apprécient bien la texture dure du riz local.

La taille du ménage

Cette caractéristique du ménage est négativement corrélée avec l'aptitude des consommateurs à payer cher le riz local. Ce signe négatif du coefficient indique que plus la taille du ménage augmente, plus le revenu par membre du ménage diminue. Ainsi, le chef de ménage sera moins disposé à acheter cher le riz à faire consommer par les membres du ménage. Avec une valeur implicite égale à -7,65 FCFA, il ressort qu'une augmentation d'une unité de la taille de ménage engendrerait une réduction de 7,65 FCFA l'aptitude de nos enquêtés à payer le riz local.

Le niveau d'instruction du chef de ménage

Cette variable est introduite dans le modèle pour connaître l'influence du niveau d'instruction du chef de ménage sur le prix d'achat du riz local.

Les résultats de la régression indiquent une signification au seuil de 10% pour le coefficient de cette variable avec un signe attendu. Cela signifie que le ni veau d'instruction du chef de ménages influence positivement l'aptitude à acheter le riz local cher. Ainsi les chefs de ménage instruits sont prêts à acheter plus cher le riz local que les chefs non instruits. La principale raison pouvant justifier cette attitude, est leur niveau d'éducation leur permettant de mieux s'informer sur les atouts dont regorge le riz local surtout ses qualités organoleptiques.

La valeur implicite étant égale à 18,60 FCFA, nous pouvons conclure que les chefs instruits sont en mesure de payer le riz local à 18,60 FCFA plus cher comparativement aux chefs de ménage non instruits.

CONCLUSION

L'estimation du modèle hédoniques révèle que les principaux attributs affectant le prix du riz importé sont l'absence de corps étrangers, la disponibilité durant toute l'année, la blancheur, l'arôme, la cohésion des grains après cuisson et le revenu total du ménage. Toutes ces variables influencent positivement le prix du riz importé dans les marchés. Ainsi les prix marginaux implicites sont de 45,3FCFA pour l'absence de corps étrangers, 46,25FCFA pour la disponibilité toute l'année, 51,66 FCFA pour la blancheur, 16,21FCFA pour l'arôme et 14,11FCFA pour la cohésion des grains.

Quant au riz local, les consommateurs sont disposés à payer marginal pour bénéficier des attributs tels que la cohésion (18,88 FCFA) et la forte capacité de gonflement (13,84FCFA). Pour les autres attributs tels que la disponibilité en période pré récolte, la disponibilité en période de récolte ou de post-récolte et le goût, les prix marginaux implicites sont négatifs : -48,24 ; -39,94 et -51,56FCFA respectivement. Plusieurs efforts restent donc à faire pour changer cette tendance.

En définitif, les résultats obtenus au terme de cette étude montrent que le riz local présente plusieurs insuffisances comparativement au riz importé, ce qui justifie l'attachement qu'ont les consommateurs pour le riz importé. Pour renverser cette tendance en faveur du riz local, plusieurs efforts impliquant des acteurs à différent niveau restent à faire.

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Annexe 1 : Effets marginaux des variables du modèle hédonique relatif au riz importé

variables

dy/dx

Std. Err.

z

P>z

[ 95% C.I. ]

X

Ln(quantité totale riz importé consommé)

lqttot~p

-.0112124

.01375

-0.82

0.415

-.038163

.015738

4.77042

disponibilité du riz importé toute l'année

dispo3*

.1471693

.02772

5.31

0.000

.092847

.201491

.718519

absence de corps étrangers dans riz importé

atribi2*

.1441502

.02635

5.47

0.000

.092513

.195788

.355556

riz importé de couleur blanche

atribi3*

.1643878

.02311

7.11

0.000

.119084

.209692

.985185

riz importé parfumé (arôme)

atribi5*

.0449081

.02316

1.94

0.053

-.000494

.09031

.422222

riz importé collant

atribi7*

.0515881

.03057

1.69

0.092

-.00833

.111506

.859259

Ln(Revenu total du ménage)

lcasod1

.0043422

.00928

0.47

0.640

-.013855

.022539

13.0574

Ln(taille ménage)

lcasod2

.04083

.02328

1.75

0.079

-.004798

.086458

1.56551

Source : Résultats d'enquête, Juillet-Août 2006

y = Fitted value (predict) = 5.8789887

(*) dy/dx is for discrete change of dummy variable from 0 to 1

Annexe 2: Effets marginaux des variables du modèle hédonique relatif au riz local

Variables

dy/dx

Std.err.

z

P>z

[ 95%

C.I. ]

X

Ln(quantité totale riz local consommé)

lqttot~c

.0406141

.0218

1.86

0.062

-.002119

.083348

5.13822

Disponilité du riz local en période pré récolte

dispo1*

-.1685804

.0434

-3.88

0.000

-.253642

-.083519

.483146

Disponilité du riz local en période pré récolte

dispo2*

-.1395758

.03492

-4.00

0.000

-.208015

-.071136

.41573

Riz local collant

atribl5*

.0659907

.03838

1.72

0.086

-.009225

.141207

.269663

Riz local de bon goût

atribl6*

-.1801879

.05124

-3.52

0.000

-.28062

-.079756

.932584

Riz local à forte capacité de gonflement

atribl8*

.0483815

.02898

1.67

0.095

-.008418

.105181

.47191

Riz local à texture dure

atribl9*

.1261518

.05926

2.13

0.033

.01

.242304

.831461

Ln(taille ménage)

lcasod2

-.1450048

.04399

-3.30

0.001

-.231231

-.058779

1.66114

Niveau d'instruction du chef ménage

Casod4*

.064723

.03008

1.82

0.068

-.11378

.004134

.808989

Source : Résultats d'enquête, Juillet-Août 2006

y = Fitted values (predict) = 5.6296267

(*) dy/dx is for discrete change of dummy variable from 0 to 1






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